REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE
« E.S.U»
UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN « U.C.G.
»
B.P. 29 BUTEMBO / NORD-KIVU
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Gestion des déchets de ménages en ville
de Butembo. Cas de la Commune KIMEMI
Par
KAMBALE MASTAKI Janvier
Travail de fin de cycle présenté et défendu
en vue de l'obtention du diplôme de gradué en Sciences
Agronomiques
Directeur : Dr Ir VIKANZA Katembo Paul, Professeur
Encadreur : Ir KAMBERE Siviri, Chef de Travaux
Année académique : 2015-2016
Epigraphe
«Nous nous voulons maitre de la nature mais nous
n'en
sommes pourtant que des gardiens. Il nous incombe de
la
transmettre de génération à
génération en la mettant à
l'abri de toutes les formes de destruction».
René DESCARTE
ii
Dédicace
Au regretté père PALUKU MATINA KANISA
A ma regretté grand-mère KAVIRA ELIZABETH
A ma grand-mère KAVIRA MUHESI ALPHOSINE pour son
anniversaire de 85 ans
A mes parents KASEREKA MATINA FREDERICK et SUZANE YALALA, vous
êtes réellement pour moi les représentants de Dieu sur la
terre. Oui, vous êtes des parents au vrai sens du mot. Que le Seigneur ne
cesse de vous accompagner dans votre mission !
iii
Remerciements
Comment dire merci à tout le monde quand il y a autant des
personnes à remercier ?
Ce travail est le couronnement en mi-parcours d'un cheminement
universitaire. Saisissons l'opportunité pour rendre hommage à
ceux qui ont de près ou de loin, donné de leur être pour
que nous parvenions à ce stade universitaire et à la
réussite de ce travail.
Nos profondes gratitudes vont, de prime à bord, au
Professeur Dr Ir VIKANZA Katembo Paul pour avoir accepté la direction de
ce travail.
Nos sincères et profondes reconnaissances vont tout
droit au chef de Travaux Kambere SIVIRI pour l'encadrement de ce travail.
Nous exprimons notre gratitude aux enseignants de la
Faculté des Sciences Agronomiques de l'UCG. Nous disons infiniment merci
pour la qualité du savoir et du savoir faire dont nous avons
bénéficié.
Par la même occasion, nous rendons hommage à
notre oncle KAKULE SADIKI et le grand frère CLAUDE MUMBERE. Votre
soutien tant moral que financier a été indispensable pour la
réussite de nos premiers pas à l'université. Que le
Seigneur vous comble de ses grâces pour l'éternité.
Nous pensons joyeusement aux membres de notre famille dont
KASEREKA MATINA et SUZANE YALALA sont parents : SOKI NEEMA, MUHINDO MASTAKI,
PATRICK, FAZILA, ASIFIWE, SIFA, AIMER et LA JOIE. Nous pensons également
à toute la famille MASTAKI et la famille MATINA ; à nos cousins
JOSUE, ESTA et JEPH et à nos tentes maternelles CHRISTINE et MADELEINE
pour une éducation morale accrue et vivifiante.
Aux amis, Camarades et connaissances, merci de faire partie de
notre vie.
Janvier MASTAKI Kambale
iv
Abréviations et Sigles
ADEME: Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie
OCDE : Organisation pour la Coopération et le
Développement Économique
FAO: Programme des nations unies pour l'alimentation et
l'agriculture
PNUD : Programme des nations unies pour le
développement
ONU : Organisation des Nations Unies
RDC : République Démocratique du Congo
v
Résumé
Cette étude traite des déchets de ménages
en Commune Kimemi, en ville de Butembo. Elle a pour objectif de décrire
les problèmes liés à la gestion de ces déchets dans
une perspective décidément orientée par la règle
des trois R (Réduire, Réutiliser et Recycler) et fondée
sur des dispositions et techniques à vocation agricole.
Pour cette fin, une enquête basée sur un
questionnaire orienté a été menée auprès des
ménages de l'entité ciblée. Au terme de nos
investigations, nous avons constaté une anarchie
généralisée dans la gestion des déchets
ménagers sur l'ensemble de notre terrain d'étude. En effet, les
ménages visités ne connaissent ni poubelles de stockage des
déchets, ni fosses de décomposition d'ordures. Ces
dernières ne connaissent non plus aucun traitement approprié ou
technique de recyclage.
Très souvent (en 71% %), ces immondices sont simplement
déposées, à ciel ouvert, à même le sol, dans
un coin de la parcelle, en attendant qu'elles débarquent, le temps venu,
dans des décharges d'occasion qui surtout des rigoles, des ravins, des
cours d'eau, des parcelles vides et même des rues. C'est dans des rares
cas (en 19 %) que des petites fosses ont été
aménagées pour recevoir ces ordures ; dans d'autres rares cas, ce
sont des petites bananeraies (formées de quelques dans la parcelle) qui
en sont le réceptacle. C'est ainsi que des décharges "sauvages"
sont observées çà et là dans l'entité, avec,
sans nul doute, tous les risques et toutes les conséquences.
Quant à la valorisation, nombres de ménages (en
79 %) n'accordent aucune valeur à leurs déchets sauf quelques-uns
qui utilisent les déchets de la cuisine comme aliments pour animaux
domestiques (cobayes, lapins et parfois la bassecour, voire même
chèvres ou porcs). Une autre minorité les utilise comme
amendements organiques du sol des jardins et champs servant d'agriculture
urbaine.
Il sied cependant de noter que les enquêtés (en
95 %) sont conscients des risques liés à l'omniprésence
des déchets non-encadrés dans leur environnement. La plupart (en
88 %) ont ainsi plaidé pour la création d'une brigade ou d'une
équipe de salubrité et à l'apprentissage des
différentes techniques de traitement des déchets.
vi
Table des matières
Résumé v
0. Introduction 1
0.1. Problématique 1
0.2. Hypothèses 2
0.3. Objectifs du travail 3
Chap. I. Revue de la littérature 4
1.1. La théorie sur les déchets ménager 4
1.1.1. Quelques définitions 4
1.1.2. Gestion des déchets ou ordures
ménagères 5
1.1.3. Quelques techniques de gestion des déchets 6
1.2. L'environnement 7
Chap. II. Milieu d'étude et méthode 9
2.1. Le milieu d'étude 9
2.2. La méthode 9
Chap. III. Présentation des résultats 11
3.1. Profil des enquêtés 11
3.2. Les déchets ménagers en Commune Kimemi 12
3.3. Les services chargés des déchets 15
3.4. Les avis de la population sur l'insalubrité 16
Conclusion 17
Bibliographie 18
Annexe : Questionnaire d'enquête 19
La municipalité de KIMEMI, l'une de quatre communes qui
constituent actuellement cette ville, mérite une attention
particulière. En effet celle-ci est confrontée à ces
1
0. Introduction
0.1. Problématique
De par le monde, tout au long des dernières
décennies, les questions environnementales occupent la majeure partie
des débats internationaux, nationaux et régionaux suite aux
menaces induites par les effets des activités humaines. Celles
liées à la gestion des déchets et de leurs impacts en font
intégralement partie.
Dans les pays en voie de développement, notamment dans
les villes, un des problèmes qui menacent le plus l'environnement est
l'insalubrité. C'est ainsi que, selon Diabagate (2007), les questions
touchant à la gestion des déchets urbains et par extension la
planification et la gestion de l'environnement urbain, comptent parmi les plus
complexes auxquelles doivent répondre les gestionnaires de
l'environnement en raison de leurs effets sur la santé humaine.
Aujourd'hui, en Afrique, à la faveur d'une urbanisation
galopante et de ses corollaires, l'assainissement et la gestion des
déchets sont devenus des préoccupations importantes. Il suffit de
traverser n'importe quelle ville africaine pour constater les manifestations de
ce problème : amoncellements des déchets, détritus le long
des routes, ruisseaux bloqués, site d'enfouissement, etc.
menaçant la santé dans les secteurs résidentiels et
élimination inadéquate des déchets toxiques (Ohibokun,
2002).
La République Démocratique du Congo (RDC) n'est
pas épargnée de cette réalité. D'ailleurs,
nombreuses analyses environnementales et scientifiques parlent des villes
congolaises comme étant des villes poubelles où quasiment toute
catégorie de déchets peut se retrouver partout et en tout
temps.
La ville de Butembo, au Nord-Kivu, est une illustration de ce
phénomène. En fait, cette ville a connu, depuis un certain temps,
une explosion démographique. Cette situation qui fait suite à
l'exode rural, de plus en plus observé dans le coin, aggrave les
problèmes de la gestion des déchets dans leur ensemble et
spécialement des déchets ménagers. Par ailleurs, l'absence
des structures fonctionnelles pour la collecte et l'évacuation des
déchets ménagers ou encore des ordures des ménages dans la
ville entraîne des décharges sauvages, incontrôlées
et irresponsables dans les cours d'eau, les rigoles et même sur la
rue.
2
mêmes problèmes pré-abordés et elle
a été généralement citée comme la plus
fortement touchée par l'insalubrité, lors de nos
pré-enquêtes. C'est elle qui abrite également des
infrastructures susceptibles de produire des quantités d'ordures, avec
notamment le marché central, l'abattoir principal et officiel de la
ville. En effet, dans les ménages de cette municipalité l'on
jette paisiblement les ordures des ménages dans les endroits non
appropriés notamment les rues, le long des cours d'eau, dans les
caniveaux, etc. Ainsi, l'on assiste de plus en plus à des
créations des décharges sauvages, avec toutes les
conséquences y relatives.
Tous ces décors entraînent une dégradation
permanente du cadre de vie des populations de la ville avec toutes les
conséquences que ceci peut avoir sur la santé des habitants.
Pourtant ces ordures ne devaient pas constituer que des ennuis aux urbains ;
tout au contraire, une fois triées et bien traités, les
détritus biodégradables, principalement issus des matières
organiques, peuvent être une aubaine pour le développement de
l'agriculture urbaine, en lui fournissant des quantités de composts,
nécessaires à l'amendement et à l'entretien des sols en
culture.
C'est dans cette perspective que cette étude s'est
focalisée sur les questions de recherche suivantes :
- Quels sont la destination, les manifestations visibles en
ville et les risques liés aux déchets ménagers produits en
Commune Kimemi ?
- Quelles sont les potentialités de transformer ces
ordures en une opportunité de production de compost utile à
l'agriculture urbaine ?
0.2. Hypothèses
Au regard des questions de recherche formulées, les
hypothèses de travail suivantes ont été émises :
- Les déchets ménagers produits en Commune
Kimemi sont simplement déversés par les habitants dans des
rigoles, des cours d'eau et même sur la rue où ils forment des tas
d'un mélange indescriptible des saletés qui attendent la
putréfaction à ciel ouvert ou des premiers ruissellements des
pluies qui les emporteront vers l'aval. Ils constituent dès lors des
laideurs ou gênes sur la place publique et même un danger potentiel
pour la santé de ceux qui les côtoient, en termes de
développement des maladies liées à ces putrides.
3
- La ville de Butembo a la particularité d'être
habitée par une population presqu'entièrement vouée
à l'agriculture ; cette prédisposition est un atout pour
rentabiliser les ordures venues des ménages en les transformant en
composts. Une sensibilisation au tri strict, un aménagement des
décharges publiques et un traitement adéquat desdits
déchets suivis d'un encadrement permanent de l'activité en sont
les préalables. Les à réaliser en sont multiples. D'un
côté, dans le même temps que les risques liés
à l'accumulation de ces immondices seront éloignés, la
ville en sortira plus viable ; de l'autre, l'agriculture urbaine y trouvera son
compte en termes d'intrants pour son développement et la
spéculation occupera des effectifs non négligeables de
populations en quête d'emplois.
0.3. Objectifs du travail
En faisant suite aux questions de recherche et des
hypothèses formulées, cette étude a pour objectifs :
- D'identifier la destination, de décrire les signes
visibles et d'évaluer les risques liés aux ordures produites en
Commune Kimemi ;
- D'estimer le niveau de transformation de ces déchets
en compost pour l'agriculture urbaine.
4
Chap. I. Revue de la littérature
1.1. La théorie sur les déchets
ménager
Nombreux écrits existent sur la thématique de la
gestion des déchets ménagers et celle de leurs impacts sur
l'environnement. Il ressort de ces écrits une convergence vers la
conclusion unanime du rapport Brundtand, sur les ressources humaines,
approuvé par l'assemblée générale de l'ONU (1987),
qui stipule qu'il faut « répondre aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre aux leurs ».
1.1.1. Quelques définitions
La notion de déchets peut être abordée de
plusieurs façons et elle varie suivant les acteurs. On désigne
généralement par déchet tout résidu d'un processus
de production, de transformation, toute substance, matériaux, produit ou
plus encore tout bien meuble abandonné ou que son détenteur
destine à l'abandon.
Sur le plan socio-économique, est
considéré comme déchet « une matière ou un
objet dont la valeur économique est nulle ou négative pour son
détenteur à un moment et dans un lieu donné »
(MAYSTRE et al. 1994). Dans ce contexte, la gestion de cet « objet dont la
valeur économique est nulle pour son détenteur », doit
être contrôlée au profit de la protection de la santé
publique et de l'environnement, indépendamment de l'avis du
propriétaire.
Dans la terminologie des déchets, on parle de :
a) Déchets assimilés aux
déchets ménagers : sont des déchets
provenant des entreprises, industries, des artisans, commerçants,
écoles, services publics, hôpitaux, services tertiaires et
collectés dans les mêmes conditions que les déchets
ménagers.
b) Déchets dangereux des ménages :
sont ceux provenant de l'activité des ménages qui
ne peuvent être pris en compte par la collecte usuelle des ordures
ménagères, sans créer de risques pour les personnes ou
pour l'environnement.
c) Déchets ultimes :
déchet résultant ou non du traitement d'un déchet qui
n'est plus susceptible d'être traité dans les conditions
techniques et économiques du moment, notamment par extraction de la part
valorisable ou par la réduction de son caractère polluant ou
dangereux.
d) Déchets verts : sont des
matières végétales issues de l'exploitation, de
l'entretien ou de la création de jardins ou d'espaces verts publiques et
privés ainsi que les déchets organiques des activités
horticoles professionnelles.
e) Déchets liquide et solide :
sont ceux issus des activités domestiques, des
marchés et des jardins maraîchers, du commerce, de l'agriculture
et de l'industrie. On assimile à cette classe
Le compostage est une transformation, en
présence d'eau et d'oxygène des déchets
5
tous les déchets des sources publiques comprenant des
déchets aussi variés que le type des déchets
végétaux, matières organiques, matières inertes
comme les verres, le métal, les textiles, ensemencement des
matières organiques et des diverses formations à l'air libre
(AKOKA, 2005).
Selon leur nature, les déchets et ordures
ménagères (OM) peuvent être classées en deux
catégories : déchets dégradables (biodégradable) et
les déchets non dégradables (non biodégradables). Les
déchets biodégradables sont les déchets pour lesquels les
facteurs abiotiques assurent seuls leur décomposition, dans le cas
où la décomposition est assurée par les micro-organismes
(bactéries et champignons). Les déchets non biodégradables
sont les déchets qui proviennent surtout des nouvelles techniques
industrielles, résistants à la décomposition et se
décomposent difficilement ; c'est le cas des plastiques.
1.1.2. Gestion des déchets ou ordures
ménagères
C'est en fait l'ensemble des opérations et moyens mis
en oeuvre pour prévenir ou éliminer les déchets, y compris
la surveillance des opérations et des sites après leur fermeture.
Selon Navarro (1994), la gestion des ordures ou des déchets
ménagers désigne l'ensemble des opérations et moyens mis
en oeuvre pour limiter, recycler, valoriser ou éliminer les
déchets, c'est-à-dire des opérations de
préventions, de pré collecte, collecte, transport et toute
opération de tri et de traitement afin de réduire leurs effets
sur la santé humaine et sur l'environnement.
Le traitement des déchets se résume en un
processus qui vise à les valoriser au maximum, à les transformer
en rejet éco compatible (retour acceptable des déchets dans le
milieu naturel et à stocker les résidus. La valorisation est le
terme générique recouvrant le réemploi, la
réutilisation, la régénération, le recyclage, la
valorisation organique ou la valorisation énergétique des
déchets.
Le réemploi est une opération par laquelle un
bien usagé, fabriqué pour un usage, est utilisé pour le
même usage ou un usage différent. La réutilisation et le
reconditionnement sont des formes particulières de réemploi.
L'incinération est un traitement passé sur la combustion. Ce
traitement se fait avec ou sans valorisation énergétique. La
récupération est une opération qui consiste à
collecter et à trier des déchets en vue d'une valorisation des
biens et matières les constituant. Le recyclage est une opération
visant à introduire des déchets dans un cycle de production en
remplacement total ou partiel d'une matière première. Il existe
le recyclage matière (ou valorisation de matière) et le recyclage
organique (également appelé compostage).
6
organiques par des macro et micro-organismes en un produit
comparable à l'humus utile en agriculture et en jardinage, le compost
(produit organique issu du compostage). On distingue : le compostage individuel
réalisé par les ménages, le compostage de proximité
dans des installations simples, le compostage industriel dans des installations
de moyenne ou grande capacité. Le refus de compostage est la partie des
déchets sortant d'une installation de compostage qui n'est pas
destinée à une valorisation organique et le compost urbain est un
mélange fermenté de résidus organiques et minéraux
issus généralement des ordures ménagères et
utilisé pour l'amendement des terres agricoles (Paradis et al,
1983).
La Collecte des déchets est l'ensemble
des opérations consistant à enlever les déchets et
à les acheminer vers un lieu de transfert, de tri, de traitement ou une
installation de stockage des déchets.
La station de transfert est une installation
intermédiaire entre la collecte et le transport vers un centre de
traitement. Le transport, mode de regroupement de déchets selon leur
nature est nécessaire dès que les centres de traitement sont
éloignés des sources de production de déchets. Le tri est
une opération visant à séparer des déchets
ménagers en différentes catégories (Cartons, plastiques,
palettes en bois,...) en vue d'en faciliter l'élimination dans des
processus spécifiques à chaque catégorie. Le traitement
est un processus physique, chimique ou biologique, y compris le tri, qui
modifie les caractéristiques des déchets de manière
à en réduire le volume ou le caractère dangereux, à
en faciliter la manipulation ou à en favoriser les valorisations.
1.1.3. Quelques techniques de gestion des
déchets
De manière générale, on distingue deux
techniques principales de gestion des déchets et/ou ordures
ménagères : les procédés classiques et les
procédés modernes. Les premiers sont des techniques de gestion
traditionnelle des déchets ménagers dans lesquelles on utilise
des méthodes peu contrôlées pour éliminer les
déchets et/ou les ordures ménagères. Dans cette
série, on peut évoquer les décharges sauvages,
l'incinération, l'enfouissement non contrôlé et le
déversement des ordures dans divers endroits non appariés. Les
seconds visent à récupérer des matières ou à
permettre une valorisation des déchets. Ici, les déchets ne sont
pas considérés comme des débris dont il faut se
débarrasser mais plutôt comme une matière première
ou comme une ressource à valoriser. Notons, parmi, les
procédés modernes (Paradis et al. 1983).
La décharge contrôlée est un
procédé plus simple et souvent plus économique dans la
mesure où les coûts d'approche sont limités. Elle est
utilisée dans plusieurs pays pour les ordures ménagères et
pour certains déchets industriels. La production de combustible
solide
7
stockable se présentant sous forme des granulés
ou des flacons et peuvent être utilisés d'une après quelque
adaptation. La récupération du méthane produit par la
fermentation anaérobie des déchets, soit dans les
décharges contrôlées, soit dans des enceintes
spéciales.
D'autres procédés modernes de traitement des
déchets sont notamment : l'incinération, le traitement mixte et
l'enfouissement sécuritaire. Pour le traitement mixte, on procède
par une combinaison de ces trois éléments :
l'incinération, enfouissement sécuritaire et compostage. Cette
combinaison peut être de diverses façons.
Il y a plusieurs principes de gestion des déchets dont
l'usage varie selon les pays ou les régions. Généralement,
on présente la hiérarchie des stratégies de lutte contre
les déchets au tour de la règle des trois R : Réduire,
Réutiliser et Recycler. Ce principe des 3R permet de réduire la
production d'ordures ménagères nécessitant un traitement
collectif, de réutiliser les déchets tels que les bouteilles en
plastiques, ainsi que le recyclage des déchets énergétique
via les centrales thermiques (Colibris, 2015).
Des experts en gestion des déchets ont récemment
ajouté un « quatrième R » : Repenser, qui suppose que
le système actuel présente des faiblesses et qu'un système
parfaitement efficace exigerait qu'un regard totalement différent soit
porté sur les déchets. La gestion durable est une expression
interdépendante du développement durable. Elle consiste à
l'utilisation rationnelle des ressources naturelles dans le souci de satisfaire
les besoins actuels sans compromettre ceux des générations
futures.
Autrement, c'est l'utilisation par l'homme de la
biosphère de manière à ce que les
générations actuelles tirent le maximum d'avantages des
ressources vivants tout en assurant leur pérennité pour pouvoir
satisfaire aux besoins et aux aspirations des générations futures
(Bitifula, 2010).
1.2. L'environnement
La protection de l'environnement est un facteur essentiel du
développement durable de la planète, mais les
intérêts politiques et économiques priment encore trop
souvent sur les aspirations des populations qui, au Nord comme au Sud, prennent
conscience des véritables enjeux pour leur avenir et ceux de leurs
enfants (PNUE, 2015). Le terme environnement désigne l'ensemble des
éléments naturels (faune et flore, air, eau, sol etc.) ou
artificiels (architecture, décoration, etc.) qui conditionnent la vie de
l'homme et constituent son cadre de vie, son milieu. Les composantes de
l'environnement comprennent quatre groupes des variables en interrelation les
unes avec les autres : le biotope, la biocénose, la population humaine
et les composantes culturelles (Malde, 2010).
8
La pollution désigne l'introduction
directe ou indirecte, par suite de l'activité humaine, de substances
dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la
santé humaine ou à la qualité des
écosystèmes aquatiques ou des écosystèmes
terrestres, qui entraînent des détériorations aux
matériels, une détérioration ou une entrave à
l'agrément de l'environnement ou à d'autres utilisations
légitimes de ce dernier. Pour limiter les pollutions, le pollueur-payeur
a été adopté par l'OCDE en 1972, en tant que principe
économique visant l'imputation des coûts associés à
la lutte contre la pollution (ADEMEI, 2005). Il a pour objectif de faire
prendre en compte par les agents économiques, dans leurs coûts
externes pour la société que constituent les atteintes à
l'environnement (Malele, 2010).
En associant la gestion des déchets à
l'agriculture, on peut préserver la propreté de l'environnement,
réduire les risques sanitaires et encourager la production de produits
frais. La pollution des villes à croissance rapide pose un grave
problème de santé publique. Dans les bidonvilles, la
diarrhée provoquée par l'eau contaminée est la principale
cause de mortalité infantile (Fao 2015). Les ordures qui pourrissent
dans les rues ou qui sont jetées non triées dans les
décharges contaminent les nappes phréatiques. L'utilisation des
eaux en agriculture est plus problématique, les pathogènes des
légumes cultivés à l'aide des eaux usées non
traitées peuvent provoquer des maladies gastro-intestinales, et
même le choléra. Mais lorsque les eaux usées sont
correctement recyclées à des fins agricoles, elles peuvent
fournir la plupart des éléments nutritifs nécessaires
à la culture des arbres fruitiers, des légumes et des plantes
d'ornement.
L'alimentation des villes en eau étant de plus en plus
confrontée à la concurrence, il est indispensable que le
recyclage des eaux usées à des fins agricoles soit
intégré dans l'urbanisme. Les étangs de stabilisation peu
profonds où les algues et les bactéries servent à
éliminer le pathogène tout en conservant les
éléments nutritifs constituent une solution prometteuse pour les
villes en expansion (FAO, 2015).
9
Chap. II. Milieu d'étude et méthode
2.1. Le milieu d'étude
Butembo est une des villes de la province du Nord-Kivu
à l'est de la République Démocratique du Congo (RDC).
D'une superficie d'environ 190 km2, la ville se situe en cheval sur
les territoires de Lubero et de Beni. Peuplée d'environ 700 mille
habitants, la ville est subdivisée en quatre communes : Bulengera,
Mususa, Kimemi et Vulamba. Cette subdivision est consacrée par le
décret présidentiel n°042/2003, signé en date du 28
mars 2003, portant création et détermination de la ville de
Butembo et ses communes en province du Nord-Kivu. Elle est située
à environ 20 km au nord de la ligne de l'équateur, à
environ 54 km au sud de Beni et 280 km au nord de Goma. Son altitude moyenne
est de 1800 m.
La Commune Kimemi, concernée par ce travail est
limitée comme suit : à l'Est par la route nationale n° 4,
à partir du pont sur la rivière Mususa, dont le tronçon
traversant le centre-ville est nommé Avenue Président de la
République ; au nord par l'avenu Matokeo ; au nord-ouest par la route
Butembo-Manguredhipa jusqu'au village Musingiri ; à l'ouest et sud-ouest
par la rivière Kalokwe jusqu'à son confluent avec la
rivière Mususa et au sud-ouest et sud par la rivière Mususa
jusqu'à l'endroit où elle coupe la route N°4 (pont
Mususa).
Sa superficie de 42,85 ha et est constituée de huit
quartiers à savoir : Biondi, Bwinyole, Centre commercial, Lumumba,
Malende, Ngere, Vutetse, Vutsundo. Sa population est estimée à
plus de 187 868 habitants. Les coordonnées prélevées au
niveau du bureau de la Commune sont : 0° 00' 57,4» latitude-nord,
29° 17' 14,4» longitude-est et 1734 m d'altitude.
2.2. La méthode
Pour la réalisation de ce travail, nous avons fait
recours à quelques techniques qui constituent la méthode de
collecte et de traitement des données étudiées. Il s'agit
notamment du recourt à la documentation et d'une enquête qui a
constitué au parcours et des observations sur le terrain suivis des
interviews auprès des habitants établi.
En ce qui concerne la documentation, différents
ouvrages disponibles traitant de notre thématique se trouvant dans la
bibliothèque de l'UCG et sur Internet ont été
exploités pour l'enrichissement sur les données liées
à la thématique traitée. Cette démarche a
essentiellement porté sur des ouvrages et articles
généraux mais également des journaux scientifiques,
à retrouver dans la bibliographie.
10
Pour les enquêtes, d'abord des observations ont
été réalisées essentiellement lors des descentes
récurrentes sur le terrain. Elles ont surtout permis de recueillir des
données générales sur l'état d'insalubrité
dans le milieu d'étude. Il était notamment question d'observer le
cadre de vie c'est-à-dire la salubrité de la parcelle, les modes
de traitement, de gestion et d'évacuation des déchets afin de
nous imprégner des réalités concrètes sur le
vécu quotidien dans la municipalité de Kimemi et ainsi
appréhender la dangerosité du problème et voir si certains
ménages pensent en faire le compost pour notamment le jardinage et
l'agriculture urbaine.
Puis un questionnaire préalablement
élaboré a été soumis à des
enquêtés afin de recueillir des données qualitatives et
quantitatives indispensables. Au sein de la population ciblée,
formée des ménages de la commune, nous avons d'abord choisi un
échantillon des ménages qui ont été
réellement visités. Au niveau des ménages, nous nous
sommes intéressés aux chefs, mais particulièrement ce sont
les femmes qui ont été ciblées, d'autant plus qu'elles
sont celles qui réalisent la quasi-totalité des travaux
ménagers qui produisent les déchets observés dans cette
étude. Elles nous paraissent, plus que tous les membres des
ménages, au centre de la gestion des ordures produites.
L'étude porte sur un échantillon de 150
ménages repartis dans cinq quartiers sur le huit que compte cette
municipalité en raison de 30 ménages par quartier. Les quartiers
: Vutsundo, Vutetse, Centre commercial, Lumumba et Biondi ont a attire
fortement une attention particulièrement. En fait, lors des prés
enquêtes, on a constaté que dans ces cinq entités de la
municipalité de kimemi l'abandon des déchets dans les rues et
avenus, des décharges sauvages dans les ruelles, dans des ruisseaux,
etc. sont observables çà et là. Une certaine surpopulation
dans ces quartiers et activités commerciales ont également
motivé ce choix.
La condensée des données a fait l'objet d'un
dépouillement-traitement notamment :
- Un traitement manuel qui consistait en une séparation
des déchets lors de la quantification dans certains ménages. Ces
ménages ont gardé pendant une semaine les déchets
ménage avant que l'on procède au pesage et ainsi estime la
quantité produite par ménage au courant de la semaine. Notons
aussi que tous les ménages enquêtés répondaient
à une question sur la quantité des déchets produits le
long de la semaine ;
- Un traitement informatique intervenu essentiellement lors du
dépouillement et de procéder a la saisi immédiat de
certaines données ;
- les figures ont été réalisées
à l'aide du logiciel Excel ;
- une balance nous a permis de peser les déchets
ménagers afin de trouver les quantités moyennes des ordures
produites par ménage au cours d'une semaine.
11
Chap. III. Présentation des résultats
Dans ce chapitre nous présentons respectivement le profil
des enquêtés, élément qui peut influencer leur
compréhension de la gestion des ordures, le traitement des
déchets dans la Commune visitée et les avis de nos
interlocuteurs.
3.1. Profil des enquêtés
La figure suivante donne les tranches d'âge de nos
enquêtés :
40%
3%
19%
38%
50 ans
20 à 30 ans 20 ans
30 à 40 ans
Figure 1: Représentant la tranche d'âge des
répondants
Il s'observe à travers cette figure que 40%
d'enquêtés ont l'âge situé entre 30 et 40 ans, 38%
dont l'âge est compris entre 20 à 30 ans, 19% dont l'âge est
supérieur à 50 ans et enfin 3% d'enquêtés au moins
de 20 ans. Il est à remarquer que la plupart des répondants
étaient majoritairement adultes à 72 % des femmes et 28%
d'hommes.
La figure 2 donne la classification des enquêtés
selon leur niveau d'instruction.
46%
14%
15%
25%
analphabète Universitaire Secondaire Primaire
Figure 2: Niveau d'étude
Il se dégage de cette figure que 46 % des
répondants ont un niveau d'étude du secondaire, 25% un niveau
universitaire, 15% d'analphabète et 14% des répondants ont fait
le niveau de l'école primaire.
12
Les activités principales qui occupent nos
enquêtés sont reprises dans la figure 3 :
42%
12%
22%
10%
Agriculteurs autres secteurs Fonctionnaires Commerçants
Figure 3. Occupation du chef de ménage
De cette figure l'on note que 42% des chefs de ménages
font l'activité commerciale, 22% sont des agriculteurs, 14% sont des
employés alors que 12% sont des fonctionnaires et enfin 10%
évoluent dans d'autres secteurs de la vie.
3.2. Les déchets ménagers en Commune
Kimemi
Les paramètres observés ont été
respectivement la présence des poubelles, le mode de stockage des
déchets, leur valorisation, le mode d'évacuation et l'existence
des services qui s'en chargent. La figure 4 donne la proportion des
ménages qui ont des poubelles.
71%
29%
Avec Poubelles Sans poubelles
Figure 4. Existence d'une poubelle
Dans cette figure nous constatons que 71% des ménages
n'utilisent pas des poubelles pour le stockage des déchets. Ils sont
tout simplement exposés sur le sol dans une partie de la parcelle,
soient jetés dans la bananeraie ou alors jetés
immédiatement dans un trou préalablement creusé. De
l'autre coté 29% utilisent des petites poubelles de diverse nature
(sceau, sachets, sac, plastique ...). Il convient cependant de souligner que la
plupart de poubelles utilisées ne remplissent aucune norme
d'hygiènes et assainissement. Cela revient à confirmer notre
première hypothèse qui stipule que non seulement l'absence des
poubelles et des décharges publiques sont parmi les causes de la
mauvaise gestion des déchets des ménages dans cette
municipalité mais aussi et surtout les comportements mentaux
irresponsables de la plupart de population.
13
La figure 5 donne la part accordée au triage des
déchets :
78%
22%
Triage Mélange
Figure 5. Triage des déchets ménagers
Il ressort de celle-ci que 22% des ménages font
à quelques sortes les triages des déchets selon leur nature
pendant que 78% des ménages mélangent toute sorte d'ordures sur
un même endroit (ex. trou, une petite partie de la parcelle, voire dans
une poubelle).
Quant à la valorisation, la figure 6 donne les proportions
retrouvées :
79%
21%
Valorisation Aucune
Figure 6. Valorisation des déchets
ménagers
A travers cette figure, il se dégage que 21% de
ménages valorise leurs déchets ménagers. Certains
utilisent les déchets de la cuisine comme sources d'aliments pour les
cobayes, les lapins et parfois les volailles mais aussi les chèvres et
porcs alors que d'autres les utilisent comme source d'amendement organique. Par
contre, 79% des ménages n'accordent aucune valeur à leur
déchet issu des ménages.
Ce qui revient en nouveau à confirmer l'une des nos
hypothèses qui stipule que la valorisation des déchets
ménagers constitue la solution durable au problème de
l'assainissement de la ville de Butembo et particulièrement de la
municipalité de KIMEMI. Les déchets ménagers ainsi
valorisés sont utilisés sous forme des matières
première et réutilisés pour des besoins agricoles
notamment.
Les différents modes d'évacuation des
déchets sont retrouvés dans la figure 7 :
14
72%
19%
9%
Enfaissement Incinération Rejet
Figure 7: Méthode d'élimination des
déchets
La présente figure montre que 9% des ménages
éliminent leurs déchets ménagers par incinération
pendant que 19% font l'enfouissement des ordures ménagères. Par
contre 72% des ménages procèdent par rejet des déchets
dans les ravins, les ruelles, les ruisseaux, la rue, dans les cours d'eau, dans
les décharges sauvages, etc.
Il suffit, pour preuve, de parcourir actuellement la
municipalité de KIMEMI pour constater que les immondices gagnent de plus
en plus des places dans différentes avenues. Cela s'explique par le fait
que quasiment ou alors la majorité de la population utilisent le mode de
rejet pour éliminer les déchets. Cela s'observe notamment dans
les avenues Mususa, Buyora, Batangi, Beni, Masisi,Bashagha,Rutsuru,Lubwe,
Talihya, Goma, Bukavu,Makasi,Kyombwe,de l'Eglise, du Marché, du Centre,
Bamate , Ngulo, dans les caniveaux sur l'avenue d'Ambiance mais
également sur rue président de la république et d'autres
ruelles qui les traversent où des tas des déchets sont
abandonnés ça et là.
Autre constat, c'est que les habitants des différents
quartiers dans cette municipalité profitent des parcelles vides, des
ravins et d'autres cours d'eau pour abandonner collectivement les
déchets de toute nature. Par exemple, sur le site de l'abattoir public
de Butembo où la plupart des ménages aux environs
n'hésitent pas de jeter leurs ordures ménagères dans les
ravins de ce site. C'est dans les mêmes ravins que la brigade
d'assainissement jette également des déchets en provenance du
marché central de Butembo. Tout ce passe sans tri, ni aucune autre
pratique sérieuse de gestion des déchets dans leur
globalité. Un méli-mélo indescriptible est observé
à ce niveau. Ces immondices constituent sans nul doute, les milieux
propices pour les agents pathogènes et sont les sources des maladies
mais aussi de nuisances sur l'état de bien être de la population.
Ils polluent par ailleurs les eaux, dégradent le sol, tout en polluant
également l'air.
Les lieux d'élimination des déchets sont
présentés dans la figure 8 :
15
55%
14%
20%
11%
Dans les ravins Dans la rue
Dans les avenues Partout
Figure 8. Lieu d'élimination des
déchets
Il s'observe à travers cette figure que 11% des
ménages jettent leurs ordures dans la rue, 20% dans les avenues, 14%
dans les ravins alors que 55% sont quasiment des opportunistes étant
donné qu'ils jettent leurs déchets partout où l'occasion
se présente notamment dans les parcelles vides, les décharges
sauvages, dans les cours d'eaux etc.
3.3. Les services chargés des déchets
De tous nos enquêtés, seulement 9 % disent avoir
vu des agents des services de l'environnement et d'hygiène passés
pour leur apprendre comment bien gérer les déchets. Par contre,
91% ont répondu n'avoir jamais vu ces agents intervenir dans ce sens.
Dans les 9 % de cas, les modes d'évacuation suggérés sont
données dans la figure 9 :
57%
13%
30%
Pour brouettes Autres moyens Par sacs
Figure 9. Mode d'évacuation des
déchets
Nous retenons de cette figure que 57% des ménages
utilisent les sacs pour l'évacuation des déchets, 13% se servent
d'une brouette pendant que 30% usent de n'importe quel autre moyen pour pouvoir
évacuer les déchets; c'est notamment en les jetant
immédiatement dans l'endroit où ils les font quotidiennement.
Le rythme d'évacuation se lit dans la figure 10 :
16
47%
28%
25%
chaque jour
1 fois par semaine plusieurs fois
Figure 10: Rythme d'évacuation
Il ressort de cette figure que 25% des ménages
évacuent leurs déchets ménagers chaque jour, 28% une fois
par semaine, pendant que d'autres ménages 47% les font plusieurs fois
par jour ou par semaine. Lors de nos descentes, nous avons constaté que
le rythme d'évacuation varie par rapport à la proximité de
lieu d'élimination et des moyens utilisés.
Cependant, de nos échanges avec les
enquêtés il est ressorti que 95% des ménages sont
conscients et connaissent les multiples méfaits liés à la
présence des déchets, pendant que 5% les ignoraient. Parmi les
méfaits évoqués par plusieurs répondants, il s'agit
notamment du paludisme (malaria), la diarrhée, la fièvre
typhoïdes, la mauvaise odeur et autres maladies de mains sales.
3.4. Les avis de la population sur
l'insalubrité
Dans nos investigations, 88% des répondants ont
été entièrement d'accord avec l'initiative de créer
un service chargé des déchets et s'est dit prêt à
soutenir ce genre de projet, pendant que 12% des ménages ont
rejetés la proposition en évoquant généralement les
moyens financiers. Ces derniers souhaitent que l'Etat installe des sites
où la population peut, elle-même, aller jeter les déchets
sans aucune condition financière.
Parmi les différentes propositions nous fournit,
à la question de savoir comment les ménages souhaitent qu'on
gère les déchets ménagers, voici quelques-unes : une
décharge publique, une entière responsabilité de l'Etat
moyennant des redevances, une industrie de recyclage, une sensibilisation de la
population, procéder au tri des déchets, des fosses de
décomposition dans chaque parcelle, etc.
17
Conclusion
Nos investigations se sont focalisées sur les
déchets de ménages en Commune KIMEMI. L'objectif était
d'en appréhender les problèmes tels qu'ils sont vécus par
la population et de recueillir leurs avis.
Au terme de cette étude, les résultats montrent
que 71% des ménages ne possèdent pas des poubelles de stockage
des déchets et 78% de ménages mélangent leurs ordures
ménagères bio et non biodégradable.
Au sujet de la valorisation, les résultats sont tels
que 79% des ménages ne valorisent pas leurs déchets
ménagers. Quant au mode d'élimination, le rejet est la
manière la plus utilisée par les ménages ; 72% des
ménages éliminent leurs déchets par ce mode. Plusieurs
endroits reçoivent ainsi quotidiennement les déchets surtout dans
les décharges sauvages, les ruisseaux, les ravins et les ruelles.
L'environnement est ainsi pollué à longueur des
journées dans cette entité, la situation de l'assainissement
demeure inquiétante, la circulation est parfois difficile dans
différents quartiers pendant les périodes pluvieuses. Tout de
même, la population est consciente des dangers que présentent les
déchets dans leurs milieux de vie. En effet, dans nos enquêtes,
95% des ménages connaissent quelques méfaits et dangers qui les
guettent suite à la mauvaise gestion des déchets dans leur
ensemble.
Cette situation des déchets vécue
quotidiennement nécessite des solutions urgentes, efficaces et durables.
D'où il est indispensable de mettre en place des dispositifs de gestion
durable dans cette municipalité en particulier et en ville de Butembo en
général.
18
Bibliographie
ADEME, La tarification des ordures ménagères
liée a la quantité de déchets : enseignements des
expériences européennes et perspectives pour la France,
Paris, 2005, 53 p.
AGHTM, Les résidus urbains, traitement et
valorisation, vol 2, Paris, 1985, 357 p. AGHTM, Les résidus
urbains, collections des résidus urbains, vol 1, Paris, 1985,357 p.
BARBARA, J., Recycler les déchets, éd. Ragot, Paris,
1990, 44 p.
DIABAGATE, S., Assainissement et gestion des ordures
ménagères à Abobo-Baoulé, Mémoire,
Master, Institut de Géographie tropical, Université d'Abidjan,
2007, 96 p.
FAO, Rapports sur la gestion des ressources naturelles,
2015
LENGO, M.et al., Environnement et qualité de
la vie, éd. Guy le Prat. , Paris, 1975, 250 p. SACQUE A.M,
Développement durable, éd. Autrement, Collection ATLAS,
Paris, 47 p.
SAHANI, M., Le contexte urbain et climatique des risques
hydrologiques en ville de Butembo (Nord-Kivu), Thèse de doctorat en
gestion des risques naturels, Liège, 2011.
STRAVINSKIEN, A., J.G., Impact de la production des
déchets sur l'environnement, OMW, LMS, ILES, 2012.
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Annexe : Questionnaire d'enquête
Nous sommes étudiants à l'université
catholique du graben «UCG » en faculté des Sciences
Agronomiques. Dans le cadre de notre travail de Fin de Cycle, nous menons une
étude sur les déchets de ménages en Commune KIMEMI. Nous
sollicitons votre collaboration en répondant à notre
questionnaire. Vos réponses seront exploitées à des fins
purement scientifiques.
I. Données sur le chef de ménage
a) Sexe du chef de ménage M ou F
b) Age
c) Niveau d'instruction (d'étude) du chef de
ménage
d) Occupation du chef de ménage
1. Fonctionnaire ; 2. Employé ; 3. Commerçant(e),
3. Autre à préciser
II. Taille de ménage (nombre des personnes)
III. Votre panier ménagé s'élève
à combien (en FC)?
IV. Quelle est la quantité des déchets solides
produits par votre ménage par semaine ?
V. Avez-vous une poubelle (sceau ou sac) où sont
stockés vos déchets ? a) Oui, b) Non
VI. Faites-vous le tri de vos déchets solides
ménagers biodégradables et non biodégradables.
VII. Valorisez-vous vos déchets ménagers ?
VIII. Comment sont traitées vos ordures
ménagères ?
IX. Y a-t-il des services municipaux pour la collecte des
déchets ménagers ?
X. Les services utilisés dans la collecte des
déchets sont notamment
XI. Quel est le coût mensuel d'évacuation de vos
déchets (estimer en FC)
XII. Où sont jetés vos déchets
ménagers solides d'habitude ?
XIII. Quel est votre mode de transport ou d'évacuation des
déchets
XIV. Rythme d'évacuation
XV. Connaissez-vous des méfaits liés à la
présence des déchets dans votre milieu de vie ?
XVI. S'il y a un service de collecte d'ordures, serez-vous
d'accord avec la redevance ?
XVII. Que doit-on faire, selon vous, pour mieux gérer les
déchets ménagers ?
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