Formation professionnelle continue des mécaniciens automobiles dans la ville de Porto-Novo. Etat des lieux et perspectives.

4-2- ANALYSE DES RESULTATS

Il s'agira ici, d'analyser les résultats obtenus après notre enquête par objectif spécifique .

4-2-1- Les difficultés qui entravent la formation professionnelle continue des mécaniciens automobiles

Les difficultés que rencontrent les mécaniciens automobiles de Porto-Novo sont nombreuses. En effet, les caractéristiques des nouveaux véhicules sur le marché invitent les mécaniciens automobiles à une adaptation des techniques de réparation. Pour le président de l'AMAP, « les véhicules étaient purement mécaniques et la réparation était plus facile.

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Aujourd'hui, c'est très compliqué avec les véhicules électroniques ». Le Directeur Régional Sud du FODEFCA pour sa part affirme : « Même ceux qui sont formés ont encore besoin de formation parce que les moteurs modernes sont extrêmement compliqués ». Ce qui veut tout simplement dire que la formation professionnelle continue pour les mécaniciens automobiles de la ville est plus qu'indispensable.

Cependant, des données des enquêtes effectuées, il ressort que dans la capitale du Bénin plusieurs problèmes entravent le perfectionnement, le renforcement des capacités des mécaniciens automobiles. A Porto-Novo, les mécaniciens automobiles ne sont pas tous dans une organisation liée à leur métier, alors que pour participer à une formation dans le but de se perfectionner, il est indispensable de faire partir d'un groupe. En effet, C'est au sein du groupe que les difficultés qu'ils rencontrent dans la réparation des voitures seront évoquées et seront prises en compte par le FODEFCA afin de déboucher sur une formation concernant un besoin ponctuel. D'un autre côté, la formation professionnelle continue exige de la part des mécaniciens automobiles un certain niveau d'instruction. Ils doivent pouvoir lire, écrire, et compter pour pouvoir comprendre un certain nombre de choses sur les techniques de réparations des voitures surtout celles électronique, apprendre à établir par exemple un devis.... C'est pour cette raison, que le FODEFCA et certains PTF interviennent dans la formation des apprentis en leurs offrant une formation de type dual (théorique et pratique) pour leurs permettre tout simplement d'éviter ce problème lié au niveau d'instruction quand ils seront patrons. « Des recherches ont ainsi montré qu'il y a une relation entre le niveau de scolarité atteint et la possibilité à un salarié d'accéder à une formation » (Tramblay & De Seve, 2006, P.36). Les mécaniciens automobiles ont la possibilité d'actualiser leur connaissance sur la réparation d'une voiture moderne en lisant et en comprenant les instructions des constructeurs de voiture qui sont souvent disponibles sous forme manuels, de microfiches ou de cours en ligne. Ceci est une forme de formation professionnelle continue. Les instructions concernent « des descriptifs du système, des explications concernant les diverses fonctions, des représentations du système, des schémas de fonctionnement, des instructions pour l'exploitation spécifique et la mise en oeuvre, des plans de maintenance et d'inscription... une maintenance et un entretien respectant les prescriptions du constructeur (p.ex. En_matière_de service après-vente) s'avèrent indispensables pour assurer la sécurité de fonctionnement d'une automobile ainsi que pour préserver les droits de garantie (Richard et al, 2009, pp.17-18). Cependant, il est évident

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que l'analphabétisme des mécaniciens automobiles ne peut pas leurs permettre de saisir cette opportunité.

Le FODEFCA intervient dans le secteur formel et informel dont l'artisanat à travers le financement des actions de formation. Plusieurs corps de métier composent le secteur de l'artisanat et chaque corps regroupe un nombre important de métiers ; dans chaque métier, on peut dénombrer plusieurs apprentis et plusieurs patrons qui ont besoin d'être formé. Nous avons fait cette déduction, pour montrer un peu ce qui pourrait expliquer l'insuffisance des ressources financières du FODEFCA pour satisfaire toutes les demandes en formation des mécaniciens automobiles de la ville de Porto-Novo.

Il ressort également des informations recueillir que une des difficultés qui entravent la formation continue des mécaniciens automobiles est le problème lié à l'équipement. « les micro-entreprises artisanales sont démunis d'équipements pourtant nécessaires à la production et aux prestations de services » (Davodoun, 2008 p.91). Un mécanicien qui participe à une formation dans le but d'accroître sa performance sur l'utilisation d'un appareil, ou d'un outil mécanique et qui n'a pas, à la fin de cette formation la possibilité d'acquérir cet appareil peut toutefois perdre peu à peu les notions reçues. « Les travaux de recherche montrent que les compétences doivent être utilisées pour être maintenues tout au long de la vie » (OCDE, 2011). Par conséquent, le problème lié à l'équipement fait partir des difficultés que rencontre la formation continue. Même certains centres qui abritent les séances de formation professionnelle continue ne sont pas totalement équipés. Selon les mécaniciens automobiles interrogés, les équipements sont chers, et certains ne se trouvent même pas sur le marché. Sur la question, Comlan Cyr Davodoun affirme : « les micro-entrepreneurs désireux de s'équiper sont le plus souvent confrontés à l'inexistence de matériel sur le marché local et national »( Davodoun,2008, p.91). A ces difficultés s'ajoute les problèmes d'ordre organisationnel et les difficultés liées au payement des frais de formation (10% du frais global de formation). Selon le secrétaire de l'AMAP « l'association ne fonctionne plus comme avant » ; on pourrait donc se demander comment les structures, les partenaires qui aident les mécaniciens automobiles à se recycler peuvent avoir la tâche facile pour intervenir comme il se doit ? Depuis quatre ans donc, l'AMAP ne fonctionne pas, depuis quatre ans, la formation professionnelle continue des mécaniciens automobiles de la ville de Porto-Novo a de plomb dans l'aile. La plupart des mécaniciens automobiles interrogés ont affirmé qu'ils n'ont jamais participé à une formation de recyclage (Tableau 3). La plupart de nos mécaniciens sont formés sur le tas avec des techniques de réparation traditionnelles. Or, « Contrairement à la

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pratique traditionnelle, ce métier ne se limite plus à un exercice généraliste de la mécanique. Le mécanicien automobile a dû faire évoluer son expertise et spécialiser ses compétences au rythme des évolutions fulgurantes qui ont marqué l'industrie automobile ces dernières décennies⁹ ». Les dernières avancées technologiques obligent aujourd'hui le mécanicien à acquérir des notions solides en électronique, de même qu'à s'adapter aux outils plus adaptés de diagnostic conçus pour appréhender les progrès techniques. Quel sera donc le sort du sous-secteur de la mécanique automobile dans la capitale du Bénin ?

Au regard de l'importance de la formation professionnelle continue et également des difficultés ci-dessus, l'on est en droit de s'inquiéter pour l'avenir des mécaniciens automobiles de la ville de Porto-Novo puisque ces problèmes ne sont pas sans conséquences.