INTRODUCTION : CONTEXTE, ENJEUX ET JUSTIFICATION
L'économie camerounaise, à l'instar de celles de la
plupart des pays en voie de
développement, est caractérisée par une
certaine atomicité des capitaux : prolifération de très
petites entreprises et « établissements » ou entreprises
individuelles dont 94% de PME dont une majorité de TPE (Recensement
Générale des Entreprises 2009, INS). Ces entreprises sont
généralement très fragiles pour des raisons diverses :
mauvaise gestion, difficultés d'accès aux crédits,
concurrence mal régulée etc.). Et 60% d'entre elles tombent en
faillite avant leur cinquième exercice (Site DJOBEY
Consulting). Elles sont donc perçues comme trop
risquées. En effet, Théodoret-Marie FANSI (2010)
indique que « Quant au financement de l'exploitation, le comportement
des banques est paradoxal. Ici les ressources sont disponibles mais les banques
sont frileuses à cause disent-elles du risque très
élevé du secteur des PME, et les chiffres semblent leur donner
raison : A titre d'exemple, 47% des crédits
accordés aux PME en 2009 sont soit en situation litigieuse, soit en
cessation de paiement [...j ». La réticence du marché
financier à accorder des crédits de court terme aux entreprises
jugées trop risquées et qui, de ce faite, s'en portent encore
pis, constitue un cercle vicieux. Et 77,1% des PME
camerounaises « connaissent des problèmes de financement bancaire
» (NGOA TABI & NIYONSABA, 2012) tandis que
37,6% des entreprises déclarent que le principal
obstacle à leur épanouissement est l'accès au
crédit (Institut National de la Statistique-INS, 2009).
D'un autre côté, le marché financier est
restreint à la fois quant au nombre d'établissements de
crédits (qui soient fiables) et quant aux produits financiers offerts,
dans un environnement financier non intégré et à
très faible taux de bancarisation de 20,6% en 2013
(BEAC). Il y règne asymétrie d'information et opacité
quant aux conditions bancaires en général,
caractéristiques des marchés financiers peu
développés
Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
l'accès au financement court terme et de la gestion de compte courant au
sein des PME au Cameroun », ALIOU ADAMOU HELLO, KEDGE HS, MAI 2015.
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et non intégrés. De surcroit, les financements
et services bancaires sont très élevés comme nous allons
le voir.
Un tel « cocktail », à savoir, le risque
élevé de faillite des entreprises de taille réduite en
majorité, le manque de confiance des banques vis-à-vis de ces
dernières, un marché financier embryonnaire et des coût s
financiers élevés ; l'on s'en doute, ne favorise ni la
pérennité de l'entreprise, ni la création de richesse
(valeur ajoutée) ni d'ailleurs celle des emplois. Cette situation a pour
conséquence des coûts financiers élevés de tenue de
compte et des crédits court terme, et des pertes d'opportunités
d'affaires faute de financement ponctuel. L'enjeu est dès lors clair :
il s'agit ni plus ni moins, de la survie-même de l'entreprise dans un tel
environnement !
Un tel enjeu a suscité notre intérêt pour
la conduite de ce travail, que nous allons réaliser à travers la
trame suivante : Dans la première partie, nous procéderons
à la fixation du cadre théorique ; puis, dans la deuxième,
à la vérification des hypothèses, à savoir, les
écueils à l'accès au crédit court terme et à
l'optimisation dudit accès pour les entreprises au Cameroun ; et enfin,
dans la troisième partie, à la suggestion de solutions d'ordre
tant stratégique qu'opérationnel.
Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
l'accès au financement court terme et de la gestion de compte courant au
sein des PME au Cameroun », ALIOU ADAMOU HELLO, KEDGE HS, MAI 2015.
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