CHAPITRE II : LES ASPECTS THEORIQUES : LA REVUE DE
LA LITTERATURE
II-1-La gestion financière du cycle
d'exploitation
II-1-1-Le concept du cycle d'exploitation et son
évolution
Le cycle d'exploitation est la période
plus ou moins longue selon le secteur et la
nature des activités de l'entreprise, nécessaire
à l'accomplissement du « processus de production » de
l'entreprise ; cette expression valant aussi bien pour l'entreprise
industrielle que pour un prestataire de services ou un commerçant.
QUIRY et Le FUR, (2010, P32) considèrent le cycle
d'exploitation comme « le fondement de la richesse de l'entreprise
», qui se traduit par « des créations de richesse
(produits ou services vendus [...]) [et] par des destructions de richesse
(consommation de matières, utilisation de main d'oeuvre, utilisation de
services externes [...] ».
Les auteurs sus-cités (idem, ibidem) montrent que le
résultat du cycle d'exploitation est l'EBE (Excédent Brut
d'Exploitation), donné comme suit :
EBE = Produits d'exploitation - Charges d'exploitations
consommées
Après avoir caractérisé le cycle
d'exploitation par ce qu'il est, ce qui s'y fait, et ce qui en résulte,
il serait intéressant de se pencher sur l'évolution de sa
perception par les financiers (scientifiques, pas financeurs). Cette
évolution n'est pas neutre, comme nous allons le voir.
Il ressort des affirmations de QUIRY et Le FUR (idem, P330)
qu'avant les années 1960, les éléments du bas de bilan
étaient considérés comme liquides (et donc
Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
l'accès au financement court terme et de la gestion de compte courant au
sein des PME au Cameroun », ALIOU ADAMOU HELLO, KEDGE HS, MAI 2015.
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garantissent le remboursement des dettes courtes). Puis, ils
affirment qu' « Au cours des années 1960, on a
démontré l'aspect purement théorique de la
liquidité du bas de bilan [...] » (P330). En effet, il
était anciennement considéré que les
éléments de bas de bilan étaient des emplois
réalisables rapidement, et des dettes exigibles à court terme
(idem, P331). Or cela n'est vrai que « si l'on juge le bilan à
un moment donné » (idem). En effet, le cycle d'exploitation
étant, comme son nom le laisse entrevoir, un recommencement permanent,
les actifs d'une période précédente réalisés
et les dettes réglées, seront remplacés par d'autres
actifs et d'autres dettes, nécessairement, tout au moins tant que
l'entreprise existera. « Par conséquent, le bas de bilan
apparait comme un ensemble d'emplois et de ressources récurrents et donc
permanents : à activité constante, il y a constamment
renouvellement du stock et des traites, qu'il s'agisse des dettes à
l'égard des fournisseurs ou des créances sur les
clients.» (Idem, P331).
En outre, ils (idem, ibidem) soutiennent que si l'on inclut la
logique du besoin en fonds de roulement (solde induit par le cycle
d'exploitation) dans le cycle d'investissement, toute croissance va
générer, non seulement des dépenses en immobilisations,
mais aussi une augmentation des stocks, des créances d'exploitation, et
des dettes court terme.
Compte tenu de ce qui précède, le cycle
d'exploitation, qui est censé relever du court terme, n'est pas, pour
ainsi dire, vraiment court, ses éléments bilanciels étant
« récurrents et donc permanents » (QUIRY et Le FUR,
2010, P331). De plus, le cycle d'exploitation subit les implications du cycle
d'investissement, qui est le cycle dit « long ». Il y a donc une
certaine imbrication des deux cycles.
Comme on le voit, cette nouvelle perception des
éléments de bas de bilan, et notamment les emplois
réalisables (créances et stocks) entame considérablement
la garantie dont jouissaient naguère les crédits à court
terme aux yeux des banquiers. Ce qui ne facilite pas l'accès aux
financements court terme pour les entreprises.
Le concept de cycle d'exploitation défini et
examiné, passons en revue à présent ses paramètres
financiers.
Thèse MSc Finance : « L'optimisation de
l'accès au financement court terme et de la gestion de compte courant au
sein des PME au Cameroun », ALIOU ADAMOU HELLO, KEDGE HS, MAI 2015.
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