SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1
PARTIE I : DEVELOPPEMENT FINANCIER ET
CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE REVUE DE LITTERATURE
3
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DU LIEN
ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
3
CHAPITRE II- REVUE EMPIRIQUE SUR LE LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE
3
PARTIE II: VALIDATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE EN CÔTE D'IVOIRE
3
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU SYSTEME
FINANCIER IVOIRIEN: BILAN ET PERSPECTIVES
3
CHAPITRE IV : ANALYSE ECONOMETRIQUE DU
LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE
3
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
3
INTRODUCTION GENERALE
Le lien entre le développement financier et la
croissance économique a fait l'objet de plusieurs études depuis
les travaux de Schumpeter (1912). Ainsi ce sujet est devenu un
des plus intenses aussi bien dans la littérature que dans les
débats entre les economistes. Mieux la finance est devenue un des
éléments de stratégie de développement
économique sous l'impulsion d'auteurs comme Gurley et Shaw (1967) ainsi
que McKinnon (1973).
Le développement financier est un processus long et
complexe qui n'est pas statique. Il résulte de l'accumulation d'actifs
financiers à un rythme plus rapide que l'augmentation d'actifs non
financiers Shaw (1973). Pour Levine (1997),il y a développement
financier lorsque les instruments financiers réduisent, sans toutefois
éliminer les coûts d'obtention de l'information, les coûts
d'exécution des contrats et les coûts de transactions. L'Agence
Française de Développement dans son rapport d'Octobre 2007
définit le développement financier comme le processus par lequel
le système financier gagne en profondeur, en accessibilité, en
rentabilité, en stabilité, en efficacité, en ouverture
internationale et en diversité.
Toutes ces définitions montrent la dimension continue
et dynamique de la finance de nature à avoir une influence positive sur
la croissance économique. Ceci d'autant vrai, qu'un accès plus
large à des services financiers de meilleure qualité et à
des coûts moins élevés favoriserait le développement
des capacités productives et, par conséquent, celui du secteur
réel. En effet, la plupart des auteurs s'accordent, du moins sur le plan
théorique, sur le fait qu'un bon fonctionnement du système
financier exerce un effet favorable sur la croissance économique.
Par ailleurs les différentes crises financières
qu'a connues l'humanité, en l'occurrence celle des
subprimes en 2008 aux Etats-Unis1(*), qui s'est transformée en
crise financière internationale et qui a eu comme conséquence la
contraction de la croissance mondiale, renforce ainsi la thèse d'un
rôle prééminent du secteur financier et la
nécessité d'organiser le mieux possible son fonctionnement.
Théoriquement, l'effet positif du développement
financier sur la croissance économique ne présente aucun doute
selon les travaux présentés ci-dessus ; le
débat subsiste au niveau des études empiriques
réalisées depuis les travaux de Goldsmith (1969). A la suite de
ce dernier plusieurs autres travaux empiriques ont été
effectués dans le but d'établir le lien entre le secteur
financier et la croissance économique. Ces travaux portent
essentiellement sur le sens de causalité des deux variables. Une
causalité expliquant la croissance économique par un secteur
financier développé (Loayza, 2000 ; Calderon et Liu,
2002 ; Unalnis, 2002 ; Wadud, 2005 ...), un autre sens
d'appréhension de la causalité est celui qui explique que la
croissance conduit le développement financier (Kar et Pentecost,
2000 ; Ghirmay, 2004 ; Demirgut-Kunt et Levine, 2008 ....).
S'inspirant des premières études et des
thèses néo-libérales soutenues par les institutions de
Brettons Woods, bon nombre de pays en développement vont mettre en
oeuvre des politiques de libéralisation financière. Les pays de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
particulièrement la Côte d'ivoire n'échappent pas à
ce courant de libéralisation financière. Les crises
économiques et bancaires des années 80 ont obligé ces pays
à s'engager, dès 1989, dans la libéralisation de leurs
systèmes financiers. Les réformes devaient permettre de relancer
l'activité financière dans l'Union pour soutenir les
stratégies de croissance économique et de réduction de la
pauvreté (Kého, 2012). Les résultats mitigés voire
décevant obtenus (Mahar et Williamson, 1998) n'ont pas abouti à
un développement attendu du système financier dans l'union
économique. Cependant les reformes apportées dans le cadre de
la libéralisation financière notamment avec la restructuration
des banques publiques, ont permis une nette amélioration de
l'environnement macroéconomique et financier. Malgré le
développement du système financier dans l'UEMOA il reste
obstrué par une transparence insuffisante et les asymétries
d'information, un climat des affaires peu propice, et un faible cadre juridique
et judiciaire, des régimes fiscaux peu propices aux opérations
financières et des problèmes de règlementation et de
surveillance (Rapport FMI, 2013).
En Côte d'Ivoire tout comme dans les autres pays de la
zone, le secteur financier contribue peu au financement de l'économie,
et l'accès au service financier demeure restreint pour l'ensemble des
acteurs économiques même si le taux de bancarisation connait un
rebond. Elle est passée de 4% en 2009 à environ 15% aujourd'hui,
et reste cependant limitée pour répondre aux objectifs de
croissance et de réduction de la pauvreté2(*).
La divergence des résultats obtenus de l'étude
du lien entre le développement financier et la croissance
économique peut s'expliquer par une mauvaise spécification des
modèles. En effet, l'hypothèse de linéarité telle
qu'étudiée dans la plupart des études visant à
établir le lien entre le développement financier et la croissance
économique révèle fondamentalement des limites dans la
mesure la finance n'affecte pas de la même manière ou aucunement
la croissance lorsque les pays sont repartis en catégorie selon le
niveau de revenu Eggoh (2009). Il existerait une relation non linéaire
entre les deux variables telle qu'expliquer par Berthélemy et Varoudakis
(1995) pour qui il existe un effet de seuil à travers des
équilibres multiples qui maintient l'économie dans la trappe
à pauvreté. Au regard de toutes ces appréhensions qu'en
est-il de la question fondamentale « Qu'elle est
l'influence du développement financier sur la croissance
économique ? »
Dans ce contexte de mutations financières
internationales, l'étude portant sur l'importance du système
financier en Côte d'Ivoire est d'un enjeu important dans cette
perspective de relance économique avec un taux de croissance moyen de 9%
depuis 2012. En effet le système financier ivoirien mérite une
attention particulière à cause de son faible niveau et sa
capacité à financer sa croissance économique. A ce titre
une analyse nous permettra d'appréhender comment une large
accessibilité, une stabilité et une efficacité du
système financier peut contribuer à soutenir la croissance de
façon durable. Sur le plan académique cette étude vient
compléter la liste des travaux de recherche dans le cas de l'UEMOA et
tient par sa particularité de mettre en exergue la relation entre la
finance et la croissance, conditionnée par le niveau du
développement financier dans le cas spécifique de la Côte
d'Ivoire.
L'objectif général de cette étude est
d'analyser l'effet entre le secteur financier et l'évolution de
l'activité économique. De façon spécifique il
s'agira de :
§ Vérifier si la croissance économique
n'est pas conditionnée par le niveau du développement
financier
§ Vérifier si l'influence des variables
financières sur la croissance influence favorablement la croissance
§ Voir si la relation entre les indicateurs financiers et
la croissance économique sur une dynamique de long terme
Il s'agira dans notre étude de vérifier ces
hypothèses suivantes :
H1 : la croissance économique est
influencée positivement par le niveau de développement
financier
H2 : La relation entre la croissance et les indicateurs
financiers est non linéaire
La démarche méthodologique de notre étude
consistera d'abord à faire un tour d'horizon de la littérature
existante, ayant établir un lien entre le développement financier
et la croissance économique, avant de vérifier empiriquement nos
hypothèses. A cet effet, nous utiliserons une approche
économétrique avec une spécification non linéaire
utilisant une forme quadratique et mettant en relation d'un côté
la variable expliquée et de l'autre côté variables
explicatives d'intérêt et des variables de contrôle. Les
variables d'intérêt sont les indicateurs du développement
financier et les variables de contrôle sont l'investissement, les
dépenses gouvernementales et l'ouverture commerciale. La variable
expliquée est représentée par le PIB par habitant.
La suite du travail se subdivise en deux grandes parties. La
première partie est intitulée « le développement
financier et la croissance : un revue de littérature »,
et la seconde partie traite de la « Validation empirique du lien
entre développement financier sur la croissance économie dans le
contexte ivoirien ».
PARTIE
I :DEVELOPPEMENT
FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE REVUE DE LITTERATURE
Le lien entre la croissance
économique et le développement financier est sans doute l'un des
sujets économiques le plus étude vu son importance. De Schumpeter
jusqu'aujourd'hui, la littérature s'est considérablement
penchée sur la question. Dans cette partie donc nous allons faire un
tour d'horizon, d'abord sur la littérature théorique, avant de
présenter les thèses empiriques.
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DU LIEN ENTRE LE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Le lien entre le développement financier la croissance
économique est sans doute l'une des études les plus intenses en
science économique. Les fondements théoriques de cette relation
sont anciens, bien que les premières réflexions théoriques
sur le sujet remontent à Schumpeter (1911), qui évoquait
déjà le rôle fondamental du secteur financier dans le
développement économique, les travaux théoriques de
Mackinnon (1973) et Shaw (1973) restent le point de départ dans la
littérature. En si peu de temps ils avaient donné une envergure
mondiale aux débats portant sur la libéralisation
financière en inspirant les institutions internationales à faire
des recommandations de politiques économiques aux pays en
développement selon lesquelles la libéralisation du secteur
serait porteuse de croissance économique. Cependant les résultats
de ces politiques de libéralisation se sont soldés par un
échec dans la plupart des pays, du fait de l'instabilité
macroéconomique et les crises financières qu'elles ont
engendrées3(*).
Cette déception des politiques de libéralisation
financière et le développement des nouvelles théories de
la croissance (croissance endogène) à la fin des années
1980 vont susciter un regain d'intérêt à l'étude du
lien entre le développement financier et la croissance
économique. S'inspirant des limites de la théorie de la
libéralisation financière, ces modèles vont
développer un nouveau champ d'analyse de la relation entre la finance et
le secteur réel (Greenwood et Jovanovic, 1990 ; Bencivenga et
Smith, 1991 ; Levine, 1991...).
Ce chapitre vise donc à faire un panorama sur les
différentes études théoriques dans la conception du lien
entre le développement financier et la croissance économique. Il
se compose de deux sections, la première est consacrée à
la présentation de la théorie de l'intermédiation
financière et la seconde se chargera de montrer le prolongement des
études théoriques à travers la théorie de la
croissance endogène.
I.
DEFINITION ET MESURE DU DEVELOPPEMENT FINANCIER
1.1
Approche définitionnelle du développement financier
La définition du concept de développement
financier a beaucoup évoluée dans le temps. En 1973, Shaw le
définissait comme l'accumulation d'actifs financiers à un rythme
plus rapide que l'accumulation d'actifs non financiers. Levine (2005) fournit
une définition plus complète selon laquelle il y a
développement financier lorsque les instruments financiers, les
marchés et les intermédiaires financiers réduisent, sans
nécessairement les éliminer, les coûts d'obtention de
l'information, les coûts d'exécution des contrats et les
coûts de transaction et par conséquent, font un meilleur travail
en offrant cinq fonctions financières. Les cinq fonctions principales
recensées par Levine et dont l'amélioration implique un
développement financier sont : (i) Produire ex-ante des informations sur
les projets et favoriser l'allocation optimale des ressources, (ii) Assurer le
suivi des investissements et le contrôle des entreprises, (iii) Faciliter
les transactions financières, la couverture contre les risques, la
diversification des actifs et la mutualisation des risques, (iv) Assurer la
mobilisation de l'épargne et (v) facilite l'échange des biens et
services.
Enfin l'AFD4(*) dans son rapport d'Octobre 2007 définit le
développement financier comme le processus par lequel le système
financier gagne en profondeur, en accessibilité, en rentabilité,
en stabilité, en efficacité, en ouverture internationale et en
diversité.
1.2. Indicateurs de mesure du
développement financier
Les indicateurs principalement utilisés sont, ceux de
taille du secteur financier et de l'efficacité d'intermédiation
financière5(*).
1.2.1. Indicateurs mesurant
la taille du secteur financier
Ø Les actifs liquides des
banques (Monnaie fiduciaires+ dettes financières des
banques et autres institutions financières) : ils sont
mesurés par M3 en proportion du PIB. Cet indicateur sert à
mesurer la taille globale du système financier (King et Levine, 1993) et
présente l'avantage d'être disponible pour la plupart des pays.
Cependant, il ne prend pas en compte l'allocation du capital dans
l'économie et ni la distinction et le secteur privé et le secteur
public.
Ø Le rapport entre les actifs des banques
commerciales et celles de la banque centrale : il indique la part
relative des banques commerciales dans l'allocation de l'épargne. Il
suggère que les banques commerciales sont plus aptes dans
l'identification des investissements profitables, la gestion des risques et la
mobilisation des épargnes. Il présente l'inconvénient de
ne pas prendre en compte les institutions non bancaires.
Ø Les crédits au secteur privé
(bancaire et institution non bancaire) rapportés au PIB:
cet indicateur traduit l'importance de l'activité
d'intermédiation, en montrant le volume d'épargne drainé
vers les investisseurs privés. Il ne prend pas en compte les
crédits alloués au gouvernement, aux entreprises publiques ainsi
que ceux accordés par la banque centrale. Le ratio du volume de
crédit au PIB apparait comme un bon indicateur de développement
et reste influencé par les politiques de crédits dirigés
ou les subventions gouvernementales. Il ne prend pas en compte par ailleurs
des crédits en dehors du système bancaire et les crédits
obtenus à l'extérieur par les entreprises. Cet indicateur
présente une limite, en l'occurrence si le développement
financier se fait en dehors du système bancaire notamment sur les
marchés financiers.
1.2.2 Indicateurs d'efficacité
d'intermédiation financière
Les indicateurs de mesure de l'efficacité du
système financier sont regroupés autour de deux variables. Ces
indicateurs ont été construits par Beck et al (2000) à
savoir :
Ø
Ø
Plus la marge nette sur les intérêts est faible,
plus le système bancaire est efficace parce qu'il fournit des services
financiers à moindre coût. Le différentiel du taux
d'intérêt constitue le coût d'intermédiation
financière. Mais cet indicateur présente l'inconvénient
d'être influençable par les politiques de plafonnement de taux
d'intérêt et des modifications du régime fiscal auquel les
banques sont soumises6(*).
D'autres indicateurs servent à traduire le niveau de
développement financier :
Ø
La capitalisation boursière mesure la taille du
marché boursier, et permet de voir la corrélation entre la taille
du marché et sa capacité mobiliser le capital et à
faciliter la diversification du risque.
Ø
Il mesure l'activité ou la liquidité du
marché. Cette dernière constitue une caractéristique
importante du marché bousier, Demirgûc-Kunt et Levine (1996)
pensent que les marchés liquides améliorent l'allocation du
capital et les perspectives de croissance de long terme. Cependant le ratio de
liquidité du marché, ne prend en compte les ratios de couverture
contre les risques offerts par les marchés financiers, ni le fait que
pour une économie financièrement intégrée à
l'économie à l'économie mondiale, une entreprise peut
être côté sur le marché étranger.
II. REVUE THEORIQUE DU LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Dans cette section, il s'agira de présenter les
théories de l'intermédiation financière dans un premier
point et ensuite montrer la contribution des théories de croissance
endogène à l'analyse du lien entre développement financier
et la croissance économique.
2.1.
Les théories de l'intermédiation et de la libéralisation
financière
2.1.1. La théorie
d'intermédiation financière
Les travaux de Schumpeter (1912) montraient
déjà le rôle essentiel des banquiers dans le ciblage et le
financement des entrepreneurs, ils encouragent de ce fait l'innovation
technologique l'accumulation du capital qui stimulent selon lui la croissance
économique à travaux l'accroissement des taux d'investissement,
l'allocation du capital aux projets les plus productifs et l'accroissement des
échanges. Pour arriver à ce but les intermédiaires
financiers assurent cinq fonctions principales énumérées
par Levine (1997, 2004) :
Ø Acquérir des informations sur les projets et
favoriser l'allocation des ressources aux projets les plus rentables
Lorsque le système financier est efficace, il stimule
la croissance en réduisant les coûts de transaction et en
s'assurant que le projet soit alloué aux projets les plus rentables.
Grâce aux économies d'échelle, l'intermédiation
financière réduit les coûts d'information du financement
externe et ce faisant, accroit le rendement implicite des placements tout en
réduisant les coûts d'emprunt. Dans la mesure où les agents
pris individuellement ne peuvent évaluer les entreprises dans lesquelles
ils désirent investir, ils seront par conséquent réticents
à investir. L'intermédiaire financier va se substituer à
chacun des épargnants afin d'évaluer les opportunités
d'investissement, réduisant ainsi le coût d'acquisition de
l'information tout en offrant une opportunité de placement rentable pour
les agents et un accès facile au crédit et à moindre
coût aux emprunteurs.
Lorsque les intermédiaires financiers disposent d'un
grand nombre d'informations précisent et exactes sur les entreprises,
ils les utilisent pour financer les meilleurs projets, améliorant ainsi
l'allocation des ressources et réduisant le risque de
défaillance. La réduction des coûts de transaction pour les
épargnants stimule également les investissements en ce sens
qu'elle contribue à transformer une grande partie de l'épargne en
investissements productifs. L'activité d'intermédiation
financière permet également l'innovation technologique car elle
identifie de façon efficace les meilleurs produits autrement dit les
produits innovants qui les meilleures chances de réussite. Les
marchés boursiers peuvent de même favoriser la recherche
d'information car au fur et à mesure que la taille du marché
augmente les agents sont portés à s'adresser aux marchés
pour rechercher des informations sur des entreprises pour avoir des profits.
Ø Faciliter les transactions financières et
commerciales, la gestion des risques et diversifications des actifs
Les ménages ont généralement une
préférence pour la liquidité ou préfère
détenir des actifs liquides alors que les entreprises sont demandeuses
d'actifs de long terme. Les intermédiaires financiers se chargent de
concilier ces désirs divergents en mettant à la disposition des
entreprises des actifs de longs termes, convenables pour les investisseurs
recyclés à partir des actifs liquides récoltés
auprès des ménages. En agissant ainsi, ils adaptent les actifs
financiers aux préférences en réduisant l'asymétrie
d'information entre prêteurs et emprunteurs. Les intermédiaires
financiers inventent des nouveaux actifs financiers qui réduisent les
risques d'insolvabilité et d'illiquidité et de variations
imprévues du prix des actifs (Guillaumont-Jeanneney, 1998). Les
intermédiaires financiers remplissent des fonctions de facilitation de
la transaction et la gestion des risques soit en s'interposant entre les
épargnants et les investissements soit en leur apportant assistance par
leur intervention sur les marchés financiers.
Le système financier peut également favoriser la
réduction des risques individuels liés au projet d'investissement
grâce à la diversification et au partage des risques. La
réduction des risques stimulent les investissements dans où les
agents ont l'assurance de courir moins de risques en investissant dans des
projets susceptibles de leur rapporter des profits. La réduction des
risques favorise donc l'accumulation du capital et l'amélioration de la
rentabilité des investissements. En retour la croissance
économique se trouve affectée favorablement. Une absence de
marché oblige les ménages à investir dans des actifs peu
liquides car les risques les empêchent d'investir dans des actifs dans
des actifs rentables. Les intermédiaires financiers vont mutualiser les
risques individuels des déposants, et des déposants et en
investissant les fonds récoltés dans des actifs peu liquides mais
rentables. Bencivenga et Smith (1991) ont monté que lorsque les
intermédiaires financiers allouent l'épargne aux actifs peu
liquides et réduisent la liquidation prématurée
d'investissements rentables, améliorent la productivité du
capital et stimulent la croissance économique.
Ø Assurer la surveillance des investissements, exercer
un contrôle sur la gestion des entreprises après le financement
des projets
Une fois l'investissement financé la fonction de
surveillance des investissements consiste pour une banque d'exercer un
contrôle sur les entrepreneurs et les contraindre à gérer
l'entreprise dans l'intérêt des actionnaires et des
créanciers. Pour assurer cette fonction les banques exigent des
garanties et proposent des contrats financiers adaptés aux
spécificités des projets et au profil de l'entrepreneur, tous ces
moyens lui permettent de réduire les coûts de les coûts de
surveillance. La relation de long terme entre les banques et les entrepreneurs
permet de diminuer les coûts d'acquisition de l'information et
l'allocation efficace des ressources. De même le fonctionnement des
marchés boursiers peut contribuer à exercer des contrôles
sur les entreprises une fois qu'ils les financent.
Ø Assurer la mobilisation de l'épargne
Les intermédiaires financiers assurent la collecte
d'épargne des ménages en leur offrant des possibilités de
dépôts et leur permettant de diversifier leur portefeuille et
d'investir dans des projets rentables, tout en assurant la liquidité des
placements (Levine, 1997). Les ménages pris individuellement ne peuvent
acquérir les actifs des entreprises surtout le cas où ces actifs
ne sont pas divisibles en petites unités. En se chargeant de mettre en
commun les épargnes de chaque individu les intermédiaires
financiers arrivent à surmonter le problème d'invisibilité
de l'actif émis par les entreprises et réaliser ainsi des
économies d'échelle. Ainsi les intermédiaires financiers
améliorent l'efficacité de l'économie par
conséquent stimulent la croissance économique.
Les systèmes financiers les plus efficaces dans la
mobilisation de l'épargne affectent favorablement la croissance
économique. Cependant, il n'y a pas de consensus sur l'impact positif du
développement financier sur la mobilisation de l'épargne à
travers le rôle des intermédiaires financiers. En effet, la
réduction des risques sur les marchés financiers pourrait
réduire le niveau d'épargne de précaution des
ménages et par conséquent le taux de croissance. Donc l'effet
global du développement financier sur le taux d'épargne reste
mitigé.
Ø Faciliter les échanges des biens et services
Par cette fonction les intermédiaires financiers
facilitent la spécialisation, l'innovation technologique et la
croissance économique. En effet, la spécialisation augmente la
productivité du travail et demande plus de transactions. Ces
transactions étant coûteuses, les contrats financiers susceptibles
de réduire les coûts favorisent une plus grande
spécialisation, une augmentation de la productivité et de la
croissance économique. Les intermédiaires financiers favorisent
le commerce extérieur par les crédits à l'exportation et
aux mécanismes de couverture contre les risques.
En somme les intermédiaires financiers en assurant les
fonctions de facilitation des échanges, de gestion de risques, de
recherche d'information sur les projets, de contrôleurs des entreprises,
de mobilisation d'épargne, et de facilitation des échanges
stimulent la croissance économique à travers le taux
d'investissement, la productivité du capital et les échanges
commerciaux. Ainsi le système financier à travers ces
différentes composantes qui certes agissent différemment dans le
circuit économique mais confère au développement financier
son rôle essentiel dans la dynamique de la croissance économique.
Dans l'établissement du lien entre le
développement financier et la croissance économique, plusieurs
modèles théoriques ont été développés
et chaque modèle se rapporte à une fonction bien précise
exercée par les intermédiaires financiers et celle-ci nous
emmène à l'étudier différemment des autres.
Cependant l'absence de prise en compte du lien entre ces différentes
fonctions représente un inconvénient. Greenwood et Jovanovic
(1990) à travers leur modèle étudie le rôle des
intermédiaires financiers dans l'acquisition de l'information et
l'allocation optimale des ressources. L'apport de liquidité par les
banques représente l'analyse du modèle de Bencivenga et Smith
(1991). Quand à celui de Saint-Paul (1992), il porte sur la gestion de
risques et la diversification des actifs. King et Levine (1993b) pour finir se
penche plutôt sur le rôle du système financier dans la
mobilisation de l'épargne et le financement des projets innovants.
Dans le modèle de Greenwood et Jovanovic (1990) comme
établit plus haut l'accent est mis sur la mobilisation de
l'épargne et l'allocation optimale de cette dernière dans aux
projets les plus productifs. Dans ce modèle, ils montrent que le capital
peut être investi dans des projets peu risqués et peu rentables ou
dans des projets qui comportent plus de risques mais rentables. Le risque
étant provoqué par les chocs agrégés et la
spécificité du projet, les auteurs soulignent que les agents sont
incapables de distinguer ces deux chocs. Alors que les intermédiaires
financiers, aidés par un nombre d'un échantillon de projets
rentables, sont capables de déterminer la nature du choc. Avec la
collecte et l'analyse de l'information, les intermédiaires financiers
profilent leurs stratégies d'investissement sur la base de leur
connaissance des chocs agrégés de la période courante. Si
les investissements qui comportent plus de risques deviennent moins profitables
que les investissements plus sûrs, à cause d'un choc
négatif, ils investiront seulement dans des projets peu risqués.
Si les coûts d'acquisition et d'analyse de l'information sont
suffisamment bas, la capacité des intermédiaires à choisir
les projets appropriés pour un choc agrégé donné
accroît le rendement attendu de leur portefeuille au-delà de ce
que les autres agents économiques auraient obtenu sans aucune
information sur les chocs agrégés.
Bencivenga et Smith (1991) dans leur analyse ont
également démontré que le développement financier
est corrélé positivement à la croissance
économique. Partant des travaux de Diamond et Dybvid (1983), on assiste
à une intégration de la fonction d'apport de liquidité par
les banques dans un cadre de croissance pour analyser le rôle de
l'intermédiation financière dans la croissance économique.
En effet lorsque les intermédiaires financiers sont absents dans une
économie, l'incertitude pousse les agents à conserver leur avoir
sous forme d'épargne liquide et improductive, autrement dit une
épargne qui ne favorise pas la croissance. Il faut également
noter que les contraintes de liquidité découragent les
investisseurs et engendrent car elles ont un effet négatif sur
l'accumulation du capital et engendrent la liquidation des actifs
prématurée des actifs productifs. Les banques en assurant les
dépôts des agents leur donne la possibilité d'effectuer des
placements rentables, atténuant ainsi le risque d'illiquidité.
Ainsi l'activité intermédiation financière accroît
le ratio du capital par tête de l'économie et par
conséquent stimule la croissance économique.
Saint-Paul (1992) conclut que les intermédiaires
financiers permettent une plus grande spécialisation des facteurs de
l'économie. Ainsi, en l'absence d'intermédiaires financiers, les
agents minimisent leur exposition au risque en adoptant des technologies de
diversification moins spécialisées et par conséquent peu
productives.
King et Levine (1993) abordent dans leur modèle la
question du lien entre le développement financier et la croissance
économique à travers la productivité des facteurs. Les
auteurs montrent que dans une économie avec les investisseurs potentiels
susceptibles d'apporter des projets innovants, les intermédiaires
financiers vont engager des ressources pour évaluer ces projets et seuls
les plus prometteurs sont retenus. Ils mobilisent par la suite l'épargne
pour financer les projets les plus productifs et permettre une diversification
du risque associé à ces projets innovants et à moindre
coûts les investisseurs pris individuellement. L'évaluation et la
sélection des entrepreneurs réduit le coût de
l'investissement, accroît la productivité du capital et
améliore la croissance économique.
Guellec et Ralle (2003) pensent que, dans une économie
sans intermédiaire financier chaque agent ne pourrait investir son
épargne que dans ses propres projets, et dans ses projets que dans sa
propre épargne, l'économie serait donc
« cloisonnée ». Certains projets ne verraient pas le
jour alors qu'il existe une épargne inutilisée. De plus
même si les agents ont la possibilité de transférer leur
épargne les uns aux autres pour financer les projets, rien ne justifient
que ce sont les projets les plus rentables qui seront financés. Enfin
l'impossibilité de repartir l'épargne d'un agent entre plusieurs
projets accroîtrait le risque et découragerait donc
l'investissement. Le système financier sert à remédier
à ces problèmes car les intermédiaires financiers peuvent
sélectionner les bons projets parmi l'ensemble de ceux devant être
financés.
2.1.2. La théorie de la
libéralisation financière
La question de la libéralisation financière
développée par McKinnon (1973) et Shaw (1973) comme solution,
visant à faire profiter à la croissance économique les
bienfaits du développement financier. Elle suggère l'abandon des
politiques dirigistes de crédit, de plafonnement de taux
d'intérêt afin d'accroître l'efficacité du
système financier, l'investissement et la croissance économique.
Le début des années 70 fut la période de
gloire des politiques interventionnistes spécifiques dans le
système financier particulièrement dans les pays en voie de
développement. Cette politique consistait à administrer les taux
d'intérêt et allouer de façon sélective les
crédits et les réserves obligatoires élevées. Le
choix de ces politiques s'explique par le fait que l'économie de
marché était non optimale au sens de Pareto et que par ailleurs,
l'hypothèse classique de la décroissance de la
productivité marginale du capital qui devrait justifier une forte
rentabilité dans les économies sous-développées,
s'est soldée par un rendement plus faible des investissements
privés. Cette situation s'explique par les risques élevés
dus à l'instabilité économique et politique
caractéristique de ces pays. On assistait donc a une différence
entre le rendement privé des projets et le rendement social.
L'écart entre ces deux rendements s'explique par le fait que les
banques préféraient financer les activités commerciales
plutôt que les activités industrielles et agricoles. Et même
lorsque qu'il y a suffisamment de banques, il n'y a pas assez d'offreurs de
crédit. Le marché non concurrentiel apparait comme excessivement
prudent et favorable aux projets risqués. Ceci justifie la
sélectivité du crédit et l'administration des taux
d'intérêt à un niveau faible, au moins aux secteurs
jugé prioritaire. De façon simultanée on considère
dans les économies sous-développés les ménages sont
peu sensibles au taux de rémunération de leur épargne. Ils
sont plus intéressés par la proximité des institutions
financières capables de leur offrir des placements plus sûrs. Donc
pour développer l'épargne l'Etat aura plus avantage à
rapprocher les institutions financières des populations en implantant
des banques à proximité des ménages plutôt que de
relever le taux d'intérêt au risque de décourager les
investissements. Cette politique de l'Etat va conduire à une politique
monétaire inflationniste dans la mesure où c'étaient les
banques centrales qui se chargeaient du financer les banques publiques plus ou
moins solvables et à des taux d'intérêt réels
largement négatifs.
Dès le début des années 70, McKinnon et
Shaw ont dénoncé ce type de politique comme une politique visant
à réprimer le système financier7(*), entravant ainsi la croissance
de l'investissement. Ils recommandent d'établir les taux
d'intérêt réel à un niveau positif, en
évitant de plafonner les taux d'intérêt et les allocations
sélectives de crédit, avec la poursuite d'un objectif de
stabilisation des indicateurs macroéconomiques.
McKinnon et Shaw remettent ainsi en cause les arguments en
faveur des faibles taux d'intérêt et prône la
libéralisation financière. Pour ces auteurs les taux
d'intérêt réels faibles, exercent un effet sur le niveau
d'épargne dans la mesure où l'effet de substitution d'une
variation du taux d'intérêt l'emporte sur
généralement sur l'effet sur l'effet revenu. Par ailleurs dans
une situation de répression financière, les taux
d'intérêt faibles exercent un effet défavorable sur le
niveau d'épargne des agents, ces derniers préfèrent faire
des placements en bien au détriment des placements dans les
établissements bancaire. Par conséquent l'effet le plus
évident de la répression financière est la sous
intermédiation financière.
La politique de la répression financière
défavorise simultanément, le volume et le choix des
investissements. A ce niveau les arguments diffèrent selon les deux
auteurs, Shaw (1973) s'appuie sur l'hypothèse classique selon laquelle
l'investissement est une fonction décroissante du taux
d'intérêt. Cependant un taux d'intérêt maintenu
artificiellement bas rationne l'investissement en réduisant
l'épargne. L'investissement effectif est inférieur à
l'investissement désiré au taux d'intérêt
administré mais aussi au taux d'intérêt réalisable
si le taux d'intérêt était libre. Shaw développe son
argumentation en avançant que la sous intermédiation accroit les
coûts de transaction sur les opérations financières,
contribuant à réduire l'épargne et l'investissement par
rapport à la situation où les taux d'intérêt se
déterminent librement. McKinnon (1973), pense qu'une bonne partie de
l'investissement dans les pays à faible revenu se fait par
autofinancement. Les producteurs n'ont accès aux banques en tant que
déposants et non comme emprunteurs potentiels. Dans ce cas la
substitution entre monnaie et capital n'est possible comme le dit la
théorie néo-classique mais plutôt une
complémentarité. Tout investissement nécessite
préalablement une constitution d'encaisse monétaire. Dans ce cas,
plus le rendement réel des encaisses monétaires est
élevé, plus les agents sont incités à constituer
des encaisses pour investir. Celles-ci vont donc conduire à
l'accumulation du capital. Cependant au fur et à mesure que le taux
d'intérêt réel s'élève, il tend à
devenir supérieur au rendement espéré de l'investissement
l'effet de substitution entre monnaie ou quasi-monnaie et capital tend à
l'emporter sur la complémentarité pour un nombre de plus en plus
important d'investisseurs.
Selon Fry (1995), les exigences de ratio de liquidité
et de réserve obligatoire sont des instruments de répression
financière et considéré comme une taxe sur
l'intermédiation financière qui accroît l'écart
entre le taux d'intérêt sur les dépôts et celui des
prêts. Par conséquent une baisse du taux de réserve
obligatoire accroît la taille du secteur financier et réduit les
distorsions causées par les taxes.
Cependant les néo-structuralistes pensent la
libéralisation financière produit des effets contraires à
l'analyse de Mckinnon et Shaw. En effet, pour ces auteurs la
libéralisation à tendance à réduire la croissance
économique par la réduction de l'offre du crédit. Ils vont
sur la base de l'existence d'un marché boursier et une parfaite
mobilité du capital entre le secteur bancaire et les marchés
boursiers. Ainsi Wijnbergen (1983) prolonge l'analyse en affirmant que l'impact
de l'augmentation des taux de rémunération des
dépôts sur l'offre de crédit dépend du ratio de
réserves obligation autant que l'augmentation des dépôts
d'épargne se fait au dépend des actifs boursiers. Il peut s'en
suivre dans un premier temps une substitution des dépôts
d'épargne aux actifs boursiers. Ce qui réduit par
conséquent l'offre de crédit pour le secteur productif, ainsi la
baisse des fonds sur le marché boursier va entrainer une hausse du taux
d'intérêt et donc l'augmentation du coût de production.
Par contre si l'augmentation des dépôts
d'épargne se fait au dépend de la monnaie alors, l'offre total de
crédit aux entreprises connaîtra une hausse. L'effet de la
libéralisation financière dur la croissance est donc ambigu voire
négatif.
2.2. La théorie de la
croissance endogène et l'intermédiation financière
La contribution des modèles de croissance
endogène dans l'explication du lien entre la finance et la croissance a
donné une autre tournure dans la compréhension de cette analyse.
En effet dès le début des années 1990, un bon nombre
d'auteurs se sont inscrit sous la coupole de cette théorie afin de
donner un autre contenu à la relation entre la croissance
économique et le développement financier.
Ainsi, Pagano (1993) partant du modèle
« AK » développé par Rebelo (1991) dans
lequel la production est une fonction agrégée du stock de
capital.
Ainsi
pour simplifier on suppose que la population croit à un taux constant et
que l'économie produit un seul bien qui peut être consommé
ou investi. S'il est investi le taux de dépréciation du capital
par période est , ainsi l'équation relative
à l'investissement est :
Dans une économie fermée sans gouvernement,
l'équilibre du marché des capitaux exigent que le volume
d'épargne St est égal au volume d'investissement
It. On suppose par ailleurs, que
(1-) est la proportion d'épargne
perdue dans le processus d'intermédiation financière :
A partir de (1) on a le taux de croissance en année t+1
est
en
utilisant l'équation (2) et baissant le temps, a l'état
régulier le taux de croissance peut être écrit
comme :
Où s= S/Y le taux d'épargne brut.
L'équation (4) indique les trois canaux par lesquels le
système financier peut affecter la croissance. (i) D'abord en augmentant
la proportion de l'épargne nationale allouée aux
investissements productifs. Selon Pagano (1993) l'augmentation
de peut-être dû à la baisse de l'inefficacité de
la sphère financière. Lors de la libéralisation du secteur
bancaire, l'on peut penser aussi à la baisse des réserves
obligatoires ou des taxes associées aux transactions. (ii) Ensuite en
augmentant la productivité marginale A, grâce
à la collecte d'informations et à l'incitation des investisseurs
à replacer leurs argents dans des projets plus risqués à
cause d'un partage du risque plus significatif de la part des
intermédiaires. (iii) Enfin le secteur financier influence la croissance
par l'intermédiaire du taux
d'épargne
CONCLUSION
Le
présent chapitre a exposé la littérature théorique
ayant servi plutard à la vérification empirique. Les
théories de Shaw et Mckinnon ont donné une tournure essentielle
à l'analyse de la relation entre le développement financier et la
croissance bien que les premières réflexions aient
été déjà menées plus tôt par
Schumpeter.
La théorie de l'intermédiation
financière montre le rôle essentiel des intermédiaires
financiers. Par la récolte de plusieurs sortes d'informations, ils
identifient les projets les plus rentables afin de les financer, ceci permet
une allocation optimale des ressources. Les intermédiaires financiers
par leurs activités sont toujours amenés à une innovation
technologique car soucieuse d'offrir des produits innovants. Quant à la
théorie de la libéralisation financière, elle nous
renseigne sur la nécessité du système financier à
travers l'abandon des politiques dirigistes de crédit surtout pour
les pays en voie de développement.
Nous avons enfin terminé notre exposé par la
mise en évidence du modèle de croissance endogène et son
rôle dans le système financier. Ce modèle montre les
canaux à travers lesquels le système financier affecte la
croissance économique, il s'agit d'abord de l'épargne nationale
allouée aux investissements productifs, ensuite de la
productivité marginale du capital et enfin du taux d'épargne.
CHAPITRE II- REVUE EMPIRIQUE SUR LE LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT
FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE
Les études visant à valider empiriquement le
lien théorique entre le développement financier la croissance
économique ont débuté avec les travaux de R. Goldsmith
(1969), il est ainsi admis depuis lors une influence positive des indicateurs
financiers sur la croissance économique dans le long terme. Les
études réalisées à la suite se distinguent
principalement par deux tendances, celles qui établissent une relation
linéaire entre les deux variables, et celles qui redoute de la
solidité de cette relation. Il s'agira dans cette section de
présenter les études empiriques établissant la relation
causale entre le développement financier et la croissance
économique et ensuite les études qui se sont
intéressées à l'analyse non linéaire entre les deux
variables.
I.
ANALYSE DE LA CAUSALITE ENTRE DEVELOPPEMENFINANCIER ET CROISSANCE
ECONOMIQUE
Dans la littérature visant à établir le
lien entre le développement financier et la croissance
économique, bon nombre d'études se sont consacrées
à l'étude de la causalité entre les deux variables. La
causalité entre la finance et la croissance économique peut
être réciproque, comme évoluée en sens inverse.
Patrick (1966) fut l'un des premiers à expliquer ces relations
réciproques en proposant le concept
« supply-leading » ou
« demand-following ». On parle de
« supply-leading » lorsque le développement
financier « initié par l'offre » exerce une
influence causale sur l'évolution du secteur réel. Inversement le
développement financier « induit par la demande »
joue un rôle plutôt permissif dans le processus de croissance
d'où la notion de « demand-following ».
Ainsi l'analyse de cette section vise à
présenter dans la littérature les travaux ayant donné un
contenu empirique à ce concept.
I.1. Validation empirique de la
théorie du « following-demand »
Les principales contributions ont débuté
à partir des années 1990 avec l'apparition des modèles de
croissance endogènes. Les premiers à donner une validation
empirique sont King et Levine (1992, 1993), étude réalisée
à partir des données de panel.
Cette étude sera remise en cause par Demetriades et
Hussein (1996); Arestis et Demetriades (1997) pour un problème
d'endogénéité entre la finance et la croissance.
Demetriades et Hussein (1996) montrent que globalement les
variables financières sont cointégrées au taux de
croissance à partir d'une étude sur un échantillon de 16
pays. Leur objectif étant d'étudier la causalité et la
cointégration entre le développement financier et la croissance
économique sur la période de 1960-1990. Ainsi concernant la
causalité ils concluent qu'elle est plus marquée de la croissance
vers la finance. La causalité de la croissance vers la finance semble
beaucoup plus fréquente dans 12 pays industrialisés à
partir de l'analyse d' Arestis et Demetriades (1996). Ils soulignent
cependant que le cas de causalité réciproque est plus
prononcé dans les pays industrialisés que dans les pays en
développement. Arestis et Demetriades (1997) vont approfondir cette
analyse, en intégrant une mesure du développement des
marchés financiers dans 3 pays développés. Les
résultats montrent que dans le cas de l'Allemagne il existe une
causalité unidirectionnelle de la finance vers la croissance, le cas des
USA ne montre pas une évidence suffisante d'une causalité allant
du développement financier vers la croissance mais que la
causalité de la croissance vers l'indicateur du secteur bancaire est
validée. La Corée du Sud quant à elle présente une
situation contradictoire dans laquelle la croissance cause la finance alors que
les taux d'intérêt réels agissent négativement sur
la croissance. Cette variabilité des résultats selon les auteurs
est expliquée par les facteurs spécifiques à chaque pays
comme la structure financière (banques ou marchés boursiers
dominants) ou politiques de répressions financières. Cependant,
il est à noter que cette étude comporte deux limites :
l'analyse bivariée souffre de biais de variables omises et l'analyse en
séries temporelles nécessite des données relativement
longues.
A partir d'un modèle VAR multivarié sur un
échantillon de 10 pays Luintel et Khan (1999) ont apporté une
solution la solution aux biais de variables omises et trouvent une relation de
double causalité entre le développement financier et la
croissance pour chaque pays.
La mise en évidence de la relation est faite par Kalifa
Al-Yousif (2002) à parti d'un échantillon de 30 pays sur la
période de 1979-1999. La causalité de la croissance au
développement financier semble beaucoup plus présente en
dépit du lien de causalité réciproque dans son analyse.
Ainsi bon nombre d'auteurs ont trouvé ce sens de causalité dans
leur analyse, Waqabaca (2012) dans le cas du Fidji et Ibrahim (2007) pour la
Malaisie. Waqabaca (2012), à partir d'une relation de
cointégration et d'un VECM montre non seulement qu'il existe une
relation de long terme, mais aussi le développement financier contribue
à la croissance. Cependant cette contribution reste relativement faible
dans le cas du Fidji, cela peut s'expliquer par le fait que l'auteur utilise un
indicateur synthétique obtenu à partir de l'ACP, celui-ci traduit
une combinaison des données financières.
Les études de causalité entre le
développement financier et la croissance économique ont
été également réalisées dans en tant compte
de la spécificité de chaque région. Au niveau de
l'OCDE8(*) bon nombre de
travaux se sont inscrit dans le cas de la vérification de cette
hypothèse de causalité.
Neuggler et Kugler (1998) que malgré l'existence d'une
relation de long terme entre la finance et la croissance8(*) dans 13 pays de l'OCDE, la
relation de court terme reste vérifiée dans peu de cas. Ils
justifient cela par le fait que la mobilité internationale des capitaux
à tendance à rendre la croissance économique non
dépendante du secteur financier local à court terme surtout dans
les pays où la corrélation entre épargne et investissement
est inférieure à 50%. Des études réalisées
par Shan et Morris (2002) à partir d'un échantillon
composés de 19 pays de l'OCDE plus la Chine concluent qu'il n'existe
pas de causalité entre la finance et la croissance dans 10 cas, une
causalité réciproque est constatée dans 4 pays, et dans le
cas de 4 pas la croissance induit la finance et les auteurs trouvent une
causalité allant du développement financier à la
croissance économique. Kar et Pentecost (2000) beaucoup plutôt
avaient examiné la même situation en Turquie. Leur analyse de la
causalité de Granger, est faite en utilisant la cointégration et
la méthodologie du modèle à correction d'erreur
développée par Johansen (1988) et Johansen et Juselius (1990).
Ils montrent à partir de leurs résultats que la direction de la
causalité entre le développement financier et la croissance est
fortement sensible au choix des indicateurs du développement financier.
Ils concluent que la croissance économique semble conduit le
développement financier.
L'Afrique subsaharienne n'est pas en marge des nombreuses
études réalisées dans le cas de la mise en relation du
développement financier et la croissance économique. En effet
l'expression de la causalité est constaté avec Agbetsiafia
(2003), Odhiambo (2004, 2008). Ces auteurs confirment l'hypothèse du
développement financier « initié par la
demande ». Agbestiafia (2003) dans son étude sur un
échantillon de huit pays montre que la croissance précède
le développement financier dans le cas de la Côte d'Ivoire et du
Kenya. Ce résultat est semblable à celui de d'Odhiambo (2004) qui
suggère une causalité de la croissance au développement
financier dans le cas de l'Afrique du Sud. Allant dans le même sens des
résultats précédents Chukwu et Agu (2009) montrent dans
le cas du Nigéria à travers un VECM multivarié pour
examiner la relation entre le développement financier et la croissance
économique. Cette étude valide les résultats de Agu et
Chukwu (2008) qui utilisaient le test de causalité de Toda et Yamamoto
(1995) pour valider la relation de causalité de la croissance vers le
développement financier (représenté par le crédit
accordé au secteur privé et la masse monétaire au sens
large) et une causalité inverse allant des indicateurs financiers (les
prêts bancaires et les dépôts bancaires) vers la croissance
économique.
Au-delà de ces études qui attestent l'effet
positif de la croissance économique sur le développement
financier, il faut noter toutefois que dans certains cas la finance exerce un
effet positif sur le secteur réel, tel est le résultat de bon
nombre d'étude.
1.2. Validation empirique de la
théorie du « supply-leading »
La première validation empirique de la relation entre
la finance et la croissance et mieux de la mise en exergue du sens de
causalité a été inspirée de King et Levine (1993a),
leur analyse est réalisée sur une période de 30 ans allant
de 1960 à 1989. Ils arrivent à la conclusion que le
développement financier influence significativement la croissance
économique. Cependant ces résultats ont été
beaucoup critiqués car les données en coupe transversale sont
moins pertinentes pour l'analyse de la causalité que des données
en séries temporelles.
Un grand nombre d'étude ont suivi l'analyse de King et
Levine (1993), analyse utilisant d'autres modèles
économétriques pour donner un contenu robuste à l'analyse
du lien entre la finance et la croissance économique dans les
études récentes.
Unalmis (2002) examine la direction de la causalité
entre le développement financier et la croissance économique en
Turquie en utilisant la causalité au sens de Granger dans un
modèle à correction d'erreur. L'analyse s'étend sur la
période 1970-2001 et montre qu'à court terme à l'exception
de certains indicateurs, la causalité va du développement
financier à la croissance économique. Leur étude montre
aussi qu'à long terme il existe une causalité bidirectionnelle
entre la finance et la croissance économique.
Wadud (2005) analyse une relation de long terme entre le
développement et la croissance économique pour trois pays de
l'Asie du Sud dont le Pakistan, l'Inde et le Bangladesh. Ils utilisent une
modélisation de vecteur autorégressif pour évaluer la
relation de long terme. L'étude montre que les modèles à
correction d'erreur résultats indiquent que la causalité de
Granger entre le développement financier et la croissance
économique va de la finance à la croissance.
Calderon et Liu (2002) en utilisant le test de
décomposition de Geweke (1982) sur des données reparties sur 109
pays développés et industrialisés allant de 1960 à
1994. L'analyse montre qu'en général le développement
financier conduit à la croissance économique. Cependant la
causalité de Granger du développement financier vers la
croissance et inversement coexistent. Ils concluent à travers leurs
résultats que la finance contribue plus à la croissance dans les
pays développés que dans les pays en voie de
développement. Christopoulos et Tsionas (2004) approfondissent l'analyse
en prenant en compte non seulement les données en coupe transversale et
temporelle sur un échantillon de 10 pays, ils testent la
causalité à l'aide d'un modèle de cointégration
multivarié en panel. Les résultats soutiennent l'hypothèse
d'une causalité à long terme qui va du développement
financier à la croissance.
En Afrique subsaharienne, la liste restreinte des
études ont validé la relation de causalité du
développement financier à la croissance. Ainsi dans une
étude de la relation pour le cas de l'UEMOA AKA (2010) montre sur la
période de 1961 à 2005 et à l'aide des tests de
cointégration et de causalité au sens de Granger, qu'il existe
une relation de long terme stable entre le développement financier et la
croissance économique. Les résultats expliquent que la
causalité va de la finance vers la croissance pour 3 pays et une
causalité à double sens dans le cas de 5 pays. La
particularité de son étude c'est la construction d'un indice
synthétique du développement financier à partir de la
méthode d'analyse en composante principale, il explique cela par le
problème de forte corrélation des indicateurs financiers.
II.
LA NON-LINEARITE ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA
CROISSANCEECONOMIQUE
Le manque de consensus autour des études
réalisées visant à voir la relation entre le
développement financier et la croissance économique remet en
cause la robustesse des modèles et la qualité des
résultats. La spécification de ces modèles sous la forme
linéaire suppose la constance de l'élasticité entre le
développement financier et la croissance économique autrement dit
les indicateurs de développement financier affecte de façon
identique le niveau de l'activité économique dans les pays au
cours du temps. Les résultats souvent contradictoires obtenus peuvent
être liés à l'existence d'une non-linéarité
entre le développement financier et la croissance économique.
Cette non-linéarité peut s'expliquer par le
phénomène des équilibres multiples d'une part, et à
travers la causalité réciproque d'autre part. Des modèles
de croissance endogène prenant en compte le secteur financier mettent en
évidence des équilibres multiples (Eggoh et
Villieu 2010 ; Berthélemy et Varoudakis, 1994 ;
Zilibotti, 1994 ; Saint-Paul, 1992). De nombreux travaux tentent
d'apporter une illustration empirique aux modèles fournissant les
équilibres multiple.
L'analyse qui a révélé la non
linéarité entre le développement financier et la
croissance est celle de Berthélemy et Varoudakis (1995, 1996) qui sans
doute sont les premiers à en donner un contenu empirique. Les auteurs
à partir d'un modèle de croissance endogène avec secteur
financier mettent en lumière une double causalité entre le
développement financier et la croissance économique. Ils
identifient surtout des équilibres multiples à l'état
stationnaire pour rendre compte de la convergence ou de la divergence des pays.
Ils utilisent une estimation en coupe transversale sur 95 pays
développés et pays en développement sur la période
de 1965-1995. Ils montrent la présence d'un effet de seuil en termes de
développement financier entre celui-ci et la croissance
économique. Il explique cela par le fait qu'un pays quelque soit son
niveau de développement est lié à son seuil de
développement financier.
Fung (2009) utilise un échantillon beaucoup moins grand
sur la période de 1967-2001. A partir de la Méthode des Moments
Généralisés sur panel dynamique avec effet fixe. Son
étude portant sur 57 pays développés et pays en
développement, il aboutit à deux résultats. Le premier
montre que l'interaction entre le développement financier et la
croissance économique est d'autant plus forte que le pays se situe
à un niveau de développement économique précoce. En
second lieu, il existe des trappes à pauvreté liées
à un niveau initial trop bas de développement financier, niveau
interdisant toute perspective de convergence en termes de croissance
économique.
La non-linéarité entre le
développement financier et la croissance économique peut
être expliquée aussi par des facteurs structurels de
l'économie. En effet dans les études récentes ces
facteurs ont été soulignés pour discuter de la robustesse
des résultats obtenus depuis les premières études qui se
sont essentiellement penchées sur la linéarité de la
relation.
Au niveau des facteurs structurels qui conditionnent cette
relation on peut d'abord citer l'inflation, dans cette optique Rousseau et
Wachtel (2002) montre que l'inflation réduit les effets de la finance
sur la croissance économique. Ils montrent que la finance stimule la
croissance seulement lorsque le taux d'inflation en dessous d'un seuil
oscillant entre 13 et 25% en fonction des indicateurs utilisés. Ensuite
le rôle des institutions est de plus en plus exploité dans
l'étude du lien entre le développement financier et la croissance
économique. Cette piste a été empruntée à
la suite des travaux de la nouvelle école institutionnelle école
conduit par North (1990). S'appuyant sur la définition de North
(1990)9(*). Cette analyse
va faire l'objet de plusieurs études dont celle de La Porta et al
(1998). A partir des indicateurs de la qualité des institutions, des
études réalisées par De Gregorio et Guidotti (1995) dans
12 pays de l'Amérique Latine, et montre une relation négative
entre le ratio du crédit bancaire au secteur privé
rapporté au PIB et l'activité économique. Ce
résultat est expliqué par le fait la libéralisation
financière s'est opéré dans un contexte de
régulation inapproprié qui a contraint les effets
macroéconomiques attendus. La non linéarité à
travers les facteurs institutionnels est examinée par Law et
Azman-Saini (2008) à travers un échantillon de 63 pays
développés et en développement sur la période de
1996-2004. En appliquant la méthode des GMM en panel dynamique, ils
indiquent dans leurs résultats que la qualité de la
régulation bancaire est cruciale pour l'expansion du secteur bancaire.
L'Afrique Subsaharienne reste touché plus par la mauvaise qualité
des institutions, Demetriades et Fielding (2009) affirme que la corruption et
l'instabilité politique sont des défis majeurs pour le
développement du secteur financier dans les pays de l'Afrique de
l'Ouest.
Kého (2012) montre dans le cas six pays de l'UEMOA
à partir de la méthode de Pool Mean Group pour estimer un
modèle non linéaire en données de panel sur la
période 1984-2005. Les résultats montrent que la qualité
des institutions conditionne le niveau du développement financier et sa
capacité à conduire favorablement la croissance
économique, il détermine par la suite les seuils à partir
desquels certaines variables institutionnelles10(*) améliorent la relation croissance-finance.
Plus-tôt, à partir d'un modèle de
croissance endogène Minea et Villieu (2010) montre qu'au-delà
d'un certain seuil de la qualité des institutions, la relation finance
croissance est positive. Ils expliquent cela par la baisse de coûts de
transaction sur les investissements privés entrainée par le
développement financier qui par la même occasion réduit les
recettes de seigneuriage utilisables pour financer les investissements publics.
Il influence favorablement la croissance seulement si les pouvoirs publics
peuvent se procurer d'autres ressources pour financer les investissements
productifs. A la différence si la qualité des institutions est
faible, la perte de recettes de seigneuriage ne peut être
compensée par la collecte de nouveaux impôts et les
infrastructures nécessaires au développement ne peuvent
être financées.
En définitive cette littérature suggère
que cette divergence dans les résultats des études passées
nécessite qu'on appréhende autrement la relation existant entre
la finance et la croissance. Cette divergence en mise en exerce par les
résultats selon lesquels la finance influence fortement la croissance
dans certains régions et faible voir nullement dans d'autres. Ainsi la
relation entre le développement financier et la croissance doit
être vérifié à travers une analyse non
linéaire c'est-à-dire une relation conditionnée par des
facteurs structurels de l'économie voir même le niveau du
développement financier.
CONCLUSION
Le système financier à travers ces
différents indicateurs de mesure reste un élément
essentiel dans le processus de croissance économique.
Ce chapitre avait pour but, de présenter les travaux
ayant donné un contenu empirique à la relation entre la
croissance et le développement financier à travers ces
différents indicateurs. Il ressort à travers la plupart de ces
travaux que le développement financier se présente commeun
catalyseur de la croissance. En effet les études se sont penchées
sur plusieurs aspects du lien dont les plus essentiels sont, la
causalité et la linéarité. Le premier aspect appuyé
par un certain nombre d'étude montre non seulement que le
développement financier est un vecteur qui stimule la croissance
c'est-à-dire une causalité allant de la finance à la
croissance mais aussi inversement la croissance tendrait à conduire le
développement financier autrement une causalité allant de la
croissance à la finance.
Le deuxième principal volet de l'étude porte sur
la robustesse de la relation linéaire, certains auteurs redoutent la
solidité du lien linéaire entre les indicateurs financier et
l'activité économique, c'est pourquoi ils ont proposé une
analyse non linéaire qui conditionne, l'effet favorable du
développement financier sur la croissance économique par des
facteurs structurels tels que l'inflation, le niveau de capital humain mais
surtout la qualité des institutions.
Au-delà de toutes ces analyses, l'effet de la finance
sur la croissance reste surtout tributaire du niveau de développement
des pays.
PARTIE II: VALIDATION EMPIRIQUE DU
LIEN ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE EN CÔTE D'IVOIRE
Le lien économétrique entre la croissance
économique et le développement financier constitue la
finalité de notre étude. A partir d'un certain de données
financières nous allons valider cette relation. Nous allons d'abord
faire un tour d'horizon sur le système financier avant d'établir
la relation économétrique.
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX
DU SYSTEME FINANCIER IVOIRIEN: BILAN ET PERSPECTIVES
Depuis la fin des années 1980, période au cours
de laquelle la crise a frappé de plein fouet l'économie
ivoirienne, le secteur financier a subit progressivement les
conséquences de la baisse du niveau de l'activité
économique. Cependant dans ce contexte macroéconomique difficile
des restructurations ont été entamées à l'aide de
la communauté financière internationale notamment avec la banque
mondiale avec le projet PASFI (Programme d'Ajustement du Secteur Financier)
dont l'objectif était de promouvoir dans un cadre règlementaire
et institutionnel approprié, un système financier solvable,
diversifié et élargi, capable de couvrir les besoins
d'épargne et de crédit des agents économiques, de financer
le développement sur les bases saines sans porter atteinte à
l'intégrité des fonds confiés par le système. Ainsi
la mise en place des mesures a permis d'avoir des résultats satisfaisant
avec la restructuration de toutes les banques et la liquidation de celles qui
étaient compromises. En Côte d'Ivoire à l'instar des
autres pays de l'UEMOA, le système financier s'est sensiblement
développé ces dernières années11(*) mais sa profondeur son ampleur
et son accès restent faibles. Le secteur financier reste à
prédominance bancaire et bien que sa profondeur soit à peu
près conforme aux caractéristiques structurelles des autres pays
de la zone, il existe des grandes possibilités d'accroitre d'avantage et
d'améliorer l'accès au système financier comme
l'expérience récente des pays de l'Afrique de l'Est avec les
services bancaires mobiles.
Au-delà de l'existence d'un marché financier
avec la bourse régionale BVRM et des systèmes financiers
décentralisés le système financier ivoirien reste
dominé par les banques. Le secteur bancaire reste en plein essor en
Côte d'Ivoire avec la plus grande part de marché dans l'espace
UMOA (27, 5% en 2013)12(*)
dont 24 banques et un établissement financier. L'objectif de ce chapitre
est donc de faire un tour d'horizon sur le système financier ivoirien
à travers ses différentes composantes. Pour cela notre travail va
se subdiviser en deux sections, la première se chargera de nous
présenter les différentes composantes du système financier
ivoirien et la deuxième montrera les perspectives du paysage financier
à la lumière des nouvelles règlementations.
I. LES DIFFERENTES COMPOSANTES DU
SYSTEME FINANCIER
IVOIRIEN
Le système financier est composé en plus des
banques qui dominent le paysage du secteur financier, d'une bourse des valeurs
(BVRM) et des systèmes décentralisés. Ces institutions
jouent essentiellement le rôle de collecteurs de ressources et aussi se
chargent du financement de l'économie.
I.1. LE SYSTEME BANCAIRE
IVOIRIEN
I.1.1. Historique du système bancaire
L'histoire des banques en Côte d'ivoire est formellement
liée à celle de la « zone franc »
née en 1939 selon les historiens. En effet c'est le début de la
deuxième guerre mondiale qui instaure le contrôle du
système de change généralisé qu'elle étend
à ses territoires d'outre-mer. Il fut alors interdit de réaliser
des opérations commerciales et financières annonçant ainsi
la constitution d'une zone de privilège du franc. Cependant même
si « la zone Franc » a pris corps en 1939, les racines du
système bancaire peuvent être décelées
déjà en 1853 avec la banque du Sénégal qui
était la banque des négriers. Cette dernière deviendra
plus tard en 1901 la banque d'Afrique de l'Ouest qui fut le premier institut
d'émission mis en place par la France dans ses territoires. C'est ainsi
dans les cendres de la banque du Sénégal qu'est née la
Banque internationale de l'Afrique de l'Ouest BIAO.
La BIAO-CI, la BICICI, la SIB et la SGBCI résultent
respectivement de la transformation des Établissements bancaires
français que sont la BIAO, la BNP, du Crédit Lyonnais et de la
Société Générale qui étaient
installés en Côte d'Ivoire avant son indépendance.
L'organisation du système bancaire ivoirien reposait jusqu'en 1976 sur
la loi n°65-252 du 4 Août 1965 portant réglementation du
crédit et organisation de la profession bancaire et des professions qui
s'y attachent. Les dispositions de l'article 2 soulignant ainsi la distinction
entre les banques commerciales, les banques de dépôt et les
banques d'affaires et les banques de développement. La
réforme du système bancaire de 1975 et la réglementation
bancaire de 1990 ont supprimé cette distinction fondée sur le
principe de la spécialisation. Aujourd'hui, on parle
d'établissements de crédits composés de banques et
d'établissements financiers13(*)
I.1.2. Paysage bancaire ivoirien
Située en Afrique de l'Ouest avec un PIB/Habitant
estimé à 960 USD en 2007, la Côte d'Ivoire est
considérée comme la plus grande économie de l'UEMOA avec
40% du PIB total de ladite zone. Elle possède par ailleurs des banques
très dynamiques, avec 27.5% de part d'actifs du système bancaire
de la zone14(*).
En effet le système bancaire ivoirien reste la
composante principale du système financier 24 banques et un
établissement financier en 2013. Ces banques sont principalement
caractérisées par des capitaux hybrides (18) des capitaux fournis
par l'Etat (6). Le nombre de banques a évolué depuis les
années 1990, avec la réglementation du secteur bancaire, passant
de 8 en 1990 à 18 en 2006 jusqu'à atteint 24 à fin 2013.
Ce nombre croissant de banques témoigne du dynamisme du secteur
bancaire en côte d'Ivoire.
Cependant la fourniture des services financiers dans les
zones rurales et aux petites et moyennes entreprises restent très
limitée. En effet, 90% des entreprises ivoiriennes sont des PME mais ces
dernières à 70% accèdent difficilement aux crédits
à moyen et long ce qui montre que l'économie nationale reste
très peu financée par les banques ainsi que les autres structures
financières, tout comme la mobilisation des ressources de long terme
comme le financement des investissements de long terme. Ce qui explique la
faiblesse du crédit bancaire dans la croissance économique. En
effet la part du crédit accordé par les banques au secteur
privé qui reste un artisan important dans le processus de croissance
durable et soutenue dans le PIB reste insuffisante.
Tableau 1 : Etablissements bancaires agrées au 31
Décembre 2013
BANQUES
|
DA
|
MC
|
RC
|
TB
|
R
|
NC
|
EFF
|
N
|
NN
|
CA
|
EM
|
TOT
|
ET
|
PR
|
|
|
326405
|
73334
|
63260
|
1989 811
|
5 427 717
|
561
|
2 288 787
|
2908
|
3933
|
6841
|
SGBCI
|
01/09/1966
|
15556
|
0
|
3754
|
11802
|
865 470
|
61
|
332 590
|
461
|
650
|
1111
|
ECOBANK-CI
|
16/03/1989
|
21900
|
0
|
1224
|
20676
|
653 390
|
47
|
199 678
|
224
|
369
|
593
|
BACI
|
11/08/1978
|
14963
|
0
|
14939
|
24
|
637 532
|
63
|
240 823
|
240
|
248
|
488
|
BIAO-CI
|
30/12/1980
|
20000
|
2000
|
18000
|
0
|
515 517
|
49
|
220 125
|
289
|
348
|
637
|
SIB
|
01/09/1966
|
10000
|
4900
|
0
|
5100
|
480 274
|
43
|
267 738
|
291
|
274
|
565
|
BNI
|
04/03/1999
|
20500
|
20500
|
0
|
0
|
439 964
|
29
|
130 144
|
292
|
203
|
495
|
BICICI
|
01/09/1966
|
16667
|
0
|
5419
|
11248
|
428 742
|
37
|
90 677
|
253
|
267
|
520
|
BOA-CI
|
14/12/1995
|
7200
|
0
|
5625
|
1575
|
360 328
|
24
|
103 065
|
87
|
188
|
275
|
CNCE
|
28/10/2009
|
35000
|
35000
|
0
|
0
|
124 919
|
129
|
508 178
|
191
|
633
|
824
|
BRIDGE-BANK
|
08/05/2006
|
8500
|
0
|
6900
|
1600
|
119 263
|
6
|
4533
|
93
|
28
|
121
|
SCB-CI
|
01/02/2000
|
10300
|
0
|
0
|
10300
|
102 952
|
3
|
1091
|
67
|
33
|
100
|
UBA
|
14/05/2008
|
20000
|
0
|
0
|
20000
|
98 220
|
11
|
45 478
|
53
|
108
|
161
|
CITIBANK
|
11/02/2005
|
10000
|
0
|
0
|
10000
|
93 002
|
1
|
429
|
39
|
3
|
42
|
BSIC-CI
|
04/06/2009
|
12500
|
0
|
0
|
12500
|
82 703
|
14
|
12 878
|
18
|
118
|
136
|
DIAMOND BANK
|
09/09/2010
|
0
|
0
|
0
|
0
|
82 457
|
6
|
3 062
|
16
|
46
|
62
|
BGFIBANK CI
|
23/05/2011
|
10000
|
0
|
2000
|
8000
|
81 540
|
1
|
388
|
31
|
7
|
38
|
BHCI
|
28/04/1993
|
6776
|
2800
|
3826
|
150
|
65 434
|
9
|
57 007
|
53
|
126
|
179
|
VERSUS BANK
|
01/12/2003
|
3000
|
3000
|
0
|
0
|
40 181
|
3
|
6 823
|
35
|
56
|
91
|
CORIS BANK
|
26/09/2012
|
10400
|
0
|
1040
|
9360
|
33 280
|
5
|
2 470
|
19
|
34
|
53
|
BFA*
|
06/02/2004
|
5534
|
5134
|
400
|
0
|
24 454
|
8
|
41 636
|
42
|
91
|
133
|
ORABANK-CI
|
11/02/2005
|
15000
|
0
|
0
|
15000
|
21 702
|
3
|
9 337
|
50
|
7
|
57
|
CIBCI
|
21/07/1994
|
5000
|
0
|
10
|
4990
|
21 652
|
4
|
3 131
|
30
|
25
|
55
|
AFRILAND FIRST BANK
|
27/11/2013
|
37609
|
0
|
22
|
37587
|
21 652
|
2
|
5 061
|
23
|
25
|
48
|
GTBANK-CI
|
07/07/2011
|
10000
|
0
|
101
|
9899
|
14 401
|
3
|
2 445
|
11
|
46
|
57
|
BDU-CI
|
13/12/2013
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Rapport de la
commission bancaire de l'UEMOA 2013
Note : DA : Date
d'Agrément ; MC : Montant du Capital ; RC :
Répartition du Capital ; ET : Etat; PR :
Privé ; NN : Non-Nationaux ; TB : Total Bilan ;
R : Réseaux (nombre d'agence bancaire) ; NC : Nombre de
Compte ; EFF : Effectifs ; CA : Cadre ;
Employés ; TOT : Total ; a : Montant en Millions
FCFA ; (*) : liquidation de la banque en
2014.
1.1.3. Evolution des banques et du crédit
à l'économie
Depuis la restructuration du secteur bancaire en 1990, ce
dernier connait une évolution considérable en nombre et un
accroissement du crédit à l'économie surtout celui
destiné au secteur privé. Ainsi l'offre de monnaie totale entre
2010 et 2013 est passée de 4 259,6 milliards à 5 695,8
milliards FCFA soit une augmentation de 25.21%. Cet accroissement est
expliqué
parl'effet conjugué du crédit intérieur
et des avoirs extérieurs nets. La hausse du crédit
intérieur (44.75%°) vient de l'augmentation du crédit
à l'économie (38,04%) et du concours au gouvernement (61.77%).
Quant aux avoirs extérieurs, ils sont passés de 1 401,4
milliards à 1 558,5 milliards FCFA soit une hausse sur la
période de 11.21%.
La mutation du secteur s'est faite à partir de la prise
en compte des techniques modernes des pratiques bancaires à travers :
l'introduction du système interbancaire de compensation
automatisé (SICA-UEMOA) en novembre 2005; le Système de Transfert
Automatisé et de Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA) offrait la
possibilité d'exécuter des opérations avec toutes les
banques de l'UEMOA en temps réel ; la monétique qui fait
intervenir des moyens de paiement électroniques comme les cartes
bancaires, les TPE (terminaux de paiement électroniques), les GAB
(guichets automatiques bancaires) et le E-banking qui permet à partir de
son ordinateur de consulter son compte. Les banques ne disposent pour ainsi
dire pas de ressources de long terme. Dans l'incapacité de financer la
croissance, elles servent davantage de béquille à
l'économie que de réel stimulant. Le financement bancaire des
entreprises est confronté à un ensemble de défis à
savoir les contraintes d'ordre environnemental, de coût et la
maîtrise du risque de contrepartie. Cette situation amène les
banques à rechercher des garanties incontestables (contre-garantie
bancaire, sûreté réelle) que peu d'opérateurs
peuvent offrir. Le coût du crédit demeure toujours
élevé en raison notamment de la dégradation de la
qualité du risque crédit, du niveau élevé des
provisions et des coûts de structure, malgré le niveau bas des
taux directeurs.
Graphique 1 :
Evolution du crédit à l'économie
Source : calculs de l'auteur (rapport commission
bancaire 2013)
Note : CRCT
Crédit à court terme ; CRMT Crédit à moyen
terme ; CRLT Crédit à long
Comme le décrit la courbe ci-dessus, les crédits
à long terme et à court terme sont restés relativement
compressés depuis 2003, au profit du crédit à court terme.
Cela peut s'expliquer par la faible maturité des ressources et aussi au
risque de contrepartie, les banques évitent donc de prêter
à cause de l'environnement politique qui était moins favorable
à la croissance durant cette période. Outre ces
éléments ci-dessus on a la part du marché bancaire, qui
représente 27% du marché bancaire dans l'espace UMOA.
Graphique 2: Part des
banques ivoiriennes dans le Bilan total de l'UMOA
Source : par l'auteur à partir des données
de la commission bancaire (2013)
I.2.
Le Marché boursier (BRVM)
I.2.1. Historique de la BRVM
La mise en place de la BRVM s'est fait à travers la
signature d'un traité constitutif du 14 Novembre 1973. L'UMOA regroupant
7 pays au début, rejoints par la suite par la Guinée Bissau
prévoyait ainsi la mise en place d'un marché financier
régional organisé. C'est dans cette perspective, qu'en 1991,
l'idée d'un marché financier unique et commun à l'ensemble
des pays de l'union est développée pour favoriser les
échanges commerciaux et renforcer l'intégration régionale.
Ainsi la décision de création du marché financier est
prise en Décembre 1993 et la mise en oeuvre est confiée à
la BCEAO cependant les activités de capitalisation boursière ont
débuté le 16 septembre 1998. La bourse régionale des
valeurs mobilières constitue, avec le Conseil Régional de
l'Epargne Publique et des marchés financiers (CREPMF), l'une des
structures de ce marché financier régional. Elle repose sur deux
catégories d'acteurs, les autorités du marché qui assurent
le respect des droits des épargnants et garantissent le respect par les
différents acteurs des procédures permettant d'éviter des
déconvenues dans le fonctionnement du marché et des intervenants
commerciaux qui assurent de fonctions spécifiques contre
rémunération sous forme de commission.
I.2.2. Fonctionnement et organisation de la BRVM
La bourse régionale des valeurs immobilières
basées à Abidjan est le principal marché boursier de la
zone UEMOA, elle repose sur un trépied constitué :
ü Du Conseil Régional de l'épargne Publique
et des Marchés Financiers (CREMF), chargé de la surveillance du
marché régional en règlementant et organisant l'appel
public à l'épargne. Il assure également l'habilitation et
le contrôle des intervenants et veille surtout à la
régularité des opérations de bourse.
ü De la bourse régionale des valeurs
mobilières SA (BRVM.sa)
ü Du dépositaire central/ banque de
règlement (DC/BR) chargé de la conservation et de la Circulation
des valeurs mobilières pour le compte des émetteurs et des
intermédiaires financiers agréés par le Conseil
Régional de l'Épargne Publique et des Marchés Financiers.
Il fait office de banque de règlement et peut détenir des
encaisses des négociateurs (comptes espèces)
Outre cette composition de la BRVM, elle est rythmée
par trois types d'activités dont :
ü L'entrée de nouveaux acteurs ou la radiation
d'autres
ü L'émission de nouveaux actifs ou la radiation
des actifs précédemment émis
ü La cotation des actifs encore en vie
Les titres cotés sur le marché boursier sont
principalement des actions et des obligations. En effet au niveau du
marché des actions, les actions sont cotées dans 7 secteurs
d'activités dont l'évolution des cours se fait à travers 9
indices.
Le marché obligataire comporte 28 lignes
regroupées en quatre catégories :
· Les obligations émises par des
sociétés de droit privé (Obligation corporate)
· les obligations émises par le
trésor public d'un des États membres de l'UEMOA (Obligation
d'État)
· les obligations émises par une institution sous
régionales (Obligations Régionales)
· les obligations émises par les organismes
internationaux dont les centres de décision sont en dehors de la zone
UEMOA (Obligations Kolas)
TABLEAU 2 : Répartition du nombre de
sociétés cotées par secteurs à la BRVM
EMETTEURS
|
SOCIETES COTES
|
Secteurs
|
Sociétés
|
Industrie
|
12
|
12
|
Services publics
|
4
|
2
|
Finance
|
8
|
4
|
Transport
|
2
|
2
|
Agriculture
|
4
|
4
|
Distribution
|
6
|
6
|
Autres
|
1
|
1
|
TOTAL
|
37
|
31
|
Source : par l'auteur à partir des données de
la BRVM (2012)
(*) les entreprises ivoiriennes cotées sur le
marché de la BRVM
A travers ce tableau on remarque que 83% des entreprises
intervenant sur le marché sont de la Côte d'Ivoire notamment le
secteur-industrie qui enregistre la totalité des entreprises. Ces
chiffres corroborent ainsi le dynamisme du secteur financier même s'il
reste faible pour répondre aux objectifs de croissance.
I.2.3. Evolution de la capitalisation de la BRVM
La capitalisation boursière représente la valeur
marchande d'une société cotée, débutée en
Septembre 1998, elle a connu une évolution importante jusqu'à ce
jour. On note aujourd'hui 37 sociétés intervenant sur le
marché boursier régional dont 83% d'entre elles proviennent de la
Côte d'Ivoire.
GRAPHIQUE 2 : Evolution de
la Capitalisation 1998-2012
Source : Calculs de l'auteur à partir de
WDI
La capitalisation après un démarrage timide, a
connu une forte progression à partir de 2005 pour atteindre un pic en
2007 soit une augmentation de 258,88%. Entre 2007 et 2009 on remarque une
diminution des valeurs cotées sur le marché boursier
régional, elle est estimée à 36.01%. Cette dernière
situation s'explique par la contagion de la crise des
« subprimes » en fin 2007 débutée aux
Etats-Unis qui a causé un tourment sur le marché financier
international. Une évolution régulière a suivi par la
suite depuis 2009, avec la reprise régularisation de la situation sur le
marché international.
1.3.Les systèmes financiers
décentralisés
1.3.1. Historique de la microfinance
La microfinance est née en Côte d'ivoire en 1976
avec la création du Réseau des CREP-COOPEC afin de promouvoir le
développement en milieu rural. Avec l'appui de la Banque Mondiale, de
l'Agence Française de Développement et de l'Agence Canadienne de
Développement qui ont financé sa restructuration en 1994, cette
institution s'est élargie pour devenir un puissant réseau de
microfinance et a pris le nom de Fédération Nationale des
Coopératives d'Epargne et de Crédit de Côte d'Ivoire
(FENACOOPEC-CI) et ensuite d'Union Nationale des Coopératives d' Epargne
et de Crédit de Côte d'Ivoire (UNACOOPEC-CI). D'autres
institutions telle que la Mutuelle de Crédit et d'Epargne des Femmes de
Bouaflé (MUCREFBO) verront le jour dans les années 1980.
L'ampleur de ce secteur financier sera observée dans l'ensemble des pays
de l'UEMOA à la suite de la crise économique des années 80
qui a sinistré le secteur bancaire de la zone, notamment les banques de
développement, orientées vers la population rurale. La
progression de ce nouveau secteur va attirer l'attention des autorités
de l'UEMOA qui, lors de la réforme de 1989, relative à la
politique de la monnaie et du crédit, décideront de favoriser les
conditions de sa réglementation. Il naitra ainsi à cet effet le
Programme d'Appui à la Réglementation des Mutuelles d'Epargne et
de Crédit (PARMEC) sera mis en oeuvre par la BCEAO.
Ce cadre règlementaire entrera en vigueur en Côte
d'Ivoire à partir de 1996 avec l'adoption de la loi n°96-562 du 22
juillet 1996, portant réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit qui dessaisi le
Ministère de l'Agriculture de la tutelle des institutions de
microfinance pour la confier au Ministère chargé des Finances.
Des textes juridiques vont être établi dans le but de renforcer le
cadre précédemment établi, il s'agit du décret
n°97-37 du 22 janvier 1997 portant application de la loi 96-562 du 22
juillet 1996 ; La convention cadre adoptée le 3 juillet 1996 par le
conseil des Ministres de l'UMOA sous les auspices des instructions de la banque
centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest élaborées en Mars 1998
entrainant l'émergence des institutions de microfinance.
1.3.2. La situation actuelle
des microfinances
Considérées comme un outil important au service
de financement des agents économiques exclus du système bancaire
classique, les institutions de microfinance en Côte d'Ivoire au cours de
la dernière décennie ont connu un véritable essor au point
de jouer un rôle important dans le financement de l'économie,
particulièrement les activités des très petites moyennes
entreprises, faisant d'elles un moyen efficace de lutte contre la
pauvreté. Ainsi sur la période de 2006 à 2010 le nombre de
clients par membre bénéficiant des services de ce secteur est
passé 684.856 à 1.025.212 pour atteindre 1 354 807 fin 2014,
alors que le nombre d'institutions agrées retombait à 72 en 2014
contre 84 en 2012. Selon les indicateurs SFD de la BCEAO15(*) l'encours des crédits
en Décembre 2014 s'élevait à 107 639 (millions)
contre 99 505.50 (millions) en Juin 2010.
Le secteur de la microfinance est structuré
principalement autour de deux types d'institutions à savoir les
institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de
crédit et les institutions non mutualistes (ONG, Société
Anonyme). Les structures mutualistes ou coopératives d'épargne
et de crédit regroupant la quasi-totalité des institutions de
microfinance de la Côte d'Ivoire. Ainsi selon la configuration du
secteur de la microfinance on a :
- Un très grand réseau mutualiste qui occupe
plus de 80%16(*) du
marché l'UNACOOPEC-CI
- des structures de taille moyenne
organisées en Réseau :
· le Réseau des Caisses Mutuelles d'Epargne et de
Crédit (RCMEC) ;
· le Fonds Local d'Epargne et de Crédit (FLEC),
· la Coopérative Financière de la
Communauté Chrétienne (CFCC) ;
· la Mutuelle d'action Sociale (MUTAS) ;
· la Caisse Ivoirienne d'épargne et de
Crédit Agricole (CICA) ;
- Des structures mutualistes disposants de nombreuses agences
mais non organisées en réseau
· la Mutuelle de Crédit et d'Epargne des Femmes
d'Aboisso (MUCREFAB) ;
· la Mutuelle de Crédit et d'Epargne des Femmes de
Bouaflé (MUCREFBO) ;
- Des institutions conventionnées :
· Access finance ;
· le Fonds Ivoirien pour le Développement de la
Retraite Active (FIDRA) ;
· Microcred
· Advans Côte d'Ivoire
- De nombreuses structures isolées de petite taille
(plus de 70).
TABLEAU 3 : Evolution du nombre de microfinance et de caisse
de base
ANNEES
|
INSTITUTIONS AGREES
|
POINTS SERVICE
|
NOMBRE
|
TAUX D'EVOLUTION
(%)
|
NOMBRE
|
2007
|
93
|
-
|
496
|
2009
|
78
|
-16.12
|
502
|
2010
|
84
|
7.69
|
492
|
2011
|
72
|
-14.28
|
494
|
2012
|
72
|
0
|
472
|
2013
|
72
|
0
|
460
|
2014
|
72
|
0
|
264
|
Source : par l'auteur à partir des données
de la BCEAO
Au 31 décembre 2011, on fait état de 72
institutions autorisées, 4 réseaux coopératifs qui
totalisent 133 caisses de base agréées, de 58 structures
coopératives unitaires et 10 sociétés anonymes
détenant 55 agences. Force est de noter que, L'UNACOOPEC-CI demeure la
plus grande institution de microfinance en Côte d'Ivoire. En 2012, elle
totalise 69 caisses de base agréées, 92% des membres ou clients,
et 82% des dépôts collectés et 77% du total des actifs
nets17(*).
1.3.3. Evolution du
crédit et des dépôts des IMF
Le nombre d'institution de microfinance est resté
relativement constant depuis 2011 à 72. Ceci s'est accompagné
d'un accès plus large aux services financiers offerts aux populations
à l'instar des autres pays de l'UEMOA. Ainsi les populations ayant
bénéficié des prestations de ces institutions à fin
Décembre 2014 est assorti à 14,3 millions contre 11,61 millions
à fin 2011. En Côte d'Ivoire cependant ce nombre est
passé sur la même période à 1,4 millions alors qu'il
était à 1.7 millions. Les dépôts collectés
au niveau des IMF laissent apparaitre une évolution positive, ils
étaient évalués à 107,9 milliards en 2011,
jusqu'à atteindre en fin 2014 un montant de 152,3 milliards soit une
hausse 41,15%.
TABLEAU 4 : Principaux indicateurs des SFD au
31/12/201418(*)
Pays
|
Nombre de SFD
|
Nombre de points services
|
Nombre de membre/ clients
|
Montants des dépôts
(millions)
|
Encours des crédits en (millions)
|
BENIN
|
54
|
447
|
2 615 858
|
84 903
|
113 970
|
BURKINA
|
85
|
402
|
2 247 812
|
151 935
|
110 765
|
COTE D'IVOIRE
|
72
|
264
|
1 354 807
|
152 372
|
107 639
|
GUINEE-BISSAU
|
18
|
19
|
16 210
|
207
|
84
|
MALI
|
126
|
461
|
1 819 645
|
61 183
|
77 069
|
NIGER
|
53
|
158
|
413 902
|
23 438
|
31 065
|
SENEGAL
|
218
|
551
|
3 165 397
|
229 484
|
268 454
|
TOGO
|
92
|
492
|
2 590 547
|
152 216
|
126 750
|
TOTAL SFD
|
718
|
2794
|
14 224 178
|
855 739
|
835 796
|
Source : Rapport BCEAO
A travers ce tableau on remarque que le nombre de personnes
bénéficiant des services des SFD en Côte d'Ivoire
représente 9.5% du nombre total dans la zone UMOA. Les
dépôts représentent 17.8% de la part totale de la zone.
Ceci montre qu'à la différence du secteur bancaire, le secteur de
la microfinance reste développé par rapport à l'ensemble
de l'union.
GRAPHIQUE 3 :
Evolution des crédits et dépôts des SFD sur la
période 2007-2014
Source : Par l'auteur à partir des données
de la BCEAO
Note : les bandes en orange représentent les
dépôts et les bandes les crédits sur la période de
2007 à 2012.
Le volume du crédit accordé par les IMF connait
une hausse considérable depuis 2011, ils sont évalués
à 107.3 milliards en 2014 contre 21.3 milliards en 2011 soit une
augmentation de 403.37% après une baisse continue entre 2007 et 2010.
Cette baisse est estimée à 123.37%, elle peut être
expliquée par la longue crise de 2002 à 2011 qui a
entrainé la fermeture de plusieurs agences surtout dans le nord et
l'ouest de la Côte d'Ivoire.
II. SYSTEME FINANCIER ET LES NOUVELLES REGLEMENTATIONS
Le système financier ivoirien se présente comme
l'un des plus dynamiques de la sous-région à travers ses
différentes composantes même s'il reste peu profond. Ces
dernières sont placées sous l'autorité de certains organes
suprêmes de la sous-région qui servent de régulateurs ou
superviseurs en vue de renforcer la capacité de résilience du
système financier face aux tumultes du système financier
international.
Cette section a pour but de présenter les perspectives
du système financier à la lumière des dispositifs
réglementaires.
II.1.
Les banques et les normes prudentielles dans l'UMOA
L'ensemble des banques de la zone UMOA sont sous la tutelle de
la BCEAO qui est l'institution mère. Son rôle est de conduire la
politique monétaire de la zone, elle exerce aussi une fonction de
surveillance du système bancaire pour son propre compte. Cependant, la
supervision des activités des établissements de crédit
reste essentiellement au compte de la commission bancaire qui est l'organe
principal de régulation et de surveillance des banques. En effet, elle
est chargée de la surveillance des établissements de
crédits sur le territoire des huit Etats membres de l'Union19(*) en vue de préserver un
fonctionnement harmonieux du système bancaire. Du point de vu
organisationnel, la présidence de cet organe est assurée par le
gouverneur de la BCEAO, la commission comprend deux collèges en son
sein dont l'un est composé d'un représentant
désigné par chaque Etat membre participant à la gestion de
la banque centrale, et l'autre des membres désignés par le
conseil des ministres de l'UMOA. Elle bénéficie d'une
indépendance de son personnel dans l'exercice de leur fonction. A ce
titre elle dispose de larges pouvoirs de sanctions disciplinaires pour toute
infraction à la règlementation bancaire.
Par ailleurs le dispositif prudentiel vise principalement deux
objectifs : renforcer la solvabilité du système bancaire, et
assurer une protection accrue des dépôts dans un contexte de
libéralisation financière.
II.1.1. Présentation des normes prudentielles
dans l'UMOA
Il s'agit principalement des normes de solvabilité
suivies des autres normes prudentielles.
a-Normes de solvabilité
Pour apprécier la solvabilité des banques, trois
types de normes sont utilisées.
Ø Représentation du capital
minimum : les établissements de crédit de l'union
doivent détenir des fonds propres de base au moins égaux au
capital minimum légal de 5 milliards ou montant fixé par
l'agrément20(*).
Ø Couverture des risques
La norme de couverture des fonds propres effectifs est
fixée à 8% et 96 banques satisfont à cette norme à
fin 2013.
TABLEAU 5: Ratio moyen de couverture de risque
Bénin
|
Burkina
|
Côte d'Ivoire
|
Guinée-Bissau
|
Mali
|
Niger
|
Sénégal
|
Togo
|
UMOA
|
9.5%
|
10.2%
|
9.9%
|
17.3%
|
14.7%
|
16.2%
|
18.3%
|
14.4%
|
12%
|
Source : rapport commission
bancaire de l'UMOA 2013
Ø Limitation des immobilisations et
participations
Quatre-vingt-huit (88) des banques représentant 93% des
dépôts étaient en règles vis-à-vis de la
norme limitant leurs immobilisations et participations au niveau de leurs fonds
propres effectifs.
b- Autres normes prudentielles
Ø Limitation des engagements sur une même
signature
Les établissements de crédits doivent limiter
à hauteur de 75% de leurs fonds propres effectifs, les risques sur un
même bénéficiaire ou une même signature.
Ø Limitation du volume global de risques
individuels
Le dispositif prudentiel fait état d'obligation aux
banques et établissement financiers de limiter, à huit fois leurs
fonds propres effectifs, le total des risques pris sur l'ensemble des
bénéficiaires atteignant individuellement 25% desdits fonds
propres.
Ø Limitation des prêts aux principaux
actionnaires, dirigeants et au personnel
Quatre-vingt-quatre banques correspondant à 81.2% des
dépôts respectent la norme qui limite le cumul des prêts aux
principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel à 20% de leurs
fonds propres effectifs.
Ø Couverture des emplois à moyen et long
termes par les ressources stables
Cette norme impose la couverture, à hauteur de 75% au
moins, des emplois immobilisés ou d'une durée résiduelle
supérieure à deux ans, par des ressources stables. En vue
d'éviter une transformation excessive des ressources à vue ou
à court terme en emplois à moyen ou long terme, les banques et
établissements financiers doivent financer une certaine proportion de
leurs actifs immobilisés ainsi que de leurs autres emplois à
moyen et long terme, par des ressources stables. Elle contribue à
assurer l'équilibre de la structure financière des
établissements de crédit. A fin Décembre 2013 quatre-six
banques en activité détenant 44.1% des dépôts se
conforment à cette exigence.
Ø Le coefficient de
liquidité
Destinée à prévenir les risques
d'illiquidité à très court terme du système
bancaire, cette norme requiert des banques des disponibilités
suffisantes ou des emplois dont la durée résiduelle
n'excède pas trois mois pour couvrir, à concurrence d'au moins
75%, leurs exigibilités de même maturité. A la fin de
l'exercice 2013, soixante-onze (71) banques concentrant 79,1% des
dépôts satisfont à cette exigence.
Ces normes constituent le pilier sur lequel les banques
ivoiriennes doivent fonder leur politique de fourniture de services
financiers.
II.1.2. Position des banques ivoiriennes face aux
normes prudentielles
L'activité de crédit en Côte d'Ivoire
reste balisée par des dispositifs imposés par la tutelle dans le
processus de migration vers les normes internationales notamment, les accords
de Bâle II et Bâle III qui constitue un des défis majeurs de
la BCEAO jusqu'en 2016. Ainsi en dépit des résultats probants
quelques banques ivoiriennes restent contrarier par les dispositifs
prudentiels.
a- Les banques et la norme de
solvabilité
L'introduction du ratio Cooke se répercute sur
l'orientation de la stratégie de prêts. Ainsi les banques et
établissements financiers préfèrent orienter leurs
activités de crédits vers les produits qui consomment moins de
fonds propres. Il s'agit de divers produits de placement, les activités
de conseil ou celles dont la pondération est la moins
pénalisantes en fonds propres. Par contre la distribution de
crédits courants (hors prêts immobiliers avec hypothèque) a
été freinée par le ratio Cooke. A fin Juin 2013, 17 et 15
banques ivoiriennes étaient conformes respectivement aux normes de ratio
de fond propres et le ratio de couverture de risque.
b- Le ratio de liquidité
Ce ratio n'a pas d'incidence directe et visible sur le plan
commercial du fait qu'il est observé sur le court terme. Toutefois, il
peut conduire à une stratégie de développement des actifs
liquides dont la durée résiduelle est inférieure à
trois mois. On estime à 15 les banques respectant le ratio de
liquidité.
c- Ratio de couverture des emplois à moyen
et long terme par des ressources stables
Ce ratio constitue une énorme contrainte pour les
banques concernées, en ce sens qu'il contraint le crédit à
court et long terme. Il empêche la banque de jouer pleinement leur
rôle d'intermédiation financière source de croissance
économique. Dans le but aussi de générer d'importantes
ressources les banques sont emmenées à contourner la
réglementation et à développer également des
activités hors-bilan21(*). Ainsi en 2012, 43% des banques étaient en
infraction à la norme de transformation, c'est dans ce cadre que le
conseil des ministres de l'UMOA a décidé de ramener ce ratio de
transformation de 75% à 50%.
2.2.
La BRVM et les nouvelles perspectives
Les nouvelles réglementations, ont débuté
en 2007 afin de les adapter aux nouvelles exigences des normes internationales.
Ces réformes ont porté sur les points suivants :
Ø Règles comptable spécifiques : il
s'agit de la mise en place d'un cadre comptable spécifique aux
intervenants de marché. Il a pour but d'unifier les méthodes et
les pratiques comptables du marché.
Ø Mise en place d'un marché hypothécaire
et de titrisation ; Il s'agit de la mise en place d'un marché
hypothécaire afin d'offrir des moyens de financement alternatifs aux
acteurs du marché.
Ø Réforme des garanties introduction de la
notation : il s'agit d'une part, d'assouplir les exigences de garanties
lors des émissions d'emprunts obligataires et d'autre part d'introduire
de façon corrélative la notation sur le marché, afin de la
rendre attractif, compétitif et sûr.
Ø Réforme de la fiscalité : il
s'agit d'une réforme visant la mise en place d'une tarification standard
et harmonisée sur le marché financier régional, afin de le
rendre plus attractif et compétitif.
Ø Les autres réformes concernent
- L'harmonisation de la fiscalité des valeurs
mobilières et adoption des mesures fiscales incitatives
- Création d'un compartiment des PME /PMI :
il s'agit de la mise en place d'un mécanisme permettant aux entreprises
en phase de développement ou à fort potentiel de pouvoir
bénéficier des avantages du marché financier .
- Travaux de relecture du code CIMA
Ces différentes reformes offrent ainsi de nouvelles
perspectives aux acteurs de marché ; il s'agit :
- Du renforcement de la sécurité de
l'épargne par la mise en oeuvre d'un fond de protection des
épargnants
- Le contrôle sur place des intervenants du
marché à raison d'un contrôle par année
débuté depuis 2012
- Le renforcement de la surveillance du marché
secondaire par la mise en place depuis 2011 d'un logiciel approprié,
- La poursuite du renforcement du contrôle et de la
diffusion de l'information financière à travers un système
électronique sécurisé,
- La poursuite du renforcement du contrôle et de la
diffusion de l'information financière à travers un système
électronique sécurisé.
2.3.
Les nouvelles perspectives microfinances
Le secteur de la Micro finance en Côte d'Ivoire est en
pleine mutation. Les autorités de contrôle et de supervision et
l'Association Professionnelle par le renforcement de la surveillance du secteur
et son assainissement, ainsi que par le renforcement des capacités
opérationnelles et institutionnelles des Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) contribuent à la redynamisation de la
Micro finance en Côte d'Ivoire. En effet, ces résultats
s'expliquent par la mise en place d'un cadre légal et
réglementaire au niveau national par la Direction de la Microfinance et
au niveau régional par la BCEAO.
Ainsi, La nouvelle loi définissant l'activité
des SFD prise par le Conseil des Ministres de l'UMOA en 2007, a
été adoptée par ordonnance n°2011-367 du 03 novembre
2011 par la Côte d'Ivoire. L'adoption d'une nouvelle loi se justifiait
pour les raisons spécifiques suivantes :
· la poursuite de la diversification du paysage financier
de l'Union pour permettre l'accès du plus grand nombre d'agents
économiques à des services financiers fournis par des
institutions en mesure d'offrir des garanties de sécurité des
transactions à leur clientèle ;
· le renforcement de la stabilité du secteur par
une meilleure protection de la clientèle des SFD, la mise en
conformité des institutions avec les normes internationales en vigueur
dans le domaine financier, le resserrement des conditions d'entrée dans
le secteur et le renforcement de la surveillance par les instances de
régulation et de supervision ;
· l'amélioration de l'efficience des SFD en
favorisant la modernisation de leurs instruments de gestion afin qu'ils
contribuent davantage à l'approfondissement du secteur financier et,
subséquemment, au développement économique des Etats de
l'Union.
Les principales innovations figurant dans cette nouvelle
réglementation applicable aux SFD portent essentiellement sur
l'extension de la nouvelle réglementation à l'ensemble des SFD,
l'instauration d'un régime unique d'autorisation d'exercice
(agrément), la participation de la BCEAO à l'instruction des
dossiers d'autorisation d'exercice, l'intervention de la Banque Centrale et de
la Commission Bancaire dans la surveillance des institutions qui ont atteint un
certain niveau d'activité, le renforcement du dispositif prudentiel et
des sanctions applicables ainsi que la certification obligatoire des comptes
pour les SFD d'une certaine taille financière.
CONCLUSION
Il s'agissait dans ce chapitre de faire un tour d'horizon sur
le système financier à travers quelques composantes. Il ressort
que le système financier bien qu'ayant divers composantes reste
dominé par les institutions bancaires. En effet les banques ivoiriennes
sont plus représentées au niveau national que sous
régional, dernier cas où elles occupent 27% de la part de
marché sous régionale.
Quant aux structures de microfinances, bien que
représentant la plus faible part en matière de financement, elles
rentent importantes en ce sens qu'elles demeurent la structure, la mieux
adaptée au financement des populations les plus
vénérables, en facilitant les conditions d'accès au
crédit.
Par ailleurs, la BRVM demeure le principal marché
financier de la sous-région, elle reste une source de financement
importante car elle traduit non seulement la modernisation des sources de
financement pour l'économie, mais une bonne alternative pour les
entreprises ivoiriennes qui sont les plus représentées sur le
marché boursier. L'adoption de nouvelles reformes surtout la
création d'un nouveau compartiment réservé aux PME offrent
ainsi de nouvelles perspectives à l'amélioration des conditions
financières et par conséquent une hausse de la croissance
économique.
CHAPITRE IV : ANALYSE ECONOMETRIQUE DU LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE
L'économétrie consiste aujourd'hui un outil
important, à la disposition de l'économiste lui permettant
d'infirmer ou de confirmer les théories qu'il construise. En effet,
à travers les (relations) hypothèses postulées,
l'application des méthodes économétriques fournit des
estimations sur la valeur des coefficients ainsi que la précision
attendue. L'économiste, teste ensuite statistiquement ces relations
à travers les tests d'hypothèse. Ainsi suivant cette logique,
nous allons mener une étude empirique en recourant aux outils
statistiques et économétriques afin d'évaluer l'impact des
indicateurs du développement financier sur la performance
économique représentée par la croissance
économique.
Dans ce chapitre que nous scindons en deux sections, il
s'agira dans la première de présenter les données retenues
dans le cadre de cette étude et les analyses descriptives des variables.
Quant à la deuxième section elle s'intéressera à
la spécification du modèle économétrique.
I. PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSE DESCRIPTIVE
I.1.
Description des données
Il s'agira de présenter toutes les variables qui
serviront à notre validation économétrique du lien entre
les variables en question.
I.1.1. Variable du modèle
Ø Variable endogène
Notre étude vise à expliquer la croissance
économique par des indicateurs financiers. Ainsi dans la
littérature économique la croissance est évaluée
à travers le PIB réel (Produit Intérieur Brut) qui est
à la somme des valeurs, il est évalué
généralement sur une année.
Nous utilisons dans le cadre de notre étude nous
utiliserons le PIB réel par habitant, il a l'avantage de décrire
la répartition par tête du revenu national sur une année.
C'est un indicateur synthétique qui permet de mieux appréhender
la croissance économique d'un pays.
Ø Les variables
d'intérêt
Les variables d'intérêt sont essentiellement les
indicateurs du développement financier. Ces variables sont celles
utilisées dans la plupart des études empiriques. Divers
indicateurs sont donc utilisés pour rendre compte de la profondeur du
système financier. Suivant ainsi cette littérature cette
présente étude retient les indicateurs suivants :
· Le crédit domestique au secteur
privé(Pcred) : rapportés au PIB, Il mesure
l'activité des intermédiaires financiers sous l'aspect de l'une
des fonctions principales qui de canaliser les dépenses vers les
investisseurs. Le crédit intérieur du secteur privé fait
référence aux ressources financières fournies au secteur
privé, notamment par le biais de prêts, d'achat de titres autres
que des actions, de crédits commerciaux et d'autres comptes
débiteurs, qui constituent des créances à rembourser.
· Le crédit bancaire au secteur
privé (Bcred) : il est rapporté au PIB, et mesure
le volume de crédit accordé par le système bancaire au
secteur privé. Le crédit intérieur fourni par le secteur
bancaire comprend tous les crédits dans divers secteurs sur une base
brute, à l'exception du crédit accordé au gouvernement
central, qui est net. Le secteur bancaire comprend les autorités
monétaires et les banques de dépôt, ainsi que les autres
institutions bancaires pour lesquelles des données sont disponibles
(notamment des institutions qui n'acceptent pas les dépôts
transférables, mais qui assument du passif tel que les
dépôts à terme fixe et les dépôts sur un
compte d'épargne). Parmi les exemples d'autres institutions bancaires,
on compte les institutions de prêts immobiliers et d'épargne et
les associations de construction et de prêts. Le choix de cette
s'explique par l'importance du système bancaire, qui est la composante
essentielle du secteur financier ivoirien et représente environ 18% du
PIB.
· Passifs liquide (passif) (M3):
ils traduisent la qualité de l'intermédiation financière,
et son intérêt, c'est qu'ils mesurent la taille du secteur
financier. Cet indicateur donne une mesure utilisée souvent dans la
littérature pour évaluer la maturité financière.
· Le ratio Quasi-monnaie/M2 : il
rend compte des progrès de l'intermédiation financière en
ce sens que c'est au travers de la croissance des dépôts à
terme et d'épargne que les banques sont supposées pouvoir
pleinement jouer leur rôle de promoteur de l'épargne
financière et d'allocation optimale des ressources dans
l'économie (Kého, 2012).
Toutes ces variables trouvent leur fondement dans la
littérature (King &Levine ,1997 ; Berthélemy et
Varoudakis, 1998 etc....).
Le système financier regroupe une diversité
d'institutions et d'activités financières, par conséquent
la mesure de son efficacité demande un ensemble d'indicateurs. Ainsi
plusieurs indicateurs sont utilisés pour capter l'influence du
développement financier sur la croissance économique. Cependant
l'utilisation de ces variables ensemble risque de données des
estimateurs biaisés, puisqu'elles sont fortement corrélées
Stock et Watson (2002). Afin, d'éviter ces problèmes de
multicolinéarité nous proposons de construire avec ces cinq
indicateurs, un indicateur synthétique à partir de la combinaison
de tous les indicateurs en question.
Nous utilisons à cet effet l'analyse en composante
principale (ACP), elle permet la description des observations d'un ensemble de
données multivariées en utilisant un nombre réduit de
dimensions, non corrélées entre elles, et dont chacune est une
combinaison linéaire des données originales. Le choix des
composantes est fait de sorte à maximiser la variance expliquée
par les nouvelles variables, en minimisant la perte d'informations. L'analyse
simplifie ainsi la lecture d'une masse de données en réduisant le
nombre de dimensions initialement utilisées.
TABLEAU 6: Analyse en composante
principale
|
Valeurs propres initiales
|
Composantes
|
Valeurs propres
|
% Variance
|
% cumulées
|
ACP1
|
2.837
|
70.935
|
70.935
|
ACP2
|
1.162
|
29.042
|
99.977
|
ACP3
|
0.001
|
0.022
|
99.999
|
ACP4
|
5.942E-005
|
0.001
|
100.000
|
Source : Calcul de l'auteur
Dans la deuxième colonne (Valeurs propres) ci-dessus,
nous trouvons la variance des différentes composantes. Dans la
troisième colonne, ces valeurs sont exprimées en pourcentage de
la variance totale. Comme nous pouvons le voir, la composante 1 explique
70.935% de la variance totale. La quatrième colonne contient la
variance extraite cumulée. Les variances extraites par les facteurs sont
appelées valeurs propres. Les valeurs propres indiquent que la
composante 1 explique 70.93% de la variance totale de l'indicateur composite
étudié. La première composante est calculée comme
combinaison linéaire des indicateurs de développement financier
utilisés avec des poids donnés par le premier vecteur propre.
Ainsi, la première composante principale traduit mieux le niveau de
développement financier, car elle est en mesure de capturer plus de
70.93% de l'information de l'ensemble de données initiales.
GRAPHIQUE 4 :
Evolution de l'indicateur de développement financier
Source : Calcul à partir d'Eviews.8
Note : FIN, indicateur de développement financier
à partir de l'ACP
Ce graphique, montre l'évolution de l'indicateur de
développement financier entre 1965 et 2013. De 1965 à 1980 on
assiste à une hausse de l'indicateur, ceci peut s'expliquer par le
développement progressif du système financier au lendemain de
l'indépendance dans un contexte de forte croissance, le crédit
bancaire était estimé à 41% du PIB en 1981. La crise
financière des années 1980 va entrainer la chute de
l'indicateur financier. Les banques ne seront pas épargnées, le
crédit va baisser jusqu'en 1999 avec un niveau de 14% du PIB. Cependant
cette chute s'est atténuée à partir de 1990 grâce
aux différentes reformes conduites par les institutions de
Bretton-woods. L'indicateur n'a pu retrouver son niveau avant la crise
à cause de la crise socio-politique à partir de 1999, qui a
entrainé la perte de confiance des banquiers surtout après la
fermeture de plusieurs agences bancaires dans la partie centre-nord-ouest du
pays.
Ø Les variables de contrôle
Bon nombre de variables servent à expliquer la
croissance économique, cependant nous utiliserons dans le cadre de cette
étude les variables les plus pertinentes et ayant servi dans la
littérature existante. Au nombre de ces variables on a :
· Le taux d'ouverture
commerciale (Trade): il est mesuré par le ratio
des (exportations + importation) et du PIB. L'ouverture commerciale permet de
mesurer l'influence d'une politique commerciale sur la croissance
économique. Son choix est basé sur les études de
Berthélemy et Varoudakis (1998).
· Les dépenses gouvernementales
(Gov) : il s'agit du ratio des dépenses de
l'administration publique au PIB.
· Les investissements (INV) : il est
l'un des principaux facteurs déterminant le niveau de production
réel par habitant. L'investissement privé réalisé
par une firme bénéficie aux autres par effet d'imitation et
d'apprentissage, il a également un effet externe. Ainsi son effet sur
l'économie est double, il accroît d'une part directement la
productivité de la firme et d'autre part celle des autres firmes. Nous
utilisons dans comme proxy la formation brute du capital fixe.
I.1.2. Sources de données
Les données servant à la validation empirique du
lien entre le développement financier et la croissance économique
dans le cadre de cette étude sont secondaires recueillies dans la base
de données de la banque mondiale (World DevelopmentIndicators, WDI 2014)
ces variables sont observées sur la période (1962-2013).
II. SPECIFICATION DU MODELE
II.1.
Choix et justification du modèle
Notre approche visant à valider le lien entre la
croissance et les indicateurs financier est un test de la non
linéarité. Il consiste à estimer un modèle qui
prend en compte les indicateurs de un modèle qui prend en compte les
indicateurs du développement financier à des puissances
supérieures à l'unité dans l'équation. Il s'agit
d'un modèle non linéaire polynomial qui s'inspire des travaux de
Ramsey (1969) et White (1981).
Le modèle se présente ainsi sous la forme
suivante :
est le PIB
par tête à l'année t,
l'indicateur du développement financier, le vecteur
des variables de contrôle et le terme
d'erreur qui indépendant et identiquement distribué i.i.d
(0,2).
La spécification sous forme non linéaire a
été déjà utilisée par Eggoh (2009), Aka
(2005) en panel. Nous appliquons ce modèle dans le cas spécifique
de la Côte d'Ivoire, et limitons montre qu'elle peut se limiter à
une forme quadratique, on a ainsi la forme suivante :
(2)
La non-linéarité est mise en
exergue par fin2 qui traduit le niveau auquel la finance conditionne
la croissance économique. On a ainsi l'élasticité qui
traduit la sensibilité du PIB par tête par rapport au
développement financier :
(3)
L'analyse suppose donc que la non linéarité
entre la croissance et la finance dépend du niveau de
développement de cette dernière. Cette spécification
quadratique à l'intérêt de montrer si la croissance est
sensible au développement financier en Côte d'Ivoire.
Notre étude, consistera à vérifier
d'abord l'existence de la relation non linéaire entre les variables
concernées. L'analyse se fera à partir de l'hypothèse du
test de linéarité établit comme suit :
H0 :
.Si l'hypothèse nulle, est rejetée alors
on peut conclure l'existence d'une relation non linéaire entre la
croissance et les indicateurs de développement financier.
L'équation (3) montre que l'effet marginal du
développement financier sur la croissance dépend du niveau de
développement financier. Ainsi selon le signe et , on
déduira le sens de la relation entre les variables en question.
ü Si et ou et , alors le
développement financier agit favorablement ou défavorablement
sur la croissance économique et le niveau du développement
financier agit améliorent ou détériorent cette relation.
ü Si et , la
finance a un effet positif sur la croissance économique, mais son effet
est négatif à partir d'un certain seuil.
ü Si et les
indicateurs financiers agissent défavorablement sur la croissance mais
son effet est positif à partir d'un certain seuil.
II.2. La méthode
d'analyse
Afin de procéder à la validation
économétrique et à la vérification de nos
hypothèses, nous allons d'abord procéder à des tests de
racines unitaires et de cointégration afin de déterminer l'ordre
d'intégration des variables et ensuite examiner l'existence ou non d'une
relation de long terme entre. Dans un second, nous allons estimer les
coefficients de long terme à l'aide d'un modèle à
correction d'erreur.
En effet en présence de racine unitaire les
estimateurs, les propriétés asymptotiques des estimateurs ne sont
pas vérifiées ((Sims et al., 1990; Lardic et Mignon, 2002; p.
121).
Une série yt est stationnaire lorsqu'elle
vérifie les propriétés suivantes (Bourbonnais ; 2009)
:
- E(yt) = E(yt+m) = pour tout t et m ,
la moyenne est constante et indépendante du temps
- Var (yt) , la variance est finie et
indépendante du temps
- Cov (yt ; yt+m) =
E(yt- ) (yt+1- ) = t l a covariance est
indépendante du temps
Ainsi l'étude de la stationnarité est
basée sur la méthode de Dickey-Fuller augmenté (Dickey et
Fuller, 1981). On teste l'hypothèse nulle de présence de racine
unitaire contre l'hypothèse d'absence de racine unitaire. Ce test nous
permet également de déterminer l'ordre d'intégration des
séries. Il est effectué à partir de ce modèle
suivant :
ÄYt = ñYt-1 - ÄYt-j+1+åt ou ñ = (Ö - 1) (1 -
è1 - ...- èp - 1)
Yt= (L_growth, , FIN, L_inv, L_gov, L_trade)
Les hypothèses du test de Dickey Fuller Augmenté
sont:
251658240H0 : ñ = (Ö - 1) (1 -
è1 - ...- èp - 1) = 0 Ö = 1 (Racine Unitaire
(non stationnaire))
H1 : < 1
((non Racine Unitaire (stationnaire))
ADF: ADF Test Statistic (Test de Dickey Fuller Augmented)
CV : Critical Value (Valeur Critique)
Si la valeur de ADF est inférieur à la valeur de
CV (ou la Prob est inférieure est 5%) alors on accepte
l'hypothèse H1 : la série est stationnaire.
Si la valeur de ADF est supérieure ou égale
à la valeur de CV (ou la prob est supérieure ou égale
à 5%) alors on accepte l'hypothèse H0 : la
série est non stationnaire.
Si les tests de racine unitaires montrent que les
séries sont stationnaires en niveau ou intégrés I(0)alors
nous pouvons procéder à une spécification VAR(k).
Par contre, si les tests de stationnarité
suggèrent que les séries sont I(1), c'est-à-dire
stationnaires en différence première, une spécification
VAR sera une erreur dans ce cas, il est plus approprié d'effectuer, dans
un premier temps, des tests de cointégration sur les variables pour
savoir s'il existe une relation de long terme entre elles.
Cette présence de relation d'équilibre entre ces
variables est souvent vérifiée à travers des
procédures statistiques, dont les plus utilisées sont celles
d'Engle et Granger (1987) et de Johansen (1988, 1991). L'utilisation de l'une
des procédures dépend de l'ordre d'intégration des
séries, en effet lorsque les séries sont intégrées
du même ordre, la procédure de Engle et Granger est
recommandée, par contre si les séries présentent des
ordres d'intégration différente la procédure de Johansen
est plus adaptée.
2.3.
Résultats des estimations
2.3.1. Test de racine unitaire
Les tests de racine unitaire permettent de vérifier la
stationnarité des séries. Les résultats sont
représentés dans le tableau ci-dessous, montrent que les
variables sont stationnaires en différence première
c'est-à-dire intégrées I(1) d'où la
présomption d'une relation de cointégration.
Tableau 7: Test de racine unitaire
Variables ADF PP
|
CV Retard
|
Trend&Const
|
Ordre d'intégration
|
|
|
|
|
L_growth -4.49 -4.55
|
-1.95 1
|
A
|
I(1)
|
Fin -5.90 -5.94
|
-1.95 0
|
A
|
I(1)
|
L_inv -6.14 -6.21
|
-195 0
|
A
|
I(1)
|
L_trade -6.97 -6.974
|
-1.95 0
|
A
|
I(1)
|
L_gov -5.35 -5.36
|
-1.95 0
|
A
|
I(1)
|
|
|
|
|
Source : Calculs de l'auteur sur Eviews.8
Note : L_growth= log (growth) ;L_Trade= log
(Trade) ; L_gov= log (inv) ; l_gov = log(gov) ; Fin :
indicateur synthétique de developpement financier ; ADF :
AgmentedDickey-Fuller ; PP : Philip-Perron ; CV : critical
value ; :
II.4. Tests de cointégration
L'existence de relations de cointégration signifie que
les variables cointégrées ont un comportement semblable dans le
temps ou qu'elles ne peuvent durablement diverger. Il s'agit donc de tester
d'équilibre qui existe entre les variables. Cette présence de
relation d'équilibre entre ces variables est souvent
vérifiée à travers des procédures statistiques,
dont les plus utilisées sont celles d'Engle et Granger (1987) et de
Johansen (1988, 1991).
D'après le test de stationnarité de Dickey
Fuller réalisé sur nos différents variables
préalablement choisies, elles sont toutes intégrée d'ordre
1, c'est -à- dire, stationnaire en différence première.
Ce qui justifie l'utilisation de l'approche de Engle et Granger (1987).
En effet, la procédure d'Engle et Granger est
réalisée en suivant deux étapes :
ü Estimation de la relation de long terme
L'estimation de la relation de long terme est effectuée
d'abord à partir de la méthode des Moindres Carré
Ordinaires (MCO) sur le modèle suivant :
(4)
Les résultats montrent que, les coefficients des
variables (fin, fin2, l_inv et l_trade) sont significatifs au seuil
de 5%, le modèle est globalement significatif avec un R2 =
64.97 %.
ü Test de Dickey Fuller augmenté sur les
résidus
Pour que la relation de cointégration soit
acceptée, le résidu (åt) découlant de la
régression précédente doit être stationnaire.
Effectuons le test de Dickey Fuller augmenté sous les hypothèses
suivantes :
H0 : présence de racines unitaire sur les
résidus åt (Non cointégration)
H1 : absence de Racine Unitaire sur les résidus
åt (Cointégration)
Les résultats des tests nous montrent que les
résidus sont stationnaires au seuil de 5%. Ce qui nous emmène
à valider l'hypothèse de cointégration entre les
variables. Donc il existe une relation d'équilibre de long terme entre
les variables.
L'existence de la relation de cointégration justifie
donc l'adoption d'un Modèle à Correction d'Erreur (Engle et
Granger;1987).
II.5.
Modèle à Correction d'Erreur
Lorsque les séries sont non stationnaires et
cointégrées, il convient d'estimer leur relation à travers
un Modèle à Correction d'Erreur (MCE « Error correction
model »). Engle et Granger (1987) ont montré que toutes les
séries cointégrées peuvent être
représentés par un MCE22(*). Ainsi selon l'ordre d'intégration des
séries, la représentation MCE se fera à partir de
l'approche d'Engle et Granger qui consiste à suivre la procédure
suivante :
Etape 1 : Estimation de la relation de long terme
par la méthode des MCO
(5)
Les coefficients ,
,
,
,
, sont les
coefficients de long terme, ils caractérisent l'équilibre de long
terme.
Les résultats de l'estimation de ce modèle
montrent que le coefficient 1 est significatif au seuil de 5% ce qui
valide notre hypothèse de non linéarité entre la
croissance économique et le développement financier.
Tableau 8 : Estimation du modèle de long terme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.876049
|
2.113654
|
-0.414471
|
0.6806
|
|
|
|
|
|
FIN
|
1.093984
|
0.499256
|
2.191229
|
0.0339**
|
|
|
|
|
|
(FIN) 2
|
-0.313383
|
0.101458
|
-3.088788
|
0.0035*
|
|
|
|
|
|
L_INV
|
-0.642190
|
0.169342
|
-3.792272
|
0.0005*
|
L_TRADE
|
1.763102
|
0.526507
|
3.348680
|
0.0017*
|
L_GOV
|
0.011061
|
0.409226
|
0.027029
|
0.9786
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Construit par l'auteur à partir du
logiciel Eviews.8
Note : *(**) significatif au seuil de 1%
et 5%.
Etape 2 Estimation de la relation de court terme
Cette étape consiste à récupérer
le résidu de la relation de long terme pour estimer le modèle
à correction d'erreur se présentant sous la forme suivante :
(6)
Le coefficient est
appelé force de rappel vers à l'équilibre et doit
être significativement et nécessairement comprit entre -1 et 0,
sinon le MCE ne sera pas validée. Les coefficients , , , ,
représentent la dynamique de court terme.
Tableau 9: Estimation de l'équation de court
terme
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.043444
|
0.015621
|
2.781154
|
0.0081*
|
|
|
|
|
|
D(FIN)
|
0.176331
|
0.212396
|
-0.830200
|
0.4112
|
|
|
|
|
|
D(FIN2)
|
-0.018773
|
0.047419
|
-0.395895
|
0.6942
|
|
|
|
|
|
D(L_INV)
|
0.271123
|
0.126729
|
2.139381
|
0.0384**
|
|
|
|
|
|
D(L_TRADE)
|
0.160072
|
0.245748
|
0.651366
|
0.5184
|
|
|
|
|
|
D(L_GOV)
|
-0.063219
|
0.174377
|
-0.362540
|
0.7188
|
|
|
|
|
|
RESID(-1)
|
-0.423260
|
0.180102
|
-2.350101
|
0.0326**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : construit par l'auteur à partir
du logiciel Eviews 8
Note : (*) (*) significatif au seuil de 1% (5%)
Les résultats du modèle de court terme,
montre que le coefficient associé au résidu de long terme
retardé d'une période est significatif au seuil de 5% et
négatif (-0.42). Ce qui valide notre modèle à correction
d'erreur. Les tests de validité du modèle sont
présentés en annexe.
II.6.
Construction du seuil d'indicateur financier
L'impact du développement financier sur la croissance
économique et la validation de la relation non linéaire, nous
conduit à nous interroger sur l'existence d'un seuil optimal à
partir duquel l'effet du développement financier favorise ou
défavorise la croissance économique. La détermination du
seuil se fera à partir des coefficients estimés de
l'équation de long terme. Ainsi à partir de l'équation (3)
mesurant l'impact marginal de la finance sur la croissance économique
à travers son niveau de développement on a :
0
(7)
4%
L'effet favorable du niveau de développement financier
sur la croissance économique est constaté jusqu'au seuil de
55.64%. A partir de ce seuil la relation entre la finance et la croissance est
négative. En effet, lorsque l'indicateur financier atteint un niveau de
55% et plus, l'effet positif du développement financier sur le PIB par
tête s'étiole et devient négatif.
II.7. Interprétation des
résultats
Avant de commencer il est important de noter que les tests
statistiques de validité du MCE sont vérifiés. En effet,
la statistique de Jacque-Bera montre les résidus suivent une loi
normale. Le test de white indique que les erreurs sont homoscédastiques,
de même que l'indépendance de ces dernières validant
l'hypothèse d'absence d'autocorrélation. Le test de
stabilité basé sur la statistique de Cusum montre que le
modèle à correction est structurellement et ponctuellement
stable. Ce qui nous réconforte dans la qualité et la pertinence
des estimateurs.
La significativité du coefficient d'erreur dans le
modèle dynamique de court terme valide, le modèle à
correction d'erreur. Ainsi, il existe une relation de long terme entre la
croissance (l_growth) et le développement financier ), ce
résultat est conforme aux conclusions des travaux de Aspergis et al
(2007) qui pensent que la relation de long terme entre la croissance et la
finance existe aussi bien dans les pays développés que dans les
pays en voie de développement.
En effet, les résultats obtenus à partir du
modèle de long terme montre que le coefficient de la variable est
positif (1.09). Ce qui signifie qu'à long terme une hausse d'une
unité de l'indicateur de développement financier conduirait
à une amélioration toute chose égale par ailleurs de
2.583 unités ( ) du PIB
par habitant. Autrement dit le développement financier est positivement
associé au PIB par habitant. Ce résultat valide donc notre
hypothèse, il corrobore ainsi la plupart des travaux
précédents. La contribution de la finance à la croissance
dans le cas de la Côte d'Ivoire reste relativement importante, ceci est
d'autant vrai que selon Odedokun (1996) le développement financier
améliore plus la croissance dans les pays à bas revenu que dans
les pays à revenu élevé. Dans le modèle de court
terme, les coefficients de la variable financière et son carré ne
sont pas significatifs. On peut expliquer cela par le fait que le
système financier ivoirien, bien qu'étant en plein essor reste
moins profond en matière de financement et de fourniture de services
pour stimuler la croissance économique. Par ailleurs, le système
financier demeure à prédominance bancaire or le crédit
bancaire reste relativement concentré du fait d'absence de
diversification de l'économie. Il faut noter aussi que les
données concernant les institutions de finance informelle ne sont pas
pris en compte dans cette étude, alors qu'elles demeurent un canal
essentiel de financement pour des secteurs qui contribue relativement à
la croissance (Agricole, commerce etc...). Cette situation peut être
justifiéepar ailleurs à partir des travaux de Aka (2010) et
Neuggler et Kugler (1998) qui montrent que la relation de court de terme reste
vérifiée dans peu de cas car la mobilité internationale
des capitaux à tendance à rendre la croissance moins
dépendante du système financier locale.
Le signe du coefficient de la variable financière
élevé au carré dans le modèle de long terme est
positif et significatif, ce qui valide notre hypothèse d'existence d'une
relation non linéaire entre la variable financière et la
croissance économique. Cette relation nous montre par ailleurs que
l'indicateur financier influence positivement à la croissance
économique dans un premier temps, ensuite le niveau de
développement détériore cette relation à partir
d'un certain seuil. Il est existence donc une relation en forme de U
renversé entre la finance et la croissance économique. A partir
des résultats, le seuil à partir duquel le niveau de
développement financier influence négativement la croissance. Ce
seuil est estimé à 55%, c'est-à-dire que lorsque
l'indicateur de développement financier atteint 55%, il atténue
la croissance de l'activité économique. Cette relation semble
corroborer bon nombre de travaux de la littérature, selon lesquelles il
existe une relation en forme de U renversé c'est-à-dire un
premier stade où la finance favorise la croissance jusqu'à ce
qu'au stade où l'amélioration du développement financier
n'est plus positivement associé à la croissance (Eggoh,
2009 ; Khan et Senhadji 2000, 2003 etc...).
Dans l'équation de long terme le coefficient de la
variable l_invest négatif et significativement différent de
zéro. Une augmentation d'un point de l'investissement intérieur,
fait baisser de 1.52 point le PIB par habitant. Ce signe peut se traduire par
le fait que les conditions d'investissement ne sont pas favorables à
l'investissement privé. En particulier, les efforts qui ont
été menés n'ont pas suffi à attirer la confiance
des investisseurs à cause de nombreuses crises qu'a connues la
Côte d'Ivoire. Le coefficient de court terme montre que le PIB par
habitant augmente de 0.29% pour un accroissement d'un point de
l'investissement, en effet les reformes à court terme donnent
l'impression aux investisseurs d'un assainissement de l'environnement
légal, particulièrement les investisseurs locaux.En
général, les investisseurs étrangers percoivent les
reformes dans les pays africains comme transitoires.Ils ne modifient leurs
comportements que lorsqu'ils croient que ces reformes vont perdurer.
Dans le cas contraire, ils prefèrent attendre, le temps
davoir une plus grande lisibilite. Ces reformes leur donnent ainsi une
confiance à court terme entraînant par conséquent un
accroissement des investissements qui par un effet multiplicateur stimule la
croissance.
Le coefficient de la variable L_trade montre par ailleurs un
lien positif avec le PIB par habitant, ainsi un accroissement de 1% du taux
d'ouverture commerciale entraine une hausse du Produit par tête de
4.040%. En effet l'accroissement des échanges extérieurs sur le
long terme améliore la croissance du PIB par tête.
Le coefficient du résidu 8 = -0.42 du
modèle de court terme nous indique la vitesse d'ajustement
c'est-à-dire la vitesse avec laquelle, tout déséquilibre
entre le niveau désiré et effectif du PIB par tête est
ajusté. Ainsi un choc sur le PIB par tête se corrige
entièrement sur (1/0.42= 2,38 années).
CONCLUSION
L'objectif de ce chapitre
était de valider la relation non linéaire entre la croissance
économique et le développement financier à travers les
estimations économétriques sur la période de 1965-2013.
Ainsi à partir d'un modèle MCE, il ressort que la croissance
économique par le PIB par habitant est conditionnée par le niveau
de développement financier, il existe donc une approche non
linéaire entre les deux variables. A travers cette relation, le seuil
à partir duquel la croissance est négativement associée au
développement financier est de 55%. Autrement dit, l'effet positif des
performances du système financier sur le niveau d'activité
s'étiole lorsque les indicateurs financiers sont estimés à
55% du PIB.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
L'objectif de ce travail visait à montrer le l'impact
du développement financier sur la croissance économique. De
façon particulière il s'agissait non seulement d'établir
une relation de long terme mais aussi de vérifier l'hypothèse de
non linéarité entre la croissance et la finance. A cet effet,
pour établir notre relation économétrique, nous avons
comme proxy de la croissance le PIB par habitant, et les variables
financières à partir desquelles nous avons construire un
indicateur synthétique de développement financier. Par ailleurs
afin de vérifier la non linéarité entre la croissance et
la finance, nous avons eu recours à une forme quadratique obtenu
à partir du carré de la variable financière. L'estimation
économétrique s'est faite à partir d'un modèle
à correction d'erreur (MCE) après vérification des tests
de stationnarité et de cointégration, ce modèle a
l'avantage de montrer l'équilibre de long terme entre les variables.
Les résultats des estimations montrent qu'à
court terme la variable financière n'influence pas significativement la
croissance, la relation est expliquée par le modèle de long
terme. Ce dernier nous renseigne que dans le cas de la Côte d'Ivoire, la
variable financière influence positivement le PIB par habitant à
un premier stade, avant que cet effet ne freine la croissance
économique. Cette relation est expliquée par l'existence d'un
seuil à partir duquel l'effet favorable est atténuépar
l'amélioration des indicateurs financiers. Ainsi l'hypothèse de
non linéarité est validée c'est-à-dire que dans le
contexte ivoirien, la relation entre l'évolution de l'activité
économique et la structure financière dépend donc du
niveau de cette dernière.
Ainsi pour améliorer les indicateurs financiers, en
vued'amplifier leurs effets sur la croissance économique, un certain
nombre de mesures peuvent être préconisées.
Il s'agit :
ü Assainir l'environnement économique afin de
permettre une bonne orientation sectorielle du crédit car les banques
sont plus portées à offrir des services à des secteurs
comportant moins de risques.
ü Encourager, la concurrence et supprimer les
imperfections des marchés, celles qui créent des distorsions
empêchant les pauvres d'avoir accès aux services financiers. En
effet la concurrence contribuera à baisser les frais financiers et les
coûts de transactions qui restent un élément
d'évictions pour des individus à faible revenus.
ü Au niveau du marché financier, il faut
accélérer les réformes visant à créer un
compartiment des PME/PMI, dont le but étant de permettre aux entreprises
à fort potentiel de bénéficier des avantages du
marché.
Quant aux variables macroéconomiques, l'ouverture
commerciale est positivement associée au PIB par habitant.
ü Nous recommandons une politique, visant à
favoriser d'avance les échanges avec l'extérieur, il s'agit de
l'amélioration des politiques commerciales, afin de stimuler les
exportations et les importations.
ü Il faut également améliorer les
conditions d'investissement afin d'attirer les investissements directs
étrangers (IDE).
Au niveau des investissements, ils évoluent selon nos
résultats inversement au PIB par tête.
ü Il faut une bonne orientation des investissements
intérieurs surtout vers les secteurs à forte valeur
ajoutée, il s'agit des secteurs industriels et agricoles.
ü Il faut également créer des conditions
de protection des investisseurs locaux face aux multinationales.
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ANNEXES
Annexe I: Matrice de corrélation des variables
financières
|
Corrélation
|
l_liqm2
|
l_pcred
|
l_bcred
|
l_M3
|
|
l_liqm2
|
1,000
|
0,408
|
0,425
|
1,000
|
l_pcred
|
0,408
|
1,000
|
0,999
|
0,413
|
l_bcred
|
0,425
|
0,999
|
1,000
|
0,429
|
l_M3
|
1,000
|
0,413
|
0,429
|
1,000
|
Annexe II -Estimation du modèle de long
terme
Dependent Variable: L_GROWTH
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/05/15 Time: 12:49
|
|
|
Sample: 1965 2013
|
|
|
Included observations: 49
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-0.876049
|
2.113654
|
-0.414471
|
0.6806
|
FIN
|
1.093984
|
0.499256
|
2.191229
|
0.0339
|
FIN2
|
-0.313383
|
0.101458
|
-3.088788
|
0.0035
|
L_INV
|
-0.642190
|
0.169342
|
-3.792272
|
0.0005
|
L_TRADE
|
1.763102
|
0.526507
|
3.348680
|
0.0017
|
L_GOV
|
0.011061
|
0.409226
|
0.027029
|
0.9786
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.649799
|
Meandependent var
|
6.569081
|
Adjusted R-squared
|
0.609078
|
S.D. dependent var
|
0.518021
|
S.E. of regression
|
0.323886
|
Akaike info criterion
|
0.697428
|
Sumsquaredresid
|
4.510796
|
Schwarz criterion
|
0.929080
|
Log likelihood
|
-11.08700
|
Hannan-Quinn criter.
|
0.785317
|
F-statistic
|
15.95734
|
Durbin-Watson stat
|
1.470147
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
Annexe III -Test de racine unitaire sur le
résidu
Null Hypothesis: RESID has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.678815
|
0.0084
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.614029
|
|
|
5% level
|
|
-1.947816
|
|
|
10% level
|
|
-1.612492
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Annexe III -Estimation du modèle de court
terme
Dependent Variable: D(L_GROWTH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 07/05/15 Time: 12:56
|
|
|
Sample (adjusted): 1966 2013
|
|
|
Included observations: 48 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
0.043444
|
0.015621
|
2.781154
|
0.0081
|
D(FIN)
|
0.176331
|
0.212396
|
0.830200
|
0.4112
|
D(FIN2)
|
-0.018773
|
0.047419
|
-0.395895
|
0.6942
|
D(L_INV)
|
0.271123
|
0.126729
|
2.139381
|
0.0384
|
D(L_TRADE)
|
0.160072
|
0.245748
|
0.651366
|
0.5184
|
D(L_GOV)
|
-0.063219
|
0.174377
|
-0.362540
|
0.7188
|
RESID(-1)
|
-0.423260
|
0.180102
|
-2.350101
|
0.0326
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.348154
|
Meandependent var
|
0.040583
|
Adjusted R-squared
|
0.252762
|
S.D. dependent var
|
0.123062
|
S.E. of regression
|
0.106379
|
Akaike info criterion
|
-1.509585
|
Sumsquaredresid
|
0.463974
|
Schwarz criterion
|
-1.236701
|
Log likelihood
|
43.23004
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.406462
|
F-statistic
|
3.649716
|
Durbin-Watson stat
|
1.669338
|
Prob(F-statistic)
|
0.005397
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe III -Test
d'hétéroscédasticité
Heteroskedasticity Test: White
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.354578
|
Prob. F(27,20)
|
0.9936
|
Obs*R-squared
|
15.53862
|
Prob. Chi-Square(27)
|
0.9612
|
Scaled
explained SS
|
10.20713
|
Prob. Chi-Square(27)
|
0.9986
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
Annexe IV - Test
d'autocorrélation
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.842340
|
Prob. F(2,39)
|
0.4384
|
Obs*R-squared
|
1.987595
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.3702
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe V - Test de
normalité
Annexe VI - Test de stabilité
Annexe VII : Dispositifs prudentiels
applicables aux SFD
Ø Limitation des risques auxquels est
exposée une institution
Les risques auxquels est exposé un système
financier décentralisé (SFD) ne peuvent excéder le double
de ses ressources internes et externes.
Soit A :Montants nets des provisions et des
dépôts de garantie
B : Ressources
Ratio = A/B x 100
La norme à respecter est de 200% maximum.
Ø Couverture des emplois à moyen et long
terme par des ressources stables
En vue d'éviter une transformation excessive des
ressources à vue et/ou à court terme en emplois à moyen et
long terme, les systèmes financiers décentralisés (SFD)
doivent financer l'ensemble de leurs actifs immobilisés ainsi que de
leurs autres emplois à moyen et long terme par des ressources stables.
Pour le calcul du ratio, la notion de durée
résiduelle ou durée restant à courir est de plus de douze
(12) mois. Les modalités de détermination de ce ratio sont les
suivantes :
(A) : Ressources stables
(B) : emplois à moyen et long terme (montants
nets)
Ratio = A/B x 100, la norme à
respecter est fixée à 100% minimum.
Ø Limitation des prêts aux dirigeants et
au personnel ainsi qu'aux personnes liées
Dans le souci de prévenir le risque de concentration
des prêts et des engagements par signature en faveur des dirigeants et du
personnel des systèmes financiers décentralisés (SFD), la
proportion de ressources pouvant leur être dédiée a
été fixée, en conformité avec les dispositions de
l'article 35 de la loi portant réglementation des SFD, par le ratio de
« limitation des prêts et engagements par signature aux
dirigeants et au personnel » à 10% des fonds propres. Ce ratio a
également pour objectif de contrôler l'utilisation des
crédits accordés aux dirigeants.
(A) : Prêts et engagements par signature
(B) : Fonds propres
Ratio = A/B x 100
La norme à respecter est de 10% au maximum.
Ø Limitation des risques pris sur une seule
signature
Les risques pris sur une seule signature sont limités
à 10% des fonds propres.
Par risques, il faut entendre l'encours des prêts
accordés ainsi que les engagements de financement et de garantie
donnés aux membres, bénéficiaires ou clients.
Par une seule signature, il faut entendre toute personne
physique ou morale agissant en son nom propre et/ou pour le compte d'une autre
structure dont il détient directement ou indirectement, un pouvoir de
contrôle, notamment un contrôle exclusif, conjoint ou une influence
notable, tels que définis dans le référentiel comptable
spécifique des systèmes financiers décentralisés
(SFD).
(A) : Prêts et engagements par signature et (B) :
Fonds propres
Ratio = A/B x 100
La norme à respecter est de 10%.
Ø Norme de liquidité
La norme de liquidité mesure la capacité de
l'institution à faire face à son passif exigible,
c'est-à-dire à honorer ses engagements à court terme
(trois (3) mois au maximum) avec ses ressources à court terme (trois (3)
mois au maximum), à savoir ses valeurs réalisables et
disponibles.
Pour le calcul du coefficient de liquidité, il est
retenu la notion de durée résiduelle ou durée restant
à courir.
(A) : valeurs réalisables et disponibles
(B) : Passif exigible
Ratio =A/B x 100
· Pour les institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit non affiliées
et les autres SFD qui collectent des dépôts (associations,
sociétés anonymes, sociétés à
responsabilité limitées), la norme à respecter est
fixée à 100% minimum ;
· Pour les institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit affiliées, la
norme à respecter est fixée à 80% minimum ;
· Pour les autres SFD qui ne collectent pas de
dépôts, la norme à respecter est fixée à 60%
minimum.
Ø Limitation des opérations autres que
les activités d'épargne et de crédit
Sont considérées comme opérations autres
que les activités d'épargne et de crédit, toutes
activités non comprises dans le champ des activités de collecte
de l'épargne et des opérations de prêts prescrites aux
alinéas 1 et 2 de l'article 4 de la loi.
(A) : montant consacré par l'institution aux
activités autres que l'épargne et le crédit
(B) : risques portés par une institution
(montants nets des provisions et des dépôts de garantie)
Ratio = A/B x 100
La norme à respecter est de 5% maximum.
Ø Constitution de la réserve
générale
La dotation de la réserve générale
obéit à une prescription légale telle que
mentionnée à l'article 124 de la loi portant
réglementation des SFD. Elle est alimentée par un
prélèvement annuel de 15% minimum sur les excédents nets
avant ristourne ou distribution de dividendes de chaque exercice, le cas
échéant, après imputation de tout report à nouveau
déficitaire éventuel. Les sommes mises en réserve
générale ne peuvent être partagées entre les
sociétaires, associés ou actionnaires.
La dotation de la réserve générale est
obligatoire, quel que soit le niveau atteint par le montant cumulé de
cette réserve par rapport au capital social de l'institution.
Base = Résultat de l'exercice + report à
nouveau déficitaire
Dotation annuelle = Base x 15% minimum
Ø Norme de capitalisation
La norme de capitalisation, déterminée par le
ratio des fonds propres sur le total de l'actif, vise à garantir un
minimum de solvabilité à l'institution au regard de ses
engagements.
(A) : fonds propres
(B) : Total actif de fin de période (montants
nets)
Ratio = A/B x100
La norme à respecter est fixée à 15%
minimum.
Ø Limitation des prises de
participation
Les SFD peuvent prendre des participations dans les
sociétés dans la limite de 25% de leurs fonds propres.
(A) : titres de participation (sauf des participations
dans les établissements de crédit et les SFD
(B) : Fonds propres
Ratio = A/B x 100
La norme à respecter est fixée à 25%
maximum.
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1
PARTIE I : DEVELOPPEMENT FINANCIER ET
CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE REVUE DE LITTERATURE
6
CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE DU LIEN ENTRE
LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
7
I.
DEFINITION ET MESURE DU DEVELOPPEMENT
FINANCIER
7
1.1 Approche définitionnelle du
développement financier
7
1.2. Indicateurs de mesure du
développement financier
8
II. REVUE THEORIQUE DU LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE
10
2.1. Les théories de
l'intermédiation et de la libéralisation
financière
10
2.2. La théorie de la
croissance endogène et l'intermédiation
financière
18
CONCLUSION
19
CHAPITRE II- REVUE EMPIRIQUE SUR LE LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE
20
I. ANALYSE DE LA CAUSALITE ENTRE
DEVELOPPEMENFINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE
20
1.1.
Validation empirique de la théorie du
« following-demand »
20
1.2. Validation empirique de la
théorie du « supply-leading »
23
II. LA NON-LINEARITE ENTRE LE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCEECONOMIQUE
24
CONCLUSION
27
PARTIE II: VALIDATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE EN CÔTE D'IVOIRE
28
CHAPITRE III : ETAT DES LIEUX DU SYSTEME
FINANCIER IVOIRIEN: BILAN ET PERSPECTIVES
29
I. LES
DIFFERENTES COMPOSANTES DU SYSTEME FINANCIER
30
IVOIRIEN
30
1.1.
LE SYSTEME BANCAIRE IVOIRIEN
30
1.2.
Le Marché boursier (BRVM)
34
1.3. Les systèmes financiers
décentralisés
37
II.
SYSTEME FINANCIER ET LES NOUVELLES
REGLEMENTATIONS
42
2.1.
Les banques et les normes prudentielles dans
l'UMOA
42
2.2. La BRVM et les nouvelles
perspectives
45
2.3. Les nouvelles perspectives
microfinances
46
CONCLUSION
47
CHAPITRE IV : ANALYSE ECONOMETRIQUE DU LIEN
ENTRE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET CROISSANCE
49
I.
PRESENTATION DES DONNEES ET ANALYSE
DESCRIPTIVE
49
1.1.
Description des données
49
II.
SPECIFICATION DU MODELE
53
2.1.
Choix et justification du modèle
53
2.2.
La méthode d'analyse
55
2.3. Résultats des
estimations
56
2.3.
Modèle à Correction d'Erreur
58
2.4.
Construction du seuil d'indicateur financier
60
2.5.
Interprétation des résultats
61
CONCLUSION
63
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
64
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
66
ANNEXES
73
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Etablissements bancaires
agrées au 31 Décembre 2013
3
TABLEAU 2 : Répartition du nombre de
sociétés cotées par secteurs à la
BRVM
3
TABLEAU 3 : Evolution du nombre de microfinance et
de caisse de base
3
TABLEAU 4 : Principaux indicateurs des SFD au
31/12/2014
3
TABLEAU 5: Ratio moyen de couverture de
risque
3
TABLEAU 6: Analyse en composante
principale
3
Tableau 7: Test de racine
unitaire
3
Tableau 8 : Estimation du modèle de
long terme
3
Tableau 9: Estimation de l'équation de
court terme
3
GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution du crédit
à l'économie
3
Graphique 2: Part des banques ivoiriennes dans
le Bilan total de l'UMOA
3
GRAPHIQUE 3: Evolution de la Capitalisation
1998-2012
3
GRAPHIQUE 4: Evolution des crédits et
dépôts des SFD sur la période 2007-2014
3
GRAPHIQUE 5: Evolution de l'indicateur de
développement financier
3
* 1Il s'agit des prêts
hypothécaires (ou subprime) c'est-à-dire les prêts
accordés aux ménages à faibles revenus et qui
présentent des risques de non-remboursement plus élevés q.
Autrement dit, ce sont des prêts accordés à des
ménages qui n'ont pas toutes les garanties de paiement en vue
d'acquérir un logement. Par conséquent, ces prêts ne sont
pas conformes aux critères des prêts immobiliers de qualité
dits prime (Kiff et Mills, 2007).
* 2Selon les résultats
d'ENV 2008.
* 3Les auteurs d'inspiration
keynésienne dénoncent les politiques favorables au
développement financier, ce dernier devant se réaliser en
réponse à la demande dans le secteur réel (Eggoh,
2009).
* 4 L'Agence Française de
développement (2007)
* 5 Ces indicateurs sont ceux
présentés par kpodar (2006)
* 6Lorsque les taxes sur
l'activité financières augmentent, les banques tentent de
récupérer en tout ou en partie les charges fiscales sur les
déposants (par la baisse du taux de rémunération des
produits d'épargne) ou sur les emprunteurs (par la hausse des taux
débiteurs)
* 7Philon (2001) définit
la répression financière comme une situation dans laquelle
l'ensemble de la sphère financière est contrôlé par
l'Etat.
* 8A la différence des
autres, ils utilisent comme indicateur financier la valeur ajoutée des
institutions financières, des compagnies d'assurance et des fonds de
pension et comme indicateurs de croissance économique le taux de
croissance économique et la productivité globale des facteurs du
secteur manufacturier
* 9 À un niveau
intermédiaire, les institutions sont définies en
référence à la protection des droits de
propriété, à l'application équitable des lois et
règlements et à la corruption.
* 10 Bureaucratie, Condition
d'investissement, Corruption, Démocratie, Lois, stabilité
* 11Le secteur bancaire s'est
élargi, comme avec l'augmentation du ratio crédit/PIB moyen, qui
est passé de 15 à 23% pendant ces dix dernières
années. Le secteur de la microfinance quoique sensiblement plus petit
s'est lui aussi rapidement développé depuis le début des
années 2000, avec une clientèle représentant maintenant
environ 15% de la population de l'UEMOA.
* 12Selon le rapport 2013 de la
commission bancaire de l'UMOA
* 13Les termes des
dispositions de l'article 3 de la loi du 25 Juillet 1990 portant
réglementation bancaire de l'UMOA considèrent « comme
banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds
dont il peut être disposé par chèques ou virements et
qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en
opérations de crédit et de placement ».
* 14 A fin 2013 les banques
ivoiriennes présentaient un bilan estimé à 5 520 537
FCFA sur un total de 20 105 900 FCA dans l'UEMOA selon le rapport 2013
de la commission bancaire.
* 15Les Système
Financiers Décentralisés de la Banque Centrale des Etats
d'Afrique de l'Ouest.
* 16Site du ministère de
l'économie et des finances : http://WWW.finances.gouv.ci
* 17Rapport du
Séminaire d'information sur le nouveau cadre légal et
réglementaire du secteur de la microfinance,
établi par la direction de la micro finance (DM), 10
Mai 2012.
* 18A partir du site
http://www.bceao.int/Indicateurs-des-SFD-de-l-UMOA-2014.html
* 19 Benin, Burkina, Côte
d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger Sénégal, Togo
* 20En fin Décembre
2013, 82 banques sur les 96 concernées respectent cette règle
soit un taux de 85.4% selon le rapport de la commission bancaire.
* 21Les produits sur les
activités hors bilan ont rapporté à l'ensemble du
système 8,9 milliards en 2013 alors qu'ils étaient estimés
à 4,1 milliards.
* 22 R. Bourbonnais
« Econométrie, manuel et exercice corrigés »
P. 285