Conclusion du Chapitre
L'évolution que connait le secteur bancaire depuis
des années a eu plusieurs conséquences à l'origine du
processus d'exclusion bancaire. Ne pas posséder de compte, de
chéquier, de carte de retrait ou de paiement, ne pas avoir accès
au crédit, ou ne pas parvenir à préserver son
épargne constituent de véritables entraves pour mener une vie
sociale normale. De même, ne pas maîtriser le langage
utilisé par son banquier, ne pas comprendre le fonctionnement des
services dont on dispose sont autant de sources potentielles de
déstabilisation de situations déjà précaires.
Ainsi, la prise en considération de ces conséquences fait de
l'exclusion bancaire un phénomène social. Outre les niveaux et
les différentes formes que peut revêtir cette exclusion, il n'en
demeure pas moins qu'elle entrave considérablement les rapports sociaux.
Les facteurs de cette exclusion sont multiples. La théorie des
frontières de possibilités et la revue de la littérature
identifient l'exclusion bancaire à travers les critères
socioéconomiques tels le revenu, les prix, le sexe, les
inégalités de revenus, l'illettrisme financier, le chômage,
et l'âge. Théoriquement on a pu identifier ces facteurs sus
cités. Seulement, les facteurs déterminants de l'exclusion
bancaire ne sont pas identiques d'un pays à l'autre. Cependant, en
s'inspirant de la littérature y afférente qui identifie les
facteurs différents de l'exclusion bancaire d'un pays à l'autre
qu'en est-il des facteurs socioéconomiques explicatifs de l'exclusion
bancaire au Cameroun ?
Chapitre 2 Les Facteurs Socioéconomiques de l'Exclusion
Bancaire : La Mise en Evidence
Introduction
L'accès et le recours à un compte et à
des services bancaires permettant d'effectuer des transactions de base sont
devenus essentiels pour l'intégration sociale (Demirguc-Kunt et Klapper,
2012). Se priver de ces services constitue une entrave à la
bancarisation et accentue le niveau de personnes en marge du système
bancaire. Pourtant, il est sage et important d'encourager la
pénétration bancaire. Car, cette dernière est une aubaine
pour l'économie. La pénétration bancaire ainsi
sollicitée, nécessitel'établissement d'un état des
lieux du milieu qui fait l'objet de la rechercheafin de promouvoir la dite
pénétration. A cet effet, le faible niveau de bancarisation que
connait le Cameroun doit être examiné afin de déterminer
ses facteurs explicatifs. L'objectif de ce chapitre, consiste à
évaluer les déterminants socioéconomiques de l'exclusion
bancaire au Cameroun. La littérature qui a précédemment
fait l'objet a indiqué un nombre vaste de facteurs expliquant
l'exclusion bancaire. Dans le souci de vérifier tous ces facteurs, et
afin de rendre plus complète l'analyse, nous adoptons d'une part, les
faits stylisés de l'Exclusion Bancaire au Cameroun (Section 1), et
d'autre part, une analyse économétrique (Section 2).
Section 1 Exclusion Bancaire au Cameroun : Les Faits
Stylisés
Jusque récemment, en Afrique et ailleurs, l'on a
disposé de peu d'informations sur l'étendue de l'inclusion
financière et sur l'ampleur de l'exclusion de groupes tels que les
pauvres, les femmes et les jeunes des systèmes financiers formels. Pour
la majorité des pays, on a observé une absence d'indicateurs
systématiques relatifs à l'utilisation des différents
services financiers. Les études menées par la Global Findex (base
de données de la banque mondiale) ont pu identifier après leurs
enquêtes une pluralité de facteurs expliquant l'exclusion
bancaire. Dans cette rubrique, nous nous focalisons sur l'analyse des facteurs
tels que le genre, le lieu de résidence et l'âge. Pour y parvenir,
nous nous attardons d'une part sur l'analyse de l'évolution du niveau
d'exclusion bancaire et d'autre part, sur l'analyse des facteurs
précédemment cités.
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