Une étude menée au Mali sur les
caractéristiques socio-économiques des PVVIH sous ARV en 2003 a
trouvé que ces personnes sont globalement moins instruites que la
population de référence (non affectée par le VIH) car 16%
des enquêtés n'ont bénéficié d'aucun
enseignement, 46% a suivi un enseignement élémentaire seulement
et moins de 1% a fait des études supérieures contre 13% dans la
population de référence.
24 DUSABE J. et MANIRAKIZA J. ;
les facteurs influençant les comportements sains chez les
PVV, travail de fin de cycle, Institut Supérieur Gitwe,
2010 ;
25 Mehta S. Moore RD, Graham NMH; Potential
Factors Affecting Adherence with VIH Therapy.ADS, 2002.
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En rapport avec leurs occupations professionnelles, il y a
relativement peu de différences d'activité entre les femmes et
les hommes car l'étude a constaté que les femmes sont à
peu près aussi actives que les hommes représentant 71% contre 81%
des hommes. Les totaux pour les deux sexes ne sont pas les mêmes mais
cela s'explique par la différence de pondération par sexe.
(l'échantillon étant à 77%
constitué de femmes). Les femmes actives de l'échantillon sont un
peu plus souvent à leur compte (38%, essentiellement des emplois
indépendants du secteur informel).
Le taux de salarisation masculin et féminin chez les
enquêtés qui en résultent ne sont cependant pas très
différents. On a remarqué également un chômage plus
élevé chez les hommes de l'échantillon (12%) mais
semblable chez les femmes (10%). Le sous-emploi (proportion d'actifs
occupés qui travaillent un nombre inférieur à 35 heures
par semaine), qui est de 25% en général et est plus
élevé chez les hommes (36%) que chez les femmes (21%). Ces
chiffres sont nettement inférieurs à ceux des autres
enquêtes qui ont trouvé par exemple : au Sénégal
(47% contre 24% à Dakar), au Mali (58% contre 23% à Bamako), et
surtout au Bénin (85% contre 19% à Cotonou). Ces comparaisons
internationales nous laissent à penser que le sous-emploi des PVVIH
enquêtées doit être à peine supérieur à
celui de la population en général. Parmi les personnes de notre
échantillon en sous-emploi, 55% ne travaillent pas plus pour des raisons
économiques et 41% pour des raisons de santé et
généralement, le manque de moyens pour s'installer à son
compte, la stigmatisation, les raisons de santé etc.. sont ceux qui font
que les PVV ne travaillent pas.
En bref, les personnes sous traitement ARV présentent
du point de vue de l'activité remarquablement peu de différences
avec la population non affectée mais restent économiquement
auto-insuffisants suite aux opportunités d'emploi limitées par
leur niveau d'étude bas, à l'état de la santé
souvent malade, au stigmatisme, etc ce qui leur causent des difficultés
de subvention à leurs besoins quand bien même ces besoins seraient
augmentés par la maladie ou le traitement.
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