GROUPE BK-UNIVERSITE Institut International de
Management Cotonou- BENIN
CHAMBRE ECONOMIQUE EUROPEENNE Fondation
Universitaire Mercure Bruxelles -BELGIQUE
MEMOIRE DE
MASTER EN MANAGEMENT DE PROJET
THEME
ACCESSIBILITE A L'EAU POTABLE EN MILIEU LACUSTRE AU
BENIN : CAS DE LA COMMUNE DES AGUEGUES
Soutenu par : Fêmi COCKER
Sous la direction de :
Guy NOUATIN
Enseignant chercheur à l'Université de
Parakou
Soutenu le 27 février 2010
Promotion 2007-2008
www.groupe-bk.com
« L'eau est la chose la plus
nécessaire à
l'entretien de la vie, mais elle peut
facilement
être corrompue... Elle a donc besoin que la
loi
vienne à son secours...
»
ii
Les lois, livre VII, PLATON
DEDICACE
iii
Je dédie le présent mémoire à
ma chère mère et à mon feu père, pour m'avoir
montré le chemin de l'école.
iv
AVERTISSEMENT
Tout droit réservé à l'auteur contre
copyright et le plagiat.
Les opinions émises dans ce mémoire n'engagent
que leurs auteurs et en aucune façon, le Groupe BK-Université
et ses institutions
v
SOMMAIRE
DEDICACE iii
AVERTISSEMENT iv
SOMMAIRE v
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES FIGURES vi
SIGLES ET ACRONYMES ix
RESUME xi
SUMMARY xiii
INTRODUCTION 1
Chapitre 1 4
APPROCHE CONCEPTUELLE ET CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 4
Chapitre 2 20
PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE 20
Chapitre 3 35
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 35
Chapitre 4 59
SUGGESTIONS ET DISCUSSION 59
CONCLUSION 71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 73
ANNEXES 76
TABLE DES MATIERES 93
vi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Présentation de la population des
Aguégués par arrondissement 23
Tableau 2 : Synthèse de la nature des informations
collectées 30
Tableau 3 : Tableau synoptique de l'approche
méthodologique 32
Tableau 4 : Présentation de l'ouvrage complexe
(AEV) utilisé dans les Aguégués 40
Tableau 5 : Présentation des ouvrages simples
utilisés dans les Aguégués 41
Tableau 6 : Calcul du taux de desserte en eau potable dans
les Aguégués 46
Tableau 7 : Estimation des besoins en eau potable à
l'horizon 2015 47
Tableau 8 : Morbidité d'origine hydrique dans les
Aguégués 50
Tableau 9 : Situation financière des pompes
manuelles 53
Tableau 10 : Répertoire des prix de vente de l'eau
selon le type d'ouvrage 56
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte administrative de la Commune des
Aguégués 22
Figure 2: Répartition par classe d'âge des
ménages enquêtés 36
Figure 3: répartition des personnes
enquêtées par sexe 37
Figure 4: Effectif des ménages
enquêtés 38
Figure 5: Effectif des enquêtés selon le
niveau d'instruction 39
Figure 6: Schéma de principe d'une adduction d'eau
villageoise 42
Figure 7: Ressources en eau utilisées par les
populations 44
Figure 8: Perception de ce qu'est l'eau potable par les
enquêtés 45
Figure 9: Estimation de la distance des points d'eau aux
habitations 48
Figure 10:Fréquence des maladies selon les types
d'affections 50
Figure 11: Causes essentielles des maladies selon les
enquêtés 51
Figure 12: Appréciation de la gestion par les
usagers 55
Figure 13: Appréciation du coût de l'eau par
les usagers 57
Figure 14: Illustration de l'option 1 61
Figure 15: Illustration de l'option 2 63
Figure 16: Illustration de l'option 3 65
Figure 17: Illustration de l'option 4 67
vii
AVANT PROPOS
Le présent travail de recherche s'inscrit dans le cadre
de la présentation du mémoire de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de Master in Business Administration (MBA) en
Gestion des Projets. La formation est assurée par l'Institut
International de Management (I.I.M) de l'Université d'Abomey-Calavi du
BENIN, une filiale du Groupe BK-Université basé à
Lomé (Togo) et reconnu par la Chambre Economique Européenne sise
à Bruxelles (Belgique).
Conformément aux exigences de la Chambre Economique
Européenne à laquelle le Groupe BK-Université est
affilié, après les cours théoriques, les auditeurs de
l'I.I.M sont astreints à soutenir un mémoire après un
stage pratique dans des entreprises ou des structures de gestion de programmes
ou projets de développement ou autres.
C'est dans ce cadre que la présente étude est
orientée sur la problématique de l'accessibilité à
l'eau potable qui est une denrée de première
nécessité. Fort de tout cela, notre thème de recherche se
formule comme suit :
« ACCESSIBILITE A L'EAU POTABLE EN MILIEU
LACUSTRE AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE DES AGUEGUES»
Cette étude ambitionne d'apporter sa contribution
à l'évolution de la recherche scientifique et de faire des
propositions pour l'amélioration des conditions de vie des populations
en milieu lacustre. Aussi, voudrions-nous adresser nos remerciements à
:
· A Monsieur Guy NOUATIN Enseignant chercheur à
l'Université de Parakou. Vous avez accepté malgré vos
occupations académiques et scientifiques, de diriger les présents
travaux de recherche. Recevez en la circonstance mes sentiments de profondes
gratitudes ;
· A Monsieur Emmanuel BIAIS Ingénieur
Hydrogéologue / Assistant Technique à la Direction
Générale de l'Eau : Vous avez marqué la présente
viii
étude par votre assistance sur le terrain et vos
observations techniques très pertinentes. Soyez en sincèrement
remercié ;
· Aux Professeurs de l'IIM et en particulier ceux de la
filière Gestion des Projets qui n'ont ménagé aucun effort
pour nous donner une formation hautement professionnelle ;
· Au Maire de la commune des Aguégués et
tout son personnel pour leur disponibilité à répondre
à nos questions et à nous fournir des documents sur la
commune;
· Aux ménages et associations des
Aguégués qui ont accepté volontiers répondre
à nos questions ;
· Au Directeur Départemental des Mines, de
l'Energie et de l'Eau de l'Ouémé et du Plateau et son personnel
;
· A tous ceux qui n'ont pas été
nommément cités et qui d'une manière ou d'une autre ont
contribué à la réalisation de ce mémoire, nous
adressons ici, nos sincères reconnaissances.
ix
SIGLES ET ACRONYMES
AEV Adduction d'Eau
Villageoise
ASECNA Agence pour la
Sécurité de la Navigation
Aérienne en
Afrique et à Madagascar
AUE Association des Usagers de
l'Eau
BM Banque Mondiale
BRGM Bureau de Recherche
Géologique et Minière
BURGEAP Bureau Géologie
Appliquée
CCFD Comité Catholique
Contre la Faim et pour
le Développement
CGPE Comité de Gestion
du Point d'Eau
CNLC Commission Nationale de
Législation et de Codification
DANIDA Agence Danoise pour la
Coopération Internationale
DDMEE-O/P
|
Directeur Départemental
des Mines, de l'Energie et de
l'Eau de l'Ouémé et du
Plateau
|
DG-Eau Direction
Générale de l'Eau
DGH Direction
Générale de l'Hydraulique
DHAB Direction de
l'Hygiène et de l'Assainissement de
Base
DIEPA Décennie
Internationale de l'Eau
Potable et de
l'Assainissement
EPE Equivalent Point
d'Eau
FAO Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et
l'Agriculture
FPM Forage Equipé de
Pompe à Motricité Humaine
GIRE Gestion
Intégrée des Ressources en
Eau
GPS Système Américain de
Navigation et de Localisation par
Satellite
GWP-PNE Global Wather
Partnership-Partenariet
National de l'Eau
x
GTZ Coopération
Technique Allemande
IDA Association Internationale
de Développement
INED Institut National
d'Etudes Démographiques (France)
INSAE Institut National de la
Statistique et de l'Analyse
Economique
MBA Master in Business
Administration
MEE Ministère de
l'Energie et de l'Eau
MEPN Ministère de
l'Environnement, de la Protection de la
Nature
MMEE Ministère des
Mines, de l'Energie et de
l'Eau
MSP Ministère de la
Santé Publique
OMD Objectifs du
Millénaire pour le
Développement
OMS Organisation Mondiale de la
Santé
ONG Organisation Non
Gouvernementale
ONU Organisation des Nations
Unies
PADEAR Projet d'Assistance au
Développement du secteur de
l'alimentation en Eau potable et de
l'Assainissement en milieu Rural
PANA Programme d'Action
National aux fins de l'Adaptation
aux changements climatiques
PEA Poste d'Eau
Autonome
RGPH Recensement
Général de la Population et de
l'Habitat
SBEE Société
Béninoise de l'Energie
Electrique
SCDIH Service de la
Charité pour le Développement
Intégral de
l'Homme
S-Eau Service de l'Eau
SH Service de l'Hydraulique
SIS Structures
d'Intermédiation Sociale
SONEB Société
Nationale des Eaux du
Bénin
UAC Université
d'Abomey-Calavi
UNICEF Organisation des Nations
Unies pour l'Enfance
xi
RESUME
L'eau est une ressource vitale irremplaçable, et par
là même, un instrument économique et géopolitique
puissant. C'est pour cela que le Bénin a adopté en
adéquation avec les réalités de la
décentralisation, une stratégie d'alimentation en eau potable en
milieu rural pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le
Développement. Mais cette stratégie semble ralentir dans les
milieux lacustres où le besoin en eau potable n'est pas moins important.
La présente recherche vise à étudier
l'accessibilité à l'eau potable dans ces milieux et en
particulier dans la commune des Aguégués.
Pour atteindre cet objectif, l'approche adoptée se
repose sur l'échantillonnage à partir de la méthode
aléatoire pour une base de sondage bien définie. Les
données sont collectées à l'aide de la documentation
existante sur le sujet. Le questionnaire est administré à un
échantillon de cent ménages et aux six comités de gestion
de point d'eau. Le guide d'entretien pour orienter les échanges avec les
élus locaux. Le GPS1 pour voir la disposition des ouvrages et
l'observation pour compléter les informations recueillies qui sont
interprétées, analysées puis commentées par rapport
aux objectifs de l'étude.
La commune dispose seulement de dix-sept points d'eau publics
mal répartis alors qu'elle en a besoin plus d'une centaine selon la
norme nationale qui préconise un point d'eau pour deux cent cinquante
habitants. Il en ressort que l'accès à l'eau potable est
insuffisant et difficile dans la commune des Aguégués. Aussi, la
recherche a-t-elle montré que les stratégies de gestion
pérenne en phase avec la décentralisation, pourraient augmenter
ce faible taux de desserte en vue d'améliorer les conditions de vie des
populations et faciliter l'amorce du développement local.
1 Global Positioning System
xii
Mots clés
Approvisionnement en eau potable - Milieu lacustre - Gestion
pérenne- Amélioration des conditions de vie.
xiii
SUMMARY
Water is vital resource, and an economic instrument for the
development of the nation. That is why the Republic of Benin in conformity with
the principals of decentralization, adopted a faithful strategy of the pure
water acquisition in rural areas, which option contributes to the fulfilment of
the development objectives of the millennium. But, such a strategy seems to be
confronted to some obstacles in lake environment particularly in Aguegue's
villages.
For reaching this goal, we have adopted a survey approach
based on sampling methodology. Data were collected from the available
documentation on the topic.
The questionnaire is administrated to an hundred of households
and to six water management committees identified as the targetted populations.
The global positioning system has been used for determination and observation
of the hydraulic works by way of supplement information related to the
objective of the research topic.
In fact, the Aguegue's region is endowed of seventeen water
center whereas more than an hundred are required. Apart such a shortage number
of hydraulic works should be added some management problems due to the fact
that the management committees are not organized according to legales rules.
Our research is also witnessed that such a management problems
are the basic reasons of the Aguegue's populations problem regarding their
access to pure water.
Key words: Pure water acquisition - Lake
environment - Sustainable management - Improvement of living conditions.
1
INTRODUCTION
A l'instar de l'air, l'eau constitue un bien essentiel
à la vie. L'accès à cette ressource pose encore
d'énormes difficultés dans plusieurs régions du monde. En
effet, jusqu'en 2003, un milliard quatre cent millions environ d'êtres
humains dans le monde, n'avaient toujours pas accès à l'eau
potable et parmi eux, quatre cent cinquante millions se situaient en Afrique
(GAUTHIER, 2004). Alors qu'environ 85% de la population urbaine en Afrique a de
l'eau potable, 55% de la population rurale n'y a toujours pas accès
(Enterprise Works World Wide, 2003). Il existe un lien direct entre le manque
d'accès à l'eau et toutes sortes de maladies dont sont victimes
les populations pauvres dans le monde, en particulier dans les pays en voie de
développement (BRIAND et LEMAITRE, 2004). Cela se confirme
aisément à partir de l'annuaire statistique que tiennent à
jour, les institutions de santé. Les effets néfastes des
difficultés d'accès à l'eau potable sur la santé et
l'hygiène, constituent aussi un facteur prépondérant dans
le cercle vicieux de la pauvreté.
Dans de nombreuses régions des pays en
développement, la corvée de l'eau revient en effet aux femmes et
aux enfants, qui doivent souvent parcourir de longues distances, occupant ainsi
l'essentiel du temps à consacrer aux activités
génératrices de revenu et compromettant la scolarité des
enfants. Le problème de la gestion participative est actuellement
récurrent dans l'organisation des services au niveau communautaire. En
effet, plusieurs expériences ont montré que les projets
réalisés sans la participation des populations concernées
ont échoué au moment de l'exécution ou, faute d'entretien,
n'ont eu que des retombées éphémères (BANQUE
MONDIALE, 1994). Au Bénin, la plupart des efforts de
développement, en particulier ceux conduits dans le secteur de
l'approvisionnement en eau potable des populations rurales, n'ont pas
échappé à cette réalité. Avec l'aide des
partenaires au développement, jusqu'à la fin des années
1980, plusieurs ouvrages
2
d'approvisionnement en eau potable ont été
réalisés par les pouvoirs publics, sans une réelle
participation des communautés bénéficiaires en milieu
rural béninois (GROUPEMENT BURGEAP-BRGM, 1994). Cette situation a
occasionné un manque d'intérêt des populations, qui s'est
exprimé par l'abandon en cas de panne des ouvrages hydrauliques
réalisés à grands frais, et le retour à
l'utilisation de sources d'eau alternatives souvent non potables. Pour y
remédier, le Bénin a opté depuis 1992, puis
renforcée en 2005, pour une nouvelle stratégie nationale
d'alimentation en eau potable en milieu rural (DGH, 2005). La stratégie
a pour objectif l'implication des populations du monde rural dans tout le
processus d'appropriation de l'alimentation en eau. Les principes fondamentaux
de cette stratégie sont notamment, la décentralisation du
processus de prise de décision ainsi que la participation des
communautés à l'investissement et à la gestion des points
d'eau. La concrétisation de cette volonté d'améliorer les
systèmes d'alimentation en eau potable se traduit par exemple, par
l'adhésion des communautés à travers leurs contributions
financières à la réalisation des ouvrages et la mise en
place de structures de gestion chargées de l'entretien et de la
maintenance de ces points d'eau. Ces structures coordonnent la mobilisation de
la participation financière des populations, la fixation du prix de
l'eau en accord avec les usagers, le choix des vendeurs (fontainiers) et la
maintenance des équipements.
Cependant, force est de constater que les populations
bénéficiaires ne conçoivent parfois pas pourquoi il faut
sortir encore de l'argent pour l'exécution d'un service public qui est
le rôle de l'Etat. Et comme la participation financière est une
des conditions à la réalisation de l'ouvrage, beaucoup
d'agglomérations continuent d'utiliser les sources d'eau non
conseillées. La nouvelle stratégie se traduit aussi par
l'entrée dans le système local lié à la gouvernance
de l'eau potable en zone rurale, de nouveaux acteurs tels que les
collectivités locales, c'est-à-dire les actuelles communes, les
ONG, les entreprises du secteur privé et les associations d'usagers
d'eau, qui représentent les consommateurs. Mieux
3
cette gestion participative évolue progressivement vers
une gestion professionnalisée où l'exploitation de l'ouvrage est
confiée à un fermier : C'est un professionnel de la gestion
technique et financière des ouvrages hydrauliques.
Chapitre 1
4
APPROCHE CONCEPTUELLE ET CADRE
THEORIQUE DE L'ETUDE
5
1. Problématique et justification :
La vie sur terre est possible grâce à l'existence
de certaines ressources vitales dont l'eau, denrée de grande importance
pour les êtres vivants. Ceci est repris par (l'AMRPS1, 2005)
qui soutient que l'eau est une ressource vitale irremplaçable, et par
là même, une ressource économique et géopolitique
puissante. Sa gestion devra être rationnelle, soutenue par une
gouvernance solidaire et responsable.
L'eau joue un rôle déterminant pour le
développement. Il est indispensable d'accroître les
investissements en faveur de la mise en valeur et de la gestion des ressources
en eau. (L'ONU, 2002), dans son rapport2 intitulé "Pas d'eau,
pas d'avenir", recommande de créer un fonds pour l'approvisionnement en
eau en Afrique. Selon ce rapport, les habitants des 40 pays les plus pauvres du
monde dont plus de la moitié se trouvent en Afrique doivent se contenter
en moyenne de 30 litres d'eau ou moins par jour, ce qui est très en
deçà des 50 litres considérés comme le strict
minimum nécessaire au bien-être. Mais ces quantités sont
très ambitieuses par rapport au vécu quotidien des
populations.
(VERVIER, 2004) a démontré que la population
mondiale ayant triplé au cours du 20ème siècle,
l'utilisation des ressources renouvelables est devenue six fois plus
importante. La question de l'eau apparaît comme un des grands enjeux
politiques du 21ème siècle. Selon cet auteur, la crise mondiale
de l'eau, est caractérisée par le fait que plus d'un milliard de
personnes ont un accès insuffisant à l'eau potable salubre et que
la moitié de la population mondiale ne dispose pas de l'assainissement
approprié. L'accès à l'eau potable pour le plus grand
nombre, la sécurisation des ressources souvent surexploitées et
mal gérées, les problèmes de pollution dus à
l'urbanisation, un développement industriel sans précédent
dans les pays dits "émergents" sont autant de défis
1 Alliance pour un Monde Responsable Pluriel et
Solidaire
2 Rapport de l'ONU publié sur le Site Web :
http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/
6
majeurs pour la gouvernance mondiale. C'est pour cela que
PLATON disait dèjà dans l'antiquité, dans le Livre VII de
son ouvrage Les lois, que « L'eau est la chose la plus
nécessaire à l'entretien de la vie, mais elle peut facilement
être corrompue... Elle a donc besoin que la loi vienne à son
secours... » Si les gouvernants ne prennent pas suffisamment de gardes
fou, le développement industriel souvent accompagné de
l'agression de l'environnement, risque de contaminer les réserves
naturelles d'eau. Cela pourrait à terme compromettre la vie des
générations futures. Toutes les dispositions doivent donc
être prises pour que la loi sur l'eau soit fonctionnelle dans toutes ses
dimensions.
Les difficultés d'accès à l'eau potable
constituent pour la population béninoise, en particulier celle rurale,
un frein à l'épanouissement1. Le gouvernement
béninois avec l'appui des partenaires au développement a
initié des projets d'hydraulique villageoise dans les
départements à travers le pays.
La satisfaction des besoins en eau est non seulement fonction
de sa disponibilité, mais aussi de sa qualité, fer de lance du
développement économique et de l'épanouissement de
l'Homme. Mais il se trouve que les ressources hydrographiques sont
inéquitablement réparties dans l'espace. L'eau est abondante dans
certains endroits et sous plusieurs formes, mais bien rare dans d'autres.
La commune des Aguégués, cadre physique de la
présente étude, est une surface aquatique qui, paradoxalement,
est au centre de la préoccupante question d'approvisionnement en eau
potable. Il ne suffit donc pas d'être sur l'eau ou proche de l'eau pour
s'en estimer comblé !
Selon (Kori-Développement, 2005) les infrastructures
hydrauliques déjà insuffisantes et mal réparties font
souvent l'objet d'une gestion peu fiable soutenue par des conflits
d'intérêt. Ce sont là autant de raisons qui justifient
l'épineuse question de l'accessibilité des populations des
Aguégués à l'eau potable. Mais le cas de la commune des
Aguégués n'est qu'un échantillon
1 DH-INFO N° 4 juin-juillet 2002, p 3
7
8
représentatif, une illustration typique du vécu
quotidien des populations lacustres du Sud-Bénin. Cette situation peint
également les problèmes de santé publique. Il serait donc
intéressant, sur la base d'une investigation conduite au moyen d'une
méthodologie de recherche appropriée, de faire une analyse de la
situation pouvant déboucher sur des approches de solutions durables pour
une production plus quantitative et qualitative de l'eau potable et une
amélioration des mécanismes qui la rendent désormais
disponible de manière pérenne pour toutes les populations de ces
localités.
L'eau source de vie, est perçue par la
communauté internationale comme le bien le plus cher, le plus
indispensable au bien-être de l'Homme au point de lui
décréter une journée mondiale. Il est facile de penser que
les sociétés humaines entourées par des espaces aquatiques
sont les plus heureuses du monde. A partir de cette vision apparente, on
pourrait croire que les populations lacustres du Sud-Bénin sont plus
heureuses que celles vivant sur terre ferme. En plus, les statistiques
suivantes sont sans équivoque sur la question. Avec une population de
30456 habitants, (INSAE projection 2008) toute la commune des
Aguégués dispose seulement de 17 points publics de distribution
d'eau potable, soit un point d'eau pour environ 1800 habitants contre 250 selon
la norme définie par la stratégie nationale1. La
population des Aguégués, bien que vivant sur l'eau, n'est pas
épargnée des difficultés liées à
l'approvisionnement en eau potable. D'où la pertinence de la
présente étude.
A partir d'une simple observation, on se rend compte que l'eau
du fleuve Ouémé, impropre à la consommation, pose des
problèmes environnementaux à cause de sa pollution continue et du
comblement dans cette zone très sensible avec une population
exposée à diverses maladies d'origine hydrique. La réponse
à la problématique de l'approvisionnement en eau potable
s'inscrit donc dans la logique des perspectives de solutions à ces
différentes inquiétudes pour une avancée vers le
développement.
1 DGH, 2005, Stratégie nationale de
l'approvisionnent en eau potable en milieu rural du Bénin ; page 8
Les spécificités de la présente recherche
recommandent que nous nous inspirions de l'inventaire des ouvrages hydrauliques
existants dans la commune des Aguégués pour nous
intéresser aux conditions d'approvisionnement des populations en eau
potable et aux mesures susceptibles de favoriser l'accès pérenne
de tous à cette denrée de première
nécessité.
2. Objectifs et hypothèses de recherche
a) Objectif général
Examiner l'accès des populations des
Aguégués à l'eau potable.
b) Objectifs spécifiques De façon
détaillée, cette étude vise à :
Ø Evaluer le niveau d'approvisionnement en eau potable
de la commune des Aguégués.
Ø Analyser les stratégies de gestion
pérenne des ouvrages hydrauliques dans les Aguégués
à l'ère de la décentralisation.
c) Hypothèses de recherche
Afin d'atteindre les objectifs de recherche ci-dessus
formulés, les hypothèses suivantes ont été
émises:
Ø La population des Aguégués a un
accès difficile et insuffisant à l'eau potable : Cette population
n'a pas la quantité d'eau potable dont elle a besoin et les distances
des habitations à ces points d'eau sont très grandes.
Ø L'approche de gestion adoptée par la
population, ne concoure pas à une gestion pérenne des points
d'eau potable à l'ère de la décentralisation dans la
commune : Les usagers des points d'eau ne respectent pas les rigueurs
liées à la gestion à long terme des ouvrages
hydrauliques.
9
La méthode scientifique exige que toute étude
sur un sujet spécifique s'appuie sur les données
informationnelles existantes sur la question. Un tel principe a inspiré
l'exploration de la littérature existante sur le sujet.
3. Cadre conceptuel
a) Clarification conceptuelle
(DURKHEIM, 1986) a rappelé la nécessité
pour le savant de définir les choses dont-il traite afin que l'on sache
et qu'il sache bien de quoi il est question. Cette vision a facilité la
conception de la présente rubrique qui s'inspire des points de vue de
certains organismes et auteurs, de l'encyclopédie en ligne puis du
Dictionnaire français d'hydrogéologie de Gastany et Margat pour
élucider quelques concepts.
· Accessibilité : (à l'eau
potable),
On entend par accessibilité à l'eau potable, la
capacité d'avoir l'eau potable, d'en disposer et d'en jouir dans de
bonnes conditions. Cet indicateur représente pour l'UNICEF, la part de
la population qui a un accès raisonnable à une quantité
adéquate d'eau potable. Par accès raisonnable à l'eau, on
entend, soit l'existence d'un poste d'eau à domicile, soit à une
distance équivalente à moins de quinze minutes de marche de chez
soi. Le présent milieu d'étude ne satisfait presque pas aux
exigences de cette définition.
L'eau potable selon l'OMS est une eau qui ne contient pas
d'agents pathogènes ou d'agents chimiques, à des concentrations
pouvant nuire à la santé. Alors que l'information sur
l'accès à l'eau potable est très largement
utilisée, elle est extrêmement subjective, et les termes comme
« potable » et « quantité adéquate » peuvent
avoir des significations différentes, en dépit des
définitions officielles de l'OMS. Parfois, l'accès à l'eau
potable est assimilé à la connexion à un réseau de
distribution public, et ne tient pas compte des variations de la qualité
et du coût du service une fois connecté. Lorsque l'accès
à l'eau potable inclut la desserte par borne-fontaine relativement
proche des habitations, cela ne
10
correspond pas aux mêmes quantités d'eau
utilisée par tête, que lors de la desserte à domicile. Il
faudra donc vraiment nuancer en parlant d'accessibilité surtout que le
paramètre distance ou emplacement peut déjà le
modifier.
Quant à la FAO, c'est un approvisionnement suffisant,
physiquement accessible et à un coût à la portée du
plus vulnérable, d'une eau salubre et de qualité acceptable pour
les usages personnels et domestiques de chacun. Ici l'aspect coût est mis
en exergue. Ce facteur important, mais parfois occulté par des croyances
populaires qui trouvent que l'eau est un don de la nature qu'on ne paye
pas.
· Gestion pérenne : (des ouvrages
hydrauliques),
La gestion pérenne se définit comme la
capacité à mettre en place une organisation pour s'occuper de
l'utilisation durable des équipements
d'approvisionnement en eau de boisson. C'est une structuration qui
intègre la maintenance des ouvrages réalisés, la gestion
financière des dirigeants, mais aussi leur capacité à
prévenir et à gérer les conflits avec les autres aspects
sociaux développés autour de l'utilisation des ouvrages
hydrauliques réalisés. C'est un dispositif, un garde-fou mis en
place pour éviter que les ouvrages réalisés à
grands frais ne tombent en ruine et que la population ne retourne à la
précarité, difficulté à boire de l'eau potable.
Autrement dit, la gestion pérenne c'est la gestion rationnelle des
ouvrages. C'est une organisation qui tient compte du futur, qui sait qu'il faut
jouir des biens en sorte que les générations futures ne soient
pas pénalisées. Cette approche est partagée par le Global
Water Partnersiph à travers le Partenariat National de l'Eau dont
l'objectif est la promotion des principes de la GIRE1 au
Bénin. En effet, les cinq (5) principes directeurs de la GIRE sont
inspirés de ceux de Dublin2 (1992) et portent sur :
- La non nuisance aux autres riverains ou usagers de la
ressource eau ;
- L'équité et la solidarité dans
l'espace et dans le temps entre les usagers
1 GIRE : Gestion Intégrée des
Ressources en Eau
2 Conférence Internationale de Dublin sur
l'Eau et l'Environnement ; Adoption des principes de la GIRE
11
actuels et futurs ;
- La mobilisation harmonisée des ressources ;
- L'utilisation rationnelle et concertée des ressources
mobilisées ; - La protection harmonisée des ressources.
· Approvisionnement en eau potable :
L'approvisionnement en eau potable est l'action de fournir de
l'eau de boisson. Ensemble des équipements, services et actions qui
permettent, en partant d'une eau brute, de produire de l'eau qui est conforme
aux normes de potabilité, distribuée ensuite aux consommateurs.
Par eau potable, on peut entendre l'eau propre à la consommation
humaine, eau de boisson. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
définit l'eau potable comme étant celle dont la consommation est
sans danger pour la santé. Pour que l'eau soit qualifiée de
potable, elle doit satisfaire à des normes relatives aux
paramètres organoleptiques (couleur, turbidité, odeur, saveur),
physico-chimiques (température, pH, etc.), microbiologiques (coliformes
fécaux et totaux, streptocoques fécaux, etc.) et à des
substances indésirables et toxiques (nitrates, nitrites, arsenic, plomb,
hydrocarbures, etc.). Pour chaque paramètre, des valeurs limites
à ne pas dépasser sont établies. Le fait qu'une eau soit
potable ne signifie pas qu'elle soit exempte d'agents pathogènes, mais
que leur teneur a été jugée insuffisante pour
déclencher une maladie. L'eau est consommable par l'Homme dès
lors qu'elle répond à ces exigences de qualité
définies par l'OMS, puis transcrites dans la législation de
chaque Etat membre. Dans le cas du Bénin, c'est le decret N°
2001-094 du 20 février 2001, qui fixe les normes de qualité de
l'eau potable en République du Bénin. Cette eau est donc du point
de vue sanitaire et esthétique, propre à l'alimentation et
à la préparation des aliments ainsi qu'à tous les usages
domestiques dont l'hygiène personnelle. Mais l'approvisionnement en eau
potable en milieu lacustre est beaucoup plus complexe, car cela
nécessite des équipements spécifiques adaptés aux
milieux humides à cause de leur sensibilité.
·
12
Approche participative :
De plus en plus utilisée dans les projets de
développement, l'approche participative est basée sur
l'instauration d'un dialogue permanent entre les services techniques
chargés de l'appui-conseil, les élus locaux qui ont la
responsabilité des décisions et la population concernée,
fondé sur le principe de participation et de partenariat. Cette
stratégie selon l'UNICEF a pour objectif principal, d'impliquer et
d'associer de manière concertée les populations dans le
diagnostic, l'identification, la programmation, la mise en oeuvre et le suivi
des actions à mener dans leur milieu. Quant à la FAO, l'approche
participative est conçue comme un effort organisé au sein
même des diverses institutions pour permettre aux
intéressés d'accéder aux ressources et de les
gérer, ainsi que de participer aux décisions propres à
leur assurer des moyens d'existence durables. Dans le cadre de la
présente recherche, elle permettra aussi de définir les
responsabilités des différents acteurs dans le suivi de la
gestion des infrastructures hydrauliques. Ainsi, pour (LAURENT, 1985), le
volontariat est une caractéristique de la participation villageoise,
c'est même la clé de l'appropriation ; mettre son temps, son
savoir-faire pour approprier une démarche, une technologie, dans le
cadre d'un projet collectif qui est à même de satisfaire une
partie de ses besoins plus personnels ou familiaux.
· Nappe d'eau souterraine :
La nappe d'eau souterraine est l'ensemble des eaux comprises
dans la zone saturée d'un aquifère, dont toutes les parties sont
en liaison hydraulique. Et on définit par aquifère, une formation
géologique contenant de façon temporaire ou permanente de l'eau
mobilisable, constituée de roches perméables et capables de la
restituer naturellement et/ou par exploitation1. Dans le milieu de
cette étude, elle n'est pas profonde, ce qui pourrait accroître
les risques de contamination. Ce concept est particulièrement
intéressant parce que la nappe souterraine est la source
d'approvisionnement en eau potable disponible pour le moment; le
1 Gastany G., Margat J. (1977) Dictionnaire
français d'hydrogéologie, Orléans, p 134
13
traitement des eaux de surface étant très
onéreux.
· Milieu lacustre :
Le milieu lacustre est un milieu relatif au lac, un
environnement situé à proximité ou en bordure d'un lac.
C'est un lieu où se tisse un ensemble de relations physiques,
biologiques, socioculturelles et humaines avec le lac.1 C'est
typiquement le cas des Aguégués, milieu de la présente
étude.
4. Etat théorique de la question
« Le cadre théorique sert principalement à
présenter un cadre d'analyse et à généraliser des
relations théoriques déjà prouvées dans d'autres
contextes pour tenter de les appliquer au problème. »
(LARAMÉE ET VALLÉE, 1991)
La théorie de l'accessibilité et
l'accès à l'eau potable
La théorie de l'accessibilité a pour but de
présenter un projet en fonction du service, du temps et du prix.
L'accessibilité est une notion qui rend compte de la plus ou moins
grande facilité avec laquelle on peut accéder à un
service. Appliquée à l'eau potable, elle se décline en
termes de disponibilité de la ressource, de permanence, de distance qui
sépare le ménage de son point d'eau de qualité. En termes
de distance, on entend par accessibilité raisonnable, l'existence d'un
point d'eau potable permanent à une distance inférieure à
deux cents mètres de la concession (OMS, 2003). En termes de coût,
l'accessibilité à l'eau potable est plus difficilement mesurable
puisque le prix de l'eau varie en fonction des villes, des quartiers, des
saisons, du type d'infrastructure, des conditions d'accès et biens
d'autres paramètres sociaux. C'est le cas de notre milieu d'étude
où le prix de l'eau varie selon ces paramètres qui sont
déterminants.
La notion d'accès à l'eau potable est un
indicateur qui représente la quantité et la qualité de
l'eau dont dispose chaque personne par jour. La norme fréquemment
1 Encyclopédie Microsoft Encarta, (2004)
14
citée pour la quantité est celle de l'OMS qui
s'établit à 20 litres par personne et par jour pour la
satisfaction de tous les besoins de base. La qualité de l'eau est
d'autant plus importante qu'elle a des implications sur la santé de la
population et particulièrement celle des enfants. D'une manière
générale, l'accès à l'eau potable est un indicateur
de santé très important puisqu'il est avéré que
« plus on dispose d'eau, plus on adopte facilement des mesures
d'hygiène adéquates » (SATTERHWAITTE D., 1995).
La question de l'approvisionnent en eau potable en milieu
rural préoccupe plusieurs auteurs, institutions et l'état
béninois à travers son Ministère de l'Energie et de l'Eau
(MEE). En effet, le MEE avec l'appui des partenaires au développement a
élaboré plusieurs documents. Compte tenu de l'importance du
sujet, des organismes internationaux, institutions caritatives, et autres
personnes morales ou physiques se sont également
intéressés à la question de l'approvisionnement en eau
potable. Il y a aussi d'autres documents qui ont parlé directement du
cas des zones lacustres et de la commune des Aguégués, cadre de
cette étude.
En effet, la (DGH, 2005) à travers son document de
stratégie nationale, a exposé des principes cardinaux : La
décentralisation du processus de décision à travers les
communes. En effet, la loi confère aux communes la production et la
distribution de l'eau1. Ainsi les communes sont maîtres
d'ouvrage donc suffisamment responsables pour prendre toutes les
décisions liées à leur développement. Puis qu'elles
sont plus en contact des populations que l'Etat central, les autorités
communales pourront mieux identifier les besoins de leurs administrés
à l'aide de l'approche participative et de la gestion concertée.
La réduction du prix de revient de l'eau. Ce principe est d'une
importance particulière, car il n'est pas rare de constater que
malgré l'existence d'un point d'eau potable, certaines populations
rurales continuent d'aller vers les eaux souillées. Après
enquête on se rend compte que c'est le prix de l'eau qui les
1 Recueil des lois sur la décentralisation.
15
repousse. Leur pouvoir d'achat ne suffit pas, même si
elles ont la volonté de consommer l'eau de bonne qualité. C'est
pour cela que la stratégie nationale tend vers une réduction
forte du prix de revient de l'eau. Le renforcement de la
déconcentration de l'administration centrale dans son rôle de
régulateur du secteur de l'eau et la promotion du secteur
privé. Cette disposition aidera les communes à mieux
s'outiller pour atteindre les objectifs de développement.
D'un point de vue administratif et territorial, c'est
l'échelon communal qui est le territoire d'exercice de la
compétence en eau potable dans un contexte de préoccupations de
santé publique et d'environnement fortement encadrées par l'Etat.
(TABI et VERDON, 2006). Les modes de gestion relèvent de règles
spécifiques sur le plan réglementaire allant de la régie
directe communale à la concession privée en passant par
l'affermage. Les modes de coopération intercommunale se superposent et
constituent une strate supplémentaire de la configuration
organisationnelle des services publics d'eau. La commune des
Aguégués, voisine de celle de Porto-Novo qui est relativement
plus avancée peut, au nom de l'intercommunalité, en tirer
quelques avantages et inversement.
Quant au (MMEH, 2005), dans son document de politique
nationale de l'eau, il pose la problématique nationale de gestion
intégrée des ressources en eau et ses implications. Il montre
dans ses encadrés que l'eau douce ne représente que 2,5% des
réserves mondiales et fait siens les quatre principes de Dublin qui
stipulent :
Ø L'eau douce est une ressource limitée et
vulnérable, indispensable au maintien de la vie, au développement
et à l'environnement.
Ø Le développement et la gestion de l'eau
doivent se fonder sur une approche participative, impliquant les usagers, les
planificateurs et les décideurs politiques à tous les niveaux.
Ø Les femmes jouent un rôle central dans
l'approvisionnement, la gestion et la préservation de l'eau.
Ø
16
L'eau a une valeur économique dans tous ses usages
concurrentiels et doit être reconnue comme un bien économique.
Cette question est si importante qu'elle a déjà fait l'objet
d'une proposition de loi par les pouvoirs publics.
En effet, la (Commission Nationale de Législation et
de Codification, 2005) a proposé un avant projet de loi qui servira de
balise aux dérives comme l'a souhaité PLATON dans le Livre VII de
son ouvrage Les lois, où il soutient que l'eau est si
nécessaire qu'il faut la protéger avec la loi pour éviter
qu'elle soit corrompue. L'auteur indexe ainsi la pollution et le gaspillage de
l'eau. L'homme doit éviter de souiller l'eau. Mieux, il doit
également l'utiliser rationnellement, car l'eau n'est pas une ressource
illimitée. En effet, l'avant-projet de loi sur le Code de l'eau, dont
l'adoption est actuellement est en cours, sera le bréviaire de tous les
acteurs intervenant dans le secteur de l'eau. A l'instar du document de
politique nationale, ce code rappelle les principes relatifs à la
gestion de l'eau, précise le statut juridique de l'eau et donne les
dispositions générales, institutionnelles, pénales,
prospectives, conservatoires, transitoires et finales sur l'eau. On peut parler
de la gouvernance relative à l'eau
Il est difficile de traiter la question de
l'approvisionnement en eau, sans évoquer les aspects liés
à l'assainissement. Pour éviter la contamination de l'eau
déjà potable, il faudrait maintenir dans le milieu, une certaine
propreté. Mais cela est difficile à observer dans cette zone
d'étude essentiellement lacustre. Selon les recherches (d'OGOUWALE,
2007), en plus de la pollution et du comblement du lac par la jacinthe d'eau
(Paspalum vaginatum), la mauvaise gestion des ordures contribue
à la dégradation environnementale de ce milieu. En effet, les
ordures ménagères sont déposées de façon
anarchique et les déjections humaines sont directement rejetées
dans les eaux par le biais des latrines sur pilotis installées sur le
lac. Cet état de chose est un terrain fertile pour les maladies
liées à l'eau et les épidémies. Par ailleurs, la
pollution et le comblement du lac contribuent à la diminution de la
profondeur de l'eau. Cette
17
situation favorise la pénétration trop intense
des rayons solaires avec absence de stratification thermique. Les
températures de l'eau y sont relativement élevées
(27°C -32°C) et ne correspondent plus à l'optimum
écologique de nombreuses espèces, en l'occurrence les Tilapia,
qui se reproduisent à une température voisine de 23°C
(OGOUWALE, 2007). Plus généralement, cette
élévation de la température a une action négative
sur la croissance de nombre des espèces du lac. Egalement, la faible
profondeur engendre une plus forte turbidité de l'eau, réduisant
ainsi l'activité photosynthétique avec une baisse de la
production primaire. Cette turbidité est aussi préjudiciable
à la vie des poissons car les sédiments en suspension peuvent
colmater les branchies des poissons. Ainsi à long terme, la pêche
qui est l'activité caractéristique de ces populations lacustres
pourrait être menacée (PANA, 2006)
La représentation de (l'UNICEF, 1994) au Bénin
n'est pas tout de même restée indifférente sur la question
puisqu'à travers les conclusions d'une étude qu'elle a
réalisée, l'approche participative semble être l'option la
mieux indiquée. En effet, lorsque les communautés ne sont pas
impliquées depuis le début du processus, elles ne s'approprient
pas les réalisations et par ricochet ne se sentent pas concernées
par l'entretien et le suivi des ouvrages. C'est le cas des premiers forages
réalisés dans la zone lacustre pour lesquels les populations ne
sont pas suffisamment associées au processus de réalisation. Ils
ont été mal entretenus et sont tombés souvent en panne ou
quelques fois négligés.
De même, sur la demande de la Direction de
l'Hydraulique, le (GROUPEMENT BURGEAP-BRGM, 1994), Bureau de Géologie
Appliquée - Bureau de Recherches Géologiques et Minières),
dans son rapport final a fait le point des réalisations d'ouvrages
d'hydraulique villageoise à Sô-Ava et aux Aguégués
suivies d'une organisation de la maintenance et des formations pratiques
données aux comités de gestion.
Quelques années plus tard, sur la demande du
Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD)
et le Service de la Charité pour le
18
Développement Intégral de l'Homme (SCDIH),
(KORI-DEVELOPPEMENT, 2005) à travers une étude diagnostique a
relevé les faiblesses de la gestion actuelle et suggéré
des stratégies de gestion efficace et durable de l'eau dans la zone
lacustre.
Les populations sont-elles les seules responsables d'une
telle situation ? Quelle est la part des gouvernants dans la question ? (LE
PROGRAMME MONDIAL POUR L'EVALUATION DES RESSOURCES EN EAU, 2006) semble nous
libérer dans son rapport. En effet, ce rapport met le doigt sur ce qu'il
appelle une « crise de gouvernance » dans la gestion des ressources
mondiales en eau. Il critique le silence coupable des gouvernants parce que les
ressources en eau s'amenuisent pendant que la population mondiale augmente
à une vitesse exponentielle. Le cas de la présente étude
est bien édifiant. La population des Aguégués est
passée de 21 904 habitants en 1992 (INSAE) à 30 456 en 2008
(Projection INSAE). Cela interpelle vraiment l'attention de tous et surtout les
gouvernants, car cette population a augmentée de près du tiers en
une quinzaine d'années seulement. Alors, cette pression
démographique doit être accompagnée par la
réalisation des infrastructures adéquates pour un bon
épanouissement humain durable. La priorité serait ici les
équipements de survie comme les ouvrages hydrauliques.
En dehors de ce qui précède, (LE BARBE et al
1993) font l'inventaire des ressources en eau superficielle et évalue
les paramètres nécessaires à leur mise en valeur. C'est le
cas de la zone lacustre des Aguégués.
Enfin, l'aspect gestion pérenne des ouvrages
d'approvisionnement en eau potable préoccupe plusieurs auteurs.
Après la gestion communautaire qui a montré ses limites (DGEau,
2006), la tendance actuelle dans les communes, c'est la gestion
professionnalisée (affermage). Une gestion similaire s'observe à
Nantes en France, c'est le triptyque « élu-manager-usager »
(TABI et VERDON, 2006). En effet,
Ø L'opérateur (le manager) est strictement dans un
rôle de production et de
19
prestataire de service, il doit justifier de son action d'un
point de vue commercial et respecter l'ensemble des critères de service
définis vis à vis de l'usager, il doit rendre compte des
résultats en termes d'efficacité et d'efficience à
l'acteur politique, autorité-organisatrice. Il peut être
assimilé au fermier ;
Ø L'usager est considéré comme
partie-prenante de l'action, il n'est donc pas réduit à son
statut officiel de « client » hérité de la
démarche qualité, mais il est aussi évaluateur. Il est
destinataire réglementaire du bilan d'activité, des
résultats d'analyse d'eau. Il est celui qui paye et doit donc être
convaincu de payer le juste prix, il est par ailleurs citoyen et à ce
titre concerné par le contenu du service public et ses modalités
de fonctionnement. Il est assimilé à l'usager ou au consommateur
;
Ø L'élu est l'autorité publique
légitime, l'acteur stratège qui conçoit le contenu et le
niveau des missions de service public d'eau en concertation avec les autres
acteurs du système, et celui qui décide. Il s'inscrit aussi dans
le rôle de représentant du citoyen et de garant de
l'intérêt général. A ce titre, il doit rendre compte
de son action à l'usager qu'il dessert sur son territoire et être
capable d'en apprécier la pertinence sur la base d'informations
dédiées. Il est assimilé aux élus locaux (la
mairie).
Les recherches envisagées dans le cadre du
présent mémoire, permettront d'élucider les questions
relatives à l'approvisionnement en eau potable dans la commune des
Aguégués.
Chapitre 2
20
PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
1. Présentation du cadre d'étude
21
a) Situation géographique :
Située au sud-est de la République du
Bénin, dans le département de l'Ouémé, la Commune
lacustre des Aguégués occupe la basse vallée du fleuve
Ouémé. D'une superficie de 103 kilomètres carrés
(km2) (INSAE, 2003), elle est limitée au nord par les
communes d'Akpro-Missérété et de Dangbo, au sud par le lac
Nokoué et la commune de Sèmè-Kpodji, à l'est par la
lagune de Porto-Novo et la municipalité de Porto-Novo, à l'ouest
par le lac Nokoué et la Commune de So-Ava. Elle se trouve à
environ sept km de Porto-Novo (Chef lieu du Département de
l'Ouémé et Capitale politique du Bénin) et à une
trentaine de kilomètres environ de Cotonou. La commune est
subdivisée en trois (3) arrondissements : Avagbodji,
Houédomè et Zoungamè. (Figure 1)
Selon l'histoire, les premiers migrants dans le delta du
fleuve Ouémé vers la moitié du XVIIè siècle
s'étaient installés d'abord à Ahouansori-Agué
(périphérique nord de Cotonou), ensuite à Sô-Ava et
enfin sur le territoire actuel des Aguégués, cadre de la
présente étude.
22
Figure 1 : Carte administrative de la Commune des
Aguégués
Source : IGN, 1992
23
b) Données démographiques
La population de la commune est de 26 650 habitants dont 13
333 hommes et 13 317 femmes, soit une densité de 259 habitants au
kilomètre carré. La croissance démographique
générale est de 2,25%. Le taux d'accroissement de la population
rurale est de 3,69%. Le taux net de scolarisation des jeunes de 6 à 14
ans est 44,7 % (53,3% pour les garçons et 34,4% pour les filles) (INSAE,
2003). Selon le rapport d'évaluation du Programme d'Action National aux
fins de l'Adaptation aux changements climatiques (PANA, 2006), la population de
la commune des Aguégués est à 90% rurale. Les deux
principaux pôles d'activités économiques de la commune sont
l'arrondissement d'Avagbodji, avec un taux d'activité de 85,01%, et
l'arrondissement de Houédomè caractérisé par 79,33%
d'activités.
Tableau 1 : Présentation de
la population des Aguégués par arrondissement
Arrondissement
|
Population_2002
|
|
Population 2008*
|
|
Avagbodji
|
8
|
668
|
9
|
906
|
Houèdomè
|
8
|
309
|
9
|
495
|
Zoungamè
|
9
|
673
|
11
|
055
|
Commune des Aguégués
|
26
|
650
|
30
|
456
|
Source : INSAE, 2003
*Obtenue par calcul sur la base du recensement de 2002
à partir de la formule
Pn = P0(1+a)n , avec :
a : le taux d'accroissement de la commune 2,25% (INSAE)
Pn : la population à l'année
projetée
Po : la population à l'année initiale
n : différence d'année entre l'année
initiale et l'année de projection
24
c) Aspects physiques
V' Climat, végétation
A l'instar des autres communes du sud du Bénin, la
commune des Aguégués bénéficie d'un climat tropical
humide appelé climat subéquatorial favorable à toutes
sortes d'activités. Ce climat est caractérisé par une
forte humidité (75% en moyenne par an) et des températures
variant entre 21,9°C et 32,8°C. L'année se divise en quatre
saisons dont deux saisons sèches (mi-novembre à mi-mars et
mi-juillet à mi-septembre) et deux saisons de pluie (mi-mars à
mi-juillet et mi-septembre à mi- Novembre). Sur le plan
pluviométrique, une moyenne de 1200 mm est enregistrée sur la
commune des Aguégués1. Mais, il faut noter que depuis
quelques années, les variations climatiques qui s'observent dans le Sud
du Bénin, n'épargnent pas non plus cette commune.
Le couvert végétal est constitué en
majorité de graminées. Il y a aussi par endroit des îlots
forestiers d'arbres, de palmier à huile, d'acacia, de raphia et quelques
espèces de baobab
V' Géologie, hydrographie et ressources en
eau
Située sur le bassin sédimentaire du
Bas-Bénin, la commune des Aguégués est
caractérisée par des formations constituées d'une part, de
sable d'origine marine avec en profondeur de l'argile vaseuse, et d'autre part,
d'alluvions provenant de la vallée de l'Ouémé. Les zones
lacustres correspondent à un fossé d'effondrement, d'orientation
Nord-Sud, dans le bassin sédimentaire côtier du Bénin. La
structure générale de la zone est marquée par un
effondrement progressif des couches vers le sud, à la faveur à la
fois d'un pendage général et des failles qui compartimentent le
bassin sédimentaire. L'alluvionnement est extrêmement
hétérogène, du fait des divagations des cours d'eau et
surtout des
1 COMMUNE DES AGUEGUES, (2004), Plan de
Développement Communal
25
variations du niveau de la mer1. Le sol hydromorphe
à argile noire, est recouvert de dépôts alluvionnaires et
reste de ce fait fertile.
Sur le plan hydrographique, la commune des
Aguégués est un espace habité sur environ 500m de large le
long du fleuve Ouémé et est sujet à des inondations
saisonnières pendant les crues où toute la commune devient
véritablement lacustre. Le milieu se caractérise par sa richesse
en plans d'eau d'où son appellation de commune lacustre, grand atout
touristique. La meilleure saison touristique couvre la période allant de
décembre à mars et d'août à septembre.
En matière de ressources en eau disponibles, les
localités du sud sont soumises à la remontée, en
période d'étiage, d'un front d'eau saumâtre, qui interdit
l'approvisionnement en eau potable à partir des eaux de surface : ce
phénomène s'atténue du sud (lac Nokoué) vers le
nord, pour disparaître totalement dans la partie la plus septentrionale
de la région.2
ü Réalités
environnementales
Selon le rapport d'évaluation du (PANA3,
2006), les principaux problèmes environnementaux des
Aguégués sont les inondations, l'ensablement des plans et cours
d'eau, la mauvaise gestion des déchets, l'envahissement des plans et
cours d'eau par la jacinthe d'eau, la dégradation de la mangrove, les
problèmes d'assainissement. A tout cela, s'ajoute la difficulté
de l'accessibilité à l'eau potable. Ce rapport
d'évaluation précise que les inondations et les maladies
hydriques constituent des risques particuliers associés à la
commune des Aguégués que les changements climatiques peuvent
accroître.
1 Rapport final du Projet d'alimentation en eau
potable des zones lacustres des départements de l'Atlantique et de
l'Ouémé ; page 3
2 Rapport final du Projet d'alimentation en eau
potable des zones lacustres des départements de l'Atlantique et de
l'Ouémé ; page 1
3 PANA Programme d'Action National aux fins de
l'Adaptation aux changements climatiques
26
d) Présentation socioculturelle et
administrative
La commune des Aguégués est constituée
de deux grands groupes socio-ethniques. Il s'agit des Toffinous et des
Ouémènous. La religion dominante est le christianisme
à travers les composantes suivantes (l'Eglise Catholique, l'Eglise du
Christianisme Céleste, Eglise Apostolique, Eglise Protestante
Méthodiste, Union Renaissance d'Hommes en Christ) dont les
fidèles vivent et cohabitent pacifiquement avec ceux des autres
religions comme l'Islam et l'Animisme.
Sur le plan politico - administratif, les villages disposent
chacun d'un Chef Village (CV) qui dépend directement d'un Chef
d'Arrondissement (CA). Les CV sont entourés de leurs conseillers et des
sages. Il y a aussi les représentants des femmes, des jeunes et des
responsables de cultes. Les Chefs Villages gèrent les affaires courantes
en concertation avec les chefs traditionnels et les sages. Ils
représentent leur village lors des réunions administratives et
sollicitent le concours des chefs de collectivités et chefs religieux
pour le règlement d'éventuels conflits. Sur la base de cette
description, le sociogramme se présente comme suit :
27
Présentation du sociogramme de la commune des
Aguégués
Conseil Communal
Chefs d'Arrondissements
Chefs de villages
Responsables des organisations et religions locales
Les Sages et les conseillers des CV
Chefs ménages
Communauté
e) Aspects économiques
Diverses activités structurent l'environnement
économique de la commune des Aguégués. Les sources de
revenus sont diversifiées et se présentent par secteur
d'activité comme suit :
ü La pêche :
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la
pêche constitue une activité secondaire pour les populations dans
la zone et se mène le long du fleuve Ouémé par les hommes
mais aussi les femmes. La rareté des espèces halieutiques et
l'ensablement du lit du fleuve sont autant de problèmes qui limitent la
rentabilité de cette activité.
28
'V L'agriculture :
L'agriculture est l'activité principale qui occupe
essentiellement les hommes. Les principales productions sont le maïs, le
piment, le haricot, le sorgho, la patate douce et les légumineuses. Le
maraîchage constitue une source de revenus à l'aide des cultures
de contre saison pendant le retrait des eaux. L'utilisation des outils
rudimentaires, le manque de terre cultivable dû à l'envahissement
des champs par les eaux du fleuve Ouémé en temps de crue,
l'utilisation des barques comme moyens de transport ayant pour corollaire la
cherté du coût de transport, le bradage des produits par manque de
débouchés et le manque de système de stockage
adéquat sont autant de facteurs qui limitent les activités
champêtres dans cette zone.
'V L'élevage :
Quelques habitants des villages s'adonnent à
l'élevage des porcins, de caprins, de la volaille qui constitue pour eux
une forme d'épargne de leur revenu. Les problèmes
rencontrés par les acteurs de ce secteur se résument aux attaques
des animaux par les pestes, au vol et surtout aux difficultés
d'accès aux soins vétérinaires.
'V Les activités de transformation
:
Elles se font généralement à petites
échelles de façon individuelle ou en groupements par les femmes.
Il s'agit entre autres de la transformation du manioc en gari et beignet, de la
transformation du maïs en akassa, de la transformation de l'arachide en
huile et galettes, de la transformation de noix de palme en huile rouge et
palmiste. Les facteurs défavorables à ces activités sont
liés au manque de véritables circuits d'écoulement des
produits, l'impraticabilité des couloirs de circulations en temps de
grandes pluies, l'utilisation des outils rudimentaires et les contraintes
liées aux circuits de micros crédits.
'V Le commerce :
Il concerne essentiellement les produits agricoles, les
produits de transformation et semi manufacturés. Il se réalise
à travers la vente des produits transformés. Le
29
commerce permet aux populations en l'occurrence les femmes, de
réaliser quelques bénéfices et de subvenir aux besoins de
leurs familles.
ü Le tourisme :
La zone d'étude présentant des atouts favorables
à ce secteur d'activité offre des devises aux habitants (les
passeurs, `'Zem de l'eau») et à la mairie des
Aguégués.
Il faut aussi préciser que certaines populations en
l'occurrence les jeunes importent les produits pétroliers du
Nigéria. Ce trafic bien qu'il constitue une source de revenus,
représente pourtant un grand danger pour les populations. Soulignons
enfin qu'une nouvelle filière économique vient de naître et
prend de l'ampleur suite à la fermeture des traditionnelles
carrières de sable marin. Il s'agit du prélèvement et de
la vente du sable lagunaire.
2. Approche méthodologique
Toute recherche scientifique repose sur une
méthodologie appropriée.
a) Recherche documentaire
Dans un travail de recherche, la documentation est d'une
importance capitale. L'exploration documentaire est faite à l'issue de
nos visites dans certaines unités documentaires de la place. Ceci nous a
permis de faire l'état des lieux sur la question et de mieux cibler les
contours de notre thème de recherche à partir de la revue de
littérature. Le tableau suivant fait la synthèse de la nature des
informations collectées.
Tableau 2 : Synthèse de la
nature des informations collectées
30
N°
d'ordre
|
Lieu
|
Type d'informations collectées
|
01
|
INSAE
|
Statistiques de populations et autres données
démographiques
|
02
|
ASECNA
|
Données sur les précipitations et les
températures
|
03
|
MEE,
DG-Eau et S-Eau
|
Rapports, articles, vision et stratégie nationale dans le
secteur de l'eau au Bénin
|
04
|
MEPN
|
Actions menées dans le cadre de l'assainissement de
l'environnement lacustre
|
05
|
UAC
|
Mémoires soutenus sur l'eau ou / et sur la zone
lacustre
|
06
|
IIM Cotonou
|
Mémoires de Master soutenus sur divers sujets dont
l'eau, canevas de présentation
|
07
|
Mairie des Aguégués
|
Informations sur la vision de développement et les
perspectives de la Commune. (Plan de Développement Communal, Rapports de
Conseil Communal, plaquette de la Mairie)
|
08
|
Cyber-café
|
Informations générales sur divers sites,
liées aux secteurs de l'approvisionnement en eau potable. Vision des
organismes internationaux sur la question de l'eau potable
|
09
|
PNE-Bénin
|
Informations sur la GIRE. Vision et objectifs de l'institution
pour le secteur de l'eau
|
31
b) Choix des unités de recherche
La base de sondage est l'outil qu'on peut utiliser pour avoir
accès à la population, ce sont des listes d'espaces
géographiques qui donnent indirectement accès à des
unités. Ici les unités sont les ménages de la commune des
Aguégués, (ensemble d'espaces géographiques) qui
constituent ces unités, car c'est au sein des ménages que se
vivent au quotidien les réalités liées à
l'approvisionnement en eau potable. On procède au tirage de n individus
dans la population constituant le champ de l'enquête (INED)1.
Autrement dit, c'est un tirage de n ménages dans l'ensemble des
ménages constituant la localité. La méthode
aléatoire est indiquée pour cette étude, parce qu'elle
s'adapte au présent cas, où la base de sondage est bien
définie. Le but est d'assurer la représentativité de
l'échantillon en conformant sa structure aux caractéristiques de
la population. Cette population cible visée à travers cette
recherche est constituée essentiellement des ménages de la
commune des Aguégués qui sont les usagers des sources d'eau
potable et aussi des sources alternatives. En fonction des ressources
financières très limitées, le questionnaire a
été administré à un échantillon de cent
(100) ménages sur les 5 874 que compte la commune, (RGPH, 2003). En
plus, il a été administré aux six (6) structures de
gestion des ouvrages hydrauliques de la commune. Afin d'obtenir un
échantillon représentatif, l'enquête est faite dans les
trois (3) arrondissements que compte la commune. La base de sondage est 1 938
ménages dans l'arrondissement d'Avagbodji, 1 821 dans l'arrondissement
de Houédomè et 2 115 dans l'arrondissement et Zoungamè,
(RGPH, 2003). Proportionnellement à l'échantillon de 100
ménages retenus pour l'ensemble, on obtient respectivement par
arrondissement suivant cette base 33 ménages pour Avagbodji, 31
ménages pour Houédomè et 36 ménages pour
Zoungamè. Les ménages ainsi obtenus, sont questionnés
suivant le nombre de ménage retenu proportionnellement à la
taille du village. Arrivée dans les localités, les ménages
sont choisis au hasard.
1 Plaquette de l'Institut National d'Etudes
Démographiques (France)
32
Le guide d'entretien a servi à orienter les
échanges avec les élus locaux. Le tableau synthèse
ci-après résume la démarche méthodologique
adoptée.
Tableau 3 : Tableau synoptique de
l'approche méthodologique
Objectifs
|
Données à collecter
|
Démarches
méthodologiques
|
Outils de collecte/ travail
|
Evaluation du niveau d'approvisionne ment en eau potable
|
La consommation moyenne par homme/jour
Le nombre d'ouvrage fonctionnel
Le nombre d'utilisateurs
|
Entretien avec les ménages
Recensement des
ouvrages, positionnement et état de
fonctionnement
Recensement des utilisateurs
Calcul du ratio de consommation
|
Questionnaire
Observation de terrain, GPS
Documents INSAE et projection
Statistiques du Service de l'Eau (DGEau)
|
Analyse des stratégies de gestion pérenne des
ouvrages hydrauliques
|
Mode de gestion actuelle
Mode de gestion améliorée souhaitée
|
Exposé des modes de gestion
Entretien avec les autorités communales
Entretien en assemblée générale avec la
communauté
(AUE et leaders d'opinion)
|
Questionnaire Guide d'entretien
Utilisation des posters pour schématiser les
idées
|
Enquête sur le prix de l'eau et du chiffre d'affaire de
l'eau vendue
|
Le prix de vente de l'eau ;
Le chiffre d'affaire
|
Entretien avec les comités de gestion
|
Questionnaire Guide d'entretien Observation, les livrets
d'épargnes
|
Consentement des usagers à payer l'eau
|
Inventaire des sources d'eau payantes
Inventaire des sources d'eau bon marché
Degré d'utilisation de ces sources
Difficultés d'approvisionnement au niveau de ces sources
;
Prix proposés pour l'achat du service de l'eau
|
Enquête au niveau des villages par focus group de
femmes, d'hommes, de jeunes, d'autorités locales.
|
Questionnaire Observation de terrain Rapports du Service de l'Eau
(DGEau) Guide d'entretien
|
33
Disponibilité des ressources en eau
|
Inventaire des points d'eau existants, leur état de
fonctionnement Difficultés rencontrées
|
Entretien avec les comités de gestion
|
Questionnaire Observation de terrain Rapports du Service de l'Eau
(DGEau) Guide d'entretien
|
Opinion des populations sur les questions de transfert de la
gestion à une structure professionnelle (affermage)
|
Atouts et contraintes des différents modes de
gestion déléguée
Opportunités et menaces
Proposition de modes de gestion
|
Entretien en focus-group séparément (pour
éviter l'influence quelle que soit sa provenance) :
- Hommes, - Femmes,
Autorités villageoises
|
Questionnaire
Observation de terrain Entretien
|
c) Méthode de collecte des données
Les travaux de terrain, dans leur ensemble, ont conduit
à la vérification des informations recueillies au cours de la
recherche documentaire et de vivre les conditions réelles
d'approvisionnement en eau potable dans un milieu aussi sensible que la zone
lacustre. Les données recueillies sont aussi bien quantitatives que
qualitatives. Le choix de la méthode étant fonction de la
problématique étudiée, cette méthode a servi
à estimer la fréquence des phénomènes
étudiés, puis a facilité la compréhension,
l'interprétation et l'analyse des données collectées.
L'enquête consiste à interroger à l'aide
d'un questionnaire un échantillon représentatif de l'ensemble de
la population étudiée. Son intérêt est qu'elle
permet de rassembler une grande quantité de données qui feront
l'objet d'analyses statistiques. En plus de l'observation, les investigations
de terrain ont aidés à compléter les données
collectées.
Des fiches d'enquête sont élaborées et
testées dans l'esprit des objectifs de l'étude. Les outils de
collecte de données utilisés sont le guide d'entretien, le
questionnaire, le GPS1, l'observation et l'écoute. En dehors
de ceci, la référence à la carte de la commune des
Aguégués et la liste INSAE des villages ont
1 Glogal Positioning System
34
contribué à la réalisation de la
présente étude.
d) Méthode d'analyse des données
Après l'étape de la collecte, les données
recueillies sont classées et codifiées. Ces données ont
été dépouillées et traitées à l'aide
du logiciel Excel à partir d'un grand tableau de dépouillement
conçu à cet effet. De ce tableau de base, sont issus de petits
tableaux de synthèse correspondant aux principales rubriques qui
structurent le questionnaire. Ces tableaux ont conduit à la
réalisation des graphes analysés, interprétés et
commentés suivant les objectifs de l'étude. Les fréquences
et moyennes ont servi à quantifier et mesurer les tendances
générales des phénomènes étudiés.
Chapitre 3
35
PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
36
1. Présentation sommaire des ménages
enquêtés :
a) Population cible :
L'étude de la répartition par classe d'âge
(figure 2) montre que la plupart des personnes enquêtées ont entre
25 et 55 ans. On pourrait donc affirmer que les individus sont en mesure de
fournir des informations fiables vu leur expérience sur le terrain.
Effectif
35 30 25 20 15 10 5 0
|
28
|
|
30
|
|
22
|
|
|
|
|
|
|
|
frequence %
|
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
[15-25]ans [25-35]ans [35-45]ans [45-55]ans [55-65]ans [65 et
plus]ans
classe
Figure 2: Répartition par classe d'âge
des ménages enquêtés
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
b) Répartition par sexe :
La figure 3 présente la répartition des
personnes enquêtées suivant leur sexe. Son observation montre que
l'échantillon enquêté est constitué d'hommes
à près de 40 %, alors que le questionnaire n'est pas
particulièrement adressé aux hommes, puisque les corvées
d'approvisionnement en eau pour les usages domestiques sont souvent
réservées aux femmes. L'enquête est faite au niveau des
ménages mais le plus souvent, les hommes étaient ceux qui
s'intéressaient à l'étude. Cela pourrait s'expliquer par
le caractère très dominant des hommes
37
dans les foyers africains. C'est avec difficulté que
l'avis des femmes a été recueilli. Alors qu'on pourrait
s'attendre à un engouement particulier chez elles, puisse que ce sont
elles qui utilisent le plus l'eau. Mais plus de 78% des femmes
rencontrées estiment que si les hommes sont présents, c'est
à eux de se prêter aux questions. On en retient que malgré
le nombre supérieur des femmes par rapport aux hommes dans nos
sociétés, les pesanteurs socio- culturelles font qu'elles se
placent en actrices de dernier plan pour même des questions qui les
concernent directement. C'est alors aisé de comprendre que
l'égalité des sexes ne fait pas partie des réalités
culturelles dans les Aguégués.
39%
61%
masculin féminin
Figure 3: répartition des personnes
enquêtées par sexe
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
c) Effectif des ménages :
De l'observation de la figure 4 il se dégage que les
classes d'effectif de ménage de [5 - 10 [et [10 - 15]
représentent respectivement 42 et 36 % des ménages
enquêtés. La plupart des ménages dans les
Aguégués, sont compris entre 5 et 15 personnes. Cela
dénote entre autre, le taux élevé de
procréation occasionné par la polygamie. Le besoin
en eau des ménages serait autant élevé et augmentera en
conséquence.
Effectif
Fréquence %
45
40
|
|
42
|
|
|
|
|
|
|
|
|
36
|
35
|
|
|
|
|
|
|
|
|
30 25 20 15 10
5
0
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
4
8 8
38
moins de 5 [5-10[ [10-15[ [15-20[ [20-25[ [25-30[
classe
Figure 4: Effectif des ménages
enquêtés
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
d) Niveau d'instruction
La lecture de la figure 5 montre que 76 % de la population
cible ne sait ni lire ni écrire, 20 % ont pu atteindre le primaire et
seuls 4 % ont suivi des études secondaires. La population cible est en
majeure partie analphabète. Cette situation favorise l'ignorance de
certaines mesures d'hygiène en matière d'approvisionnement en eau
potable. Ces résultats montrent qu'il reste encore beaucoup à
faire pour que le droit à l'éducation, gage d'un
développement durable, devienne une réalité au
Bénin comme l'ont décidé les gouvernants.
80
Effectif
70
60
50
40
30
20
10
0
frequence %
39
Aucun primaire secondaire
Niveau
Figure 5: Effectif des enquêtés selon le
niveau d'instruction
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
2. Evaluation du niveau d'approvisionnement en eau
potable
a) Identification des ressources en eau disponibles
Ø L'adduction d'eau villageoise réalisée
La commune des Aguégués a
bénéficié dans le village Bembè II d'une Adduction
d'Eau Villageoise (AEV) à six Bornes Fontaines (BF)
réalisée en 1992 avec l'appui financier de la Caisse
Française de Développement. Cette AEV toujours fonctionnelle
malgré les difficultés, est la première et l'unique de la
commune (Tableau4).
40
Tableau 4 : Présentation de
l'ouvrage complexe (AEV) utilisé dans les Aguégués
Borne Fontaine
|
Localisation
|
Etat
Ouvrage
|
Obser- vations
|
Longitude E
|
Latitude N
|
1
|
Djinkomè
Houinta
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
sale
|
02°32'11,8»
|
06°31'35,8»
|
2
|
Zèvoukomè
Houinta
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
propre
|
02°32'10,1»
|
06°31'27,4»
|
3
|
Agbaffa Djèkpé
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
propre
|
2°32'16,9»
|
06°31'18,6»
|
4
|
Affassa
Bembe 2 AVAGBODJI
|
Fonctionnel pannes fréquentes
|
Forte sollicitation propre
|
02°32'11,6»
|
06°31'52,8»
|
5
|
Agbansa
Bembe 2
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
sale
|
02°32'08,6»
|
06°30'28,7»
|
6
|
Toholoukomè
Bembe 2
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
propre
|
02°32'07,0»
|
06°32'12,2»
|
|
Source : Résultat enquête de terrain, aout
2009
Ø Les pompes manuelles réalisées
Les données recueillies auprès des populations
pendant l'enquête confirment et complètent celles de nos lectures
à travers la revue documentaire. L'hydraulique villageoise dans les
Aguégués a réalisé des Forages
équipés de Pompe à Motricité humaine (FPM) en 2002
avec l'aide de la Coopération Technique Allemande (GTZ/KFW). Le tableau
ci-après présente ses ouvrages dans leur état actuel.
41
Tableau 5 : Présentation des
ouvrages simples utilisés dans les Aguégués
Points d'eau (Pompe manuelle)
|
Localisation
|
Etat
Ouvrage
|
Obser- vations
|
Longitude E
|
Latitude N
|
N° O/1632
|
Hèlokanmè
Akpadon
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
sale
|
02°32'29,9»
|
06°31'09,6»
|
N° O/1631
|
Dessa
Akpadon
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
Forte
sollicitation
propre
|
02°32'21,7»
|
06°32'24,4»
|
N° O/1646
|
Vèvi
Bembe1
AVAGBODJI
|
Fonctionnel pannes fréquentes
|
Forte sollicitation propre
|
2°32'14,4»
|
06°32'14,4»
|
N° O/1635
|
Atchassoukpamè Bembe 1
AVAGBODJI
|
Fonctionnel
|
sollicitation moyenne, propre
|
02°32'18,4»
|
06°32'10,2»
|
N° O/1634
|
Aholouhoué Agbodjedo HOUEDOME
|
Fonctionnel
|
Forte sollicitation propre
|
02°33'40,7»
|
06°30'28,7»
|
|
Source : Résultat enquête de terrain, aout
2009
L'insuffisance de points d'eau potable est le principal
problème dans les localités. Les femmes et les enfants surtout
les jeunes filles font la corvée d'eau à longueur de
journée dans les pirogues, ce qui traduit non seulement une perte de
temps, mais aussi une division du travail qui les empêche de se consacrer
à leurs activités surtout celles génératrices de
revenus ou aux études pour les quelques unes qui ont encore cette
chance. D'où la réduction du pouvoir d'achat qui était
déjà faible. Alors que dans la théorie de
l'accessibilité, il est défini qu'en plus de la
disponibilité de la ressource, il faut qu'elle soit accessible en termes
de distance mais aussi de coût.
Ø Remarques
Les pompes manuels constituent chacune un point d'eau et
desservent en un seul endroit la population. Mais une adduction d'eau
villageoise est un
système amélioré de distribution de l'eau
potable qui sert plusieurs localités à la fois et facilite ainsi
le rapprochement des points de distribution des usagers. Elle permet donc
d'atteindre en une intervention, un plus grand nombre de
bénéficiaires. Même si le coût de sa
réalisation est plus élevé que celui des ouvrages simples,
l'adduction d'eau villageoise est à promouvoir parce qu'elle contribuera
plus rapidement à l'amélioration du taux de desserte.
1
3
2
6
4
5
Figure 6: Schéma de principe d'une adduction
d'eau villageoise
Source : DDMEE-Ouémé/Plateau, 2000
Légende
1 : Abri groupe
2 : Forage
3 : Pompe immergée
4 : Château d'eau
5 : Borne fontaine
6 : Conduites
42
b) Sources d'approvisionnement en eau et contraintes
L'observation de la (figure 7) montre que 64 %, 26 % et 10 %
des ménages enquêtés utilisent respectivement l'eau de
pompe, de rivière et de pluie. On constate aisément que certains
ménages utilisent encore les eaux souillées pour la boisson.
Toutefois, les campagnes de sensibilisation, et la politique gouvernementale
appuyées par l'effort des partenaires au développement,
pourraient aider à un changement de comportement. Parfois les usagers
veulent bien consommer l'eau de bonne qualité, mais le coût
élevé de l'eau potable et la distance du point d'eau de la maison
sont autant de contraintes qui les
découragent. Plus de la moitié des
enquêtés (55%) estiment que les points d'eau sont
éloignés (au-delà de deux kilomètre), donc ils
perdent assez de temps à faire cette corvée. Mieux presque tous
les ménages enquêtés (93%) soutiennent que l'eau potable
leur revient trop chère. Cette cherté se remarque aussi sur les
quantités d'eau achetées par jour par ménage.
A titre illustratif, l'enquête de terrain a
révélé qu'en faisant une moyenne des quantités
déclarées par rapport au nombre de personnes dans un
ménage, le ratio moyen obtenu est autour de cinq litres/jour/habitant,
alors que les normes nationales1 recommandent quinze
litres/jour/habitant et l'OMS beaucoup plus optimiste relève ce ratio
à vingt.
Il ressort de ces différentes investigations, que la
principale source alternative des populations est l'eau de la rivière
surtout pendant les inondations cycliques. C'est confirmé par 26% des
ménages enquêtés. Mieux pour 10% de ces
enquêtés, c'est quant il pleut abondamment que cette source
alternative est remplacée par l'eau de pluie. Il est important de noter
qu'au premier coup, les enquêtés n'acceptent pas reconnaître
qu'ils utilisent, et boivent aussi les eaux déconseillées, parce
qu'ils sont souvent gênés de l'avouer. Ils sont pour la plupart
conscients des risques de maladies hydriques encourues. L'eau constitue pour
eux à la fois leur salut et leur penne, une source de vie et une menace
pour la vie.
43
1 Cette norme est spécifiée dans le
document de stratégie nationale de l'approvisionnement en eau potable en
milieu rural du Bénin 2005-2015, p7
44
Fréquence 70
(%)
|
64
|
60
|
|
|
|
50
|
|
|
|
40
|
|
|
|
30
|
|
|
26
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
10
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
Eau de pompe Eau de rivière Eau de pluie
|
Ressources en eau
Figure 7: Ressources en eau utilisées par les
populations
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
c) Perception des ménages de ce qu'est l'eau potable
:
Selon l'enquête de terrain, les usagers à 87,6%
ont une perception juste de ce qu'est l'eau potable. En effet, ils
reconnaissent que la consommation d'eau de source douteuse peut-être
à l'origine des maladies hydriques. Ils ont même cité la
diarrhée, les affections dermatologiques, la toux et le paludisme comme
des maladies liées à l'eau. L'amélioration de
l'accessibilité à l'eau potable, aurait un impact positif sur la
vie de ces populations.
45
100
|
Fréquence
|
90
|
87.6
(%)
|
80
|
|
|
|
70
|
|
|
|
60
|
|
|
|
50
|
|
|
|
40
|
|
|
|
30
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
10.1
|
|
|
Appréciation
|
10
|
|
|
|
2.3
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
Acceptable Bonne Mauvaise
|
Figure 8: Perception de ce qu'est l'eau potable par
les enquêtés
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
d) Estimation du taux de desserte en eau potable de la
commune
Selon les enquêtes de terrain confirmées par le
service de l'eau et la mairie, avant les deux dernières
décennies, il n'existait même pas un seul point d'eau dans tout le
complexe lacustre des Aguégués. Les populations se servaient des
eaux de surface sans aucun traitement préalable. Mais après les
interventions de 1992 et 2002, il y a eu 17 points d'eau
réalisés. En termes de couverture en eau potable dans la commune
des Aguégués, on note donc qu'un effort a été fait,
mais il reste beaucoup à faire puisque le taux actuel de couverte en eau
potable de la commune n'est que de 12,3%
46
Tableau 6 : Calcul du taux de
desserte en eau potable dans les Aguégués
Arrondissement
|
Population
|
Point d'eau
|
Taux de desserte
(%)
|
Existant
|
Fonctionnel
|
Panne
|
AVAGBODJI
|
9 906
|
16
|
14
|
2
|
35.3
|
HOUEDOME
|
9 495
|
1
|
1
|
0
|
2.6
|
ZOUNGAME
|
11 055
|
0
|
0
|
0
|
0.0
|
Total:
|
30 456
|
17
|
15
|
2
|
12.3
|
Source :BDI / DGH/DDMEH, 2009
NB : Selon les normes de la Direction Générale de
l'Eau on a :
1 borne fontaine équivaut à 2 points d'eau
1 pompe manuel ou à pied correspond à 1 point
d'eau
1 point d'eau dessert 250 habitants
Taux de desserte = [(point d'eau fonctionnel x 250)/effectif
population]x 100
e) Estimation des besoins en eau
Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) en son 7ème point ambitionnent ce qui suit :
« Réduire de moitié, d'ici 2015, le pourcentage de la
population qui en 2000 n'avait pas accès de façon durable
à un approvisionnement en eau potable et un meilleur système
d'assainissement ». La norme nationale (DGEau) en matière
d'approvisionnement en eau, définit qu'un Point d'Eau (PE) donne de
l'eau à deux cent cinquante habitants. Un Forage équipé de
Pompe à Motricité humaine (FPM) est considéré comme
un PE. Une Borne Fontaine est comptée comme deux PE. Sur la base de ses
prérequis, l'estimation des besoins en eau à l'horizon 2015 est
dressée dans le tableau ci-après.
47
Tableau 7 : Estimation des besoins
en eau potable dans les Aguégués à l'horizon 2015
N°
|
Village
|
Situation actuelle
|
Besoin
d'aujourd'hui
|
Projection (besoin en 2015)
|
1
|
BEMBE I
|
2
|
6
|
7
|
2
|
BEMBE II
|
6
|
4
|
5
|
3
|
DJEKPE
|
2
|
8
|
10
|
4
|
GBODJE
|
0
|
2
|
2
|
5
|
HOUINTA
|
4
|
12
|
14
|
6
|
AKPADON TOGODO
|
2
|
7
|
8
|
7
|
ANIVIEKOME
|
1
|
2
|
2
|
8
|
DJIGBEKOME
|
0
|
8
|
9
|
9
|
DONOUKPA
|
0
|
1
|
1
|
10
|
HOUNDEKOME
|
0
|
9
|
10
|
11
|
KINDJI
|
0
|
13
|
15
|
12
|
KINTOKOME
|
0
|
2
|
3
|
13
|
SOHEKOME
|
0
|
4
|
4
|
14
|
TRANKOME
|
1
|
2
|
2
|
15
|
AGBODJEDO
|
0
|
9
|
10
|
16
|
AHOLOUKOME
|
0
|
4
|
5
|
17
|
AKODJI
|
0
|
5
|
6
|
18
|
AKPOLOUKOME
|
0
|
8
|
9
|
19
|
DOGODO
|
0
|
6
|
7
|
20
|
SOMAYI
|
0
|
5
|
6
|
21
|
ZINVEKOME
|
0
|
4
|
4
|
Total Commune des Aguégués
|
17
|
125
|
142
|
Sources : Résultat enquête de terrain, aout
2009, Stratégie DG-Eau et Données INSAE.
Base de calcul: 1 PE pour 250 habitants, PE : Point
d'Eau
A partir des observations de terrain et des résultats
d'enquête confirmés par l'entretien avec les élus locaux,
on se rend compte que les ouvrages hydrauliques ne sont pas
équitablement répartis dans la commune. En effet, sur
48
dix-sept points d'eau de cette commune à trois
arrondissements, quinze sont concentrés dans le seul arrondissement
d'Avagbodji.
Les points d'eau ne sont pas suffisants par rapport à
la taille démographique actuelle des localités. En l'occurrence,
les habitants de certains villages souffrent cruellement de manque de point
d'eau potable ce qui les oblige à parcourir chaque fois de grandes
distances à pirogues à la recherche de l'eau potable, deux
à quatre kilomètres selon plus de la moitié (55%) des
ménages enquêtés, voir figure 9. Il faudra donc en tenir
compte au moment des nouvelles réalisations et faire une bonne
répartition des ouvrages avant leur implantation. Parfois, les
ménages sont obligés d'utiliser l'eau du fleuve
Ouémé comme l'ont révélé les
résultats déjà présentés.
Nbre d'enquêtés
moins de 200m-1km 1-2km 2-4 km plus de 5km Ne sait pas
200m
55
16
10
6
8
5
Fréquence
60
50
40
30
20
10
0
Distance
Figure 9: Estimation de la distance des points d'eau
aux habitations Source : résultat d'enquête de terrain, août
2009
49
A partir du tableau 7 qui compte dix-sept (17) PE seulement
alors que les besoins actuels sont estimés à plus d'une centaine
de PE pour la commune des Aguégués et de la figure 7 qui illustre
les grandes distances parcourues pour se rendre aux points d'eau, on peut donc
déduire que la première hypothèse de cette recherche qui
affirme que les populations de la zone d'étude ont un
accès insuffisant et difficile à l'eau potable est
vérifiée. Mieux en se référant au cadre
théorique de la présente étude qui explique qu'il y a
accessibilité à l'eau potable seulement si l'eau est au plus
à environ quinze minutes de marche de chez soi1, à un
coût accessible à soi, en quantité suffisante et permanente
ne contenant pas d'agents pathogènes ou d'agents chimiques, à des
concentrations pouvant nuire à la santé2, on peut
commencer par rechercher les stratégies pour soulager la commune des
Aguégués qui ne réunit pas ces exigences.
3. Problèmes de santé liés aux
contraintes d'approvisionnement en eau potable
a) Eaux et maladies dans les Aguégués
De l'observation de la figure 10, sur la fréquence des
maladies caractéristiques du milieu, on constate que c'est le paludisme
qui est en tête de liste avec près de 60 % des cas, la
diarrhée suit avec 20 % des cas, ensuite les affections dermatologiques
avec 12 % et enfin la toux qui est à 10 % des cas. Les marécages
et la verdure, inhérents aux milieux lacustres favorisent la
prolifération des moustiques. On comprend aisément la
prévalence dans ce milieu du paludisme dont le vecteur est
l'anophèle. Les maladies diarrhéiques et les autres pathologies
similaires sont souvent dues aux mauvaises conditions d'hygiène et le
manque d'eau potable.
En rapprochant les statistiques du centre de santé
(tableau 8) des réponses des enquêtés, on voit que c'est le
paludisme et la diarrhée qui sont les maladies les plus
fréquentes.
1 Démonstration selon l'UNICEF
2 Démonstration selon l'OMS
paludisme diarrhée
affection
dermatologique
toux
Fréquence (%)
58
20
12 10
70
60
50
40
30
20
10
0
50
Maladies
Figure 10:Fréquence des maladies selon les
types d'affections Source : résultat d'enquête de terrain,
déc. 2009
Tableau 8 : Morbidité
d'origine hydrique dans les Aguégués
Période
|
Paludisme
|
Diarrhée
|
Choléra
|
Affection
dermatologique
|
2006
|
266
|
157
|
44
|
22
|
2007
|
271
|
181
|
53
|
29
|
2008
|
269
|
168
|
34
|
11
|
2009
|
279
|
171
|
19
|
16
|
Source: Registre du Centre de Santé des
Aguégués, 2009
b) Cause des maladies identifiées
La figure 11 présente les causes essentielles des
maladies lies à l'eau selon les personnes enquêtées. Il
découle de l'observation de cette figure que les causes essentielles
sont les moustiques vecteurs du gène paludéen et l'utilisation
d'eau souillée source des affections et infections de tous genres. La
malpropreté et autres facteurs endogènes s'ajoutent à ces
causes. Ce sont aussi des contraintes liées à l'approvisionnement
en eau potable comme l'insuffisance ou
51
l'éloignement des points d'eau, qui font parfois que
les populations se réfèrent aux sources non potables.
Avis (%)
50
|
|
46
|
|
45
|
|
|
|
42
|
|
40
|
|
|
|
|
|
35
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
frequence ...
|
30
|
|
|
|
|
|
|
25
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
15
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10
|
10
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
moustiques utilisation d'eau malpropreté autres
souillée
|
Source
Figure 11: Causes essentielles des maladies selon les
enquêtés Source : résultat d'enquête de
terrain, déc. 2006
Les différentes contraintes d'approvisionnement en eau
potable ci-dessus énumérées, appellent une
réflexion soutenue, pour prévenir les problèmes de
santé publique y afférents. Pour ce faire, il faut cibler des
stratégies appropriées et formuler des recommandations idoines
dans le cadre d'une vision prospective de la gestion durable des ressources en
eau.
52
4. Stratégie de gestion des ouvrages
a) Gestion des ouvrages
Les ouvrages de la commune des Aguégués sont
gérés par les communautés elles-mêmes
constituées en comité. Cette approche d'avant la
décentralisation qui consiste à laisser la gestion des ouvrages
à quelques individus constitués en association ou comité,
n'a pas encore évolué dans les Aguégués. Il s'agit
d'un Comité Directeur de l'Association des Usagers de l'Eau (CD/AUE)
dans le cas de l'AEV et du Comité de Gestion du Point d'Eau (CGPE) dans
le cas des FPM. Les principaux responsables de ces structures sont
exclusivement des hommes qui, malheureusement, ne connaissent pas les textes,
mais organisent des réunions sporadiques de compte rendu et font
à leur manière, le bilan financier de la gestion pour
éviter la pression sociale et les rappels à l'ordre de la mairie,
voire leur destitution. Les mairies ont acquis ce pouvoir depuis
l'avènement de la décentralisation où la loi fait d'elles
les maîtres d'ouvrages.
Mais il est à déplorer que l'approche genre est
très peu prise en compte dans la gestion des points d'eau qui sont
pourtant plus fréquentés par les femmes. Au sien des six
comités de gestion de neuf membres chacun, il y a 11% de femme. Aucun
poste important comme la trésorerie ou la présidence n'est
confié à une femme.
Les enquêtes de terrains ont prouvé que 76% des
usagers ne sont pas satisfaits de la gestion dans la plupart des cas. Les
conflits d'intérêt et les querelles au sein des structures de
gestion ne sont pas non plus de nature à faciliter une gestion efficace
et efficiente des ouvrages hydrauliques réalisés à grand
frais. Le tableau suivant renseigne sur la situation financière des
pompes.
53
Tableau 9 : Situation
financière des pompes manuelles
Localités
|
Institution d'épargne
|
N° compte
|
Solde compte
(FCfa)
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Achassoukpamè
|
|
|
112.915
|
|
P/NOVO
|
17861/6/17
|
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Aholouhoué
|
|
|
203.754
|
|
AGUEGUES
|
1455/6/15
|
|
|
|
241400-
|
|
Vêvi
|
CLCAM
|
|
90. 560
|
|
|
1434/6/19
|
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Dessa
|
|
|
136.433
|
|
P/NOVO
|
18390/6/17
|
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Hèlokanmè
|
|
|
204.793
|
|
P/NOVO
|
17356/6/17
|
|
Source: Résultat d'enquête de terrain,
août 2009
Au regard de ce tableau, on peut comprendre que les
populations ont déjà l'habitude de payer le service de l'eau
même si les conditions de gestion de ces points d'eau restent à
améliorer pour la pérennité des ouvrages.
b) Simulation de la recette annuelle à un point
d'eau
En partant sur la base d'un point d'eau où l'eau est
vendue à 10F la bassine 35 litres comme dans la commune des
Aguégués, avec une moyenne de 50 bassines vendues par jour pour
1an (360 jours), on a 180.000F de recette annuelle. On se propose de
considérer 10% de jour de panne, soit 36 jours ce qui réduit la
recette à 162.000F. En réservant 30% de ce montant pour la
réparation des pannes, 20% pour la rémunération du vendeur
(fontainier), 10% pour les jetons de présence du comité de
gestion lors des réunions et 5% pour les imprévus, le profit net
à épargner fait 56.700F. En l'estimant sur une période de
8ans puisque les ouvrages ont été réalisés en 2002,
ce montant s'élève à 453.600F. Si on se
réfère
54
aux montants recopiés des livrets d'épargne de
ces ouvrages (tableau 9), on constate qu'aucun n'a atteint la moitié de
453.600F obtenus après un calcul fait sur des valeurs minimales. Alors,
on n'a pas besoin d'un audit pour se rendre à l'évidence que la
gestion actuelle n'est pas la meilleure, surtout que les cahiers de recette ont
montré que les quantités vendues par jour sont bien
au-delà des 50 bassines de 35litres considérées dans la
présente simulation.
En épargnant judicieusement ces recettes qui n'ont
l'air de rien (10F la bassine) mais avec l'effet multiplicateur, deviennent des
montants d'investissement, on peut penser à faire l'extension des
ouvrages existants vers les localités non desservies en attendant que
l'état et les partenaires au développement n'apportent leur appui
à nouveau.
c) Avis des usagers sur la gestion actuelle des points
d'eau
L'observation de la figure 12 montre que plus du trois quart
des usagers enquêtés ne sont pas satisfaits de la gestion
actuelle. Les griefs exprimés cours des échanges, s'analysent en
terme de mauvaise gestion, de dilapidation des recettes, de non versement des
recettes à la banque locale et de manque d'entretien des
équipements. C'est aussi l'avis des élus locaux qui se
préparent à changer le système de gestion.
frequenoe ...
80
|
|
76
|
|
|
|
70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
10 9
|
5
|
|
|
|
|
|
|
Mauvaise gestion Gestion passable Bonne gestion sans reponse
Appréciation
55
Figure 12: Appréciation de la gestion par les
usagers
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
d) Entretien des ouvrages et la gestion des pannes
L'entretien des ouvrages simples se fait, le plus souvent par
des artisans réparateurs formés et recyclés par le Service
de l'Eau. D'après les Comités de Gestion des Points d'Eau, ils
sont payés à partir des recettes épargnées. Dans le
cas de l'Adduction d'Eau Villageoise, selon les techniciens du Service de l'Eau
approchés pendant les investigations de terrain, la maintenance a
été confiée par le projet qui a réalisé le
réseau, dès sa mise en service en 1992 à une
société professionnelle sous contrat pour une durée de
cinq (5) ans. Mais le contrat n'a pas été renouvelé faute
de suivi. Depuis lors, ce sont des plombiers et hydro-mécaniciens qui
sont commis à la volée pour des interventions ponctuelles. Les
pièces d'usure courante sont les robinets de puisage, raccords,
compteurs de distribution ou tuyauteries. Quand il s'agit de panne lourde ou si
les pièces de rechange ne sont pas sur le marché local, les
populations souffrent de manque d'eau pendant tout le temps que dure le
processus de réparation.
56
Actuellement, le compteur tête forage est en panne
depuis près de deux ans. Ainsi l'eau produite n'est plus
évaluée. C'est alors la porte ouverte à la mauvaise
gestion, puisque le principal outil de contrôle n'est plus fonctionnel.
La Mairie, par son Service Technique est entrain de prendre les dispositions
avec l'appui du Service Eau pour sa réparation.
e) Prix de vente de l'eau
L'eau est vendue par des fontainiers qui sont
rémunérés au prorata du volume vendu. Cela varie entre
50FCFA et 75FCFA par mètre cube vendu totalisé en fin de semaine
ou mois compte tenu de ce qui a été convenu.
Quant au prix de vente de l'eau, il varie selon l'outil
d'approvisionnement et selon le type d'exhaure. Dans tous les cas de figure
l'eau est vendue au comptant à la population. Les tarifs
pratiqués sont les suivants:
Tableau 10 : Répertoire des
prix de vente de l'eau selon le type d'ouvrage
Type ouvrage Bassine de 35 litres
|
FPM
|
BF de l'AEV
|
Prix (francs CFA)
|
10
|
25
|
Source : Enquêtes de terrain, août. 2009
1
6
93
frequence % 1
Trop cher Moins cher Acceptable
57
Figure 13: Appréciation du coût de l'eau
par les usagers
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
Les usagers se plaignent du coût excessif de l'eau. Il
est à noter que 93% des ménages enquêtés trouvent
que l'eau potable leur revient trop chère compte tenu de leur pouvoir
d'achat très faible (Figure 13). Les recettes sont réparties dans
deux comptes: Un compte de fonctionnement pour les entretiens courants et un
compte de renouvellement des équipements. Les avis sont partagés
en ce qui concerne l'alimentation des comptes. 25% des enquêtés
disent que le versement se fait par trimestre alors que 45% déclarent
qu'il n'y a plus de versement. Les 30% ont refusé de se prononcer sur
cette question. Selon les CGPE, ce sont les pannes
répétées qui consomment toutes les recettes. Ces pannes
sont dues au défaut de maintenance des ouvrages et au manque de rigueur
dans la gestion quotidienne.
Le constat est qu'il n'y a pas un rapport formel entre les
comités et le Service de l'Eau. C'est parfois en cas de panne qu'ils
demandent l'appui du Service de l'Eau. Mais ils reconnaissent que c'est la
Mairie qui est le responsable de ces infrastructures devant la loi. Des
explications ci-dessus présentées, il se dégage que la
gestion communautaire actuelle a montré ses limites surtout avec
l'avènement des communes. Ceci confirme donc la dernière
58
hypothèse de l'étude selon laquelle
l'approche de gestion adoptée par la population, ne concoure pas
à une gestion pérenne des points d'eau potable à
l'ère de la décentralisation dans la commune. Des
suggestions pour améliorer la gestion actuelle pourraient contribuer
à un changement positif dans la vie des populations lacustres.
Chapitre 4
59
SUGGESTIONS ET DISCUSSION
1. Rappel du système actuel de gestion
60
Après la décentralisation, on se retrouve dans
une phase transitoire. La gestion communautaire ayant montré ses
limites, elle est progressivement remplacée par la gestion
professionnalisée soutenue par les partenaires au développement.
Ainsi donc, une réflexion sur les différents scénarii de
gestions susceptibles de mieux garantir la pérennité de ces
systèmes s'avère indispensable.
2. Vision prospective de la gestion des ouvrages
hydrauliques
La loi N° 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation
des communes en République du Bénin, en son article 93 stipule
que la commune est responsable de la fourniture et la distribution de l'eau
potable. C'est dans le souci de respecter ces dispositions légales en
vigueur au Bénin que toutes les propositions ici
présentées placent la commune au centre de la gestion des
ouvrages communautaires. Ces réflexions nous sont inspirées par
les conclusions des travaux de la Cellule Initiative-Eau de la DG-Eau sur la
gestion professionnalisée et s'articulent autour des quatre (04) options
ci-après :
Option 1: Délégation par la commune de la
gestion des Adductions d'Eau Villageoise à un fermier
Option 2: Contrat tripartite commune, Association des Usagers
de l'Eau et fermier
Option 3: Délégation par la commune de la
production à un fermier et de la distribution à une Association
des Usagers de l'Eau
61
Option 4: Délégation par la commune de la gestion
des Adductions d'Eau Villageoise à une Association des Usagers de
l'Eau
Le contenu de chacune de ces options est présenté
comme suit :
Option 1 : Délégation par la commune de la
gestion des Adductions d'Eau Villageoise (AEV) à un fermier
Figure 14: Illustration de l'option 1 Source :
Cellule Initiative Eau/DG-Eau, 2006
Dans ce mode de gestion, les usagers ne sont pas
forcément constitués en AUE. Si une AUE existe, elle n'aura pas
de responsabilité directe dans la
62
gestion de l'AEV et son rôle se limitera à celui
d'une association de consommateurs susceptible d'interpeller la Mairie en cas
de dysfonctionnement du système. La Mairie devra signer un contrat
d'affermage directement avec un opérateur privé (fermier).
Les principales responsabilités du fermier sont les
suivantes :
· Verser, au démarrage du contrat, une caution
sur le compte « Eau » de la commune ;
· Exploiter les ouvrages et vendre l'eau à un
tarif fixé par le contrat (tarif accessible aux consommateurs) ;
· Assurer le fonctionnement, l'entretien courant et la
maintenance du système ;
· Verser une redevance pour le renouvellement et les
extensions à la commune calculée sur la base du nombre de
m3 produits et verser une redevance au budget communal ;
· Verser une redevance au Service de l'Eau dans le cadre de
la loi sur l'eau. Dans ce mode de gestion, c'est la commune qui a la charge du
renouvellement du système de pompage et de la réalisation des
extensions éventuelles.
63
Option 2 : Contrat tripartite commune, Association des
Usagers de l'Eau (AUE) et fermier
Figure 15: Illustration de l'option 2 Source :
Cellule Initiative Eau/DG-Eau, 2006
Ce mode de gestion est proche du principe de la double
délégation. Cependant, les responsabilités de la commune y
sont plus importantes. La commune, l'AUE et l'opérateur privé (le
fermier) sont tous les trois signataires du contrat. Dans ce mode de gestion,
les responsabilités de l'opérateur privé sont les
suivantes :
· Verser, au démarrage du contrat, une caution sur
le compte de renouvellement cogéré par l'AUE et la commune ;
· Exploiter les ouvrages et vendre l'eau à un tarif
fixé par le contrat ;
· Assurer le fonctionnement, l'entretien courant et la
maintenance du système ;
·
64
Verser une redevance pour le renouvellement et les extensions
sur ce même compte ;
· Verser une redevance à la commune et une
redevance à l'AUE ;
· Verser une redevance au Service de l'Eau dans le cadre
de la loi sur l'eau.
La commune et l'AUE cogèrent le compte de
renouvellement et décident ensemble des travaux de renouvellement et des
extensions à réaliser. L'AUE, représentant les usagers,
est chargée de veiller au respect, par le fermier, des termes du
contrat.
65
Option 3 : Délégation par la commune de la
production à un fermier et de la distribution à une Association
des Usagers de l'Eau (AUE)
Figure 16: Illustration de l'option 3 Source :
Cellule Initiative Eau/DG-Eau, 2006
Ce mode de gestion, qui sépare clairement les
responsabilités en terme de production et de distribution, permet
à l'AUE de s'affranchir des contraintes techniques liées au
fonctionnement et à la maintenance du système de pompage. En
effet, les rapports du Service de l'Eau et l'enquête de terrain ont
montré que de nombreuses AUE n'étaient pas efficaces sur les
aspects techniques de l'exploitation.
Par ailleurs, ce système de gestion permet à
l'opérateur privé de vendre l'eau en gros à l'AUE sans
avoir à gérer les difficultés liées à la
distribution en milieu rural (impayés, gestion des fontainiers,
etc.).
66
Dans ce système, la commune délègue
uniquement la production au fermier. Celui-ci vend l'eau à la sortie du
forage à l'AUE, le prix étant fixé contractuellement. Le
fermier est chargé du fonctionnement et de l'entretien du système
de pompage. Il alimente un compte de renouvellement du système de
pompage géré par la commune. En outre, il doit verser une
redevance à la commune et une redevance au Service de l'Eau dans le
cadre de la loi sur l'eau.
La distribution est déléguée par la
commune à l'AUE. Ensemble, elles cogèrent un compte de
renouvellement pour les travaux sur le réseau et les extensions.
67
Option 4 : Délégation par la commune de la
gestion des Adductions d'Eau Villageoise (AEV) à une Association des
Usagers de l'Eau (AUE)
Figure 17: Illustration de l'option 4 Source :
Cellule Initiative Eau/DG-Eau, 2006
Ce mode de gestion correspond au système actuellement
mis en oeuvre à la différence que, désormais, c'est la
commune et non l'Etat qui délègue la gestion de l'AEV à
une AUE.
Dans ce cas, l'AUE gère le fonctionnement, l'entretien,
le renouvellement des infrastructures et les extensions de l'AEV. Comme dans
l'option précédente d'une gestion directe par la commune, il
semble préférable que l'AUE passe un
68
contrat avec une société privée afin
d'assurer les tâches spécialisées liées à la
maintenance du système de pompage. Il est aussi envisagé que
l'AUE verse une redevance ou une taxe à la commune et une redevance au
Service de l'Eau dans le cadre de la loi sur l'eau.
3. Proposition pour le milieu d'étude
Aguégués
Aujourd'hui, l'idée de la gestion participative est
soutenue par plusieurs organismes lorsqu'il s'agit des réalisations au
niveau communautaire. En effet, plusieurs expériences ont montré
que les projets réalisés sans la participation des populations
concernées ont échoué en cours d'exécution ou,
faute d'entretien, n'ont eu que des retombées
éphémères (BANQUE MONDIALE, 1994). Mais il faudrait
organiser cette gestion participative. Pour cela il serait indiqué de
structurer et former les associations des bénéficiaires pour
éviter les dérapages. Dans la même lancée, il
faudrait que l'autorité locale, soit représentée au sein
de la gestion. Enfin, pour limiter les risques d'échec, il faudrait
rendre la gestion professionnelle en contractant directement avec un
spécialiste ayant fait ses preuves dans l'affermage.
De toutes les options présentées plus haut,
celle qui justifie le mieux tous les aspects sus argumentés est l'option
de gestion tripartite animée par une équipe constituée de
la commune, du fermier et de l'AUE. Cette option responsabilise davantage la
mairie qui est bien dans son nouveau rôle de maître d'ouvrage.
Cette option intègre également la dimension participative de la
gestion puisque les usagers sont représentés par l'AUE qui
changera de dénomination et dont les attributions seront autres que dans
la gestion antérieure. Aussi faudrait-il observer que cette option tient
compte des faiblesses du passé et n'a pas laissé toute la gestion
à l'AUE, mais elle a limité les rôles de chaque acteur avec
des garde-fous cités dans le contrat, (voir modèle de contrat en
annexe). Par ailleurs, comme la plupart des options, celle-ci aussi fait la
69
70
promotion de l'initiative privée dans la mesure
où, le fermier qui est un opérateur privé, va employer du
personnel, fera des profits et le secteur des petites et moyennes entreprises
se trouverait ainsi valorisé.
Aussi faudrait-il réaliser de nouveaux ouvrages, de
préférence des adductions d'eau villageoise pour relever le
faible taux de desserte en eau potable du milieu. Ainsi on pourrait
réduire considérablement le nombre de personnes n'ayant pas
accès à l'eau potable dans un proche avenir comme le visent les
Objectifs du Millénaire pour le Développement. Il serait aussi
intéressant d'accompagner ces réalisations de grandes campagnes
de sensibilisation en langues nationales sur l'hygiène et
l'assainissement en sollicitant le concours des structures
d'intermédiation sociale spécialisées en la
matière.
La présente étude menée dans la commune
des Aguégués sur la problématique de l'approvisionnement
en eau potable a conduit à des résultats qui vérifient les
hypothèses de départ.
D'abord, les enquêtes de terrain ont
révélé qu'il est difficile d'aller chercher l'eau avec les
récipients dans une pirogue à des distances allant parfois
à de plus deux kilomètres de chez soi, selon 55% des
enquêtés. Lors des inondations la situation devient très
pénible. Ces difficultés incitent les populations à se
servir de l'eau des rivières de proximité, 26% des
enquêtés partagent cette idée. Ce sont là autant
d'informations mesurables qui confirment la partie de la première
hypothèse selon laquelle la population des Aguégués a un
accès difficile à l'eau potable.
Ensuite, la commune des Aguégués compte une
quinzaine de points d'eau alors qu'il en faudrait plus d'une centaine si on
s'en tient à la norme nationale qui recommande un point d'eau pour deux
cent cinquante habitants (1PE/250hbts). A tout cela s'ajoute le coût
élevé de l'eau selon 93% des ménages
enquêtés. De ces résultats obtenus après traitement,
analyse des
données de terrain et autres statistiques utiles, on
peut dire que l'autre partie de la première hypothèse selon
laquelle la population des Aguégués a un accès
insuffisant à l'eau potable est vérifiée.
Enfin la deuxième hypothèse qui stipule que
l'approche de gestion adoptée dans le milieu, ne conduit pas
à terme à la pérennité des ouvrages
à l'ère de la décentralisation se vérifie
à plus d'un titre. En effet, les enquêtes de terrain ont
révélé que les ouvrages existants ne sont pas
gérés au mieux. La simulation de gestion à un point d'eau
dépasse largement les montants en caisse. Les points d'eau ne sont pas
judicieusement exploités. A cela s'ajoute la gestion hasardeuse
dénoncée par 76% des enquêtés et confirmée
par les élus locaux. Tout cela est couronné par un manque de
suivi constaté sur le terrain. Comme plusieurs auteurs qui ont
réfléchis sur la problématique de l'approvisionnement en
eau, la présente étude appelle tous les acteurs du secteur de
l'eau à traiter la question des ressources en eau à travers une
approche intégrée et concertée, avec une attention
particulière aux zones lacustres, particulièrement la commune des
Aguégués du fait de sa sensibilité.
71
CONCLUSION
En définitive, l'approvisionnement en eau doit prendre
en compte un certain nombre de facteurs pour une gestion intégrée
des ressources en eau de façon générale et en particulier
en milieu lacustre qui est un environnement délicat. Pour le moment, le
problème de l'approvisionnement en eau potable se pose beaucoup plus en
termes de qualité que de disponibilité dans les
Aguégués. L'eau est disponible dans le milieu, mais n'est pas de
bonne qualité.
Dans la zone lacustre en général, et dans la
commune des Aguégués en particulier, le système
d'occupation spatiale et la poussée démographique créent
des difficultés de viabilisation de l'espace par les actions de mise en
place d'infrastructures et équipements sociaux communautaires tels que
les ouvrages hydrauliques. Les besoins en eau potable sont importants, mais
actuellement très partiellement satisfaits. Cependant, en tant que
besoin vital de première nécessité, l'eau potable reste un
enjeu de développement fondamental. L'état est responsable de la
gestion des ressources en eau. Pour ce faire, il doit revoir et
améliorer sa politique d'intervention dans le secteur de
l'approvisionnement en eau potable avec des actions concertées et
efficientes. Mais la décentralisation a confié aux communes, la
production et la distribution de l'eau potable. La gestion communautaire
actuelle a montré ses limites avec des pannes
répétées, dues au mauvais entretien des ouvrages et
à la mauvaise gestion des recettes issues de la vente de l'eau. Le
transfert de la maîtrise d'ouvrage aux communes et la
professionnalisation de la gestion constitueraient des pistes pour une gestion
durable des ressources en eau. Dans le cas des Aguégués, notre
milieu d'étude, il faudra améliorer le taux de couverture du
milieu en équipements et ouvrages d'approvisionnement en eau potable en
se basant sur une politique de coopération avec les partenaires au
développement, sur la participation des communes et l'adhésion
des bénéficiaires. Aussi faudrait-il mettre en place une
stratégie efficace de gestion avec obligation de rendre compte sans
s'écarter
72
pour autant du principe de gestion participative même si
son application doit être revue. Cette recherche ouvre la voie à
une réflexion plus générale sur la nécessité
d'élaborer de nouvelles approches pour une meilleure desserte en eau
potable des zones lacustres.
73
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76
ANNEXES
i. QUESTIONNAIRE MENAGE
Noms de l'enquêteur : .
Date de l'enquête :
A. Identification de l'enquêté
1 Localisation
Commune de : .
Arrondissement de :
Village ou quartier de :
Localité de .
2 Noms : .
3 Age : 3 Sexe :
4 Langue parlée : .
5 Situation matrimoniale :
6 Effectif de votre ménage :
7 Niveau d'instruction
8 Profession :
B. Niveau de l'approvisionnement en eau
1. Citez les ressources en eau que vous exploitez ?
2. Parmi celles que vous venez de citer, laquelle est la
principale ?
3. A quelle distance se situe cette source de votre maison ?
Dans la maison /
_
|
/ Moins de 200m /
_
|
/
|
Entre 200m et 1km /_/ Autre à préciser /_/
77
4. Cette eau tarit-elle ?
Si oui, quelle est la source alternative ?
5. Observez-vous des cas d'inondation ?
Si oui, vous empêche-t-elle d'accéder à vos
points
/ Non /
_
/
d'eau ?
Oui /
_
Si oui, quelle buvez-vous alors pendant ce temps ?
6. Les eaux des plans d'eau ou cours d'eau sont-elles
utilisées à la maison ?
Si oui, quels usages en faites-vous ?
7. Les eaux de pluies sont-elles utilisées à la
maison?
Si oui, quels usages en faites-vous ?
Comment appréciez-vous la qualité de ces eaux ?
8. Selon vous, quelles sont les qualités d'une eau
potable ?
9. Il a t-il des puits traditionnels dans votre village ?
Si oui, combien . dont en panne ou abandonnés
10. Citer les localités de votre village qui disposent de
point d'eau potable ?
11. Quel est leur état de fonctionnement ? bon /_/
mauvais /_/
12.
78
Quelle serait votre participation si on se propose de vous
réaliser de nouveaux ouvrages ou de vous réhabiliter les anciens
?
13. Quelle quantité d'eau utilisez-vous par jour dans
votre ménage ? (en
bassine de 35litres)
14. Avec quoi allez-vous chercher l'eau de boisson? ..
15. Où la stockez-vous ? .
16. Les réservoirs de stockage de cette eau sont-ils
gardés fermés ?
17. Gagnez-vous du temps en vous approvisionnant en eau à
la rivière, au lieu d'aller au puits à la pompe ou aux bornes
fontaines ?
18. De quelles maladies soufrez- vous?
19. Selon vous, quelles sont les causes de ces maladies ?
C. Stratégies de gestion
1. Qui est le gestionnaire des ouvrages d'eau potable dans
votre
milieu?
2. Existe t-il une Association des Usagers d'Eau (AUE) ?
3. Les principaux responsables de cette association, sont-ils
des :
Hommes ? Oui /
_
|
/ Non /
_
|
/
|
|
Femmes ? Oui /
_
|
/ Non /
_
|
/
|
|
4. Connaissez-vous les textes qui régissent votre
structure ?
5. Tenez-vous les réunions statutaires prévues par
ces textes ?
Si oui quels sont les objets de ces réunions ?
Si non, pourquoi ?
79
6. Comment participez-vous à l'entretien des ouvrages ?
7. Que faites-vous en cas de panne ?
8. L'eau est-elle vendue ?
Si non, pourquoi ? ..
Si oui, à combien ?
9. Qui est chargé de la vente ? Est-il
rémunéré ?
Si oui, comment ? .
10. Quels sont les rapports de votre association avec le Service
de
l'Eau ? .
11. Quels sont les rapports de votre association avec la Commune
?
12. Avez-vous des comptes pour votre ouvrage ?
Si oui, à quelle fréquence alimentez-vous les
différents comptes de votre
ouvrage ?
/ Non /
_
/
13. Etes-vous satisfaits de la gestion des ouvrages hydrauliques
de votre Commune ?
Oui /
_
Si non que reprochez-vous à la gestion actuelle ?
14. Avez-vous des propositions pour améliorer la gestion
actuelle ?
80
Si oui, lesquelles ?
81
15. Que pensez-vous qu'on puisse faire pour amener tout le monde
à consommer l'eau potable ?
16. Aujourd'hui la commune est devenue le maître
d'ouvrage. Qu'en pensez-
vous ?
17. Est-ce mieux pour vous ?
18. Préféreriez vous qu'elle gère
directement toute seule ?
19. Doit-elle continuer à vous laisser gérer comme
autrefois ?
20. Voulez-vous que la gestion soit confiée à une
structure professionnelle (affermage)?
20. Tenez vous à participer à la gestion quelque
soit l'option retenue ?
21. Compte tenue de vos occupations, êtes-vous autan
disponible pour cela ?
22. Avez-vous d'autres propositions pour une meilleure gestion
des points d'eau potable ?
82
ii. LISTE DES VILLAGES ENQUETEES AVEC LE NOMBRE DE
MENAGES ENQUETES PAR VILLAGE:
Commune
|
Arrondissement
|
Village
|
Nombre Ménage
|
AGUEGUES
|
AVAGBODJI
|
BEMBE I
|
5
|
AGUEGUES
|
AVAGBODJI
|
BEMBE II
|
3
|
AGUEGUES
|
AVAGBODJI
|
DJEKPE
|
7
|
AGUEGUES
|
AVAGBODJI
|
GBODJE
|
2
|
AGUEGUES
|
AVAGBODJI
|
HOUINTA
|
10
|
AGUEGUES
|
AVAGBODJI
|
AKPADON TOGODO
|
6
|
|
|
|
33
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
AGBODJEDO
|
2
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
AHOLOUKOME
|
6
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
AKODJI
|
1
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
AKPOLOUKOME
|
7
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
DOGODO
|
10
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
SOMAYI
|
2
|
AGUEGUES
|
HOUEDOME
|
ZINVIEKOME
|
3
|
|
|
|
31
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
ANIVIEKOME
|
7
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
DJIGBEKOME
|
3
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
DONOUKPA
|
4
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
HOUNDEKOME
|
6
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
KINDJI
|
5
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
KINTOKOME
|
4
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
SOHEKOME
|
3
|
AGUEGUES
|
ZOUNGAME
|
TRANKOME
|
4
|
|
|
|
36
|
TOTAL MENAGES ENQUETES DANS LA COMMUNE
|
100
|
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
iii. GUIDE D'ENTRETIEN A L'ENDROIT DES ELUS
LOCAUX
83
Présentation générale de la commune des
Aguégués
|
Responsabilité de la Commune en matière de
fourniture de l'eau potable
|
Présentation des réalisations hydrauliques et leur
état physique actuel.
|
Politique de gestion des ouvrages : Mode de gestion
antérieure, avantages et inconvénients ; Gestion actuelle,
(Affermage ?) avantages et inconvénients
|
Gestion participative : la population est-elle associées,
l'avis des usagers (les concernés) est-il pris en compte ?
|
Les questions de l'eau : Il y a-t-il un service qui s'en occupe
particulièrement ? Comment fonctionne t-il ?
|
Place des projets de fourniture d'eau potable dans le Plan de
Développement Communal.
|
L'intercommunalité dans le secteur de l'eau : Exemple
concret s'il y en existe
|
Niveau d'intégration des populations pour
l'exécution des projets développement (cas des projets
d'approvisionnement en eau potable)
|
Vision de la commune, Projets en cours, Priorités,
Perspectives d'avenir
|
iv. LISTE DE PRESENCE
N°
d'ordre
|
NOM ET PRENOM
|
FONCTION
|
CONTACT
|
01
|
DEGBO James
|
Maire
|
97223632
|
02
|
AVOCETIE OSSENI
|
SG/Mairie
|
97338749
|
03
|
ATINDEHOU Barthelmy
|
C/ST/Mairie
|
97232141
|
04
|
MIGAN Fabrice
|
C/SDLP/Mairie
|
95965926
|
05
|
AHIMAKIN Nazaire
|
C/SAG/Mairie
|
97729581
|
06
|
GANVAE André
|
C/SADE/Mairie
|
97316049
|
07
|
HOUSSOU DJANGBAN Brice
|
C/SAFE/Mairie
|
90919786
|
08
|
GAYE Benoit
|
C/SDM/Mairie
|
97036076
|
09
|
BANKOLE O. Alain
|
Chef/Enquêteurs
|
97576460
|
10
|
BIAIS Emmanuel
|
Ing. Hydrogéologue
|
95791870
|
11
|
COCKER Fêmi
|
Etudient GP/IIM
|
95957605
|
84
v. EXEMPLAIRE DE CONTRAT D'AFFERMAGE
OPTION CONTRAT TRIPARTITE
COMMUNE/AUE/FERMIER
Entre :
La commune de , représentée par
son maire, M/Mme . désignée ci-
après par "la commune"
Et,
l'Association des Usagers de l'Eau (AUE) de ,
représentée par son (sa)
Président(e), Mme/M .., désigné
ci-après
par "l'AUE",
Et,
L'Entreprise ou Structure d'Affermage
représenté par
M./Mme , domicilié à , inscrit
au registre du commerce sous le n°
, désigné ci- après par "le
fermier",
Il a été exposé et convenu ce qui
suit :
CHAPITRE I - OBJET ET DURÉE DU CONTRAT
Article 1 - Objet du contrat
La commune confie au fermier, qui accepte, l'exploitation, la
gestion et la maintenance de
l'AEV de . dont la description exacte figure
dans l'annexe 1 du présent contrat.
Un état des lieux contradictoire est dressé avant
la mise à la disposition du fermier des équipements et joint au
présent contrat.
Article 2 - Pièces constitutives du contrat
Les annexes suivantes sont considérées comme
faisant partie intégrante du présent contrat :
Annexe 1 : Plan du réseau et description des ouvrages et
des équipements.
Annexe 2 : Etat des lieux contradictoire signé par le
fermier, la commune et l'AUE. Annexe 3 : Modèle de compte d'exploitation
annuel.
Article 3 - Entrée en vigueur et durée
du contrat 3.1 Entrée en vigueur
Le présent contrat entrera en vigueur après :
·
85
sa signature par les parties
· la signature de l'état des lieux contradictoire
;
· le versement sur le compte du fonds de renouvellement
et d'extensions (ou sur un
fonds communal de l'eau à créer) d'une
caution de
FCFA ( francs CFA) ;
La caution est saisie par la commune en cas
défaillance du fermier ou de non paiement des redevances par le
fermier.
Sinon, elle est restituée au fermier à la fin
du contrat.
|
|
· la fourniture à la commune et à l'AUE de la
liste du personnel d'exploitation avec leurs noms et adresses
3.2 Durée
Le présent contrat est conclu pour une durée
d'un (01) an renouvelable par période d'un (01) an, et par tacite
reconduction, à défaut de dénonciation par la commune ou
le fermier au moins six mois avant l'échéance prévue. La
commune se réserve le droit de rompre immédiatement cet accord
dès que le fermier ne respecte plus les closes du présent
contrat.
CHAPITRE II - OBLIGATIONS DES PARTIES
Article 4 - Obligations de la
Commune.
La commune s'engage à ne rien faire qui puisse
dégrader les équipements. Elle s'engage, en cas de destruction
partielle ou d'endommagement de son fait, à prendre en charge
l'intégralité des frais de remise en état du
matériel ainsi que les frais annexes tels que de transport,
d'installation, de démontage et de remontage.
Article 5 - Obligations du fermier
Le fermier devra assurer à ses risques et
périls, sous sa responsabilité, la gestion de l'AEV, à la
satisfaction des usagers. Ses tâches couvrent l'exploitation du
système ainsi que l'entretien et la réparation de l'ensemble des
ouvrages et des équipements, à l'exception du forage
lui-même.
Le fermier devra entretenir en bon état de
fonctionnement les ouvrages et les équipements qui lui ont
été donnés en gestion en respectant les normes techniques
et s'abstenir de les dégrader. I1 devra veiller à maintenir en
permanence un lot de pièces de rechange en vue de permettre une
intervention immédiate pour l'entretien et les petites
réparations.
Le fermier sera tenu en cas de destruction partielle ou
d'endommagement de son fait, de prendre en charge l'intégralité
des frais de remise en état du matériel ainsi que tous les frais
annexes qui s'y rattachent.
Les travaux d'entretien courant sont effectués par des
agents du fermier ou désignés par lui. Les travaux de
réparation sont effectués par des agents du fermier ou
désignés par lui.
Le fermier doit assurer la protection des installations contre
les déprédations et les vols. Le groupe électrogène
ne doit être démarré que pour les périodes de
pompage.
86
Les compteurs qui seront utilisés par le fermier
devront être préalablement agréés par la Commune ou
par toute autorité désignée par elle.
Sauf en cas de défaillance dûment
constatée du fermier, la Commune et l'AUE s'interdisent d'intervenir par
elles-mêmes ou de faire intervenir un tiers pour le dépannage du
matériel sans l'accord du fermier.
Le fermier devra aviser sans délai la commune et l'AUE
de toute interruption du service pendant plus de 24 heures consécutives
et exposer par écrit les raisons de cette interruption.
Le fermier devra communiquer à la Commune et à
l'AUE des comptes rendus mensuels, techniques et financiers, en sorte que la
Commune et l'AUE puissent effectuer tous les contrôles
nécessaires.
Les comptes rendus techniques devront obligatoirement contenir
:
· les volumes prélevés, produits,
distribués, vendus
· le personnel affecté au service
· le rendement du réseau, le débit moyen
de pompage, la consommation moyenne du groupe (carburant, lubrifiants), le
nombre d'heures de fonctionnement du groupe pendant la période et depuis
sa mise en service
· les entretiens courants réalisés et les
comptes-rendus de visite et d'intervention de réparation
· les grosses réparations effectués ou
prévus
· les travaux de renouvellement effectués et
à effectuer sur financement du compte de renouvellement et
d'extension
Les comptes rendus financiers devront préciser :
· le détail des dépenses et leur
évolution par rapport au mois précédent
· le détail des recettes de l'exploitation par
borne-fontaine et leur évolution par rapport au mois
précédent
· le détail des sommes versées au titre
des différentes redevances avec les reçus correspondants.
Le fermier devra établir une fiche
récapitulative mensuelle, technique et financière, selon le
modèle qui lui sera remis par la Commune. Cette fiche sera
envoyée aux Services Techniques de la Commune avant le cinquième
jour du mois suivant le mois considéré. Une copie de cette fiche
sera remise directement par le fermier à l'AUE.
Chaque année, le fermier est tenu d'établir et
d'adresser les états de gestion suivants à la commune avant la
fin du premier trimestre du nouvel exercice,
· un rapport annuel d'activités technique et
financier sur les résultats de l'exercice écoulé. Ce
document est accompagné du compte d'exploitation présenté
conformément au modèle joint en annexe 3 ;
· un programme d'activités prévisionnel
annuel, comportant notamment les volumes des ventes envisagés,
argumenté et accompagné d'un compte d'exploitation
prévisionnel;
· le cas échéant, une proposition de
programme d'investissement (renouvellement, extensions,...) à financer
par le fonds de renouvellement et d'extensions.
87
Les contrats divers passés par le fermier dans le cadre
de l'exécution du présent contrat devront comporter une clause
réservant à la Commune la faculté de se substituer au
fermier en cas de déchéance ou en fin de contrat.
Article 6 - Obligations de l'AUE
L'AUE s'engage à ne rien faire qui puisse
dégrader les équipements. Elle s'engage, en cas de destruction
partielle ou d'endommagement de son fait, à prendre en charge
l'intégralité des frais de remise en état du
matériel ainsi que les frais annexes tels que de transport,
d'installation, de démontage et de remontage.
L'AUE devra s'assurer que le fermier assure le niveau de
service fourni correspondant aux termes du présent contrat.
L'AUE devra s'assurer que tous les usagers respectent les
règles d'usage des points de distribution, en particulier le paiement de
l'eau au tarif fixé.
Article 7 - Obligations générales des
parties
Les parties contractantes ne peuvent de leur propre
initiative modifier les caractéristiques techniques des installations ni
opérer d'aménagement sans l'accord préalable des deux
autres.
CHAPITRE III - EXPLOITATION DU SERVICE
Article 8 -Propriété des ouvrages et
des équipements
Les ouvrages et équipements détaillés en
annexe 1 sont propriété de la commune.
Les infrastructures et matériels financés
grâce au fonds de renouvellement et d'extensions ou sur les propres fonds
du fermier deviennent propriété de la commune.
Article 9 - Fonctionnement du service
Le fermier est tenu d'assurer la distribution continue de
l'eau aux bornes fontaines de 7h à 19h et ce, sept (7) jours sur sept
(7). Toutefois, ces plages horaires peuvent être
réaménagées d'accord partie entre usagers et
exploitants.
Article 10 - Régime des branchements
particuliers
Toute personne physique ou morale pourra demander un branchement
particulier.
L'autorisation sera accordée par le fermier et l'AUE,
après accord de la Commune. Il ne devra en particulier pas
entraîner une dégradation des conditions de fourniture d'eau aux
points de distribution existants.
Le coût du branchement sera à la charge du
demandeur.
Le coût du compteur sera financé par le fermier.
Le raccordement au réseau et la pose du compteur
devront être faits sous la responsabilité du fermier.
Un contrat d'abonnement est signé entre le demandeur et
le fermier suivant le modèle fourni par la commune.
La facturation aux branchements particuliers sera mensuelle.
88
Le fermier pourra suspendre la fourniture à un
branchement particulier en cas de non paiement des factures et selon les
modalités prévues dans le contrat d'abonnement.
CHAPITRE IV - TARIFS ET DISPOSITION FINANCIERES
Article 11 - Prix de vente de l'eau
Le prix de vente de l'eau est fixé comme suit : Vente aux
bornes-fontaines :
... FCFA la bassine de 35 litres
... FCFA le bidon ou le seau de 20 litres ... FCFA le
fût de 220 litres
Vente aux branchements particuliers:
... FCFA le mètre cube
Article 12 - Révision des prix et des
redevances
Les tarifs de vente de l'eau peuvent être
révisés annuellement.
Une demande d'augmentation des tarifs peut être faite
par le fermier ou une baisse des tarifs par la commune (à la demande de
l'AUE) ; ces demandes doivent être basées sur des
éléments objectifs (augmentation ou baisse des charges ou des
consommations)
Le montant des redevances pourra aussi être
révisé annuellement en fonction des ventes réelles et des
renouvellements de matériel effectivement réalisés
après accord du Service Technique de la Commune. La révision du
tarif doit être approuvée par une décision du Conseil
Communal.
Article 13- Répartition des produits de la
vente d'eau
Le fermier perçoit l'intégralité des
revenus de la vente de l'eau, quel que soit le volume vendu.
Le fermier assure à ses propres frais l'exploitation
et l'entretien du système de pompage et du réseau. En
particulier, il paye les fournitures et rémunère tout le
personnel nécessaire.
Le fermier est tenu de réparer le groupe
électrogène et la pompe à ses frais, tant que ceux-ci
n'auront pas atteint leur limite normale d'amortissement, qui est fixée
à 12 000 heures de fonctionnement. Au-delà de cette durée
normale de service, il peut demander à la commune et à l'AUE le
remplacement, du groupe électrogène et de la pompe, qui sera
financé à partir du fonds de renouvellement et d'extension.
De plus, le fermier est tenu de verser les redevances suivantes
: Redevance de fonctionnement de l'AUE
89
Le fermier verse à l'AUE une redevance destinée
à couvrir les frais de fonctionnement de l'AUE. Elle est versée
en espèces au trésorier de l'AUE, mensuellement et avant le 5 du
mois suivant, contre production d'un reçu.
Son montant est fixé à ... F CFA par m3
sur la totalité des m3 produits. Redevance pour le
fonds de renouvellement, d'extensions et d'audit Cette redevance
est destinée à couvrir les provisions pour :
· le renouvellement des équipements d'une
durée de vie prévisible inférieure à 10 ans, en
particulier le groupe électrogène et la pompe ;
· les renforcements des installations ou les extensions du
réseau destinés à améliorer le service et/ou
à en étendre l'accès à de nouveaux usagers
(construction de nouvelles bornes fontaines ou extension de réseau, mise
en place de moyens d'exhaure plus puissants) ;
· la réalisation d'éventuels audits
financiers.
Le montant de la redevance pour le fonds de
renouvellement et d'extensions est fixé à ... F CFA par
m3 sur la totalité des m3 produits.
Les sommes correspondantes sont déposées par le
fermier mensuellement au plus tard le 5 du
mois suivant, sur le compte n° ouvert
à cet effet par
la commune et l'AUE auprès de la banque . à
Ce compte est géré conjointement par la commune et
l'AUE.
Une copie du récépissé de
dépôt sera remise sous 10 jours à la
commune.
Redevance au budget communal
Cette redevance est destinée à alimenter le budget
communal
Le montant de la redevance au budget communal est
fixé à ... F CFA par m3 sur la totalité des m3
produits.
Les sommes correspondantes sont déposées par le
fermier mensuellement au plus tard le 5 du
mois suivant, sur le compte n° ouvert à cet effet
par la commune dans les comptes du Trésor Public
Une copie du récépissé de dépôt
sera remise sous 10 jours à la commune. Revenu du
fermier
Après versement des redevances prévues
ci-dessus, le solde du produit de la vente de l'eau est acquis au fermier.
Article 14 - Impôts et taxes
Le fermier devra acquitter dans les délais
légaux tous impôts et taxes exigibles en rapport avec le
présent contrat et pendant toute sa durée.
CHAPITRE V - CONTRÔLE ET INFORMATION
90
Article 15 - Contrôle effectué par la
Commune et l'AUE
L'AUE assure le contrôle du service fourni par le fermier ;
l'AUE avertit la commune des problèmes rencontrés dans
l'exécution du service.
Le contrôle des activités du fermier aussi bien d'un
point de vue technique que financier pourra aussi à tout moment
être effectué par la Commune.
Le fermier devra fournir, à la première demande de
la Commune, toute justification concernant la bonne exécution de la
mission de service public qui lui a été confiée.
Article 16 - Information de la Commune et de
l'AUE
Le fermier doit tenir informés la Commune et l'AUE des
éventuelles difficultés rencontrées dans
l'exécution de son contrat.
CHAPITRE VI - MESURES DE SUBSTITUTION - PENALITES -
RESILIATION
Article 17 - Mesures de
substitution
En cas de défaillance du fermier et après une
simple mise en demeure non suivie d'effet, la Commune pourra prendre toutes
mesures nécessaires pour faire fonctionner le service, aux frais du
fermier.
Elle pourra exploiter elle-même le réseau ou le
faire exploiter par un tiers.
Article 18 -
Pénalités
En cas d'interruption non justifiée du service
supérieure à 24 heures constatée par l'AUE, la Commune
aura 1a faculté de prononcer des pénalités d'un montant
correspondant à 50 % des recettes globales de vente de l'eau
estimées pour la période d'interruption.
Article 19 - Résiliation
19.1 Résiliation par la Commune
En cas de non-exécution par Le fermier d'une seule des
clauses et conditions du présent contrat, La Commune pourra, huit jours
après une mise en demeure demeurée sans effet, résilier le
présent contrat sans indemnité.
Sans que cette énumération soit limitative, le
contrat sera notamment de plein droit résilié par La Commune dans
les cas suivants :
- Suspension pendant plus de 10 jours de la distribution d'eau
du fait de circonstances imputables au fermier.
.- Défaut ou insuffisance d'entretien des ouvrages
dûment constaté. - Faillite, redressement judiciaire ou
liquidation du fermier.
91
- Non payement des redevances.
En cas de résiliation suite à une
défaillance du fermier, la caution reste acquise à La Commune
sans préjudice de tous autres dus, droits et
dommages-intérêts dont la Commune pourrait poursuivre le
paiement.
19. 2 Résiliation par chacune des
parties
En tout état de cause, chacune des parties aura la
faculté de résilier le présent contrat après avoir
notifié à l'autre un préavis de six mois. La partie qui
prend l'initiative de la rupture devra expliquer par écrit les motifs de
la résiliation du contrat.
CHAPITRE VII - FIN DU CONTRAT ET DISPOSITIONS
DIVERSES
Article 20 - Retour des biens a la
commune
A la date d'expiration du contrat, le fermier est tenu de
retourner l'ensemble des biens mis à sa disposition par la commune, sans
frais, en état normal d'entretien et de fonctionnement.
Si aucune faute ne peut être mise à la charge du
fermier et si l'état des lieux en fin de contrat ne fait ressortir
aucune détérioration des équipements du fait du fermier
hormis le vieillissement et l'usure normale des installations, la Commune
s'engage à lui restituer le montant de la caution.
Article 21 - force majeure
En cas de force majeure, le fermier devra aviser La Commune
par écrit dans les meilleurs délais.
Si la Commune ne conteste pas le cas de force majeure
évoqué par le fermier dans un délai de quinzaine à
compter de la réception de la lettre de notification, le fermier sera
libéré de ses obligations jusqu'à ce que cette force
majeure ait cessé.
En aucun cas, une défaillance des équipements
consécutive à un manque d'entretien du fermier ne sera
considérée comme un cas de force majeure
Article 22 - Election de domicile - notifications
22.1 Pour les besoins des présentes et de
leurs suites, les parties font élection de domicile :
La Commune à
Le fermier à
22.2 Toutes notifications ou injonctions au
titre du présent contrat seront valablement faites par lettre
recommandée avec accusé de réception ou par lettre par
porteur avec remise contre récépissé aux adresses
ci-dessus.
Article 23 - Droit applicable et attribution de
juridiction
92
Le présent contrat et ses annexes sont soumis au droit
béninois qui sera seul applicable. A défaut de conciliation entre
1es parties, tous litiges auxquels le présent contrat pourra donner
lieu, notamment au sujet de sa validité, de son interprétation,
de son exécution ou de sa résiliation seront soumis aux tribunaux
compétents.
Fait à, le
En trois exemplaires
Pour La Commune Le fermier
Le Maire
Pour l'AUE Le président
93
TABLE DES MATIERES
DEDICACE iii
AVERTISSEMENT iv
SOMMAIRE v
LISTE DES TABLEAUX vi
LISTE DES FIGURES vi
SIGLES ET ACRONYMES ix
RESUME xi
SUMMARY xiii
INTRODUCTION 1
Chapitre 1 4
APPROCHE CONCEPTUELLE ET CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE 4
1. Problématique et justification : 5
2. Objectifs et hypothèses de recherche 8
3. Cadre conceptuel 9
4. Etat théorique de la question 13
Chapitre 2 20
PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE ET METHODOLOGIE
DE
RECHERCHE 20
1. Présentation du cadre d'étude 21
2. Approche méthodologique 29
Chapitre 3 35
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 35
1. Présentation sommaire des ménages
enquêtés : 36
2. Evaluation du niveau d'approvisionnement en eau potable
39
3. Problèmes de santé liés aux
contraintes d'approvisionnement en eau
potable 49
4. Stratégie de gestion des ouvrages 52
94
Chapitre 4 59
SUGGESTIONS ET DISCUSSION 59
1. Rappel du système actuel de gestion 60
2. Vision prospective de la gestion des ouvrages hydrauliques
60
3. Proposition pour le milieu d'étude
Aguégués 68
CONCLUSION 71
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 73
ANNEXES 76
TABLE DES MATIERES 93
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