Paragraphe II : La question de la souveraineté
de la RASD
Les Etats dans toutes leurs diversités,
présentent des caractéristiques. Parmi ces
caractéristiques, la présence d'un territoire est l'un des
éléments fondamentaux dans la formation d'un Etat. En RASD,
plusieurs raisons laissent une remise en question de sa souveraineté,
comme l'inefficacité du contrôle territorial (A)
et l'opinion de la communauté internationale qui fait apparaître
le problème de légitimité de l'Etat sahraoui
(B).
A- Un contrôle presque inefficace du territoire
Le Sahara Occidental, dans sa totalité à une
superficie de 266.000 km2. C'est sur ce territoire que le Front
Polisario, faut-il le rappeler, a installé la RASD en 1976. Ainsi,
depuis le départ des espagnols suite aux accords de Madrid (qui octroie
2/3 du territoire au Maroc et les 1/3 à la Mauritanie), l'ensemble des
terres sahraouies n'a cessé de subir des modifications au fil des
années. Le Maroc considère le Sahara Occidental comme faisant
partie de ses provinces du sud, qui couvre dans sa totalité (y compris
le Sahara Occidental) 416.474 km2. Le Sahara Occidental, à
lui seul, recouvre environ 64% de ces provinces. Les 266.000 km2
faisant office de territoire à la RASD n'ont pas été
épargnés par des annexions au fil des années ce qui remet
en cause l'effectivité du contrôle du territoire par l'Etat
sahraoui.
En effet, au lendemain de la signature des accords de Madrid,
après le départ des espagnols, le Polisario attaque les forces
marocaines et mauritaniennes les considérant comme étant les
« nouvelles forces d'occupation ». Si le Maroc et le Polisario sont
tous deux sur des charbons ardents sur la question du Sahara Occidental, le
Polisario arrive tant bien que mal à s'approprier les terres
confiées à la Mauritanie. L'appropriation de la partie sahraouie
autrefois accordé à la Mauritanie par les traités de
Madrid intervient à la suite du renversement du président
mauritanien Moktar Ould Daddah en 1978. En fait, peu de temps après le
putsch renversant le président mauritanien, le Polisario
décrète unilatéralement un cessez-le-feu avec Nouakchott,
qui est approuvé par l'ONU. Et le 10 août 1979, les deux parties
signent un traité de paix qui fait céder la partie du Sahara
Occidental occupé par la Mauritanie au Polisario.
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LA REINTEGRATION DU MAROC A L'UNION AFRICAINE |
2017
Pour se défendre d'une probable attaque du Polisario
qui va dans le sens de ce qui s'est produit avec la Mauritanie, le Maroc
décide d'ériger un mur de défense. Ce mur divise le
territoire du Sahara Occidental en deux, laissant juste le contrôle de
20% de ce dernier sous le contrôle du Polisario. Jusque-là, aucune
avancée considérable n'a été remarquée
depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu en 1991.
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