INSTITUT UNIVERSITAIRE DE BERTOUA
B.P. : 333 Bertoua-Cameroun
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Site Internet : www.cathobertoua.net
Autorisation : N° 07/0128/MINESUP du 21/09/2007
Les Déterminants de l'Exclusion Bancaire au
Cameroun
Mémoire en vue de l'obtention du Master Recherche
ès sciences Economiques
Faculté : Economie et
Management
Option : Monnaie, Banque et Finance
Par :
Martin AMBASSA
Titulaire Master I ès Sciences Economiques
Sous la Direction de :
Dr MONDJELI MWA NDJOKOU
Economiste Chargé de Cours Université de
Yaoundé II SOA, Faculté d'Economie et Gestion
Année Académique
2013/2014
Dédicace
A ma maman, Lily Priso Judith épse AMBASSA
Mon fils, Jamel Wilfried AMBASSA
Remerciements
Ce mémoire est parvenu à son terme grâce
à un ensemble de contributions individuelles et institutionnelles
auxquelles je rends hommage.
Je tiens à exprimer mes remerciements au Dr
MONDJELI MWA NDJOKOU, qui m'a fait l'honneur de diriger ce travail et dont
l'entière disponibilité et l'encadrement rigoureux ont
amélioré la qualité de cette recherche.
Ceux-ci s'adressent également aux Docteurs
Augustin NGOMSI, Viviane ONDOUA, pour leur assistance et encouragements
permanents.
Je voudrais également exprimer ma gratitude à
tous les enseignants qui interviennent à l'Université Catholique
de Bertoua et à la Faculté d'Economie et Management.
Enfin, une pensée va à l'endroit de toute ma
famille, de tous mes amis (es) et de tous mes camarades.
L'Université Catholique de Bertoua n'entend donner
aucune approbation ou improbation aux opinions contenues dans ce
mémoire. Celles-ci doivent être considérées comme
étant propres à l'auteur.
Liste des tableaux
Tableau 1: Récapitulatif des niveaux
d'exclusion Bancaire
3
Tableau 2: Récapitulatif des
résultats du test ADF
35
Tableau 3: Récapitulatif des
résultats du test PP
36
Tableau 4: Résultats du test de
Cointégration
38
Tableau 5: Résultats de l'estimation du
MCE
42
Tableau 6: Croisement des signes attendus et
obtenus
42
Tableau 7: Test de racine unitaire sur le
résidu
42
Tableau 8: Récapitulatif des facteurs
institutionnels de l'exclusion bancaire
59
Tableau 9: Répartition géographique
des guichets bancaire au Cameroun
63
Tableau 10: Concentration du réseau bancaire
du Cameroun
63
Tableau 11: Évolution du coût du
crédit dans la CEMAC 2006-2010
64
Tableau 12: Récapitulatif des
résultats du test ADF
71
Tableau 13: Résultats du test PP
71
Tableau 14: Résultats du MCE
73
Tableau 15: Croisement entre les signes attendus et
les signes obtenus
74
Liste des figures
Figure 1: Frontières de possibilités
d'accès
3
Figure 2: Récapitulatif des facteurs
socio-économiques de l'exclusion bancaire
25
Figure 3: Evolution PIB/HBT 1980 à 2013
40
Figure 4: Evolution de l'inflation de 1994 à
2013
41
Figure 5: Evolution du taux d'intérêt
débiteur 1980 à 2013
68
Figure 6: Evolution du nombre de Banques de 1980
à 2013
69
Figure 7: Evolution de la croissance de la masse
monétaire M2
70
Figure 8: Résultats du test de Cointegration
de Johansen
72
Liste des graphiques
Graphique 1: Evolution du taux d'exclusion bancaire
au Cameroun de 1980 à 2013
3
Graphique 2: Accès aux services bancaires
par le genre
31
Graphique 3: Accès aux services bancaires
par le lieu de résidence
32
Graphique 4: Accès aux services bancaires
par l'âge
33
Graphique 5: Test de normalité de
Jarque-Bera
43
Graphique 6: Evolution du secteur informel dans le
PIB du Cameroun de 2003 à 2010
65
Graphique 7: Test de normalité de
Jarque-Bera
74
Liste des sigles et abréviations
ADF: Augmented Dickey Fuller
BEAC: Banque des Etats de l'Afrique Centrale
CEMAC: Communauté économique et
monétaire de l'Afrique Centrale
COBAC : Commission bancaire de l'Afrique
Centrale
EB : Exclusion Bancaire
FMI : Fonds Monétaire International
MCE : Modèle à correction
d'erreur
MCO : Moindre Carré ordinaire
PP: Phillips Perron
OLS: Ordinary least square
Résumé
L'objectif principal de cette étude est d'identifier
les variables déterminantes de l'exclusion bancaire au Cameroun. De
façon spécifique, il s'agit d'une part, d'identifier les facteurs
socio-économiques de l'exclusion bancaire au Cameroun ou facteurs
liés à la demande et d'autre part, d'identifier les facteurs
institutionnels de l'exclusion bancaire au Cameroun ou facteurs liés
à l'offre. Pour atteindre ces objectifs,nous avons adopté une
démarche méthodologique à la fois descriptive et
analytique faisant recours à l'analyse statistique et
économétrique. S'agissant des facteurs socio-économiques,
il ressort que,les femmes ont moins accès aux services bancaires que les
hommes. Ensuite, les personnes vivantes dans les zones rurales sont
significativement marginalisées du système bancaire que celles
vivantes en zones urbaines. En outre, l'âge est un critère
significatif en effet, les plus jeunes et les plus âgés ont moins
accès aux services bancaires. Par ailleurs, le chômage est un
obstacle à l'accès des dits services ainsi, les ménages
n'ayant pas d'emploi sont exclus du système bancaire. A cet effet, une
augmentation conjuguée du niveau d'éducation etdu niveau de
richesse nationale réduit significativement le niveau d'exclusion
bancaire au Cameroun. Au sujet des facteurs institutionnels, il ressort que,
les exigences en termes de garanties, les coûts de crédit, et la
documentation à fournir constituent des entraves à l'inclusion
bancaire. Aussi, la concentration des banques vers les zones urbaines, le
nombre de banques, le nombre de guichets et le taux d'intérêt
débiteur sont des déterminants institutionnels de l'exclusion
bancaire au Cameroun.
Mots clés : Bancarisation,
monnaie, financiarisation.
Abstract
The main objective of this study is to identify the key
variables of banking exclusion in Cameroon. Specifically, it is firstly to
identify the socio-economic factors of banking exclusion in Cameroon related to
demand and secondly, to identify institutional factors of banking exclusion in
Cameroon related to the offer. To achieve these goals, we adopted a
methodological approach that is both descriptive and analytic, making use of
statistical and econometric analysis. Concerning socio-economic factors, it
appears that women have less access to banking services than men. Moreover,
those living in rural areas are significantly marginalized in the banking
system than those living in urban areas. In addition, age is in fact a
significant criterion, young and older ones have less access to banking
services. Moreover, unemployment is a barrier to access such services and,
households with no employment are excluded from the banking system. Therefore,
a combined increase in the level of education and the level of national wealth
significantly reduce the level of banking exclusion in Cameroon. On
institutional factors, it appears that the requirements in terms of guarantees,
the cost of credit and documentation requirements are obstacles to banking
inclusion. Also, the concentration of banks in urban areas, the number of
banks, the number of branches and lending rate are institutional determinants
of banking exclusion in Cameroon.
Keywords:Banking, currency,
financialisation.
SOMMAIRE
Introduction
Générale...................................................................................1
Première Partie : Facteurs Socioéconomiques de
l'Exclusion Bancaire........................10
Introduction de la première
partie....................................................................11
Chapitre 1 : Facteurs Socioéconomiques de l'Exclusion
Bancaire : Cadre Théorique........12
Chapitre 2 : Facteurs Socioéconomiques de l'Exclusion
Bancaire : La mise en Evidence...29
Conclusion de la première
partie......................................................................47
Deuxième Partie : Facteurs Institutionnels de
l'Exclusion Bancaire.............................48
Introduction de la deuxième
partie....................................................................49
Chapitre 3 : Facteurs Institutionnels de l'Exclusion
Bancaire : Approche Théorique.........50
Chapitre 4 : Facteurs Institutionnels de l'Exclusion
Bancaire : L'Evidence Empirique........61
Conclusion de la deuxième
Partie.....................................................................79
Conclusion
Générale.....................................................................................80
Annexes...................................................................................................IX
Références
Bibliographiques......................................................................XXXI
Table des
matières.................................................................................XXXVI
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte de l'étude
L'exclusion bancaire a été forgée en 1993
par des géographes inquiets de la limitation de l'accès physique
aux services bancaires à la suite de la fermeture d'une série
d'agences bancaires (Anderloni et al, 2008 ; Leyshon and Thrift, 1993).
Depuis lors, un nombre croissant d'études se sont penchées sur
les difficultés auxquelles étaient confrontées certaines
franges de la population pour avoir accès aux instruments modernes de
payement et aux autres services bancaires tels que, le crédit à
la consommation et l'assurance (Anderloni et al 2008). La préoccupation
a concerné également le nombre de personnes ne possédant
aucune épargne. C'est en 1999 que l'expression «exclusion
bancaire» semble avoir été utilisée pour la
première fois dans un sens plus large pour faire référence
aux personnes qui ne jouissent que d'un accès limité aux services
financiers de base (Anderloni et al, 2008 ; Kempson et Whyley, 1999).
Ainsi, d'innombrables études ont essayé d'apporter une
signification plus large à l'exclusion bancaire. Ces apports
émanent des travaux deAnderloni et Carluccio (2006), Devlin
(2005) ; Carbo et al. (2004), Gloukoviezoff (2004),Sinclair (2001),
Kempson et al (2000). L'expression « exclusion bancaire »
possède un champ sémantique rassemblant des définitions
complexes. La définition la plus aboutie provient des études et
des analyses que fait Gloukoviezoff, (2006 ; 2004). Pour ce dernier, et
à la suite d'Anderloni (2003), l'exclusion bancaire désigne le
processus par lequel une personne rencontre des difficultés
d'accès et/ou d'usage des services bancaires empêchant de mener
une vie sociale normale. Cette définition tranche avec les travaux qui
ont prévalu jusqu'alors (Kemspon et al. 2000 ; Treasury, 1999 ;
Kempson & Whyley, 1999 ; Leyshon & Thrift, 1995). Ceux-ci ont
considéré l'exclusion bancaire de manière restrictive
comme le fait de ne pas disposer d'un compte bancaire en raison des pratiques
de sélection des établissements bancaires. L'exclusion bancaire
est donc à la fois un processus et un état (Loisy, 2000). A
l'exclusion bancaire s'oppose l'inclusion bancaire. Cette dernière se
mesure à l'aide du niveau de bancarisation et de l'adéquation
entre les besoins et les services financiers offerts. La bancarisation quant
à elle désigne la proportion de la population titulaire d'un
compte bancaire. Elle est mesurée par un indice appelé taux de
bancarisation. Cet indice, traduit le niveau de pénétration des
services bancaires dans le pays ou la région concernée. Au coeur
de l'exclusion bancaire selon Simmel, se trouve les services bancaires qui
jouent un rôle social incontournable. L'un des éléments
clés qui permet de comprendre l'évolution du rôle social
des services bancaires est ce que Tasqué (2008) appelle à la
suite de Servet (2004), la financiarisation1(*)des rapports sociaux. Ce processus correspond au fait
que les différentes facettes de l'inclusion sociale voient leur
expression réalisée de manière croissante et contrainte
par le recours aux services des établissements bancaires. Elle
résulte donc à la fois de la monétarisation des rapports
sociaux et de la bancarisation de la population.Le rôle social des
services bancaires s'est progressivement affirmé pour satisfaire deux
types de besoins. Le premier est celui des besoins de promotion. Il correspond
au financement des besoins qui permettent d'améliorer la situation
des personnes par l'achat de biens ou de services comme de
l'électroménager ou des formations. Le second type est celui des
besoins de protection. Il correspond au financement de besoins imprévus
comme des dépenses de santé ou bien la nécessité
d'amortir les fluctuations de ressources liées à une
activité de travail précaire. La satisfaction de ces besoins
évite que la situation ne se dégrade (ou qu'elle ne se
dégrade davantage pour les personnes en situation de pauvreté).
Ces deux groupes de besoins peuvent être financés ou satisfaits
par des moyens tels les revenus du travail, l'épargne, les
solidarités de proximités (familialesou amicales) ainsi que
les dispositifs mis en oeuvre par l'État. Toutefois, les transformations
connues par les sociétés accroissent l'ampleur de ces besoins
tout en en perturbant profondément les modalités de satisfaction
(Tasqué, 2008).La privatisation ou les difficultés d'accès
aux services bancaires des ménages ralenties le rôle de
l'intermédiation financière.Plus répandu en Europe, la
conscience de l'existence d'une part de l'exclusion bancaire et d'autre part de
ses conséquences suscite d'ors et déjà un éveil en
Afrique en générale et plus précisément au
Cameroun.
1.1 L'exclusion bancaire au Cameroun
Principale source de financement de l'économie
Camerounaise, le secteur bancaire occupe une place de choix au détriment
du marché financier qui est embryonnaire au Cameroun. Malgré
l'accroissement du nombre de banques et des politiques mises en oeuvre pour
contrer l'évolution du niveau d'exclusion bancaire, il ressort selon la
COBAC que, le taux de bancarisation reste faible et est situé autour de
14% en 2013.Ainsi, 86% des ménages sont en marges du système
bancaire Camerounais.Jugées trop élevées par les
autorités monétaires et institutionnelles dans la mesure
où, ce niveau élevé d'exclusion bancaire accentue la
propension de la finance informelle. Des mesures liées à la
réduction de ce niveau d'exclusion ont été
adoptées. Ces mesures ont consisté, àla création du
Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale, l'instauration
par l'autorité monétaire d'un service bancaire minimum garanti.
Ces mesures ont pu apporter des effets escomptés notamment la
réduction du niveau d'exclusion bancaire. Réduire cette exclusion
permet de booster l'intégration sociale. Ainsi, la volonté de
lutter contre ce fléau se concrétise notamment par le recul
del'utilisation des espèces d'une part, le paiement des salaires, des
allocations sociales et des services d'utilité publique via des comptes
bancaires d'autre part.Toutefois, les banques ne sont sollicitées
majoritairement que par les entreprises et beaucoup moins par les
ménages (Nkou, 2011). Or, il faut noter que ce sont les ménages
qui constituent la couche la plus touchée de ce phénomène.
C'est ce constat qui justifie l'orientation de notre analyse vers les
ménages.L'accès et le recours aux services bancaires permettent
d'effectuer des transactions de base donc essentielles pour
l'intégration sociale. Le non recours à ces services, accentue la
finance informelleservant ainsi d'obstacle aux intermédiaires financiers
(Demirgüc-Kunt et Klapper, 2012). Ces derniers nous font remarquer que, La
CEMAC est classée parmi les régions du monde où le
phénomène d'exclusion bancaire est le plus
développé. En effet, 18% seulement de la population adulte
possède un compte, 10% dispose d'une épargne et 4%
bénéficie d'un emprunt auprès d'une institution formelle.
L'orientation de notre analyse vers les ménages2(*) Camerounais nécessite la
détermination des critères socio-économiques afin de
ressortir les conditions de vie dans lesquelles ils se trouvent.
1.2 Quelques indicateurs socio-économiques du
Cameroun
Le Cameroun est un pays en développement avec une
population que l'on estime à 23 130 708 d'habitants. Dans
l'ensemble, 39,9% des Camerounais vivent sous le seuil de la pauvreté.
Parmi eux, 41,6% des ménages sont dirigés par les hommes contre
33,4% dirigés par les femmes. Cependant, la pauvreté ne touche
pas la population de manière uniforme. Ce phénomène est
plus répandu en milieu rural (55% contre 12,2% en milieu urbain) et dans
les régions septentrionales (plus de 53,0%)3(*). Au plan économique, le
Cameroun enregistre un taux de croissance de 5.4% (INS, 2013). Dans cette
richesse économique, le tertiaire joue un rôle primordial dans la
mesure où il contribue à 46,6% du PIB et est
développé de façon considérable. En outre, ce
secteur a été ces dernières années,
renforcé par l'avènement des
techniques
de l'information et de la communication. Malgré la contribution du
tertiaire dans le PIB du Cameroun, le niveau d'épargne reste encore
faible car le niveau de bancarisation l'est tout aussi. C'est dans ce sillage
que Nkou (2011) fait remarquer que, le niveau d'épargne est fonction du
niveau de bancarisation et du niveau de développement de la population
concernée. A cet effet, le faible niveau conjugué de
bancarisation et du développement du Cameroun pourrait justifier le
taux d'épargne du Cameroun qui se situe entre 14 % et 15 % du
PIB avec un taux d'inflation de 2.1%4(*) en 2013. Quant au marché du travail, il est
caractérisé par une forte croissance du secteur informel. En
effet, l'INS du Cameroun indique que, le taux de chômage au Cameroun est
autour de 5% par ailleurs, le secteur informel occupe près de 30% du
PIB. Au sujet de l'éducation, le PNUD5(*) relate que le niveau d'alphabétisation du
Cameroun est de 67.9%. En sommes, ces indicateurs décrivent les
conditions de vie des ménages. Ces résultats peuvent justifier le
haut niveau de l'exclusion bancaire au Cameroun. Toutefois, le cadre
institutionnel du secteur bancaire au Cameroun, qui a connu de profondes crise
dans les années 1980 est susceptible de créer ou de renforcer
l'exclusion bancaire (De Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013).
1.3 Cadre institutionnel du secteur Bancaire au
Cameroun
Le secteur bancaire Camerounais est composé de 13
banques avec 201 guichets. Ces banques sont soumises à la
réglementation bancaire actuellement en vigueur dans la CEMAC. Cette
réglementation a été construite en deux étapes
essentielles : une première qui s'étale de 1972 jusqu'à
1992 et une deuxième qui prend effet à partir de 1992 avec la
création de la COBAC. Au milieu des années 1980, le Cameroun a
connu une grave crise financière : les dépôts à
terme ont diminué de 33% entre 1985 et 1987 et les dépôts
à vue de 22%6(*).
Cette chute s'explique par le déclenchement de la crise
économique, cependant, une véritable crisede confiance a
siégé et les agents réalisantl'insolvabilité de ces
banques sont devenus retissants. C'est à partir des années 1989
que les restructurations ont été entreprises certaines banques
ont fermé, d'autres ont été liquidées ou ont
fusionné. Ainsi, la création de la commission bancaire de
l'Afrique Centrale (COBAC) s'est faite en 1992 avec pour rôle d'assurer
un contrôle prudentiel des établissements de crédits. Cet
environnement institutionnel joue un rôle dans la propension et la
réduction de l'exclusion bancaire.
2. Problématique de
l'étude
La résorption de l'exclusion bancaire est un enjeu
majeur dans une économie moderne. Dans le cadre théorique, cet
objectif est atteint via la contribution tripartite des pouvoirs publics, des
institutions bancaires et des ménages. Les instruments dont disposent
les autorités monétaires pour atteindre les objectifs finaux de
la politique de lutte contre l'exclusion bancaire n'ont sur ceux-ci qu'une
influence indirecte et lente. Car, les résultats récents des
enquêtes menées par la Global Findex sur l'accès aux
services financiers s'accordent à indiquer l'émergence d'un
secteur financier informel dans la zone CEMAC. En effet, 11 % de la population
de cette zone dispose d'un compte dans une institution financière
formelle. Différentes approches pour expliquer un tel
phénomène peuvent être identifiées. Selon cette
enquête, les adultes possédant une éducation du niveau
tertiaire et ceux de la tranche d'âge allant de 25 à 64 ans ont
plus de chance d'être bancarisés. La théorie de
l'accès aux services financiers va dans le même sens. Selon cette
théorique, l'exclusion bancaire peut être volontaire ainsi, c'est
à partir des facteurs tels que, la culture, la religion qu'on peut
l'expliquer (Kempson et Whyley, 1999). Toutefois, le prix, les faibles revenus,
le chômage, les femmes, les personnes âgées, les jeunes, les
personnes ayant reçu une éducation moindre, mais également
certaines minorités ethniques auraient tendance à être plus
exclus du système bancaire que d'autres. (Moran K., 2006 ; Djankov et
al. 2008). Par ailleurs, la théorie de l'accès aux services
financiers explique également que l'exclusion bancaire serait
involontaire. Ainsi, elle s'expliquerait par des facteurs institutionnels
émanant des institutions bancaires (proximité, fermeture des
agences, conditions d'accès) Caskey (1997 et 2002). Avom et Bobbo
(2014) s'inscrivent dans la même lancée et démontrent que
la réglementation est de nature à générer ou
d'exacerber l'exclusion bancaire. A la question de savoir pourquoi autant de
ménages restent en dehors du système financier formel ?
L'argument le plus fréquemment avancé dans la zone CEMAC pour
justifier le fait de ne pas posséder de compte formel est que l'on ne
dispose pas d'assez d'argent pour en utiliser un. Telle est la réponse
donnée par 81 % des adultes ne possédant pas de compte formel, 30
% citant cet argument comme seule et unique raison (Global Findex, 2012).
Ainsi, plus de 30 % des personnes ne possédant pas de compte formel
citent également le coût, l'éloignement et les documents
à fournir comme obstacles (Global Findex). Toutefois, l'analyse que fait
Eber (2000), démontre l'exclusion bancaire trouve également ses
facteurs dans la sélection de la clientèle. En effet, la base
fondamentale de la théorie de la sélection de la clientèle
est l'asymétrie d'information. Cette dernière, conduit à
un rationnement de crédit qui discrimine et exclue de faite une partie
de la clientèle.
Face à cette situation, les pouvoirs publics et les
institutions bancaires se sont focalisés activement vers la
réduction du niveau d'exclusion bancaire. Cette lutte contre cette
exclusion, a consisté à délivrer gratuitement aux
particuliers 15 services bancaires réduisant ainsi le coût
d'accès aux services bancaires. La création du Fonds de garantie
des dépôts en Afrique centrale pour protéger les petits
épargnants de la sous-région indemnisation à hauteur de
cinq millions par client et par banque en cas de faillite d'un
établissement. Pour les banques, elles se sont accentuées vers
une extension du réseau bancaire. Les résultats de ces actions
renseignent que, le taux de bancarisation est passé de 7% avant 2011
à plus de 13.8% aujourd'hui selon le FMI. En outre, le nombre de guichet
bancaire a nettement augmenté. Si les conclusions des études qui
ont été évoquées jusqu'ici suggèrent que
les résultats peuvent être différents selon les pays, les
régions, le statut social ou à la réglementation, elles ne
renseignent pas véritablement sur le cas du Cameroun. D'où la
question suivante :
Quelles sont les variables déterminantes de
l'exclusion bancaire au Cameroun ?
Cette interrogation principale appelle à deux
préoccupations secondaires et spécifiques à savoir :
· Quels sont les facteurs socio-économiques de
l'exclusion bancaire au Cameroun?
· Quels sont les facteurs institutionnels de l'exclusion
bancaire au Cameroun ?
3. Objectif
L'objectif principal de cette étude est d'identifier
les facteurs déterminants de l'exclusion bancaire. De manière
spécifique, il s'agit de :
· Identifier les facteurs socio-économiques de
l'exclusion bancaire au Cameroun ;
· Identifier les facteurs institutionnels de l'exclusion
bancaire au Cameroun.
4. Hypothèses
L'analyse repose sur deux hypothèses fondamentales
qui mettent en exergue les variables déterminantes de l'exclusion
bancaire. Ces hypothèses stipulent respectivement que:
H1 : les facteurs
socio-économiques du Cameroun tels le chômage, l'illettrisme, les
zones rurales, l'âge et le revenu expliquent l'exclusion
bancaire ;
H2 : les facteurs
institutionnels du secteur bancaire au Cameroun à l'instar de la
réglementation, la concentration du réseau bancaire,
l'évolution du nombre de banque les exigences en termes de garanties et
de coûts contribuent à expliquer l'exclusion bancaire.
5. Intérêts
Les interrogations sus mentionnées revêtent
un intérêt à plusieurs niveaux dont il est important de
mettre en évidence. En premier lieu, l'exclusion bancaire est un
phénomène assez complexe qu'il n'y paraît. Ainsi, cette
analyse permet de mieux comprendre et anticiper sur les effets pervers de
l'exclusion bancaire.
En second lieu, l'exclusion bancaire est ainsi un facteur
d'appauvrissement particulièrement important. Elle met en péril
le lien social et a un effet négatif sur l'estime de soi. Cette analyse
met à cet effet en évidence, le rôle social primordial que
jouent les services bancaires dans la société.
6. Méthodologie de
l'étude
Pour atteindre l'objectif fixé et répondre au
questionnement évoqué dans la problématique ci-dessus,
nous adoptons une démarche méthodologique à la fois
descriptive et analytique faisant recours aux données secondaires et
à l'analyse statistique et économétrique.L'analyse
économétrique tourne principalement autour de la
modélisation de Pospescu et Totan (2013). Elle fait également
appel à des modèles de régression multiple et à
l'utilisation des tests de stabilité des paramètres.
L'élaboration de ces estimations est faite en utilisant des
données en série temporelle.Ces modèles sont
estimés par la méthode des moindres carrés ordinaires. La
durée de l'étude est comprise entre 1980 et 2013. Le choix de
cette période est justifié à l'aide du constat selon
lequel, en 1980, la crise bancaire qui siège au Cameroun entraine la
fermeture de nombreuses banques et accroît, le niveau d'exclusion
bancaire à un niveau très élevé d'une part. Et
d'autre part, en 2013, ce niveau a considérablement diminué et le
nombre de banques est au plus haut depuis 1980. Cependant, cette estimation est
effectuée à partir du logiciel EVIEWS 7.
· La vérification de la première
hypothèse
Cette vérification est faite d`une part, via une
analyse statistique descriptive. Cette dernière est effectuée
à l'aidedes graphiques et des courbes renvoyant à
l'évolution et à la description de l'exclusion bancaire. D'autre
part, nous allons élaborer une analyse économétrique.Le
modèle utilisé vient de Popescu et Totan (2013).
Le modèle se présente comme suit :
1.1)
Où : Yi : Variable
endogène. La variable endogène est le taux d'exclusion bancaire.
Ce dernier permet de capter l'exclusion bancaire. Selon la BEAC, le taux
d'exclusion bancaire est mesuré comme suit :
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun3.png)
Ainsi, les variables socio-économiques retenues pour ce
modèle sont : le taux d'alphabétisation
(alph),le taux de chômage(chg), taux
d'inflation(infl), le taux de croissance
économique (pib), le taux de croissance
économique par habitant(pib/hbt),Terme d'erreur ( . Les signes
attendus se présentent comme suit :
Paramètres
|
Äalph
|
Ä chg
|
Äprix
|
Äpib_hbt
|
Äpib
|
Signes attendus
|
-
|
+
|
+
|
-
|
-
|
· La vérification de la deuxième
hypothèse
Elle se fait égalementd'une part, via une
analyse statistique descriptive à base des tableaux et des graphiques.
D'autre part, à travers une analyse économétrique.
(1.2)
A cet effet, les variables institutionnelles retenues
sont : le nombre de banque (nb), le nombre de guichets
(ng), le taux d'intérêt débiteur
(tid) et la masse monétaire (mnaie).
EtYt= taux d'exclusion bancaire. La variable
dépendante est identique dans les deux modèles et sa
méthode de mesure a été précédemment
donnée.
Les signes attendus se présentent ainsi qui suit :
Paramètres
|
Ätid
|
Änb
|
Äng
|
Ämnaie
|
Signes attendus
|
+
|
-
|
-
|
-
|
· Les données
Afin de vérifier nos hypothèses, nous allons
utiliser des données secondaires issues de différentes sources.
Parmi ces dernières,d'une part, la Global Findex la base de
données de la Banque mondiale sur l'accès aux services
financiers. Il s'agit d'une étude réalisée au cours de
l'année civile 2011 par Gallup, Inc. dans le cadre de son sondage
international dénommé Gallup World Poll. La présente base
de données fait état de données de Global Findex
tirées de plus de 35 000 entretiens conduits dans 37 pays d'Afrique
subsaharienne. Nous avons d'autre part, WEO database FMI (2014), les rapports
COBAC (2008, 2009, 2010,2011, 2012) les rapports BEAC et le WDI 2008 (World
Développement Indicator) produit par la Banque Mondiale.
7. Plan de l'étude
La présentation des analyses théoriques et
des résultats est organisée autour de deux parties. La
première partie identifie et évalue les facteurs
socio-économiques de l'exclusion bancaire au Cameroun donc,
suggère des éléments de réponse à notre
première préoccupation de recherche. La seconde partie, quant
à elle, identifie et évalue les facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire au Cameroun et suggère dece fait, les
éléments de réponses à la seconde
préoccupation de notre recherche.
Première Partie : Facteurs Socioéconomiques
de l'Exclusion Bancaire
Introduction de la première partie
L'exclusion bancaire est un phénomène qui ne
prend de sens que suite à ses conséquences sociales
(Gloukoviezoff, 2004). En référence aux faits stylisés qui
ont prévalus, les premières réflexions théoriques
se sont principalement investies à justifier l'exclusion bancairepar
l'exclusion géographique7(*) à travers les transformations
socioéconomiques à l'origine des bouleversements observés
au niveau de l'approvisionnement des services financiers (Leyshon et Thrift,
1993, 1994, 1995).Cette situation d'exclusion constitue un handicap lourd pour
un véritable essor économique (Agossou, 2008). Eradiquer ce
fléau est d'autant plus nécessaire que, dans les pays
développés ou industrialisés (PI), les services bancaires
font partie intégrante de la vie quotidienne des populations. Dans ces
pays, les dispositions juridiques ou à défaut, les habitudes
sociales rendent la détention d'un compte bancaire strictement
nécessaire. Ainsi, s'en priver de ces services, est fortement
préjudiciable pour les ménages qui vivent dans ces milieux.
Cependant, la place qu'occupent les services bancaires dans ces milieux n'a pas
la même proportion dans les autres zones.En effet, La zoneCEMAC est
classée parmi les régions du monde où le
phénomène d'exclusion bancaire est le plus
développé. En effet, 18% de cette population adulte
possède un compte bancaire, 10% dispose d'une épargne et 4%
bénéficie d'un emprunt auprès d'une institution formelle
(Demirgüc-Kunt et Klapper, 2012). Un tel constat révèle
l'urgence qu'il y a à lutter contre cette forme d'exclusion. L'objectif
de cette partie consiste à identifier les facteurs
socioéconomiques ou facteurs liés à la demande de
l'exclusion bancaire et de les évaluer. Pour y parvenir, il est
important pour mieux le ressortir, de mettre en évidence d'une part,
l'approche théorique des facteurs socio-économiques de
l'exclusion bancaire (Chapitre 1). Et d'autre part, d'évaluer ces
facteurs au Cameroun (Chapitre 2).
Chapitre 1 Les Facteurs Sociaux Economiques de
l'Exclusion Bancaire : Approche Théorique
Introduction
Les facteurs socioéconomiques émanent de
l'organisation sociale qui détermine la position ou les conditions de
vie des personnes au sein d'une société. La littérature a
identifié des facteurs liés à la demande et des facteurs
liés à l'offre pour expliquer l'exclusion bancaire. Ainsi, les
facteurs socioéconomiques sont de faite les facteurs liés
à la demande des services bancaires (Kempson et al 2008). Certains
travaux ont révélél'existenced'une étroite
corrélation entre le niveau de vie et l'exclusion bancaire
(Gloukoviezoff, 2008 ; Anderloni et al, 2008 ; Kempson, et
al 2008). Pour ces derniers, un niveau d'exclusion bancaire assez
élevé rend difficile une situation sociale déjà
précaire. Et, affecte négativement l'intégration sociale.
En outre, Gloukoviezoff établie également un rapport
étroit entre l'exclusion bancaire et l'exclusion sociale. Cette
dernière est définie par l'Observatoire national de la
pauvreté et de l'exclusion sociale comme faisant «
référence à l'ensemble des mécanismes de rupture,
tant sur le plan symbolique (stigmates ou attributs négatifs) que sur le
plan des relations sociales (rupture des différents liens sociaux
qui agrègent les hommes entre eux). En cela, elle est extrêmement
proche de la définition en termes de capabilités
développée par Sen (1993, 1999) dont Guérin (2000) propose
une application à l'analyse de la situation des femmes
confrontées à la précarité. Pour analyser les
mécanismes du processus d'exclusion sociale, Sen développe la
notion de capabilité. Pour lui, « la capabilité
reflète la liberté de mener différents types de vie.
Dès lors, une personne peut être considérée comme
pauvre lorsque sa liberté réelle d'être et d'agir
c'est-à-dire son autonomie, est restreinte ». L'exclusion
bancaire est-elle due à une autonomie restreinte qui tient
à la fois du domaine social et du domaine économique? L'objectif
de ce chapitre est d'examiner théoriquement les facteurs
socioéconomiques de l'exclusion bancaire. Il s'agit d'une partde mettre
en évidence la structure de l'exclusion bancaire (Section 1), et d'autre
part, de ressortir les analyses théoriques (Section 2).
Section 1 : Structure de l'exclusion bancaire
La structure de l'exclusion bancaire fait
référence à ses composantes. En outre, elle permet de
ressortir les différents mécanismes qui la constituent. Bien que
cette forme d'exclusion soit encore peu étudiée à ce jour,
il n'en demeure pas moins queses conséquences ont une ampleur
significative. L'objectif de cette rubrique consiste à mettre en
évidence la structure de l'exclusion bancaire. Il s'agit
précisément dans cette rubrique de mettre en exergue d'une part,
les typologies de l'exclusion bancaire. Et d'autre part, les
conséquences socioéconomiques de l'exclusion bancaire.
1.
Les typologies de l'exclusion Bancaire
Les typologies de l'exclusion bancaire mettent en
évidence tour à tour, les différentes formes d'exclusion
bancaire et les niveaux de bancarisation.
(a) Les Formes d'exclusion bancaire
Deux approches permettent de déterminer les
différentes formes de l'exclusion bancaire. Malgré que ces formes
aillent dans le même sens, il convient tout de même de noter que
ces deux approches analysent différemment l'exclusion bancaire. Il
s'agit des formes issues des analyses de Servet, (2000) et de Gloukoviezoff
(2004).
v Les formes d'exclusion bancaire : l'analyse de
Servet (2000)
Pour Servet, la finance en générale et les
instruments monétaires en particulier ne sont pas excluant en tant que
tels. Toutefois, sous certaines conditions et dans certains contextes, ils
peuvent le devenir. L'interrogation sur « l'exclusion bancaire »,
dans de nombreuses sociétés, se révèle être
aujourd'hui un enjeu de société fort, tant la finance
apparaît comme un facteur de fracture entre groupes sociaux et entre
générations. L'exclusion bancaire peut aujourd'hui revêtir
trois formes qui sont fonctions soient, des personnes soient des situations.
Servet (2000), distingue à cet effet : la stigmatisation, la mise
à l'écart et la marginalisation
économique.
· La stigmatisation
En effet, les analyses à micro-échelle
des pratiques monétaires montrent d'une part que, l'argent n'est pas un
instrument neutre et impersonnel avec lequel les personnes n'auraient qu'un
rapport fonctionnel, car il est un élément fort de
l'identité des personnes. D'autre part, chacun gère son budget en
fractionnant et en segmentant l'usage des divers moyens de paiement et
d'épargne à sa disposition sur la base de classifications morales
largement inconscientes.
L'argent permet à chacun de se définir par
rapport aux autres (dans une relation horizontale ou verticale
hiérarchique ou égalitaire) et par rapport aux institutions
(c'est la souveraineté monétaire) mais aussi de
s'apprécier, de se projeter dans l'avenir, etc. D'où l'amputation
de la personnalité ou un sentiment de rejet que constitue un
accès limité à la gamme des moyens de paiement connu dans
une société à un moment donné. A cet effet, la
stigmatisation, ou plus exactement la discrimination est de fait,
déterminée par les milieux culturels d'appartenance et les
réseaux de socialisation.
· La mise à l'écart
Au sujet de la mise à l'écart, celle-ci
peut être exercée par un établissement particulier qui,
voulant diminuer son niveau de risque, rejette tel ou tel type de
clientèle ou qui donne accès, le privilège, à
tel ou tel service pour une minorité de sa clientèle (allant du
niveau de découvert autorisé par exemple ou crédit offert
et aux garanties exigées dans le cas d'un projet d'investissement).
· La marginalisation
économique
La troisième forme d'exclusion bancaire qui peut
être relevée concerne les handicaps qu'une personne subie en
raison, soit de son lieu de vie, soit de sa situation personnelle patrimoniale
et de l'irrégularité de ses flux de revenus. Ces handicaps
peuvent s'additionner et conduire ceux qui les subissent à une situation
de forte marginalité économique et financière. En effet,
Vivre dans tel ou tel espace largement dépourvu d'offres de services
financiers diversifiés et concurrentiels devient discriminant compte
tenu des risques encourus par ces lieux d'implantation et de leur manque
supposé de rentabilité.
v Les formes de l'exclusion bancaire : L'analyse
de Gloukoviezoff (2004)
L'exclusion bancaire se compose de difficultés
d'accès et de difficultés d'usage. Ces deux dimensions ont pour
conséquence d'entraver les pratiques financières des personnes
concernées. Il importe donc de s'interroger sur les formes prises par
cette exclusion. L'analyse de Gloukoviezoff distingue comme formes d'exclusion
bancaire, l'exclusion volontaire, l'exclusion involontaire et les exclus de
l'intérieur.
· L'auto-exclusion ou l'exclusion
volontaire
L'auto-exclusion correspond à un processus par
lequel une personne réduit progressivement les services dont elle
dispose à mesure que sa situation professionnelle ou familiale se
dégrade.
Ce processus peut aller jusqu'à une absence totale de
services bancaires, y compris de compte. Elle dépend d'un certain nombre
de barrières qui entravent les pratiques bancaires de certaines
catégories de clients. Elle est donc un élément
déterminant de la compréhension du processus d'exclusion
bancaire. Elle met d'ailleurs en lumière que : l'exclusion en termes
d'accès ne se limite pas à la sélection explicite faite
par les établissements bancaires mais incluele renoncement de clients
potentiels.
Renoncement qui semble concerner un nombre de personnes plus
important que celui des personnes se heurtant à une sélection
explicite ; le renoncement aux services bancaires est le fruit de
difficultés d'usage. Il y a donc un lien direct entre exclusion en
termes d'accès et celle en termes d'usage.
· Sélectivité des
établissements bancaires ou exclusion involontaire
Les ménages aux revenus modestes se heurtent
fréquemment à la sévérité de la
sélection de nombreux établissements bancaires.
La sélection bancaire se fait avec pour objectif
de garantir la rentabilité de la relation nouée. Il faut pour
cela minorer les risques de défaillance du client, mais également
les coûts qu'il engendre.
Ainsi, les clients aux revenus modestes présentent un
niveau de risque moyen plus élevé de par le niveau et la nature
de leurs ressources. De plus, en raison de la pression concurrentielle qui
pousse à limiter les coûts et donc le temps passé avec les
clients ayant le moins de potentiel économique, c'est sur la base de son
expérience et en fonction d'indicateurs comme le niveau et la nature du
revenu (salaire), la domiciliation (le lieu de résidence), l'âge,
etc., que le banquier doit prendre sa décision. Ainsi, Il existe donc
un risque de discrimination souligné par Fors8(*), pouvant priver d'accès
au compte ou autres services bancaires certaines catégories de la
population.
· Les exclus de l'intérieur
Gloukoviezoff (2004), émet une autre forme
d'exclusion bancaire dénommée « les exclus de
l'intérieur ». En effet, elle concerne les personnes qui ont
accès au système bancaire mais rencontrent des difficultés
d'usage. Il reprend d'ailleurs à la suite d'un banquier que :
« Un exclu bancaire n'est pas forcément un exclu des banques,
cela peut être quelqu'un qui est dans la banque mais qui n'y comprend
rien». Ce titre d'exclus de l'intérieur, a ainsi
été emprunté à l'analyse que font Pierre Bourdieu
et Patrick Champagne des difficultés rencontrées par
l'École pour s'adresser avec succès à tous (Bourdieu et
Champagne, 1993), s'applique avec particulièrement de pertinence au
problème de l'exclusion bancaire.
En effet, le secteur bancaire est confronté au couple
massification9(*)-démocratisation10(*). La bancarisation de masse de la population ne s'est
pas traduite par une démocratisation de même ampleur du
système bancaire. Autrement dit, si une partie de la population a au
moins un accès minimal aux services bancaires (massification), tous les
clients ne bénéficient pas d'une prestation de service
adaptée à leurs besoins spécifiques. C'est là le
coeur du processus d'exclusion bancaire. Une partie de la clientèle,
pourtant contrainte de recourir aux services bancaires, est alors
confrontée à une forme de relation bancaire qui n'a pas
été pensée pour elle ou plutôt, avec elle.
(b) Les niveaux d'exclusion bancaire
L'exclusion bancaire revêt différent niveaux
observables dans les ménages. En effet, compte tenu du fait que
l'exclusion bancaire implique les difficultés d'usage et d'accès,
Anderloni et al (2008), proposent trois niveaux d'exclusion :
Tableau 1:
Récapitulatif des niveaux d'exclusion Bancaire
Niveaux d'exclusion bancaire
|
Spécificités
|
Non bancarisés
|
Les personnes qui ne sont clients dans aucune Banque.
|
Faiblement bancarisés
|
Les personnes qui ont un compte de dépôt
n'offrant pas de facilités de paiement électronique, ou de
chéquier. Y compris celles qui disposent mais n'en font pas usage.
|
Totalement bancarisés
|
Les personnes qui ont accès à un vaste
éventail de services bancaires de transaction adapté à
leurs besoins et à leur statut socio-économique.
|
Source : fait par l'auteur
à partir de la littérature y afférente
2.
Les conséquences socio-économiques de l'exclusion bancaire
L'exclusion est à la fois un processus et un
état, consacrant un défaut d'intégration11(*). Ce défaut
d'intégration souligné par Loisy génère des
conséquences tant sur le plan social qu'économique qui entravent
à la vie sociale. Il est donc question ici, de mettre en évidence
les conséquences socio-économiques de l'exclusion bancaire.Ainsi,
nous établissons en premier lieu, les conséquences
économiques et second lieu les conséquences sociales de
l'exclusion bancaire.
(a) Les conséquences sociales de l'exclusion
bancaire
Être privé d'accès et d'usage
à certains services bancaires a des conséquences pratiques
immédiates sur la vie quotidienne des personnes concernées. Le
fait de ne pas avoir accès ou de ne pas savoir comment utiliser
correctement les services bancaires peut, en fonction des
antécédents, du statut et de l'expérience de vie de la
personne qui s'y trouve confrontée, exercer un impact sur l'estime de
soi et mener à l'isolement et au délabrement des connexions
sociales et des relations sociales avec les amis et la famille (Gloukoviezoff,
2004). Les personnes qui ne possèdent aucun compte bancaire
éprouvent des difficultés, par exemple, pour toucher des
chèques établis à leur nom par une tierce personne.
Souvent, elles doivent payer pour encaisser ces chèques (Anderloni et
Carluccio 2006 ; Hogarth et O'Donnell 1999, Kempson et Whyley, 1998 ; Kempson
et al, 2000). Il arrive même que les payements en espèces donnent
l'impression que l'argent n'est pas propre ou a été volé.
Les personnes concernées par cette situation peuvent se sentir
humiliées et perdre l'estime d'elles-mêmes (Gloukoviezoff, 2004).
De même, il est quasiment indispensable de posséder un compte
bancaire pour percevoir des prestations Sociales. On constate que, les
conséquences sociales de l'exclusion bancaire touchent respectivement
à la mise en cause de l'estime de soi, de la possibilité de
prendre part à la société, et de la possibilité de
faire face aux aléas de la vie en mobilisant les différents
produits bancaires.
(b) Les conséquences économiques de
l'exclusion bancaire
Les personnes incapables d'obtenir un crédit
auprès des banques sont parfois contraintes de faire appel à
des intermédiaires ou à des prêteurs à haut risque
qui imposent des taux plus élevés ainsi que des conditions et
modalités nettement moins bonnes (Anderloni et Carluccio, 2006 ; Corr,
2006 ; Treasury Committee 2006 ; Collard et Kempson, 2005 Kempson et al,
2000). Sans épargne, personne n'a les moyens de résister à
des chocs financiers même limités ou à des dépenses
inattendues, et ceux qui conservent leur épargne en espèces ne
bénéficient pas du payement d'intérêts (Kempson et
al, 2005). De plus, ceux qui conservent leur épargne en espèces
chez eux prêtent le flanc au vol (Kempson et Whyley 1999; Kempson et al,
2000). Par son coût, l'exclusion bancaire a pour conséquence de
restreindre la consommation, dont le rôle social n'est plus à
démontrer. Mais elle peut également la restreindre en
décourageant le vendeur, ou plutôt, dans le cas des
ménages, un locataire potentiel. Ainsi, l'accès au logement, qui
est un maillon essentiel dans la chaîne de l'exclusion sociale, peut
être compromis par la privation de moyens de paiement scripturaux. En
effet, l'absence de chéquier pourra rendre impossible la location d'un
logement car le propriétaire en déduira un risque important
d'impayés (Gloukoviezoff, 2004).
Section 2 Facteurs socio-économiques de
l'exclusion bancaire : Analyses théoriques
Les analyses théoriques sur l'exclusion bancaire
arrivent à la conclusion qu'elle est constituée de «
processus servant à empêcher certains groupes sociaux et individus
d'accéder au système financier » (Leyshon et Thrift, 1995).
Ces analyses soutiennent que, les bas revenus, le genre, les formes d'emploi
instables, les raisons psychologiques et culturelles découragent
l'accès et l'usage des services bancaires. En outre, ces groupes
défavorisés représentent un trop grand risque pour devenir
clients des institutions bancaires (Kempson, 2006). Ces travaux convergent avec
ceux élaborés par Beck et De la Torre (2006). En effet, ces
derniers ont développé une théorie expliquant les
obstacles liés à l'accès aux services bancaires.
Nommée théorie des frontières des possibilités
d'accès, elle constitue un socle à l'identification des facteurs
socioéconomiques de l'exclusion bancaire. La finalité de cette
section réside dans l'analyse théorique des facteurs
socioéconomiques de l'exclusion bancaire. Afin de la mettre en
évidence, il est question pour nous, d'exposer sur la théorie des
frontières des possibilités d'accès d'une part, et de
ressortir la revue de la littérature d'autre part.
1. Théorie des
frontières des possibilités d'accès
Développé par Beck et De la Torre (2006),
cette théorie part du principe économique de l'offre et de la
demande pour identifier les facteurs explicatifs de l'exclusion bancaire.
Ainsi, l'objectif de cette théorie repose sur l'identification des
facteurs de l'exclusion bancaire liés à la demande et à
l'offre. Tout en définissant les facteurs socio-économiques comme
étant les facteurs liés à la demande, ils assimilent
également les facteurs institutionnels comme étant liés
à l'offre. Notre orientation réside dans cette rubrique sur les
facteurs socioéconomiques. Les services bancaires qu'ils ont
analysés sont : l'accès à l'épargne et les
moyens de paiements. Afin d'expliquer les difficultés d'y
accéder, ils ont déterminé les facteurs tels : les
coûts de transactions, les facteurs économiques et non
économiques, et pour finir, ils déterminent la frontière
des possibilités d'accès.
(a) Les coûts de
transactions
Selon cette théorie, les coûts de transactions
des services liés à l'épargne et les moyens de paiement
sont fixés par le système financier en place et dépend des
volumes de transactions. C'est-à-dire, elle bénéficie des
économies d'échelles12(*). Cependant, l'effet de ces coûts sur les
provisions des services financiers peut être renforcé par un
réseau externe, où la marge bénéficiaire est
déterminée par le nombre de consommateurs qui ont
déjà utilisé le service (Claessens et al, 2003). Cela
concerne précisément les systèmes de paiement où
les bénéfices et la demande augmentent considérablement.
Cependant, un niveau trop élevé de ces coûts peut
réduire le système financier à un faible niveau
d'équilibre parce ne pouvant plus remplir les conditions en termes
d'économie d'échelle.
(b) Les facteurs Economiques et non
Economiques
Cette théorie estime que, le prix et le niveau de
revenu sont déterminants pour la demande de services bancaires tels que
l'épargne et les moyens de paiement.Par ailleurs, elle analyse aussi
que, le développement économique engendre des besoins de ces
services de plus en plus sophistiqué. Cependant, elle considère
qu'il n'y a pas que des facteurs économiques qui expliquent la demande
de ces services mais aussi d'autres facteurs à l'instar des facteurs
socioculturels à considérer. Beck et De la Torre (2006)
expliquent ces idées en ces termes :
« Price and income level are the salient
economic determinants of the demand of payments and savings services. Economic
development and the associated rise in per capita income increases the need for
more and more sophisticated versions of these services. However, demand is not
only driven by economic but also by socio-cultural factors. Further, we have to
isolate pure demand factors from demand reductions that are due to the
expectation of supply constraints».
Ils concluent ainsi cette analyse en démontrant deux
courbes dont la demande des services est d'abord liéeaux facteurs
économiques D* = f{income, price} où la demande de ces services
est fonction du revenu et du prix et, la second courbe D*= f{income, price,
financial illiteracy, cultural barriers}où, la demande de ces services
est fonction du revenu, du prix et des facteurs tels l'illettrismefinancier et
les barrières culturelles.
(c) la frontière des possibilités
à l'accès
v Définitions
Beck et De la Torre (2006) définissent la
frontière des possibilités d'accès des services de
paiement et d'épargne comme « la part maximale de la population
(ménage et entreprise) qui pourrait être servie par les
institutions bancaires pour un ensemble donné de variables d'état
». Ils l'a définissent plus précisément ainsi:
« We define the Access Possibilities Frontier
for payment and saving services as the maximum share of population that could
be served by financial institutions, for a given set of state variables».
Pour décrire cette frontière, ils
définissent quatre fonctions (représentées sur la figure
ci-dessous):
Offre réelle: S = f {Coûts de
transactions, variables d'état}
Offre potentielle: S* qui est meilleure à
S parce que fruit d'un marché financier efficient.
Demande réelle: D = f {revenu, prix,
illettrisme financier, barrière culturelle et religieuse} Demande
potentielle: D* qui est meilleure à D
car ne considère pas les facteurs non économiques.
v Hypothèses
Cette théorie émet les hypothèses
suivantes :
H1: Le prix est indépendant du volume des
transactions;
H2: Les clients qui utilisent les transactions les
plus chères sont ceux qui consomment plus de transactions;
H3: Dans un intervalle de temps d'observation, la
valeur et le volume de transactions consommées par chaque agent sont
fixes et indépendants du prix.
v Détermination des
frontières
Les points de rencontre entre les différentes
courbes d'offre et de demande déterminent les frontières des
possibilités d'accès. La projection du point I (offre et demande
efficiente) sur l'axe horizontal donne la part de la population qui est
bancable (A) : c'est la situation optimale pour un pays donné.
Tous les points intérieurs illustrent de problèmes dont
la résolution permettra d'accroître l'accessibilité.
· Premier problème d'accès : le
point III caractérise un problème de demande lié à
l'auto-exclusion qui est due à des facteurs non économiques;
· Deuxième problème d'accès :
les points II et IV caractérisent un problème de demande et
d'offre. Ils traduisent une offre peu efficiente (point II) doublée d'un
problème d'auto-exclusion des populations (point IV).
Figure
1:Frontières de possibilités d'accès
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun8.png)
Source : Beck et De la Torre (2006)
Selon Beck et De la Torre, il existe un troisième
problème qui pourrait surgir de la comparaison des points obtenus pour
différents pays ayant des niveaux économiques semblables. Ces
points peuvent varier traduisant alors des problèmes spécifiques
autres qu'économiques tels que l'insécurité ou le cadre
juridique. A cet effet, La théorie des ''frontières de
possibilités d'accès'', permet, sous certaines conditions,
d'identifier le niveau optimal d'accès aux services bancaires dans un
pays, et de déceler les problèmes qui pourraient expliquer un
niveau supérieur d'exclusion bancaire et donc d'orienter les actions
correctives en conséquence.
2.
Les facteurs socio-économiques de l'exclusion bancaire : Revue de
la littérature
La théorie de la frontière a pu
déterminer les facteurs socioéconomiques de l'exclusion bancaire
à partir de son analyse théorique. Cette théorie
développée par Beck et de la Torre (2006), a servi de tremplin
pour élucider l'exclusion bancaire. Cependant, des travaux ont
précédés cette théorique et d'autres sont venus
après cette théorie soit pour confirmer soit pour
compléter l'analyse. Ainsi, ces travaux sont allés dans le
même sens d'idée que la précédente théorie et
leur pertinence justifie la présentation de leur analyse
théorique dans cette rubrique. A cet effet, nous mettons en exergue une
revue de la littérature sur les facteurs socioéconomiques ou
facteurs liés à la demande de l'exclusion bancaire.
(a) Les facteurs sociaux de l'exclusion
bancaire
Une série de facteurs sociétaux a
été identifiée comme exerçant un impact sur
l'accès et l'utilisation des services bancaires.
L'exclusion bancaire est affectée par des facteurs
tels que, l'évolution démographique et technologique. En effet,
la population âgée éprouve des difficultés pour
rester dans le système bancaire du fait des nouvelles technologies mises
en place pour l'utilisation ou la gestion des moyens de paiement. La hausse
du nombre de divorces et la tendance des jeunes à quitter la maison
à un âge plus avancé contraignent les banques à
rationner certains services (Anderloni et Carluccio, 2006; Kempson et al,
2000). Kempson (2006) souligne qu'il existe un lien entre les niveaux
d'exclusion bancaire et les niveaux d'inégalité de revenus
mesurés par les coefficients de Gini. En effet, le coefficient de
Gini est une fonction inverse de la demande des services bancaires. Par
ailleurs, une série de raisons psychologiques, culturelles et les zones
rurales, découragent l'accès et l'utilisation des services
bancaires de transaction. Cela concerne le plus lespersonnes
âgées. Elles font partie d'une catégorie de personnes de
bas revenus en général et considèrent souvent le
système bancaire comme n'étant adapté qu'aux plus riches
qu'eux et qui craignent de perdre le contrôle sur leur argent s'ils ne
payent pas en monnaie sonnante et trébuchante et les coûts
liés à l'accès en termes de distance (Anderloni, 2003). En
outre, la complexité et l'incompréhension liées à
l'usage des services bancaires (vocabulaire technique,
dématérialisation), peuvent entraîner des
difficultés et mettre en péril un équilibre
budgétaire déjà fragile. Pour Demirguc-Kunt et Klapper
(2012), la probabilité de posséder un compte formel est plus
élevée chez les hommes que chez les femmes bien que
l'écart entre hommes et femmes soit relativement faible. Pour la base de
données global findex issue de l'enquête sur l'accès aux
services financiers en Afrique Subsaharienne, les adultes possédant une
éducation du niveau tertiaire et ceux de la tranche d'âge allant
de 25 à 64 ans ont plus de chances d'être bancarisés. En
fin, les raisons morales ou religieuses peuvent accentuer l'exclusion bancaire.
Il s'agit principalement de personnes qui refusent les services de
crédit ou les produits d'épargne
rémunérés. Ce motif d'exclusion reste très
minoritaire (Gloukoviezoff, 2004).
(b) Les facteurs économiques de l'exclusion
bancaire
La première analyse de l'exclusion bancaire
arrive à la conclusion qu'elle est constituée de « processus
servant à empêcher certains groupes sociaux et individus
d'accéder au système financier » (Leyshon et Thrift, 1995).
Les auteurs y soutiennent que les bas revenus et certains groupes sociaux
défavorisés représentent un trop grand risque pour devenir
clients des institutions financières « classiques » qui, de ce
fait, évitent certaines zones géographiques où ces
franges de la population sont établies. Kempson et Whyley (1999)
pensent que l'exclusion bancaire est volontaire et qualifie ce volontarisme par
l'auto exclusion. Ils stipulent que, les personnes réduisent leur
consommation des services bancaires au fur et à mesure que leur
situation socioéconomique se dégrade jusqu'à ne plus
posséder de compte bancaire. Après des études en Afrique
Centrale sur les difficultés d'accès aux services financiers,
Demirgüc-Kunt et Klapper (2012) indiquent que l'argument le plus
fréquemment avancé dans la région pour justifier le fait
de ne pas posséder de compte formel est que l'on ne dispose pas d'assez
de revenu pour en utiliser un. Telle est la réponse donnée par 81
% des adultes ne possédant pas de compte formel, 30 % citant cet
argument comme seule et unique raison. Gloukoviezoff (2004) aussi, met en
exergue un lien évident entre la faiblesse des ressources et la
privation d'accès à différents services bancaires.
Cependant, il affirme que l'exclusion bancaire ne se
résume pas à cela. Les difficultés d'usage ne sont pas
liées uniquement au niveau du revenu mais également, à
l'inadéquation entre les besoins et capacités des personnes et
les réponses apportées par les établissements bancaires.
Le niveau de revenu de certains individus ne leur permettedonc pas de
s'acquitter des frais liés à la tenue d'un compte (Moran K., 2006
Djankov et Al. 2008 ; Lyons et al. 2004 ; De Sousa, 2010 ; Anderson, 2006 ;
Caskey, 1997, 2002). Il en ressort que, le chômage, l'instabilité
d'emploi, de bas revenus ou d'autres caractéristiques personnelles
constituent des freins à l'inclusion bancaire et par conséquent
accentuent l'exclusion bancaire (Corr, 2006 ; Ellison, Collard et Forster,
2006 ; Kempson et Whyley, 1999 ; Kempson et al, 2000 ; Nieri, 2006).
Toutefois, ils continuent en affirmant que les prix sont une fonction
décroissantede la demande des services bancaires.
Figure 2:
Récapitulatif des facteurs socio-économiques de l'exclusion
bancaire
Exclusion Bancaire
Facteurs sociaux
o Evolution démographique et -technologique
o Illettrisme, sexe, âge, zone rurale
o Raisons religieuses, culturelles, psychologiques
o Inégalités des revenus, chômage
Facteurs économiques
o Revenu insuffisant
o Richesse insuffisante
o Prix
Source : fait par l'auteur
à partir de la littérature y afférente.
(c) Repères théoriques pour une Analyse
Monétaire de l'Exclusion Bancaire
Percevoir un salaire ou des prestations sociales, louer un
logement, payer ses factures, tous ces éléments du quotidien des
ménages ne peuvent quasiment plus se faire aujourd'hui, dans les
sociétés modernes, sans avoir recours aux services bancaires
(Gloukoviezoff, 2004). Les sociétés modernes connaissent un
phénomène d'intensification de la financiarisation13(*) des rapports sociaux. Alors
que l'on pouvait vivre sans compte bancaire dans les années
antérieures, cela est illusoire aujourd'hui. Cette intensification
explique l'apparition de l'exclusion bancaire. L'analyse monétaire de
l'exclusion bancaire met en exergue le rôle que joue la monnaie dans les
rapports sociaux d'une part et d'autre part, le lien entre l'exclusion bancaire
et l'exclusion sociale.
· Financiarisation des rapports
sociaux : La monnaie qui fait lien
Depuis les travaux de George Simmel puis ceux de Karl
Polanyi il ressort que la monnaie est bien plus qu'une marchandise permettant
uniquement de faciliter la réalisation de l'échange marchand.
Bien que le travail reste une valeur centrale et la première source
d'intégration et de valorisation de soi, l'argent joue à ses
côtés un rôle croissant.
Ainsi, en suivant l'analyse que fait Bernard Perret (1999)
des travaux de Georg Simmel, il apparaît que la
monétarisation14(*)
de la vie sociale traduit l'exigence de chacun d'avoir « le choix »
et d'être « autonome ». Il poursuit son analyse sur la
médiation monétaire, ce phénomène qualifié
de monétarisation « a des effets structurels : elle agit comme
principe actif, une force qui configure la société, une norme qui
s'impose au jugement, voire une règle de conduite dont le champ et la
légitimité ne cessent de s'étendre ». Le rôle
social de la monnaie souvent considéré comme une survivance des
sociétés traditionnelles est en réalité un
élément fort des sociétés modernes. En effet,
parallèlement au développement de la concurrence marchande, il
s'étend aux différentes sphères de la vie sociale.
Pour Commons, qui amplifie l'analyse de Simmel,
« la monnaie est une institution parmi les plus fondamentales des
sociétés humaines et non pas un simple instrument facilitant les
échanges, ni une marchandise ». La monnaie ainsi est ce qui
faitle lien dans une société (Servet, 2004). Certes, elle est
largement pensée aujourd'hui comme une coupure. Elle apparaît
comme ce qui permet par l'acte de paiement de solder les comptes, de mettre fin
aux obligations nées des contrats de vente-achat ou de prêt ;
grâce à la monnaie, la relation économique paraît
ainsi pouvoir se dissoudre. Ce faisant, la monnaie est
représentée comme instrument de relations essentiellement
bilatérales ; un instrument commun certes grâce à sa
fongibilité et aux capacités de divisibilité des divers
moyens de paiement, mais un instrument qui ne semble faire unité que par
sommation.
Ainsi, de manière croissante, les trois types de liens
identifiés comme constitutifs du lien social s'expriment à
travers elle : que ce soit l'estime de soi entretenue par la possibilité
de « claquer » de l'argent (Petonnet, 1979), le lien relationnel
entretenu par des consommations de services, d'activités de loisir,
etc., payants, ou enfin le lien à la société qui
dépend de « l'utilité » supposée de chacun,
mesurée par le revenu.
C'est le fait que les ressources monétaires
nécessaires, pour entretenir ces liens, doivent être
mobilisées par l'intermédiaire du secteur bancaire et des
services qu'il propose qui est au centre de l'analyse de l'exclusion bancaire.
Le processus d'inclusion bancaire de la population, à l'oeuvre depuis
plusieurs années dans les sociétés contemporaines, a donc
conduit les services bancaires, à devenir l'un des
éléments clefs de l'intégration aux sociétés
contemporaines.
· Exclusion bancaire et Exclusion
sociale
L'exclusion sociale est un défaut de
participation à la société soulignant la nature
multidimensionnelle, multicouche et dynamique du problème. Elle est
à cet effet, caractérisée par : un défaut de
participation (l'exclusion s'exprime sous forme de degré puisque les
individus peuvent participer dans une mesure plus ou moins large et que
celle-ci est en relation avec la société en question), un cadre
multidimensionnelle (L'exclusion sociale englobe le faible niveau de revenu,
mais plus encore, d'autres types de désavantages liés ou non aux
bas revenus, comme le chômage ou le manque d'estime de soi), et une
sphère Multicouche (Même si ce sont des individus qui souffrent
d'exclusion, les causes sont reconnues comme opérant à
différents niveaux : celui de l'individu, du ménage, de la
communauté et des institutions).
Lorsqu'on se réfère à la
définition de l'exclusion bancaire15(*) évoquée en introduction
générale, et à celle de l'exclusion sociale sus
évoquée, à l'examen de ces deux définitions, nous
arrivons à la conclusion selon laquelle, l'exclusion bancaire est
profondément liée à l'exclusion sociale (Anderloni et al,
2008). À l'instar du chômage de longue durée, les
difficultés bancaires peuvent conduire les personnes à la
dépression et/ou à d'autres problèmes de santé.
Dès lors, avec l'impossibilité de maintenir l'équilibre
budgétaire et de faire face aux dépenses du quotidien afin de se
procurer les services bancaires par exemple, l'estime de soi et la santé
physique et psychique sont mises à mal (Ébermeyer et al, 2003 ;
Brunet et al, 2004). Ne pas avoir accès ou ne pas maîtriser les
services bancaires, empêche de mener une vie sociale « dans la norme
», par conséquent, l'exclusion bancaire devient vectrice
d'exclusion sociale (Gloukoviezoff, 2004).
Conclusion du Chapitre
L'évolution que connait le secteur bancaire depuis
des années a eu plusieurs conséquences à l'origine du
processus d'exclusion bancaire. Ne pas posséder de compte, de
chéquier, de carte de retrait ou de paiement, ne pas avoir accès
au crédit, ou ne pas parvenir à préserver son
épargne constituent de véritables entraves pour mener une vie
sociale normale. De même, ne pas maîtriser le langage
utilisé par son banquier, ne pas comprendre le fonctionnement des
services dont on dispose sont autant de sources potentielles de
déstabilisation de situations déjà précaires.
Ainsi, la prise en considération de ces conséquences fait de
l'exclusion bancaire un phénomène social. Outre les niveaux et
les différentes formes que peut revêtir cette exclusion, il n'en
demeure pas moins qu'elle entrave considérablement les rapports sociaux.
Les facteurs de cette exclusion sont multiples. La théorie des
frontières de possibilités et la revue de la littérature
identifient l'exclusion bancaire à travers les critères
socioéconomiques tels le revenu, les prix, le sexe, les
inégalités de revenus, l'illettrisme financier, le chômage,
et l'âge. Théoriquement on a pu identifier ces facteurs sus
cités. Seulement, les facteurs déterminants de l'exclusion
bancaire ne sont pas identiques d'un pays à l'autre. Cependant, en
s'inspirant de la littérature y afférente qui identifie les
facteurs différents de l'exclusion bancaire d'un pays à l'autre
qu'en est-il des facteurs socioéconomiques explicatifs de l'exclusion
bancaire au Cameroun ?
Chapitre 2 Les Facteurs Socioéconomiques de l'Exclusion
Bancaire : La Mise en Evidence
Introduction
L'accès et le recours à un compte et à
des services bancaires permettant d'effectuer des transactions de base sont
devenus essentiels pour l'intégration sociale (Demirguc-Kunt et Klapper,
2012). Se priver de ces services constitue une entrave à la
bancarisation et accentue le niveau de personnes en marge du système
bancaire. Pourtant, il est sage et important d'encourager la
pénétration bancaire. Car, cette dernière est une aubaine
pour l'économie. La pénétration bancaire ainsi
sollicitée, nécessitel'établissement d'un état des
lieux du milieu qui fait l'objet de la rechercheafin de promouvoir la dite
pénétration. A cet effet, le faible niveau de bancarisation que
connait le Cameroun doit être examiné afin de déterminer
ses facteurs explicatifs. L'objectif de ce chapitre, consiste à
évaluer les déterminants socioéconomiques de l'exclusion
bancaire au Cameroun. La littérature qui a précédemment
fait l'objet a indiqué un nombre vaste de facteurs expliquant
l'exclusion bancaire. Dans le souci de vérifier tous ces facteurs, et
afin de rendre plus complète l'analyse, nous adoptons d'une part, les
faits stylisés de l'Exclusion Bancaire au Cameroun (Section 1), et
d'autre part, une analyse économétrique (Section 2).
Section 1 Exclusion Bancaire au Cameroun : Les Faits
Stylisés
Jusque récemment, en Afrique et ailleurs, l'on a
disposé de peu d'informations sur l'étendue de l'inclusion
financière et sur l'ampleur de l'exclusion de groupes tels que les
pauvres, les femmes et les jeunes des systèmes financiers formels. Pour
la majorité des pays, on a observé une absence d'indicateurs
systématiques relatifs à l'utilisation des différents
services financiers. Les études menées par la Global Findex (base
de données de la banque mondiale) ont pu identifier après leurs
enquêtes une pluralité de facteurs expliquant l'exclusion
bancaire. Dans cette rubrique, nous nous focalisons sur l'analyse des facteurs
tels que le genre, le lieu de résidence et l'âge. Pour y parvenir,
nous nous attardons d'une part sur l'analyse de l'évolution du niveau
d'exclusion bancaire et d'autre part, sur l'analyse des facteurs
précédemment cités.
1. Le taux d'exclusion
bancaire
Le Cameroun a connu dans les années 1980 une profonde
crise bancaire qui a conduit la fermeture, la fusion et la liquidation de
certaines banques (Touna, 2008). Cette crise a considérablement exclue
la part de la population déjà bancarisée malgré
leur faible nombre. Ainsi, la libéralisation du secteur bancaire qui en
a suivie, a vu naître et évoluer un nombre croissant
d'établissements bancaires. Cette augmentation a conduit progressivement
la réduction du niveau d'exclusion bancaire.Ainsi, l'évolution de
ce niveau d'exclusion bancaire est présentée dans le graphique
ci-après de 1980 à 2013.
Graphique 1: Evolution
du taux d'exclusion bancaire au Cameroun de 1980 à 2013
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun9.png)
Source : Fait par l'auteur à partir
des données de la BEAC et de la Banque Mondiale
Le graphique ci-dessus montre que le niveau d'exclusion
bancaire est très élevé si l'on se met dans les
années 1980. Par ailleurs, il diminue progressivement au fil du temps et
remonte dans les années 1994, 1995. Cependant, dans les années
2000, on remarque dans cette courbe que sa réduction est constante
justifiant par conséquent une accentuation de l'inclusion
financière. En fin, la lecture de la courbeindique qu'en 2013, 86% de
la population est financièrement exclue du secteur bancaire au Cameroun.
Qu'est ce qui explique ce haut niveau d'exclusion bancaire au
Cameroun?
2. Quelques Obstacles à l'accès aux
services bancaires
2.1 Le genre : déterminant de l'exclusion
bancaire au Cameroun
Pour Demirguc-Kunt et Klapper (2012), la
probabilité de posséder un compte formel est plus
élevée chez les hommes que chez les femmes, bien que
l'écart entre hommes et femmes soit relativement faible. Au Cameroun,
les données de la banque mondiale approuvent cette affirmation. On peut
l'observer à partir du graphique ci-après :
Graphique 2:
Accès aux services bancaires par le genre
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Source :
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Banque mondiale (2011)
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Ce graphique renseigne qu'au Cameroun, l'approche genre
(sexe), est pertinente pour expliquer l'exclusion bancaire. En effet, il
indique malgré le niveau des revenus, les femmes ont moins
accès aux services bancaires que les hommes. Pour le cas
échéant, nous pouvons remarquer que, 18.81% des hommes au
Cameroun ont accès aux services bancaires contre 10.88% pour les femmes.
Seulement, ce cas n'est pas uniqueau Cameroun. En effet, la même tendance
se fait ressentir au niveau de l'Afrique Subsaharienne en
généraleoù, on peut constater que, 26.65% des hommes ont
accès aux services bancaires contre 21.46% des femmes. On peut donc
affirmer sans ambages que le genre (sexe) fait partir des facteurs
déterminants de l'exclusion bancaire au Cameroun.
2.2 Le lieu de résidence : Déterminant
de l'exclusion bancaire au Cameroun
Pour Anderloni (2003), les personnes résidentes dans
les zones urbaines, ont plus de chance d'accéder aux services bancaires
que celles résidentes dans les zones rurales. En effet, selon elle, les
personnes résidentes en milieu rural, représentent un très
gros risque pour les banques d'une part, et ces milieux font souvent
état d'absence d'activités génératrices de revenus
d'autre part. Cet Etat des lieux, explique partiellement la concentration des
agences bancaires vers les zones urbaines en défaveur des zones rurales.
Cette assertion d'Anderloni (2003) va ainsi converger dans le même sens
que les données ci-après représentées
graphiquement :
Graphique 3:
Accès aux services bancaires par le lieu de résidence
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Source: Banque Mondiale (2011)
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Nous constatons de part ces données
représentées graphiquement que, les personnes vivantes en milieu
urbain au Cameroun ont plus accès aux services bancaires que celles
vivantes en milieu rural.Toutefois, cet écart est très
accentué en Afrique Subsaharienne en générale. Il ressort
à la suite de la lecture de ce graphique que, le lieu de
résidence (rural ou urbain) est un facteur déterminant de
l'exclusion bancaire au Cameroun.
2.3 L'âge : Facteur
déterminant de l'exclusion bancaire au Cameroun
Selon Anderloni et Carluccio (2006) ; Kempson et al
(2000), la population âgée et la population très jeune
éprouvent des difficultés à rester dans le système
bancaire du fait des nouvelles technologies mises en place pour l'utilisation
ou la gestion des moyens de paiement. De même, la population très
jeune suscite beaucoup de crainte auprès des banques. Pour Demirguc-Kunt
et Klapper (2012) les personnes dont l'âge se situe entre 25 et 64 ans
ont plus de chances d'être bancarisées. Ainsi, la
vérification de cette assertion est présentée sur ce
graphique :
Graphique 4:
Accès aux services bancaires par l'âge
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Source: Banque mondiale (2011)
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En effet, « young adults » désigne
les jeunes dont l'âge se situeentre 21 et 25 ans par ailleurs,
« older adults » fait référence à la
tranche d'âge allant de 25 à 64 ans. On note cependant que, les
jeunes et les plus âgés au Cameroun ont très peu
accès aux services bancaires. L'écart entre ces catégories
en est la preuve car, 19.59% des personnesdont l'âge se situe entre 25 et
64 ans ont accès aux services bancaires contre, 5.45% de la tranche
allant de 21 à 25 ans. Ainsi, l'âge est un déterminant de
l'exclusion bancaire au Cameroun. Même si l'écart est plus
réduit, cette tendance est également observée au sein de
l'Afrique subsaharienne. Où, 27.7% des « older
adults » ont accès aux services bancaires contre 17% des
« young adults ».
Section 2 : Analyse économétrique
L'évaluation économétrique des
facteurs socio-économiques de l'exclusion bancaire au Cameroun s'inspire
du modèle de Popescu et Totan (2013). C'est un modèle de
régression multiple estimé par la méthode des moindres
carrés ordinaires avec des données sous forme de série
temporelle.
Il a pour variables indépendantes : le taux
d'alphabétisation, le taux de chômage, l'inflation, le produit
intérieur brut et le produit intérieur brut par habitant. Le taux
d'exclusion bancaire est la variable dépendante ou endogène et
permet ainsi de capter l'exclusion bancaire. La durée de l'étude
va de 1980 à 2013. La justification de cette période est
expliquée en introduction générale.
1.
Spécification du modèle
Le modèle se présente de la manière
suivante :
(1.1)
t=1, 2,...,34
L'estimation des modèles avec les données en
séries temporelles, nécessite au préalable la
vérification de la stationnarité des paramètres. Si les
résultats obtenus approuvent la stationnarité de ces
paramètres à niveau, alors, nous effectuons notre estimation avec
les MCO sans contraintes. Cependant, si les résultats n'approuvent pas
la stationnarité en niveau, nous procédons à la
stationnarité en différence. A la suite de cette dernière,
nous élaborons des tests de cointégration.
a. Tests de stationnarité
Plusieurs tests permettent de vérifier la
stationnarité des paramètres. Parmi ces tests, nous nous
attardons prioritairement sur : Dickey Fuller Augmenté et Phillips
Perron.
· Test de Dickey Fuller
Augmenté
Fuller (1976) et Dickey (1976) sont les premiers
àfournir un ensemble d'outils statistiques formels pour détecter
la présence d'une racine unitaire dans un processus
purementautorégressif du premier ordre.
Cette procédure de test, maintenant bien connue, est
fondée sur l'estimation par les MCO, sous l'hypothèse
alternative, de trois modèles autorégressifs du premier ordre
dont les erreurs sont identiquement et indépendamment distribuées
: le modèle sans constante, le modèle avec constante et le
modèle avec constante et tendance. Ce test permet donc de tester la
stationnarité de notre série en prenant en compte
l'autocorrélation des perturbations. L'hypothèse nulle est la
non-stationnarité.
On pose :
H0 : Ö = 0 et H1 : Ö<
0
Nous testons l'hypothèse nulle Ö = 0
(non stationnarité) contre l'hypothèse alternative Ö < 0
(stationnarité) en se référant aux valeurs tabulées
par Dickey et Fuller.
Dans la mesure où les valeurs critiques sont
négatives, la règle de décision est la suivante :
- Si la valeur calculée de la t-statistique
associée à Ö est inférieure à la valeur
critique, on rejette l'hypothèse nulle de non stationnarité.
- Si la valeur calculée de la t-statistique
associée à Ö est supérieure à la valeur
critique, on accepte l'hypothèse nulle de non stationnarité.
Le test de racine unitaire effectuée par la
méthode Dickey Fuller Augmenté sur nos paramètres nous
donne les résultats ci-après :
Tableau 2:
Récapitulatif des résultats du test ADF
Variables
|
ADF
|
Valeur Critique 1%
|
Valeur Critique 5%
|
Valeur Critique 10%
|
Ordre d'intégration
|
Excl
Alph
Chg
Prix
Pib_hbt
Pib
|
-5.3
-5.96
-7.15
-6.98
-4.62
-5.44
|
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
|
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
|
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
|
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
|
Source : Fait par l'auteur
à partir d'EVIEWS 7
Le tableau ci-dessus nous renseigne que nos variables sont
intégrées d'ordre I(1) puisque leur différence
première sont stationnaires. Nous procédons au test de Phillips -
Perron, afin de voir si nos conclusions sont exactes.
· Test de Phillips Perron
(PP)
Une telle approche a été
développée par Phillips (1987), Phillips et Perron (1988) et
Perron (1986, 1988) : les hypothèses faites sur les erreurs sont
beaucoup moins restrictives. L'idée est que, des erreurs
récentes peuvent être dépendantes, mais des erreurs
très distantes l'une de l'autre dans le temps sont indépendantes.
Les résultats asymptotiques sont fondés sur la théorie de
la convergence faible fonctionnelle (Billingsley, 1968) et permettent de
généraliser dans un cadre unifié les résultats
antérieurs concernant la marche aléatoire et des processus ARIMA
plus généraux contenant une racine unitaire.
Une caractéristique particulièrement
intéressante des statistiques transformées qu'ils proposent est
que leur distribution asymptotique est identique à celles
dérivées par Dickey et Fuller. Ceci implique que la
procédure de test de Phillips et Perron peut être utilisée
en se référant aux valeurs critiques asymptotiques
tabulées par Dickey et Fuller même si elle permet de
spécifier de manière beaucoup plus générale les
séries chronologiques étudiées.
L'avantage principal de l'approche de Phillips et Perron
est que le calcul des statistiques transformées requiert seulement :
dans un premier temps, l'estimation par les MCO d'un modèle
autorégressif du premier ordre (correspondant à l'un des
modèles de la procédure de test de Dickey et Fuller) et le calcul
des statistiques associées, et dans un deuxième temps,
l'estimation d'un facteur de correction fondé sur la structure des
résidus de cette régression, faisant appel à leur variance
de long terme. Les résultats obtenus de ce test sur nos variables sont
les suivants :
Tableau 3:
Récapitulatif des résultats du test PP
Variables
|
PP
|
Valeur Critique 1%
|
Valeur Critique 5%
|
Valeur Critique 10%
|
Ordre d'intégration
|
Excl
Alph
Chg
Prix
Pib_hbt
Pib
|
-5.29
-5.96
-7.10
-9.22
-4.63
-3.61
|
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
-3.56
-3.56
|
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
-2.92
-2.92
|
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
-2.59
-2.59
|
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
|
Source : Fait par l'auteur
à partir d'EVIEWS 7
Le tableau ci-dessus nous montre que les résultats
du test ADF sont identiques à celui de PP ainsi, nous confirmons la
stationnarité d'ordre I(1) de nos paramètres. Ces
résultats, nous permettent à cet effet, d'effectuer le test de
cointégration afin de voir si nos paramètres évoluent dans
le long terme d'une part, et déterminer s'il faille recourir au
modèle à correction d'erreur d'autre part.
b. La Technique de cointégration
L'analyse de la cointégration permet d'identifier la
relation entre plusieurs variables. Cette notion a été
introduitedès 1974 par Engle et Newbold, sous le nom de »spurious
regressions», ou régressions fallacieuses, puis formalisée
parEngle et Granger en 1987, et enfin par Johansen en 1991 et 1995.
La technique de cointégration d'Engle et Granger
(1987) consiste à l'estimation d'une équation unique au moyen
d'un modèle à correction d'erreurs. Cette formulation est une
représentation dynamique dans laquelle la relation d'équilibre de
long terme est décrite par une équation qui capte les variations
de court terme et la dynamique de long terme (Kole et Meade, 1995). Le
modèle à correction d'erreurs donne ainsi une information sur les
propriétés à la fois de court terme et de long terme du
modèle et avec le déséquilibre comme processus
d'ajustement à la relation de long terme. Ainsi, lorsqu'une relation de
cointégration est établie et en cas de déséquilibre
qui entraînerait un choc, il existe un processus d'ajustement de court
terme à l'instar du mécanisme de correction d'erreurs qui va
ramener le système à l'équilibre de long terme.
En dépit de nombreux avantages que présente la
technique de cointégration d'Engle et Granger (1987), à l'instar
de sa simplicité et de sa pertinence dans le cas des échantillons
larges, celle- ci est confrontée à quelques limites. Dans le cas
des échantillons de petite taille, cette procédure n'est pas
adéquate comme l'indique la faiblesse du de la
relation de cointégration. Les coefficients de long terme peuvent
également être biaisés (Banerjee et al, 1986). Aussi, le
test de cointégration d'Engle et Granger (1987) ne permet pas de faire
la distinction entre l'existence d'un ou plusieurs vecteurs cointégrants
(Hendry, 1988). Par ailleurs, l'estimation de cette relation de
cointégration s'effectue par la technique des MCO et comme le souligne
Hafer et Jansen (1991), les estimateurs de MCO sont, en pratique,
différents avec la normalisation arbitraire implicite qui mène au
choix de la variable dépendante ; ce qui peut altérer les
résultats du test de Engle et Granger (1987). La technique de
cointégration de Johansen (1988) et Johansen et Juselius (1990)
apportent des solutions à ces limites.
La modélisation de Johansen (1988) et de Johansen
et Juselius (1990) présente de nombreux avantages. D'abord, la
technique de cointégration de Johansen (1988) et Johansen et Juselius
(1990) permet d'examiner la cointégration dans le cadre d'un
système d'équations moins contraignant qu'un modèle
à équation unique préconisé par Engle et Granger
(1987). Elle permet de tester l'existence d'une ou plusieurs relations de
cointégration et utilise au mieux l'information dans les fluctuations
à long terme et à court terme de chaque variable ainsi que leur
ajustement à l'équilibre de long terme. Par ailleurs, certains
auteurs (Gonzalo, 1994 ; Hubrich, 1999) estiment que la technique de
cointégration de Johansen (1988) et Johansen et Juselius (1990) permet
d'obtenir des résultats empiriques meilleurs que ceux obtenus avec la
technique de Engle et Granger (1987) notamment lorsque l'hypothèse de
normalité des erreurs n'est pas vérifiée. Enfin, cette
méthodologie est largement répandue parce que « les
problèmes de spécification et d'estimation que pose cette
modélisation sont très simplifiés ». Ces
avantages, justifient le choix de cette modélisation dans le cadre de
cette analyse.
Les résultats du test de cointégration fait
à partir de la technique de Johansen indiquent les résultats
suivants :
Tableau 4:
Résultats du test de Cointégration
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob. **
|
None *
|
0.842548
|
162.3443
|
95.75366
|
0.0000
|
At most 1 *
|
0.802304
|
103.1879
|
69.81889
|
0.0000
|
At most 2 *
|
0.635936
|
51.31517
|
47.85613
|
0.0228
|
At most 3
|
0.334020
|
18.98157
|
29.79707
|
0.4942
|
At most 4
|
0.142370
|
5.973725
|
15.49471
|
0.6986
|
At most 5
|
0.032555
|
1.059095
|
3.841466
|
0.3034
|
Trace test indicates 3 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
|
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None *
|
0.842548
|
59.15640
|
40.07757
|
0.0001
|
At most 1 *
|
0.802304
|
51.87273
|
33.87687
|
0.0001
|
At most 2 *
|
0.635936
|
32.33360
|
27.58434
|
0.0113
|
At most 3
|
0.334020
|
13.00784
|
21.13162
|
0.4515
|
At most 4
|
0.142370
|
4.914630
|
14.26460
|
0.7526
|
At most 5
|
0.032555
|
1.059095
|
3.841466
|
0.3034
|
Max-eigenvalue test indicates 3 cointegrating eqn(s) at the
0.05 level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Source : Par l'auteur
Les résultats de notre test de cointégration
nous montrent qu'il existe trois relations de cointégration entre les
variables. Ainsi, nous pouvons procéder à l'estimation de notre
modèle à correction d'erreur.
2. Estimation du
modèle à correction d'erreur
Les modèles dits à correction d'erreur ont
été introduits au début des années 80, par Hendry
en particulier. Ces modèles dynamiques permettent d'intégrer les
évolutions à long terme et à courte terme des
variables.
Le mécanisme de ce modèle se présente
comme suit :
Ä(excl)=c(1)+c(2)*Ä(alph)+c(3)*Ä(chg)+c(4)*Ä(prix)+c(5)*Ä(pib_hbt)+c(6)*Ä(pib)+c(7)*excl(-1)+c(8)*alph(-1)+c(9)*chg(-1)+c(10)*prix(-1)+c(11)*pib_hbt(-1)+c(12)*pib(-1)
Dans cette expression, toutes les variables en
« Ä » représentent la
dynamique de court terme. Tandis que, les variables en
« (-1) » capturent l'équilibre de
long terme. Le coefficient « c(7)*excl
(-1)» est le coefficient de correction d'erreur. Ce
coefficient doit être négatif afin de confirmer la
spécification du modèle à correction d'erreur.
v Justifications des variables
· Les Revenus (PIB et PIB/HBT)
Dans la théorie des frontières de
possibilités à l'accès expliqué au Chapitre 1, Beck
et De la Torre (2006) ont montré que l'exclusion bancaire est une
fonction décroissante du niveau de revenu. En effet, ils ont fait le
constat selon lequel, moins les ménages ont un revenu
élevé plus ils ont tendances à être exclus du
système bancaire. Inspiré du modèle de Popescu et Totan
(2013), nous avons adopté les variables PIB et PIB/HBT qui mesurent le
revenu. Selon la banque mondiale, Le PIB par habitant est le produit
intérieur brut divisé par la population en milieu d'année.
Le PIB quant à lui, est la somme de la valeur ajoutée brute de
tous les producteurs résidents d'une économie plus toutes taxes
sur les produits et moins les subventions non incluses dans la valeur des
produits. Elle est calculée sans effectuer de déductions pour la
dépréciation des biens fabriqués ou la perte de valeur ou
la dégradation des ressources naturelles. L'évolution du PIB/HBT
du Cameroun est présentée dans la figure ci-contre :
Figure 3:
Evolution PIB/HBT 1980 à 2013
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun16.png)
Source : par l'auteur
La lecture de cette figure nous montre que, le revenu par
habitant au Cameroun bien qu'étant faible, connait beaucoup de
fluctuations. On remarque depuis les années 2000, une forte croissance.
Cette croissance, montre que le niveau de revenu des ménages augmente.
Par ailleurs, les revenus sont une fonction inverse de l'exclusion bancaire.
v Le Chômage
Selon le BIT16(*), est chômeur toute personne (de 15 ans ou plus)
qui remplit les critères suivants:
· « être sans travail »,
c'est-à-dire ne pas avoir d'activité, même minimale,
pendant la semaine de référence ;
· « être disponible pour
travailler », c'est-à-dire être en mesure d'accepter
toute opportunité d'emploi qui se présente dans les quinze jours,
sans qu'une tierce obligation soit une entrave au retour à
l'activité ;
· « rechercher activement un emploi, ou en
avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».
Le chômage, l'instabilité d'emploi, de bas revenus
ou d'autres caractéristiques personnelles constituent des freins
à l'inclusion bancaire et par conséquent accentuent l'exclusion
bancaire (Corr, 2006 ; Ellison, Collard et Forster, 2006 ; Nieri, 2006 ;
Kempson et al, 2000 ;Kempson et Whyley, 1999). Pour ce, le chômage est un
facteur de ladite exclusion. Par ailleurs, il est une fonction croissante de
l'exclusion bancaire.
v L'inflation
L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui
se traduit par une augmentation générale et durable des prix. Il
s'agit d'un phénomène persistant qui fait monter l'ensemble des
prix, et auquel se superposent des variations sectorielles des prix.
L'inflation telle que mesurée par l'indice des prix à la
consommation reflète les variations du coût d'un panier de biens
et services acheté par le consommateur moyen. Le contenu de ce panier
peut être fixe ou être modifié à intervalles
réguliers notamment chaque année. Beck et De La Torre (2006) ont
montré que l'inflation est de nature à décourager les
ménages car, une forte pression des prix réduit le pouvoir
d'achat. Ainsi, nousexposons graphiquement l'évolution de l'inflation au
Cameroun ci-après :
Figure 4: Evolution de
l'inflation de 1994 à 2013
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun17.png)
La lecture de cette figure montre que l'inflation a connu dans
les années 1994 un très haut niveau. Ce haut niveau des prix se
justifie par la dévaluation du Franc CFA qui a sévit. Par
ailleurs, depuis 2009, ce niveau a relativement baissé.
Cet indicateur nous permet donc de mettre évidence le
comportement des ménages confronté entre la hausse des prix d'une
part, et l'accès aux services bancaires d'autre part.
a. Résultats et Analyses
v Résultats
Les résultats du modèle à correction
d'erreur se présentent comme suit :
Tableau 5:
Résultats de l'estimation du MCE
Variables
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
0.123832
|
0.180482
|
0.686119
|
0.5001
|
D (alph)
|
0.078584
|
0.097550
|
0.805570
|
0.4295
|
D (chg)
|
1.488929
|
-1.143193
|
1.302430
|
0.0413*
|
D (prix)
|
0.017993
|
0.022046
|
0.816135
|
0.4236
|
D (pib_hbt)
|
-1.18E-07
|
5.17E-08
|
-2.282018
|
0.0330*
|
D (pib)
|
8.02E-15
|
6.48E-15
|
1.237974
|
0.2294
|
excl (-1)
|
-0.136288
|
0.167306
|
-0.814603
|
0.4244
|
alph(-1)
|
-0.047335
|
0.060048
|
-0.788284
|
0.4393
|
chg (-1)
|
0.256713
|
0.154932
|
1.656940
|
0.1124**17(*)
|
prix (-1)
|
0.014797
|
0.020374
|
0.726289
|
0.4757
|
Pib_hbt (-1)
|
2.40E-08
|
2.82E-08
|
0.851883
|
0.0239*18(*)
|
Pib (-1)
|
-9.75E-16
|
3.27E-15
|
-0.298125
|
0.7685
|
Source : fait par l'auteur sur
EVIEWS 7
D(EXCL)
=0.12-0.07*D(ALPH)+1.48*D(CHG)+0.01*D(PRIX)-1.18*D(PIB_HBT)-8.02*D(PIB)-0.13*EXCL(-1)-0.04*ALPH(-1)+0.25*CHG(-1)+0.01*PRIX(-1)+
2.40*PIB_HBT(-1)-9.75*PIB(-1)
Tableau 6: Signes
Attendus
Variables
|
Signes attendus
|
Signes Obtenus
|
Taux alphabétisation (ALPH)
|
-
|
-
|
Taux de Chômage (CHG)
|
+
|
+
|
Niveau des prix (PRIX)
|
+
|
+
|
Produit intérieur Brute par HBT
|
-
|
+
|
Produit Intérieur Brute (PIB)
|
-
|
-
|
Source : Fait par l'auteur
Le test de racine unitaire effectué sur le
résidu donne les résultats suivants :
Tableau 7: Test de racine
unitaire sur le résidu
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.256459
|
Test critical values : 1%
|
-3.653730
|
|
|
Test critical values : 5%
|
-2.957110
|
|
Test critical values : 10%
|
-2.617434
|
Le modèle MCE est valable, le coefficient de
correction d'erreur est négatif au seuil de 5%.
· Test de normalité
Le test de normalité permet de vérifier si des
données réelles suivent une loi normale. De nombreux tests
supposent la normalité des distributions pour être applicables. Le
test de Jarque-Bera est un
test
d'hypothèse qui cherche à déterminer si les
données suivent une
loi normale.
Graphique 5: Test de
normalité de Jarque-Bera
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun18.png)
La probabilité associée à la
statistique de test de Jarque et Bera nous indique qu'il y a normalité
des erreurs car, sa probabilité est supérieure à 5% soit
(0.93>0.05). Par conséquent, nos données suivent une loi
normale.
v Analyse des résultats
L'estimation de notre modèle donne les
résultats consignés dans le tableau 6. La lecture de ce tableau
montre que :
Des variables socioéconomiques choisies pour expliquer
l'exclusion bancaire au Cameroun, à l'instar du chômage, du niveau
d'alphabétisation, de l'inflation et du revenu, seules le revenu et le
chômage sont significatifs.
Beck et De la Torre (2006), ont affirmé que,
l'exclusion bancaire est fonction du prix et des revenus. En effet, lorsque
les revenus sont élevés, les ménages ont tendance à
recourir vers les services bancaires. Cette assertion se trouve
avérée. En effet, la lecture de nos résultats nous
indique, lorsque le revenu par tête augmente de 1%, le niveau d'exclusion
bancaire quant à lui diminue de 2.4%. Ainsi, nos résultats
convergent avec ceux de Beck et De La Torre.
D'autres travaux ont mis en exergue le lien entre le
chômage et l'exclusion bancaire. Ces travaux ont déterminé
qu'une réduction du niveau de chômage entraine une
réduction du niveau d'exclusion bancaire (Corr, 2006 ; Nieri,
2006 ; Ellison, Collard et Forster, 2006 ; Kempson et Whyley, 2000;
Kempson et al, 1999). Nos résultats approuventégalement les
résultats de ces travaux. En effet, il ressort de notre estimation
qu'une réduction de 1% du niveau de chômage entraine une
réduction de 2.5% du niveau d'exclusion bancaire.
Outre ces facteurs, Nos résultats font également
état d'une relation décroissante entre le niveau prix et celui de
l'exclusion bancaire. En effet, la lecture de notre tableau renseigne qu'un
niveau trop élevé des prix est de nature à
décourager les ménages à solliciter les services
bancaires. Il faut noter cependant que cette variable n'est pas significative.
Aussi, Tasqué (2008) a trouvé que l'illettrisme
est un obstacle à l'inclusion bancaire lorsqu'on et donc exacerbe
l'exclusion bancaire. Lorsqu'on s'en remet à la lecture de nos
résultats, on constate que, dans la durée, plus le niveau
d'éducation augmente mieux le niveau d'exclusion bancaire diminue. Car,
avec un niveau d'éducation élevé, les ménages sont
susceptibles à mieux comprendre et insérer le système
bancaire.
Nous retenons del'analyse économétrique de notre
modèle que, les revenus, et le chômage expliquent
significativement l'exclusion bancaire au Cameroun. Par ailleurs, le niveau
d'éducation et les prix bien qu'ils expliquent l'exclusion bancaire, ils
ne sont pas significatifs.
b. Promouvoir l'inclusion bancaire
Le phénomène d'exclusion bancaire est
important. Ses facteurs et ses conséquences doivent être
abordés avec rigueur afin de mieux l'éradiquer ou de le
réduire considérablement.
Les personnes qui basculent souvent dans l'exclusion
bancaire le font à bas bruit sans oser parler de leurs
difficultés. Elles s'enferment dans un sentiment de honte, d'angoisse et
simplifient l'aggravation et les dangers que peuvent procurer une telle
situation.
Ce silence, cette solitude cette mise à distance sont
l'un des constituants de l'exclusion bancaire et contribuent à aggraver
la situation des exclus en les empêchant de prendre rapidement les
mesures de sauvegarde nécessaires. Ainsi, s'informer, s'éduquer
et partager l'information constituent des angles de réflexions
nécessaires pour pallier à ce problème.
Par ailleurs, les récents résultats nous
indiquentce phénomène est dû à la structure de
l'environnement économique du Cameroun. Cependant, une
amélioration des conditions de vie par les pouvoirs publics contribue
à réduire le niveau d'exclusion bancaire.
En outre, il est aussi nécessaire d'orienter les
activités génératrices de revenus vers des zones rurales
car, les banques sont attirées vers les zones jugées rentables
économiquement. En effet, il a été remarqué que,
les établissements bancaires sont moins installés vers les zones
rurales et donc concentrés vers les zones urbaines par
conséquent, les résidents de ces zones (rurales) se trouvent dans
certains cas involontairement exclus du système bancaire Camerounais.
Toutefois, Il faut remarquer que, des efforts ont
déjà été menés par le gouvernement dans
l'optique de réduire l'exclusion bancaire et booster la bancarisation.
En effet, il a s'agit en 2011, de rendre gratuit quinze (15) services bancaires
dont l'ouverture au compte en a fait partie. Cette décision a eu pour
répercussions une nette augmentation du niveau de bancarisation.
Cependant, le niveau d'exclusion bancaire au Cameroun reste encore très
élevé. A cet effet, des efforts doivent davantage être mis
en oeuvre.
Conclusion du Chapitre
L'objectif de ce chapitre a été d'identifier
empiriquement les facteurs socio-économiques de l'exclusion bancaire au
Cameroun. A l'issu de notre analyse, il ressort que, les hommes ont plus
accès aux services bancaires que les femmes même si l'écart
s'avère réduit. En outre, le fait d'habiter dans les zones
rurales réduit la probabilité d'être bancarisée car,
les établissements bancaires au Cameroun sont plus concentrés
vers les milieux urbains. Par ailleurs, l'âge joue un rôle
déterminant dans l'accès ou l'usage des services bancaires dans
la mesure où, les personnes très jeunes (15-24 ans) et les
personnes très âgées (65 ans et plus) ont une
probabilité assez importante d'être financièrement exclues.
Toutefois, l'analyse économétrique que nous avons menée,
nous indique que, le chômage et le niveau des revenus expliquent
significativement l'exclusion bancaire au Cameroun. Cette analyse nous a
également fait remarquer que, le niveau d'éducation et le niveau
élevé des prix sont des facteurs explicatifs de l'Exclusion
Bancaire au Cameroun. Aussi,, il ressort que le niveau d'éducation et le
niveau des prix sont des facteurs déterminants de ladite exclusion bien
que ces facteurs soient peux significatifs.
Conclusion de la première partie
L'objectif de cette partie a été
d'identifier d'une part, l'approche théorique des facteurs
socio-économiques de l'exclusion bancaire et d'autre part,
d'évaluer ces facteurs au Cameroun. Il ressort à partir de la
théorie des possibilités d'accès que, l'exclusion bancaire
est fonction du niveau des prix et du niveau de revenu. En effet, la
théorie des possibilités démontre qu'un niveau
élevé des prix décourage les ménages à faire
recours aux services bancaires. De même, les faibles niveaux de revenu
empêchent les ménages d'accéder à ces services.
Cette théorie met également en exergue des facteurs tels que les
facteurs culturels, les facteurs psychologiques et les facteurs religieux
expliquant la dite exclusion. En outre, d'autres travaux ont
démontré que la complexité et l'incompréhension
liées à l'usage des services bancaires (vocabulaire technique,
dématérialisation), peuvent entraîner des
difficultés et mettre en péril un équilibre
budgétaire déjà fragile. Aussi, ces études ont
démontré que l'âge est un facteur déterminant.
Notamment, les plus jeunes et les plus âgés ont moins accès
à ces services que ceux compris entre les deux intervalles. Par
ailleurs, ce cadre théorique a mis en évidence le lieu de
résidence et le sexe des ménages comme expliquant l'exclusion
bancaire. On retient également que, les ménages vivants en milieu
urbain ont une probabilité plus élevée d'être
bancarisés que ceux vivants en zone rurale. Par ailleurs, ils constatent
que les femmes ont moins accès aux services bancaires que les hommes. La
vérification de cette théorie au Cameroun révèle
à la suite d'une évaluation descriptive que, les hommes ont plus
accès aux services bancaires que les femmes pour un différentiel
de 7.3%. Par ailleurs, la probabilité d'accéder aux services
bancaires est plus élevé chez les personnes résidentes en
zone urbaine que celles résidentes en zone rurale. En suite les
personnes âgées entre 25-64 ans sont plus enclines à
utiliser les services bancaires. Toutefois, l'analyse
économétrique quant à elle indique, le niveau de revenu et
du chômage expliquent significativement l'exclusion bancaire au Cameroun.
En effet,la réduction du niveau de chômage de 1% entraine la
réduction du niveau d'exclusion bancaire de 2.5%, en outre, une
augmentation du revenu par habitant est de nature à réduire
significativement le niveau d'exclusion bancaire. Cette analyse a
également ressortie qu'une augmentation du niveau d'éducation
conjuguée d'une diminution des prix, entrainent également une
réduction du niveau d'exclusionbancaire. Ainsi, promouvoir l'inclusion
bancaire c'est-à-dire combattre l'exclusion bancaire, nécessite
des efforts supplémentaires des pouvoirs publics en termes
d'amélioration des conditions de vie et de réglementation en
faveur des plus fragiles d'une part.En plus, une rigueur s'impose de la part
des ménages en termes de partage de difficultés, de recherche
d'information et d'éducation afin de mieux s'intégrer dans le
système bancaire d'autre part.
Deuxième Partie : Facteurs Institutionnels de
l'Exclusion Bancaire
Introduction de la deuxième partie
La détermination des facteurs explicatifs de
l'exclusion bancaire, fait l'objet de diverses orientations théoriques.
La théorie des possibilités développée par Beck et
De La Torre (2006), montre que, l'exclusion bancaire est due à des
facteurs socioéconomiques.Anderloni et al (2006), caractérisent
ces facteurs de facteurs liés à la demande. Cependant, Pour ces
derniers, les déterminants de l'exclusion bancaire sont à la fois
liés à la demande et à l'offre. L'analyse
précédente s'est attelée à démontrer les
facteurs liés à la demande. Ainsi, cette analyse, n'a
démontré que partiellement les déterminants de l'exclusion
bancaire. Avom et Bobbo (2014), ont estimé que, en dépit de ces
facteurs socioéconomiques il est important de mettre en évidence
les facteursqui émanent des institutions. Ces facteurs sont
appelés facteurs institutionnels (Kempson et al 2008 ; Anderloni et
al 2008). Les facteurs institutionnels désignent l'ensemble des
barrières issues des institutions bancaires qui entravent ou constituent
d'obstacles à la bancarisation et accentuent de fait l'exclusion
bancaire. Les travaux de ces facteurs institutionnels émanent
principalement de, (Avom et Bobbo, 2014 ; De Boissieu et
Couppey-Soubeyran, 2013 ; Gloukoviezoff, 2008 ; Tasqué, 2008 ;
Beck et al. 2006 ; Washington, 2006 ; Barth et al. 2004 ; Eber, 2000).
L'objectif primordial de cette partie, consiste à identifier les
facteurs liés à l'offre ou les facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire. Pour y parvenir, nous ressortons d'une part, les
fondements théoriques des facteurs institutionnels de l'exclusion
bancaire (Chapitre 1). Et d'autre part, nous procédons à
l'évaluation desdits facteurs (Chapitre 2).
Chapitre 3 Les Facteurs Institutionnels de l'Exclusion
Bancaire : Cadre Théorique
Introduction
La littérature dénombre une liste non
exhaustive des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire. Dans la
théorie de sélection de la clientèle, Eber
(2000),démontre que, pour toutes les banques le problème
d'asymétrie informationnelle est un problème crucial. Cette
analyse va du constat selon lequel, la banque doit déterminer quels
clients doivent être servis et quels clients doivent être
rationnés ou exclus ainsi, d'une manière évidente,
l'origine fondamentale du problème réside dans l'imperfection de
l'information concernant le risque des clients. A la suite de cela, il ajoute
que, les banques se désengagent des zones urbaines
défavorisées et le processus de sélection de
clientèle s'accompagne donc d'un positionnement géographique
particulier. Anderloni et al (2008), précisent quant à eux que,
les banques refusent d'ouvrir des comptes bancaires de transaction à
certains groupes de personnes qui, par exemple, présentent un historique
de crédit difficile, des formes d'emploi instables ou mal cotés
par le système d'évaluation des risques-clients. Pour
Demirguc-Kunt et Klapper (2012), le coût, l'éloignement et les
documents à fournir ne favorisent pas la bancarisation. Allant dans le
même sillage, Avom et Bobbo (2014) mettent en évidence les effets
pervers exprimés en termes d'exclusion bancaire, de la
réglementation bancaire. Ainsi, l'objectif de ce chapitre consiste
à d'identifier théoriquement les facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire. Pour y parvenir, nous procédons d'une part
à l'analyse de la théorie de la sélection de la
clientèle bancaire (Section 1) et d'autre part, nous ressortons les
barrières institutionnelles de l'exclusion bancaire (Section 2).
Section 1 : Théorie de la sélection de la
clientèle
La base du problème de la sélection de la
clientèle est selon Eber (2000), un problème d'asymétries
d'information. Si les banquiers détenaient une information parfaite sur
les emprunteurs potentiels, le problème de la sélection de
clientèle serait trivial puisque des critères de sélection
parfaits pourraient être définis. Il convient ainsi de relever
dans cette rubrique, l'analyse de l'exclusion bancaire en termes
d'asymétrie d'information.
1. Exclusion
Bancaire : La pertinence en termes d'asymétries d'information
Les asymétries d'information désignent une
situation dans laquelle l'une des parties prenantes d'une transaction, en
l'espèce l'emprunteur dans le domaine de la banque, est mieux
informée sur sa qualité propre ou sur celle de son projet que la
banque. Dans la perspective théorique des asymétries
d'information, la sélection de sa clientèle par une banque
réside donc dans l'imperfection de l'environnement informationnel dans
lequel celle-ci évolue. Une demande de crédit peut ne pas
être satisfaite si la banque se trouve dans l'incapacité de
traiter cette incertitude, plus exactement dans l'incapacité
d'évaluer le risque associé à cette demande soit sa
probabilité (Tasqué, 2008). Avant d'être transposé
au marché du crédit par Stiglitz et Weiss (1981), les effets
d'une inégalité d'informations pertinentes, ont d'abord
été formalisés par Arkelof (1970). Il a mis en
évidence une situation d'asymétrie d'information sur un
marché celui des lémons c'est-à-dire les voitures
présentant des vices cachés sur le marché des voitures
d'occasion.
a. Asymétrie d'information : L'analyse
d'Arkelof
Dans son ouvrage, The Market for Lemons, 1970
Arkelof met en évidence une situation d'asymétrie d'information
sur un marché. Le marché étudié est celui des
lemons, ou encore « citrons », c'est-à-dire
les voitures présentant des vices cachés sur le marché des
voitures d'occasion. Dans ce marché, les vendeurs possèdent
d'informations supplémentaires par rapport aux acheteurs sur la
qualité des produits, et sont incités à tromper ceux-ci en
leur vendant une mauvaise voiture au prix d'une bonne voiture. Dans une telle
situation, la courbe de demande du bien a une forme atypique. Elle n'a pas la
forme classique (du modèle CPP) 19(*) d'une fonction décroissante du prix. En effet,
les personnes qui possèdent une voiture de mauvaise qualité vont
tenter de s'en débarrasser en le vendant d'occasion. Ainsi, il est
difficile pour un acheteur de choisir entre les vendeurs qui ont de bonnes
raisons de vendre leur véhicule et ceux qui le font parce que le
véhicule est devenu de mauvaise qualité. Devant le risque, les
acheteurs sont tentés de se retirer du marché, ce qui a pour
conséquence de faire baisser le prix pour toutes les voitures. Les
vendeurs de véhicules de bonne qualité, jugeant le prix trop
faible, renoncent alors à proposer leur véhicule, et la
proportion de voiture de mauvaise qualité augmente, ce qui rend encore
plus méfiant les acheteurs. À la limite, le marché des
véhicules d'occasion peut disparaître. En pratique il devient
« étroit » et les voitures de mauvaise
qualité y sont surreprésentées. A cet effet, un manque
d'information sur la qualité, les mauvaises voitures chassent les
bonnes. Ce modèle montre ainsi une imperfection du marché qui
tire l'économie vers le bas.
b. Asymétrie d'information : L'analyse de
Stiglitz et Weiss de 1981
Cette analyse est une transposition de celle faite par
Arkelof(1970) vers le marché du crédit. Pour Stiglitz et Weiss
(1981), l'incertitude découle de l'existence d'asymétries
d'information entre le prêteur et l'emprunteur. En raison de ces
asymétries et du lien existant entre le prix (le taux
d'intérêt) et la qualité du crédit (son niveau de
risque), il n'est pas possible de réguler le marché par une
variation du prix mais uniquement par un rationnement
indifférencié de la demande relate Gloukoviezoff (2008) à
partir des analyses que font Stiglitz et Weiss. Pour Gloukoviezoff (2008),
cette analyse est une référence incontournable en matière
du fonctionnement du marché du crédit. Dans ce marché du
crédit de Stiglitz et Weiss (1981), les intentions futures et la
qualité de l'emprunteur sont difficilement maîtrisables par le
prêteur et ceux, dû à un déficit informationnel entre
les acteurs. Ce déficit informationnel justifie à cet effet,
l'analyse de l'asymétrie d'information sous deux angles que sont :
la sélection adverse et l'aléa moral.
· La sélection adverse
Stiglitz et Weiss (1981), mettent en exerguesla
pertinence du rationnement de crédit pour réguler le
marché du crédit et dévoile ainsi la faiblesse que peut
contenir le taux d'intérêt pour réguler ce marché.
Seuls les emprunteurs connaissent véritablement leur risque. Tous les
mauvais risques ont systématiquement intérêt à se
faire passer pour des emprunteurs peu risqués (Eber, 200). Certains sont
donc plus risqués que d'autres mais cette information, supposée
connue des emprunteurs, n'est pas accessible aux prêteurs, expliquant
ainsi l'existence d'une asymétrie d'information ex ante (Gloukoviezoff,
2008).
Cependant, la banque sachant l'existence d'une
asymétrie d'information, ne peut se fier aux informations
divulguées par les demandeurs concernant son propre risque.
Pour pallier à ce problème, elle exclue
l'hypothèse de l'augmentation du taux d'intérêt. Car, elle
n'a pas intérêt à augmenter le taux d'intérêt
pour ajuster l'offre à la demande. Un ajustement par les prix,
c'est-à-dire par une augmentation de taux, la conduirait en effet
à ne financer que les « mauvais risques » qui appartiennent
à la classe d'emprunteurs à risque élevé,
prêts à payer des taux élevés. En revanche elle
inciterait les bons risques, ceux à risque modéré,
à quitter le marché en raison de la nature trop
élevée des taux d'intérêt par rapport à
leur niveau de risque (Tasqué, 2008). Ainsi, la hausse du taux des
crédits bancaires engendre des effets opposés. D'un
côté, elle implique une hausse des revenus de la banque. D'un
autre côté, elle provoque un effet d'anti-sélection qui
accroît le risque du portefeuille de crédit de la banque et
réduit le profit bancaire espéré (Eber, 2000). Stiglitz et
Weiss expliquent ainsi qu'il existe un taux d'intérêt
d'équilibre qui maximise le rendement espéré d'un
prêt pour le prêteur. Pour des taux d'intérêt faibles,
l'effet d'anti sélection est peu important. Cet effet devient de plus en
plus fort à mesure que le taux d'intérêt augmente.
· Aléa Moral
Outre les problèmes de sélection adverse,
l'asymétrie d'information peut être appréhendée dans
des contextes où l'un des contractants peut être amené
à changer de comportement. L'autre partenaire est alors dans une
situation caractérisée par l'apparition d'un
aléa moral(ex
post). Ici, le niveau du taux d'intérêt affecte le comportement de
l'emprunteur une fois le prêt octroyé. Plus le taux
d'intérêt est élevé, plus l'emprunteur (qui cherche
à maximiser la rentabilité de son investissement), sera
tenté d'adopter un comportement risqué augmentant du même
coup son risque de faillite. Pour résoudre cela, il est demandé
une vigilance du prêteur, face aux effets du taux d'intérêt
sur le comportement de l'emprunteur. En raison du risque d'aléa moral,
face à un accroissement de la demande de crédit, les
prêteurs auront alors intérêt à rationner la demande
supplémentaire plutôt que d'augmenter le taux
d'intérêt (Gloukoviezoff, 2008 ; Stiglitz et Weiss, 1981).
Par leur modèle, Stiglitz et Weiss montrent comment l'introduction de
l'asymétrie d'information met en échec l'ajustement du
marché par le prix. D'une part, le prix (ici le taux
d'intérêt) n'est plus une information suffisante sur la
qualité du produit échangé (des crédits de
qualité différente peuvent avoir le même prix) et
d'autre part, il influe sur la qualité du produit (la variation
du taux modifie le comportement des emprunteurs et donc la qualité du
crédit). Ils expliquent ainsi la possibilité de marchés en
situation d'équilibre coexistant avec un rationnement de l'offre ou de
la demande
.
2. De
l'asymétrie d'information à l'exclusion bancaire
Les analyses que font Stiglitz et Weiss (1981)
à la suite d'Arkelof (1970) sur l'asymétrie d'information,
montrent qu'elle aboutit à une exclusion bancaire. En effet, la
conséquence directe d'une asymétrie d'information dans le
marché du crédit, est le rationnement de crédit. Ce
dernier est la réduction en quantité ou en volume du nombre de
crédit octroyé. Sachant au préalable qu'une augmentation
du prix du crédit (taux d'intérêt) à un effet
inverse sur la rentabilité de la banque. Stiglitz et Weiss
démontrent à cet effet, que, lorsque la banque augmente le prix
du crédit, le phénomène de sélection adverse
s'accroit et les bons clients ont tendance à quitter le marché au
profit des mauvais. Ainsi, pour Becker (1957), on aboutit à une forme de
discrimination. Dans ce marché, cette discrimination pourrait prendre
la forme de conditions au prêt plus élevées, comme celui du
taux d'intérêt Becker (1957). Le prêteur exigerait ainsi
du prêt accordé à ce dernier une profitabilité plus
élevée pour se dédommager du coût psychologique que
cela engendrerait pour lui (Han, 2001). Pour Gloukoviezoff (2008), cette
discrimination signifierait que des populations au profil démographique
particulier se voient, plus que les autres, refuser l'accès à
un financement bancaire. Le rationnement de crédit sus
évoqué, a pour effet, la discrimination des clients. Cette
discrimination désigne parmi les potentiels clients une marginalisation
de certains. A cet effet, cette marginalisation qui n'est pas la volonté
de la clientèle est une forme d'exclusion bancaire. L'existence du lien
entre l'asymétrie d'information et l'exclusion bancaire s'avère
donc avéré. Comme l'analyse Eber (2000), le fondement du
problème de la sélection de la clientèle part du
problème de l'asymétrie d'information. Ainsi, le rapprochement
établientre l'asymétrie d'information et l'exclusion bancaire
montre une corrélation qui aboutit à la discrimination. Cette
dernière justifie cependant, une des formes de l'exclusion bancaire.
Section 2 Les barrières Institutionnelles de
l'exclusion Bancaire : Justifications Théoriques
Certaines barrières institutionnelles servent
d'entraves ou génèrent l'exclusion bancaire. Pour mieux ressortir
ces facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire, nous mettons en
évidence d'une part, la réglementation et d'autre part, les
autres facteurs institutionnels.
1.
Les barrières Institutionnelles de l'exclusion Bancaire : La
réglementation
La réglementation des activités bancaires, est
également susceptible de créer ou de renforcer l'exclusion
bancaire (Avom et Bobbo, 2014 ; De Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013 ;
Beck et al. 2006 ; Washington, 2006 ; Barth et al. 2004). L'analyse faite par
Avom et Bobbo (2014), sur l'exclusion bancaire montre que, certains
éléments tels que : les coûts administratifs, les
coûts liés au crédit et les exigences de garanties
renforcent cette exclusion.
a. Les coûts administratifs
Les coûts administratifs matérialisent les
différentes charges supportées par les clients des banques afin
de se conformer aux formalités administratives qui donnent droit aux
produits et services bancaires. Dans cette perspective, la
réglementation bancaire, en l'occurrence les exigences en
matière de documents à fournir par les clients, a un effet direct
sur les obstacles que les banques imposent à leurs clients et limite
d'autant l'accès aux services qu'elles offrent à une certaine
catégorie de la population (Avom et Bobbo, 2014 ; Demirguc-Kunt et
Klapper, 2012 ;Beck et al. 2008).
Parmi ces barrières, les adultes plus jeunes citent le
coût, l'éloignement et les documents à fournir comme
obstacles par ailleurs, la distance qui les sépare d'une banque est
invoquée comme principal obstacle par les adultes vivant en milieu
rural(Demirguc-Kunt et Klapper, 2012). C'est dire que, ces coûts
s'identifient en termes de documents à fournir tels que : une
pièce d'identité officielle (carte d'identité nationale
ou passeport en cours de validité), des justifications de domicile
(facture d'électricité ou d'eau ou de téléphone),
des justifications de revenu (bulletin de salaire, titre de patente en cours de
validité), des montants minimum à disposer pour l'ouverture d'un
compte que ne disposent pas toujours les ménages (Avom et Bobbo, 2014)
et enfin les coûts liés à l'éloignement.
b. Les coûts de crédit
Les coûts de crédit relèvent
essentiellement des conditions de banque. Ils représentent l'ensemble
des charges susceptiblesd'être supporté par l'emprunteur. Ils sont
une fonction décroissante de la demande de crédit. Ainsi, lorsque
ces coûts sont élevés, ils sont de nature à
décourager une bonne partie de la population à demander les
financements bancaires c'est-à-dire, à les exclure du
système financier dont l'une des conséquences s'apprécie
par l'insuffisance des crédits accordés (Avom et Bobbo, 2014).
c. Les exigences de garanties
Un nombre important d'individus n'a pas accès au
crédit bancaire car, ne peut satisfaire les exigences des banques en
termes de garanties analysent Avom et Bobbo (2014). Il arrive parfois que les
garanties exigées sont soit équivalentes soit supérieures
au montant du prêt demandé. Ainsi, la valeur des garanties qui est
soumise à la discrétion des banques est fonction du profil du
client et du risque auquel s'expose la banque. Il est à cet effet
possible de constater qu'un ménage peut solliciter un crédit.
Seulement, les cautions ou les garanties qui lui sont demandées, il ne
peut les satisfaire et renonce par conséquent à sa demande. Cet
état d'insatisfaction conduit au refus du crédit
sollicité. Et aboutit ainsi, à une difficulté
d'accès. Cependant, vu la définition de l'exclusion bancaire que
fait Gloukoviezoff (2004), il apparait clairement que, l'insatisfaction en
termes d'exigences de garanties, aboutit au refus du crédit et donc
à l'exclusion bancaire.
2.
Les autres facteurs institutionnels
D'autres facteurs institutionnels peuvent expliquer
l'exclusion bancaire. Ainsi, à partir des travaux de :
Gloukoviezoff (2008), Anderloni et al (2008), Eber (2000), on distingue les
facteurs tels que : la qualité de la relation bancaire, l'exclusion
géographique et l'exclusion liée à la fourniture des
services.
a. La qualité de la relation
bancaire
Gloukoviezoff (2008), fait remarquer que,
généralement, le secteur bancaire décline toute
responsabilité en matière d'exclusion bancaire.
Si ce phénomène existe, ce serait en raison de
l'appauvrissement de la population et les banques ne pourraient que le
constater et en aucun cas y remédier. Pointer le rôle de la
pauvreté ou de la précarité économique dans le
développement de l'exclusion bancaire est tout à fait exact.
Cependant, en faire l'élément explicatif unique est plus que
simpliste.
· Les stratégies d'évitement des
banques
Si les banques expliquent l'exclusion bancaire par la
précarité et la pauvreté auxquelles est confrontée
une partie de leur clientèle, c'est parce qu'elles estiment que ces
clients présentent un niveau de risque incompatible avec
l'établissement d'une relation bancaire. C'est ce niveau de risque qui
explique les pratiques de sélection mises en place. Ainsi, de nombreux
réseaux bancaires refusent l'ouverture d'un compte aux personnes ayant
de faibles revenus ou d'emplois instables. De même, peu de réseaux
installent leurs agences dans certaines zones marquées par la
précarité.
· Stratégies de rentabilisation des
clients aux ressources modestes
Face à des clients ayant un profil « limite
», la stratégie est d'accorder l'ouverture du compte en
contrepartie de la souscription à un certain nombre de produits
rentables pour la banque. Ainsi, il est quasiment impossible d'ouvrir un compte
uniquement avec un chéquier. Il est nécessaire de souscrire
à un package. De même, il est fréquemment demandé
d'ouvrir parallèlement au compte de dépôt des produits
d'épargne bloqués, particulièrement rentables pour la
banque. Et lorsque le client est déjà présent au sein de
ces réseaux bancaires quand il rencontre des difficultés sociales
(chômage, maladie), d'autres pratiques sont mises en oeuvre. Ainsi, en
cas d'incident le maximum de frais est facturé. Il est d'ailleurs
quasiment impossible de négocier leur montant lorsque le client n'est
pas jugé assez intéressant par la banque. Et lorsqu'il est
jugé totalement inintéressant, l'interdiction bancaire devient un
bon moyen pour s'en séparer.
b. L'exclusion géographique
Eber (2000) ; Leyshon et Thrift (1996), notent que les
innovations financières20(*) et l'accroissement de la concurrence entre les
banques observés lors de la dernière décennie ont, d'une
manière générale, amélioré l'accès
des ménages aux services bancaires. Pour certaines classes sociales, cet
accès a été sensiblement facilité ; il s'agit des
classes sociales les plus favorisées.
Ces classes sociales ont accès, grâce à
la concurrence accrue entre les offreurs de services bancaires et au
développement de nouveaux produits, à une gamme de plus en plus
large de produits financiers rentables. L'évolution de la
géographie de l'industrie bancaire confirme donc selon Eber, l'abandon
spatial des zones les plus pauvres et la concentration dans banques dans les
zones les plus riches telles que les grandes villes.
L'exclusion géographique résulte à cet
effet d'une volonté des banques de réduire leur risque, de
réduire leurs coûts et d'améliorer leur rentabilité
(Eber, 2000). Cette analyse s'explique par le fait que les agences
localisées dans les zones rurales sont peu rentables en raison des
faibles revenus d'une clientèle potentiellement plus risquée.
c. L'exclusion liée à la fourniture des
services
Pour Anderloni et al (2008), les services bancaires sont
fournis par des voies inappropriées pour le public cible, par exemple,
l'Internet pour les personnes âgées. On peut noter
également, la complexité de choix.
Pour Bayot et al (2008), il peut s'agir d'une question
d'éducation d'un trop grand nombre de produits parmi lesquels le public
cible a du mal à opérer un choix. Les méthodes de
marketing sont quant à elles analysées par Anderloni et al selon
eux, ces méthodes peuvent manquer de clarté et pousser les
clients potentiels à abandonner la demande ou à se méfier
des institutions bancaires et à rechercher des alternatives.
d. Récapitulatif des facteurs institutionnels
de l'exclusion bancaire
Le
tableau ci-dessous résume l'ensemble des facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire. Nous constatons que, l'exclusion bancaire n'est pas
forcément un phénomène volontaire tel que l'a
démontré Gloukoviezoff (2008). Elle peut également
résulter des institutions elle-même c'est ainsi que nous
distinguons des facteurs tels la sélection de la clientèle, la
réglementation, l'exclusion géographique, la fourniture des
services et la complexité des choix.
Tableau 8:
Récapitulatif des facteurs institutionnels de l'exclusion
bancaire
Sélection clientèle
|
Réglementation
|
Autres facteurs
|
o Asymétrie d'information
(rationnement crédit), discrimination.
|
Coût administratif
|
Exclusion géographique (distance)
|
Coût de crédit
|
Fourniture des services (marketing)
|
Exigences de garanties
|
Complexité des choix, voies inappropriées
|
Source : Fait par l'auteur
Conclusion du Chapitre
Il a été question dans ce chapitre de
mettre en évidente l'aspect théorique des facteurs
institutionnels de l'exclusion bancaire. Il ressort de cette analyse que,
malgré la volonté que peuvent exprimer les ménages,
certains aspects liés à l'accès ou l'usage des services
bancaires sont soumis à la discrétion des banques
elles-mêmes. C'est ainsi que, nous avons pu identifier à partir
des analyses de la théorie de sélection de la clientèle
que l'asymétrie d'information est un problème crucial et
constitue des facteurs explicatifs de l'exclusion bancaire. D'autres travaux
ont mis en évidence la réglementation comme facteur exacerbant
l'exclusion bancaire notamment à partir des exigences de garanties, de
la complexité des choix, des coûts de crédit et de la
documentation à fournir. Par ailleurs, on a également
relevé la concentration du réseau bancaire vers les centres
urbains jugés mieux rentable que les milieux ruraux.Cet enseignement
théorique nécessite qu'on puisse l'évaluer dans le cadre
du Cameroun.
Chapitre 4 Facteurs Institutionnels de l'Exclusion
Bancaire : L'Evidence Empirique
Introduction
L'exclusion bancaire est une question préoccupante tant
dans les pays développés que ceux en voie de
développement. On en a pour preuve les multiples travaux de recherche
mettant en exergue ce fléau (Avom et Bobbo, 2014 ; Gloukoviezoff,
2008 ; Tasqué, 2008 ; Anderloni et al, 2008 ; Eber,
2000; Leyshon et Thrift, 1993). Cette exclusion est davantage accentuée
dans les pays en voie de développement d'une part parce qu'on y observe
un faible nombre de banques et d'autre part, parce que les conditions de vie
dans ces pays sont relativement déplorables. Au Cameroun, la proportion
de la population qui a accès aux services bancaires est de 14% donc 86%
restent en marge du système bancaire. Ainsi, la mise en oeuvre de
l'évaluation des facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire trouve
ses fondements à la fois dans les analyses théoriques des
démographes Anderloni et al(2008) ; Leyshon et Thrift (1993), et
dans la littérature économique qui définit un cadre
approprié de l'exclusion bancaire et s'interroge sur les
mécanismes à mettre en oeuvre pour éradiquer ce
phénomène. L'objectif de ce chapitre consiste à
évaluer les facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au
Cameroun. Pour y parvenir, nous démontrons d'une part les effets pervers
de la réglementation en termes d'exclusion bancaire (Section 1) et
d'autre part, nous procédons à l'analyse
économétrique (Section 2).
Section 1 : Réglementation et Exclusion
bancaire
L'objectif de cette rubrique consiste à analyser
les effets néfastes de la réglementation en termes d'exclusion
bancaire. Certains travaux sont parvenus aux résultats selon lesquels,
la réglementation des activités bancaires est susceptible de
créer ou de renforcer l'Exclusion Bancaire (Avom et Bobbo, 2014 ;
de Boissieu et Couppey-Soubeyran, 2013 ; Demirguc-Kunt et Klapper,
2012 ; Beck et al. 2006 ; Washington, 2006 ; Barth et al. 2004).
Il faut noter que, cette analyse n'englobe pas toute la réglementation
mais identifie certains éléments qui génèrent ou
exacerbent l'exclusion bancaire. Ainsi, pour mettre en oeuvre cette vision, il
importe de mettre en évidence d'une part, l'analyse de la concentration
géographique des banques au Cameroun. Et d'autre part, d'identifier les
coûts qui entravent la bancarisation au Cameroun.
1.
La Concentration géographique des Banques au Cameroun
Des analyses que font Avom et Bobbo (2014) il ressort que,
avant la création de la COBAC21(*) les pouvoirs publics avaient opté pour une
concentration massive des banques vers les zones faiblement peuplées et
assez éloignées des grands centres d'activité
économique. Cette expérience a très tôt
été jugée contreproductive. Cette contre
productivité s'est traduite par l'insolvabilité et la liquidation
de certaines banques. En particulier, plusieurs banques ont fermé et
d'autres ont réduit le nombre de leurs agences pour conserver celles qui
sont implantées dans les grandes villes peuplées donnant
naissance à une forte concentration bancaire (Avom et Bobbo, 2014 ;
Avom et Eyeffa-Ekomo, 2007). En conséquence, les populations des
localités éloignées (petites et moyennes villes ou zones
rurales) se retrouvent fortement pénalisées et exclues. Les
travaux d'Avom et Bobbo (2004), retrouvent ceux de Demirguc-Kunt et Klapper
(2012). En effet, les analyses de ces derniersrenseignent que, 30% des
ménages en Afrique Subsaharienne citent l'éloignement des agences
bancaires comme facteurs de l'exclusion bancaire. Ainsi, la concentration du
réseau bancaire est un facteur déterminant de l'exclusion
bancaire. Pour vérifier cette vision au Cameroun, nous avons
observé la concentration du réseau bancaire au Cameroun dont les
résultats et les analyses apparaissent ci-après :
Tableau 9:
Répartition géographique des guichets bancaire au
Cameroun
|
Yaoundé
|
Douala
|
Bafoussam
|
Autres villes
|
Total
|
Atlantic bank
|
1
|
5
|
1
|
4
|
11
|
Afriland First Bank
|
11
|
10
|
1
|
13
|
35
|
BICEC
|
6
|
9
|
1
|
20
|
36
|
BGFI Bank
|
1
|
3
|
-
|
-
|
4
|
Citibank
|
1
|
1
|
-
|
-
|
2
|
CBC
|
1
|
2
|
1
|
2
|
6
|
Ecobank
|
4
|
9
|
1
|
|
14
|
NFCB
|
5
|
2
|
|
6
|
13
|
SCB
|
9
|
7
|
1
|
8
|
25
|
SGC
|
5
|
13
|
1
|
7
|
26
|
Standard bank
|
1
|
1
|
-
|
-
|
2
|
UBC
|
3
|
5
|
1
|
5
|
14
|
UBA
|
4
|
4
|
1
|
4
|
13
|
Total
|
52
|
71
|
9
|
69
|
201
|
Source : Fait par l'auteur à
partir des informations de chaque banque
Le tableau ci-dessus, indique que le Cameroun comporte 13
(treize) banques avec 201 guichets répartis sur tout le territoire. A
partir de ce tableau, nous ressortons la concentration du réseau
bancaire Camerounais.
· Concentration du réseau bancaire
Camerounais
Le réseau bancaire du Cameroun est
représenté sur le tableau ci-après
Tableau 10: Concentration
du réseau bancaire du Cameroun
|
Yaoundé
|
Douala
|
Bafoussam
|
Autres Villes
|
Total
|
Nombre Guichets
|
52
|
71
|
9
|
69
|
201
|
Concentration en %
|
25.87
|
35.32
|
4.47
|
34.32
|
100
|
Source : Fait par l'auteur à
partir des données de chaque Banque
Des treize banques que compte le Cameroun avec 201
guichets, Yaoundé regorge 25.87% des guichets, Douala 35.32%, Bafoussam
4.47% et les autres villes concentrent 34.32%. Nous constatons que deux villes
(Yaoundé et Douala) concentrent à elles seules 61.19% des
guichets du Cameroun soit plus de la moitié des guichets existants.
Lorsqu'on ajoute Bafoussam, la concentration va à
65.67%. Le constat qui en découle stipule que, les ménages qui
résident dans les zones éloignées ou rurales ont une forte
probabilité d'être exclues car, les banques sont plus axées
vers les zones urbaines. Ainsi, la faible bancarisation du Cameroun ou la forte
exclusion bancaire que subit le Cameroun est en partie expliquée par
cette concentration qui joue en faveur des ménages résidant en
milieu urbain.
2.
Les coûts et Exclusion bancaire
Les coûts matérialisent les
différentes charges supportées par les clients des banques afin
de se conformer aux formalités administratives qui donnent droit aux
produits et services bancaires. Ainsi, on distingue les coûts liés
au crédit, les coûts administratifs et les exigences en termes de
garantie.
· Les coûts liés au
Crédit
L'évaluation de la tarification des
crédits s'est appuyée sur l'approche du Taux Effectif Global
(TEG). Le TEG moyen est obtenu par banque et pour chaque type de crédit
ou de catégorie de bénéficiaires en calculant une moyenne
pondérée par l'encours total des crédits octroyés
sur la période. IL représente les charges d'endettement global.
L'évolution du TEG en CEMAC en général et au Cameroun en
particulier se présente comme suit :
Tableau 11:
Évolution du coût du crédit dans la CEMAC
2006-2010
|
Avril 2006
|
Avril 2008
|
Avril 2009
|
Avril 2010
|
Cameroun
Centrafrique
Congo
Gabon
Guinée
Tchad
CEMAC
|
15,8
14,6
14,0
13,8
14,9
13,7
14,5
|
11,6 13,0
12,8
12,5
13,9
13,3
12,8
|
8,7
10,8
10,9
9,8
12,1
12,6
9,8
|
9,3
11,7
11,2
13,0
11,5
12,2
11,0
|
Source : COBAC 2010
La lecture de ce tableau nous permet de constater un niveau
assez élevé des coûts du crédit dans la zone CEMAC.
Le coût du crédit a augmenté au Cameroun entre 2009 et
2010, interrompant le mouvement à la baisse observé depuis 2006.
Ce niveau élevé des coûts de crédit est de nature
à décourager une bonne partie de la population à demander
les financements bancaires c'est-à-dire à les exclure du
système bancaire dont l'une des conséquences s'apprécie
par l'insuffisance des crédits accordés.
· Les coûts administratifs
L'une des caractéristiques des pays en
développement est la prépondérance de l'économie
informelle22(*). Pour Avom
et al, (2014) ; Schneider et al (2010), le secteur informel
représente environ 32% du PIB du Cameroun c'est dire qu'une grande
partie de la population s'active dans ce secteur. Le graphique ci- après
illustre la montée considérable secteur informel dans le PIB du Cameroun.
Graphique 6: Evolution
du secteur informel dans le PIB du Cameroun de 2003 à 2010
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun19.png)
Source : Fait par l'auteur à
partir des données de l'INS
Le graphique ci-dessus, montre que, le secteur informel
occupe une place de choix dans l'économie Camerounaise. En effet, on
constate qu'une grande frange de la population s'oriente vers ce secteur. Cette
population évoluant cependant dans le secteur informel, éprouve
des réelles difficultés pour fournir les documents
réclamés par les banques. Car, évoluant dans
l'informalité il est difficile d'offre aux établissements
bancaires des pièces légales. Parmi la documentation à
fournir, on compte la carte du contribuable, la comptabilité formelle au
sens de l'OHADA.
En conséquence, du fait de telles exigences
réglementaires, toute cette proportion de la population subie une
exclusion bancaire. En fin de compte, un niveau élevé
d'informalité renforce l'exclusion bancaire. Et même pour
ceux qui ont la chance de travailler dans le secteur formel, surtout ceux
à faible revenu, ils sont confrontés à des nombreuses
difficultés, compte tenu de la réglementation existante (Avom et
Bobbo, 2014 ; Beck et al. 2008).
· Les exigences de garanties
Les garanties jouent un rôle de caution pour les
emprunteurs. Elles entraînent une diminution de la probabilité de
défaut de l'emprunteur liée au risque d'aléa moral
(l'emprunteur fera tous les efforts pour rembourser la banque afin de ne pas
perdre la garantie fournie) et elles réduisent la perte de la banque en
cas de réalisation du risque. Malgré les taux
d'intérêts extrêmement élevés comme l'analyse
Avom et Bobbo (2014), certains ménages ont tout de même la
volonté de demander le crédit. Seulement, les exigences
très élevées en termes de garanties entrainent un nombre
important d'individus à ne pas avoir accès au crédit
bancaire. Car, ne pouvant satisfaire les exigences des banques en
matière de garanties compte tenu du fait qu'ils n'ont pas souvent des
avoirs pouvant être considérés comme caution pour un
prêt ou au contraire s'ils en disposent, ils n'ont pas les titres
appropriés et donc se voient refuser ou réduit leur crédit
sollicité.
Section 2 : Analyse économétrique
Les
analyses économétriques des facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire s'inspirent du modèle de Popescu et Totan (2013).
Ce modèle, est estimé par la méthode des moindres
carrés ordinaires à partir des données sous forme de
série temporelle. La durée et son choix ont été
expliqués en introduction générale.
1.
Spécification du modèle
Notre modèle se présente de la manière
suivante :
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun20.png)
t=1,2....34
Où, Yt= taux d'exclusion
bancaire ; tid = taux d'intérêt
débiteur ; nb= nombre de banques ;
ng= nombre de guichets ; mnaie= masse
monétaire. Notons que, ces variables sont institutionnelles dans la
mesure où elles ne dépendent pas de la demande. Elles
émanent des institutions bancaires.
a. Justifications des variables
institutionnelles
v Le taux d'intérêt
débiteur
Selon la banque mondiale, le taux d'intérêt
débiteur est le taux d'intérêt perçu par les banques
sur les prêts accordés aux clients préférentiels. Il
est un déterminant de l'exclusion bancaire dans la mesure où, une
variation de ce taux entraine une modification du nombre ou du volume de
crédit octroyé et a un effet sur le niveau d'exclusion bancaire.
La figure ci-après représente l'évolution de ce taux entre
1980 et 2013.
Figure 5: Evolution du
taux d'intérêt débiteur 1980 à 2013
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun21.png)
Source : par l'auteur à
partir des données de la banque mondiale
La lecture de ce graphique renseigne que, le taux
d'intérêt débiteur au Cameroun est sans cesse croissant. Au
début des années 80, il connait un faible niveaupar la suite, il
a connu une chute considérable dans les années 1994-1995 au
lendemain de la dévaluation du Franc CFA. Seulement, après cette
conjoncture économique qu'a subit le Cameroun, il a continué sa
lancé vers la monté et en 2013, le taux se situe autour de 21.73%
selon la banque mondiale. Cependant, un niveau très élevé
du taux d'intérêt débiteur est de nature à
décourager les ménages à solliciter les crédits
bancaires et par conséquent ces ménages se trouvent exclus. taux
d'intérêt bancaire est une fonction croissante du niveau
d'exclusion bancaire. Ainsi, le taux d'intérêt débiteur est
une fonction croissante du niveau d'exclusion bancaire.
v Le nombre de banques
Selon la banque centrale de France, le niveau d'exclusion
bancaire est de 1% en France. Pour elle, si plusieurs facteurs expliquent ce
faible niveau, le grand nombre de banques existant en France joue
également un rôle primordial. En effet, plus il y a les banques
dans un pays, mieux les ménages ont l'occasion de se bancariser.
L'évolution du nombre de banque au Cameroun se présente comme
suit :
Figure 6: Evolution du
nombre de Banques de 1980 à 2013
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun22.png)
Source : Fait par l'auteur
La lecture de notre figure montre que, durant les
années 80, le nombre de banques au Cameroun est faible. En outre, suite
à la crise bancaire qu'a connue le Cameroun durant ces années,
certaines banques ont fermé et d'autres ont fusionné ce qui
justifie le pique de la courbe au niveau le plus bas. Les restructurations qui
ont suivi et qui ont permis la libéralisation du secteur bancaire,
permet d'observer une augmentation du nombre de banques.Aujourd'hui, ce niveau
du nombre de banques a davantage augmenté et le Cameroun enregistre
dorénavant 13 banques. Parallèlement, on a pu constater que,
l'augmentation du nombre de banques réduit le niveau d'exclusion
bancaire. Ainsi, le nombre de banques est fonction décroissante du
niveau d'exclusion bancaire.
v La masse monétaire
La banque mondiale définit la masse monétaire
comme étant, la somme des circulations fiduciaires hors banque, des
dépôts à vue autres que ceux du gouvernement central, des
dépôts d'épargne à terme et des dépôts
en devise étrangère des secteurs résidents autres que le
gouvernement central, les chèques de banque et de voyage, ainsi que
d'autres titres comme les certificats de dépôt et les billets de
trésorerie.La figure ci-dessous nous montre l'évolution de la
croissante de la masse monétaire.
Figure 7: Evolution de
la croissance de la masse monétaire M2
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun23.png)
Source : Fait par l'auteur
à partir des données de la Banque Mondiale
Cette courbe retrace l'évolution de la croissance de la
masse monétaire. On peut constater que, l'offre de monnaie n'est pas
stable et a connu des fluctuations considérables. Ainsi, une offre de
monnaie restreinte discrimine les ménages qui sollicitent les
crédits. Par ailleurs, une offre massive de monnaie encourage les
ménages à solliciter les dits crédits. A cet effet, on
constate que, l'offre de monnaie est une fonction décroissante de
l'exclusion bancaire (Popescu et Totan, 2013). Cependant, il faut noter que,
l'offre massive de monnaie a des répercussions négatives sur les
prix. En effet, Fisher a démontré une relation positive entre
l'offre de monnaie et le niveau de prix. C'est dans ce sens que Friedman a pu
affirmer que : « l'inflation est partout et toujours un
phénomène monétaire ».
b. Tests de stationnarité des
paramètres
Afin de vérifier la stationnarité de nos
paramètres, nous faisons les tests de racine unitaire. Pour effectuer
ces tests, nous utilisons celui de Dickey Fuller Augmenté (DFA) et celui
de Phillips Perron (PP).
NB : l'importance des tests de Dickey
Fuller Augmenté et Celui de Phillips Perron a été
expliquée au Chapitre 2.
o Test de Dikey Fuller Augmenté
Tableau 12:
Récapitulatif des résultats du test ADF
Variables
|
ADF
|
Valeur Critique 1%
|
Valeur Critique 5%
|
Valeur Critique 10%
|
Ordre d'intégration
|
Excl
Tid
Nb
Ng
Mnaie
|
-5.3
-6.33
-6.30
-3.69
-7.39
|
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
-3.66
|
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
-2.96
|
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
|
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
|
Source : Fait par l'auteur
Le tableau ci-dessus nous renseigne sur la
stationnarité de nos paramètres. Il nous montre que nos variables
sont stationnaires en différence. Le fait que ces variables soient
stationnaires en différence montre que les éventuels chocs ayant
affecté celles-ci sont de natures transitoires plutôt que
permanentes, résultat qui augure une certaine stabilité desdites
variables. Nous procédons au test de Phillips - Perron, afin de voir si
nos conclusions sont exactes.
o Test de Phillips Perron (PP)
Tableau 13:
Résultats du test PP
Variables
|
PP
|
Valeur Critique 1%
|
Valeur Critique 5%
|
Valeur Critique 10%
|
Ordre d'intégration
|
Excl
Tid
Nb
Ng
Mnaie
|
-5.29
-8.33
-9.30
-3.68
-9.55
|
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
-3.65
|
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
-2.95
|
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
-2.61
|
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
I (1)
|
Source : Fait par l'auteur
A l'issu du résultat, le test de Phillips Perron
confirme la stationnarité d'ordre I(1) des paramètres. A cet
effet, nous nous passons au test de Cointégration qui permet de
déterminer si les variables sont intégrées entre elles.
c. Les tests de cointégration
Afin de vérifier la cointégration de nos
paramètres, nous faisons le test de cointégration de Johansen. Le
choix de cette technique et son importance ont été
développés au Chapitre 2.
Les résultats de ce test sont les suivants
Figure 8:
Résultats du test de Cointegration de Johansen
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
None *
|
0.670269
|
85.44707
|
69.81889
|
0.0017
|
At most 1 *
|
0.501440
|
49.94375
|
47.85613
|
0.0314
|
At most 2
|
0.378385
|
27.67073
|
29.79707
|
0.0863
|
At most 3
|
0.301734
|
12.45681
|
15.49471
|
0.1363
|
At most 4
|
0.029671
|
0.963844
|
3.841466
|
0.3262
|
Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
|
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
None *
|
0.670269
|
35.50332
|
33.87687
|
At most 1
|
0.501440
|
22.27302
|
27.58434
|
At most 2
|
0.378385
|
15.21392
|
21.13162
|
At most 3
|
0.301734
|
11.49297
|
14.26460
|
At most 4
|
0.029671
|
0.963844
|
3.841466
|
Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the
0.05 level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
Source : Fait par l'auteur
Les résultats du test de cointégration que
nous obtenons à partir de la technique de Johansen nous indiquent, il
existe deux relations de cointégration dans notre modèle. Ce
constat permet ainsi, de nous orienter vers l'estimation d'un modèle
à correction d'erreur.
2.
Estimation du modèle à correction d'erreur
L'équation du mécanisme de correction d'erreur
s'écrit comme suit :
Ä(excl)=c(1)+c(2)*Ä(tid)+c(3)*Ä(nb)+c(4)*Ä(ng)+c(5)*Ä(mnaie)+c(6)*excl(-1)+c(7)*tid(-1)+c(8)*nb(-1)+c(9)*ng(-1)+c(10)*mnaie(-1)
Dans cette expression, toutes les variables en
« Ä » représentent la
dynamique de court terme. Tandis que, les variables en
« (-1) » capturent l'équilibre de
long terme. Le coefficient « c(6)*excl (-1)»
est le coefficient de correction d'erreur. Ce coefficient doit être
négatif afin de confirmer la spécification du modèle
à correction d'erreur.
a. Les résultats
Les résultats de notre estimation se présentent
comme suit :
Tableau 14:
Résultats du MCE
Variables
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C(1)
|
-0.011506
|
0.090436
|
-0.127233
|
0.8999
|
D(TID)
|
-0.022375
|
0.023508
|
-0.951808
|
0.3511
|
C(NB)
|
-0.000240
|
0.001676
|
-0.143397
|
0.8872
|
C(NG)
|
0.000137
|
0.000120
|
1.141699
|
0.2653
|
D(MNAIE)
|
3.38E-05
|
8.53E-05
|
0.396507
|
0.6954
|
Excl (-1)
|
-0.012546
|
0.086989
|
0.144224
|
0.8866
|
TID (-1)
|
-0.016940
|
0.021678
|
-0.781417
|
0.4425
|
NB (-1)
|
-1.220605
|
1.581243
|
-0.771927
|
0.0314*23(*)
|
NG (-1)
|
-0.310107
|
0.029117
|
-10.65037
|
0.0166*
|
MNAIE (-1)
|
-6.89E-05
|
0.000118
|
-0.585523
|
0.5639
|
Source: Auteur à partir
d'EVIEWS 7
D(EXCL) =-0.01-0.22*D(TID)-0.00024*D(NB)
+0.000137*D(NG) +3.38*D(MNAIE)-0.012*EXCL (-1))-0.01*TID (-1)-1.22*NB
(-1)-0.31*NG(-1)-6.89*MNAIE(-1)
Le coefficient de correction d'erreur est négatif ce
qui augure la présomption d'un bon modèle à correction
d'erreur.
Tableau 15: Croisement
entre les signes attendus et les signes obtenus
Paramètres
|
Signes attendus
|
Signes obtenus
|
Taux d'intérêt débiteur (TID)
|
+
|
-
|
Nombre de Banques (NB)
|
-
|
-
|
Nombre de Guichets (NG)
|
-
|
-
|
Masse Monétaire (MNAIE)
|
-
|
-
|
Source : Fait par l'auteur
· Test de normalité
Le test de normalité permet de vérifier si des
données réelles suivent une loi normale. Le test de Jarque-Bera
est un
test
d'hypothèse qui cherche à déterminer si les
données suivent une
loi normale. A cet
effet, les résultats de ce test nous donnent les résultats
ci-après.
Graphique 7: Test de
normalité de Jarque-Bera
![](Determinants-de-lexclusion-bancaire-au-Cameroun24.png)
La probabilité associée à la
statistique de test de Jarque et Bera nous indique qu'il y a normalité
des erreurs car, sa probabilité est supérieure à 5% soit
(0.25>0.05). Par conséquent, nos données suivent une loi
normale.
b. Analyse des résultats
Anderloni et al (2008), Kempson et Whyley (1999), Leyshon et
Thrift(1993) ont montré que, les obstacles liés à
l'accès aux services bancaires émanent des difficultés
qu'ont les banques à s'implanter dans les zones
périphériques. En outre, d'autres travaux ont
démontré que l'éloignement des agences bancaires ou leur
insuffisance sont de nature à exacerber ce niveau d'exclusion
(Demirguc-Kunt et Klapper, 2012).
Les résultats que nous avons obtenus dans notre
estimation vont confirmer cette vision. En effet, le Cameroun compte un faible
nombre de banques (comparé aux pays où le niveau d'exclusion
bancaire est très faible) d'une part, et ces banques sont
concentrées vers les zones urbaines d'autre part. La lecture de ces
résultats nous indique que, le nombre de banques et le nombre de
guichets sont des variables significatives et donc déterminantes de
l'exclusion bancaire. Ainsi, ces variables mettent en exergues la pertinence
que joue le nombre de banques et de guichets dans la lutte contre l'exclusion
bancaire.
Par ailleurs, les rapports de la BEAC (2013) ont montré
aussi que, l'augmentation du niveau de bancarisation ou la réduction du
niveau d'exclusion bancaire est due à plusieurs facteurs parmi lesquels,
l'augmentation du nombre de banques et de guichets.Ainsi, un accroissement
conjugué du nombre de banques et de guichets réduisent
significativement le niveau d'exclusion bancaire au Cameroun.
Par ailleurs, Eber (2000) a démontré que,
l'exclusion bancaire trouve ses fondements également dans l'offre de
monnaie. Pour lui, lorsque l'offre de monnaie est faible, elle contribue
à rationner le crédit et discrimine de fait les ménages.
Outre le nombre de banques et de guichets, notre estimation renseigne aussique,
la quantité de monnaie explique également l'exclusion bancaire
résultat allant dans le même sens que celui d'Eber (2000). Ainsi,
le coefficient obtenu met en évidence une corrélation
négative entre l'évolution du niveau d'exclusion bancaire et
l'offre de monnaie. A cet effet, une augmentation de la quantité de
monnaie entraîne une réduction du niveau d'exclusion bancaire. Il
faut souligner toutefois que, cette variable n'est pas significative.
A l'issu de notre estimation, nous retenons que les variables
institutionnelles qui expliquent l'exclusion bancaire au Cameroun sont :
le nombre de banques, le nombre d'agences et la quantité de monnaie.
c. Quelles réponses à l'exclusion
bancaire ?
En raison de la financiarisation des rapports sociaux,
il est nécessaire que chaque personne ait la possibilité
d'accéder aux produits bancaires de manière appropriée ou
de maintenir cet accès approprié lorsque des difficultés
professionnelles, familiales et/ou de santé surviennent (Gloukoviezoff,
2008). La résolution du problème de l'exclusion bancaire au
Cameroun, doit s'orienter autour des points tels que : la qualité
de la prestation des services bancaires, l'éducation financière
des consommateurs, l'extension du réseau bancaire et le
dépassement de l'asymétrie d'information. Ces
éléments sont précédés par une prise de
conscience d'une responsabilité partagée de l'exclusion
bancaire.
· L'exclusion bancaire : Une
responsabilité partagée
Il apparaît qu'il n'est pas possible de trouver une
causalité unique à l'exclusion bancaire.
Certes, la pauvreté joue un rôle dans le
développement de ce processus mais seulement en relation avec la
manière dont elle est prise en compte par le secteur bancaire. Aussi,
les clients ne préviennent pas assez tôt leur banquier et/ou
recourent aux crédits revolving lorsqu'ils rencontrent des
difficultés, mais c'est en grande partie dû aux pratiques de
rentabilisation des banques. Seule l'amélioration de la qualité
de la relation bancaire c'est-à-dire l'adaptation des services et de la
manière de les vendre aux besoins spécifiques de la
clientèle confrontés à la précarité, peut
permettre de limiter le niveau de risque de ces clients et aussi les
surcoûts et la sélection qu'ils subissent. Le problème est
que cette adaptation a un coût notamment en personnel et en temps, et
qu'elle se heurte aux évolutions à l'oeuvre au sein du secteur
bancaire que sont la rationalisation et l'automatisation du service
proposé.
· La qualité de la prestation des
services
La relation de clientèle24(*) existante entre la banque et
ses clients doit être une relation basée sur la
convivialité, l'accompagnement, les conseils et ne doit souffrir
d'aucune discrimination. En effet, vu la diversité de la
clientèle, un isolement de certains (pauvres) vers l'encadrement des
autres (riches) peut aboutir pour les victimes de la discrimination à
une demande inadaptée des produits bancaires dont la conséquence
se fait ressentir dans les difficultés d'usage et donc une exclusion
bancaire.
· L'éducation financière des
consommateurs
Les ménages aux ressources limitées
comme l'ont montré Gloukoviezoff (2008) ; d'Atkinson et al. (2006)
ont souvent une connaissance plus faible du fonctionnement des produits
bancaires. Bien que cela tienne à un manque de pratique, la
réponse apportée passe par un enseignement théorique :
associant simultanément l'information, la formation et la diffusion des
éléments de connaissances génériques.
· Extension géographique du réseau
bancaire
Les résultats obtenus sur l'extension
géographique du réseau bancaire au Cameroun nous ont
indiqué que Yaoundé et Douala concentrent 61.19% du nombre total
des guichets bancaires au Cameroun. Un tel constat n'est pas d'augure à
encourager la bancarisation. A cet effet, les institutions bancaires dans
l'optique d'accroître le niveau de bancarisation devrait étendre
leur réseau notamment vers les milieux ruraux jugés moins
risqués et rentables pour ces institutions.
· Le dépassement des asymétries
d'informations
Pour que les mécanismes d'ajustement du
marché fonctionnent aussi efficacement que possible, il est
nécessaire que les différents acteurs aient accès à
l'information et qu'ils soient en mesure d'en faire un usage maximisant leur
utilité. De ce point de vue, l'exclusion bancaire peut être
comprise d'une part, comme un résultat de l'incapacité des
clients à maximiser leur utilité à l'aide de
l'information dont ils disposent, d'autre part, comme la conséquence
de l'asymétrie d'information subie par les offreurs.
Conclusion du Chapitre
L'objectif de ce chapitre a été
d'évaluer les facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au
Cameroun. A l'issu de cette évaluation, il ressort que, la concentration
des banques vers les zones urbaines au détriment des zones rurales
constitue un facteur significatif de l'exclusion bancaire au Cameroun. En
effet, nos résultats indiquent que, des 201 guichets bancaires que
compte le Cameroun, 61.19% sont localisés entre Yaoundé et
Douala. Cette forte concentration vers les grandes villes marginalise du
système bancaire les populations vivantes en zones rurales. Outre ce
facteur, nous avons également trouvé la réglementation.
Cependant, il ne s'agit que de certains éléments de la
réglementation qui exacerbe l'exclusion bancaire. Parmi ces
éléments nous distinguons, le coût de crédit, les
exigences en termes de garanties et les documents à fournir. Leur niveau
élevé est de nature à exacerber la dite exclusion. Par
ailleurs, l'analyse économétrique que nous avons menée
nous indique, le nombre de banques et le nombre de guichets sont
également des déterminants institutionnels de l'exclusion
bancaire au Cameroun. En effet, il a été démontré
qu'un accroissement du nombre de banques ou de guichets réduit le nombre
d'exclus bancaire dans la mesure où, cette accroissement
bénéficie aux populations qui n'étaient jusque-là
pas bancarisées. Enfin, cette analyse nous a montré que, le
rationnement de crédit dû à une offre insuffisante de
liquidité explique également l'exclusion bancaire au Cameroun.
.
Conclusion de la deuxième partie
Il a été question dans cette partie
d'identifier les fondements théoriques des facteurs institutionnels de
l'exclusion bancaire d'une part, et d'autre part, d'analyser empiriquement ces
facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au Cameroun. A l'issu de notre
analyse, il ressort théoriquement que, la sélection de la
clientèle à partir des asymétries d'information qui
aboutissent au rationnement de crédit et à la discrimination de
certains ménages explique l'exclusion bancaire. En outre, certains
travaux ont mis en évidence les effets pervers de la
réglementation en termes d'exclusion bancaire. Il a s'agit des
coûts de crédit, des documents à fournir et l'exigence de
garanties. Ces approches théoriques ont également abouties
à la découverte de l'exclusion géographique. Cette
dernière étant expliquée comme les difficultés
d'accès aux services bancaires suite à l'éloignement des
guichets ou à leur insuffisance dans un milieu considéré.
L'évaluation empirique de ces facteurs qui en a suivie renseigne que,
la concentration du réseau bancaire au Camerounfavorise les
ménages vivants en milieux urbains au détriment des
ménages vivants en milieux ruraux. En effet, 61.19% des guichets
bancaires sont situés entre Yaoundé et Douala. S'agissant de la
réglementation, il ressort que, les coûts de crédit, les
exigences en termes de garanties et la documentation à fournir sont
très élevés. Ainsi, les ménages sont très
souvent incapables de satisfaire ces besoins et se trouvent de faite exclus du
système bancaire. Par ailleurs, le nombre de banques, et de guichets
déterminent l'exclusion bancaire des populations. En effet, lorsqu'il
existe un grand nombre de banques ou de guichets, les ménages encore
exclus ont une probabilité plus accrue d'être bancarisés.
CONCLUSION GENERALE
L'objectif de notre travail a été,
d'identifier les variables déterminantes de l'exclusion bancaire au
Cameroun. Les fondements théoriques que nous avons
développés identifient d'une part, les facteurs
socio-économiques ou facteurs liés à la demande et d'autre
part, les facteurs institutionnels ou facteurs liés à l'offre
comme variables déterminantes de l'exclusion bancaire. Ainsi, notre
objectif principal a découlé à deux sous objectifs.
· Identifier les facteurs socio-économiques de
l'exclusion bancaire au Cameroun ;
· Identifier les facteurs institutionnels de l'exclusion
bancaire au Cameroun.
Structurée en deux parties, cette étude
s'est appuyée sur des outils empruntés à la statistique
descriptive et à l'économétrie pour vérifier les
deux hypothèses. La première hypothèse a été
vérifiée dans la première partie. Cette partie a eu pour
objectif d'identifier les facteurs socio-économiques de l'exclusion
bancaire au Cameroun ou facteurs liés à la demande. Les facteurs
concernésont été le genre, l'âge, le milieu de
résidence, le taux d'alphabétisation, le taux de chômage,
le produit intérieur brute, le produit intérieur brute par
habitant,la masse monétaire et l'inflation.
La vérification de la première
hypothèse, révèle les résultats
ci-après :
(a) Les hommes ont plus
accès aux services bancaires que les femmes même si l'écart
s'avère réduit. En outre, le fait d'habiter dans les zones
rurales réduit la probabilité d'être bancarisée car,
les établissements bancaires au Cameroun sont plus concentrés
vers les milieux urbains. Par ailleurs, l'âge joue un rôle
déterminant dans l'accès ou l'usage des services bancaires. En
effet, les personnes très jeunes (15-24 ans) et les personnes
très âgées (65 ans et plus) ont une probabilité
assez importante d'être financièrement exclues.
(b) L'analyse
économétrique que nous avons mené nous a
indiquéqu'un niveau faible d'instruction est de nature à
exclureles ménages du système bancaire qui s'avère
complexe. En outre, les ménages en situation de chômage ne peuvent
supporter les coûts exigés par les banques. En plus, ces
ménages sont considérés comme peux rentables pour les
banques et constituent des risques élevés. Par ailleurs, le
niveau de revenu détermine également l'accès ou non aux
services bancaires. En effet, il est difficile pour les ménages ne
disposant pas de revenus ou disposant de faibles revenus d'accéder aux
services bancaires ou d'en faire usages.
S'agissant de la seconde hypothèse, elle a
été effectuée dans la deuxième partie. Cette partie
a eu pour objectif d'identifier les facteurs institutionnels de l'exclusion
bancaire ou facteurs liés à l'offre. Il a s'agit à partir
de l'analyse descriptive des facteurs tels que, les coûts de
crédit, les exigences de garanties, les documents à
fournir,l'exclusion géographiquele nombre de banques, le nombre de
guichets, le taux d'intérêt débiteur et la masse
monétaire.
La vérification de la deuxième
hypothèse indique les résultats ci-après :
(c)L'évaluation descriptive de ces
facteurs, renseigne d'une part que, la concentration du réseau bancaire
au Cameroun est inégalement répartie. En effet, les guichets
bancaires sont plus implantés dans les zones urbaines que celles
rurales. Nos résultats montrent que, 61.19% des guichets sont
situés à Yaoundé et Douala. Ainsi,involontairement les
ménages vivants dans les milieux ruraux sont exclus du système
bancaire du faite de l'absence des guichets dans leur milieu de vie. En outre,
il ressort également que, les coûts de crédit, les
exigences de garanties sont très élevé de même, les
documents à fournir ne sont pas toujours à la portée des
ménages. Dans l'incapacité de remplir toutes ces exigences, les
ménages se trouvent exclus du système bancaire.
(d) l'analyse économétrique
menée nous renseigne que, le nombre de banques et de guichets explique
l'exclusion bancaire. En effet, lorsque qu'il y a ouverture de nouvelles
banques ou de nouveaux guichets, les populations jusque-là exclus du
système ont une forte probabilité d'en intégrer. Ainsi,
une augmentation du nombre de banques et/ou du nombre de guichets, est de
nature à réduire le niveau d'exclusion bancaire. De même,
une réduction du rationnement du crédit augure une diminution du
niveau d'exclusion bancaire.
En sommes, nous sommes parvenus au résultat
selon lequel, les facteurs socio-économiques et institutionnels sont des
variables déterminantes de l'exclusion bancaire au Cameroun. Ainsi, afin
de réduire le niveau d'exclusion bancaire, des études
comparatives ont montré que, cette résolution de l'exclusion
bancaire passe prioritairement par les pouvoirs publics. Cependant, il faut
noter que dans le contexte Camerounais, des efforts émanant des pouvoirs
publics ont été effectué. Ces efforts ont
été instauré dès juillet 2011 par l'autorité
monétaire un service bancaire minimum garanti. Il a s'agit d'un bouquet
de 15 services délivrés gratuitement aux particuliers,
réduisant ainsi le coût d'accès aux services bancaires. La
création du Fonds de garantie des dépôts en Afrique
centrale pour protéger les petits épargnants de la
sous-région indemnisation à hauteur de cinq millions par client
et par banque en cas de faillite d'un établissement. L'extension du
réseau bancaire en a suivi. Les résultats de ces actions
renseignent que, le taux de bancarisation est passé de 7% avant 2011
à plus de 13.8% aujourd'hui selon la BEAC. A cet effet, malgré la
volonté des pouvoirs publics à réduire ce
phénomène, le niveau d'exclusion bancaire reste encore
très élevé. Ainsi, des efforts supplémentaires
s'imposent. Par ailleurs, la résolution de cette exclusion ne concerne
pas uniquement les pouvoirs publics. Elle exige la contribution
inébranlable des ménages et des institutions bancaires. Le
rôle des ménages doit consister à la quête de
l'éducation, la recherche de l'information, le partage des
difficultés et l'amélioration de leur condition de vie. Pour les
institutions bancaires quant à elle, il s'agit d'instaurer une bonne
qualité de la prestation des services bancaires, de contribuer à
l'éducation financière des consommateurs, d'étendre le
réseau bancaire et enfin, d'accroitre sa lutte contre les
asymétries d'information.
ANNEXES
v Tests de racine unitaire sur les
variables socioéconomiques
Null Hypothesis: D(ALPH) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.960384
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(ALPH,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/06/14 Time: 12:05
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(ALPH(-1))
|
-1.079417
|
0.181099
|
-5.960384
|
0.0000
|
C
|
0.010693
|
0.002582
|
4.141462
|
0.0003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.542168
|
Mean dependent var
|
0.000181
|
Adjusted R-squared
|
0.526907
|
S.D. dependent var
|
0.015509
|
S.E. of regression
|
0.010668
|
Akaike info criterion
|
-6.182753
|
Sum squared resid
|
0.003414
|
Schwarz criterion
|
-6.091145
|
Log likelihood
|
100.9241
|
Hannan-Quinn criter.
|
-6.152388
|
F-statistic
|
35.52618
|
Durbin-Watson stat
|
2.023124
|
Prob(F-statistic)
|
0.000002
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(CHG) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.156842
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(CHG,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/06/14 Time: 12:05
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(CHG(-1))
|
-1.215452
|
0.169831
|
-7.156842
|
0.0000
|
C
|
-0.001057
|
0.001643
|
-0.643335
|
0.5249
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.630635
|
Mean dependent var
|
0.000728
|
Adjusted R-squared
|
0.618322
|
S.D. dependent var
|
0.014871
|
S.E. of regression
|
0.009187
|
Akaike info criterion
|
-6.481569
|
Sum squared resid
|
0.002532
|
Schwarz criterion
|
-6.389961
|
Log likelihood
|
105.7051
|
Hannan-Quinn criter.
|
-6.451204
|
F-statistic
|
51.22038
|
Durbin-Watson stat
|
1.859692
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PRIX) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.987067
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PRIX,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/06/14 Time: 12:06
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PRIX(-1))
|
-1.243065
|
0.177909
|
-6.987067
|
0.0000
|
C
|
-0.002829
|
0.008687
|
-0.325661
|
0.7469
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.619382
|
Mean dependent var
|
-0.000187
|
Adjusted R-squared
|
0.606694
|
S.D. dependent var
|
0.078283
|
S.E. of regression
|
0.049094
|
Akaike info criterion
|
-3.129680
|
Sum squared resid
|
0.072308
|
Schwarz criterion
|
-3.038072
|
Log likelihood
|
52.07488
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.099315
|
F-statistic
|
48.81910
|
Durbin-Watson stat
|
1.961833
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PIB_HBT) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.960790
|
0.0003
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIB_HBT,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/06/14 Time: 12:07
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PIB_HBT(-1))
|
-0.901872
|
0.181800
|
-4.960790
|
0.0000
|
C
|
4426.970
|
10148.44
|
0.436222
|
0.6658
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.450644
|
Mean dependent var
|
46.40625
|
Adjusted R-squared
|
0.432333
|
S.D. dependent var
|
75906.16
|
S.E. of regression
|
57190.52
|
Akaike info criterion
|
24.80663
|
Sum squared resid
|
9.81E+10
|
Schwarz criterion
|
24.89823
|
Log likelihood
|
-394.9060
|
Hannan-Quinn criter.
|
24.83699
|
F-statistic
|
24.60943
|
Durbin-Watson stat
|
1.925350
|
Prob(F-statistic)
|
0.000026
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PIB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 8 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.448959
|
0.0002
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.737853
|
|
|
5% level
|
|
-2.991878
|
|
|
10% level
|
|
-2.635542
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIB,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/06/14 Time: 12:08
|
|
|
Sample (adjusted): 1990 2013
|
|
|
Included observations: 24 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PIB(-1))
|
-1.729315
|
0.317366
|
-5.448959
|
0.0001
|
D(PIB(-1),2)
|
0.537662
|
0.254601
|
2.111780
|
0.0532
|
D(PIB(-2),2)
|
0.507211
|
0.180556
|
2.809158
|
0.0139
|
D(PIB(-3),2)
|
0.604630
|
0.162583
|
3.718900
|
0.0023
|
D(PIB(-4),2)
|
0.656024
|
0.154878
|
4.235763
|
0.0008
|
D(PIB(-5),2)
|
0.548492
|
0.144524
|
3.795158
|
0.0020
|
D(PIB(-6),2)
|
0.644172
|
0.123377
|
5.221166
|
0.0001
|
D(PIB(-7),2)
|
0.492598
|
0.096026
|
5.129839
|
0.0002
|
D(PIB(-8),2)
|
0.240118
|
0.058340
|
4.115812
|
0.0010
|
C
|
0.003018
|
0.002274
|
1.327240
|
0.2057
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.932633
|
Mean dependent var
|
-0.002208
|
Adjusted R-squared
|
0.889326
|
S.D. dependent var
|
0.030309
|
S.E. of regression
|
0.010083
|
Akaike info criterion
|
-6.061587
|
Sum squared resid
|
0.001423
|
Schwarz criterion
|
-5.570731
|
Log likelihood
|
82.73904
|
Hannan-Quinn criter.
|
-5.931363
|
F-statistic
|
21.53531
|
Durbin-Watson stat
|
1.758101
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(EXCL) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-5.295274
|
0.0001
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
2.45E-05
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
2.17E-05
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(EXCL,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 17:15
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
Null Hypothesis: D(PIB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 1 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-2.616271
|
0.0965
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.568308
|
|
|
5% level
|
|
-2.921175
|
|
|
10% level
|
|
-2.598551
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
5.01E+22
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
4.10E+22
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(PIB,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 17:18
|
|
|
Sample (adjusted): 3 52
|
|
|
Included observations: 50 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PIB(-1))
|
-0.339145
|
0.117425
|
-2.888174
|
0.0058
|
C
|
9.83E+10
|
4.27E+10
|
2.304635
|
0.0256
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.148053
|
Mean dependent var
|
1.78E+10
|
Adjusted R-squared
|
0.130304
|
S.D. dependent var
|
2.45E+11
|
S.E. of regression
|
2.28E+11
|
Akaike info criterion
|
55.18538
|
Sum squared resid
|
2.50E+24
|
Schwarz criterion
|
55.26187
|
Log likelihood
|
-1377.635
|
Hannan-Quinn criter.
|
55.21451
|
F-statistic
|
8.341548
|
Durbin-Watson stat
|
2.339069
|
Prob(F-statistic)
|
0.005797
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PIB_HBT) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-4.635128
|
0.0004
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.568308
|
|
|
5% level
|
|
-2.921175
|
|
|
10% level
|
|
-2.598551
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
5.28E+08
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
5.35E+08
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(PIB_HBT,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 17:19
|
|
|
Sample (adjusted): 3 52
|
|
|
Included observations: 50 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PIB_HBT(-1))
|
-0.616817
|
0.133425
|
-4.622950
|
0.0000
|
C
|
1577.185
|
3332.704
|
0.473245
|
0.6382
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.308075
|
Mean dependent var
|
120.8043
|
Adjusted R-squared
|
0.293660
|
S.D. dependent var
|
27914.24
|
S.E. of regression
|
23460.25
|
Akaike info criterion
|
23.00318
|
Sum squared resid
|
2.64E+10
|
Schwarz criterion
|
23.07966
|
Log likelihood
|
-573.0795
|
Hannan-Quinn criter.
|
23.03231
|
F-statistic
|
21.37167
|
Durbin-Watson stat
|
2.012593
|
Prob(F-statistic)
|
0.000029
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(ALPH) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 1 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-5.962527
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
0.000107
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
0.000105
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(ALPH,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 17:19
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(ALPH(-1))
|
-1.079417
|
0.181099
|
-5.960384
|
0.0000
|
C
|
0.010693
|
0.002582
|
4.141462
|
0.0003
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.542168
|
Mean dependent var
|
0.000181
|
Adjusted R-squared
|
0.526907
|
S.D. dependent var
|
0.015509
|
S.E. of regression
|
0.010668
|
Akaike info criterion
|
-6.182753
|
Sum squared resid
|
0.003414
|
Schwarz criterion
|
-6.091145
|
Log likelihood
|
100.9241
|
Hannan-Quinn criter.
|
-6.152388
|
F-statistic
|
35.52618
|
Durbin-Watson stat
|
2.023124
|
Prob(F-statistic)
|
0.000002
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(CHG) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 1 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-7.107663
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
7.91E-05
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
8.36E-05
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(CHG,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 17:27
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(CHG(-1))
|
-1.215452
|
0.169831
|
-7.156842
|
0.0000
|
C
|
-0.001057
|
0.001643
|
-0.643335
|
0.5249
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.630635
|
Mean dependent var
|
0.000728
|
Adjusted R-squared
|
0.618322
|
S.D. dependent var
|
0.014871
|
S.E. of regression
|
0.009187
|
Akaike info criterion
|
-6.481569
|
Sum squared resid
|
0.002532
|
Schwarz criterion
|
-6.389961
|
Log likelihood
|
105.7051
|
Hannan-Quinn criter.
|
-6.451204
|
F-statistic
|
51.22038
|
Durbin-Watson stat
|
1.859692
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PRIX) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 8 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-9.221931
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
0.002260
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
0.000681
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(PRIX,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 17:28
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PRIX(-1))
|
-1.243065
|
0.177909
|
-6.987067
|
0.0000
|
C
|
-0.002829
|
0.008687
|
-0.325661
|
0.7469
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.619382
|
Mean dependent var
|
-0.000187
|
Adjusted R-squared
|
0.606694
|
S.D. dependent var
|
0.078283
|
S.E. of regression
|
0.049094
|
Akaike info criterion
|
-3.129680
|
Sum squared resid
|
0.072308
|
Schwarz criterion
|
-3.038072
|
Log likelihood
|
52.07488
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.099315
|
F-statistic
|
48.81910
|
Durbin-Watson stat
|
1.961833
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
v Test de Cointégration sur les variables
socioéconomiques
Date: 09/25/14 Time: 18:31
|
|
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
Trend assumption: Linear deterministic trend
|
|
|
|
Series: EXCL ALPH CHG PRIX PIB_HBT PIB
|
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.842548
|
162.3443
|
95.75366
|
0.0000
|
|
|
At most 1 *
|
0.802304
|
103.1879
|
69.81889
|
0.0000
|
|
|
At most 2 *
|
0.635936
|
51.31517
|
47.85613
|
0.0228
|
|
|
At most 3
|
0.334020
|
18.98157
|
29.79707
|
0.4942
|
|
|
At most 4
|
0.142370
|
5.973725
|
15.49471
|
0.6986
|
|
|
At most 5
|
0.032555
|
1.059095
|
3.841466
|
0.3034
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trace test indicates 3 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.842548
|
59.15640
|
40.07757
|
0.0001
|
|
|
At most 1 *
|
0.802304
|
51.87273
|
33.87687
|
0.0001
|
|
|
At most 2 *
|
0.635936
|
32.33360
|
27.58434
|
0.0113
|
|
|
At most 3
|
0.334020
|
13.00784
|
21.13162
|
0.4515
|
|
|
At most 4
|
0.142370
|
4.914630
|
14.26460
|
0.7526
|
|
|
At most 5
|
0.032555
|
1.059095
|
3.841466
|
0.3034
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Max-eigenvalue test indicates 3 cointegrating eqn(s) at the
0.05 level
|
|
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
|
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegrating Coefficients (normalized by
b'*S11*b=I):
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EXCL
|
ALPH
|
CHG
|
PRIX
|
PIB_HBT
|
PIB
|
|
-118.3025
|
-32.10983
|
146.7660
|
3.962484
|
1.18E-05
|
-5.18E-13
|
|
-99.57578
|
-50.08574
|
134.9241
|
-2.223245
|
1.07E-05
|
2.06E-12
|
|
142.1340
|
40.15334
|
83.93422
|
9.455458
|
-1.73E-05
|
2.85E-12
|
|
50.49350
|
6.863242
|
25.47946
|
-21.85545
|
-1.80E-05
|
1.71E-12
|
|
3.648528
|
25.86387
|
20.52089
|
-4.341001
|
2.08E-06
|
-9.45E-13
|
|
-52.92506
|
-20.80693
|
-25.91079
|
-11.57437
|
3.14E-05
|
-2.70E-12
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Adjustment Coefficients (alpha):
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(EXCL)
|
0.003551
|
0.000810
|
-0.000579
|
-0.000243
|
-0.000786
|
-0.000148
|
D(ALPH)
|
0.003755
|
-0.001131
|
-0.003627
|
-0.000152
|
0.000717
|
0.001350
|
D(CHG)
|
0.000693
|
-0.004665
|
-0.002792
|
0.001832
|
0.000487
|
-0.000348
|
D(PRIX)
|
0.013049
|
0.019559
|
-0.000506
|
0.017632
|
0.006652
|
0.000531
|
D(PIB_HBT)
|
7117.056
|
-10307.45
|
8662.391
|
5496.691
|
2743.827
|
2336.489
|
D(PIB)
|
5.56E+10
|
-4.14E+10
|
2.54E+10
|
-1.11E+10
|
2.89E+10
|
-2.02E+09
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-790.6861
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
|
|
EXCL
|
ALPH
|
CHG
|
PRIX
|
PIB_HBT
|
PIB
|
|
1.000000
|
0.271421
|
-1.240599
|
-0.033495
|
-9.98E-08
|
4.38E-15
|
|
|
(0.02478)
|
(0.15516)
|
(0.02020)
|
(2.0E-08)
|
(3.2E-15)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
|
|
D(EXCL)
|
-0.420149
|
|
|
|
|
|
|
(0.07200)
|
|
|
|
|
|
D(ALPH)
|
-0.444194
|
|
|
|
|
|
|
(0.22213)
|
|
|
|
|
|
D(CHG)
|
-0.081996
|
|
|
|
|
|
|
(0.17894)
|
|
|
|
|
|
D(PRIX)
|
-1.543765
|
|
|
|
|
|
|
(1.01286)
|
|
|
|
|
|
D(PIB_HBT)
|
-841965.5
|
|
|
|
|
|
|
(576995.)
|
|
|
|
|
|
D(PIB)
|
-6.58E+12
|
|
|
|
|
|
|
(2.4E+12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-764.7498
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
|
|
EXCL
|
ALPH
|
CHG
|
PRIX
|
PIB_HBT
|
PIB
|
|
1.000000
|
0.000000
|
-1.106523
|
-0.098923
|
-9.05E-08
|
3.38E-14
|
|
|
|
(0.40674)
|
(0.05371)
|
(5.4E-08)
|
(7.0E-15)
|
|
0.000000
|
1.000000
|
-0.493978
|
0.241058
|
-3.44E-08
|
-1.08E-13
|
|
|
|
(1.10152)
|
(0.14546)
|
(1.5E-07)
|
(1.9E-14)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
|
|
D(EXCL)
|
-0.500808
|
-0.154608
|
|
|
|
|
|
(0.09057)
|
(0.03485)
|
|
|
|
|
D(ALPH)
|
-0.331553
|
-0.063907
|
|
|
|
|
|
(0.28814)
|
(0.11086)
|
|
|
|
|
D(CHG)
|
0.382493
|
0.211379
|
|
|
|
|
|
(0.18173)
|
(0.06992)
|
|
|
|
|
D(PRIX)
|
-3.491406
|
-1.398657
|
|
|
|
|
|
(1.17113)
|
(0.45059)
|
|
|
|
|
D(PIB_HBT)
|
184406.9
|
287728.8
|
|
|
|
|
|
(680396.)
|
(261784.)
|
|
|
|
|
D(PIB)
|
-2.46E+12
|
2.85E+11
|
|
|
|
|
|
(2.9E+12)
|
(1.1E+12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-748.5830
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
|
|
EXCL
|
ALPH
|
CHG
|
PRIX
|
PIB_HBT
|
PIB
|
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-0.040272
|
-1.03E-07
|
4.40E-14
|
|
|
|
|
(0.04771)
|
(4.6E-08)
|
(3.8E-15)
|
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
0.267241
|
-4.01E-08
|
-1.04E-13
|
|
|
|
|
(0.14509)
|
(1.4E-07)
|
(1.2E-14)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
0.053004
|
-1.16E-08
|
9.19E-15
|
|
|
|
|
(0.01845)
|
(1.8E-08)
|
(1.5E-15)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
|
|
D(EXCL)
|
-0.583051
|
-0.177842
|
0.581962
|
|
|
|
|
(0.12050)
|
(0.04118)
|
(0.12410)
|
|
|
|
D(ALPH)
|
-0.847047
|
-0.209535
|
0.094026
|
|
|
|
|
(0.35916)
|
(0.12274)
|
(0.36989)
|
|
|
|
D(CHG)
|
-0.014351
|
0.099269
|
-0.762002
|
|
|
|
|
(0.21588)
|
(0.07377)
|
(0.22233)
|
|
|
|
D(PRIX)
|
-3.563334
|
-1.418977
|
4.511752
|
|
|
|
|
(1.59056)
|
(0.54356)
|
(1.63811)
|
|
|
|
D(PIB_HBT)
|
1415627.
|
635552.8
|
380888.9
|
|
|
|
|
(846258.)
|
(289204.)
|
(871556.)
|
|
|
|
D(PIB)
|
1.14E+12
|
1.30E+12
|
4.71E+12
|
|
|
|
|
(3.8E+12)
|
(1.3E+12)
|
(3.9E+12)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-742.0790
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
|
|
EXCL
|
ALPH
|
CHG
|
PRIX
|
PIB_HBT
|
PIB
|
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-8.20E-08
|
4.40E-14
|
|
|
|
|
|
(5.1E-08)
|
(4.1E-15)
|
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-1.81E-07
|
-1.04E-13
|
|
|
|
|
|
(1.8E-07)
|
(1.4E-14)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
-3.96E-08
|
9.12E-15
|
|
|
|
|
|
(2.4E-08)
|
(1.9E-15)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
5.29E-07
|
1.27E-15
|
|
|
|
|
|
(3.3E-07)
|
(2.6E-14)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
|
|
D(EXCL)
|
-0.595342
|
-0.179513
|
0.575760
|
0.012121
|
|
|
|
(0.12346)
|
(0.04121)
|
(0.12449)
|
(0.01386)
|
|
|
D(ALPH)
|
-0.854731
|
-0.210580
|
0.090149
|
-0.013575
|
|
|
|
(0.36933)
|
(0.12328)
|
(0.37239)
|
(0.04145)
|
|
|
D(CHG)
|
0.078165
|
0.111844
|
-0.715317
|
-0.053327
|
|
|
|
(0.20681)
|
(0.06903)
|
(0.20852)
|
(0.02321)
|
|
|
D(PRIX)
|
-2.673039
|
-1.297965
|
4.961002
|
-0.381915
|
|
|
|
(1.43932)
|
(0.48044)
|
(1.45125)
|
(0.16153)
|
|
|
D(PIB_HBT)
|
1693175.
|
673277.9
|
520941.6
|
12891.44
|
|
|
|
(835943.)
|
(279032.)
|
(842869.)
|
(93815.4)
|
|
|
D(PIB)
|
5.81E+11
|
1.23E+12
|
4.43E+12
|
7.95E+11
|
|
|
|
(3.8E+12)
|
(1.3E+12)
|
(3.9E+12)
|
(4.3E+11)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-739.6217
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
|
|
EXCL
|
ALPH
|
CHG
|
PRIX
|
PIB_HBT
|
PIB
|
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
5.53E-14
|
|
|
|
|
|
|
(5.7E-15)
|
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-7.91E-14
|
|
|
|
|
|
|
(9.9E-15)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.46E-14
|
|
|
|
|
|
|
(2.2E-15)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
-7.18E-14
|
|
|
|
|
|
|
(2.9E-14)
|
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
1.38E-07
|
|
|
|
|
|
|
(5.6E-08)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
|
|
D(EXCL)
|
-0.598209
|
-0.199833
|
0.559637
|
0.015531
|
6.34E-08
|
|
|
(0.11852)
|
(0.04202)
|
(0.12001)
|
(0.01351)
|
(1.6E-08)
|
|
D(ALPH)
|
-0.852114
|
-0.192029
|
0.104867
|
-0.016688
|
9.91E-08
|
|
|
(0.36802)
|
(0.13049)
|
(0.37266)
|
(0.04195)
|
(5.1E-08)
|
|
D(CHG)
|
0.079942
|
0.124438
|
-0.705325
|
-0.055441
|
-2.55E-08
|
|
|
(0.20572)
|
(0.07294)
|
(0.20831)
|
(0.02345)
|
(2.8E-08)
|
|
D(PRIX)
|
-2.648770
|
-1.125930
|
5.097499
|
-0.410789
|
7.00E-08
|
|
|
(1.40933)
|
(0.49970)
|
(1.42709)
|
(0.16066)
|
(1.9E-07)
|
|
D(PIB_HBT)
|
1703186.
|
744243.9
|
577247.4
|
980.4869
|
-0.269192
|
|
|
(827259.)
|
(293318.)
|
(837688.)
|
(94304.1)
|
(0.11357)
|
|
D(PIB)
|
6.86E+11
|
1.97E+12
|
5.02E+12
|
6.70E+11
|
34537.41
|
|
|
(3.6E+12)
|
(1.3E+12)
|
(3.7E+12)
|
(4.1E+11)
|
(497628.)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
v Estimation du modèle à correction
d'erreur (Paramètres socioéconomiques)
Dependent Variable: D(EXCL)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 09/25/14 Time: 19:29
|
|
|
Sample (adjusted): 2 34
|
|
|
Included observations: 33 after adjustments
|
|
D(EXCL)=C(1)+C(2)*D(ALPH)+C(3)*D(CHG)+C(4)*D(PRIX)+C(5)
|
*D(PIB_HBT)+C(6)*D(PIB)+C(7)*EXCL(-1)+C(8)*ALPH(-1)+C(9)*CHG(
|
-1)+C(10)*PRIX(-1)+C(11)*PIB_HBT(-1)+C(12)*PIB(-1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C(1)
|
0.123832
|
0.180482
|
0.686119
|
0.5001
|
C(2)
|
0.078584
|
0.097550
|
0.805570
|
0.4295
|
C(3)
|
1.488929
|
1.143193
|
1.302430
|
0.0413
|
C(4)
|
0.017993
|
0.022046
|
0.816135
|
0.4236
|
C(5)
|
-1.18E-07
|
5.17E-08
|
-2.282018
|
0.0330
|
C(6)
|
8.02E-15
|
6.48E-15
|
1.237974
|
0.2294
|
C(7)
|
-0.136288
|
0.167306
|
-0.814603
|
0.4244
|
C(8)
|
-0.047335
|
0.060048
|
-0.788284
|
0.4393
|
C(9)
|
0.256713
|
0.154932
|
1.656940
|
0.1124
|
C(10)
|
0.014797
|
0.020374
|
0.726289
|
0.4757
|
C(11)
|
2.40E-08
|
2.82E-08
|
0.851883
|
0.0239
|
C(12)
|
-9.75E-16
|
3.27E-15
|
-0.298125
|
0.7685
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.511892
|
Mean dependent var
|
-0.004273
|
Adjusted R-squared
|
0.325739
|
S.D. dependent var
|
0.004966
|
S.E. of regression
|
0.004370
|
Akaike info criterion
|
-7.752801
|
Sum squared resid
|
0.000401
|
Schwarz criterion
|
-7.208616
|
Log likelihood
|
139.9212
|
Hannan-Quinn criter.
|
-7.569699
|
F-statistic
|
1.848160
|
Durbin-Watson stat
|
2.467030
|
Prob(F-statistic)
|
0.108960
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
v Tests de racine unitaire sur les variables
institutionnelles
Null Hypothesis: D(MNAIE) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.396123
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.661661
|
|
|
5% level
|
|
-2.960411
|
|
|
10% level
|
|
-2.619160
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(MNAIE,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:49
|
|
|
Sample (adjusted): 1983 2013
|
|
|
Included observations: 31 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(TID) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.332806
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TID,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:53
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(TID(-1))
|
-1.143839
|
0.180621
|
-6.332806
|
0.0000
|
C
|
0.008129
|
0.009137
|
0.889625
|
0.3807
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.572067
|
Mean dependent var
|
0.000173
|
Adjusted R-squared
|
0.557803
|
S.D. dependent var
|
0.076990
|
S.E. of regression
|
0.051196
|
Akaike info criterion
|
-3.045830
|
Sum squared resid
|
0.078632
|
Schwarz criterion
|
-2.954221
|
Log likelihood
|
50.73327
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.015464
|
F-statistic
|
40.10443
|
Durbin-Watson stat
|
1.993002
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(NB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.303296
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(NB,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:53
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(NB(-1))
|
-1.139557
|
0.180788
|
-6.303296
|
0.0000
|
C
|
0.320500
|
0.189072
|
1.695123
|
0.1004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.569779
|
Mean dependent var
|
0.000000
|
Adjusted R-squared
|
0.555438
|
S.D. dependent var
|
1.545023
|
S.E. of regression
|
1.030152
|
Akaike info criterion
|
2.957751
|
Sum squared resid
|
31.83638
|
Schwarz criterion
|
3.049359
|
Log likelihood
|
-45.32401
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.988116
|
F-statistic
|
39.73154
|
Durbin-Watson stat
|
1.996325
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(NB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.303296
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(NB,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:53
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(NB(-1))
|
-1.139557
|
0.180788
|
-6.303296
|
0.0000
|
C
|
0.320500
|
0.189072
|
1.695123
|
0.1004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.569779
|
Mean dependent var
|
0.000000
|
Adjusted R-squared
|
0.555438
|
S.D. dependent var
|
1.545023
|
S.E. of regression
|
1.030152
|
Akaike info criterion
|
2.957751
|
Sum squared resid
|
31.83638
|
Schwarz criterion
|
3.049359
|
Log likelihood
|
-45.32401
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.988116
|
F-statistic
|
39.73154
|
Durbin-Watson stat
|
1.996325
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(NG,2) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=8)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.810038
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.661661
|
|
|
5% level
|
|
-2.960411
|
|
|
10% level
|
|
-2.619160
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(NG,3)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:54
|
|
|
Sample (adjusted): 1983 2013
|
|
|
Included observations: 31 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(NG(-1),2)
|
-1.362832
|
0.174497
|
-7.810038
|
0.0000
|
C
|
0.204967
|
2.078905
|
0.098594
|
0.9221
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.677766
|
Mean dependent var
|
-0.322581
|
Adjusted R-squared
|
0.666654
|
S.D. dependent var
|
20.03728
|
S.E. of regression
|
11.56874
|
Akaike info criterion
|
7.796831
|
Sum squared resid
|
3881.236
|
Schwarz criterion
|
7.889346
|
Log likelihood
|
-118.8509
|
Hannan-Quinn criter.
|
7.826989
|
F-statistic
|
60.99670
|
Durbin-Watson stat
|
2.093705
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(TID) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 11 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-8.825885
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
0.002457
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
0.000545
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(TID,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:58
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(TID(-1))
|
-1.143839
|
0.180621
|
-6.332806
|
0.0000
|
C
|
0.008129
|
0.009137
|
0.889625
|
0.3807
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.572067
|
Mean dependent var
|
0.000173
|
Adjusted R-squared
|
0.557803
|
S.D. dependent var
|
0.076990
|
S.E. of regression
|
0.051196
|
Akaike info criterion
|
-3.045830
|
Sum squared resid
|
0.078632
|
Schwarz criterion
|
-2.954221
|
Log likelihood
|
50.73327
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.015464
|
F-statistic
|
40.10443
|
Durbin-Watson stat
|
1.993002
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(NB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 9 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-9.881692
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
0.994887
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
0.158973
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(NB,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 17:58
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(NB(-1))
|
-1.139557
|
0.180788
|
-6.303296
|
0.0000
|
C
|
0.320500
|
0.189072
|
1.695123
|
0.1004
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.569779
|
Mean dependent var
|
0.000000
|
Adjusted R-squared
|
0.555438
|
S.D. dependent var
|
1.545023
|
S.E. of regression
|
1.030152
|
Akaike info criterion
|
2.957751
|
Sum squared resid
|
31.83638
|
Schwarz criterion
|
3.049359
|
Log likelihood
|
-45.32401
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.988116
|
F-statistic
|
39.73154
|
Durbin-Watson stat
|
1.996325
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(NG) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-3.610204
|
0.0111
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
97.35500
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
98.24498
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(NG,2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 18:00
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(NG(-1))
|
-0.600107
|
0.166554
|
-3.603081
|
0.0011
|
C
|
3.500601
|
2.030488
|
1.724019
|
0.0950
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.302037
|
Mean dependent var
|
0.125000
|
Adjusted R-squared
|
0.278771
|
S.D. dependent var
|
11.99933
|
S.E. of regression
|
10.19045
|
Akaike info criterion
|
7.541241
|
Sum squared resid
|
3115.360
|
Schwarz criterion
|
7.632850
|
Log likelihood
|
-118.6599
|
Hannan-Quinn criter.
|
7.571607
|
F-statistic
|
12.98219
|
Durbin-Watson stat
|
2.066690
|
Prob(F-statistic)
|
0.001122
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(MNAIE) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Adj. t-Stat
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron test statistic
|
-9.557099
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.653730
|
|
|
5% level
|
|
-2.957110
|
|
|
10% level
|
|
-2.617434
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Residual variance (no correction)
|
169.6671
|
HAC corrected variance (Bartlett kernel)
|
88.64185
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Phillips-Perron Test Equation
|
|
|
Dependent Variable: D(MNAIE,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 18:01
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(MNAIE(-1))
|
-1.385520
|
0.169720
|
-8.163542
|
0.0000
|
C
|
-0.701982
|
2.380301
|
-0.294913
|
0.7701
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.689581
|
Mean dependent var
|
0.125000
|
Adjusted R-squared
|
0.679233
|
S.D. dependent var
|
23.75300
|
S.E. of regression
|
13.45282
|
Akaike info criterion
|
8.096716
|
Sum squared resid
|
5429.348
|
Schwarz criterion
|
8.188324
|
Log likelihood
|
-127.5474
|
Hannan-Quinn criter.
|
8.127081
|
F-statistic
|
66.64342
|
Durbin-Watson stat
|
2.347125
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
v Tests de cointegration sur les variables
institutionnelles
Date: 10/02/14 Time: 18:10
|
|
|
Sample (adjusted): 1982 2013
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
Trend assumption: Linear deterministic trend
|
|
Series: EXCL TID NB NG MNAIE
|
|
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.670269
|
85.44707
|
69.81889
|
0.0017
|
At most 1 *
|
0.501440
|
49.94375
|
47.85613
|
0.0314
|
At most 2
|
0.378385
|
27.67073
|
29.79707
|
0.0863
|
At most 3
|
0.301734
|
12.45681
|
15.49471
|
0.1363
|
At most 4
|
0.029671
|
0.963844
|
3.841466
|
0.3262
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Maximum Eigenvalue)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Max-Eigen
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.670269
|
35.50332
|
33.87687
|
0.0317
|
At most 1
|
0.501440
|
22.27302
|
27.58434
|
0.2067
|
At most 2
|
0.378385
|
15.21392
|
21.13162
|
0.2742
|
At most 3
|
0.301734
|
11.49297
|
14.26460
|
0.1312
|
At most 4
|
0.029671
|
0.963844
|
3.841466
|
0.3262
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Max-eigenvalue test indicates 1 cointegrating eqn(s) at the
0.05 level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegrating Coefficients (normalized by
b'*S11*b=I):
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EXCL
|
TID
|
NB
|
NG
|
MNAIE
|
-2.378439
|
14.35542
|
-0.777072
|
0.019282
|
0.103269
|
-54.28286
|
1.444155
|
-0.839269
|
0.003560
|
-0.070156
|
72.03616
|
6.744074
|
0.108180
|
0.042634
|
-0.041486
|
14.61860
|
17.56554
|
0.520502
|
-0.022681
|
-0.001667
|
37.26105
|
5.479991
|
0.703615
|
-0.036764
|
-0.004808
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Adjustment Coefficients (alpha):
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(EXCL)
|
0.000682
|
0.002134
|
0.000921
|
3.47E-05
|
D(TID)
|
-0.010415
|
0.003908
|
-0.008552
|
-0.018496
|
D(NB)
|
0.621128
|
0.155519
|
-0.158845
|
0.223111
|
D(NG)
|
0.474642
|
3.853999
|
-2.784402
|
3.113044
|
D(MNAIE)
|
-5.293738
|
4.249972
|
3.195581
|
2.347740
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-64.99086
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
EXCL
|
TID
|
NB
|
NG
|
MNAIE
|
1.000000
|
-6.035648
|
0.326715
|
-0.008107
|
-0.043419
|
|
(1.34594)
|
(0.06653)
|
(0.00370)
|
(0.00776)
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
D(EXCL)
|
-0.001622
|
|
|
|
|
(0.00207)
|
|
|
|
D(TID)
|
0.024771
|
|
|
|
|
(0.02034)
|
|
|
|
D(NB)
|
-1.477315
|
|
|
|
|
(0.32654)
|
|
|
|
D(NG)
|
-1.128907
|
|
|
|
|
(4.37409)
|
|
|
|
D(MNAIE)
|
12.59083
|
|
|
|
|
(5.22328)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-53.85435
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
EXCL
|
TID
|
NB
|
NG
|
MNAIE
|
1.000000
|
0.000000
|
0.014083
|
-3.00E-05
|
0.001490
|
|
|
(0.00405)
|
(0.00023)
|
(0.00046)
|
0.000000
|
1.000000
|
-0.051798
|
0.001338
|
0.007441
|
|
|
(0.01076)
|
(0.00061)
|
(0.00122)
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
D(EXCL)
|
-0.117445
|
0.012870
|
|
|
|
(0.04111)
|
(0.01092)
|
|
|
D(TID)
|
-0.187343
|
-0.143866
|
|
|
|
(0.46280)
|
(0.12289)
|
|
|
D(NB)
|
-9.919319
|
9.141147
|
|
|
|
(7.26579)
|
(1.92933)
|
|
|
D(NG)
|
-210.3350
|
12.37946
|
|
|
|
(90.7249)
|
(24.0907)
|
|
|
D(MNAIE)
|
-218.1098
|
-69.85621
|
|
|
|
(110.025)
|
(29.2155)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-46.24739
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
EXCL
|
TID
|
NB
|
NG
|
MNAIE
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000874
|
-0.003542
|
|
|
|
(0.00018)
|
(0.00091)
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
-0.001988
|
0.025950
|
|
|
|
(0.00096)
|
(0.00481)
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
-0.064219
|
0.357334
|
|
|
|
(0.01682)
|
(0.08387)
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
D(EXCL)
|
-0.051068
|
0.019084
|
-0.002221
|
|
|
(0.06621)
|
(0.01169)
|
(0.00084)
|
|
D(TID)
|
-0.803384
|
-0.201540
|
0.003888
|
|
|
(0.75289)
|
(0.13289)
|
(0.00959)
|
|
D(NB)
|
-21.36191
|
8.069884
|
-0.630367
|
|
|
(11.7203)
|
(2.06872)
|
(0.14923)
|
|
D(NG)
|
-410.9127
|
-6.398752
|
-3.904590
|
|
|
(142.034)
|
(25.0701)
|
(1.80848)
|
|
D(MNAIE)
|
12.08761
|
-48.30498
|
0.892445
|
|
|
(173.371)
|
(30.6012)
|
(2.20748)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4 Cointegrating Equation(s):
|
Log likelihood
|
-40.50091
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Normalized cointegrating coefficients (standard error in
parentheses)
|
EXCL
|
TID
|
NB
|
NG
|
MNAIE
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.012191
|
|
|
|
|
(0.00239)
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
-0.009823
|
|
|
|
|
(0.00305)
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
0.000000
|
-0.798117
|
|
|
|
|
(0.15536)
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.000000
|
-17.99242
|
|
|
|
|
(3.56406)
|
|
|
|
|
|
Adjustment coefficients (standard error in parentheses)
|
|
D(EXCL)
|
-0.050561
|
0.019694
|
-0.002203
|
5.92E-05
|
|
(0.06707)
|
(0.01740)
|
(0.00093)
|
(3.8E-05)
|
D(TID)
|
-1.073775
|
-0.526439
|
-0.005739
|
-0.000132
|
|
(0.68365)
|
(0.17734)
|
(0.00943)
|
(0.00039)
|
D(NB)
|
-18.10035
|
11.98894
|
-0.514238
|
0.000697
|
|
(11.1506)
|
(2.89243)
|
(0.15386)
|
(0.00636)
|
D(NG)
|
-365.4043
|
48.28355
|
-2.284245
|
-0.166445
|
|
(132.153)
|
(34.2801)
|
(1.82353)
|
(0.07535)
|
D(MNAIE)
|
46.40827
|
-7.065667
|
2.114448
|
-0.003951
|
|
(170.307)
|
(44.1770)
|
(2.34999)
|
(0.09711)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
v Estimation du modèle à correction
d'erreur (Paramètres institutionnels)
Dependent Variable: D(EXCL)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 10/02/14 Time: 18:49
|
|
|
Sample (adjusted): 1981 2013
|
|
|
Included observations: 33 after adjustments
|
|
D(EXCL)=C(1)+C(2)*D(TID)+C(3)*D(NB)+C(4)*(NG)+C(5)*D(MNAIE)+C(6)
|
*EXCL(-1)+C(7)*TID(-1)+C(8)*NB(-1)+C(9)*NG(-1)+C(10)*MNAIE(-1)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C(1)
|
-0.011506
|
0.090436
|
-0.127233
|
0.8999
|
C(2)
|
-0.022375
|
0.023508
|
-0.951808
|
0.3511
|
C(3)
|
-0.000240
|
0.001676
|
-0.143397
|
0.8872
|
C(4)
|
0.000137
|
0.000120
|
1.141699
|
0.2653
|
C(5)
|
3.38E-05
|
8.53E-05
|
0.396507
|
0.6954
|
C(6)
|
-0.012546
|
0.086989
|
0.144224
|
0.8866
|
C(7)
|
-0.016940
|
0.021678
|
-0.781417
|
0.4425
|
C(8)
|
-1.220605
|
1.581243
|
-0.771927
|
0.0314
|
C(9)
|
-0.310107
|
0.029117
|
-10.65037
|
0.0166
|
C(10)
|
-6.89E-05
|
0.000118
|
-0.585523
|
0.5639
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.434273
|
Mean dependent var
|
-0.004273
|
Adjusted R-squared
|
0.165359
|
S.D. dependent var
|
0.004966
|
S.E. of regression
|
0.005126
|
Akaike info criterion
|
-7.463883
|
Sum squared resid
|
0.000604
|
Schwarz criterion
|
-7.010395
|
Log likelihood
|
133.1541
|
Hannan-Quinn criter.
|
-7.311298
|
F-statistic
|
0.781870
|
Durbin-Watson stat
|
2.326144
|
Prob(F-statistic)
|
0.634996
|
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Table des Matières
Dédicace
ii
Remerciements
iii
Résumé
viii
Abstract
ix
INTRODUCTION
GENERALE
1
1.
Contexte de l'étude
1
2.
Problématique de l'étude
5
3. Objectif
6
4.
Hypothèses
7
5.
Intérêts
7
Première
Partie : Facteurs Socioéconomiques de l'Exclusion Bancaire
10
Introduction de la première
partie
11
Chapitre 1 Les Facteurs
Socioéconomiques de l'Exclusion Bancaire : Approche
Théorique
12
Section 1 Structure de l'exclusion
bancaire
19
1. Les typologies de l'exclusion Bancaire
19
2. Les conséquences socioéconomiques de l'exclusion
bancaire
23
Section 2 :Facteurs socioéconomiques de
l'exclusion bancaire : Analyses théoriques
13
1. Théorie des frontières des
possibilités d'accès
13
2.Les facteurs socioéconomiques de
l'exclusion bancaire : Revue de la littérature
17
Conclusion du Chapitre
28
Chapitre 2 Les Facteurs Sociaux Economiques
de l'Exclusion Bancaire : La Mise en Evidence
29
Section1 Exclusion Bancaire au Cameroun :
Les Faits Stylisés
29
1.Le taux d'exclusion bancaire
29
2.
Quelques Obstacles à l'accès aux
services bancaires
30
Section 2 : Analyse
économétrique
34
1.
Spécification du modèle
34
2.
Estimation du modèle à correction
d'erreur
39
Conclusion du Chapitre
46
Conclusion de la première partie
47
Deuxième
Partie : Facteurs Institutionnels de l'Exclusion Bancaire
48
Introduction de la deuxième
partie
49
Chapitre 3 Les Facteurs Institutionnels de
l'Exclusion Bancaire : Cadre Théorique
50
Section 1 : Théorie de la
sélection de la clientèle
51
1.
Exclusion Bancaire : La pertinence en termes
d'asymétries d'information
51
2.
De l'asymétrie d'information à
l'exclusion bancaire
54
Section 2 Les barrières Institutionnelles
de l'exclusion Bancaire : Justifications Théoriques
55
1. Les barrières Institutionnelles de
l'exclusion Bancaire : La réglementation
55
2. Les autres facteurs institutionnels
56
Conclusion du Chapitre
60
Chapitre 4 Facteurs Institutionnels de
l'Exclusion Bancaire : L'Evidence Empirique
61
Section 1 : Réglementation et Exclusion
bancaire
62
1. La Concentration géographique des Banques
au Cameroun
62
2. Les coûts et Exclusion bancaire
64
Section 2 : Analyses
économétriques
67
1. Spécification du modèle
67
2. Estimation du modèle à correction
d'erreur
73
Conclusion du Chapitre
78
Conclusion de la deuxième partie
79
CONCLUSION GENERALE
80
ANNEXES
ix
Reférences Bibliographiques
xxx
ix
* 1 « un ensemble de
contraintes à l'emploi des moyens de paiement et de
règlement et au recours au crédit et
à la protection contre les risques,
Contraintes qui agissent de façon différente,
directe ou indirecte, tant au
Nord qu'au Sud, individuellement sur les personnes et les
entreprises, et
Collectivement sur les groupes sociaux » (Servet, 2004b,
p. 8)
* 2Ensemble de
personnes
partageant le même logement et participant à son
économie.
* 3 Données issues de
l'INS du Cameroun et ECAM II
* 4 INS, BEAC
* 5 Programme nations unies pour
le développement
* 6Informations issues de la
BEAC.
* 7L'exclusion
géographique traduit l'impossibilité ou la difficulté
d'accéder physiquement aux services bancaires.
* 8Projet de recherche,
laboratoire d'expertise et de recherche en plein air, Université
Québec
* 9Bancarisation de masse
(Gloukoviezoff, 2004)
* 10Tous les clients ne
bénéficient pas d'une prestation de service adaptée
à leurs besoins spécifiques (Gloukoviezoff, 2004)
* 11Loisy C., 2000, p. 42
* 12Réduction du
coût unitaire de production par une production en grande
quantité.
* 13un ensemble de
contraintes à l'emploi des moyens de paiement et de
règlement et au recours au crédit et à la
protection contre les risques, contraintes qui agissent de façon
différente, directe ou indirecte, tant au
Nord qu'au Sud, individuellement sur les personnes et les
entreprises, et collectivement sur les groupes sociaux » (Servet, 2004b,
p. 8)
* 14·Transformation de
façon à ce que ce soit
basé sur l'
argent ou transformation en
valeur monétaire.
* 15Processus par lequel
une personne rencontre des difficultés pour accéder
à et/ou utiliser des services et produits bancaires sur le marché
classique, adaptés à ses besoins et lui permettant de mener une
vie sociale normale dans la société à laquelle elle
appartient.
* 16 Bureau International du
Travail
* 17 (**)
Significativité au seuil de 10%
* 18 (*) Significativité
au seuil de 5%
* 19Concurrence pure et
parfaite
* 20L'innovation
financière peut être perçue comme un procédé
par lequel les banques ou les intermédiaires financiers, de
manière régulière, cherchent à augmenter leurs
profits, réduisent les risques liés à
l'intermédiation financière, contournent les contraintes
imposées par les autorités financières en matière
de prêts, et affrontent la concurrence des autres intermédiaires
financiers (Sobreira, 2004).
* 21Commission bancaire
d'Afrique Centrale
* 22Ensemble des
activités productrices des biens et services qui échappent au
regard ou à la régulation de l'Etat
* 23 (*) Significatif au seuil
de 5%
* 24Relation de long terme
entre la banque et ses clients.
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