CONCLUSION
Au terme de ce chapitre intitulé productivité
globale des facteurs agricole et pauvreté, ou nous avons d'abord
présenté le concept de productivité globale des facteurs
en parlant de ses origines et critiques, des méthodes de calcul et une
revue de la littérature. Ensuite, nous avons présenté les
différentes écoles ou courants de pensée en ce qui
concerne l'approche de la pauvreté. Et enfin nous avons mis en exergue
les différents travaux qui ont porté sur la relation
productivité globale des facteurs et pauvreté. Dès lors
nous nous posons la question de savoir quelle est l'incidence de la
productivité globale des facteurs sur la pauvreté au Cameroun
?
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CHAPITRE 4 : INCIDENCE DE LA PRODUCTIVITE GLOBALE DES
FACTEURS
SUR LA PAUVRETE AU CAMEROUN
Introduction
La PGF se base sous sa forme la plus
élémentaire, sur les fondements conceptuels. Introduite
d'après Griliches (1995), par Copeland en 1937 dans son ouvrage «
Concepts of National Income », elle est estimée à
l'appui d'une fonction de production de type Cobb-Douglas (avec des
pondérations fixes) par Tinbergen en 1942. Il a fallu attendre Solow
(1957) pour qu'elle soit théoriquement formalisée. Dès
lors, la productivité globale des facteurs (PGF) est utile pour
l'analyse de la compétitivité coût de l'économie.
Elle mesure l'efficacité du processus de production. Cet indicateur se
calcule à partir d'une fonction de production en retranchant de la
croissance les apports du travail et du capital. Dans la théorie
traditionnelle de la croissance, le progrès technique est
assimilé au taux de croissance de la productivité globale des
facteurs. L'expression de « progrès technique » est
utilisée pour désigner la modification graduelle des fonctions de
production. De nombreux facteurs sont susceptibles d'accroître la
production qui peut être obtenue à partir de quantités
données de travail et de capital. Le terme de progrès technique
évoque les découvertes scientifiques et techniques grâce
auxquelles de nouveaux modes de fabrication peuvent être mis en oeuvre,
l'expérience progressivement acquise dans l'emploi de technologies
anciennes, les progrès réalisés dans l'organisation des
entreprises et toutes les transformations qui accroissent l'efficacité
du système productif.
Dans ce chapitre, nous allons utiliser les PGF calculés
au chapitre 2 dans l'équation de la pauvreté. Ceci dans l'optique
d'estimer le taux de pauvreté au Cameroun compte tenu de la PGF. Ce
chapitre sera organisé en deux sections. La première section
présentera le modèle et dans la seconde section nous
présenterons les résultats des estimations et les
interprétations.
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Section1 : Présentation du modèle
d'analyse
Chaque problème économique s'inscrit, ou
même s'identifie, à un modèle d'analyse bien
spécifique et pourrait être estimé à partir d'un
modèle économétrique selon la conception théorique
et la disponibilité des données. Dans le cadre de notre
étude, nous inscrivons notre analyse dans le modèle de
régression multiple. Puisqu'il s'agit d'analyser l'effet de la
productivité globale des facteurs sur la pauvreté au Cameroun
(nous avons plusieurs variables indépendantes expliquant la variation du
taux de pauvreté). Les estimations quant à elles seront faites
à partir des moindres carrés ordinaires. Toutefois nous ne
saurons utiliser un modèle sans sa présentation au
préalable.
La régression linéaire multiple est une analyse
statistique qui décrit les variations d'une variable endogène
(ici le taux de pauvreté) associée aux variations de plusieurs
variables exogènes (ici la PGF, le taux de croissance de la population,
le logarithme népérien du PIB non agricole, le logarithme
népérien des envois de fonds des agriculteurs).
Par exemple, une analyse de régression multiple peut
révéler une relation positive entre la variation du taux de
pauvreté au Cameroun et l'augmentation de la PGF.
1.1. Modèle théorique
La régression linéaire multiple est une
généralisation, à p variables explicatives (dans
notre étude, nous en avons 4), de la régression linéaire
simple.
Nous sommes toujours dans le cadre de la régression
mathématique : étant donné un échantillon
(Yi,Xi1:... ,Xip), i = 1,..., n
nous cherchons à expliquer, avec le plus de précision
possible, les valeurs prises par Yi (dans notre étude P qui
représente le taux de pauvreté), dite
variable endogène, à partir d'une série
de variables explicatives Xi1, ,Xip. Le
modèle théorique, formulé en termes de variables
aléatoires, prend la forme :
Yi = ao + a1 Xi1 + a2X
i2+...+apX ip+åi, i=1,...n ou encore dans notre etude:
où åi est l'erreur du modèle qui
exprime, ou résume, l'information manquante dans l'explication
linéaire des valeurs de Yi à partir des
Xi1,...,Xip (problème de
spécifications, variables non prises en compte, etc). ao,
a1,...,ap sont les paramètres à estimer.
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1.1.1. Exemple
Nous relevons 7 fois les paramètres suivants : le taux
de pauvreté (ce sera notre yi, i étant compris entre 1
et 7) la PGF (ce sera notre i1) le taux de croissance de la
population (ce sera notre i2) ect.
Faire une régression linéaire revient à
déterminer les a0, a1, a2... et
åi tels que, quelle que soit la mesure prise, on ait :
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