CONCLUSION
Peu de données sur le Râle d'Olivier
Amaurornis olivieri ont été disponibles avant la
réalisation de la présente étude. Seules quelques
informations sommaires sur cette espèce ont été
relatées. Notre étude effectuée dans le lac Mandrozo
apporte des nouvelles informations sur la biologie, l'écologie et le
comportement de cette espèce. Elle a également renforcé
des faits que certains auteurs avaient déjà rapportés sur
cette espèce dans d'autres sites. Les résultats obtenus serviront
comme outil et moyen indispensables pour la protection et la conservation de
cette espèce ainsi que d'autres espèces dans le lac Mandrozo,
faisant partie intégrante de l'Aire Protégée Mandrozo.
Au terme de ce travail, nous pouvons affirmer que le lac
Mandrozo constitue un site potentiel dans lequel Amaurornis olivieri
est inféodée. Ce site abrite au moins 16 individus adultes
de cette espèce recensés pendant cette étude.
Malgré le nombre de couples (3 couples)
étudiés relativement faible, cette étude nous a permis de
comprendre certains aspects de la biologie de la reproduction, de
l'écologie et de comportements de Râle d'Olivier.
La biologie de la reproduction et l'écologie de cette
espèce présentent une certaine similarité avec celles des
autres espèces dans la même famille (Rallidae) tout en ayant ses
particularités. Il apparaît que le début de ponte de
Râle d'Olivier a eu lieu au mois de juillet. Cette espèce pond
trois oeufs au maximum (taille de ponte connue jusqu'à maintenant).
Pendant la période de reproduction, depuis la construction du nid
jusqu'à l'élevage des jeunes, les tâches sont bien
partagées entre les deux sexes du couple : la construction du nid,
l'incubation des oeufs, la couvaison et le nourrissage des poussins sont tous
assurés par les deux sexes mais à un taux différent. Le
mâle est plus impliqué dans la construction du nid et nourrissage
des jeunes, tandis que la femelle a participé un peu plus à
l'incubation des oeufs et à la couvaison des poussins que son
partenaire.
Amaurornis olivieri nidifie dans des touffes de
roseaux Phragmites mauritianus. Les matériaux utilisés
pour la construction des nids sont à base de plantes, recueillis aux
alentours de nids. Il s'agit en général des feuilles mortes du
roseau Phragmites mauritianus, mélangées ou non avec des
feuilles d'autres plantes tels que le Typha Typha angustifolia et
Panicum sp. Le régime alimentaire de cette espèce est
basé principalement sur les invertébrés (Araignées,
Insectes, Crustacés et Mollusques). Pendant toute la période
d'étude, les Araignées ont constituées la majeure partie
des nourritures consommées.
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Les domaines vitaux des deux individus suivis par
télémétrie durant cette étude sont relativement
petits et ne présentent pas de chevauchement. Ils sont respectivement
0,95 ha et 1,98 ha de surface.
A l'issue de cette étude, quelques recommandations et
perspectives sont proposées.
Pour une meilleure conservation de l'espèce
Amaurornis olivieri, comme elle est strictement dépendante des
roseaux pour toute sa vie (alimentation, nidification, etc), il est donc
pratiquement nécessaire de diminuer toutes sortes d'activités
anthropiques entrainant la destruction de l'habitat de cette espèce.
Pour ce faire, nous recommandons la culture de roseaux dans d'autres endroits
où les pêcheurs pourraient l'exploiter rationnellement. Cette
recommandation a pour but de mieux assurer la disponibilité des sites de
nidification de cette espèce. Par ailleurs, en plus de la
sensibilisation des villageois et des pêcheurs, la surveillance du lac
pendant la période de reproduction devient une nécessité
primordiale afin de contribuer à l'amélioration de la
reproduction de Râle d'Olivier et éventuellement d'autres
espèces d'oiseaux d'eau. Des mesures de gestion doivent donc
impérativement être prises pour préserver cet habitat.
En fin, pour une meilleure connaissance sur cette
espèce, il serait plus intéressant de poursuivre la
présente étude, en se focalisant notamment sur la dynamique de la
population. Celle-ci permettra de se renseigner sur l'évolution de
croissance de la population, les taux de survie et de fécondité
de cette espèce, ce qui aidera à comprendre comment cette
espèce est capable de peupler une zone donnée et à quel
point elle est en danger par rapport à sa capacité de
reproduction. Il est également nécessaire d'approfondir
l'étude sur l'écologie trophique (régime alimentaire) et
sur l'éthologie (rythme d'activités). Des études dans
d'autres sites où existe Amaurornis olivieri sont à
envisager pour comparer les différents paramètres
bio-éco-éthologique de cette espèce.
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