Aide au développement et croissance économique en RDC. Une étude critique du modèle économétrique.( Télécharger le fichier original )par Junior Assumani Manyota Universite de Kindu - Licence 2014 |
Chapitre Deux : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUELa notion de croissance est un phénomène récent et ses instruments de mesure ont connu aussi une longue histoire et continuent d'alimenter les débats sur leurs efficacités et leurs pertinences. On se propose dans ce chapitre de faire ressortir les grandes notions théoriques de la croissance, des instruments de mesure de la richesse nationale ainsi que les déterminants. Section I : La croissance économiqueI.1. DéfinitionLa croissance vient du mot latin crescere, qui signifie, croître, grandir. En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B (Produit intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut)57(*). Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume. La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante. Taux de Croissance = [PIB (n) - PIB (n-1)] / PIB (n-1) On distingue généralement58(*) : - La croissance extensive qui correspond a une augmentation des quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère des créations d'emplois. - La croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création d'emplois supplémentaires. Si la croissance économique est une augmentation de la production sur le long terme, une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas prises en compte dans son calcul que nous allons voir plus loin dans les limites du PIB. D'une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment longue de la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB59(*). Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance. Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique60(*). La croissance est donc un processus fondamental des économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur procurant davantage de biens et services. À long terme, le niveau de vie des individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique permet seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère matérielle. * 57 AZAM J.P., J.C. BERTHELEMY et S. CALIPEL, (1996), « Croissance et démocratie », Revue Economique, vol. 3, n°47, pp. 819-829 * 58 BERTHELEMY J.C., (1995), Quel avenir pour l'économie africaine, Centre de Développement, Tunis, p.110 * 59 NORO M., (1998), Economies Africaines : analyse économique de l'Afrique subsaharienne, De Boeck, Bruxelles. Problèmes Economique Revue n°119, pp.80-90 * 60 http://faostat.fao.org/. (Indicateurs du développement dans le monde, disponible sur, http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/DATASTATISTICS). |
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