SOMMAIRE
SOMMAIRE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES v
LISTE DES ABREVIATIONS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE: CONCEPTS ET EVIDENCE DE L'EFFICACITE
PRODUCTIVE 5
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 6
CHAPITRE 1 : CONCEPTS DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE
7
Section1 : L'efficacité productive et l'indice de
productivité de malmquist 7
Section2 : Les méthodes d'estimation de
l'efficacité productive 13
CHAPITRE 2 : MISE EN EVIDENCE DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE
AU CAMEROUN
23 Section1 : Déterminants de
l'efficacité productive, travaux mené avec les méthodes
non paramétriques
et méthodologie de calcul de l'indice de
productivité de malmquist. 23
Section2 : Définition de l'échantillon et
résultats des indices de productivité 32
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 38
DEUXIEME PARTIE : IMPACT DE L'EFFICACITE DE PRODUCTION
SUR LA
PAUVRETE 39
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE 40
CHAPITRE 3 : PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS AGRICOLES
ET
PAUVRETE 41
Section1 : Notion de productivité globale des facteurs
42
Section 2 : La notion de pauvreté et lien entre
productivité et pauvreté 49
CHAPITRE 4 : INCIDENCE DE LA PRODUCTIVITE GLOBALE DES
FACTEURS SUR LA
PAUVRETE AU CAMEROUN 58
Section1 : Présentation du modèle d'analyse 59
Section2 : Estimations et résultats 65
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 74
CONCLUSION GENERALE 75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 79
ANNEXES 79
i
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
DEDICACE
A toute la famille YAMCHEU.
II
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
REMERCIEMENTS
Ce mémoire est l'output d'un ensemble d'actions
individuelles et institutionnelles auxquelles nous voudrions rendre hommage.
Au niveau individuel, nous exprimons tout d'abord notre
profonde gratitude au coordonnateur du master II en Ingénierie
Economique et Financière, le professeur GANKOU Jean
Marie qui nous a appris à travailler sous pression et avec
rigueur. Nous exprimons également notre profonde gratitude à
notre directeur, le Docteur NANA DJOMO Jules Médard,
pour avoir accepté de consacrer son précieux temps à
diriger les travaux de ce mémoire.
Au niveau institutionnel, ce mémoire a
bénéficié du concours actif et du soutien de
l'Université de Yaoundé II au Cameroun et de l'Université
de Rennes I en France. Trouver par son aboutissement notre profonde
reconnaissance.
M. MBOUTCHOUANG Armand qui nous a guidé dans toutes les
étapes de cette recherche et a toujours été très
encourageant. Nous tenons à le remercier particulièrement.
Il importe également de souligner la participation de :
Dr SOH Syrie Galex, Dr ATANGANA ONDOA, Dr NGOMSI Augustin, Messieurs YANKAM
Dary, NGUENKWE Bertrand et OUMAROU. Chacun d'eux a apporté son expertise
et son soutien, compléments essentiels à la réalisation de
cette recherche. Merci de votre collaboration !
Nous désirons remercier les cadres du Ministère
de l'Agriculture pour leur accueil chaleureux et pour les informations et les
précieux conseils reçus.
Nos remerciements vont aussi à l'endroit des membres de
la famille qui nous ont soutenus matériellement et moralement. Nous
pouvons citer papa YAMCHEU Jean-Paul, maman YAMCHEU née NGUEKAM
Madeleine, NGAMBOU Salma, NOUPIEU Nelson, KEOU Lionel, OUANSI Franck-Emmanuel,
TEMAPO Achil, WANDEU Fidèle, OUANSI Zachée, maman NOUKAM
Emilienne et tous les autres que nous ne pourrons citer ici.
Nous remercions également des amis qui n'ont
cessé de nous encourager et qui ont parfois sacrifié leur temps
pour nous assister. Nous pensons à TENE Blondel, FOTSING Cédric,
NGADEU Julie, NDO Flora, ADA Nélie, NGUEKAM Cyrille, KAKEU Arnold,
NGAMALEU Anselme et tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à l'aboutissement de ce travail.
III
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.1 : Indices moyens de productivité des
facteurs par région 33
Tableau 2.2 : Indices moyens de productivité des
facteurs par année 35
Tableau 2.3 : Indice de l'efficacité et ses deux
composantes par région 36
Tableau 2.4 : Indice de l'efficacité et ses deux
composantes par année 37
Tableau 4.1 : Statistiques descriptives des variables 66
Tableau 4.2 : Résultats de l'estimation des
paramètres du modèle par les MCO. 670
iv
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES
Figure 1.1 : Illustration des types d'efficacité
productive 12
Figure 1.5 : Mesure de l'efficacité d'échelle
18
Graphique 2.1 : Evolution de l'indice de productivité
totale des facteurs 34
Graphique 2.2 : Evolution des indices de changement
d'efficacité par période 36
Figure 3.1 : Détermination d'un seuil de
pauvreté subjectif 55
Graphique 4.1 : Evolution du taux de pauvreté 67
Graphique 4.2 : Evolution de la PGF et du TCP 68
Graphique 4.3 : Evolution du taux de PIB non agricole par
travailleur et du taux d'envoi de
fonds par habitant 68
V
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
LISTE DES ABREVIATIONS
BCC : Banker, Charnes et Cooper
B.I.T : Bureau International du Travail
BM : Banque Mondiale
CCR : Charnes, Cooper et Rhodes
CRS: Constant Returns to Scale
DEA: Data Envelopment Analysis
DMU: Decision Makin Unit
EFFCH: Indice de changement d'efficacité technique
EMCO : Estimateur des Moindres Carrés Ordinaires
FAO : Foods Agricultural Organisation
GMM : Méthode généralisée des
moments
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MCOC : Moindres Carrés Ordinaires Corrigés
MV : Maximum de Vraisemblance
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
PECH : Indice de changement d'efficacité technique
pure
PED : Pays en voie de développement
PGF : Productivité Globale des Facteurs
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unis pour le
Développement
SECH : Indice de changement de l'efficacité
d'échelle
TECHCH : Indice de changement technologique
vi
TFPCH : Indice de changement de la productivité totale
des facteurs
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
WDI : World Development Indicator
RESUME
L'objectif principal de cette recherche est d'évaluer
l'impact du niveau d'efficacité de la production agricole sur la
pauvreté des agriculteurs au Cameroun. Recherche qui s'est
intéressée particulièrement à la production
agricole végétale c'est-à-dire à base de la terre.
De manière spécifique, la recherche s'est attelée à
quantifier le niveau d'efficacité des producteurs agricoles et à
estimer l'effet de la productivité globale des facteurs
(constituée de l'efficacité technique et de l'efficacité
technologique) sur le niveau de pauvreté.
L'usage d'un modèle non paramétrique (à
travers la méthode de l'indice de productivité de Malmquist) et
d'un modèle de régression multiple (à travers la
méthode des moindres carrés ordinaires) sur les données
recueillies auprès des régions du Cameroun allant de la
période 2005-2012 a permis d'atteindre les résultats suivants :
la disponibilité de la terre, du travail, des tracteurs, des
engrais ou du capital humain conduit à une inefficacité technique
mais plutôt à une efficacité technologique de la production
agricole. Les résultats montrent également que, la
productivité globale des facteurs agit positivement sur le niveau de
pauvreté des agriculteurs au Cameroun. En d'autres termes, une
augmentation de la productivité globale des facteurs conduit à
une réduction du niveau de pauvreté.
Mots clés : Indice de
productivité de Malmquist, efficacité technique,
efficacité technologique, productivité globale des facteurs.
VII
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
ABSTRACT
The main objective of this research is to evaluate the impact
of the level of efficiency of agricultural production on poverty status of
farmers in Cameroon. This research has focused particularly on vegetal
agriculture, which is from the land. Specifically, this research concentrates
on the quantification of the level of efficiency of agricultural producers and
to estimate the effects of global productivity of factors (constituted of
technical and technological efficiency) on the level of poverty.
The use of a nonparametric (through the method of the
productivity index of Malmquist) and multiple regression model (through
ordinary least squares) on data collected from the different regions of
Cameroon from 2005-2012 has achieved the following results: the
availability of land, labor, tractors, fertilizers or human capital leads to
technical inefficiency but rather a technological efficiency of agricultural
production. The results also show that the total factor productivity is
positively on the level of poverty of farmers in Cameroon. In other words, an
increase in total factor productivity leads to a reduction in poverty
levels.
Keywords: Malmquist
productivity index, technical efficiency, technological efficiency, total
factors productivity.
VIII
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et problématique
Theodore Schultz entama son discours d'acceptation du prix
Nobel d'économie de 1979 en faisant l'observation suivante : «
Pour la plupart, les habitants de la planète sont pauvres ;
par conséquent, étudier l'économie de la
pauvreté nous apporterait beaucoup de renseignements sur les principes
économiques qui comptent vraiment. Partout dans le monde, les pauvres
tirent en majorité leur revenu de l'agriculture ; par
conséquent, étudier l'économie agricole nous
apporterait beaucoup de renseignements sur l'économie de la
pauvreté » (Schultz, 1979 cité par Cervantes-Godoy et
Dewbre, 2010).
Trente ans plus tard, nous constatons que les habitants des
pays en développement dont la subsistance est tributaire de
l'agriculture sont encore, en règle générale, bien plus
pauvres que ceux qui travaillent dans d'autres secteurs de l'économie et
qu'ils représentent une forte proportion, souvent la majeure partie, de
la totalité des pauvres dans leur pays.
Pour atteindre l'objectif du millénaire pour le
développement (OMD) visant à réduire de moitié la
pauvreté d'ici à 2015, il faut trouver les moyens d'augmenter la
valeur ajoutée de ces populations. Comment pouvons-nous améliorer
l'action conjointe publique-privée dans le domaine de la
coopération pour le développement de l'agriculture pour que cette
dernière contribue d'avantage à la lutte contre la
pauvreté au Cameroun? Le présent document est le premier
résultat d'un projet de recherche qui vise à répondre
à cette question.
Globalement, la valeur ajoutée agricole au Cameroun est
faible. Une des principales causes de cette faiblesse est le bas niveau
d'efficacité technique des producteurs agricoles Camerounais. Une
unité de production est dite efficace si, à partir du panier
d'intrants qu'elle détient, elle produit le maximum d'extrants possibles
ou si, pour produire une quantité donnée d'extrant, elle utilise
les plus petites quantités possibles d'intrants (Atkinson et Cornwell,
1994). La mesure du degré d'efficacité d'une unité de
production permet donc de cerner si cette dernière peut accroître
sa production sans pour autant consommer plus de ressources, ou diminuer
l'utilisation d'au moins un intrant tout en conservant le même niveau de
production.
1
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Le continent africain en général et le Cameroun
en particulier est la seule région du Monde en voie de
développement à être passée à
côté de la révolution verte des années 1970 et 1980
(Sanchez et Sachs, 2004). La situation du continent n'est guère
reluisante sur le plan agricole. Depuis les années 1970, la production
alimentaire par tête du continent a connu une baisse de plus de 20%
(Ouédraogo, 2005). Afin de renverser la tendance au déclin du
secteur agricole sur le continent, l'Assemblée des Chefs d'Etat et de
Gouvernement de l'Union Africaine a ratifié la Déclaration sur
l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique à
Maputo en juillet 2003. Cette Déclaration les engage à consacrer
au moins 10% de leurs budgets respectifs au secteur agricole.
On ne soulignera jamais assez l'importance de l'agriculture
pour l'avenir économique de l'Afrique. Plus de 65% de la population
Camerounaise travaillent dans l'agriculture, et le secteur est à
l'origine de plus du quart du produit intérieur brut dans le pays. Les
produits agricoles représentent environ 20% des échanges
commerciaux internationaux de l'Afrique et constituent l'une des principales
sources de matières premières pour l'industrie. D'après
les estimations du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, plus de 30
millions d'Africains ont actuellement besoin d'aide alimentaire internationale.
Des chercheurs de l'Union Africaine ont signalé que la population
augmentait plus rapidement que la production alimentaire du continent depuis
1993, ce qui explique la hausse de 20% du nombre de personnes souffrant de la
faim passant de 176 millions à 210 millions.
2. Objectifs de l'étude
L'objectif principal de cette recherche est d'évaluer
l'impact du niveau d'efficacité de la production agricole sur le niveau
de pauvreté des agriculteurs au Cameroun. Il s'agit
précisément de :
? Mesurer le niveau d'efficacité des producteurs
agricoles ;
? Estimer le niveau de pauvreté compte tenu de la
productivité globale des facteurs.
3. Hypothèses
Dans notre étude, il sera question de tester les
hypothèses suivantes :
? H1 : En moyenne, les producteurs agricoles sont techniquement
inefficaces ;
? H2 : Une augmentation de la productivité globale des
facteurs correspond à une réduction du niveau de pauvreté
des producteurs agricoles.
2
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
4. Revue de la littérature
Jusqu'au début des années cinquante, la
possibilité que les entreprises puissent exploiter leurs ressources
d'une manière inefficace était implicitement
écartée des études empiriques. On supposait ainsi que les
entreprises en faisaient une allocation efficace, en regard des contraintes
imposées par la technologie de production, par la structure des
marchés (intrants et extrants) et par les objectifs qui motivent les
entrepreneurs. Cette omission du traitement de l'efficacité a
caractérisé les travaux de plusieurs économistes
renommés tels que Carlson (1939), Hicks (1946) et Samuelson (1947).
L'engouement sans précédent constaté au cours des
années 1960 pour l'innovation technologique en général et
pour les nouvelles technologies de production en particulier a du même
coup stimulé l'intérêt des chercheurs pour étudier
les impératifs d'une utilisation efficace de ces nouvelles technologies
de production (Nishimizu et Page, 1982). La notion d'efficacité prenait
une place de plus en plus importante dans les débats et les recherches
scientifiques, et cela dans tous les secteurs de l'économie. Ainsi,
plusieurs approches et méthodes d'évaluation et de mesure de
l'efficacité ont été développées et
utilisées dans des études empiriques, et ce pour plusieurs
secteurs d'activités.
La question agricole a longtemps constitué une
préoccupation majeure des économistes. Dès 1766 les
physiocrates, dont le chef de file est Dr Quesnay, postulaient
déjà que la richesse n'était pas monétaire, mai
agricole : « toute richesse provient de la terre ». Plusieurs autres
études par la suite ont été effectuées.
5. Méthodologie
Dans le cadre de cette recherche, tout d'abord, nous utilisons
la méthode non paramétrique d'indice de productivité de
Malmquist pour capter les niveaux d'efficacité. Un cadre
théorique supplémentaire a pris son essor depuis la fin des
années quatre-vingt, celui des fonctions de distance (voir Grosskopf,
2003, pour un historique). Cette approche non paramétrique permet en
particulier de distinguer les gains en efficience de ceux issus d'un
progrès technique pur (Benin et al., 2010a, 2010b). Empiriquement ces
fonctions de distance peuvent être estimées à l'aide de la
méthode d'enveloppement des données qui selon Mahadevan (2004)
est une réponse possible aux objections soulevées par Felipe et
McCombie (2003) puisqu'elle ne demande pas l'estimation d'une fonction de
production agrégée. Ensuite, nous évaluons l'impact que
pourrait avoir 1'amélioration du niveau d'efficacité des
producteurs agricoles sur leur niveau de pauvreté au Cameroun.
3
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
6.Source de données
La base de données est la Country-Stat et le World
Development Indicators (WDI, 2014). Les données vont de 2005 à
2012 pour l'ensemble du Cameroun. L'étude sera faite sur la
période allant de 2005 à 2012 pour la première partie,
donc 8 ans. Et de 2006 à 2012 pour la deuxième partie ; ceci
étant dû à la perte des informations sur l'année
2005 à cause du calcul de l'indice de productivité de malmquist
qui prend en compte l'année précédente. Les changements
structurels au cours du temps peuvent biaiser les résultats. Il est
supposé qu'en longue période, les changements structurels
survenus à l'intérieur et à l'extérieur d'un pays
peuvent modifier les comportements socio-économiques. Les données
étant disponibles sur l'ensemble de la période d'étude,
nous pourrons ferrons nos résultats. Par ailleurs, la méthode
« robust » du logiciel STATA12 sera utilisée.
7. Intérêt du sujet
Ce sujet présente un intérêt particulier.
En effet, l'agriculture est essentielle à la croissance ainsi
qu'à la réduction de la pauvreté et de
l'insécurité alimentaire. C'est pourquoi une révolution au
niveau de la productivité agricole au Cameroun est une condition sine
qua none pour que l'agriculture au Cameroun puisse jouer ces rôles (World
Bank 2008). Ensuite, parce qu'une utilisation plus efficace des ressources
nécessaires pour la production agricole permettrait d'accroître
les revenus en réduisant les coûts de production et par ce biais
de lutter contre la pauvreté.
8. Plan de travail
Notre travail sera divisé en deux parties. Chaque
partie sera constituée de deux chapitres.
La première partie est intitulée concepts et
évidence de l'efficacité productive.
La seconde partie est intitulée l'impact de
l'efficacité de la production sur la pauvreté.
4
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CONCEPTS ET EVIDENCE DE L'EFFICACITE
PRODUCTIVE
PREMIERE PARTIE
5
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
INTRODUCTION DE LA
PREMIERE PARTIE
En analyse économétrique, l'efficacité et
la productivité sont deux termes complémentaires, qui permettent
tous les deux d'évaluer l'efficacité de la production agricole.
L'efficacité mesure l'écart entre la production maximale
réalisable, compte tenu des inputs consommés, et le niveau de
production observé ; alors que la productivité se mesure par le
rapport de l'output réalisé a un input particulier. L'objectif de
cette partie est d'évaluer l'efficacité de la production agricole
au Cameroun.
A cet effet, il sera question, à partir de l'indice de
productivité de malmquist, d'analyser l'efficacité productive
afin de mieux appréhender l'efficacité dans quelques
régions du Cameroun. Un premier chapitre sera à cet égard
consacré au cadre théorique et conceptuel de l'efficacité
productive. Le second quant à lui sera réservé à la
mise en évidence de l'efficacité productive au Cameroun.
6
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CHAPITRE I : CONCEPTS DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE
Introduction
Toute activité de production met en jeux des intrants
(inputs) constituant les ressources productives à transformer ou
à utiliser et des extrants (ou output) qui sont les résultats de
production. La relation entre les intrants et les extrants permettra de mesurer
la performance et d'évaluer les types d'allocation des ressources
à la production. Ainsi, pour tenir compte du critère de
maximalité du produit obtenu d'une part, et de la possibilité
d'une utilisation moindre des moyens de production d'autre part, les
économistes ont souvent recourt à la notion d'efficacité
productive. Dans cette mesure une exploitation agricole est dite efficace si,
à partir du panier d'inputs qu'elle détient, elle produit le
maximum d'outputs possible ou si, pour produire une quantité
donnée d'outputs, elle utilise les plus petites quantités
possibles d'inputs.
L'objectif de ce chapitre est de dégager les concepts
d'efficacité technique. Il s'agira d'exposer dans la première
section la notion d'efficacité productive et l'indice de
productivité de malmquist, et dans la deuxième section, nous
exposerons les méthodes d'estimation de l'efficacité productive
en parlant notamment des approches non paramétrique et
paramétrique.
Section1 : L'efficacité productive et l'indice
de productivité de malmquist
Dans le domaine agricole, les inefficacités proviennent
de plusieurs raisons parmi lesquelles : le manque de formation du chef de
l'exploitation agricole, la taille de l'exploitation agricole, l'accès
aux crédits, l'individualisme des exploitants (Nuama, 2006). Pour mieux
comprendre les facteurs qui influencent l'efficacité productive, on se
propose d'étudier au préalable la notion d'efficacité
productive.
1.1. La notion d'efficacité productive
A la notion d'efficacité productive est
rattachée différents concepts en économie. De même
elle est une notion qui repose sur plusieurs fondements théoriques.
7
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
1.1.1 Fondements de l'efficacité productive
La théorie néo-classique présente
l'économie comme un régime de concurrence, le jeu des
entrées et de sorties du marché porte en lui les
mécanismes de rétablissement de la compétitivité
des entreprises. Condamnées en effet à réussir sur le
champ de bataille de la concurrence au risque de perdre des parts de
marchés ou de sortir entièrement du marché au profit des
autres, les entreprises veillent à une allocation optimale de leurs
ressources et sur une utilisation efficace des facteurs de production
(Nodjitidjé, 2009). Ainsi, les entreprises qui tiennent sur le
marché sont celles qui combinent au mieux les facteurs de production.
Cette philosophie peut trouver ses origines dans la théorie de la «
main invisible » d'Adam Smith(1776). Pour cet auteur, le marché
porte les germes de l'efficacité productive ; donc à priori, il
n'est pas opportun pour une unité de production agricole de surmonter
ses défaillances. Cependant, cette théorie qui se veut
universelle a fait l'objet de nombreuses critiques.
En effet, dans la pratique, les marchés sont en
concurrence imparfaite, et les risques d'inefficacité permanente ne sont
pas exclus. Ainsi, Hirshman (1992)1 écrivait qu'aucun
système économique ne peut garantir que les entreprises(ou les
exploitations agricoles) agiront toujours de façon à avoir une
conduite efficace et respectueuse des comportements qu'on attend d'elles.
Les études empiriques ont dans cette mesure, jusqu'au
début des années cinquante, écarté de
manière implicite la possibilité que les entreprises puissent
exploiter leurs ressources d'une manière inefficace. Cette omission du
traitement de l'efficacité a caractérisé les travaux de
plusieurs économistes [Carlson (1939), Hicks (1946) et Samuelson
(1947)]2.
L'intérêt des chercheurs pour étudier les
impératifs d'une utilisation efficace des nouvelles technologies de
production a été stimulé par l'engouement pour
l'innovation technologique au cours des années 60. La notion
d'efficacité productive prenait une place de plus en plus importante
dans les débats et les recherches scientifiques ; et cela dans tous les
secteurs de l'économie. Plusieurs approches et méthodes
d'évaluation et de mesure de l'efficacité ont été
développées et utilisées dans des études
empiriques, et ce pour plusieurs secteurs d'activités (Amara et Romain,
2000).
Koopmans (1951) et Debreu (1951) sont les premiers à
travailler sur le concept d'efficacité productive. Koopmans proposa une
mesure du concept d'efficacité et Debreu la
1 Voir Nodjitidjé (2009).
8
2 Voir Amara et al (2000).
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
mesura empiriquement. Debreu (1951) propose le coefficient
d'utilisation des ressources, qui donne une évaluation numérique
de la perte associée à une situation non optimale.
Une primeur revient également à Farrell (1957),
celle d'avoir défini clairement le concept d'efficacité
économique et distinguer les concepts d'efficacité technique et
d'efficacité allocative. C'est également lui qui proposa une
approche pour l'estimation des frontières d'efficacité, partant
de l'idée que les informations disponibles sur une activité
donnée devaient permettre l'estimation du « best practice enveloppe
», pour cette activité.
Le terme d'efficacité productive englobe certaines
notions de la théorie microéconomique que sont : la fonction de
production, les coûts, le profit et le prix. Ainsi, Selon Issaka (2002),
l'efficacité en agriculture peut être définie comme le
degré auquel les producteurs obtiennent le meilleur résultat avec
les ressources disponibles et les technologies données. Pour Amara et
Romain (2000), le terme d'inefficacité est utilisé pour signifier
que l'atteinte de la capacité optimale que vise l'efficacité, ne
peut être atteinte en réalité. C'est dans ce sens que
Rainelli (1996) affirme que les écarts entre le niveau maximum de
production que l'on puisse obtenir en intégrant toutes les contraintes
auxquelles font face les producteurs et la réalité sont sensibles
et montrent l'existence d'importantes marges de manoeuvre.
Le concept d'efficacité présente trois
composantes que sont l'efficacité technique, allocative et
économique (Xiasong Xu et al, 1998 ; Adesina, 1997 ; Mensah, 1992 ;
Ellis, 1989, Anda, 1996 ; Bravo-Ureta et al, 1997 ; Sharma et al.,
1999).
1.1.2 L'efficacité productive : notion à
plusieurs sens
L'efficacité productive a pour objet de juger de la
capacité d'un système de production (ici agricole) à
produire « au mieux » par la mise en oeuvre de l'ensemble des moyens
de production (capital, foncier et travail) (Coelli et al., 1998). Ainsi, les
différentes notions d'efficacité telles que perçues par
les économistes vont être définies dans cette partie.
? La notion d'efficacité technique
D'un point de vue technique, la production est une combinaison
donnée d'intrants ou inputs en vue de l'obtention d'un ou plusieurs
produits ou outputs. La relation physique entre les quantités d'intrant
et d'extrant définira l'efficacité technique de la production.
Farrell (1957) qui définit de manière plus précise
l'efficacité en dissociant ce qui est d'origine
9
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
technique de ce qui est d'un mauvais choix par rapport au prix
des intrants. L'efficacité technique, proche de l'esprit du coefficient
d'utilisation des ressources de Debreu, mesure la façon dont
l'entrepreneur combine les facteurs de production lorsque leurs proportions
d'utilisation sont données.
Il y a inefficacité technique quand on pourrait obtenir
le même résultat avec une moindre quantité d'intrants.
L'efficacité technique exprime l'aptitude ou la capacité d'une
entreprise à obtenir le maximum d'output possible à partir d'un
niveau donné de ressources productives (Atkinson et Cornewell 1994).
Pour Agbodjan (2000), l'efficacité technique est définie comme la
capacité pour une entreprise à fournir ses produits ou services
avec le moins possible de ressources ou en inverse pour une dotation
donnée de facteurs de production, sa capacité à maximiser
son output. Une entreprise techniquement efficace est donc une organisation qui
utilise les ressources de façon optimale, c'est-à-dire qui est
gérée à moindre coût. Pour Amara et Romain (2000)
une unité de production est dite techniquement efficace, si à
partir du panier d'intrants qu'elle détient, elle produit le maximum
d'output possible ou si pour produire une quantité donnée
d'output, elle utilise les plus petites quantités possibles d'intrants.
Ces définitions se rejoignent et sont similaires à beaucoup
d'autres comme celle de Adésina et Djato (1997) qui parlent
d'efficacité technique en termes d'habilité à atteindre le
niveau élevé d'output avec des niveaux similaires d'input.
Dans notre cas de recherche, l'efficacité technique
sera évaluée par l'indice de productivité de malmquist.
? La notion d'efficacité allocative
L'efficacité allocative, également connue sous
le nom d'efficacité - prix (Price efficiency) qui est le terme
employé par Farell (1957), tient compte des prix des marchés et
mesure la capacité de l'entreprise à maximiser son profit en
comparant le coût marginal des outputs au coût marginal des inputs
(Kalirajel, 1990). C'est la combinaison optimale, ou dans les meilleures
proportions, des ressources, étant donnés leurs prix relatifs
(Amara et Romain 2000). Selon Piot-le-petit et Rainelli (1996),
l'efficacité allocative se définit par la façon dont
l'entrepreneur fixe les proportions entre les différents intrants
participant à la combinaison productive en se basant sur leurs prix
respectifs. Cette mesure donne d'après ces auteurs, une
appréciation de la manière dont les firmes allouent leurs
ressources productives par rapport à un objectif de production.
L'inefficacité allocative stigmatise l'utilisation des inputs dans
des
10
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
proportions qui ne correspondent pas à
l'optimalité décrite par les prix relatifs des inputs.
L'intervention des prix des facteurs dans le choix des quantités d'input
fait donc référence au marché qui est clairement
spécifié dans la définition donnée par Nkunzimana
(2005).
L'efficacité allocative évalue la manière
dont l'unité de production combine les proportions des différents
inputs par rapport aux prix proposés par le marché supposé
concurrentiel.
L'efficacité allocative fait donc
référence aux conditions marginales de maximisation du profit.
Pour une technologie donnée, le producteur ajuste les quantités
de produits et de facteurs pour refléter les prix relatifs (le rapport
entre la productivité marginale en valeur et le prix doit donc
être égal à l'unité pour tous les facteurs).
? La notion d'efficacité
économique
L'obtention simultanée de ces deux efficacités,
technique et allocative, est une condition nécessaire et suffisante pour
parler d'efficacité économique. Il est possible pour une
unité de production d'obtenir l'efficacité technique ou celle
allocative sans avoir l'efficacité économique. Ces
efficacités sont nécessaires et une fois atteintes
simultanément, sont les conditions suffisantes pour l'obtention de
l'efficacité économique. Cet aperçu du concept correspond
à celui d'Ellis (1989) qui note que l'atteinte d'une des deux types
d'efficacité peut être une condition nécessaire mais pas
suffisante pour obtenir l'efficacité économique.
L'efficacité économique apparaît donc
comme la résultante entre l'efficacité technique output maximal
possible) et l'efficacité d'allocation (coûts minima), composantes
exclusives et exhaustives de l'efficacité économique (Honlonkou,
1999).
Il ressort qu'une unité de production n'est
économiquement efficace que si elle est techniquement efficace (ou si
elle possède la meilleure organisation technique et matérielle)
et alloue de manière efficace ses ressources productives, les deux
conditions devant être réalisées simultanément.
La figure 1.1, proposée par Farrell (1957) et reprise
par Albouchi et al (2005) présente une illustration des types
d'efficacité productive. L'isoquant SS' représente la
frontière de production. Elle délimite, à sa droite,
l'ensemble des combinaisons d'inputs techniquement faisables. Selon Farrell,
l'efficacité technique de l'exploitation au point P est donnée
par le rapport OQ/OP. Tous les points situés sur la frontière de
production sont techniquement efficaces.
11
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Théoriquement, pour être allocativement
efficaces, les firmes doivent égaliser leur taux marginal de
substitution technique entre les deux inputs avec le rapport des prix des
inputs déterminés par le marché. La droite (AA')
représente graphiquement ce rapport des prix. Le point Q correspond
à la projection radiale de celui de P sur la frontière. Ceci
assure qu'il possède les mêmes proportions d'input que P. En
effet, Farrell mesure géométriquement l'efficacité
allocative par le rapport OR/OQ. De même, l'efficacité allocative
est comprise entre 0 et 1. Tous les points situés sur l'iso coût
(AA') sont allocativement efficaces mais ne sont pas tous faisables.
Selon Farrell, l'efficacité économique
correspond à l'efficacité technique et à
l'efficacité allocative réunies. Elle est obtenue au point Q'.
L'efficacité économique au point P est égale au produit
TE*AE = OQ/OP * OR/OQ = OR/OP. En conséquence, le point P n'est ni
techniquement ni allocativement efficace. Le point Q, bien qu'il soit
techniquement efficace, est allocativement inefficace. Les points P et Q ont la
même inefficacité allocative car ils utilisent leurs inputs dans
les mêmes proportions. Le point E est allocativement efficace mais
techniquement inefficace. Enfin, les points situés sur la droite OE sont
tous allocativement efficaces mais seul le point Q' est techniquement efficace
et il est aussi économiquement efficace.
Figure 1.1 : illustration des types
d'efficacité productive
X2
S
P
A
Q
E
R
Q'
S'
x1
O A'
X1 X2
Représentent les inputs
Source : Conçue sur la base de Albouchi et
al (2005)
Dans le cadre de ce travail, on se limite au concept
d'efficacité technique ; c'est d'ailleurs à ce dernier que nous
ferons référence en termes d'efficacité productive. En
effet, la
12
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
mesure de l'efficacité productive, dans la
littérature économique, se limite généralement au
calcul de l'efficacité technique (Nyemeck et al., 2004 ; Bravo-Ureta et
al., 1993). Les différents types d'efficacité ayant
été définis, vient le moment de s'interroger sur l'indice
de productivité de malmquist qui servira à mesurer le terme
d'efficacité.
1.1.3. Indice de productivité de Malmquist
L'indice de productivité de Malmquist (1953) permet que
des changements de productivité soient décomposés en
changements de l'efficacité et du progrès technique. En outre,
à la différence de l'AFS, il offre un taux différent de
changement technique pour chaque individu ce qui est plus adéquat
à l'objectif de cette recherche concernant l'analyse du changement
technique au Cameroun. Aussi, si elle emploie un modèle de
frontière non-paramétrique3, qui est le plus
généralement l'approche employée, il ne sera pas
nécessaire d'imposer n'importe quelle forme fonctionnelle aux
données, ni faire des suppositions distributionnelles pour le terme
d'inefficacité, à la différence de l'AFS.
L'inconvénient principal de cette approche est que l'évaluation
d'inefficacité peut montrer un déplacement ascendant,
capturé comme l'inefficacité l'influence d'autres facteurs, tels
des erreurs dans la mesure de données, la malchance, le temps, etc.
A la suite de cette présentation de l'indice de
productivité de malmquist, intéressons-nous aux méthodes
d'estimation de l'efficacité productive en science sociale.
Section2 : Les méthodes d'estimation de
l'efficacité productive
Dans la littérature économique, les
méthodes d'estimation de la frontière de production peuvent
être classées selon la forme prévue de la frontière,
selon la technique d'estimation utilisée pour l'obtenir, et selon la
nature de l'écart entre la production observée et la production
optimale (Albouchi et al., 2005). Par ailleurs on note qu'il est possible de
synthétiser les différentes méthodes d'estimation de
l'efficacité en deux approches : l'approche non paramétrique et
l'approche paramétrique. Ainsi l'idée d'une comparaison peut
être intéressante.
13
3 Data envelopment analysis (DEA).
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
2.1. L'approche non paramétrique
Les fondements de l'approche non paramétrique
précèderont une brève présentation de la
méthode d'enveloppement des données communément
appelé DEA (Data envelopment analysis).
2.1.1. Fondement de l'approche non
paramétrique
L'approche non paramétrique a été
introduite par Farrell en 1957. C'est une approche de type déterministe
qui n'impose pas une forme fonctionnelle à la fonction de production.
L'isoquant frontière est estimée par les ratios intrants/extrants
de chaque exploitation. L'isoquant convexe qui reflète la fonction de
production efficace est ainsi construit à partir d'un nuage de points de
sorte qu'aucune observation ne se situe ni à gauche ni au-dessous de ce
isoquant (Figure 1.2).
Cette façon de mesurer l'efficacité technique
des unités de production est définie dans un contexte ou la
technologie de production est caractérisée par des rendements
constants. Cependant, cette hypothèse est très restrictive (Amara
et Romain, 2000). En effet, en cas de déséconomie
d'échelle, la Figure (1.3) montre qu'un segment qui rejoint deux points
situés sur S est probablement inefficace ; ce qui n'est pas
forcément vrai en cas d'économie d'échelle alors que la
courbe S est convexe (Figure 1.4).
P
S
0
0 0
0
0
0 0
C
S'
B
Figure 1.2 :
Capital
0
0
0
0
0
0
0
Travail
A
Source : Farrell (1957)
0 0 0 0
14
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Figure1.3 : Economie d'échelle (Farrell,
1957)
S
o
o
o
S
o o
o
o
o
o
O
O
Intrant
Intrant
3a Extrant 3b o
Extrant
o
o o
o
o
o
POINTS
INEFFICIENTS
o
o
POINTS
o
INEFFICIENTS
o o
o o
o
o o
o
o
o
o o
o
o
o
o
o
Plusieurs mesures de l'efficacité peuvent être
définies de la même façon pour le cas des rendements non
constants à l'échelle, en considérant que l'isoquant de la
figure 1.1 représente la limite inférieure de l'ensemble des
intrants associés à la production d'un niveau donné de
produit. Le cas des rendements croissants à l'échelle a
été étudié par Farrel et Fieldhouse (1962) en
reprenant la base de données de Farrel (1957). Ils trouvent que toute
économie d'échelle est épuisée dès qu'un
certain niveau de production est atteint.
L'approche non paramétrique développe de
manière simultanée les deux étapes suivantes
(Piot-Le-Petit et Rainelli, 1996 ; Coelli et al. 1998) :
Etape1 : construction d'une
représentation de la technologie à partir de l'ensemble des
observations disponibles. Chaque unité de production agricole est donc
comparée aux autres. C'est pourquoi, si aucune observation ne produit
plus avec une quantité moindre d'intrants ou avec la même dotation
factorielle, l'exploitation étudiée appartient à la
frontière de production et elle est considérée comme
techniquement efficace. Dans le cas contraire, elle est incluse dans l'ensemble
des possibilités de production et est déclarée
techniquement inefficace d'où son nom d'approche déterministe.
Etape2 : Pour calculer
l'efficacité de chaque unité de production agricole, il faut
mesurer l'écart existant entre chacune de ses unités de
production agricole et la frontière de production
précédemment définie. Les valeurs des écarts sont
comprises entre 0 et 1. Raison pour laquelle, toute unité de production
agricole située sur la frontière se voit attribuer la valeur de 1
alors que les autres unités de production agricole obtiendront un score
inférieure à 1, qui
15
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
sera d'autant plus faible que la situation initiale de
l'unité de production agricole est éloignée de la
frontière de production.
L'approche non paramétrique se base sur la
méthode d'enveloppement des données (DEA), ci-dessous
présentée.
2.1.2. La méthode DEA
L'approche de la DEA est une méthode non
paramétrique qui vise à évaluer à partir d'un
programme linéaire, l'efficacité relative des unités de
prise de décision, les DMU. Contrairement aux méthodes
paramétriques qui nécessitent de faire une régression dont
les résultats s'appliquent à toutes les DMU, la DEA cherche
plutôt à optimiser chacune des DMU.
La méthode DEA (Data Envelopment Analysis),
initialement introduite par Charmes et al. (1978), a permis d'étendre
l'analyse de l'efficacité technique à des situations multi
produits et de rendements d'échelle non constants. D'après
celle-ci, la frontière est construite par la technique de la
programmation linéaire. Le terme « envelopment » est
utilisé pour désigner l'hypothèse selon laquelle la
frontière de production enveloppe toutes les observations.
La méthode DEA évalue l'efficacité
relative des unités de production comparables et génère
les niveaux d'efficacité à partir des informations sur les inputs
et outputs des entreprises (Kobou et al., 2009). Elle est fondée sur la
programmation linéaire et permet d'identifier des fonctions de
production empiriques. C'est une méthode qui se base sur la
théorie économique, qui compare toutes les unités
similaires en prenant en compte simultanément plusieurs dimensions. Elle
détermine la frontière d'efficience du point de vue de la
meilleure pratique. Chaque unité est considérée comme une
unité décisionnelle (« decision making unit »
DMU)4. Les inputs sont des ressources utilisées pour
créer des outputs d'une qualité donnée.
La méthode DEA permet d'identifier un ensemble efficace
pouvant servir de référence pour les unités de production
inefficaces. Les unités de productions efficaces ont des inputs et des
outputs similaires à ceux des exploitations inefficaces. Ainsi, elles
peuvent servir de référence. La méthode DEA produit une
surface de production empirique par morceaux qui, en termes économiques,
représente la frontière de production de la meilleure
4 Dans le cas de notre étude, ce sont les
unités de production agricole du Cameroun qui transforment des «
inputs » en « outputs ».
16
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
pratique révélée. Les unités de
production efficace se situent sur la frontière d'efficacité
empirique qui indique le maximum de production qui peut être produit avec
différentes combinaisons de facteurs pour une technologie
donnée.
Dans la littérature, les deux variantes de la
méthode DEA les plus employées sont : le modèle CCR
(Charnes, Cooper et Rhodes, 1978) qui suppose les rendements d'échelles
constants (CRS model)5 et le modèle BCC (Banker, Charnes et
Cooper, 1984) qui suppose les rendements d'échelles variables (VRS
model)6. Dans le cas des rendements d'échelles constants, on
suppose qu'une augmentation dans la quantité d'inputs consommés
mènera à une augmentation proportionnelle dans la quantité
d'outputs produits. En revanche, dans le cas des rendements d'échelle
variables (croissants ou décroissants), la quantité d'outputs
produits est considérée pour augmenter plus ou moins que
l'augmentation dans les inputs. La différence de mesure de
l'efficacité entre les deux modèles donne l'efficacité
d'échelle (Figure 1.5) qui représente le cas d'une entreprise en
situation de concurrence parfaite, et qui opère à une
échelle appropriée ; c'est-à-dire que son coût
marginal doit être égal aux prix du marché de son
produit.
Soit une technologie à rendements d'échelles
constants (ABOX sur la figure 1.5), à rendements d'échelles non
croissants (ABDD'X) et à rendements d'échelle croissants
(C'CBDD'X). La mesure de l'efficacité technique obtenue pour
l'unité de production E par rapport à la technologie à
rendements variables est plus faible que celle obtenue par rapport à la
technologie à rendements constants ou non croissants, comme l'illustre
cette figure. Ainsi, on en déduit que l'observation E présente,
à court terme, des rendements d'échelles croissants et donc que
les économies de coûts peuvent être obtenues pour cette
unité de production en augmentant son niveau de production. Inversement
pour F, qui présente des rendements d'échelles
décroissants, c'est en réduisant le volume produit que les
économies peuvent apparaître.
5 CRS est la traduction anglaise de Constant Returns
to Scale.
17
6 VRS est la traduction anglaise de variable Returns
to Scale.
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Figure 1.5 : Mesure de l'efficacité
d'échelle
Y
A
C
C'
F
B
D
E
O D'
X
Source : Piot-Lepetit et Rainelli,
(1996)
Par ailleurs, dans les deux cas (modèle CCR et
modèle BCC), on distingue :
Les modèles dits « orientés inputs »
si l'on étudie l'efficacité en termes d'inputs ;
c'est-à-dire si l'on s'intéresse à l'inefficacité
en termes d'excès d'inputs.
Les modèles dits « orientés outputs »
si l'on veut analyser l'efficacité en termes d'outputs ;
c'est-à-dire si l'on souhaite appréhender l'inefficacité
par l'insuffisance d'outputs.
Dans le cadre de notre recherche, nous retiendrons la
méthode DEA d'indice de productivité de malmquist, car comme le
note Blancard et Boussemart (2006), cette approche est particulièrement
adaptée à la modélisation d'une technologie primale multi
produits-multi facteurs, sans passer par la fonction de coût dual
présupposant l'absence d'inefficacité technique. Il s'agit d'une
méthode ne retenant que des hypothèses de libre disposition des
inputs et des outputs et de convexité pour l'ensemble de la production.
Elle n'impose aucune forme fonctionnelle des fonctions de production et de
coût.
La méthode DEA est traitée de façon
intensive comme la note Ambapour (2001) par Seiford et Thrall (1990), Lovell
(1993), Ali et Seiford (1993) et Charnes, Cooper, Lewin et Seiford (1995).
18
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
2.2. Approche paramétrique et approche non
paramétrique : une complémentarité certaine
Quand on a compris en quoi consiste l'approche
paramétrique, on échappe difficilement à la tentation de
la comparer à celle non paramétrique.
2.2.1. L'approche paramétrique
L'approche paramétrique peut être
regroupée en deux grandes catégories selon que la
frontière est déterministe ou stochastique et selon que la
méthode d'estimation de la frontière, est les moindres
carrés ordinaires (MCO), ou le Maximum de vraisemblance (MV). La
frontière de production est dite déterministe si tout
écart observé est uniquement dû à
l'inefficacité. Si par contre, en plus de la défaillance
technique, l'on prend en compte un autre terme aléatoire qui englobe les
erreurs éventuelles de mesure, les erreurs de la mauvaise
spécification du modèle, L'omission de certaines variables
explicatives et la considération des évènements
(politique, cours mondiaux, aléas climatiques, mauvais rendement des
machines ou encore pénuries des intrants etc.) qui ne sont pas sous le
contrôle de l'unité de production, la frontière devient
alors stochastique.
Farrel (1957) fût aussi à l'origine de l'approche
déterministe et paramétrique. Il proposa l'approximation de la
fonction de production efficace par une forme fonctionnelle connue à
priori. Ainsi, une spécification plus facile et une meilleure analyse
des différentes propriétés algébriques de cette
fonction deviennent possibles. Il utilisa la forme fonctionnelle Cobb-douglas
pour illustrer l'utilisation de cette approche sur les données agricoles
de 48 Etats américains, tout en imposant des rendements constants
à l'échelle. En relâchant l'hypothèse des rendements
constants d'échelle en faveur de l'hypothèse de
l'homogénéité de la fonction de production, Aigner et Chu
(1968) ont estimé une fonction de production frontière à
partir d'un échantillon de firmes manufacturières
américaines en utilisant une forme fonctionnelle Cobb-Douglas. Par
ailleurs, plusieurs auteurs se sont inspirés de cette étude et
diverses modifications y ont été introduites.
Timmer (1971)7, a proposé le modèle
probabiliste basé sur la sensibilité de la fonction
frontière aux observations extrêmes8 . Cette technique
a fait l'objet d'application dans le secteur agricole avec succès par
Bravo-Ureta et Pinheiro (1997) et Ali et Chaudhry (1990).
7 Voir Amara et Romain (200)
8 Cette méthode itérative en trois
étapes consiste à estimer dans un premier temps la fonction
frontière pou l'ensemble des échantillons, réduire
progressivement l'échantillon d'un certain nombre de firmes, choisies
à priori, parmi celles qui sont les plus près de la
frontière et estimer une nouvelle pour aboutir à des coefficients
rattachés à la fonction de production beaucoup plus stable
19
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
D'autres auteurs se sont intéressés de plus
près à l'approche paramétrique par fonction
déterministe, notamment Richmond (1974), Greene (1980)... et ont
apporté quelques modifications dans l'objectif de tendre vers des
modèles avec meilleures précisions et des estimateurs
efficaces.
Malgré le grand nombre d'études qui l'ont
utilisé, l'approche paramétrique et déterministe n'a pas
cessé d'essuyer de sérieuses critiques. Outre ses limites
dictées par la nature déterministe de la frontière de
production ; limites qui sont en grande partie à l'origine de l'approche
stochastique qui sera abordée dans le paragraphe suivant, l'approche
déterministe est sujette à d'autres critiques9.
L'approche stochastique ou d'erreur composée,
initialement proposée par Aigner, Lovell et Schmidt (1997), Meeusen et
Van Den Broek (1977), a été améliorée par Jondrow
et al. (1982) pour permettre l'estimation d'indices d'efficacité
technique, spécifique à chaque unité de production. Cette
approche postule que le terme d'erreur est composé de deux parties
indépendantes :
? Une composante purement aléatoire qui se trouve dans
n'importe quelle relation et qui
se distribue de chaque côté de la
frontière de production (two-sided error term). Cette composante
aléatoire est une mesure de l'erreur et d'autres facteurs
aléatoires sur l'output et des effets combinés des variables non
spécifiés inputs sur la fonction de production.
? Une composante représentant l'inefficacité
technique et qui est répartie d'un seul côté de la
frontière (one-sided error term).
L'estimation de cette frontière stochastique se fait
par le maximum de vraisemblance, les moindres carrés et la
méthode des moments.
Après avoir présenté les méthodes
non paramétriques et paramétriques, il nous semble judicieux de
faire une comparaison entre ces deux méthodes.
2.2.2. Approche non paramétrique « versus
» approche paramétrique
L'objectif de cette section est de présenter une
analyse comparée des approches paramétrique et non
paramétrique des frontières de production en essayant de faire
ressortir les avantages et les faiblesses de chaque approche.
9 Premièrement, elle est très
sensible aux observations extrêmes et, deuxièmement, l'attribution
d'une forme fonctionnelle à la fonction frontière est
restrictive, dans le sens que chaque forme fonctionnelle traduit implicitement
un certain nombre d'hypothèses (Fried et al, 1993 cité par Amara
et Romain, 200).
20
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Fondamentalement, la différence entre l'approche
paramétrique et l'approche non paramétrique réside dans le
fait que la première se base sur un modèle statistique explicite
concrétisé par l'utilisation d'une forme fonctionnelle ; ce qui
n'est pas le cas dans l'approche non paramétrique. Utilisant moins de
fonctions que dans l'approche paramétrique, les résultats dans
l'approche non paramétrique devraient être moins précis.
Cependant, il y a le risque d'influencer les résultats en imposant une
forme fonctionnelle qui n'est pas la plus appropriée (Nodjitidjé,
2009). En effet des hypothèses fortes génèrent des
résultats forts pourvu que les contraintes (par exemple la forme
fonctionnelle choisie) soient vraies. Ainsi, la méthode non
paramétrique permet d'éviter les erreurs qui peuvent être
causées par le mauvais choix de la fonction de production.
L'approche non paramétrique permet plus facilement la
prise en compte de la technologie multi production. Néanmoins, elle
attribue toutes les inefficacités à l'unité de production
et ne tient pas compte des facteurs aléatoires hors du contrôle de
l'unité de production, qui peuvent être sources
d'inefficacités.
Toutefois, l'approche paramétrique regroupe la
frontière de production déterministe et
la frontière de production stochastique.
Théoriquement, le recours à des frontières stochastique
permet d'isoler le terme d'erreur purement aléatoire de celui
reflétant l'inefficacité technique de l'unité de
production et devrait par conséquent conduire à une mesure plus
précise de son efficacité technique. L'utilisation des
méthodes déterministes, qui attribuent tout écart
affiché par rapport à la frontière, à
l'inefficacité technique, serait donc une surestimation des niveaux
d'inefficacité technique (Amara et Romain, 2000).
Les conclusions de Bravo-Ureta et Rieger (1990) permettent
cependant de nuancer ce dernier résultat ; du moins pour ce qui est de
la comparaison de l'approche déterministe et de l'approche stochastique.
Pour ces auteurs, l'utilisation d'une frontière déterministe ou
d'une fonction frontière stochastique conduit à la même
conclusion générale lorsque le but de l'étude est de
déterminer si une unité de production est efficace ou inefficace.
Ce sont plutôt les valeurs calculées des indices
d'efficacité technique qui pourront différer selon que la
frontière est déterministe ou stochastique. Ils sont parvenus
à cette conclusion en comparant les résultats obtenus selon
plusieurs méthodes d'estimation de la frontière pour des fermes
laitières de la Nouvelle-Angleterre et de l'Etat de New-york.
En tout état de cause, il semble évident que la
convergence ou la divergence des résultats selon les approches non
paramétriques ou paramétriques dépendent fortement de
l'échantillon retenu (Amara et Romain, 2000). Et donc, le choix de la
frontière de production
21
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
se base sur la qualité des données et en
fonction de l'objectif du travail. De plus, le choix de la méthode
d'estimation n'est pas primordial lorsque l'objectif de l'étude est
d'identifier les facteurs qui déterminent l'efficacité des
unités de production et non de rechercher leur niveau absolu
d'efficacité (Romain et Lambert, 1995).
Comme on peut le constater, il s'avère qu'aucune de ces
approches ne domine l'autre ; chacune a son intérêt et elles sont
dans une certaine mesure complémentaires, surtout lorsqu'il manque des
informations sur les prix.
CONCLUSION
Arrivé au terme de cette analyse ou il a
été question de mettre en évidence le concept
d'efficacité productive dans la théorie économique, il
ressort qu'elle dépend de plusieurs facteurs. Son étude est faite
grâce à deux méthodes à savoir l'approche
paramétrique et l'approche non paramétrique. Cependant
après une étude comparative des dites méthodes, il
s'avère que la méthode non paramétrique est celle qui
intègre dans l'analyse le caractère multi facteurs qui
caractérise les unités de production agricoles
étudiées. Toutefois, le choix de l'une ou de l'autre de ces
méthodes n'a aucun impact majeur sur le résultat final, lorsque
l'objectif de l'étude est d'identifier les facteurs qui expliquent
l'efficacité.
22
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CHAPITRE 2 : MISE EN EVIDENCE DE L'EFFICACITE
PRODUCTIVE AU CAMEROUN
Introduction
Nous avons exposé dans le premier chapitre les concepts
de l'efficacité productive. Il s'agit à présent de mettre
en évidence cette notion de l'efficacité productive au Cameroun.
Cela sera fait à travers le calcul de l'indice de productivité de
malmquist pour quelques régions du Cameroun. Pour le faire, il sera
judicieux de présenter les données qui vont servir à ces
calculs. Nous allons dans une première section, parler des
déterminants de l'efficacité productive, des travaux menés
avec les méthodes non paramétrique et de la méthodologie
de calcul de l'efficacité productive. La deuxième section sera
consacrée à la présentation des résultats et aux
interprétations des différents indices de productivité de
malmquist.
Section1 : Déterminants de l'efficacité
productive, travaux menés avec les méthodes non
paramétriques et méthodologie de calcul de l'indice de
productivité de malmquist.
1.1. Analyse des déterminants potentiels de
l'efficacité productive
Pour analyser les déterminants potentiels de
l'efficacité productive, nous partons de la théorie du capital
humain. C'est la somme des précisions qu'émet cette
théorie qui permet de pousser l'étude plus loin et
appréhender d'autres facteurs clés de l'efficacité
productive.
1.1.1. La théorie du capital humain
La théorie du capital humain est née du constat
selon lequel les facteurs classiques de production (terre, capital et travail)
n'expliquent qu'une partie de la croissance économique. Ainsi, une
partie de la croissance économique est imputable au capital humain,
défini comme un ensemble de compétences, de savoirs, de
savoir-faire, acquis par un individu et qui augmentent sa capacité
productive. Deux économistes américains de renoms :
Théodore Schultz (1902-1998) et Gary Becker (né en 1930) sont
à l'origine de ce concept.
Théodore Schultz10, économiste du
développement pense que la formation/éducation des individus
permet de transformer un ouvrier en un travailleur efficace capable d'analyser
une situation. Ainsi, la formation permet de réaliser des gains de
productivité ; elle contribue à
23
10 Lauréat du prix Nobel d'Economie en 1979,
avec Arthur Lewis
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
constituer et à accroître le capital humain. Par
ailleurs, le concept de capital humain est largement diffusé et
précisé par Gary Becker11. Ses travaux ont
élargi le champ de l'analyse micro-économique à de
nombreux comportements humains. Le capital humain est considéré
comme un capital pouvant s'acquérir (par l'éducation), se
préserver et se développer (par la formation continue) et donner
des dividendes (sous forme d'une augmentation de la productivité du
détenteur).
L'hypothèse fondamentale au coeur de cette
théorie est que, l'éducation est un investissement (privé
ou social) qui accroît la productivité de ceux qui la
reçoivent. La formation affecte donc positivement la productivité
des individus en leur permettant d'accroître leurs connaissances et leurs
compétences et donc leurs capacités à travailler
(Abessolo, 2007). Elle donne également une meilleure adaptabilité
face aux changements et permet de diminuer les risques d'obsolescence de la
main d'oeuvre.
A partir de l'analyse du capital humain, de nombreuses
études empiriques ont été consacrées à la
relation entre l'éducation, l'efficacité et la
productivité dans le secteur agricole. Une revue de la
littérature, relayée par la banque mondiale a
crédité l'idée que l'éducation a un fort effet sur
l'efficacité productive des agriculteurs (Lockheed, Jamison et Lau,
1980). Grâce à une méta-analyse sur les pays en voie de
développement d'Asie et d'Amérique Latine, ces auteurs montrent
qu'en moyenne, les agriculteurs ayant fait quatre années d'école
primaire ont une productivité supérieure de 7,4% à celle
de leurs homologues qui n'ont pas le niveau primaire. Par ailleurs,
l'environnement économique général, qu'il soit en cours ou
non de modernisation (technologies en voie d'évolution, marchés
en expansion, nouvelles cultures en cours d'introduction) affecte ce lien entre
éducation des agriculteurs et productivité. C'est pourquoi
parlant de productivité, l'avantage des agriculteurs
éduqués est de 9,5% dans un environnement en cours de
modernisation et seulement de 1,3% dans un environnement plus traditionnel.
D'autres études portant sur les déterminants de
l'efficacité trouvent l'existence d'un lien positif entre
l'éducation du chef d'une unité de production et
l'efficacité : Ali et Flinn, 1989 ; Coelli et Fleming, 2004) en
Papouasie et Nouvelle Guinée... L'un des arguments évoqués
pour justifier ce lien positif entre l'éducation et l'efficacité
est qu'un agriculteur a facilement la maîtrise des techniques modernes de
production et l'opportunité d'avoir des informations nécessaires
sur les prix de marché et d'acheter ses inputs à moindre prix.
24
11 Prix Nobel d'Economie en 1992
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Néanmoins, Gurgand (1993) met en évidence un
paradoxe en ce qui concerne l'agriculture africaine. Il établit le fait
que, en Afrique, plus il y a des membres scolarisés dans un groupe
familial, plus la production agricole est faible. Un prolongement de ces
études aboutit au constat selon lequel, l'effet de l'éducation
sur la productivité des agriculteurs est plus important en Asie et en
Amérique Latine qu'en Afrique (Phillips, 1994). Dans cet ordre
d'idées, Hasnah et al. (2004), trouvent un impact significativement
négatif de l'éducation du chef sur l'efficacité technique
d'une unité de production agricole à l'Ouest de
l'Indonésie.
Il est important de préciser que les facteurs qui
influencent l'efficacité productive ne sont pas uniquement fondés
sur la théorie du capital humain ; il existe d'autres non moins
importants.
1.1.2. Les autres déterminants de
l'efficacité productive
Dans la littérature économique, de nombreux
auteurs ont montré que certains facteurs ont un impact sur le niveau
d'efficacité productive. Le choix des déterminants de
l'efficacité dépend de l'échelle d'analyse et de
l'objectif de l'étude. Ainsi, on distingue les facteurs explicatifs du
niveau d'efficacité des exploitations individuelles, des facteurs
explicatifs à échelle plus grande (la sous-région CEMAC
par exemple).
Lorsque l'étude porte sur une plus grande
échelle, les variables utilisées sont des moyennes. Ainsi, les
déterminants de l'efficacité dans ce cadre peuvent être des
infrastructures (nombre ou longueur des pistes agricoles, distances à
route principale et aux grandes villes), la population rurale et urbaine
(importance des agglomérations), le nombre de marchés, le nombre
d'écoles, le nombre de centres de formation agricole... (Albouchi,
2005).
Le principal inconvénient de ces actions est que leurs
effets ne sont pas ressentis immédiatement à l'échelle
locale. Par exemple : l'impact de la création des écoles à
l'échelle sous-régionale se manifeste après plusieurs
générations.
Toutefois, au niveau des exploitations individuelles, les
déterminants de l'efficacité productive peuvent être : la
taille de l'exploitation, l'âge des exploitants, l'appartenance à
un groupe d'intérêt économique, l'accès au
crédit, l'éloignement du marché (Nuama, 2006).
A la suite de cette présentation des
déterminants potentiels de l'efficacité, intéressons-nous
aux travaux menés avec des méthodes non paramétriques.
25
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
1.2. Travaux menés avec différentes
méthodes
Les premiers travaux sur le concept d'efficacité sont
attribués à Koopmans (1951) et Debreu (1951). Alors que Koopmans
fut le premier à proposer une mesure du concept d'efficacité,
Debreu fut le premier à le mesurer empiriquement. Debreu proposa ainsi
le coefficient d'utilisation des ressources qui portait
essentiellement sur des mesures de ratio extrant-intrant. Cependant, Farrell
(1957) introduisit le concept d'efficacité économique tout en
distinguant les notions d'efficacité technique et d'efficacité
allocative.
Deux principales méthodes sont
généralement utilisées pour analyser l'efficacité
de la production. L'approche paramétrique, tel que proposé par
Aigner et al. (1977), consiste à spécifier et à estimer
une fonction de frontière de production paramétrique, et le
calcul de l'inefficacité technique. Une frontière de production
reflète la production maximale obtenue étant donné un
ensemble d'inputs ; l'efficacité technique, dans ce cas, décrit
la proximité de la production d'un ménage agricole à cette
production possible (Coelli et al., 2002). Bien que cette approche fournit un
cadre pratique pour la réalisation des tests d'hypothèses, les
résultats peuvent être sensibles à la forme
paramétrique choisie (Chavas et al., 2005) et Wouterse (2010, 2011).
Les approches non paramétriques et paramétriques
permettent la détermination d'une fonction frontière
déterministe partagée par toutes les firmes c'est-à-dire,
toutes les firmes partagent un mode de production commun et leurs performances
respectives sont comparées à la même frontière de
production, de coût ou de profit. De plus, tout écart que les
firmes affichent par rapport à la frontière est totalement
attribué à de l'inefficacité. Farrell (1957) fut aussi
à l'origine de l'approche déterministe et paramétrique. Il
propose l'approximation de la fonction de production efficace par une forme
fonctionnelle connue à priori. Ainsi, une spécification plus
facile et une meilleure analyse des différentes propriétés
algébriques de cette fonction deviennent possibles. Il emploie la forme
fonctionnelle Cobb-Douglas pour illustrer l'utilisation de cette approche sur
des données agricoles de 48 Etats américains, tout en imposant
des rendements constants à l'échelle. Aigner et Chu (1968) ont
continué sur la même voie en utilisant également la forme
fonctionnelle Cobb-Douglas pour estimer une fonction de production
frontière à partir d'un échantillon de firmes
manufacturières américaines. Ils ont, par ailleurs,
relâché l'hypothèse des rendements d'échelle
constants en faveur de l'hypothèse moins contraignante de
l'homogénéité de la fonction de production. Inspiré
par les suggestions de Aigner et Chu (1968), Timmer (1971) a proposé le
modèle
26
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
probabiliste pour pallier l'une des lacunes de l'approche
déterministe et paramétrique, soit la sensibilité de la
fonction frontière aux observations extrêmes. Cette méthode
en trois étapes consiste à estimer, dans un premier temps, la
fonction frontière pour l'ensemble de l'échantillon. Par la
suite, la taille de l'échantillon est réduite d'un certain nombre
de firmes, choisies à priori, parmi celles qui sont les plus près
de la frontière. Finalement, une nouvelle frontière est
estimée à partir de l'échantillon réduit. Timmer a
constaté aussi que l'élimination de quelques observations
extrêmes faisait en sorte que les coefficients rattachés à
la fonction de production frontière devenaient beaucoup plus stables.
Malgré la nature arbitraire de cette approche en ce qui a trait au choix
du pourcentage des firmes à éliminer de l'échantillon
initial, plusieurs auteurs s'en sont inspirés, dont Bravo-Ureta (1986)
et Ali et Chaudhry (1990), dans des études portant sur le secteur
agricole. Une autre méthode proposée par Richmond (1974) est
utilisée pour estimer la fonction frontière déterministe.
Il s'agit de la méthode des moindres carrés ordinaires
corrigés (MCOC) (Taylor et al., 1986 ; Aly et al., 1987 ; Tauer et
Belbase, 1987 ; Ekayanake et Jayasuriya, 1987 ; Kalaitzandonakes et al., 1992).
Cette méthode consiste à estimer la fonction de production
moyenne pour l'ensemble de l'échantillon et à ajuster l'origine
en lui ajoutant la valeur de la plus grande erreur positive. Cette
méthode fait en sorte qu'une seule entreprise est parfaitement efficace
et que les niveaux d'efficacité des autres entreprises sont
calculés par rapport à cette entreprise. Greene (1980) a
prouvé que les estimateurs obtenus par cette méthode sont
consistants si les termes d'erreurs aléatoires sont indépendants
et possèdent une distribution identique. Cette approche est cependant
sujette à plusieurs critiques. La plus importante renvoie à la
sensibilité de cette correction de l'ordonnée à l'origine
quant à la distribution assignée au terme d'erreur. Cette notion
de frontière déterministe néglige la possibilité
que la performance d'une firme puisse être affectée par plusieurs
facteurs hors de son contrôle, tels les aléas climatiques, le
mauvais rendement des machines ou encore les pénuries des intrants, dont
l'effet est aussi important que les facteurs contrôlables par la
firme.
Ces arguments sont à l'origine du développement
de l'approche stochastique ou d'erreur composée, initialement
proposée par Aigner et al. (1977), Meeusen et Van Den Broek (1977), et
améliorée par Jondrow et al. (1982) pour permettre l'estimation
d'indices d'efficacité technique spécifique à chaque
firme. Cette approche modifie la fonction de production standard en supposant
que l'inefficacité forme la partie du terme d'erreur. Ce terme d'erreur
composé inclut donc un composant d'inefficacité et un composant
purement aléatoire qui capture l'effet des variables qui sont
au-delà du contrôle de l'unité de production
27
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
qui est analysée12. La fonction de
frontière de production est bâtie sur le principe suivant : la
production optimale peut être réalisée, si toutes les
décisions ont été prises en fonction des meilleures
pratiques (Friebel et al, 2003). Dans les petites exploitations agricoles,
l'efficacité technique d'une exploitation agricole est une mesure de sa
capacité à produire le maximum d'output possible à partir
d'un ensemble donné d'intrants et la technologie de production (Aigner
et al., 1977 ; Meeusen et van den Broeck 1977). Ainsi, l'approche de
frontière stochastique (AFS) permet d'isoler l'influence de facteurs
autres que l'efficacité. Toutefois, elle s'appuie sur une approche
paramétrique13 . De fait, il est nécessaire de
spécifier des hypothèses distributionnelles pour séparer
les deux composants du terme d'erreur.
Par ailleurs, l'indice de productivité de Malmquist
(1953) permet d'observer les changements sur la productivité à
partir des évolutions de l'efficacité technique. En outre,
à la différence de l'AFS, il offre un taux différent de
changement technique pour chaque individu. Aussi, s'il emploie un modèle
de frontière non-paramétrique14, qui est le plus
généralement l'approche employée, il ne sera pas
nécessaire d'imposer n'importe quelle forme fonctionnelle aux
données, ni faire des suppositions distributionnelles pour le terme
d'inefficacité, à la différence du AFS.
L'inconvénient principal de cette approche est que l'évaluation
d'inefficacité peut montrer un déplacement ascendant,
capturé comme l'inefficacité l'influence d'autres facteurs, tels
des erreurs dans la mesure de données, la malchance, le temps, etc.
L'indice de Malmquist emploie la notion de fonction de distance, donc son
calcul exige l'évaluation antérieure de la frontière
correspondante. Maudos et al. (1998), ont employé la méthodologie
de frontière déterministe non paramétrique (DEA).
Seulement deux périodes (t et t+1) ont
été considérées, et ces définitions ont
été faites en prenant comme référence la
technologie de la période t ou t+1. Cependant,
l'analyse du changement productif d'une plus longue série qui s'appuie
sur l'utilisation d'une technologie connue (référencée)
peut causer des problèmes lorsqu'on approche l'année de
référence. Selon Moorsten (1961), le choix d'une année de
référence n'est pas neutre dans les résultats. Pour
essayer de résoudre ces problèmes, on offre deux
méthodologies. La première consiste à calculer deux
indices basés sur les paires des années consécutives qui
prennent comme base la technologie des deux périodes t et
t+1 et le calcul de la moyenne géométrique des deux.
Ainsi, en est-il de l'admission de la technologie de référence
pour examiner la minimisation des problèmes causés par le
changement (Färe et al., 1994). Une autre procédure,
employée
12 Le temps, la malchance, etc.
13 Il est nécessaire d'imposer a priori la
forme fonctionnelle particulière.
28
14 Data envelopment analyse (DEA).
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
par Berg et al. (1992) pour résoudre les
problèmes ci-dessus mentionnés consiste à
considérer deux frontières de référence
correspondant aux années initiales et finales et de prendre la moyenne
géométrique de deux indices de Malmquist.
I9 t , t x y
t t
t t t ,
( , ) : ( ) F t
D x y Inf
0 I9 t , t
[ { } _
, 1 , J 1
: ( , )
I9 t t I9 t t t t
Sup x y E F
1.3. Méthodologie
Pour mettre en évidence l'efficacité de la
production agricole au Cameroun, nous utilisons l'indice de productivité
de Malmquist.
L'indice de Malmquist emploie la notion de fonction de
distance, donc son calcul exige l'évaluation antérieure de la
frontière correspondante. Dans leur étude Maudos et al. (1998),
emploient la méthodologie de frontière déterministe non
paramétrique (DEA). Pour illustrer le calcul de l'indice de Malmquist,
ils supposent que la fonction de transformation qui décrit la
technologie dans chaque période t est :
= ??? E
+
t =1,..., T
Où yt = (y1t,
..., yN t) ? R+ N est le vecteur de productions et
xt = (x1t, ...,
xMt) ? R+ M dénote le vecteur d'inputs ;
tous les deux correspondant à la période t.
D'après Shephard (1970) ou Caves et al. (1982) la
technologie peut être représentée alternativement au moyen
de la fonction de distance :
??? t
Cette fonction est définie comme étant l'inverse
de l'expansion maximale à laquelle il est nécessaire de soumettre
le vecteur d'extrants de la période t (yt),
étant donné le niveau d'intrants (xt), de
sorte que l'observation se situe à la frontière de la
période t. Cette fonction
caractérise complètement la technologie d'une telle
façon que si et seulement
si . En outre, si et seulement si l'observation se situe à
la limite
de la frontière, ce qui se produit lorsque
l'observation est efficace dans le sens utilisé par Farrell (1957).
La fonction de distance est calculée comme l'inverse de
la plus grande augmentation de la production, compte tenu de l'input, de telle
sorte que la production expansée atteint la frontière
technologique. Pour définir l'indice de Malmquist il est
nécessaire de définir des fonctions de distance en ce qui
concerne les technologies de périodes différentes.
t , t + 1
t t + 1 t + 1
+ t
? ??? ? t , t 1 t
y
D ( x , y
) Inf : ( x , + E
) F ???
0 ? t , t 1
29
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Dans l'expression ci-dessus, la fonction de distance mesure
l'augmentation proportionnelle maximale de productions,
étant donné les inputs, pour représenter l'observation de
la période t+1, (xt+1,
yt+1), faisable dans la période t.
D'une façon semblable, il est possible de définir
la fonction de distance d'une observation en t,
(xt, yt), pour qu'il soit faisable par
rapport à la technologie courante en t+1,
. Notons qu'en comparant les observations d'une période
avec les technologies de périodes différentes, la fonction de
distance peut être plus élevée que l'unité. En
particulier
et peuvent être plus élevées que
l'unité s'il y a eu respectivement
le progrès technique et la régression technique.
Sur la base des concepts ci-dessus, l'indice de
productivité de Malmquist basé sur les productions pour analyser
le changement productif entre les périodes t et t+1,
et prenant la technologie de la période t comme référence,
est défini comme15 :
, indique que la productivité de la période
t+1 est supérieure à celle de la période
t,
puisque l'expansion nécessaire dans les productions de
la période t+1 pour l'observation possible en t est
inférieure à celui applicable aux productions de la
période t. D'autre part,
indique que la productivité est descendue entre les
périodes t et t+1.
Des définitions ci-dessus, seulement deux
périodes (t et t+1) ont été
considérées et ces définitions ont été
faites en prenant comme référence la technologie de la
période t ou t+1. Cependant, quand nous voulons
analyser le changement productif d'une série chronologique plus longue,
l'utilisation d'une technologie fixe (référence) peut causer des
problèmes plus on s'éloigne de l'année de
référence. Moorsten (1961), dit que le choix d'année de
référence n'est pas neutre dans les résultats. Pour tenter
de résoudre ces problèmes deux méthodes sont
proposées. La première consiste à calculer deux indices
basés sur des paires d'années consécutives qui prennent
comme base la technologie des deux périodes t et t+1
et le calcul de la moyenne géométrique des deux, permettant
ainsi à la technologie de référence de changer, en
minimisant les problèmes causés par le changement (Färe et
al., 1994).
30
15 Voir Caves et al. (1982).
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Une autre procédure, employée par Berg et
al. (1992) pour résoudre les problèmes mentionnés
ci-dessus, doit considérer deux frontières de
référence correspondant aux années initiale et finale et
prendre la moyenne géométrique de deux indices de Malmquist.
Dans cette étude, parce que la série de temps
utilisée est longue nous considérons la première des
alternatives étant donné des raisons ci-dessus
évoquées :
D t ? x t ? y
t ?
1 ( 1 , 1 )
L'indice de Malmquist peut se calculer de plusieurs façons
(Caves et al. 1982).
Comme nous avons dit auparavant, nous calculons l'indice de
Malmquist employant une technique non-paramétrique de programmation
linéaire.
Supposons qu'à chaque période t existe
k=1,..., K pays qui emploient n=1..., N inputs
(xnk t) pour produire m=1,..., M productions
(ymk t). Le calcul de l'indice de Malmquist pour un pays
j exige le calcul de quatre types de fonction de distance :
t t
?? k y ?
mk
k ? 1
??
t t k x ? k ?
1 t , t ? j x nj D
t x t y t 0 ( , )
, , ,
C'est en faisant usage de la propriété selon
laquelle la distance de la production est égale à l'inverse de la
mesure de l'efficacité technique axée sur les résultats de
Farrell que
nous avons pour :
nk
D t x y
t +
t + t ,
t 1
? j 1
0 ( , )
1 1 +
= Max
?
j j j
t n=1..., N
0
?
k=1..., K
Le calcul de est obtenu d'une façon similaire, mais en
substituant t
pour t+1. Enfin, le calcul de la première des
distances référencé à deux instants
différents
dans le temps est effectué de la manière suivante
:
s.c
31
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
m=1..., M
n=1..., N
k=1..., K
Notons que l'observation (xt+1,
yt+1) est comparée à la technologie en
t, formée par l'ensemble des observations existantes en t, donc
il se peut que l'observation n'est pas possible, compte tenu de la technologie
actuelle en t (Ft) et la solution est
supérieure à l'unité.
Le second, , se fait de la même manière, mais en
substituant t pour t+1 et t+1
pour t.
Section2 : Définition de l'échantillon et
résultats des indices de productivité
2.1 Définition de l'échantillon
Notre étude porte sur quelques régions du
Cameroun (le Centre, l'Est, le Littoral, l'Ouest et le Sud) et 8 années,
soit 180 programmes linéaires résolus [6(4*8-2)]. L'indice de
productivité globale des facteurs de Malmquist et ses deux composantes,
le progrès technique et l'efficacité technique, ont
été calculés de 2005 à 2012 pour l'ensemble des
régions. Nous disposons de 6 variables définies (un output et 5
inputs) :
- L'output : elle est mesurée par la production agricole
végétale exprimée en tonnes - L'input terre : la terre
représente la superficie agricole exprimée en hectares ;
- L'input tracteur : Le nombre de tracteurs est utilisé
comme un proxy pour les machines ;
- L'input travail : le travail est approximé par la
population économiquement active dans le secteur agricole ;
- L'input engrais : Les engrais sont les quantités
totales d'azote, de potassium et de phosphates consommés en tonnes.
- L'input capital humain : Le capital humain représente
la proportion de la population économiquement active ayant pour niveau
d'éducation, le primaire, le secondaire ou le supérieur.
Les données sont issues de la base COUNTRY-STAT. Le
logiciel Win4DEAP (version 2.1) est appliqué.
32
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Cinq indices sont calculés par région et par
année, ils sont calculés par rapport à l'année
précédente. Ainsi, les indices relatifs à la
première année d'observation ne sont pas rapportés. Il
s'agit de :
- I' indice de changement de l'efficacité technique
désigné par (EFFCH) ;
- l'indice de changement de l'efficacité technique pure
désigné par (PECH) ;
- l'indice de changement technologique désigné par
(TECHCH) ;
- l'indice de changement de l'efficacité d'échelle
désigné par (SECH) ;
- l'indice de changement de la productivité totale des
facteurs désigné par (TFPCH).
2.2 Présentation des résultats et
interprétations
Nous présenterons et analyserons dans un premier temps
l'indice de Malmquist et ses deux composantes (l'efficacité technique et
l'efficacité technologique), avant de présenter et analyser
l'indice de l'efficacité technique et ses deux composantes
(l'efficacité technique pure et l'efficacité
d'échelle).
2.2.1 L'indice de Malmquist et ses deux composantes
Nous présentons et analysons l'indice de
productivité de Malmquist et ses deux composantes pour chacune des
régions du Cameroun, et la moyenne pour l'ensemble de
l'échantillon. En calculant avec le logiciel DEAP (version 2.1), nous
avons les résultats présentés dans le tableau 1 ci-dessous
:
Tableau 2.1 : Indices moyens de
productivité des facteurs par région
firm
|
Effch
|
Techch
|
Tfpch
|
1
|
0.979
|
2.761
|
2.705
|
2
|
0.941
|
2.731
|
2.571
|
3
|
0.950
|
2.776
|
2.638
|
4
|
1.000
|
2.664
|
2.664
|
5
|
0.953
|
2.777
|
2.646
|
mean
|
0.964
|
2.742
|
2.644
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT NB : 1=
Centre ; 2= Est ; 3= Littoral ; 4= Ouest ; 5= Sud
Remarquons que les régions du Cameroun n'ont pas connu
les mêmes performances au cours de la période d'étude tant
sur le plan d'efficacité technique que sur le plan du progrès
33
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
technique. Cependant, les régions camerounaises de
l'échantillon ont connu des taux de croissance négatifs pour
l'efficacité technique. C'est ainsi que le Centre, l'Est, le littoral,
et le Sud ont respectivement -2,1%, -5,9%, -5% et -4,7% de baisse de
l'efficacité technique au cours de la période d'étude.
Seule la région de l'ouest garde constant son efficacité
technique sur l'ensemble de la période d'étude.
A contrario, toutes les régions camerounaises ont des
performances très satisfaisantes en progrès techniques en termes
d'augmentation sur la période d'étude. Il s'agit d'un taux
d'augmentation de 176,1% ; 173,1% ; 177,6% ; 166,4% ; 177,7% respectivement
pour le Centre, l'Est, le Littoral, l'Ouest et le Sud.
En moyenne, la productivité globale des facteurs de
l'ensemble de l'échantillon s'est accrue au taux moyen annuel de 164,4%
de 2006 à 2012. Elle s'est améliorée tout au long de la
période mais avec une tendance à la baisse et à la hausse
(voir graphique 2.1).
Graphique 2.1 : Evolution de l'indice de
productivité totale des facteurs de Malmquist et ses deux composantes
(moyennes géométriques annuelles)
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT
A travers ce graphique, la plus forte augmentation annuelle de
la productivité totale est observée en 2007 avec un taux de
18,4%. Le taux d'augmentation de la productivité a diminué
jusqu'à 9,5% en 2011.
Les régions camerounaises peuvent accroitre leur
productivité agricole soit par une amélioration du niveau
d'efficacité dans la production (EFFCH), soit par la diffusion
technologique (TECHCH).
34
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Ainsi, l'amélioration de la productivité
agricole de 2% est attribuable au progrès technique qui a connu un taux
d'augmentation annuel moyen de 5,6%. Plutôt qu'à
l'efficacité technique qui a décru de -3,6% en moyenne par an
pendant la même période.
Le graphique 2.1 ci-dessus a été construit
à partir du tableau ci-dessous :
Tableau 2.2 : Indices moyens de
productivité des facteurs par année
year
|
Effch
|
Techch
|
Tfpch
|
2
|
1.005
|
1.156
|
1.162
|
3
|
0.956
|
1.238
|
1.184
|
4
|
1.024
|
0.984
|
1.007
|
5
|
0.911
|
1.046
|
0.953
|
6
|
0.933
|
0.978
|
0.912
|
7
|
0.908
|
0.998
|
0.905
|
8
|
1.023
|
0.992
|
1.016
|
Mean
|
0.964
|
1.056
|
1.020
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT
NB : 2= 2006 ; 3= 2007 ; 4= 2008 ; 5= 2009 ; 6=
2010 ; 7= 2011 ; 8= 2012
Nous abordons au point suivant l'indice de changement de
l'efficacité technique (EFFCH) et ses deux composantes
l'efficacité technique pure (PECH) et l'efficacité
d'échelle (SECH).
L'efficacité technique pure reflète, la
capacité d'une unité de production à atteindre une
production maximale pour un ensemble d'intrants indépendamment des prix
des facteurs et des produits. L'efficacité d'échelle quant
à elle renseigne sur le niveau optimal de la taille de chaque
unité de production des producteurs agricoles.
2.2.2 L'indice de l'efficacité technique et ses
deux composantes
Nous présentons et analysons les résultats, par
région pour la période de 2006 à 2012 de cet indice et de
ses composantes.
35
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Tableau 2.3 : Indice de l'efficacité et ses
deux composantes par région
Firm
|
Effch
|
Pech
|
Sech
|
1
|
0.979
|
0.980
|
0.999
|
2
|
0.941
|
1.000
|
0.941
|
3
|
0.950
|
1.000
|
0.950
|
4
|
1.000
|
1.000
|
1.000
|
5
|
0.953
|
0.983
|
0.969
|
Mean
|
0.964
|
0.993
|
0.972
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT
Ce tableau indique que, de 2006 à 2012, pour l'ensemble
de l'échantillon, le niveau d'efficacité technique des
producteurs agricole a diminué en moyenne de 3,6% par an. Cette
diminution est attribuable d'abord à l'efficacité
d'échelle qui a connu un taux de décroissance moyen de 2,8%,
ensuite l'efficacité technique pure avec un taux de 0,7% en moyenne. Ce
qui veut dire que le secteur de la production agricole aurait inefficacement
exploité les gains d'efficacité d'échelle et relativement
les changements d'efficacité technique pure survenus au cours de la
période d'étude. Nous présentons sur le graphique
ci-après l'évolution des indices des gains d'efficacité
par période.
Graphique 2.2 : Evolution des indices de
changement d'efficacité par période
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT
Il ressort de ce graphique que l'efficacité technique
totale a connu une forte chute du taux de croissance moyen de -4,4% ; -8,9% ;
-6,7% ; -9,2% respectivement en 2007, 2009, 2010, 2011. Ce taux a
néanmoins fait un bond de 2,4% en 2008 avant de diminuer, puis
36
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
reprendre en 2012 avec un taux moyen de 2,4%. Ces taux globaux
masquent les réalités de chaque région du Cameroun.
Le graphique ci-dessus a été obtenu à partir
du tableau ci-dessous :
Les résultats de l'indice de productivité de
Malmquist et ses deux composantes par année et par région seront
présentés en annexes.
Tableau 2.4 : Indice de l'efficacité et ses
deux composantes par année
year
|
effch
|
pech
|
sech
|
2
|
1.005
|
0.995
|
1.010
|
3
|
0.956
|
0.993
|
0.963
|
4
|
1.024
|
1.017
|
1.007
|
5
|
0.911
|
0.974
|
0.936
|
6
|
0.933
|
1.029
|
0.907
|
7
|
0.908
|
0.963
|
0.942
|
8
|
1.023
|
0.979
|
1.045
|
Mean
|
0.964
|
0.993
|
0.972
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, il était question de mesurer
l'indice de productivité de Malmquist des producteurs agricole au
Cameroun. Pour y arriver, nous avons d'abord présenté les
déterminants de l'efficacité productive et la méthodologie
de calcul de l'indice de productivité de Malmquist dans la
première section. Dans la seconde section nous avons
présenté les résultats. Les résultats
suggèrent plusieurs enseignements :
i) Les producteurs agricoles des régions camerounaises
de notre échantillon ont connu une nette amélioration du taux de
croissance de la productivité globale des facteurs (164,4%) en moyenne.
Néanmoins ce taux varie selon les régions, par exemple 170,5% au
Centre et 157,1% à l'Est.
ii) Les performances réalisées par les
régions camerounaises en termes de productivité globale des
facteurs sont dues à des gains de progrès technologique
plutôt qu'à l'efficacité technique. Ce qui veut dire que
les producteurs agricole des régions camerounaises opèrent
au-dessus de la frontière technologique. Les pertes globales
d'efficacité réalisées au cours de la période
2006-2012, se traduisent par un déplacement de la frontière
elle-même plutôt qu'un déplacement vers la frontière,
ce phénomène peut être qualifié
d'élargissement. Au regard de ces résultats, un accent
particulier doit être mis l'aspect d'efficacité
c'est-à-dire la manière
37
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
d'utiliser les différents inputs de la production
agricole qui est un vecteur important de la compétitivité
internationale.
iii) Les pertes globales d'efficacité technique
réalisées par les producteurs agricole des régions
camerounaises de notre échantillon sont en grande partie dues à
des pertes d'efficacité d'échelle qu'à des pertes
d'efficacité techniques pure. Ceci qui nous laisse croire que la
production agricole dans les régions camerounaises aurait inefficacement
exploitée les changements d'échelle intervenus au cours de la
période 2006-2012.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
La première partie de cette recherche dont l'objectif
était d'analyser les concepts et mettre en évidence
l'efficacité productive au Cameroun a été
présentée en deux chapitres.
Dans un premier temps, l'étude s'est
intéressée au concept d'efficacité dans la théorie
économique. Ainsi, après avoir discuté des fondements
théoriques de la notion d'efficacité, un temps d'arrêt a
été marqué sur les méthodes d'estimation de
l'efficacité. La théorie distingue deux approches : Approche
paramétrique et approche non paramétrique. La présentation
de ces deux approches a permis de conclure que malgré leur opposition,
ces approches présentent une complémentarité certaine.
Dans un second chapitre, l'étude s'est
intéressée à l'analyse empirique de l'efficacité de
la production agricole. Cette analyse de l'efficacité a
été faite avec l'indice de productivité de Malmquist. De
cette analyse, il ressort que la production agricole est techniquement
inefficace mais technologiquement efficace. Ainsi, le niveau
d'efficacité est estimé à 0,964 lorsque les rendements
d'échelle sont constants.
La seconde partie de nos travaux sera consacrée
à l'analyse de l'impact de l'efficacité de la production sur la
pauvreté.
38
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
IMPACT DE L'EFFICACITE DE LA PRODUCTION SUR LA
PAUVRETE
DEUXIEME PARTIE
39
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
INTRODUCTION DE LA
DEUXIEME PARTIE
L'accroissement de la productivité agricole dans les
pays d'Afrique sub-saharienne, mal en point depuis plus de deux
décennies, constitue l'une des solutions indispensables pour surmonter
les problèmes de famine et de pauvreté. L'agriculture reste la
principale source et d'ailleurs, le fondement de revenus dans la plupart des
pays africains (IFRI, 2003). C'est pourquoi l'accroissement de la
productivité agricole permettrait non seulement d'augmenter la
production nationale, les revenus des ménages, et la
sécurité alimentaire, mais également et surtout de
substituer l'offre agricole nationale aux importations excessives des
denrées alimentaires, qui s'élevaient déjà à
plus de 480 milliards de CFA au Cameroun en 2010. Ceci
accélérerait la croissance et réduirait la
pauvreté. Cette partie est intitulée impact de
l'efficacité de la production sur la pauvreté au Cameroun. A cet
effet, il sera question d'aborder dans le premier chapitre les contours
théoriques de la productivité globale des facteurs et de la
pauvreté, et dans le second chapitre, nous procèderons à
une évaluation de l'incidence de la productivité globale des
facteurs sur la pauvreté au Cameroun.
40
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CHAPITRE 3 : PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS
AGRICOLES ET PAUVRETE
Introduction
Au 21ème siècle, l'agriculture continue à
être un instrument fondamental pour le développement soutenable et
la réduction de la pauvreté (WDR, 2008). Le rapport de
développement du monde (2008) récapitule que le taux de
pauvreté (moins de 1$ par jour) dans les pays en voie de
développement a diminué de 28% en 1993 et de 22% en 2002.
Cependant, il reste 2.1 milliards de personnes vivant avec moins de 2$ par jour
et 880 millions avec moins de 1$ par jour, et la plupart d'entre eux
dépendent de l'agriculture pour vivre. La promotion de l'agriculture est
importante pour atteindre l'objectif du millénaire pour le
développement, de réduire de moitié la pauvreté et
la faim d'ici 2015. La productivité agricole est essentielle pour
stimuler la croissance agricole des pays en voie de développement et
précisément celle du Cameroun. La productivité agricole
peut contribuer au développement de beaucoup de manières : en
augmentant la production agricole, le revenu, et en réduisant la
pauvreté. Beaucoup d'études empiriques ont prouvé que la
productivité agricole peut de manière significative
réduire la pauvreté. Cependant, dans la plupart des
études, la productivité de la terre ou la productivité du
travail a été employée. Il est important de savoir que la
production agricole change quand tous les facteurs de production changent
ensemble. Dans notre recherche, nous employons la productivité globale
des facteurs pour étudier son impact sur la pauvreté.
L'objectif de ce chapitre est de présenter la
littérature du lien entre la productivité globale des facteurs et
la pauvreté dans le domaine agricole.
Ce chapitre est organisé comme suit : La section 1
passe brièvement en revue la littérature sur la
productivité globale des facteurs(PGF). Dans la section 2 nous parlerons
de la notion de pauvreté et du lien entre productivité et
réduction de la pauvreté.
41
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Section1 : Notion de productivité globale des
facteurs
En premier lieu, un regard très rapide sera
porté sur les origines théoriques et les limitations pratiques
concernant le concept de productivité des facteurs; ensuite les
méthodes de calcul seront présentées. On terminera par un
survol de la littérature récente.
1.1. Origines et critiques
La productivité globale des facteurs se base, sous sa
forme la plus élémentaire, sur les fondements conceptuels
derrière l'identité comptable du produit intérieur brut
(PIB). Introduite d'après Griliches (1995), par Copeland en 1937 dans
son ouvrage ½Concepts of National Income½, puis estimée
à l'appui d'une fonction de production de type Cobb-Douglas (avec des
pondérations fixes) par Tinbergen en 1942. Il a fallu attendre Solow
(1957) pour qu'elle soit théoriquement formalisée.
En effet, en partant d'une fonction de production
générale à rendements d'échelle constants, telle
que :
Qt = F (At, Kt, Lt) (1)
Qt = quantité produite à la période t
At = technologie à la période t
Kt = stock de capital à la période t
Lt = quantité de travail à la période t
En supposant également que la technologie est
exogène (neutre au sens de Hicks), L'équation (1) devient :
Qt = At F (Kt, Lt) (2)
Puis en la différenciant par rapport au logarithme, on
trouve :
Q (3)
Qt
A KKt Kt K FLt Lt L
= + +
At
Kt
Qt Qt Lt
Le taux de croissance de la production n'est rien d'autre que
la somme des taux de croissance des facteurs, pondérés par leurs
élasticités de production, et du taux décroissance de la
technologie. Cependant ces élasticités ne sont observables que si
l'on suppose que les facteurs sont rémunérés à leur
productivité marginale:
42
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
rt
Pt
Wt
Pt
FKt = productivité marginale du capital =
FLt = productivité marginale du travail = Dans ce cas
l'équation (3) devient :
Q (4)
= A + K
SKt + SLt L
Qt
At Kt Lt
SKt = part du capital dans le revenu total SLt = part du
travail dans le revenu total
Ainsi le résidu de Solow ou le taux de croissance de la
PGF est donné par :
Rt =
Q Qt
-
K
Kt -
L Lt
SLt
SKt
(5)
La croissance de la production n'est pas expliquée par
l'accroissement des facteurs de production, à savoir, le
déplacement de la fonction de production pour un niveau donné
d'intrants. Cependant, il ne s'agit là que d'une approche
théorique. En réalité, lors des applications empiriques,
plusieurs sont les difficultés rencontrées et nombreuses sont les
critiques portées sur la méthodologie de calcul, les
hypothèses de base et l'interprétation des résultats.
L'une des principales critiques portées sur le calcul de la
productivité globale des facteurs repose sur « l'impureté
» de la mesure obtenue du progrès technique, ainsi Abramovitz
(1956) en faisant allusion à la PGF parle de « mesure de notre
ignorance' ». Les erreurs de mesure dans les séries du travail et
surtout dans celles du stock de capital physique, l'omission
d'éléments susceptibles d'influencer la qualité et la
productivité des facteurs tels que l'éducation, la nutrition, la
recherche et développement ont soulevé tout un ensemble de mises
en garde à l'égard de l'utilisation du résidu de Solow
pour étudier le rôle du progrès technologique dans le
processus de croissance.
Un des problèmes soulevés par Jorgenson et
Griliches (1967) est celui de l'agrégation des facteurs de production,
l'impossibilité de distinguer entre différents types ou
qualités de capital et de travail entraîne une surestimation du
progrès technologique dans le cas où les facteurs employés
deviennent de plus en plus performants (de meilleure qualité). Barro
(1998) montre également que des changements quantitatifs dans les types
de facteurs, par exemple une augmentation du travail industriel par rapport au
travail agricole, entraînent des variations
43
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
dans les prix relatifs de ces facteurs et par
conséquent des différences dans les taux de participation de ces
derniers dans la production totale. Ainsi, la PGF calculée à
partir de l'équation (5) serait supérieure à celle qui
tiendrait compte des changements factoriels antérieurement
mentionnés.
De même l'hypothèse de rendements
d'échelle constants, de par son aspect peu réaliste, a
provoqué la remise en cause de l'approche de Solow. Cependant Hulten
(1973) remarque que cette hypothèse n'est ni restrictive ni
indispensable dans le calcul de la PGF. En effet, les rendements
d'échelle constants ne sont nécessaires que si l'on ne dispose
pas d'information suffisante pour obtenir le taux de rendement du
capital16. Ainsi, si le taux de rendement du capital est
calculé par une autre méthode (par exemple en employant une
méthode économétrique), le résidu peut être
dérivé sans imposer de restrictions sur les participations des
facteurs.
Une autre critique portée sur le calcul de la PGF vise
le lien existant entre la rémunération des facteurs et leur
productivité marginale. Hulten (2000) signale qu'en cas de concurrence
imparfaite, et donc avec des prix supérieurs aux coûts marginaux,
le calcul du progrès technique, par l'approche comptable classique, est
biaisé. Cependant pour Barro (1998) ce problème peut être
résolu de deux façons : soit en estimant
économétriquement l'équation (4), les coefficients obtenus
pour chaque taux de croissance des facteurs correspondraient directement aux
SKt et SLt, sans avoir besoin de supposer l'égalité entre prix
des facteurs et coûts marginaux; soit en employant l'approche duale de la
comptabilité de la croissance.
A cet effet, l'approche duale, introduite par Jorgenson et
Griliches (1967) explique l'évolution du progrès technique par
des changements dans les prix des facteurs, sans supposer de relation
prix-coûts marginaux. Ainsi en introduisant le prix des facteurs,
l'équation (4) devient :
r
rt
En réarrangeant les termes :
= SKt
Lt
L
Q
= SKt
Qt
w L (4')
+ SLt +
wt Lt
r K rt Kt
+
K Kt
- SKt
-SKt
Q Qt
+SLt
w wt
R't =
(5')
44
16 Dans ce cas le taux de rendement du capital est
calculé de façon résiduelle = 1- rendement du travail.
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
La PGF est donnée par l'accroissement du prix des
facteurs pondéré par la part de ces derniers dans le revenu
total. En d'autres termes, une augmentation du prix des facteurs n'est
réalisable que si la production s'accroît en utilisant la
même quantité d'inputs. Malgré les critiques et les
limitations, le concept de productivité globale des facteurs garde une
place importante dans l'analyse de la croissance de long terme. Dans la suite
nous allons nous intéresser plus en détail aux façons de
la calculer et aux limitations pratiques rencontrées.
1.2 Méthodes de calcul de la PGF
La PGF peut être approximée par deux
méthodes distinctes: l'approche comptable et l'estimation
économétrique.
L'approche comptable est centrée sur le calcul des
relations (5) ou (5'), notons que dans le cas de l'équation (5) les
hypothèses sur les rendements et l'égalisation des prix des
facteurs aux coûts marginaux supposent l'adoption d'une fonction de
production à rendements constants de type Cobb-Douglas.
La production est représentée par le PIB ou la
Valeur Ajoutée, le facteur travail par la force de travail ou le nombre
d'heures travaillées, et le facteur capital par une mesure réelle
du stock de capital. A ce niveau, la principale difficulté
rencontrée réside dans la façon de mesurer les
facteurs.
En relation au capital, une mesure idéale de celui-ci
devrait porter sur le flux, en heures, de services employés dans le
processus de production. Cependant, puisque généralement ce type
d'information n'est pas disponible au niveau agrégé, une approche
alternative basée sur l'évolution de la formation brute de
capital fixe est employée ; il s'agit de la méthode des
inventaires permanents. Soit :
Kt+1 = Kt + It - ?Kt (6)
Kt est le stock de capital physique au temps t, It est
l'investissement brut au temps t et ? représente le taux de
dépréciation du capital.
Après quelques manipulations l'équation (6) peut
s'écrire :
Le stock de capital initial, à un moment donné
dans le temps, est fonction du taux de croissance de l'investissement (g), du
taux de dépréciation et de l'investissement brut initial.
45
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
A l'aide des équations (6) et (7) il est donc possible
de mesurer le stock de capital dans le temps. Cette méthode suppose
néanmoins, le choix parfois difficile d'un taux de
dépréciation, ainsi que l'adoption d'un taux d'investissement
constant17. De même elle n'intègre pas les changements
qualitatifs du capital.
En ce qui concerne le facteur travail, celui-ci devrait
être mesuré en termes d'heures totales travaillées pour une
période donnée. Mais une fois de plus, le manque d'information
statistique, surtout dans le cas de PED, oblige à utiliser un proxy tel
que la force de travail.
Par ailleurs, la méthode économétrique
porte sur l'estimation, en fonction de l'information disponible, des relations
présentées en (4) ou (4'). Le progrès technique est
dérivé, soit à partir des coefficients de
l'équation estimée (ceci permet d'avoir l'évolution de la
technologie par période), soit en introduisant une constante telle que
suggérée par Barro (1998), dans ce cas on obtient une mesure
moyenne de la PGF.
Le grand avantage de l'estimation économétrique
est la flexibilisation des hypothèses. Tout d'abord il n'est plus
nécessaire de supposer l'existence d'une relation
préétablie entre le prix des facteurs et leur coût
marginal. De même, les rendements peuvent être croissants,
décroissants ou constants, ce qui permet de ne pas avoir à
choisir, dans le cas de la procédure de Solow, une fonction de
production spécifique ou en tout cas de choisir une fonction ayant une
forme plus flexible18. Cependant des problèmes liés
aux erreurs de mesure de certains agrégats, à la
simultanéité des variables et à leur non
stationnarité posent des contraintes assez significatives sur les
procédures d'estimation. Passons maintenant en revue quelques travaux
portant sur l'estimation de la PGF.
1.3. Revue de la littérature
Nous nous intéressons à des travaux portant sur
l'estimation de la PGF au niveau international (Easterly et Levine, 2001), au
niveau régional (Fajnzylber et Lederman, 1998) et au niveau national
(Clemente, 2002 ; Rodríguez, 2004).
Easterly et Levine (2001) portent leur attention sur
l'importance relative de la PGF et l'accumulation de facteurs, comme le capital
physique et humain, dans le processus de croissance de long terme au niveau
international, à travers le calcul de la productivité par la
méthode comptable et l'estimation de la croissance en coupe transversale
par la méthode
17 Généralement il s'agit du taux
d'investissement moyen de la période d'étude.
18 Par exemple une forme translogarithmique.
46
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
généralisée des moments (GMM). Tout
d'abord ils signalent que la productivité des facteurs, et non pas
seulement l'accumulation de ceux-ci, explique la plupart des divergences
observées entre niveaux et taux de croissance du PIB par tête de
différents pays. De même ils associent cette divergence des taux
de croissance à l'une des hypothèses de base des modèles
de croissance endogène: l'existence de rendements non
décroissants du capital. D'autre part, les auteurs observent une forte
volatilité des taux de croissance de la production par habitant alors
que les stocks de capital semblent croître de façon soutenue dans
le temps. Cette évidence empirique les porte à rejeter l'adoption
de modèles de croissance dont la convergence vers l'état
stationnaire est assurée par l'accumulation de capital, notamment le
modèle néoclassique de Solow. Par ailleurs ils démontrent
que l'accumulation de facteurs a tendance à avoir lieu dans des secteurs
spécifiques, tant au niveau mondial, comme au niveau des pays et
même au niveau des groupes ethniques, provoquant une très forte
concentration des activités productives. Pour terminer ils font
référence à l'importance des institutions et des
politiques économiques pour accroître l'efficacité des
facteurs de production et ainsi accélérer la croissance de long
terme.
Fajnzylber et Lederman (1998) s'intéressent aux effets
des réformes économiques sur la productivité globale des
facteurs de dix-huit pays d'Amérique Latine et des Caraïbes de 1950
à 1995. En effet, ils associent les épisodes de réforme
économique à des périodes de plus grande ouverture telle
que définie par Sachs et Warner (1995), ainsi deux grandes
périodes de réforme sont identifiées: la décennie
des années cinquante et le début des années
quatre-vingt-dix. Les auteurs calculent l'évolution de la PGF en
employant l'approche comptable et l'estimation économétrique d'un
modèle en panel à effets fixes. Dans le cas de l'approche
comptable ils emploient une fonction de production de type Cobb-Douglas
à rendements constants avec une participation du capital égale
à 0,4. Leur principal résultat fait référence
à une expansion de la PGF pendant les périodes de réforme
et une contraction de celle-ci dans le cas contraire. Concernant le Venezuela,
les auteurs estiment un taux de croissance de la PGF proche à 1,8%
durant les épisodes d'ouverture et -1,3% pendant les périodes de
plus grande autarcie. De même, ils calculent, dans le cas du Venezuela,
une croissance de la PGF de -0,3% pour l'ensemble de la période
d'étude.
Clemente (2002) présente une analyse sectorielle de la
PGF au Venezuela dans un contexte de compétitivité et d'insertion
internationale durant la période 1950-2000. Il emploie la méthode
comptable en adoptant une fonction de production à rendements constants
de type Cobb-Douglas, pour calculer premièrement la productivité
des facteurs dans la production
47
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
totale et deuxièmement la productivité par
secteur d'activité (pétrolier et non pétrolier). Dans le
cas du calcul de la PGF au niveau agrégé l'auteur utilise des
taux de participation moyens de 0,62% pour le capital physique et de 0,38% pour
le travail. Il constate une assez forte réduction de la PGF à
partir du début des années soixante-dix (-2,87%) et une
participation négative de celle-ci dans la croissance. Lorsqu'il
s'intéresse à la productivité sectorielle, l'auteur
observe que la chute de cette dernière est d'autant plus marquée
dans le secteur pétrole, avec un taux de croissance moyen minimum de
-7,93% pour la période 1980-1989; en ce qui concerne le secteur non
pétrolier la diminution de la PGF ne s'amorce qu'à partir des
années quatre-vingt avec des taux moyens proches de -1,00%. Notons que
les taux de participation factorielle employés sont respectivement de
0,92% et 0,08% pour le capital physique et le travail du secteur
pétrolier, alors qu'ils représentent 0,54% et 0,46% pour le
capital et le travail du secteur non pétrolier. L'auteur associe ces
importantes contractions de la PGF aux politiques de maximisation de la rente
pétrolière menées au sein de l'OPEP et à la chute
de l'investissement privé. Au niveau latino-américain une
réduction de la contribution de la PGF à la croissance est
observée du début des années soixante jusqu'à la
fin des années quatre-vingt, avec notamment des taux de croissance
négatifs de la productivité dans la plupart des pays de la
région de1980 à 198919. La décennie des
années quatre-vingt-dix représente une période de
récupération en termes de productivité pour l'ensemble des
pays sud-américains à l'exception du Venezuela, seul pays
à afficher systématiquement des taux de croissance
négatifs de la PGF de 1960 à 1990.
Rodríguez (2004) analyse méthodologiquement et
empiriquement les causes du faible niveau de croissance enregistré au
Venezuela de 1950 à 1998. En termes de méthodologie, celle-ci,
à cause des politiques de défense des prix du pétrole a eu
un impact négatif sur la production du secteur pétrolier. Ainsi,
il serait préférable d'utiliser la PGF du secteur non
pétrolier pour analyser convenablement l'évolution de la
croissance. En ce qui concerne l'approche empirique, la PGF
agrégée et sa décomposition sectorielle est
calculée par la méthode comptable pour les périodes
1950-1968, 1968-1984 et 1984-199820. Les résultats indiquent
une contraction de la PGF du secteur non pétrolier de1968 à 1984
suivie d'une expansion jusqu'en 1998. Par contre la productivité dans le
secteur pétrolier diminue continuellement de 1968 à 1984. Ainsi
en considérant l'évolution de la PGF du secteur non
19 Le Chili et la Colombie sont les seuls pays
à avoir enregistré des taux de croissance positifs de la PGF
20 En 1968 et 1984 la Banque Centrale du Venezuela a
changé l.année base des séries statistiques
48
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
pétrolier, la performance du Venezuela, bien que
toujours pauvre, est davantage similaire à celle des autres pays de la
région.
De façon générale les travaux portant sur
le calcul de la PGF sont basés sur l'adoption d`hypothèses assez
restrictives telle que, par exemple, l'existence de concurrence parfaite dans
les marchés des facteurs ou le choix d'une forme fonctionnelle
déterminée. De même, en ce qui concerne l'utilisation de
méthodes économétriques, ces dernières ne sont
employées que dans le cas d'études en coupe transversale portant
sur plusieurs pays.
Section 2 : La notion de pauvreté et lien entre
productivité et pauvreté
Dans cette section, nous explorons les différents
contours du concept de pauvreté, avant de passer en revue les notions de
pauvreté absolue, pauvreté relative et de pauvreté
subjective dans un premier temps et dans un second temps nous parlerons du lien
entre productivité et pauvreté.
2.1. La notion de pauvreté
2.1.1 Cadre conceptuel de la pauvreté
Dans la littérature, les fondements philosophiques du
concept de pauvreté sont nombreux et fournissent plusieurs façons
pour définir la pauvreté. Deux principales écoles se sont
ainsi fondées : l'école welfariste et l'école non
welfariste. Cette dernière école se subdivise en deux approches
à savoir l'approche des besoins et l'approche des capacités.
Notons ainsi que chaque école conduit à une identification
différente des pauvres et a ses recommandations en matière
d'allègement de la pauvreté.
A) L'école welfariste
Encore appelée approche utilitariste, l'approche des
welfaristes proposée par l'école néoclassique (Yaya
Koloma, 2008), prend appui sur une théorie de la microéconomie
classique. Elle se base sur une théorie du bien-être,
définie par les néoclassiques. Les welfaristes assimilent donc le
bien être à l'utilité ; utilité
générée par la consommation totale. Cette approche est
associée au niveau des revenus ou des dépenses de consommation
des personnes. Dit autrement, cette approche est fondée sur une fonction
d'utilité définie sur
49
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
l'ensemble des biens et services capables de rendre compte des
préférences des choix de chaque individu pour des ensembles
alternatifs de biens et de services de consommation. Le consommateur retire une
utilité qui est fonction du type et de la qualité des biens
consommés d'une part et d'autre part de ses caractéristiques.
Cette approche présente des limites
importantes21 : elle sous-tend une conception trop étroite du
bien-être (Lachaud, 1998 ; Deaton, 200322) et fait abstraction
de certains facteurs qui ont vraisemblablement une utilité23
dont la valeur n'est toutefois pas quantifiable, lorsqu'elle ne manifeste pas
dans le comportement de consommation, comme les biens non marchand et les
aspects non matériel de la condition humaine (Ravallion,1996 ; Deaton et
Muellbauer,1980). En outre, considérer le revenu comme seul moyen de
ciblage des pauvres réduit l'efficacité des politiques de lutte
contre la pauvreté, notamment en asymétrie d'information
(Ponty,1998 ; Ayadiet al, 2005). Comme l'a souligné sen(1997), le fait
de disposer d'une consommation élevée ne signifie pas toujours
qu'on réalise toutes les aspirations-« functionnings »-
valorisées par la société dans laquelle on vit et qui sont
susceptibles de permettre à un individu de mener une vie descente. De
plus, ces mesures ne tiennent pas toujours compte du choix des individus qui
peuvent décider de réduire volontairement leurs dépenses
de consommation en vue de la satisfaction d'un besoin inobservé. Fort de
ce constat, il nous semble utile d'examiner l'autre approche.
B) L'école non welfariste
En nous inspirant de Ravallion (1996), nous pouvons dire
qu'à l'opposé de l'école welfariste ou utilitariste, se
dresse l'école dite non-utilitariste ou non welfariste. Cette autre
approche conventionnelle préconise d'évaluer la pauvreté
selon des normes et valeurs non pas propres à chaque individu, mais
d'après un contexte social donné. L'approche non-utilitariste,
approche normative, a tendance à mettre en valeur l'idée d'un
minimum vital pour se nourrir, se vêtir ou se soigner de manière
adéquate, selon les normes propres à chaque
société. L'approche non-utilitariste qui insiste sur la multi
dimensionnalité du bien-être se subdivise
21 En plus de l'hypothèse de
comparabilité interindividuelle des préférences
(Arrow,1963 ; cité par Ravallion, 1996).
22 « Even if you have enough goods, they are worth little
if you are not healthy enough to enjoy them ». (page12).
23 Selon le PNUD (2000, cité par Zerbo
[2003] p.4), certains biens ont a la fois une valeur utilitaire directe et une
valeur instrumentale dans la réalisation du bien-être :
indépendamment de tout autre effet, ils influent directement sur le
bien-être, mais sont aussi des moyens d'accès à d'autres
biens et peuvent avoir des effets au plan des capacités des
individus.
50
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
en deux approches. Elle peut ainsi être mise en relief
en considérant les capacités de l'individu ou ses besoins
(Ravallion, 1996).
1. L'approche des besoins de base
Cette approche a été impulsée par le
B.I.T dans les années 1970. L'approche non utilitariste fondée
sur les besoins de base ou essentiels analyse la pauvreté en fonction
des critères de satisfaction ou non de certains besoins essentiels qui
sont socialement définis dans chaque société. Par exemple
ces besoins essentiels peuvent être : « une alimentation
adéquate, une bonne santé, savoir lire et écrire, un
logement décent, un bon habillement, etc. ». Nous pouvons donc dire
dans le même sillage qu'Asselin et Dauphin (2000), que les pauvres sont
ceux qui sont privés d'un ensemble de commodités de base
perçues comme préalable à l'atteinte d'une certaine
qualité de vie24.
Cette approche qui se veut plus pratique, s'éloigne
donc de la conception abstraite (approche welfariste), et favorise des
politiques ciblées. Mais malgré son apparente simplicité,
sa mise en oeuvre pose des problèmes de définition des besoins
essentiels. Par exemple, qu'est-ce qu'une alimentation adéquate ? Quelle
est la ration adéquate quantitativement et qualitativement, même
au niveau d'une société, en présence notamment de
communautés culturellement différentes ? C'est la raison pour
laquelle ces besoins sont souvent déterminés de manière
exogène, par le planificateur, l'analyste ou les experts
(nutritionnistes, physiologistes) indépendamment des perceptions des
populations. Une autre difficulté, souvent évoquée,
concerne l'agrégation de ces besoins en un indicateur de pauvreté
et la subjectivité dans les choix des seuils de pauvreté.
Ainsi, comme le montre, PNUD (2007), sous l'angle des besoins
essentiels ou besoins de base, il ne peut y avoir de définition
universelle de la pauvreté et par conséquent des critères
universels d'identification des pauvres.
2. L'approche des capacités
L'analyse des capacités considère que le type de
vie que mène un individu est fonction de ses capacités à
bien combiner ses atouts physiques et intellectuels (savoir-faire ou
habileté). Cette combinaison permet à chaque individu
d'accéder ou non à un minimum vital dans un contexte social (au
sens global du terme) et environnemental donné.
51
24 Cité par Foko Borel et al,(2006,page5).
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
C'est à l'économiste Amartya Sen que l'on doit
cette approche25. En effet (Foko Borel et al, 2006), dans les
années 1980, Amartya Sen rejeta l'utilité comme l'étalon
du bien-être, de même que les formules non utilitaristes
basées sur les besoins. Pour lui, le bien-être signifie être
bien, être en mesure de vivre longtemps, être bien nourri,
être en bonne santé, éduqué, etc. Selon Sen, la
valeur du niveau de vie n'a rien à voir avec la possession de biens,
c'est la faculté qu'ont les individus de fonctionner26. La
pauvreté devant être perçue comme une privation de cette
faculté.
La capacité renvoie à la liberté que
possède l'individu, étant donné d'une part ses
caractéristiques (âge, sexe, ethnie, religion, santé,
niveau d'instruction, patrimoine, migrant, etc.) et d'autres part les
opportunités qui lui sont offertes par la société
(accès à l'emploi, accès aux infrastructures publiques de
base, accès au crédit, sécurité, corruption,
pratiques discriminatoires, perception des conditions de vie, etc.), de
rechercher le bien être : choisir parmi tous ses fonctionnements
potentiels, ceux qui vont lui permettre de satisfaire ce qu'il a raison de
valoriser. Ces fonctionnements peuvent être des plus simples, comme
« se nourrir décemment », ou plus compliqués, comme
« vivre une vie digne d'être vécue ». Le bien-être
d'un individu est mesuré par l'utilité retirée de ses
capacités et des fonctionnements effectivement accomplis. Ainsi, en se
focalisant sur les réels moyens que possèdent les individus pour
convertir leurs ressources en satisfaction, cette approche élargit
l'évaluation du bien-être à des aspects autres que
monétaires.
2.1.2. Pauvreté
réelle-absolue-relative-subjective
En vue de présenter les différents concepts de
pauvreté relative, pauvreté absolue, pauvreté apparente et
pauvreté subjective, mettons d'abord en relief la notion de seuil de
pauvreté.
D'après Ayati et al (2005), le seuil de pauvreté
désigne le niveau de bien-être en deçà duquel un
individu sera considéré comme pauvre. Il représente le
niveau minimum de bien-être jugé nécessaire pour mener une
vie décente. Selon l'approche monétaire, c'est donc le niveau de
revenu ou de dépenses de consommation minimal requis pour atteindre ce
niveau de bien-être. Il représente donc la « frontière
de démarcation » entre les pauvres et les non pauvres. On parle
encore de ligne de pauvreté. Il existe différents types de seuil
de pauvreté.
25 Cité par Ravallion, (1996, page 6)
26 Ce fonctionnement décrit, selon Sen, les
différentes choses qu'une personne peut aspirer à être ou
faire, ses beings and doings (Voir Bertin, 2003, p.5)
52
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
A) Pauvreté absolue, seuil de pauvreté
absolue
La notion de seuil de pauvreté absolue renvoie à
l'utilisation d'une ligne de pauvreté indépendante du niveau de
bien-être dans la population. Le seuil de pauvreté absolue
présente l'avantage de favoriser les comparaisons entre
différentes périodes et différents pays. Il existe
plusieurs méthodes de détermination d'un seuil de pauvreté
absolue. Nous relevons entre autres :
- L'approche nutritionnelle que Lachaud (1997) qualifie de
pragmatique. Elle consiste à déterminer le minimum calorifique
nécessaire pour une existence saine. Le niveau calorifique
utilisé en général dans les différentes
études est celui fourni par l'OMS27 (Organisation Mondiale de
la Santé) ou le FAO (Foods Agricultural Organisation), (cité par
Akoété et al, 2009). Le seuil de pauvreté ici est
déterminé, en estimant le revenu nécessaire pour
acquérir un panier d'aliments fournissant une valeur calorifique
supérieur au seuil (calorifique) retenu. Cependant Lachaud (1997)
souligne que l'utilisation de cette approche n'est pas indiquée pour des
comparaisons dans le temps et dans l'espace. En effet la relation entre les
dépenses et les besoins dans divers groupes est fonction du niveau
d'activité, des prix relatifs et des coûts.
- La méthode du coût des besoins essentiels.
D'après Ponty (1998), suivant cette méthode, en plus de
s'intéresser au seuil calorifique minimum, on s'intéresse aussi
à la satisfaction de certains besoins jugés essentiels. Le seuil
de pauvreté s'obtient en additionnant le montant des dépenses
nécessaire pour l'atteinte du seuil calorifique et celui
nécessaire pour acquérir certains biens vitaux. Le seuil
indiqué par la BM est de 1US$ par jour et par personne.
La pauvreté absolue est attachée à
l'utilisation d'un seuil absolue. Elle renvoie à une conception de la
pauvreté indépendamment de la distribution de revenu (ou de
l'indicateur de bien être), de la période, de la culture de la
population étudiée. Ce concept est fortement lié à
la pensée non utilitariste. En effet un seuil absolu représente
le minimum nécessaire pour acquérir certains biens et services de
base jugés primordiaux pour l'atteinte d'un certain niveau de vie. Ainsi
la pauvreté absolue est donc une insuffisance des ressources pour
satisfaire des besoins de premières nécessités.
27 OMS, (1995), « An evaluation of infant
growth, the use and interpretation of anthropometry in infants », bulletin
of the world health organization, 73, pages 165-174.
53
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
B) Pauvreté relative, seuil de pauvreté
relatif
On parle de pauvreté relative lorsque le seuil de
pauvreté est fonction de la distribution de bien-être (en
l'occurrence le revenu ou les dépenses de consommation). Ainsi, le seuil
de pauvreté varie dans le temps et dans l'espace. Il est alors dit
relatif. Dans la pratique on utilise souvent une fraction du revenu
médian ou moyen. On retrouve très souvent dans la
littérature les taux 50%28 de 60%29 de la
médiane comme seuil. On retrouve aussi d'autres seuils comme ceux
retenus par Grootaerd dans une étude sur la pauvreté en
Côte d'Ivoire (cité par Ponty, 1998) qui utilise le
troisième décile des dépenses de l'année 1985 pour
la mesure de la pauvreté et le premier décile pour mesurer
l'extrême pauvreté. De par sa définition, le seuil de
pauvreté relatif varie en fonction de la distribution de revenu. On note
qu'une augmentation de tous les revenus d'un même montant n'a pas d'effet
sur le niveau de pauvreté. L'utilisation d'un seuil relatif de
pauvreté monétaire est très fréquente pour les pays
développés. Le seuil de pauvreté renvoie donc à une
conception de la pauvreté appelée pauvreté relative. Selon
le concept de pauvreté relative, une personne est pauvre lorsque les
ressources dont elle dispose sont faibles comparativement à celle des
autres membres de la société.
C) Pauvreté Subjective
En nous inspirant de Ravallion (1996), la pauvreté
subjective est encore appelée approche participative. Cette
démarche consiste à définir le concept de pauvreté
en fonction des perceptions que les individus concernés ont de leur
situation. Il s'agit ici de ne plus laisser les populations à
l'écart du débat sur la pauvreté, mais plutôt
d'intégrer la vision qu'elles ont de celle-ci dans l'étude de ce
phénomène. Cette approche fait appel à la construction
d'un seuil de pauvreté subjectif. Les seuils de pauvreté selon
les individus auront tendance à croître en fonction de leur niveau
de richesse. Sur la figure 3.1 ci-dessous qui matérialise la
détermination d'un seuil de pauvreté subjectif Z, en dessous de
la première bissectrice, le revenu minimum subjectif est
inférieur au revenu effectif. Conséquemment, tous les individus
ou les ménages disposant d'un niveau de revenu inférieur au seuil
Z se perçoivent comme pauvres. Quant à ceux des ménages
possédant un revenu situé au-dessus de ce seuil de
pauvreté subjectif Z, ils se considèrent comme non pauvres car
ils estiment détenir une dotation de richesse suffisante.
28 Le taux de 50% de la médiane est très
utilisé en France, notamment dans les études menées par
l'INSEE.
29 Ce seuil est généralement
utilisé dans les études européennes.
54
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Figure 3.1 : Détermination d'un seuil de
pauvreté subjectif
Revenu minimum subjectif
45°
Revenu effectif
Z
Source : (Ravallion,
1996)30
2.2. Lien entre productivité agricole et
pauvreté
La croissance agricole a été longtemps
caractérisée comme pro-pauvre et comme un facteur
déterminant de la réduction de la pauvreté, mais les
estimations empiriques de ce rapport sont encore limitées (Janvry et
Sadoulet, 2009). La littérature identifie plusieurs liens potentiels
entre la productivité agricole et la pauvreté par le biais de
multiples voies comprenant des augmentations de la production alimentaire, la
réduction des prix de denrées alimentaires, la
génération d'emploi, et une augmentation du revenu
réel.
Datt et Ravallion (1998) ont trouvé que la production
par unité de terre affecte de manière significative
l'écart de pauvreté en Inde. Ils ont examiné l'impact de
la productivité des fermes et ont prouvé qu'un plus grand
rendement réduit de manière significative la pauvreté par
la hausse du niveau de vie moyen. Ils ont constaté qu'un impact de la
croissance agricole sur des prix de denrées alimentaires peut avoir de
plus grands effets sur la réduction de la pauvreté. Dans une
autre étude (Datt et Ravallion, 1996), ils ont prouvé qu'en Inde,
la productivité agricole en milieu rurale réduit la
pauvreté dans des secteurs ruraux et urbains, mais la
productivité agricole urbaine n'allège pas la pauvreté
rurale. Les études menées par Woden (1999) dans le Bangladesh et
par Thorbecke et Jung (1996) en Indonésie ont indiqué que la
productivité agricole est aussi bien importante pour les secteurs ruraux
que pour des
30 Ravallion, 1996, « Comparaisons de
pauvreté, concepts et méthodes ».
55
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
secteurs urbains dans les pays en voie de
développement.
Les données empiriques montrent que des taux plus
élevés de productivité de travail agricole relativement
à la productivité du secteur moderne sont associés
à un taux de pauvreté plus faible en Afrique sub-saharienne et en
Asie du sud, mais pas en Amérique latine (Hanmer et Nashchold, 2000).
L'impact positif significatif de la croissance agricole recherche-menée
de productivité à la réduction de pauvreté des pays
en voie de développement est illustré dans Thirtle et al (2003).
Leurs résultats prouvent que l'investissement dans la R&D agricole
augmente de manière significative la valeur ajoutée agricole en
Afrique et en Asie, et a un effet substantiel sur la réduction de
pauvreté.
Ravallion et Chen (2007) mettent en évidence le
rôle important du développement agricole dans l'explication de la
réduction de la pauvreté en Chine. Leur étude prend
également en compte la nature pro-pauvre de la croissance agricole et
rurale par rapport à la croissance des activités non agricoles.
Dans une étude, l'individu et Grabowski (2007) ont constaté que
la productivité agricole joue un rôle crucial dans
l'amélioration du bien-être.
De Janvry et Sadoulet (2009) ont utilisé la
productivité agricole de la terre et du travail pour étudier leur
impact sur la réduction de la pauvreté rurale. Ils ont
constaté que la croissance du rendement et de la productivité de
travail agricole sont fortement associées à la réduction
de pauvreté, mais le point auquel ils affectent la pauvreté varie
fortement selon les régions. Leurs résultats indiquent que
l'impact de la productivité agricole sur la réduction de la
pauvreté est plus élevé dans les pays pauvres que dans les
pays riches. Ils ont également constaté que la
productivité agricole peut indirectement affecter la pauvreté par
l'effet fort de la croissance sur d'autres secteurs de l'économie.
Toutes ces études soutiennent le rôle de la
productivité agricole pour les pauvres. Il existe des preuves de plus en
plus de la réduction de la productivité agricole et de la
pauvreté dans les pays en développement. La plupart de ces
études emploient des productivités partielles et examinent leur
impact sur la réduction de pauvreté. Il est important
d'étudier l'impact de la productivité globale des facteurs
agricoles sur la réduction de la pauvreté afin de comprendre
l'impact de la productivité agricole sur la pauvreté dans une vue
d'ensemble au Cameroun. Il y a une littérature empirique limitée
sur l'impact de la productivité globale des facteurs agricoles sur la
réduction de la pauvreté. Éventer et al (2000) ont
examiné le rapport entre PGF et la réduction de la
pauvreté dans le cas d'un seul pays, où ils ont employé un
indice de croissance de PGF comme rapport d'un indice agrégé
d'output à un indice agrégé d'input.
56
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre intitulé productivité
globale des facteurs agricole et pauvreté, ou nous avons d'abord
présenté le concept de productivité globale des facteurs
en parlant de ses origines et critiques, des méthodes de calcul et une
revue de la littérature. Ensuite, nous avons présenté les
différentes écoles ou courants de pensée en ce qui
concerne l'approche de la pauvreté. Et enfin nous avons mis en exergue
les différents travaux qui ont porté sur la relation
productivité globale des facteurs et pauvreté. Dès lors
nous nous posons la question de savoir quelle est l'incidence de la
productivité globale des facteurs sur la pauvreté au Cameroun
?
57
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CHAPITRE 4 : INCIDENCE DE LA PRODUCTIVITE GLOBALE DES
FACTEURS
SUR LA PAUVRETE AU CAMEROUN
Introduction
La PGF se base sous sa forme la plus
élémentaire, sur les fondements conceptuels. Introduite
d'après Griliches (1995), par Copeland en 1937 dans son ouvrage «
Concepts of National Income », elle est estimée à
l'appui d'une fonction de production de type Cobb-Douglas (avec des
pondérations fixes) par Tinbergen en 1942. Il a fallu attendre Solow
(1957) pour qu'elle soit théoriquement formalisée. Dès
lors, la productivité globale des facteurs (PGF) est utile pour
l'analyse de la compétitivité coût de l'économie.
Elle mesure l'efficacité du processus de production. Cet indicateur se
calcule à partir d'une fonction de production en retranchant de la
croissance les apports du travail et du capital. Dans la théorie
traditionnelle de la croissance, le progrès technique est
assimilé au taux de croissance de la productivité globale des
facteurs. L'expression de « progrès technique » est
utilisée pour désigner la modification graduelle des fonctions de
production. De nombreux facteurs sont susceptibles d'accroître la
production qui peut être obtenue à partir de quantités
données de travail et de capital. Le terme de progrès technique
évoque les découvertes scientifiques et techniques grâce
auxquelles de nouveaux modes de fabrication peuvent être mis en oeuvre,
l'expérience progressivement acquise dans l'emploi de technologies
anciennes, les progrès réalisés dans l'organisation des
entreprises et toutes les transformations qui accroissent l'efficacité
du système productif.
Dans ce chapitre, nous allons utiliser les PGF calculés
au chapitre 2 dans l'équation de la pauvreté. Ceci dans l'optique
d'estimer le taux de pauvreté au Cameroun compte tenu de la PGF. Ce
chapitre sera organisé en deux sections. La première section
présentera le modèle et dans la seconde section nous
présenterons les résultats des estimations et les
interprétations.
58
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Section1 : Présentation du modèle
d'analyse
Chaque problème économique s'inscrit, ou
même s'identifie, à un modèle d'analyse bien
spécifique et pourrait être estimé à partir d'un
modèle économétrique selon la conception théorique
et la disponibilité des données. Dans le cadre de notre
étude, nous inscrivons notre analyse dans le modèle de
régression multiple. Puisqu'il s'agit d'analyser l'effet de la
productivité globale des facteurs sur la pauvreté au Cameroun
(nous avons plusieurs variables indépendantes expliquant la variation du
taux de pauvreté). Les estimations quant à elles seront faites
à partir des moindres carrés ordinaires. Toutefois nous ne
saurons utiliser un modèle sans sa présentation au
préalable.
La régression linéaire multiple est une analyse
statistique qui décrit les variations d'une variable endogène
(ici le taux de pauvreté) associée aux variations de plusieurs
variables exogènes (ici la PGF, le taux de croissance de la population,
le logarithme népérien du PIB non agricole, le logarithme
népérien des envois de fonds des agriculteurs).
Par exemple, une analyse de régression multiple peut
révéler une relation positive entre la variation du taux de
pauvreté au Cameroun et l'augmentation de la PGF.
1.1. Modèle théorique
La régression linéaire multiple est une
généralisation, à p variables explicatives (dans
notre étude, nous en avons 4), de la régression linéaire
simple.
Nous sommes toujours dans le cadre de la régression
mathématique : étant donné un échantillon
(Yi,Xi1:... ,Xip), i = 1,..., n
nous cherchons à expliquer, avec le plus de précision
possible, les valeurs prises par Yi (dans notre étude P qui
représente le taux de pauvreté), dite
variable endogène, à partir d'une série
de variables explicatives Xi1, ,Xip. Le
modèle théorique, formulé en termes de variables
aléatoires, prend la forme :
Yi = ao + a1 Xi1 + a2X
i2+...+apX ip+åi, i=1,...n ou encore dans notre etude:
où åi est l'erreur du modèle qui
exprime, ou résume, l'information manquante dans l'explication
linéaire des valeurs de Yi à partir des
Xi1,...,Xip (problème de
spécifications, variables non prises en compte, etc). ao,
a1,...,ap sont les paramètres à estimer.
59
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
1.1.1. Exemple
Nous relevons 7 fois les paramètres suivants : le taux
de pauvreté (ce sera notre yi, i étant compris entre 1
et 7) la PGF (ce sera notre i1) le taux de croissance de la
population (ce sera notre i2) ect.
Faire une régression linéaire revient à
déterminer les a0, a1, a2... et
åi tels que, quelle que soit la mesure prise, on ait :
1.1.2 Estimation
Lorsque nous disposons de n observations (yi,
xi1,...,xip), i = 1,...,n (ici i =1,...,7) , qui sont des
réalisations des variables aléatoires (Yi, Xi1,...
,Xip) , l'équation de régression s'écrit
:
yi=ao+a1xi1+...+apxip+åi i = 1,...,n
La problématique reste la même que pour la
régression simple :
· estimer les paramètres (ai) iå{o,...,p}
exploitant les observations ;
· évaluer la précision de ces estimateurs
;
· mesurer le pouvoir explicatif du modèle ;
· évaluer l'influence des variables dans le
modèle : - globalement (les p variables en bloc) et,
- individuellement (chaque variable) ;
· évaluer la qualité du modèle lors de
la prédiction (intervalle de prédiction) ;
· détecter les observations qui peuvent
influencer exagérément les résultats (points
atypiques).
1.1.3 Notation matricielle
Nous pouvons adopter une écriture condensée qui
rend la lecture et la manipulation de l'ensemble plus facile. Les
équations suivantes :
y1 = ao+a1x1,1+...+apx1,p+å1
y2 = ao+a1x2,1+...+apx1,p+ån
...
yn = ao+a1xn,1+...+apxn,p+ån
60
Peuvent être résumées avec la notation
matricielle
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE
Elie
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ao ao
.
.
.
ap
|
|
|
1
...
1
|
|
|
|
|
|
|
|
=
|
|
. . .
. . .
. . .
|
x1,p
. . . Xn,p
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Soit de manière compacte : y = Xa+å Avec
· y est de dimension (n,1)
· X est de dimension (n,p+1)
· a est de dimension (p+1,1)
· e est de dimension (n,1)
· la première colonne sert à indiquer que
nous procédons à une régression avec constante.
1.1.4 Hypothèses
Comme en régression simple, les hypothèses
permettent de déterminer : les propriétés des estimateurs
(biais, convergence) ; et leurs lois de distributions (pour les estimations par
intervalle et les tests d'hypothèses).
Il existe principalement deux catégories
d'hypothèses :
Hypothèses stochastiques
· H1 : Les Xj sont déterminées sans
erreurs, j=1,..., p ;
· H2 : E(åi) = 0 Le modèle est bien
spécifié en moyenne
H3 : V(ei) = ó2 å i
Homoscédasticité des erreurs (variance constante)
H4 : cov (ei,ej) = 0 åi ? j Pas
d'autocorrélation des erreurs
H5 : cov (Xi, åj) = 0 å i ? j Les
erreurs sont linéairement indépendantes des variables
exogènes.
H6 : å : ~ N n (0,
ó2In) Les erreurs suivent une
loi normale multidimensionnelle (H6 implique les hypothèses H2, H3 et H4
la réciproque étant fausse car les 3 hypothèses
réunies n'impliquent pas que å soit un vecteur gaussien). Ce qui
est globalement le cas dans notre étude sur l'incidence de la PGF des
facteurs sur la pauvreté.
Hypothèses structurelles
· H7 : absence de colinéarité entre les
variables explicatives, i.e. X'X est régulière, det (X'X) ? 0 et
(X'X)-1 existe (remarque : c'est équivalent à rang (X)
= rang (X'X) = p+1) ;
61
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
·
· H8 : tend vers une matrice finie non singulière Q
lorsque n + 8 ;
H9 : n >p+1 Le nombre d'observations est
supérieur au nombre de variables + 1 (la constante). S'il y avait
égalité, le nombre d'équations serait égal au
nombre d'inconnues aj, la droite de régression passerait par
tous les points, nous serions face à un problème d'interpolation
linéaire (voir Interpolation numérique). Ce qui est globalement
le cas dans cet étude.
Ecriture matricielle de l'hypothèse
H6
H2 : E(å) = E
0
.
.
.
0
å1
... ån
=
Sous l'hypothèse d'homoscedasticité et d'absence
d'autocorrélation, la matrice de variance-covariance du vecteur des
erreurs peut s'écrire :
1 0 . . . 0
|
0 .
1 .
. . .
|
. . 0
. . 0
. .. . . .
1
|
=
|
62
0 . . .
0
|
0 .
62 .
.
. . . .
|
. . 0
. . 0
. . .
..
. . 62
|
· H3 et H4 : cov (å) =
ó2In = ó2
. . .
Régresseurs stochastiques
Dans certains cas, l'hypothèse (H1) est intenable : les
régresseurs X sont supposés
aléatoires. Mais dans ce cas, on suppose que X est
aléatoire mais est indépendant de l'aléa å.
On remplace alors l'hypothèse (H2) par une
hypothèse sur l'espérance conditionnelle :
H2 : E(åi | X) = 0
De même, il faudrait changer en conséquence les
hypothèses (H3), (H4) et aussi (H5).
1.2 La méthode des moindres carrés
ordinaires
1.2.1 Estimateur des moindres carrés ordinaires
(EMCO)
Du modèle complet :
yi = ao + a1xi,1 + ... +
âpxi,p + åi
On va estimer les paramètres et obtiendra: yi =
âo+â1xi,1+...+âpxi,p
Les résidus estimés sont la différence entre
la valeur de y observée et estimée. Soit :
Définition åi yi yi
Le principe des moindres carrés consiste à
rechercher les valeurs des paramètres qui minimisent la somme des
carrés des résidus.
n n
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
62
i=1 å2 1 ao,.,âp
i=1
min ? = min ? (yi - âo - â1xi,1 - ...
- âpxi,p)2
Ce qui revient à rechercher les solutions de = 0
Nous avons j = p + 1 équations, dites
équations normales, à résoudre.
La solution obtenue est l'estimateur des moindres
carrés ordinaires, il s'écrit :
Théorème - â = (X'X)-1 X'Y est
l'estimateur qui minimise la somme des carrés des résidus.
Avec X' la transposée de X
Démonstration
· = 0
· En passant l'opérateur de dérivation dans
la somme, on a j = 0, ...,p :
. (yi - âo - â1xi,1 - ... -
âpxi,p) = 0
· Il suffit alors d'écrire cette dernière
relation sous forme vectorielle :
X'(Y - Xâ) = 0
· X'Xâ = X'Y
· â = (X'X)-1 X'Y
Remarques :
· Pourquoi minimiser la somme des carrés
plutôt que la simple somme ? Cela tient, en partie, au fait que la
moyenne de ces résidus sera 0, et donc que nous disposerons de
résidus positifs et négatifs. Une simple somme les annulerait, ce
qui n'est pas le cas avec les carrés.
· Si les xj sont centrés, X'X correspond
à la matrice de variance - covariance des variables exogènes ;
s'ils sont centrés et réduits, X'X correspond à la matrice
de corrélation.
· Interprétation géométrique,
algébrique et statistique de l'estimateur MCO.
· L'estimateur MCO correspond à une projection
orthogonale du vecteur Y sur l'espace formé par les vecteurs X.
· L'estimateur MCO correspond à une matrice
inverse généralisée du système Y = Xa pour
mettre a en évidence. En effet, si on prémultiplie par
l'inverse généralisé
(X'X)-1X' on a : (X'X)-1 X'Y =
(X'X)-1 X'Xa = a
63
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
? L'estimateur MCO est identique à l'estimateur obtenu par
le principe du
maximum de vraisemblance.
1.2.2 Propriétés des estimateurs
Si les hypothèses initiales sont respectées,
l'estimateur des MCO (Moindres Carrés Ordinaires) possède
d'excellentes propriétés.
A. Propriété en échantillons
finis
Propriété - L'estimateur MCO est sans biais,
c'est-à-dire. E(â) = a, sous les hypothèses H1, H2
et H5.
Preuve
E[â] = E [(X'X)-1 X'Y]
= E [a+(X'X)-1 X'å]
= a + (X'X)-1 X' E [å] sous H1 et
H5
= a + 0 sous H2
= a
Cette propriété se base seulement sur les
hypothèses d'espérance nulle des résidus. La
présence d'autocorrélation ou
d'hétéroscédasticité n'affecte pas ce
résultat.
Propriété - l'estimateur MCO est le meilleur
estimateur linéaire sans biais, sous les hypothèses H1
à H5
C'est-à-dire qu'il n'existe pas d'estimateur
linéaire sans biais de a qui ait une variance plus petite.
Cette propriété en anglais est désignée par BLUE,
pour best linear unbiased estimator. La preuve est donnée par
le Théorème de Gauss-Markov.
Propriété - l'estimateur MCO est distribué
selon une loi normale â ~ N (a,ó2 (X'X)-1) sous les
hypothèses H1, H2, et H6
B. Propriétés
asymptotiques
p
Propriété - l'estimateur MCO est convergent en
probabilité, c'est-à-dire â a, sous les
hypothèses H6, et H8 Preuve
? Récrivons : â = a + ( )-1
64
? Prenons la limite en probabilité : plim â = a
+ plim (
-1 )
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
? Comme en a fait l'hypothèse 118 que tend vers une
matrice Q définie positive, la
limite devient :
Plim â = a + Q-1 plim ( )
? Il reste alors à étudier le comportement de .
Sous l'hypothèse 116, (ou plutôt sur une
forme plus restrictive E[xiåi] = 0) on peut
montrer que son espérance est nulle, et que sa variance tend
asymptotiquement vers 0, ce qui implique qu'il converge en moyenne quadratique
vers 0, et donc qu'il converge en probabilité vers 0.
? On a donc finalement :
Plim â = a + Q-1 . 0 = a
Propriété - l'estimateur MCO suit asymptotiquement
une loi normale â ~ N (a, ) sous les
hypothèses H1 à H5 et H8
Après cette présentation de notre méthode
d'estimation de l'incidence de productivité globale des facteurs sur la
pauvreté, il convient de présenter les estimations et nos
résultats.
Section2 : Estimations et résultats
A partir des données que nous avons à notre
disposition, il sera question dans cette section de passer aux estimations.
Mais avant, il convient brièvement de présenter notre
équation de la pauvreté et les variables qui la constituent.
2.1 Equation de la pauvreté et analyse des
données
2.1.1 Equation de la pauvreté et justification
des variables
Nous nous inspirons des travaux de Mendali et Gunter (2013) et
de Cervantes-Godoy et Dewbre (2010) pour spécifier l'équation de
pauvreté suivante :
(1)
Où : P est le taux de pauvreté de 1
dollar par jour utilisé comme variable dépendante.
lnPIBnonagri/trav est le logarithme népérien du PIB non
agricole par travailleur, lnfond/hab est le logarithme
népérien des envois de fonds par habitant, PTF
représente la productivité totale des facteurs, TCP
représente le taux de croissance de la population pour capter
l'effet de la pression démographique sur la pauvreté, u,
indique le terme d'erreur ou bruit blanc, t est
65
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
le temps (années). Il convient aussi d'effectuer les
tests de multi-colinéarité et d'autocorrélation des
erreurs tout en adoptant la méthode robuste du logiciel Stata. Nous
espérons que l'augmentation de la PTF conduit à un taux
de pauvreté plus faible et une plus grande égalité.
Après cette présentation, il convient de
présenter des statistiques descriptives des données.
2.1.2 Analyse des données : statistiques
descriptives des données
Nous consignons et nous analysons toutes les statistiques
descriptives de nos variables dans le tableau 4.1 ci-dessous :
Tableau 4.1 : statistiques descriptives des
variables
Variables
|
Obs
|
Mean
|
Std.dev.
|
Min
|
Max
|
Tx pauvreté
|
7
|
1.492857
|
.3350479
|
1.19
|
2.03
|
PGF
|
7
|
2.645714
|
.0411733
|
2.57
|
2.71
|
TCP
|
7
|
2.192857
|
.0197605
|
2.16
|
2.22
|
LNPIBNA/TRA
|
7
|
7.988571
|
.0167618
|
7.97
|
8.02
|
LNFOND/HAB
|
7
|
18.08857
|
.3504013
|
17.8
|
18.68
|
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT et de la WDI 2014
Le tableau ci-dessus Nous permet de tirer les conclusions
suivantes :
Le taux de pauvreté au Cameroun, de 2006 à 2012
a varié entre 1,19% et 2,03%. Avec une moyenne de 1,49% par
année. La faible valeur de l'écart type (0,34) traduit le fait
qu'il y a une faible variabilité du taux de pauvreté au Cameroun
sur l'ensemble de la période d'étude.
La PGF a varié de 2,57 à 2,71 de 2006 à
2012. Avec une moyenne de 2,65 par année. La faible valeur de
l'écart type (0,04) traduit le fait qu'il y a une faible
variabilité de la productivité globale des facteurs au Cameroun
sur l'ensemble de la période d'étude.
Le taux de croissance de la population (TCP) varie de 2,16%
à 2,22% de 2006 à 2012. Avec une moyenne de 2,19% par
année. La faible valeur de l'écart type (0,2), traduit la faible
variabilité du taux de croissance de la population au Cameroun sur
l'ensemble de la période d'étude.
Le taux du PIB non agricole par travailleur (LNPIBNA/TRA)
varie de 7,97% à 8,02% de 2006 à 2012. Avec une moyenne de 7,99%
par année. La faible variabilité du taux du PIB non agricole par
travailleur sur l'ensemble de la période d'étude se traduit par
la faible valeur de son écart type (0,17).
66
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Le taux d'envoi de fonds par habitant (LNFOND/HAB) varie de
17,8% à 18,68% sur l'ensemble de la période d'étude
à savoir de 2006 à 2012. Avec une valeur moyenne de 18,09% chaque
année. La faible variabilité du taux d'envoi de fonds par
habitant sur l'ensemble de la période d'étude se traduit par la
faible valeur de son écart type (0,35).
Après avoir présenté les statistiques
descriptives de nos données, il convient à présent pour
nous de faire une analyse descriptive de l'évolution des variables.
2.1.3 Analyse descriptive et évolution des
variables
Dans cette sous-section, nous allons décrire
l'évolution de chaque variable de notre modèle. Nous
présenterons tout d'abord l'évolution du taux de pauvreté
qui est en fait le seuil de pauvreté en dessous duquel tout individu est
considéré comme pauvre, ensuite l'évolution de la
productivité globale des facteurs (PGF) et du taux de croissance de la
population (TCP). Enfin, nous présenterons l'évolution du taux du
PIB non agricole par travailleur (LNPIBNA/TRA) et du taux d'envoi de fonds par
habitant (LNFOND/HAB) sur l'ensemble de période d'étude.
Le graphique 4.1 ci-dessus décrit l'évolution du
taux de pauvreté.
Graphique 4.1 : évolution du taux de
pauvreté
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT et de la WDI 2014
Le graphique ci-dessus nous indique que le taux de
pauvreté au Cameroun se trouve à un seuil de 2,03% en 2006, avant
d'avoir une baisse exponentielle pour atteindre le taux de 1.2% en 2007. Il
croit légèrement en 2008 pour atteindre le taux de 1,8%. Ce taux
se stabilise en 2011 et 2012 à un taux de 1,19%.
67
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Après cette présentation de l'évolution
du taux de pauvreté, il convient de mettre en exergue l'évolution
de la productivité globale des facteurs et du taux de croissance de la
population au Cameroun. Cette évolution se traduit par le graphique 4.2
suivant :
Graphique 4.2 : Evolution de la PGF et du
TCP
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT et de la WDI 2014
L'examen du graphique ci-dessus nous indique que :
- La productivité globale des facteurs décroit
de 2006 à 2007, avant de croître légèrement de 2007
à 2008. Nous constatons qu'elle est presque uniforme sur la
période allant de 2008 à 2012.
- Le taux de croissance de la population Camerounaise diminue
au fil des années. Mais cette diminution est très infirme
jusqu'au point où nous avons tendance à croire que le taux de
croissance sur la période d'étude est une droite horizontale.
Après une brève présentation de
l'évolution de la PGF et du TCP, présentons à
présent les évolutions des taux du PIB non agricole par
travailleur (LNPIBNA/TRA) et d'envoi de fonds par habitant (LNFOND/HAB). Cette
évolution se traduit par le graphique 4.3 ci-dessous :
Graphique 4.3 : évolution du taux de PIB
non agricole par travailleur et du taux d'envoi de fond par
habitant
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT et de la WDI 2014
68
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
L'examen du graphique ci-dessus indique que :
- Le taux du PIB non agricole a un taux qui varie autour de
8%. C'est pour cette raison que la variation du taux du PIB non agricole par
travailleur sur l'ensemble de la période d'étude se confond
à une droite d'équation Y = 8.
- Le taux d'envoi de fonds par habitant a une valeur de 17,84%
en 2006. Ce taux croît et décroît avant d'atteindre une
valeur maximale de 18,68% en 2010. Cette évolution traduit une variation
assez importante du taux d'envoi des fonds par habitant sur l'ensemble de la
période d'étude.
Après cette présentation des statistiques
descriptives de nos données, il est important de présenter
l'estimation de l'effet de la productivité globale des facteurs sur la
pauvreté au Cameroun.
2.2 Estimation de l'effet de la productivité globale
des facteurs sur la pauvreté au Cameroun
Il s'agit en effet de présenter les résultats de
la régression économétrique de notre modèle de
base. Ces résultats sont obtenus avec le logiciel STATA 12 et concernent
les données collectées auprès de différentes
sources et compilées en un fichier Excel. Nos attentes sont que les
résultats de ces estimations corroborent nos développements
théoriques et aussi dans une moindre mesure certains résultats
des travaux antérieurs sur l'effet de la productivité agricole
sur la pauvreté. La première partie de cette section est ainsi
consacrée à la présentation des résultats de
l'estimation et la deuxième partie à l'interprétation des
résultats de la régression.
2.2.1 Présentation des résultats de
l'estimation
Les résultats de l'estimation du modèle sont
présentés dans le tableau suivant :
69
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Tableau 4.2 : résultat de l'estimation des
paramètres du modèle par les MCO.
. u s e " D : \ D o n n é e s m é m o i r e d e N
g a s s e u \ d o n n
|
e s
|
f i n a l e s
|
d e u x i m e p a r t i e . d t a " , c l e a r _
|
_
|
|
. r e g r e s s t x p a u v r e t (c) p g f t c p l n p i b n
a t r a l n f o n d h a b , r o b u s t
L i n e a r r e g r e s s i o n N u m b e r o f o b s = 7
F ( 4 , 2) = 2 6 . 2 1
P r o b > F = 0 . 0 3 7 1
R - s q u a r e d = 0 . 8 6 0 8
R o o t M S E = . 2 1 6 5 1
t x p a u v r e t (c)
|
C o e f .
|
R o b u s t
S t d . E r r .
|
t
|
P > | t |
|
[ 9 5 % C o n f . I n t e r v a l ]
|
p g f t c p
l n p i b n a t r a
l n f o n d h a b
c o n s
|
- 5 . 0 3 1 9 4 2 7 . 5 3 5 6 6 7 - 4 . 5 6 5 0 5 1 . 0 0 8 2 6 3
5 7 . 9 7 3 8 9 2
|
1 . 2 9 2 3 9 9
2 . 3 1 5 1 8 6 2 . 6 7 9 1 2 3 . 2 8 8 3 8 1 4 2 1 . 5 8 4 2
4
|
3 . 8 9 3 . 2 5 - 1 . 7 0 0 . 0 3 0 . 3 7
|
0 . 0 6 0 0 . 0 8 3 0 . 2 3 1 0 . 9 8 0 0 . 7 4 7
|
. 5 2 8 8 0 1 9 . 4 2 5 7 7 2 - 1 6 . 0 9 2 3 8 - 1 . 2 3 2 5 4
2 - 8 4 . 8 9 5 5 8
|
1 0 . 5 9 2 6 9 1 7 . 4 9 7 1 1 6 . 9 6 2 2 8 4 1 . 2 4 9 0 6 8 1
0 0 . 8 4 3 4
|
_ _
Source : Calculs de l'auteur à
partir des données de la COUNTRY-STAT et de la WDI 2014 et du logiciel
STATA 12
Après cette présentation des résultats de
l'estimation, passons à présent à leur
interprétation.
2.2.2 Interprétation des résultats
2.2.2.1 Analyse de la significativité des
coefficients du modèle
L'analyse de la significativité du modèle se
fera en deux étapes : l'analyse du point de vue de la qualité
globale d'une part et celle de la qualité individuelle des coefficients
d'autre part. Dans un premier temps, nous allons nous interroger sur la
significativité globale du modèle, c'est-à-dire si
l'ensemble des variables explicatives ont une influence sur la variable
dépendante (Taux de pauvreté). Ce test peut être
formulé de la manière suivante : existe-t-il au moins une
variable explicative significative?
70
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
L'appréciation de la qualité globale du
modèle se fait avec la statistique de Fischer, qui indique si les
variables explicatives ont une influence sur la variable dépendante.
Soit le test d'hypothèses suivant :
· H0: tous les coefficients du modèle sont nuls
· H1 : il existe au moins un coefficient non nul
L'arbitrage se fait par la comparaison de la valeur de la
F-statistique estimée à celle tabulée par Fischer. Le
logiciel STATA12 fournit automatiquement la probabilité associée
à la F-statistique calculée, ce qui facilite grandement
l'analyse. Il suffira donc de comparer la probabilité associée
à la F-statistique au seuil de 10% retenu. Dans le cas où la
probabilité associée à F-statistique calculée est
inférieur à 10%, alors l'hypothèse H0 sera rejetée
au profit de l'hypothèse alternative selon laquelle la régression
est globalement significative.
Dans notre cas, la statistique de Fisher calculée par le
logiciel STATA 12 est F= 26,21
et la Probabilité associé est inférieure
à 10% (0,0371 < 0.1), or la statistique lue dans la table de Fisher
à 4 et 2 degrés de liberté au seuil de 10% est de 7,85:
donc l'hypothèse nulle est rejetée et le modèle est
globalement significatif. Ce résultat est conforme à la valeur de
la statistique R2 (0,8608) qui renseigne aussi sur la qualité du
modèle économétrique (R2 tend vers l'unité) et qui
montre aussi le pouvoir explicatif des variables exogènes.
Résultat : le modèle est
globalement significatif et de bonne qualité, il y a au moins une
variable dans le modèle permettant d'expliquer le comportement du taux
de pauvreté au Cameroun.
Pour se prononcer sur la significativité individuelle
des variables, on utilise la statistique de Student directement fournie par
STATA 12. Lorsqu'au seuil considéré (dans notre cas 10%) la
valeur de la statistique de Student estimée est supérieure
à celle tabulée par Student, alors on retient l'hypothèse
de significativité de la variable. Il sera ici utilisé, la
probabilité de rejet que fournit le logiciel STATA 12 au seuil
retenu.
Les résultats de l'estimation montrent que seulement
deux variables sont statistiquement significatives vu la probabilité qui
leur est attribuée :
- La variable PGF est significative au seuil de 10% ;
- -La variable TCP est significative au seuil de 10%
L'étude économétrique ainsi
achevée, il convient de passer à l'analyse économique des
résultats obtenus.
71
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
2.2.2.2 Analyse économique des
résultats de l'estimation
Nous allons à présent vérifier si les
variables explicatives utilisées dans notre modèle ont les signes
attendus et faire ressortir leur importance sur le comportement du taux de
pauvreté au Cameroun.
a- Les signes des variables
explicatives
Les signes des différentes variables explicatives de
notre fonction de taux de pauvreté au Cameroun sont les suivantes :
- Le signe négatif (-5.031942) de la variable PGF est
conforme à celui attendu.
- Le signe positif de la variable TCP (7.535667) est
conforme, puisqu'elle indique le fait que la croissance de la population est
positivement liée à la croissance du taux de pauvreté au
Cameroun
- La variable logarithme népérien du PIB non
agricole par travailleur (LNPIBNA/TRA) a un signe négatif (-4.565051) ce
qui est conforme à celui attendu.
- La variable logarithme népérien d'envoi de
fonds par habitant (LNFOND/HAB) a un coefficient dont le signe est positif
(.0082635).
b- Interprétation des variables
statistiquement significatives
Les variables statistiquement significatives sont au nombre de
deux (02) à savoir la productivité globale des facteurs (PGF) et
le taux de croissance de la population (TCP).
Sur la base de la lecture des t-student ou de leur
probabilité, on note que la variable d'intérêt du
modèle à savoir la productivité globale des facteurs (PGF)
a un coefficient négatif et significatif au seuil de 10%, soutenant
ainsi l'hypothèse assez évidente que la PGF est
corrélée négativement au taux de pauvreté au
Cameroun. Autrement dit, si la productivité globale des facteurs varie
d'une unité, le taux de pauvreté des agriculteurs au Cameroun
diminue de 5,32.
L'hypothèse de convergence est également
soutenue par le coefficient positif et significatif au seuil de 10% du taux de
croissance de la population (TCP). Ce qui veut dire que le taux de croissance
de la population est corrélé positivement au taux de
pauvreté au Cameroun. En d'autres termes, si le taux de croissance de la
population varie d'une unité, le taux de pauvreté de la
population agricole au Cameroun augmente de 7,54%.
72
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, il était question de mesurer
l'incidence de la PGF sur le taux de pauvreté au Cameroun. Pour y
arriver, nous avons d'abord présenté le modèle d'analyse
et la méthode d'estimation de nos résultats à savoir les
MCO dans la première section. Dans la seconde section nous avons
présenté les statistiques descriptives de nos variables. Les
résultats suggèrent plusieurs enseignements :
i) La PGF a un impact négatif sur l'évolution
du taux de pauvreté au Cameroun c'est-à-dire qu'au fur et
à mesure que la productivité globale des facteurs augmente, le
taux de pauvreté au Cameroun diminue. Ce résultat est conforme
aux travaux de Bem et al. (2012) qui montrent que l'efficacité technique
par la méthode DEA a un impact positif sur la valeur ajoutée et
par conséquent sur la réduction du taux de pauvreté dans
le secteur informel non agricole au Cameroun, et d'autres travaux qui stipulent
que l'impact positif et significatif de la croissance de la productivité
agricole conduit à la réduction de la pauvreté dans les
pays en développement (Thirtle et al., 2003). D'où la
nécessité pour le gouvernement camerounais de mettre des moyens
en oeuvre afin que la productivité globale des facteurs agricoles soit
toujours en hausse.
ii) Le taux de croissance de la population a un impact
positif sur le taux de pauvreté au Cameroun c'est-à-dire qu'au
fur et à mesure que la population camerounaise croit le taux de
pauvreté est en perpétuel hausse. D'où la
nécessité pour le gouvernement camerounais de chercher à
optimiser la croissance de la population en stimulant les camerounais à
s'intéresser d'avantage au secteur agricole. Ceci pourra être
possible si le gouvernement créait encore de nouveaux centres de
formation agricole dotés de matériaux opérationnels pour
la formation des camerounais. Ces actions pourront permettre que le taux de
croissance de la population ait une incidence négative sur
l'évolution du taux de pauvreté au Cameroun.
73
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CONCLUSION DE LA DEUXIEME
PARTIE
La deuxième partie de cette recherche avait pour
objectif d'analyser l'impact de la productivité globale des facteurs sur
le taux de pauvreté au Cameroun. Objectif qui a été
atteint en deux temps.
Dans un premier temps, un état des lieux a
été fait sur les concepts de productivité globale des
facteurs et de pauvreté. Ainsi, une revue de littérature sur le
lien entre productivité et pauvreté a été faite.
L'argumentation s'est poursuivie par l'analyse empirique de
l'impact de la productivité globale des facteurs sur le taux de
pauvreté. A la suite de la présentation du modèle de
régression multiple (modèle qui nous a servi de cadre empirique),
nous avons présenté la méthode des moindres carrés
ordinaire qui nous a permis d'estimer les paramètres de notre
modèle de taux de pauvreté.
Les résultats de ces analyses ont
révélé que la productivité globale des facteurs est
significativement et négativement liée au taux de
pauvreté. Ce qui veut dire qu'une augmentation de la productivité
globale des facteurs contribue à une réduction du taux de
pauvreté au Cameroun.
74
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
CONCLUSION GENERALE
L'objectif de ce mémoire est d'évaluer l'impact
du niveau d'efficacité productive sur la pauvreté des
agriculteurs camerounais. Un accent particulier a été mis sur
l'efficacité productive et l'incidence de la productivité globale
des facteurs sur la pauvreté. Notre recherche utilise différents
instruments conceptuels, majoritairement empruntés aux modèles de
croissance et à l'économétrie. Pour opérer cette
analyse de l'efficacité de la production agricole et la pauvreté
au Cameroun, nous avons retenu d'abord un modèle non paramétrique
appelé indice de productivité de Malmquist pour mettre en
évidence l'efficacité productive des agriculteurs Camerounais et,
ensuite, un modèle de régression multiple pour estimer l'effet de
la productivité globale des facteurs sur la pauvreté des
agriculteurs au Cameroun.
Ce travail comporte donc deux parties dont pour chacune deux
chapitres. Cette conclusion va se résumer en trois points qui sont :
synthèse des principaux résultats, apports du mémoire et
les limites et extensions du mémoire.
1- Synthèse des principaux résultats
Il est donc question dans cette synthèse de
vérifier si nos préoccupations de départ ont trouvé
de réponses, mais aussi de chercher à savoir si nos
hypothèses de travail sont vérifiées ou non. La
première partie étudie les concepts et évidence de
l'efficacité productive. Quant à la seconde partie, elle s'est
attelée sur l'impact de l'efficacité de production sur la
pauvreté. Ainsi, les chapitres 1 et 3 traitent des aspects
théoriques et conceptuels de l'efficacité productive, de la
productivité globale des facteurs et de la pauvreté.
Au chapitre1, nous avons examiné les contours
théoriques de l'efficacité productive et la littérature
concernant les travaux y relatives. Nous avons aussi présenté
brièvement l'indice de productivité globale des facteurs de
malmquist qui est retenu pour la mesure de l'efficacité productive au
Cameroun. Nous avons également présenté les modèles
non paramétrique et paramétrique. L'efficacité productive
est un concept très difficile à appréhender, ce qui
dénote les multitudes de définitions proposées par les
économistes. Le concept a été examiné sous trois
niveaux : technique, allocative et économique. Plusieurs approches et
méthodes d'évaluation et de mesure de l'efficacité ont
été développées et utilisées dans des
études empiriques, et ce pour plusieurs secteurs d'activités
(Amara et Romain, 2000).
75
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Au chapitre 3, nous avons examiné les contours
théoriques de la productivité globale des facteurs et de la
pauvreté d'une part et d'autres parts, la littérature des liens
existant entre productivité globale des facteurs et pauvreté.
Nous avons d'abord mis en exergue la PGF, ensuite la pauvreté et enfin
le lien entre productivité et pauvreté.
Quant à nos chapitres 2 et 4, ils nous ont permis de
tester nos hypothèses. Qu'il s'agisse de la première ou de la
seconde, elles ont été toutes vérifiées :
La production agricole est techniquement inefficace au
Cameroun ;
Cette hypothèse a été traitée au
chapitre2 ou les résultats nous ont permis de procéder à
une analyse de l'efficacité de la production agricole des
régions. A partir de l'indice de productivité de malmquist et du
logiciel DEAP VERSION 2.1, nous avons calculé l'indice de
productivité totale de malmquist et ses deux composantes pour l'ensemble
des régions de notre échantillon. Les résultats de mesure
de l'efficacité technique pour ces régions sous les technologies
de rendement d'échelle variables (VRS) donnent un score
d'efficacité de 96,4% soit un score d'efficacité technique pure
de 99,3% et un score d'efficacité d'échelle de 97,2%. Ces
résultats renseignent sur les inefficiences tant au niveau technique
pure, qu'au niveau d'échelle. Pour ce qui est de la productivité
globale des facteurs, les résultats affichent une amélioration du
taux de croissance de la productivité globale des facteurs pour
l'ensemble des régions qui est en moyenne de 2% par an, néanmoins
ce résultat varie selon les régions. Cependant, nos
résultats montrent que dans l'ensemble les agriculteurs Camerounais ont
une productivité globale des facteurs élevée. Mais ceci
est dû à une efficacité technologique qu'à une
efficacité technique (c'est-à-dire que les producteurs agricole
camerounais se dotent des moyens techniques pour la production mais ne les
utilisent pas d'une manière efficace). Ces résultats
méritent une attention particulière en termes d'actions à
entreprendre de la part des autorités, ils répondent
affirmativement à notre hypothèse1 qui stipule que les
agriculteurs sont techniquement inefficace dans notre pays.
L'augmentation de la productivité globale des facteurs
conduit à un faible taux de pauvreté des agriculteurs camerounais
;
Cette hypothèse a été abordée au
chapitre4. Plusieurs études ont été menées pour
évaluer l'impact de la productivité globale des facteurs sur la
pauvreté. Globalement, les résultats montrent que la PGF a un
impact négatif sur la pauvreté c'est- à-dire que
l'augmentation de la productivité globale des facteurs concourent
à la réduction du taux de pauvreté des agriculteurs.
Malgré que ces résultats diffèrent d'un modèle
à l'autre. Dans le cas de cette recherche, nous avons utilisé un
modèle de régression multiple. Et l'estimation de nos
76
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
paramètres a été faite grâce
à la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Nos
résultats montrent que la productivité globale des facteurs agit
significativement sur le taux de pauvreté des agriculteurs au Cameroun.
Ces résultats apparaissent ainsi intéressants et méritent
une attention particulière en termes d'actions à entreprendre de
la part des autorités, ils répondent affirmativement à
notre hypothèse2 qui stipule que l'augmentation de la
productivité globale des facteurs conduit à un taux de
pauvreté faible des agriculteurs.
En somme, une leçon importante peut être
dégagée au terme de la vérification de nos
hypothèses.
La composition de la productivité globale des facteurs
mis en évidence suggère que les pouvoirs publics interviennent
à la fois pour créer des conditions propices au progrès
technologique et pour éliminer les conditions qui favorisent
l'inefficacité technique de la production agricole au Cameroun. En
termes de politiques économiques pour stimuler le progrès
technologique et améliorer l'efficacité technique afin
d'accroître la productivité, il faut assurer le financement public
optimal de programmes de recherche et développement et des
infrastructures rurales ainsi que les régimes fiscaux favorables et les
diverses subventions dont bénéficient les différentes
filières agricoles. Aussi, les diverses mesures visant à
vulgariser les résultats des recherches au niveau des paysans et
à promouvoir la formation du capital humain à tous les niveaux
scolaires et universitaires ne peuvent que renforcer le progrès
technologique.
2- Apports du mémoire
Le premier apport est méthodologique. En effet, les
évidences empiriques sur l'efficacité de la production agricole
jusqu'ici élaborées au Cameroun se sont, pour la plus part,
appuyées sur les caractéristiques socio-économiques et
culturelles de ménages ruraux. Notre modeste contribution sera alors de
construire un modèle de production qui intègre, en plus de ces
caractéristiques, les tracteurs et le capital humain. En plus, nous
avons utilisés les données statistiques récentes
(2005-2012).
Un autre apport est d'ordre opérationnel. Nous pensons
que ce mémoire aborde les problèmes qui minent le
développement de l'agriculture au Cameroun et partant la lutte contre la
pauvreté. Les résultats obtenus sont intéressants et
constituent une base sur laquelle les autorités peuvent s'appuyer pour
élaborer des politiques économiques.
77
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
3. Limites et pistes de recherches
Toute recherche se heurte à des difficultés. La
principale difficulté à laquelle nous nous sommes
confrontés est l'indisponibilité des données. Les
données utilisées concernent une courte période. Ce qui
n'a pas permis d'effectuer une analyse en profondeur du taux de pauvreté
au Cameroun.
C'est pour cette raison davantage de recherches est
nécessaire sur l'efficacité de la production agricole et la
pauvreté et ce, pour prendre en compte une longue période afin de
surmonter les limites sus citées. Une analyse intégrant plusieurs
pays constitue également une piste de recherche pour l'avenir.
78
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
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79
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
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80
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
ANNEXES
Annexes1 : Scores d'efficacité
à partir du logiciel DEAP Version 2.1 Output orientated Malmquist DEA
DISTANCES SUMMARY
Year = 1 Year = 2
Firm crs te rel to tech in yr vrs Firm crs te rel to tech in yr
vrs
No. ************************te
t-1 t t+1
|
No. ************************te
t-1 t t+1
|
1
|
0.000
|
0.709
|
0.001
|
0.710
|
1 652.887
|
0.675
|
0.588
|
0.687
|
2
|
0.000
|
0.614
|
0.001
|
1.000
|
2 623.401
|
0.657
|
0.558
|
1.000
|
3
|
0.000
|
1.000
|
0.001
|
1.000
|
3 966.326
|
1.000
|
0.682
|
1.000
|
4
|
0.000
|
1.000
|
0.001
|
1.000
|
4 976.193
|
1.000
|
0.951
|
1.000
|
5
|
0.000
|
0.445
|
0.000
|
0.445
|
5 427.732
|
0.447
|
0.331
|
0.447
|
Mean
|
0.000
|
0.754
|
0.001
|
0.831
|
Mean 729.308
|
0.756
|
0.622
|
0.827
|
Year = 3 Year = 4
Firm crs te rel to tech in yr vrs Firm crs te rel to tech in yr
vrs
No. ***********************te
t-1 t t+1
|
No. ************************te
t-1 t t+1
|
1
|
0.676
|
0.589
|
0.581
|
0.602
|
1
|
0.673
|
0.664
|
0.786
|
0.673
|
2
|
0.642
|
0.547
|
0.572
|
1.000
|
2
|
0.539
|
0.557
|
0.599
|
1.000
|
3
|
1.479
|
1.000
|
1.071
|
1.000
|
3
|
1.019
|
1.000
|
1.111
|
1.000
|
4
|
1.148
|
1.000
|
1.085
|
1.000
|
4
|
1.013
|
1.000
|
1.275
|
1.000
|
5
|
0.646
|
0.491
|
0.488
|
0.494
|
5
|
0.482
|
0.481
|
0.464
|
0.481
|
Mean
|
0.918
|
0.725
|
0.759
|
0.819
|
Mean
|
0.745
|
0.740
|
0.847
|
0.831
|
Year = 5 Year = 6
Firm crs te rel to tech in yr vrs Firm crs te rel to tech in yr
vrs
81
No. ************************te
t-1 t t+1
|
No. ************************te
t-1 t t+1
|
1
|
0.746
|
0.531
|
0.533
|
0.539
|
1
|
0.640
|
0.642
|
0.629
|
0.647
|
2
|
0.620
|
0.480
|
0.495
|
1.000
|
2
|
0.427
|
0.442
|
0.433
|
1.000
|
3
|
0.930
|
0.908
|
0.935
|
1.000
|
3
|
0.718
|
0.740
|
0.759
|
1.000
|
4
|
1.404
|
1.000
|
1.036
|
1.000
|
4
|
0.997
|
1.000
|
1.030
|
1.000
|
5
|
0.502
|
0.483
|
0.497
|
0.526
|
5
|
0.365
|
0.376
|
0.386
|
0.505
|
Mean
|
0.840
|
0.680
|
0.699
|
0.813
|
Mean
|
0.629
|
0.640
|
0.647
|
0.830
|
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
Year = 7 Year = 8
Firm crs te rel to tech in yr vrs Firm crs te rel to tech in yr
vrs
No. ************************te
t-1 t t+1
|
No. ************************te
t-1 t t+1
|
1
|
0.597
|
0.584
|
0.591
|
0.589
|
1
|
0.606
|
0.613
|
0.000
|
0.617
|
2
|
0.393
|
0.384
|
0.406
|
1.000
|
2
|
0.404
|
0.402
|
0.000
|
1.000
|
3
|
0.643
|
0.660
|
0.650
|
1.000
|
3
|
0.710
|
0.700
|
0.000
|
1.000
|
4
|
1.022
|
1.000
|
1.078
|
1.000
|
4
|
1.015
|
1.000
|
0.000
|
1.000
|
5
|
0.320
|
0.328
|
0.324
|
0.461
|
5
|
0.321
|
0.316
|
0.000
|
0.395
|
Mean
|
0.595
|
0.591
|
0.610
|
0.810
|
Mean
|
0.611
|
0.606
|
0.000
|
0.803
|
Annexes2 : Indice de productivité de Malmquist
par année
MALMQUIST INDEX SUMMARY
Year = 3
Firm effch techch pech
|
sech
|
tfpch
|
Year = 4
Firm effch techch
|
pech
|
sech tfpch
|
1 0.873 1.148 0.876
|
0.996
|
1.002
|
1
|
1.129
|
1.013
|
1.117
|
1.010
|
1.143
|
2
|
0.834
|
1.175
|
1.000
|
0.834
|
0.979
|
2
|
1.018
|
0.962
|
1.000
|
1.018
|
0.980
|
3
|
1.000
|
1.473
|
1.000
|
1.000
|
1.473
|
3
|
1.000
|
0.975
|
1.000
|
1.000
|
0.975
|
4
|
1.000
|
1.099
|
1.000
|
1.000
|
1.099
|
4
|
1.000
|
0.966
|
1.000
|
1.000
|
0.966
|
5
|
1.098
|
1.334
|
1.104
|
0.995
|
1.464
|
5
|
0.980
|
1.003
|
0.974
|
1.006
|
0.983
|
Mean 0.956
|
1.238
|
0.993
|
0.963
|
1.184
|
Mean 1.024
|
0.984
|
1.017
|
1.007
|
1.007
|
Year = 5
|
|
|
|
|
Year = 6
|
|
|
|
|
|
Firm effch techch pech
|
sech
|
tfpch
|
Firm effch techch pech
|
sech
|
tfpch
|
1
|
0.800
|
1.090
|
0.801
|
0.998
|
0.872
|
1 1.208 0.997 1.200
|
1.007
|
1.205
|
2
|
0.862
|
1.096
|
1.000
|
0.862
|
0.945
|
2 0.921
|
0.968
|
1.000
|
0.921
|
0.891
|
3
|
0.908
|
0.960
|
1.000
|
0.908
|
0.872
|
3 0.815
|
0.970
|
1.000
|
0.815
|
0.791
|
4
|
1.000
|
1.049
|
1.000
|
1.000
|
1.049
|
4 1.000
|
0.981
|
1.000
|
1.000
|
0.981
|
5
|
1.004
|
1.038
|
1.094
|
0.917
|
1.042
|
5 0.779
|
0.970
|
0.960
|
0.811
|
0.756
|
Mean 0.911
|
1.046
|
0.974
|
0.936
|
0.953
|
Mean 0.933
|
0.978
|
1.029
|
0.907
|
0.912
|
Year = 7
|
|
|
|
|
Year = 8
|
|
|
|
|
Firm effch techch pech
|
sech
|
tfpch
|
Firm effch techch pech
|
sech
|
tfpch
|
1
|
0.910
|
1.021
|
0.911
|
0.999
|
0.930
|
1 1.049 0.989 1.048
|
1.000
|
1.038
|
2
|
0.868
|
1.022
|
1.000
|
0.868
|
0.888
|
2 1.047
|
0.975
|
1.000
|
1.047
|
1.020
|
3
|
0.892
|
0.975
|
1.000
|
0.892
|
0.869
|
3 1.061
|
1.015
|
1.000
|
1.061
|
1.076
|
4
|
1.000
|
0.996
|
1.000
|
1.000
|
0.996
|
4 1.000
|
0.970
|
1.000
|
1.000
|
0.970
|
5
|
0.874
|
0.975
|
0.911
|
0.958
|
0.851
|
5 0.964
|
1.015
|
0.858
|
1.123
|
0.978
|
Mean 0.908
|
0.998
|
0.963
|
0.942
|
0.905
|
Mean 1.023
|
0.992
|
0.979
|
1.045
|
1.016
|
82
Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES FIGURES ET GRAPHIQUES v
LISTE DES ABREVIATIONS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Contexte et problématique 1
2. Objectifs de l'étude 2
3. Hypothèses 2
4. Revue de la littérature 3
5. Méthodologie 3
6. Source de données 4
7. Intérêt du sujet 4
8. Plan de travail 4
PREMIERE PARTIE :CONCEPTS ET EVIDENCE DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE
5
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE 6
CHAPITRE 1 : CONCEPTS DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE 7
Section1 : L'efficacité productive et l'indice de
productivité de malmquist 7
1.1. La notion d'efficacité productive 7
1.1.1 Fondements de l'efficacité productive 8
1.1.2 L'efficacité productive : notion à plusieurs
sens 9
1.1.3. Indice de productivité de Malmquist 13
Section2 : Les méthodes d'estimation de
l'efficacité productive 13
2.1. L'approche non paramétrique 14
2.1.1. Fondement de l'approche non paramétrique 14
2.1.2. La méthode DEA 16
2.2. Approche paramétrique et approche non
paramétrique : une complémentarité certaine 19
2.2.1. L'approche paramétrique 19
2.2.2. Approche non paramétrique « versus »
approche paramétrique 20
83
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CONCLUSION 22
CHAPITRE 2 : MISE EN EVIDENCE DE L'EFFICACITE PRODUCTIVE AU
CAMEROUN 23
Section1 : Déterminants de l'efficacité productive,
travaux mené avec les méthodes non paramétriques
et méthodologie de calcul de l'indice de
productivité de malmquist. 23
1.1. Analyse des déterminants potentiels de
l'efficacité productive 23
1.1.1. La théorie du capital humain 23
1.1.2. Les autres déterminants de l'efficacité
productive 25
1.2. Travaux menés avec différentes méthodes
26
1.3. Méthodologie 29
Section2 : Définition de l'échantillon et
résultats des indices de productivité 32
2.1 Définition de l'échantillon 32
2.2 Présentation des résultats et
interprétations 33
2.2.1 L'indice de malmquist et ses deux composantes 33
2.2.2 L'indice de l'efficacité technique et ses deux
composantes 35
CONCLUSION 37
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 38
DEUXIEME PARTIE :IMPACT DE L'EFFICACITE DE PRODUCTION SUR LA
PAUVRETE 39
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE 40
CHAPITRE 3 : PRODUCTIVITE GLOBALE DES FACTEURS AGRICOLES ET
PAUVRETE 41
Section1 : Notion de productivité globale des facteurs
42
1.1. Origines et critiques 42
1.2 Méthodes de calcul de la PGF 45
1.3. Revue de la littérature 46
Section 2 : La notion de pauvreté et lien entre
productivité et pauvreté 49
2.1. La notion de pauvreté 49
2.1.1 Cadre conceptuel de la pauvreté 49
A) L'école welfariste 49
B) L'école non welfariste 50
1. L'approche des besoins de base 51
2. L'approche des capacités 51
2.1.2. Pauvreté réelle-absolue-relative-subjective
52
A) Pauvreté absolue, seuil de pauvreté absolue
53
B) Pauvreté relative, seuil de pauvreté relatif
54
C) Pauvreté Subjective 54
2.2. Lien entre productivité agricole et pauvreté
55
CONCLUSION 57
84
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CHAPITRE 4 : INCIDENCE DE LA PRODUCTIVITE GLOBALE DES
FACTEURS SUR LA
PAUVRETE AU CAMEROUN 58
Section1 : Présentation du modèle d'analyse 59
1.1. Modèle théorique 59
1.1.1. Exemple 60
1.1.2 Estimation 60
1.1.3 Notation matricielle 60
1.1.4 Hypothèses 61
1.2 La méthode des moindres carrés ordinaires 62
1.2.1 Estimateur des moindres carrés ordinaires (EMCO)
62
1.2.2 Propriétés des estimateurs 64
Section2 : Estimations et résultats 65
2.1 Equation de la pauvreté et analyse des données
65
2.1.1 Equation de la pauvreté et justification des
variables 65
2.1.2 Analyse des données : statistiques descriptives des
données 66
2.1.3 Analyse descriptive et évolution des variables 67
2.2 Estimation de l'effet de la productivité globale des
facteurs sur la pauvreté au Cameroun 69
2.2.1 Présentation des résultats de l'estimation
69
2.2.2 Interprétation des résultats 70
CONCLUSION 73
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE 74
1- Synthèse des principaux résultats 75
CONCLUSION GENERALE 75
2- Apports du mémoire 77
3. Limites et pistes de recherches 78
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 79
ANNEXES 79
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