2012 - 2013 Promoteur : Prof. Vans Johan
Travail de fin de baccalauréat
Minéralogie et géochimie du gisement
de
manganèse de Kisenge
(République
Démocratique du Congo)
Présenté par MANGO ITULAMYA Lavie
Arsène
2
A Dieu qui m'a donné la force et le courage d'aller
jusqu'au bout de ce travail, à ma famille qui par les encouragements a
toujours su me donner confiance, à mon promoteur Mr J. Yans, sans qui ce
travail n'aurait pas été aussi bien fait, au technicien du
département de géologie, Mr G. Rochez et à l'assistant J.
Storme pour leur aide au laboratoire, à C. Charlier qui a permis la
réalisation des manipulations au MEB et à Mr T. De Putter du
Musée Royal d'Afrique Centrale pour son accueil, ses précieux
renseignements et documents, vont les plus sincères remerciements du
fond de mon coeur.
3
Table des matières
Table des matières 3
Résumé 5
I. INTRODUCTION 6
I.1 Localisation 6
I.2 Objectifs du travail 7
II. CONTEXTE GEOLOGIQUE 7
II.1 Géologie régionale 7
II.2. Présentation générale du gisement 9
II.3 Origine du manganèse primaire de Kisenge 9
II.4 Processus d'altération météorique 10
II.5 Datation du gisement 11
II.5.1 Gisement primaire 11
II.5.2 Gisement secondaire 11
III. ECHANTILLONNAGE 11
III.1 Description des sondages 12
III.2 Description macroscopique des échantillons 13
IV. PREPARATION DES ECHANTILLONS ET METHODES D'ANALYSE 14
IV.1 Microscope polarisant 14
IV.2 Diffraction des rayons X (DRX) 14
IV.3 Calcimétrie 15
IV.4 Microscopie électronique à balayage (MEB)
16
IV.5 Analyses chimiques 17
V. RESULTATS ET DISCUSSIONS 18
V.1 Résultats des analyses 18
V.2 Microscope polarisant 19
V.3 Analyse des diffractogrammes 22
V.3.1 Echantillons sains 22
V.3.2 Echantillons altérés 22
V.4 Calcimétrie 24
V.5 Microscope électronique à balayage (MEB) 25
V.6 Géochimie des éléments majeurs et en
trace 28
V.6.1 Géochimie des éléments majeurs
28
V.6.2 Description des profils de terres rares 30
V.6.3 Description des profils des éléments en
traces 33
V.6.4 Enrichissements et appauvrissements en terres rares
35
V.6.5 Enrichissements et appauvrissements en
éléments mineurs 36
VI. SYNTHESE 37
VII. CONLUSION 38
VIII. ANNEXES 39
Bibiographie 65
4
Référence de la carte en couverture de page :
http://www.congomines.org/category/themes/acces-ressources/.
Dernière visite 10/04/2013.
5
Résumé
Le gisement de Kisenge est un gisement de manganèse mixte
: hypogène et supergène. La première accumulation est
d'origine sédimentaire sous forme d'une roche détritique riche en
rhodocrosite déposée en milieu réducteur, et constitue la
partie hypogène. L'effet du (ou des) métamorphisme
ultérieur subi par cette roche s'est limité à la
recristallisation de la rhodocrosite et, dans certaines zones, à la
formation de grenat spessartine, sans changement de teneur en Mn de la roche. A
ce stade, la roche a déjà une teneur d'environ 35% de
manganèse. L'altération météorique
ultérieure provoque l'oxydation de la rhodocrosite en oxydes de
manganèse (pyrolusite, cryptomelane, romanechite, hollandite), alors que
la spessartine s'oxyde en pyrolusite, cryptomélane mais aussi en
lithioprhorite.
Ce processus supergène augmente la teneur en Mn et permet
d'atteindre la limite économique d'exploitabilité, et
entraîne des lessivages d'autres éléments chimiques qui se
voient alors concentrés ou absents dans les phases
néoformées.
Abstract
The deposit of Kisenge is a deposit of manganese to the
elaboration of which the meteoric change contributed in an essential way. The
first accumulation of sedimentary origin is in the form of a rock rich in
detrital rhodocrosite deposited in a reducing environment, and constitute the
hypogene part. The effect of subsequent metamorphism suffered by the rock was
limited to the recrystallization of rhodochrosite and, in some areas, the
formation of garnet spessartine without changing in Mn content of the rock. At
this stage, the rock has a content of about 35% of manganese. The later
weathering causes the oxidation of the rhodocrosite in manganese oxides
(pyrolusite, cryptomelane, romanechite, hollandite); while the spessartine is
oxidized in pyrolusite, cryptomelane but also lithioprhorite.
This supergene process increases the content in Mn and allows to
reach the economic limit of exploitability, and causes leaching of other
chemical elements which are then concentrated or absent in newly formed
phases.
I. INTRODUCTION
I.1 Localisation
Le gisement de manganèse de Kisenge est situé en
République Démocratique du Congo, dans la province du Katanga -
district du Lualaba - territoire de Dilolo (figure I.1.1), entre les
méridiens 23°10'E et 23°20'E et de part et d'autre du
parallèle 10°40'S ; d'une part, et d'autre part entre la
rivière Lukoshi au nord et Luashi au sud ; région occupée
par une vaste pénéplaine d'altitude généralement
supérieure à 1000 mètres.
Figure I.1.1 : Carte administrative de la RD Congo avec
localisation du gisement de Kisenge (d'après l'Encyclopédie
Kisenge
6
Le gisement constitue une succession de collines allongées
parallèlement à la direction des couches, de dimensions
variables, et alignées en direction approximativement Est-Ouest. Le
minerai constitué par des oxydes de manganèse se présente
en bancs de pendage sud de 45° à 70° (Marchandise, 1958),
(figure I.1.2).
Figure I.1.2 : Coupe N-S dans la colline de Kisenge
(d'après Marchandise, 1958)
7
Le gisement de Kisenge est associé à deux autres
gisements de même type et relativement proches. Il s'agit des gisements
de Kamata et Kapolo.
Découvert en 1926, et exploité à partir de
1951, le gisement de Kisenge présente une importance
appréciée tant au niveau national que mondial. Ceci emmène
à constater qu'en 1960, le Congo belge était
8ème producteur de manganèse dans le monde et qu'en
1970, le Zaïre occupait encore la 11ème place dans la
production de cet élément essentiellement utilisé pour la
préparation d'alliages, avec 300.000 tonnes de minerais par an. Mais le
gisement dont les droits d'exploitation appartiennent désormais à
l'entreprise publique EMK-MN
(Entreprise Minière Kisenge Manganèse) est à
l'arrêt depuis 1993 à cause notamment de la fermeture du chemin de
fer de Benguela en Angola, suite à la guerre civile dans ce pays, mais
surtout à cause du manque de financements. Néanmoins le gisement
présente encore d'importantes réserves, dont 5.348.227 tonnes de
pyrolusite à 50% de manganèse et 6.000.000 tonnes de carbonate
à 35% de manganèse (Ministère congolais des mines).
I.2 Objectifs du travail
Les accumulations primaires de manganèse de Kisenge ont
été soumises à des fluides d'origine
météorique responsables des enrichissements que l'on peut
retrouver actuellement dans le supergène. Différents
échantillons de roche ont été prélevés
à divers endroits et diverses profondeurs afin de mettre en
évidence le degré d'altération et les
transformations/néoformations associées.
Les échantillons seront caractérisés de
manière minéralogique par cinq méthodes analytiques :
Microscope optique, Diffraction aux rayons X, calcimétrie, Microscope
Électronique à Balayage (MEB), et analyses chimiques en
éléments majeurs, mineurs et traces ; afin de faire une
comparaison entre la minéralogie de la partie altérée
(minerais oxydé) et celle de la partie saine (minerai primaire) du
gisement.
II. CONTEXTE GEOLOGIQUE
II.1 Géologie régionale
La région est caractérisée par un socle
constitué en plus grande partie par le complexe de la Lukoshi, formation
antékibarienne1 (plus ancienne que 1300 Ma), dont l'âge
est plus ancien que 2.100Ma (Ledent et al., 1962). Cet ensemble fortement
plissé comprend des roches magmatiques (granites, gabbros,
pyroxénites) et des roches métamorphiques. Ces
dernières
1 Voir l'échelle des temps géologiques
des différentes périodes géologiques mentionnées
dans ce travail (annexe 1).
sont principalement localisées entre la Lukoshi et la
Luashi et il s'agit principalement de phyllades, micaschistes, gneiss, schistes
amphiboliques et quartzites (Doyen, 1974).
Une couverture composée des formations plus
récentes recouvre le complexe à l'ouest et au sud. Cette
couverture est constituée principalement des latérites mais
également des sables, des grès, des quartzites récents et
des alluvions (figure II.1.1).
|
Figure II.1.1 : Extrait de la carte géologique et
minière de la République Démocratique du Congo (MRAC,
2013)
|
8
Les gisements de Kisenge, Kamata et Kapolo se situent dans les
micaschistes à proximité des schistes amphiboliques (figure
II.1.2).
Figure II.1.2 : Carte géologique du polygone
d'exploitation du Bécéka-Manganèse. Projection conforme de
Gauss, C.S.K.I. (Schuiling, 1956 in Doyen, 1974).
9
II.2. Présentation générale du
gisement
D'après les observations faites par Doyen (1974), le
gisement est constitué des concentrations minérales stratiformes
formées d'une succession de quatre horizons, comprenant de la base au
sommet des :
> schistes noirs, légèrement
manganésifères,
> gondites2 à spessartine et à ciment
de rhodochrosite,
> carbonate de manganèse (rhodocrosite)
stratifié, à matière graphiteuse et à cristaux
de
sperssartine,
> schistes de teinte claire et stériles
(séricito-schistes3).
Le minerai qui est exploité en carrière constitue
le « chapeau de fer » du gisement. Ses parties riches proviennent de
l'oxydation des couches formées essentiellement de rhodochrosite
(horizon 3), tandis que le minerai pauvre provient de l'oxydation des gondites
(horizon 2), (Doyen, 1974). L'ensemble de la série est intercalé
dans le complexe de la Lukoshi.
II.3 Origine du manganèse primaire de Kisenge
Nous entendons par minerai primaire, le minerai profond non
oxydé et non altéré, c'est-à-dire le minerai
principalement carbonaté métamorphisé (horizons 2 et 3),
constitué en majorité de rhodocrosite.
La rhodocrosite peut avoir trois origines
génétiques :
> se former par circulation hydrothermale dans les fissures
;
> se substituer à une phase minérale
préexistante, calcaire ou dolomitique ;
> se former par précipitation chimique en milieu aqueux
réducteur (processus sédimentaire).
Doyen (1974) approuve l'hypothèse sédimentaire par
précipitation pour évoquer l'origine du manganèse de
Kisenge grâce à ses observations dont notamment le fait que le
minerai carbonaté de manganèse soit interstratifié, la
présence des structures sédimentaires (plan de stratification,
fente de dessication,...), la présence de structures algaires,... et
propose le schéma sédimentaire suivant :
> Un continent formé principalement des roches
magmatiques (granites) et de peu de roches volcaniques ou métamorphiques
dont l'érosion apporte dans un bassin
2Le terme gondite fut défini par Fermor en 1909
pour désigner des roches métamorphiques à silicates
manganésifères composées principalement de spessartine
[Mn3Al2(SiO4)3] et de rhodonite [Mn2(SiO3)2].
3 Le terme séricito-schiste désigne un
schiste du métamorphisme général avec abondance de
séricite (petits cristaux de micas blancs) donnant un aspect soyeux en
surface.
10
sédimentaire des éléments sous forme solides
(fractions détritiques) et des constituants des roches magmatiques (Si,
Al, Ca, Mg, K, Fe, Mn,...) en solution.
? Dans le bassin, les fractions détritiques se
déposent, alors que les éléments en solution se
concentrent dans un endroit confiné. Ce bassin semi fermé et
limité en extension, est considéré comme faisant partie
d'une série de bassins de ce type, observés tout au long de ce
que devait être la côte de l'époque.
? L'échange réduit avec la mer libre et une
évaporation intense favorisent la concentration des
éléments en solution. Certains de ceux-ci accentuent le
développement rapide de la principale flore de l'époque : les
algues. Leur abondance devient telle qu'il s'en suit un « désastre
». Il se dépose alors des boues noires, riches en matières
organiques, qui par diagenèse et métamorphisme donneront des
schistes noirs graphiteux.
? Sous l'influence conjointe de l'évaporation et des
algues (les algues sont principalement liées à la zone de
battements des vagues), les conditions physico-chimiques des eaux du bassin
vont favoriser la sédimentation chimique. Celle-ci débute par la
précipitation du fer puis celle du manganèse, dans des conditions
réductrices. Ces précipitations s'effectuent sous forme de
carbonate. A ce moment-là l'apport terrigène est presque nul.
Signalons que les gisements de manganèse
sédimentaires représentent environ 90% des gisements de
manganèse mondiaux.
La série carbonatée décrite ci-dessus est
actuellement disposée en série renversée à pendage
sud. Ce qui témoigne d'une activité tectonique dont la direction
générale était Ouest - Est. Une partie au moins du
gisement a subi un métamorphisme mézosonal à staurotide -
disthène -andalousite - biotite - almandin, qui a permis la
cristallisation de la spessartine. Mais ce métamorphisme se marque
également sur le terrain par des amphiboles et des phyllites qui
traversent, soit le minerai primaire carbonaté, soit les gondites
(Doyen, 1974).
II.4 Processus d'altération
météorique
L'altération météorique a pour effet de
dissocier les silicates (ainsi que de dissoudre les carbonates),
d'éliminer la silice par dissolution, laissant ainsi un résidu
(appelé « latérite »). Ce résidu s'accumule pour
autant que l'érosion ne soit pas trop forte. Les éléments
de ce résidu vont finir par se dissocier et se rassembler pour former
des nouvelles phases minérales. Le manganèse contenu dans la
spessartine et dans la rhodocrosite par exemple, est libéré. Dans
des conditions oxydantes, les oxydes de manganèse se rassemblent en
concrétions et forment des masses importantes et massives, qui peuvent
être très riches en manganèse, par suite de remaniements
successifs.
Le constituant principal de ces oxydes de manganèse dans
le cas du gisement de Kisenge est la cryptomélane, mais également
de la pyrolusite en faible proportion, et un autre minéral plus rare
encore, la lithiophorite (Marchandise, 1958).
11
II.5 Datation du gisement
II.5.1 Gisement primaire
Deux datations ont été effectuées par
Ledent et al. (1962) sur une muscovite provenant d'une pegmatite qui recoupe
les différents horizons, dans la région de Musenge (figure
II.1.2) et ont donné un âge de 1845 Ma, ce qui correspond à
l'âge de l'orogenèse qui a affecté le complexe de la
Lukoshi, ou bien constitue une limite jeune pour cette orogenèse.
L'horizon 3 est
recoupé par ces pegmatites. Ce qui indique que le
minerai primaire est plus ancien que
1845Ma (Doyen, 1974).
II.5.2 Gisement secondaire
Le gisement secondaire constitue le chapeau de fer,
c'est-à-dire la partie altérée et oxydée. Des
méthodes de datation plus récentes ont été
effectuées dans la zone altérée par Decrée et al.
(2010). Les échantillons ont été datés par la
méthode radiométrique 40Ar/39Ar. La
datation faite sur des cryptomélanes donne un âge Pliocène.
Les âges obtenus pour les échantillons KIS 1-58, RG 1769 et RG
13200 (voir ci-après) furent respectivement de 3,54 +/- 0,27Ma ; 3,66
+/- 0,13Ma et 2,30 +/- 0,17 Ma.
III. ECHANTILLONNAGE
Plusieurs forages carottés ont été
réalisés à Kisenge durant la période 1953 - 1959
par la société Bécéka-Manganèse, dans le
cadre de l'exploration du gisement. Ces sondages ont montré que le
niveau le plus important du degré d'altération atteint 30
mètres suivant la verticale. Le contact minerai oxydé - minerai
carbonaté se trouve généralement vers 1030 - 1020
mètres d'altitude.
Des échantillons provenant de ces sondages sont
conservés au Musée Royal de l'Afrique Centrale (MRAC).
Le présent travail s'effectue sur sept échantillons
provenant de ces sondages. Parmi ceux-ci, deux échantillons proviennent
de la zone saine et cinq échantillons proviennent de la zone
altérée. Deux des cinq échantillons altérés
proviennent d'un sondage nommé Kis 1, l'abréviation Kis
désignant un sondage implanté à Kisenge. Ce sont les
échantillons Kis 1-30 et Kis 1-58. Les trois autres échantillons
altérés (Kis 1769 RG, Kis 13200 RG et Kis 13201 RG) proviennent
de la carrière en surface, dans une tranchée située
vraisemblablement au niveau 1100-1115 m. Les deux échantillons non
altérées (nommés K 55 et K 67) proviennent d'un sondage
effectué à Kamata, et dénommé Ka 72.
III.1 Description des sondages
Le sondage Kis 1 a été réalisé dans
la partie sud du gisement de Kisenge. Il est incliné de 60° par
rapport à l'horizontale, et n'a recoupé que la partie
altérée. Il part de la surface à une altitude proche de
1090 mètres, et descend à une profondeur de 161 mètres et
une altitude proche de 950 mètres (figure III.1.1).
Les échantillons Kis 1-30 et Kis 1-58 qui font partie de
ce sondage proviennent respectivement d'une altitude 1050 et 1040m, et une
profondeur située entre 46,10 et 47,10m pour le premier et de 55,75m
pour le second (figure III.1.1).
|
Figure III.1.1 : Coupe du sondage Kis 1 avec localisation des
échantillons Kis 1-30 et Kis 1-58 (d'après Doyen, 1974).
|
12
Le sondage Ka 72 a été effectué à la
verticale, et réalisé dans la partie est du gisement de Kamata.
Il débute à la côte altimétrique 1065m, et recoupe
différentes lithologie (figure III.1.2).
Figure III.1.2 : Coupe du sondage Ka 72 avec localisation des
échantillons K 55 et K 67 (d'après Doyen, 1974).
13
Sondages
|
Echantillons
|
Profondeur (mètres)
|
Côte altimétrique (mètres)
|
Kis 1
|
Kis 1-30
|
46,10 - 47,10
|
1050
|
|
Kis 1-58
|
55,75
|
1040
|
Sans sondage
|
Kis 1769 RG
|
0
|
1100-1115
|
|
Kis 13200 RG
|
0
|
1100-1115
|
|
Kis 13201 RG
|
0
|
1100-1115
|
Ka 72
|
K 55
|
55,40 - 55,65
|
1000
|
|
K 67
|
63,00 - 64,10
|
1005-1010
|
Tableau III.1.1 : Contexte des échantillons
utilisés dans le présent travail. III.2 Description
macroscopique des échantillons
K 55 et K67 : roche cohérente, gris
claire montrant des filons millimétriques rosâtres de carbonates
(annexes 2 et 3).
Kis 1-30 : roche cohérente, noire
foncée, montrant des minéralisations rougeâtres et
jaunâtres, de diamètre inférieur à deux
centimètres (annexe 4).
Kis 1-58, Kis 1769 RG, Kis 13200 RG et Kis 13201 RG
: roche à aspect botryoïdal, entièrement noire
foncée (annexes 5 et 6).
14
IV. PREPARATION DES ECHANTILLONS ET METHODES
D'ANALYSE
Les sept échantillons ont été
préparés en vue d'analyses microscopiques,
diffractométriques, calcimétriques et géochimiques.
IV.1 Microscope polarisant
Le microscope polarisant utilisé dans notre cas est un
microscope de type LEICA, qui, comme tout microscope polarisant ou
microscope polariseur analyseur est un microscope optique dont la technique
repose sur l'utilisation d'un faisceau de lumière polarisée,
c'est à dire des ondes vibrant dans un seul plan. Pour assurer la
polarisation de la lumière, un polariseur est placé après
la source de lumière, avant l'échantillon. Le deuxième
polarisateur, appelé analyseur, est placé perpendiculairement au
premier et ne peut donc pas laisser passer la lumière
premièrement polarisée.
Par contre, un échantillon de roche coupé en un fin
bloc, collé sur une lame de verre, aminci par polissage jusqu'à
une épaisseur de 30 micromètres environ, et placé entre
les deux polarisateurs, perturbe le faisceau lumineux qui va adopter des
nouvelles vibrations dont certaines vont pouvoir traverser l'analyseur. Suivant
la particularité de la lumière reçue, il est possible de
déterminer les phases minérales de l'échantillon
observé.
Si un minéral ne dévie pas le plan d'ondulation de
la lumière, il sera "éteint" en lumière analysée.
C'est le cas des minéraux du système cubique tel que la
spessartine. Certains minéraux ne laissent jamais passer la
lumière, même en lumière polarisée et
analysée, ils sont alors dits opaques. Ce sont les oxydes. Ces
minéraux ne peuvent donc pas être identifiés par ce
microscope. Dès lors, les échantillons altérés,
constitués d'oxydes, ne seront pas analysés par ce microscope.
IV.2 Diffraction des rayons X (DRX)
Préparation des échantillons
La diffraction des rayons X s'est faite suivant la méthode
de poudre. Pour chaque échantillon on a pris environ 50 gr qu'on a
concassés à l'aide d'un marteau et d'une enclume, en morceaux
inférieurs à 1 cm, puis laissés sécher pendant plus
de 24 heures. Ces morceaux ont ensuite été placés dans un
bol en acier de 500 ml avec 4 billes de 4 cm de diamètre
également en acier et mis dans un broyeur RETSCH (PM 100) au
sein du laboratoire de géologie de l'Université de Namur.
L'appareil a été réglé pour tous les broyages
à 650 tours/secondes et 5 minutes. Après broyage des
échantillons altérés un broyage au sable était
nécessaire car le simple lavage à l'eau des bols et des billes
d'acier n'était pas satisfaisant.
Les poudres ainsi obtenues ont été emmenées
au département de chimie de l'Université de Namur pour subir des
DRX.
15
Méthode d'analyse
L'échantillon de poudre placé sur lame de verre est
bombardé par des rayons X obtenus en bombardant une anode de cuivre par
un faisceau d'électrons accélérés dans le vide. Ces
rayons X au contact avec la poudre sont réfléchis par chaque
cristallite de la poudre selon une orientation dans l'espace. Les rayons X
réfléchis interfèrent entre eux avec diverses
intensités. On enregistre l'intensité détectée en
fonction de l'angle de déviation 20 (deux-thêta) du faisceau. La
courbe obtenue s'appelle diffractogramme ou spectre DRX. En analysant les
spectres DRX obtenus, il est possible de déterminer les phases
minérales qui constituent la poudre. En effet, pour certains angles de
déviation 20 du faisceau, on détecte des rayons X, ce sont les
pics du diffractogramme. Ces angles de déviation sont
caractéristiques de l'organisation des atomes dans la maille
cristalline. Dans les autres directions, on ne détecte pas de rayon X,
c'est la ligne de fond du signal. Si l'on calcule les directions dans
lesquelles on a du signal, on s'aperçoit que l'on obtient une loi
très simple :
2.d.sin(è) = n.ë
Où 0 est la moitié de l'angle de déviation,
n est un nombre entier appelé «ordre de diffraction», ë
est la longueur d'onde des rayons X et d la distance entre les plans
d'alignement des atomes ou distance interréticulaire. C'est la loi de
Bragg.
Un pic est donc présent en 20 et représente une
distance d. En introduisant les données de 20 et de d dans le logiciel
ICDD view on sait retrouver les phases minérales.
ICDD view étant un logiciel qui contient plus de 70.000
données minéralogiques, il est nécessaire d'avoir une
idée sur les minéraux dont on est susceptible de retrouver dans
chacun de nos échantillons. Ainsi on réduit fortement les
possibilités.
IV.3 Calcimétrie
Le calcimètre est un appareil destiné à la
détermination de la teneur en carbonates RCO3 (R peut être du Ca,
Mg, Sr, Mn, etc.) des échantillons. L'analyse est basée sur la
mesure du volume de gaz carbonique dégagé par une quantité
connue d'échantillon, sous forme de poudre dans notre cas, avec de
l'acide chlorhydrique (dans notre cas, de l'HCl 35%), à une certaine
température et pression. Le gaz dégagé lors de la
réaction exerce une pression sur le liquide contenue dans une burette
graduée. Le liquide passe alors d'un volume initial V1 à un
volume final V2. L'équation de la réaction produite à
l'intérieur de la burette est la suivante :
RCO3 + 2HCl RCl2 + H2O + CO2
Et le pourcentage de carbonate peut être calculé de
la sorte : Masse RCO3 = 1,219 * [ÄVCO2/T°]
%RCO3=[masseRCO3/M]*100
16
?v : différence entre le volume initiale (V1) et le volume
final (V2) (en ml) T° : température (en Kelvin)
M : masse en g de l'échantillon en poudre pesé
IV.4 Microscopie électronique à balayage
(MEB)
Préparation des échantillons
Afin de pouvoir observer les échantillons au MEB il a
fallu d'abord prendre une section sur chacun des sept échantillons, la
scier, l'enrober dans une résine, polir au papier de verre la surface
qui sera analysée et enfin enduire cette surface au carbone. Seuls les
échantillons Ka 55, Kis 1-30 et Kis 1769 RG seront analysés par
cette méthode.
Méthode d'analyse
Un faisceau d'électrons produits par chauffage d'un
filament de tungstène, est accéléré par une
différence de potentiel qui règne entre un filament
polarisé négativement, et une anode reliée à la
masse. Ce faisceau à haute vitesse est dévié par une
série des lentilles jusqu'à l'échantillon. Sous l'impact
du faisceau d'électrons accélérés il y a
émission, par l'échantillon, des électrons primaires ou
rétrodiffusés, des électrons secondaires et des rayons X.
Ces trois rayonnements sont recueillis sélectivement par des
détecteurs qui transmettent un signal à un écran
cathodique dont le balayage est synchronisé avec le balayage de
l'échantillon.
Les électrons rétrodiffusés renseignent sur
le numéro atomique des éléments ; en effet plus la phase
minérale qui est bombardé par les électrons aura un
numéro atomique élevé, plus il y aura d'électrons
rétrodiffusés, et plus la phase minérale apparaîtra
claire.
Les électrons secondaires permettent d'obtenir des
renseignements sur la topographie de l'échantillon et peu d'informations
sur le contraste des phases. Car, étant donné qu'ils proviennent
des couches superficielles, les électrons secondaires sont très
sensibles aux variations de la surface de l'échantillon. La moindre
variation va modifier la quantité d'électrons
collectés.
Les rayons X possèdent une énergie
caractéristique propre à chaque élément qui les a
émis. Ces rayons sont recueillis et classés suivant leurs
énergies ou leurs longueurs d'onde pour donner des informations sur la
composition chimique de l'échantillon lorsqu'on fait une cartographie
d'éléments à partir de la sonde EDS (Energy Dispersibe
Spectroscopy) du MEB.
17
IV.5 Analyses chimiques
Les analyses géochimiques en éléments
majeurs, mineurs et traces ont été faites par le laboratoire de
la société canadienne Actlabs basée à
Ontario.
La teneur en éléments majeurs a été
déterminée par FUS-ICP (Fusion Inductively Coupled Plasma) et par
ICP-OES (Inductively Coupled Plasma Optical Emissions Spectroscopy), et celle
en éléments mineurs et traces a été
déterminée par FUS-ICP ou par FUS-MS (Fusion Mass Spectometry).
Ce sont des méthodes d'analyse chimiques permettant de doser la
quasi-totalité des éléments du tableau périodique
simultanément et à des limites de détection
extrêmement faibles.
Les annexes 7 à 10 donnent les résultats des
analyses chimiques pour les terres rares et les éléments en
traces des différents échantillons, mais uniquement pour les
éléments qui interviendront sur les divers graphiques. Les
résultats des analyses chimiques des éléments majeurs sont
présentés au point V.1 Résultats des analyses.
Le pourcentage total des éléments majeurs, la perte
au feu4 comprise, des échantillons, bouclait entre 80,22% et
92,41%, ce qui est loin de l'idéal. Il a donc fallu faire un dosage du
carbone organique total (COT) et du souffre total des échantillons, ce
que les premières analyses n'avaient pas permis.
Le COT ou TOC (Total Organic Carbon) en anglais, est une
technique de recherche, dans un échantillon donné, du carbone
ayant une origine organique (y compris donc le carbone des os, des tests ou des
coquilles). L'analyse dans notre cas s'est faite sur un échantillon
broyé en poudre, d'environ 0,120 gr que l'on a placé dans un bol
en céramique d'environ 10 ml, et auquel on a ajouté comme
accélérateur de la réaction, 0,12gr de fer et 1,2gr de
tungstène ; ensuite on a placé le tout pendant 30 secondes dans
un appareil prévu pour, dans notre cas de type LECO CS-244
(mesures réalisées au laboratoire du département de
géologie de l'Université de Namur). Les résultats de cette
analyse sont présentés au point V.1 Résultats des
analyses.
4 La perte au feu ou LOI en anglais (Loss On Ignition)
est la perte de poids de l'échantillon par processus de
déshydratation (élimination de l'eau de constitution des
minéraux, élimination de l'humidité résiduelle,...)
et la disparition des matières organiques.
18
V. RESULTATS ET DISCUSSIONS
V.1 Résultats des analyses
Oxydes
|
K55
|
K67
|
SiO2
|
3,44
|
3,93
|
Al2O3
|
1,79
|
2,15
|
Fe2O3
|
0,91
|
1,46
|
MnO
|
40,35
|
40,05
|
MgO
|
0,60
|
0,58
|
CaO
|
0,70
|
1,06
|
Na2O
|
0,00
|
0,01
|
K2O
|
0,00
|
0,00
|
TiO2
|
0,05
|
0,05
|
P2O5
|
0,00
|
0,00
|
LOI
|
32,37
|
31,49
|
C organique
|
12,10
|
11,40
|
TOTAL
|
92,32
|
92,18
|
Tableau V.1.2 : Pourcentage des éléments majeurs
des échantillons sains.
Oxydes
|
KIS 1-30
|
KIS 1-58
|
KIS 1769 RG
|
KIS 13200 RG
|
KIS 13201 RG
|
SiO2
|
5,46
|
0,31
|
0,56
|
0,26
|
2,15
|
Al2O3
|
2,91
|
0,61
|
1,06
|
0,27
|
0,63
|
Fe2O3
|
5,56
|
< 0.01
|
0,94
|
< 0.01
|
< 0.01
|
MnO
|
75,1
|
86,32
|
76,19
|
85,11
|
83,4
|
MgO
|
0,03
|
0,02
|
0,02
|
0,03
|
0,02
|
CaO
|
0,14
|
0,09
|
0,11
|
0,13
|
0,08
|
Na2O
|
0,08
|
0,11
|
0,09
|
0,07
|
0,18
|
K2O
|
2,06
|
2,82
|
1,27
|
2,14
|
3,44
|
TiO2
|
0,41
|
0,016
|
0,027
|
< 0.001
|
0,002
|
P2O5
|
0,66
|
0,08
|
0,14
|
0,06
|
0,09
|
LOI
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
C organique
|
0,284
|
0,0618
|
0,023
|
0,0755
|
0,0529
|
TOTAL
|
92,694
|
90,4378
|
80,43
|
88,1455
|
90,0449
|
Tableau V.1.3 : Pourcentage des éléments majeurs
des échantillons altérés.
19
Echantillons
|
Poids (gr)
|
Poids Fe (gr)
|
Poids W (gr)
|
%C
|
%S
|
K 55
|
0,137
|
0,122
|
1,244
|
12,1
|
0,00932
|
K 67
|
0,120
|
0,140
|
1,145
|
11,4
|
0,0107
|
Kis 1-30
|
0,112
|
0,136
|
1,184
|
0,284
|
0,0265
|
Kis 1-58
|
0,120
|
0,122
|
1,193
|
0,0618
|
0,0115
|
Kis 1769 RG
|
0,122
|
0,110
|
1,235
|
0,023
|
0,00563
|
Kis 13200 RG
|
0,127
|
0,127
|
1,158
|
0,0755
|
0,0574
|
Kis 13201 RG
|
0,121
|
0,132
|
1,207
|
0,0529
|
0,00933
|
Photo 1 : Vue de la lame de l'échantillon K 55 montrant le
minerai carbonaté en cristaux de petite taille, et une abondance de
ponctuations noires de braunite et de matière graphiteuse. Le grenat
spessartine y est visible sous forme de cristaux de grande taille
divisés en secteurs séparés par des résidus
carbonatés.
Photo 2 : Même vue que sur la photo 1, mais en
lumière analysée. On voit l'extinction des différents
secteurs du grenat spessartine.
Tableau V.1.1 : Résultats du TOC.
V.2 Microscope polarisant
Pour la raison évoquée au point IV.1, seule les
échantillons K 55 et K 67 ont été observé au
microscope polarisant. Différentes phases y ont été
observées comme on peut le voir sur ces photos ci-dessous.
Observations
20
Photo 3 (lame K 67) : Grenat spessartine bien
développé au sein d'une masse riche en matière
graphiteuse.
Photo 5 (lame K67) : Cristaux de spessartine (en clair) avec une
éponte de rhodocrosite.
Photo 4 : Même zone que sur la photo 3. On peut voir ici
des résidus microcristallins de rhodocrosite au sein des cristaux du
grenat spessartine.
21
Photo 6 : Même vue que sur la photo 5. On peut voir
l'extinction des grenats spessartine.
Photo 7 (lame K55) : mise en évidence d'une fissure au
sein de laquelle cristallise le carbonate
Photo 8 : photo 7 en lumière analysée
22
Discussion
La spessartine comme on l'a vu, est postérieure au
carbonate. Sa cristallisation s'est faite au sein de la masse
carbonatée. Mais comme on le remarque sur ces photos de lame, en
cristallisant, la spessartine peut contenir des résidus microcristallins
de carbonate.
V.3 Analyse des diffractogrammes
La diffraction des rayons X sur un échantillon de poudre
est une technique qui permet de détecter les phases minérales
présentes dans celui-ci. Chaque pic correspond à une phase
minérale particulière qui sera déterminée sans
ambiguïté, sauf pour les pics situés en dessous de 13°
20 qu'on observera sur tous les diffractogrammes. Ces pics correspondent
à des phases argileuses dont la détermination
nécessiterait une méthode d'analyse différente.
V.3.1 Echantillons sains
Echantillon K 55
Le diffractogramme de l'échantillon K 55 (annexe 11)
montre trois phases minérales : la rhodocrosite, la spessartine et la
braunite. D'après Doyen (1974), dans ce gisement, la braunite est en
très faible proportion et habituellement associée à la
matière graphiteuse et se présente en petits grains de teinte
gris-brun. Elle est en partie d'origine sédimentaire.
Echantillon K67
Le diffractogramme de l'échantillon K 67 (annexe 12)
montre les mêmes phases minérales que l'échantillon K 55
(la rodochrosite, la spessartine et la braunite).
V.3.2 Echantillons altérés
Echantillon Kis 1-30
Le difractogramme du Kis 1-30 (annexe 13) montre cinq phases
minérales : la pyrolusite, la cryptomélane, la lithiophorite, la
braunite, et l'hématite.
Echantillon Kis 1-58
Le diffractogramme de cet échantillon (annexe 14) n'a
montré qu'une seule phase minérale : la cryptomélane. Sur
ce diffractogramme on peut voir un pic à 38,895° 20. Ce pic est
probablement une crasse qui s'est introduite dans l'échantillon, car il
n'a rien donné comme information.
23
Echantillon Kis 1769 RG
En tout, trois phases minérales ont été
observées dans cet échantillon : la pyrolusite, la
cryptomélane et la lithiophorite (voir annexe 15).
Echantillon Kis 13200 RG
Le diffractogramme de cet échantillon (annexe 16) montre
trois phases : la cryptomélane, la romanèchite et la
hollandite.
Echantillon Kis 13201 RG
Sur les neuf pics retenus (voir annexe 17), cinq sont des pics de
la cryptomélane, deux sont des pics de la pyrolusite, un pic est
attribué à la romanèchite, et un autre à la
hollandite. Sur ce diffractogramme on peut voir un pic à 23,290°
2è. Ce pic est probablement une crasse qui s'est introduit dans
l'échantillon, car il n'a rien donné comme information.
Echantillons
|
Phases minérales
|
Formules de base
|
K 55
|
Rhodocrosite
|
MnCO3
|
Spessartine
|
Mn3Al2(SiO4)3
|
Braunite
|
Mn2+Mn3 6 +SiO12
|
K 67
|
Rhodocrosite
|
MnCO3
|
Spessartine
|
Mn3Al2(SiO4)3
|
Braunite
|
Mn2+Mn3 6 +SiO12
|
Kis 1-30
|
Pyrolusite
|
MnO2
|
Cryptomélane
|
Kx(Mn4+, Mn3+)8O16
|
Lithiophorite
|
LiAl2(Mn24+Mn3+)O6(OH)6
|
Hématite
|
Fe2O3
|
Braunite
|
Mn2+Mn3 6 +SiO12
|
Kis 1-58
|
Cryptomélane
|
Kx(Mn4+, Mn3+)8O16
|
Kis 1769 RG
|
Pyrolusite
|
MnO2
|
Cryptomélane
|
Kx(Mn2+, Mn3+)8O16
|
Lithiophorite
|
LiAl2(Mn24+Mn3+)O6(OH)6
|
Kis 13200 RG
|
Cryptomélane
|
Kx(Mn4+, Mn3+)8O16
|
Romanéchite
|
Ba2(Mn4+,Mn3+)5O102H2O
|
Hollandite
|
Bax(Mn4+,Mn3+)8O16
|
Kis 13201 RG
|
Cryptomélane
|
Kx(Mn4+, Mn3+)8O16
|
Pyrolusite
|
MnO2
|
Romanèchite
|
Ba2(Mn4+,Mn3+)5O102H2O
|
Hollandite
|
Bax(Mn4+,Mn3+)8O16
|
Tableau V.3.1 : Phases minérales présentes dans les
différents échantillons
Discussion
I1 s'avère que, les roches les plus évoluées
(les plus "terminales"), soient les plus pauvres en pyrolusite et soient
constituées principalement de cryptomélane. Ceci s'explique par
le fait que la pyrolusite est considérée comme le bioxyde de
manganèse le plus stable en milieu oxydant à 25°C, 1 atm.,
et à pH moins acide (Giovanoli et al., 1975). Par ailleurs, la
cryptomélane est la phase la plus stable dans les milieux riches en
potassium. Les schistes
24
sériciteux, encaissant des formations
manganésifères, représentent un tel milieu (Doyen, 1974).
Les autres oxydes de manganèse (la romanèchite et la hollandite
dans notre cas, la lithiophorite sera évoquée plus tard) sont
associés à des milieux acides (Giovanoli et al., 1975). Ça
serait la situation à plus faible profondeur dans ce gisement lorsque
l'altération se met en place.
Ainsi s'expliquerait l'importance de la pyrolusite dans les
minerais oxydés profonds issus de l'altération directe des
dépôts primaires carbonatés qui retardent l'acidification
du milieu (l'échantillon Kis 1-30 illustre bien ce cas), et l'aspect
dominant de la cryptomélane et des autres oxydes de manganèse
dans les minerais superficiels (les échantillons Kis 13200 et Kis 13201
illustrent bien ce cas). La pyrolusite reste donc une phase décrite
comme relativement instable en fonction de l'acidité et la richesse en
potassium du milieu, et pour nombreux auteurs il s'agit donc d'une phase de
transition.
L'échantillon Kis 1-58 qui pourtant provient à
environ 8 mètres sous l'échantillon Kis 1-30 ne contient que de
la cryptomélane. Ceci s'expliquerait par le fait que le potassium issu
du lessivage des schistes supérieurs se concentre dans cette zone.
D'où la pyrolusite disparait au profit de la cryptomélane.
L'échantillon Kis 1769 qui est supposé provenir du
même environnement que les échantillons Kis 13200 et Kis 13201
montre pourtant un rapprochement avec l'échantillon Kis 1-30. Ceci pose
des questions sur sa provenance exacte.
V.4 Calcimétrie
Échantillons
|
Masse de l'échantillon
|
T° (K)
|
Volume de CO2
|
Masse de MnCO3
|
%MnCO3
|
K 55
|
0,286
|
289,6
|
35,0
|
0,14755
|
51,59
|
K 67
|
0,292
|
289,6
|
44,5
|
0,1876
|
64,24
|
Kis 1-30
|
0,478
|
289,6
|
2,00
|
0,00843
|
1,76
|
Kis 1-58
|
0,478
|
289,6
|
5,50
|
0,02319
|
4,85
|
Kis 13201 RG
|
0,490
|
289,6
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Kis 13200 RG
|
0,489
|
289,6
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Kis 1769 RG
|
0,499
|
289,6
|
1,50
|
0,00633
|
1,27
|
Tableau V.4.1 : Résultats de la calcimétrie
Les résultats de la calcimétrie sont
présentés dans le tableau ci-dessus. Ces données sont
intéressantes car elles nous permettent de voir que le pourcentage en
carbonate MnCO3 diminue lorsque l'on se rapproche de la surface. Ce qui
confirme que plus l'échantillon est proche de la surface, plus il est
altéré.
25
V.5 Microscope électronique à balayage
(MEB)
Si le microscope polarisant et la diffraction des rayons X
permettent de déterminer les différentes phases minérales
présentes dans un échantillon, le MEB donne en plus la
composition chimique de ces phases.
Le MEB permet de se rendre compte qu'une phase minérale de
formule chimique simple, comme on l'a présenté au tableau V.3.1,
peut en effet contenir plusieurs impuretés d'autres
éléments.
Seules trois échantillons ont été
analysés par le MEB. Un échantillon sain (le K 67) et deux
échantillons altérés (le Kis 1-30 et le Kis 1769 RG).
K 67
On a vu que cet échantillon contenait la rhodochrosite,
la spessartine et la braunite. Pour cet échantillon on a analysé
:
? le contenu d'un grain de spessartine par un mapping qui donne
les éléments contenus dans une zone et leur position (annexe 18),
ensuite la composition en 7 points de cette spessartine
sélectionnés suivant leur teinte de couleur. Cette
dernière analyse a permis d'établir la formule structurale en
chacun de ces points comme présenté à l'annexe 19, afin de
voir si la spessartine reste homogène. Dans cette analyse, il est
important de s'attarder sur trois groupes de points :
? les points 1 à 4, sont des zones qui marquent bien la
spessartine (annexe 20), leurs formules structurales sont respectivement :
Points
|
Formules structurales
|
1
|
Al2(Mn1.40Fe0.07 Ca0.06Mg0.06Zn0.02)Si3O12
|
2
|
Al2(Mn1.32Fe0.08 Ca0.07Mg0.05Zn0.03)Si3O12
|
3
|
Al2(Mn1.12Fe0.05Ca0.05Mg0.06Zn0.02)Si3O12
|
4
|
Al2(Mn1.10Fe0.06 Ca0.05Mg0.08Zn0.02)Si3O12
|
Tableau V.5.1 : Formules structurales aux points 1 à 4.
? les points 5 et 7 constituent une phase avec des teneurs non
négligeables de carbone, calcium et magnésium par rapport aux
points précédent, et une très faible teneur en aluminium
(annexe 21). Vu cette proportion élevée en carbone à ces
points, ces derniers seraient peut-être des résidus de
rhodocrosite, car on a vu qu'il y avait des résidus de rhodocrosite dans
la spessartine. Leurs formules structurales, s'il s'agit de la spessartine,
seraient respectivement :
26
Points
|
Formules structurales
|
5
|
(Al0.01C1.47) (Mn1.32 Fe0.06Ca0.66Mg0.33Zn0.02)Si3O12
|
7
|
(Al0.01C2.07) (Mn0.43Fe0.02Ca0.20Mg0.07Zn0.05)Si3O12
|
|
Figure V.5.1 : Aspect
caractéristique des cristaux de pyrolusite (en aiguille
enchevêtrées), (image MEB).
|
Tableau V.5.1 : Formules structurales aux points 5 et 7.
? le point 6, qui montre une phase claire, avec une teneur plus
importante en
manganèse (annexe 22). La formule structurale en ce point
est :
(Al1.37C0.38) (Mn3)Si3O12
On voit donc que la spessartine ne reste pas homogène, et
des substitutions du Mn2+ par le Fe2+, le
Ca2+, le Mg2+ et le Zn2+, et celles du
Al3+ par le C4+ .
? le contenu d'une zone de la matrice (annexe 23), celle-ci est
riche en C, O, Mn (constituants de la rhodocrosite) Al, Si (constituants de la
spessartine et de la braunite) et contient d'autres éléments en
faibles proportion (Mg, Zn, Fe, Ca,...).
? un cristal bien développé de rhodocrosite (annexe
24).
Dans cet échantillon a été observée
également une phase très claire, riche en éléments
plus lourds : Cu, Zn et Ni, mise en évidence par analyse
séquentielle point par point (donnée par les points 8 et 9 en
annexe 25). Ce qui confirme les proportions élevées de ces
éléments dans les analyses chimique. Cette phase minérale
contient également du carbone, de l'oxygène et du
manganèse principalement. Il n'a pas été possible de dire
de quelle phase minérale il s'agit.
Kis 1-30 Observations
Les principaux éléments dans cet échantillon
ont été l'oxygène et le manganèse. Tout de
même on voit une importante proportion en carbone. Ce dernier ne fait
probablement partie d'aucune phase minérale, mais sa présence est
due à l'enduit de carbone faite à la surface.
Dans cet échantillon on observe la façon dont
cristallise la pyrolusite (figure V.5.1).
27
On y voit également apparaître des filons. Sur le
mapping (annexe 26), on peut voir des points riches en silicium, ceux-ci sont
probablement des contaminations provenant de la scie utilisée lors du
sciage de l'échantillon, car ces points apparaissaient très en
relief.
En analysant de près un filon point par point, on voit que
ce dernier est dans une masse de pyrolusite, alors que dans le filon on observe
sur les bords une augmentation de la teneur en potassium (annexe 27), ce qui
peut se traduire par un début de cristallisation de la
cryptomélane. Au centre du filon on a encore des fortes concentrations
de pyrolusite, alors que le potassium est très faible, et donc on ne
retrouve pas de la cryptomélane au centre (voir annexe 28). Ce filon est
traversé par des petites veines riches en pyrolusite (annexe 29), ce qui
témoigne d'une deuxième phase de lessivage qui a
remobilisé la pyrolusite. La présence de pyrolusite dans ces
veines secondaires indique que dans celles-ci on y retrouve des conditions
(pression, pH,...) différentes que dans le filon principal.
Dans cet échantillon on peut voir également un
cristal hexagonal de pyrolusite au centre d'une masse de pyrolusite en
aiguilles suivi d'un filon qui présente un début de
cristallisation de cryptomélane sur les bords (annexe 30).
Discussion
Lors du processus d'altération, il y a enrichissement en
oxydes de manganèse. La pyrolusite cristallise soit dans les vides
laissés par la dissolution totale des grenats spessartine et de la
rhodochrosite, soit en aiguilles (observation la plus courante). On a
remarqué que la cryptomélane ne cristallise que lorsque
l'altération a créé la fracturation de la roche. La
cryptomélane cristallise alors dans ces fissures à partir des
bords (cristallisation centripète).
Kis 1769 RG Observations
Dans cet échantillon, on a sélectionné une
zone qui montrait la présence de plusieurs phases minérales
à cause des variations de teintes. On a fait un mapping de la zone
(annexe 31), ce qui a montré que la zone contient principalement
l'oxygène, le carbone (dû à l'enduit de carbone fait en
surface), le manganèse, l'aluminium, mais également le barium, le
potassium, le strontium, et d'autres éléments en faible
proportion.
En faisant des mesures ponctuelles, on voit que les phases
claires sont riches en pyrolusite (annexe 32), mais avec une faible proportion
en manganèse par rapport à l'échantillon
précédent, avec en plus une diminution de la proportion en
manganèse moins la phase apparait claire ; on voit aussi que les phases
gris foncées, cristallisées dans ce qui ressemble à des
filons, sont enrichis en aluminium par rapport aux zones claires (annexe 33 et
34) et pas en potassium comme c'était le cas pour l'échantillon
précédent.
Discussion
Ici on remarque que les fissures laissées par la
fracturation et les lessivages sont envahis par une phase alumineuse (la
lithiophorite). Signalons que le MEB utilisé ici ne détecte que
les
28
éléments allant du béryllium à
l'uranium. Donc, le lithium et l'hydrogène présents dans la
lithiophorite ne peuvent pas être détectés. Dès lors
on a affirmé que c'est la lithiophorite grâce aux observations
faites en DRX.
Discussion générale
Une étude menée par le Mineralium Deposita (1978)
sur l'évolution minéralogique du manganèse dans trois
gisements d'Afrique de l'Ouest: Mokta, Tambao et Nsuta, a abouti à des
conclusions qui peuvent s'appliquer sur ce gisement de Kisenge qui nous
intéresse. D'après cette étude, la lithiophorite provient
de l'altération des grenats spessartine lors du processus d'hydrolyse
accompagné de lessivage. Une partie du manganèse mobilisée
est alors recombinée avec les résidus d'hydrolyse (dont
l'alumine) sous forme de lithiophorite. Le remplacement du grenat par la
lithiophorite a lieu soit du centre vers la périphérie, soit de
la périphérie vers le centre.
L'étude montre également que la cryptomélane
peut provenir aussi de l'altération de la spessartine. La
cryptomélane remplace d'abord la gangue siliceuse des grenats, ensuite
elle occupe les plages hexagonales des grenats altérés, le
remplacement se faisant toujours de la périphérie vers le centre,
à la faveur de microfissures ou de tout autre défaut de
structure. Mais la cryptomèlane provient surtout de la transformation de
la pyrolusite au cours du processus d'évolution du manganèse. On
constate une microfissuration de la pyrolusite le long des clivages avec
croissance de cryptomélane dans ces fissures.
V.6 Géochimie des éléments majeurs
et en trace
La géochimie des éléments majeurs et mineurs
est faite sur base des analyses chimiques. Le gisement primaire étant
d'origine sédimentaire, la normalisation s'est faite sur base du PAAS
(Post Archean Australian Shale).
V.6.1 Géochimie des éléments
majeurs
Observations
On observe d'une part que les échantillons sains ont une
teneur non négligeable en oxyde de manganèse, une perte au feu
élevée, et une part non négligeable de carbone organique ;
et d'autre part des teneurs proche de zero pour les autres oxydes,
excepté le SiO2 et le Al2O3 qui sont en proportion
supérieur à 1 mais qui reste faible (figure V.6.1.1).
Roches saines
100 90 80 70
60 50 40 30 20
10 0
|
|
K 55
K 67
|
SiO2 Al2O3Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5 LOI
C
Oxydes
Figure V.6.1.1 : Diagramme de pourcentage des
éléments majeurs des échantillons sains
Sur le diagramme des échantillons altérés
(figure V.6.1.2), on observe des profils quasi
similaires, une forte concentration en monoxyde de
manganèse MnO, alors que les
concentrations des autres oxydes restent relativement basses.
Roches altérées
100 90 80 70
60 50 40 30 20
10 0
|
|
KIS 1-30
KIS 1-58
KIS 1769 RG
KIS 13200 RG
KIS 13201 RG
|
29
SiO2 Al2O3Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5 LOI
C
Oxydes
Figure V.6.1.2 : Diagramme de pourcentage des
éléments majeurs des échantillons altérés
Discussion
Les échantillons voient clairement leur teneur en MnO
augmenter en partant de la partie saine vers la partie oxydée du
gisement. Cet enrichissement a comme corollaire une augmentation de la
concentration en K2O, lié à La néoformation de la
cryptomélane. Les autres oxydes ne montrent pas de variations
significatives qui méritent d'être évoquées. La
perte au feu
30
disparait avec la disparition des minéraux contenant des
radicaux OH ou H2O, et la disparition des matières organiques. Le
carbone organique disparait car la matière graphiteuse riche en carbone
organique comme vu précédemment n'est présente que dans le
gisement primaire.
V.6.2 Description des profils de terres rares
Les terres rares (ou REE pour Rare Earth Elements) constituent
une famille de 15 éléments, depuis le lanthane (numéro
atomique 57) jusqu'au lutécium (numéro atomique 71). Cette
famille est généralement divisée en deux sous-groupes :
les terres rares légères (du La à l'Eu) et les terres
rares lourdes (du Gd au Lu). Elle est aussi parfois divisée en trois
sous-groupes : les terres rares légères (du La au Nd), les terres
rares intermédiaires (du Sm au Tb) et les terres rares lourdes (du Dy au
Lu).
Les REE présentent des propriétés physiques
et chimique similaires, d'où l'intérêt de les utiliser pour
déterminer les processus géologiques.
L'existence de degrés d'oxydation +II et +III pour
l'Europium et de +III et +IV le cérium entraînent des
différences de comportement de ces deux REE par rapport à leurs
voisines immédiates. Ainsi, des anomalies positives ou négatives
résultant de ces changements d'état d'oxydation peuvent
apparaître dans les spectres de REE. Ces anomalies sont
quantifiées en calculant le rapport entre la concentration
normalisée de l'élément dans l'échantillon et la
concentration normalisée que devrait avoir cet élément
dans l'hypothèse où aucune anomalie positive ou négative
n'existerait. Pour le Ce et l'Eu, les rapports Ce/Ce* et
Eu/Eu* s'expriment de la manière suivante :
Où Ce et Eu représentent la concentration en Ce et
Eu de l'échantillon,
Ce* représente la concentration hypothétique eu
Ce que devrait avoir l'échantillon (concentration interpolée
à partir du La et Pr) s'il n'y avait pas d'anomalie en Ce,
Eu* représente la concentration hypothétique eu
Eu que devrait avoir l'échantillon (concentration interpolée
à partir du Sm et Gd) s'il n'y avait pas d'anomalie en Eu.
Un rapport supérieur à 1 indique une anomalie
positive alors qu'un rapport inférieur à 1 indique une anomalie
négative. Un rapport égal à 1 témoigne d'une
absence d'anomalie.
31
V.6.2.1 Roches saines
Observations
Les échantillons K 55 et K 67 partagent des profils forts
semblables. Leurs teneurs en REE sont inférieures à celles du
PAAS, et sont également comprises entre 0,07 et 49,4 ppm. Ils sont
presque autant enrichis en terres rares légères que lourdes
(profil quasi plat), avec un rapport La/Yb de 1,90 pour le K 55 et de 0,669
pour le K 67. Ils montrent tous les deux une anomalie positive en Ce, et
l'échantillon K 67, une anomalie positive en Eu moins prononcée
(figure V.6.2.1). Cette similitude est due au fait que ces deux
échantillons contiennent les mêmes phases minérales.
Figure V.6.2.1 : Profil des terres rares des roches saines (K 55
et K 67).
Discussion
Sous des conditions normales de température et de
pression, les terres rares se trouvent principalement sous le degré
d'oxydation +III. Leurs rayons ioniques varient alors continûment. Il
existe cependant deux exceptions :
- Sous certaines conditions réductrices et à
température élevée, l'europium existe sous le degré
d'oxydation +II. Lors de la pétrogenèse, en particulier,
Eu2+ peut se substituer à des atomes de charge 2+ de rayon
ionique proche (tel le Ca2+). On parle alors d'anomalie positive ou
négative qui peut laisser une signature naturelle sur les
matériaux d'altération de ces roches.
- Sous certaines conditions oxydantes, le cérium Ce3+
est oxydé en Ce4+. Ces conditions se présentent
surtout en milieu marin. Certaines roches sédimentaires peuvent alors
être marquées par une anomalie en cérium positive ou
négative.
32
Dans notre cas, l'anomalie en Europium peut être
interprétée comme d'autant plus marquée que
l'échantillon est riche en éléments 2+ (calcium,
magnésium, fer, zinc, manganèse). L'anomalie en Cerium serait due
aux conditions assez oxydantes à l'endroit où ont
été prélevés les échantillons.
V.6.2.2 Roches altérées
Observations
Les teneurs en REE de tous ces échantillons sont
inférieures à celle du PAAS. Les
échantillons Kis 1-30, et Kis 13201 possèdent des
profils quasi plats. L'échantillon Kis 1769 est
caractérisé par un profil concave du spectre des terres rares
moyennes. L'échantillon Kis 158 est caractérisé par une
concentration plus faible en terres rares légères qu'en terres
rares lourdes, et son profil est typique de celui de la cryptomélane.
L'échantillon Kis 13200 ne présentant qu'un élément
(le cérium), son spectre ne donne aucune information (voir figure
V.6.2.2).
Figure V.6.2.2 : Profil des terres rares des roches
altérées (Kis 1-30, Kis 1-58, Kis 1769 RG, Kis 13200 RG et Kis
13201 RG).
Discussion
Les différents échantillons montrent des profils
qui différent, car ils ne contiennent pas exactement les mêmes
phases minérales. Aucune anomalie significative qui peut être
associé à un tel processus n'est observée. Les
interprétations des enrichissements en terres rares d'un
échantillon à l'autre peuvent être nombreuses. Nous savons
que les principaux facteurs contrôlant la chimie des REE sont entre autre
le pH ( en effet, le pH va jouer un rôle sur les
33
processus d'adsorption et de complexation), les conditions
d'oxydo-réduction (cas de l'anomalie en cérium), la
stabilité du complexe REE-ligand (ainsi, il apparaît que les
terres rares lourdes forment des complexes plus stable que les terres rares
légères quel que soit le ligand considéré), le type
de matériel solide source, ... Si l'un de ces facteurs était
différent lors de la mise en place de chacun des échantillons, il
est donc normal d'avoir des profils en terres rares différents.
Les terres rares lourdes ont tendance à rester dans la
partie hydratée riche en acide phosphorique, sulfurique et carbonique
(Yans, 2003). Cette situation correspondrait à la partie plus riche en
cryptomélane. Ceci expliquerait l'enrichissement en terres rares lourdes
par rapport aux terres rares légères de l'échantillon Kis
1-58.
V.6.3 Description des profils des éléments en
traces
Le dosage des éléments en traces donne des
précieux renseignements sur l'origine des minéraux. Par exemple,
le strontium contenu dans un minéral permet de savoir si ce dernier est
né par altération des roches profondes ou
néoformées dans la mer. Dans ce qui suit on ne
s'intéressera pas à chaque élément mais on
insistera plus sur le profil des arachnogrammes.
V.6.3.1 Échantillons sains
Observations
Les profils des éléments en traces
normalisés au PAAS sont identiques pour le K 55 et K 67 à la
figure V.6.3.1. Ces graphiques sont caractérisés par des
anomalies négatives nettes en Cs, Nb, et faible en Cr. Les deux profils
se superposent presque. On observe également une concentration
significative des éléments métalliques.
Discussion
La similitude dans les deux profils suggère que les deux
échantillons dérivent d'une même source, et ont subi les
mêmes processus, ce qui se traduit par le fait qu'ils contiennent les
mêmes phases minérales. Les « fortes » concentrations en
éléments métalliques (Pb, Zn, Cu, Co, Ni) n'est pas
surprenant vu la proximité du site aux gisements métalliques de
l'arc cuprifère riche en Cu, Co, Zn, U,...
34
Figure V.6.3.1 : Arachnogrammes des roches saines (K 55 et K
67).
V.6.2.2 Échantillons
altérés
Observations
Figure V.6.3.2 : Arachnogrammes des roches
altérées (Kis 1-30, Kis 1-58, Kis 1769 RG, Kis 13200 RG et Kis
13201 RG).
On remarque que les profils sont tous différents.
Néanmoins, ils présentent tous un enrichissement en
éléments métalliques, pour la raison évoquée
précédemment, avec des concentrations supérieures à
celle du PASS, et quelques anomalies ressortent pour certains d'entre eux.
C'est le cas de l'anomalie positive en U pour tous les échantillons, ou
l'anomalie négative en Ba pour tous les échantillons
excepté le Kis 1-30 (voir figure V.6.3.2).
Discussion
Le fait que les différents échantillons
altérés ne contiennent pas exactement les mêmes phases
minérales, sous-entend qu'ils n'auront pas les mêmes profils, car
ces différents éléments en traces n'ont pas les
mêmes affinités minéralogiques.
V.6.4 Enrichissements et appauvrissements en terres
rares
Dans ce point il est question de comparer les teneurs en terres
rares des échantillons altérés aux échantillons
sains, pour mettre en évidence des enrichissements et appauvrissements
lors du processus d'altération.
Pour ce faire on a calculé une moyenne des teneurs en
différents éléments des échantillons sains, qui a
servi de norme, car chaque pourcentage en chacun des éléments des
échantillons altérés a été divisé par
cette moyenne. Ainsi on a pu dresser le graphique de la figure V.6.4.1.
Echantillons altérés par rapport aux
échantillons sains
10 1 0,1 0,01
0
|
|
Kis 1-30 Kis 1-58 Kis 1769
Kis 13201
|
35
La Ce Pr Nd Sm Eu Gd Dy Ho Er Yb Lu
Terres rares
Figure V.6.4.1 : Diagramme de comparaison des terres rares des
échantillons altérés par rapport aux échantillons
sains.
Les profils gardent une même allure que lorsqu'ils
étaient normalisés suivant le PAAS, ce qui signifierait que les
terres rares qui sont dans les échantillons altérés
proviennent de la roche saine.
L'échantillon Kis 1-30 et Kis 1769 sauf pour le Ce et le
Lu, ont un profil au-dessus de la norme. Ce qui signifie que
l'altération a eu comme effet de concentrer les terres rares dans ces
échantillons par rapport à la roche saine. Car en effet, le
passage du manganèse de l'état principalement II+ dans les roches
saines à l'état III+ ou IV+ dans les roches oxydées
apporte des nouvelles cations tels que le Ba2+ pour former la
romanèchite, le K+ pour former la cryptomélane,...
dès lors pour compenser les charges apportées par ces cations ,
d'autres cations de valence inférieure peuvent également venir
substituer le Mn4+ on Mn3+, tels que les terres rares, le
Fe3+, le Al3+, le Mg2+, ... ainsi la
concentration des substituants augmente, et ceci expliquerait pourquoi certains
échantillons altérés ont des profils au-dessus de la norme
(la roche saine). Cette conclusion s'applique donc aussi aux
éléments autres que les terres rares (voir point suivant).
Par contre les échantillons Kis 1-58 et Kis 13201 sont
appauvris en terres rares par rapport aux échantillons sains. Pour
l'échantillon Kis 1-58, la raison est principalement
minéralogique. En effet, vu que cet échantillon est
homogène (ne contient que de la cryptomélane), il va
présenter moins de substitutions par rapport à la roche saine qui
contient trois phases minérales. Pour l'échantillon Kis 13201, la
raison de cette faible concentration en terres rares par rapport à la
roche saine pourrait s'expliquer par l'environnement. Car en effet, cet
échantillon étant dans un environnement ouvert (en surface) il
serait normal d'y voir une diminution de la concentration en terres rares par
rapport à la roche saine qui est dans un environnement
confiné.
V.6.5 Enrichissements et appauvrissements en
éléments mineurs
Echantillons altérés par rapport aux
échantillons sains
1000 100 10 1
0,1
|
|
KIS 30 KIS 58 KIS 1769 KIS
13200 KIS 13201
|
36
Sr Cs Rb Ba U Th Nb Zr Sc V Cr Pb Zn Cu Co Ni
Eléments
Figure V.6.5.1 : Diagramme de comparaison des
éléments en trace des échantillons altérés
par rapport aux échantillons sains.
37
Les échantillons altérés sont plus enrichis
en éléments mobiles (Sr, Cs, Rb, Ba et U), (figure V.6.5.1), qui,
comme le nom l'indique, sont des éléments qui peuvent migrer, et
donc, lors du processus d'altération, vont migrer des phases
minérales où ils étaient (phases minérales qui sont
dissoutes), pour se concentrer dans les phases minérales
néoformées. Les profils montrent un peu moins d'enrichissement en
éléments immobiles (Th, Nb, Zr, Sc, V et Cr), et encore moins en
éléments métalliques (Pb, Zn, Cu, Co, Ni), soit parce que
ces éléments étant plus lourds, sont moins lessivés
par les eaux météoriques, d'où ils sont presqu'autant dans
les échantillons sains que dans les échantillons
altérés, soit parce qu'ils n'ont pas d'affinité pour les
phases néoformées et/ou pour les conditions de
néoformation et iront se concentrer dans d'autres phases à Cu,
Co, Ni,...
VI. SYNTHESE
Avant de conclure ce travail, il est important de
synthétiser les différents effets qu'a eu l'altération
météorique sur ce gisement d'origine précambrienne que ce
soit dans la partie hypogène ou supergène. Ces effets sont
- la disparition des minéraux primaires (rhodocrosite,
spessartine et braunite), - une concentration du manganèse dans le
gisement supergène,
- la transformation de la phase transitoire (pyrolusite) en
cryptomélane, hollandite et romanèchite, ainsi l'évolution
de la cryptomélane peut être symbolisée comme suit :
- un enrichissement en terres rares dans les échantillons
Kis 1-30 et Kis 1769, - un enrichissement en éléments mobiles,
Le tableau ci-dessus reprend les différentes phases
minérales primaires et néoformées ainsi que leurs
constituants.
Ce tableau est intéressant car il nous permet de voir
où va tel élément au cours du processus
d'altération. On remarque tout de même que certains
éléments tels le K ou le Li semblent ne pas provenir des roches
du gisement hypogène, mais sans doute des roches de couverture (horizon
4). D'autres par contre qui sont présents dans les phases mères
semblent ne pas faire partie des phases néoformées, c'est le cas
du carbone et du silicium.
38
Phases initiales
|
Eléments initiaux
|
Phases
néoformées
|
Eléments finals
|
Principaux
|
Secondaires
|
Accessoires
|
Principaux
|
Secondaires
|
Accessoires
|
Rhodocrosite
|
O, C, Mn
|
Ca, Mg, Fe, Zn
|
S, Ni,
Terres rares
|
Pyrolusite
|
O, Mn
|
Fe
|
Ba, Sr, Si, Terres rares
|
Spessartine
|
O, Mn, Al, Si
|
Ca, Mg, Fe, Zn
|
S, Ni,
Terres rares
|
Cryptomélane
|
O, Mn, K
|
Fe, Al
|
Fe, Ca, Si, Sr, Terres rares
|
Braunite
|
O, Mn, Si
|
|
|
Lithiophorite
|
O, Mn, Al, Li
|
|
|
|
|
|
|
Romanéchite
|
O, Mn, Ba
|
H
|
|
|
|
|
|
Hollandite
|
O, Mn, Ba
|
|
|
|
|
|
|
Hématite
|
O, Fe
|
|
|
VII. CONLUSION
Ce présent travail a permis de mettre en évidence
l'altération d'une roche d'origine, d'un gisement primaire
principalement carbonaté.
Les différents objectifs ont été atteints.
Tout d'abord les observations au microscope optique ont donné les
différentes phases présentes dans la roche mère (primaire)
; ensuite la DRX et la calcimétrie ont permis de voir, pour l'un les
différentes phases minérales présentes dans chacun des
échantillons, et pour l'autre l'évolution de la teneur en une de
ces phases (le MnCO3) ; et enfin le MEB et les analyses chimiques ont le mieux
renseigné sur le comportement des différents constituants de la
roche lors des transformations et néoformations.
Ce genre d'analyse est intéressant pour un
métallogéniste car il lui permettrait de dire jusqu'à
quelle profondeur par exemple on aura un bon rendement en manganèse par
tonne de roche ; à un géochimiste il renseignerait sur
l'évolution des différents éléments chimiques
évoqués ici face au processus d'altération sous certaines
conditions.
Il serait intéressant de pousser l'étude plus loin
en se rendant sur le terrain pour faire des mesures structurales plus
détaillées du gisement, récolter plus
d'échantillons afin de comprendre au mieux le processus
d'altération, l'évolution et l'origine de chacune des phases
minérales sur l'ensemble du gisement.
39
VIII. ANNEXES
Eonthème
|
Erathème
|
Système
|
Phases tectoniques
|
Lithologies
|
Age en Ma
|
Phanérozoique
|
Cénozoïque
|
Quaternaire
|
|
Alluvions Sables Quartzites Grès Latérite
|
0.1
65
145 200 251 300 360 416 443 488 542 1000 1600
2500
4000
4600
|
Néogène
|
|
Paléogène
|
|
Mésozoique
|
Crétacé
|
|
|
Jurassique
|
|
|
Trias
|
|
|
Paléozoïque
|
Permien
|
|
|
Carbonifère
|
|
|
Dévonien
|
|
|
Silurien
|
|
|
Ordovicien
|
|
|
Cambrien
|
|
|
Précambrien
|
Protérozoïque
|
Neo-
protérozoique
|
|
|
Méso-
protérozoïque
|
KIBARIEN
|
|
Paléo-
protérozoique
|
|
Phyllades Micaschistes Schistes am-phibolitiques Quartzites
Granites Gneiss Pyroxénites
|
Archéen
|
|
|
|
Hadéen
|
|
|
Annexe 1 : échelle des temps géologiques des
différentes périodes géologiques mentionnées dans
ce travail.
Annexe 2 : Photographie de l'échantillon K 55.
40
Annexe 3 : Photographie de l'échantillon K 67.
Annexe 4 : Photographie de l'échantillon K1s 1-30.
Annexe 5 : Photographie de l'échantillon Kis 1-58.
41
Annexe 6 : Photographie de l'échantillon Kis 13200 RG.
42
Terres rares
|
K 55
|
K 67
|
PAAS
|
La
|
14,75383
|
4,563297
|
38
|
Ce
|
49,44278
|
20,40808
|
80
|
Pr
|
2,82352
|
0,903664
|
8,9
|
Nd
|
10,63706
|
3,716879
|
32
|
Sm
|
1,426314
|
0,785083
|
5,6
|
Eu
|
0,270293
|
0,290317
|
1,1
|
Gd
|
1,368097
|
0,993621
|
4,7
|
Dy
|
1,022954
|
0,846418
|
4,4
|
Ho
|
0,216234
|
0,171737
|
1
|
Er
|
0,702761
|
0,523389
|
2,9
|
Yb
|
0,569694
|
0,502944
|
2,8
|
Lu
|
0,083167
|
0,077691
|
0,43
|
Annexe 7 : Pourcentage en terres rares des échantillons
sains et du PAAS.
Terres rares
|
PASS
|
Kis 1-30
|
Kis 1-58
|
Kis 1769
|
Kis 13200
|
Kis 13201
|
La
|
38
|
17,9
|
< 0.1
|
9,7
|
< 0.1
|
1,4
|
Ce
|
80
|
45,7
|
0,3
|
19,8
|
0,3
|
2,8
|
Pr
|
8,9
|
4,52
|
< 0.05
|
2,5
|
< 0.05
|
0,28
|
Nd
|
32
|
14,8
|
0,3
|
7,3
|
< 0.1
|
0,9
|
Sm
|
5,6
|
2,8
|
< 0.1
|
1,2
|
< 0.1
|
0,2
|
Eu
|
1,1
|
0,45
|
< 0.05
|
0,46
|
< 0.05
|
< 0.05
|
Gd
|
4,7
|
2,5
|
0,2
|
3,5
|
< 0.1
|
0,2
|
Tb
|
0,77
|
0,3
|
< 0.1
|
0,4
|
< 0.1
|
< 0.1
|
Dy
|
4,4
|
2,1
|
0,3
|
2,5
|
< 0.1
|
0,2
|
Ho
|
1
|
0,5
|
< 0.1
|
0,5
|
< 0.1
|
< 0.1
|
Er
|
2,9
|
1,4
|
0,3
|
1,2
|
< 0.1
|
0,1
|
Tm
|
0,41
|
0,2
|
< 0.05
|
0,13
|
< 0.05
|
< 0.05
|
Yb
|
2,8
|
1,2
|
0,3
|
0,5
|
< 0.1
|
0,1
|
Lu
|
0,43
|
0,18
|
0,05
|
0,07
|
< 0.04
|
< 0.04
|
Annexe 8 : Pourcentage en terres rares des échantillons
altérés et du PAAS.
43
Eléments
|
K 55
|
K 67
|
PAAS
|
Sr
|
3,33
|
1,67
|
200
|
Cs
|
0,02
|
0,03
|
15
|
Rb
|
0,49
|
0,66
|
160
|
Ba
|
3,94
|
9,89
|
650
|
U
|
0,94
|
0,73
|
3,1
|
Th
|
1,58
|
0,73
|
14,6
|
Nb
|
0,09
|
0,09
|
19
|
Zr
|
2,92
|
4,19
|
210
|
Sc
|
3,07
|
2,70
|
16
|
V
|
71,23
|
133,83
|
150
|
Cr
|
7,57
|
5,84
|
110
|
Pb
|
3,82
|
2,64
|
20
|
Zn
|
538,51
|
408,86
|
85
|
Cu
|
207,96
|
104,84
|
50
|
Co
|
486,11
|
304,59
|
23
|
Ni
|
862,44
|
764,23
|
55
|
Annexe 9 : Pourcentage en éléments mineurs des
échantillons sains et du PAAS
Eléments
|
KIS 30
|
KIS 58
|
KIS 1769
|
KIS 13200
|
KIS 13201
|
PAAS
|
Sr
|
789
|
458
|
256
|
513
|
351
|
200
|
Cs
|
< 0.5
|
2
|
1,9
|
2,8
|
1,3
|
15
|
Rb
|
19
|
84
|
51
|
64
|
94
|
160
|
Ba
|
318
|
8
|
52
|
49
|
43
|
650
|
U
|
11,3
|
8,1
|
5,3
|
2,8
|
2,7
|
3,1
|
Th
|
6,4
|
< 0.1
|
0,5
|
< 0.1
|
0,3
|
14,6
|
Nb
|
9
|
< 1
|
1
|
< 1
|
< 1
|
19
|
Zr
|
< 4
|
< 4
|
< 4
|
< 4
|
< 4
|
210
|
Sc
|
5
|
< 1
|
2
|
< 1
|
< 1
|
16
|
V
|
131
|
742
|
101
|
138
|
879
|
150
|
Cr
|
60
|
< 20
|
30
|
< 20
|
< 20
|
110
|
Pb
|
< 5
|
< 5
|
7
|
< 5
|
6
|
20
|
Zn
|
600
|
910
|
360
|
650
|
550
|
85
|
Cu
|
820
|
490
|
70
|
280
|
270
|
50
|
Co
|
590
|
> 1000
|
507
|
> 1000
|
846
|
23
|
Ni
|
420
|
490
|
960
|
280
|
310
|
55
|
Annexe 10 : Pourcentage en éléments mineurs des
échantillons altérés et du PAAS
44
Annexe 11 : Diffractogramme de l'échantillon K55, avec
b désignant un pic de la braunite, R un pic de la rhodocrosite et S un
pic de la spessartine.
Annexe 12 : Diffractogramme de l'échantillon K67, avec
b désignant un pic de la braunite, R un pic de la rhodocrosite et S un
pic de la spessartine.
45
Annexe 13 : Diffractogramme de l'échantillon Kis 1-30,
avec L désignant un pic de le lithiophorite, b un pic de la braunite, P
un pic de la pyrolusite, H un pic de l'hématite et C un pic de la
cryptomélane.
Annexe 14 : Diffractogramme de l'échantillon Kis 1-58,
avec C désignant un pic de la cryptomélane.
46
Annexe 15 : Diffractogramme de l'échantillon Kis 1769 RG,
avec L désignant un pic de le lithiophorite, P un pic de la pyrolusite
et C un pic de la cryptomélane.
Annexe 16 : Diffractogramme de l'échantillon Kis 13200 RG,
avec C désignant un pic de la cryptomélane, Ro un pic de la
romanèchite, et Ho un pic de la Hollandite.
47
Annexe 17 : Diffractogramme de l'échantillon Kis 13201 RG,
avec Ro désignant un pic de la romanèchite, C un pic de la
cryptomélane et Ho un pic de la hollandite.
48
Annexe 18 : Mapping d'une spessartine dans l'échantillon K
67.
49
Oxydes
|
%
|
Proportion moléculaire
|
Proportion en oxygène
|
Proportion des cations
|
Nbre de cations sur base d'oxygènes
|
CO2
|
20,720515972
|
0,4708138144
|
0,9416276288
|
0,4708138144
|
1,9152263474
|
MgO
|
0,641505131
|
0,0159137398
|
0,0159137398
|
0,0159137398
|
0,0647355979
|
Al2O3
|
28,0984059854
|
0,2755793967
|
0,8267381902
|
0,5511587935
|
2,2420621709
|
SiO2
|
23,4845631928
|
0,3908569754
|
0,7817139507
|
0,3908569754
|
1,5899694409
|
SO3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
CaO
|
0,8924329804
|
0,0159137398
|
0,0159137398
|
0,0159137398
|
0,0647355979
|
MnO
|
24,3291990228
|
0,3429545958
|
0,3429545958
|
0,3429545958
|
1,3951070628
|
FeO
|
1,3016415252
|
0,018117105
|
0,018117105
|
0,018117105
|
0,0736986804
|
NiO
|
0,0579954123
|
0,00077628
|
0,00077628
|
0,00077628
|
0,003157834
|
ZnO
|
0,5016774284
|
0,0061654311
|
0,0061654311
|
0,0061654311
|
0,0250803942
|
|
100,0279366503
|
|
2,9499206611
|
|
|
Annexe 19 : Exemple de tableau de calcul de la formule
structurale pour le point 1.
Remarque : Etant donné des très fortes teneurs en
carbone (dues à l'enduit de carbone faite en surface) alors que ce
dernier ne constitue pas un important élément dans les
différentes formules structurales, on transfert cette proportion de
carbone au silicium et/ou à l'aluminium.
50
Annexe 20 : Exemple de la composition de la spessartine aux
points 1 à 4.
51
Annexe 21 : Exemple de la composition de la spessartine aux
points 5 et 7.
52
Annexe 22 : Exemple de la composition de la spessartine au point
6.
53
Annexe 23 : Composition de la matrice de l'échantillon
K67.
54
Annexe 24 : Composition d'un cristal bien développé
de rhodocrosite.
_
ti
010
33066
10000
24000
6006
15000
13900
4000
6000
3000
4I
55
1.00 3A9 5.94 4.00 5.99 6.06 7.09 8.00 4.04 1494
ZAF Method Quantitative
Fitting rnaf Firiant_ - 0.1948
Element {lçt'j Mass _ t%
|
Analysis
Atom% Compound
|
Mass% Cdrafiu K
|
C K
|
0.277
|
14.66
|
0.10
|
36.31
|
3.8454
|
Q K
|
0.525
|
15.73
|
0.09
|
29.25
|
18.916
|
Mg K
|
1.253
|
0.17
|
0.11
|
0.21
|
0.0757
|
Al K
|
1.406
|
0.21
|
0.09
|
0.24
|
0.1249
|
Si K
|
1.739
|
0.39
|
0.08
|
0.41
|
0.2932
|
5 K
|
2.307
|
0.25
|
0.06
|
0.23
|
0.2737
|
Ca K
|
3.690
|
0.57
|
0.10
|
0.43
|
0.7699
|
Mn K
|
5.894
|
12.51
|
0.24
|
6.77
|
14.6649
|
Fe K
|
6.398
|
0.88
|
0.25
|
0.47
|
1.0025
|
Ni K
|
7.471
|
6.97
|
0.45
|
3.53
|
8.1662
|
Cu K
|
8.040
|
35.40
|
0.64
|
16.57
|
38.5437
|
Zn K
|
8.630
|
12.26
|
0.94
|
5.5E
|
13.2600
|
Total
|
|
100.00
|
|
100.00
|
|
Annexe 25 : Composition d'une phase inconnue, riche en Cu, Ni,
Zn.
56
Annexe 26 : Mapping de l'échantillon Kis 1-30.
57
Annexe 27 : Début de cristallisation de la
cryptométale dans l'échantillon Kis 1-30.
58
Annexe 28 : Composition au centre du filon dans
l'échantillon Kis 1-30.
59
Annexe 29 : Composition des veines secondaires dans
l'échantillon Kis 1-30.
60
Annexe 30 : Composition d'un cristal hexagonal de pyrolusite dans
l'échantillon Kis 1-30.
61
Annexe 31 : Mapping dans l'échantillon Kis 1769 RG.
62
Annexe 32 : Composition de la pyrolusite dans
l'échantillon Kis 1769 RG.
63
Annexe 33 : Composition de la lithiophorite dans
l'échantillon Kis 1769 RG.
64
Annexe 34 : Composition de la lithiophorite dans
l'échantillon Kis 1769 RG.
65
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66
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