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UNIVERSITE DU KIVU « UNIKIVU »
CAMPUS DE GOMA
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
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ANALYSE COMPARATIVE DE L'APPLICATION DU DROIT DES
PEUPLES A DISPOSER D'EUX-MEMES « Cas de Palestine et du sud-soudan
»
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Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de licence en Relations Internationales
Par : Mr Gédéon KASEREKA VISIYIRWA
Directeur : OLIMBA EMEDI Kavain
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Professeur Associé
Encadreur : Jean Claude Homo spei NGOY
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MUAN'A-BUANGA
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Chef des Travaux
Année Académique : 2014-2015
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A nos chers parents Bonannée KAKULE KULU et Eveline
LUSASA pour tous les sacrifices affectueusement consentis dans la recherche de
notre rayonnement et élévation
Gédéon KASEREKA VISIYIRWA
II
REMERCIEMENTS
L'élaboration de ce mémoire de licence en
Relations Internationales est le résultat de la synergie d'efforts
fournis par bien de gens, héros de l'ombre que nous voudrions rendre
ici, un hommage mérité.
D'abord au Professeur Associé Kavain OLIMBA EMEDI et au
Chef des travaux Monsieur Jean Claude Homo Spei NGOY MUAN'A-BUANGA pour avoir
accepté d'assurer respectivement la direction et l'encadrement de ce
travail dans toute scientificité dont nous admirons le talent. Qu'ils
trouvent ipso facto, l'assurance de toute notre profonde gratitude.
Ensuite, nous remercions dans cette perspective interactive,
tous les membres du Comité de gestion et des corps tant ouvrier,
technique et administratif que scientifique et académique de
l'Université du Kivu en général et de la faculté
des sciences sociales, administratives et politiques en particulier pour la
formation reçue durant notre cursus académique au sein de cette
institution universitaire de Goma.
Aussi, nous n'oublierons notre mère Donatienne MASIKA
KIVEHO qui nous a laissé sur cette terre des souffrances
itératives sans jouir de sa semence éducationnelle et que paix
soit toujours à son âme.
De même, nous restons de coeur avec la famille du Chef
des travaux Janvier KINAMUBANZI VUNABANDI qui nous a quitté sans palper
le fuit de son précieux héritage d'enseignement et que paix soit
également à son âme.
Enfin, nous remercions tous nos frères et soeurs, amis
et connaissances sans oublier nos condisciples pour tous les soutiens tant
moraux que psychologique et la solidarité académique
réussie durant notre promotion scientifique.
Gédéon KASEREKA VISIYIRWA
III
PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF/NALU : Allied Democrtic Force/ National Army for Liberation
of Uganda
AG/ONU : Assemblée Générale de
l'Organisation des Nations Unies
AIPAC : American Israël Public Affairs Committee
APLS : Armée populaire de libération du Soudan
Ass2 : Assistant de deuxième mandat
CNPC : China National Petroleum Corporation
DIP : Droit International Public
Ed : Editions
FDLP : Front Démocratique pour la Libération de la
Palestine
FLP : Front de Libération de La Palestine
FPLP : Front populaire de libération de la Palestine
FPLP-CG : Front populaire de libération de la Palestine -
Commandement
Général
FSSAP : Faculté des Sciences Sociales, Administratives et
Politiques Générales
GNPOC : Greater Nile Petroleum Operating Compagny GPS : Global
Positioning System
GPRS : Global Position Reach System
HAMAS : Harakat AI Moukawama AI Islamiya
IBID : Même auteur
LRA : Lord ResistanceArmy/ Armé du Seigneur
M. : Monsieur
MPLS : Mouvement Populaire de Libération du Soudan
OLP : Organisation pour la Libération de la Palestine
Op.Cit : Ouvrage déjà cité
P : Page
P.P : Pages comprises entre telle et telle autres page
R.I : Relations Internationales
UNIKIVU : Université du Kivu
USA : Unated State of America
WWW : World Wide Web
1
INTRODUCTION
1. ETAT DE LA QUESTION
L'objet d'étude mise en écran du débat se
cristallise autour de la comparaison de l'application du droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et
du Sud-Soudan.
En effet, après les heures de la décolonisation,
la problématique de reconnaissance de la Palestine comme Etat
indépendant et souverain reste un débat qui coule encre et salive
sur la scène internationale entre le pour et le contre, au même
moment, la reconnaissance du Sud Soudan impose un débat autour de ceux
qui le considèrent comme un greffage impérialiste occidental dans
un monde sous influence asiatique. Autour de cette question, plusieurs
analystes Juristes, Politologues et Sociologues ont conclu leurs recherches
d'une discrimination juridique entretenue par le système international
à l'égard de la Palestine, le qualifiant de l'entité
victime d'une confrontation idéologique entre les grandes puissances de
la planète. Cette étude n'est pas la première du genre car
bien avant nous, il existe tant de chercheurs qui ont déjà
abordé divers aspects liés à cette thématique.
Citons les chercheurs ci-après:
La reconnaissance d'un Etat étant une question de
droit, Julien Morissette estime que Le DIP est un droit
particulier, sans certaines structures classiques, comme les trois pouvoirs. Le
juridique et le politique s'entremêlent et il y a peu de certitudes dans
l'internationalisation du droit, et cela invoque tout un débat sur la
pertinence, l'efficacité, la juridicité du droit
international.
Pour Mireille Mendès France et Hugo Ruiz Diaz
Balbuena le droit international en vigueur s'est trouvé
dépassé par la question de la Palestine, et cela par le fait que
le caractère sacré de la Palestine, avec ses Lieux Saints
à Jérusalem, à Bethléem et ailleurs, apporte une
dimension religieuse au conflit, et que la question mobilise les fidèles
des trois religions qui réclament la même terre : « terre
d'Israël » pour les juifs, terre occupée pour les
Palestiniens, d'Islam pour les musulmans, et terre sainte pour les
Chrétiens, les Juifs et les Musulmans. C'est une « Terre Sainte
» chargée de mythes et de symboles ainsi que des dimensions
religieuses qui influent sur la légalité internationale
incarnée par le Droit International.1
1Mireille Mendès France et Hugo Ruiz Diaz
Balbuena 2004: 131
2
Certains analystes géostratégies tel que
Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE, il affirme que « les
matières premières africaines détériorent les
relations entre les deux grandes puissances USA et Chine» selon sa
conclusion, l'Afrique est un théâtre de l'affrontement
économique et diplomatique entre Pékin et Washington autour du
contrôle et de l'exploitation des matières
premières.2
Pour Julien Bokilo Ces deux puissances se
livrent une « compétition larvée » pour acquérir
le pétrole africain. Dans la course aux matières premières
qui l'oppose principalement à la Chine en Afrique, les Etats-Unis
utilisent divers stratagèmes pour affaiblir les régimes africains
amis de Pékin, parmi lesquels figure le Soudan.3
Monsieur Pierre Péan estime quant
à lui que, l'existence de la Palestine, de par son positionnement
géographique, signe stratégique qui assure la continuité
territoriale de l'espace arabe dans l'instauration des Etats Islamiques. Il
affirme que le malheur du peuple palestinien est de payer le prix de
l'entreprise occidentale qui vise à imposer des Etats laïques si
pas chrétiens dans le Moyen Orient comme il est le cas de l'Etat
d'Israël et du Sud Soudan dans les zones d'influence de l'OLP. Il affirme
par la suite qu' « il est important que le Soudan n'arrive pas à se
stabiliser durablement pour que celui-ci ne devienne une puissance
régionale exerçant une influence en Afrique et dans le monde
arabe.4
A notre tour, notre analyse au cours de cette recherche
s'oriente vers le souci de comprendre les insuffisances juridiques qui
empêchent l'octroi de l'indépendance à la Palestine
comparativement aux opportunités juridiques qui ont
conféré l'indépendance au Sud Soudan. Parmi les
résultats à atteindre au cours de notre travail, partant des
réalités Géopolitiques et Géostratégiques du
Sud Soudan et de la Palestine, nous cherchons à dégager le
résultat d'une démarche entremêlée entre le
juridique et le politique.
En d'autres termes, nous nous servons d'une approche
internationaliste combinant le juridique et le politique pour élaborer
notre problématique au regard des enjeux divers qu'elle nous offre pour
repenser autrement les pistes de solutions possibles.
Contrairement à la réalité
évoquée dans les oeuvres des auteurs précédents, la
présente étude se démarque particulièrement d'eux
par le souci singulier de
2Severin TCHETCHOUA TCHOKONTE 2013: 450
3Julien BOKILO 2012: 324 4Pierre Péan 2011 :
570
3
chercher à se rassurer davantage de la
compétence du droit international à trancherle sort de la
Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan ; d'expliquer
la cause profonde de la scission du Sud-Soudan en deux Etats comme
réponse idoine apporter par le Droit International à la crise
Soudanaise ; enfin de dénicher la raison majeure cachée du refus
des Etats Unis d'accorder son soutien manifeste à la demande
Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie.
Cette réflexion couvre l'espace territorial de la
Palestine et du Sud-Soudan dans leurs limites spatiales pendant que sur le plan
temporaire, elle couvre deux périodes anciennes explicatives des
débits des revendications des reconnaissances des autonomies et
souverainetés des Etats Palestiniens et du Sud-Soudan -,
c'est-à-dire concrètement que l'étude s'étend de
1936 pour la Palestine et 1948 pour le Sud-Soudan jusqu'à nos jours.
Cette délimitation spatio-temporaire se justifie par le
fait que, c'est durant ce temps d'étude retenu jusqu'à
présent que les deux entités territoriales étudiées
de la Palestine et du Sud-Soudan vivent dans la crise de la paix durable
affectant des deux continents Asiatique et Africain dont le socle repose sur la
réclamation de leur reconnaissance comme Etats autonomes et souverains.
Ceci étant, l'heure est à présent à l'examen de la
problématique de la recherche qui fait l'objet du point
subséquent.
2. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
Pour quiconque est invité à jeter un coup d'oeil
dans ce travail réalisé avec une approche politico juridique
internationaliste, il n'est pas un secret de rappeler à l'état
actuel des connaissances sur la gouvernante mondiale qui, à partir des
années 50, l'antagonisme américano-soviétique ne bloquant
plus l'entrée de nouveaux Etats-membres de l'Organisation des Nations
Unies ou plus exactement l'Assemblée Générale s'impose
comme le grand forum de la décolonisation. Par ses résolutions,
l'Assemblée Générale pose les fondements d'un nouvel ordre
international, conforme aux aspirations des peuples décolonisés,
justifiant, soutenant la lutte des mouvements de libération nationale
prôné par la résolution (XV) du 14 décembre 1960 sur
l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.
La Charte des Nations Unies, qui vise comme objectif principal
le maintien de la paix et la sécurité internationales, pose une
série de règles que les membres de l'ONU sont obligés de
respecter pour atteindre ce but. Au nom de ces règles
4
édictées afin d'atteindre le but
énoncé, figure « le respect du principe de
l'égalité des droits des peuples et de leur droit à
disposer d'eux-mêmes ». De cette simple formule, tout le
concept moderne du droit à l'autodétermination s'est
façonné et se façonne encore aujourd'hui. Ainsi, cette
Charte de l'ONU a donné une assise juridique au principe du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes et en a fait une véritable
règle générale du droit à vocation universelle. Ce
droit n'est pas une nouveauté dans les relations internationales,
puisqu'il existait notamment sous la forme du principe des
nationalités.
En vertu du principe de l'égalité de droits des
peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, principe
consacré dans la Charte des Nations Unies, tous les peuples ont le droit
de déterminer leur statut politique, en toute liberté et sans
ingérence extérieure, et de poursuivre leur développement
économique, social et culturel, et tout Etat a le devoir de respecter ce
droit conformément aux dispositions de la Charte.
La création d'un Etat souverain et indépendant,
la libre association ou l'intégration avec un Etat indépendant ou
l'acquisition de tout autre statut politique librement décidé par
un peuple constituent pour ce peuple, des moyens d'exercer son droit à
disposer de lui-même. Le libre choix du peuple est ouvert : le peuple
peut opter pour la souveraineté étatique, s'insérer dans
un ensemble ou même se doter d'un statut original. Cet extrait de la
résolution insiste sur deux éléments le droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes, celui-ci impliquant le libre choix du
statut politique ainsi que du mode de développement et l'interdiction de
toute intervention extérieure susceptible d'affecter ce libre choix.
Le principe du droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes serait fondé, quant à lui, sur la
faculté juridique conférée par le droit positif aux
membres des groupements politiques de se constituer en entité politique
indépendante, de se détacher de la communauté à
laquelle, ils appartiennent, ou de s'unir à une autre communauté
de leur choix.
Ainsi, au nom de ce principes de droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes, les Sud-Soudanais ont, dès 1947,
demandé un fonctionnement de l'Etat qui préserverait leurs
intérêts. Cette démarche a été
exprimée par la guerre dé révolution de 1955-1972 et
conclue dans les accords d'Addis-Abeba en 1972 proposant un modèle
fédéral au Soudan.
Par la suite, la création du Mouvement Populaire de
Libération du Soudan
5
(MPLS) en 1983 se voulait une menace contre le non-respect des
engagements d'Addis-Abeba et une réponse en actes aux faiblesses du
premier mouvement armé et à la décomposition de ses
élites politiques. Pour calmer ces ambitions de
l'autodétermination du peuple sud soudanais, l'ONU a contribué
à conforter un arrangement informel entre les autorités
soudanaises, la direction du MPLS et les acteurs internationaux les plus
engagés dans la résolution internationale de ce conflit. Ces
démarches de l'ONU, orientées dans la recherche de la paix au
Soudan, ont convergé pour que la réussite du
référendum soit érigée en enjeu
prioritaire.
En plus, avec l'appui du Gouvernement Américain, les
parties au conflit se sont retrouvées en janvier 2005 autour d'une table
de négociation et signé l'accord de Naivasha, au Kenya, qui
offrait six ans d'autonomie au Sud, période qui préparait un
referendum populaire pouvant fixer les jalons de l'indépendance
souhaitée par les Soudanais vivant dans la partie sud du Pays. Les
Nations Unies et les États-Unis se sont impliqués
diplomatiquement et ont mis beaucoup de ressources de sorte que, les Sud
Soudanais jouissent de leur droit à disposer d'eux-mêmes ; c'est
ainsi que, cette complémentarité d'efforts ont abouti à
l'organisation du référendum sur l'indépendance de janvier
2011.
Cependant, depuis plus de 65 ans, le mouvement national
palestinien a essayé de réclamer son indépendance. Des
années de lutte armée ont été ponctuées par
des revers militaires face à l'occupant mais aussi face à la
Jordanie et la Syrie, mais de toutes ces démarches, le Conseil de
sécurité des Nations Unies s'est montré réfractaire
aux initiatives Palestiniennes. Plusieurs fois, le Conseil de
sécurité et le gouvernement américain par son veto, ont
rejeté la demande palestinienne visant la reconnaissance du statut
d'état membre. Bien qu'appuyé par certains autres Etats comme la
Jordanie, les demandes palestiniennes d'adhésion à l'ONU est
ainsi apparue inaudible au milieu de dossiers plus centraux dans la
sphère onusienne comme dans plusieurs salons diplomatiques à ce
sujet. La Palestine réclame son indépendance sans émouvoir
ni les Nations Unies ni les occidentaux pour son sort.
Aujourd'hui, ce qui est surprenant est qu'il y a environ 5
millions de Palestiniens qui vivent entre la Méditerranée et le
Jourdain. Ces peuples connaissent des marginalisations, discriminations,
assassinats, misères et privations des droits
élémentaires. 60 ans durant, des millions de Palestiniens sont
toujours réfugiés, dispersés dans des camps du
Proche-Orient, voire exilés plus loin. 60 ans après,
6
lesPalestiniens continuent à subir les affres de
l'impunité d'Israël malgré les violations constantes du
droit qui permet la poursuite de la destruction de la Palestine. Une injustice
majeure a été commise : un nettoyage ethnique et l'expulsion de
tout un peuple.
C'est donc en vertu de la manière dont les Nations
Unies et toute la communauté internationale ont donné
réponse à ces deux demandes des peuples Sud Soudanais et
Palestiniens que nous avons été amenés à
réfléchir sur cette question à travers les
préoccupations ci-après :
- Le droit international est-il encore en mesure de trancher
le sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud-Soudan
?
- Qu'est ce qui explique la scission du Soudan en deux Etats
comme réponse idoine apportée par le droit international à
la crise Soudanaise ?
- Quelle est la raison majeure cachée du refus des
Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la
demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie ?
3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE
En guise de réponses provisoires à ce
questionnement, nous avons émis les hypothèses ci-après
:
- Il nous semble que le Droit international en vigueur serait
inapte à trancher le sort de la Palestine dans la mesure où il se
trouverait dépassé par la question sans pour autant tomber en
désuétude.
- La scission du Soudan en deux Etats s'expliquerait par le
souci du partage du bloc Soudanais aux deux géants Etats (Chine et Etats
Unis d'Amérique) pour exploiter les ressources pétrolières
et non l'indépendance visible du Sud-Soudan.
- De là, la crainte des occidentaux d'établir
une Palestine base avancé des Etats Islamiques et de surcroît,
base arrière de la République Islamique Iranienne et non
l'éligibilité à la souveraineté par le droit
international serait la raison majeure cachée du refus des Etats Unis
d'accorder son soutien manifeste à la demande de reconnaissance de
l'autonomie de la Palestine.
7
4. OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE
A la lumière des hypothèses
épinglées ci haut, la présente étude poursuit un
triple objectif ci-après :
- Se rassurer encore de la compétence du droit
international à trancher le sort de la Palestine au regard de celui
réservé au Sud-Soudan,
- Expliquer la motivation profonde à la base de la
scission du Soudan en deux Etats comme réponse idoine apportée
par le droit international à la crise du Soudan,
- Dépister la raison majeure cachée du refus des
Etats Unis d'accorder son soutienà la demande Palestinienne de la
reconnaissance de son autonomie.
Au regard de ces objectifs précédemment
formulés, l'étude sous examen revêt undouble
intérêt à la fois théorique et pratique
ci-après :
Sur le plan théorique : cette réflexion
constitue un rapport à l'enrichissement de la banque des données
de référence pour tout chercheurs et aussi du savoir
intéressé par la question relative à la comparaison du
droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience
de la Palestine et du Sud-Soudan.
Cette étude est placée à la
croisée de la pluridisciplinarité des domaines partagés
entre le Droit International Privé, la Politique étrangère
des grandes puissances, le Droit International Humanitaire, la Théorie
de la Coopération Internationale et technique de négociation,
Problèmes d'intégrations économiques, Grands
problèmes politiques internationaux contemporains, Géopolitique,
Géostratégie et Organisations internationales. En s'inspirant du
contenu de ce travail, les scientifiques peuvent y trouver le
bénéfice de leurs préoccupations par rapport aux enjeux
internationaux.
Sur le plan pratique, cette réflexion se veut une
contribution nécessaire à l'éveil des consciences pour une
révolution de la responsabilité des leaders politico
diplomatiques des Etats du Moyen Orient et de l'Afrique, des Nations Unies, les
ONG de droit de l'homme, les peuples Palestiniens, Israéliens et
Africains y compris les étudiants en Relations Internationales futurs
diplomates que nous sommes, appelés à éviter de tomber
dans les erreurs du passé regressioniste pour prendre des mesures
idoines des enjeux des forces en présence afin d'améliorer la
gouvernance diplomatique et promouvoir le développement politique
international, en s'appropriant les résultats de cette étude, les
bénéficiaires de la réflexion sous examen peuvent en tirer
leur épingle de jeu dans la recherche de dénouement de cette
crise
8
Palestinienne et Soudanaise qui a tant alimenté le
débat international contemporain. Après avoir compris les
objectifs et intérêts de réaliser un pareil travail,
examinons à présent la question méthodologique d'analyse
du phénomène étudié dans la partie qui suit.
5. CADRE METHODOLOGIQUE D'ANALYSE
Un coup d'oeil jeté dans les écrits de
FITZGERALD KENEDY cité par LABANA5 nous renseigne que, si
nous ne pouvons mettre fin à nos différends du moins,
pouvons-nous aider à faire de ce monde, une force pour la
diversité de l'insécurité récurrente pour inciter
l'Etat se disant responsable à adapter une méthodologie
approuvée et restaurer la sécurité de son espace
urbaine.
Dans cette perspective, la méthodologie entendue comme
l'étude du bon usage des méthodes, techniques et approches pour
atteindre les objectifs de la recherche, il est impérieux de
maîtriser la signification profonde de ses constituantes. C'est dans
cette optique que GRAWITZ Madeleine6 définit la
méthode comme l'ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles, une discipline cherche à atteindre les vérités
qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie. Dans le cas
précis de l'étude sous examen, le recours à la
méthode dynamique puisée du modèle théorique de
Georges BALANDIER s'est avéré adaptée à l'objet
d'étude sous examen. Ladite méthode en question a
été savamment emportée par NGOY MWAN'A-BUANGA Jean Claude
Homo Spei, 7 dans son protocole descriptif en termes ci-après
:
1. Savoir qu'on reproche à l'analyse fonctionnelle son
caractère statique et son
refus de recourir à la dimension historique de toute
réalité sociale et que l'introduction du concept «
dysfonction » qui est lié au concept de tension, d'effort et de
contrainte au niveau structurel et qui suggère ainsi l'idée de
mutation et de changement structurels constituent une réponse partielle
à cette critique.
2. Saisir la dynamique des structures tant autant que le
système des relations qui les constituent c'est-à-dire prendre en
considération des incompatibilités, les contradictions, les
tensions et les mouvements inhérents à toute
société.
3. Considérer que les sciences sociales ne distinguent
pas avec une rigueur suffisante, les deux formes de la dynamique sociale celle
qui se manifeste dans
5LABANA 2004 :169
6GRAWITZ M, 2011 :351
7NGOY MWAN'A-BUANGA Jean Claude Homo
Spei, 2014 :66
9
le fonctionnement même de la société et
celle qui revient créatrice de transformation au cours d'une
période plus au moins longue, et les deux sources de cette dynamique
l'une interne l'autre externe.
4. Décrire tout ordre social comme revêtant un
caractère problématique, celui de sa
continuité ou de sa discontinuité ; et dans le
cadre de l'analyse dynamiste, retenir seulement la question de savoir pourquoi
l'ordre social assure une continuité quelles formes revêt cette
continuité et non la question de savoir pourquoi cet ordre est
affecté par la discontinuité.
L'opérationnalisation de cette méthode se
justifie par le fait que ; nous considérons l'application du droit des
peuples à disposer d'eux-mêmes dans la comparaison de la Palestine
et du Sud Soudan comme un système politique international complexe.
Cette complexité est justifiée par le fait que les Nations Unies
et les Etats Unis d'Amérique qui sont les grands acteurs du monde
contemporain intervenant dans le cadre de la mission d'assurer la paix et la
sécurité internationale y compris l'assurance de la gendarmerie
hégémonique mondiale n'arrivent toujours pas à imposer
cette paix, cette sécurité et cette gendarmerie dans la
neutralité. Ces acteurs sont mêmes accusés de faire usage
du feu en troublant cette même mission de paix, de sécurité
et de gendarmerie pour lesquelles ils sont sensés imposer à
travers leurs implication dans une dynamique de résistance des conflits
et tensions Palestiniens et Sud-Soudanais à travers leurs
ambiguïtés dans l'exercice de leurs missions.
Ce système politique international étudie est
analysé dans son double aspect de la dynamique du dedans et dynamique du
dehors. Dans son aspect interne, il s'est observé un climat de tension
permanente dans les deux entités territoriales Palestinienne et Sud
Soudanaise depuis plus de la moitié du siècle en revendiquant
leur autonomie et indépendance, la crise migratoire des victimes des
conflits sévissant dans les deux entités territoriales
étudiées, l'organisation des manifestations contre l'Israël
et ses alliés américains ciblés comme racines de la
souffrance des peuples Palestiniens et du Sud-Soudanais dans leur lutte pour la
reconnaissance de leur autonomie et de indépendance affectant
profondément les modes des vies de ces peuples de l'Asie mineure et de
l'Afrique orientale en continue, la permanence des suspicions mutuelles et
leurs adversaires internes en continue, la persistance des conflits entre les
juifs et les arabes dans les entités territoriales Palestine et
Sud-Soudan, la persistance des clivages internes en
10
continue entre les juifs immigrés et ceux
arabisés, le renforcement de la pauvreté et de la violence en
continue, la répression des manifestations publiques comme expression
des libertés publiques et de droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes dans les deux entités territoriales
étudiés, la mauvaise gouvernante politique dans les deux
entités territoriales agitées et sous tensions intermittents tels
sont certains déterminants de la dynamique du dedans inhérente
à la question de l'application du droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et du Sud-Soudan.
Dans son aspect externe, il est à noter les
éléments ci-après : la mauvaise gouvernance politico
diplomatique de conflit Palestinien et Sud-Soudanais déstabilisant
manifestement les deux continents de l'Asie mineure et de l'Afrique orientale,
l'étroite alliance criminelle tissée entre l'Israël et les
Etats Unis d'Amérique d'une part et entre le leadership politique
Sud-Soudanais actuel et les Etats Unis gendarme du monde, d'autre part, contre
leurs adversaires du Nord Soudan et de la Palestine, la sacralisation de
l'injustice internationale cautionnée par les Nations Unies dans la
régulation de la question Palestinienne et Sud-Soudan, le soutien des
Etats Unis d'Amérique à l'Israël et au Sud Soudan en
défaveur de leurs adversaires politiques Palestinien et Nord-Soudanais,
la persistance de la discrimination religieuse et raciale internationale, la
reconnaissance du statut d'observateur sans voix délibérative
à la Palestine par les Nations Unies, le placement de la Palestine sous
mandat britannique, la violation intentionnelle des droits des peuples à
disposer d'eux-mêmes en Palestine et au Soudan dont le chef de l'Etat en
fonction reste placé sous le mandat de la cour pénale
internationale en continue, la résurgence des conflits, l'échec
des négociations en faveur de la reconnaissance de l'autonomie et de
l'indépendance de la Palestine , la mainmise des Etats Unis
d'Amérique sur exploitation des champs pétroliers du Sud-Soudan,
la géopolitique et géostratégie des conflits entre les
deux géants Etats (Chine et Etats Unis d'Amérique) sur
l'exploitation pétrolières du Sud-Soudan, la persistance du
conflit Israélo-arabe au coeur d'une région hautement
stratégique dans la géopolitique mondiale, les enjeux de
l'affrontement Américano-chinois au Soudan en continue qui est un enjeu
énergétique majeur pour ces deux grandes puissances
économiques, le séjour du terroriste BEN LADEN au Soudan de 1991
à 1996 et l'attentat contre World Trade Center de New York,
l'intensification de la coopération entre la Chine et le Soudan dans le
domaine de la construction, de l'agriculture, l'éducation et de la
santé
11
couplée à une importante crise financière
faisant de la Chine le plus important partenaire économique du Soudan.
Sous convoitise des USA, l'organisation des mouvements de résistance
armés en permanence en continue liés au conflit
Israélo-arabe.
C'est donc la synergie de tous ces facteurs et enjeux
qu'engendrent à la fois l'ordre et les désordres qui permet de
saisir la dynamique des forces de support et de résistance aux
transformations politiques internationales inhérentes à cet objet
d'étude centrée autour de l'application du droit des peuples
à disposer d'eux-mêmes dans l'expérience de la Palestine et
du Sud-Soudan.
Cette méthode a été soutenue par une
combinaison des techniques pour la collecte des données de la recherche.
Dans cette perspective, KAYUNSA G et SHOMBA S.8 notes que les
techniques sont l'ensemble des procédés exploités par le
chercheur dans la phase des données qui intéressent son
étude. De là, la matérialisation de la présente
étude a permis de recourir aux techniques de collecte des données
empiriques et livresques que voici :
- L'observation extérieure dite
désengagée à travers celle-ci caractérisée
essentiellement par l'absence d'interaction entre l'observation et le sujet
observé, nous avions sans pour autant être acteur actif dans le
conflit Israélo palestinien et Sud-Soudanais, vécu et
été témoin épisodique de l'histoire contemporaine
de ces deux entités territoriales Palestinienne et Soudanaise dans
certains récits des évènements et certaines images suivies
les débats des émissions radio télévisées.
Aussi, nous avons analysé avec un intérêt couplé de
la dose de curiosité scientifique, dans l'impartialité du regard
éloigné unilatéral et privé de toute interaction
avec cet objet d'étude dont ce regard a permis d'obtenir certaines
informations brutes en rapport avec ce sujet d'analyse en continue. Toutefois,
cette technique s'est avérée insuffisante pour obtenir des
données garantissant la validité scientifique. C'est pour cette
raison que nous l'avons complété par une autre qui suit :
- L'entretien non directif : grâce à celle-ci
nous avons échangé avec certains enquêtes disposant de
certaines caractéristiques telles que avoir un niveau d'instruction
universitaire permettant de produire une nouvelle connaissance reflétant
la compétence liée à l'analyse du phénomène
en étude, avoir une
8KAYUNSA G et SHOMBA.S 1995 :42
12
connaissance dans la gestion et le fonctionnement des
organisations régionales et sous régionales et internationales,
être un opérateur politique ;-c'est dans cette perspective que
nous avons discuté avec certains leaders politiques notamment des
députés nationaux et provinciaux du Nord-Kivu, certains
responsables des Associations de défense de droit de l'homme, certains
leaders des confessions religieuses, certains analystes issus de quelques
domaines limités repartis entre la science politique, les relations
internationales, le droit, l'économie, la sociologie, l'histoire et la
communication. Toutes ces enquêtes ont constitué un
échantillon à choix raisonné relevant de la méthode
non probabiliste de l'échantillonnage dont la taille est de 50
enquêtés. Les questions posées en rapport avec notre sujet
d'analyse n'ont pas été préparées à l'avance
plutôt, elles ont été engendrées par la
fécondité du débat engagé autour de certains
thèmes liés à l'objet d'étude avec nos
interlocuteurs. Toutefois, les données récoltées sur base
de cette technique n'ont pas offert la garantie de scientificité
nécessaire. C'est pourquoi, nous avons supplée à cette
carence en la complétant par la technique documentaire faisant l'objet
d'analyse dans le point subséquent.
- La technique documentaire à travers celle-ci toutes
les données empiriques issues de ces deux techniques
précédentes ont été confrontées à une
abondante littérature livresque provenant des divers documents pour bien
nourrir notre réflexion. Parmi ces documents, il y a lieu de noter les
ouvrages, articles et revues, documents officiels et documents
électroniques. C'est donc à travers cette technique que nous
avons tenté d'asseoir nos données empiriques recueillies sur une
base théorique déjà ratifiée par la
communauté savante et vérifier l'adéquation voire
l'inadéquation d'étude sous examen. Apres avoir
décrypté à présent la structuration du travail qui
fait l'objet du point qui suit.
6. STRUCTURATION DU TRAVAIL
Introduction et conclusion comprises, l'étude sous
examen est articulée autour de trois chapitres ci-après :
- Le Chapitre premier porte sur l'Armature théorique et
carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme cadre d'étude,
- Le chapitre deuxième jette un regard juridico
politique international et géostratégique sur la quête de
la souveraineté de la Palestine et du Sud-Soudan,
13
- Le Chapitre troisième recherche les
conséquences majeures de la non application des droits des Palestiniens
sur la vie socio politique et sécuritaire sur le plan international.
C'est donc autour de ces trois grands axes de réflexion
que se décline toute la quintessence de cette étude. Apres cette
appréhension de l'introduction du travail, l'heure est à
présent à l'exploitation de l'armature théorique et de la
carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme cadre d'investigation
c'est qui fait l'objet du chapitre premier.
14
CHAPITRE I : ARMATURE THEORIQUE ET CARTE POSTALE DE LA
PALESTINE ET DU SUD SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE
C'est dans cette première partie du travail que nous
tentons d'apporter un éclairage de certains concepts théoriques
de base et présenter la carte postale de la Palestine et du Sud Soudan
comme champ privilégié de recherche. Ce sont donc ces deux
aspects qui font l'objet de deux sections constituant l'ossature de ce chapitre
dans la littérature subséquente.
I.1. ECLAIRAGE CONCEPTUEL
A travers cette première section de ce chapitre, il est
question de discuter autour de certains concepts et certaines
considérations théoriques en vue d'appréhender
l'intelligibilité de l'objet d'étude sous examen. Parmi les
éléments sélectionnés d'analyse en rapport avec
l'objet de réflexion, il convient de retenir les suivants : Peuple,
Souveraineté, Etat, Territoire délimité ou
déterminé, Islamisme, Sionisme, Civilisation, Accord, Guerre,
Géostratégie, Géopolitique, Moyen Orient, Proche Orient,
Bande de Gazza, Droit International Public, Droit International Privé,
Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Cela étant, examinons maintenant la portée de
cette conceptologie de base pour éclairer la thématique
d'étude en continue de manière un peu détaillée.
Cela fait l'objet de la littérature subséquente.
I.1.1. Comprendre le concept peuple
Ce terme désigne couramment un ensemble d'êtres
humains vivant sur le même territoire ou ayant en commun une culture, des
moeurs, un système de gouvernement. Ceux-ci forment à un moment
donné une communauté partageant majoritairement un sentiment
d'appartenance durable, une communauté de destins. Ce sentiment
d'appartenance peut venir de l'une au moins de ces caractéristiques. Un
passé commun, réel ou supposé, un territoire commun, une
langue commune, une religion commune, des valeurs communes, un sentiment
d'appartenance.
Avec le développement des nationalités au
XIXème siècle, la notion de « peuple» est
liée à une construction politique : dans le droit fil de son
étymologie latine, un groupe social reconnu comme « un peuple
» se voit définit comme un groupe ayant des droits politiques
spécifiques, voire le droit de former une nation souveraine. Par
exemple, la Constitution de la Ve République française indique
ainsi que « laRépublique est le gouvernement du peuple, par le
peuple, pour le peuple »,
15
et la Charte de l'Atlantique entérine cette lecture en
déclarant le « droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes ».
Dès lors, la réponse à la question «
Qu'est-ce qu'un peuple ? » n'est jamais neutre ou objectivable. Deux
écoles, française (à partir du XVIllème
siècle) et allemande (à partir du début du XIX'
siècle), y ont répondu différemment, suivant des
critères reflétant les événements politiques et
sociaux respectivement Vécu ce n'est pas une définition
objective, mais le produit d'une construction sociale. Les anthropologues et
politistes critiquent cette notion en la mettant en perspective.9
I.1.2. Saisir le concept souveraineté
La souveraineté (du latin médiéval
superanus qui dérive du latin classique superus « supérieur
»; et du concept grec Basileus) désigne le droit exclusif d'exercer
l'autorité politique (législative, judiciaire et/ou
exécutive) sur une zone géographique ou un groupe de peuples
vivant en communauté.10
Le concept émerge avec celui d'État, au Moyen
Age. Le souverain est donc au départ une personne identifiée (le
représentant de l'État, le roi) puis se détache de plus en
plus de sa personne pour devenir un concept théorique indépendant
et intemporel. La souveraineté n'est en principe qu'étatique,
mais on voit apparaître aujourd'hui un concept de souveraineté qui
se détache de plus en plus des États.
Pouvoir suprême reconnu à l'État, qui
implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire
national (souveraineté interne) et son indépendance absolue dans
l'ordre international où il n'est limité que par ses propres
engagements (souveraineté externe). (L'article 3 de la Constitution
française de 1958 dispose que « la souveraineté nationale
appartient au peuple, qui l'exerce par ses représentants et par la voie
du référendum ».
I.1.3. Appréhender le concept Etat
L'Etat est une réalité sociologique,
revêtant le caractère juridique après regroupement de trois
éléments essentiels qui sont : le territoire, la population et un
Gouvernement bien défini.
En droit international, un État souverain est vu comme
délimité par des frontières territoriales établies,
à l'intérieur desquelles ses lois s'appliquent à une
population permanente, et comme constitué d'institutions par lesquelles
il exerce uneautorité et un pouvoir effectif. La
légitimité de cette autorité devant en principe
9P-Daillier 2008:46
10Raz-Krakotzkin 2007-422
16
reposer au moins pour les États se disant
démocratiques sur la souveraineté du peuple ou de la nation.
Au-delà des concepts précédents de
l'Etat, il s'ajoute celle de DAVID ALCAUD qui estime que le concept d'Etat est
généralement utilisé pour faire référence
à des formes d'organisation politique caractérisées par
une forte spécialisation des rôles de gouvernement et par
l'existence d'une bureaucratie. C'est un concept polysémique qui renvoie
à plusieurs registres de discours. L'Etat moderne est détenteur
de monopôles qui ont été construit progressivement. De
là, la modernité politique caractérisée par le
discours de la domination rationnelle a permis à l'Etat de se
prévaloir d'une légitimité nouvelle auprès des
citoyens.
I.1.4. A propos du territoire délimité ou
déterminé
C'est une condition indispensable pour que l'autorité
politique s'exerce efficacement. Maurice Hauriou déclare à ce
sujet : « l'État est une corporation à base territoriale.
» L'assise territoriale implique une délimitation précise et
la notion de frontière apparaît indispensable. L'article 2
alinéa 4 de la Charte des Nations unies insiste sur le respect par les
États-tiers et par les gouvernants de l'intégrité de tout
territoire national et de ses frontières. Celles-ci peuvent être
naturelles ou artificielles. Les frontières naturelles sont par exemple
un segment de fleuve, de rivière ou d'une montagne. Les
frontières artificielles sont déterminées par un
traité qui en fixe les limites. En règle générale,
la délimitation des frontières est négociée dans le
cadre d'une commission mixte rassemblant toutes les parties en cause.
La population d'un Etat se présente comme une
collectivité humaine. Cet ensemble doit être également
délimité par une appartenance (la nationalité) et un
contenu exprimé en termes de droits et devoirs : Tous les individus
présents sur le territoire d'un État sont soumis sans concurrence
possible au même ordre juridique, expression de la souveraineté de
l'Etat qui s'applique aux nationaux comme aux étrangers. Pour que
l'État fonctionne et se maintienne, l'unité de la population
nationale doit résulter d'une certaine harmonie et/ou
homogénéité entre l'ensemble de ses membres : Des
caractéristiques communes comme la langue, l'ethnie, l'histoire commune,
par exemple aident à préserver cette unité nationale.
Cependant, de nombreux États se trouvent être fondés sur
une diversité plus ou moinscontrastées de populations :
pluralité de langues, d'ethnies, de religions, d'économies. Il
revient à l'État dans ces cas de figure à préserver
la cohésion nationale et à tout le moins le respect des
minorités existantes sur son territoire.
17
Le gouvernement est le troisième élément
constitutif d'un État. Le concept d'Etat implique en partie une
organisation politique. Cette organisation bénéficie de la
puissance publique et de la capacité de commander et de se faire
obéir. Pour qu'un gouvernement puisse être obéi, il doit
être légitime. C'est pour cela que, pour maintenir l'ordre sur le
territoire, il doit être légitime et respecter les règles
en vigueur dans la société. Ceci est dans plusieurs cas
composé de l'exécutif, le législatif et le judiciaire.
En relations internationales, il est toujours important de
rappeler que l'Etat est aussi un sous ensemble dans une globalité
mondiale, sur ce, sa gouvernante et ses relations avec d'autres acteurs du
système international constituerai un quatrième
élément essentiel, les relationnistes parle de la capacité
de l'Etat d'entrer en relation avec les autres. Ainsi donc, la Gouvernante et
relations pour chaque État est en lien avec d'autres États, par
des liens officiels et diplomatiques. Et, de manière plus ou moins
formalisée, avec d'une part des entités supra-étatiques,
au niveau mondial (par ex: Organisation des Nations unies) ou continental ou
« régional » (par ex: Union européenne) ; d'autre part
des entités infra-étatiques (souvent confondues en France avec
les « collectivités territoriales » ou locales), mais qui
peuvent être variées, plus ou moins autonomes ou
fédérées (en fonction du degré de
décentralisation), dotées ou non de personnalité
juridique, et qui représentent à des titres divers toutes les
parties prenantes de la communauté nationale : partis politiques,
syndicats de salariés ou professionnels, mouvements et associations,
communautés, minorités, etc.
I.1.5. Maîtriser l'Islamisme
L'islamisme est un courant de pensée musulman,
essentiellement politique, apparu au XXe siècle. L'usage du terme depuis
son réapparition dans la langue française à la fin des
années 1970 a beaucoup évolué. Il peut s'agir par exemple,
du choix conscient de la doctrine musulmane comme guide pour l'action politique
» dans une acception que ne récusent pas certains islamistes ou
encore, selon d'autres, une «idéologie manipulant l'islam en vue
d'un projet politique : transformer le système politique et social d'un
État en faisant de la charia, dont l'interprétation univoque est
imposée à l'ensemble de la société, l'unique source
du droit. C'est ainsi un terme d'usage controversé.
Le mot islamisme dérive du mot « islam » et
du suffixe « isme » et qualifie donc « la doctrine de l'islam
». Le sens politique est plus récent,
18
Le terme « islamisme » est de création
française et l'usage de ce mot est attesté en français
depuis le XVIllème siècle, où Voltaire
l'utilise à la place de mahométisme » pour signifier «
religion des musulmans » (ce qu'on nomme désormais « islam
»). On trouve le mot dans cet usage, jusqu'à l'époque de la
Première Guerre mondiale. Cet usage, qui se développa au cours du
XIXème siècle, commença à être
concurrencé par le terme « islam » au tout début du
XXème siècle, lorsque le développement des
études occidentales de l'islam fit la promotion du terme que les
musulmans utilisaient eux-mêmes.
Le substantif « islamisme » reste cependant
utilisé dans cette acception de islam » dans l'adaptation
française dans les années 1960 du livre de John Alden Williams,
L'islamisme, et même dans l'édition corrigée en 1995 du
livre de Ali Merad, L'Islam contemporain. Par contre, Ali Merad y utilise
l'adjectif « islamiste » dans le sens qui est utilisé
couramment de nos jours.
Le terme « islamisme » est réapparu en France
à la fin des années 1970 pour répondre à la
nécessité de définir les nouveaux courants posant une
interprétation politique et idéologique de l'islam et les
différencier de l'islam en tant que foi. Pour l'islamologue Bruno
Étienne, l'acception actuelle du mot, qu'il est également
possible d'appeler «islamisme radical», peut se résumer comme
I'« utilisation politique de thèmes musulmans mobilisés en
réaction à l'« occidentalisation»
considérée comme agressive à l'égard de
l'identité arabo-musulmane », cette réaction étant
« perçue comme une protestation antimoderne » par ceux qui ne
suivent pas cette idéologie.11
I.1.6. Connaître le Sionisme
Le sionisme est une idéologie politique fondée
sur un sentiment national juif, décrite comme nationaliste par les uns
et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un
centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre
d'Israël (EretzIsraën). A la naissance du mouvement, à la fin
du XIXe siècle, ce territoire correspondait à la Palestine
ottomane, puis après la Première Guerre mondiale à la
Palestine mandataire. Sur un plan idéologique et institutionnel, le
sionisme entend oeuvrer à donner ou redonner aux Juifs un statut perdu
depuis l'annexion du Royaume d'Israël par l'Empire assyrien en -720,
à savoir celui d'un peuple disposant d'un territoire. De nos jours, il
comprend le post-sionisme, qui veut
11Stéphane Dovert, Rémy
Madinier, 2003.-43
19
donner une orientation laïque à l'État
d'Israël, normaliser les relations avec les Palestiniens, et le
néo-sionisme, qui milite pour la migration des Palestiniens et des
Arabes israéliens vers les autres pays arabes.
Le mouvement sioniste est né parmi les
communautés ashkénazes d'Europe centrale et orientale sous la
pression des pogroms, mais aussi en Europe occidentale, à la suite du
choc causé par l'affaire Dreyfus - qui compte parmi les motifs du
lancement du Congrès sioniste par Theodore Herzl. Bien qu'ayant des
caractères spécifiques du fait de la dispersion des Juifs, cette
idéologie est contemporaine de l'affirmation d'autres nationalismes en
Europe.
Au cours de l'Antiquité, les populations juives se sont
largement dispersées, d'abord autour de la Méditerranée et
au Moyen-Orient, puis en Europe. Le lien entre les populations juives actuelles
et les juifs de l'Antiquité n'est pas total, des conversions ayant
existé dans l'Antiquité, et même après, même
si des études génétiques montrent le maintien de certains
marqueurs génétiques typiquement moyen-orientaux dans la
majorité des populations juives.
Mais indépendamment des origines géographiques
des communautés, les Juifs ont toujours affirmé leur nostalgie de
Jérusalem comme dans le psaume 137 composé lors du premier exil
à Babylone au VI' siècle av JC : « Si je t'oublie jamais,
Jérusalem, que ma droite me refuse son service! Que ma langue s'attache
à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place
Jérusalem au sommet de toutes mes joies! ». Depuis la destruction
du Temple en 70, à la suite de la Première Guerre
judéo-romaine de 66-73, une partie des Juifs exprime le désir de
se rassembler en « Eretz Israel ». Ainsi, tous les ans durant la
fête de 'Pessah, le souhait L'an prochain à Jérusalem est
prononcé, et des petits groupes de Juifs religieux « montent »
régulièrement en Terre sainte depuis l'Antiquité, surtout
vers les villes saintes de Safed, Tibériade, Hébron et
Jérusalem. L'eschatologie juive affirme aussi la venue d'un messie qui
ramènera les Juifs sur leur terre. Ainsi pour Maimonide: « Les
Temps messianiques auront lieu lorsque les Juifs regagneront leur
indépendance et retourneront tous en terre d'Israël».
Sous la pression de l'antisémitisme européen et
sous l'influence des idéologies nationalistes et d'indépendance
nationale, une partie de la population juive européenne (surtout en
Europe centrale et orientale, où l'intégration est difficile)
transforme à la fin du XIXème siècle ce
désir religieux en un projet politique. »
En s'appuyant sur les ambitions coloniales britanniques au
Moyen-Orient, le
20
mouvement sioniste se voit attribuer un « Foyer national
juif » en Palestine, par la déclaration Balfour (1917), la
conférence de San Remo (1920) et le mandat de la Société
des Nations (1922), contre l'avis des Arabes palestiniens qui craignent
d'être à terme dépossédés. La Palestine est
alors placée sous mandat britannique : on parlera pour cette
période de « Palestine mandataire ».
Pendant cette période, l'Agence juive favorise
l'immigration juive par tous les moyens : en 1933, elle est contrainte de
passer un accord avec les nazis pour rendre possible l'émigration de
Juifs allemands vers la Palestine. Dès la seconde moitié des
années 1930, après les restrictions sur les certificats
d'immigration délivrés par les Britanniques, elle organise
l'immigration clandestine.
Durant la même période, la conscience
nationaliste palestinienne se développe et la population arabe de
Palestine s'oppose au sionisme, à l'immigration juive et au mandat
britannique, parfois dans la violence.
En 1939, après 3 ans de révolte arabe et
à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne prend une
orientation plus pro-arabe. Dans son livre blanc sur la Palestine, elle annonce
la diminution drastique de l'immigration juive et promet la création
d'un État arabe indépendant dans les 10 ans. Mais après un
conflit violent cette fois contre les Juifs sionistes entre 1944 et 1947, les
Britanniques remettent leur Mandat à l'Organisation des Nations
Unies.12
I.1.7. Saisir la notion de civilisation
Le terme civilisation dérivé indirectement du
latin civis a été utilisé de différentes
manières au cours de l'histoire.
Dans l'acception actuelle, la civilisation, c'est l'ensemble
des traits qui caractérisent l'état d'une société
donnée, du point de vue technique, intellectuel, politique et moral,
sans porter de jugement de valeur. On peut alors parler de civilisations au
pluriel et même de « civilisations primitives », au sens
chronologique, sans connotation péjorative.
Au XIXe siècle la civilisation, alors
envisagée comme un idéal à atteindre et comme un processus
de transformation de la société vers cet idéal, fut la
principale légitimation donnée à la colonisation
impérialiste. Il s'agissait de « civiliser » les peuples du
monde dans une vision hiérarchique et évolutionniste de la
civilisation.
Aujourd'hui les conceptions de la civilisation sont plus
égalitaires de sorte
12HENRI LAURENS 2002 : 704
Le terme, dans les années 2000-2010, n'est plus
employé par ces
21
que le terme désigne davantage un état de fait
historique et social qu'un processus de transformation des
sociétés. L'idée a cessé de fonctionner en
opposition avec celles de barbarie ou de sauvagerie, tandis qu'est
affirmé le principe du « droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes».
Pour pouvoir définir des civilisations qui n'ont ni
structure précise ni représentation institutionnelle, il faut
sélectionner les faits que l'on juge appropriés. Ainsi, on se
fonde sur des faits linguistiques, éthiques, géographiques,
culturels, religieux ou politiques. Mais les concepts de religion ou de
culture, sont eux-mêmes discutés. Pour Bertrand Binoche «
Après avoir prédit le triomphe de la civilisation, on peut bien
annoncer le choc des civilisations, mais cela ne contribue pas à y voir
plus clair. »
Après avoir été largement employé
depuis la fin du XVIIIème siècle au singulier, en
l'opposant à la « barbarie », le terme est mis ensuite au
pluriel, en particulier par les sciences sociales au XXème
siècle. Cela fait suite à un débat organisé en
1929, s'appuyant sur des articles de Lucien Febvre et Varce (Yauss. En
Iôg (a revue de synthèse est revenu sur la réapparition
dans l'actualité de ce mot au cours des années 1990. En 2003, la
revue Sciences Humaines s'est aussi interrogée sur ce retour à la
mode du terme « civilisation ».
Si les ethnologues et anthropologues ont
préféré le terme de « culture », les historiens,
les archéologues, et parfois les sociologues ont largement
utilisé le mot « civilisation ». Les politologues, et
particulièrement Samuel Huntington dans Le Choc des civilisations
(1996), en ont fait usage. Certains historiens et géographes tels que
Pierre Gourou et Fernand Braudel en ont fait une notion centrale de leurs
approches. Le concept braudélien de civilisation (« civilisation
matérielle ») est défini de la manière suivante :
c'est d'abord un espace, une aire culturelle à laquelle sont
rattachés des biens (matériels ou non, ce qui peut englober la
forme des maisons, les traditions culinaires, la manière de vivre etc.,
biens ayant une cohérence entre eux. Si, en plus de cela, une permanence
s'observe dans le temps, alors Braudel définit une civilisation. Cette
vision est très proche de celle des archéologues actuels qui
définissent des « cultures » évoluant dans l'espace et
dans le temps, à travers des outils comme les tableaux
typo-chronologiques, présentant l'évolution des types (comme les
divers types de vases) au cours d'une période de temps dans un espace
donné.
22
scientifiques « à cause sans doute de son
caractère ambigu et peut-être de son appartenance à une
géographie classique surannée. Ils lui préfèrent le
mot de culture, promu surtout par les anthropologues anglo-saxons puis
francophones, en grande partie synonyme de civilisation, mais plus neutre.
» Cependant le terme est encore d'usage courant sans que soit pour autant
précisé son sens. Par exemple, lors d'une de ses
conférences au Collège de France en 2015, Anne Cheng a ainsi fait
allusion, sans s'y attarder, à la « civilisation chinoise »
à propos du confucianisme.13
I.1.8. Que dire du concept Accord ?
La rousse définit l'accord comme une union des esprits
et des sentiments, mettant les gens en différend dans une communion. Il
est à signaler qu'un accord est un état des puissances qui ne
s'opposent pas ou mieux, il est aussi un traité international par lequel
deux ou plusieurs Etats fixent la règle par laquelle ils attendent de
résoudre un problème qui se pose dans le cadre des relations
internationales.
Un traité international est un accord conclu entre
Etats ou autres sujets de la société internationale en vue de
produire des effets de droit dans leurs relations mutuelles. Il peut s'agir
d'un arrangement, d'une charte, d'un Protocol, d'un modus vivendi, d'un
avenant, d'une constitution,...
I.1.9. Analyser le concept Guerre
Elle est un acte de violence commis par deux ou plusieurs
belligérants, l'un à l'encontre de l'autre. Elle résulte
souvent d'un échec de diplomatie et commence par des paroles ou actes
hostiles à l'égard de l'adversaire qui devient rapidement un
ennemi contre lequel on se mobilise pour réunir autour d'une cause le
maximum des fidèles, d'amis, des alliés avant de se lancer dans
la bataille.
Celle-ci commence parfois par un écrit diffamatoire,
une parole malencontreuse ou une précipitation de l'une des parties
opposées par un différend, déclenchent
immédiatement une riposte armée, l'envahissement d'un
territoire,l'occupation ou l'annexion d'une région par des troupes
étrangères armées. La guerre est une activité
humaine qui malheureusement grâce à l'idéologie, s'est
rendue compatible avec toutes les cultures et civilisations que l'histoires a
produit, car tous les belligérants trouvent des penseurs, des
conseillers, des piètes, des mages, des gourous, des commis, des
experts, analystes... pour tenter de
13Maxim Rodinson 1997: 135
23
convaincre un peuple qu'il est dans son bon droit d'attaquer,
riposter, fusiller, exécuter, bruler, accaparer, violer, imposer,
interdire, déporter, humilier, kidnapper...
I.1.10. Décrypter le concept
Géostratégie
La géostratégie est l'étude de la
fabrication des espaces par la guerre. Elle implique la géographie de
chaque État, et sa situation historique et politique en regard de ses
voisins, examinés par le biais d'études stratégiques. Son
étude relève de la géopolitique, bien que son point de vue
se réduise aux aspects militaires et leurs conséquences sur
l'enjeu des ressources naturelles, fréquemment objet de conflits
d'intérêts.
Pour mieux comprendre la notion de la
géostratégie, il faut comprendre le principe suivant -.
? Le gouvernement d'un État et la définition de
sa politique dépend de manière permanente de la
considération de sa situation géostratégique. C'est alors
qu'est invoquée la raison d'État.
? La géographie politique des pays voisins et ses
éléments sont pris obligatoirement en considération par
les stratèges.
? Les aspects militaires entrent en considération au
moment de définir les objectifs,
tels qu'évaluer le potentiel militaire de la puissance
adverse. Tant en quantité, par le contenu de ses arsenaux, qu'en
qualité, en tentant d'obtenir la suprématie par la technologie
militaire, ces informations obtenues notamment par les services secrets
permettent de jauger, et décider du passage à l'action
guerrière dans les salles d'opérations, ou à l'action
diplomatique.
La géographie militaire est une discipline antique,
nécessaire aux stratèges comme à l'infanterie, tant pour
préparer le renseignement et la défense que les fortifications ou
pour la conduite de la guerre (attaque, repli, infiltration ou exfiltration).
Les intérêts guerriers ou de protection étaient dans un
premier temps ciblés sur les lieux stratégiques (richesses,
hydrographie et relief, villes et fortifications, routes, carrefours, ports,
défilés, détroits, gués, sols (meubles ou
portants), grottes, mines, forêts, bocage, sources et puits dans les
zones ou périodes sèches, etc.), mais les facteurs sociaux
économiques et de ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, bois,
charbon, terres cultivables, métaux, dont uranium, etc.) prennent une
importance croissante, car les crises environnementales sont de plus en plus
sources de risques des menaces de guerres ou conflit.
La géographie militaire commence depuis peu à
intégrer l'analyse a
24
posteriori des risques et dangers des séquelles de
guerre (polémosylvofacies, cartographie des zones rouges, étude
des forêts de guerre, des munitions immergées, champs de mines,
etc.) par exemple pour protéger les soldats, des populations civiles, et
pour sécuriser la reconstruction après les conflits.
La géographie militaire dont on a des traces dès
les civilisations gréco-romaines (romaine surtout) par des textes et
quelques cartes recopiées, a plusieurs fois été
renouvelée; d'abord avec le développement de la cartographie
géo référencée (grâce à la boussole,
au sextant et aux systèmes de projection géographique), puis
grâce à l'image aérienne et l'imagerie satellitaire. Les
guerres mondiales, fixées par les tranchées ont encore mis en
évidence l'intérêt d'une connaissance fine de la nature des
sols et sous-sols. Les guerres « coloniales » ont dû affronter
des contextes nouveaux, y compris du point de vue sanitaire et
écoépidémiologique. Le GPS ayant encore augmenté la
réactivité des cartographes et des utilisateurs de carte et
permis des frappes plus « chirurgicales » réputées
limiter les « dommage collatéraux » (ce qui est discuté
dans le cas de l'usage des munitions à uranium ou de destruction
d'usines chimiques ou d'industries pétrolières).. La cartographie
militaire s'est aussi étendue au XXe siècle aux espaces
sous-marins et aux espaces aériens et circum-planétaire (Cf.
« guerre des étoiles »).
La carte de base (ancienne carte d'état-major)
correspond toujours à celle qui peut être
appréhendée par un fantassin en une journée (l'infanterie
est souvent dite l'arme de 300 derniers mètres), mais différentes
échelles correspondent aux besoins des systèmes d'armes (tir
courts, moyens ou à longue distance).et moyens de transport
(hélicoptère, avion, navire, sous-marin..). Les indications des
cartes varient selon l'usage (le pilote a besoin d'indications précises
sur le relief et les obstacles élevés (câbles, lignes
électriques.), la donnée géographique et paysagère
pouvant aussi être utilisée en simulateurs (image 3xD, de
synthèse ou semi reconstituée) ou adaptée (infrarouge,
etc).
L'environnement physique, agricole, naturel, humain et
socioéconomique, religieux, et même l'écologie du paysage
intéresse les armées qui cherchent à comprendre comment
les gens vivent et se déplacent dans l'espace, normalement ou en
situation de crise ou conflit. Des domaines nouveaux sont explorés, dont
l'urbain et périurbain, qui modifient les notions de blocus,
frontière, guérilla, guerre civile... Le rôle ancien des
ports et capitales s'est déplacé vers les aéroports et
réseaux de communication.
25
D'une manière simple, on peut définir la
géostratégie comme un processus de laboratoire des
décisions capitales pour l'avenir d'un Etat à partir de la vision
combinée des facteurs géostratégiques et des facteurs
humains que peuvent avoir un Etat.
I.1.11. Saisir le concept Géopolitique
La géopolitique (du grec « terre » et «
politique ») est l'étude des effets de la géographie
(humaine et matérielle) sur la politique internationale et les relations
internationales. C'est une méthode d'étude de la politique
étrangère pour comprendre, expliquer et prédire le
comportement politique international à travers les variables
géographiques. Il s'agit notamment des études régionales,
du climat, de la topographie, de la démographie et des ressources
naturelles.
Selon Alexandre Defay, professeur au centre de
géostratégie de l'ENS, « La géopolitique a pour objet
l'étude des interactions entre l'espace géographique et les
rivalités de pouvoirs qui en découlent. Elle est le terrain de
manoeuvre de la puissance locale, régionale ou mondiale. ».
L'approche géopolitique ne tente pas seulement de décrire et
d'analyser des enjeux et conflits « objectifs », elle traite «
de conflits relatifs à des territoires représentés,
c'est-à-dire des territoires qui pour ceux qui les habitent, qui les
convoitent ou encore qui les décrivent sont imaginés. [ ... ]
Autrement dit, on peut aller jusqu'à affirmer comme le fait Thierry de
Montréal que la géopolitique est la partie de la
géographie politique qui s'occupe des idéologies relatives aux
territoires. »
Pour Gottfried Wilhelm Leibniz dans un manuscrit inédit
de 1679 et le géographe suédois Rudolf Kjell en (1864-1922) dans
un article de presse. « La géopolitique est la science de
l'État comme organisme géographique ou comme entité dans
l'espace : c'est-à-dire l'État comme pays, territoire, domaine
ou, plus caractéristique, comme règne. Comme science politique,
elle observe fermement l'unité étatique et veut contribuer
à la compréhension de la nature de l'État. ».
Cette discipline parait aussi important de part, la
nécessité pour les décideurs politiques et les citoyens de
mieux comprendre les conflits qui les entourent et ainsi d'en comprendre les
enjeux a contribué, depuis les années 1980, au renouveau de cette
discipline. A ce titre, c'est au cours de la guerre du Viêt Nam puis du
conflit qui oppose les Khmers rouges aux Nord-Vietnamiens, que la
géopolitique retrouve sa pleine légitimité.
La Géopolitique se définit comme une analyse de
l'interaction du rôle de
26
l'espace géopolitique majeur parce que toutes les
régions du monde ne sont pas également dotées des
ressources minérales, humaines et scientifiques. L'action de puissance
diplomatique obéit aux lois de la géopolitique.
I.1.12. Au sujet du moyen orient
Le Moyen-Orient (en anglais Middle East) est une expression
d'origine anglo-saxonne qui désigne, pour les Européens, les
Américains et les Africains, une région comprise entre la rive
orientale de la mer Méditerranée et la ligne tracée par la
frontière entre l'Iran d'une part, le Pakistan et l'Afghanistan d'autre
part. Cette région se trouve essentiellement en Asie mais est parfois
étendue à l'Afrique du Nord. Contrairement à une
idée répandue, Proche-Orient et Moyen-Orient ne désignent
pas deux espaces géographiques clairement séparés - comme
si, en allant vers l'est, on voyait se succéder le Proche et le
Moyen-Orient avant d'atteindre l'Extrême-Orient... Ces termes
désignent un même espace défini, au tournant des
XIXème et XXème siècles, par le
Forgien Office britannique comme le Middle East, et par le Quai d'Orsay
français comme le Proche-Orient.
L'espace concerné comprend à minima le Croissant
fertile (Iran, Israël, Palestine, Jordanie, Irak, Syrie, Liban), la
péninsule arabique (Arabie saoudite, Yémen, Oman, Émirats
arabes unis, Qatar, Bahreïn, Koweït) et la vallée du Nil
(Égypte). On y ajoute souvent la Turquie, parfois même le Pakistan
et l'Afghanistan (héritage de la définition impérialiste
britannique). Les États-Unis n'hésitent pas à y inclure
les États du Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie,
Libye), comme le montre le projet de « Grand Moyen-Orient ».
Cet espace abrite plusieurs groupes culturels et ethniques,
incluant la culture perse, turque, arabe, kurde et juive. Les trois principaux
groupes linguistiques sont les langues iraniennes, les langues turques et les
langues sémitiques (dont l'arabe et l'hébreu). La
définition du Moyen-Orient, à la fois établie dans les
livres de référence et communément utilisée,
définit la région comme « les nations de l'Asie du
Sud-ouest, de l'Iran à l'Égypte ». En conséquence,
l'Égypte, avec sa péninsule du Sinaï en Asie, est
habituellement considérée comme faisant partie du
Moyen-Orient.
I.1.13. Concernant le Proche orient
Le Proche-Orient est une région pouvant couvrir (selon
les acceptions) une partie de l'Asie et de l'Afrique depuis le sud-est du
bassin Levantin (partie orientale de la mer Méditerranée),
jusqu'aux plateaux irano-afghans.
Cette appellation est aujourd'hui concurrencée par
l'usage du terme Moyen-
27
Orient', traduction française de
l'anglo-américain « Middle East », désignant souvent le
même espace, ils sont interchangeables. Il en résulte une
situation très confuse : tandis que les médias utilisent presque
exclusivement Moyen-Orient, les ouvrages savants en français continuent
de privilégier l'usage de Proche-Orient pour désigner la
même région, tandis que d'autres utilisent l'expression Proche et
Moyen-Orient dont on ne voit pas très bien le sens ; enfin, certains
tâchent de trouver une définition différente pour les deux
expressions, le Moyen-Orient étant alors considéré comme
plus large que le Proche-Orient qu'il inclut, ou bien désignant les
régions situées plus loin à l'est...
La même confusion règne en anglais : les
Britanniques utilisaient eux aussi le terme « Near East » et
continuent à le faire dans les milieux académiques mais avec
l'américanisation de la langue, le terme américain de «
Middle East » s'impose peu à peu. La confusion est encore
aggravée par le flou des limites de la région ainsi
désignée.
Le Proche-Orient correspond plus ou moins à ce que fut
l'Empire ottoman. Il regroupe en tout état de cause l'Irak à
l'est, la Turquie, la Palestine, la Syrie, le Liban, Israël et
l'Égypte à l'ouest ; on y inclut souvent l'Iran et même
l'Afghanistan à l'est et la Libye à l'ouest.
Considéré comme l'un des berceaux de la civilisation, le
Proche-Orient, dont le coeur est constitué de l'antique Croissant
fertile (Égypte, Palestine et Mésopotamie), a vu apparaître
de nombreuses inventions et découvertes telles que l'écriture, la
roue ou certaines techniques d'irrigation.
I.1.14. A propos de la bande de Gaza
La bande de Gaza (arabe : Qita'Ghazzah) est une bande de terre
de 41 km de long sur la côte orientale de la mer
Méditerranée dans le bassin Levantin, au Proche-Orient. Elle tire
son nom de sa principale ville, Gaza. D'une largeur de 6 à 12 km et
d'une superficie de 360 km2, son territoire est entouré au
nord, à l'est et au sud-est par l'État d'Israël, et au
sud-ouest par l'Égypte. En 2014, la population est estimée
à environ 1,7 million d'habitants palestiniens, appelés
Gazaouis.
L'histoire récente de ce territoire palestinien,
habité depuis plus de trente-cinq siècles, a été
largement liée, depuis la fin du mandat britannique sur la Palestine,
aux conflits entre ses voisins égyptiens et israéliens, qui l'ont
occupé successivement. La bande de Gaza a accueilli nombre de
réfugiés palestiniens déplacés par le conflit
israélo-arabe. Avec la Cisjordanie, elle constitue l'État de
Palestine.
28
Le processus de paix concrétisé par les accords
d'Oslo signés en 1993 a placé la bande de Gaza sous
l'administration intérimaire de l'Autorité palestinienne.
À la suite du déclenchement de la seconde Intifada, le
gouvernement israélien a procédé unilatéralement au
retrait en 2005 de son armée sur le terrain et au déplacement de
la population juive (9 000 habitants). L'autorité du Président
Mahmoud Abbas est mise à mal depuis la victoire électorale du
mouvement islamiste Hamas de 2006, puis la violente prise de pouvoir de ce
même mouvement qui y exerce le pouvoir effectif depuis juin 2007. Depuis,
la bande de Gaza est isolée par un blocus israélo-égyptien
et est le théâtre d'affrontements avec Israël dont trois
majeurs en 2009, 2012 et 2014.
I.1.15. Comprendre le Droit International
Le droit international est l'ensemble des règles
juridiques qui régissent les
relations entre les Etats ou entre les personnes
privées dans un cadre international. Les normes de droit international
sont composées des textes ratifiés par plusieurs Etats : accords,
conventions, protocoles et traités internationaux. Elles peuvent
être bilatérales (entre deux Etats) ou multilatérales
(entre plusieurs Etats). Les Etats signataires s'engagent à mettre en
application ces normes sur leur territoire, uniquement s'il y a
réciprocité, en leur accordant un niveau supérieur
à leurs normes nationales,
"De manière constante, les tribunaux et cours
d'arbitrage internationaux considèrent que nul Etat ne peut invoquer une
règle de droit interne pour se soustraire à ses obligations
internationales. Ceci est précisé par la Convention de Vienne de
1969 (article 27). Le droit international s'impose donc à l'Etat,
même si une règle de droit interne lui est contradictoire. Cela ne
signifie pas que le juge international peut annuler une règle de droit
interne. Il se contente de la rendre inefficace lorsqu'elle produit des effets
sur le plan international.
Le droit international est constitué de deux branches
:
I.1.16. Au sujet du Droit international privé
Il s'agit de l'ensemble des règles applicables aux
relations de personnes
privées de nationalité différente. Il a
pour but de résoudre les conflits de lois issus de relations entre
personnes étrangères, en particulier de savoir quel est le droit
qui s'applique à la relation et de traiter des conflits de
juridiction.
I.1.17. Concernant le Droit International public
Le droit international public international public dont l'objet
est de régler les
29
rapports existant entre Etats ou organisations
internationales. Il inclut le droit coutumier (règles non écrites
de pratique générale acceptées comme règles de
droit) et le droit international humanitaire.
Exemples de domaines d'intervention du droit international :
la guerre, le commerce, la mer et les fonds marins, l'espace, ...
La Cour internationale de justice (CIJ), siégeant
à La Haie (Pays-Bas), a pour mission de régler les
différends qui lui sont soumis conformément au droit
international. Il existe d'autres instances judiciaires internationales, comme
le Tribunal international du droit de la mer, le Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) et la Cour pénale internationale
(CPI), ce qui provoquer des conflits de compétence. Les parties en
litige peuvent aussi faire appel à une cour d'arbitrage
internationale.
Après cette clarification des concepts de base
permettant de saisir l'intelligibilité du travail, passons à
présent à la présentation de la carte postale de la
Palestine et du Sud Soudan comme champ privilégie de la recherche. C'est
ce qui fait l'objet de la deuxième section subséquente.
I.2. PRESENTATION DE LA CARTE POSTALE DE LA PALESTINE
ET DU SUD SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE
C'est ici le lien de faire un état des lieux de la
Palestine et du Sud Soudan comme champ privilégie de l'analyse.
I.2.1. La Palestine
La Palestine est d'abord une région
historique dont les frontières ont fortement varié
depuis l'Antiquité. À l'origine, la Palestine était
située près de la côte orientale de la
Méditerranée, en Asie Mineure. Elle englobait l'actuel
État d'Israël, la bande de Gaza et la Cisjordanie. La superficie de
la Palestine historique était de 27 009 km2 (presque l'équivalent
de la Belgique).14
Aujourd'hui, la Palestine compte une portion de territoire
près de la Méditerranée, la bande de Gaza (360 km2), et
une autre partie, la Cisjordanie (5800 km2), appelée en anglais West
Bank, sans oublier le fait qu'il existe de nombreux villages palestiniens en
Israël même. La superficie de la Palestine actuelle est de 6160
km.
L'Autorité palestinienne est le nom de
l'entité gouvernementale qui
14Tranguy Struve, 2010: 192
30
représente les habitants arabes de Cisjordanie et de la
bande de Gaza. Cette entité a été créée en
1993 par les accords d'Oslo, afin de négocier avec Israël un accord
final sur le conflit opposant les deux parties. Elle a un président et
une assemblée élue au suffrage universel, une police et des
représentants dans plusieurs pays. La capitale provisoire est
Jéricho. L'Autorité palestinienne revendique AI-Qods
(Jérusalem-Est) comme capitale du futur État palestinien.
Rappelons que l'Autorité palestinienne n'exerce
actuellement que des pouvoirs limités dans une portion de la Cisjordanie
(car il y a des enclaves de colonies juives) et que c'est le Hamas qui
gère la bande de Gaza,
Les Territoires palestiniens, tous occupés par
Israël (sauf Gaza depuis peu), se composent de deux zones
séparées géographiquement par plus de 50 km : la
Cisjordanie, dont les 5800 km2 (équivalant au sixième de la
Suisse) sont enfermés entre Israël et la Jordanie, et qui comprend
Jérusalem-Est (72 km2); la Cisjordanie est bordée
à l'est par la rive occidentale du Jourdain, à l'ouest par la
«ligne verte», la frontière israélo-jordanienne avant
l'invasion israélienne; la Cisjordanie un territoire aride qui n'offre
pratiquement aucune ressource naturelle; dans ce territoire, vivent plus 2,5
millions de Palestiniens encerclés par les colonies juives la
bande de Gaza(360 Km2) fait frontière avec
l'Égypte et s'étire sur quelque 55 km le long de la mer
Méditerranée; cette région est composée d'un
territoire de dunes de sables, où s'entassent environ 1,2 million de
Palestiniens.
En Cisjordanie, les villes où l'Autorité
palestinienne est responsable des affaires civiles et de la
sécurité sont : Jénine, Tulkarem, Qalqiliya, Naplouse,
Bethléem, Jéricho, Ramallah et Hébron.15
Cependant, depuis la création d'Israël en 1948, la
bande de Gaza (jusqu'à récemment) et la Cisjordanie ont toujours
été occupés par les Forces armées d'Israël.
L'armée israélienne a évacué la bande de Gaza en
août 2005, ainsi que les 21 colonies juives. La carte de gauche illustre
ce qu'est la Cisjordanie en tant que territoire, en principe
sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. En fait, la
discontinuité territoriale caractérise l'État palestinien
«en gestation», divisé en différentes zones: les
colonies juives de peuplement (en rouge), les zones sous contrôle de
l'Autorité palestinienne (en vert) et les zones sous contrôle de
l'armée israélienne (en rose et en mauve). Mais la Palestine est
dirigée par deux factions
15Du sang aux frontières de
l'Islam, - Guerre du Golfe, Serbes et Croates, kosovo, Ethiopie. P. 285
31
rivales: le Fatah contrôle en principe la Cisjordanie;
le Hamas, la bande de Gaza.
Les colonies juives semblent particulièrement en
expansion dans Jérusalem-Est. La population totale des colons juifs est
désormais de 436 000, dont 190 000 à Jérusalem et 246 000
en Cisjordanie. Comme on le constate, les Forces armées
israéliennes se sont réservé des zones et des couloirs
pour «protéger» les colonies de peuplement juives. Il devient
alors difficile pour l'Autorité palestinienne d'exercer une
contrôle efficace sur ses ressortissants. Depuis septembre 1993,
l'État d'Israël a intensifié ses travaux d'infrastructure
afin de consolider sa mainmise en Cisjordanie, aujourd'hui truffée de
routes de contournement qui permettent, sans traverser les principales enclaves
palestiniennes, de relier entre elles la plupart des colonies juives.
32
I.2.2. Le Sud Soudan
Située à l'ouest de la corne de l'Afrique de
l'est, le Soudan du Sud possède la vingtième plus grande
superficie de l'Afrique avec un territoire de 619 745 km2. Le Soudan du Sud est
encadré au nord par le Soudan, à l'ouest par la République
centrafricaine, à l'est par l'Éthiopie, et au sud par le Kenya,
l'Ouganda et la République démocratique du Congo.
Le Soudan du Sud, officiellement
République du Soudan du Sud est un pays d'Afrique
orientale dont la capitale est Djouba. Il est souvent appelé, par
anglicisme, le Sud-Soudan. À la suite du
référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15
janvier 2011, le Soudan du Sud a fait sécession de la République
du Soudan le 9 juillet 2011. Malgré la reconnaissance immédiate
de l'État, des litiges subsistent quant au tracé définitif
de la frontière.
Le gouvernement sud-soudanais a publié l'ébauche
d'une Constitution provisoire, dans laquelle le nom de l'État est
Republic of South Sudan. Cette dénomination a été choisie
pour des raisons de facilité d'usage parmi plusieurs autres
propositions, comme « Nouveau Soudan », « République du
Nil », «Equatorie» (en référence à
l'ancienne Équatoria), « Koush » (en référence
à l'antique Royaume de Koush) ou « Djouwama » (Juwama), ce
dernier nom étant construit à partir des premières
syllabes des trois capitales régionales, Djouba, Wau et Malakal.
L'anglais est seule langue officielle selon l'article 6 de la constitution.
Les dissensions entre le nord du Soudan, à
majorité musulmane, et le sud à majorité chrétienne
et animiste, sont apparues au lendemain de l'indépendance du Soudan
anglo-égyptien proclamée en 1956. En effet, le gouvernement
central de Khartoum revint sur les promesses d'autonomie au sein d'un
État fédéral qu'il avait faites aux populations de la
région. Une mutinerie d'officiers sudistes déclencha la
Première Guerre civile soudanaise qui dura 17 ans, de 1955 à
1972. Ce premier conflit prit fin à la suite des accords signés
à Addis-Abeba en Éthiopie, qui accordèrent finalement au
Sud-Soudan un certain degré d'autonomie.
Mais en 1983, le colonel Gaafar Nimeiry au pouvoir à
Khartoum depuis son coup d'État de 1969, décide
unilatéralement d'étendre au droit pénal, le domaine du
droit musulman qui était cantonné depuis la colonisation au droit
personnel. Ce fut l'élément déclencheur de la Seconde
Guerre civile qui embrasa le pays pendant vingt-deux ans. La rébellion
était menée depuis le début par l'Armée populaire
de libération du Soudan (APLS) dirigé par John Garang, un
vétéran de la première
33
guerre civile. Elle était largement soutenue par les
États-Unis. Malgré la scission de son mouvement en 1991, Garang
maintint la lutte contre le régime de Khartoum qui, après le coup
d'État du général Omar al-Bashir en 1989, s'orienta de
plus en plus vers l'idéologie islamiste.
Après un conflit sanglant (deux millions de morts
recensés) qui provoqua également le déplacement de quatre
millions de civils et désorganisa la production vivrière au point
de déclencher une terrible famine en 1998, un cessez-le-feu fut
signé entre les protagonistes en 2002, consolidé trois ans plus
tard, le 9 janvier 2005, par un accord de paix signé à Naivasha,
au Kenya.
34
CHAPITRE II. REGARD JURIDICO-POLITIQUE INTERNATIONAL
SURLA QUETE DE LA SOUVERENETE DE LA PALESTINE ET DU SUD SOUDAN
A travers cette 2ème partie de notre
étude, nous tenons à faire l'analyse juridique de la
reconnaissance de l'Etat Palestinien, montrer les aspects socio-politiques et
géostratégiques influençant la dualité dans la
reconnaissance des Etats Palestinien et Sud Soudanais. C'est donc là les
éléments constituant l'ossature de ce chapitre dans les
commentaires qui suivent :
II.1. Analyse juridique de la reconnaissance de l'Etat
palestinien
La revendication juridique qui consiste pour la Palestine
depuis 1964, à lutter contre l'occupation et de faire reconnaître
les droits nationaux du peuple palestinien, ainsi que les processus politique
de négociations engagés depuis 1991, devant aboutir à une
entité palestinien reconnu comme un Etat est une première
étape qui guide cette réflexion. Malgré toutes les
démarches engagées, précisons toutefois que ce processus
et les accords qui en découlent ne reconnaissent pas le droit des
Palestiniens à un Etat, et n'y font donc jamais aucune
référence explicite.
Si le droit international exige les éléments
historiques, juridiques, sociologique qui sont essentiellement le territoire,
la population et le gouvernement comme éléments constitutifs d'un
Etat, il importe donc d'apprécier les données historiques qui ont
déclenché le conflit autour de la Palestine et entretenu la
pérennité de la quête d'un Etat palestinien, ainsi que le
contexte qui a, finalement conduit aux négociations de paix. Ce rappel
permettra de décider si la "communauté internationale" a
été en capacité de trouver une solution juste et
acceptable par toutes les parties à la situation qu'elle a
elle-même créée en plaçant la Palestine sous Mandat
britannique et en légitimant le projet national sioniste. Cela nous
conduira par la suite à estimer si le Droit International, en tant que
système produisant des effets légaux, a pu être mis en
application dans le cas palestinien.
Deux modes de formation étatique sont possibles dans ce
"monde fini", où la totalité des espaces terrestres est soumise
à un maître. Le premier est l'éclatement d'un Etat
préexistant, par la sécession, la dissolution ou la
création d'un nouvel Etat par deux ou plusieurs autres Etats. Le
deuxième est la séparation d'un territoire colonial de l'Etat
métropolitain.
Dans le cas palestinien, la formation de l'Etat n'entre pas
dans la première
35
catégorie, parce que les Nations Unies ont reconnu le
droit de peuple palestinien à exercer sa souveraineté sur une
partie de la Palestine, territoire jadis sous domination britannique. Par
ailleurs, les territoires palestiniens, sous contrôle israélien
depuis 1967, y compris Jérusalem ont été à maintes
reprises qualifiés par les Nations Unies de « Territoires
Occupés ». D'ailleurs, les Accords de paix
israélo-palestiniens organisent le transfert à l'Autorité
palestinienne de compétences : territoriale, personnelle et
fonctionnelle, mais pas le transfert de titre de souveraineté, puisque
Israël ne le possède pas. Il est de ce fait important de revenir
sur la situation juridique de la Palestine, après l'effondrement de
l'Empire ottoman, afin d'en décerner le détenteur du titre de
souveraineté.
La formation de l'Etat palestinien entre donc dans la
catégorie de la décolonisation au terme de la résolution
1514 XV du 14 décembre 1960 de l'Assemblée
Générale. (Résolution 242 du Conseil de
sécurité du 22 Novembre 1967).
Mais encore une fois, la spécificité du cas
palestinien ne permet pas d'envisager le processus classique de
décolonisation.
En effet, un des critères de définition de la
collectivité coloniale est sa séparation géographique
d'avec le pays qui l'administre, ainsi que sa distinction ethnique ou
culturelle. Or, ce n'est pas tout à fait le cas palestinien. Mais «
à la faveur de circonstances très exceptionnelles et
spécifiques l'occupation de territoires palestiniens par Israël, la
persistance du régime d'apartheid en Afrique australe, les Nations Unies
ont étendu le droit d'auto disposition reconnu aux peuples coloniaux aux
peuples occupés... » . Dans le cas des peuples coloniaux proprement
dits, les conditions de l'accès à l'indépendance sont
présumées être réunies.
La reconnaissance réciproque des deux parties au
conflit est une condition essentielle à une paix durable. L'État
d'Israël a souvent déploré que la non-reconnaissance de son
droit d'exister était une préoccupation majeure ainsi qu'une
source d'insécurité et de violence politique. Cependant, il n'a
toujours pas reconnu formellement le droit des Palestiniens d'avoir un
État indépendant.
Cette condition de reconnaissance mutuelle des deux parties a
presque été remplie. On trouve en effet dans la
Déclaration de principes signée le 13 septembre 1993 une certaine
forme de reconnaissance réciproque asymétrique. Voici ce
qu'énonce le paragraphe qui ouvre la Déclaration :
« Le Gouvernement de l'État d'Israël et
l'équipe de l'OLP (de la délégation
36
jordano-palestinienne à la Conférence de la paix
sur le Moyen-Orient, représentant le peuple palestinien, sont convenus
qu'il est temps de mettre fin à des décennies d'affrontement et
de conflit, de reconnaître leurs droits légitimes et politiques
mutuels, et de s'efforcer de vivre dans la coexistence pacifique et la
dignité et la sécurité mutuelles et de parvenir à
un règlement de paix juste, durable et global ainsi qu'à une
réconciliation historique par le biais du processus politique convenu
».
Dans une lettre adressée au premier ministre Rabin le 9
septembre 1993, le président de l'OLP a écrit : «L'OLP
reconnaît le droit de l'État d'Israël à vivre en paix
et dans la sécurité.» Voici quelle a été la
réponse du premier ministre israélien.
En réponse à votre lettre du 9 septembre 1993,
je souhaite vous confirmer qu'à la lumière des engagements de
l'OLP qui y figurent, le gouvernement d'Israël a décidé de
reconnaître l'OLP comme le représentant du peuple palestinien et
de commencer des négociations avec l'OLP dans le cadre du processus de
paix au Proche-Orient ».
Cette reconnaissance mutuelle a constitué bien
sûr un progrès décisif. Le fait que les Palestiniens
reconnaissent Israël comme un État, sans qu'en contrepartie,
Israël reconnaisse explicitement aux Palestiniens le droit de créer
un État ni même la possibilité que cela puisse se produire
un jour, montre bien l'asymétrie de cette reconnaissance
réciproque.
S'agissant du Territoire palestinien, il
convient de rappeler que la Palestine il convient de rappeler que la Palestine
compte une portion de territoire près de la Méditerranée,
la bande de Gaza (360 km2), et une autre partie, la Cisjordanie
(5800 km2), sans oublier le fait qu'il existe de nombreux villages palestiniens
en Israël même. La superficie de la Palestine actuelle est de 6160
km, élément suffisant pour répondre aux exigences
spatiales dans la reconnaissance d'un Etat.
La Population palestinienne était estimée en
2005 à 3,7 millions d'habitants, dont 2,5 millions en Cisjordanie et 1,2
million à Gaza. De ce nombre, 81,5 % des citoyens sont des Arabes
palestiniens. Ils sont suivis des Juifs (16,1 %), des Égyptiens (0,9 %),
des Bédouins (0,5 %), des Syriens (0,3 %), ainsi que de quelques petites
minorités telles que les Araméens, Tsiganes, Arméniens,
Assyriens, Samaritains, etc. Il convient d'ajouter également les troupes
d'occupations onusiennes comptant des Italiens, des Français, des
Allemands, des Britanniques, des Américains, des Russes, des Roumains,
cet élément des statistiques claires, est une réponse
à l'exigence juridique pour la constitution d'un Etat palestinien.
37
Pour ce qui concerne le Gouvernement, L'Organisation de
libération de la Palestine est une organisation palestinienne politique
et paramilitaire, créée le 28 mai 1964 à Jérusalem.
L'OLP est composée de plusieurs organisations palestiniennes, dont le
Fatah, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le
Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP).
Depuis sa création, l'OLP, qui comporte des
institutions politiques, s'est présentée comme un mouvement de
résistance armée représentant les Palestiniens.
Israël l'a considérée, officiellement jusqu'aux accords
d'Oslo, comme une organisation terroriste avant de la considérer comme
un interlocuteur diplomatique. Le 22 novembre 1974, l'Assemblée
générale des Nations unies lui accorde le statut d'observateur.
L'OLP est désormais reconnue comme le partenaire palestinien des
négociations pour régler le conflit
israélo-palestinien.
Capacité d'entrer en relation avec d'autres
États. Cette pratique est parfois contradictoire, on
considère parfois que la reconnaissance est nécessaire alors que
d'autres fois elle n'a pas été nécessaire. Inversement, la
reconnaissance d'une entité comme État ne suffit pas. Deux
théories s'affrontent :
? Théorie constitutive La reconnaissance des autres
États permet l'émergence.
Le concept d'État est relationnel, on ne peut pas
s'imposer sans le consentement de l'autre. Pas de sens de parler d'un seul
État isolé de tous les autres ou d'un État 'terrestre'.
L'État crée une dynamique d'exclusion. Vision positiviste du DIP
qui dérive du consentement des États.
? Théorie déclarative L'émergence d'un
nouvel État est un fait sociologique, extra-juridique d'une
communauté décidant de se gérer comme tel.
En dépit de tous ces éléments
réunis, la question se pose de pourquoi l'expression «État
palestinien» (ou des termes équivalents) n'apparaît ni dans
la Déclaration de principe de 1993, ni dans l'Accord intérimaire
de 1995. Elle ne figure pas non plus dans la série de questions
réservées aux négociations sur le statut final. Voici en
quels termes la Déclaration de principes énonce le but des
négociations :
Article 1. Les
négociations israélo-palestiniennes menées dans le cadre
de l'actuel processus de paix au Moyen-Orient ont pour but notamment
d'établir une autorité palestinienne intérimaire autonome,
le Conseil élu pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de
Gaza, pour
38
une période transitoire n'excédant pas cinq
ans, en vue d'un règlement permanent fondé sur les
résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de
sécurité. Là encore, le droit pour le peuple palestinien
de créer un État brille par son absence. En revanche, le droit de
l'État d'Israël à l'existence est reconnu dans la
Déclaration de principes et dans les documents officiels palestiniens.
Cela signifie que le processus d'Oslo violait les normes juridiques
internationales applicables en ce qu'il ne reconnaissait pas le droit du peuple
palestinien à l'autodétermination.
De ce fait, les Nations Unies et ses partenaires de la
communauté internationale n'ont jamais donné la moindre
indication formelle qu'il était prêt à reconnaître un
État palestinien, à fortiori un État qui
posséderait tous les attributs d'un État souverain, au sens
où cela est entendu sur le plan international. C'est-à-dire un
État qui peut disposer de ses ressources naturelles dans le cadre du
droit international, définir sa politique d'immigration et
déterminer les règles d'accession à la citoyenneté,
établir librement ses relations internationales, et enfin se
défendre.
Il convient de souligner aussi que, pour la seconde fois en
l'espace de quelques années, le Conseil de sécurité des
Nations Unies s'est montré réfractaire aux initiatives
Palestiniennes. En septembre 2011, et sans même avoir besoin du veto du
gouvernement américain, le Conseil avait déjà
rejeté la demande palestinienne visant la reconnaissance du statut
d'état membre. Le 30 décembre dernier, avec un script similaire,
le projet de résolution présenté par la Jordanie, au nom
des Palestiniens, a été botté en touche. Il appelait l'ONU
à fixer des délais précis, un accord de paix
israélo-palestinien d'ici à douze mois et le retrait progressif
des troupes israéliennes des territoires occupés à l'aune
de 2017. La proposition a recueilli seulement huit avis positifs (au lieu des
neuf requis) et les Etats-Unis n'ont pas eu à exercer leur droit de veto
qu'ils avaient par ailleurs annoncé.
II.2. Aspects sociopolitiques influençant la
dualité dans la reconnaissance des Etats Palestinien et Sud
Soudanais
II.2.1. Position socio politique de la Palestine
Le caractère sacré de la Palestine, avec ses
Lieux Saints à Jérusalem, à Bethléem et ailleurs,
apporte une dimension religieuse à sa position sur la scène
internationale, ceci réside dans le fait que deux peuples
réclament la même terre : «
39
terre d'Israël » pour les juifs, terre
occupée pour les Palestiniens, d'Islam pour les musulmans, et terre
sainte pour les Chrétiens, les Juifs et les Musulmans.
Dans la conscience collective des adeptes des trois religions,
la Palestine est la patrie sacrée. C'est une « Terre Sainte »
et de ce fait elle est chargée de mythes et de symboles qui influent sur
la réalité sociologique internationale. Cette Terre est le lieu
de constitution du peuple juif et des constructions religieuses du
christianisme et le symbole d'une « Terre promise ». Le Coran fait
référence à Jérusalem et mentionne le « Voyage
nocturne » à la Mosquée al-Aqsa de Jérusalem, qui
était la première Qibla et est la troisième mosquée
sacrée de l'Islam.
C'est sur cette Terre que Jésus est né et a
prêché et où se situent les lieux sacrés du
christianisme : la basilique de Saint-Sépulcre, l'église
Sainte-Anne, la tombe de la Vierge, etc. C'est là aussi où fut
édifié le premier puis le second Temple juif et on y trouve les
tombeaux du roi David et de Rachel, ainsi que le mur des Lamentations. Il n'est
pas étonnant, donc, que les aspects symboliques et identitaires soient
exploités par les acteurs dans la détermination de son statut.
N'est-ce pas parce que les croyances se sont mêlées au conflit
israélo-palestinien et on y note une confusion avec le judaïsme et
la Palestine avec l'Islam.
Par conséquent, il est difficile de résoudre la
demande d'un Etat palestinien chargée de croyances et de symboles, par
des négociations politiques et«des règles internationales
incarnées par le Droit International bien que cela est appelée
à dépasser les dimensions religieuses.
II.2.2. Position socio politique du Soudan du Sud
Le sud soudan est un Etat d'incompatibilité profonde
entre musulmans et chrétiens. Ces fractions sont aussi accentuées
par internes à l'intérieur des deux blocs mettent en la manque de
l'unité culturelle, le mode de vie commune, les diverses langues, les
multiples confréries religieuses rendent caduques toutes tentatives
d'uniformisation de l'une ou l'autre partie. Certains acteurs politiques
s'attèlent à de démarches qui consisteraient à
privilégie l'idéologie djihadiste afin d'islamiser le pays, Les
tensions ethniques continuent de ravager les espoirs d'un avenir meilleur pour
ce pays récemment créée. Le Soudan du Sud s'est
embourbé dans une guerre entre les partisans des deux «héros
de l'indépendance», le président SalvaKir et les partisans
de l'ex-vice-président, Riek Machar, entraînant avec eux la
population des ethnies Dinka (proche de Salva Kir) et nuer (de Reik Machar).
Les deux principaux rivaux politiques, issus de ces deux principales
40
ethnies, se font la guerre et prétendent tenir des
discussions pour un accord de paix qui n'aboutit jamais. Il ya donc un
défi qui compte maintenir la cohésion parmi la cinquantaine
d'ethnies qui composent le plus récent pays du monde.
Entre les Dinka et les Nuer, la rivalité se joue
davantage au niveau des clans pour le contrôle de territoires
d'élevage et aujourd'hui, l'ethnie la plus importante du pays, les
Dinka, est accusée de confisquer le pouvoir à son profit.
Évidemment, les massacres ethniques et claniques sont commis par les
deux camps.
II.3. Aspects Géostratégiques
influençant la dualité dans la
reconnaissance des Etats Palestinien et Sud
Soudanais
II.3.1. La géostratégie et
géopolitique de la Palestine
La Palestine est située à l'intersection de la
rive asiatique et la rive africaine du Monde arabe, au point de jonction de la
route continentale des Indes et de la route maritime, le bassin syro
palestinien et son prolongement égyptien, au point de convergences des
voies d'eau du Moyen orient (Jourdain, Oronte, Hasbani, Zahrani) et des
gisements pétroliers de la péninsule arabique. L'existence de la
Palestine, de par son positionnement géographique, signe
stratégiquement la rupture de la continuité territoriale de
l'espace arabe.
Pour le malheur du peuple palestinien qui paie le prix de
cette entreprise de délocalisation de l'antisémitisme
récurrent de la société occidentale, et pour le plus grand
malheur des Arabes entravés de la possibilité de constituer une
masse critique à l'effet de peser sur les relations internationales.
Le conflit israélo-arabe se déroule au coeur
d'une région hautement stratégique dans la géopolitique
mondiale. En effet depuis le ter gisement découvert en 1908 à
Masjed soleyman, le pétrole et le gaz naturel ont placé le Proche
et le Moyen Orient au centre des conflits d'intérêts des
puissances industrielles. Les « majors » ont constitué un
« Etat dans l'Etat » et favorisé les intervention
sétrangères. Avec 46% des exportations mondiales de
pétrole et 60% de réserves prouvées de pétrole,
cette région est vouée à demeurer longtemps encore un
enjeu majeur de la géopolitique mondiale. Cet important réservoir
pétrolier suscite l'engouement des pays occidentaux, au ter chef les USA
qui pour le fonctionnement de leurs industries se doivent de sécuriser
les sources d'approvisionnement et pour ce faire, n'hésitent pas
à collaborer avec certains régimes pourtant jugés
autoritaires (Arabie Saoudite, Qatar, Koweït). Pour assurer la
pérennité de ces régimes alliés, les
américains proposent leur soutien sécuritaire lié au
problème crucial de la lutte contre le
41
terrorisme.
Par ailleurs, il se pose le problème de la quête
hégémonique dans la région. Il convient de souligner que
le Proche et Moyen Orient n'étaient pas au départ un enjeu Est -
Ouest. Mais soucieuse de trouver des alliés, faire propager leur
idéologie et trouver des débouchés économique et
militaire l'URSS supporta les arabes radicaux et les USA, Israël et
certains pays arabes riches en pétrole. Mais devenant l'unique
superpuissance au lendemain de l'effondrement du bloc soviétique,
l'Amérique a outrageusement dominé et joui d'une influence
certaine dans le Proche-Orient. Cela se remarque à travers le soutien
indéfectible qu'apportent les USA à l'Etat hébreu pour sa
sécurité et pour sa survie et ainsi bloquer tout projet visant
l'indépendance de la Palestine, Etat qu'il considéré comme
un carrefour de promotion des Islamistes arabes.
Des analystes comme Patrick Seale ont
prouvé que la campagne militaire américaine en IRAK en mars 2003
a été motivée par l'envie de donner une leçon aux
arabes, par l'ambition de contrôler les importantes ressources
pétrolières irakiennes et peut être surtout par la
volonté d'améliorer l'environnement stratégique
d'Israël en écrasant un grand Etat arabe. Pour preuve, affirmait-il
dans "Jeune Afrique l'intelligent" N° 2397 du 17 au 23 décembre
2006 à la page 23 : « N'a -t-il pas été
démontré de façon incontestable que c'est le souci de la
sécurité de l'Etat hébreu, la volonté
d'écarter toute menace à l'Est et l'ambition de remodeler toute
la région à son avantage qui a incité le secrétaire
adjoint à la Défense Paul Wolfowitz et son collègue
Douglas Feith à faire campagne pour la guerre en Irak ? ». Mais
l'attachement des USA à ce conflit s'explique aussi par le souci
d'assurer leur propre sécurité. En effet au lendemain du 11
septembre 2001 les amis arabes et des alliés européens de
Washington ont donné à croire que Ben Laden devait son audience
au conflit israélo-arabe (référence aux propos de Ben
Laden qui prônent le djihad islamique international contre les
croisés et les juifs) que les USA avaient tout intérêt pour
apaiser les tensions au Moyen-Orient, pour atténuer
l'antiaméricanisme, à faire un geste en direction des
palestiniens. Aussi les USA se servent-ils du conflit israélo-arabe non
seulement pour diviser le monde arabe, son unité constituant un danger
pour les intérêts mais aussi pour la sécurité d'un
Etat faisant partie du monde judéo-chrétien.
L'autre enjeu stratégique du conflit
Israélo-arabe est la lutte pour le leadership dans la région. Il
s'installe indubitablement dans le Moyen Orient une
42
concurrence acharnée entre certains Etats, chacun
voulant apparaître comme le leader de la cause arabe.
C'est le cas de l'Iran (Perse), adversaire plus sérieux
de la puissance américaine dont les ambitions semblent être
purement régionales et défensives. Téhéran cherche
à rompre l'isolement artificiel que lui ont imposé les USA et,
veut être reconnu comme une puissance de premier plan dans le Golfe et
comme le protecteur des communautés chiites partout dans le monde. Sur
le plan militaire, plutôt qu'à attaquer d'autres pays, il cherche
à se doter de moyens qui lui permettraient de contrer, voire
d'empêcher une attaque et d'échapper à une
dévastation à l'irakienne.
La Syrie manifeste le désir d'être aussi
présente sur la scène israélo-arabe. En effet, elle est
fortement présente au Liban à travers les soutiens incontestables
qu'elle apporte au mouvement armé, le Hezbollah (le Hezbollah en
permanente confrontation avec l'Etat hébreu). Officiellement, les
revendications du Hezbollah consistent en la récupération des
fermes de Chebab ainsi que la libération de quelques anciens dignitaires
libanais. Mais la Syrie a besoin de garder de l'influence au Liban pour
empêcher Israël ou autre puissance hostile d'installer sur ce
territoire une tête de pont à partir de laquelle seraient
lancées des opérations contre elle. Elle cherche néanmoins
à normaliser ses relations avec les Etats-Unis et Israël d'une part
en lançant des négociations avec Israël sur le retrait de
l'armée Israélienne du plateau de Golan, d'autre part à
aider l'armée américaine à lutter efficacement contre le
terrorisme islamiste en Irak, potentiel terreau d'aggravation de la crise
Israélo-arabe.
Au plan régional, l'Arabie Saoudite, pays arabe
à majorité sunnite nourrit aussi des ambitions de leadership.
En effet, elle constitue le 1er, pays exportateur
du pétrole et compte sur son allié américain qui lui
apporte des soutiens militaires pour s'imposer dans la région. Elle joue
un rôle déterminant dans le règlement du conflit
Israélo-arabe à travers des plans de paix proposés
à Israël par la ligue arabe dont elle est l'initiatrice.
Quant à l'Egypte, elle est présente sur la
scène israélo-arabe depuis la période de la guerre froide,
et n'a jamais renoncé à cette position de leader qu'elle entend
toujours préserver. Pour ce faire, elle a renforcé les liens avec
les USA sur le plan militaire (financement de son budget militaire) dans leur
lutte contre le terrorisme.
43
L'Egypte constitue également un Etat dominé par
les sunnites dont le symbole est la mosquée d'Al Azhar et manifeste la
ferme volonté de contrôler le mouvement de la défense de la
cause arabe face à la montée en puissance de l'Islam chiite dont
le centre se trouve en Iran.
L'Etat d'Israël, pays du Moyen-Orient est baigné
par la Méditerranée à l'ouest, bordé par le Liban
au nord, par la Syrie et la Jordanie à l'est, le golfe d'Aqaba et
l'Égypte au sud. Les frontières actuelles, issues du partage de
la Palestine, ne correspondent pas à celles qui ont été
fixées, le 14 mai 1948, lors de la proclamation de l'État
d'Israël par l'Organisation des Nations unies.
Au lendemain des accords d'armistice de 1949, Israël
s'est retrouvé avec des frontières élargies (de 14 100 km2
à 20 770 km2); celles-ci se sont encore agrandies
après la guerre des Six Jours (juin 1967) avec la conquête du
Sinaï, de la bande de Gaza, de la Cisjordanie, de la partie arabe de
Jérusalem et du Golan.
Ces territoires annexés par Israël n'appartiennent
pas à l'Etat d'Israël. En 1993, selon les accords d'Oslo de la
bande de Gaza et de la ville de Jéricho en Cisjordanie devaient devenir
autonome. Suite à ce traité, un Etat palestinien devait voir le
jour. En août 2005, Israël a décidé de quitter la
bande de Gaza, tout en conservant le contrôle des frontières:
à l'heure actuelle, tous les- territoires palestiniens sont toujours
occupés et contrôlés par l'armée
israélienne.
II.3.2. Place géostratégique du Sud
Soudan
Le Soudan situé dans le concert des Etats de l'OLP est
resté longtemps classé parmi les État qui parrainent le
terrorisme. Plusieurs groupes terroristes internationaux, notamment AI-Qa'ida,
le Djihad islamique égyptien, AI-Gama AI-Islamiyya d'Égypte, le
Djihad islamique palestinien et le Hamas ont continué d'opérer
à partir du Soudan, principalement dans le cadre d'activités
liées à la logistique et à d'autres types de soutien. Les
supputations parues dans la presse quant à l'importance de la
coopération du Soudan avec les États-Unis ont dû inciter
certains éléments terroristes à quitter le pays. Les
sanctions unilatérales des États-Unis à l'encontre du
Soudan sont restées en vigueur. Pendant ce temps, la Chine à la
recherche des réserves pétrolières (Tchokonte severin,
N°33, 4ème trimestre 2011) a débarqué au Soudan et
signer des contrats avec des firmes pour l'exploitation des gisements du
pétrole, et cela a amorcé ce que nous considérons de la
guerre secrète Américano-chi noise au Soudan.
Cette guerre secrète constitue un des
théâtres sur lesquels l'affrontement de
44
ces deux grandes puissances autour du contrôle et de
l'exploitation des matières premières du Soudan est
exacerbé. Pour comprendre les raisons de cet affrontement, il est
nécessaire d'interroger les enjeux géopolitiques et
géoéconomiques de la nouvelle politique africaine des Etats-Unis
et de la Chine. Ce conflit d'intérêt américano-chinois
participe de la quête de puissance décisive sur la scène
internationale, des nouvelles guerres économiques que se livrent les
grandes puissances sur le sol africain depuis la fin de la guerre froide. Le
soutien indéfectible de la Chine au régime de Khartoum et la
scission du pays survenue en juillet 2011 sont autant d'indices qui permettent
d'observer la « guerre secrète » que se livrent ces puissances
au Soudan.
Le Soudan Etant un enjeu énergétique majeur pour
ces deux grandes puissances économiques. Il convient de noter que selon
(Julien Bokilo ; 2012, 46) et (Fweley Diangitukwa ; 2009 : 123. Cette guerre
secrète sino-américaine en Afrique est observable sur plusieurs
théâtres, notamment au Soudan, où la scission du pays et la
naissance du Sud-Soudan en juillet 2011 constitue un des indices les plus
révélateurs de cet affrontement.
Les enjeux de l'affrontement américano-chinois au
Soudan L'Afrique est un théâtre de l'affrontement
économique et diplomatique entre Pékin et Washington autour du
contrôle et de l'exploitation des matières premières. En
effet, « les matières premières africaines
détériorent les relations entre les deux grandes puissances USA
et Chine ».16 Ces deux puissances se livrent une «
compétition larvée » pour acquérir le pétrole
africain. Dans la course aux matières premières qui l'oppose
principalement à la Chine en Afrique, les Etats-Unis utilisent divers
stratagèmes pour affaiblir les régimes africains amis de
Pékin, parmi lesquels figure le Soudan. La détermination du
gouvernement américain à fragiliser, voire à disloquer le
Soudan participe de cette logique.
II.3.3. La lutte anti islamiste et terroristes dans la
reconnaissance du Sud Soudan
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le Soudan constitue
« une priorité stratégique majeure » pour les
Etats-Unis.17 Pourtant, en matière
d'insécurité, le Soudan subit l'influence des idéologies
radicales du Moyen-Orient, notamment ceux de l'Est, du Sahel et du Maghreb qui
se déplacent pour soutenir la résistance
16Julien Bokilo ; 2012 : 32
17FogueTedom ; 2010: 258-263
45
des activistes dans cette région. Plus exactement, la
combinaison des facteurs tels que le partage d'un certain nombre de
réalités sociopolitiques avec le Moyen-Orient, leur
proximité géographique, et la capacité relative du
continent à faire face au flux de menaces transnationales qui passent ou
se développent sur son territoire, le rend proche des idéologies
islamistes.18 Ainsi, le Soudan et la Somalie, constitue de «
véritables sanctuaires » pour le terrorisme international.
En effet, le séjour de Ben Laden au Soudan de 1991
à 1996 et l'attentat contre le World Trade Center de New York de
Septembre 2001 renforça la détermination de Washington à
mettre en place des voies et moyens pour continuer à exercer une forte
pression sur Khartoum. Susan Rice affirme à cet effet confirmé
.que : « le Soudan est le seul Etat africain sub-saharien à
constituer une menace pour les intérêts et la
sécurité des Etats-Unis » (Pierre Péan ; 2011 :
444).
Le président Clinton, s'inscrivant lui aussi dans cette
logique prend en novembre 1997, l'Exécutive Ordre 13067 aggravant les
sanctions contre Khartoum. Le dernier paragraphe de cette mesure explique que :
« la situation au Soudan représente une exceptionnelle et
inhabituelle menace pour la sécurité nationale et la politique
étrangère des Etats-Unis Le gouvernement de Washington s'oppose
à l'action et à la politique de Khartoum, particulièrement
pour son soutien au terrorisme international (...) ».19 En
plus, depuis le coup d'état perpétré en 1989 par le
général al-Bachir et son éminence grise, Hassan
al-Tourabi, Khartoum fut transformée en « capitale africaine de la
révolution islamique ».20
Dans les fronts anti-islamistes le département d'Etat
inscrit le Soudan sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, ce qui fait
de lui un « Etat voyou » et s'est intéressée à
l'importance du Soudan dans la perspective du conflit moyen oriental. Cette
dernière s'est interrogée sur l'opportunité de renverser
le régime Bachir/Tourabi au profit d'un gouvernement Garang et c'est
dans cette optique que né la vision de placer un autre Etat au milieu du
Soudan du Nord et le Moyen orient.
18Nzeugang Alexis ; 2010 : 298
19Pierre Péan ; 2011: 444 20Pierre Péan ;
2011 : 256
46
II.3.4. La guerre du pétrole dans la reconnaissance
du Sud-Soudan
En 2010, la Chine est devenue le premier consommateur mondial
d'énergie, devançant les Etats-Unis (P-A. Brand, 2005: 19).
Aussi, pour les autorités politiques chinoises, le pétrole est-il
devenu une véritable « obsession nationale ». Ne disposant que
de 1,7% de réserves mondiales d'hydrocarbures, ses besoins croissent de
façon vertigineuse. Vers 2020, la Chine devra importer chaque jour entre
10 et 15 millions de barils, plus du double de la production actuelle de
l'Arabie Saoudite, l'équivalent de toute la production
africaine.21 Pour pallier cet important déficit
énergétique, la Chine déploie sur l'ensemble des zones
stratégiques de la planète, une véritable «
diplomatie des ressources ». Elle opère un important
réexamen de sa politique d'importation de pétrole et met en
oeuvre une nouvelle politique énergétique. Dans cette
perspective, l'intérêt géostratégique pour l'Afrique
croît de façon exponentielle dans la politique
énergétique chinoise. Pour la Chine, les pays africains
constituent une sorte de « terre promise » (Fogue Tedom ; 2010: 265).
Au rang de ces derniers figure le Soudan.
Le Soudan dispose d'un sous-sol riche en hydrocarbures, le
brut soudanais assouvit à lui seul 10% des besoins pétroliers
chinois. En 2008, exportait quotidiennement en moyenne 800 000 barils de
pétrole du Soudan (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008 268). Le Soudan
est le seul pays du continent africain où la Chine s'adonne à la
production pétrolière avec ses propres installations. Cela sera
d'ailleurs considéré comme un tel succès à
Pékin que tous les dirigeants de la CNPC seront
récompensés d'un avancement hiérarchique au sein du parti
communiste. La Chine y exploite le pétrole dans le bassin de Muglad, par
le biais de la China National Petroleum Corporation (CNPC), elle est devenue le
premier acheteur de pétrole et possède plus de 40% du consortium
soudanais Greeter Nile Petroleum Operating Compagny (GNPOC).22
Les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, la
diminution des réserves nationales de pétrole et la
dépendance qu'elle génère vis-à-vis des
fournisseurs étrangers, combinés à la nationalisation du
pétrole par Hugo Chavez, défunt-président de la
République bolivarienne du Venezuela, ont poussé l'ensemble de la
classe politique américaine à redéfinir de nouvelles zones
d'intérêt stratégique pour ses approvisionnements en
énergie. C'est dire que pareillement aux autres
21Serge Michel et Michel Beuret 2008: 272
22FweleyDiangitukwa ; 2009: 139
47
puissances industrielles, les ressources africaines,
soudanaises notamment, intéressent grandement les Etats-Unis (Fogue
Tedom : 2010). En effet; le soutien des États-Unis au gouvernement du
Sud-Soudan vise, depuis la proclamation de l'indépendance du Sud le 9
juillet 2011, à priver la Chine d'accès aux champs
pétroliers appartenant désormais au 193e État de la
planète : quelque 80 % des réserves de l'ex-Soudan (Raphael
Rossignol : 2011). Pour s'octroyer ces importantes ressources
pétrolières, endiguer la pénétration chinoise dans
le pays et neutraliser le régime islamiste de Khartoum, les Etats-Unis
mettent à contribution l'ensemble de leur dispositif de puissance.
L'intérêt porté au Soudan par les Américains s'est
confirmé sous la présidence Obama par la nomination d'un
envoyé spécial, Scott Gration, général à la
retraite. Sa tâche fut de promouvoir une politique d'ouverture envers le
gouvernement soudanais en jouant la politique de la carotte et du bâton
(pression et incitations), tout en veillant à garantir les
intérêts américains au Sud. C'est ainsi que a nommé
un représentant spécial du département d'état dans
les négociations entre Khartoum et les rebelles du Sud-Soudan.
Négociations qui ont abouti à l'Accord global de Paix, qui a mis
fin à la guerre entre le Nord et le Sud et ont permis au Sud
d'être indépendant en 2011 et ainsi affaiblir le Soudan, un des
plus importants partenaires africains de la Chine, en suscitant sa
dislocation.
Cette scission est d'autant plus préjudiciable pour
Pékin que les 3/4 des ressources pétrolières se trouvent
dans le sud, dans la sphère d'influence américaine. (Nzeugang,
Alexis, 2010: 220).
L'intensification de la coopération bilatérale
entre la Chine et le Soudan dans les domaines de la construction, de
l'agriculture, de l'éducation et de la santé, couplée
à une importante aide financière, fait de la Chine le plus
important partenaire économique du Soudan. Les échanges entre les
deux pays ont dépassé le seuil de trois milliards de dollars en
pétrole et possède plus de 40% du consortium soudanais Greeter
Nile Petroleum Operating Compagny (GNPOC) (Fweley Diangitukwa ; 2009: 139).
Les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, la
diminution des réserves nationales de pétrole et la
dépendance qu'elle génère vis-à-vis des
fournisseurs étrangers, combinés à la nationalisation du
pétrole par Hugo Chavez, défunt-président de la
République bolivarienne du Venezuela, ont poussé l'ensemble de la
classe politique américaine à redéfinir de nouvelles zones
d'intérêt stratégique pour ses approvisionnements en
énergie [8]. C'est dire que pareillement aux autres
48
puissances industrielles, les ressources africaines,
soudanaises notamment, intéressent grandement les Etats-Unis (Fogue
Tedom : 2010). En effet; le soutien des États-Unis au gouvernement du
Sud-Soudan vise, depuis la proclamation de l'indépendance du Sud le 9
juillet 2011, à priver la Chine d'accès aux champs
pétroliers appartenant désormais au 193e État de la
planète : quelque 80 % des réserves de l'ex-Soudan (Raphael
Rossignol : 2011). Pour s'octroyer ces importantes ressources
pétrolières, endiguer la pénétration chinoise dans
le pays et neutraliser le régime islamiste de Khartoum, les Etats-Unis
mettent à contribution l'ensemble de leur dispositif de puissance.
L'intérêt porté au Soudan par les Américains s'est
confirmé sous la présidence Obama par la nomination d'un
envoyé spécial, Scott Gration, général à la
retraite. Sa tâche fut de promouvoir une politique d'ouverture envers le
gouvernement soudanais en jouant la politique de la carotte et du bâton
(pression et incitations), tout en veillant à garantir les
intérêts américains au Sud. C'est ainsi que a nommé
un représentant spécial du département d'état dans
les négociations entre Khartoum et les rebelles du Sud-Soudan.
Négociations qui ont abouti à l'Accord global de Paix, qui a mis
fin à la guerre entre le Nord et le Sud et ont permis au Sud
d'être indépendant en 2011 et ainsi affaiblir le Soudan, un des
plus importants partenaires africains de la Chine, en suscitant sa
dislocation.
Cette scission est d'autant plus préjudiciable pour
Pékin que les 3/4 des ressources pétrolières se trouvent
dans le sud, dans la sphère d'influence américaine. (Nzeugang,
Alexis, 2010: 220)
L'intensification de la coopération
bilatérale entre la Chine et le Soudan dans les domaines de la
construction, de l'agriculture, de l'éducation et de la santé,
couplée à une importante aide financière, fait de la Chine
le plus important partenaire économique du Soudan. Les échanges
entre les deux pays ont dépassé le seuil de trois milliards de
dollars en2009. Aussi la Chine est-elle déterminée à
protéger le régime soudanais contre les pressions des puissances
occidentales. En effet, /a Chine « apporte son soutien au Soudan au
Conseil de sécurité de l'ONU sur la question du Darfour. Quand le
président Omar al-Bachir s'est opposé au déploiement des
troupes onusiennes en remplacement des soldats de l'Union africaine dans la
région de l'Ouest, la Chine, qui n'avait pas voté la
résolution en ce sens,
49
s'est aussi opposée à l'adoption de toute
sanction visant. le régime soudanais, avant de refuser, fin 2006, une
action internationale commune dans le cadre du règlement du conflit.
Privilégiant ses intérêts avec Khartoum» (Pierre
Péan ; 2011 : 481).
En effet, en 2004, Pékin menace de faire usage de
son droit de véto contre la résolution 1564 du Conseil de
sécurité, au sujet d'un embargo décrété sur
les armes à destination du Soudan, proposé par les
Américains. Bien plus, en août 2006, grâce au soutien
chinois le régime de Khartoum résiste aux pressions
internationales, notamment celles du Conseil de sécurité des
Nations-Unies qui, par l'entremise de la résolution 1706
prévoyait envoyer 17 300 casques bleus, relever les 7 000 casques blancs
de l'Union africaine. Qui plus est, le 23 octobre, Jan Pronk, le
représentant spécial du secrétaire général
de l'ONU, est expulsé du Soudan. Ainsi, « à mesure que les
sanctions américaines et internationales s'intensifient, l'emprise de la
Chine sur le Soudan se renforce » (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008:
242-243).
La communauté internationale se trouve
obligée de négocier avec la Chine pour l'envoi des casques bleus.
Pékin, en position de force, soumet à conditions sa participation
à cette mission. La Chine se présente comme une « planche de
salut », qui investit lourdement au Soudan, lui livre des armes et lui
offre au conseil de sécurité des Nations-Unies une protection
sans faille.
Après avoir saisie l'essentiel de ce chapitre, abordons
à présent la question des conséquences de la non
application des droits des peuples Palestinien sur la vie sociopolitique et
sécurité internationale. Cela fait l'objet du chapitre
subséquent.
50
CHAPITRE III. A LA RECHERCHE DES CONSEQUENCES DE LA NON
APPLICATION DES DROITS DES PALESTINIENS SUR LA VIE SOCIOPOLITIQUES ET
SECURITAIRE INTERNATIONALE
A travers ce chapitre, il est question de dégager
respectivement la conséquence sécuritaire, analyser la lutte de
civilisation entre l'Islam et la Chrétienté, la monté en
puissance du terrorisme, décrypter la crise de migration et la recherche
identitaire et proposer une tentative d'ébauche des pistes des solutions
liés à la question Palestinienne.
Ce sont là les éléments qui entrent en
ligne de compte des conséquences engendrées par la non
application des droits des peuples Palestiniens sur la vie socio-politique et
sécurité internationale dans les lignes qui suivent :
III.1. Conséquence sécuritaire
(Terrorisme)
La revendication des palestiniens est portée par
eux-mêmes, par l'OLP née en 1964 qui s'engage dans la
résistance armée sur la lancée du Fatah à la fin
des années 1960. Mais, au fur et à mesure que les pays
d'où elle peut mener son action se ferment, elle se tourne vers des
modes de résistance alternatifs. Après son élimination de
Jordanie en 1970-1971, elle se lance dans le terrorisme international, un
instrument de sa stratégie de survie, elle n'y renoncera
complètement que dans les années 1980. Cette émergence de
groupes armés non étatiques qui mènent des attaques
au-delà des frontières est une première. Ces groupes se
heurtent autant à Israël qu'au pouvoir des pays à partir
desquels ils opèrent.
Aussi, le conflit Israélo-arabe a-t-il engendré
des mouvements de résistance. En effet, le Hezbollah est une
organisation qui a vu le jour sur le lit d'un conflit en souffrance de
solutions, tout comme le Hamas. Il est né de l'invasion
Israélienne du Liban en 1982 qui avait pour objectif de détruire
l'OLP. La Syrie et l'Iran .constituent constituent les principaux soutiens de
ces deux mouvements qui ont à coeur d'arrêter la politique de
colonisation de l'Etat Israélien et son implication dans la politique
intérieure Libanaise. En réalité ces deux mouvements
armés sont nés du ressentiment éprouvé face aux
actions d'Israël soutenu par les Etats-Unis dans les territoires
occupés et au Sud du Liban. (Tanguy Struve, 2010: 192)
Le raidissement de la politique Américaine à
l'égard des pays arabes, pour des raisons existentielles ont
provoqué la montée du terrorisme international.
Certains régimes arabo-musulmans recourent à la
rhétorique guerrière et placent
51
essentiellement au centre de leur diatribe la lutte contre
l'entité sioniste aux fins de se rendre populaires. Ainsi, diverses
manifestations violentes anti israélo américaines sont-elles
soutenues par ces régimes. Depuis la guerre de 1967, qui a vu les
frontières israéliennes transformées et des milliers de
palestiniens privés de leurs territoires, on a assisté à
plusieurs affrontements meurtriers entre d'une part les mouvements armés
palestiniens (le Fatah et le Hamas etc) et l'armée israélienne,
le Tsahal d'autre part entre le Hezbollah libanais soutenus par la Syrie et
l'Iran et l'armée israélienne. Le soutien indéfectible des
USA à leur allié traditionnel (Israël) complexifie davantage
une situation sans issue marquée par l'opposition entre Israël et
le monde arabe.
Les sept États désignés comme
commanditaires du terrorisme, à savoir la Corée du Nord, Cuba,
l'Iran, l'Irak, la Libye, le Soudan du Nord et la Syrie, ont clairement
derrière la recherche de l'indépendance de la Palestine. Si
certains d'entre eux semblent être en train de reconsidérer leur
ligne d'action,, aucun n'a encore pris les mesures pour se défaire
entièrement des liens avec le terrorisme.
Bien que l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie ont pris,
dans des domaines très restreints, des mesures limitées pour
coopérer avec la campagne de la communauté internationale contre
le terrorisme dont AI-Qaïda, d'un autre côté, ils ont
maintenu leurs liens avec d'autres réseaux terroristes, notamment le
Hamas et le Hezbollah, affirmant qu'il s'agit de mouvements de
libération nationale. (Voir Henry Laurens Tome /, 1799-1922, Fayard,
Paris, 1999, pp. 115-117)
Tant que tous les États qui commanditent ou
tolèrent le terrorisme ne changeront pas de cap, que ce soit de leur
propre gré ou par coercition, ils demeureront une base fondamentale pour
les groupes terroristes et leurs opérations. Même si, en 2001, on
a constaté la poursuite de la tendance vers la diminution du rôle
des États comme force directrice de la menace terroriste globale, les
États parrains du terrorisme représentent un obstacle majeur
à la campagne internationale contre le terrorisme.
Au cours de notre recherche, nous avons dénombré
des réseaux suivant : Les AI FATAH Alias Conseil
révolutionnaire « Fatah », Conseil révolutionnaire
arabe, Brigades révolutionnaires arabes, Septembre noir, et Organisation
révolutionnaire des musulmans socialistes qui sont des Organisation
terroriste internationale dirigée par Sabri al-Banna composé de
divers comités politiques, militaires et financiers. Dans leur actif,
ils sont responsable d'attentats terroristes
52
ayant causé quelque neuf cents victimes (morts et
blessés) dans une vingtaine de pays. Ses cibles sont les
États-Unis, le Royaume-Uni, la France, -Israël, les Palestiniens
modérés. On peut citer ceux perpétrés contre les
aéroports de Rome et de Vienne en décembre 1985, celui en
septembre 1986 contre la synagogue Neve Shalom à Istanbul, le
détournement du vol 73 de la Pan Am à Karachi en septembre 1986,
et l'attaque, en Grèce, contre le bateau d'excursion « City of
Poros », en juillet 1988. Le groupe est soupçonné d'avoir
assassiné Abou lyad, numéro deux de l'OLP, et Abou Hul,
responsable de la sécurité de l'OLP, en janvier 1991 à
Tunis. Il a assassiné un diplomate jordanien au Liban en janvier 1994 et
il a également été impliqué dans l'assassinat du
représentant de l'OLP dans ce pays.
À son quartier général en Libye et une
présence au Liban dans l'Al Biqa' (vallée de la Bekaa) ainsi que
dans plusieurs camps de réfugiés palestiniens des zones
côtières du Liban. Est également présente au Soudan.
Ils sont donc capable d'exercer leurs activités dans de vastes
régions, dont le Proche-Orient, l'Asie et l'Europe.
Les HAMAS (Harakat AI Moukawama AI Islamiya :
Mouvement de la résistance islamique) Le HAMAS a été
créé à la fin de 1987 comme scion de la branche
palestinienne des Frères musulmans. Divers éléments du
HAMAS ont utilisé des moyens politiques et violents, dont le terrorisme,
pour essayer d'atteindre leur objectif, remplacer Israël par un
État islamique palestinien. Le HAMAS a une structure très
lâche, certains éléments oeuvrant ouvertement dans les
mosquées et les organismes de services sociaux pour recruter de nouveaux
membres, mobiliser des fonds, organiser des activités et distribuer des
tracts de propagande. Ses éléments militants, opérant
clandestinement, ont prôné et utilisé la violence pour
atteindre leurs fins. Ses forces se concentrent dans la bande de Gaza et en
Cisjordanie. Le mouvement participe aussi à des actions politiques
pacifiques, notamment en présentant des candidats aux élections
de la Chambre de commerce de Cisjordanie.
Les éléments activistes du HAMAS, notamment les
Forces Izz el-Dinal-Qassam, ont commis de nombreuses attaques visant des cibles
civiles et militaires israéliennes, des collaborateurs palestiniens, et
des rivaux du groupe Fatah. Il se compte à des dizaines de milliers de
sympathisants et de supporters et sont localisés sur tous les
territoires occupés, Israël et la Jordanie. Ils reçoivent
des fonds dei expatriés palestiniens, de l'Iran et de bailleurs de fonds
privés d'Arabie saoudite et
53
d'autres États arabes modérés.
Le HEZBOLLAH (Parti de Dieu) Alias Djihad
islamique (guerre sainte islamique), Organisation de justice
révolutionnaire, Organisation des opprimés de la terre, et Djihad
islamique pour la libération de la Palestine.
Groupe shiite radical constitué au Liban ; voué
à la création d'une République islamique de type iranien
au Liban et à l'élimination de toutes les influences non
islamiques de la région. Profondément anti-occidental et
antiisraélien. Ils sont soupçonnés d'avoir lancé de
nombreuses attaques terroristes contre les États-Unis, dont l'attaque
suicide au camion piégé contre l'ambassade des États-Unis
et la caserne des marines de Beyrouth en octobre 1983, et contre l'annexe de
cette ambassade à Beyrouth en septembre 1984. Des éléments
du groupe sont responsables de l'enlèvement et de la détention
d'otages américains et occidentaux au Liban. Le groupe a aussi
attaqué l'ambassade d'Israël en Argentine en 1992.
Opère dans l'Al Biqa' (Vallée de la Bekaa), la
banlieue sud de Beyrouth et le sud du Liban et crée des cellules en
Europe, en Afrique, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord et
ailleurs.
Front de Libération de La Palestine (FLP)
Groupe terroriste ayant fait sécession du FPLP-CG (Front
populaire de libération de la Palestine - Commandement
général) et s'est ensuite scindé en diverses factions
pro-OLP, pro-syrienne et pro-libyenne. La faction pro-OLP était
dirigée par Mohammed Abbas (Abou) Abbas) qui est devenu membre du
Comité exécutif de l'OLP en 1984, mais l'a quitté en 1991.
La faction dirigée par Aboul Abbas a commis des attaques contre
Israël. Elle est aussi responsable de l'attaque, en 1985, contre le bateau
de croisière « Achille Lauro » et du meurtre du touriste
américain LeonKlinghoffer. L'Italie a lancé un mandat
d'arrêt contre Aboul Abbas. Cette faction pro-OLP était
basée à Tunis jusqu'à l'attaque de l'Achille Lauro. Elle
est maintenant en Irak.
Front populaire de Libération de La Palestine
(FPLP) Groupe marxiste-léniniste fondé en 1967 par
Georges Habache dans le cadre de l'OLP. Préconise une révolution
panarabe. Opposé à la Déclaration de principe
signée en - 1993, il a suspendu sa participation à l'OLP. Ce
groupe est responsable de nombreuses attaques terroristes pendant les
années depuis la mort de son planificateur terroriste, Wadi Haddad, en
1978, le FPLP est responsable de nombreuses attaques contre Israël ou des
cibles arabes modérées, il est opérationnel en Syrie,
Liban, Israël, territoires occupés.
54
Le Front Populaire de Libération de la
Palestine - Commandement General (FPLP-CG) est un Groupe
décidant de l'OLP en 1968, prétextant qu'il voulait se consacrer
davantage à la lutte armée et moins à la politique.
Violemment opposé à l'OLP d'Arafat. Dirigé par Ahmed
Jibril, ex-capitaine de l'armée syrienne. Très proche de la Syrie
qui lui fournit probablement aide et direction. Il exécute de nombreuses
attaques terroristes contre Israël utilisant des moyens inhabituels - dont
des ballons dirigeables et des deltaplanes. Son Quartier général
à Damas, bases au Liban et cellules en Europe.
III.2. La lutte de civilisation (Islam et
chrétien)
Du point de vue religieux, il convient de remarquer que le
Proche et le Moyen-Orient constituent une partie du monde où la religion
occupe fondamentalement une place prépondérante dans la vie
quotidienne des populations. On y distingue trois religions monothéistes
: l'islam, le judaïsme et le christianisme. Il va sans dire que le facteur
religieux les positions pour et contre la reconnaissance de l'Etat
palestinien.
Outre l'action du lobby juif formé entre autres de
fondamentalistes religieux et du parti de droite religieux israélien, on
note dans certains pays occidentaux l'existence de groupes de
sensibilité juive qui jouent un rôle incontournable dans
l'orientation de la politique étrangère de certaines
administrations. L'exemple le plus remarquable est celui des USA. L'AIPAC
(American Israël Public Affairs Committee) constitue en effet l'un des
groupes de pression les plus influents des USA. Si Israël a gagné
cette place privilégiée en Occident, c'est parce que l'Etat
hébreu est considéré comme une ligne de front sanglante
entre l'Occident et l'Orient, entre la civilisation
judéo-chrétienne et la civilisation musulmane
La culture, les identités culturelles, qui sont en
quelque sorte des identités de civilisations déterminent les
futures formes de cohésions, de désintégrations ou de
conflits. La civilisation « est le mode le plus élevé de
regroupement et le niveau le plus haut d'identité culturelle dont les
humains ont besoin pour se distinguer des autres espèces. Elle se
définit à la fois par des éléments objectifs, comme
la langue,l'histoire, la religion, les coutumes, les institutions, et par des
éléments subjectifs d'auto-identification. »
Huntington compte huit civilisations dans le monde actuel :
les civilisations occidentale, islamique, orthodoxe, chinoise, japonaise,
hindou et latino-américaine.
55
En résumé, les peuples se regroupent
désormais en fonction de leurs affinités culturelles -1 le monde
est divisé en civilisations. Le monde international est
multi-civilisationnel et multipolaire et provoque l'équilibre instable
des civilisations. Ainsi, selon Huntington, est en train de s'établir
un nouveau rapport de forces entre civilisations. Alors que
l'Occident voit son influence et son importance relatives décliner, les
civilisations asiatiques gagnent en puissance économique, militaire et
politique et réaffirment leurs valeurs propres. (Bokilo Julien,
2012:92)
Dans sa prédilection, Alors que
Huntington voit les conflits de l'Occident avec l'Inde, l'Afrique et
la Russie s'amenuiser, il craint que l'Occident ne s'oppose davantage à
la Chine et à l'Islam (Samuel P. Huntington, N°14-2001). Celui-ci,
se rapprochant de la Chine, aura des relations plus antagonistes avec l'Inde et
la Russie. Connaissant une croissance démographique rapide, l'Islam est
en proie à des rivalités intestines et déstabilise ses
voisins. La poussée démographique de l'Islam s'accompagne d'une
résurgence de la religion islamiste qui, dans plusieurs pays, s'est
illustrée par la montée du fondamentalisme, en particulier chez
les jeunes.
Les conflits civilisationnels sont des conflits communautaires
entre Etats ou entre groupes, conflits ou guerres caractérisés
par la violence, qui peuvent s'accompagner de génocide ou de
purification ethnique lorsqu'ils sont situés sur un même
territoire revendiqué par les parties. Ses affirmations sont exactement
la situation vécue par les Palestiniens dans les guerres menées
contre eux par les occidentaux Juifs et chrétiens.
Le 8 juillet 2014 commençait l'opération «
Roc inébranlable » et traduit dans la presse par « Bordure
protectrice », avec comme objectif affiché du gouvernement
israélien de détruire les tunnels qui contournent le strict
blocus de Gaza, imposé par Israël depuis 2005. Depuis 2008 et
l'opération « Plomb durci », c'est la troisième attaque
menée à Gaza par les forces armées israéliennes.
L'opération "Bordure protectrice" qui a duré cinquante jours, a
été la plus meurtrière pour la population civile de la
bande de Gaza : elle a fait près de 2 500 morts dont plus de 500
enfants, 11 000 blessés gravement mutilés et/ou
handicapés, 475 000 déplacés, 55 000maisons
détruites, sans compter les infrastructures détruites
côté palestinien et 67. Sachant que l'enclave palestinienne ne
dispose pas des infrastructures adéquates pour les 1,8 million
d'habitants qui s'entassent sur 362 kM2. Sous état de siège
militaire, avec un taux de chômage de 40 % dont 60 % chez les jeunes de
15 à
56
29 ans, 53 % de la population âgée de moins de 18
ans, la population est confrontée à de nombreuses pénuries
matérielles et survit dans des conditions de vie proches de l'indigence.
Près de 70 % des Palestiniens dépendent de l'aide humanitaire. Il
faut également rappeler que le gouvernement israélien viole
régulièrement le droit international au travers de l'occupation
militaire illégale des territoires palestiniens, or la résolution
de ce conflit asymétrique passe nécessairement par le respect du
droit international. Pourtant, la stratégie actuelle, du gouvernement
israélien, basée sur l'occupation, la terreur et l'oppression,
est une impasse. Mais dans les faits, tant que de grandes démocraties
occidentales comme les États-Unis ou l'Union Européenne,
continueront d'appuyer une puissance occupante, alors il est clair, qu'il n'y
aura pas de respect du droit international dans ce conflit.
Ainsi avec émotion grave on assiste à la
mobilisation internationale musulmane contre ces genres des violences qui
dernièrement au début de l'année 2015, la Palestine a
été victime d'une agression d'envergure qui lui a couté
2000 morts.
Ainsi naît petit à petit des sentiments de haine
et de confrontation entre Chrétien et musulman dans le moyen et proche
orient, dans l'Afrique du Nord par les AQMI (Magreb islamiste) et
récemment à Centre Afrique. Notons que la constitution des
plusieurs groupes armés islamistes au Sud Soudan, Afrique centrale et en
RDC notamment les Lord Resistance Amy (LRA) et l'ADF-NALU entre en ligne de
compte dans cette vision d'intégrisme islamiste et de restauration des
Etats Islamistes pour la valorisation de la civilisation musulmane.
Huntington constate l'apparition
d'organisations et -de forums regroupant des États appartenant à
la même civilisation. Les États coopèrent d'autant mieux
les uns avec les autres qu'ils ont en commun des affinités culturelles,
tandis que les efforts faits pour attirer une société dans le
cercle d'une autre civilisation échouent. Au sein d'une même
civilisation, les États s'unissent autour d'un État phare : La
Chine, l'Inde et le Japon dominent chacun leur propre sphère
civilisationnelle. L'Occident connaît deux puissances dominantes, les
États-Unis et l'axe franco-allemand, la Grande-Bretagne occupant une
position médiane entre les deux.
En revanche, profondément divisé et
dispersé, l'Islam n'a pas
57
d'État phare, pas plus que l'Afrique et
l'Amérique latine ainsi «le caractère belliqueux et violent
des pays musulmans à la fin du XXème siècle est
donc un fait que personne, musulman ou non musulman ne saurait nier
».Certains pays, comme la Russie, la Turquie et le Mexique, ont
tenté de s'occidentaliser, au prix toutefois de déchirements qui
ont souvent mis en échec ce processus. Société
occidentale, l'Australie a tenté en vain de se définir comme
société asiatique et devrait plutôt chercher à se
rapprocher des États-Unis avec la Nouvelle-Zélande.
III.3. La crise de migration et de recherche
identitaire
Les migrations dans le monde ont triplé en quarante
ans, atteignant aujourd'hui quelques deux cent quarante millions de migrants
internationaux (contre septe cent quarante millions environ de migrants
internes). Un milliard de la population de la planète est donc en
mouvement, surtout à l'intérieur de son propre pays. (Massalha,
1992: 107)
La lutte de civilisation qui conduit à des
confrontations entre les occidentaux et les zones d'influence islamique est
devenue facteur important de migration. La situation syrienne et de la Lybie
est l'un des éléments expliquant l'accélération de
la crise de migration. Pour se faire une idée, les pays limitrophes de
cette zone de conflit, le Liban, la Turquie, la Jordanie, l'Egypte et l'Irak
"accueillent à eux seuls 3,8 millions de réfugiés de
Syrie", notait en juillet Amnesty International. Un chiffre qui permet à
la fois de relativiser l'ampleur de l'afflux de migrants en Europe et de bien
se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Les 100.000
réfugiés que Donald Tusk, président du Conseil
européen, veut répartir en Europe paraissent en effet
dérisoires à côté de ces millions de personnes
fuyant les zones de guerre et qui débarquent du jour le jour en
Allemagne, en Italie et à Turquie. Ces zones pris en étau entre
le régime de l'Otan contre les régimes dits islamistes n'ont
malheureusement qu'une planche de salut: la fuite.
Selon la conférence de presse du président
sud-africain tenue le 26 septembre 2015, le flux migratoire que connaît
le continent européen à ce jour est une conséquence de la
déstabilisation de moyen orient et de l'Afrique. Selon lui, les
migrations successives est conséquence des actions militaires
occidentales en Syrie, de la déstabilisation de la Lybie et de l'Afrique
du Nord menées contre les réseaux terroristes. Les occidentaux
étant à la base de cette déstabilisation ils n'ont qu'a
payé
58
le conséquence. Ainsi en application de la
théorie de jeu en somme positive qui consiste à gagnant-gagnant,
l'Afrique gagne la déstabilisation par les guerres et l'Europe gagne
l'arrivé incontrôlé des migrants.
Pour Jacob Zuma, les pays occidentaux sont
responsables de la crise des migrants. Faisant la comparaison avec la Libye, le
président sud-africain a rappelé que l'intervention de l'Otan
dans ce pays était à l'origine de l'instabilité dans la
région et d'une importante vague de migration.
« Il faut se rappeler qu'avant le printemps arabe et
l'assassinat de Kadhafi, il n'y avait pas de réfugiés qui
affluaient vers les pays européens, a-t-il affirmé. La situation
était normale en Afrique du Nord. Ce sont les décisions qui ont
été prises, le bombardement de la Libye et l'assassinat de son
chef qui ont ouvert la porte à des tensions et à des conflits
dans le pays. Et c'est ça qui a provoqué le problème des
réfugiés, du moins ceux en provenance d'Afrique. Cela a
été provoqué par ce problème de
sécurité, il ne faut pas l'oublier alors qu'on est en train de
faire face à une crise des réfugiés. Parce qu'on oublie
facilement, on pourrait penser que tout à coup, l'Afrique a un
problème et c'est pour cela que les réfugiés arrivent en
masse. C'est à cause de cette ingérence qu'il y a un
problème aujourd'hui. »
III.4. TENTATIVE D'EBAUCHE DE PISTES DE SOLUTION LIES A
LA
QUESTION PALESTINNIENE
Au cours de notre étude, les conflits dans le monde
sont plus exacerbés par le manque de l'équité dans la
distribution du droit. Tenant aussi compte de sensibilité politique du
moyen orient, nous suggérons deux option applicable pour la gestion de
crise du au refus de l'octroi d'un statut d'Etat à la Palestine.
III.4.1. Proposition d'un Etat fédéral ou
d'une confédération
Pour éviter des conflits sanglant qui endeuille des
milliers des familles au monde, au cours de notre analyse nous suggérons
deux propositions la subdivisons de l'entité Palestine-juif en deux
Etats. D'un côté, un Etat arabe qui comprendrait les sous
districts de Jénine, Naplouse, Tulkarem, Ramallah, Hébron,
Ramleh, Gaza, Saint-Jean d'Acre, Nazareth. Ils constituent 43,5 % de la
Palestine soit 11 500 km2.
59
Cet Etat doit rassembler 804 000 Palestiniens, y compris les
71 000 de Jaffa.
L'Etat juif serait composé des sous districts de
Beisan, Jaffa, Haïfa, Tibériade, Safad et Beersheba. Il
représenterait 56,5 % de la Palestine, soit 14 000 km'. Les populations
de cet Etat regrouperont 498 000 Juifs et 407 000 Palestiniens, auxquels il
faut ajouter 90 000 bédouins. (Raz-Krakotzkin, 2007: 11)
Ainsi l'Etat juif se verra une immense partie de la Palestine.
Cette partie pourrait laisser es juifs à l'aise d'autant plus que cette
zone est riche en production d'agrumes et de céréales, dans les
régions fertiles des plaines côtières et les plaines
intérieures de Haïfa à Beisan et Tibériade se
trouverai dans l'Etat juif, ainsi que 40 de l'industrie palestinienne et des
principales sources d'approvisionnement en électricité.
Le principal port palestinien, Haïfa, qui est
également le terminal de l'oléoduc irakien, le lac de
Tibériade, très importante source d'eau, et les régions du
nord qui contrôlent la source d'eau douce de l'Etat arabe s'y retrouverai
et ils auront accès sur les 3 mers qui entourent la Palestine : la
Méditerranée, la Mer Rouge et la Mer Morte.
En plus proposons la tenue des élections conformes aux
principes démocratiques pour élire une assemblée
constituante dans chacun des' Etats. Les constitutions devaient inclure des
clauses garantissant les droits de l'homme et les libertés
fondamentales, y compris la liberté de culte, de langue, d'association,
etc. La liberté de visite et de transit, pour tous les citoyens en
Palestine, devait être garantie par les deux Etats qui s'engageaient
aussi à s'abstenir dans leurs relations internationales de tout recours
à la menace ou à la force et à régler, par des
moyens pacifiques, tous différends internationaux dans lesquels l'Etat
pourrait être impliqué.
Sur le plan économique, nous proposons la disposition
constitutionnelle établissant concernant l'union économique de
l'État et le transit ainsi que la création une union
douanière et un système monétaire communs,
l'administration des moyens de transport et de communication en commun.
Néanmoins, suivant le caractère chargé des rites
spirituelles, nous proposons que Jérusalem et Bethléem soient
placés sous un régime international spécial et sera
administrée par les Nations Unies et ces entités soient
proclamés des patrimoines mondiales.
Proposons ma mise en place d'un Conseil de tutelle devant
être chargé d'administrer la Ville, d'assurer la protection des
intérêts spirituels et religieux des trois religions de toutes les
religions ayant de liens spirituels en Israël et à
60
Bethlehem. Ce statut spécial de la Ville de
Jérusalem devait lui préserver une neutralité en lui
conférant un statut politique, législatif, judiciaire et
économique autonome.
III.4.2. L'option binationale ; Etat démocratique et
laïque
La deuxième proposition que nous présentons est
celle d'instaurer un Etat composé de deux sous nations ou un Etat
Judéo-arabe, fonctionnant comme tous les Etats ayant traversé des
difficultés d'intégration culturelle comme le Flamant et Wallons
à Belgique, les Hutu et Tutsi au Rwanda .... Ces deux Etats permettront
aux Arabes et Juifs de vivre au sein d'un même Etat. Cette idée
prévoit l'établissement d'une "Palestine démocratique"
englobant dans un seul et même Etat les Palestiniens et les Juifs comme
cela avait été annoncée en octobre 1968 dans une
conférence de presse de l'un de dirigeant de Fatah, Abu lyad, et
adoptée officiellement par le Comité central dans une
déclaration laquelle le Fatah proclame que « l'objectif final de la
lutte est la restauration de l'État palestinien indépendant et
démocratique dont tous les citoyens, quelle que soit leur religion,
jouiront de droits égaux »
L'idée d'un Etat binational remonte plus loin dans
l'histoire, précisément aux années 1920, où un
groupe d'intellectuels sionistes liés à l'Université
hébraïque de Jérusalem, notamment Judah Magnes, Martin
Buber, Hugo Bergmann et HaïmKalvarisky, fondèrent en 1925
l'association Brit Shalom « Alliance de Paix ». Cette alliance
prône la reconnaissance réciproque de deux nationalismes arabe et
juif afin d'aboutir à la constitution d'un état binational en
Palestine. Les partisans les plus avancés, comme Dr Magnes et Dr
Bergmann, disaient même : « Nous sommes avant tout Palestiniens et
ensuite Juifs et Arabes ». Toutefois, pendant le Mandat britannique, les
partisans de l'option binationale étaient minoritaires au sein du
mouvement sioniste, bien qu'influents.
A cette période, les Palestiniens quant à eux,
toute en réfutant les revendications sionistes sur la Palestine,
revendiquaient « un gouvernement national responsable devant une chambre
élue parmi ceux qui résidaient en Palestine avant la guerre,
Musulmans, Chrétiens et Juifs. » (Paul BEBHIN, 2004:23)
Une distinction était ainsi faite entre les Juifs
immigrés et ceux « arabisés d'entre eux, présents
dans la région avant la guerre, ils sont comme nous avec
l'égalité des droits et des devoirs.
Soixante-cinq ans après la division de la Palestine,
l'option bi nationaliste fait
61
un retour triomphant et apparaît comme seule alternative
à l'échec de la solution bi étatique. Des intellectuels
célèbres Arabes et Juifs, tels que Edward Saïd, Azmi
Bishara, Ilan Papé, Tanya, Reinhart, etc., estiment que cette solution
est inévitable. Pour certains la question n'est plus de savoir «
s'il y aurait un jour un Etat binational en Palestine-Israël, mais de
définir quel type de bi nationalisme serait mis en place » 894.
Citons ici un article d'un cadre de l'OLP intitulé « la Palestine
de demain », apparu en 1971, dans lequel il expose la vision de son
organisation sur l'Etat démocratique. Cet Etat couvrira le territoire de
la Palestine mandataire, sa population comprendra ses habitants : les Juifs,
les Palestiniens sous occupation ou en exil, « du moment qu'ils acceptent
d'être égaux sans déroger à la loi commune ni jouir
de privilèges ». Il poursuit en donnant une conception moderne d'un
Etat de droit à la française, allant plus loin que
l'espérance binationale, où le nouvel Etat ne sera pas
communautariste ou binational, mais uni, indivisible et laïque et
où « les différences confessionnelles ne devront pas s'y
cristallier et toute discrimination religieuse ou raciale sera interdite»
895. Mais cet Etat binational ou démocratique, bien qu'il constitue le
cadre idéal pour régler tous les aspects du conflit 896, pose,
néanmoins, beaucoup de questions. A supposer que le projet
uni-étatique soit adopté par le peuple palestinien - ce qui n'est
pas le cas à en croire un sondage 897 - comment arrivera-t-on à
convaincre les Israéliens de renoncer au sionisme et à leur Etat
« juif» dans ce rapport de force qui est à leur avantage ?
Quels sont les moyens à mettre en oeuvre «pour convaincre la grande
majorité des Israéliens qu'ils ont intérêt à
coexister avec les Palestiniens dans un Etat qui, à la différence
du leur, ne leur appartiendra pas exclusivement 898» D'un autre
côté, Israël constitue aujourd'hui un Etat binational de
facto. De plus, puisqu'Israël refuse de restituer les Territoires
Occupés et y installe des centaines de milliers de colons, transformant
ces Territoires en enclaves et mettant, par conséquent, fin à la
possibilité d'un Etat palestinien, autant dans ce cas revendiquer
l'intégration dans un seul Etat. Quant aux Palestiniens, il peut
s'avérer difficile de les convaincre de renoncer à la
revendication d'un Etat indépendant pour lequel ils luttent depuis
quarante ans et de s'engager à nouveau dans un projet dont la
réalisation pourrait prendre encore quelques décennies. Selon le
député arabe israélien Mohamad baraka, l'Etat unique en
tant qu'idée démocratique nécessite une construction de
longue haleine et de profondes convictions qui peuvent être
réalisées seulement à la suite d'une longue période
de coexistence pacifique entre un Etat palestinien indépendant et
Israël, libéré de ses
62
complexes sioniste.
III.4.3. Proposition d'un Sud Soudan Laïque
La mise en place du Sud Soudan considéré comme
greffage d'un Etat chrétien au milieu d'un monde islamique, cela ne
devait pas constitué un obstacle au processus de paix en Afrique et au
moyen orient. Sur ce, nous proposons le renforcement des principes laïques
dans cette entité pour promouvoir la liberté de religion ou les
musulmans et chrétiens vivent ensemble et éviter des suspicions
mutuelles.
C'est donc à ce prix du risque politique internationale
calculé que nous estimons avoir ouvert le débat sur l'urgence et
la nécessité de la mise en oeuvre d'une politique publique
internationale réaliste susceptible d'apporter la paix et
sécurité durable des peuples Palestiniens.
III.4.4. Proposition d'établissement de
Jérusalem comme patrimoine mondial
À la suite des guerres Israélo-Arabe, la Ville
de Jérusalem avait été divisée en deux secteurs. La
partie ouest est administrée par les Israéliens et celle
située à l'est par les Transjordaniens. Cette situation est
entérinée par les Nations unies à travers l'accord
d'armistice signé entre les deux États le 3 avril 1949. L'ONU
n'accepte pas pour autant ce partage. D'ailleurs, elle ne reconnaît
officiellement ni la souveraineté d'Israël ni celle de la
Transjordanie sur Jérusalem. L'Organisation souhaite en effet voir
appliquer les résolutions de l'Assemblée générale
qui prônent l'internationalisation de la ville. 23La
réunification de Jérusalem par Israël en 1967 ne change en
rien la position des Nations unies qui continuent de demander l'application
d'un statut spécial.
En plus de ces mutations, la ville de Jérusalem est
chargée des mutes religieux, ce qui contribue à la
complexité des conflits Israélo-Arabe.24
- Le mont Moriah ou mont du Temple qui existe Il y a 3 000
ans, c'est là qu'il y avait le temple de Salomon qui abritait, selon la
bible, l'arche d'alliance et les tables de la loi.
- Le Saint-Sépulcre par les Chrétiens car c'est
là que se serait fait crucifier le Christ et c'est là que se
trouverait son tombeau.
23 Joëlle Le Morzellec, La
question de Jérusalem devant l'Organisation des Nations unies,
Bruxelles
24 Ilan Pappé, La guerre de
1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe, Paris, La
Fab
25 Amine Ait-Chaalal, Conflits et
processus de paix au Proche-Orient: analyses et documents, Louva
63
- Mais ce mont, qui se situe dans la vieille ville, est aussi
appelé Esplanade des
mosquées car ce sont les musulmans qui ont
édifié au VIIe siècle les mosquées Al-Aqsâ et
le Dôme du Rocher. C'est de cet endroit précis que le
prophète Mahomet se serait envolé vers dieu sur un cheval
ailé ce qui fait de Jérusalem le troisième lieu saint de
l'Islam.
Se greffe sur cette question purement juridique un
élément plus particulier qui tient à la nature même
de la ville. Symbolique pour les trois religions monothéistes,
Jérusalem est également un lieu de pèlerinage où
les Lieux saints sont particulièrement nombreux et proches les uns des
autres. La vieille ville, qui comprend le Mur des Lamentations, le Saint
Sépulcre et le Dôme du Rocher, n'est effectivement pas plus grande
que la place de la Concorde à Paris. S'ajoute à cette
proximité géographique une querelle plus ancienne entre les
communautés religieuses chrétiennes au sujet des droits
d'accès et d'offices dans les principaux sanctuaires de Palestine.
25Ces problèmes relationnels ont permis au XIXe
siècle l'ingérence de puissances étrangères dans
les affaires de l'Empire ottoman conduisant les Lieux saints à devenir
un enjeu de politique internationale. En voulant internationaliser
Jérusalem, l'ONU se retrouve donc face à la
nécessité d'apporter une réponse au statut juridique de la
ville mais aussi à celui des Lieux saints. Toute la question est de
savoir ce que les Nations unies entendent exactement par internationalisation
et ce qu'elles souhaitent concrètement inclure dans ce statut.
Revenant à l'esprit de la résolution 181 (II)
adoptée par l'Assemblée générale, le 29 novembre
1947, par notre étude nous jugeons noble la résolution allant
dans le sens de l'internationalisation et la démilitarisation de
Jérusalem. L'idée est de faire de la Ville sainte un «
corpus separatum sous un régime international spécial
» dont le Conseil de tutelle doit « assurer au nom de l'Organisation
des Nations unies les fonctions d'autorité chargée de
l'administration ». L'idée d'un statut spécial doit
permettre à la ville d'échapper au contrôle des deux
États devant voir le jour. Ce statut devra permettre à trouver
une solution à la question des Lieux saints qui change en même
temps de nature en comprenant désormais ceuxde l'islam et du
judaïsme.
64
CONCLUSION
C'est à présent que nous certifions
l'arrivée au terme de notre investigation dont le sujet a porté
sur l'analyse comparative de l'application du droit des peuples à le
disposer d'eux-mêmes. Cas de la Palestine et du Sud-Soudan.
La préoccupation majeure de cette étude a
tourné autour des questions ci-
après :
- Le droit international est-il encore en mesure de trancher
le sort de la Palestine au regard de celui réservé au Sud Soudan
?
- Qu'est ce qui explique la scission du Soudan en deux Etats
comme réponse apportée par le droit international à la
crise Soudanaise ?
- Quelle est la raison majeure cachée du refus des
Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la
demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie ?
En réponses provisoires à ce questionnement,
nous avions émis les hypothèses suivantes :
- Il nous semble que le Droit International en vigueur serait
inapte à trancher le sort de la Palestine dans la mesure om il se
trouverait dépassé par la question sans pour autant tomber en
désuétude,
- La scission du Soudan en deux Etats s'expliquerait par le
souci du partage du bloc Soudanais aux deux géants Etats (Chine et Etats
Unis d'Amérique) pour exploiter les ressources pétrolières
et non l'indépendance visible du Sud Soudan.
- De là, la crainte des occidentaux d'établir
une Palestine base avancée des Etats Islamiques et une base
arrière de la République Iranienne et non
l'éligibilité à la souveraineté par le Droit
International serait la raison d'accorder son soutien manifeste à la
demande de reconnaissance de l'autonomie de la Palestine.
En entreprenant cette étude, notre objectif a
été triple à savoir
- Se rassurer encore de la compétence du Droit
international à trancher le sort de la Palestine au regard de celui
réservé au Sud-Soudan,
- Expliquer la motivation profonde à la base de la
scission du Soudan en deux Etats comme réponse idoine apportée
par le Droit international à la crise du Soudan.
65
- Dépister la raison majeure cachée du refus des
Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste à la
demande Palestinienne de la reconnaissance de son autonomie.
La vérification de nos hypothèses a
été rendue possible par le recours à la méthode
dynamique selon le modèle théorique de Georges BALAMDIER dont le
protocole descriptif a été savamment emprunté par Jean
Claude Homo, NGOY MUANABUANGA. Ladite méthode a été
soutenue par une synergie des techniques d'observation extérieure dite
désengagée, d'entretien non structuré et documentaire.
Pour matérialiser cette étude, nous l'avons
structuré autour de trois chapitres que voici :
- Le chapitre premier a porté sur l'Armature
théorique et carte postale de la Palestine et du Sud Soudan comme cadre
d'étude,
- Le chapitre deuxième a jeté le regard
juridico-politique international sur la quête de la souveraineté
de la Palestine et du Sud Soudan,
- Le chapitre troisième a recherche les
conséquences de la non application des droits des Palestiniens sur la
vie sociopolitique et sécurité internationale.
A l'issue de nos investigations, nous avons abouti aux
résultats que voici : A la lumière des faits observés
liés à l'objet d'étude sous examen, il ne se dégage
que la belliquensité quasi congénitale entre la Palestine et
l'Israël au regard de l'ampleur des enjeux des acteurs internationaux
impliqués dans la résolution de ce différend rend
impuissant le Droit international pour résoudre le sort de la Palestine
car le Droit international se retrouve débordé par la
complexité du fiche Palestinienne qu'il traite toute passivité
coupable.
Ainsi, c'est surtout l'enjeu du contrôle des champs
pétroliers du soudais convoités par les deux grandes puissances
économiques du monde (Chine et les Etats Unis d'Amérique) qui
explique la scission du Soudan en deux Etats et non l'indépendance
brandie ou apparente du Sud-Soudan.
En conséquence, la raison majeure cachée du
refus des Etats Unis d'Amérique d'accorder son soutien manifeste
à la demande de reconnaissance de l'autonomie de la Palestine se
justifie plus par la peur de faire le lit du terrorisme des Etats Islamiques et
de l'Iran qui sont en intelligence avérée avec la Palestine.
Cette peur est développée par les occidentaux qui trouvent
dangereux d'accorder la souveraineté à la Palestine par le droit
international pour que cette Palestine alliée de leurs ennemis ne puisse
échapper à leur contrôle.
66
A l'instar de ces résultats, il en découle que
toutes nos deux hypothèses ont été confirmées et
enrichies profondément par la richesse analytique relative à
l'objet étudié.
Certes, cette étude n'a pas eu la prétention
d'épuiser tous les contours d'un sujet ci complexe et dynamique mais
limité diachroniquement et synchroniquement. C'est aussi cela le motif
de plus, pour inviter les futurs chercheurs à nous compléter,
critiquer ou approfondir certains aspects qui n'ont pas été
abordé tels la responsabilité internationale de l'ONU et des
Etats Unis dans l'amplification de la crise Palestinienne et Soudanaise, le
caractère mitigé de l'agenda onusienne dans sa médiation
liée à toutes ces deux crises la question de la
sécurisation des populations civiles dans ce contexte de
belligérance récurrente.
A fortiori, cette recherche reste gravée dans le vaste
champ de l'éternel débat scientifique inachevé qui en
appelle toujours à une critique construite pour assurer le
progrès de l'univers contemporain.
67
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
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Proche-Orient: analyses et documents, Louva 2003, 24p.
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Ed gualino Paris 2001
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disposer d'eux-mêmes dans la conjoncture institutionnelle actuelle des
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en concurrence avec les anciens partenaires de l'Afrique et les pays Brics
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Politiques, Paris 2ème édition Dalloz, 2010
- GRAWITZ. M, Méthodes des sciences sociales, Paris, 1
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prévention » ed complexe B-1030 Bruxelles, 2004, 20p
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mission sacrée de civilisation », ed Fayard, 2002, 56p
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devant l'Organisation des Nations unies, Bruxelles, 2004
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- Nzeugang, Alexis, 2010 « les Etats Unies en Afrique
après le 11 septembre dynamiques locales d'une puissance globale »
Université de Yaounde-Soa
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nouvelle stratégie chinoise » analyse, octobre 2005
- Paul BEBHIN, « Destin prophétique d'Israël
dans le concert des nations » ed leadership, Londres 2004 ;
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Edition lextensoQuebec 2008 Pierre Péan, Carnages : les guerres
secrètes des grandes puissances en
68
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judaïsme, sionisme et pensée binationale » la Fabrique, Paris
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- Samuel P. Huntington, « le Choc des civilisations
» in pôle sud, N° 14-2001 ; Tanguy Struve, 2010, La Chine et
les grandes puissances en Afrique : une approche géostratégique
et géoéconomique, presses universitaires de Louvain, 192 p.
- Stephan Dovert R, « Les musulmans d'Asie du Sud-Est
face au vertige de la radicalisation » Les Indes Savantes 2003
- Tchokonteseverin, « le projet
géostratégique de la chine en Afrique »
Géostratégie N°33, 4' trimestre 2011 ;
II. ARTICLES ET REVUES
- Du sang aux frontières de l'Islam » - Guerre du
Golfe, Serbes et Croates, kosovo, Ethiopie... P. 285
- Résolution 242 du Conseil de sécurité du
22 novembre 1967
III. NOTES DES COURS
- Frederic ESISO ASILA, « Méthodes de recherches
en sciences sociales » inédit Unikis 2012
- NGOY MWAN'A-BUANGA, J.0 HS, Séminaire des
méthodes de recherches en sciences sociales, cours
ronéotypé dispensé an L1 RI, FSSAP, UNIKIVU, 2014,
inédit ;
- Nkinamubanzi Janvier, « la géopolitique »
inedit UNIKIVU 2014
- Nzereka N. Mughendi, « Théories et doctrines
des relations internationales » inedit UOR 2008 -1
IV. SITES INTERNET
- htt://
www.lemonde.fr/international/article-israel-soudan-du-sud-alliance-calcul
69
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ii
PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS iii
INTRODUCTION 1
1. ETAT DE LA QUESTION 1
2. PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE 3
3. HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 6
4. OBJECTIFS ET INTERETS DE LA RECHERCHE 7
5. CADRE METHODOLOGIQUE D'ANALYSE 8
6. STRUCTURATION DU TRAVAIL 12 CHAPITRE I : ARMATURE
THEORIQUE ET CARTE POSTALE DE LA PALESTINE
ET DU SUD SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE 14
I.1. ECLAIRAGE CONCEPTUEL 14
I.1.1. Comprendre le concept peuple 14
I.1.2. Saisir le concept souveraineté 15
I.1.3. Appréhender le concept Etat 15
I.1.4. A propos du territoire délimité ou
déterminé 16
I.1.5. Maîtriser l'Islamisme 17
I.1.6. Connaître le Sionisme 18
I.1.7. Saisir la notion de civilisation 20
I.1.8. Que dire du concept Accord ? 22
I.1.9. Analyser le concept Guerre 22
I.1.10. Décrypter le concept Géostratégie
23
I.1.11. Saisir le concept Géopolitique 25
I.1.12. Au sujet du moyen orient 26
I.1.13. Concernant le Proche orient 26
I.1.14. A propos de la bande de Gaza 27
I.1.15. Comprendre le Droit International 28
I.1.16. Au sujet du Droit international privé 28
I.1.17. Concernant le Droit International public 28
I.2. PRESENTATION DE LA CARTE POSTALE DE LA PALESTINE ET DU
SUD
SOUDAN COMME CADRE D'ETUDE 29
I.2.1. La Palestine 29
I.2.2. Le Sud Soudan 32
CHAPITRE II. REGARD JURIDICO-POLITIQUE INTERNATIONAL
SUR LA QUETE
DE LA SOUVERENETE DE LA PALESTINE ET DU SUD SOUDAN 34
II.1. Analyse juridique de la reconnaissance de l'Etat
palestinien 34
II.2. Aspects sociopolitiques influençant la
dualité dans la reconnaissance des
Etats Palestinien et Sud Soudanais 38
II.2.1. Position socio politique de la Palestine 38
II.2.2. Position socio politique du Soudan du Sud 39
70
II.3. Aspects Géostratégiques influençant la
dualité dans la reconnaissance des
Etats Palestinien et Sud Soudanais 40
II.3.1. La géostratégie et géopolitique de
la Palestine 40
II.3.2. Place géostratégique du Sud Soudan 43
II.3.3. La lutte anti islamiste et terroristes dans la
reconnaissance du Sud Soudan
44
II.3.4. La guerre du pétrole dans la reconnaissance du
Sud-Soudan 46
CHAPITRE III. A LA RECHERCHE DES CONSEQUENCES DE LA NON
APPLICATION DES DROITS DES PALESTINIENS SUR LA VIE
SOCIOPOLITIQUES ET SECURITAIRE INTERNATIONALE 50
III.1. Conséquence sécuritaire (Terrorisme) 50
III.2. La lutte de civilisation (Islam et chrétien) 54
III.4. TENTATIVE D'EBAUCHE DE PISTES DE SOLUTION LIES A LA
QUESTION
PALESTINNIENE 58
III.4.1. Proposition d'un Etat fédéral ou d'une
confédération 58
III.4.2. L'option binationale ; Etat démocratique et
laïque 60
III.4.3. Proposition d'un Sud Soudan Laïque 62
III.4.4. Proposition d'établissement de Jérusalem
comme patrimoine mondial 62
CONCLUSION 64
BIBLIOGRAPHIE 67
I. OUVRAGES 67
II. ARTICLES ET REVUES 68
III. NOTES DES COURS 68
IV. SITES INTERNET 68
TABLE DES MATIERES 69
|