CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES, CADRE THEORIQUE
ET EXPLICATIF DE CONCEPTS
Le présent chapitre est le premier dans notre travail.
Il porte sur les généralités sur les notions de la
géopolitique. Ce concept « géopolitique » fait partie
intégrante de notre sujet d'étude, elle en est une des
composantes. Il constitue en quelque sorte la variable indépendante
dudit sujet. Ce chapitre dégagera le cadre théorique et
explicatif de concepts opératoires au courant de notre examen du sujet.
La théorie en tant que référence pour expliquer la nature
des interactions dans la posture de deux puissances qui font objet de notre
investigation.
SECTION I : CADRE THEORIQUE ET EXPLICATIF DE
CONCEPTS
Cette partie mettra aux prises les explications de certains
concepts clé de la géopolitique, mais aussi de la théorie
à adapter à notre étude.
En effet, les Relations Internationales sont une discipline à
objet controversé, c'est-à-dire, la
spécificité de reconnue à chacune des
théories, à saisir les études des
Relations Internationales sous un aspect donné de la vie internationale.
Toutes fois, paix et guerre, sont le dual autour du quel gravitent les
études de Relations Internationales. Le cadre théorique devient
en ce sens des lunettes de lecture des phénomènes internationaux,
selon qu'il s'agit d'une ou de l'autre théorie à
donner son importance au phénomène concerné.
§1. Cadre théorique
Le cadre théorique s'inscrit toujours au
préalable comme étant l'une des étapes de la recherche
scientifique en Relations Internationales. Il constitue une étape
importante, car, expliquant la nature des rapports qui existent entre les Etats
et/ou entre les acteurs de relations internationales.
Bien des théories en Relations Internationales peuvent
expliquer chacune les faits internationaux en se fondant sur des grandes lignes
appropriées. Cependant, notons avec Mwayila Tshiyembe qu'il n'existe de
telles lois s'appliquant aux autres sphères de la réalité
sociale. En revanche,
17
l'élaboration de telles théories
générales ou partielles comme éléments
heuristiques, comme cadres d'intelligibilité est une démarche
utile et même indispensable au développement des théories
au sens strict, théories qui, elles ne peuvent avoir qu'une
portée et une validité locales19.
Il s'agit autrement, dans le cadre de notre travail
présent, d'une théorie au sens de la compréhension
braillardienne, qui est un simple cadre formel de conjoncture,
d'énoncé de possibilité, d'un cadre d'analyse qui, tel
qu'il est formulé, ne tiendra pas compte des critères
poppériens de la vérification et ne sera pas proprement parlant
scientifique, dans la mesure où, elle servirait d'un
élément heuristique ou d'un cadre d'intelligibilité tel
que défini ci-haut, devant permettre donc l'élaboration des
théories au sens strict20.
Partant de cela, force nous est d'adapter notre sujet
d'étude à la théorie néo-idéaliste de
l'interdépendance complexe prônée par Robert Keohane et
Joseph Nye dans leur oeuvre monumentale publiée dans les années
1970, intitulée « Power and interdependance », puis dans
« transnational relations and world politics » publiée la
même époque et qui ont dès lors inondé les rayons de
librairies et des bibliothèques des études de Relations
Internationales21.
En fait, les auteurs se sont appréhendés de
l'excès de zèle du réalisme qui accorde plus de
l'importance aux Etats comme les seuls acteurs de relations internationales.
Cette fois, les auteurs sont modérés dans leur discours quant aux
acteurs de relations internationales. Ils ajoutent à côté
des Etats, d'autres acteurs, notamment les firmes transnationales qui sont
créées par la volonté commune des Etats et sont entrain de
collaborer avec les Etats, harmonisant ainsi les rapports entre eux. Ils
participent aussi aux processus décisionnels par le biais de
l'élaboration de normes de droit international, accompagnent les Etats
et prennent aussi des décisions sur eux.
19 Mwayila, T., Politique étrangère
des grandes puissances, Paris, éd. Le Harmattan, 2010, p.14
20 Braillard, P., cité par Mwayila, T.,
op.cit., p.14
21 Mwayila, T., op.cit., p. 62
En bref, trois (3) points importants caractérisent la
théorie de l'interdépendance complexe sont:
? L'usage de nombreux canaux d'action entre
sociétés dans les échanges transnationaux et
transgouvernementaux ;
? L'absence de la hiérarchie claire dans le traitement des
affaires internationales ;
? Un déclin de l'usage de la force et du pouvoir coercitif
dans les relations internationales22.
Cette théorie va devoir expliquer les rapports
réjouissant les Etats-Unis et la Chine de façon globalisante,
tenant compte de cadre multilatéral au sein duquel ils se rapportent. Ce
rapport est aussi compétitionnel, la guerre étant rejetée
dans ce cadre. Les Etats sont par ailleurs, des adversaires qui cherchent, par
des relations d'interdépendance, réaliser leurs objectifs de
puissance sur la scène internationale.
Le soft-power de Joseph Nye vient compléter
cette idée de l'interdépendance complexe entre les acteurs. Les
Etats cherchent à conquérir le monde par le pouvoir de
séduction, un pouvoir doux, exprimé en termes de puissance
technologique, culturelle, industrielle, linguistique etc. d'où la
volonté des autres Etats par leur propre conviction, de s'approcher par
persuasion et par besoin nécessaire pour leur développement.
Le soft-power, s'opposera au hard-power, qui
met en exergue le pouvoir militaire comme étant un des paramètres
de puissance d'une nation, devant lui servir à la conquête du
monde. Comme étant un paramètre parmi tant d'autres qui est
défini comme facteur de puissance d'un Etat devant lui permettre
à s'imposer sur scène internationale.
22
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/RelationsInternationales:
consulté le 29/01/2016, à 23h
19
|