0. Introduction
0.1. Problématique
De par le monde, tout au long des dernières
décennies, les questions environnementales occupent la majeure partie
des débats internationaux, nationaux et régionaux suite aux
menaces induites par les effets des activités humaines. Celles
liées à la gestion des déchets et de leurs impacts en font
intégralement partie.
Dans les pays en voie de développement, notamment dans
les villes, un des problèmes qui menacent le plus l'environnement est
l'insalubrité. C'est ainsi que, selon Diabagate (2007), les questions
touchant à la gestion des déchets urbains et par extension la
planification et la gestion de l'environnement urbain, comptent parmi les plus
complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires de
l'environnement en raison de leurs effets sur la santé humaine.
Aujourd'hui, en Afrique, à la faveur d'une urbanisation
galopante et de ses corollaires, l'assainissement et la gestion des
déchets sont devenus des préoccupations importantes. Il suffit de
traverser n'importe quelle ville africaine pour constater les manifestations de
ce problème : amoncellements des déchets, détritus le long
des routes, ruisseaux bloqués, site d'enfouissement, etc.
menaçant la santé dans les secteurs résidentiels et
élimination inadéquate des déchets toxiques (Ohibokun,
2002).
La République Démocratique du Congo (RDC) n'est
pas épargnée de cette réalité. D'ailleurs,
nombreuses analyses environnementales et scientifiques parlent des villes
congolaises comme étant des villes poubelles où quasiment toute
catégorie de déchets peut se retrouver partout et en tout
temps.
La ville de Butembo, au Nord-Kivu, est une illustration de ce
phénomène. En fait, cette ville a connu, depuis un certain temps,
une explosion démographique. Cette situation qui fait suite à
l'exode rural, de plus en plus observé dans le coin, aggrave les
problèmes de la gestion des déchets dans leur ensemble et
spécialement des déchets ménagers. Par ailleurs, l'absence
des structures fonctionnelles pour la collecte et l'évacuation des
déchets ménagers ou encore des ordures des ménages dans la
ville entraîne des décharges sauvages, incontrôlées
et irresponsables dans les cours d'eau, les rigoles et même sur la
rue.
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mêmes problèmes pré-abordés et elle
a été généralement citée comme la plus
fortement touchée par l'insalubrité, lors de nos
pré-enquêtes. C'est elle qui abrite également des
infrastructures susceptibles de produire des quantités d'ordures, avec
notamment le marché central, l'abattoir principal et officiel de la
ville. En effet, dans les ménages de cette municipalité l'on
jette paisiblement les ordures des ménages dans les endroits non
appropriés notamment les rues, le long des cours d'eau, dans les
caniveaux, etc. Ainsi, l'on assiste de plus en plus à des
créations des décharges sauvages, avec toutes les
conséquences y relatives.
Tous ces décors entraînent une dégradation
permanente du cadre de vie des populations de la ville avec toutes les
conséquences que ceci peut avoir sur la santé des habitants.
Pourtant ces ordures ne devaient pas constituer que des ennuis aux urbains ;
tout au contraire, une fois triées et bien traités, les
détritus biodégradables, principalement issus des matières
organiques, peuvent être une aubaine pour le développement de
l'agriculture urbaine, en lui fournissant des quantités de composts,
nécessaires à l'amendement et à l'entretien des sols en
culture.
C'est dans cette perspective que cette étude s'est
focalisée sur les questions de recherche suivantes :
- Quels sont la destination, les manifestations visibles en
ville et les risques liés aux déchets ménagers produits en
Commune Kimemi ?
- Quelles sont les potentialités de transformer ces
ordures en une opportunité de production de compost utile à
l'agriculture urbaine ?
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