3.4. Perception paysanne sur les inondations
Concernant la fréquence des inondations, 75% des
exploitants enquêtés ont constaté une fréquence des
inondations du site de la canne à sucre comparativement aux
dernières années.
35
Ainsi, 25% des populations enquêtées ont
affirmé que depuis 2001 ce site n'a connu une telle ampleur alors que
11,6% disent que depuis 1986 ce site n'a connu une telle ampleur et que les
surfaces affectées par ces inondations fréquentes, sont de plus
en plus grandes.
Selon un exploitant, Cette inondation due aux grosses pluies
de ces dernières années vient dévaster la canne avant la
maturation. Cette situation est aggravée par la remontée de la
nappe phréatique pendant la saison froide appelée « baja
» dans le langage local dont l'une des conséquences est le
rabougrissement des jeunes plants de la canne ou le submergement des sites
marécageux, les rendant difficile pour toute mise en valeur agricole.
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Photo 10: Plant de la canne à sucre inondé à
Doungou Cliché : I. Anass (2015)
3.5. Analyse des données climatiques
A défaut des données climatiques
nécessaires au niveau de la Commune Rurale de Doungou, les
données utilisées pour la pluviométrie sont celles du
poste pluviométrique de Matameye, situé à 16 km de la zone
d'étude et pour les températures celles de la station synoptique
de Magaria, située à environ 70 km de la zone d'étude.
3.5.1. La pluviométrie
Pour déterminer le caractère humide ou sec des
années, l'indice de standardisation d'anomalies selon la méthode
de Lamb (1983) a été utilisé. Cet indice I est
calculé de la manière suivante.
36
Où Xi = observation pour
l'année i ; X = moyenne des observations sur la
période retenue et ? = écart type
correspondant.
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Figure 6: Evolution interannuelle des cumuls
pluviométriques selon la méthode de Lamb (1983), de 1981 à
2015 à Matamèye (DMN, 2016)
Le calcul de l'indice pluviométrique standardisé
à partir de la série pluviométrique enregistrée de
1981 à 2014 au niveau de poste pluviométrique de Matameye, montre
deux périodes climatiques différentes connues par la zone
d'étude pour l'espace de 35 ans (fig. 6) :
? une période moins humide qui va de 1981 à 1992
: Cette phase montre un déficit pluviométrique qui s'accentue
à partir de 1984. L'année 1984 correspond à l'année
à partir de laquelle on note une tendance générale
à la baisse dans la série pluviométrique. La
pluviométrie minimale au cours de cette période est de 246,6 mm
et correspond à l'année 1987.
? une période humide qui va de 1993 à 2012 : au
cours de cette phase, on constate que les années sont relativement
humides, donc on assiste à un retour aux conditions climatiques plus
humides comme c'est le cas des stations synoptiques de Magaria et de Zinder
(WAZIRI MATO et al, 2012). La pluviométrie maximale au cours de
cette période est de 742,4 mm et correspond à l'année
2001. La moyenne pluviométrique calculée pour la période
1981-1992 (période moins humide) est de 418,15 mm/an,
37
alors que la moyenne 1993-2012 (période humide) est de
538,27 mm/an. On note, une augmentation de 120,12 mm de la pluie entre les
périodes 1981-1992 et 1993-2014. Cette augmentation de la moyenne
annuelle confirme les travaux d'AMOUKOU (2009) qui parle d'une
légère hausse du cumul des précipitations à
l'horizon 20202049 pour le Niger.
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