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Minéralogie et géochimie du gisement de manganèse de Kisenge (république démocratique du Congo).

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par Arsène Mango
Université de Namur - Baccalauréat en géologie 2013
  

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V.3 Analyse des diffractogrammes

La diffraction des rayons X sur un échantillon de poudre est une technique qui permet de détecter les phases minérales présentes dans celui-ci. Chaque pic correspond à une phase minérale particulière qui sera déterminée sans ambiguïté, sauf pour les pics situés en dessous de 13° 20 qu'on observera sur tous les diffractogrammes. Ces pics correspondent à des phases argileuses dont la détermination nécessiterait une méthode d'analyse différente.

V.3.1 Echantillons sains

Echantillon K 55

Le diffractogramme de l'échantillon K 55 (annexe 11) montre trois phases minérales : la rhodocrosite, la spessartine et la braunite. D'après Doyen (1974), dans ce gisement, la braunite est en très faible proportion et habituellement associée à la matière graphiteuse et se présente en petits grains de teinte gris-brun. Elle est en partie d'origine sédimentaire.

Echantillon K67

Le diffractogramme de l'échantillon K 67 (annexe 12) montre les mêmes phases minérales que l'échantillon K 55 (la rodochrosite, la spessartine et la braunite).

V.3.2 Echantillons altérés Echantillon Kis 1-30

Le difractogramme du Kis 1-30 (annexe 13) montre cinq phases minérales : la pyrolusite, la cryptomélane, la lithiophorite, la braunite, et l'hématite.

Echantillon Kis 1-58

Le diffractogramme de cet échantillon (annexe 14) n'a montré qu'une seule phase minérale : la cryptomélane. Sur ce diffractogramme on peut voir un pic à 38,895° 20. Ce pic est probablement une crasse qui s'est introduite dans l'échantillon, car il n'a rien donné comme information.

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Echantillon Kis 1769 RG

En tout, trois phases minérales ont été observées dans cet échantillon : la pyrolusite, la cryptomélane et la lithiophorite (voir annexe 15).

Echantillon Kis 13200 RG

Le diffractogramme de cet échantillon (annexe 16) montre trois phases : la cryptomélane, la romanèchite et la hollandite.

Echantillon Kis 13201 RG

Sur les neuf pics retenus (voir annexe 17), cinq sont des pics de la cryptomélane, deux sont des pics de la pyrolusite, un pic est attribué à la romanèchite, et un autre à la hollandite. Sur ce diffractogramme on peut voir un pic à 23,290° 2è. Ce pic est probablement une crasse qui s'est introduit dans l'échantillon, car il n'a rien donné comme information.

Echantillons

Phases minérales

Formules de base

K 55

Rhodocrosite

MnCO3

Spessartine

Mn3Al2(SiO4)3

Braunite

Mn2+Mn3 6 +SiO12

K 67

Rhodocrosite

MnCO3

Spessartine

Mn3Al2(SiO4)3

Braunite

Mn2+Mn3 6 +SiO12

Kis 1-30

Pyrolusite

MnO2

Cryptomélane

Kx(Mn4+, Mn3+)8O16

Lithiophorite

LiAl2(Mn24+Mn3+)O6(OH)6

Hématite

Fe2O3

Braunite

Mn2+Mn3 6 +SiO12

Kis 1-58

Cryptomélane

Kx(Mn4+, Mn3+)8O16

Kis 1769 RG

Pyrolusite

MnO2

Cryptomélane

Kx(Mn2+, Mn3+)8O16

Lithiophorite

LiAl2(Mn24+Mn3+)O6(OH)6

Kis 13200 RG

Cryptomélane

Kx(Mn4+, Mn3+)8O16

Romanéchite

Ba2(Mn4+,Mn3+)5O102H2O

Hollandite

Bax(Mn4+,Mn3+)8O16

Kis 13201 RG

Cryptomélane

Kx(Mn4+, Mn3+)8O16

Pyrolusite

MnO2

Romanèchite

Ba2(Mn4+,Mn3+)5O102H2O

Hollandite

Bax(Mn4+,Mn3+)8O16

Tableau V.3.1 : Phases minérales présentes dans les différents échantillons

Discussion

I1 s'avère que, les roches les plus évoluées (les plus "terminales"), soient les plus pauvres en pyrolusite et soient constituées principalement de cryptomélane. Ceci s'explique par le fait que la pyrolusite est considérée comme le bioxyde de manganèse le plus stable en milieu oxydant à 25°C, 1 atm., et à pH moins acide (Giovanoli et al., 1975). Par ailleurs, la cryptomélane est la phase la plus stable dans les milieux riches en potassium. Les schistes

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sériciteux, encaissant des formations manganésifères, représentent un tel milieu (Doyen, 1974). Les autres oxydes de manganèse (la romanèchite et la hollandite dans notre cas, la lithiophorite sera évoquée plus tard) sont associés à des milieux acides (Giovanoli et al., 1975). Ça serait la situation à plus faible profondeur dans ce gisement lorsque l'altération se met en place.

Ainsi s'expliquerait l'importance de la pyrolusite dans les minerais oxydés profonds issus de l'altération directe des dépôts primaires carbonatés qui retardent l'acidification du milieu (l'échantillon Kis 1-30 illustre bien ce cas), et l'aspect dominant de la cryptomélane et des autres oxydes de manganèse dans les minerais superficiels (les échantillons Kis 13200 et Kis 13201 illustrent bien ce cas). La pyrolusite reste donc une phase décrite comme relativement instable en fonction de l'acidité et la richesse en potassium du milieu, et pour nombreux auteurs il s'agit donc d'une phase de transition.

L'échantillon Kis 1-58 qui pourtant provient à environ 8 mètres sous l'échantillon Kis 1-30 ne contient que de la cryptomélane. Ceci s'expliquerait par le fait que le potassium issu du lessivage des schistes supérieurs se concentre dans cette zone. D'où la pyrolusite disparait au profit de la cryptomélane.

L'échantillon Kis 1769 qui est supposé provenir du même environnement que les échantillons Kis 13200 et Kis 13201 montre pourtant un rapprochement avec l'échantillon Kis 1-30. Ceci pose des questions sur sa provenance exacte.

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