1.6. Opération likofi
Depuis quelque temps, le phénomène
«Kuluna» a pris des dimensions inquiétantes à Kinshasa,
voire en provinces. Pour un lendemain meilleur, son éradication fut plus
qu'indispensable. Le Premier ministre, Matata Ponyo, avait pris officiellement
ses fonctions, le 10 mai 2012. Parmi les grands axes inscrits dans sa feuille
de route, figurait l'éradication du phénomène
«Kuluna» dans les villes de la RDC. Un phénomène qui,
si on n'y prend pas garde, risque de replonger les villes congolaises dans une
insécurité récurrente.12
Contente lors de l'arrestation de tel ou tel
«Kuluna», la population s'étonne de constater que ce dernier
recouvre la
15
Oeuvre de jeunes désoeuvrés, le
phénomène «Kuluna» constitue un danger permanent pour
la sécurité des personnes et de leurs biens. Issus des familles
pauvres, les jeunes communément appelés «Kuluna»
sèment la panique et la désolation au sein de la population.
Munis de bouteilles, machettes, couteaux et autres armes blanches, les
«Kuluna» n'hésitent pas un seul instant pour blesser ou ravir
les biens appartenant à des paisibles citoyens. Il suffit de faire la
ronde de toutes les communes de la capitale congolaise pour se rendre compte de
l'ampleur de ce phénomène tant décrié. De temps en
temps, la population assiste impuissante devant des actes de barbarie et de
criminalité posés par ces hors-la-loi. Profitant de
l'obscurité qui perturbe beaucoup de communes de la ville de Kinshasa,
ces jeunes désoeuvrés ravissent de l'argent, des
téléphones, des bijoux et autres biens précieux des
passants.
Dans leurs patrouilles diurnes et nocturnes, les
éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) arrivent parfois
à mettre la main sur ces inciviques. Acheminés aux cachots
après leur arrestation, ils sont transférés par la suite
en prison. Un milieu propice pour la rééducation de ceux qui ont
foulé aux pieds les lois du pays. Malheureusement, certains
«Kuluna» sont relâchés quelques jours après sans
qu'ils aient purgé leurs peines.
16
liberté en l'espace de quelques jours. Libre de
mouvement, le «fameux Kuluna» reprend sa sale besogne et cause, une
fois de plus, la désolation et parfois la mort dans son milieu
ambiant.
Face à ce fléau qui gagne du terrain,
l'on est en droit de se poser la question : Que faire pour mettre un terme
à cette situation ? Considéré comme une bombe à
retardement, le phénomène «Kuluna» mérite une
attention particulière des autorités congolaises. Surtout, quand
on sait qu'actuellement, ce phénomène est en train de prendre des
dimensions inquiétantes à Kinshasa, voire dans d'autres provinces
de la RDC.
En tant que siège des institutions nationales,
Kinshasa a l'avantage d'avoir un nombre important d'éléments de
la PNC et ceux des services de sécurité. Avec un tel nombre, il y
a lieu de mettre en déroute ces délinquants qui terrorisent au
quotidien les paisibles citoyens. Il suffit de s'informer au préalable
sur leurs rayons d'actions, avant de les « cueillir ». Une telle
démarche n'est pas impossible quand ont sait que nos forces de l'ordre
en ont la capacité.
Des stratégies sont nombreuses pour
éradiquer ce phénomène au pays, mais parmi elles, figure
le bouclage des quartiers. Une fois arrêtés, ces
«Kuluna» doivent être transférés en prison et au
besoin les envoyer dans des maisons de détention
disséminées à travers le pays comme le faisait, il y a
peu, le ministre sortant Luzolo Bambi. C'est de cette manière que
le
17
gouvernement actuel peut arriver à combattre ce mal qui
ronge la société congolaise.
Cela étant, submergé par la montée
grandissante du phénomène Kuluna, le gouvernement central de la
RDC va lever l'option en adoptant l'opération « likofi » ou
« coup de poing » pour mettre en déroute les Kuluna. Cette
opération likofi signifie d'après leurs concepteurs : le fait
d'éliminer physiquement et spectaculairement les Kuluna afin de faire
peur aux autres jeunes en voie de radicalisation.
|