La contribution de la microfinance au développement socio-économique dans la commune de Carrefour: le cas d'ACME pour la période 2000-2009( Télécharger le fichier original )par Jonathan SAINT JEAN Université d'état d'Haà¯ti - Licence ès Sciences Economiques 2015 |
7.1.2 Le développement de la microfinanceLe développement de la microfinance n'est pas une expression nouvelle qui entre dans la littérature microfinancière. En effet, cette formulation est utilisée par plusieurs auteurs dans des études sur la microfinance. Dans une étude réalisée conjointement avec Alix DAMEUS et Lionel FLEURISTIN, Bénédique PAUL présente un aperçu historique sur le développement de la microfinance. Bénédique PAUL (2011) consacre une partie de sa thèse au développement de la microfinance. Donija AUGUSTIN (2008) utilise aussi ce concept dans le cadre de son mémoire de sortie. L'approche de ces auteurs nous sert de référence théorique pour cerner la formulation « développement de la microfinance ». Ces auteurs considèrent le développement de la microfinance comme l'évolution des activités, des services... Comme dans les autres pays en développement, Haïti a été un terreau fertile pour le développement de la microfinance (Paul, 2011). A l'origine, la motivation du développement de la microfinance en Haïti a été double : il s'agissait de subvenir à un déficit d'accès au crédit tout en luttant contre les pratiques usuraires (communément appelées kout ponya6(*) en Haïti). Etroitement liée au mouvement coopératif, la microfinance existe en Haïti depuis la fin des années 1940 avec l'établissement de la première coopérative d'épargne et de crédit en Haïti. Mais, c'est au début des années 80 que les premières institutions de microfinance non-coopératives font leur apparition dans le pays (Paul, 2011). Le coup d'Etat et l'embargo de 1991 ont donné une nouvelle impulsion à la mise en place de programmes de microfinance en Haïti. A la fin des années 90, Haïti a connu une accélération du nombre des acteurs de la microfinance. Cette accélération marque très fortement le panorama actuel du secteur. Le sous-secteur coopératif (222 IMF) représentait 337 126 membres en 2007, les coopératives affiliées à l'ANACAPH représentaient 309 160 membres en décembre 2009 (40 IMF). La clientèle de crédit des CEC membres de l'ANACAPH représentaient 28 648 individus au 31 mars 2007. Les IMF non-coopératives affiliées à l'ANIMH représentaient une clientèle de 94 671 emprunteurs en avril 2006. Ce nombre est passé à 125 691 emprunteurs en septembre 2009 (PAUL et al. p.13, vol. 5, numéro 1, 2010). Le recensement de 2006/2007 (USAID, 2008), révèle que la plupart des coopératives oeuvrant dans le secteur comptent moins de 5 000 clients. En 2008, les coopératives à elles seules disposaient d'un actif de 64 790 297 de dollars américains. C'est en vertu de cette analyse que la formulation « développement de la microfinance », est admise dans le cadre de ce travail, comme un renforcement des activités de la microfinance mesurées par l'évolution du nombre d'emprunteurs et l'évolution du volume de crédits octroyés. Bref, le concept développement de la microfinance est accepté comme l'accélération des acteurs et des activités de la microfinance. * 6 Kout ponya est un type de prêt particulier sur lequel l'emprunteur doit verser un intérêt excessif au prêteur qui n'est pas une IMF. Dans certaines régions on utilise l'appellation ponya tout simplement. Ce dernier est la traduction créole de poignard qui est une arme blanche à double tranchant. Selon les bénéficiaires de ces genres de crédit, le kout ponya fait souvent autant de mal que le poignard (ponya) réel. |
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