Introduction générale
0.1. Etat de la question
L'aide internationale est l'ensemble des ressources, publiques
ou privées, transférées à l'échelle
internationale, dans le but de favoriser le progrès économique et
social des pays bénéficiaires1(*). Le concept « Aide publique au
développement » a été plusieurs fois
employé par plusieurs auteurs durant la moitié de ce
siècle.
Pour Mahomed KOEBA2(*), la Côte d'Ivoire a
bénéficié d'énormes appuis financiers de
l'extérieur sous forme d'aide publique au développement, en vue
d'amorcer une croissance économique et donc assurer le bien-être
de sa population. En utilisant le modèle économétrique (la
méthode VAR), il est parvenu à établir une relation entre
l'aide publique au développement et l'IDH. Ainsi, a-t-il affirmé
que l'Aide publique au développement affecte positivement et
significativement l'Indice de Développement Humain et contribue par
conséquent à l'amélioration de l'IDH de la Côte
d'ivoire. Dans ce contexte, l'aide publique au développement peut
être utilisée comme un moyen pour relever le niveau de
bien-être de la population ivoirienne.
Pour corroborer cette idée, Sanjeev GUPTA, Robert
POWELL et Yongzheng YANG3(*)
affirment que l'expansion de l'aide publique au développement peut
orienter les efforts déployés par un pays
bénéficiaire pour réaliser les OMD,
notamment la réduction de l'extrême
pauvreté.
Pour sa part, Fatou GUEYE4(*) souligne qu'au Sénégal, l'APD a eu un
effet positif sur la croissance par le biais de l'investissement, des
importations et des dépenses publiques et donc l'aide allouée est
très efficace. Mais, cette chercheuse souligne un fait important qui est
celui de noter que l'effet positif et significatif de l'APD sur la croissance
passe par les investissements, les importations et les dépenses
publiques. Ce sont ces dernières (les dépenses publiques) qui
posent problème car l'impact de l'aide sur les dépenses publiques
pose la question relative à la corruption.
Au sujet de la corruption, BURNSIDE et DOLLAR5(*) pensent que l'aide publique au
développement n'est utile et efficace que dans le pays à faibles
revenus qui pratiquent des bonnes politiques économiques et disposent
d'institutions de qualité.
Quant à André TOWOSHI LOKALO6(*), il met l'accent sur le fait
que les aides de la Belgique ne viennent pas par philanthropie ou par amour
pour les « beaux yeux» des congolaises et congolais. Il
faut que la classe dirigeante congolaise ait une vigoureuse volonté de
liberté, une morale publique qui la lie à son peuple dans un
pacte de défense de la nation, une diplomatie d'ouverture à des
soutiens extérieurs de poids et une capacité ferme à
briser les ressorts du formatage néocolonial et du dressage
ultralibéral de notre pays.
En outre, pour renchérir le propos de TOWOSHI LOKALO,
SVENSSON, BURNSIDE et DOLLAR, KAUFMANN7(*) et al, insistent sur les problèmes
d'appropriation, de sélectivité, de la bonne gouvernance et de
durabilité de l'aide, aussi bien à l'échelle locale qu'au
niveau des politiques nationales.
C'est pourquoi, MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO8(*) montrent que la
République Démocratique du Congo fait partie des Etats
fragiles9(*) ayant
reçu des sommes colossales de l'aide publique au Développement
depuis les indépendances, lesquelles aides n'ont pas réussi
à résorber les problèmes liés non seulement
à la pauvreté mais aussi à la situation économique
en général du pays et cela, du fait notamment et principalement
de la mauvaise gouvernance et de la corruption.
KOSACK10(*) de son coté souligne que l'aide n'a d'effet
sur l'indicateur de développement humain que dans les régimes
démocratiques.
Enfin, L'économiste Hongrois Peter Thomas
Bauer11(*) a
également émis une critique ardent du principe de l'aide publique
au développement. Il estime qu'il était abusif d'appeler aide au
développement les flux de capitaux transférés du Nord vers
le Sud à ce titre, alors qu'il s'agit selon lui d'une entrave au
développement qui tend à maintenir les pays
sous-développés dans leur condition. Et William EASTERLY12(*), professeur à
l'Université de New York et ancien collaborateur de la Banque Mondiale,
estime que la plus grande partie des aides apportées depuis cinquante
ans ont été inefficaces. L'une des raisons serait le manque de
contrôle sur les personnes chargées de gérer cette aide.
Au regard de toute cette littérature abondante sur la
problématique de l'aide publique au développement, fort est de
constater qu'en définitive, tous les auteurs s'accordent sur le fait que
l'objectif assigné à l'APD est d'accompagner les pays en voie de
développement dans le financement des investissements publics en
l'occurrence les infrastructures. De ce point de vu, l'APD complète une
épargne locale qui du reste est insuffisante pour soutenir l'effort
d'équipement, base de la promotion du développement.
Ainsi, le présent travail consiste donc en une
« Analyse critique du modèle
économétrique sur l'impact de l'aide publique au
développement en RDC pour la période allant de 1960 à
2010 ».
0.2. Problématique
En effet, les pays africains accédant aux
indépendances dans les années 1960, se voient confier la
destinée de leurs Etats. C'est parmi tant d'autres
responsabilités, l'appropriation des africains eux-mêmes de leur
politique économique. Ils sont désormais donc les responsables de
leur futur désiré13(*). Animés par l'esprit nationaliste, les
nouveaux dirigeants africains vont oeuvrer tous à asseoir leur
économie. Ils se lancent donc dans des grands projets d'investissement,
notamment la construction d'habitats et des routes, la création des
sociétés d'Etat. En somme, on assiste à la
réalisation d'un ensemble d'objectifs de croissance
accélérée qui nécessite la mise en place des
investissements en infrastructures.
En dépit de leur bonne volonté, force est de
reconnaître que tout ce chapelet de projets ne sera réalisable
qu'avec des ressources financières conséquentes. La question du
financement de ces projets se pose aux Etats africains avec acuité. Ils
vont dans leur grande majorité alors se tourner vers l'extérieur
pour le financement de leurs projets. Comme le plan Marshall14(*) en Europe, les africains
bénéficient des sommes importantes de l'extérieur pour
assurer la construction de leurs économies.
Cela a suscité de grands espoirs dans de nombreux pays
pendant la première décennie des indépendances. Un pays
comme la RDC a enregistré à cette période une croissance
économique à deux chiffres, avec un niveau infrastructurel
acceptable.
Les années 80 sont marquées par le début
des crises économiques récurrentes en Afrique. On assiste
à une croissance économique trop faible des pays d'Afrique
subsahariens, accompagnée de la faiblesse des revenus, qui ne leur
permet pas de dégager des capacités financières
suffisantes pour un développement. Le besoin de financement devient
criard. Le recours aux capitaux extérieurs s'avère plus que
nécessaire.
Les pays vont donc faire appel aux bailleurs de fonds. C'est
ainsi que dans la majorité des cas, les pays ont pu
bénéficier, au titre de l'aide publique au développement,
des appuis du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et
d'autres partenaires. Les aides étaient destinées essentiellement
soit à combler des déficits budgétaires devenus
chroniques, résoudre des problèmes alimentaires ou soit de
santé et bien d'autres. Ces aides sont le plus souvent
conditionnées par la mise en oeuvre de politique économique.
Elles sont souvent qualifiées d'« aides liées »
lorsqu'elles sont subordonnées à des achats aux pays qui les
accordent. Aussi faut-il noter que les aides proviennent de plus en plus des
Organisations Non Gouvernementales qui souvent interviennent directement au
profit des populations.
En progression dans les années 80, les montants
alloués à l'aide n'ont cessé de se réduire pendant
les années 90, même si ce mouvement s'est stabilisé au
début des années 200015(*). Cette tendance à la baisse s'explique par
certains facteurs : dans les pays donateurs, certaines opinions demandent
la suppression de l'aide parce qu'elle est jugée inefficace. Dans les
pays bénéficiaires, la baisse de l'aide s'explique par le fait
que son octroi est de plus en plus soumis à un nombre impressionnant de
contraintes et d'exigences des bailleurs qui poussent les pays concernés
à en réduire la demande16(*). Il s'agit, notamment, des conditions de bonne
gouvernance. Cette dernière vision est partagée par de nombreux
auteurs avertis de l'économie du développement qui fait une
rétrospection sur l'évolution des économies et les appuis
financiers reçus, comparativement à d'autres économies,
notamment les pays asiatiques et l'Amérique du sud où
l'amélioration de niveau économique permet de faire un lien avec
une bonne gestion de ces fonds alloués à ces Etats.
En effet, en 1991, chaque africain recevait en moyenne 40
dollars pour 10 dollars au sud-américain et 5 dollars à
l'asiatique .De nos jours, 40% de l'aide publique au développement est
destiné à l'Afrique contre 10% pour l'Amérique latine et
12% pour l'Asie de l'Est. En Afrique, l'aide a connu une augmentation
continuelle à la mesure des échecs de la politique de
développement. Pendant que l'Asie enregistre des résultats
probants en termes de développement.
Il faut rappeler qu'en 1960, économiquement, le poids
du Ghana et de la Corée du Sud était identique (le Produit
National Brut de ces deux pays se situait à 230 dollars
américains). En 1992, celui du Ghana n'avait guère
évolué (345 dollars américains) alors que celui de la
Corée du Sud avait atteint 5200 dollars américains. Ce quasi
statuquo de la situation économique du Ghana est l'image de la plupart
des pays africains notamment la RDC.
Face à cela, on est en droit de penser que l'aide
internationale n'a donc pas profité à l'Afrique en quête de
son décollage économique. Cette situation des Etats africains,
est attribuée par de nombreux africains à la mauvaise utilisation
des ressources. A ce sujet, la sociologue camerounaise Axelle Kabou17(*) dira « l'argent
disponible dans les années 1970 a été
dépensé n'importe comment ».
Dans la plupart des pays de l'Afrique au Sud du Sahara, force
est de constater que les fonds provenant de l'aide ont souvent
été gérés par des organisations bureaucratiques
hypertrophiées, et peu soucieuses des principes économiques
élémentaires. Dans un tel contexte, il est difficile
d'apprécier l'apport réel de l'aide qui reste influencé
par des pratiques inadéquates.
Rappelons que les principaux pays bénéficiaires
de l'aide publique au développement en Afrique sont notamment la
Mozambique, la République Démocratique du Congo (RDC), la
Tanzanie et l'Ethiopie avec respectivement 1286,9 ; 1773,8 ; 1396,8 et 1269
millions de Dollars en moyenne18(*). En outre, ces pays, du fait des difficultés
d'absorption des ressources extérieures, enregistrent une aide par
habitant en moyenne très faible soit 17,6 Dollars par habitant pour
l'Ethiopie et 38,6 Dollars par habitant pour la Tanzanie.
La République Démocratique du Congo, à
l'instar des pays de la sous région a bénéficié de
ces appuis financiers que constitue l'aide publique au développement.
Cette aide accompagne la RDC dans la mise en oeuvre de ses politiques de
développement.
En effet, l'Etat Congolais devant les difficultés
financières et poussée par la volonté d'assurer le
développement, n'a cessé de solliciter les financements
extérieurs à travers l'aide publique au développement.
L'engagement le plus important a été pris en 2003, année
où l'APD versée a aussi atteint son niveau le plus
élevé.
Globalement, l'APD a connu une croissance progressive puis une
chute brutale à partir des années 90 en RDC. Elle a repris en
2003 avec un pic de 5000$ en monnaie courante19(*).
Par ailleurs, après les programmes d'ajustement
structurel, qui ont occasionné le recentrage du rôle de l'Etat
à travers des politiques telles que les privatisations des
sociétés d'Etat, il est désormais question de lutter
contre la pauvreté. Les institutions de Brettons Wood et les autres
partenaires techniques et financiers dans leur ensemble, s'étant rendu
compte des limites des politiques d'ajustement, ont désormais
orienté leurs aides pour des politiques ciblées sur le
relèvement du niveau de la croissance économique et la
réduction de la pauvreté.
Certes, les travaux de plusieurs chercheurs soulignent
l'inefficacité de l'aide publique au développement dans la
réduction de la pauvreté. Cependant, nombreux sont ceux qui ne
s'attardent pas à la question de savoir si du moins cette aide arrive
à booster la croissance économique des pays
bénéficiaires.
A ce sujet, les institutions internationales telles que la
Banque Mondiale et les pays donateurs soutiennent et continuent à
soutenir que l'aide publique au développement est un
véritablement levier de relèvement du niveau de la richesse des
pays bénéficiaires.
Par contre, pour les pays bénéficiaires tels que
la RDC, l'APD ne fait qu'exacerber la situation socioéconomique du pays
qui reste déjà préoccupante.
Au regard de ces problèmes de l'efficacité et/ou
de l'inefficacité de l'aide publique au développement, cette
étude tentera de répondre aux préoccupations
suivantes :
1. Quelle est la nature de l'aide transférée en
République Démocratique du Congo ?
2. Quelles sont les destinations de l'aide
transférée en République Démocratique du
Congo ?
3. Quelles sont les structures de financement de l'aide
publique au développement en République Démocratique du
Congo ?
4. Le modèle économétrique sur l'impact
de l'Aide publique au Développement tel que construit sur base des
données des institutions internationales (BM) reflète-t-il sa
véritable efficacité en RDC ?
0.3. Hypothèses
Eu égard aux préoccupations soulevées ci
haut, nous émettons les hypothèses suivantes :
1. Nous supposons que la nature de l'aide publique au
développement transférée vers la RDC serait notamment les
dons et les prêts ;
2. Nous pensons ensuite que cette aide serait destinée
à financer les infrastructures et services sociaux de base, à
financer la production et les infrastructures économiques ;
3. Nous estimons encore que les structures ou les canaux de
distribution des ressources financières en République
Démocratique du Congo seraient les partenaires multilatéraux et
bilatéraux ;
4. Nous estimons que le modèle
économétrique sur l'impact de l'APD construit sur base des
données des institutions internationales notamment la Banque Mondiale ne
refléterait pas l'image réelle de l'apport de l'APD sur la
croissance économique
0.4. Objectifs de la recherche
Pour mener ce travail à bon port, l'objectif principal
que nous poursuivons reste celui d'analyser de façon critique le
modèle économétrique construit sur base des données
des institutions internationales notamment la Banque Mondiale sur l'APD
à la RDC. Ainsi donc, pour y arriver, les objectifs opérationnels
sont les suivants :
1. Déterminer la nature de l'aide publique au
développement transférée en République
Démocratique du Congo ;
2. Analyser la destination finale des APD en République
Démocratique du Congo ;
3. Dégager les canaux de distribution ou les structures
de financement des dites aides ;
4. Critiquer le modèle économétrique
développé par les institutions internationales sur l'APD en
RDC ;
5. Mesurer l'impact de l'APD sur le niveau des richesses
nationales de la République Démocratique du Congo ;
6. Proposer des pistes de solution éventuelle.
0.5. Choix et intérêts du sujet
Le choix porté sur ce thème n'a pas
été un fait de hasard. Il a bien sûr été
motivé par plusieurs raisons notamment des raisons personnelles,
scientifiques et sociales. Du point de vue personnel, le choix de ce
thème a été motivé par notre aspiration ardente et
longue de pouvoir avoir une image nette de l'impact de l'aide sur le
développement de la RDC et ce, du fait de plusieurs slogans entendus
à ce sujet. Pour des raisons scientifiques, nous devons noter qu'en ce
siècle où la RDC demeure instable politiquement et
économiquement, tout Economiste averti devrait se pencher sur la
question des différentes assistances reçues afin de
vérifier leur efficacité ou inefficacité. Enfin,
socialement, la pauvreté du congolais ne fait que s'empirer alors que
des sommes importantes sont versées à la longueur des
journées pour juguler ce fléau. D'aucuns se demanderaient si
réellement ces sommes ne sont que des simples chiffres sur papier.
Quant à l'intérêt de ce travail,
soulignons qu'au sujet de l'aide publique au développement (APD),
plusieurs études ont certes fait le tour de la question. Ces
études, pour ce qui concerne la RDC se sont le plus souvent appesanties
à établir le lien entre l'APD et la pauvreté. Il faut
noter que la croissance économique qui garantit la réduction de
la pauvreté est celle qui est accompagnée d'une politique de
redistribution de revenus. Au-delà cet aspect, une autre étude
n'est jamais de trop, pour plusieurs raisons. Tout d'abord le relèvement
de la croissance économique est actuellement au centre de toute
politique économique, vue son ampleur. Ensuite, cette étude par
sa démarche quantitative (analyse économétrique) vient
contribuer à enrichir et actualiser la littérature sur
l'éventuel rôle que l'APD pourrait jouer dans
l'amélioration de la croissance économique.
0.6. Méthodologie de la recherche
Pour vérifier nos hypothèses et atteindre ainsi
nos objectifs. Il est non seulement impérieux mais aussi et surtout
capital de suivre une démarche méthodologique.
0.6.1. Méthodes
La recherche scientifique est un processus dynamique ou une
démarche rationnelle qui permet d'examiner des phénomènes,
des problèmes à résoudre, et d'obtenir des réponses
précises à partir d'investigations20(*). Ce processus se
caractérise par le fait qu'il est systématique et rigoureux et
conduit à l'acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la
recherche sont de décrire, d'expliquer, de comprendre, de
contrôler, de prédire des faits, des phénomènes et
des conduites.
La rigueur scientifique est guidée par la notion
d'objectivité, c'est-à-dire que le chercheur ne traite que des
faits, à l'intérieur d'un canevas défini par la
communauté scientifique.
Ainsi, les méthodes ne sont pas isolables des voies
ouvertes par les intérêts du chercheur (les questions, les
valeurs, les idéologies, ou les théories orientant ses
objectifs)21(*) ni des
caractéristiques des informations accessibles. Une méthode est
pertinente lorsqu'elle s'ajuste aux questions posées et aux informations
recherchées.
Dans le but d'atteindre les objectifs de cette étude,
les méthodes analytiques, comparatives et historiques seront d'un grand
apport.
1. La méthode analytique
Elle procède par décomposition du sujet. On
décompose un ensemble en ses éléments constitutifs, ses
éléments essentiels, afin d'en saisir les rapports et de donner
un schéma général de l'ensemble.
Exemples : Analyse qualitative / quantitative :
décomposer l'ensemble pour déterminer la nature et les
proportions des constituants ; Analyse iconographique : décomposer
l'image en éléments séparés (pour en comprendre la
structure sémiotique, par exemple)22(*).
Dans le cadre de cette étude, cette méthode nous
a permis de décomposer tout d'abord les montants de l'aide obtenue en
ses composantes afin de procéder à une analyse
systématique pour0 tirer des conclusions probantes.
2. La méthode comparative
La méthode comparative est très ancienne dans
l'histoire des sciences du vivant. En effet, certains considèrent
qu'Aristote (-384 à -322 avant J.C), qui ébaucha une
classification de 540 espèces animales, est le fondateur de cette
méthode.
En fait, la méthode comparative s'est essentiellement
développée depuis Darwin et sa « Théorie de
l'Evolution »23(*).
Cette méthode a été utilisée dans des domaines
aussi variés que la sociologie, la linguistique, l'ethnologie, le droit
et la biologie. Avant les années quatre-vingts, les biologistes s'en
servaient principalement pour examiner l'interdépendance de deux
caractères anatomiques, morphologiques, physiologiques, comportementaux
et même écologiques.
Pendant les années soixante-dix et le début des
années quatre-vingts, les articles utilisant la méthode
comparative traitent principalement de physiologie, d'évolution et
d'écologie comportementale.
Comme nous l'avons déjà vu, les études
utilisant une approche comparative reposent sur des analyses statistiques de
type variable : régressions, calculs de coefficient de
corrélation, tests appariés, analyse de variance ou de
covariance. Tous ces tests statistiques font l'hypothèse de
l'indépendance des données. Cependant, les analyses
paramétriques nécessitent en plus l'hypothèse d'une
distribution normale et de l'égalité des variances par opposition
aux tests non paramétriques à hypothèses
simplifiées.
Ainsi, cette méthode nous a permis de comparer, entre
les périodes, l'évolution de l'APD en RD Congo afin de
dégager les périodes de la hausse et/ou de la baisse du montant
de l'aide transférée en faveur de la RDC.
3. Méthode historique
La méthode historique consiste à interroger,
dans le passé, la manière dont un fait économique, social,
politique ou juridique, ... s'est comportée. Elle se fonde dans la
logique selon laquelle, le passé permet de bien comprendre le
présent et préparer l'avenir.
Dans le cadre de cette étude, cette méthode nous
a permis de retracer l'histoire de l'Aide publique au développement en
RD Congo depuis les indépendances jusqu'en 2010.
0.6.2. Techniques
Les méthodes, pour être efficaces, doivent
être soutenues par une série de techniques pour la collecte des
informations notamment la technique documentaire, la technique d'interview et
l'enquête par le questionnaire.
Selon GRAWITZ et PINTO, les techniques ne sont au fond
que des moyens utilisés pour collecter des données dont on a
besoin pour mener une étude24(*).
La technique documentaire permet d'étudier et
d'analyser les documents pour arriver à déterminer les faits ou
les phénomènes dont les documents sont à la porte des
traces.
En plus, soulignent-ils, l'importance de la technique
documentaire est que : le document offre l'avantage d'être un
matériau objectif en ce sens que s'il soulève des
interprétations différentes, il est le même pour tous et ne
change pas.
Dans le cadre de cette étude, nous avons tiré
l'essentiel des données chiffrées en rapport avec l'aide publique
au développement et le PIB de la RDC dans le rapport de la Banque
Mondiale de l'année 2010, une des institutions internationales accordant
de l'aide aux pays en développement notamment la RDC.
Enfin, la technique d'interview, quant à
elle, est un procédé d'investigation scientifique, utilisant
un processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en
relation avec le but fixé25(*).
Ce faisant, l'interview permet d'amasser des informations
susceptibles de fournir les éléments des réponses aux
questions de la problématique et, bien évidement,
compléter les informations livrées par les documents.
Pour le traitement des données chiffrées, un
accent particulier a été mis sur la méthode
économique laquelle méthode consiste à régresser
les données chiffres afin de vérifier le degré de
causalité des certaines variables sur les autres.
0.7. Délimitation du sujet
Pour être conçu et précis et se trouvant
dans l'impossibilité d'effectuer notre recherche depuis le début
de temps jusqu'à nos jours et dans tous les coins de la planète,
nous avons délimité notre étude sur le plan spatial en
République Démocratique du Congo et sur le plan temporel, entre
1960, année de l'indépendance du pays et 2010, année du
cinquantenaire de la RDC.
0.8. Sommaire du travail
Hormis cette introduction générale et une
conclusion générale à la fin de ce travail, la
présente étude sera subdivisée en deux grandes parties. La
première portant sur les considérations générales
sera quant à elle subdivisée en 3 chapitres. Le premier chapitre
traitera des fondements théoriques sur l'APD, le deuxième
chapitre sera axé sur les fondements théoriques de la croissance
économique et le troisième chapitre abordera la
présentation du milieu d'étude.
Quant à la deuxième partie portant sur l'aide
publique au développement et la croissance économique, elle sera
décomposée en deux chapitres. Le premier chapitre portera sur un
aperçu général de l'APD en RDC : les données
de la Banque Mondiale et le dernier sera axé sur la construction et
à l'analyse critique du modèle économétrique sur
l'APD en RDC.
Première
partie : CONSIDERATIONS GENERALES
Il s'agit principalement dans cette première partie
de jeter les bases théoriques nécessaires à la
compréhension du phénomène étudié. Tour
à tour, nous brosserons les fondements théoriques/ scientifiques
de l'Aide publique au Développement ; nous passerons en revue les
notions générales sur la croissance économique et
présenterons la République Démocratique du Congo, lieu de
nos investigations.
Chapitre Un :
FONDEMENTS THEORIQUES SUR L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
Il s'agit dans ce chapitre de faire un tour d'horizon sur les
définitions pour se familiariser aux différents concepts
liés à l'APD. Aussi, il sera passé en revue les
différentes réflexions, les analyses et les controverses des
auteurs sur l'aide publique au développement.
I.1.
Définitions et fondements théoriques de l'APD
I.1.1.
Définition et importance de l'Aide au Développement
L'aide internationale est l'ensemble des ressources, publiques
ou privées, transférées à l'échelle
internationale, dans le but de favoriser le progrès économique et
social des pays bénéficiaires26(*).
Le concept « Aide Publique au Développement »
peut être appréhendé comme tous les apports de ressources
qui sont fournis par les pays développés ou les institutions
internationales aux pays en voie de développement. Ces aides
émanent d'organismes publics, y compris les Etats et les
collectivités locales, ou d'organismes agissant pour le compte
d'organismes publics.
L'Institut pour le Développement Durable,
définit l'APD comme étant le budget alloué à la
coopération au développement par les vingt deux (22) pays du
Comité d'Aide au Développement (CAD) suivant trois canaux de
distribution : la coopération bilatérale directe, la
coopération bilatérale indirecte et la coopération
multilatérale27(*).
Il faut noter qu'aux côtés des acteurs
étatiques, on trouve, de plus en plus, des collectivités locales
au titre de la « coopération décentralisée » et
des acteurs privés (organisations non gouvernementales (ONG),
fondations). Ces derniers entrent en contact direct avec les populations
à travers des organisations de la société civile ou
élus locaux.
L'importance théorique de l'APD pour une
économie en besoin de financement remonte aux travaux sur le « Big
push » de ROSENSTEIN-RODAN28(*). Cet auteur souligne en substance que des apports
massifs en capitaux extérieurs doivent permettre aux pays pauvres de
financer leurs investissements et de brûler des étapes
préalables au décollage. L'idée clé est qu'il faut
réaliser, de façon simultanée, un grand nombre
d'industries qui se tiennent mutuellement par leurs clientèles, de telle
sorte que la demande existe et soit suffisante.
L'aide publique au développement comprend, selon la
définition du Comité d'aide au développement de l'OCDE,
les dons et les prêts préférentiels prévus au budget
et transférés des pays développés vers les pays en
voie de développement pour la promotion des industries, mais cette aide
doit aussi faire en sorte que l'économie dans son ensemble profite des
effets externes. Toutefois, NURSKE29(*) nuance en soulignant le risque de voir l'aide
détournée vers la consommation au lieu de la production. Plus
tard, HIRSCHMAN30(*)
émet des doutes sur la possibilité de développer une
économie au moyen d'investissements massifs et simultanés
étrangers dans tous les secteurs, sans améliorer les
qualifications des populations. Il soulève à ce niveau le faible
impact des capitaux étrangers sur la croissance économique si le
nombre de personnes qualifiées du pays aidé est insuffisant. Il
met l'accent sur la croissance déséquilibrée, car pour
lui, l'aide extérieure accroît les investissements et la
capacité de production. Si l'économie se développe pour
employer suffisamment cette capacité, le revenu supplémentaire
créé par la hausse de cette capacité va entraîner
une augmentation de l'épargne, et par conséquent de nouveaux
investissements. Par ailleurs, un autre apport théorique a
été celui de HARROD et DOMAR31(*). Pour ces auteurs, l'APD accroît
l'investissement et à la suite la croissance économique.
Dans leur analyse, lorsque l'épargne intérieure
est insuffisante, on est à mesure de déduire le montant
d'épargne étrangère nécessaire pour atteindre un
taux d'investissement compatible avec le taux de croissance
désiré. Le retard d'un pays s'explique par une insuffisance de
capital et le rattrapage est bien possible. Ces premiers travaux
considéraient la possibilité de rattrapage et acceptaient les
hypothèses d'analyse néoclassique, notamment l'hypothèse
de rendements décroissants du capital et un progrès technique
exogène.
En définitive, l'objectif assigné à l'APD
est d'accompagner les pays en voie de développement dans le financement
des investissements publics en l'occurrence les infrastructures. De ce point de
vu, l'APD complète une épargne locale qui du reste est
insuffisante pour soutenir l'effort d'équipement, base de la promotion
du développement.
I.2.
Evolution de la notion d'Aide Publique au Développement
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, l'aide
s'efforce d'élever le niveau de vie et de réduire la
pauvreté dans les pays en développement. Mais l'idée qu'on
se faisait des différentes formes de contribution de l'aide pour la
réalisation de ces objectifs a varié considérablement.
Au cours des années 1950 et 1970, l'accès au
capital était considéré primordial pour l'investissement
et la croissance dans les pays pauvres. On ne considérait que
l'insuffisance de l'épargne, et la capacité d'importation de
biens d'équipement comme étant des principaux obstacles à
l'investissement. Il fallait donc réunir des capitaux internationaux
publics de préférence à des conditions hautement
favorables c'est-à-dire une aide extérieure. L'aide était
censée stimuler l'investissement et résoudre le problème
de développement. Ainsi, les besoins en matière d'aide
étaient estimés à partir d'un taux de croissance
ciblé, d'un coefficient marginal de capital et des fonds
dégagés de l'épargne nationale et l'investissement
international. Le manque de devises était considéré comme
une autre contrainte, de sorte que les besoins en aide étaient aussi
calculés au moyen des écarts de balance des paiements. Ce type
d'aide était appelé une aide-projet visant à appuyer les
plans d'investissement du pays bénéficiaire. Dans la plupart des
cas, le gouvernement du pays bénéficiaire établissait un
plan d'investissement puis, sur la base de ce plan, une liste de projets, parmi
lesquels les donateurs choisissaient ce qu'ils souhaitaient financer. Il
s'agissait de la plupart des cas de projets clé en main ; l'aide
finançait ainsi l'importance de biens d'équipement et une
assistance technique et administrative, qui étaient
complétées par la création d'emploi et une production
locale financée par les états destinataires. Donc l'aide-projet
consistait essentiellement à soutenir le financement des projets.
Cependant, l'idée qu'on se faisait de l'aide a
changé de façon marquante au cours des années 80. Suite
à la flambée du prix du pétrole des années 70, un
nouveau consensus apparu, traduit dans les programmes d'ajustement structurel
inspirés par le FMI et la Banque Mondiale. Ce consensus faisait preuve
de l'inefficacité de l'aide par l'application de politiques
économiques erronée des pays bénéficiaires.
L'aide-projet est alors abandonnée au profit d'une stratégie,
visant à inciter les pays à mettre en oeuvre des réformes
économiques, appelée aide- programme. Dés lors, l'aide a
cessé d'être considérée comme un moyen de transferts
des ressources pour financer l'investissement mais plutôt elle est
devenue un moyen d'imposer des réformes. C'est ce qu'on a appelé
la conditionnalité c'est-à-dire l'obtention de l'aide a
été subordonnée à l'adoption de politiques
jugées appropriées. Ainsi, la conditionnalité visait
essentiellement à faire adopter les mesures de stabilisation de
libéralisation et de réglementation de l'économie des pays
bénéficiaires. C'est ainsi, qu'en Afrique l'aide est devenue une
incitation et une source de financement pour l'ajustement des taux de change,
l'abaissement des déficits budgétaires, la réforme des
politiques monétaires, la libéralisation du commerce, la
réduction des contrôles et des subventions des prix et la
résorption du rôle de l'Etat dans l'économie. Cette
nouvelle stratégie d'aide au développement a suscité
l'apparition d'une « communauté des donateurs », en tant
qu'entité ayant une voix dominante dans le débat sur les
politiques nationales des pays bénéficiaires. Elle a permis donc
aux donateurs d'exercer collectivement une grande part sur les politiques des
pays en développement qui n'étaient plus face à une
multitude de partenaires, mais à un front uni de donateurs.
Au cours des années 1990, la notion de
développement a connu un autre virage. Des spécialistes du
développement ont commencé à se demander pourquoi
l'investissement et la croissance demeuraient faibles dans les pays en
développement, malgré l'appui de l'aide extérieure et
après même des réformes économiques. La
réponse qu'elles ont pu apporter à cette question tenait à
la qualité de la gouvernance. En effet, lorsque les institutions
publiques sont faibles, incomplètes ou corrompues, lorsque la gestion
publique manque de transparence et de prévisibilité, les
meilleures réformes et quelque soit le volume d'aide resteront
impuissantes à opérer une croissance quelconque. Dés lors
les donateurs se sont mis à repenser en profondeur de leur politique
d'aide au développement. Cette réflexion est inachevée,
mais il y a quand même espoir que cela déboucherait sur un nouveau
modèle d'aide. Par ailleurs, l'échec de plus en plus
évident des programmes d'ajustement dans les pays pauvres a d'abord
incité à repenser la conditionnalité. Cette remise en
question a été motivée surtout par les
préoccupations des praticiens de l'aide au développement
travaillant pour les agences de coopération de donateurs
bilatéraux, ou des organismes multilatéraux comme l'OCDE/CAD, le
PNUD et le département de l'évaluation des Opérations de
la Banque Mondiale. Le rapport de HELLEINER32(*) sur l'aide à la république-unie de
Tanzanie et son suivi et le projet conjoint OCDE/PNUD concernant l'aide au Mali
ont marqué le début d'une nouvelle approche « officielle
» de l'évaluation de l'efficacité de l'aide, très
différente de celle fondée sur le modèle de la
conditionnalité. Cependant l'ouvrage critique de la Banque Mondiale
intitulé Assessing Aid formule trois thèses principales
:
- L'aide est efficace si l'environnement institutionnel est
favorable.
- L'aide ne peut servir de carotte pour inciter les pays
bénéficiaires à appliquer de bonnes politiques.
- Les politiques appliquées par les pays
bénéficiaires ne semblent pas avoir beaucoup d'influence sur la
répartition de l'aide.
Ainsi, la Banque avait conclu qu'il serait possible
d'accroître l'efficacité de l'aide en la réservant aux pays
qui appliquent les bonnes politiques, et de convaincre les autres de
s'approprier ces bonnes politiques en leur donnant des conseils et en les
privant d'aide tant qu'ils ne font pas les bons choix. C'est ce qu'on a
appelé la conditionnalité à postériori ou
sélectivité.
L'aide aujourd'hui est l'un des principaux variables que les
gouvernements comptent de manière considérable pour
réaliser les objectifs du développement. Elle l'a
été toujours dans les pays en développement. Mais,
l'idée qu'on se faisait des différentes formes de contribution de
l'aide pour réaliser ces objectifs a largement évolué
depuis des décennies. C'est ainsi, de plus en plus, l'augmentation du
volume d'aide revient sur la discussion entre pays bénéficiaire
et donateurs. Pour la réalisation de ces objectifs il faut une
nécessaire maîtrise des systèmes d'allocation de l'aide. Si
bien que le débat sur l'efficacité de l'aide s'est
concentré sur son impact sur la croissance avant de tourner vers les
années 90 sur la réduction de la pauvreté.
I.3. Critiques de quelques
auteurs sur l'APD
Plusieurs contributions vont accepter
l'hypothèse de rendement croissant du capital et d'un progrès
technique endogène. Elles conditionnent l'efficacité de l'aide
à la bonne gouvernance et aux institutions saines. Les pays aidés
doivent alors avoir de bonnes institutions pour que l'aide améliore le
bien-être de leurs populations. D'une manière
générale, les nouvelles approches insistent sur les
problèmes d'appropriation, de sélectivité, de la bonne
gouvernance et de durabilité de l'aide, aussi bien à
l'échelle locale qu'au niveau des politiques nationales33(*).
I.4. Efficacité de l'Aide en termes de réduction
de la pauvreté
Longtemps le débat sur l'efficacité de l'aide
s'est toujours focalisé sur son impact sur la croissance. De plus en
plus la relation entre l'aide et la réduction de la pauvreté
revêt une grande importance.
Pour comprendre l'effet de l'aide sur la réduction de
la pauvreté, certains auteurs ont évoqué son impact sur la
croissance économique Selon eux, si l'aide contribue à la
croissance et que la croissance contribue à la réduction de la
pauvreté, alors l'aide permet de lutter contre la pauvreté.
Cependant, ce raisonnement repose sur l'hypothèse que l'aide n'a pas
d'effet direct sur la pauvreté et que son effet passe essentiellement
par la croissance. Cette approche est remise en cause par les résultats
d'un certain nombre d'études, qui soulignent un effet direct de l'aide
sur des indicateurs de développement humain, ou encore un effet indirect
qui passe par d'autres canaux que celui de la croissance.
Ainsi par exemple, BURNSIDE et DOLLAR34(*) analysent l'effet de l'aide
sur la baisse de la mortalité infantile, un indicateur de
bien-être des populations très fortement corrélé aux
niveaux de pauvreté et dont les données sont disponibles pour de
nombreux pays. Leur étude économétrique suggère que
dans un bon environnement de politiques économiques, l'aide permet de
réduire la mortalité infantile. GOMANEET35(*)et al. mettent en
évidence une influence positive de l'aide sur l'indicateur de
développement humain et sur la réduction de la mortalité
infantile, effet qui passe par le financement de dépenses publiques
favorables aux plus pauvres. Il faut toutefois rappeler que des
résultats sensiblement différents ont été mis en
évidence par MOSLEY et al. Et BOONE36(*) ces auteurs suggèrent au contraire que la
contribution marginale de l'aide à la réduction de la
mortalité infantile est plus importante dans un mauvais environnement de
politiques économiques et leurs analyses économétriques
suggèrent l'absence d'effet de l'aide sur la mortalité infantile.
Enfin, KOSACK37(*)
souligne que l'aide n'a d'effet sur l'indicateur de développement humain
que dans les régimes démocratiques.
En définitive, l'on retient de ce qui
précède que les auteurs s'accordent dans une moindre mesure sur
l'impact positif de l'aide sur la réduction de la pauvreté,
même si cela n'est pas direct et exige qu'il y ait une bonne
gouvernance.
I.4.1. Aide
et la géographie dans la lutte contre la pauvreté
COLLIER et DOLLAR développent un modèle
d'allocation d'aide dont l'objectif est de maximiser la réduction de la
pauvreté. Leur modèle se fonde sur deux idées : (i) l'aide
a un effet positif sur la croissance dans les pays ayant mis en place de bonnes
politiques économiques ; et (ii) la croissance entraîne une
réduction de la pauvreté. Le coeur de leur analyse réside
alors dans l'idée suivante : « pour maximiser la réduction
de la pauvreté, l'aide devrait être allouée aux pays ayant
de graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques
économiques ».
L'allocation géographique de l'aide qui permet de
maximiser la réduction de la pauvreté est identifiée par
les auteurs en égalisant, pour tous les pays receveurs, le nombre de
personnes sortant de la pauvreté grâce à un dollar
supplémentaire d'aide. Pour procéder à cet exercice de
maximisation de la réduction de la pauvreté par l'allocation
d'aide, Collier et Dollar ont mesuré d'une part l'effet marginal de
l'aide sur la croissance et d'autre part l'effet de la croissance sur la
réduction de la pauvreté.
I.5. Efficacité de
l'Aide en termes de croissance économique
L'analyse de BURNSIDE et DOLLAR38(*) est au coeur du débat
sur l'efficacité de l'aide qui a animé la communauté
internationale dans les années 1990. Ainsi, cette analyse marque un
tournant dans l'étude de l'efficacité de l'aide, puisqu'elle
aborde la question des conditions macro-économiques favorables à
une plus grande efficacité ouvrant ainsi la voie à un vaste champ
de recherche, alors inexploré. Ensuite, la recherche menée par
ces auteurs a eu des implications politiques très importantes,
puisqu'elle fonde les recommandations exprimées dans le rapport
Assessing Aid39(*)
publié par la Banque mondiale en 1998. Elle est également
une avancée majeure de la réflexion menée par la Banque
sur une allocation sélective de l'aide fondée sur les
performances et dont certains bailleurs de fonds bilatéraux se sont
inspirés pour élaborer leurs stratégies d'aide au
développement.
I.5.1.
L'Analyse de Burnside et Dollar
Depuis le début des années 1990, l'aide
internationale était fortement en baisse et traversait une crise de
légitimité liée notamment à la fin de la guerre
froide et à la recrudescence des études critiques de son
efficacité. En effet, les conclusions pessimistes des analyses de
l'efficacité macro-économique de l'aide, combinées
à la mise en lumière des coûts sociaux et humains des
programmes d'ajustement structurels ont amené la Banque Mondiale
à relancer le débat sur l'efficacité de l'aide. C'est
justement suivant ce contexte que les travaux de Burnside et Dollar ont
été élaborés.
L'idée développée, par Burnside et Dollar
et repris dans le rapport Assessing Aid de la Banque Mondiale, est que
l'efficacité de l'aide en termes de croissance dépend de la
qualité des politiques économiques mises en oeuvre par les pays
en développement. Cette réflexion se fonde sur des travaux
économétriques dans lesquels les auteurs estiment des
équations de croissance incluant une variable aide et un terme d'aide en
interaction avec un indicateur de politique économique. Cependant, la
qualité des politiques macro-économiques est
appréhendée par la maîtrise de l'inflation,
l'équilibre budgétaire et la mise en oeuvre d'une politique
d'ouverture commerciale.
La conclusion selon laquelle l'efficacité de l'aide
dépend de la qualité des politiques économiques
résulte alors de la mise en évidence, dans les estimations de
croissance, d'un effet significativement positif du terme croisé de
l'aide avec l'indicateur de politique économique.
La principale conclusion de l'analyse de Burnside et Dollar
est que si l'aide est plus efficace dans un bon environnement
macro-économique, elle devrait alors cibler les pays les plus pauvres et
ayant de bonnes politiques économiques. C'est ainsi, s'esquisse alors un
principe de sélectivité des pays receveurs dans la logique d'une
conditionnalité ex-ante fondée sur la qualité des
politiques économiques. Peut-être parce qu'elle avait de telles
implications politiques, l'analyse de Burnside et Dollar a fait l'objet de
nombreuses critiques dont l'hypothèse de sélectivité et
les conditionnalités.
I.5.2. La
sélectivité de l'Aide
Selon le rapport Assessing Aid, l'hypothèse de
sélectivité de l'aide est justifiée par deux arguments
majeurs : l'aide est fongible et elle est sans effet sur la politique
économique. Le concept de fongibilité de
l'aide fait référence à la possibilité, pour le
gouvernement receveur, de réduire ses propres dépenses dans le
secteur ciblé par l'aide pour transférer ses fonds à
d'autres secteurs. Elle a donc pour conséquence un relâchement de
la contrainte budgétaire du pays receveur et l'aide s'ajoute simplement
aux ressources totales de l'Etat. Elle empêche ainsi les bailleurs de
fonds de cibler l'aide comme ils l'entendent.
L'analyse économétrique menée par
FEYZIOGLU, SWAROOP et Zhu40(*) aborde la question suivant trois dimensions. Tout
d'abord, les auteurs tentent de déterminer si l'aide augmente les
dépenses du gouvernement ou permet au contraire au pays de
réduire les taxes ou le déficit public. Sur un échantillon
de 38 pays, les résultats de l'étude montrent qu'un dollar d'aide
n'augmente les dépenses du gouvernement que de 33%, suggérant un
degré élevé de fongibilité. Ensuite, les auteurs
examinent si l'aide finance les dépenses d'investissement ou
de consommation. Des estimations sur l'échantillon restreint de 14
pays en développement mettent en évidence que seul 29% d'un
dollar d'aide sont dirigés vers des dépenses d'investissement, le
reste allant à la consommation du gouvernement. Enfin, FEYZIOGLU et al
analysent si l'aide finance effectivement le secteur ciblé par le pays
donneur. Sur leur échantillon de 14 pays, il semble que l'aide aux
secteurs des transports et des communications ne soit pas fongible, tandis que
le résultat opposé apparaît pour l'éducation,
l'agriculture et l'énergie.
Cette étude a toutefois fait l'objet de nombreuses
critiques le pouvoir explicatif de leur modèle
économétrique est très faible et le caractère
significatif des coefficients est discutable. De plus, les analyses
transversales de la fongibilité ne laissent pas transparaître les
fortes différences existant au sein des pays en développement.
Par ailleurs, Pack et Pack41(*) soulignent l'importance des caractéristiques
des systèmes budgétaires de chaque pays en montrant que l'aide
est fongible dans le cas de la République dominicaine, mais pas dans
celui de l'Indonésie.
Cependant les fondements des modèles de réponses
fiscales ont été étudiés par MCGILLIVRAY et
MORRISSEY42(*). Ces
modèles examinent les mécanismes par lesquels l'aide peut
engendrer des comportements du gouvernement qui sapent l'effet même de
l'aide sur la croissance. Ils ont donné lieu à des applications
économétriques qui suggèrent en général une
certaine proportion de fongibilité dans les flux d'aide, mais dont
l'ampleur varie. Par exemple, les estimations de FRANCO-RODRIGUEZ, MORRISSEY et
MCGILLIVRAY43(*) mettent
en évidence dans le cas du Pakistan, sur la période 1965-1995,
que la moitié de l'aide a un impact sur la consommation du gouvernement
et qu'elle a eu un effet faible mais positif sur l'investissement public et un
impact négatif sur l'effort de taxation.
Enfin, de nombreuses critiques soulignent que la
fongibilité ne constitue pas un problème. Selon HJERTHOLM,
LAURSEN et WHITE44(*), si
le pays receveur possède une plus grande connaissance de la façon
à maximiser l'impact de l'aide, la fongibilité est susceptible
d'être en fait un facteur positif pour la croissance sous
l'hypothèse que le pays receveur poursuit des objectifs de croissance et
de développement efficace. Ainsi, la question de l'influence positive ou
négative de la fongibilité dépend des
caractéristiques propres de chaque pays et des interactions entre les
objectifs des pays donneurs et receveurs.
I.6.
L'impact de l'Aide sur les réformes politiques
Le deuxième argument développé pour
justifier l'idée d'une sélectivité plus grande des pays
receveurs en fonction de leurs politiques économiques est que l'aide n'a
pas d'effet sur la qualité de ces politiques. Plusieurs arguments
théoriques ont été avancés concernant l'effet de
l'aide sur les réformes de politique. Tout d'abord, SACHS, LAFAY et
Morrison, ALESINA et DRAZEN, NELSON, WATERBURY, AMPROU et DURET ont
développé l'idée selon laquelle l'aide peut permettre
à un gouvernement de lancer les réformes en compensant leurs
coûts d'ajustement, notamment si ces coûts sont supportés
par un segment particulier de la population45(*).
En effet, les mesures de stabilisation et d'ajustement
imposent des coûts immédiats, souvent concentrés sur des
catégories de la population facilement identifiables et mobilisables,
tandis que les bénéfices attendus de ces mesures sont
différés, incertains et diffus.
A l'opposé, selon RODRIK et BERG46(*), les ressources
extérieures réduisent à la fois le coût des
réformes et le coût de l'inertie c'est-à-dire le coût
d'éviter les réformes. Pour la Banque mondiale, l'aide n'a pas
été l'élément principal des réformes
économiques. Les raisons de cet échec sont les dysfonctionnements
dont souffre l'instrument permettant à l'aide d'influencer les
orientations de politiques économiques à savoir la
conditionnalité attachée aux déboursements. Ce diagnostic
est largement partagé par l'ensemble des bailleurs mais les
stratégies pour y remédier diffèrent. Ainsi, la Commission
européenne vise une réforme de la conditionnalité,
consistant à prendre en compte des indicateurs de résultats.
Tandis que la Banque Mondiale, elle, propose une sélectivité
ex-ante des pays receveurs basée sur la qualité des politiques
économiques comme indicateur instrument.
Cependant, les deux points suivants développent
l'argument que l'aide n'a pas d'effet sur les réformes. Cet argument est
analysé à travers les dysfonctionnements des
conditionnalités et les analyses empiriques sur l'inefficacité de
l'aide en matière de promotion des réformes.
I.6.1. Les
conditionnalités
La conditionnalité consiste en l'accord de financement
en contrepartie des réformes. Les bailleurs de fonds deviennent en
quelque sorte des « conseillers-payeurs ». Malgré deux
décennies de leur mise en oeuvre, les conditionnalités restent
toujours un instrument peu performant pour promouvoir les réformes
économiques. En effet, d'après GUILLAUMONT47(*), les difficultés
d'application de ces conditionnalités et les objectifs souvent
contradictoires (débourser rapidement l'aide accordée et
conditionner ces déboursements à des réformes
destinées à favoriser durablement la croissance
économique) ont contribué à pervertir le
système.
Pour Collier, deux éléments principaux sont
à la base de ces dysfonctionnements : la politique du gouvernement
déterminée par les forces politiques intérieures et la
formulation des conditionnalités n'est pas appropriée.
D'après WILLIAMSON, WATERBURY, STILES et HAGGARD, LAFAY
et MORRISON, les choix des politiques économiques sont dictés par
l'orientation doctrinale des responsables politiques et le comportement des
groupes d'intérêt, notamment leur opposition à
l'égard de mesures susceptibles de réduire les rentes de
situation. Ainsi, lors de la conception des politiques faisant l'objet de
conditionnalités, ces deux éléments représentent
des obstacles à la réforme et provoquent un manque
d'intériorisation des programmes soutenus par l'aide extérieure.
Alors que le principe même de l'aide à l'ajustement impliquait un
engagement des pays à mettre en oeuvre des réformes, il est
fréquemment apparu que les conditions de politique économique
étaient acceptées sans conviction, en raison de l'urgence
d'obtenir un financement48(*).
Suivant cette perspective, l'engagement formel à
opérer des réformes est devenu le prix à payer pour
obtenir de l'argent. Ainsi, la réforme est perçue comme un
coût et non comme un avantage. Face à la réticence des
pays, à la lenteur des réformes qui en a résulté et
à l'échec de nombreux programmes, la confiance des bailleurs de
fonds a largement baissé. Ceux-ci, devenus acheteurs de programmes, ont
alors été conduits à formuler des conditions de plus en
plus particulières et à s'impliquer davantage dans les
réformes pour en garantir la mise en oeuvre. Les programmes sont ainsi
devenus l'affaire des bailleurs de fonds, plus que celle des Etats
receveurs.
Les études économétriques
suggèrent que le succès des programmes de réformes
dépend principalement des caractéristiques institutionnelles et
politiques des pays receveurs, les variables sous le contrôle de la
Banque mondiale n'étant, quant à elles, pas significatives.
Le deuxième élément susceptible de
provoquer des dysfonctionnements de l'aide est la formulation des
conditionnalités. La plupart des accords de financement comportent
plusieurs conditionnalités liées à différents
aspects d'une même réforme et correspondant au décaissement
de différentes tranches. La propension à n'appliquer que
partiellement les réformes convenues a été parfois
renforcée par la modération des sanctions effectives,
c'est-à-dire par la poursuite des versements lorsque les conditions
prévues n'étaient pas vraiment remplies. Ainsi, les performances
des agences d'aide au développement sont le plus souvent mesurées
en fonction des taux de décaissement des volumes financiers
engagés. Selon cette logique bureaucratique de succès, les
institutions financières ont considéré les
conditionnalités comme alors un moyen de pression qu'elles ne
l'étaient pas.
Il apparaît donc que la conditionnalité
macro-économique, qui est aujourd'hui l'instrument principal permettant
aux bailleurs de fonds de promouvoir ou d' « acheter » les
réformes de politique économique dans les pays receveurs, souffre
de nombreux dysfonctionnements. Ces derniers constituent l'un des
éléments à l'origine des performances largement
discutées de l'aide en matière de promotion des
réformes.
I.7. Controverses sur l'efficacité de l'aide
Au vu de la littérature sur l'aide, les points de vue
des uns et des autres conduisent à affirmer que l'efficacité de
l'aide est fonction de l'environnement dans lequel elle est appliquée.
Autrement dit l'aide atteint ses objectifs précomptés si
certaines conditions sont réunies. Ainsi, d'aucuns soulèveront la
question de la gouvernance et la gestion des institutions comme
préalable à l'efficacité de l'APD. D'autres auteurs
s'attardent sur le volume de l'aide qui doit être consistant pour voir
son effet substantiel sur la croissance. Un troisième groupe
d'économistes a pu remarquer l'apport de l'aide dans les zones de grave
pauvreté. C'est ainsi que RAVALLION et CHEN, DOLLAR et KRAAY
résument en ces termes : « Pour maximiser la réduction de la
pauvreté, l'aide devrait être allouée aux pays ayant de
graves problèmes de pauvreté et de bonnes politiques
économiques »49(*).
I.8.
L'APD : Quelles orientations en faveur des PMA ?
Il est difficile d'évaluer exactement l'effet de l'aide
publique au développement sur l'amélioration de la situation dans
les pays aidés. Les pays les moins avancés (PMA) ne disposent
souvent pas des instruments statistiques permettant d'obtenir des indicateurs
satisfaisants. Certains spécialistes remettent en cause l'aide publique
au développement sous sa forme actuelle.
L'adoption des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) au début des années 2000, a
incité les bailleurs de fonds à réhabiliter l'APD comme
outil de développement à condition que celle-ci soit plus
efficace. Les Nations unies estiment que le montant de l'APD devrait doubler en
2009 afin de remplir les huit Objectifs du millénaire pour le
développement (OMD). Les pays développés devraient
consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique au
développement en 2009.
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) insistent sur
l'importance de l'aide publique au développement et militent pour le
respect des recommandations onusiennes. Elles soulignent toutefois qu'une
partie importante de cette aide n'a pas de portée effective : les
annulations de dette, par exemple, gonflent les chiffres de l'APD.
L'économiste hongrois Peter Thomas BAUER50(*) a également émis
un critique ardent du principe de l'aide publique au développement. Il
estime qu'il était abusif d'appeler aide au développement les
flux de capitaux transférés du Nord vers le Sud à ce
titre, alors qu'il s'agit selon lui d'une entrave au développement qui
tend à maintenir les pays sous-développés dans leur
condition.
William EASTERLY51(*), professeur à l'Université de New York
et ancien collaborateur de la Banque Mondiale, estime que la plus grande partie
des aides apportées depuis cinquante ans ont été
inefficaces. L'une des raisons serait le manque de contrôle sur les
personnes chargées de gérer cette aide.
La richesse de la littérature sur l'APD, conforte tout
un chacun sur non seulement l'importance de la question de l'aide, mais aussi
la complexité de l'analyse de son effet sur la croissance ou la
pauvreté. Les arguments sur la capacité de l'aide vont
difficilement dans le même sens. Les pays développés
devraient consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide publique
au développement
Pour répondre à ce qui parait comme un handicap
à l'action de l'APD, une nouvelle orientation est donnée lors de
la déclaration de Paris.
I.9.
Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide publique au
développement52(*)
La déclaration de Paris en 2005, peut être vue
comme une prise de conscience des bailleurs de fonds de «
l'inefficacité », ou du moins du faible impact de l'APD dans les
pays en voie de développement. C'est aussi la manifestation de la
volonté des bailleurs d'être plus regardants dans l'octroi de
l'aide, mais aussi et surtout une responsabilisation des
bénéficiaires de l'APD. Il est question
dorénavant de traiter les bénéficiaires de l'APD comme des
« partenaires », d'où la nouvelle appellation des bailleurs de
fonds désormais par le terme « partenaires techniques et
financiers ».
La Déclaration de Paris comprend cinq principes autour
desquels sont articulés les engagements pris conjointement par les
donateurs et les pays partenaires en matière d'efficacité de
l'aide
En voici ces principes :
a) L'appropriation : les bénéficiaires de
l'APD doivent eux-mêmes préparé les projets de
développement pour lutter contre la pauvreté ;
b) L'alignement de l'aide : Les donateurs s'engagent
à aligner l'aide au développement sur les stratégies de
développement élaborées par les pays
bénéficiaires ;
c) L'harmonisation : la coordination des donateurs afin
d'éviter la duplication des aides sur un même projet ;
d) La gestion axée sur le résultat : les
résultats à atteindre doivent être connu d'avance et
à tout prix atteints ;
e) La responsabilité mutuelle : les erreurs et
manquements doivent être partagés.
Dans le cadre de ces principes, la Déclaration de Paris
prévoit dans son paragraphe 38 que les pays partenaires s'engagent
à progresser dans la mise en place d'institutions et de structures de
gouvernance propres à assurer une bonne gestion des affaires publiques
et à garantir à leur population protection,
sécurité et accès équitable aux services sociaux.
Cette déclaration est venue pour répondre à certaines
critiques portant sur l'APD. Ces critiques sont parmi tant d'autres, il y a
l'absence de responsabilisation des bénéficiaires et le manque de
concertation entre les différents bailleurs pour un meilleur ciblage des
projets à soutenir dans les pays bénéficiaires.
I.10. Forum de haut niveau d'Accra
Trois ans après, les experts des pays donateurs et
bénéficiaires de l'aide au développement se sont
rencontrés à Accra en République du Ghana afin
d'évaluer l'application des 5 principes de la Déclaration de
Paris. Au terme de l'autopsie, il s'est figuré les nouveaux principes
suivants :
0. La prévisibilité qui se traduit par le
lien entre les dépenses publiques et les résultats à
atteindre par les bénéficiaires ;
1. L'appropriation qui se concrétise par la mise en
place des projets de développement par les pays
bénéficiaires eux-mêmes ;
2. Les systèmes nationaux qui consistent, pour les
bénéficiaires, à élaborer par eux-mêmes les
modalités de réception de l'aide au
développement ;
3. Les conditionnalités qui doivent favoriser le
développement des pays bénéficiaires ;
4. Le déliement de l'aide qui se traduit par la
suppression de tous les contraintes à l'accession à l'aide au
développement ;
5. La fragmentation de l'aide pour permettre des effets
endogènes ;
6. Le partenariat consistant à traiter tous les pays de
façon égale et à considérer l'autre partie comme un
partenaire ;
7. La transparence afin de dissiper tout malentendu.
Depuis le haut forum d'Accra, il s'en suit une série
des forums qui se suivent et se ressemblent.
I.11. Formes d'aide publique au développement
Selon le nombre de partenaires concernés, on distingue
l'aide multilatérale et celle bilatérale53(*). L'aide multilatérale
est celle qui est accordée par un groupe d'Etats ou plus
généralement par une organisation internationale. Tandis que,
l'aide bilatérale est accordée par un Etat à un autre
Etat. Ce type d'aide est assorti ou non de conditions. On parle d'aide
bilatérale liée ou non liée. Elle est non liée
lorsque l'aide fournie par un Etat donateur est sans condition d'utilisation en
retour. On parle également d'aide désintéressée.
Alors que, l'aide bilatérale est dite liée si le pays donateur
soumet l'octroi de l'aide à des conditions préalables, telle
l'obligation de lui acheter en retour.
L'aide peut toutefois se présenter sous d'autres formes
: attribution de bourses d'études, envoi de techniciens dans le cadre
d'une coopération technique bilatérale ou multilatérale,
aide hors projet par l'assistance technique. L'assistance technique se
présente sous forme de coopération technique autonome, la
coopération technique liée à des projets d'investissement,
aide aux programmes/aide budgétaire ou appui à la balance des
paiements, aide alimentaire et assistance et secours d'urgence.
La coopération technique autonome se présente
comme la fourniture de ressources visant à assurer le transfert de
compétences et de connaissances techniques et administratives ou de
technologie afin de renforcer la capacité nationale à entendre
des activités de développement, sans que ces ressources soient
liées à l'exécution de tel ou tel projet
d'investissement54(*). La
coopération technique comprend les activités de
pré-investissement telles que les études de faisabilité,
lorsque l'investissement lui-même n'a pas encore été
approuvé ou le financement obtenu.
Les projets d'investissement quant à eux se
présentent comme le financement en espèces et en nature, des
projets d'équipement précis, par exemple des projets
créateurs de capital productif susceptibles de produire de nouveaux
biens et services. Aussi, appelée assistance financière, la
catégorie des projets d'investissement peut comporter un
élément de coopération technique. Tandis que l'aide aux
programmes/ aide budgétaire ou appui à la balance des paiements
correspond à l'assistance qui s'inscrit dans le cadre des objectifs plus
larges de développement macro-économiques et/ou qui est fournie
dans le but d'améliorer la balance des paiements du pays
bénéficiaire et de mettre à sa disposition des devises.
Cette catégorie comprend l'assistance en nature pour les apports de
produits de base autres qu'alimentaires et les dons et prêts financiers
permettant de payer ces apports. Elle comprend aussi les ressources
correspondant aux annulations de dette publique.
En outre, l'aide alimentaire se présente sous forme de
fourniture de vivres pour l'alimentation des hommes à des fins de
développement, y compris les dons et prêts pour l'achat de vivres.
Les dépenses comme le transport, le stockage, la distribution...
figurent dans cette rubrique, ainsi que les articles apparentés fournis
par les donateurs, la nourriture pour animaux et les intrants agricoles, par
exemple, pour les cultures vivrières lorsque ces apports font partie
d'un programme alimentaire.
Cependant, l'assistance et secours d'urgence sont la
fourniture de ressources visant à alléger immédiatement
des situations de détresse et à améliorer le
bien-être des populations touchées par des catastrophes
naturelles. L'aide alimentaire à des fins humanitaires et dans les
situations d'urgence fait partie de cette rubrique. L'assistance et les secours
d'urgence ne sont généralement pas liés aux efforts de
développement du pays et ne visent pas à accroître les
moyens d'action de ce dernier. Ils ne relèvent donc pas de la
coopération pour le développement. Par ailleurs, l'aide a pour
principaux objectifs :
- Surmonter les obstacles financiers qui maintiennent les pays
en développement dans une situation de dépendance.
- Répandre les bienfaits de l'intégration au
niveau mondial.
- Renforcer le partage de la prospérité.
- Réduire de manière considérable la
pauvreté de masse et l'inégalité qui menacent de plus en
plus la sécurité collective de la communauté
internationale.
I.12. Les principaux pays
donateurs de l'APD55(*)
Les principaux donateurs de l'APD en Afrique et plus
généralement dans les pays en développement sont notamment
les pays industrialisés du G20. Dans le cadre de cette étude,
nous citons, à titre illustratif les pays suivants :
- La Belgique
- La France
- L'Allemagne
- Italie
- Finlande
- Canada
- Japon
- Pays - bas
- Espagne
- Suède
- Suisse
- Royaume - uni
- USA
- Chine
- Inde
- Afrique du Sud
- Autres
I.12. Les canaux de
distribution de l'APD56(*)
Les canaux de distribution de l'APD désignent
l'ensemble d'agences, d'institutions et organismes qui facilitent la collecte,
la distribution, l'acheminement et éventuellement le suivi des
ressources extérieures. Il existe en effet plusieurs agences au niveau
national, régional et international qui se charge de la distribution de
l'APD. Parmi ces agences, nous citons :
1. Comité d'Aide au Développement (CAD)
Le Comité d'aide au développement a
été crée au sein de l'OCDE par résolution
ministérielle le 23 juillet 1961. Un forum international unique, le CAD
réunit des quelques plus grands fournisseurs de l'aide, y inclus ses
28 membres. La
Banque mondiale, le Fonds Monétaire International et le Programme des
Nations Unies pour le développement sont des observateurs.
Son mandat est de promouvoir des politiques, de
coopération pour le développement et autres, qui contribuent
à l'instauration d'un développement durable, y compris à
une croissance économique pro-pauvre, à la lutte contre la
pauvreté et à l'amélioration du niveau de vie dans les
pays en développement, ainsi qu'à un avenir où plus aucun
pays ne sera tributaire de l'aide.
2. Agence américaine pour le développement
international (USAID)
L'Agence américaine pour le développement
international (USAID) est l'agence principalement responsable de la gestion de
l'aide étrangère civile. USAID cherche à « tendre une
main secourable à ceux à l'étranger qui luttent pour une
vie meilleure, se remettre d'une catastrophe ou en s'efforçant de vivre
dans une société libre et
démocratique».
Il fonctionne en
Afrique
,
Asie
,
Amérique
latine et
l'Europe.
3. Fonds Monétaire International (FMI)
Le Fonds monétaire international (FMI) est une
institution
internationale regroupant 188
pays, dont le rôle
est de « promouvoir la coopération monétaire internationale,
de garantir la stabilité financière, de faciliter les
échanges internationaux, de contribuer à un niveau
élevé d'emploi, à la stabilité économique et
de faire reculer la pauvreté ».
L'institution a été créée en
1944 et devait à
l'origine garantir la stabilité du système monétaire
international, dont l'écroulement après le
krach de 1929 avait eu
des effets catastrophiques sur l'
économie
mondiale. Après 1976 et la disparition d'un système de change
fixe, le FMI a hérité d'un nouveau rôle face aux
problèmes d'endettement des pays en développement et à
certaines crises financières.
4. Banque mondiale
La Banque mondiale (parfois abrégée BM) regroupe
5 institutions internationales : la
Banque
internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l'
Association
internationale de développement (AID, ou IDA), créées
pour lutter contre la
pauvreté en
apportant des aides, des financements et des conseils aux
États en
difficulté, la Société Financière Internationale
(IFC), l'Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA) et
le Centre International pour le Règlement des Différends Relatifs
aux investissements (CIRDI).
Son siège est à
Washington.
Le président est élu pour cinq ans par le Conseil des
Administrateurs de la Banque. Elle fait partie des
institutions
spécialisées du système de l'
Organisation
des Nations unies (ONU).
Elle fut créée le
27
décembre
1945 sous le nom de Banque
internationale pour la reconstruction et le développement après
signature de l'accord
Brettons
Wood du
1er au
22
juillet
1944. Le
9
mai
1947, elle approuva son premier
prêt, qui fut accordé à la
France pour un montant de 250
millions de
dollars (en
valeur actualisée, il s'agit du plus gros prêt consenti par la
Banque).
La Banque mondiale a été créée
principalement pour aider l'
Europe et le
Japon dans leur
reconstruction, au lendemain de la
Seconde Guerre
mondiale, mais avec le mouvement de décolonisation des années
1960, elle se fixa un objectif supplémentaire, celui d'encourager la
croissance économique des
pays
en voie de développement africains, asiatiques et
latino-américains.
Au départ, la Banque mondiale a principalement
financé de grands projets d'infrastructures (centrales
électriques, autoroutes, aéroports, etc.). Avec le rattrapage
économique du Japon et de l'Europe, la Banque mondiale s'est
intéressée exclusivement aux pays en développement. Depuis
les
années 1990,
elle finance aussi les pays postcommunistes.
Chapitre Deux : FONDEMENTS
THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La notion de croissance est un phénomène
récent et ses instruments de mesure ont connu aussi une longue histoire
et continuent d'alimenter les débats sur leurs efficacités et
leurs pertinences. On se propose dans ce chapitre de faire ressortir les
grandes notions théoriques de la croissance, des instruments de mesure
de la richesse nationale ainsi que les déterminants.
Section I : La croissance
économique
I.1. Définition
La croissance vient du mot latin crescere, qui signifie,
croître, grandir. En économie, la croissance désigne
l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B (Produit
intérieur brut) ou du P.N.B. (Produit national brut)57(*). Pour éviter le
problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est
calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant
corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer
une croissance en volume.
La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année
"n", est la suivante.
Taux de Croissance = [PIB (n) - PIB (n-1)] / PIB
(n-1)
On distingue généralement58(*) :
- La croissance extensive qui correspond a une augmentation
des quantités de facteurs de production (culture de nouvelles terres,
ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive génère
des créations d'emplois.
- La croissance intensive : augmentation, par des gains de
productivité, de la production à volume de facteurs de production
identiques, notamment sans création d'emplois supplémentaires.
Si la croissance économique est une augmentation de la
production sur le long terme, une croissance du PIB n'implique pas
nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet,
si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB,
le PIB par habitant diminue. En outre, certaines activités ne sont pas
prises en compte dans son calcul que nous allons voir plus loin dans les
limites du PIB.
D'une manière plus générale, la
croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et
durable pendant une période suffisamment longue de la production de
biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB
ou le PNB59(*). Cependant,
n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat
économique, la croissance n'est qu'une des composantes du
développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut
donc y avoir croissance sans développement et inversement du
développement sans croissance.
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc
pas directement à l'ensemble des mutations économiques et
sociales propres à une économie en expansion. Ces transformations
au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme
de développement économique60(*).
La croissance est donc un processus fondamental des
économies contemporaines. Elle transforme la vie des individus en leur
procurant davantage de biens et services. À long terme, le
niveau de vie des
individus dépend ainsi uniquement de cette croissance. De même,
l'enrichissement qui résulte de la croissance économique permet
seul (mais pas nécessairement) de supprimer la misère
matérielle.
I.2. La Mesure de la croissance économique
La croissance économique est généralement
mesurée par l'utilisation d'indicateurs économiques dont le plus
couramment utilisé est le Produit intérieur but (PIB). Il mesure
la somme des valeurs ajoutées des entreprises du pays, auquel on ajoute
le solde de la balance extérieure. Il offre donc une certaine mesure
quantitative du volume de la production. Afin d'effectuer des comparaisons
internationales, on utilise également la parité du pouvoir
d'achat, qui permet de mesurer le pouvoir d'achat dans une même monnaie.
Pour comparer la situation d'un pays à des époques
différentes on peut également raisonner à monnaie
constante61(*).
Il fait l'objet de plusieurs critiques : il ne mesure ainsi
pas, ou mal, l'économie informelle. D'autre part, s'il prend en compte
la production des services publics gratuits, il ne mesure pas l'activité
de production domestique (ménage, potagers, etc.). Selon la boutade
d'Alfred SAUVY62(*), il
suffit de se marier avec sa cuisinière pour faire baisser le PIB. Enfin,
il ne prend en compte que les valeurs ajoutées, et non la richesse
possédée, par un pays. Une catastrophe naturelle, qui
détruit de la richesse, va pourtant contribuer au PIB à travers
l'activité de reconstruction qu'elle va générer. Cette
contribution ne reflète pas la destruction antérieure, ni le
coût du financement de la reconstruction mais tous cela nous allons le
développer dans la partie Limites du PIB.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet
d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une
fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés
pour la production. Le PIB se distingue du Produit national qui, lui, prend en
compte la nationalité des entreprises, et non leur lieu
d'implantation.
Le PIB est composé de deux parties. La première
partie est la valeur marchande de tous les biens et services qui se vendent
dans un pays pendant une année pour être précis, il
faudrait dire : la valeur ajoutée marchande. On ajoute ensuite à
cette valeur marchande une seconde partie, qui est le coût de production
des services non marchands des administrations publiques : l'enseignement
public, les services de l'Etat et des collectivités locales, etc. La
création de richesse économique ainsi mesurée, c'est
à dire le PIB, est donc, point essentiel, un flux de richesse purement
marchande et monétaire.
Cette façon de mesurer la richesse nationale a en effet
trois conséquences majeures63(*) :
- Tout ce qui peut se vendre et qui a une valeur
ajoutée monétaire va gonfler le PIB et la croissance,
indépendamment du fait que cela ajoute ou non au bien être
individuel et collectif, de nombreuses activités et ressources qui
contribuent au bien-être ne sont pas comptés, simplement parce
qu'elles ne sont pas marchandes ou qu'elles n'ont pas de coût de
production monétaire direct ;
- La croissance (PIB) ne prendra pas en compte les outputs,
c'est-à-dire des quantités produites. Indifférente aux
Outcomes (les résultats en termes de satisfaction et de bien-être
de la consommation de ces biens), qui sont plus importants pour évaluer
le progrès, cette mesure indique le « beaucoup avoir » et le
« beaucoup produire » d'une société, et non son bien
-être ;
- La mesure de la croissance par le PIB est aussi
indifférente à la répartition des richesses
comptabilisées, aux inégalités, à la
pauvreté, à la sécurité économique, etc.,
qui sont pourtant presque unanimement considérées comme des
dimensions du bien-être à l'échelle d'une
société.
La croissance du PIB est considérée comme
l'indicateur par excellence de la performance et de la santé
économique d'un pays. Le ratio PIB par habitant mesure, quant à
lui, le niveau de vie64(*). En effet, comme le total des valeurs ajoutées
est égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par
habitant est aussi égal au revenu par habitant.
I.3. Les limites du PIB
Le Produit intérieur brut (PIB) mesure la production
totale de biens et services d'un pays pendant une période donnée.
Sa croissance est considérée comme une mesure de la santé
économique d'un pays.
Cependant, que ce soit par son évolution ou par son
ratio par habitant, le Produit intérieur brut n'est qu'une mesure
globale, une moyenne. Il ne permet d'appréhender ni les
inégalités sociales ni leur évolution. On peut très
bien avoir un PIB moyen qui augmente alors que les revenus (qu'il est
censé mesurer) diminuent pour une majorité de la population et
augmentent fortement pour une minorité, ce qui renforce les
inégalités.
Le calcul du PIB s'appuie sur la comptabilité
nationale, donc sur ce qui est déclaré à l'Etat. Pour
rentrer plus en profondeurs et montrer les insuffisances du PIB dans la mesure
de la croissance économique d'un pays, examinons les exemples suivants
:
- Une société où il y a beaucoup
d'accidents de la route, qui vont exiger des soins médicaux, des
réparations de véhicules, des services d'urgence, etc., aura
tendance, toutes choses égales par ailleurs, à avoir un PIB plus
gros qu'une société où les gens conduisent prudemment.
Plus précisément, elle aura tendance à orienter une plus
grande partie de ses ressources économiques et de ses activités
vers la réparation des dégâts, sans progression globale du
bien-être, plutôt que vers la production de bien-être
supplémentaire ;
- La destruction organisée de la forêt
amazonienne est une activité qui fait progresser le PIB mondial. Nulle
part, on ne compte la perte du patrimoine naturel qui en résulte, ni ses
conséquences diverses sur le climat, la biodiversité, le long
terme et les besoins des générations futures. Le PIB ne compte
pas les pertes de patrimoine naturel, mais il compte positivement sa
destruction organisée.
- De même, une entreprise qui pollue une rivière
pour assurer sa propre croissance économique et contribuer ainsi au PIB
occasionne des dégâts qui réduisent le bien-être de
certaines personnes. Or ces dégâts ne sont pas
considérés en tant que tels dans les comptés de la
richesse économique.
Premier exemple Si, pour atteindre des taux de croissance
élevés, on contraint ou on incite les gens à travailler de
plus en plus, et à avoir moins de loisirs et de temps libre, ce
phénomène ne sera vu que sous l'angle du progrès du PIB,
car le PIB ne considère pas que la progression du temps libre est une
richesse digne d'être comptée.
L'activité bénévole ne fait pas partie
des activités qui contribuent à la richesse nationale au sens du
PIB, justement parce que qu'elle est gratuite, non monétaire. Cette
activité ne produit-elle pas des richesses et du bien- être au
même titre que l'activité salariée ?
On estime en RDC que le temps total passé au travail
domestique non rémunéré est plus important que le temps
total de travail rémunéré (Enquête budget temps de
2000). Si l'on décidait par exemple de lui attribuer la même
valeur monétaire par heure de travail, cela pourrait doubler le PIB !
On sait bien que le beaucoup-avoir n'est pas le bien -
être. Ce dernier peut être approché selon deux grandes
dimensions. La première est celle du bien-être subjectif,
évalué sur la base d'enquêtes d'opinion ou de satisfaction,
qui sont, certes, délicates à interpréter, mais qui
permettent toutefois de dresser des constats de divergence possible entre
l'évolution du niveau de vie (beaucoup-avoir) et la perception de
l'évolution du bien-être.
L'autre approche du bien-être est celle du «
bien-être objectif », sur la base de critères multiples comme
la bonne santé et l'espérance de vie, l'accès à
l'éducation et la maîtrise des connaissances, la
sécurité économique, la prévalence de la
pauvreté et des inégalités, les conditions de logement et
de travail etc. Or le PIB ne mesure que des volumes d'outputs (volume des
biens, quantité de services consommés), il ne mesure pas ces
outcomes.
La contribution des services de santé à la
croissance n'est mesurée (dans le meilleur des cas) que par le volume
des consultations, des admissions à l'hôpital, des soins, et non
pas sur la base de la contribution de ces services à
l'amélioration de l'état de santé et des conditions de
vie65(*). Avec une telle
mesure une politique efficace de prévention des risques sanitaires aura
tendance à diminuer la contribution des services de santé
à la croissance, alors qu'elle fera vraisemblablement progresser le
bien-être.
Une même croissance de 2% ou 3% par an pendant des
années peut, selon les cas, s'accompagner d'un creusement ou d'une
réduction des inégalités sociales. Ces
phénomènes ne sont pas comptés dans la conception
dominante de la richesse.
Est-ce normal ? Est-il indifférent à notre
bien-être de vivre dans une société où coexistent
une masse de pauvres et une poignée de très riches ? Est-ce qu'un
euro ou un dollar de croissance en plus dans la poche d'un pauvre ne produit
pas plus de bien-être que la même somme dans le portefeuille d'un
riche ? Et pourtant l'hypothèse de ceux qui assimilent PIB, richesse et
progrès. Et à nouveau, s'il est vrai qu'aucun comptable national
ne défend une telle assimilation, il est clair qu'elle est
quotidiennement et massivement pratiquée parce que, dans les jugements
de progrès, la domination écrasante des dimensions marchandes et
monétaires n'est pas contrebalancée par la présence
d'indicateurs alternatifs ayant un poids semblable.
I.4. Les nouveaux indicateurs de mesure de la croissance
L'indicateur de croissance le plus utilisé aujourd'hui
est le Produit intérieur brut (PIB). Il a l'avantage d'être
établi depuis longtemps et sur des bases comparables. Aussi les
comptables nationaux maîtrisent-ils cet instrument. Toutefois, il a un
énorme inconvénient car il mesure l'activité
économique sur la base de la seule production, et non en fonction de
l'intérêt ou des inconvénients de cette production nous
venons de le voir.
Aujourd'hui, les comptables nationaux savent
déjà prendre en compte les destructions de biens capitaux, quand
ils sont utilisés dans le processus de production. C'est ce qu'on
appelle la dépréciation du capital. Cette dernière
correspond à l'usure des machines dans le processus de production. On
enlève donc de la production ce qui a été détruit.
Le concept existe, mais il suffit de l'appliquer plus
généralement à ce qui n'est pas habituellement
comptabilisé, c'est-à-dire au patrimoine environnemental66(*).
Ces pistes permettraient d'avoir des objectifs et une mesure
en termes de croissance et de bien-être, qui seraient beaucoup plus
proches de la réalité que cet indicateur dont on dispose
aujourd'hui. Tout ceux-ci ajoutés aux insuffisances que nous avons
relevés ci-dessus on poussé les économistes à
chercher d'autres indicateurs de mesures de la croissance dont en voici
quelques uns.
Des indicateurs synthétiques que nous avons
recensés concernent avant tout des questions « humaines et sociales
exprimées en termes de développement humain, de santé
sociale », de bien-être et de qualité de vie. Les plus connus
sont ceux du PNUD et l'indice de santé sociale.
I.4.1. Les indicateurs du PNUD et l'indice de
sécurité sociale
I.4.1.1. Les indicateurs du PNUD
Le PNUD publie depuis 1990 un rapport annuel sur le
développement humain dans le monde, contenant une batterie, enrichie au
fil des ans, d'indicateurs économiques, sociaux et
environnementaux67(*).
Cet indicateur est tout simplement la moyenne de trois
indicateurs permettant chacun de classer les pays sur une échelle de 0
à 1 : le PIB par habitant (exprimé en parités de pouvoir
d'achat), l'espérance de vie à la naissance, et le niveau
d'instruction (mesuré par un indicateur alliant pour deux tiers le taux
d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux de
scolarisation).
Le PNUD a publié annuellement trois autres indicateurs
synthétiques. D'abord, l'ISDH indicateur « sexo-spécifique
» de développement humain qui permet d'évaluer les
différences de situation des hommes et des femmes sous l'angle des trois
critères retenus pour caractériser le développement
humain. A partir de 1995, l'IPF, indicateur de participation des femmes
à la vie économique et politique, complète le
précédent.
Pour les pays développés, l'IPH-2 tient compte
de quatre critères auxquels il accorde le même poids :
probabilité de décéder avant 60 ans, illettrisme,
pourcentage de personnes en deçà du seuil de pauvreté,
pourcentage de chômeurs de longue durée. Un dernier indicateur a
été ajouté en 2001, l'IDT, Indicateur de
Développement Technique68(*).
Quelles que soient les limites de ces indicateurs, ils «
indiquent » déjà bien des choses, y compris pour les pays
développés. Il n'est pas sans importance, par exemple, de
constater que les pays nordiques obtiennent d'excellentes notes dans presque
toutes les catégories, et surtout dans le domaine de la réduction
des inégalités sous diverses formes (pauvreté,
inégalités entre hommes et femmes), tout en restant très
honnêtement classés lorsque intervient (pour une part) la richesse
économique (IDH). Il n'est pas sans intérêt non plus
d'observer le cas des pays dont les performances sociales (en termes de
classement) sont nettement meilleures que les performances économiques
brutes (à nouveau les pays nordiques).
I.4.1.2. L'indice de santé sociale
Cet indice a été mis au point, dans le cadre du
Ford Ham Institut for Innovation in Social Policy (Fordham University,
Tarrytown, NY) par Marc et Marque-Luisa MITRINGOFF69(*).
L'ISS est un indicateur social synthétique visant
à concurrencer ou à compléter le PIB dans les jugements de
progrès. Il est calculé à partir de seize variables
élémentaires, regroupées en cinq composantes
associées à des catégories d'âge.
L'intérêt d'un raisonnement par catégories d'âge est
explicité dans les termes suivants par Brink et ZEESMAN70(*) :
- Les groupes d'âge sont universels, chaque individu
passant (potentiellement) par tous les groupes ;
- Il permet de créer un cadre holiste, une vision
globale des grands problèmes sociaux ;
- Il permet de mettre en relief plusieurs tendances sociales
fortes, comme la détérioration du statut des enfants et
l'amélioration relative du statut des personnes âgées au
cours des années 1980 ;
- Les résultats sont aisés à
interpréter par tous, facilitant ainsi les débats publics sur les
publics sur les politiques économiques et sociales.
Dans le cas de l'ISS comme dans celui des indicateurs du PNUD
ou du BIP 40 (voir suivant), on ne saurait se contenter, si l'on souhaite
produire un diagnostic pertinent de l'évolution de la «
santé sociale », de l'indice synthétique : il faut examiner
les indicateurs composants et leurs variations.
En résumé, pour cet indicateur
synthétique comme pour tous les autres, les résultats les plus
spectaculaires et les plus « médiatiques » (notamment la
confrontation avec le PIB) sont certainement les plus critiquables
scientifiquement. Ils n'en ont pas moins l'immense mérite d'attirer
l'attention sur des questions qui, faute de telles tentatives, risquent de ne
jamais « faire la une », alors qu'elles ont autant (ou plus)
d'importance que la santé économique ou les cours de la
Bourse.
I.4.2. Le BIP 40, l'ISP et les Indicateurs territoriaux
I.4.2.1. Le Baromètre des
Inégalités et de Pauvreté BIP 40
Des économistes et statisticiens professionnels
français, associés à un réseau associatif militant
pour la réduction des inégalités, le RAI (Réseau
d'alerte sur les inégalités) ont mis au point et
présenté à la presse en 2002 un nouvel indicateur
synthétique, le BIP40. Le nom de cet indicateur est une
référence ironique à la fois au PIB et au CAC 4071(*).
L'objectif de cet indicateur est de couvrir plusieurs
dimensions d'un indicateur (résultant lui-même de plusieurs
indicateurs) permettant de suivre l'évolution dans le temps des
inégalités correspondantes, et enfin d'additionner (ou d' «
agréger ») ces indicateurs par dimensions pour obtenir un
indicateur global « le BIP 40 ».
Commençons par les dimensions retenues et par leur
contenu. Elles sont au nombre de six :
- Emploi et travail : les 24 indicateurs correspondant
à cette dimension sont répartis en quatre rubriques :
chômage (8 indicateurs, dont le taux global de chômage, mais aussi
les inégalités hommes et femmes face au chômage, la par des
chômeurs de longue durée...), précarité (5
indicateurs), conditions de travail (8 indicateurs) et relations
professionnelles (3 indicateurs) ;
- Revenus : on trouve 15 indicateurs pour cette dimension.
Ils portent sur quatre rubriques : salaires (inégalités, poids
des bas salaires, etc. ; en tout 5 indicateurs), pauvreté (4
indicateurs), inégalités et fiscalité (3 indicateurs),
consommation (3 indicateurs) ;
- Santé : les 5 indicateurs sont proches de ceux
qu'utilise le PNUD dans ses rapports annuels sur le développement humain
(ex. : espérance de vie, différence d'espérance de vie
entre cadres et ouvriers...) ;
- Education : 5 indicateurs, dont les taux de jeunes sortant
du système éducatif sans diplôme et certaines mesures des
inégalités de performances scolaires ;
- Logement : 5 indicateurs, dont la part des logements «
sociaux » (ou aidés) dans les mises en chantier ;
- Justice : 4 indicateurs, dont le taux de personnes en prison
par rapport à la population.
I.4.2.2. L'indice de sécurité Personnelle
(ISP):
L'ISP offre l'avantage de retenir certaines dimensions peu
présentes dans les indicateurs que nous avons examinés jusqu'ici.
La sécurité dont il est question est considérée
comme majeure dans la perception et la mesure de bien-être. Elle englobe
trois grandes dimensions72(*) :
- La sécurité économique comprenant les
aspects de sécurité de l'emploi et de sécurité
financière ;
- La sécurité devant la santé (protection
contre les risques de maladie) ;
- La sécurité physique (sentiment de
sécurité face aux délits).
En termes conceptuels, il s'agit de mieux cerner la
qualité de vie des individus, sous l'angle des insécurités
auxquelles ils sont confrontés en présentant un indicateur unique
permettant une meilleure contribution au débat public.
D'un point de vue méthodologique, l'indice
synthétique agrège des données
hétérogènes compilées sur la base d'une
méthode proche de la logique retenue dans l'ISS. Mais sa principale
originalité est qu'il s'agit de l'un des rares indicateurs qui combinent
des dimensions objectives et subjectives du bien-être. La publication des
données et le suivi de leur évolution permettent donc non
seulement de comparer cet indicateur aux tendances de la croissance
économique, mais également d'étudier les écarts
entre les données « objectives » et la perception des
insécurités par les habitants. Ils permettent également
des comparaisons entre les régions des comparaisons par sexes et par
groupes d'âges.
Cette innovation méthodologique a un coût puis
qu'elle nécessite qu'une enquête d'opinion soit
réalisée à rythme annuel.
I.4.2.3. Les Indicateurs Territoriaux
Dans la grande majorité des cas, il ne s'agit pas
d'indicateurs synthétiques, mais de bilans ou de tableaux de bord
rassemblant un certain nombre de variables, qui sont à peu près
les même que celles que l'on trouve dans les initiatives plus globales
recensées aux questions économiques, sociales et
environnementales. Les valeurs mises en avant sont, elles aussi, semblables
(accorder plus d'importance au progrès social, à la
qualité de l'environnement, etc.). Avec toutefois la présence
fréquente de questions concernant la qualité de la
démocratie ou gouvernance locale.
Il faut bien entendre ces initiatives, comme les autres, avec
circonspection, et en particulier se demander jusqu'à quel point
l'engouement pour des indicateurs ne relève pas d'une mode de la
quantification, ou du réflexe bien connu qui consiste à
préconiser la création d'un observatoire en pensant régler
des problèmes de fond qui dépendent avant tout de l'action
collective et de l'usage politique d'éventuels indicateurs. Mais la
puissance de ce mouvement et l'examen de ses impacts conduisent à y voir
une tendance de fond, liée à la fois à la
territorialisation de l'action publique et à d'autres facteurs plus
généraux de contestation de la « religion » de la
croissance économique et de ses chiffres.
Nous nous limiterons ici à une recommandation assez
normative de » méthode politique : l'utilité
éventuelle du recours a des indicateurs locaux repose sur la
qualité de l'action politique locale dans lesquels ils sont
insérés. Ainsi, pour répondre à la question
fondamentale « Qu'est ce qui fait la richesse d'un territoire ? » il
importe que les acteurs construisent et choisissent ensemble, de façon
partenariale, les mots, les valeurs et les objectifs, les critères, les
modes d'évaluation et de jugement, et éventuellement les
indicateurs. Une autre condition décisive est l'acquisition progressive,
par le groupe des promoteurs, d'une légitimité suffisante dans le
territoire concerné. Or une légitimité ne s'impose pas,
elle se conquiert par la conviction, par des réseaux
d'intéressement, des alliances, des compromis, des conflits de valeurs
gérés intelligemment.
I.5. Jugement entre les indicateurs
L'évaluation multicritères des indicateurs
synthétiques mesure du bien-être ou de la richesse d'une nation
n'est qu'une étape dans la formation d'un jugement à leur propos.
Pour être efficaces, ces indicateurs doivent être replacés
dans des dispositifs qui garantissent un triple objectif d'expertise, de
pluralisme et de démocratie
Aucun des indicateurs synthétiques examinés ne
peut prétendre à une notation « maximale pour l'ensemble de
ces critères, et d'ailleurs les notations que l'on peut envisager sont
elles-mêmes fonction des usages possibles.
La RDC a donc retenu le PIB et l'IDH pour la mesure de sa
croissance économique du fait de leur portée médiatique et
de leur poids dans les représentations cognitives à une certaine
forme de progrès, ainsi le BIP 40 et les autres indicateurs qui
paraissent en voies prometteuses, la première étant
également l'une des rares initiatives françaises sur cette
question ne sont pas utilisées en RDC.
Section II. Les
théories de la croissance et ses déterminants
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le
rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le
long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus
productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus,
c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories
expliquent mal d'où provient ce progrès, et en particulier en
quoi il est lié au fonctionnement de l'économie. C'est dans cette
optique que bon nombre d'économistes ont donnée leur vision de la
croissance.
II.1. L'innovation à l'origine de la croissance
économique : J. Schumpeter
A partir des travaux sur les cycles économiques de
KONDRATIEFF, Joseph SCHUMPETER73(*) a développé la première
théorie de la croissance sur une longue période. Il pensait que
l'innovation portée par les entrepreneurs constituait la force motrice
de la croissance. Il développa en particulier l'importance de
l'entrepreneur dans Théorie de l'évolution
économique en 1913.
Pour SCHUMPETER, les innovations apparaissent par «
grappes », ce qui explique la cyclicité de la croissance
économique. Par exemple, SCHUMPETER retient les transformations du
textile et l'introduction de la machine à vapeur pour expliquer le
développement des années 1798-1815 ou le chemin de fer et la
métallurgie pour l'expansion de la période 1848-1873.
De façon générale il retient trois types
de cycle économiques pour expliquer les variations de la croissance :
- Les cycles longs ou cycles KONDRATIEFF, d'une durée
de cinquante ans ;
- Les cycles intermédiaires ou cycles Juglar, d'une
durée de dix ans environ ;
- Les cycles courts ou cycles KITCHIN, d'une durée de
quarante mois environ.
Il introduisit enfin le concept de « destruction
créatrice » pour décrire le processus par lequel une
économie voit se substituer à un modèle productif ancien
un nouveau modèle fondé sur des innovations. Il écrit
ainsi:
« L'impulsion fondamentale qui met et maintient en
mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de
consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les
nouveaux marchés, les nouveaux types d'organisation industrielle, tous
éléments créés par l'initiative capitaliste.
L'ouverture de nouveaux marchés nationaux ou extérieurs et le
développement des organisations productives, depuis l'atelier artisanal
et la manufacture jusqu'aux entreprises amalgamées telles que l'U.S.
Steel, constituent d'autres exemples du même processus de mutation
industrielle, si l'on ne passe cette expression biologique - qui
révolutionne incessamment de l'intérieur la structure
économique, en détruisant continuellement ses
éléments vieillis et en créant continuellement des
éléments neufs. Ce processus de Destruction Créatrice
constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c'est en elle que
consiste, en dernière analyse, le capitalisme et toute entreprise
capitaliste doit, bon gré mal gré, s'y adapter. »74(*)
II.2. Le modèle
Harrod-Domar
Après la seconde guerre mondiale, les Economistes
Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à
comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être
durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une
théorie de la croissance (expliquant son origine sur une longue
période), le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de
faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus
d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit
équilibrée (c'est-à-dire que l'offre de production
augmente ni moins (sous-production) ni plus (surproduction) que la demande), il
faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du
coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour
produire une unité) de l'économie75(*).
Or, il n'y a aucune raison que la croissance, qui
dépend de décisions individuelles (en particulier des projets
d'investissement des entrepreneurs), respecte ce taux. De plus, si la
croissance est inférieure à ce taux, elle va avoir tendance non
pas à le rejoindre, mais à s'en éloigner davantage,
diminuant progressivement (en raison du multiplicateur d'investissement. La
croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours « sur le fil
du rasoir ». Ce modèle, construit après guerre et
marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a
toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet,
que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de capital ne sont variables
à court terme, ce qui n'est pas prouvé.
Dans cette version simplifiée, les variables per
capita sont constantes à l'état stationnaire. Les variables
absolues (Y, S, C, K) croissent au même taux que la population. Le
modèle génère, à l'état stationnaire (le
long terme)
- Une variation entre les PIB/tête entre les pays;
- Un ratio capital-produit (K /Y) constant (car
k et Y sont constants);
- k étant constant, le
rendement du capital (la productivité marginale de
k est constant.
Mais il ne peut générer un fait stylisé
très important : la croissance soutenue des revenus/tête
(y). Dans ce modèle les économies peuvent
croître à court terme mais pas à long terme: même si
un pays s'écarte à un moment donné de l'état
stationnaire, il suivra un sentier de transition et finira par
atteindre le nouvel état stationnaire.
II.3. Le modèle de
Robert Solow
Robert SOLOW76(*) a été le premier à proposer un
modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce
modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs :
le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la
mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre)77(*).
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que
les facteurs de production connaissent des rendements décroissants,
c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion
engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de production
sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant
que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de
« naturel » (non influencé par l'économie), le
modèle déduit trois prédictions :
- Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire
investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main
d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).
- Les pays pauvres auront un taux de croissance plus
élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus
faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une
augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays
riches.
- En raison des rendements décroissants des facteurs de
production, les économies vont atteindre un point où toute
augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la
production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note
toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste :
en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du
progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.
Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du
progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est
exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas
mais le considère comme donné (telle une « manne
tombée du ciel »).
Le modèle fait un certain nombre d'hypothèses :
- Les pays produisent et consomment un seul bien
homogène (le produit);
- La production se fait en concurrence parfaite;
- La technologie est exogène;
- La technologie peut être représentée par
une fonction de production de type néo-classique basée
sur des facteurs substituables: le capital K et le travail
L;
- La consommation agrégée est
représentée par une fonction keynésienne: C =
c.Y or S = (1-c) Y= s.Y (1)
- Le taux participation à l'emploi de
la population est constant. Si la population croît au taux
n, l'offre de travail (L) augmente
aussi à ce taux n :
Section III. Les nouvelles théories de la croissance et
leur remise en cause
Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur endogène
-c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son
apparition. Ces modèles ont été développés
à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul
ROMER78(*) et Robert
BARRO79(*). Ils se fondent
sur l'hypothèse que la croissance génère par
elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de
fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un
progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La
croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc
plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance
constitue un processus qui s'auto entretient.
Ces modèles expliquent que la croissance engendre du
progrès technique par trois grands mécanismes80(*).
Premièrement, le « learning by doing » : plus
on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En
produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui
accroît la productivité.
Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du
capital humain, c'est-à-dire les compétences
possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa
productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est
possible d'accroître le niveau d'instruction de la main d'oeuvre, en
investissant notamment dans le système éducatif. D'une
manière générale, la hausse du niveau d'éducation
de la population par des moyens publics ou privés est
bénéfique.
Troisièmement, la croissance permet de financer des
infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La
création de réseaux de communication efficaces favorise, par
exemple, l'activité productive.
« La principale des conclusions de ces nouvelles
théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux
mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les limites.
Ainsi il y a souvent nécessité de créer des arrangements
en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une
intervention active de l'Etat dans la sphère économique ».
En particulier ce « retour de l'État » se traduit par le fait
qu'il est investi d'un triple rôle : encourager les innovations en
créant un cadre apte à coordonner les externalités qui
découlent de toute innovation (par exemple grâce à la
protection qu'offre aux innovateurs les brevets) ; susciter celles-ci en
investissant dans la recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures
dont les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre
les acteurs privés ; améliorer le capital humain en investissant
dans le système éducatif. D'une manière
générale, c'est le rôle des politiques structurales de
l'État, en particulier les investissements dans le capital public, qui
est ainsi souligné.
Nous pouvons donc retenir que les premiers articles sont de P.
ROMER et R. LUCAS : la théorie de la croissance endogène est
née. L'ambition d'une telle théorie est de rendre compte du
facteur A qui, dans les théories traditionnelles, représentait le
niveau technologique (Y=f(K,L,A)). Un premier groupe de travaux, à la
suite de ROMER, cherche le moteur de la croissance dans le
phénomène d'apprentissage par l'expérience
(« learning by doing»), à l'intérieur des
entreprises.
Une deuxième est ouverte par Lucas, et
privilégie l'accumulation de capital humain au sein du système
éducatif. Enfin, ROMER et AGHION-HOWITT font de A un stock
d'innovations, produit d'une activité volontaire de
recherche-développement81(*).
Ces modèles sont toutefois très frustres en ce
qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la
croissance économique stimule le progrès technique. En
particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache
qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et
croissance. Comme le notent Gallec et Ralle, « Le modèle
général recouvrant l'ensemble des formes du progrès
technique est sans doute trop complexe pour être élaboré,
ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les
interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées
»82(*).
Section IV. Les
déterminants de la croissance
On peut distinguer plusieurs types de déterminants de
la croissance : richesses naturelles, environnement extérieur,
population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du
développement.
Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial
est la variable la plus importante et la plus robuste (C'est-à-dire que,
dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite.
Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle).
Il considère également que la taille du
gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par
contre la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les
gouvernements qui causent l'hyperinflation, la distorsion des taux de change,
des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très
mauvais résultats. Il ajoute également que les économies
plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des
institutions est très importante : des marchés efficients, la
reconnaissance de la propriété privée et l'état de
droit sont essentiels à la croissance économique. Il rejoint en
cela les conclusions d'Hernando de SOTO83(*).
Se fondant sur plusieurs indices de liberté
économique, la revue Sociétal arrivait à la même
conclusion et écrivait en 2003 que « Les facteurs les plus
étroitement corrélés avec la prospérité sont
ceux qui garantissent un état de droit : droits de
propriété, absence de corruption, système juridique
efficace. »84(*)
Chapitre Trois :
PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO85(*)
III.1. Vue d'ensemble
La République démocratique du Congo (en
kikongo Repubilika ya
Kongo Demokratiki, en
swahili Jamhuri ya
Kidemokrasia ya Kongo, en
lingala Republiki ya
Kongó Demokratiki, en
tshiluba Ditunga dia
Kongu wa Mungalaata) est un pays d'
Afrique centrale.
C'est le quatrième pays le plus peuplé d'Afrique ainsi que le
pays
francophone le plus
peuplé.
Le pays est aussi appelé plus simplement Congo ou RD
Congo ou encore RDC mais aussi « Congo-Kinshasa » pour le
différencier de la
République
du Congo voisine, elle-même appelée
« Congo-Brazzaville » pour la même raison. De
1908 à
1960, cette ancienne
colonie était
appelée
Congo belge mais aussi
« Congo-Léopoldville » jusqu'en
1966, date du renommage de la
capitale en
Kinshasa. Avec la
zaïrianisation,
le pays s'est appelé
Zaïre de
1971 à
1997.
Le Congo est le deuxième plus vaste
pays d'
Afrique après l'
Algérie. Il
s'étend de l'
océan
Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du
bassin du
fleuve Congo. Le nord
du pays est un des plus grands domaines de
forêt
équatoriale au monde, l'est du pays borde le
Grand rift
est-africain, domaine des montagnes, des collines, des
Grands lacs
mais aussi des volcans. Le sud et le centre, domaine des savanes
arborées, forment un haut plateau riche en
minerais. À
l'extrême ouest, une quarantaine de kilomètres au nord de
l'embouchure du fleuve Congo s'étale une côte sur l'
océan
Atlantique. Le pays partage ses frontières avec l'
enclave de
Cabinda (
Angola) et la
République
du Congo à l'ouest, la
République
centrafricaine et le
Soudan du Sud au nord,
l'
Ouganda, le
Rwanda, le
Burundi et la
Tanzanie à l'est, la
Zambie et l'
Angola au sud.
Plusieurs centaines d'ethnies forment la population du
pays ; le
français est la
langue officielle
et quatre
langues bantoues (
kikongo,
lingala,
Tshiluba,
swahili) ont le statut de
langue nationale.
L'économie repose principalement sur le
secteur primaire (
agriculture et
exploitation minière).
III.2.
Géographie
La République démocratique du Congo
s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond
à la majeure partie du bassin du
fleuve Congo,
véritable colonne vertébrale du pays. Grand comme quatre fois la
France, quatre-vingt fois la
Belgique, une fois et demie
plus grand que le
Québec (Canada),
ou encore grand comme la partie des
États-Unis
située à l'est du
Mississippi,
c'est le
11e
État du monde par sa taille avec ses
2 345 409 km2.
Le fleuve Congo donne au pays son seul accès à l'
océan
Atlantique dans la ville portuaire de
Banana
(dans un étroit corridor sur la rive gauche du fleuve traversant le
territoire de l'Angola, qui dispose de la rive gauche, et dont il crée
une petite
enclave sur la côte
atlantique entre le nord du fleuve et la frontière de la
République voisine du Congo).
En raison de sa grande superficie, de sa localisation au
centre de
l'Afrique, de ses énormes richesses naturelles et de son importante
population, la République démocratique du Congo est l'un des
« géants » de l'Afrique. Elle est traversée
par l'
équateur
et comprend trois climats : le climat équatorial, le climat
tropical et le climat de montagne.
Elle possède trois fleuves :
· le
Congo,
deuxième plus grand fleuve d'Afrique, qui la traverse totalement et le
sépare en partie du Congo-Brazzaville ;
· le
Nil (
Nil Blanc), qui le
sépare de l'Ouganda ;
· le
Shiloango, non navigable
sur son territoire,
Et bien des rivières, telle la
Fumi,
mais la plus importante est l'
Uele.
III.3. Histoire
Les plus anciennes traces de peuplement au Congo sont
associées à un préacheuléen, découvert sur
les sites archéologiques de la Mulundwa au
Katanga, de Katanda 2 et de
Sanga 5 au
Kivu. Les
galets
taillés ou choppers ont un âge estimé à plus de
200 000 ans, sans qu'il soit possible d'être plus précis
aujourd'hui.
Le territoire de la République démocratique du
Congo était anciennement peuplé uniquement par des
chasseurs-collecteurs,
peut-être en partie ancêtres des
peuples pygmées
actuels. Entre les traces d'un préacheuléen et l'arrivée
des premiers villageois, le Congo sera toujours occupé par des groupes
nomades, chasseurs-collecteurs, tailleurs de pierre, de cultures
différentes.
L'
Acheuléen est
attesté par de nombreuses découvertes isolées de
bifaces et de
hachereaux ainsi que par
le site de La Kamoa au Katanga.
Durant le deuxième millénaire avant J.-C., le
nord de l'Afrique équatoriale vit une vague de migrations de populations
productrices de nourriture,
néolithiques,
parlant pour certaines des
langues bantoues. Entre -3500
et -2000, une première occupation villageoise dont l'épicentre se
trouvait au sud-Cameroun, aboutit à l'installation d'un mode de
production néolithique dans le nord et l'ouest de l'Afrique centrale. Au
Congo, les premières traces de ces populations se matérialisent
vers -2600 par la dite « tradition Imbonga » près de
Mbandaka et du lac Tumba, et par la « tradition Ngovo » au
bas-Congo à partir de -2300. De l'autre côté du pays, au
Kivu, on voit apparaître des villages de la « tradition
Urewe ». Ces
villages ne sont que l'extension occidentale de communautés productrices
de nourriture, métallurgistes, installées surtout en Ouganda, au
Rwanda, au Burundi, dans l'ouest du Kenya et de la Tanzanie ; les plus
anciennes traces y sont datées de -2600.
La
métallurgie
du fer se développe de manière indépendante à ces
installations, les plus anciennes traces se découvrent en Afrique
centrale au nord-ouest (sud-Cameroun et zone de Bouar en Centrafrique), et au
nord-est (région interlacustre). Au Congo-Kinshasa, le fer n'est pas
connu dans la région occupée par la tradition Imbonga ; ce
n'est que plus tard vers -2000 que l'on travaillera ce métal (sites de
Pikunda et de Munda). Vers la même époque, le bas-Congo
connaît ses premières fontes du fer dans le cadre de la tradition
Kay Ladio qui suit dans le temps la tradition Ngovo. Au Kivu, dès
l'installation des premières communautés villageoises, il est
probable que le fer est présent, comme l'attestent les nombreux fours de
réduction du fer bien connus au Rwanda et au Burundi.
Plus tard, comme l'indiquent des recherches allemandes sur les
affluents du fleuve Congo, ces premières populations vont lentement
coloniser le coeur de la forêt équatoriale en suivant les axes des
cours d'eau de l'aval vers l'amont ; des travaux espagnols dans l'Ituri
suggèrent qu'il faut attendre -800 pour rencontrer les premiers villages
dans certains secteurs de la forêt.
Vers la fin du
Moyen Âge,
différentes populations, alors organisées en chefferie,
s'édifient en
royaumes (
luba,
kuba,
lunda,
kongo, etc.) qui, pour
certains, voient leurs apogées correspondre avec les premiers contacts
avec les
Européens du
XVe siècle.
Cette période est marquée par différents royaumes
marchands, commerçant avec les esclavagistes sur la côte et entre
eux à l'intérieur du continent. Certains royaumes
s'étendent sur plusieurs milliers de kilomètres et
possèdent des réseaux commerciaux par delà leurs
frontières. Le
commerce se fait par
portage ou voie fluviale.
Ces populations ne connaissaient pas la
propriété privée, la terre cultivée en groupe ne se
vend pas, les différents royaumes n'ont pas de frontières exactes
(le territoire d'une petite ethnie comprend à peu près
5 000 km²). Beaucoup ne connaissent pas la
monnaie et font du
troc, les membres d'une
même chefferie s'entraident gratuitement. La
science non écrite se
transmet d'une génération à l'autre, les enfants devant
assumer le même métier que leurs parents. Les rois ou empereurs
n'ont pas de véritable pouvoir. Ce sont plutôt les chefs de
villages qui ont de l'autorité. Les royaumes sont plutôt le
résultat d'unions temporaires de différents regroupements de
villages de même langue pour se défendre contre une ethnie
voisine.
La
traite des noirs
s'étend jusqu'à l'intérieur du continent et correspond,
avec la traite de l'ivoire, à l'essor économique ou au
déclin des différents royaumes. Elle a eu surtout un impact
démographique sur l'est du pays et a fait pâtir la tradition
orale. Les Européens se limitèrent aux régions
côtières jusqu'à la moitié du
XIXe siècle.
À l'est du pays, aujourd'hui
Ituri et
Kivu, les
Arabo-Swahili
pratiquèrent également la
traite
négrière.
Les frontières de la République
démocratique du Congo ont été reconnues à l'issue
de la
conférence
de Berlin, en
1885. Le
1er
août
1885,
Léopold II
de Belgique accepta la souveraineté sur l'
État
indépendant du Congo. La spécificité de ce
régime colonial résida dans le fait que dans un premier temps le
Congo fut considéré comme une possession personnelle et
privée du roi. En
1908, le parlement belge, qui
avait soutenu par des crédits et par l'envoi de troupes, l'entreprise de
colonisation du roi des Belges, vota l'annexion, à la suite notamment de
certaines critiques de la presse anglo-saxonne concernant la gestion des
représentants du roi au Congo. La Belgique administra la colonie
jusqu'à son indépendance en 1960 sous le nom de
Congo belge.
Dès les années 1940, dans ce qui était
alors le
Congo belge, deux
tendances indépendantistes importantes se manifestaient dans la capitale
Léopoldville :
celle des « gens d'en bas » (
Bas-Congo et
Bandundu)
parlant le
kikongo et celle des
« gens d'en haut » parlant le
lingala, venant de l'
Équateur
d'abord et finalement de tout l'intérieur du pays. Dans la
première catégorie se forma en
1949 une association d'abord
culturelle et finalement politique, l'
Alliance des
Bakongo (ABAKO), dont
Joseph Kasa-Vubu
devint président en
1954. Son rêve devint de
rétablir l'ancien royaume
Kongo de
l'époque
portugaise, en fait celui
des
Bakongo. Cette
tendance se durcit très vite et réclama bientôt
l'indépendance immédiate tout en demeurant
fédéraliste lorsqu'il s'agit plus tard de discuter le
problème du reste du Congo. Les populations « d'en
haut », venant de régions plus diversifiées et
séduits par le « plan de 30 ans pour l'émancipation de
l'
Afrique » du
Professeur
belge
Van Bilsen, publié
en
1956, étaient aussi
désireux de maintenir le grand Congo unitaire. Leur manifeste dans ce
sens publié le
1er
juillet
1956 fut vigoureusement
combattu par l'ABAKO dès son assemblée générale du
23
août
1956. Le plan de 30 ans est
déclaré utopique : « la nationalisation des
grandes compagnies vivrières et agricoles comme des parastataux est
souhaitable. Puisque l'heure est venue, il faut accorder aujourd'hui même
l'indépendance immédiate ! »
La
Belgique, qui croyait
à la progressivité de la transition vers l'
indépendance
organisa les premières
élections
à l'échelon communal, limitées aux grandes villes en
1957. L'ABAKO triompha
inévitablement à Léopoldville et cela impressionna
certains unitaristes, tel
Patrice Lumumba, un
Tetela du
Kasaï, intelligent
et idéaliste, qui ne tarda pas à fonder son propre
« mouvement national congolais »
MNC-Lumumba, plus
revendicatif que celui du
MNC-Kalonji,
Albert Kalonji
étant aussi un Kasaïen unitariste. Ces jeunes rivalités
politiques confrontées aux structures tribales compliquées du
Congo allaient former un mélange détonant qui détruirait
au bout de cinq années la première démocratie
parlementaire congolaise. On ne peut que rappeler ici quelques épisodes
saillants :
· Émeutes de
Léopoldville (4 - 7
janvier 1959) provoquées par l'interdiction tardive d'un meeting de
l'ABAKO. Arrestation de Kasa-Vubu le 12 janvier. Il sera libéré
le 14 mars.
· Le 13 janvier, déclaration gouvernementale
annonçant l'intention belge de réaliser rapidement
l'indépendance du Congo unitaire. L'ABAKO rejette cette
déclaration deux jours plus tard.
· La suite de l'année 1959 voit d'abord
l'autorisation des partis congolais, suivie d'élections
générales sur l'ensemble du territoire congolais marquées
par toutes sortes de manoeuvres de ces partis dont se dégagent trois
pôles : un Cartel des nationalistes fédéralistes
formés de 6 partis séparatistes ou autonomistes dont l'ABAKO et
le
MNC-Kalonji,
le pôle du MNC-Lumumba et finalement celui de l'homme fort du Katanga,
Moïse
Tshombé, conscient de la force économique de sa région
et de l'intérêt de s'entendre avec l'
Union
minière du Haut Katanga (tout comme Kalonji vis-à-vis des
exploitations de diamant au Kasaï). Parmi les partis qui émergent
on retrouve le PSA (Parti Solidaire Africain d'
Antoine Gizenga), le
PNP (Parti national du peuple conduit par
Albert
Delvaux et
Laurent Mbariko) Le
LUKA (L'Union kwangolaise) par André Petipeti Tamata et Pierre
Masikita.
· En
1960, ce fut la
Table Ronde
de Bruxelles (du
20 janvier au
20 février)
où représentants congolais et
belges fixèrent les
étapes suivantes. En mai eurent lieu les élections
législatives. La première chambre des députés
désigne par tirage au sort André Petipeti Tamata comme le premier
président de chambre des représentants. Il dirige le bureau
provisoire pour valider les mandats des députés élus et
l'élection définitive du bureau. Les élections
législatives et provinciales marquèrent de nouveaux clivages et
alliances (scission de l'ABAKO) d'où résulta un compromis :
Joseph Kasa-Vubu
fut élu Président par le Parlement,
Lumumba étant
Premier ministre.
· Au moment de l'indépendance du pays, le
roi des Belges
se rendit en personne à
Léopoldville (future
Kinshasa) pour assister aux cérémonies consacrant la fin de
l'union coloniale entre la Belgique et le Congo, et marquant la naissance sur
la scène internationale de ce nouvel État francophone (langue
officielle) d'Afrique.
· 30 juin 1960: proclamation de l'indépendance du
Congo belge en tant que
« République du Congo »
Joseph Kasa-Vubu,
Président;
Lumumba Premier
ministre.
III.4. Économie
L'économie est essentiellement agricole (70 % des
actifs) ou tournée vers l'exportation. Les minerais sont de grandes
ressources. L'économie a été gravement frappée par
la corruption et la mauvaise gestion depuis 1977. Ce qui explique le fort taux
de contrebande, d'exportation illicite et d'activité minière
clandestine. Les recettes gouvernementales et les exportations ont fortement
diminué depuis 40 ans. L'économie a été
ravagée par la guerre (1997-2005 : 5 millions de morts). Le plus
gros partenaire commercial est aujourd'hui la Chine (importation, exportation,
crédit).
Depuis la colonisation belge, l'économie est fortement
tournée vers l'
exportation, notamment
grâce aux produits miniers. Aucune industrie de pointe n'a
été développée par les colonisateurs ni par les
gouvernements du Congo indépendants. Par exemple, le
cuivre est extrait en grandes
quantités, mais il doit être exporté pour être
traité, avant de revenir importé sous des formes finies
(câbles, fils électriques...). Le tourisme a été
ruiné par les guerres civiles.
La majeure partie de la population reste alors active dans l'
agriculture bien que les
terres cultivées ne représentent que 3 % du territoire.
L'élite politique de
Mobutu a
détourné énormément d'argent des caisses de
l'État. En effet, tous les hauts fonctionnaires Mobutistes
possédaient des avoirs dans presque tous les pays industrialisés
et ont fait du Congo/Zaïre un des pays les plus endettés
d'Afrique.
Dans le détail, la République
démocratique du Congo possède un important potentiel de
ressources
naturelles et
minérales.
Son
économie
s'est cependant drastiquement ralentie depuis le milieu des
années 1980
à cause de détournements de fonds.
L'
agriculture reste le
principal secteur de l'économie. Les principales ressources agricoles
sont le
café, le
bois (
afromosia,
ébène,
wengé,
iroko,
sapelli,
sipro,
tiama,
tola,
kambala,
lifaki...)
et le
caoutchouc.
La RDC se lance dans la mise en place de zones
économiques spéciales pour encourager la renaissance de son
industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la commune
kinoise de N'Sélé et sera consacrée aux agro-industries.
Les autorités congolaises prévoient déjà d'en
ouvrir une autre consacrée aux industries minières (dans le
Katanga) et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le
Bas-Congo)[].
Les principales exploitations de
cuivre et de
cobalt sont dominées
par la
Gécamines et
de ses partenariats. Le
diamant industriel est
extrait par la
MIBA. Mais dans un pays
ravagé par la guerre civile, une grande partie de l'exploitation et
l'exportation de produits miniers se fait clandestinement.
La République démocratique du Congo
détiendrait 10 % des réserves mondiales connues d'
or. Exploité dans des
mines à ciel ouvert comme près de
Mongbwalu,
le minerai est l'objet de tous les trafics.
Randgold
Resources, une société sud-africaine, vient de lancer la
construction d'une des plus grandes mines d'or d'Afrique dans la même
région.
Voici une liste des ressources minières par
province :
· Diamant :
Kasaï Oriental, Kasaï Occidental, Bandundu, Équateur, Province
Orientale.
· Or : Province
Orientale, Maniema, Katanga, Bas-Congo, Nord-Kivu, Sud-Kivu,
Équateur.
· Cuivre :
Katanga.
·
Étain : Katanga, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema.
· Colombo
tantalite (
coltan) : Nord-Kivu,
Sud-Kivu, Katanga, Maniema.
· Bauxite :
Bas-Congo.
· Fer : Banalia,
Katanga, Luebo, Kasaï-Oriental.
·
Manganèse : Katanga, Bas-Congo.
· Charbon :
Katanga.
·
Pétrole : Bassin côtier de Moanda (en exploitation), la
Cuvette Centrale, Ituri, Bandundu (indices)
· Gaz
méthane :
Lac Kivu
· Schistes
bitumeux : Mvuzi (dans le Bas-Congo)
· Cobalt :
Katanga.
Le pays ne compte pas seulement une industrie minière,
les grandes villes comptent aussi des industries alimentaires, textile,
chimique, de montage (chanimetal) et des chantiers navals. Mais elle ne compte
aucune industries de pointe
18.
L'industrie des télécommunications sans fil était d'abord
sous le monopole de la compagnie
Télécel.
Depuis la libéralisation, elle se partage entre des
sociétés comme
Starcel
Congo,
Vodacom,
Celtel,
SAIT
Telecom (Oasis),
Orange,
Sogetel,
Supercell,
Tigo, etc. Le tourisme a
été ruiné par les guerres civiles.
III.5. Pauvreté et inégalités
La République démocratique du Congo est l'un des
pays les plus pauvres du monde, avec 87,7% de sa population en dessous du seuil
de pauvreté et des inégalités très marquées
malgré ses multiples et diverses richesses. Cette situation s'explique
surtout par les différents conflits aux effets dévastateurs qu'a
connus le pays. Il reste dépendant de l'aide internationale. L'indice de
développement humain de la RDC est extrêmement bas, et il a
été classé au dernier rang, 186e, comme le
Niger en 2013, par le Programme des Nations Unies pour le
Développement.
Les violations des droits humains, - résultat des
conflits armés - en particulier des enfants et des femmes, ont eu des
répercussions très profondes au sein des populations. En
2002, 80 % de la
population vivait en dessous du
seuil de
pauvreté fixé à 2 dollars par jour, en
2013, c'est 87,7% de la
population qui vit en dessous du
seuil de
pauvreté fixé à 1 25 dollars par jour.
Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun
revenu. Les disparités régionales sont très fortes. Les
populations de l'est du pays vivaient en moyenne avec 32 dollars par an et
par habitant alors que celles du sud disposaient de 138 dollars et celles
de la province de
Kinshasa, de
323 dollars, dix fois plus qu'à l'est. La
pauvreté se
manifeste par la
malnutrition qui touche
entre 30 et 50 % des femmes et des enfants. Au total, 16 millions de
personnes sont en situation d'insécurité alimentaire. De nombreux
groupes vulnérables se sont formés (réfugiés,
orphelins, enfants déscolarisés ou enfants soldats) qui manquent
de soins et de nourriture.
III.6. Éducation et
recherche
Du fait de la carence de l'État, le système
éducatif au Congo est essentiellement financé par les parents. Le
taux de scolarisation est 52 % et le taux général
d'analphabétisme (en 2004), très élevé --
33,2 % --, atteint 43,3 % chez les femmes. Les instituteurs
perçoivent un salaire de moins de 100 $ par mois. Le programme
national prévoit l'école universelle à
l'horizon 2015, mais l'objectif ne paraît malheureusement pas
crédible. La recherche scientifique et technologique est menée
tantôt sous la direction du ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche scientifique et tantôt sous la
direction du ministère de la Recherche scientifique et technologique.
III.7.
Démographie
Relativement à sa taille, la République
démocratique du Congo est peu peuplée ; la densité de
population est comparable à la moyenne africaine. La population se
concentre sur les plateaux, dans la savane près des fleuves et des
lacs ; le nord et le centre du pays, domaine de la jungle, sont quasiment
vides. L'exode rural a gonflé les villes. Les plus grandes
agglomérations sont
Kinshasa,
Lubumbashi,
Mbuji-Mayi,
Kananga,
Kisangani,
Bukavu.
La traite esclavagiste des Portugais à l'ouest et celle
des Arabo-Swahilis à l'est a considérablement vidé le
territoire. Le régime de
Léopold II
a conduit à des massacres de grande ampleur et a encore plus
diminué la population. Ce n'est qu'avec la crise de 1929 et la fin de la
Seconde Guerre
mondiale que la population commence à augmenter rapidement. La
population est caractérisée par sa grande jeunesse, 60 % des
habitants ont moins de 20 ans. Durant la guerre interafricaine (1997-2005), 3,9
millions de Congolais sont décédés majoritairement de
maladies infectieuses dues à la
malnutrition et
à l'exode. C'est le conflit le plus meurtrier depuis la
Seconde Guerre
mondiale.
Environ 40 000 enfants travaillent sans protection et
dans des conditions extrêmes de pénibilité dans le secteur
informel des mines de cuivre et cobalt qui s'est anarchiquement
développé depuis les années 1990, au profit de revendeurs
et de compagnies privées (ex :
Chemaf,
Somika,
Rubamin,
Volcano et notamment le
Groupe
Bazano via un comptoir appartenant à un
Libanais pour faire traiter
ses produits dans les usines Bazano de
Likasi), sans respect du
code minier ou du droit
international du travail.
Après les nombreuses guerres en son sein et chez ses
voisins, la République démocratique du Congo abritait environ
177 500 réfugiés et demandeurs d'asile à la fin de
2007. Ceux-ci provenaient de l'
Angola, du
Rwanda, du
Burundi, de l'
Ouganda et du
Soudan.
Deuxième
partie : AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN
RDC
Il s'agit principalement dans cette deuxième partie
d'analyser l'APD reçues par la RDC en provenance de l'extérieur.
Un tour d'horizon sur la nature de cette aide, la répartition
sectorielle de celle-ci, ses principaux canaux de distribution sera fait
(chapitre quatre) avant de construire et de critiquer le modèle aide
publique au développement - croissance économique (chapitre
cinq).
Chapitre Quatre :
PRESENTATION DES TENDANCES DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET DU PIB EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO SUR LA PERIODE 1960 -2010 : DONNEES DE LA
BANQUE MONDIALE
L'APD et le PIB ne sont pas restés statiques pendant
toute la durée de l'étude. Ils varient suivant les
périodes. Ainsi, les principales tendances de l'évolution de
l'APD et du PIB telles que fournies par la Banque Mondiale font l'objet du ce
chapitre quatrième.
I. Les tendances
périodiques de l'APD
Dans l'étude des longues tendances de l'APD en RDC nous
pouvons globalement distinguer trois périodes.
I.1. La période
1960-199086(*)
Elle est caractérisée essentiellement par le
règne et la déchéance de Mobutu Sesse Seko, durant
celle-ci l'aide va connaître un accroissement irrégulier certes
mais réelle, au gré des quelques faits
politico-économiques et qui a aussi coïncider avec une hausse non
moins régulière du stock de la dette extérieure de la RDC.
Bien que plongé dans des cycles d'endettement qui vont
conduire les finances de l'Etat à la faillite
généralisée, le Zaïre d'alors, va néanmoins
bénéficier d'importants flux d'aide extérieure, dû
en grande partie à son importance géopolitique dans ce contexte
particulier de Guerre froide.
La décennie 80 va voir le pays subir les années
de traitements de chocs de l'ajustement orchestré par le premier
ministre Kengo Wa Dondo. Le service de la dette va mobiliser deux tiers des
dépenses de l'Etat. L'APD va logiquement connaitre une hausse
conséquente pour atteindre près 1600 $ (dollar constant).
Tableau 1.1 : Evolution de l'APD entre
1960 et 1990
Année
|
Montant de l'APD en millions de $ Courant
|
1960
|
71,2
|
1961
|
60,2
|
1962
|
114,3
|
1963
|
104,4
|
1964
|
107,3
|
1965
|
136,1
|
1966
|
87,5
|
1967
|
86,6
|
1968
|
68,5
|
1969
|
68,0
|
1970
|
73,1
|
1971
|
81,6
|
1972
|
99,6
|
1973
|
117,1
|
1974
|
157,6
|
1975
|
157,7
|
1976
|
150,7
|
1977
|
176,5
|
1978
|
207,8
|
1979
|
293,2
|
1980
|
335,9
|
1981
|
285,4
|
1982
|
262,0
|
1983
|
212,0
|
1984
|
241,4
|
1985
|
213,0
|
1986
|
322,2
|
1987
|
359,7
|
1988
|
426,6
|
1989
|
462,5
|
1990
|
715,3
|
TOTAL
|
6.255
|
Source : Rapports Banque mondiale, 2010
Ce tableau montre l'évolution de l'aide publique au
développement durant les 30 premières années après
l'indépendance de la RD Congo. Selon le Rapport de la Banque Mondiale,
cette aide a évolué de près de 70 millions de dollars
courant en 1960 à près de 715 millions de dollars en 1990. Au
total, la RDC a réussi 6.255 millions de dollars courant en termes de
l'APD depuis 1960 à 1990. Ceci donne une moyenne de 208,5 millions de
dollars courant par an.
Graphique 1.1 : Evolution de l'APD de
1960 à 1990
Cette illustration montre en effet l'évolution de
l'aide publique octroyée à la RDC par différents bailleurs
extérieurs. Cette aide a subi des mouvements saisonniers passant de la
hausse à la baisse entre différentes années. C'est le cas
notamment de la période allant de 1965 à 1974 et celles allant de
1981 à 1986. La période de 1987 est marquée par une
augmentation de l'APD jusqu'en 1990.
I.2. Le début des
années 9087(*)
Période de rupture, elle va marquer le début de
la déchéance du « règne Mobutu » marqué
par d'innombrables frasques financières et autres dérives
dictatoriales du régime (notamment le massacre par les militaires des
étudiants à l'Université de Lubumbashi en mai 1990) qui
vont marquer une rupture totale du dialogue avec les partenaires
extérieures et sonner le départ de la Banque Mondiale et de la
Fonds Monétaire International. Une décade de vache maigre de
l'APD qui va transformer la RDC en pays « orphelin de l'aide ».
L'arrêt total des versements multilatéraux va aussi
précipiter les événements politiques et le début de
la première Guerre du Congo (décembre 1996), Laurent
Désiré Kabila soutenu par puissances extérieures va alors
s'emparer du pouvoir (mai 1997) et tenter de réinitialiser le processus
de démocratisation.
Tableau 1.2 : Evolution de l'aide publique au
développement de 1991 à 2000
Année
|
Montant de l'APD en millions de $ Courant
|
1991
|
615,8
|
1992
|
171,3
|
1993
|
105,9
|
1994
|
113,9
|
1995
|
136,8
|
1996
|
120,9
|
1997
|
114,8
|
1998
|
90,1
|
1999
|
94,8
|
2000
|
109,8
|
TOTAL
|
1674,1
|
Source : Rapport Banque Mondiale, 2010
L'APD totale reçues par la RDC entre 1991 et 2000 s'est
élevées à 1.674,1 millions de Dollars courants. Comme nous
l'avions noté dans l'introduction de ce paragraphe, il s'agit d'une
rupture spectaculaire de l'APD passant de 6.255 millions de Dollars courants
entre 1960 et 1990 à 1.674,1 millions de Dollars courants entre 1991 et
2000 ; soit une diminution de plus de 70% de l'APD. Cette situation
s'illustre correctement dans la figure suivante.
Graphique 1.2 : Evolution de l'APD de 1991
à 2000
Cette figure dit autant que ce petit commentaire. On observe
une chute spectaculaire de l'APD d'abord entre 1991 et 1992 ; ensuite et
enfin entre de 1995 à 2000.
I.3. La période
2001-201088(*)
Elle est celle du retour des acteurs de Brettons Wood dans la
gestion des affaires de l'Etat. L'APD va connaitre une reprise fulgurante et
connaitre un pic de plus 7000$ (dollar constant) en 2003. Ce retour de l'APD
à cette période coïncide également à
l'accession au pouvoir de Joseph Kabila fils de Laurent Désiré
Kabila et à l'assassinat de ce dernier durant la seconde guerre du
Congo.
Cette phase voit la RDC connaitre ces premières
élections dites démocratiques (2006), Joseph Kabila va devenir le
premier président élu au suffrage universel direct face à
Jean Pierre Bemba, traduit devant la Cour Pénale Internationale pour des
faits relatifs entre autre à cette deuxième guerre du Congo.
Le retour de la RDC dans le circuit financier international
est dû à la reprise des remboursements de la dette « odieuse
» accumulée par le régime despotique de l'ex « Roi du
Zaïre ». Cette opération de « consolidation » mise
en oeuvre avec les partenaires bilatéraux (Afrique du Sud, Belgique,
France, Suède) permet à la RDC d'accéder à de
nouveaux prêt et de participer à l'initiative d'allègement
des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE).
Tableau 1.3 : Evolution de l'APD entre 2001
et 2010
Année
|
Montant de l'APD en millions de $ Courant
|
2001
|
147,4
|
2002
|
363,1
|
2003
|
5157,7
|
2004
|
1209,5
|
2005
|
1021,9
|
2006
|
1518,4
|
2007
|
802,2
|
2008
|
1055,2
|
2009
|
1585,1
|
2010
|
1494,8
|
Source : Rapport Banque Mondiale, 2010
Le tableau n°3 montre la reprise de l'APD au
développement suite au retour des bailleurs de fonds extérieurs
notamment les institutions de Breton Wood. On note un pic à
l'année 2003 avec une APD allant jusqu'à 5157,7 millions des
Dollars courants.
Graphique 1.3 : Evolution de l'APD pour la
période allant de 2001 à 2010
Comme on peut le lire dans cette figure, il s'observe une
hausse et une reprise de l'APD marquée par le pic de l'année
2003.
II. Engagements et
versements de l'Aide Publique au Développement
L'engagement le plus important a été pris en
200389(*), année
où l'APD versée a aussi atteint son niveau le plus
élevé.
Globalement, l'APD a connu une croissance progressive puis une
chute brutale à partir des années 90. Elle a reprise en 2003 avec
un pic de 5000$ en monnaie courante.
Ces périodes coïncident avec le partage du
pourvoir et le début de la période de transition.
Tableau 1.4 : Engagements et versements de
l'APD en RDC
Année
|
Engagements en millions de $ courant
|
Versements en millions de $ courant
|
1960
|
0
|
71,2
|
1961
|
0
|
60,2
|
1962
|
0
|
114,3
|
1963
|
0
|
104,4
|
1964
|
0
|
107,3
|
1965
|
0
|
136,1
|
1966
|
41,4
|
87,5
|
1967
|
4,0
|
86,6
|
1968
|
25,3
|
68,5
|
1969
|
19,1
|
68,0
|
1970
|
72,4
|
73,1
|
1971
|
95,9
|
81,6
|
1972
|
20,3
|
99,6
|
1973
|
81,5
|
117,1
|
1974
|
296,9
|
157,6
|
1975
|
172,8
|
157,7
|
1976
|
219,0
|
150,7
|
1977
|
240,2
|
176,5
|
1978
|
323,0
|
207,8
|
1979
|
261,3
|
293,2
|
1980
|
377,8
|
335,9
|
1981
|
273,2
|
285,4
|
1982
|
222,2
|
262,0
|
1983
|
222,5
|
212,0
|
1984
|
236,0
|
241,4
|
1985
|
189,1
|
213,0
|
1986
|
324,7
|
322,2
|
1987
|
423,8
|
359,7
|
1988
|
483,2
|
426,6
|
1989
|
638,2
|
462,5
|
1990
|
482,6
|
715,3
|
1991
|
508,7
|
615,8
|
1992
|
111,9
|
171,3
|
1993
|
95,5
|
105,9
|
1994
|
63,1
|
113,9
|
1995
|
113,5
|
136,8
|
1996
|
81,3
|
120,9
|
1997
|
91,2
|
114,8
|
1998
|
106,0
|
90,1
|
1999
|
95,1
|
94,8
|
2000
|
129,0
|
109,8
|
2001
|
194,5
|
147,4
|
2002
|
266,9
|
363,1
|
2003
|
5187,9
|
5157,7
|
2004
|
1195,4
|
1209,5
|
2005
|
1078,1
|
1021,9
|
2006
|
1632,1
|
1518,4
|
2007
|
844,7
|
802,2
|
2008
|
905,4
|
1055,2
|
2009
|
940,1
|
1585,1
|
2010
|
0
|
1494,8
|
Total
|
20343,6
|
22.284,4
|
Source : Rapport Banque Mondiale, 2010
Le tableau ci-dessus montre le montant total de l'APD
versées en millions de Dollars courants d'une part et d'autre part les
engagements (promesse) faits par les pays donateurs. Comme on peut le
constater, il se dégage ça et là des différences
(écart) entre engagement (promesse) et versement (réalisation).
Graphique 1.4 : Engagements et versements de
l'APD en RDC
Cette figure montre l'évolution des engagements pris
par les pays donateurs de l'aide et les versements ainsi effectués. En
effet, le versement le plus important a été observé en
2003 (le pic visible dans la figure ci-dessus).
De manière générale, les versements ont
été supérieurs aux engagements. Ce qui veut dire que les
pays donateurs ont versés plus d'aide qu'ils n'ont pas promit. Cette
situation a alors constitué des excédents sur les
différents budgets extérieurs de la RDC.
Cependant, quoique les engagements soient inférieurs
aux versements de manière générale, on observe tout de
même une certaine fluctuation de l'APD entre différente
période.
III. Détermination
de quelques indicateurs de l'Aide Publique au Développement
III.1. Le taux de croissance de l'APD sur la période
1960- 2010
Le graphique suivant présente l'évolution du
taux de croissance de l'APD sur la période indiquée. Le taux de
croissance de l'APD a été calculé selon la formule
suivante :
G =
Tableau 1.5 : Evolution de taux de croissance de
l'APD
Année
|
APD versées en millions de $USD courant
|
Taux de croissance
|
1960
|
71,2
|
0
|
1961
|
60,2
|
-15,4
|
1962
|
114,3
|
89,8
|
1963
|
104,4
|
-8,6
|
1964
|
107,3
|
2,7
|
1965
|
136,1
|
26,8
|
1966
|
87,5
|
-35,7
|
1967
|
86,6
|
-1,02
|
1968
|
68,5
|
-20,90
|
1969
|
68,0
|
-0,72
|
1970
|
73,1
|
7,5
|
1971
|
81,6
|
11,62
|
1972
|
99,6
|
22,05
|
1973
|
117,1
|
17,57
|
1974
|
157,6
|
34,58
|
1975
|
157,7
|
0,06
|
1976
|
150,7
|
-32,97
|
1977
|
176,5
|
17,12
|
1978
|
207,8
|
17,73
|
1979
|
293,2
|
56,15
|
1980
|
335,9
|
14,54
|
1981
|
285,4
|
-15,03
|
1982
|
262,0
|
-8,19
|
1983
|
212,0
|
-19,08
|
1984
|
241,4
|
13,86
|
1985
|
213,0
|
-11,76
|
1986
|
322,2
|
51,26
|
1987
|
359,7
|
11,63
|
1988
|
426,6
|
18,59
|
1989
|
462,5
|
8,41
|
1990
|
715,3
|
54,65
|
1991
|
615,8
|
-13,91
|
1992
|
171,3
|
-72,18
|
1993
|
105,9
|
-38,17
|
1994
|
113,9
|
7,55
|
1995
|
136,8
|
20,10
|
1996
|
120,9
|
-11,62
|
1997
|
114,8
|
-5,04
|
1998
|
90,1
|
-21,51
|
1999
|
94,8
|
5,21
|
2000
|
109,8
|
15,82
|
2001
|
147,4
|
34,24
|
2002
|
363,1
|
146,63
|
2003
|
5157,7
|
1320,46
|
2004
|
1209,5
|
-76,54
|
2005
|
1021,9
|
-15,51
|
2006
|
1518,4
|
48,58
|
2007
|
802,2
|
-47,16
|
2008
|
1055,2
|
31,53
|
2009
|
1585,1
|
50,21
|
2010
|
1494,8
|
-5,69
|
Source : Rapport Banque Mondiale, 2010
Le tableau ci haut montre
l'évolution de taux de croissance de l'APD versées en RDC depuis
1960 à 2010. En effet, le taux de croissance a été
caractérisé par le mouvement de hausse et de baisse de l'APD.
Cependant, le taux le plus élevé a été
observé en 2003 avec près de 1320% d'augmentation par rapport
à l'année précédente.
III.2. L'indicateur de
dépendance à l'aide
L'indicateur de dépendance d'aide que nous calculons
ici est fonction du PIB. La formule suivante a été
utilisée :
Ratio =
Tableau 1.6 : Evolution du ratio de
dépendance à l'Aide en millions de Dollars
courants
Année
|
APD versées
|
PIB en $courants
|
Ratio
|
1960
|
71,2
|
3.427,3
|
2,077437
|
1961
|
60,2
|
3.132,2
|
1,9219718
|
1962
|
114,3
|
3.721,6
|
3,0712597
|
1963
|
104,4
|
6.143,6
|
1,6993294
|
1964
|
107,3
|
2.882,2
|
3,7228506
|
1965
|
136,1
|
4.043,9
|
3,3655629
|
1966
|
87,5
|
4.532,7
|
1,9304167
|
1967
|
86,6
|
3.384,1
|
2,559026
|
1968
|
68,5
|
3.909,8
|
1,7520078
|
1969
|
68,0
|
5.032,4
|
1,3512439
|
1970
|
73,1
|
4.877,7
|
1,4986572
|
1971
|
81,6
|
5.594,8
|
1,4584972
|
1972
|
99,6
|
6.173,7
|
1,6132951
|
1973
|
117,1
|
7.870,2
|
1,487891
|
1974
|
157,6
|
9.597,0
|
1,6421798
|
1975
|
157,7
|
10.237,3
|
1,5404452
|
1976
|
150,7
|
9.648,6
|
1,5618846
|
1977
|
176,5
|
12.344,4
|
1,4297981
|
1978
|
207,8
|
15.372,6
|
1,3517557
|
1979
|
293,2
|
15.068,4
|
1,9457938
|
1980
|
335,9
|
14.394,9
|
2,3334653
|
1981
|
285,4
|
12.537,8
|
2,2763164
|
1982
|
262,0
|
13.651,7
|
1,9191749
|
1983
|
212,0
|
11.006,7
|
1,9260996
|
1984
|
241,4
|
7.857,7
|
3,0721458
|
1985
|
213,0
|
7.195,0
|
2,9603892
|
1986
|
322,2
|
8.095,4
|
3,980038
|
1987
|
359,7
|
7.661,6
|
4,6948418
|
1988
|
426,6
|
8.861,3
|
4,814192
|
1989
|
462,5
|
9.021,9
|
5,1264146
|
1990
|
715,3
|
9.349,8
|
7,650431
|
1991
|
615,8
|
9.088,0
|
6,7759683
|
1992
|
171,3
|
8.206,2
|
2,0874461
|
1993
|
105,9
|
10.707,8
|
0,9889987
|
1994
|
113,9
|
5.820,4
|
1,9569102
|
1995
|
136,8
|
5.643,4
|
2,4240706
|
1996
|
120,9
|
5.771,5
|
2,0947761
|
1997
|
114,8
|
6.090,8
|
1,8848099
|
1998
|
90,1
|
6.217,8
|
1,4490656
|
1999
|
94,8
|
4.711,3
|
2,0121835
|
2000
|
109,8
|
4.305,8
|
2,5500488
|
2001
|
147,4
|
4.691,8
|
3,1416514
|
2002
|
363,1
|
5.547,7
|
6,5450547
|
2003
|
5157,7
|
5.673,2
|
90,913417
|
2004
|
1209,5
|
6.570,0
|
18,409437
|
2005
|
1021,9
|
7.104,0
|
14,384854
|
2006
|
1518,4
|
8.544,5
|
17,770496
|
2007
|
802,2
|
8.955,3
|
8,9578239
|
2008
|
1055,2
|
9.095,8
|
11,600959
|
2009
|
1585,1
|
9.593,4
|
16,522818
|
2010
|
1494,8
|
9.811,6
|
15,235028
|
Total
|
22.284,4
|
388.778,6
|
///////////////
|
Source : Rapport de la Banque Mondiale, 2010
Globalement, le taux de dépendance à l'aide
extérieure de notre économie durant ces 50 dernières
années a été de 5,7%. Pour les spécialistes de la
macroéconomie, un ratio de dépendance supérieure à
0,5 dénote d'une dépendance significative d'un pays à
l'aide extérieure. Ainsi donc, ce taux de 5,7% étant
supérieur à 5%, il est important que notre économie
dépende significativement de l'aide extérieure.
Par ailleurs, lorsqu'on analyse la situation de façon
annuelle, on constate que dans certaine période, notre économie
était totalement tributaire de l'aide extérieure. C'est le cas
par exemple de l'année 2003 où le taux de dépendance
s'est élevé jusqu'à près de 91%.
De l'autre coté, il s'observe aussi certaines
années où l'économie n'a pas été ou a
été moins tributaire de l'aide extérieure. Tel est le cas
de l'année 1977 où le pays a enregistré un taux de
près de 1% de dépendance à l'aide extérieure.
Graphique 1.6 : Evolution de taux de
dépendance à l'aide
Cette figure montre l'évolution de l'APD
versées, le PIB et le taux de dépendance à l'APD. Comme on
peut le constater, le taux oscille entre 1 et 100%.
III.3. Le Ratio de l'aide par
habitant
Ce ratio est obtenu en utilisant la formule suivante :
Ratio =
Tableau 1.7 : Ratio de l'aide par habitant
Année
|
APD versées en millions de $US
|
Population en millions d'hab.
|
Ratio
|
1960
|
71,2
|
15,5
|
4,59354839
|
1961
|
60,2
|
15,9
|
3,78616352
|
1962
|
114,3
|
16,3
|
7,01226994
|
1963
|
104,4
|
16,7
|
6,25149701
|
1964
|
107,3
|
17,2
|
6,23837209
|
1965
|
136,1
|
17,7
|
7,68926554
|
1966
|
87,5
|
18,2
|
4,80769231
|
1967
|
86,6
|
18,8
|
4,60638298
|
1968
|
68,5
|
19,4
|
3,53092784
|
1969
|
68,0
|
20,0
|
3,4
|
1970
|
73,1
|
20,6
|
3,54854369
|
1971
|
81,6
|
21,2
|
3,8490566
|
1972
|
99,6
|
21,9
|
4,54794521
|
1973
|
117,1
|
22,5
|
5,20444444
|
1974
|
157,6
|
23,3
|
6,7639485
|
1975
|
157,7
|
24,0
|
6,57083333
|
1976
|
150,7
|
24,7
|
6,10121457
|
1977
|
176,5
|
25,6
|
6,89453125
|
1978
|
207,8
|
26,4
|
7,87121212
|
1979
|
293,2
|
27,2
|
10,7794118
|
1980
|
335,9
|
28,1
|
11,9537367
|
1981
|
285,4
|
28,9
|
9,87543253
|
1982
|
262,0
|
29,8
|
8,79194631
|
1983
|
212,0
|
30,6
|
6,92810458
|
1984
|
241,4
|
31,5
|
7,66349206
|
1985
|
213,0
|
32,4
|
6,57407407
|
1986
|
322,2
|
33,4
|
9,64670659
|
1987
|
359,7
|
34,4
|
10,4563953
|
1988
|
426,6
|
35,5
|
12,0169014
|
1989
|
462,5
|
36,7
|
12,6021798
|
1990
|
715,3
|
37,9
|
18,8733509
|
1991
|
615,8
|
39,4
|
15,6294416
|
1992
|
171,3
|
40,9
|
4,18826406
|
1993
|
105,9
|
42,5
|
2,49176471
|
1994
|
113,9
|
44,0
|
2,58863636
|
1995
|
136,8
|
45,3
|
3,01986755
|
1996
|
120,9
|
46,5
|
2,6
|
1997
|
114,8
|
47,5
|
2,41684211
|
1998
|
90,1
|
48,5
|
1,85773196
|
1999
|
94,8
|
49,5
|
1,91515152
|
2000
|
109,8
|
50,7
|
2,16568047
|
2001
|
147,4
|
52,0
|
2,83461538
|
2002
|
363,1
|
53,5
|
6,78691589
|
2003
|
5157,7
|
55,2
|
93,4365942
|
2004
|
1209,5
|
56,9
|
21,2565905
|
2005
|
1021,9
|
58,7
|
17,4088586
|
2006
|
1518,4
|
60,6
|
25,0561056
|
2007
|
802,2
|
62,4
|
12,8557692
|
2008
|
1055,2
|
63,2
|
16,6962025
|
2009
|
1585,1
|
65,1
|
24,3486943
|
2010
|
1494,8
|
67,4
|
22,1780415
|
Source : Rapport Banque mondiale, 2010
Cette illustration montre que l'APD n'est pas fonction de la
population. Avec une croissance quasi linéaire de cette dernière,
la répartition par habitant de l'aide suit la même tendance que
celle de l'APD.
IV. Répartition de
l'Aide en fonction de sa nature
L'APD transférées en RDC durant ces 50
dernières années n'est pas toujours de même nature. Le
tableau suivant montre la répartition de l'aide en fonction de sa
nature.
Tableau 1.8 : Répartition de l'APD en
fonction de sa nature
Année
|
APD versées en millions $US
|
Prêt en millions $US
|
Dons en millions de $US
|
1960
|
71,2
|
56,96
|
14,24
|
1961
|
60,2
|
48,16
|
12,04
|
1962
|
114,3
|
91,44
|
22,86
|
1963
|
104,4
|
83,52
|
20,88
|
1964
|
107,3
|
85,84
|
21,46
|
1965
|
136,1
|
108,88
|
27,22
|
1966
|
87,5
|
70
|
17,5
|
1967
|
86,6
|
69,28
|
17,32
|
1968
|
68,5
|
54,8
|
13,7
|
1969
|
68,0
|
54,4
|
13,6
|
1970
|
73,1
|
58,48
|
14,62
|
1971
|
81,6
|
65,28
|
16,32
|
1972
|
99,6
|
79,68
|
19,92
|
1973
|
117,1
|
93,68
|
23,42
|
1974
|
157,6
|
126,08
|
31,52
|
1975
|
157,7
|
126,16
|
31,54
|
1976
|
150,7
|
120,56
|
30,14
|
1977
|
176,5
|
141,2
|
35,3
|
1978
|
207,8
|
166,24
|
41,56
|
1979
|
293,2
|
234,56
|
58,64
|
1980
|
335,9
|
268,72
|
67,18
|
1981
|
285,4
|
228,32
|
57,08
|
1982
|
262,0
|
209,6
|
52,4
|
1983
|
212,0
|
169,6
|
42,4
|
1984
|
241,4
|
193,12
|
48,28
|
1985
|
213,0
|
170,4
|
42,6
|
1986
|
322,2
|
257,76
|
64,44
|
1987
|
359,7
|
287,76
|
71,94
|
1988
|
426,6
|
341,28
|
85,32
|
1989
|
462,5
|
370
|
92,5
|
1990
|
715,3
|
572,24
|
143,06
|
1991
|
615,8
|
492,64
|
123,16
|
1992
|
171,3
|
137,04
|
34,26
|
1993
|
105,9
|
84,72
|
21,18
|
1994
|
113,9
|
91,12
|
22,78
|
1995
|
136,8
|
109,44
|
27,36
|
1996
|
120,9
|
96,72
|
24,18
|
1997
|
114,8
|
91,84
|
22,96
|
1998
|
90,1
|
72,08
|
18,02
|
1999
|
94,8
|
75,84
|
18,96
|
2000
|
109,8
|
87,84
|
21,96
|
2001
|
147,4
|
117,92
|
29,48
|
2002
|
363,1
|
290,48
|
72,62
|
2003
|
5157,7
|
4126,16
|
1031,54
|
2004
|
1209,5
|
967,6
|
241,9
|
2005
|
1021,9
|
817,52
|
204,38
|
2006
|
1518,4
|
1214,72
|
303,68
|
2007
|
802,2
|
641,76
|
160,44
|
2008
|
1055,2
|
844,16
|
211,04
|
2009
|
1585,1
|
1268,08
|
317,02
|
2010
|
1494,8
|
1195,84
|
298,96
|
Total
|
22284,4
|
17827,52
|
4456,88
|
Source : Banque mondiale téléchargeable
sur
www.worldbank.org
Il ressort dans l'analyse de ce tableau que les prêts
représentent 17.827,52 millions de Dollars courants dans une enveloppe
globale de 22.284,4 millions de dollars courants de l'APD soit 80% de l'APD. Le
don quant à lui, il s'élève à 4.456,88 millions de
dollars courants soit 20% de l'APD.
Graphique 1.8 : Répartition de l'aide
en fonction de sa nature
Il ressort dans la lecture de ce graphique que 80% de l'APD
transférées en République Démocratique du Congo ne
sont constitués que des prêts à long, moyen et à
court terme et 20% seulement de l'APD sont transférées comme des
dons.
V. Destination finale de
l'aide
La section précédente vient souligner que l'APD
transférée en RDC est essentiellement constituée des dons
(20%) et des prêts (80%). La présente section indique alors la
destination finale (la consommation) de l'APD ainsi transférée au
sein des structures sociales et économiques de la République
Démocratique du Congo.
Tableau 1.9 : Destination finale de l'APD en
millions de $US
Année
|
APD
|
Infrastructures et services sociaux de base
|
Production
|
Infrastructures économiques
|
Autres
|
1960
|
71,2
|
64,792
|
1,424
|
0,712
|
4,272
|
1961
|
60,2
|
54,782
|
1,204
|
0,602
|
3,612
|
1962
|
114,3
|
104,013
|
2,286
|
1,143
|
6,858
|
1963
|
104,4
|
95,004
|
2,088
|
1,044
|
6,264
|
1964
|
107,3
|
97,643
|
2,146
|
1,073
|
6,438
|
1965
|
136,1
|
123,851
|
2,722
|
1,361
|
8,166
|
1966
|
87,5
|
79,625
|
1,75
|
0,875
|
5,25
|
1967
|
86,6
|
78,806
|
1,732
|
0,866
|
5,196
|
1968
|
68,5
|
62,335
|
1,37
|
0,685
|
4,11
|
1969
|
68,0
|
61,88
|
1,36
|
0,68
|
4,08
|
1970
|
73,1
|
66,521
|
1,462
|
0,731
|
4,386
|
1971
|
81,6
|
74,256
|
1,632
|
0,816
|
4,896
|
1972
|
99,6
|
90,636
|
1,992
|
0,996
|
5,976
|
1973
|
117,1
|
106,561
|
2,342
|
1,171
|
7,026
|
1974
|
157,6
|
143,416
|
3,152
|
1,576
|
9,456
|
1975
|
157,7
|
143,507
|
3,154
|
1,577
|
9,462
|
1976
|
150,7
|
137,137
|
3,014
|
1,507
|
9,042
|
1977
|
176,5
|
160,615
|
3,53
|
1,765
|
10,59
|
1978
|
207,8
|
189,098
|
4,156
|
2,078
|
12,468
|
1979
|
293,2
|
266,812
|
5,864
|
2,932
|
17,592
|
1980
|
335,9
|
305,669
|
6,718
|
3,359
|
20,154
|
1981
|
285,4
|
259,714
|
5,708
|
2,854
|
17,124
|
1982
|
262,0
|
238,42
|
5,24
|
2,62
|
15,72
|
1983
|
212,0
|
192,92
|
4,24
|
2,12
|
12,72
|
1984
|
241,4
|
219,674
|
4,828
|
2,414
|
14,484
|
1985
|
213,0
|
193,83
|
4,26
|
2,13
|
12,78
|
1986
|
322,2
|
293,202
|
6,444
|
3,222
|
19,332
|
1987
|
359,7
|
327,327
|
7,194
|
3,597
|
21,582
|
1988
|
426,6
|
388,206
|
8,532
|
4,266
|
25,596
|
1989
|
462,5
|
420,875
|
9,25
|
4,625
|
27,75
|
1990
|
715,3
|
650,923
|
14,306
|
7,153
|
42,918
|
1991
|
615,8
|
560,378
|
12,316
|
6,158
|
36,948
|
1992
|
171,3
|
155,883
|
3,426
|
1,713
|
10,278
|
1993
|
105,9
|
96,369
|
2,118
|
1,059
|
6,354
|
1994
|
113,9
|
103,649
|
2,278
|
1,139
|
6,834
|
1995
|
136,8
|
124,488
|
2,736
|
1,368
|
8,208
|
1996
|
120,9
|
110,019
|
2,418
|
1,209
|
7,254
|
1997
|
114,8
|
104,468
|
2,296
|
1,148
|
6,888
|
1998
|
90,1
|
81,991
|
1,802
|
0,901
|
5,406
|
1999
|
94,8
|
86,268
|
1,896
|
0,948
|
5,688
|
2000
|
109,8
|
99,918
|
2,196
|
1,098
|
6,588
|
2001
|
147,4
|
134,134
|
2,948
|
1,474
|
8,844
|
2002
|
363,1
|
330,421
|
7,262
|
3,631
|
21,786
|
2003
|
5157,7
|
4693,507
|
103,154
|
51,577
|
309,462
|
2004
|
1209,5
|
1100,645
|
24,19
|
12,095
|
72,57
|
2005
|
1021,9
|
929,929
|
20,438
|
10,219
|
61,314
|
2006
|
1518,4
|
1381,744
|
30,368
|
15,184
|
91,104
|
2007
|
802,2
|
730,002
|
16,044
|
8,022
|
48,132
|
2008
|
1055,2
|
960,232
|
21,104
|
10,552
|
63,312
|
2009
|
1585,1
|
1442,441
|
31,702
|
15,851
|
95,106
|
2010
|
1494,8
|
1360,268
|
29,896
|
14,948
|
89,688
|
Total
|
22284,4
|
20278,8
|
445,688
|
222,844
|
1337,064
|
Source : Rapport Banque mondiale
téléchargeable sur
www.worldbank.org
Il se dégage dans la lecture de ce tableau que l'APD
est destinée principalement à financer les infrastructures de
base et services sociaux avec 20.278,8 millions soit 90% de l'ensemble de
l'aide publique ; 445,688 millions sont destinés à la
production soit 2% de l'enveloppe globale de l'APD ; 222,844 millions
sont consommés dans les infrastructures économiques soit 1% de
l'ensemble de l'APD et enfin, les autres consommations de l'APD notamment la
réforme des institutions publiques et privées consomment 1337,064
millions de dollars courants soit 6% de l'ensemble de l'APD.
Graphique 1.9 : Destination finale de
l'APD
La figure suivante décrit la répartition de
l'APD dans ses différentes consommations finales. Les ressources
extérieures sont consommées en grande partie dans les
infrastructures et services sociaux de base, dans les réformes des
institutions, dans la production et dans les infrastructures
économiques.
VI. La structure du
financement de l'APD en RDC
A. Multilatéralisme/ bilatéralisme
L'APD versées à la RDC est en grande partie
multilatérale90(*)
du fait notamment des accords que le pays signe avec les institutions
internationales. Parmi les principaux bailleurs multilatéraux de la RDC,
nous citons :
1. La banque mondiale (BM) : La Banque mondiale
constitue l'un des principaux donateurs de la RDC. Son assistance tient compte
notamment des objectifs décrits dans le DSCRP et soutient les
infrastructures sociales :
2. Le Fonds Monétaire International
(FMI) : Le FMI fournit une assistance financière en RDC,
notamment au titre de la Facilité pour la réduction de la
pauvreté et pour la croissance (FRPC) dans le cadre du DSCRP.
3. La Banque Africaine de Développement
(BAD) : La BAD intervient dans les infrastructures de base et appui
les secteurs productifs, ainsi que le renforcement des capacités
humaines et institutionnelles.
4. Union Européenne (UE) : La
coopération de l'UE en RDC se concentre sur les domaines d'intervention
suivants : amélioration du climat des affaires ; facilitation
du commerce et réforme douanière, politique commerciales et
infrastructures d'amélioration des qualités des produits, des
services d'appui aux entreprises.
5. Les partenaires bilatéraux91(*) : Il s'agit de
nombreux pays qui fournissent de l'aide à la RDC. Le rapport de la
Banque Centrale de 2012 énumère les pays suivants : Italie,
Allemagne, France, Suède, Canada, Finlande, Afrique du Sud, Chine,
Japon, Inde, Etats Unis, ...
Chapitre
Cinquième : ANALYSE CRITIQUE DU MODELE ECONOMETRIQUE SUR L'IMPACT
DE L'APD EN RDC
Après avoir analysé les problèmes de ce
travail dans l'introduction, appréhendé les concepts de base dans
les chapitres I, II et III, présenté la tendance
générale de l'APD en RDC dans le chapitre IV. Le présent
et le dernier chapitre présente avant tout le modèle
économétrique sur l'impact de l'APD en RDC tel que
développé par la Banque Mondiale et enfin, le confronte à
la réalité sous forme d'une analyse critique.
Section I : Présentation du modèle
économétrique sur l'impact de l'APD en République
Démocratique du Congo
I.1. Les données
à estimer
Rappelons avant tout encore que les données
quantitatives qui sont utilisées pour la construction de ce
modèle sont tirées du rapport de la Banque Mondiale de
l'année 2010. L'objectif principal est de confronter la
réalité telle que véhiculée par les institutions
internationales à la réalité sur terrain.
Les données à estimer sont constituées de
l'APD transférées vers la RDC depuis 1960 à 2010 d'une
part et d'autre part le PIB exprimant le taux de croissance de
l'économie congolaise depuis son indépendance jusqu'en 2010. Pour
faciliter le traitement, il sera procédé à la
transformation de ces données en valeur logarithmique.
Tableau 2.1 : Les données en valeur
logarithmique
Année
|
APD versées en millions de $US courants
|
LogAPD
|
PIB en millions de $ courants
|
LogPIB
|
1960
|
71,2
|
1,85247999
|
3427,3
|
3,53495212
|
1961
|
60,2
|
1,77959649
|
3132,2
|
3,49584949
|
1962
|
114,3
|
2,05804623
|
3721,6
|
3,57072969
|
1963
|
104,4
|
2,0187005
|
6143,6
|
3,78842293
|
1964
|
107,3
|
2,03059972
|
2882,2
|
3,45972411
|
1965
|
136,1
|
2,13385813
|
4043,9
|
3,60680041
|
1966
|
87,5
|
1,94200805
|
4532,7
|
3,65635698
|
1967
|
86,6
|
1,93751789
|
3384,1
|
3,52944319
|
1968
|
68,5
|
1,83569057
|
3909,8
|
3,59215454
|
1969
|
68,0
|
1,83250891
|
5032,4
|
3,70177515
|
1970
|
73,1
|
1,86391738
|
4877,7
|
3,68821509
|
1971
|
81,6
|
1,91169016
|
5594,8
|
3,74778457
|
1972
|
99,6
|
1,99825934
|
6173,7
|
3,79054552
|
1973
|
117,1
|
2,0685569
|
7870,2
|
3,89598577
|
1974
|
157,6
|
2,19755621
|
9597,0
|
3,98213549
|
1975
|
157,7
|
2,19783169
|
10237,3
|
4,01018543
|
1976
|
150,7
|
2,17811325
|
9648,6
|
3,9844643
|
1977
|
176,5
|
2,24674471
|
12344,4
|
4,09146999
|
1978
|
207,8
|
2,31764554
|
15372,6
|
4,18674733
|
1979
|
293,2
|
2,46716397
|
15068,4
|
4,17806714
|
1980
|
335,9
|
2,52621
|
14394,9
|
4,15820865
|
1981
|
285,4
|
2,45545397
|
12537,8
|
4,09822134
|
1982
|
262,0
|
2,41830129
|
13651,7
|
4,13518674
|
1983
|
212,0
|
2,32633586
|
11006,7
|
4,04165713
|
1984
|
241,4
|
2,38273727
|
7857,7
|
3,89529544
|
1985
|
213,0
|
2,3283796
|
7195,0
|
3,8570308
|
1986
|
322,2
|
2,50812554
|
8095,4
|
3,90823831
|
1987
|
359,7
|
2,55594044
|
7661,6
|
3,88431947
|
1988
|
426,6
|
2,63002085
|
8861,3
|
3,94749744
|
1989
|
462,5
|
2,66511174
|
9021,9
|
3,95529801
|
1990
|
715,3
|
2,85448823
|
9349,8
|
3,97080232
|
1991
|
615,8
|
2,78943968
|
9088,0
|
3,95846832
|
1992
|
171,3
|
2,23375736
|
8206,2
|
3,9141421
|
1993
|
105,9
|
2,02489596
|
10707,8
|
4,02970025
|
1994
|
113,9
|
2,05652372
|
5820,4
|
3,76495283
|
1995
|
136,8
|
2,1360861
|
5643,4
|
3,75154083
|
1996
|
120,9
|
2,0824263
|
5771,5
|
3,7612887
|
1997
|
114,8
|
2,05994189
|
6090,8
|
3,78467434
|
1998
|
90,1
|
1,95472479
|
6217,8
|
3,79363675
|
1999
|
94,8
|
1,97680834
|
4711,3
|
3,67314076
|
2000
|
109,8
|
2,04060234
|
4305,8
|
3,63405385
|
2001
|
147,4
|
2,16849748
|
4691,8
|
3,67133949
|
2002
|
363,1
|
2,56002625
|
5547,7
|
3,74411297
|
2003
|
5157,7
|
3,71245608
|
5673,2
|
3,75382809
|
2004
|
1209,5
|
3,08260587
|
6570,0
|
3,81756537
|
2005
|
1021,9
|
3,0094084
|
7104,0
|
3,85150295
|
2006
|
1518,4
|
3,1813862
|
8544,5
|
3,93168665
|
2007
|
802,2
|
2,90428266
|
8955,3
|
3,95208014
|
2008
|
1055,2
|
3,02333478
|
9095,8
|
3,9588409
|
2009
|
1585,1
|
3,20005667
|
9593,4
|
3,98197255
|
2010
|
1494,8
|
3,17458309
|
9811,6
|
3,99173983
|
Source : Par nous-mêmes sur base des
données collectées
I.2. Formulation de l'Equation
La formulation de l'équation de cette étude
reste préalablement liée à l'identification de variable
dépendante et de variable indépendante. En effet, dans le cas
échéant, la variable dépendante (Y) est
représentée par le PIB et la variable indépendante (X) est
remplacée par l'APD. Ainsi donc, l'équation s'écrit comme
suit : Y(PIB) = aX(APD) + b + u.
Dans cette équation,
« a » désigné le
coefficient de l'APD, « b »
représente la constante qui remplace les autres variables dont on n'a
pas tenu compte et qui peuvent influencer la croissance économique et
ce, en vertu du raisonnement économique.
Concrètement, nous formulons notre équation de
la manière suivante : LogPIB = aLogAPD + b.
I.3. Traitement des
données et estimation des paramètres
Pour traiter les données, nous nous servons du
Programme MS Office Excel 2010. Ci-dessous le rapport du traitement des
données.
251658240
RAPPORT DÉTAILLÉ
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Statistiques de la
régression
|
|
|
|
|
|
Coefficient de détermination multiple
|
0,999698468
|
|
|
|
|
|
Coefficient de détermination R^2
|
0,999397027
|
|
|
|
|
|
Coefficient de détermination R^2
|
0,999384968
|
|
|
|
|
|
Erreur-type
|
0,661081293
|
|
|
|
|
|
Observations
|
51
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANALYSE DE VARIANCE
|
|
|
|
|
|
|
|
Degré de liberté
|
Somme des carrés
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Valeur critique de F
|
|
Régression
|
1
|
36217,64117
|
36217,64117
|
82872,49728
|
3,61285E-82
|
|
Résidus
|
50
|
21,85142379
|
0,437028476
|
|
|
|
Total
|
51
|
36239,49259
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficients
|
Erreur-type
|
Statistique t
|
Probabilité
|
Limite inférieure pour seuil de confiance =
95%
|
Limite supérieure pour seuil de confiance =
95%
|
Constante
|
0,004824134
|
0,095339896
|
0,050599317
|
0,959846409
|
-0,18667168
|
0,196319947
|
LogAPD
|
1,634298615
|
0,005677095
|
287,8758366
|
0,6128582
|
1,622895833
|
1,645701396
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Après ce traitement, notre équation
s'écrit de la manière ci-après :
LogPIB = 1,63LogAPD + 0, 0048.
I.4. Tests statistiques et
relation théorique entre variable dépendante et
indépendante
Pour vérifier la validité du modèle et
l'impact de variable indépendante sur la variable dépendante et
afin d'éviter toute conclusion arbitraire, il est impérieux de
procéder à la vérification d'un certain nombre de tests
statistiques notamment le test de Fisher Snédecor et le test T -
Student.
a) Test global du modèle
Ce test est utilisé pour vérifier la
validité du modèle. Il s'appelle aussi test de Fisher
Snédecor ; nous nous servons des postulats suivants :
- H0 : R² = 0
- H1 : R² ? 0
Règle de décision : Rejet H0 si
Fcal et supérieur à Fth. Ainsi donc, les
résultats suivants ont été trouvés :
|
Valeurs
|
F calculé
|
82872,49728
|
F théorique
|
2,16495108
|
Source : rapport régression
Il s'observe que le F calculé est largement
supérieur au F théorique. Comme Fcal > Fth ; Nous
rejetons H0 au seuil de 5%. Nous concluons que le modèle est valide et
que l'APD influence positivement et globalement le PIB.
b) Tests individuels du modèle
Ce test est utilisé ici pour vérifier l'impact
de variable indépendante sur la variable dépendante. Il s'agit
principalement du test T - Student.
1. Test de l'impact de l'APD sur le
PIB
Nous nous servons des hypothèses suivantes :
- H0 : a1 = 0
- H1 : a1 ? 0
Règles de décision : Rejeter H0 si T
calculé est supérieur au T théorique. Ainsi donc, les
résultats suivants ont été trouvés :
|
Valeurs
|
T calculé
|
287,8758366
|
T théorique
|
0,67963535
|
Source : rapport régression
Comme le Tcal est supérieur au Tth. Nous rejetons H0 au
seuil de 5% et nous concluons que l'APD a un impact significatif et positif sur
l'économie de la RDC.
2. Test de l'impact de termes indépendants
sur le PIB
Nous nous servons des hypothèses suivantes :
- H0 : b = 0
- H1 : b ? 0
Règles de décision : Rejeter H0 si T
calculé est supérieur au T théorique. Ainsi donc, les
résultats suivants ont été trouvés :
|
Valeurs
|
T calculé
|
287,8758366
|
T théorique
|
0,67963535
|
Source : rapport régression
Comme le Tcal est supérieur au Tth. Nous rejetons H0 au
seuil de 5% et nous concluons que les autres variables ont aussi un impact
significatif et positif sur l'économie de la RDC.
I.5. Commentaire
général sur le modèle
Après avoir présenté le modèle
ainsi construit et le testé, il nous revient de porter un regard
général sur son interprétation théorique.
En effet, le résulte de ce modèle montre que
l'APD constituant notamment des prêts et des dons impacte positivement
sur l'économie nationale de la République Démocratique du
Congo. Autrement dit, plus l'APD augmente, plus le niveau de notre
économie nationale augmente aussi. Concrètement, 1 dollar
américain courant de l'aide injectée dans notre pays augmente
notre PIB de 1,6348$. De l'autre coté, les autres variables influent
aussi positivement sur notre économie nationale.
Cependant, le résultat de ce modèle construit
sur base des données de la Banque Mondiale suscite multiples
préoccupations, à savoir : Ets-il vrai que ce
résultat renseigne réellement sur la situation de l'aide en
RDC ? La corrélation positive dont ce modèle est abouti
traduit véritablement la réalité sur le
terrain ? Il y a-t-il une manipulation des chiffres ? Existe-t-il des
intérêts cachés dans le chef des institutions
internationales notamment la Banque Mondiale à véhiculer un
résultat positif de leurs actions ? Les institutions
internationales craignent - elles un résultat contradictoire à
leurs actions ?
Voilà toutes les interrogations qui méritent
d'être posées et qui constitue l'essence de la section
suivante.
Section II : Analyse Critique du modèle
économétrique sur l'impact de l'APD en RDC
Une fois le modèle économétrique
construit, il est important d'analyser de façon critique les principaux
résultats obtenus dans celui-ci. En effet, rappelons que le
modèle construit indique que l'aide internationale a un impact positif
sur l'économie nationale de la RDC. Autrement dit, plus l'aide
internationale augmente, plus la richesse nationale de la RDC augmente
aussi.
Cependant, il est nécessaire d'analyser minutieusement
ce résultat en le confrontant à leur réalité sur
le terrain.
II.1. Critique sur le chiffre du volume de l'APD
Avant de critiquer les conclusions du modèle, portant
tout d'abord un regard systématique sur le chiffre du volume de l'APD.
En effet, le volume de l'aide internationale (prêts et dons confondus)
présenté par les institutions internationales notamment la Banque
Mondiale dans le cadre de cette étude ne reflète pas la
réalité du volume de l'aide internationale fourni par le
Gouvernement Congolais, à travers l'autorité monétaire,
qui est la Banque Centrale du Congo.
Ainsi donc, nous pouvons lire dans le rapport de la Banque
Centrale du Congo publiée en 2010 que le volume de la dette de la RDC
est passé de 12.467,7 millions de Dollars en 2009 à près
3.164,5 millions de Dollars en 2010 après l'allégement de la
dette à travers l'IPPTE.
II.2. Critique sur le modèle lui-même
A coté de la critique sur le volume de l'APD, on peut
également analyser le modèle de la Banque Mondiale lui-même
en ressortissant les éléments suivants :
1. La corrélation positive de l'APD sur la croissance
économique de la RDC se vérifie dans une probabilité de
près de 61% dans l'intervalle de 1,62 à 1,64.
Dépassé cet intervalle, la corrélation cesse d'être
positive et devient nulle ou négative dans le cas
échéant.
2. Le modèle ne tient pas compte de service de la
dette, qui pourtant renseigne sur la partie des prêts qui sont
déjà remboursés et ne constituent plus la charge au pays
et la partie qui reste à remboursé ainsi qu'éventuellement
les arriérés de remboursement.
II.3. Critique sur les conclusions du modèle
Au delà du volume, du modèle, les
résultats ou bien les conclusions du modèle peuvent être
également analysé systématiquement. En effet, pour rappel,
le modèle fait mention d'une corrélation positive entre l'APD et
la richesse de la nation Congolaise.
Par contre, fort est de constater que la seule rubrique de
l'APD, à savoir les prêts a représenté avant
l'allégement un volume de près de 13 milliards de dollars
Américains. Si nous calculons l'indice de l'endettement ou le ratio
Dette sur le PIB, on se rend compte que les prêts représentent
près 111% de notre richesse nationale si pas le plus92(*).
Ainsi, étant donné que toute dette (prêt)
pour qu'il soit rentable et bénéfique à l'emprunteur, doit
être égale ou inférieur au seuil jugé raisonnable.
Dépassé ce seuil, les prêts cessent d'être
bénéfique et deviennent plutôt une entrave au
développement et un instrument de paupérisation de la population.
Dans ces conditions, les prêts octroyés à la RDC,
environnant le maximum de sa richesse nationale n'est qu'un véritable
instrument de la paupérisation de la paupérisation congolaise.
II.4. Critiques sur les recommandations du
modèle
Etant donné que la principale conclusion du
modèle est celle soutenant la corrélation positive entre l'APD et
la croissance de l'économie Congolaise, il est logique que les Bailleurs
de fonds, notamment la Banque Mondiale plaide pour une augmentation du volume
de l'APD car, cette dernière améliore la croissance
économique.
Cependant, la critique sur les conclusions du modèle ci
haut indique que l'APD est un instrument de paupérisation de la
population congolaise, qui, longtemps, est restée frappée par
toutes les affres de la guerre. Ainsi donc, augmenter le volume de l'APD
implique augmenter le volume de prêts et par conséquent renforcer
la capacité de l'instrument de paupérisation à
détruire davantage l'économie de la RDC.
En sommes, le modèle
économétrique construit sur base des données de la Banque
Mondiale reste d'une part le miroir des activités des institutions
internationales ne reflétant pas la réalité vécue
dans la République Démocratique du Congo.
Conclusion
La problématique de l'aide publique au
développement demeure présente actuellement dans beaucoup de
travaux à travers la planète. Le présent travail que nous
sommes entrain de clore s'est proposé d'analyser l'impact de l'APD sur
la croissance économique de la République Démocratique du
Congo durant ces 50 dernières années. Ainsi, pour atteindre ce
noble objectif, les questions d'orientation suivantes ont été
abordées :
1. Quelle est la nature de l'aide transférée en
République Démocratique du Congo ?
2. Quelles sont les destinations de l'aide
transférée en République Démocratique du
Congo ?
3. Quelles sont les structures de financement de l'aide
publique au développement en République Démocratique du
Congo ?
4. Le modèle économétrique sur l'impact
de l'Aide publique au Développement tel que construit sur base des
données des institutions internationales (BM) reflète-t-il sa
véritable efficacité en RDC ?
Eu égard aux préoccupations soulevées ci
haut, nous avions émis les hypothèses suivantes :
1. Nous supposons que la nature de l'aide publique au
développement transférée vers la RDC serait notamment les
dons et les prêts ;
2. Nous pensons ensuite que cette aide serait destinée
à financer les infrastructures et services sociaux de base, à
financer la production et les infrastructures économiques ;
3. Nous estimons encore que les structures ou les canaux de
distribution des ressources financières en République
Démocratique du Congo seraient les partenaires multilatéraux et
bilatéraux ;
4. Nous estimons que le modèle
économétrique sur l'impact de l'APD construit sur base des
données des institutions internationales notamment la Banque Mondiale ne
refléterait pas l'image réelle de l'apport de l'APD sur la
croissance économique
Par ailleurs, ces hypothèses ont débouché
sur les objectifs spécifiques suivants :
1. Déterminer la nature de l'aide publique au
développement transférée en République
Démocratique du Congo ;
2. Analyser la destination finale des APD en République
Démocratique du Congo ;
3. Dégager les canaux de distribution ou les structures
de financement des dites aides ;
4. Analyse de façon critique le modèle
économétrique construit sur base des données de la
BM ;
5. Proposer des pistes de solution éventuelle.
Cependant, le choix porté sur ce thème n'a pas
été un fait de hasard. Il a bien sûr été
motivé par plusieurs raisons notamment des raisons personnelles,
scientifiques et sociales.
Quant à l'intérêt de ce travail,
soulignons qu'au sujet de l'aide publique au développement (APD),
plusieurs études ont certes fait le tour de la question. Ces
études, pour ce qui concerne la RDC se sont le plus souvent appesanties
à établir le lien entre l'APD et la pauvreté. Il faut
noter que la croissance économique qui garantit la réduction de
la pauvreté est celle qui est accompagnée d'une politique de
redistribution de revenus. Au-delà cet aspect, une autre étude
n'est jamais de trop, pour plusieurs raisons. Tout d'abord le relèvement
de la croissance économique est actuellement au centre de toute
politique économique, vue son ampleur. Ensuite, cette étude par
sa démarche quantitative (analyse économétrique) vient
contribuer à enrichir et actualiser la littérature sur
l'éventuel rôle que l'APD pourrait jouer dans
l'amélioration de la croissance économique.
Par ailleurs, pour vérifier nos hypothèses et
atteindre ainsi nos objectifs. Il était non seulement impérieux
mais aussi et surtout capital de suivre une démarche
méthodologique qui s'est basée essentiellement sur une recherche
documentaire. Pour ce faire, il a été collecté des
données secondaires émanant d'institutions nationales et
internationales sur l'aide publique au développement et aussi sur la
croissance économique en RDC. Nous nous servi ici du rapport de la
Banque Mondiale, de l'année 2010.
Pour être conçu et précis et se trouvant
dans l'impossibilité d'effectuer notre recherche depuis le début
de temps jusqu'à jours et dans tous les coins de la planète, nous
avons délimité notre étude sur le plan spatial en
République Démocratique du Congo et sur le plan temporel, entre
1960, année de l'indépendance du pays et 2010, année du
cinquantenaire de la RDC.
Enfin, hormis cette introduction générale et une
conclusion générale à la fin de ce travail, la
présente étude sera subdivisée en deux grandes parties. La
première portant sur les considérations générales
sera quant à elle subdivisée en 3 chapitres. Le premier chapitre
traitera des fondements théoriques sur l'APD, le deuxième
chapitre sera axé sur les fondements théoriques de la croissance
économique et le troisième chapitre abordera les questions
relatives à la méthodologie du travail et à la
présentation du milieu d'étude.
Quant à la deuxième partie portant sur l'aide
publique au développement et la croissance économique, elle sera
décomposée en deux chapitres. Le premier chapitre portera sur un
aperçu général de l'APD en RDC et le dernier a
porté sur l'analyse critique du modèle
économétrique sur l'APD en RDC.
En effet, le modèle économétrique
construit sur base des données de la BM indique que l'APD constituant
notamment des prêts et des dons agit positivement sur l'économie
nationale de la République Démocratique du Congo. Autrement dit,
plus l'APD augmente, plus le niveau de notre économie nationale augmente
aussi. Concrètement, 1 dollar américain courant de l'aide
injectée dans notre pays augmente notre PIB de 1,6348$. De l'autre
coté, influent aussi positivement sur notre économie
nationale.
Cependant, en analysant minutieusement ces conclusions, il
ressort du constat que le volume de l'APD transférée en RDC tel
que présenté par la Banque Mondiale ne correspond pas à la
réalité sur terrain présentée par le gouvernement
à travers l'autorité monétaire, la BCC ; aussi, les
prêts octroyés à la RDC représentent les 100% de la
richesse nationale et par conséquent ne sert pas à relever le
niveau de vie de la population mais plutôt à paupériser
davantage cette dernière.
Au regard de ces résultats, nous formulons les
suggestions suivantes :
a) Au gouvernement :
- De procéder à des réformes politiques,
économiques et institutionnelles, préalables à
l'efficacité des aides internationales ;
- D'affecter véritablement l'aide publique au
développement au secteur porteur de croissance tel que
l'agriculture ;
- De renforcer les mécanismes internes de suivi et de
contrôle des différentes ressources reçues de
l'extérieur ;
b) Aux Bailleurs de fonds (donateurs) :
- De repenser la nouvelle orientation de l'octroi de l'APD en
RDC ;
- De définir les nouvelles priorités dans
l'octroi de l'aide publique au développement ;
- De renforcer les mécanismes de suivi et de
contrôle des aides octroyées à la RDC afin que ces
dernières servent réellement aux fins utiles.
Bibliographie
I. Ouvrages
1. BERG ELLIOT et Al (1997), L'aide
publique au développement du secteur privé au
Sénégal considérations stratégiques, document
préparé par l'USAID, juin 1997
2. BURNSIDE and DOLLAR (1996), Aid,
Policies and Growth, Policy Research Department, World Bank.
3. JACKY Amprou et LISA Chauvet (2004), Efficacité
et allocation de l'aide : revue des débats, Agence
Française de Développement, Paris.
4. Joseph SCHUMPETER, (1939), Theoretical, Historical and
Statistical Analysis of capitalism process, éd. Porcupine Press.
5. NDAYWEL È NZIEM, Histoire générale
du Congo, PUF, Paris, 1998.
6. Robert SOLOW, (1988), Dans les problématiques
de la croissance économique, éd. Economica, Paris.
7. Sanjeev GUPTA, Robert POWELL et Yongzheng YANG, (2006),
Les défis macroéconomiques de l'expansion de l'aide en Afrique,
Repères à l'intention des praticiens, Fonds Monétaire
International, Washington.
8. SVENSSON, BURNSIDE et DOLLAR, KAUFMANN (2002), L'aide
au développement : une politique publique au coeur du
développement durable et de la gouvernance de la mondialisation,
Revue d'Economie Financière, Paris, n°661.
9. WILLAMSON J. et al. (1994), The Political Economy of
Policy Reform, Institute for International Economics, Washington D.C.
II. Articles de revue
1. AFROBAROMETER, (2002), Afro-barometer Briefing Paper
n°1, «Key findings about public opinion in Africa», (www;
afrobarometer.org).
2. AMPROU J. et E. DURET et al. (2000),
«Réformes, Groupes d'Intérêt et Dépendance
à l'Aide: Théorie et Estimation Econométrique»,
in Survivre grâce à l'Aide, Réussir malgré
l'Aide, Cahier des Sciences Humaines No.13, Autre part, IRD.
3. AZAM J.P., J.C. BERTHELEMY et S. CALIPEL, (1996),
« Croissance et démocratie », Revue Economique,
vol. 3, n°47, pp. 819-829.
4. BAUER P. (1987), «Creating the Third World:
Foreign Aid and its Offspring», Journal of Economic Growth,
Vol.2, N°4
5. BERTHELEMY J.C., (1995), Quel avenir pour
l'économie africaine, Centre de Développement,
Tunis.
6. BOONE P. (1996), «Politics and the Effectiveness
of Foreign Aid», European Economic Review 40.
7. BURNSIDE C. and D. DOLLAR, (2004), «Aid, Policies,
and Growth: Revisiting the Evidence, Policy Research Paper
N°3251, and World Bank.
8. BURNSIDE C.et D. DOLLAR, (2000),
«Aid, Policies and Growth », American Economic
Review, 90(4), 847-68.
9. DOMAR and HARROD, «Growht Model»,
In Brian Snowdon and Haward R. vane, An Encyclopedia of
Macroeconomics.
10. DOMAR, HARROD, (2004), «The Increasing
Selectivity of Foreign Aid, 1984-2002», Working Paper 3299,
The World Bank, Washington D.C.
11. EASTERLY W., R. LEVINE et D. ROODMAN (2003), «New
Data, New Doubts: Revisiting «Aid, Policies, and Growth »,
Center for Global Development, Working Paper 26
12. FEYZIOGLU T., V. SWAROOP et M. Zhu
(1998), «A Panel Data Analysis of the Fungibility of Foreign
Aid», World Bank Economic Review 12(1)
13. FRANCO-RODRIGUEZ S., O. MORRISSEY et M. MCGILLIVRAY
(1998), «Aid and the Public Sector in Pakistan: Evidence with
Endogenous Aid», World Development 26(7).
14. GOMANEET K., S. GIRMA, O. MORRISSEY (2003),
«Searching for Aid Thresholds Effects; Aid, Growth and the Welfare of
the Poor», Credit Working Paper, University of Nottingham
15. GUILLAUMONT P (1995), « Propositions pour un
Nouveau Type de Conditionnalité », CERDI Université
d'Auvergne, Direction Générale du Développement,
Bruxelles.
16. HADJIMICHAEL M.T., D. GHURA, M. MUHLEISEN, R. NORD et E.M.
UÇER (1995), » SubSaharan Africa: Growth, Savings, and
Investment, 1986-1993», Occasional Paper 118,
International Monetary Fund, Washington D.C.
17. HELLEINER P. (1975), «A Model of Public Fiscal
Behaviour in Developing Countries: Aid, Investment, and taxation»,
American Economic Review, 65-3.
18. KOMON, A., (2000), «Aid Fungibility in Assessing
Aid: Red Herring or True Concern? », Journal of International
Development, Washington.
19. KOSACK, S. (2003), «Effective Aid:
How Democracy Allows Development Aid to Improve the Quality of Life»,
World Development 31(1).
20. MALAM Maman NAFIOU, (2009), Impact de l'aide publique
au développement sur la croissance économique du Niger,
Revue africaine de l'Intégration.
21. MAROUANI M. (2003), Croissance Pro-pauvre au
Mali, disponible sur
www.gtz.de/de/dokumente
22. MCGILLIVRAY M. et O. MORRISSEY (2000), «Aid
Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or True Concern? »,
Journal of International Development 12.
23. MOSLEY, P; HUDSON, J; HORREL, S. (1987), Aid, the
public sector and the market in less developed countries, Economic
Journal, vol. 97, pp.616-646 Notes et Documents N°6, Paris, France.
24. NORO M., (1998), Economies Africaines : analyse
économique de l'Afrique subsaharienne, De Boeck, Bruxelles.
Problèmes Economique Revue n°119.
25. P. ROMER et R. BARRO, The origins of Endegenous
Growth», Journal of Economic, Perspectives, 1994.
26. RAVALLION M., S. CHEN et al. (1997), «What Can
New Survey Data Tell Us About Recent Changes in Distribution and Poverty?
», World Bank Economic, Review 11 (2).
27. RODRIK et BERG (1961), « International Aid for
Underdeveloped Countries», Review of Economics and Statistics
43(2).
III. TFC et Memoires
1. CAPO Amah Vinyo (2004), TOGO : Aide
extérieure, dette publique et croissance économique au TOGO,
Master 2, Université de Lomé
2. Fatou GUEYE, (2007), Efficacité de l'aide
publique au développement. Cas du Sénégal,
Mémoire d'études approfondies, Université Cheikh Anta
Diop, inédit.
3. Mahomed KOEBA (2011), Aide publique au
Développement et la lutte contre la pauvreté. Cas de la Cote
d'Ivoire, Master en Economie Publique, Université de Cocody -
Abidjan, Inédit.
4. MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO, (2009), L'Aide
publique au développement en République démocratique du
Congo, la spécificité aux Etats fragiles, Master 2 en
Gestion des projets de développement en Afrique, Université Paris
VI, Paris, inédit.
5. Oumar FAKABA SISSOKO, Analyse de la croissance
économique du Mali depuis l'indépendance, Université
Nanterre Paris X, Master II en Economie internationale, Politiques
macroéconomiques et conjonctures, 2008, inédit.
6. TOWOSHI LOKALO, (2010), La problématique de
l'aide financière internationale dans le développement des Etats
du tiers-monde. Cas de l'aide de la Belgique en RDC, Mémoire de fin
d'études, Université de Kinshasa, Inédit.
7. ZOUNGRANA SALIFOU (2007), L'agriculture de
contre-saison : une alternative pour la réduction de la pauvreté
des ménages ruraux au Burkina, Masteur2 en Macroéconomie,
Université de Faso, Inédit.
IV. Rapports et autres documents officiels
1. Assessing Aid, le rapport portant sur l'appropriation,
l'harmonisation, l'alignement, les résultats de l'APD ainsi que les
responsabilités des parties, Rapport publié en 2005.
2. http://faostat.fao.org/. (Indicateurs du
développement dans le monde, disponible sur,
http://web.worldbank.org/).
3. OCDE/CAD (2005): Déclaration de Paris sur
l'efficacité de l'aide au développement, Février
2005
4. OCEDE, Rapport principal : Table rase - et
après ?, Evaluation de l'allégement de la dette en
République Démocratique du Congo, 2012.
5. ODHD (2003), Décentralisation &
réduction de la pauvreté, Rapport National 2005 sur le
développement humain durable au Mali, Bamako.
(Téléchargeable sur
www.undp.org).
6. PNUD, Rapport annuel sur le développement
humain, téléchargeable sur le site du Pnud
www.unpd.com.
7. PNUD, Rapport sur le développement
humain 2010 : La vraie richesse des Nations,
téléchargeable sur le site
www.undp.org.
8. Rapport sur les ressources extérieures
mobilisées pour la mise en oeuvre des programmes de développement
en RDC (Exercice 2000 à 2001), Ministère des Affaires
étrangères et de la coopération internationale,
Comité de coordination des ressources extérieures, 2001.
9. Revue de la coopération entre le
Sénégal et la Banque Africaine de Développement en 2003
10. Statistiques UNCTAD, 2006.
V. Webographie
1.
www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2012-2-page-37.htm
2.
http://www.aae.wisc.edu/www/events/papers/rosenzweig.pdf.
3.
www.oecd.org/dataoecd/38/48/30751318.pdfv
4.
www.doingbusiness.org
Table des
matières
Epigraphe
.........................................................................................I
Dédicace
..........................................................................................II
Remerciements
.................................................................................III
Sigles et abréviations
..........................................................................IV
0. Introduction générale
1
Première partie : CONSIDERATIONS
GENERALES
16
Chapitre Un : FONDEMENTS THEORIQUES SUR L'AIDE
PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
17
I.1. Définitions et fondements
théoriques de l'APD
17
I.1.1. Définition et importance de
l'Aide au Développement
17
I.2. Evolution de la notion d'Aide Publique au
Développement
19
I.3. Critiques de quelques auteurs sur l'APD
22
I.4. Efficacité de l'Aide en termes de
réduction de la pauvreté
23
I.4.1. Aide et la géographie dans la
lutte contre la pauvreté
24
I.5. Efficacité de l'Aide en termes
de croissance économique
25
I.5.1. L'Analyse de Burnside et
Dollar
25
I.5.2. La sélectivité de
l'Aide
26
I.6. L'impact de l'Aide sur les réformes
politiques
28
I.6.1. Les
conditionnalités
29
I.7. Controverses sur l'efficacité de
l'aide
32
I.8. L'APD : Quelles orientations en faveur des PMA
?
32
I.9. Déclaration de Paris sur
l'efficacité de l'aide publique au développement
34
I.11. Formes d'aide publique au
développement
36
I.12. Les principaux pays donateurs de l'APD
38
I.12. Les canaux de distribution de l'APD
39
Chapitre Deux : FONDEMENTS THEORIQUES SUR LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
42
Section I : La croissance économique
42
I.1. Définition
42
I.2. La Mesure de la croissance
économique
44
I.3. Les limites du PIB
46
I.4. Les nouveaux indicateurs de mesure de la
croissance
49
I.4.1. Les indicateurs du PNUD et l'indice de
sécurité sociale
50
I.4.2. Le BIP 40, l'ISP et les Indicateurs
territoriaux
52
I.5. Jugement entre les indicateurs
55
Section II. Les théories de la croissance et
ses déterminants
56
II.1. L'innovation à l'origine de la
croissance économique : J. Schumpeter
56
II.2. Le modèle Harrod-Domar
58
II.3. Le modèle de Robert Solow
59
Section III. Les nouvelles théories de la
croissance et leur remise en cause
61
Section IV. Les déterminants de la
croissance
63
Chapitre Trois : PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
65
III.2. Géographie
67
III.3. Histoire
68
III.4. Économie
73
III.6. Éducation et
recherche
76
III.7. Démographie
77
Deuxième partie : AIDE PUBLIQUE AU
DEVELOPPEMENT ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC
78
Chapitre Quatre : PRESENTATION DES TENDANCES
DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT ET DU PIB EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO SUR LA PERIODE 1960 -2010 : DONNEES DE LA BANQUE MONDIALE
79
I. Les tendances périodiques de l'APD
79
I.1. La période 1960-1990
79
I.2. Le début des années 90
82
I.3. La période 2001-2010
84
II. Engagements et versements de l'Aide Publique au
Développement
86
III. Détermination de quelques indicateurs
de l'Aide Publique au Développement
89
III.2. L'indicateur de dépendance à
l'aide
91
III.3. Le Ratio de l'aide par habitant
94
IV. Répartition de l'Aide en fonction de sa
nature
96
V. Destination finale de l'aide
98
VI. La structure du financement de l'APD en RDC
101
Chapitre Cinquième : ANALYSE CRITIQUE
DU MODELE ECONOMETRIQUE SUR L'IMPACT DE L'APD EN RDC
103
I.1. Les données à estimer
103
I.2. Formulation de l'Equation
105
I.3. Traitement des données et estimation
des paramètres
106
I.4. Tests statistiques et relation
théorique entre variable dépendante et indépendante
108
I.5. Commentaire général sur le
modèle
110
Conclusion
114
Bibliographie
118
Table des matières
123
* 1 JACKY Amprou et LISA
Chauvet (2004), Efficacité et allocation de l'aide : revue
des débats, Agence Française de Développement, Paris,
p.312
* 2 Mahomed KOEBA (2011),
Aide publique au Développement et la lutte contre la
pauvreté. Cas de la Cote d'Ivoire, Master en Economie Publique,
Université de Cocody - Abidjan, Inédit.
* 3 Sanjeev GUPTA, Robert
POWELL et Yongzheng YANG, (2006), Les défis macroéconomiques
de l'expansion de l'aide en Afrique, Repères à l'intention des
praticiens, Fonds Monétaire International, Washington, p.1
* 4 Fatou GUEYE, (2007),
Efficacité de l'aide publique au développement. Cas du
Sénégal, Mémoire d'études approfondies,
Université Cheikh Anta Diop, inédit.
* 5 BURNSIDE and DOLLAR
(1996), Aid, Policies and Growth, Policy Research Department,
World Bank, P.p 41-52
* 6 TOWOSHI LOKALO,
(2010), La problématique de l'aide financière internationale
dans le développement des Etats du tiers-monde. Cas de l'aide de la
Belgique en RDC, Mémoire de fin d'études, Université
de Kinshasa, Inédit.
* 7 SVENSSON, BURNSIDE et
DOLLAR, KAUFMANN (2002), L'aide au développement : une politique
publique au coeur du développement durable et de la gouvernance de la
mondialisation, Revue d'Economie Financière, Paris, n°661.
* 8 MOI YOPAANG MANDELA et
NAOUTEM DE JATO, (2009), L'Aide publique au développement en
République démocratique du Congo, la spécificité
aux Etats fragiles, Master 2 en Gestion des projets de
développement en Afrique, Université Paris VI, Paris,
inédit.
* 9 On parle «
d'Etats fragiles lorsque le gouvernement et les instances étatiques
n'ont pas les moyens ou la volonté politique : d''assurer la
sécurité des concitoyens, de gérer efficacement les
affaires publiques et de lutter contre la pauvreté au sein de la
population ».
* 10 KOSACK, S.
(2003), «Effective Aid: How Democracy Allows Development Aid to
Improve the Quality of Life», World Development 31(1).
* 11 BAUER P. (1987),
«Creating the Third World: Foreign Aid and its Offspring»,
Journal of Economic Growth, Vol.2, N°4
* 12 EASTERLY W., R. LEVINE
et D. ROODMAN (2003), «New Data, New Doubts: Revisiting «Aid,
Policies, and Growth », Center for Global Development, Working Paper
26
* 13 BERG ELLIOT et Al
(1997), L'aide publique au développement du secteur
privé au Sénégal considérations
stratégiques, document préparé par l'USAID, juin
1997, p.35
* 14 Plan annoncé par
le général Marshall le 5 juin 1947 après la
deuxième Guerre Mondiale pour permettre la reconstruction de l'Europe
par l'obtention de dons nécessaire pour le financement des
économies
* 15 KOMON, A., (2000),
«Aid Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or True Concern?
», Journal of International Development, Washington, p. 12.
* 16 KOMON, A., Idem, p.30
* 17 Axelle KABOU, cité
par CAPO Amah Vinyo (2004), TOGO : Aide extérieure, dette
publique et croissance économique au TOGO, Lomé, p.57
* 18 Statistiques UNCTAD,
2006.
* 19 MOI YOPAANG MANDELA et
NAOUTEM DE JATO, Op cit.
* 20 DOUCOURE Fodiyé
Bakary (2008), Méthodes économétriques + programme
cours applications de logiciels : EVIEWS, STATA et SPSS
* 21 Idem.
* 22 ASSIE GUY ROGER et allii,
Initiation à la méthode de recherche, Ecole pratique de
la chambre du commerce d'Abidjan, Abidjan, 2010, p.40
* 23 Idem.
* 24 GRAWITZ, M., et PINTO, R.,
Op cit.
* 25 GRAWITZ, M., et PINTO, R.,
Op cit.
* 26 JACKY Amprou et LISA
Chauvet, Op cit, p.312
* 27 OCDE/CAD (2005):
Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au
développement, Février 2005
* 28 ROSENSTEIN-RODAN
cité par MALAM Maman NAFIOU, (2009), Impact de l'aide publique au
développement sur la croissance économique du Niger, Revue
africaine de l'Intégration.
* 29 NURSKE cité par
MALAM Maman NAFIOU, Idem.
* 30 HIRSCHMAN cité par
MALAM Maman NAFIOU, Idem.
* 31 DOMAR, HARROD, (2004),
«The Increasing Selectivity of Foreign Aid, 1984-2002»,
Working Paper 3299, The World Bank, Washington D.C.
* 32 HELLEINER P. (1975),
«A Model of Public Fiscal Behaviour in Developing Countries: Aid,
Investment, and taxation», American Economic Review, 65-3.
* 33 SVENSSON, BURNSIDE et
DOLLAR, KAUFMANN, Op cit.
* 34 BURNSIDE C.et D. DOLLAR,
(2000), «Aid, Policies and Growth »,
American Economic Review, 90(4), 847-68.
* 35 GOMANEET K., S. GIRMA, O.
MORRISSEY (2003), «Searching for Aid Thresholds Effects; Aid, Growth
and the Welfare of the Poor», CREDIT Working Paper, University of
Nottingham
* 36 MOSLEY, P; HUDSON, J;
HORREL, S. (1987), Aid, the public sector and the market in less developed
countries, Economic Journal, vol. 97, pp.616-646 Notes et Documents
N°6, Paris, France, 157 pp
* 37 BOONE P. (1996),
«Politics and the Effectiveness of Foreign Aid», European
Economic Review 40.
* 38 BURNSIDE C. and D. DOLLAR,
(2004), «Aid, Policies, and Growth: Revisiting the Evidence,
Policy Research Paper N°3251, and World Bank.
* 39 Assessing Aid, le
rapport portant sur l'appropriation, l'harmonisation, l'alignement, les
résultats de l'APD ainsi que les responsabilités des parties,
Rapport publié en 2005.
* 40 FEYZIOGLU T., V.
SWAROOP et M. Zhu (1998), «A Panel Data Analysis of
the Fungibility of Foreign Aid», World Bank Economic Review 12(1)
* 41 MCGILLIVRAY M. et O.
MORRISSEY (2000), «Aid Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or
True Concern? », Journal of International Development 12.
* 42 MCGILLIVRAY M. et O.
MORRISSEY, Idem.
* 43 FRANCO-RODRIGUEZ S., O.
MORRISSEY et M. MCGILLIVRAY (1998), «Aid and the Public Sector in
Pakistan: Evidence with Endogenous Aid», World Development 26(7).
*
44 HADJIMICHAEL M.T., D. GHURA, M.
MUHLEISEN, R. NORD et E.M. UÇER (1995), » SubSaharan Africa:
Growth, Savings, and Investment, 1986-1993», Occasional
Paper 118, International Monetary Fund, Washington D.C.
* 45 AMPROU J. et E. DURET
et al. (2000), «Réformes, Groupes d'Intérêt et
Dépendance à l'Aide: Théorie et Estimation
Econométrique», in Survivre grâce à l'Aide,
Réussir malgré l'Aide, Cahier des Sciences Humaines No.13,
Autrepart, IRD.
* 46 RODRIK et BERG
(1961),» International Aid for Underdeveloped Countries»,
Review of Economics and Statistics 43(2).
* 47 GUILLAUMONT P (1995),
« Propositions pour un Nouveau Type de Conditionnalité
», CERDI Université d'Auvergne, Note établie à
la demande la Commission européenne, Direction Générale du
Développement, Bruxelles, p.115
* 48 WILLAMSON J. et al.
(1994), The Political Economy of Policy Reform, Institute for
International Economics, Washington D.C.
* 49 RAVALLION M., S. CHEN
et al. (1997), «What Can New Survey Data Tell Us About Recent Changes
in Distribution and Poverty? », World Bank Economic, Review 11
(2).
* 50 BAUER, P. Op cit.
* 51 EASTERLY, W., Op
cit.
* 52 Déclaration de
Paris portant sur le doublement des efforts pour accroitre l'efficacité
de l'aide publique au développement.
* 53 ZOUNGRANA SALIFOU
(2007), L'agriculture de contre-saison : une alternative pour la
réduction de la pauvreté des ménages ruraux au
Burkina, Masteur2 en Macroéconomie, Université de Faso,
Inédit.
* 54 Revue de la
coopération entre le Sénégal et la Banque Africaine de
Développement en 2003
* 55
www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2012-2-page-37.htm
* 56
www.cairn.info/revue-de-l-ocde-sur-le-developpement-2012-222-page-315.htm
* 57 AZAM J.P., J.C.
BERTHELEMY et S. CALIPEL, (1996), « Croissance et démocratie
», Revue Economique, vol. 3, n°47, pp. 819-829
* 58 BERTHELEMY J.C.,
(1995), Quel avenir pour l'économie africaine, Centre de
Développement, Tunis, p.110
* 59 NORO M., (1998),
Economies Africaines : analyse économique de l'Afrique
subsaharienne, De Boeck, Bruxelles. Problèmes Economique Revue
n°119, pp.80-90
* 60
http://faostat.fao.org/. (Indicateurs du développement dans le monde,
disponible sur, http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/DATASTATISTICS).
* 61 AFROBAROMETER, (2002),
Afro-barometer Briefing Paper n°1, «Key findings about
public opinion in Africa», (www; afrobarometer.org).
* 62 Foster A.D. et
Rosenzweig M.R. (2003), « Agriculture et Développement,
», consulté sur
http://www.aae.wisc.edu/www/events/papers/rosenzweig.pdf.
* 63
www.oecd.org/dataoecd/38/48/30751318.pdfv
* 64 MAROUANI M. (2003),
Croissance Pro-pauvre au Mali, disponible sur
www.gtz.de/de/dokumente
* 65 ODHD (2003),
Décentralisation & réduction de la pauvreté,
Rapport National 2005 sur le développement humain durable au Mali,
Bamako. (Téléchargeable sur
www.undp.org).
* 66 Site de la Banque
mondiale (
www.doingbusiness.org)
* 67 Site du PNUD,
Rapport annuel sur le développement humain,
téléchargeable sur le site du Pnud
www.unpd.com
* 68 Idem
* 69 Marc et Marque-Luisa
MITRINGOFF, cité par Oumar FAKABA SISSOKO, Analyse de la croissance
économique du Mali depuis l'indépendance, Université
Nanterre Paris X, Master II en Economie internationale, Politiques
macroéconomiques et conjonctures, 2008, inédit.
* 70 Brink et ZEESMAN, Idem.
* 71 CAC 40, principale
mesure de la santé boursière en France, le CAC 40 est très
récent, pour mesurer les performances avant 1988. Il signifiait
Compagnie des Agents de Change mais actuellement, il est l'acronyme de
« Cotation Assistée en Continu. CAC 40 voit officiellement
jour le 15 Juin 1988. Sa création fait suivre au krach de 1987 qui a
modifié le monopole des transactions boursières.
* 72 PNUD, Rapport sur
le développement humain 2010 : La vraie richesse des Nations,
téléchargeable sur le site
www.undp.org
* 73 Joseph SCHUMPETER,
née dans une famille de la Bourgeoisie Autrichienne. Avec Keynes, il fut
le monstre sacré de l'économie du XXe siècle. Il a
pourtant peu écrit dans le domaine de la théorie
économique mais chacune de ses oeuvres traçait un profond sillon.
Il entreprend en premier lieu une analyse sur les cycles économiques
en reprenant une hypothèse testée par KONDRATIEF et, en
deuxième lieu, il analyse le rôle de l'entrepreneur. Il note que
celui-ci ne se contente pas de prendre des risques, mais il précipite
aussi des pans entiers de l'activité économiques dans le
déclin.
* 74 Joseph SCHUMPETER, (1939),
Theoretical, Historical and Statistical Analysis of capitalism
process, éd. Porcupine Press, p.158
* 75 DOMAR and HARROD,
«Growht Model», In Brian Snowdon and Haward R. vane, An
Encyclopedia of Macroeconomics, p.316
* 76 Robert
SOLOW, Née en 1924. C'est dans le domaine de la croissance que Robert
Solow a conquis ses galons d'Economiste haut de gamme. En effet, il fut l'un
des premiers à proposer une explication quantitative de la croissance,
et non plus seulement qualitative comme l'avançaient d'autres
Economistes.
* 77 Robert SOLOW,
(1988), Dans les problématiques de la croissance
économique, éd. Economica, Paris, p.420
* 78 Paul
ROMER, né en 1955, est un Economiste Américain et un Professeur
à l'université de New York avant d'entrer à New York
University. Il est considéré comme un expert de la croissance
économique. Il analyse les théories sur la croissance
endogène.
* 79 Robert
BARRO, Economiste Américain, né le 28 septembre 1944 à New
York. Spécialiste en Macroéconomie. Il a travaillé sur
l'effet d'éviction et sur les déterminants de la croissance
économique.
* 80 P. ROMER et R. BARRO,
The origins of Endegenous Growth», Journal of Economic,
Perspectives, 1994.
* 81 P. ROMER, Op cit.
* 82 P. ROMER et R. BARRO, Op
cit.
* 83 Hernando de SOTO,
Economiste péruvien, né en 1941 à Areguipa. Ses travaux
portent sur le rôle de l'accès à la propriété
dans l'émancipation et l'enrichissement des populations
défavorisées ainsi que sur l'importance de l'économie
souterraine dans les pays en développement.
* 84 Site de l'OCDE
www.oecd.org/dataoecd/38/48/30751318.pdfv
* 85
www.wikipedia.fr_congo_RDC_pdf_htm
* 86 MOI YOPAANG RILA et al,
Op cit.
* 87 Rapport sur les
ressources extérieures mobilisées pour la mise en oeuvre des
programmes de développement en RDC (Exercice 2000 à 2001),
Ministère des Affaires étrangères et de la
coopération internationale, Comité de coordination des ressources
extérieures, 2001.
* 88 Rapport déjà
cité.
* 89 Site de la Banque
mondiale,
www.worldbank.org
* 90 OCEDE, Rapport
principal : Table rase - et après ?, Evaluation de
l'allégement de la dette en République Démocratique du
Congo, 2012, p.100
* 91 Rapport de la Banque
Centrale du Congo, p.145
* 92 Rapport de Banque Centrale
du Congo, 2012, p.146
|
|