CONCLUSION PARTIELLE
Ce dernier chapitre de notre investigation était
constitué de deux sections. La première s'est penchée sur
l'enquête afin de se rendre compte du niveau de connaissance de la
population de la contrée à propos des violences sexuelles. Pour y
parvenir, il a fallu aborder l'aspect lié au site d'enquête,
à l'échantillonnage, au dépouillement pour enfin aboutir
aux résultats tirés de l'enquête. La deuxième quant
à elle a planché sur les stratégies à mettre en
oeuvre pour éradiquer ce phénomène macabre de cette
région. En plus de l'aspect juridique, de la cessation de la guerre, de
la prise en charge psycho-socio-économique, un plan de communication
marketing pour informer, sensibiliser et conscientiser la population du
Diocèse d'Uvira s'avère l'une des voies pour extirper du milieu
ce phénomène.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude, disons que notre
questionnement a tourné autour de l'information, de la sensibilisation
et de la conscientisation dans la lutte contre les violences sexuelles par la
Commission Diocésaine Justice et Paix à Uvira dans le Sud-Kivu.
Notre objectif était celui de voir comment cette structure
diocésaine met en marche différentes stratégies
communicationnelles pour ce faire. Etant donné que ce
phénomène social s'inscrit dans une systémique qui la
maintient, son éradication exige par conséquent une
réponse multidimensionnelle de la part de toutes les institutions
humaines.
Il est heureux de faire remarquer à ce niveau de notre
réflexion que notre cheminement scientifique nous a permis de confirmer
notre hypothèse d'après laquelle informer, sensibiliser et
conscientiser toute la population du diocèse d'Uvira,
c'est-à-dire, les présumés violeurs, les potentiels
violeurs ainsi que les survivantes des violences sexuelles, nous paraissent la
voie, l'une des pistes pour le changement de comportement. Pour y parvenir,
nous avons proposé un plan d'action marketing social de communication
que la CDJP / Uvira peut mettre sur pied afin d'atteindre son but :
persuader tout le monde pour l'adoption d'un nouveau comportement.
Le cadre théorique qui nous a guidé tout au
long de cette recherche est la Communication pour le Changement de
Comportement. Notre méthodologie, la théorie fonctionnelle,
épaulée par la technique documentaire et la descente sur terrain,
nous ont permis peu ou prou de comprendre ce phénomène social
afin d'y apporter une réponse adéquate. Pour parvenir à
réaliser notre enquête, nous avons constitué un
échantillon par quotas, soit 120 personnes, c'est-à-dire 70
femmes et 50 hommes, étant donné que nous ne pouvions interroger
tout le monde.
Notre investigation s'est articulée sur quatre
chapitres en plus d'une introduction et d'une conclusion
générales.
Le premier chapitre a planché sur les
généralités relatives à notre sujet et sur le cadre
théorique. Le second quant à lui, après avoir
présenté la systémique des différents facteurs
à la base des violences sexuelles au Diocèse d'Uvira : la
situation de belligérance, les traditions, les us et coutumes, la loi
congolaise, il a par la suite abordé la question liée à la
répression par les textes des lois congolaises de ces actes vils. Le
troisième chapitre a présenté brièvement le
diocèse d'Uvira avant de passer en revue les actions que mène la
CDJP / Uvira dans sa lutte contre les violences sexuelles. Ce chapitre s'est
par la suite penché sur les formes et la typologie des violences
sexuelles dans l'aire géographique de notre étude pour aboutir
à l'étiologie ainsi qu'aux conséquences néfastes
que cette pratique cause à toute la population. Le quatrième
chapitre s'est évertué d'abord à présenter
l'enquête sur la maîtrise des connaissances relatives aux violences
pour ensuite se pencher sur les résultats que nous avons
interprétés. Nous l'avons conclu par quelques suggestions pour
l'éradication de ce phénomène social et par une
proposition d'un plan de communication de marketing social à mettre en
oeuvre pour une éradication effective de ce phénomène
social au diocèse d'Uvira.
Après analyse de la situation, nous nous rendons compte
que pour parvenir à notre finalité la communication durant le
processus de changement exige que ça soit une affaire de tous dans
l'échange interactif à tous les niveaux. Chaque acteur, ayant
pris conscience des problèmes qui ébranle la
société, pourra alors y apporter sa pierre pour la bâtisse
de cette société où le changement de comportement aura le
droit de cité. La communication permanente devient alors en quelque
sorte ce prix à payer pour garder les différents protagonistes
mobilisés et enrôlés.
Le changement de comportement est une chose éminemment
difficile. Il demande beaucoup d'efforts, beaucoup d'investigation, de
volonté et de patience dans tous les efforts à entreprendre. La
communication pour le changement de comportement, c'est un processus qui
permettra alors d'atteindre les groupes cibles à travers la
création de messages ciblés et en exploitant de multiples canaux
de communication et diverses approches. Voilà ce que nous avons
osé proposer. Pour cela, il sied que les individus et les groupes
puissent réduire leur niveau de risque ou modifier leurs comportements.
Nous avons constaté que quelque soit la volonté
de l'Etat, des ONG... dans tout projet de développement ou de changement
de comportement, la conscientisation de la population est un impératif
dont on ne peut se passer. La lutte contre les violences sexuelles, le
changement de comportement dans ce sens, est un combat de longue haleine. Sa
réussite est largement tributaire de l'implication de tout le monde.
Disons enfin que nous n'avons apporté qu'une
contribution partielle à la connaissance dans ce vaste domaine de la
problématique sur la lutte contre les violences sexuelles par le
changement de comportement. Fruit d'un effort humain, nous ne saurions en
aucune manière prétendre à la perfection, à
l'exhaustivité. Nous reconnaissons en toute humilité que nous
avons juste effleuré ce thème. Cet exposé présente
certainement des imperfections alors que le dernier mot sur ce sujet,
hautement actuel, n'a pas encore été dit. Il nécessite
d'être complété et pourquoi pas enrichi par nous ou par
d'autres dans l'avenir, en abordant des questions que nous avons laissé
en jachère
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