III.3. La crise de migration et de recherche
identitaire
Les migrations dans le monde ont triplé en quarante
ans, atteignant aujourd'hui quelques deux cent quarante millions de migrants
internationaux (contre septe cent quarante millions environ de migrants
internes). Un milliard de la population de la planète est donc en
mouvement, surtout à l'intérieur de son propre pays. (Massalha,
1992: 107)
La lutte de civilisation qui conduit à des
confrontations entre les occidentaux et les zones d'influence islamique est
devenue facteur important de migration. La situation syrienne et de la Lybie
est l'un des éléments expliquant l'accélération de
la crise de migration. Pour se faire une idée, les pays limitrophes de
cette zone de conflit, le Liban, la Turquie, la Jordanie, l'Egypte et l'Irak
"accueillent à eux seuls 3,8 millions de réfugiés de
Syrie", notait en juillet Amnesty International. Un chiffre qui permet à
la fois de relativiser l'ampleur de l'afflux de migrants en Europe et de bien
se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Les 100.000
réfugiés que Donald Tusk, président du Conseil
européen, veut répartir en Europe paraissent en effet
dérisoires à côté de ces millions de personnes
fuyant les zones de guerre et qui débarquent du jour le jour en
Allemagne, en Italie et à Turquie. Ces zones pris en étau entre
le régime de l'Otan contre les régimes dits islamistes n'ont
malheureusement qu'une planche de salut: la fuite.
Selon la conférence de presse du président
sud-africain tenue le 26 septembre 2015, le flux migratoire que connaît
le continent européen à ce jour est une conséquence de la
déstabilisation de moyen orient et de l'Afrique. Selon lui, les
migrations successives est conséquence des actions militaires
occidentales en Syrie, de la déstabilisation de la Lybie et de l'Afrique
du Nord menées contre les réseaux terroristes. Les occidentaux
étant à la base de cette déstabilisation ils n'ont qu'a
payé
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le conséquence. Ainsi en application de la
théorie de jeu en somme positive qui consiste à gagnant-gagnant,
l'Afrique gagne la déstabilisation par les guerres et l'Europe gagne
l'arrivé incontrôlé des migrants.
Pour Jacob Zuma, les pays occidentaux sont
responsables de la crise des migrants. Faisant la comparaison avec la Libye, le
président sud-africain a rappelé que l'intervention de l'Otan
dans ce pays était à l'origine de l'instabilité dans la
région et d'une importante vague de migration.
« Il faut se rappeler qu'avant le printemps arabe et
l'assassinat de Kadhafi, il n'y avait pas de réfugiés qui
affluaient vers les pays européens, a-t-il affirmé. La situation
était normale en Afrique du Nord. Ce sont les décisions qui ont
été prises, le bombardement de la Libye et l'assassinat de son
chef qui ont ouvert la porte à des tensions et à des conflits
dans le pays. Et c'est ça qui a provoqué le problème des
réfugiés, du moins ceux en provenance d'Afrique. Cela a
été provoqué par ce problème de
sécurité, il ne faut pas l'oublier alors qu'on est en train de
faire face à une crise des réfugiés. Parce qu'on oublie
facilement, on pourrait penser que tout à coup, l'Afrique a un
problème et c'est pour cela que les réfugiés arrivent en
masse. C'est à cause de cette ingérence qu'il y a un
problème aujourd'hui. »
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