INTRODUCTION
0.1. ETAT DE LA QUESTION
D'aucun n'ignorent que s'il est des questions ou domaines que
l'on trouve une littérature abondante, le développement du monde
en général et celui du continent africain en particulier n'en
fait exception à ce postulat. Autrement dit, nous ne sommes pas le
premier à aborder le sujet en rapport avec le développement du
continent africain. Beaucoup de doctrinaires ont eu à y abonder tel est
le cas de KOFI ANAN qui soutient que « l'Afrique doit donc chercher
des voies et moyens d'éteindre tous les foyers des tensions sur son sol.
Cela demeure un impératif et même un préalable
nécessaire au développement du continent qui, du moins, a besoin
de statbilité pour connaître le progrès. Tant que l'Afrique
ne sera venue à bout de ses conflits, le progrès restera
précaire même dans des pays éloignés du
théâtre des hostilités ».1(*) Et Abdoulaye WADE qui disait que
« l'Afrique, malgré ses 53 Etats, représente
très peu dans les décisions qui concernent l'ensemble de la
planète. Pour preuve les grandes rencontres dans le cadre de la
mondialisation, pourtant, nouvelle donne essentielle de l'avenir de
l'humanité, se tiennent sans que l'Afrique n'ait véritablement
une place dans les débats ».2(*) Quant à nous, nous allons nous attarder
à parler du développement du continent africain en
rélevant les défis et obstacles auxquels l'union africaine, le
cadre par excellence autour duquel les Etats doivent conjuguer les efforts du
développement, doit faire face.
0.2. PROBLEMATIQUE
A la veille de la création de l'organisation de
l'unité africaine (O.U.A), l'empereur Haile Selassié rappelait
déjà que cette entreprise d'unité du continent
était noble et salutaire, mais demeurait néanmoins
périlleuse. Au propos, il disait : « l'avenir de ce
continent réside en premier lieu dans une unité politique, mais
les obstacles à surmonter sont nombreux et
difficiles. »3(*)
En effet, l'avénement de l'union africaine (UA) peut
être considéré comme un événement majeur dans
l'évolution institutionnelle du continent. Les chefs d'Etats et de
gouvernements de l'organisation de l'unité africaine (OUA) ont
adopté une déclaration, la déclaration de Syrte, demandant
la création de l'union africaine en vue, entre autres,
d'accélérer le processus d'intégration sur le continent
afin de permettre à l'Afrique de jouer le rôle qui lui revient
dans l'économie mondiale, tout en déployant des efforts pour
résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques
multiformes auxquels elle est confrontée, problèmes
accentués par certains effets négatifs de la mondialisation. Les
participants au XXXIVème sommet de l'organisation de l'union
africaine ont adopté à l'unanimité le traité
constitutif de l'UA4(*).
Après avoir transité par les étapes lui conférant
la légitimité de s'appliquer aux Etats membres, à savoir,
signature et ratification, le traité de l'UA constitue désormais
le texte prioritaire devant imprimer au continent africain la voie de
l'unité pour un développement harmonieux, intégré
et total. La volonté confirmée par l'adhésion massive des
Chefs des pouvoirs exécutifs, au projet de création d'une union
africaine découle d'une prise de conscience collective de
l'évolution globale des systèmes politiques et
socio-économiques en ce début de troisième
millénaire plein de défis nouveaux. L'Afrique ne voulant point
rester en marge de la réalité planétaire entend embarquer,
outillée et mieux préparée dans le train de
l'évolution. Raison pour laquelle en dépit des nombreux services
rendus par l'OUA, l'Afrique a pensé à un nouvel instrument
pouvant lui permettre de mieux s'adapter aux mutation croissantes et nouvelles
des systèmes politique et socio-économiques dans un monde
évolutif. Pourtant, moin d'être un effet de mode ou simple
mimétisme, la vocation de l'Afrique à réaliser son
unité émane de la tendance naturelle et logique de toute
structure à l'évolution et se fonde sur le souci permanent de
panafricansme des dirigeants africains qui entendent ainsi lutter contre la
balkanisation et la division des peuples africains afin de réaliser
l'unité du continent africain n'est donc pas nouvelle. Le
préambule de l'acte constitutif de l'union africaine en donne clairement
la preuve. On y note effectivement que c'est « inspiré par les
nobles idéaux qui ont guidés les pères fondateurs de
notre organisation continentale et des générations de
panafricanistes dans leur détermination à promouvoir
l'unité, la solidarité, la cohésion et la
coopération entre les peuples d'Afrique et entre les Etats
africains »5(*),
que les Chefs d'Etats et de gouvernements membres de l'OUA ont
décidé de donner un coup de fouet au vieux projet d'union du
continent. Mais comme cela pourrait l'être pour toute action
d'unification d'une telle envergure, la réalisation de l'unité du
continent a certainement de nombreux enjeux. Aussi ceux-ci doivent-ils
être attentivement examinés afin de déterminer le contexte,
les probabilités et les moyens de réalisation de l'union des
Etats du continent africain.
Ainsi, notre problématique tentera donc de porter une
interrogation sur le parti que les Etats et les populations africaines
pourraient tirer de l'UA. En d'autres termes, quels sont les avantages,
obstacles, défis et stratégie pour le développement de
l'union des Etats du continent africain ? Quels sont les enjeux de l'union
africaine ?
Pareilles interrogations nécessitent que l'on se penche
sur la question de l'union africaine pour en déterminer les tenants et
les aboutissants afin de contribuer à son succès par
l'élaboration de propositions inspirées d'une analyse de la
situation globale de continent.
Ainsi, lorsque l'on parle d'union africaine, il est toujours
judicieux de définir les concepts connexes y relatifs, afin de mieux
préciser sa pensée. Pour ce faire, nous définirons tour
à tour les concepts « union, organisation internationale et
régionale.
S'agissant de l'union, ce concept désigne quant
à lui une organisation internationale qui utilise le mot
« UNION » dans sa définition, c'est le cas par
exemple de l'union africaine.
Quant à l'organisation internationale, elle peut
être définie comme une association d'Etats, établie par
voie conventionnelle et qui poursuit des objectifs communs au moyens d'organes
permanents qui lui sont propre, et qui possède une personnalité
juridique distincte de celle des Etats membres6(*). Les principales caractéristiques de
l'organisation internationale sont :
- Elle est formée d'Etats ;
- Elle est créée par un accord
international ;
- Elle poursuit des buts communs par des moyens propre,
notamment normatifs.
En ce qui concerne l'organisation régionale, elle
renvoie à toute organisation internationale intergouvernementale
regroupant un nombre restreint d'Etats principalement choisi selon un
critère géographique7(*). Mais dans la pratique, le régionalisme traduit
souvent une différenciation géopolitique, c'est-à-dire
plus une solidarité politique voire idéologique, qu'un simple
particularisme géographique. Ainsi, dans le cadre de notre travail, le
terme « regional » sera employé pour désigner
tout le continent africain.
Enfin, le projet d'édification à long terme des
Etats-Unis d'Afrique qui avait sous entendu la création de l'union
africaine, apparaît aujourd'hui comme une nécéssité
pour le salut des peuples africains. En effet, sa création s'impose pour
une double raison. D'une part, elle sera une concrétisation du
rêve panafricain de voir l'Afrique libre et Unie. D'autre part, elle sera
le creuset dans lequel émergera une nouvelle Afrique prospère et
paisible.
0.3. INTERET DU SUJET
Dans toute analyse scientifique, il est aussi évident
de pouvoir justifier le choix du sujet que l'on propose de traiter en
présentant son interêt pour la société et son
interêt scientifique. Ainsi, le défis et obstacles qui
empêchent le dévéloppement intégral de l'union
africaine présente un interêt théorique et pratique.
Sur le plan théorie, notre réflexion voudrait
participer aux débats d'actualité autour de l'évolution de
l'UA et aux problèmes actuels que connaît le continent face
à ces défis.
Tandis que sur le plan pratique, cette étude permettra
aux africains que nous incarnons tous de mettre en oeuvre les mécanismes
et stratégies qui ameneront le continent africain à un
développement intégral et mettre en marge tout ce qui se
présentera comme défis et obstacles, qui freinent ce
développement continental. Car le développement c'est :
« une serie des passages pour une population d'une phase moins
humains à une phase plus humaine. »8(*)
0.4. METHODOLOGIE
Pour mener à bien notre travail, il nous a paru
indispensable d'adopter une méthode interdisciplinaire :
sociologique, institutionnelle, juridique, systémique,
économique, historique, géographique, politique etc. sans
toutefois prétendre à une analyse d'expert dans ces domaines.
Notons que la difficulté majeure de cette étude
a résidé dans le fait que la nouveauté du projet d'union
n'a pas permis de réunir une documentation conséquente pour mieux
aborder le sujet. Cependant, avouons-le, notre quête d'informations,
biens que n'ayant été satisfaite qu'en partie, nous a
amené à collecter des coupures de journaux et à lire des
ouvrages et documents relatifs à l'OUA et UA.
En effet, la méthode est définie comme
« l'ensemble des opérations intellectuelles, une discipline
qui cherche à étudier les vérités qu'elle poursuit,
les démontrées et vérifiées. »9(*)
Notons également que la méthode sociologique
vise à décrire le phénomène concret avec toutes les
manifestations et en tenant compte de toutes les implications10(*).
En ce qui concerne la méthode juridique, elle consiste
à vrai dire à analyser et à exposer le droit positif mais
aussi à confronter le fait et le droit et elle étudie les
institutions politiques de façon exégétique11(*).
Quant à la méthode politique, cette
méthode s'apparente beaucoup plus à celle des sciences naturelles
qu'à la méthode juridique on constate que là où la
méthode juridique recourt au raisonnement à la déduction,
celle de la science politique fait appel à la constatation à
l'observation pure et simple. En outre, là où la méthode
juridique obeit à un système rationnel et logique, la
méthode politique est tributaire des faits et se préoccupe moins
de les apprécier que de les expliquer12(*).
0.5. DELIMITATION DU SUJET
Délimiter un travail, c'est lui doter d'un contour
précis. Pour le cas du présent travail, la délimitation
est spatio-temporelle. Sur le plan spatial, c'est au niveau international et
régional, tandis que au niveau temporel c'est à partir de l'OUA
jusqu'à nos jours c'est-à-dire l'UA.
0.6. PLAN SOMMAIRE
Notre étude s'articulera pour se faire autour de trois
chapitres, à savoir :
- De l'organisation de l'union africaine à l'union
africaine ;
- Défis et obstacles de développement de l'union
africaine ;
- Avantages et la mise en oeuvre de la stratégie
africaine pour le développement.
Le chapitre premier consistera en une approche descriptive qui
est en fait un rappel historique du chemin qui a mené à l'union
africaine depuis l'avènement du panafricanisme. Les deux autres parties
procèdent, elles, d'une approche dialectique qui combine description et
analyse de la situation générale de l'Afrique pour mettre en
exergue la nécessité d'union des Etats africains.
CHAPITRE Ier : DE L'ORGANISATION DE L'UNION
AFRICAINE (OUA) A L'UNION AFRICAINE (UA)
Examiner les voies et moyens de dynamiser l'OUA afin de lui
permettre d'être au diapason des développements politiques,
économiques dans le monde ; tel a été
l'argumentataire présenté par le colonel KADHAFFI, à la
35ème session ordinaire de la conférence des chefs
d'Etats et de gouvernements, à Alger en juillet 1999, pour permettre en
selle le vieux projet d'union du continent africain.
Depuis lors, l'idée a refait du chemin abouti à
l'entrée en vigueur de l'acte constitutif de l'union africaine, le 21
mai 2001. Quel chemin parcouru depuis le temps des panafricanistes
jusqu'à l'avènement de l'union africaine ? un rappel
historique nous permettra de nous remémorer les grandes étapes
qui ont jaloné le chemin de l'unité de l'Afrique.
SECTION I. DU CONTEXTE DE PANAFRICANISME A LA CREATION
DE L'OUA.
§1. FONDEMENTS ET DEVELOPPEMENT DU CONCEPT
PANAFRICANISME
A. Origine de l'idéologie
« Doctrine qui tend à réaliser
l'unité des peuples africains »13(*), le panafricanisme est
à l'origine des tentatives d'union du continent africain. Le
panafricanisme s'est affirmé, au départ, comme une
idéologie qui est l'expression d'une prise de position d'un mouvement
antiraciste.
Dès 1919, ce mouvement avait réclamé
l'application aux peuples africains des principes de Wilson.14(*) Et trouvé audience
auprès des socialites Anglais et Français avant de se
développer entre les deux guerres mondiales. Dénonçant
l'exploitation et la division de l'Afrique, le panafricanisme longtemps
agité par les panafricanistes il est venu après, Marcus Garvey,
Georges Padmore, William DUBOIS, Cheikh Anta Diop, s'attacha à
promouvoir la culture noire et précisa la notion de
« négritude » avec Senghor et Césaire.
Les panafricanistes affirmèrent la capacité des
peuples noirs à se déterminer eux-même. Et
déjà, visèrent la constitution des Etats-Unis d'Afrique
par une tendance à confédérer la plupart des Etats
africains après leur accession à l'indépendance (conseil
de l'entente en 1959. Union des Etats Equatariaux en 1959 etc.)
Au plan historique, c'est aux alentours des
16ème siècle et 17ème siècle
que commença à germer l'idée d'un regroupement des peuples
africains avec l'expansion du mouvement panafricaniste. Ce mouvement né
aux Etats-Unis d'Amérique sous la houlette de descendants d'esclaves
noirs, se donnait en effet pour mission de réhabiliter les civilisations
africaines de restaurer la dignité de l'homme noir et de prôner le
retour à la mère-patrie qui est l'Afrique. D'abord perçue
comme un mouvement racial, le panafricanisme s'est transformé
progressivement en mouvement culturel puis politique. En effet, Kwame N'Krumah
définissait le panafricanisme comme « l'expression des
aspirations des descendants des peuples africains »15(*)
0. LE PANAFRICANISME CULTUREL
Ce courant du panafricanisme est caractérisé
par la négritude qui en est l'expression littéraire. C'est une
attitude d'auto-défense de la civilisation négro-africaine qui
met l'accent sur l'authenticité du monde nègre. Un premier
congrès des écrivains et artistes noirs organisé en 1956
à Paris révèle deux ouvrages : la philosophie Bantou
du Révérend père Temples et Nations nègres et
culture de Cheikh Anta Diop. Un deuxième congrès s'est tenu
à Rome en 1959, suivi des festivals mondiaux des arts nègres
à Dakar en 1966, Alger 1969 et Lagos 1974. Ces manifestations
culturelles ont montrées qu'il existe bien une civilisation
négro-africaine.
Léopold Sedar Senghor et Aimé Césaire
furent les principaux acteurs de la négritude, ils l'ont
défendue, l'ont développée et l'ont faite connaitre au
monde par leurs oeuvres. Ils ont ainsi permis aux générations
futures de défendre des valeurs de la civilisation africaine, tel
l'esprit de solidarité, d'hospitalité et d'union. La
négritude comme mouvement a pris ainsi une dimension universelle et son
rayonnement s'est étendu dans le monde.
1. LE PANAFRICANISME POLITIQUE
La doctrine panafricaine a fait prendre conscience des
conditions difficiles des peuples coloniaux et constitué une plate-forme
commune de lutte pour les indépendances. De cette doctrine est
née l'idée d'union du continent. Mais, les africains, bien
qu'attachés au panafricanisme par l'idéal, sont en même
temps jaloux de leurs souverainetés et de leurs indépendances
nouvellement acquises. C'est pourquoi, le panafricanisme connaîtra
plusieurs interprétations dans son application politique. Trois
tendances se sont développées. La première, le
supranationalisme, incarnée par le Docteur Kwame N'Krumah, est un
courant radical. Cette tendance préconise la réalisation totale
et immédiate de l'unité du continent sur tous les plans
(économique, politique et culturel). Fondant leur argumentation sur le
besoin de sauver le continent du néocolonialisme et mus par l'atteinte
d'une croissance économique par la planification des ressources
continentales, les supranationalistes aspiret à la suppression des
frontières héritées de la colonisation, car artificielles.
Pour cette tendance seule l'unité de l'Afrique peut sauver le continent
des conflits frontaliers.
Beaucoup de leaders africains s'opposèrent au
supranationalisme au nom de la prudence et du réalisme. Alors
émergea une deuxième tendance. Celle du continentalisme,
représentée par Félix HOUPHOUËT Boigny. Pour cette
tendance, la première conception de l'unité du continent
était excessive et utopique à la limite. Elle basa son
argumentation sur les trois points suivants :
- Il n'existe pas dans l'histoire d'exemple d'unité
continentale. Aussi la conception supranationaliste de l'organisation
présente-elle le risque d'entraîner l'autarcie du continent par
rapport au monde dont l'Afrique a pourtant besoin.
- Des disparités considérables d'ordre culturel,
démographique séparent les Etats africains ;
- Les Etats africains sont hétérogènes
donc fort dissemblables.
En réaction aux deux tendances
précédentes, se forma une troisième, intermédiaire
et favorable à la création de regroupemnt sous régionaux
locaux qui devront progressivement déboucher sur la réalisation
de l'unité du continent.
C'est sûrement cette conception, défendue par
Léopold Sedar Senghor qui semble avoir été le compromis
qui a prévalu à la création de l'OUA. Seulement le leaders
africains se demandaient si les regroupements régionaux qui
évoquaient les partisans de Léopold Sédar Senghor, une
fois formés ne seraient pas un obstacle à la réalisation
des Etats-Unis d'Afrique. Cette inquiétude sera levée, en
Août 1963 à Dakar lorsque le principe de la comptabilité
des regroupement sous régionaux avec l'OUA a été
formellement reconnu.
Le panafricanisme a donc été le ferment de
l'organisation de l'unité africaine.
B. L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE
Créée le 28 mai 1963 à Addis-Abeba, l'OUA
s'est voulue une sorte de compromis entre la thèse du groupe de Monrovia
qu'incarnait Félix Houphouët Boigny et celle du groupe de
Casablanca soutenue par N'Krumah et ses partisans. Elle a été
conçue dans le cadre d'une coopération entre Etats
indépendants.16(*)
C'est donc une organisation inter-étatique dont les objectifs,
principes, organes et mode de fonctionnement sont à l'image du compromis
qui a prévalu à sa création.
2. OBJECTIFS ET PRINCIPES DE L'OUA
a. Les objectifs17(*)
Les objectifs de l'OUA sont contenus dans l'article 2 de la
charte de l'Organisation. Ils visent à :
- Renforcer l'unité et la solidarité des Etats
africains et malgaches ;
- Coordonner et intensifier leur coopération et leurs
efforts pour offrir de meilleures conditions d'existence aux peuples
d'Afrique ;
- Défendre leur souveraineté, leur
intégrité territoriale et leur indépendance ;
- Eliminer sous toutes ses formes le colonialisme de
l'Afrique ;
- Favoriser la coopération internationale en tenant
dûment compte de la charte des Nations-Unis et de la déclaration
universelle des droits de l'homme.
A ces fins, les Etats membres coordonneront et harmoniseront
leur politique générale, en particulier dans les domaines
suivants :
· Politique et diplômatie ;
· Economie, transport et communications ;
· Education et culture ;
· Santé, hygiène et nutrition ;
· Sciences et techniques ;
· Défense et sécurité.
La charte de l'OUA assigne ainsi, à l'organisation des
objectifs économiques, politiques et socio-culturels.
Qu'en est-il des principes ?
b. Les principes
Les membres, pour atteindre les objectifs fixés,
affirment solennellement les principes suivants contenus dans l'article 3 de la
charte. Ce sont :
- Egalité souveraine de tous les Etats
membres ;
- Non ingérence dans les affaires intérieures
des Etats ;
- Respect de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale de chaque Etat et de son droit
inaliénable à une existence indépendante ;
- Règlement pacifique des différends, par voie
de négociation, de médiation et de conciliation ou
d'arbitrage ;
- Condamnation, sans réserve, de l'assassinat politique
ainsi que des activités subversives exercées par les Etats
voisins, ou tous les autres Etats ;
- Dévouement sans réserve à la cause de
l'émacipation totale des territoires africain non encore
indépendants ;
- Affirmation d'une politique de non-alignement à
l'égard de tous les blocs.
Ces principes que chaque Etat membre s'est engagé
à respecter, tiennent compte du niveau des rélations de plus en
plus complexes qui unissent les Etats souverains et qui sont régis par
le droit international. Ils visent la préservation de la
stabilité politique des Etats et affirment une politique de
neutralité vis-à-vis des blocs.
Que dire des organes de l'OUA ?
3. LES ORGANES
On peut distinguer au sein de l'OUA trois sortes
d'organes : les organes politiques, le secrétariat administratif et
les institutions spécialisées.
a. Les organes politiques
Ces sont essentiellement le conseil des Ministres et la
conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement.
- Les conseil des Ministres : Les articles 11
à 15 de la charte précisent la composition, le statut et le
rôle du conseil des Ministres. En font partie, les ministres des affaires
étrangères, tout autre ministre désigné par le
gouvernement des Etats membres.
Les actes du conseil des Ministres consistent en des voeux ou
des recommandations soumises à la conférence des chefs d'Etat et
de gouvernement. Ce sont des actes d'application des directives de la
conférence. Les résolutions exécutoires prises par le
conseil des Ministres de sa propre initiative le sont en matière
budgétaire exclusivement.
En effet, le conseil des Ministres examine et approuve le
budget de l'organisation. Le conseil des Ministres est responsable devant la
conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Il est chargé de
la préparation de cette conférence et connaît toutes les
questions qu'elle lui renvoie. Il met en oeuvre la coopération
interafricaine. Le conseil des Ministres se réunit au moins 2 fois par
an en session ordinaire. La première session est à session
budgétaire et la deuxième prépare les travaux du sommet
des chefs d'Etat et de gouvernement. Au cours de cette dernière session,
le conseil des Ministres prépare les projets de résolution, de
recommandation et de décision ainsi que l'ordre du jour du sommet. Le
conseil peut aussi se réunir en session extraordinaire à la
demande d'un ou plusieurs Etats membres. A condition que cette demande
recueille l'approbation d'au moins 2/3 des Etats. Il se réunit
également pour préparer les sessions extraordinaires et la
conférence du sommet.
- La conférence des Chefs d'Etat et de
gouvernement : Elle est à la fois l'organe suprême et
essentiel de l'OUA. Les articles 8, 9 et 10 en déterminent la
composition, définissent son rôle et précisent ses
règles de fonctionnement. La conférence regroupe les Chefs d'Etat
et de gouvernement ou leurs représentants dûment
accrédités. Elle peut discuter de n'importe quelle question
présentant des interêts communs à tous les Etats africains.
Elle est à la fois organe d'étude, de discussion, de coordination
et d'harmonisation de la politique générale. Elle examine et
entérine les résolutions du conseil des ministres qui lui est
subordonné. A côté de ces attributions d'ordre
général, la conférence assure les fonctions d'ordre
intéressant la vie interne de l'OUA. Elle a une fonction d'organisation.
Elle a compétence pour la révision de la charte, pour les
activités et les attributions de tous les organes et de toutes les
institutions spécialisées. Elle a une fonction de création
d'organes subsidiaires. Elle a une fonction d'interprétation des
articles de la charte. Elle a une fonction administrative. Elle élit le
secrétaire général et les secrétaires adjoints et
peut mettre fin à leur fonctions. A vrai dire, la conférence est
la conscience de l'organisation. Tout acte de l'organisation qui ne jouirait
pas de son approbation ne pourra produire d'effet à l'égard de
ses membres.
b. Le secrétariat général
administratif
C'est l'organe permanent et central de l'organisation, donc un
organe essentiel mais subordonné. Son appareil administratif entretient
des ramifications dans d'autres pays mais son siège est à
Addis-Abeba. La direction général du secrétariat est
assurée par un Secrétaire général administratif. Il
est assisté de cinq secrétaires généraux Adjoints
qui dirigent chacun un département composé de divisions,
sections, commissions et bureaux. Les cinq secrétaires
généraux adjoints représentent chacune des cinq
régions d'Afrique. Les cinq départements du secrétariat
général sont :
- Le département de l'administration et des
conférences ;
- Le département des affaires politiques ;
- Le département de la coopération et du
développement économique ;
- Le département des finances ;
- Le département de l'éducation, de la science,
de la culture et des affaires sociales.
Le secrétaire général est un
fonctionnaire international de même que tout le personnel du
secrétariat général. Il est élu par la
conférence des chefs d'Etat et de gouvernement pour un mandat de quatre
ans renouvelable. Le secrétariat général est l'organe
d'exécution de l'OUA. Il prépare les réunions, met en
oeuvre les décisions et les résolutions adoptées par les
organes de décision de l'organisation. Il dirige et coordonne le travail
quotidien. Il est le dépositaire des Etats membres pour tous les
instruments de ratification passés entre les Etats. Il rédige un
rapport annuel des activités de l'organisation.
L'OUA dispose de bureaux régionaux auprès des
Nations-Unies, de la ligue des Etats arabes, des agences
spécialisées des Nations-Unies à Gèneve, de l'union
Européenne et une commission scientifique, technique et de recherche
à Lagos.
Le personnel de l'OUA est actuellement estimé à
411 fonctionnaires. Le secrétaire général et les cinq
secrétaires généraux adjoints ont un poids au sein de
l'organisation du fait qu'ils sont élus et assurent à ce titre
les plus hautes responsabilités administratives de l'organisation.
C. Les institutions specialisees et techniques de
l'oua.
- Le mécanisme pour la prévention, la gestion et
le règlement des conflits en Afrique remplace depuis la
29ème session ordinaire de la conférence des chefs
d'Etat et de gouvernement, la commission de médiation, de conciliation
et d'arbitrage créée en juillet 1964 et dont le protocole est
considéré comme faisant partie intégrante de la charte.
Le nouveau mécanisme fonctionne par
l'intermédiaire d'un organe central dont les décisions sont
exécutées par le secrétariat général de
l'OUA. Cet organe est composé des membres du bureau de la
conférence des chefs d'Etat, un Président et huit autres chefs
d'Etats.
L'organe central est responsable devant la conférence
des chefs d'Etat à qui il fait des rapports.
Dans son fonctionnement quotidien, l'organe central se
réunit à trois niveaux :
- Au niveau des chefs d'Etats et de gouvernement, il tient une
seule session annuelle ;
- Au niveau des ministres, il se réunit deux fois par
an ;
- Au niveau des Ambassadeurs accrédités
auprès de l'OUA, il siège une fois par mois.
L'organe central en collaboration avec secrétariat
général de l'OUA, assure les fonctions suivantes :
- L'anticipation et la prévention des
conflits ;
- L'initiation d'action en vue de rétablir la
paix ;
- L'organisation et le déploiement des missions
d'observation ;
- La définition des orientations devant guider le
fonctionnement de l'organisme.
Les moyens de fonctionnement sont fournis par un fonds
spécial, le fonds de l'OUA pour la paix. L'OUA en est le principal
contributeur et un million de dollars est prélevé automatiquement
et annuellement sur le budget de l'organisation. Mais ce fonds reçoit
également des contributions volontaires en espèce ou en nature
des Etats africains ainsi que d'autres secours africains.
D'autres commissions et comités ont été
crées pour coordonner l'action de l'OUA dans différents domaines
on en dénombre quatre : trois commissions et un comité.
- La commission économique et sociale ; elle
comprend les ministres de l'économie et des affaires sociales des Etats
membres ;
- La commission de l'éducation, de la science, de la
culture et de la santé qui est composée des ministres ayant
compétence dans ces domaines ;
- La commission du travail résultant de
l'institutionalisation des ministres du travail de l'OUA.
- Et enfin le comité consultatif sur les questions
budgétaires, administratives et financières, composé des
Ambassadeurs et autres représentants des Etats membres. Il est
chargé de préparer les sessions ministérielles sur les
différentes questions suscitées.
§.2. FONCTIONNEMENT ET LES ACTIONS DE L'OUA.
A. LE FONCTIONNEMENT DE L'OUA
1. LE BUDGET
Le fonctionnement de l'OUA est réglementé par
l'article 23 de la charte. Il ne prévoit pas d'autres sources de
financement que les contributions des Etats membres. Le budget est
préparé par le secrétariat général et
approuvé par le conseil des ministres.
La participation de chaque Etat est déterminé en
fonction d'un barème établi. Aucun Etat membre ne peut contribuer
à plus de 10% du budget annuel de l'organisation. Cette mesure
évite l'hégémonie d'un Etat membre qui pourrait se fonder
sur sa participation importante. Le montant du budget annuel
s'élève actuellement à 30 millions de dollars USA. Les
Etats membres de l'OUA s'engagent à s'acquitter de leurs
contributions.
L'OUA a créé par ailleurs un certain nombre de
fonds spéciaux :
- Le fonds spécial d'assistance d'urgence pour la lutte
contre la famine et la sécheresse en Afrique ;
- Le fonds culturel africain ;
- Le fonds de l'OUA pour la paix.
2. LA PRISE DE DECISION
Le conseil des ministres et la conférence des chefs
d'Etats et de gouvernement présentent les mêmes règles de
prise de décision (article 10 et 14). Avec l'application du principe de
« un Etat une voix », l'égalité
souveraine des Etats trouve tout son sens. Le quorum est atteint par les 2/3
des Etats membres. Au niveau de la conférence en matière de vote,
il convient de distinguer entre les décisions portant sur les questions
de fond et celles portant sur les questions de la procédure.
Pour les questions de fond, c'est la majorité de 2/3
qui est exigé. Ce sont les questions importantes telles que les
problèmes relatifs aux principes et aux objectifs de l'organisation,
ainsi que les problèmes administratifs et financiers.
Pour les questions de procédure, la majorité
simple est requise. Ce sont les questions concernant l'adoption de l'ordre du
jour ou l'élection d'un président de séance. Le
problème qui se pose consiste à savoir si l'OUA peut prendre des
décisions obligatoires pour les Etats membres. La charte emploie le
terme de décision pour désigner les mesures de la
conférence des Chefs d'Etat et celui de résolution pour celle du
conseil des ministres. Le mot « décisions » ne doit
pas pour autant conduire à la déduction qu'elles sont
obligatoires. Car en fait il s'agit d'un abus de langage à partir du
moment où les décisions de la conférence n'ont aucune
force contraignante. Ceci découle des principes de base de l'OUA
à savoir la souveraineté et la coopération.
L'OUA a pour objet de favoriser la coopération entre
les Etats dont elle doit par ailleurs défendre la souveraineté.
Les actes qu'elle prend ne sauraient donc s'opposer avec force obligatoire aux
Etats membres. De même les décisions des organes ne peuvent avoir
une valeur obligatoire. Cependant en matière budgétaire le
conseil des ministres conserve un pouvoir de décision qui s'impose
théoriquement aux Etats membres.
En outre, il semble que dans les cas d'urgence, la pratique se
soit établie sans contestation de voir le conseil des ministres prendre
des décisions exécutoires. Mais on peut dire d'une manière
générale que les décisions de l'OUA ne sont pas
obligatoires.
Examinons à présent les actions qu'elle a
menées.
B. LES ACTIONS DE L'OUA
Malgré les énormes difficultés qui ont
parsemé la longue marche de l'OUA, l'organisation a pu se maintenir
comme un bloc fort et uni. Elle a pu mener des actions dans les domaines de la
libération du continent, de la consolidation de l'indépendance et
de la solidarité entre les Etats membres. Par contre dans le domaine
économique les résultats restent mitigés.
1. Domaine politique
L'OUA s'est illustrée de façon très
positive dans le domaine politique par les résultats impressionnants
qu'elle a obtenu dans le cadre de la lutte pour la déconisation totale
du continent africain. Son soutien diplômatique, politique, moral et
même financier à la lutte de libération a largement
contribué à l'indépendance des ex-colonies portugaises et
des territoires d'Afrique australe (le Zimbabué et la Namibie).
Après sa création en 1963 avec trente deux (32)
Etats, l'OUA compte aujourd'hui cinquante trois (53) Etats membres dont
l'Afrique du Sud multiraciale. Ces succès ont été
remportés par des actions concertées des Etats membres de l'OUA.
Parmi celles-ci on peut citer entre autres :
- La publication en 1969 du manifeste sur l'Afrique australe
ou manifeste de Lusaka. Il appelle à la mobilisation de tous les Etats
membre de l'OUA contre la politique de discrimination raciale des gouvernements
minoritaires blancs d'Afrique australe et plus particulièrement contre
l'apartheid et la politique raciste d'Afrique du Sud. Dans ce manifeste, les
Etats rappellent leur conviction : « l'égalité
entre tous les hommes, droit inaliénable de chacun à la
dignité humaine et au respect sans distinction de race, de couleur ou de
sexe, de religion. Le droit et le devoir de tous de participer entant que
membres égaux de la société au gouvernement de leur propre
pays ».
En même temps qu'ils poursuivent la lutte pour la
libérationn du continent par des moyens pacifiques les Etats membres de
l'OUA expriment leur appui à la lutte armée en s'engageant
à la soutenir. C'est ce qu'ils ont exprimé dans la
déclaration de Mogadisco, en condamnant toute forme de dialogue avec les
régimes minoritaires d'Afrique australe.
L'OUA a également fait face à plusieurs conflits
frontaliers entre ses Etats membres, ainsi qu'à plusieurs guerres
civiles. Mais guidée par le principe cardinal du recours à la
négociation, et à des voies pacifiques pour le règlement
des conflits entre Etats, l'OUA a moins contribuée à mettre fin
aux conflits qu'à favoriser la recherche de solutions.
L'OUA a aussi contribué au renforcement de la
souveraineté de chaque Etat. Aujourd'hui aucun d'eux ne peut être
inquiété quant à sa disparition éventuelle par le
fait de son voisin.
2. Domaine économique
L'OUA a été moins performante dans le domaine
économique. Ses actions au plan du développement
économique du continent ont été très maigres avant
l'adoption du plan d'action de Lagos (PAL) le 28 avril 1980, par la
conférence des chefs d'Etat et de gouvernement en sa session
extraordinaire de cette année là. Ce plan est une approche
régionale de grande portée qui est essentiellement basée
sur l'autosuffisance collective. Il s'articule autour d'actions à mener
en vue de l'édification d'une économie africaine dynamique et
indépendante tendant vers l'établissement d'un marché
commun africain qui déboucherait sur une communauté
économique africaine.
Le plan d'action de Lagos encourage et préconise lz
création de groupements économiques régionaux18(*). Face à la
récession qui a affecté le monde entier et plus
particulièrement l'Afrique dans les années 80, l'OUA s'est
attachée à cerner la problématique de la crise en Afrique.
Après avoir constater que le processus de détérioration de
l'économie africaine avait atteint un niveau intolérable, la
conférence des chefs d'Etat décida à la
21ième session ordinaire tenue à Addis-Abeba d'adopter
le 20 juillet 1985, le programme prioritaire de rendement économique de
l'Afrique. Ce programme comporte cinq volets :
- Des mesures pour la mise en oeuvre
accélérée des programmes d'action de Lagos ;
- Des mesures spécifiques pour l'amélioration de
la situation alimentaire et la réhabilitation de l'agriculture ;
- Des mesures d'allégement du fardeau de la dette
extérieure de l'Afrique :
- Des mesures pour l'élaboration d'une plate forme
commune d'action ;
- Des mesures pour lutter contre la politique de
déstabilisation du régime d'apartheid d'Afrique du Sud sur
l'économie des Etats d'Afrique Australe.
Bien que tardif, le réveil de l'OUA en matière
d'Action pour le développement de l'Afrique a eu la conséquence
d'inculquer aux Etats africains la volonté de mener des actions communes
pour sortir du sous développement.
3. Domaine culturel et droit de
l'homme
L'OUA a adopté le 5 juillet 1976, la charte culturelle
de l'organisation. Elle s'articule autour des objectifs
ci-après :
- Réaffirmer l'identité culturelle des peuples
d'Afrique ;
- Liberer les peuples d'Afrique des contraintes
socioculturelles qui entravent leur développement ;
- Réhabiliter, sauvegarder, restaurer et promouvoir le
patrimoine culturel africain ;
- Garantir à tous le libre accès à la
culture et à l'éducation.
Pour la mise en oeuvre de cette charte, un fonds culturel
africain a été créé par l'OUA.
Au niveau des droits de l'homme, le 10 septembre 1969, les
Etats membres de l'OUA ont adopté la convention de l'OUA sur les
réfugiés, et se sont engagé à accorder aux
réfugiés le droit d'asile, un traitement non discriminatoire, le
rapatriement volontaire et à leur octroyer des titres de voyage.
En juin 1981, l'OUA a adopté la charte africaine des
droits de l'homme et des peuples. Cette charte est rentrée en vigueur le
21 octobre 1986 après sa ratification. Elle relie le concept de droit de
l'homme à celui des droits de peuplement et des droits des peuples. Elle
stipule que les droits civils et politiques sont indissociables des droits
économiques et socioculturels. La sauvegarde de ces droits est
confiée à la commission africaine des droits de l'homme et des
peuples.
Ainsi, les dirigeants africains ont créé une
autre organisation panafricaine : l'union africaine (U.A). que
propose-t-elle ?
SECTION II. DU PROJET A L'ACTE CONSTITUTIF DE L'UNION
AFRICAINE (U.A.)
§.1. HISTORIQUE DE L'UNION AFRICAINE
A. Du sommet d'Alger au sommet de Syrte I
1. le sommet d'Alger.
Le 35ème sommet de l'OUA qui s'est tenu
à Alger, du 06 au 14 juillet 1999 a été le point de
départ de l'Union Africaine. L'idée a été remise au
devant l'actualité pour la première fois par le Colonel
MOUAMAR KADHAFFI de la Libye dès, après la
cérémonie d'ouverture. En effet, pendant un discours de plus
d'une heure, la guide de la révolution Libyenne a plaidé à
huis clos, auprès de la quarantaine de ses pairs présents au
sommet d'Alger, pour la création d'un congrès africain19(*).
Selon KADHAFFI, la charte de l'OUA étant devenue
absolite dès lors qu'elle socialise les frontières
héritées de colonialisme, dans cette ère de globalisation,
l'Afrique doit réaliser au plus pressé son unité en
transformant l'OUA en « Etats Unis d'Afrique ». la
vision de ce dernier est que « les conflits sont liés aux
frontières héritées du colonialisme »20(*). par conséquent
l'option d'unité du continent évitera les guerres en Afrique.
Aussi a-t-il demandé et obtenu la tenue à Syrte d'un sommet
extraordinaire de l'OUA pour réviser la charte de l'organisation, afin
de l'adapter aux exigences du nouveau millénaire que sont la
constitution de grands ensembles politiques ou économiques dans un
contexte de mondialisation21(*).
2. Le sommet de Syrte I
Le 4ème sommet extraordinaire de l'histoire
de l'OUA dépuis sa création en 1963, appelé
désormais Syrte I devait officiellement, du 07 au 09 septembre 1999
à la demande de la Libye traiter d'une seule question :
« comment renforcer la capacité de l'Afrique à
faire face aux défis du nouveau
millénaire ? ».22(*)
Mais surprenant tous ses invités, le Colonel Kadhaffi,
leur a soumis un projet de création d'une Union Africaine, qui selon lui
constituerait la seule réponse à la question inscrite à
l'ordre du jour.
Après deux jours et deux nuits de débats
intenses autour du projet de Kadhaffi, visant à créer une
organisation supranationale, les participants sont convenus dans une
déclaration désormais historique de « créer
l'Union Africaine et d'accélérer la mise en oeuvre du
traité d'Abuja, qui prévoit l'institution d'un parlement
panafricain, d'une cour de justice, d'une banque centrale africaine et d'une
union monétaire africaine »23(*).
Le mandat a par ailleurs été donné au
conseil des Ministres des affaires étrangères de l'OUA et au
secrétaire général de l'organisation de mettre en
application les décisions et de soumettre au rapport, avec un projet
d'acte constitutif de l'union africaine au 36ème sommet de
l'OUA24(*).
B. DU SOMMET DE LOME AU SOMMET DE SYRTE II
1. Le sommet de Lomé
A Lomé, du 10 au 12 juillet 2000, la déclaration
de Syrte I a connue un début d'exécution. Elle a cessé
d'être une simple déclaration formelle pour épouser des
formes plus officielles. L'acte constitutif de l'Union Africaine dont les
premiers contours ont été définis à Syrte I en
Libye, a finalement été approuvé et adopté à
l'unanimité dans la nuit du 11 au 12 juillet 2000, par les chefs d'Etat
et de gouvernement présents au Togo. Vingt-sept (27) d'entre eux signent
le 12 juillet l'acte constitutif, au cours d'une cérémonie
solennelle de signature. Il s'agit notamment de l'Algérie, du Burundi,
du Burkina Faso, du Bénin, du Cap Vert, de la République
Centrafricaine, de Djibouti, de l'Ethiopie, du Gabon, de la Gambie, du Ghana,
de Guinée Bissau, de la Guinée Equatoriale, du Lesoto, du
Libéria, de la Libye, de Madagascar, de Malawi, du Mali, du Niger, de la
RASD, du Sénégal, de la Sierra Léone, du Soudan, du Tchad
et de la Zambie.
Pourtant à Lomé, l'adoption d'un texte
consensuel n'a pas été facile. La signature de l'acte par 27
Etats dès son approbation ne doit pas occulter pour autant les
réserves qu'avaient exprimées certaines
délégations. Celles du Botswana, du Kenya et du Zimbabwe se sont
dites opposées à une réforme
« précitée » de l'OUA et surtout à
toute perspective de lui conférer un pouvoir éxécutif
supranational. Ils se sont donc gardés de signer l'acte.
L'Afrique du Sud, l'Egypte et le Nigeria, trois poids lours du
continent se sont opposés farouchement « aux visées
expansionnistes » du dirigeant Libyen. Le chef de l'Etat Gabonais,
Omar Bongo a même déclaré à la presse que son pays,
qui assume un leadership politique et économique en Afrique central,
n'acceptera de perdre aucun part de sa souveraineté au profit d'un
quelconque ensemble, dont l'issue est incertaine.
Au total, le sommet de Lomé aura donné naissance
à l'Union Africaine, seulement après moult tractations sur le
contenu de son acte constitutif25(*).
2. Le sommet de Syrte II
Convoqué du 02 au 03 mars 2001 à Syrte, ce
sommet devait constituer un test grandeur nature de la conviction, mais aussi
de l'adhésion personnelle des chefs d'Etats africains au projet d'union
africaine. Car le sommet de Syrte II devait permettre d'aller de l'avant et
d'esquisser les contours plus ou moins définitifs que prendra à
terme l'UA. Mais comme partout ailleurs dans le monde, le processus de
ratification, examen et approbation par les instances législatives
nationales, est très lent. Cette situation, ne permettra malheureusement
pas comme l'aurait voulu l'instigateur du projet d'union, de faire du sommet de
Syrte II « le sommet constitutif » de l'union
africaine ?
En effet, depuis l'approbation de l'acte constitutif de
l'union par les chefs d'Etats à Lomé, le nombre de pays
signataires est passé de 27 à 41, dépassant donc largement
la majorité des 2/3. Mais le nombre des ratifications au 20
Février 2001 n'était que de quatorze et seulement six (6) pays
environs pourraient déposer leurs instruments de ratification au cours
du sommet de Syrte II ; ce qui aurait porté le nombre de
ratification à environ vingt. Or, l'entrée en vigueur de l'acte
telle que stipulée par la charte en son article 28, ne pourra se faire
que « trente » jours après le dépôt des
instruments de ratification par les 2/3 des Etats membres de l'OUA »
au secrétaire général de ladite organisation.26(*) Battant le record de
participation de chefs d'Etats et de gouvernement, le dernier sommet
extraodinaire de l'OUA à Syrte, à defaut de consacrer
l'entrée en vigueur de l'acte constitutif de l'Union africaine a eu
quand même le mérite de donner un coup
d'accélérateur à la mise en oeuvre du traité par la
déclaration solennelle de création de l'UA. Ce qui a abouti le 21
mai à son entrée en vigueur, quelques mois seulement avant le
sommet de Lusaka. Enfin, aujourd'hui nous avons (54) cinquante quatre pays
membres de l'UA ; dont le Madagascar était suspendue suite à
la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina, conformément à l'article 4
de la charte de l'UA qui interdit les coups d'Etat27(*) et la Guinée Bissau
était, elle aussi suspendue le 17 avril 2012 à la suite du coup
d'Etat du 12 avril.28(*)
Tandis que le Maroc est un pays non adhérant, avait
quitté l'OUA le 12 Novembre 1984 protestant contre l'adminission de la
République Arabe Sahraouie Démocratique proclamée par le
Front polisario, ce territoire étant également revendiqué
par le Maroc lors de la création de l'Union africaine qui a pris le
relais de l'OUA en 2001, les autorités marocains ont affirmé que
l'UA répétait « l'erreur originelle comise par
l'OUA en permettant à cette entité fantoche de signer l'acte
constitutif et de le ratifier par la suite ».
§.2. L'ACTE DE L'UA COMPAREE A LA CHARTE DE L'OUA
La charte de l'OUA et l'acte constitutif de l'UA tel
qu'adopté à Lomé le 11 juillet par la conférence
des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA, présentent à bine
des égards de nombreuses ressemblances. Mais bien que taxé de
« OUA bis » par certains observateurs de la vie des
organisations internationales africaines l'acte constitutif de l'UA comporte
certaines innovations marquantes au niveau des principes, des objectifs et des
organes.
A. Au niveau des organes
L'acte constitutif de l'UA reprend un certain nombre d'organes
qui présentent des ressemblances notables avec ceux contenus dans la
charte de l'OUA. Il s'agit notamment de :
- La conférence de l'union ;
- Du conseil exécutif ;
- De la commission ;
- Des comités techniques spécialisés.
· La conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement : prend au niveau de l'acte de l'UA la
dénomination de « conférence de
l'union ». tout en demeurant l'organe suprême, la
conférence voit ses pouvoirs et attributions plus précises et
plus accrues dans l'acte de l'union29(*).
· Le conseil des ministres :
rebaptisé « conseil
exécutif » peut désormais selon l'acte
admettre dans sa composition toutes « autorités
désignées par les gouvernements des Etats membres ».
par ailleurs, cet organe connait lui aussi un accroissement de ses
attributions30(*).
· Le secrétariat général de
l'UA : est assuré par « une
commission 31(*)» qui a à sa tête un
président, des vices présidents et des commissaires
assistés par le personnel. Le texte de l'UA laisse à la
conférence de la latitude d'en déterminer la structure, les
attributions et le règlement intérieur.
· Les comités techniques
spécialisés32(*) : sont à l'image des commissions
spécialisées. L'acte de l'union en a créé sept (7)
ayant chacun un domaine de compétence bien déterminé.
Seule la défense qui au niveau de la charte de l'OUA relevait d'une
commission a été occultée au niveau des comités
techniques spécialisés. Au titre des innovations on peut noter
que l'acte de l'union africaine en plus de n'avoir pas inscrit « la
commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage » au
sein de ses organes, a introduit cinq nouvelles structures : le
parlement panafricain,33(*) la cour de justice,34(*) le comité des représentants permanents,
le conseil « économique, social et culturel et des nouvelles
institutions financières.
B. Au niveau des objectifs
L'UA et l'OUA ont des objectifs identiques du point de vue de
leurs visées panafricanistes : l'union du continent africain.
Mais ces objectifs comme on peut en faire le constat à
leur examen, ont connu avec l'UA une certaine évolution due certainement
au défi nouveau du continent.
Ainsi remarque-t-on que l'acte de l'UA reprend
intégralement quatre (4), des cinq (5) objectifs de l'OUA, à
l'exception de « l'élimination sous toutes ses
formes du colonialisme de l'Afrique ».
En effet, cet objectif qui s'inscrivait dans la logique de la
domination coloniale, répondait à l'époque à un
impératif de lutte pour l'indépendance des 8Etats africains et
s'accomodait donc bien à ce contexte.
Aujourd'hui alors que l'Afrique est totalement
libérée du joug de la colonisation, il est tout à fait
normal que cet objectif ne figure pas dans l'acte de l'UA.
L'UA regroupe ses objectifs en quatorze grands axes qui
tiennent compte des exigences mutations que le monde a connu. Ces objectifs
tout comme ceux de l'OUA hier, répondent à la soif d'unité
du continent africain et la volonté qu'ont ses peuples de connaitre un
mieux-être par le biais d'un dévéloppement
intégré du continent.
C. Au niveau des principes
Au niveau des principes, bien d'observateurs de la vie des
organisations internationales africaines pensent que l'union africaine n'a pas
beaucoup bougé en affirmant comme la défunte OUA, les principes
« d'égalité souveraine de tous les Etats
membres », « le respect de la
souveraineté » « le respect des
frontières existant au moment de l'accession à
l'indépendance » etc.
Pourtant à bien y faire attention, l'on se rend vite
compte que le texte de l'UA apporte des innovations de taille en ce qui
concerne les principes de la nouvelle organisation panafricaine. Ces
innovations portent notamment sur « la participation de peuples
africains aux activités de l'union » ; « la
mise en place d'une politique de défense commune pour le continent
africain » ; « la condamnation et le rejet des
changements anticonstitutionnels de gouvernement ».
Ces principes marquent clairement la volonté des Etats
africains d'aller de l'avant. Ils ne figuraient pas dans les principes
énoncés par la charte de l'OUA.
En somme, l'U.A paraît être une forme
améliorée de l'OUA. Mais à l'analyse, l'on se rend compte
que l'acte constitutif de l'UA n'est un pas en plus fait par les gouvernants
africains, vers la constitution des Etats Unis d'Afrique. Des changements
notables sont contenus dans les organes, les objectifs et les principes de
l'UA. Ils détermineront à coup sûr l'avenir de l'union du
continent. A présent examinons de bout en bout les tenants et les
aboutissants de l'union africaine. Dans quelles conditions se
réalisera-t-elle ? quels sont les défis à
relever ? quels sont les obstacles à surmonter ? au total,
quelles sont les avantages pour atteindre l'UA et que peut-on en retirer ?
voici des questions que notre analyse tentera d'élucider dans les deux
chapitres suivants de notre travail.
CHAPITRE DEUXIEME : DEFIS ET OBSTACLES DE
DEVELOPPEMENT DE L'UNION AFRICAINE.
Au lieu de restaurer les textes de l'OUA, pour la mettre en
phase avec les réalités nouvelles de la planète, les
dirigeants africains ont plutôt posé les jalons d'une nouvelle
organisation panafricaine. La question est alors de savoir à quoi l'ont
devrait s'attendre avec cette nouvelle organisation. Quels sont les
défis qu'elle est appelée à relever pour assurer au
continent un développement durable ?
SECTION I. LES DEFIS D'UNE NOUVELLE ORGANISATION
PANAFRICAINE
§1. LE REGRLEMENT DES CONFLITS ET LE MAINTIEN DE LA
PAIX.
L'un des plus grands obstacles au développement en
Afrique est la prolifération des conflits armés. Même si le
nombre de conflits en 1999 et 2006, il y a eu, néanmoins, une
résurgence des changements anti constitutionnels et gouvernements et des
coups d'Etat ainsi que des violences poste électorales, aggravant ainsi
les défis de paix et de securité auxquels est confrontée
l'UA35(*).
Compte tenu du nombre de pays vivant dans des situations de
conflits et post-conflits en Afrique, il est nécessaire de redoubler
d'efforts pour répondre aux besoins de développement humain,
social et économique des personnes vivant dans ces situations, surtout
en raison du fait qu'elles restent les plus éloignées de la
réalisation des OMD et des autres objectifs de développement
continental36(*). Une
multitude de conflits armés jonchent le continent africain. Outre la
corne de l'Afrique et la région des grands lacs, théâtres
de plusieurs affrontements armés, l'Ouest du continent connait depuis
peu une recrudescence des foyers de tensions auxquels l'UA devra trouver des
solutions dans la perspective de l'unité du continent. Pour ce faire,
elle doit d'abord régler les conflits existants ou lentents, mais
ensuite trouver les moyens d'assurer la paix sur le continent.
1. Le règlement des
conflits
Les conflits menacent sérieusement le
développement du continent. Aussi l'UA doit elle pouvoir réagir
rapidement lorsque des problèmes se posent. Aujourd'hui, il faut se
rendre à l'évidence que rien de durable ne peut se construire
dans une atmosphère d'insécurité. Lorsque les guerres ne
viennent pas détruire tout ce qui s'est construit parfois sur des
décenies, elles empêchent l'évolution et le progrès.
Au Libéria et en Sierra Léone, tout comme en Angola, la guerre
civile avait emporté plusieurs milliers d'investissement. Depuis que la
paix était revenue au Libéria en 1997, le pays n'arrive point
à se rélever économiquement, de ses sept (7) années
de conflit37(*).
Signalons également la situation désastreuse que
commette le groupe « BOKO HARAM » au Nigéria, le
conseil de paix et de sécurité s'est réuni le 29 janvier,
avec la présence de quinze chefs d'Etat, mais en l'absence du
Président du Nigeria GOODLUCK JONATHAN, pour lutter contre le terrorisme
et notamment BOKO HARAM. L'idée de l'Union Africaine est la
création d'une force régionale contre Boko Haram. L'UA a
entériné la création d'une force militaire de 10. 000
hommes contre les islamistes nigérians a été
proposée faisant appel au financement des Nations Unies. Ce sont des
pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), Tchad,
Nigéria, Caméroun, Niger ainsi que le Bénin.38(*)
Sur le plan économique, les pays dont les territoires
sont le théâtre de guerres ont du mal à rétrouver le
chemin de la croissance. Car les guerres empêchent toutes les
activités économiques, aggravent l'insécurité et la
famine, entraînent l'inflation et bloquent les exportations. Les
ressources, la plupart du temps soit investies dans l'acquisition de
matériels de guerre. Ainsi, le développement économique
est ralenti ou annihilé selon l'ampleur des conflits. Rares sont les
pays africains où les ressources naturelles sont aussi abondantes qu'en
République Démocratique du Congo. Pourtant la population continue
à vivre dans la misère. Il est donc urgent, voire capital que les
Etats africains ouvrent le concert au règlement des conflits en
s'attaquant de front aux causes profondes de ceux-ci. Le cas de l'intervention
des soldats de la paix de la CEDEAO en Sierra Léone, ayant conduit
à la conclusion de l'accord de Lomé qui a mis fin au conflit le
07/07/1999, montre bien que les africains peuvent prendre en main la
résolution des conflits qui ont lieu sur le continent.
L'Afrique doit donc chercher les voies et les moyens
d'éteindre tous les foyers des tensions sur son sol. Cela demeure un
impératif et même un préalable nécessaire au
développement du continent, qui du moins a besoin de stabilité
pour connaître le progrès. Selon KOFI ANAN, secrétaire
général de l'ONU, « tant que l'Afrique ne sera pas
venue à bout de ses conflits, les progrès resteront
précaires même dans les pays éloignés du
théâtre des hostilités ».39(*)
Cet impératif dégagé, c'est à la
tribune de l'union africaine, organisation panafricaine qu'il faudra poser le
problème du règlement des conflits. Cette approche constitue un
héritage légué par la défunte OUA qui
déjà a servi de cadre à la résolution de certains
conflits restés pendants devront tôt ou tard constitués
l'ordre du jour des rencontres au sommet de l'union africaine. Notamment le
problème Sahraouie, opposant le Maroc à la RASD40(*).
A l'analyse, on s'aperçoit que la question du
règlement des conflits en Afrique constitue un défi majeur
à relever par l'union africaine. Elle devrait y parvenir dans la
perspective de l'unité du continent, mais surtout de son
développement intégré. Notons cependant qu'une fois la
préoccupation des conflits réglée, il reviendra à
l'union africaine de faire en sorte que soit instaurée sur l'ensembble
du continent une paix durable d'où un autre défi à
relever : celui du « maintien de la
paix ».
2. Le maintien de la paix
« la stabilité intérieure et la paix
extérieure sont inséparables du développement ».
Il est donc tout à fait normal et légitime que les africains
recherchent ensemble cet idéal, si tel est que le développement
du continent est leur objectif commun41(*).
Le 24ième sommet de l'union africaine (UA)
s'est tenu à Addis Abeba du 21 au 28 janvier 2015. L'évenement
symbolique tient en la désignation de Robert Mugabe, comme nouveau
Président de l'UA, âgé de 90 ans, cet autocrate au pouvoir
depuis trente cinq ans, héros de la lutte contre l'apartheid, a
lancé des flèves contre l'occident. Son élection est un
symbole de la contradiction des pays africains exprimant un panafricanisme
anti-occidental malgré l'impuissance des Etats membres de l'UA de
traiter de manière autonome des questions de la paix et de la
sécurité ou des épidémies.
En effet, nous signalons également la position de
l'Union africaine face à la situation anti démocratique troublant
la paix et la sécurité au Burundi, l'UA se dit horifiée et
condamne « un acte de barbare »42(*).
L'une des préoccupations majeures de l'union africaine
sera donc de maintenir la paix entre les peuples, au sein des Etats, mais aussi
entre les Etats sur l'ensemble du continent.
Comme on peut s'en rendre compte, cette tâche de
maintien de la paix n'est pas sans difficulté. Les nombreuses crises
latentes, l'esprit de revanche et la persistance des comportements
xénophobes rendent cette mission beaucoup plus ardue. Pourtant l'UA
devra faire de la paix un credo et oeuvrer perpétuellement à
assurer les conditions les plus favorables à son maintien sur le
continent. Car tout compte fait, dans sa mission d'union du continent, la
quête de la paix s'impose à elle comme un défi de premier
ordre.
Pour ce faire, il importe qu'elle se dote des structures
éfficaces et fiables pour assurer la prévention de tout conflit
de nature à troubler la stabilité de l'Afrique.
A ce titre, l'expérience de l'OUA à travers le
mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement
des conflits en Afrique devra être améliorée et
consolidée dans son volet « prévention » afin
de permettre l'anticipation sur toute possibilité d'affrontement
ouvert.
L'anticipation et la prévention des conflits doivent se
faire sur la base d'un répertoire systématique de toutes les
zones à risque afin que soit exercé sur celles-ci un suivi
permanent pour régler et aplanir les différends avant qu'ils
n'atteignent des proportions de non-retour.
Le maintien de la paix, suppose par ailleurs l'existence d'une
force qui pourrait intervenir si une partie passant outre les
résolutions dans le sens d'un règlement pacifique, décide
d'utiliser la force des armes. Pareille structure nécessite
d'énormes moyens. Et l'UA en plus de songer au comment la constituer,
devra inscrire au titre de ses missions, la recherche des moyens
nécessaires à son organisation et à son entretien. Aussi,
devrait-on remarquer à l'analyse que l'action de l'OUA en matière
de prévention des conflits a été surtout efficace
lorsqu'il s'est agit de différends portés sur des
rivalités personnelles43(*). L'organisation a réussi à les aplanir
par l'usage de la « palabre africaine » un type de
diplômatie propre à la réalité africaine. Mais dans
les cas où les différends ont portés sur des questions
frontalières les succès remportés par l'OUA sont
restés très maigres ; car l'organisation n'est pas
juridiquement équipée pour faire face à ce genre de
dissension qui nécessite un arbitrage beaucoup plus délicat
à titre préventif, l'UA devra donc se doter de toutes les
capacités qui pourront lui garantir un arbitrage qui puisse être
accepté par tous les Etats du continent, afin que son intervention en
matière de maintien de la paix soit plus crédible et plus
fiable.
§.2. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT, BONNE GOUVERNANCE
ET DEMOCRATIE
A. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT
Les statistiques indiquent chaque année que le
développement est inégal sur l'ensemble du globe44(*). L'économie des pays
dits développés a abordé en cette fin de siècle un
nouvel épisode d'expansionnisme global qui oblige les pays sous
développés à se rendre à l'évidence de la
nécessité de se réveiller. Les pauvres sont plus en plus
pauvres et nombreux en Afrique. Cette situation alarmante est fortement
tributaire du ralentissement de la croissance économique du continent.
Le rapport annuel 1998 de la BAD indique à ce propos
que « les objectifs fondamentaux du développement en Afrique
sont l'accélération de la croissance économique et la
réduction de la pauvreté45(*). Du coup, ces deux aspects du développement
constituent d'autres défis que l'union africaine devra s'atteler
à amener le continent à relever.
1. L'accélération de la croissance
économique
Les efforts que consent le continent pour assurer
l'accélération de la croissance économique sont
continuellement affectés par un contexte économique mondial
financièrement néfaste. Le taux de croissance mondiale a
été chuté à 2,2% en 1998 et celui de l'Afrique
à 3,2%46(*). La
croissance économique de l'Afrique reste fondamentalement tributaire des
performances économiques mondiales et des évolutions des
marchés internationaux de produits de base. A mesure que les
marchés reprennent de la vigueur, la demande pour des produits tels que
les hydrocarbures, les métaux et les produits agricoles, base des
économies africains devrait repartir. Et avec elle, les perspectives
économiques de l'Afrique. Or, en l'état actuel de la situation,
les prévisions de la BAD tendent à indiquer qu'à court
terme les prix des produits de base, surtout ceux des produits agricoles
resteront déprimés.
Dans ce contexte, la croissance économique en Afrique
se heurte à plusieurs difficultés notammemnt l'état de
sous capitalisation dont suffle le continent. Les taux de croissance actuels,
selon le rapport 1998 de la BAD résultant de l'introduction des
réformes économiques et d'une meilleure utilisation du capital,
ne sont pas viables, avec les taux d'investissement actuels. Si le stock de
capital s'était accru au lendemain des indépendances et ce
jusqu'au milieu des années 70, l'accumulation a marqué le pas
dans un certain nombre de pays sur les vingt dernières années.
Elle a même régressé dans beaucoup d'autres. Ramené
au PIB, l'investissement total est passé en Afrique de 25% au milieu des
années 70 à quelques 20% au début des années 90
avec un investissement privé s'élevant à 15%. La faible
capitalisation est encore plus prononcée dans les pays à faible
revenu où seulement 17% du PIB sont consacrés à
l'investissement et où la part du privé ne dépasse
guère les 12%. Selon ce même rapport, pour espérer voir se
réaliser une croissance durable en Afrique, il faudrait que les taux
d'investissement dépassent les 25% sur le moyen terme. Or de nombreux
facteurs annihilent les efforts dans ce sens. Et l'UA a un travail colossal
à abattre à cet effet.
Les conflits sociaux et les guerres civiles qui menent le
continent en font une zone d'investissement à risque que redoutent les
investisseurs étrangers. Dans une approche globale, l'UA doit mener une
politique d'incitation à l'investissement en sécurisant davantage
le continent.
Par ailleurs, eu égard à l'interaction qui
existe entre infrastructures et croissance économiques, il est
indispensable de susciter la plus large adhésion des communautés
locales, du secteur privé, des pouvoirs publics et des bailleurs de
fonds surtout pour le développement des infrastructures. Car elles
revêtissent une importante certaine dans l'accélération de
la croissance économique parcequ'elles renforcent les capacités
de production de l'agriculture, de l'industrie et des services47(*). Leur faiblesse sur le
continent représente alors l'une des contraintes majeures du
développement. L'infrastructure en Afrique est
caractérisée par un faible taux de pénétration, des
équipements dépassés et des prestations très
médiocres dans certains secteurs notamment, ceux de
l'électricité, de la téléphonie, de la distribution
d'eau, des ports et des aéroports. Il est donc important pour la
relève de l'économie africaine que la demande dans tous ces
domaines soit satisfaite.
Des infrastructures neuves ou rénovées, surtout
dans le secteur du transport et les télécommunications peuvent
aider à accroitre les investissements et partant la croissance
économique par l'élévation de la production et de la
productivité.
Toutes ces analyses diagnostiquent et posent les conditions de
la croissance économique en Afrique. Elle nécessite pour
être menée à bien que des actions concertées, soient
les entreprises en Afrique se posent le plus souvent de la même
manière.
2. La lutte contre la
pauvreté
La réduction de la pauvreté devra constituer un
objet primordial pour l'UA. Aussi une stratégie efficace de lutte contre
la pauvreté doit elle être conçue pour contrer de
façon signicative l'avancée de ce mal qui aujourd'hui a atteint
des proportions inquiétantes sur le continent.
Sur les 600 millions d'africains recensés en 1998,
près de 475 millions survivaient avec moins de deux dollars par jour.
Cette forte prévalence de la pauvreté qui résulte en
partie de l'accumulation d'un déficit considérable dans les
infrastructures de base et sociaux, constitue l'une des plaies du
continent48(*).
Quasiment enlisées dans la pauvreté, les
populations africaines continuent de s'appauvrir. Et les experts affirment que
l'Afrique est le seul continent à vivre un tel phénomène.
Chose plus alarmante, le forum économique mondial (FEM) dans son rapport
2000-2001 sur la compétivité des pays africains, indique que
« le continent est pris dans un cercle vicieux de népotisme et
de sous développement faisant apparaître d'espoir pour
améliorer sa compétitivité et atteindre une croissance
viable ». Or, la « croissance économique rapide
selon Omar Kabbaj, est une condition nécessaire à une lutte
efficace contre la pauvreté ». c'est d'ailleurs pourquoi
combattre la pauvreté constitue l'une des priorités de la BAD et
devra préoccuper davantage les institutions financières (banque
centrale africaine, banque africaine d'investissement, fonds monétaire
africain) dont est dotée l'UA (art 19). L'acte constitutif de l'union
note clairement dans ces objectifs cette priorité. L'union entend
« promouvoir la coopération et le développment dans les
domaines de l'activité humaine en vue de relever le niveau de vie des
peuples africains »49(*).
Cette volonté manifeste d'améliorer les
conditions de vie des populations africaines appelle à
l'élaboration d'une stratégie commune de la part des gouvernants
africains par les biaies de l'union. Elle survirait de cadre d'échange
et d'harmonisation des politiques nationales et/ou sous régionales pour
repousser la pauvreté. Aussi cette stratégie qui selon les
experts de la BAD, doit reposer « sur l'implication de tous les
acteurs dans le processus de développement » devra-t-elle
s'appuyer sur la pleine participation des communautés locales dans la
conception et la mise en oeuvre des projets et programmes50(*). Dans ce domaine,
l'expérience du groupe de la BAD pourrait inspirer les nouvelles
institutions financières de l'UA. Afin d'accroitre l'efficacité
de ses interventions contre la pauvreté, le groupe de la BAD a entrepris
la programmation de ses actions par pays et l'amélioration de la gestion
du cycle des projets51(*).
Cette approche aurait l'avantage de permettre aux institutions
financières de l'UA de mieux suivre et de mieux coordonner les
stratégies de lutte contre la pauvreté, avec les donateurs, les
ONG et la société civile.
Ainsi, une fois les zones les plus atteintes ciblées
avec rigueur et précision, les actions auront une incidence positive sur
la pauvreté.
Reconnaissant en outre, le rôle préponderant que
joue l'agriculture dans les économies africaines et plus
particulièrement dans la réduction de la pauvreté, l'union
devra veiller à ce que ce domaine d'activité connaisse un essor
particulier. De la performance de l'agriculture dépend de la
sécurité alimentaire. Or à mes égards
l'insécurité alimentaire est l'image réfléchie de
l'état général de la pauvreté. Il faut donc
éviter que la famine ou la malnutrition continuent de constituer des
menances pour les populations qui ont besoin de vivre et de travailler pour
assurer le développement du continent. De même, le
développement rural est impératif, car à l'analyse l'on se
rend compte que la pauvreté en Afrique concerne principalement les
campagnes. Un appui particulier doit donc être accordé aux
activités relevant des domaines de la santé, de
l'éducation, des programmes communautaires de base, du
développemnt de la petite industrie et des initiatives de micro
financement. Car elles améliorent l'horizon économique et social
des pauvres par la création d'emploi et la génération de
revenus.
L'UA doit prendre à bras le corps la question du
développment du continent afin d'en faire désormais une
priorité. Car à n'en point douter, l'heure est au
développement et à l'indépendance économique
après que l'indépendance du continent soit un acquis.
B. BONNE GOUVERNANCE ET DEMOCRATIE
1. BONNE GOUVERNANCE52(*)
Les 11 Chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de la
Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs,
réunis à Dar-Es-Salaam, les 19 et 20 novembre 2004, sous les
auspices des Nations Unies et de l'union Africaine ont adopté la
Déclaration de Dar-Es-Salaam sur la Sécurité, la
Stabilité et le Développement dans la Région des Grands
Lacs. C'est le 15 décembre 2006 à Nairobi, au Kenya, que ces
mêmes 11 Chefs d'Etat et de Gouvernement ont signé le Pacte sur la
Paix, la Sécurité, la Stabilité et le Développement
dans la Région des Grands Lacs et se sont ainsi engagés avec leur
signature à respecter les principes constitutionnels communs
ci-après :
- La séparation des pouvoirs exécutifs,
législatifs et judiciaires ;
- L'accession au pouvoir à travers des élections
libres, honnêtes et transparentes ;
- L'interdiction de tout changement anticonstitutionnel et de
tout mode non démocratique d'accession ou de maintien au
pouvoir ;
- La participation populaire aux prises de décisions
dans le strict respect des principes démocratiques ;
- La décentralisation du pouvoir à tous le
niveaux de gouvernement ;
- La neutralité des forces de défense et
sécurité ;
- La laïcité de l'Etat et de ses
institutions ;
- La promotion de l'unité nationale de l'Etat et de ses
institutions ;
- L'élimination de toutes discrimination
éthiniques, religieuses, raciales, sexistes ou
régionales ;
- La parité entre les hommes et les femmes y compris au
moyen de politiques de discrimination positive ;
- Le pluralisme politique ;
- Etc.
Tous ceux-ci montrent à suffisance que la bonne
gouvernance, n'est rien d'autre que savoir bien respecté les principes
constitutionnels, appliqué la géopolitique sur tout le plan,
c'est-à-dire que toutes les couches soient représentées
à tout niveau.
2. DEMOCRATIE
A l'école de la démocratie, les Etats africains
ont la triste réputation d'être de mauvais élèves.
L'éducation d'une véritable démocratie est mise à
mal par la persistance de considérations tribales, éthniques ou
encore claniques. Il importe alors de repenser la démocratie en Afrique
en commençant par s'affranchir du mythe selon lequel, en raison de leur
organisation traditionnelle, les sociétés africaines seraient
incompatibles avec la démocratie. La marche engagée par l'Afrique
vers la démocratie par la voie institutionnelle ne sera
véritablement effective qu'avec l'essor d'une véritable culture
démocratique des hommes53(*).
En effet, la communauté internationale qui était
originellement permissive sur la gestion politique des Etats a fait
désormais de la légitimité démocratique condition
de reconnaissance des gouvernements. De nombreuses crises d'ordre politique,
social, économique et institutionnel ont abouti à des
révolutions ou soulèvements populaires, à des
rébellions et, pire encore, à des coups d'Etat militaires. Les
séries de coups d'etat, formes décriées d'accession
antidémocartiques au pouvoir, mais malheureusement prisées des
pays africains majoritairement francophones, ont jaloné l'histoire de
ces pays depuis leur accession à la souveraineté internationale.
Si les années 1960 ont été considérées comme
celles des indépendances et des régimes de partis uniques
caractérisés par une gestion opaque, partisane ou clanique des
affaires de l'Etat, les années 1990 au contraire ont rimé avec
démocratie, multipartisme et un cortège de conférences
nationales ou d'assises nationales devant servir de cadres transitionnels des
Etats vers la démocratie, en passant par une refondation des
républiques fortement troublées à l'époque par des
révendications populaires de nature démocratique. Comme nous
disait l'ancien Président français jacques Chirac :
« l'Afrique ne serait pas prêtre pour la
démocratie ». Comme cela étant, on y interesse pour
analyser les arguments qui militent en faveur de cette croyance et en faire
une contre-analyse en démontrant que l'Afrique est déjà
en marche vers la véritable démocratie.54(*)
§3. LE REGLEMENT DE LA QUESTION DE LA DETTE ET LES
GRANDES PANDEMIES
1. La question de la dette
« l'africain vient au monde avec des factures
à honorer, alors que l'européen nait ayant à la main des
chèques à encaisser »55(*). Cette assertion évoque éloquement que
le continent africain est endetté. Pendant que l'occident conforte ses
acquis en matière de développemnt, l'Afrique est condamnée
à supporter le poids de ses dettes. Donc à demeurer
prisonnière d'un cercle vicieux qui consiste à utiliser
perpétuellement ses ressources internes pour le remboursement de la
dette extérieure.
En effet, depuis longtemps, la viabilité de la dette
africaine est l'un des problèmes de développement les plus aigus
auxquels la communauté internationale doit faire face. La plupart des
pays africains ont été confrontés en permanence à
des problèmes d'endettement extérieur insolubles. Le stock de la
dette africaine était en l'an 2000, de 334,3 milliards de dollars, selon
le rapport de BAD sur le développement en Afrique 2001. Sur ce total, ce
même rapport indique que, les obligations à court terme se
montrent à 38,9 milliards de dollars et celles à long terme
à 295,3 milliards de dollars. Cette répartition s'explique par la
prépondérance des prêts publics.
Soixante dix pour cent (70%) de la dette sont dus à des
créanciers publics. Douze pour cent (12) seulement de la dette africaine
étaient dus à des banques et des institutions financières
et les dix huit pour cent (18)% restant à des créanciers
privés.
L'endettement extérieur demeure élevé. Il
représente en moyenne 60% du PIB de l'Afrique, soit plus de deux fois le
niveau des exportations. Près du quart des recettes des exportations a
été consacré au service de dette extérieure.
Par ses effets pervers, la dette paralyse le
développement car elle accentue l'insuffisance des ressources, aggrave
le chômage, détériore les conditions de la femme et
l'enfant, augmenté la mortalité infantile, fait croître le
nombre de malade du SIDA et affaiblit le système éducatif.
Certains pays à faibles revenus risquent de voir leur endettement
s'aggraver sous l'effet de la détérioration des termes de
l'échange et de la perte éventuelle des parts des marchés
pour les produits primaires, du fait de la chutte de leurs cours. Aussi la
lourde dépendance des Etats africains vis-à-vis des sources de
financement extérieures en particulier les prêts bilatéraux
et multilatéraux a plus contribué au gonflement de la dette
extérieure du continent. Notamment dans les années soixante dix
et quatre-vingt. Pour de nombreux pays de l'Afrique, le fardeau de
l'endettement n'est plus viable. Compte tenu de son ampleur et du niveau
élevé des taux d'intérêt combinés à
des termes de l'échange défavorables, nombre de pays ne peuvent
tout simplement plus honorer le service de leurs dettes sans recourir à
un rééchelonnement.
La production et les échanges, sont organisées
de telle façon que les pays pauvres très endettés ne
cessent d'importer davantage qu'ils n'exportent. Donc d'investir davantage
qu'ils n'épargnent. Ce qui les amènent à emprunter
à l'étranger pour tenter de combler cet écart. Ainsi, la
persistance de cette tendance a conduit à une accumulation de dettes
à des problèmes de rembourssement. Les capitaux empruntés
pour compenser le manque de moyens financiers ayant été soit
détournés à des fins personnelles, soit utilisés
pour financer la consommations, ou encore investis dans des activités
qui n'ont pas pu modifier la configuration des échanges et
générer suffisamment des recettes en devises pour permettre le
remboursement de la dette.
Dans le but de soulager donc l'Afrique du fardeau que
représente son endettement, l'UA doit encourager et même susciter,
ou encore négocier des initiatives en faveur de l'annulation de la dette
dans le cadre des pays pauvres très endettés sont en cours depuis
1996. Mais elles doivent être motivées et soutenues par une
coalition de tous les Etats africains qui vivent presque tous la même
situation d'endettement56(*).
Enfin, l'UA qui vise l'instauration d'un mieux être chez
les populations et le développement du continent tout entier doit
trouver les moyens de bien gérer l'endettement et veiller à ce
que l'Afrique en sorte définitivement.
2. LA LUTTE CONTRE LES GRANDES PANDEMIES57(*)
Malade des guerres, l'Afrique l'est aussi du SIDA, du
paludisme et de bien d'autres maladies qui dévastent ses populations et
entravent son développement. L'Afrique est de loin le continent le plus
en retard en matières de santé. Malgré les progrès
enregistrés dans la lutte contre les grandes pandémies pour faire
reculer la mortalité et la morbidité, l'Afrique est toujours
l'otage du VIH/SIDA et de beaucoup d'autres pandémies.
Les répercussions socioéconomiques de
l'épidémie du VIH/SIDA sont de plus en plus inquiétantes.
Selon le rapport sur l'épidémie mondiale de VIH/SIDA,
publié par l'ONU/SIDA en 2000, il y avait dans le monde à la fin
de l'année 2000 environs 36,1 millions des personnes atteintes du
VIH/SIDA. 70%, soit 25,3 millions des personnes atteintes vivaient en Afrique
sbsaharienne58(*).
Le VIH a également exacerbé le problème
des enfants des rues et les conséquences sociales que sont la
mendicité, le vol, la délinquance, la violence, l'alcoolisme, la
toxicomanie, la prostitution et les viols. Toutes choses qui créent un
surplus de charges pour les économies nationales.
Eu égard, le coût total de
l'épidémie du VIH/SIDA est extrêmement lourd pour les Etats
africains pris individuellement. Si l'Afrique ne parvient pas à
maîtriser la propagation de l'épidémie, le condinent perdra
des travailleurs qualifiés déjà en faible nombre. Avec
pour corollaire un fléchissement de la croissance économique et
de la productivité. D'après les estimations de la BAD, le PIB par
habitant dans les zones les plus touchées sera inférieur de 5% en
2030 à ce qui aurait été sans le SIDA. Les gains obtenus
de haute lutte en matière d'espérance de vie disparaissent
progressivement dans les pays les plus touchés par la maladie. D'ici
2030, la vision présentée par ce rapport, l'espérance de
vie dans certains pays africains extrêmement touchés, ne
dépassera pas 30 ans, contre 60 au milieu des années 80.
L'Afrique doit également, outre le SIDA, faire front
à plusieurs autres pandémies qui déciment sa population et
menent ses actions de développement.
Le paludisme, loin d'être maîtrise, continue de
faire des ravages dans les zones tropicales. Selon l'OMS, le paludisme tue plus
d'un million de personnes par an. Cette maladie est restée l'une des
causes de mortalité et de morbité les plus importantes sur le
continent. Les nombreuses tentatives de mise sur pieds d'un vaccin efficace et
les programmes nationaux de lutte contre la maladie ont besoin d'être
coordonnés et suivis simultanément sur l'ensemble du
continent59(*). La
situation précaire des populations africaines les expose aux
épidémies fréquents de choléra, de fièvre
jaune, etc., qui déciment massivement les populations. Les franges les
plus touchées sont les femmes et les enfants. L'insuffisance des centres
de santé dans les zones urbaines et leur quasi-absence dans bon nombre
de campagnes rendent difficile l'accès de ces populations aux soins de
santé. Toute chose qui aggrave l'exposition des populations les plus
démunies qui ne peuvent pas avoir accès aux
médicaments.
Afin, nous citons également le cas récent
d'Ebola, une grande partie du 24e sommet de l'UA s'est tenu à
Addis abeba du 21 au 28 janvier 2015, a porté sur un horison de
l'Afrique à 50 ans (2063) alors que les dossiers brûlant
concernent l'extension du djihadisme dans la zone sahélienne et du lac
Tchad, et l'éradication de l'épidémie d'Ebola en Afrique
de l'Ouest. La question de l'épidemie d'Ebola a été
abordée avec demande d'annulation de la dette de 3 milliards US $
pour les trois pays concernés : la Guinée, le Libéria
et la Sierra Leone. Aussi la communauté internationale doit elle
continuer d'apporter toute son attention à l'éradication totale
durable de l'épidémie. Face à cette crise, la
réponse du Groupe de Banque Mondiale consiste à apporter son
soutien aux efforts visant à stopper la propagation de
l'épidémie tout en renforçant les systèmes de
santé publique en Afrique de l'Ouest et en aidant les pays
concernés à faire face aux conséquences économiques
de la crise sanitaire, ce qui consiste notamment à y soutenir le
commerce, l'investissement et l'emploi. L'UA collabore étroitement avec
les pays touchés et l'ensemble de ses partenaires (NU, OMS, Organisation
bilatérales, société civile, secteur privé)
à la prise en charge de l'épidémie de même
qu'à la sortie de crise.60(*)
En somme, pour le continent il s'agit d'une exigence absolue
que de rétablir son système de santé afin d'éviter
des déséquilibres. Dans la recherche des solutions, l'UA devra
constituer une plate forme commune qui permettra de saisir toutes les occasions
pour offrir des soins essentiels, accessibles et acceptables pour les
populations africaines, avec leur pleine participation.
SECTION IIe : LES OBSTACLES A L'UNION DU
CONTINENT
Les pères fondateurs de l'OUA ont toujours
rêvé d'unir les Etats du continent africain. Les portes flambeaux
de l'unité du continent eurent certainement raison de songer à un
tel idéal. Mais avant, il aurait fallu que soient parfaitement
maîtrisés les obstacles qui se posent à la
réalisation de l'union des Etats. Dans un contexte où
l'indépendance politique est désormais un acquis, quels peuvent
être les obstacles à surmonter par l'union africaine pour
bâtir une unité durable du continent ?
§.1. LE MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE ET REFUS
D'ABANDON DES SOUVERAINETÉS
A. Le manque de volonté politique
Bon nombre d'observateurs des institutions africaines et de
plusieurs résolutions adoptées par celles-ci, déplorent
l'absence d'une véritable volonté politique de
développemnt et d'intégration en Afrique. Cette absence de
volonté politique se manifeste notamment par l'existence de nombreuses
résolutions adoptées mais le dysfonctionnement des institutions
africaines créées à cause de la non-contribution et la
non-adhésion des Etats membres, la lenteur ou le refus des Etats membres
à fournir les informations nécessaires les concernant aux
institutions africaines intéressées61(*). Plusieurs fois, les sommets
de l'organisation de l'UA ont accouché de très bonnes intentions
qui malheuresement n'ont eu ne serait ce qu'un début d'exécution.
L'exemple récent des résolutions prises dans le
cadre de la communauté économique africaine (CEA) et qui ont du
mal à être respectées et mises en oeuvre par les Etats
membres, marque bien cette réalité62(*). Ainsi donc, beaucoup
d'élans ont été freinés parce qu'ils n'ont pas
été soutenus jusqu'à leur aboutissement par les
décideurs africains que sont les chefs d'Etat et de Gouvernement.
Mais malheureusement très peu se sont jusque là
engagés de façon individuelle à créer les
conditions favarables à l'union du continent. En Libye, pays de
l'initiateur du projet, pendant que le projet d'union du continent était
déjà lancé l'expulsion des étrangers noirs, dans le
courant du mois d'octobre 2000, sans que les autorités Libyennes ne les
empêchent, marque clairement le fossé qui existe entre les
objectifs voulus et la préparation du cadre de leur
réalisation.
Alors que KADHAFFI prônait l'unité du continent,
il aurait fallu qu'il se garantisse que des mesures concrètes et
réelles sont prises en Libye pour accompagner sa réalisation
effective.
C'est ainsi que nous disons le manque de volonté
politique se présente comme un obstacle sérieux à l'UA.
Cette réticence observée chez les gouvernants africains est peut
être le fait de la crainte de perdre certains aspects de leur
souveraineté.
Au-delà donc des déclarations retentissantes des
chefs d'Etats, rien n'est entrepris pour asseoir déjà au niveau
de chaque Etat une politique propice à l'unité de continent. Et
cela complique davantage sa réalisation, posant ainsi le manque de
volonté politique comme un obstacle sérieux à l'UA. Cette
reticence observée chez les gouvernants africains est peut être le
fait de la crainte de perdre certains aspects de leur souveraineté.
B. Les refus d'abandon des souverainetés
Pendant plusieurs décennies les Etats africains se sont
consolidés et leurs élites veulent s'affirmer comme dirigeants
politiques. Il est donc aujourd'hui plus difficile dans ces conditions de
convaincre les dirigeants d'Etats africains, ayant pour la plupart
accédé à la tête de leurs Etats, bien après
l'indépendance et la création de l'OUA, de se défaire
d'une partie de leurs pouvoirs et se fondre dans l'union de continent.
Certaines voix, telles celle du Président Omar BONGO,
du gabon, se sont élevées pour dire tout haut et de façon
claire ce que pensent certainement beaucoup de chefs d'Etats :
« Le Gabon ne concédera aucun aspect de sa
souveraineté »63(*).
Loin d'être une déclaration bénigne, ces
propos du chef d'Etat Gabonais, laissent clairement entrevoir l'obstacle que le
refus d'abandon des souverainetés constitue pour la construction d'une
Afrique unie qui parle d'une seule et même voix.
En effet, si chaque Etat jaloux de son indépendance et
de sa souveraineté entend n'en concéder aucun par à un
exécutif, ou ne serait ce qu'à un organe qui agirait pour lui et
en son nom dans des domaines spécifiques, il est évident que le
projet d'union du continent demeurera une chimère utopique. Ce faisant,
les gouvernants ont surtout peur qu'un organe au nom de sa contenance
supranationale ne vienne leur dicter, et cela contre leur gré, des
dispositions ou décisions dites émanantes d'une majorité.
Cette attitude protectionniste, a de tout temps constitué une plaie pour
les actions visant l'unité de l'Afrique. Elle a même sans aucun
doute participé de façon notable à rendre inefficace la
défunte OUA dans certains domaines. Les différentes
déclarations sorties des nombreux sommets de l'OUA n'ont pour la plupart
pas produit les effets escomptés.
Le refus d'abandon de tout ou partie de leur
souveraineté observé par les Etats africains jusque là
demeure un obstacle majeur à la réalisation de l'union du
continent d'une multiplicité des monnaies et une diversité de
cultures.
§.2. LES DISPARITES CULTURELLES ET LA MULTIPLICITE DES
MONNAIES.
L'Afrique compte plus de cent ethnies et environs quarante
monnaies avec des taux de convertibilité qui différent d'une
monnaie à une autre. Cette réalité, bien que surmontable,
constitue néanmoins un handicap à l'unité africaine.
A. Les disparités culturelles et
lingustiques
En Afrique de culture arabe et l' Afrique subsaharienne, il ya
d'énormes différences. Entre les peuples d'Afrique de l'Ouest et
ceux de l'Afrique Australe, il ya des différences du point de vue de
leurs cultures. Aussi, la division du continent entre fracophones, anglophones
et lusophones vient-elles s'ajouter à l'extrême diversité
ethnique de l'Afrique pour en faire l'exemple même d'une
société héterogène.
Le sage Ahmadou HAMPATE BA disait certes que
« c'est la diversité des couleurs d'un tapis qui font sa
beauté ». Mais il faut avouer que cette façon de
voir ne peut être totalement vraie que si dans la diversité, les
couleurs s'harminisent et s'accordent. Or, quant on sait l'usage que font de
cette grande diversité du continent, les politiciens et autres leaders,
l'on est en droit de croire que la diversité n'est pas toujours un
atout.
Au lieu de rapprocher davantage les peuples pour faire de leur
diversités une force et un atout pour le continent les leaders africains
et même les groupes de pression internes qu'externes du continent
présentent une arme redoutable de combat. Ils font naître de cette
diversité des maux affreux et effroyables tels le racisme, la
xénophobie, le tribalisme etc. des maux qui constituent une veritable
poudrière en Afrique. Il n'ya qu'à se référer
à la multitude de conflits tirant leurs origines des différends
entre groupes ethniques en Afrique, pour se rendre à cette
évidence.
Exemple : le cas de RWANDA, ce fut désormais
célèbre des TUTSI et des HUTU qui auront et continuent à
faire plusieurs milliers de morts.
Il est donc difficile à l'état actuel des choses
d'ignorer que la diversité culturelle et ethnique du continent africain,
constitue plus une poudrière qu'un atout. Il est par conséquent
important d'en tenir compte, surtout que beaucoup de conflits à travers
le continent naissent et sont entretenus par cette diversité.
B. La multiplicité des monnaies
La monnaie est considérée comme un
élément important de l'identité d'un Etat. L'on a encore
en mémoire le prestige que la monnaie de l'actuelle République
démocratique du Congo, a eu. Quant on parle de CEDI, tout de suite, on
pense au GHANA. Et quant on fait allusion au CFA, on fait une projection sur la
zone FRANC. Toutes ces réalités, démontrent à quel
point la monnaie est un élément important qui participe de
l'identité d'un Etat donné. Alors, les Etats africains si
attachés aux éléments qui les caractérisent et les
distinguent des autres, voudront-ils se défaire de leurs monnaies dont
ils sont aussi tiers que de leurs souverainetés ?
Au sein de l'U.E., l'Angleterre n'a pas encore donné
son accord d'adhésion à l'Euro. Ce pays a
préféré pour l'instant du moins, garder l'usage de la
sterling pour des raisons qui lui sont propres. Or, il aurait été
plus intéressant que dans le cadre de l'union, tous les Etats africains
acceptent de faire de l'uinité de monnaie un facteur fort de
l'intégration comme c'est le cas dans les quarante (40) Etats des
USA ? ils utilisent tous le dollar américain comme monnaie.
Notons cependant à ce propos que bien des projets sont
en cours pour la réalisation, dans le cadre de l'intégration
régionale en Afrique, une vaste zone manétaire avec une seule et
unique monnaie ; notammemnt, celui qui vise l'affaires (OHADA) pour ces
Etats membres. Mais les difficultés à soulever à cet effet
sont : le taux d'inflation élevée, et la limitation du
déficit bugétaire des recettes fiscales auxquels sont astreints
les Etats, ralentissent et rendent incertain ce projet, pourtant
nécessaire à l'effectivité de l'intégration sous
régionale. Cet état de fait traduit bien la difficulté que
représente la création d'une zone monétaire unique en
Afrique et partout, l'obstacle que constituera la multiplicité des
monnaies dans le processus de réalisation de l'union africaine.64(*)
§.3. L'INEGALITE DANS LE DEVELOPPEMENT ET LA
PERMANENCE DES CONFLITS.
a. L'inégalité dans le
développement65(*)
L'Afrique connait un niveau de développement
très déséquilibré. D'une région à une
autre, d'un Etat à un autre, les indicateurs de la croissance
différent. Les pays du nord, notamment ceux du Maghreb (Maroc,
Algérie, Libye, Egypte, Tunisie), l'Afrique du Sud et le Nigeria, font
office de locomotives du continent. Ces Etats, on peut l'affirmer, connaissent
chacun un niveau de dévéloppement largement supérieur au
niveau moyen du continent.
A côté d'eux, il ya ceux qui se maintiennent
économiquement. Et enfin, au bras de l'échelle, les pays dont les
multiples efforts de développement n'ont pas encore réussi
à son les faire émerger. L'Afrique présente donc au plan
de son développement des disparités qui ont contribué
progressivement à établir une différence entre les Etats.
Les Etats relativement développés, forts de leurs acquis en
matière de développement, présentent une réticence
quant au projet d'union du continent. Leur adhésion au projet de
KADHAFFI, a été arrachée après plusieurs compromis
et arrangements du projet initial. Si pour les Etats en difficultés,
l'union du continent constitue une issue heureuse, il n'en est pas toujours de
même pour les autres. Alors que les uns espèrent tirer profits des
retombées d'une intégration des économies africaines, les
autres craignent d'en supporter tout seuls le poids.
Les Etats reletivement plus développés craignent
donc une invasion de leurs territoires par des populations attirées par
leur essor économique. Ils sont par conséquent moins favorable
à l'intégration.
Or, si seulement quelques pôles attirent par leur
succès économique, les efforts de croissance dans ceux-ci, seront
à la longue annihilés et leur développement compromis par
l'asphyxie de leurs économies.
Forts donc de tous ces risques, les Etats relativement
développés en Afrique, entretiennent une certaine méfiance
vis-à-vis du projet d'union. Ils luttent pour maintenir leur acendance,
tandis que les moins nantis cherchent désespérément
à s'appuyer sur l'essor économique des premiers. Seulemnt, les
plus développés, accepteront-ils de prendre le risque et
contribuer gracieusement au développement de leurs pairs en
difficultés et à la traîne ?
b. La permanece des conflits
La permanence des conflits et leur prolifération
compromettent sérieusement la vocation à l'unité du
continent africain.
De la corne de l'Afrique en passant par le centre jusqu'au
sud, des foyers de tensions existent et constituent des freins à
l'unité de l'Afrique.
En fait, l'existence de ces conflits dénote d'un
malaise certain. Et même quand ils ont été
réglés, il y a toujours des risques de résurgence dus
à des rancoeurs ou à l'esprit de vengeance.
Les conflits entre Etats en Afrique, tirent
généralement leurs origines dans des problèmes de
sécession comme c'est le cas fut autre fois au Sénégal
avec le problème casamançais, ou encore des problèmes de
frontières.
Héritées de la colonisation, les
frontières sont restées en général stables. Mais
des conflits surgissent à leur propos lorsqu'il est question de
contrôler des portions de terres représentant un avantage
économique ou stratégique pour les Etats en conflit. Cefut le cas
de la bande d'Aouzou qui opposa le Tchad à la Libye, pour le
contrôle de son sous-sol riche en pétrole.
Le Maroc, s'est retiré de l'OUA à cause de
l'entrée de la RASDC (République Arabe Sahraouie), au sein de
l'organisation. Le conflit qui oppose ces deux Etats est donc latent et n'est
point encore résolu.
Mais, peut-on appeler des peuples ou des Etats à mettre
en commun leurs objectifs et elurs politiques s'ils ne s'entendent pas ?
assurément pas avant d'avoir aplani les différends qui les
opposent. Sinon, la collaboration entre ces Etats sera difficile, voire
impossible. Et même si elle était possible, elle ne serait pas
franche. Elle sera empreinte d'hypocrisie et de suspicion. Ce qui pourait
à la longue couver et exploser, entraînant l'implosion de l'union
par l'absence de collaboration franche et des blocages
répétés dans la prise de décisions et leur
application.
Les conflits, de quelques nature qu'ils soient, nuisent
gravement aux efforts d'union du continent. En ce sens qu'ils divisent les
populations et exacerbent en leur sein les sentiments de haine et de revanche.
Toutes choses qui ne favorisent pas un climat d'entente et d'union,
nécessaires au développement solidaire auquel veulent aboutir les
Etats africains.
CHAPITRE TROISIEME : L'UNION AFRICAINE, AVANTAGE
ET LA MISE EN OEUVRE DE LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT.
Depuis le 21 mai 2001, l'acte de l'union africaine a obtenu le
quota de 2/3 des ratifications, nécessaire à son entrée en
vigueur. Il devient donc une réalité pour le continent tout
entier.
Dans ce troisième chapitre, nous tenterons de
dégager les avantages à tirer de l'union du continent. Mais nous
essayerons également à travers une analyse, de dégager la
stratégie africaine pour le développement durable du
continent.
SECTION Ière : LES POSSIBLES RETOMBEES DE
L'UNION AFRICAINE.
Avec l'entrée en vigueur de l'UA, l'Afrique s'est
résolument tournée vers la réalisation de son
unité. Dès cet instant, les avantages que peuvent induire l'union
du contient, si jamais elle était effective, deviennent très
intéressants à analyser. Ceci afin de donner en perpectives
quelques effets positifs que l'unité de l'Afrique poura engager dans les
domaines politique, diplômatique, économique et socioculturel.
§.1. Domaine politique et diplomatique
A. Le renforcement du pouvoir de négociation de
l'Afrique
Longtemps marginalisés dans les relations
internationales, les Etats africains pris individuellement ont du mal à
s'affirmer dans le concert des nations. La place qui leur est dévolue
est souvent celle de simples membres dont les aspirations et les
préoccupations émeuvent très peu la communauté
internationale.
L'afrique, malgré ses 53 Etats, représente
très peu dans les décisions qui concernent l'ensemble de la
planète. Pour preuve, les grandes rencontres dans le cadre de la
mondialisation, pourtant nouvelle donne essentielle de l'avenir de
l'humanité, se tiennent sans que l'Afrique n'ait véritablement
une place dans les débats66(*).
Le continent tout entier n'a aucun représentant ausein
du conseil de sécurité de l'ONU notamment dans les 5 pays membres
permanents. Son avis ne peut donc modifier de façon significative les
décisions de cette structure des nations unies. Lorsqu'un Etat pris
isolement entreprend de négocier avec l'occident, bien rarement
seulement sa voix porte, pour que lui soit octroyé un quelconque
soutien. Et cela, souvent après avoir essuyé plusieurs
humiliations et frustrations.
Pourtant, l'offensive diplômatique menée par les
Présedents OBASSANDJO, BOUTEFLIKA, KONARE, WADE et MBEKI dans le cadre
d'un plaidoyer pour l'annulation de la dette de l'Afrique et la mise en oeuvre
d'un plan consolidé pour l'Afrique au cours du sommet du G8 à
Gènes en Italie du 20 au 21 juillet 2001, semble avoir été
plus porteur, car elle a suscité la mise en place du « plan de
Gènes pour l'Afrique ». ce plan tentera de se pencher sur les
problèmes de conflits sur le continent. Mais aussi d'analyser les
actions à mener pour aider l'Afrique à mieux affronter le SIDA,
la corruption et bien d'autres maux, par une mobilisation des investissements
privés. L'unité du continent aura donc pour conséquence de
donner à l'Afrique de la contenance tant au plan diplômatique que
politique.
Ainsi, par une combinaison de processus liés à
la mise en commun des atouts que représentent la démographie, la
géographie, l'économie, la culture et l'histoire du continent,
les leaders africains pourront mesurer digement l'Afrique aux autres continents
dans les débats internationaux. L'Afrique constituera par le biais de
son unité politique et diplômatique un interlocuteur
sérieux face aux autres regroupemts à travers le monde.
Dans les domaines de la lutte contre les grandes
pandémies et même des efforts de réduction ou d'annulation
de la dette africaine, seule l'option pour une action groupée et
concertée dans le cadre de l'union aura fait plier l'échine aux
créanciers du continent. La négociation, on le sait est une jeu
à somme nulle dans lequel les parties en présence ne font des
concessions qu'on contre partie de concessions à peu près
équivalentes. Or dans son état actuel de morcellement, le
continent africain n'a pas grande chose à proposer.
Le poids d'une Afrique unie et solidaire qui parle d'une seule
et même voix est indéniable. Elle pourrait donner son point de vue
et influer considérablement sur le cours des échanges au plan
international67(*).
B. La sécurité du continent
Alors que les USA constituent la première puissance
militaire et que l'UE recherche la forme appropriée pour la constitution
d'une armée supranationale68(*), l'Afrique doit songer à sortir de sa
léthargie et leur emboiter le pas.
Il est de notoriété que la possession d'une
armée forte et bien équipée contribue à asseoir une
relative sécurité. Soit par la dissuassion, soit par des
interventions efficaces pour repousser ou anéantir l'ennemi.
Ainsi, dans le grand jeu d'intérêt que
représentent les relations internationales, il est nécessaire
pour chaque entité de posséder une force militaire capable
d'assurer sur son territoire et de défendre sa souveraineté et
son intégrité territoriale.
Mais malheureusement, bien peu d'Etats africains pris
isolement peuvent prétendre à une force militaire
conséquemment fournie et équipée pour la défense
totale de son intégrité.
La sécurité, surtout l'équipement des
forces militaires nécessite de gros investissements qui ne sont pas
toujours à la portée des Etats du continent, pour la plupart sous
développés. Or c'est aujourd'hui une impérieuse
nécessité que de prévenir toute velleité
expansionniste ou d'annexion pouvant provenir de quelque structure que ce soi.
L'union apparaît alors comme la solution de sécurité des
Etats du continent.
Une fois les Etats regroupés au sein de l'union, la
prérogative de défense pourait désormais échoir
à cette entité supranationale qui se chargera d'intervenir chaque
fois qu'une portion du continent viendrait à être menacée.
Et cela par une mobilisation de tout ce qui peut comporter le continent comme
potentiel molitaire. L'Afrique pourra de ce fait se doter d'une armée
performante qui financée par les contributions de ses Etats sera
à mesure de rivaliser de performance et de puissance avec celles des
autres nations ou grands ensembles de la planète.
D'ailleurs, l'acte constitutif de l'union africaine pose
implicitement les bases de la nécessaire constitution d'une telle
armée qui aura des compétances supranationales. Elle aura pour
mission de « défendre la souveraineté,
l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats
membres » par la « mise en place d'une politique de
défense commune pour le continent africain ».
En effet, si l'acte constitutif réserve « le
droit à l'union d'intervenir dans un Etat membre sur décision de
la conférence » et donne par ailleurs « droit aux
Etats membres de solliciter son intervention pour restaurer la paix et la
sécurité », c'est que de façon implicite il
autorise et prévoit la constitution d'une puissante structure militaire
pour assurer la sécurité du continent africain.
§.2. domaine économique
La finalisation du plan stratégique intervient à
un moment où l'économie mondiale est secouée par une
multitude de problèmes. La crise actuelle est la plus sérieuse
qu'ait connue l'économie mondiale depuis la deuxième guerre
mondiale et l'Afrique porte une part disproportionnée du poids des
effets négatifs qui l'accompagnent. La crise financier et les
restrictions de crédits, combinées à l'inflation
croissante que connait le monde entier et à la diminution
conséquente de la demande dans les économies avancées, ont
entrainé une incertitude considérable eu égard aux
perspectives à court terme de l'Economie mondiale69(*).
Face aux défaillances que connait l'économie
mondiale, à l'immense pression et aux changements aux quels sont
confrontées les institutions internationales, l'importance de blocs ou
groupements régionaux devient absolument évidente. L'Afrique fait
des avancées en matière de groupements économique qui
contribuent à agrandir les marchés nationaux et à
développer des cadres règlementaires et des politiques
harmonisées propices à l'investissement et à l'expansion
des exportations. Toutefois, l'avancée vers l'intégration
régionale a été entravée par l'inter
connectivité inadéquate des transports et des communications
(aériennes, routières et ferroviaires). L'infrastructure
inadéquate des transports a constitué un obstacle majeur aux
échanges commerciaux intra-africains dont la plupart dans le commerce
total de l'Afrique n'était que de 10% en 2007. La part de l'Afrique dans
le commerce mondial est passée de 6% en 1980 à moins de 3% en
2009. Cette situation s'explique par la nature peu compétitive des
produits africains, la dépendance de l'Afrique des exportations de
produits faible valeur ajoutée et des pratique protectionnistes, tel que
les obstacles techniques et non techniques au commerce sur les marchés
des partenaires commerciaux.
Les méthodes agricoles améliorées et
intensives, une industrialisation accrue, des besoins
énergétiques croissants, l'urbanisation et des revenus
grandissant dans les économies émergentes constituent
déjà des sources de pression sur les ressources en eau70(*). Globalement, l'agriculture
intervient à 69% dans la consommation des eaux tratées,
l'industrie à 23% et l'usage domestique à 8%. La campagne pour
améliorer la productivité agricole dans bon nombre de pays fera
augmenter la consommation de l'eau. A cet effet, la consommation de l'union
africaine a pris la tête de file dans la prise en oeuvre du programme
détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique
(PDDAA) en vue de l'élimination, de la faim et la réduction de la
pauvreté grâce à l'agriculture, tandis que les
gouvernements des pays africains ont connu d'augmenter l'investissement public
dans l'agriculture d'au moins 10% de leurs budgets nationaux et d'accroitre la
productivité agricole d'au moins 6%.
A la question de savoir, quel serait le problème
économique qu'aurait à résoudre un Etat africain puissant
qui s'étendrait sur la totalité du continent ?
CHEIKH ANTA DIOP répond que « pareil Etat,
aurait simplement à vendre sur le marché international ses
produits en excédent et à y achêter ce dont il manque le
plus, tout en évitant de subir la pression d'un monstre
économique quelconque »71(*).
Considérant en effet, le degré de puissance
qu'atteindrait cet Etat, il ne dépendrait économiquement des
autres qu'autant que ces derniers dépendraient de lui. Il s'instaurera
plutôt entre l'Afrique et les autres, des relations d'égal
à égal, sous le sceau de l'interdépendance.
Dans le cadre de l'union, il sera par exemple que des accords
basés sur le principe de « l'interdépendance des
Etats » puissent être encouragés afin que des
infranstructures communes aux Etats du continent voient le jour.
En somme, le développement des infrastructures qui
participent au renforcement des capacités de production de
l'agriculture, de l'industrie et des services est possible dans le cadre de
l'union africaine.
§.3. DOMAINE SOCIOCULTUREL
a. Le renforcement de la coopération
interafricaine
Quelles que soient les carences qui ont marqué ses
trente huit années d'existence, l'OUA a eu le mérite d'avoir
été la seule organisation continentale qui a servi de cadre de
dialogue aux Etats africains. L'UA sans aucun doute continuera cette oeuvre et
si possible renforcera davantage les liens entre les Etats africains. L'acte
constitutif pose d'ailleurs cette préoccupation comme étant le
premier des objectifs à réaliser par l'union. Elle entend
« réaliser une plus grande unité et solidarité
entre les pays africains et entre les peuples d'Afrique ».
condamnés à travers l'union à réaliser des
objectifs communs, les Etats africains devront oeuvrer chacun à
renforcer les liens « amicaux et fraternels » qui existent
entre eux. La concertation et l'harmonisation des politiques dans le cadre de
la coopération interafricaine serviront de ferment au renforcement de la
fraternité entre les Etats du continent.
Quand on sait les aspirations désormais communes
à tous les pays du continent à sortir du sous
développement par une meilleure prédisposition à affronter
les défis du nouveau millénaire, l'on est en droit de penser que
les actions communes et concertées prendront le pas sur l'isolement et
l'autarcie pour parer aux maux de l'afrique.
L'union du continent rapprochera donc davantage les peuples
africains et participera à faire tomber les frontières
psychologiques et les barrières linguistiques et économiques pour
fondre les peuples africains et leurs Etats dans un même moule.
Appartenant desormains à une même entité, les Etats
favoriseraient encore plus les échanges dans tous les domaines et
participeront de la coopération interafrique.
b. La promotion de la democratie et ce respect des
principes des droits de l'hommes
Les objectifs et principes de l'U.A. marquent nettement la
volonté manifeste des Etats Africains de pouvoir un cadre
démocratique favorable au respect des principes des droits de l'homme au
niveau du continent.
Les Etats Africains entendent « promouvoir les
principes et les institutions démocratiques » mais
aussi, « promouvoir et protéger des l'homme et des
peuples ». Ces différentes aspirations inscrites dans l'acte,
se présentent comme un idéal à atteindre. Car les
règles démocratiques sont très peu appliquées en
Afrique. Pour preuve, le continent a connu de 1960 à 1990 à 1999,
101 reverssements de pouvoir. Soit à la suite d'un coup d'Etat, soit
à la suite d'une guerre ou d'une invasion. Beaucoup de regimes dits
démocratiques ne sont en réalité que des dictatures. Les
chefs d'Etats font tout pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps posible.
Le rapport de la BAD sur le développement en Afrique 2001, indique
à ce propos que « les dirigeants africaines sont connus pour
se maintenir longtemps au pouvoir ». de ce fait, ils ne fait
favorisent pas l'alternance qui est propre à la démocratie.
Ainsi, certains Etats se déclarent-ils respectueux les
principes des droits de l'homme, alors que la réalité
rapportées et dénoncée par les mouvements des droits de
l'homme prouvent tout le contraire. Pour l'Afrique l'heure est au
réveil. Le temps est venu d'abandonner toutes les pratiques qui peuvent
compromettre le développement du contunent et nuire à sa
croissance économique.
En effet, en affirmant le « respect du
caractère sacrosaint de la vie humaine et la condamnation et le rejet de
l'impunité, des Assassinats politiques, les actes de terrorisme et des
activités subversives » Mais aussi « la condamnation
et le rejet des changements anticonstitutionnels de gouvernements »,
l'acte de l'union Africaine engage de facto les Etats membres à se
conformer à un certain code de conduite qui exige d'eux le respect des
droits de l'homme et les principes démocratique.
C'est un engagement des Etats Africains à rompre avec
les modes dégradants de prise de pouvoir que sont les coups d'Etats et
les fraudes électotales,pour nouer défitivement avec la
démocratie.
L'avatange de l'affirmation de ces principes, dans le cadre de
l'U.A réside dans le fait que l'union en tant que struture supranatinale
pourra désormain veiller à l'application des règles
démocratiques au niveau de chaque Etat membre et garantis par ailleurs
le respect des principes des droits de l'homme.
L'impunité dont bénéficiant les pratiques
dans les Etats disparaîtra par la même occasion, puisque
désormais tout Etat ne s'étant pas conformé à ces
principes, pourrait être exclu de l'union conformément à
l'article 30 de l'acte qui stipule que « les gouvernements qui
accèdent au pouvoir des moyens anticonstitutionnel ne sont pas admis
à participer aux activités de l'union ». cette garantie
participera à coup sûr à la promotion de la
démocratie en Afrique.
SECTION IIème : LA MISE EN OEUVRE DE LA
STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT
Dans cette dernière section de notre étude nous
évoquerons quelques sentiers à exploiter pour conduire l'Afrique
à réussir son union.
§.1. LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE DEVELOPPEMENT
Il est permis, compte tenu de pareils incohérences
endogènes de tout genre et des répressions exogènes
concernental Africain possède une strategie de développement, au
sens précis où ce concept signifie l'ensemble des
décisions fondamentales et des objectifs proritaires, contenus dans un
projet politique et dont la mise en oeuvre postule la libération des
moyens économiques, financiers, humains, institutionnels,
Administratifs,et techniques adéquats. L'ensemble des ces moyens doit
courir à former une tactique appropriée, sous-tendue par une
volonté politique ferme, gérée par une autorité
communautaire, utilisant donc des mesures propres à les atteindre, par
une mobilisation des ressources appropriées et efficaces. Le procesus se
déroule donc de la manière suivante : « fixer des
objectifs précis, mobiliser tous les moyens nécessaires pour les
atteindre et mettre ces moyens en oeuvre avec
détermination »(.)72(*)
A. LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE
En raison de la faiblesse de l'interconnexion des
infrastructures de transport aérien, routier et ferroviaire entre les
pays, il est difficile de créer des syrnergies dans l'exploitation des
ressources naturelles, une des premières étapes vers
l'intégration durable du continent consiste à surmonter cette
contrainte. L'insufisance des infrastructures (Aéroports, routes, liens
fenociaires et ponts essentiels sur les principaux fleuves, les TIC et les
facilités en matière de télécommunication) Freine
la circulation des personnes, des biens et des services sur le continent.
Ainsi, faire des affaires en Afrique s'avère une Entreprise lente et
couteuse et fait du continent une destination peu attirante pour les
inverstisseurs.
L'Afrique est en retard en termes de recherche et
développement (R&D), d'invention technologique et d'innovations
requises pour améliorer la productivité et la
compétitivité. De même, il ya lieu d'élaborer des
cadres pour améliorer le partage des capacités de l'Afrique en
R&D, et l'accès aux données et aux tendances statistiques
fiables.
B. LA STRATÉGIE
Afin d'améliorer la qualité de vie de ses
citoyens ou son peuple, l'Afrique vise le développement durable
économique, social et humain de ses Etats membres. Ainsi, l'UA a pour
premier objectif de promouvoir le développement durable et
l'intégration. L'UA et les CER sont les véhicules qui permettront
d'atteindre l'intégration régionale et continentale,
conformément aux tendances politiques et économiques globales.
Dans l'ensemble, il s'agit de trouver clairement la connexion entre le
développement, l'intégration, la coopération et la paix et
la sécurité qui est une condition préalable à tout
succès dans le cadre de ce pilier73(*).
§.2. LA DYNAMISATION DES COMMUNAUTES ECONOMIQUES
L'Afrique compte à ce jour cinq sous-ensembles
régionaux. Visant tous l'intégration du continent africain, ils
constituent un véritable acquis pour l'UA. En dépit des nombreux
problèmes liés à la réalisation de leurs objectifs
de création d'espaces économiques homogènes ou encore de
développement sous régional, ils peuvent contribuer efficacement
à la réalisation d'une union durable du continent. A la seule
condition qu'ils soient dynamisés par la libéralisation des
échanges au niveau de chacun d'eux, mais aussi par la mise en place de
projets communs de production et d'infrastructures.
A. La libéralisation des échanges
La libéralisation des échanges est une condition
nécessaire à la construction d'une Afrique unie et forte.
Jean DE GAULE, conseiller pour les affaires africaines, du
Président français, JACQUES CHIRAC à l'époque,
confiant au mensuel Africa international que « sur le plan
strictement économique, ce qui fait défaut au continent africain,
c'est le cloisonnement des marchés ». chaque Etat vit dans une
certaine autarcie et a du mal à s'ouvrir à ses voisins, encore
moins aux Etats de sa sous région, cette politique de protectionnisme,
digne d'un autre âge dans cette ère de globalisation des
échanges, a pour conséquence de laissr indifférents les
investisseurs qui sont plutôt à la recherche de marchés qui
leur offrent des facilités d'écoulement de leurs productions.
Il afut donc impérativement opter au sein des ensembles
sous régionaux pour une libéralisation des échanges afin
de constituer des marchés assez vastes pour les investisseurs et aboutir
à la longue à un marché continental. Cette
libéralisation, pour réussir, doit ête voulue par les
gouvernants africains qui veilleront à l'élimination entre les
Etats membres de la même communauté économique, des droits
de douane à l'importation et à l'exportation des marchandises.
Les Etats membres doivent également veiller à l'abolition des
barrières non tarifaires en vue de la création d'une zone de
libre échange au niveau de chaque communauté économique
régionale. Ces différentes mesures qui visent la
libéralisation des échanges entre Etats membres d'une même
communauté, pourront ensuite être étendues aux
communautés entre elles.
Elles doivent procéder par l'élaboration
d'études pour fixer un calendrier d'exécution des
différentes mesures arrêtées. Ces actions pour être
plus efficaces doivent s'accompagner du renforcement du cadre institutionnel
des communautés économiques. Celles-ci devront mettre en place
des textes qui régiront plus clairement les modalités pour
parvenir à la libéralisation des échanges.
B. La réalisation de projets communs de
production et d'infrastructures
La création d'infrastructures communes aux Etats du
continent et la mise en place de projets communs de production, à n'en
point douter, peut contribuer à susciter au niveau des Etats et de leurs
peuples, le sentiment d'appartenir à une même communauté.
Du fait de posséder quelque chose en commun, on se sent plus proches,
car liés par le même destin, le même sort.
Cette option pourrait consolider davantage l'union et la
solidarité entre les peuples d'Afrique. A ce sujet, l'exemple de
l'Afrique Australe citée dans le rapport annuel 1998, de la BAD est
édifiant et plein d'enseignements en matière
d'intégration.
Reconnaissant que les transports et les commuanucations par
route sont indispensables pour lever les obstacles opérationnels et
ficiliter la circulation des biens et des personnes, les membres de la
communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont
crée des corridors de développement. Des routes qui relient les
Etats de la sous région.
D'une autre initiative a consisté à mettre en
commun les installations électriques du Mozambique, du Swaziland et de
l'Afrique du Sud pour alimenter en électricité l'usine
d'aluminium Mozal au Mozambique.
En outre, cinq Etats membres de la SADC, l'Afrique du Sud,
l'Île Maurice, le Lesotho, le Malawi et la Zambie ont crée des
fonds pour les routes. Bien que réalisées souvent au niveau de
quelques Etats seulement, ces initiatives, peuvent donner un élan
positif à la réalisation d'une union durable et solide de
l'Afrique si elles se miltiplient à travers le continent.
L'Afrique doit bâtir un patrimoine africain, des
réalisations qui appartiennent à la communauté africaine,
à l'ensemble des fils et filles du continent comme les deux tours
jumelles du World Trade Center le sont pour les USA.
Cet idéal doit commencer d'abord dans les
communautés sous régionales et s'étendre par la suite
à l'ensemble du continent.
CONCLUSION
Le continent africain, dans sa configuration actuelle,
présente des faiblesses certaines. Son Etat de morcellement, fruit de sa
balkanisation par les puissances coloniales, constitue un véritable
frein à son rayonnement au plan international.
Aussi, ses dirigeants ont-ils vu juste de vouloir construire
son unité à travers la création de l'UA. Cette entreprise
se présente, en effet, comme la seule alternative qui permettra au
continent de tenir face aux défis nouveaux de la mondialisation et de la
globalisation des échanges. Car les cinquante trois Etats de l'Afrique
pris individuellement ne représentent presque rien dans les relations
internationales où la tendance est plutôt à la constitution
de vastes ensembles économiques et politiques.
L'initiative de l'UA est donc heureuse et salutaire. Elle doit
rompre avec l'hésitation et engager l'ensemble des Etats à
marcher vers la construction d'une Afrique unie et solidaire qui n'a de
frontières que les limites du continent.
La situation économique déplorable du contient
et la multitude de défis qu'il doit relever, commandent et exigent que
l'Afrique dépasse ses divergences et ses différences, ses
handicaps et ses lacunes, ses faiblesses et ses insuffisances pour se tourner
vers la quête d'une reconnaissance, afin de faire revivre à la
fierté les fils et filles du continent.
L'unité d'entreprises et d'actions, dans un cadre de
paix et de stabilité, seules permettront d'arriver au rayonnement de
l'Afrique au plan international et de libérer le continent au plan
international et de libérer le continent des pesanteurs qui
hypothèquent considérablement son développement.
L'Afrique est capable de régénérescence,
les ressources et les potentialités ne manquent pas. Pourtant, il a fut
franchir le pas de l'afro pessimisme pour croire en la réalisation du
rêve des pères fondateurs de l'OUA : « voir tous
les Etats africains s'unir désormais pour assurer le bien-être de
leurs peuples ».
Cette vision de l'Afrique doit cesser d'être un
rêve et se réaliser. C'est même un impératif, puisque
les mutations actuelles qu'imposent les systèmes politiques et
socio-économiques nouveaux à travers le monde, en font une
impérieuse nécessité.
BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES CONVENTIONNELS
1. La charte de l'OUA et règlements intérieurs
du 25/05/1963
2. L'acte constitutif de l'union africaine 11/07/2000
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II. OUVRAGES GENERAUX
1. BASUE BABU KAZADI (G), Vie internationale, PUIC,
éd. Revue, Kinshasa, 2004, 236p.
2. DIOP ANTA CHEIKH, Nation Nègres et culture,
présence africaine, Paris, 1979, 3è édition, 336p.
Tome I.
3. GHALI BOUTROS BOUTROS, l'organisation de l'unité
africaine, Paris, Armand colin, 1990
4. J. DJOLI ESENG'EKELI, Droit constitutionnel, Tome
I, EUA, Kin, 2010, 301p.
5. Jean-Yves Carfantan & Charles Condamines, Qui a
peur du tiers monde ? rapport Nord-Sud : les faits, éd.
Harmattan, 1979.
6. JOUVE Edmond, Le général de Gaulle et la
construction de l'Europe, 1940-1966, Paris, 1967.
7. KAMANDA wa KAMANDA, Le défis africain, une
puissance économique qui s'ignore, Paris, Afrique Biblio club,
1976.
8. KWAME N'KRUMAH, l'Afrique doit s'unir, Payot
Paris, 1964
9. M. GRAWTZ, Méthodes des sciences sociales,
7è éd., Dalloz, Paris, 1986.
10. MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA (E ), Droit constitutionnel
et Institutions politiques, EUA, Kin, 2001.
11. NDESHYO (R) et Cie, L'antidérive de l'Afrique
en désarroi, PUZ, 1985.
III. ARTICLES ET JOURNAUX
1. KOFFI ANAN, « Afrique : plaidoyer pour
un nouveau départ », jeune Economie du 1er au
14 novembre 1999, N°297, GIDEPPE, p110-112.
2. WADE Abdoulaye, « Afrique doit parler d'une
seule voix pour mieux se faire entendre », l'inter du 31 octobre
et 1er novembre 2000, n°752.
3. KADHAFI MOUAMAR, « Etats unis d'Afrique c'est
la solution », le Firago.
IV. RAPPORTS ET AUTRES DOCUMENTS
1. Rapport introductif du secrétaire
général de l'OUA au sommet de Syrte.
2. Plan stratégie de la CUA 2009-2013 (projet)
3. BAD, rapport sur le développement en Afrique,
renforcement de la bonne gouvernance en Afrique, Economica, 2001, 274p.
4. BAD, politique du groupe de la BAD en matière de
bonne gouvernance.
5. Banque Mondiale, l'Afrique peut-elle revendiquer sa place
dans le 21è siècle ?
6. OMS, 53è assemblée mondiale de la
santé, compte rendu des séances plénières et liste
des participants, Genève, 15 au 20 mai 2000.
7. ONU/SIDA, Rapport sur l'épidémie mondiale de
VIH/SIDA, 2000.
V. WEBOGRAPHIE
1. http:// fr. wikipedia_org/wiki/Haile_selassié,
Discours pronocé par Hailé-selassié aux Nations-Unies en
1963 : « Retours vers l'Afrique ».
2.
www.google.fr/Bujumbura.News
3. jaga.afrique-gouvernance.net/_docs/...
4. la démocratie à l'africaine.Ethique
publique_revues.org.
5. www.memoireoneline.fr
« défis et obstacles de l'UA ».
TABLE DES MATIERES
IN
MEMORIAM................................................................................................................................a
DEDICACE....................................................................................................................................................................b
REMERCIEMENTS.......................................................................................................................................................c
SIGLES ET
ABREVIATIONS.........................................................................................................................................e
INTRODUCTION 1
PROBLEMATIQUE 1
INTERET DU SUJET 5
METHODOLOGIE 6
DELIMITATION DU SUJET 7
PLAN SOMMAIRE 7
CHAPITRE Ier : DE L'ORGANISATION DE L'UNION
AFRICAINE 8
SECTION I. DU CONCEPT DE PANAFRICANISME A LA
9
§1. FONDEMENTS ET DEVELOPPEMENT DU CONCEPT
9
Origine de l'idéologie 9
LE PANAFRICANISME CULTUREL 11
LE PANAFRICANISME POLITIQUE 11
L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE 13
OBJECTIFD ET PRINCIPES DE L'OUA 14
Les objectifs 14
Les principes 15
LES ORGANES 16
Les organes politiques 16
Le secrétariat général
administratif 18
C. LES INSTITUTIONS SPECIALISEES ET TECHNIQUES
DE 20
§.2. FONCTIONNEMENT ET LES ACTIONS DE
L'OUA. 22
LE FONCTIONNEMENT DE L'OUA 22
LE BUDGET 22
LA PRISE DE DECISION 23
LES ACTIONS DE L'OUA 24
Domaine politique 25
Domaine économique 26
Domaine culturel et droit de l'homme 28
SECTION II. DE L'ETAT DE PROJET A L'ACTE
CONSTITUTIF DE 29
§.1. HISTORIQUE DE L'UNION AFRICAINE
29
Du sommet d'Alger au sommet de Syrte I
29
le sommet d'Alger. 29
Le sommet de syrte I 30
Le sommet de Lomé 31
Le sommet de Syrte II 32
§.2. L'ACTE DE L'UA COMPAREE A LA CHARTE DE
L'OUA 34
Au niveau des organes 35
Au niveau des objectifs 36
Au niveau des principes 37
CHAPITRE DEUXIEME : DEFIS ET OBSTACLES DE
39
SECTION I. LES DEFIS D'UNE NOUVELLE
ORGANISATION 39
§1. LE REGRLEMENT DES CONFLITS ET LE MAINTIEN
DE LA PAIX. 39
Le règlement des conflits 40
Le maintien de la paix 42
§.2. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT
44
L'accélération de la croissance
économique 45
La lutte contre la pauvreté 47
§3. LE REGLEMENT DE LA QUESTION DE LA DETTE ET
LES GRANDES PANDEMIES 50
La question de la dette 50
LA LUTTE CONTRE LES GRANDES PANDEMIES 53
SECTION IIe : LES OBSTACLES A
L'UNION DU CONTINENT 56
§.1. LE MANQUE DE VOLONTÉ POLITIQUE ET
REFUS 56
Le manque de volonté politique 56
Les refus d'abandon des souverainetés
58
§.2. LES DISPARITES CULTURELLES ET LA
MULTIPLICITE DES 59
Les disparités culturelles et
lingustiques 60
La multiplicite des monnaies 61
§.3. L'INEGALITE DANS LE DEVELOPPEMENT ET
LA 62
L'inégalité dans le
développement 62
La permanece des conflits 64
CHAPITRE TROISIEME : L'UNION AFRICAINE,
AVANTAGE ET 66
SECTION Ière : LES POSSIBILITES
RETOMBEES DE L'UNION 66
§.1. Domaine politique et diplomatique
66
Le renforcement du pouvoir de négociation de
l'Afrique 66
La sécurité du continent
69
B. domaine économique 71
§.2. DOMAINE SOCIOCULTUREL 73
Le renforcement de la coopération
interafricaine 73
a. LA PROMOTION DE LA DEMOCRATIE ET CE
RESPECT DES 74
SECTION IIème : LA MISE EN OEUVRE DE
LA STRATEGIE 82
§.1. LA STRATEGIE AFRICAINE POUR LE
DEVELOPPEMENT 83
a.LE DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE 83
La stratégie 84
§.2. LA DYNAMISATION DES COMMUNAUTES
ECONOMIQUES 84
La libéralisation des échanges
85
a. La réalisation de projets communs
de production et 86
CONCLUSION 88
BIBLIOGRAPHIE 90
* 1 KOFI ANAN,
« Afrique : plaidoyer pour un nouveau
départ » in jeune afrique économique,
n°297, p110-112
* 2 WADE Abdoulaye,
« l'Afrique doit parler d'une seule voie pour mieux se faire
entendre », l'inter du 31 octobre et 1er novembre
2000, N°752, p2.
* 3
http://fr.
wikipedia.org/wiki/Haile_selassié (discours prononcé par Haile
Selassié aux Nations Unies en 1963 : « Retour vers
l'Afrique »).
* 4 Déclaration de Syrte
I, OUA (EANG/Décl (IV) ).
* 5 Acte constitutif de l'union
africaine du 11 juillet 2000
* 6 NKRUMAH KWAME, L'Afrique
doit s'unir, Paris payot, 1964,p22.
* 7 GHALI BOUTROS BOUTROS,
L'organisation de l'Unité africaine, Paris, Armand colin,
1990
* 8 Jean-Yves Carfantan &
Charles Condamines, Qui a peur du tiers monde ? rapports
Nord-Sud : les faits, éd. Harmattan, 1979, p186
* 9 M. GRWITZ,
Méthodes de sciences sociales, 7è éd., Dalloz,
Paris, 1986, p36.
* 10 J. DJOLI ESENG'EKELI,
Droit constitutionnel, Tome I, E.U.A, Kin, 2010, p35.
* 11 MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA
(E ), Droit constitutionnel et Institutions politiques, E.U.A, kin,
2001, p21.
* 12 MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA
(E ), op. cit
* 13 Encyclopedie universelle,
Tome 8
* 14 Encyclopedie universelle,
op. cit.
* 15 Kwame N'Krumah,
L'Afrique doit s'unir, Paris, Payot, 1964, p96
* 16 Article 4 de la Charte de
l'OUA
* 17 Article 2 de la charte de
l'OUA
* 18 Préambule de plan
d'action de Lagos
* 19 KADHAFI MOUAMAR,
« Etats unis d'Afrique c'est la solution », le Figaro,
p.
* 20 Idem.
* 21 Cet ordre du
jour figure dans le note verbale référencée
CD/DOC/14/28-99 que le secrétaire général de l'OUA a
adrzssée aux Ministres des affaires étrangères de tous les
Etats membres le 21 Août 1999.
* 22 KADHAFFI MOUAMAR,
« Etats Unis d'Afrique c'est la solution », le
Figaro
* 23 - Déclaration de
Syrte I
- La Côte d'Ivoire ne figure pas au nombre des pays
signataire. Parce qu'elle n'était pas présenté à
Lomé. A la suite du coup d'Etat du 24 décembre 1999. Les
autorités militaires n'étaient pas autorisées à
participer au sommet de Lomé.
* 24 BASUE BABU KAZADI (G),
vie internationale, PUICn éd. Revues, Kinshasa, 2004,
p.72.
* 25 KANDONY (N), Droit
communautaire économique africain, cours polycopié,
inédit, UNIKIS, FD, L1 Droit, 2011-2012.
* 26 Article 28 de la charte
constitutif de l'UA.
* 27 Reuters,
« l'UA suspend Madagascar », lemonde.fr, 20 mars 2009
* 28 Bissau : la junte
interdit les manifestations, l'UA menance les Putschistes »,
libération, 17 avril 2012.
* 29 Article 6 de l'acte
constitutif de l'UA.
* 30 Article 10 , idem.
* 31 Article 20, Ibdem.
* 32 Article 21 de l'acte, op.
cit.
* 33 Article 17, idem
* 34 L'article 20
dispose : «1. la cour dont la mission est de régler
conformément au droit international, les différends qui lui sont
soumis, aplique :
a) L'acte constitutif ;
b) Les traités internationaux, généraux ou
spéciaux, établissant des règles expressement reconnues
par les Etats en litige ;
c) La coutume internationale, comme preuve d'une pratique
générale, ... ». 2. La présente disposition ne
porte pas atteinte à la faculté pour la cour, si les parties sont
d'accord de statuer ex ecquo et bono ».
* 35 KOFI ANAN, op. cit,
pp110-112
* 36 Plan stratégique de
la (U.A. 2009-2012, projet 7), p23, §61
* 37 http// :
www.memoireoneline
« défis et obstacles de l'union africaine »,
consulté le 14/06/2015
* 38GUIBBAUD P. Histoire
d'un islamisme Sahélien, Paris, l'Harmattan, 2014, p109 ( BOKO
HARAM ; Conte-Rendu d'études géostratégiques, 3 juin
2014)
* 39 KOFI ANAN, op cit. ,
pp110-112.
* 40 La République Arabe
Sahraouie Démocratique est en conflit avec le Maroc. Son admission
à l'OUA en 1984 à entrainée le retrait du Maroc de
l'Organisation Panafricaine
* 41 KANTE BABACAR ;
instabilité politique et reconstruction de l'Etat en Afrique, pour
un changement de para digme, Saint Louis, 2000, 22P.
* 42
www.google.fr/Bujumbura
News.
* 43 C'est le cas du conflit
qui opposait Côte d'Ivoire-Ghana.
* 44 BAD, Compendium de
statistiques sur les opérations du groupe de la banque, 2001,
p.72-176.
* 45 BAD, rapport annuel, 1998,
p25
* 46 BAD, idem.
* 47 BAD, rapport sur le
développement en Afrique : renforcement de la bonne gouvernance en
Afrique, Economica, 2001
* 48 BAD, op. cit.
* 49 Art. 19 acte constitutif
de l'UA.
* 50 BAD, Op. cit, p75.
* 51 BAD, politique du
groupe de la BAD en matière de bonne gouvernance.
* 52
Jaga.afrique-gouvernance.net/_dcs/...
* 53 La démocratie
à l'africaine. Ethique publique-Revues.org.
* 54
Ethiquepublique.revues.org »Accueil »Numéro »vol.13,
n°2 »Dialogues pour reinventer la démocratie.
* 55 EZZAHF
AL AKHDAR « la dette de l'Europe envers l'Afrique : le temps
d'honorer les arriérés », , édition
spéciale.
* 56 A ce propos, le
représentant démocrate noir Américain de l'Etat de
l'Illinois, JESSE JACKSON Junior dans son projet de loi
« Hope for Africa », la dette dont les
efforts d'allègement sont encore trop lents et trop maigres doit
constituer pour les Etats africains un combat prioritaire. Son annulation
permettrait à l'Afrique de rétablir l'équilibre et d'avoir
avec les autres continents un échange plus équitable. Mais
surtout d'éviter la marginalisation dont elle est actuellement l'objet
dans les echanges au plan international. Car on peut s'en rendre compte, le
fardeau de la dette fait de l'Afrique un continent otage de ses
créanciers qui peuvent lui dicter la conduite à tenir selon leur
gré du moment.
* 57 OMS, 53e
assemblée mondiale de la santé : compte rendu des
séances plénières et liste des participants,
Genève, 15 au 20 mai 2000.
* 58 ONU/SIDA, rapport sur
l'épidémie mondiale de VIH/SIDA, 2000
* 59 OMS, op cit.
* 60 Réponse du groupe
de la Banque Mondiale face à la crise, 7 juillet 2015.
* 61 NDESHYO RURIHOSE et alli,
op. cit., p376.
* 62 KAMANDA wa KAMANDA (G),
Le défi africain, une puissance economique qui s'ignore,
Paris, Afrique Biblio club, 1976. A ce propos, KAMANDA wa KAMANDA, ex
directeur adjoint de cabinet de DIALLO TELLI, puis secrétaire
Général Adjoint de l'OUA, confiait au journal « l'autre
Afrique », ceci : « lorsque les chefs d'Etats sont
ensemble, il ya une certaine prise de conscience qui revient à la
surface, accompagnée d'une certaine euphorie. Très facilement,
ils identifient clairement les problèmes et les objectifs. Mais ils ne
précisent pas toujours comment il faut réaliser ce qu'ils
veulent. Ensuite, ils se séparent et puis tout le monde oublie. Comme
s'ils se livraient à un rituel sacramental auquel personne ne peut
déroger. »
* 63 Omar BONGO, Le
dialogue des Nations : l'Afrique dans le nouvel ordre politique et
économique mondial, 1980.P.91
* 64
www.memoireoneline.fr , op.
cit.
* 65 Plan d'action de Lagos
pour le développement économique de l'Afrique, 1980-2000
* 66 WADE Abdoulaye : Op.
cit., p2.
* 67 KWAME N'KRUMAH, Op. Cit.
p56
* 68 JOUVE Edmond, le
général de Gaulle et la Constitution de l'Europe, 1940-1966,
Paris, 1967.P.34
* 69 Plan stratégique de
la CUA 2009-2012 (projet, p13 §28.
* 70 Plan stratégique de
la CUA 2009-2012 (projet 7) p14, §36.
* 71 CHEIKH ANTA DIOP,
nation nègres et culture, présence
africaine, Paris, 1978, 3è édition, Tome I, p235.
* 72 NDESHO R, NJUMBA LUABA,
DHENDONGA DHEBA, l'antidérive de l'Afrique en désarroi, puz,
1985, P. 65
59 KOUASSI (E. KWAM), les rapports entre l'O.N.U et l'O.U.A,
cité par NDESHOY,R Idem.
* 73 Plan stratégique de
la CUA, 2009-2012, (projet7), p26, §78.
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