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Facteurs favorisants l'abandon des personnes vivant avec le VIH au service antirétroviral au Rwanda. Cas du centre de santé Byahi.

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par Christophe KAZUNGU
Université des Hautes Technologies des Grands Lacs - Licence 2013
  

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CHAP. IV : DISCUSSION DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Cette partie de discussion des résultats est de grande valeur, puis qu'elle essaie de montrer à quel degré les hypothèses de recherche ont été confirmées ou infirmées ; c'est une occasion aussi de vérifier si les objectifs ont été pleinement atteints.

Notre recherche était de vérifier si le régime alimentaire pauvre, insuffisant et les effets secondaires liés aux médicaments pourraient contribuer au non où à une mauvaise adhérence au traitement antirétroviral.

Les données suivantes ont confirmé cette hypothèse : Même si la conservation d'appétit est soulignée parmi les motivations à l'adhérence au traitement ; nos enquêtés réclament qu'ils n'ont pas, où trouvent difficilement à manger.

Comparant nos résultats à ceux d'une étude menée au Mali sur les caractéristiques socio-économiques des PVV sous ARV en 2003, étude qui a remarqué que le chômage est plus élevé chez les hommes (12%) que chez les femmes (10%), par conséquent leur alimentation est aussi défectueuse. Cette étude a conclue en disant que 55% des PVV ne travaillent pas pour des raisons de manque d'emploi et 41% pour des raisons de santé28.

Pour eux, le fait d'avoir l'appétit exagéré décourage les patients à prendre les comprimés voir même l'arrêt du traitement. Nous pouvons signaler aussi que parmi nos enquêtés qui sont sous ARV au centre de santé Byahi, 81,5% ne mangent qu'une seule fois ou non par jour et que 57,2% par manque de moyen ne trouvent pas de régime alimentaire prescrit par le médecin. C'est-à-dire les fruits et autres.

Nos enquêtés sous ARV au CS Byahi ont affirmé que le résultat du traitement antirétroviral est miraculeux mais les effets secondaires qui en découlent découragent les patients sous traitement et les autres en attente sont réticents à débuter les ARV.

28 OMS et ONUSIDA, Rapport sur la Santé et droit de l'homme, Mars 2006

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Il existe plusieurs facteurs de non ou de mauvaise adhérence au traitement antirétroviral ; parmi eux nos enquêtés ont ciblé les causes liées aux prestataires des services à savoir la distraction et le mauvais accueil des patients.

Nos répondants sous ARV au CS Byahi, 28,5% affirment que la qualité d'accueil est décourageant, et plusieurs témoignages ont été émis sur ce point où tous convergent sur la méfiance, le mépris et la distraction comme éléments caractérisant l'accueil des patients sous ARV au CS Byahi.

Poursuivant nos recherches nous avons eu la chance de rencontrer les cas d'abandon, parmi les causes d'arrêt du traitement, ils ont évoqué entre autre le fait d'être insultés, refoulés et offensés à maintes reprise par le personnel de service ARV au centre de santé Byahi à cause de malentendus des instructions médicales et ils ont finis par abandonner complètement le traitement.

Dans l'entretien que nous avons eu avec les prestataires de ce service, une conseillère nous a confirmé cette assertion dans ces mots : « iyo umurwayi asibye imiti cyangwa cyangwa akicha gahunda yahawe na muganga, tumufata nk'umunyabyaha = le non respect du rendez-vous médical ou des instructions en rapport avec les médicaments ; pour nous c'est un péché insupportable...... ».

Une étude menée au Niger et au Madagascar sur l'accessibilité des PVVIH au traitement ARV a trouvé parmi les raisons qui entravent cette accessibilité il y a : l'insuffisance des bureaux de dispensation des médicaments car tous les sites n'avaient qu'un seul endroit où l'on peut se procurer ses ARV, tous les pays connaissent des ruptures de stocks en ARV et le retard de livraison de la part des fournisseurs de médicaments. Egalement, l'insuffisance du personnel affecté dans les services ARV fait l'objet des occasions de consultations médicales ratées par les PVVIH ce qui le conduisent au révolte et l'abandon au traitement29.

En conclusion de cette partie, l'organisation du service peut être à l'origine d'abandon du programme ARV par les PVV et pour notre étude ; l'IEC sur l'observance et l'adhérence qui n'est pas systématique chaque fois que les PVV répondent aux rendez-

29 OMS, Rapport sur l'épidémie mondiale de SIDA 2008, p 134

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vous de la trithérapie, le temps d'attente long évoqué par 13.1% et le fait de ne pas trouver le médecin chaque fois que les PVV veulent le consulter influent négativement sur l'adhérence des PVV au programme ARV. C'est dans cette optique que notre deuxième hypothèse relatant la qualité d'accueil est confirmée.

A la troisième position de notre préoccupation tout au départ de ce travail, nous avons mentionné l'inaccessibilité géographique et économique des services de prise en charge des PVVIH, qui pourrait entraver l'utilisation des services de prévention du VIH.

Au cours d'entretien avec nos enquêtés sous ARV au centre de santé Byahi, nous avons constaté que 18,6% trouvent difficilement des frais de transport pour l'approvisionnement en médicaments ; le reste marche à pied.

Comme le dit une femme de 36 ans sous ARV au CS Byahi, « sinabona amafaranga ya burigihe yokujya kwa muganga. Ngenda n'amaguru nkoresha amasaha hafi 2 ngo ngereyo, gusa biravuna kubera intege nke. Birumvikana harubwo nsiba kubera uko naramutse. Je ne peux pas trouver des frais de transport pour chaque visite médicale, seulement je suis obligé d'y aller à pied. Il me faut quasiment 2 heures d'aller, c'est fatiguant, il m'arrive de rater des rendez-vous à cause de fatigue ».

Une infirmière de service ARV au centre de santé Byahi confirme l'aveu de cette patiente. Elle nous a dit que le problème rencontré dans ce service, est lié au non respect de rendez-vous. La majorité des patients se présentent au service avec un retard de 6 jours par rapport à la date prévue de rendez-vous.

Comme justification de retard, ils accusent d'une part manque de frais de transport et d'autre part la fatigue car ils n'ont pas à manger. Elle a signalé qu'il est prévu des visites à domicile pour les cas des retards et des abandons mais le service n'a pas de personnel suffisant chargé de suivi et des visites.

Une autre infirmière conseillère de service ARV a abordé dans le même sens en dégageant les autres contraintes qui peuvent gêner le suivi d'adhérence. C'est sur ce qu'elle a signalé le manque de formation sur les outils utilisés dans le suivi médical, psychosocial des patients et des visites à domiciles sous ARV.Dans la mesure de vérification de nos hypothèses, ce constant et ces aveux vérifient la deuxième hypothèse de notre travail.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand