4
SOMMAIRE
2 EME PARTIE : MEMOIRE DE REFLEXION
Comment digitaliser sa marque dans le secteur de la
beauté ? INTRODUCTION
I. Qu'est-ce-que l'ère du digital ?
I.1. L'émergence des TICs
I.2. Les digital natives versus les digital immigrants
I.3. Le consomm-acteur
II. Comment les marques de cosmétiques
adaptent-elles leur stratégie marketing face à la digitalisation
?
II.1. Les contraintes du secteur de la cosmétique face au
monde virtuel
II.2. Clarins et l'Oréal : les pionniers de la
beauté digitale
II.3. L'expérience consommateur et la digitalisation
comme axes de stratégie marketing
III. Digitaliser la cosmétique animale :
proposition de développement d'une application mobile III.1.
Présentation du projet
III.2. Evaluation de la faisabilité et des risques
- Comparatif des solutions - Segmentations
- Ciblage
- Positionnement
- Les risques
III.3. La définition d'une stratégie adaptée
pour nager dans un Blue Ocean
- Techniquement, comment ça marche ? - La stratégie
de lancement
- Les idées de développement futur
CONCLUSION
TABLE DES ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
5
2ème PARTIE: LE MEMOIRE
Comment digitaliser sa marque dans le secteur de la
beauté ?
6
INTRODUCTION
« Et si les évolutions allaient plus vite que
prévu ? En tout cas, la conduite du changement digital ne peut plus
être retardée. Le temps (op)presse, les nouveaux entrants prennent
des positions face aux dinosaures qui se meuvent avec lenteur. Il est temps de
se digitaliser car « business is digital » » (Fraysse, 2013).
L'arrivée d'un nouveau modèle économique
dont les fondations reposent désormais sur les technologies et le
numérique, a poussé les entreprises, les marques et les
consommateurs à revoir leur mode de fonctionnement initial. Le digital a
considérablement révolutionné notre façon
d'acheter, de nous informer, d'étudier, et même de nous divertir.
Du côté des entreprises, le digital a fait évoluer les
méthodes de travail dans les offices, les a forcé à
s'équiper de matériel informatique et à s'entourer de
personnes expertes et compétentes dans le domaine de la technologie
numérique.
La façon de concevoir le marketing a dû
également être repensée afin de répondre aux
nouvelles demandes et à la montée en compétences de ces
nouveaux consommateurs nés dans l'univers du digital. Une prise de
conscience est indispensable afin de ne pas rater les futurs clients mais aussi
afin de ne pas perdre les clients actuels qui évoluent de façon
croissante dans leur apprentissage du digital.
Mais comment définir concrètement la
montée de la digitalisation ? Du point de vue des entreprises cela se
traduit par l'utilisation d'outils informatiques adaptés et en tenant
compte du mode de consommation connecté pour faire basculer la
logistique, le produit, le service ou le secteur d'activité dans le
numérique. Dans le cadre des habitudes de vie, la digitalisation
s'observe à travers l'usage multi-écrans du numérique (TV,
ordinateurs, tablettes, smartphones, montres digitales ...) au quotidien et
pour différentes tâches (Fraysse, 2013). Selon une étude
menée par la MMA1 en 2014, un français sur deux
possédait un smartphone (soit 27,7 millions de français), un
foyer sur trois était équipé d'une tablette (soit 9,1
millions de foyers) et 1/4 des mobinautes utilisaient leurs smartphones en
magasin.2 On estime également que la population
française passerait la moitié de son temps libre (soit 6h)
connectée. Autant de données chiffrées qui prouvent une
évolution exponentielle de l'usage du digital dans les modes de vies de
chacun, ce qui se répercute irrémédiablement dans les
habitudes de consommation également.
1 Mobile Marketing Association
2 CB News (19/06/2014) : Toujours plus de smartphones et
tablettes selon MMA France,
http://www.cbnews.fr/etudes/toujours-plus-de-smartphones-et-tablettes-selon-mma-france-a1013528,
consulté le 8 Août 2015
7
Nous l'aurons donc bien compris, aujourd'hui les entreprises
se heurtent à un choix crucial : se digitaliser ou mourir. Même
les secteurs les plus inattendus sur le créneau du digital ont
réussi à se faire une place dans le milieu, citons l'exemple
largement médiatisé ces derniers mois de l'application Uber :
cette interface permet de « commander > via application mobile iOS ou
Android un chauffeur privé qui fera office de taxi pour un trajet
donné. Le paiement s'effectue directement sur l'application, et les
chauffeurs sont répertoriés et évalués grâce
à un système de notation pour plus de sécurité. Le
« business des taxis » n'est pas un secteur auquel on pouvait
s'attendre à voir arriver sur nos écrans, et pourtant !
Le secteur de la cosmétique et de la beauté fait
partie de ces secteurs dits « traditionnels > puisque existants depuis
bien longtemps dans le paysage industriel et commercial, mais aussi
difficilement transposables sur les outils digitaux et le web. En effet, ce
secteur mobilise des compétences sensorielles au moment de la
décision d'achat (sentir un parfum, toucher la texture d'une
crème, essayer la couleur d'un vernis à ongles ou d'un rouge
à lèvres ...) que le virtuel peut difficilement retranscrire
(pour le moment !). Cependant mes recherches pour mener à bien cette
étude, prouvent que les chefs d'entreprises de ce secteur
hésitent de moins en moins à parier et à investir sur le
digital dans leurs stratégies marketing et de communication.
La problématique de ce mémoire est d'identifier
comment le secteur de la beauté - qui demeure un secteur dans lequel
l'expérientiel semble être primordial à la vente - peut lui
aussi se digitaliser en utilisant des outils de connexions tels que les
ordinateurs, les tablettes ou les smartphones. Comment ce secteur peut-il
intégrer le digital et comment peut-il palier aux problématiques
que posent la vente ou l'expérience consommateur virtuelles de produits
cosmétiques ?
Mon étude s'articule autour de trois chapitres
principaux, dans un premier temps nous étudierons l'état actuel
des usages du digital, du marketing et des nouvelles habitudes de consommation
afin de renseigner le lecteur sur ce qu'implique l'ère du digital et les
conséquences engendrées par cette nouvelle époque sur les
différentes générations de consommateurs. La seconde
partie de l'étude s'attache à démontrer la
complexité de la digitalisation du secteur de la cosmétique en
expliquant quelles sont les contraintes et comment les marques phares du
secteur ont réussi à adapter leur stratégies marketing
pour pénétrer l'univers du digital. Enfin la troisième et
dernière partie de cette étude propose la mise en place d'un
projet fictif d'outil digital et marketing pour le secteur de la
cosmétique animale, intégrant celui-ci dans la stratégie
marketing et de communication de l'entreprise Biogance, spécialiste des
produits d'hygiène et de soin pour les animaux de compagnie dans
laquelle j'ai pu effectuer un stage de 6 mois dans le cadre de mon Master 2
NTCI.
8
QU'EST-CE-QUE L'ERE DU DIGITAL ?
I.1 L'émergence des TIC3
Il semble que la définition des TIC ne soit toujours
pas réellement établie et qu'aucune institution ou organisme ne
s'accorde sur une définition unique et officielle. Le dictionnaire
français Larousse nous donne la description suivante : « ensemble
des équipements informatiques permettant de communiquer à
distance par voie électronique ». Tandis que l'OCDE4
qualifie les secteurs des TIC de la manière suivante : « les
secteurs producteurs de TIC (fabrication d'ordinateurs et de matériel
informatique, de TV, radios, téléphone...) ; les secteurs
distributeurs de TIC (commerce de gros de matériel informatique...) ;
les secteurs des services de TIC (télécommunications, services
informatiques, service audiovisuel ...) ». Les TIC désigneraient
donc le matériel nécessaire à la diffusion et à
l'émission de l'information et à la communication entre
différents supports informatiques. Une distinction se fait entre les
NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information) et les TIC mais la vitesse
à laquelle la technologie se développe le sigle NTIC en devient
très rapidement obsolète ...
A partir des années 1975, l'émergence de ces TIC
s'est faite notable dans le paysage industriel, avec une réorganisation
des entreprises dans leur mode de fonctionnement (Proulx, 2005). Celles-ci ont
été amenées à inclure ces nouvelles technologies et
à s'équiper en matériel pour la diffusion de l'information
en interne et au consommateur. Grâce à la numérisation de
l'information, la performance des entreprises a pu s'accroître et la
rapidité de transmission des informations a été
considérablement améliorée grâce à la
possibilité qu'offre le numérique de regrouper les données
sur différents supports numériques tels que l'audiovisuel,
l'informatique ou les télécommunications. Mais l'année
1995 marque un tournant encore plus décisif dans l'avènement des
TIC pour le développement des industries, avec l'arrivée du Word
Wide Web rendu public et donc accessible à tous (Proulx, 2005). C'est
également cette « accessibilité à tous » qui
fait d'Internet un bijou technologique innovateur pour l'économie mais
aussi pour la société dans ses habitudes d'usage des TIC.
En effet, l'arrivée d'Internet a bouleversé
l'utilisation que l'on faisait des technologies informatiques grâce
à l'aspect de connexion entre les individus et l'environnement externe
que procure le Web. C'est la façon de chercher, trouver et s'alimenter
en information qui s'est retrouvée profondément modifiée,
entraînant irrémédiablement un enchaînement de
changements dans les comportements
3 Technologies de l'Information et de la
Communication
4 Organisation de Coopération et de
Développement Economique
9
des individus dans leur quotidien. En effet, une distinction
entre plusieurs « ères » de la recherche a été
établie par Edouard Lambelet, fondateur du site Paper.li5
:
- De 1995 à 1999 : l'âge de l'annuaire
- De 2000 à 2004 : l'âge du moteur de recherche
- De 2005 - ... : l'âge social
L'âge de l'annuaire correspond à une
période où les sites internet se faisaient encore rares sur la
toile et ceux-ci n'étaient ni ergonomiques ni spécialement
très fournis en contenu. Le moteur de recherche qui régnait alors
en maître était Yahoo et il était majoritairement
utilisé par les internautes. Les référencements des sites
étaient effectués par les humains, leur nombre restreint
permettant une gestion humaine.
L'âge du moteur de recherche marque l'arrivée de
Google et de sa création révolutionnaire qui permet un
référencement entièrement automatisé grâce
à la mise en place d'un algorithme astucieux. Face à la
croissance du nombre de sites internet, le référencement humain
n'était plus envisageable.
L'âge social dans lequel nous nous trouvons
actuellement, est surtout marqué par l'accès à
l'information à partir de plusieurs supports technologiques (TV, PC,
tablettes, smartphones...) et par l'apparition de technologies «
socialisantes » comme les réseaux sociaux dans lesquels les
individus viennent aussi rechercher de l'information (Fraysse, 2013).
Nous sommes actuellement dans une époque où le
partage de l'information entre les utilisateurs est exacerbé. Que ce
soit sur les réseaux sociaux du type Facebook Twitter, Instagram,
Linkedin ou via les blogs comme Word Press ou Tumblr... Les utilisateurs
cherchent à laisser leur emprunte sur la toile et à se connecter
à leurs semblables avec qui ils échangent et communiquent
grâce à l'apparition du digital multi-écrans, grâce
à l'incroyable évolution des TIC.
L'émergence et la montée en performance des
outils digitaux ont donc modifié le quotidien des individus,
entraînant un changement social dans lequel se dessinent plusieurs
profils d'utilisateurs du digital. Cela a également apporté une
augmentation des compétences digitales et informatiques des utilisateurs
mettant en évidence cependant, un écart existant entre les
différentes générations concernant les méthodes et
la fréquence d'usage de ces nouvelles technologies.
5 http://paper.li/
10
I.2 Les digital natives versus les digital
immigrants
Cette révolution que représente l'essor des TIC
dans la vie quotidienne et comme outil marketing et de vente pour les
entreprises, a vu naître différentes notions : celle de la
distribution omnicanal des produits et services et celle des digital natives et
digital immigrants (Collin-Lachaud, Longo, 2014).
Qu'est-ce-que la distribution omnicanal ? Une entreprise qui
adopte une stratégie de vente omnicanal s'adapte à
l'évolution des habitudes de consommation de ses clients et entend bien
être présente sur tous les canaux de contact et de vente possibles
tels que Internet, les mobiles, les tablettes, en magasin physique ...
L'enseigne se tourne vers tous les terminaux possibles pour être
omniprésente dans la vie de ses consommateurs et pour leur faciliter
l'action à l'achat ou la recherche d'information.
A titre d'exemple, et pour illustrer cette notion de
distribution omnicanal, le schéma ci-dessous reprend la stratégie
omnicanale du secteur bancaire :
Réseaux sociaux
Tablette
Stratégie
omincanale
du
secteur
bancaire
Application mobile
Site web
Plateforme téléphonique
Agence
/Distributeur
L'utilisation de ce nouveau parcours omnicanal
nécessite des compétences diverses dans l'usage des outils
digitaux et également dans l'usage des différents réseaux
de communication du web. Mais face à ces compétences, les
consommateurs ne sont pas égaux et il existe des différences
notables dans les comportements des générations dites X et Y. En
effet, il semblerait que l'appartenance à une génération
pourrait jouer un rôle clef dans le niveau de compétences
digitales et numériques des individus (Collin-Lachaud, Longo, 2014).
11
Deux historiens américains, William Strauss et Neil
Howe, ont menés une étude approfondie sur les différents
types de générations d'individus et de leur fonctionnement social
respectif dans un ouvrage intitulé « Generations : The History of
America's future, 1584 to 2029 » paru en 1991. Cette étude
distingue plusieurs catégories de générations
correspondant à différentes périodes de l'Histoire ; la
génération X, qui suit celle des baby-boomers de
l'après-guerre, désignerait les individus nés entre 1960
et 1980 et qui sont les quadragénaires de notre époque actuelle.
La génération Y quant à elle, regroupe les individus
nés après les années 1980 et au début des
années 2000. Ces deux générations vont donc
présenter des inégalités quant aux compétences
qu'elles développent en matière de digital.
Premièrement, observons plus en détail la
signification des termes « digital natives » et « digital
immigrants » : les digital natives se trouvent dans la
génération Y, soit la génération la plus jeune et
qui a grandi en même temps que les nouvelles technologies se
développaient à une vitesse déroutante. La
génération X les précède, et contrairement à
leurs benjamins ils n'ont pas été imprégnés de
cette technologie digitale durant leur enfance. On pourrait donc dire que pour
les plus jeunes, la sophistication technologique est innée tandis que
les plus âgés doivent s'adapter et faire des efforts afin «
d'immigrer » dans ce nouvel espace virtuel en mutation constante
(Collin-Lachaud, Longo, 2014). Ces derniers sont donc qualifiés de
digital immigrants.
Cette observation des inégalités entre
générations face à la maîtrise et la
compréhension des outils digitaux est en partie à l'origine d'une
étude qualitative interprétative que j'ai menée dans le
cadre de mes recherches et de la rédaction de ce mémoire. Il me
faut préciser « en partie » car l'expérience
réalisée analyse en réalité deux aspects bien
distincts, le premier étant la différence de compétences
digitales entre digital natives et digital immigrants, et le second un aspect
bien différent du premier et qui sera développé en
deuxième partie de ce mémoire.
Pour mener à bien mon étude qualitative
interprétative, j'ai réalisé des expériences
individuelles d'environ 15 minutes sur 2 groupes d'individus pendant la
période du mois d'Août 2015. Le premier groupe était
composé de 5 femmes appartenant à la génération X
et le second de 5 femmes appartenant à la génération Y.
J'ai individuellement demandé à ces 10 personnes d'utiliser et de
découvrir l'application mobile Make Up Genius, la nouvelle application
beauté lancée par l'Oréal en 2014. Cette application
utilise la technologie de la réalité augmentée pour
pouvoir essayer virtuellement les produits de maquillage de la marque. Elle
propose également d'autres fonctionnalités comme des
vidéos tutoriels pour apprendre à se maquiller, un e-shop, la
possibilité de scanner des produits et des suggestions de looks à
adopter. Avant de sélectionner les participantes, je me suis
assurée qu'aucune d'entre elles n'avait ni installé, ni
utilisé cette application auparavant. Le but était d'observer
comment les membres de chaque groupes allaient appréhender
l'application, la
12
comprendre, l'utiliser et se l'approprier. J'ai donc
enregistré chaque entretien au moyen d'une caméra vidéo ce
qui m'a permis de les visionner plusieurs fois, de les
évaluer6 et de les analyser.
Un de mes premiers constats lors de cette analyse a
été d'observer que sur 5 participantes de la
génération X 2 sont équipées d'un smartphone contre
4 pour les participantes de la génération Y. La jeune
génération a plus tendance à s'équiper en
technologie que la génération de leurs parents et ceci peut
paraître compréhensible puisqu'ils sont nés et ont grandi
en même temps que cette technologie dont l'utilisation est devenue
innée. La mise en route de l'application ne leur a posé aucun
problème tandis que certaines personnes du groupe X ont sollicité
de l'aide pour démarrer l'application. Quant à la maîtrise
technique de l'application et de ses différentes fonctions, la
génération Y est globalement plus à l'aise.
Lors de l'interview réalisée à la fin de
la partie observation de l'expérience, Ana, 49 ans admet : «
J'ai eu du mal avec l'application, je n'ai pas trop compris I Je suis
rentrée/sortie de l'application puis je l'ai perdue plusieurs fois ...
J'ai l'impression d'avoir perdu mon temps au lieu d'en gagner I ».
Ici on remarque bien que la phase d'apprentissage pour maîtriser
l'application demande un effort que les consommateurs de la
génération X ne sont pas habitués à
réaliser. La fonction de scan de l'application et la demande de «
calibrage » du visage au démarrage de l'application n'ont pas
été bien comprises par le groupe X et 3 individus sur les 5
pensaient que l'appareil prenait une photo de leur visage pour ensuite y
appliquer les visuels de maquillage. Le groupe Y a immédiatement compris
qu'il s'agissait de réalité augmentée. En effet, les
individus de ce groupe avaient déjà eu des expériences
similaires à travers d'autres applications comme en témoignent
Lisa, 24 ans : « Un opticien proposait le même principe sur son
site internet : on pouvait se scanner avec la webcam de l'ordinateur et les
différentes montures de lunettes se positionnaient sur nous »
et Karine, 26 ans : « J'avais utilisé une application de
coiffeur pour connaître une coupe ou une couleur de cheveux qui m'irait
bien, c'est un peu basé sur le même principe que l'application
l'Oréal ». La rapidité d'adaptation du groupe Y
à l'application peut aussi s'expliquer par le fait que les individus de
ce groupe passent généralement plus de temps sur des applications
mobiles ou tablettes et sur les sites internet que les individus du groupe X.
Les moyennes des réponses obtenues durant les interviews
dévoilent que le groupe Y passe entre 3 heures et 5 heures par jour
connecté contre environ 1 heure pour le groupe X. Etant moins
intéressés ou moins impliqués par le digital et le
numérique, le groupe X est donc moins en mesure d'accroître ses
compétences dans ces domaines : « il m'arrive de passer environ
30 minutes sur l'application Pinterest mais je n'y vais pas non plus tous les
jours. A par ça je ne me connecte presque jamais » (Maryline,
55 ans).
6 Annexe XVIII, p.51 : Grille évaluation étude
qualitative interprétative
13
Une autre observation intéressante dans ma comparaison
entre ces deux générations, c'est que face au digital le groupe Y
semble beaucoup plus critique et beaucoup moins tolérant envers les
problèmes techniques que le groupe X. Sur les 5 participantes du groupe
Y, 4 s'accordent à dire que l'application n'est pas assez intuitive, que
l'ergonomie est inadaptée et que le rendu des visuels n'est pas assez
réaliste. Tandis que parmi les membres du groupe X les
appréciations sont beaucoup plus positives : 4 participantes ont
trouvé l'utilisation de l'application « plutôt facile »
et le rendu des visuels a suscité beaucoup d'étonnement et
d'hilarité générale. Fabienne, 54 ans s'accorde à
dire : « J'ai trouvé ça ludique, interactif et assez
sympa. Pour quelqu'un qui pratique pas trop j'ai trouvé ça assez
facile avec les icônes [ndrl : Fabienne ne possède pas de
smartphone] ». L'expérience a généralement
été perçue comme un moment ludique par le groupe X qui
s'est moins attardée sur les différentes fonctionnalités
de l'application au contraire du groupe Y qui a disséqué chaque
onglet de l'application. Cela pourrait laisser penser que le digital est
plutôt perçu comme un jeu par le groupe X et comme un outil
sérieux par le groupe Y. Ainsi donc, si l'on tient compte de cette
observation générale, il est important de bien étudier sa
cible à l'heure de développer une application mobile ou tablette
: il est peut-être nécessaire de se positionner sur un outil
simple d'utilisation et ludique pour une cible du groupe X et sur un outil plus
soigné et abouti d'un point de vue technique (pour limiter les bugs) et
ergonomique.
L'expérience réalisée ne m'a pas
réellement permis de soulever de nouvelles différences ou de
nouveaux liens de causes à effets dans l'utilisation
intergénérationnelle du digital mais elle m'a permis de confirmer
et de vérifier des théories déjà existantes sur ces
différences d'approches. J'ai également pu observer les
différentes manières d'aborder l'application de chacune des
participantes à titre individuel ainsi que les émotions
soulevées par une telle expérience ce qui m'a semblé
particulièrement enrichissant et instructif. En effet ma
compréhension de la démarche du marketing digital s'en est
trouvée améliorée.
14
I.3 Le consom-acteur
La distribution omnicanal précédemment
évoquée dans ce chapitre, marque également la fin de
l'acte d'achat linéaire. Derrière le terme « achat
linéaire » on sous-entend le cheminement que le consommateur
effectue avant de concrétiser son achat, celui-ci correspondant à
l'ancien modèle d'acte à l'achat (avant l'explosion des TIC et
des communautés web) lorsque « l'internaute avait un premier
contact avec le produit/le service puis avançait sa décision
d'achat » (Fraysse, 2013). Le consommateur n'avait donc accès
qu'à l'information fournie par les entreprises elles-mêmes ...
Désormais, grâce à la distribution omnicanal et à
l'avènement du multi-écrans, le consommateur a accès
à une multitude d'informations avant de passer à l'achat d'un
produit ou d'un service. De quelle nature sont ces informations ? Grâce
à l'émergence des TIC, le consommateur peut accéder
à diverses informations croisées sur divers supports (papier,
numérique, physique...) tous ces éléments mis à sa
disposition vont lourdement influencer sur sa décision au moment de
l'achat. Pour expliquer ce phénomène, le groupe Google parle de
ZMOT7, qu'il décrit comme étant une révolution
dans la façon qu'ont les consommateurs de chercher l'information en
ligne et de faire leur choix parmi les différentes marques (Lecinski,
2014).
http://socialmediawala.com/2014/08/22/what-is-zmot-zero-moment-of-truth-all-about-and-why-is-it-important-for-your-brand/
Le schéma ci-dessus reprend le parcours de recherche
qu'effectue le consommateur avant de passer à l'acte d'achat d'un
produit ou d'un service. Le ZMOT est « le moment zéro de
vérité », celui où le consommateur s'informe en
utilisant différents supports tels que les avis des internautes sur
des
7 Zero Moment Of Truth / Le moment zéro de
vérité
15
forums et sites dédiés, en posant des questions
sur les différentes communautés de réseaux sociaux, en
visionnant des vidéos sur Youtube, en naviguant sur différents
comparateurs, en lisant la presse ou les magazines ... (Il est donc
extrêmement important pour une enseigne d'être présente et
d'avoir le contrôle sur ce moment crucial qu'est le ZMOT). Puis vient
ensuite le moment de l'achat (First Moment of Truth), puis le moment de
l'expérience où l'on teste enfin le produit chez soi (Second
Moment of Truth). L'étape finale est également celle où le
consommateur qui a testé le produit ou le service va lui-même
alimenter les différents réseaux et supports du ZMOT, augmentant
ainsi les sources d'informations pour les futurs consommateurs.
Tout ce processus ZMOT montre bien que les règles de la
consommation ont changées : il existe une liberté de consommation
beaucoup plus grande que lorsque les TIC n'existaient pas ou que le Web
n'était pas encore très développé. Cette
liberté de choix place le consommateur dans un nouveau rôle, il ne
« subit » plus sa consommation, désormais il a le choix
entre plusieurs réseaux de distribution ( se faire livrer, achat en
magasin physique, paiement en ligne ou avec le mobile ...) mais aussi de se
renseigner sur différentes sources en temps réel et ce,
qu'importe l'endroit où il se trouve grâce aux supports mobiles
comme les tablettes et smartphones : le consommateur d'aujourd'hui surfe sur le
mouvement ATAWAD8.
Le consommateur est donc devenu maître de choisir de
quelle manière il va consommer, à n'importe quel endroit,
n'importe quand et il va être en mesure de se procurer toute
l'information dont il a besoin pour faire son choix. Il est désormais
acteur de ce processus d'achat, on le désigne comme étant un
consom-acteur (Fraysse, 2013).
De plus en plus d'entreprises, tous secteurs confondus,
parient donc sur le digital pour développer leur image de marque, leur
stratégie de communication et pour proposer leurs services à
cette nouvelle génération de consommateurs. Digitaliser sa marque
c'est assurer sa présence sur les différents supports digitaux et
numériques qui sont à disposition des consommateurs :
créer une application mobile, être présents sur les
différents réseaux sociaux (Facebook, Twitter ...) et
créer un site web qui serait responsive design. Un site web responsive
design désigne un site adaptable aux différentes tailles
d'écrans que l'on visionne ainsi qu'aux versions imprimées. Par
exemple, sur une tablette et un smartphone, le menu du site s'adaptera à
l'utilisation de ces deux supports, tandis que sur un PC le menu sera
différemment représenté afin de s'adapter à l'usage
du pad ou de la souris.
8 Acronyme signifiant : AnyTime, AnyWhere, AnyDevice
16
Voici à titre d'exemple une illustration de ce que
comprend cette définition. On peut y voir le site de l'entreprise
Biogance regardé à partir de plusieurs terminaux
différents. Cette solution permet de s'adapter à
l'émergence des nouveaux comportements, mais elle est également
très pratique et économique pour l'entreprise car cette
méthode ne demande pas de coûts de développement
supplémentaire, le site s'adaptant automatiquement aux terminaux
utilisés par ses clients (Thiers, 2015).
Basculer vers le digital n'est pas seulement une question
d'équipement technologique : il faut aussi tenir compte des
compétences des utilisateurs en matière d'informatique et de
digital. Le consommateur d'aujourd'hui est donc un consom-acteur qui
n'hésite pas à exploiter tous les différents outils de
communication qu'il a à sa disposition avant d'adopter le service ou le
produit d'une marque. Cependant, les individus ne sont pas tous égaux en
termes de compétences digitales. En effet, le précédant
chapitre de cette étude a démontré qu'il existait des
différences dans les niveaux de compétences numériques et
digitales entre les générations X et Y. Même si ces deux
générations tendent à suivre le même schéma
de consommation moderne, elles ne perçoivent pas ces nouvelles
opportunités d'achat de la même manière. L'étude
qualitative interprétative développée dans le chapitre
précédent soulignait les difficultés rencontrées
par le focus groupe appartenant à la génération X,
à utiliser et à s'adapter à l'application mobile Make Up
Genius de l'Oréal, tandis que le focus groupe appartenant à la
génération Y réussissait à maîtriser et
comprendre celle-ci plus rapidement que leurs aînés. Cette
différence tient dans le fait que cette révolution digitale
dans
17
laquelle nous nous trouvons nécessite de faire des
efforts quelle que soit la génération à laquelle nous
appartenons. Cependant, les digital natives de la génération Y
étant nés avec l'avènement des TIC, leurs efforts
d'adaptation pour maîtriser le digital et le numérique sont
moindres en comparaison avec les digital immigrants de la
génération X qui doivent s'engager dans un processus
d'apprentissage, plus complexe et moins instinctif que pour les plus jeunes
(Collin-Lachaud, Longo, 2014). Les digital immigrants sont donc beaucoup plus
critique face à cette nouvelle façon de consommer et s'estiment
mis au travail contre leur gré (Collin-Lachaud, Longo, 2014).
Pour comprendre ce sentiment de frustration exprimé par
les digital immigrants, il est nécessaire de se replacer dans le
contexte des années antérieures, lorsque le modèle de
consommation n'avait pas encore été bouleversé par
l'arrivée des TIC et du web. En effet, la génération X a
grandi dans un environnement commercial dans lequel les relations
interpersonnelles étaient beaucoup plus fréquentes
(Collin-Lachaud, Longo, 2014). Le vieil adage « le client est roi »
n'a jamais été aussi vrai que lorsque le contact physique entre
vendeurs et consommateurs était le ZMOT de l'époque : les clients
étaient habitués à être servis et à ce que le
personnel effectue un certain nombre de tâches pour eux. L'environnement
omnicanal et sa multitude de possibilités en termes de parcours de
consommation mobilise des efforts pour d'une part maîtriser les
différents canaux, et d'une autre part pour trier les informations, les
évaluer, les classer, les comparer ... C'est pourquoi les digital
immigrants ont une désagréable impression de devoir travailler
pour tirer profit au maximum de l'expérience de consommation.
Pourquoi cette notion de différences
intergénérationnelles dans l'utilisation du digital et du
numérique pour la consommation, est-elle extrêmement importante
à l'heure de digitaliser sa marque ? Car il faut impérativement
tenir compte des différents niveaux de compétences digitales de
ses clients. Par exemple, si le service ou produit proposé cible les
individus de plus de 50 ans il faudra miser sur le digital certes, mais tout en
gardant une prédilection pour les relations interpersonnelles (call
center pour écoute et service client, stratégie de web to store
ou store to web ...). A l'inverse, si la cible est plutôt jeune et
appartient à la génération connectée, miser sans
hésiter sur le digital via des applications intuitives et originales
peut être une stratégie très adaptée. Si la
cible-client est plus âgée il est également
préférable d'adapter ses outils digitaux en fonction de leurs
compétences, par exemple dans le cadre d'une application pour mobile et
tablette il faudra penser à simplifier l'utilisation de celle-ci et
qu'elle soit intuitive et ergonomique, en intégrant un guide
d'utilisation au lancement de l'application et en paramétrage de
façon permanente.
Le passage au digital implique donc une mûre
réflexion et une très bonne connaissance de son marché
afin que le changement soit effectif et réussi, car le digital
répond à certaines contraintes si l'on tient
18
compte des spécificités des consommateurs
ciblés ainsi que du secteur dans lequel se trouve l'entreprise. C'est le
cas pour le secteur de la beauté et de la cosmétique qui
présente certaines particularités au niveau du marketing et
surtout au niveau de l'expérience consommateur. Cette
problématique propre au secteur est la question centrale de cette
étude qui s'attache à comprendre comment la révolution
digitale peut-elle avoir lieu pour les marques de cosmétiques, et qui va
être traitée en détail dans le chapitre suivant du
présent mémoire.
COMMENT LES MARQUES DE COSMETIQUES ADAPTENT-ELLES LEURS STRATEGIES
MARKETING FACE A LA DIGITALISATION ?
|
19
II.1 Les contraintes du secteur de la cosmétique
face au monde virtuel
Dans un premier temps il semble impératif de donner une
définition exacte de ce qu'englobe l'industrie cosmétique et de
connaître l'état actuel de ce marché en France et à
l'international avant d'en définir les contraintes face à la
digitalisation du marketing et de la communication.
La définition du produit cosmétique est commune
à l'ensemble des Etats membres de l'Union Européenne (Article 2
du règlement cosmétique). Elle est retranscrite en France dans le
code de la santé publique (Article L.5131-1). La définition est
la suivante : « Un produit cosmétique est une
« substance ou un mélange destiné à
être mis en contact avec les parties superficielles du corps
humain (l'épiderme, les systèmes pileux et
capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux
externes) ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue,
exclusivement ou principalement, de
les nettoyer, de les parfumer, d'en modifier l'aspect, de les
protéger, de les maintenir en bon état ou
de corriger les odeurs corporelles ».9
Le marché cosmétique mondial est actuellement
estimé à 180 milliards d'euros10 il connait une
croissance régulière bien qu'en
légère baisse si l'on compare avec les chiffres de l'année
2013 (voir
graphique ci-dessous). En France le secteur de la beauté
se place au quatrième rang de l'économie
française et le chiffre d'affaire
généré est estimé à 25 milliards
d'euros.11 La France est le premier
exportateur parmi les autres pays européens et elle
demeure également le pays qui investit le plus
dans ce secteur. Sur le plan international, la zone de l'Asie et
du Pacifique détient 34,7% de ces parts
de marché suivie par l'Europe de l'Ouest qui en
détient les 21,8%.12 Les Nouveaux marchés
émergents
(les BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du
Sud) contribuent de façon notable à la croissance
du secteur de la cosmétique grâce à la
montée des classes moyennes dans ces pays dont l'économie
se développe favorablement.
9
Santé.gouv.fr : Produits
cosmétiques,
http://www.sante.gouv.fr/qu-est-ce-qu-un-produit-cosmetique.html,
consulté le 18 Août 2015
10 Rapport d'activité 2014 de l'Oréal
11 Cosmetic Valley : chiffres clés de la Cosmetic
Valley,
http://www.cosmetic-valley.com/page/presentation/chiffres-cles/,
consulté le 18 Août 2015
12 Rapport d'activité 2014 de l'Oréal
|
|
Rapport d'activité l'Oréal 2014
|
20
Rapport d'activité l'Oréal 2014
Ces deux graphiques représentés ci-dessus
reprennent l'ensemble des chiffres énoncés dans le paragraphe
précédent et permettent d'évaluer l'état actuel du
marché cosmétique mondial en termes de croissance et de
répartition du chiffre d'affaire.
Le leader mondial du marché des cosmétiques est
le groupe l'Oréal avec sa trentaine de marques et avec 30,52 milliards
de dollars en chiffre d'affaire (2013), suivit par le groupe britannique
Unilever (21,33 milliards de dollars en 2013).13
Rapport d'activité l'Oréal 2014
13 Rapport d'activité l'Oréal 2014
21
Les opportunités et les menaces du secteur de la
cosmétique sont principalement dues à l'environnement
international avec l'émergence des BRICS et la concurrence
exercée par les nouveaux entrants sur le marché.
Opportunités
- Secteur en pleine croissance au niveau
international
- L'émergence des BRICS
- Nouvelles tendances : le Bio, la beauté des
hommes
et celles des peaux foncées
- Demande très importante dûe à des
rituels
santé/beauté ancrés dans les moeurs
Menaces
- Concurrence très forte : présence
de
plusieurs groupes et marques sur le marché
- Diversité des réglementations des
produits
cosmétiques à l'export : hausse des coûts
- Tendance du naturel : necessité de trouver
une
alternative aux produits chimiques ce
qui implique plus d'investissements en
R&D
- S'adapter aux différences culturelles des
nouveaux
entrants et investir dans les études
de marché
Le secteur de la cosmétique présente donc de
belles opportunités de croissance, cependant la concurrence est
féroce et il est nécessaire d'investir dans l'innovation et la
R&D afin de se démarquer. Basculer à l'ère du digital
n'est plus seulement une arme supplémentaire pour séduire et
attirer les consommateurs ; c'est devenu un outil indispensable. Mais comment
digitaliser un secteur qui mobilise des sens bien particuliers tels que
l'odorat et le toucher, dimension sensorielle que le digital n'est pas encore
en mesure de retranscrire ? Nous étudierons dans un premier temps
quelles sont les contraintes de vente liées aux produits
cosmétiques.
Tout comme le secteur du prêt-à-porter, le
secteur de la cosmétique se heurte à un problème majeur
lorsque la question de transposer la vente sur le numérique se pose :
avant d'acheter le client souhaite essayer le produit. Chose rendue
possible sur les sites d'e-commerce de vêtements : pour contourner la
difficulté, la plupart du temps, les frais de ports sont offerts en cas
d'insatisfaction du client, ce qui lui permet d'essayer le vêtement et de
lui laisser le choix de le garder ou non. Le système d'échange
est facilité au maximum afin que l'expérience d'achat soit la
plus agréable possible, et le consommateur peut malgré tout
essayer et choisir avant de concrétiser son achat. Les sites
d'e-commerce de vêtements et d'accessoires prospèrent grâce
à la possibilité de tester les produits chez soi sans avoir
à se déplacer et avec la possibilité de choisir si l'on
souhaite garder l'article ou non. Cette manière de procéder est
beaucoup plus difficile lorsqu'il s'agit de produits cosmétiques : en
effet il est
22
impossible d'ouvrir une crème, de l'essayer puis de
renvoyer le pot en cas d'insatisfaction. La distribution d'échantillons
permet au consommateur d'avoir une petite quantité de produit afin de le
tester avant de passer à l'achat. Les principes des « box »
développées par les Start Up « My Little Box » ou
« Birchbox » qui regroupent des échantillons - et/ou
également des produits au format original - de plusieurs marques de
cosmétiques qu'elles envoient sous forme de « box » à
leurs abonnés est également une bonne alternative pour la
communication 2.0 des marques de cosmétiques. Les clients
reçoivent une « box » chaque mois directement à leur
domicile. Réussir à créer un partenariat avec de telles
entreprises permet d'accroître considérablement sa
visibilité et de toucher une cible très sensible à
l'univers de la cosmétique ainsi qu'aux nouveautés et aux
innovations de ce secteur. Voici donc un exemple qui illustre parfaitement les
nouvelles stratégies de marketing et de communication des enseignes de
produits cosmétiques pour se faire une place dans l'univers du web et du
digital.
Les principales contraintes de l'industrie cosmétique
face à l'ère numérique sont donc essentiellement dues
à des facteurs sensoriels que le digital ne peut retranscrire pour le
moment : l'odorat, le toucher et le conseil personnalisé que les
vendeurs prodiguent dans les magasins physiques. Cependant des avancées
pour contourner ces difficultés propres à ce secteur ont
été remarquées ; l'Oréal a lancé en 2013 son
propre site d'e-commerce pour compléter son canal physique de
distribution et offrir à ses clients une expérience consommateur
différente et numérique. Afin de fidéliser sa
clientèle sur le réseau numérique, le site l'Oréal
propose des conseils personnalisés, des tutoriels d'application de ses
produits de maquillage ainsi que des réductions et promotions
personnalisées via des newsletters afin d'attirer les consommateurs. Il
existe aussi le canal m-commerce, également utilisé par
l'Oréal, qui permet de vendre via les applications mobiles. Le digital
est aussi utilisé en complément de l'expertise des vendeurs dans
les magasins physiques, pour offrir une expérience consommateur digitale
aux clients : c'est le cas de la marque Clinique qui propose des diagnostics
beauté via tablette dans ses points de vente. La conseillère va
agir en interaction avec la cliente et se renseigner sur les habitudes
d'hygiène et les problèmes de peau de cette dernière, ses
données vont directement être transmises à l'application
mise en place par le groupe Clinique via la tablette de la conseillère
et un algorithme va se charger de définir un diagnostic
personnalisé ainsi qu'une liste de produits de la marque adaptés
aux besoins spécifiques de la cliente.
Voici ci-dessous un tableau reprenant les différentes
contraintes liées à la vente de produits cosmétiques via
le digital et le numérique ainsi que mes recommandations pour palier
à ces difficultés et pour tirer profit au maximum de la multitude
d'opportunités offertes par ces nouveaux réseaux de distribution
et de communication.
23
Les contraintes du secteur de la
cosmétique
|
Les solutions et recommandations
|
Besoin de toucher la texture du produit
|
|
*Fidéliser la clientèle à travers un
système de newsletters et de promotions via les sites e-commerce ou
m-commerce
*Développer des vidéos tutoriels pour
l'application des différents produits ainsi que des
articles-conseils ou interviews filmées pour créer du contenu
informatif
*Digitaliser les magasins physiques en les
équipant de tablettes, en offrant la possibilité
de flasher les produits ou les rayons grâce à des QR-codes pour
offrir une expérience consommateur complète, moderne et
ludique
*Créer des partenariats avec des entreprises qui
développent un concept similaire à celui de « My Little Box
» ou de « Birchbox » afin d'accroître sa
visibilité et d'élargir son impact auprès
des consommateurs
*Ne pas négliger la distribution
d'échantillons
que ce soit en magasin physique ou en complément
d'un achat via un site e-commerce ou m-commerce
*Parier sur le développement des applications mobiles
et tablettes : innover en proposant des outils digitaux tels que des
algorithmes pour concevoir des diagnostics beautés personnalisés,
ou utiliser la technologie de la réalité augmentée afin de
proposer des tests virtuels de produits
|
Besoin de sentir l'odeur du produit
|
|
Besoin de tester le produit sur soi
|
|
Besoin de connaitre la marque pour avoir
confiance
|
Besoin de conseils personnalisés
l'application du produit
|
pour
|
Les recommandations ci-dessous ont pour certaines
déjà été exploitées par des grandes marques
du secteur de la cosmétique. Nous étudierons plus en
détail dans le chapitre suivant les actions concrètement mises en
place par ces nouveaux leaders de la beauté connectée.
24
II.2 Clarins et l'Oréal : les pionniers de la
beauté digitale
«Leader mondial de la beauté, l'Oréal s'est
fixé pour ambition de devenir également le leader de la
beauté digitale en termes d'engagement, d'expérience et de
connexion émotionnelle avec le consommateur » Lubomira Rochet -
Directrice Générale Digital du groupe l'Oréal
Dans cette partie de ma présente étude, je
souhaite prendre les exemples de deux marques de cosmétiques
françaises mondialement reconnues et dont la stratégie marketing
est délibérément tournée vers le digital et le
numérique : le groupe Clarins et le groupe l'Oréal.
Le groupe Clarins débute avec l'ouverture de son
premier institut à Paris en 195414 et devient l'un des
leaders des soins de la peau haut de gamme en France et à
l'international, grâce à des investissements et des
stratégies bien menées au fil des années. Le groupe
possède plusieurs marques de luxe telles que Thierry Mugler, Azzaro
Parfums ou encore Swarovski Beauté. Son chiffre d'affaire est
estimé à 1.3 milliards d'euros en 2012.15 Après
le lancement de son site e-commerce, le groupe franchi le cap de la
digitalisation en lançant une application mobile « Mon fil rouge
beauté » et en installant des bornes interactives dans ses magasins
physiques de Paris en 2012. Les bornes interactives dotées de webcams
permettent de consulter une présentation des produits proposés
par la marque, ainsi que de visionner des vidéos de conseils
d'utilisation selon le genre de l'utilisateur : en effet la webcam permet
d'identifier si l'utilisateur est un homme ou une femme et ainsi d'adapter la
présentation des produits et la sélection des vidéos
conseils. L'objectif principal d'une telle action est d'enrichir
l'expérience client grâce aux multiples possibilités
offertes par le digital et en augmentant les interactions existantes entre la
marque et les clients. Afin de surfer sur l'ère ATAWAD, le groupe lance
une application mobile gratuite nommée « Mon fil rouge
beauté » ce qui marque le positionnement de Clarins sur le
m-commerce. L'application a été développée pour
être un véritable outil d'aide au moment de l'achat d'un produit
de la marque : elle permet de scanner les codes-barres afin d'obtenir des
informations sur les produits (la composition, le mode d'application...), de
localiser les différents points de vente grâce à la
géolocalisation, de scanner sa peau afin de recevoir un diagnostic
santé concernant les produits solaire adaptés au type de peau
scanné, d'envoyer sa photo pour recevoir un diagnostic
14 Données collectées sur le site officiel du
groupe Clarins :
www.groupeclarins.com
15
E-marketing.fr : Clarins, quand le
digital enrichi l'expérience client,
http://www.e-marketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Clarins-quand-le-digital-enrichit-l-experience-client-44044-1.htm,
article consulté le 18 Mai 2015
25
beauté et enfin de dialoguer avec un conseiller
beauté pour obtenir des conseils personnalisés. L'application
permet également d'acheter des produits de la marque via le site
m-commerce. La stratégie de communication multicanale de Clarins repose
aussi sur son site internet responsive design, sur sa chaîne Youtube et
sur sa présence sur les réseaux sociaux avec ses propres pages
Facebook traduites dans toutes les langues.
Le schéma ci-dessous reprend les différentes
étapes de la stratégie digitale du groupe Clarins, notamment mise
en place par Laurent Malaveille, Directeur Digital CRM et E-commerce du groupe
depuis 2010.
Site internet responsive design
Communication 2.0 multicanale: Youtube - Facebook - Newsletter
personnalisée
|
Digitalisation des points de ventes : mise en place de bornes
interactives
|
Application mobile gratuite " Mon fil rouge beauté"
Social gaming : lancement d'un jeu social de gérance
d'un spa sur Facebook (sponsorisé et co-produit par Clarins)
L'objectif de cette stratégie digitale est d'occuper et
d'exploiter tous les différents réseaux 2.0 et digitaux possibles
afin de créer une expérience client riche et variée tout
en augmentant la visibilité de la marque. Les nouveaux outils digitaux
sont un moyen de renforcer les liens directs entre marques et consommateurs
tout en apportant une expérience client personnalisée et ATAWAD,
deux critères critiques dans cette nouvelle époque de
consommation.
Le groupe l'Oréal a également parié sur
la tendance du digital pour développer une stratégie de
différenciation. Fondée en 1909 par Eugène Schueller, la
marque se lance dans le numérique à partir de l'année
2010. Tout comme Clarins, le groupe l'Oréal investi dans un premier
temps le web en développant des sites e-commerce pour ses marques, des
magazines hebdomadaires en ligne et des sites « vitrines » comme pour
sa marque La Roche-Posay dont le circuit de distribution demeure exclusivement
réservé aux parapharmacies. Pour sa collecte de données et
ses investigations sur les
26
habitudes de consommation de ses clients, le groupe exploite
le « social listening » en traquant les réseaux sociaux pour
repérer les dernières tendances et ainsi conserver une longueur
d'avance sur les modes à venir. Enfin sa présence est
également assurée sur les canaux digitaux incontournables tels
que Youtube, Facebook, Instagram, Twitter ... dans le but d'être toujours
au plus proche du client et surtout omniprésent dans la vie de ce
dernier. La dernière réalisation en date de la stratégie
digitale de l'Oréal est une application mobile innovante dans le paysage
de la beauté. S'appuyant sur la technologie de la réalité
augmentée, l'application permet de tester virtuellement les produits de
maquillage l'Oréal, ainsi que d'acheter sur le site m-commerce et
visionner des vidéos tutoriels.
Ainsi donc ces marques ont réussi à surmonter
les contraintes induites par le secteur de la beauté, et elles
n'hésitent pas à investir sur le digital autant que pour le
développement d'un nouveau produit, afin d'innover et de conserver une
place de leader de la beauté connectée. Car malgré les
obstacles marqués par l'incapacité de mobiliser les sens du
toucher et de l'odorat via le numérique et le digital, le digital peut
impacter d'autres aspects : l'émotionnel, l'imaginaire, l'irrationnel.
Le web permet de créer des univers graphiques et audiovisuels, il permet
de multiplier les interactions entre la marque et les individus ou de
rassembler ces mêmes individus autour de la marque sous forme de
communautés ... La réalité augmentée
utilisée dans l'application Make Up Genius de l'Oréal s'apparente
à un miroir magique où l'on peut métamorphoser son visage
avec des maquillages professionnels que l'on voit sur les défilés
de mode. Le numérique et le digital peuvent créer des univers
supplémentaires afin de toucher les émotions des clients. Le but
est d'offrir une expérience client complète et inoubliable, car
cette étape est un véritable pari sur l'avenir d'une marque et
quel que soit le secteur abordé il ne faut pas la négliger. Le
chapitre suivant s'intéresse à l'importance de
l'expérience client pour l'image de la marque ainsi qu'au rôle que
le digital peut jouer dans cette stratégie.
II.3 L'expérience consommateur et la
personnalisation comme axes marketing
Comment définir concrètement ce qu'implique
l'expérience consommateur? Quels sont les aspects qui ressortent de
cette immersion dans une expérience de consommation ?
(Fornerino, Helme-Guizon, De Gaudemaris, 2005). Cette approche de consommation
suppose que le consommateur est principalement motivé par la recherche
de gratifications hédonistes (les émotions et la notion de
plaisir sont ici privilégiées) au détriment des besoins
primaires que l'on retrouve dans la pyramide des besoins de Maslow16
(Fornerino, Helme-Guizon, De Gaudemaris, 2005). A travers l'expérience
de consommation, le client est donc dans une approche beaucoup plus
poussée et beaucoup plus subjective et profonde que dans le simple geste
d'acquisition pour satisfaire ses besoins vitaux. Il cherche à
s'évader, à rêver et à s'amuser. On retrouve ce type
expériences dans les loisirs comme les sorties au cinéma,
théâtre, concert ou restaurant. L'expérience
recherchée doit être personnelle et sera subjective, chaque
expérience sera ressentie de façon unique par les clients, il est
donc nécessaire de s'adapter à ces derniers et de connaître
leurs désirs profonds et de les comprendre réellement. C'est dans
ce sens que la théorie de consom-acteur resurgie : le consommateur est
également acteur de l'expérience de consommation, il est le seul
juge et critique et il s'orientera vers l'expérience la plus
significative et qualitative selon lui.
Pour mieux comprendre cette notion d'expérience de
consommation, il est nécessaire de souligner les différences
existantes entre le marketing « traditionnel » (qui ne s'attarde pas
sur cette notion d'expérience-client) et le marketing « sensoriel
» (qui cherche à mobiliser les émotions et les sens des
consommateurs).
Le tableau ci-dessous reprend les facteurs de
différenciation de ces deux concepts, il est tiré de l'ouvrage
Marketing and designing the tourist experience publié par
Frochot et Batat en 2013 :
27
16 Annexe XIX, p.53 : La pyramide des besoins de Maslow
28
|
Marketing traditionnel
|
Marketing expérientiel
|
Focus
|
Centré sur les attributs fonctionnels et les
bénéfices produits
|
Centré sur les expériences du consommateur
|
Produit
|
La catégorie du produit et les concurrents sont
étroitement définis
|
La consommation est une expérience holistique
|
Consommateur
|
Le consommateur est un décideur rationnel
|
Le consommateur est un animal irrationnel et émotionnel
|
Méthode
|
Méthodes et outils analytiques, quantitatifs
|
Méthodes et outils éclectiques
|
La différence majeure entre le marketing traditionnel
et le marketing expérientiel est l'objectif de la consommation qui ne se
focalise plus sur la maximisation de l'utilité d'un bien mais sur la
maximisation de l'expérience vécue qui s'évalue sur des
critères irrationnels et appréciatifs (Batat, Frochot, 2014).
Si l'on reprend les facteurs répertoriés pour
qualifier le marketing traditionnel du tableau ci-dessus, on remarque que cette
stratégie est essentiellement tournée vers le produit ou le
service offert par l'entreprise au détriment du consommateur. La
réussite ou l'échec de l'approche marketing traditionnelle
s'évalue grâce à des données quantitatives et par la
satisfaction client. L'approche sensorielle au contraire se concentre
d'avantage sur le consommateur et son ressenti et sa satisfaction
s'évalue sur l'intensité du souvenir et sur le plaisir
engendré par l'expérience qu'il a vécue (Batat, Frochot,
2013).
Citons un exemple de marketing expérientiel avec la
marque de vêtements Abercrombie & Fitch. Les magasins de la marque
ont été conçus et équipés pour mobiliser les
4 sens des clients : ainsi, du parfum est diffusé en continu à
l'intérieur du magasin pour mobiliser l'odorat, les
étagères de vêtements sont les seules à
bénéficier d'un éclairage car le reste du magasin est
plongé dans l'obscurité afin de recréer une ambiance
boîte de nuit, de plus les vendeurs et vendeuses sont tous
sélectionnés sur leur physique et de la musique électro
est diffusée en continu et à haut volume afin d'accentuer cette
impression de boîte de nuit. Enfin il est possible de toucher et
d'essayer les vêtements qui ont été conçus avec des
textiles très doux et agréables au toucher. Il n'est pas rare de
voir plusieurs mètres de queue à l'entrée des magasins
Abercrombie & Fitch où les consommateurs se pressent comme pour
accéder à une
29
attraction ou à une visite culturelle. Au-delà
de l'achat d'un vêtement de la marque, les consommateurs se rendent dans
les magasins pour y vivre une expérience inoubliable.
Au travers de mon étude expérientielle
qualitative dont le déroulement est détaillé au chapitre
précédent, j'ai souhaité évaluer également
l'impact du marketing expérientiel digital au niveau émotionnel
et psychologique. Sur les 10 participantes de cette étude, la
totalité a été étonnée et surprise par
l'effet de la réalité augmentée sur leur visage, cependant
plus de la moitié a été déçue par le rendu
jugé « peu réaliste » et « trop figé »
et n'ont donc pas été totalement convaincues par le potentiel de
l'application Make Up Genius.
Voici ci-dessous un tableau récapitulatif des
différentes émotions ressenties par les participantes lors de la
découverte et l'utilisation de l'application :
Emotions suscitées par Make Up
Genius
|
GROUPE X
|
GROUPE Y
|
Surprise/étonnement
|
|
|
Enervement/agacement
|
|
|
Rire
|
|
|
Tristesse
|
|
|
Stress/anxiété
|
|
|
Ennui
|
|
|
Echelle de valeur :
Très fréquent Parfois Rarement
Lecture du tableau : le code couleur indique la
fréquence des émotions ressenties par les participantes de chacun
des groupes. Ainsi, la couleur la plus foncée indique que
l'émotion a été ressentie par la majorité des
participantes du groupe tandis que la couleur la plus claire indique que
l'émotion en question a été ressentie par peu de
participantes du groupe.
Le concept d'essayage des produits de maquillage
l'Oréal a généralement surpris et séduit les deux
groupes, mais l'application jugée « pas assez intuitive » a
généré de l'agacement chez certain membres du groupe Y. La
génération du « tout, tout de suite » est
sûrement moins patiente que le groupe X et donc moins tolérante
envers la construction de l'application. L'aspect technique est donc
beaucoup
30
plus important pour le groupe Y que pour le groupe X qui a
surtout retenu une expérience ludique et surprenante.
Qu'en est-il de l'impact sur leur consommation future ?
L'application de l'Oréal va-t-elle les influencer à l'achat de
produits de maquillage ? Parmi les participantes plus de la moitié avoue
que l'application ne leur a pas forcément donner envie d'acheter des
produits l'Oréal. Mais elles reconnaissent que l'application est un
« plus » : « Avec ce système d'application mobile je
trouve que cela donne à la marque un côté plus qualitatif,
plus nouveau, plus moderne » (Fabienne, 54 ans). En effet, pour le
moment, le mobile demeure une zone d'investissement et non de
rentabilité pour les entreprises qui se lancent dans le digital
(Fraysse, 2013). Le m-commerce tarde donc à émerger mais parier
sur le digital est sûrement un investissement sur l'avenir même si
le retour n'est pour le moment pas encore rentable en termes d'achats sur le
site. Cependant, l'expérience apportée par l'outil digital donne
indéniablement une valeur ajoutée aux produits et services des
entreprises et constituent un outil de communication original, modulable et
surtout accessible à tous, à tout moment et n'importe où.
Le calcul du ROI17 dans le digital demeure assez complexe et trop
flou mais les entreprises ont tout intérêt à tirer parti de
cette nouvelle sphère qui ne cesse d'évoluer et d'ouvrir de
nouveaux réseaux de communication.
L'expérience réalisée sur l'application
Make Up Genius m'a permis de formuler plusieurs hypothèses : bien que
freinées par le manque de réalisme de la réalité
augmentée ou encore par l'organisation de l'application jugée
« pas assez ergonomique », les participantes de mon étude
qualitative garderont un souvenir plutôt positif de cette
expérience. Elles ont été tour à tour surprises,
perplexes, amusées, étonnées ... Elles parleront
sûrement de ce qu'elles ont vécu à leurs proches,
peut-être même qu'elles installeront l'application sur leur propres
smartphones ou tablettes, elles pourront donc suivre les améliorations
et ajustements apportés à l'application, peut-être
finiront-elles par être totalement convaincues, et un jour passer le cap
de l'achat ... Toujours est-il que l'image de l'Oréal restera plus ou
moins inconsciemment associée à ce souvenir positif,
renforçant la confiance envers la marque.
C'est dans ce sens que le secteur de la cosmétique,
comme tout autre secteur est capable de digitaliser sa stratégie
marketing et d'exploiter tous les outils de communications qu'offre le digital
afin de se moderniser et de répondre aux nouvelles habitudes de
consommation.
Le chapitre suivant donne un exemple concret de
stratégie marketing digitale avec un projet fictif de digitalisation
mobile du secteur de la cosmétique animale.
17 Retour sur investissement
DIGITALISER LA COSMETIQUE ANIMALE : PROPOSITION DE
DEVELOPPEMENT D'UNE APPLICATION MOBILE
31
Cette troisième et dernière partie de mon
mémoire est entièrement dédiée à la
présentation détaillée de la création d'un outil
digital fictif.
Cette idée m'est apparue pendant ma période de
stage dans l'entreprise BIOGANCE lors de la mise en place d'outils d'aide
à la vente dans les rayons des animaleries. Etant parallèlement
sur mes recherches pour l'élaboration de ce mémoire, j'ai
pensé que l'association cosmétique humaine/digital pouvait
parfaitement se dupliquer à la cosmétique animale. Après
quelques recherches sur ce sujet, il s'est révélé que pour
le moment le secteur de la beauté animale ne s'est pas encore
digitalisé via des applications mobiles beauté. Ce créneau
me paraît être une belle opportunité à saisir pour la
marque BIOGANCE qui cherche à croître et à se
différencier de ses concurrents. Il ne faut pas oublier que même
si l'utilisateur final des produits BIOGANCE demeure les animaux de compagnie,
les consommateurs finaux sont toujours leurs maîtres !
Grâce aux interviews de Matthieu Savary18,
développeur web et Marie Villain19, infographiste, j'ai pu
collecter des données qualitatives sur ce projet fictif afin qu'il soit
le plus réaliste possible.
18 Annexe XX, p.54 : Interview de Mathieu Savary
19 Annexe XXI, p.59 : Interview de Marie Villain
32
Parallèlement j'ai mis en place un questionnaire en
ligne20 afin d'obtenir des données quantitatives pour
approfondir mes analyses et ma stratégie de lancement de cette
application.
III.1 Présentation du projet
Mon projet fictif serait de développer une application
beauté sur les mêmes modèles que les applications des
marques l'Oréal ou Clarins, pour la marque d'hygiène et de soin
pour animaux de la compagnie BIOGANCE.
Cette application dénommée
SMARTPET21, serait compatible avec les iphones, les smartphones, les
tablettes et les PC. La possibilité de décliner mon interface
pour toutes les tailles d'écran possible, augmenterait le nombre
d'utilisateurs. En effet celle-ci serait accessible à tout type de
terminal de connexion.
Munie de plusieurs fonctions bien distinctes l'application se
décompose de la manière suivante :
20 Annexe XXIII, p.61 : Questionnaire en ligne
21 Annexe XXIV, p.73 : Brainstorming sur le nom de
l'application
33
? Le menu :
Le menu de l'application regroupe tous les onglets
correspondants aux différentes fonctions que peut offrir l'application
SMARTPET ainsi qu'une interface de paramétrage pour rentrer ses
coordonnées bancaires afin de pouvoir acheter des produits directement
sur l'application.
? La fonction scan :
Grâce à la fonction appareil photo du mobile,
l'utilisateur peut scanner le pelage de son animal via l'application. Suite
à ce scan, un « diagnostic beauté » apparaît sur
l'écran lui donnant accès aux informations suivantes :
- La race de son animal
- Les caractéristiques du pelage de la race
- L'état de santé actuel du pelage de l'animal
(sec, graisseux, en mue, terne ...)
- Une sélection de produits BIOGANCE adaptés aux
problèmes spécifique de l'animal scanné
? Fonction m-commerce :
Cette fonctionnalité permet d'effectuer un achat
directement via l'application smartphone et de se faire directement livrer les
produits chez soi.
? Fonction géolocalisation :
Cette fonction permet de géolocaliser les points de
ventes distributeurs de la marque les plus proches de l'utilisateur. Cet outil
permettrait de palier à l'un des problèmes majeur que rencontre
actuellement la marque : le manque d'information pour le consommateur sur les
différents points de ventes distribuant les produits BIOGANCE.
? Fonction de scan par QR Codes :
Les produits de la marque, équipés de QR Codes
peuvent être scannés par l'application afin d'obtenir les
données suivantes :
- Un descriptif du produit (composition des ingrédients et
actifs, conseils et méthodes
d'utilisation)
- Des vidéos tutoriels montrant l'application
concrète du produit scanné.
34
Dans les prochaines sous-parties de ce chapitre je
détaillerai les aspects marketing et techniques d'un tel projet en
m'appuyant sur mes recherches personnelles ainsi que sur des outils marketing
étudiés lors de mon Master 2 NTCI. Afin de faciliter la
compréhension du lecteur, tableaux et graphiques synthétiques
seront volontairement privilégiés au texte. Dans un premier
temps, j'évaluerai la faisabilité du projet, détaillant
les différentes solutions qui se sont présentées à
moi lors de la réflexion sur sa mise en place, la cible de l'application
et ses différents usages possibles ainsi que les risques liés
à l'environnement interne et externe de l'entreprise et qui pourraient
mettre en péril le projet. Dans un second temps, je développerai
le fonctionnement technique de l'application et définirai la
stratégie de lancement en argumentant mes différents choix.
35
III.2 Evaluation de la faisabilité du projet et
des risques
? Comparatif des solutions
Solutions de fonctionnement
|
1.Avec la fonction vidéo du smartphone, l'application peut
scanner le pelage de l'animal, détecter le type de poil de l'animal et
établir un diagnostic beauté personnalisé
|
Utilisateurs
Praticité et rapidité d'utilisation : le scan dure
quelques secondes et le diagnostic apparaît directement sur
l'application
|
Société
La société est sûre d'obtenir un impact
médiatique conséquent grâce à cette technique
innovante et de technologie de pointe, ce qui lui permet une meilleure
visibilité au moment du lancement de son application
Utilisateurs
La nécessité d'avoir une fonction vidéo
installée sur son smartphone
|
Société
Cette solution est sans nul doute la plus coûteuse car elle
nécessite un investissement pour la mise en place d'une base de
donnée d'images conséquente et faire appel à un
prestataire pour la gestion des serveurs
|
2.Avec la fonction appareil photo du smartphone, l'utilisateur
peut envoyer une photo du pelage de son animal via l'application et il peut
renseigner certaines données concernant son animal dans un formulaire.
Il reçoit via l'application un diagnostic personnalisé et la
possibilité de participer à un chat en direct avec un
collaborateur
|
3.L'application dispose d'un questionnaire /formulaire dans
lequel il doit renseigner certaines données sur son animal de compagnie.
Un algorithme lui renvoie un diagnostic beauté personnalisé
|
Avec cette démarche, l'utilisateur se sent
réellement écouté et accompagné dans sa
démarche.
Le diagnostic est plus personnalisé et plus
précis.
Il existe une réelle interaction entre la marque et
l'utilisateur
|
L'utilisateur peut précisément rentrer les
caractéristiques du pelage de son animal de compagnie et
bénéficier directement d'un diagnostic beauté
adapté
|
Cette solution permet à l'entreprise d'être en
interaction directe avec ses consommateurs et donc de pouvoir mieux cibler
leurs demandes et leurs attentes grâce aux sessions de chat
|
Le coût de cette solution est sans nul doute la plus
avantageuse pour la société
Cette solution est accessible à des smartphones qui ne
disposeraient pas de caméra intégrée
La nécessité d'avoir une fonction appareil photo
installée sur son smartphone
Enregistrer manuellement les données peut prendre du
temps
|
L'enregistrement de toutes les données prend du temps
|
Cette solution reste très coûteuse pour la
société qui doit investir dans le capital humain de l'entreprise.
En effet il est nécessaire de créer de nombreux postes pour
assurer la communication entre l'utilisateur et l'application
|
La société doit investir dans l'élaboration
d'un algorithme capable d'établir un diagnostic beauté en
fonction des données enregistrées par l'utilisateur
|
36
Choix de la solution :
La solution retenue est la solution 2 : une
application avec une fonction de « scan » grâce à la
caméra qui est intégrée au smartphone, un formulaire pour
rentrer quelques données sur l'animal scanné (âge, race,
poids...), et une fonction de chat en cas d'erreur ou de scan difficilement
lisible. En effet, si l'utilisateur rentre manuellement des données sur
son animal avant le scan, il sera plus aisé de déterminer un
diagnostic personnalisé et de réduire les marges d'erreurs. De
plus la mise en place d'un système de chat est une alternative
intéressante dans le cas où le scan est difficilement lisible et
la marge d'erreur du diagnostic trop importante. Le collaborateur pourra
affiner sa recherche en chatant directement avec l'utilisateur et, une fois le
problème résolu, rentrer dans la base de données du
serveur le nouveau diagnostic correspondant à l'image qui a causé
des difficultés. Cela permet d'une part, d'alimenter
considérablement la base de données, de diminuer les risques
d'erreur par scan et d'une autre part, d'envisager un futur sans l'aide de ces
collaborateurs qui ne seront mis en place uniquement que pour la Version 1 de
l'application, réduisant ainsi les coûts sur le long terme.
Cette solution demeure assez coûteuse au lancement de
l'application et elle reste plus complexe à mettre techniquement en
place, cependant elle est aussi la solution la plus simple d'utilisation, la
plus pratique, la plus ludique et la plus innovante pour l'utilisateur.
Pour lancer une telle application il faut prévoir un
budget dédié conséquent afin de développer une
technologie à la pointe de la modernité, avec une ergonomie
adaptée aux nouveaux modes de vies des
consommateurs-connectés.
? Segmentation
Démographique
|
Psychologique
|
Géographique
|
Comportemental
|
* Age
Générations X et Y (entre 18 et 50 ans) *
Genre
Hommes et
|
* Personnes connectées Personnes
très sensibles aux nouvelles technologies, consommatrices de ces
technologies et connectées * Petfriendly
Propriétaires d'animaux, sensibles au bien-être des
animaux de compagnie * Orienté vers la beauté et la
santé
Personnes sensibles au domaine de la beauté et de la
santé, aux produits d'hygiène et de soin
développéfemmes
|
* Zones urbaines * Zones dans lesquelles le Pet Market
est très
(Japon, USA, GB, France)
|
* Utilisateurs de technologies
Personnes équipées d'un smartphone,
utilisatrices d'applications mobiles
* Propriétaires d'animaux de compagnie
D'au moins un animal de compagnie rentrant dans cette
catégorie : chien, chat, rongeur (lapin, furet, cobaye ou hamster)
* Cerveaux cortical droit
Personnes ouvertes à la nouveauté, orientées
vers les nouvelles technologies futuristes et avant-gardistes, recherchant
l'amusement
* Cerveau limbique droit
Personnes très émotives, tournées vers
les autres, aimant aider, soigner et s'occuper d'autrui
|
37
Modèle Herrmann
Qualité Sécurité
Fiabilité
Performance Efficacité
B Limbique Gauche
Tendu
Minutieux
A Cortical Gauche Intellectuel Quantitatif
Technique
Dur
Conventionnel
Calculateur
C Limbique
Droit
Doux
Amical
Musicien
Serviable
D Cortical Droit
Visionnaire
Goût du
risque
Ouvert
Détendu
Exploration
Stratégie Concept
Amour Charité
Communication
Contact
humain
Ned Herrmann a conçu un modèle
d'évaluation des individus en société ou en milieu
professionnel en s'appuyant sur les préférences
cérébrales de chacun.
Grille de segmentation du marché
ciblé
Segments de marché
|
Groupes d'orientation
|
Fonction de scan
|
Diagnostic beauté
|
M-
commerce
|
Géolocalisation
|
Conseils + vidéos tutos
|
Propriétaires d'animaux de compagnie
|
Petfriendly
|
X
|
X
|
|
|
X
|
Connectés et équipés
en technologie
|
Utilisateur de smartphone
|
X
|
|
X
|
X
|
|
Consommateurs de produits d'hygiène et de soin
pour animaux
|
Concerné par la santé animale
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
Concerné par la beauté animale
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
TOTAL
|
4
|
3
|
3
|
3
|
3
|
Cette grille de segmentation du marché ciblé
permet d'évaluer quelles sont les applications à mettre en avant
et à développer afin de pouvoir répondre aux demandes et
attentes spécifiques de chaque type de cible.
38
Si l'on analyse les totaux de chaque catégorie de
fonction de l'application, il est possible d'établir un classement des
fonctions par ordre d'importance :
1 - Fonction de scan
2 - Diagnostic beauté + M-commerce +
Géolocalisation + Conseils et vidéos tutos
Ainsi donc la fonction de scan est la fonction à
privilégier et à mettre en avant afin de susciter l'attention du
plus grand nombre de potentiels utilisateurs. Les autres fonctions touchent les
différentes catégories d'utilisateurs de façon
égale, c'est donc l'ensemble des fonctions de l'application qu'il faudra
développer avec soin puisqu'elles sont aussi importantes les unes que
les autres.
Il est nécessaire d'intégrer ces
différents aspects dans la stratégie de marketing et de
développement de l'application et de réaliser ponctuellement des
enquêtes via l'application en elle-même afin de collecter des
données quantitatives sur chacune des fonctions proposées, en vue
d'un re-ciblage ou d'améliorations à apporter sur l'ensemble de
ces fonctions.
? Ciblage
Individus appartenant aux générations X et
Y
Utilisateurs de smartphone
Propriétaires
d'animaux
de
compagnie
appartenant aux
catégories : chiens,
chats,
rongeurs
Individus sensibles à
la santé et
à la beauté
de leur animal
Individus sensibles
aux
nouvelles
technologies
Le schéma ci-dessus reprend le portrait type de
l'individu ciblé par l'application Smartpet. Des études
approfondies sur les habitudes de consommation ou les centres
d'intérêts de ce type de portrait permettront de développer
une stratégie marketing et une stratégie de communication autour
du lancement de l'application mobile.
Les étapes de segmentation du marché dans lequel
on souhaite évoluer et de la cible à qui se destinent les
produits ou services que l'on souhaite lancer, sont primordiales puisqu'elles
offrent une meilleure visibilité sur la stratégie à
adopter, ainsi qu'une ligne de conduite à maintenir pour ne pas
dériver vers des actions inadaptées au marché
ciblé.
? Positionnement
CONCURRENTS ?
Il existe déjà des applications
Android et iOS
pour les animaux
de compagnie qui sont axées sur
la santé,
le photomontage, la
géolocalisation d'espaces
petfriendly
(hôtels, restaurants...),
ou d'information ludique et
fun
(comparateur de l'animal le plus
beau et drôle). Cependant
aucune
marque de Pet Care ne semble
avoir développé
d'application
beauté
QUI ?
POURQUOI ?
Apporter une solution digitale
aux
spécificités du pelage de chaque
animal ainsi que des
conseils
personnalisés et un accompagnement
dans l'achat de
produits d'hygiène et
de soin pour animaux de compagnie
Des propriétaires d'animaux de
compagnie,
connectés et sensibles aux nouvelles
technologies
KAPFERER
QUAND ?
Au moment de la décision d'achat d'un
produit
d'hygiène et de soin pour animal
de compagnie (quel produit utiliser
?
Comment ? Où l'acheter ?)
39
Le prisme d'identité de Kapferer permet de comprendre
et d'évaluer l'identité d'une marque selon 4 critères bien
précis : A qui s'adresse-t-on ? Pourquoi le fait-on ? Quand cela doit-il
être utilisé ? Qui sont nos concurrents ? Cela permet d'obtenir
une meilleure visibilité sur l'identité et le positionnement de
la marque ou d'un produit ou service proposé.
? Les risques
Il est également important de connaître les
différents risques qui vont s'opposer au bon lancement de son produit ou
service afin de pouvoir mettre en place des actions correctives et des actions
de prévention. Etablir une matrice des risques permet d'obtenir une vue
d'ensemble sur les différents risques existants et d'évaluer leur
degré de dangerosité.
On remarque dans la matrice ci-dessous que les risques les
plus importants et qui seraient susceptibles de compromettre le succès
de l'application sont :
- Les problèmes techniques
- Un budget trop élevé pour l'entreprise pour la
mise en place du projet
Une mauvaise communication autour de l'application et de son
lancement, ainsi qu'une utilisation qui relèverait d'un simple
phénomène de mode sont aussi des risques élevés
puisqu'ils n'assurent ni la visibilité de l'application ni sa
pérennité. La duplication de l'application par un concurrent
direct rentre également dans la catégorie des risques
élevés, cependant la marque serait pionnière sur ce
créneau et elle peut conserver une bonne longueur d'avance avant que les
concurrents ne développent leurs propres applications. Une fois la
concurrence installée, il faudra sans cesse innover et faire
évoluer l'application en proposant régulièrement de
nouvelles versions avec de nouvelles fonctionnalités.
Enfin, une cible pas assez connectée et qui ne ferait
pas un usage assez fréquent de l'application ou qui ne chercherait pas
à la partager auprès de son entourage représente
également un risque modéré pour l'application Smartpet.
Cependant on estime que la probabilité d'une cible pas assez
connectée reste faible étant donné l'évolution des
habitudes des consommateurs tournés vers le digital et le 2.0.
Matrice des risques
PROBABILITE
TTrès l
élevée Elevée
Modérée
Faible
|
La duplication par la concurrence
|
Budget trop élevé
|
|
|
|
Phénomène de mode
|
Problèmes techniques
|
|
|
|
Mauvaise communication
|
|
|
|
Cible pas assez connectée
|
Mineure Modérée Majeure Sévère
40
SEVERITE
41
Légende
|
|
|
Risque mineur (mais surveillance) Risque modéré
Risque élevé Risque critique
|
III.3 La définition d'une stratégie
adaptée pour nager dans un Blue Ocean
? Techniquement, comment ça marche ?
J'ai pu réaliser le schéma ci-dessus grâce
à l'interview accordée par Mathieu Savary, développeur web
de l'entreprise Advanti Informatique.
Ce schéma explique le fonctionnement technique de
l'application Smartpet : comment et où sont envoyées les images
prises par les utilisateurs ? Que deviennent-elles ? Comment est
réalisé le diagnostic beauté ? Toutes ces questions ont su
trouver des réponses grâce à l'expertise de Mathieu
42
Savary sans qui l'aspect technique de mon projet n'aurait pu
être expliqué de façon aussi réaliste et
détaillée.
Le schéma ci-contre montre donc le cheminement et le
traitement des différentes informations à partir de l'envoi du
scan depuis le smartphone de l'utilisateur, jusqu'à la réception
du diagnostic.
Confier le travail d'analyse et de gestion des données
de l'application à un prestataire me paraît être la
stratégie la plus adaptée si l'on tient compte du capital humain
et de l'expertise de l'entreprise BIOGANCE. En effet il n'y a aucun
élément possédant des compétences
spécifiques dans le digital et le développement d'application
mobile dans l'équipe actuelle. De plus le recrutement de personnes
dédiées à ce poste en interne nécessiterait
également l'achat de matériel informatique nécessaire.
Pour une Version 1 de l'application il me paraît plus
judicieux d'externaliser dans un premier temps la création et la gestion
de l'application, et d'en internaliser plus tard la gestion lorsque
l'entreprise pourra faire face en termes de coût et de savoir-faire.
Comment le prestataire va-t-il gérer le fonctionnement
de l'application ? L'action qui va déclencher tout le processus est
effectuée par l'utilisateur qui va réaliser son scan grâce
à son smartphone.
L'image prise par l'utilisateur va être envoyée
sur les différents serveurs du prestataire. Le serveur qui
établit le diagnostic et la base de données contenant un stock
conséquent d'images (images de différents pelages, de
différentes races, prises d'angles de vue différents et sous des
tons de luminosité variables...) vont s'échanger les informations
concernant l'image.
La base de données va comparer l'image reçue
avec toutes celles de son stock pour trouver la plus ressemblante possible au
scan reçu. Elle va ensuite renvoyer les informations relatives à
l'image « jumelle » au serveur et dans le même temps stocker
celle-ci afin d'alimenter sa base de données.
Le serveur pourra donc établir le diagnostic
beauté grâce aux informations fournies par la base de
données et grâce à un algorithme de calculs
préalablement installé sur son logiciel. Le diagnostic sera
renvoyé sur le smartphone de l'utilisateur via la bande passante entre
les deux connecteurs.
Ainsi donc la performance de l'application reposera sur la
qualité de la bande passante et sur la puissance du serveur. La
qualité des diagnostics établis reposeront sur le volume de la
base de données et sur le taux de marge d'erreur accepté avant
qu'un collaborateur ne prenne le relais via la fonction de chat.
43
? La stratégie de lancement
Il m'a fallu définir dans ma stratégie la zone
la plus adéquate pour lancer l'application. Comme je l'ai
précédemment évoqué dans mon rapport de stage,
l'entreprise BIOGANCE est une entreprise dite « Born Global ».
C'est-à-dire qu'elle n'a pas cherché à
pénétrer son marché-mère mais au contraire, les
marchés étrangers avant de s'implanter dans le sien. La
conquête du marché français même si bien
avancée, demeure malgré tout récente ce qui explique en
partie que la majorité du chiffre d'affaire soit toujours
réalisée à l'export. D'une autre part, les
différences culturelles peuvent également expliquer ce fait :
l'Asie, qui représente la plus grosse part de marché de
l'entreprise actuellement, possède une population très demandeuse
de produits destinés à leurs animaux de compagnie et
dépensent beaucoup plus pour ces derniers que ne le font les
européens. Cette population est également plus nombreuse à
posséder un smartphone ce qui accroît considérablement le
nombre d'utilisateurs potentiels de la Version 1 de l'application.
Tenant compte de ces particularités, j'ai défini
l'Asie comme étant la zone à privilégier pour le lancement
de l'application Smartpet. Ce choix permettra également de tester la
popularité de l'application et d'y apporter les mesures correctives
nécessaires avant de la lancer sur le marché
français22, qui est un marché moins connecté et
peut-être plus exigent en terme de qualité, que ne l'est
actuellement le marché asiatique.
Il faut donc tenir compte des spécificités
culturelles des pays asiatiques avant de procéder à la
création de l'application ; il faudra retranscrire l'application en
sinogrammes japonais ou chinois, il faudra repenser toute l'ergonomie de
l'application pour les utilisateurs japonais qui lisent de droite à
gauche et penser également au fait que les écrans utilisés
par les populations asiatiques sont beaucoup plus grands que les smartphones
européens. En effet en Asie la tendance est actuellement aux «
phablettes » (entre le smartphone et la tablette) avec des écrans
supérieurs à 5 pouces et inférieurs à 7
pouces23. Un autre aspect important qu'il faut modifier pour
s'adapter au marché asiatique : il s'agit du contenu de la base de
données qui devra regrouper des images des races adoptées par les
asiatiques, qui ne sont pas les mêmes que celles
préférées par les français par exemple.
Après la réalisation d'une étude
approfondie du marché asiatique ainsi que la mise en place d'une
application adaptée aux spécificités des populations, la
Version 1 de l'application SmartPet pourra être lancée sur cette
zone.
22 Se reporter aux résultats du Questionnaire en ligne,
Annexe XXIII, p.64
23 Article consulté le 03/08/2015 à 17h01 :
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/05/08/32001-20150508ARTFIG00002-toujours-plus-de-succes-pour-les-grands-smartphones.php
44
Afin de cerner le fonctionnement de la gestion d'une
application à échelle internationale, j'ai réalisé
le schéma ci-dessous en tenant compte des explications fournies par
Mathieu Savary durant l'interview qu'il m'a consacré.
Pour gérer une application disponible dans plusieurs
pays différents il est nécessaire d'externaliser les
différents serveurs et zones de stockage, car dans le domaine du digital
il est impossible de tout centraliser au siège. Ainsi pour chaque pays
où l'application sera lancée, il faudra prévoir
d'externaliser la gestion de l'application avec un nouveau prestataire. Le
système installé au siège pourra communiquer avec chacun
de ces serveurs étrangers afin de collecter des données et de
transmettre des informations, comme des mises à jours à effectuer
sur l'application par exemple. Les serveurs étrangers pourront
même communiquer entre eux afin d'également échanger leurs
données respectives et d'alimenter les bases de données de
chacun. Le groupe Facebook utilise actuellement ce système pour la
gestion de son réseau social à travers le monde.
? Les idées de développements futurs
Comme je l'ai précédemment évoqué,
l'application au moment du lancement sera une Version 1 à laquelle des
mesures correctives seront apportées selon les résultats obtenus.
La V.1 est donc une
45
sorte de version « test » afin de déterminer
si l'application est viable ou non. Pour qu'une application mobile perdure
(c'est-à-dire pour qu'elle soit régulièrement
utilisée par un grand nombre d'utilisateurs) il est nécessaire de
la mettre à jour au moins tous les 6 mois et de sortir une nouvelle
version tous les ans. Ce sont les conditions primordiales pour qu'elle ne tombe
pas dans l'oubli. L'univers du digital est un univers en perpétuel
mouvement et en évolution constante, se renouveler et innover sont les
maîtres mots pour persévérer dans le milieu.
Il faut donc envisager les modifications futures avant
même que le lancement de l'application soit effectif, et ce même si
les analyses des résultats obtenus peuvent conduire à effectuer
des mesures correctives sur les prévisions préalablement
établies.
Versions de l'application
|
Catégorie d'animaux ciblés
|
Fonctions disponibles
|
Extras
|
VERSION 1
|
Chiens
|
* Scan pelages
* M-commerce
* Scan de produits
* Conseils et vidéos tutos sur les shampooings de la gamme
Biogance
|
X
|
VERSION 2
|
Chiens et chats
|
* Scan pelages
* M-commerce
* Scan de produits
* Conseils et vidéos tutos sur les shampooings de la gamme
Biogance + soins spéciaux * Fonction de chat entre les utilisateurs de
l'application (mise en place d'un réseau social)
|
Mise en place d'une newsletter au contenu informatif :
- Conseils santé
- Conseils beauté
- Rubrique « bons plans > avec le calendrier des
expositions canines et félines
|
VERSION 3
|
Chiens, chats et rongeurs (lapins, cobayes
et hamsters)
|
* Scan pelages
* M-commerce
* Scan de produits
* Conseils et vidéos tutos sur les shampooings de la gamme
Biogance + sur les soins spéciaux + compléments alimentaires
* Fonction de chat entre les utilisateurs de l'application (mise
en place d'un réseau social)
* Fonction de géolocalisation de son animal + utilisateurs
* Fonction agenda de poche pour son animal (possibilité de noter les
rendez-vous chez le vétérinaire, les rappels de vaccins ...)
* Fonction pour créer un avatar virtuel de son animal
grâce à la fonction de scan
|
* Newsletter
* Promotions sur les produits en magasins grâce à
des « codes promo > via l'application
* Promotions via l'achat sur l'application
|
THINK OUTSIDE THE BOX
Le tableau ci-dessus reprend les idées de
développement pour les prochaines versions de l'application. A partir de
la Version 2, l'application se fait volontairement plus sociale, avec la
création d'un réseau de partage et d'échange entre les
utilisateurs. Le but étant de créer une véritable
communauté de propriétaires d'animaux, partageants les
mêmes valeurs et consommateurs des produits Biogance. Cette
communauté permettra à l'entreprise d'obtenir de
précieuses données gratuitement, comme le fait actuellement le
groupe Facebook qui analyse et stocke minutieusement les données des
membres de sa communauté pour son usage personnel mais aussi pour
revendre ces dernières à des entreprises qui souhaitent
étudier certaines cibles pour développer leur
stratégie.
· Vers un Blue Ocean ?
« Innovation distinguishes between a leader and a
follower » Steve Jobs24
La stratégie Océan Bleu est née de deux
chercheurs au Blue Ocean Strategy Institute à l'INSEAD25, W.
Chan Kim et Renée Mauborgne. Elle distingue deux modèles
économiques dans lesquels évoluent les marchés :
l'Océan Rouge et l'Océan Bleu.
· Marché déjà existant
· Prendre des parts aux concurrents
· Besoins des
consommateurs déjà existants
· Un bon investissement
· Sur le long terme => une stratégie de baisse
des prix
OCEAN ROUGE
· Création d'un
nouveau marché sans concurrents
· Prendre ses parts sur ce marché vierge
· Plus qu'un simple « bon investissement »
· Sur le long terme => une stratégie de
différenciation
OCEAN BLEU
46
24 « C'est l'innovation qui fait la différence entre
un leader et un suiveur » Steve Jobs
25 Institut Européen d'Administration des Affaires
Si l'on reprend le schéma ci-dessus on comprend que
l'Océan Rouge désigne un marché déjà mature
et saturé par les différents concurrents qui s'affrontent pour
décrocher ou conserver leur place de leader. La rivalité y est
intense et la seule stratégie pour se différencier c'est
d'adopter une stratégie de baisse des prix par rapport à ceux
exercés par la concurrence.
L'Océan Bleu au contraire, désigne un
marché inexploité et quasiment libre de toute concurrence. Ce
marché inexistant nécessite que l'on crée des besoins et
des demandes auxquelles les consommateurs n'avaient pas encore pensés.
L'innovation et la différenciation sont les mots clés de la
stratégie Océan Bleu.
L'absence d'application beauté dédiée aux
animaux de compagnie26 place mon projet fictif dans une
stratégie d'Océan Bleu. Le marché des produits
d'hygiène et de soins pour animaux de compagnie est un espace dans
lequel la rivalité entre les différents concurrents est
déjà intense. BIOGANCE joue déjà la carte de la
différentiation en proposant des produits naturels et biologiques et en
privilégiant son service R&D afin d'avoir une longueur d'avance sur
ses rivaux directs. Cependant parier sur l'expérience consommateur au
travers du digital serait une innovation totale dans ce secteur et la marque
pourrait considérablement croître en notoriété.
Le développement d'une application beauté pour
animaux de compagnie est un projet qui permettrait à la marque de nager
dans un Océan Bleu, d'augmenter sa visibilité et de gagner en
crédibilité grâce aux perspectives favorables qu'offrent
actuellement les outils digitaux et leurs différents supports.
47
26 Annexe XXV, p.74 « Benchmark des applications mobiles
pour animaux »
48
CONCLUSION
La révolution digitale a profondément
modifié les codes de la société d'un point de vue
relationnel entre les humains mais aussi d'un point de vue économique et
commercial.
Cette étude s'est attachée à
démontrer de quelle manière le numérique et le digital
avaient bouleversés les habitudes de consommer, d'échanger, de
tisser des liens, de s'informer et de choisir obligeant les entreprises
à réévaluer leurs stratégies et à s'adapter
à cette nouvelle façon de vivre et d'évoluer dans la
société.
Plus précisément, l'étude avait pour
objectif d'analyser de quelle manière le secteur de la cosmétique
en particulier, basculait petit à petit vers le digital pour augmenter
la qualité de ses services et de l'expérience client et pour
pallier aux contraintes spécifiques de la vente de produits
cosmétiques via des supports virtuels et numériques.
Grâce à mes recherches littéraires, ainsi
que grâce aux études qualitatives et quantitatives que j'ai pu
mener tout au long de l'élaboration de ce mémoire, j'ai pu
compléter et approfondir mes connaissances sur le secteur de la
cosmétique et sur les stratégies digitales des grandes marques
Clarins et l'Oréal.
L'expérience menée autour de l'application Make
Up Genius fut très révélatrice de l'importance à
accorder à l'expérience consommateur et à la
création d'un univers marketing autour du produit et de la marque. Le
digital et surtout le développement des applications mobiles
présentent des opportunités d'étendre
considérablement sa communication en utilisant le portail du web, les
réseaux sociaux, en formant des communautés de « fans
», en utilisant des supports visuels, auditifs... En équipant les
magasins d'outils digitaux, tels que des tablettes, du wifi en libre-service,
des produits équipés de QR-Codes, des supports visuels
interactifs sur des bornes, des diffuseurs de parfum détecteurs de
mouvements ... Le digital et le numériques offrent de nombreuses
possibilités de communication autour du produit et de son univers, mais
il est cependant nécessaire d'exploiter ces nouvelles ressources avec
précautions, car l'effet viral du numérique peut détruire
une marque en cas de mauvaise manoeuvre stratégique.
La troisième et dernière partie de mon
étude, consacrée à la réalisation fictive d'une
application mobile m'a également permis de comprendre les enjeux du
digital et les différentes stratégies à adopter pour
contourner les contraintes d'un secteur ou d'une cible, ainsi que de mesurer la
complexité de mettre en oeuvre un projet de création
d'application mobile, notamment dans le cadre de la rédaction d'un
cahier des charges du marketer pour le développeur digital ou le
graphiste par exemple.
49
Parallèlement à l'élaboration de ce
mémoire, mes recherches m'ont également servi dans le cadre de
mes missions de stage dans l'entreprise Biogance et plus
précisément dans le cadre de l'élaboration d'une
stratégie de communication à travers les réseaux sociaux.
Le monde animalier présente à mon sens plus de contenus et plus
de possibilités de développer des univers et des axes de
communications différents que le numérique et le digital peuvent
mettre en forme, transmettre et augmenter la valeur qualitative de la marque et
de ses produits.
C'est dans cet esprit que j'ai abordé
l'élaboration de ce mémoire : faire en sorte qu'il me soit utile
dans le cadre de mes projets professionnels à venir et que son contenu
soit informatif pour que le lecteur puisse découvrir et apprendre de
nouvelles choses à travers sa lecture. La double volonté
d'apprentissage et de transmission du savoir est donc ici
représentée dans cette étude.
50
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE XVII : Grille d'évaluation étude
qualitative interprétative
ANNEXE XVIII : La pyramide des besoins de Maslow
ANNEXE XIX : Interview Mathieu Savary
ANNEXE XX : Interview Marie Villain
ANNEXE XXI : Questionnaire en ligne et résultats
ANNEXE XXII : Brainstorming sur le nom de l'application
ANNEXE XXIII : Benchmark des applications mobile pour
animaux
51
ANNEXE XVII : Grille d'évaluation étude
qualitative interprétative
Grille d'évaluation de l'étude qualitative
interprétative
|
|
Maîtrise de l'application
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
TOTAL
|
Mise en route de l'application
|
|
|
|
|
|
|
Maîtrise technique de l'outil
|
|
|
|
|
|
|
Maîtrise des différentes fonctions de
l'application
|
|
|
|
|
|
|
Compréhension de
l'application (A quoi sert-elle ?)
|
|
|
|
|
|
|
Demande d'aide pour l'utilisation de l'application
|
|
|
|
|
|
|
Les émotions suscitées par l'utilisation de
l'application
|
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
TOTAL
|
Surprise/étonnement
|
|
|
|
|
|
|
Enervement/agacement
|
|
|
|
|
|
|
Joie
|
|
|
|
|
|
|
Tristesse
|
|
|
|
|
|
|
Stress/anxiété
|
|
|
|
|
|
|
Ennui
|
|
|
|
|
|
|
Rejet
|
|
|
|
|
|
|
Questionnaire après expérience
:
o Si vous deviez définir l'expérience que
vous venez de réaliser sur cette application lequel choisiriez-vous
?
o Qu'est-ce qui vous a plu dans cette application
?
o
52
Qu'est-ce qui vous a déplu ou déranger
?
o Allez-vous installer cette application sur votre
smartphone ?
o L'application vous donne-t-elle envie d'acheter des
produits L'Oréal (par le biais de l'appli ou en magasin) ?
o Comment trouvez-vous l'utilisation de cette
application ? Facile ? Difficile ?
o Pensez-vous que cette application vous serait utile
pour vous aider dans le choix de vos produits de maquillage ?
o Que pensez-vous du design de l'application
?
o Aviez-vous déjà utilisé une
application du même genre auparavant ?
o Combien de temps estimez-vous passer sur des
applications ou des sites de e-commerce ?
Expérience réalisée le , à
h
Nom :
Prénom :
Age :
Situation professionnelle :
53
ANNEXE XVIII : La pyramide des besoins de Maslow
http://www.mutinerie.org/pyramide-maslow-coworking/#.VfcwthHtmko
54
ANNEXE XIX : Interview Mathieu Savary
Interview réalisée le Jeudi 17 Juillet
2015 à Angers - Propos collectés sur dictaphone par
Elena
Chauveau
Présentation de l'interviewé :
Nom : Matthieu Savary
Description du poste occupé :
Chef de projet/Développeur web depuis 2 ans pour
l'entreprise Adventi Informatique (société de service)
basée à Beaucouzé. Matthieu Savary travaille en ce moment
sur un projet de développement d'application web pour le compte d'un
cabinet de comptabilité afin de faciliter la gestion des TPE.
Parcours universitaire : Obtention
un diplôme d'ingénieur spécialisation informatique à
l'ESEO d'Angers en 2013. Matthieu Savary a travaillé sur deux projets de
développement d'applications mobile pour Androïdes dans le cadre de
ses études.
? Pensez-vous que le lancement d'une application mobile
soit bénéfique pour une marque en termes de développement
marketing ?
Je pense que d'avoir le soutien d'une marque peut
présenter plusieurs avantages et inconvénients dont l'entreprise
qui souhaite développer sa propre application mobile doit tenir
compte.
En termes d'avantages, le budget que l'entreprise pourra
injecter pour le développement de l'application permettra de pouvoir
proposer une application gratuitement téléchargeable aux
utilisateurs et donc de toucher un public beaucoup plus large. D'autant plus
qu'actuellement les applications payantes sont les moins
téléchargées. De plus, l'application sera absente de pubs
flashs et de pop-up que l'on retrouve obligatoirement sur les applications
gratuites et qui encombrent visuellement l'application.
Je reste convaincu que pour une marque, le fait de lancer sa
propre application mobile peut potentiellement attirer de nouveaux clients.
Les inconvénients qui peuvent se présenter, sont
par exemple la nécessité d'avoir une large gamme de produits
à proposer aux consommateurs afin d'avoir un contenu riche sur
l'application. Il faut aussi tenir compte du fait que certains consommateurs de
marques concurrentes utiliseront aussi votre application afin d'obtenir des
informations et conseils de toilettage par exemple, sans pour autant acheter
vos produits.
55
? Quelles sont les étapes de développement
d'une application mobile ?
Premièrement, si l'entreprise souhaite faire appel
à un prestataire pour créer son application, le service marketing
de l'entreprise qui souhaite se digitaliser doit réaliser un cahier des
charges détaillant tout ce qu'il souhaite mettre en place dans
l'application mobile.
Ce cahier des charges pourra ensuite être envoyé
à plusieurs prestataires afin d'obtenir des devis sur le coût et
le temps de réalisation du projet.
Une fois la sélection du prestataire effectuée,
toute la partie réalisation technique sera mise en place par ce dernier
afin de définir les différentes étapes de
réalisation de l'application.
L'entreprise et le prestataire devront travailler en synergie
et chacun devra apporter des propres compétences pour mener à
bien ce projet digital : l'entreprise donne les directives et fourni le contenu
pour alimenter la base de données de l'application, le prestataire se
charge de toute la partie technique du processus de création.
Grâce à l'amélioration continue des
caméras intégrées aux smartphones la fonction de scan de
l'application et tout à fait réalisable. La reconnaissance des
différents pelages se fera grâce à un système de
traitement et d'analyse des images prises par les utilisateurs, qui seront
ensuite comparées à des images déjà existantes
présentes sur la base de données du serveur de l'application.
La base de données ne sera pas hébergée
sur l'application elle-même mais dans un serveur extérieur
géré par le prestataire. Elle sera alimentée dans un
premier temps par l'entreprise qui devra en amont collecter le plus de
données possibles telles que des photos de différents types de
pelages, de différentes races sous différents angles et
luminosités... Plus la base de données sera riche en contenu,
plus le serveur sera capable de comparer les images prises par les utilisateurs
avec celles présentes sur sa propre base de données et pourra
ainsi diminuer les marges d'erreurs de ses diagnostics beauté. Il faut
également penser à réaliser un patron de la forme de
l'animal afin d'orienter l'utilisateur au moment de prendre la photo et
d'obtenir un visuel lisible.
Afin de minimiser le risque d'erreur, il faudra
également mettre un place un système de paramétrage manuel
au lancement de l'application : l'utilisateur devra donc rentrer quelques
données sur son animal (race, âge, poids et deux ou trois
informations sur son pelage telles que la couleur, la longueur...)
créant ainsi un ou plusieurs profils selon le nombre d'animal qu'il
possède. Cette étape permettra d'obtenir plus de données
sur l'animal et donc de moins se tromper au moment de l'analyse du pelage car
pour le moment aucune technologie n'est assez évoluée pour
détecter aussi en détail de la matière.
? Pensez-vous qu'il serait pertinent de mettre
également en place un système de chat avec des conseillers qui
pourraient interagir avec les utilisateurs ?
Effectivement cela peut être une excellente idée,
et pour plusieurs raisons : l'aspect social est un facteur toujours
recherché et apprécié des utilisateurs qui ont
l'impression d'être personnellement pris en charge. De plus, cela offre
la possibilité de pouvoir palier à d'éventuels
problèmes de diagnostics ; en effet si celui-ci est erroné un
conseiller pourra l'analyser et offrir une réponse adaptée
56
à l'utilisateur. Ce nouveau cas pourra être par
la suite enregistré sur la base de données, réduisant
toujours plus le risque d'erreurs de diagnostic.
La mise en place de plusieurs conseillers dédiés
à la gestion des erreurs de diagnostic me semble une étape
indispensable, la base de données initiale étant réduite.
Par la suite, grâce à l'augmentation des données
collectées, l'utilisation de conseillers ne sera plus indispensable au
bon fonctionnement de l'application, réduisant ainsi les coûts de
traitement.
Ce service de chat peut être mis en place sous forme de
messagerie avec des plages horaires dédiées : par exemple, un
utilisateur qui demandera un diagnostic à 22h du soir devra attendre sa
réponse le lendemain dès la prise de poste des conseillers.
? Comment héberger l'application ?
Il existe une plateforme de téléchargement
spécifique pour chaque type de support mobile : le Play Store pour les
Androïds et l'Apple Store pour les Iphones. L'hébergement sur le
Play Store (développé par le groupe Google) est gratuit tandis
que pour être hébergé sur l'Apple Store il est
nécessaire de souscrire à une Licence d'environ 100$ par mois.
Il est préférable d'être présent
sur ces deux plateformes d'hébergements afin de toucher le plus grand
nombre possible d'utilisateurs.
? Comment définir le « poids » d'une
application ? Sur quels aspects impacte ce poids ?
Le poids d'une application se définit comme l'espace de
stockage requis pour l'installation de l'application sur le mobile. Plus
l'application sera riche en contenus, plus elle sera « lourde »,
c'est-à-dire qu'elle prendra beaucoup de place dans l'espace de stockage
du smartphone et qu'elle ne pourra être téléchargée
sans une connexion à internet (la 3G ne suffira pas).
Si l'application prend trop de place sur le mobile ou si elle
est difficilement téléchargeable cela peut avoir un impact
conséquent sur les utilisateurs qui se décourageront avant
même de pouvoir installer l'application sur leur mobile. Il est donc
nécessaire de ne pas tout stocker sur l'application en elle-même
(et cela est d'ailleurs impossible) et de mettre en place des serveurs
extérieurs qui prendront en charge une partie des contenus.
Le système de traitement des images ainsi que la base
de données devront être stockés sur le serveur
extérieur. On pourra garder sur l'application le dictionnaire d'adresse
(pour la fonction géolocalisation), les fiches de données sur les
produits et les vidéos par exemple.
? Mon application s'appellera SMARTPET, mais ne
portera pas le nom de l'entreprise, est-ce une bonne idée ?
Je pense qu'effectivement il ne faut pas mettre en vitrine la
marque car l'application prendrait tout de suite une connotation commerciale
avant même que l'utilisateur ne sache de quoi il s'agit. Mieux vaut
57
créer une identité propre sous le nom de
SMARTPET et donc juridiquement de créer une société
à part. Cette technique est très souvent utilisée par les
marques qui n'hésitent pas à faire de la fausse concurrence avec
leurs propres marques sans que le consommateur en soit conscient.
? Auriez-vous un ordre d'idée concernant le budget
à allouer à mon projet d'application ?
Il faut engager un budget conséquent pour la
création d'une application. Il faut tenir compte du fait qu'en amont il
faudra consacrer beaucoup de temps dans la collecte de données et la
rédaction du cahier des charges, il faudra donc mobiliser plusieurs
personnes de l'entreprise pour ce travail.
Pour la rémunération du prestataire il faut
savoir que le coût moyen d'un ingénieur ou d'un développeur
varie entre 200€ et 600€ par jour. Une année me semble
être le minimum juste pour la création de l'application, pour un
budget d'environ 500 000€ pour être large. Il est donc
nécessaire de bien étudier son marché ainsi que la
notoriété de sa marque et d'évaluer la rentabilité
d'un tel projet avant de se lancer, le budget consacré étant
très conséquent.
Il faut également penser aux frais annexes
engendrés après la création de l'application tels que la
maintenance, les mises à jour, le traitement des données,
l'hébergement, l'analyse des statistiques ...
? Comment calculer le seuil de rentabilité du
lancement d'une application ?
Dans le digital, le plan de rentabilité se fait dans
une fourchette de 5 à 7 ans. Il faut également considérer
qu'il est nécessaire de faire des mises à jour
régulières ainsi que de nouvelles versions de l'application. Afin
de rester attractif pour l'utilisateur, il faut respecter une certaine cadence
dans la gestion de l'application : tous les mois il faut corriger les bugs,
tous les 6 mois il faut rajouter des compléments et tous les ans il faut
rajouter un bloc supplémentaire.
Il est difficile de quantifier cette rentabilité,
cependant on peut tenir compte de plusieurs paramètres pour obtenir une
estimation : le nombre d'achat via le e-shop (rentabilité brute
quantifiable), le nombre de téléchargements, d'utilisation, de
désinstallation (évaluation de la visibilité non
quantifiable).
? Comment développer plusieurs versions en
plusieurs langues d'une même application ? Et comment gérer cette
application présente dans plusieurs pays ?
Lorsque l'on cible plusieurs marchés il faut tenir
compte de plusieurs paramètres tels que la culture et la langue de
chaque pays ciblé. En effet, en dehors de la langue qui va
différer d'un pays à un autre, les modes d'utilisation des
smartphones vont également varier. Par exemple en Asie les tailles des
écrans des appareils mobiles sont beaucoup plus grands en moyenne que
ceux des français, dans les pays du Maghreb la lecture se fait de droite
à gauche, l'emplacement des boutons et des onglets ne se feront pas de
la même manière que sur une application dans un pays où
l'on lit de gauche à droite ... Pour chaque pays l'ergonomie, le design
et la langue devra être adaptée selon la culture de celui-ci.
Pour parler de l'aspect technique, il faut suivre l'exemple de
Facebook : l'entreprise possède son siège en Californie et des
serveurs dispatchés dans chaque pays où le réseau social
est présent. Il est
58
impossible de tout centraliser en informatique, d'où la
nécessité d'implanter des serveurs dans chaque pays qui se
chargeront de relayer l'information au siège. Par contre les serveurs
pourront directement communiquer entre eux et s'échanger leurs
données respectives afin d'alimenter les bases de données de
chacun.
? En termes de visibilité, pensez-vous qu'une
application peut accroître la crédibilité d'une marque
?
Je pense personnellement que oui car aujourd'hui tout se fait
sur les mobiles : les banques sont sur les mobiles, on peut régler ses
courses avec son portable, on peut jouer dessus, chater via les réseaux
sociaux et même la domotique peut se contrôler à partir de
son smartphone !
Plus que d'accroître la crédibilité se
digitaliser c'est un gage de progrès et un véritable outil
marketing pour l'entreprise.
? Pensez-vous que les entreprises doivent aujourd'hui
impérativement se digitaliser pour réussir ?
En tant qu'entreprise, il est indispensable de se digitaliser
aujourd'hui. Le mobile constitue un véritable panneau publicitaire
détenu par des milliards d'individus qui passent au moins 10h par jour
connectés à leur smartphone.
Se digitaliser sur un secteur que l'on n'attend pas tel que la
cosmétique pour animaux est un atout majeur car la marque serait
pionnière sur ce terrain. Cependant cela peut aussi constituer un risque
au niveau du budget conséquent et de l'éventuel manque de
visibilité et d'utilisation de l'application par les utilisateurs.
? Quels sont selon vous les facteurs qui font qu'une
application ne connait pas de succès ?
Les bugs sont rédhibitoires sur les applications
mobiles car l'utilisateur n'a aucun moyen (contrairement avec un PC) de
régler le problème seul. Le taux d'abandon est donc fortement
élevé en cas de bugs récurrents sur une application.
Le manque d'ergonomie est également un des
critères d'abandon les plus important. L'utilisateur doit pouvoir
dès la première utilisation de l'application, pouvoir très
aisément l'utiliser. Il est donc primordial de « forcer »
l'utilisateur à interagir avec l'application dès sa
première installation en envoyant des messages pop-up lui demandant de
rentrer des données sur son animal par exemple, afin de créer
directement le profil de celui-ci. Attention cependant à ne pas «
noyer » l'utilisateur de pop-up car cela pourrait l'agacer et l'inciter
à abandonner l'application.
Les spams sont également rédhibitoires pour les
mêmes raisons que celles citées pour les pop-up.
59
ANNEXE XX : Interview Marie Villain
Interview réalisée le Mercredi 12
Août 2015 via mail - Propos collectés par écrit par
Elena
Chauveau
Présentation de l'interviewée :
Nom : Marie VILLAIN
Poste occupé : Web designer
et graphiste en Freelance depuis octobre 2014, elle se décrit comme
étant un « artisan digital indépendant ».
Installée à Rennes, elle possède plusieurs contrats avec
des entreprises de tous secteurs confondus.
Parcours universitaire :
Diplômée d'un Master en Marketing International
à l'Université d'Angers, Marie Villain se forme seule aux
métiers de graphiste et de web designer et adopte une démarche
d'auto-entreprenariat en prenant un statut de freelance. Elle crée
également son propre site web pour augmenter sa visibilité sur le
marché et se faire connaître auprès des entreprises.
Son site web : http://marievillain.com/
? En quoi consistent les métiers de web designer
et de graphiste ? Quels sont les challenges auxquels vous devez faire face
?
Le web designer, c'est le créatif du numérique:
il crée les outils de communications en ligne et doit capter son
auditoire. Le graphiste c'est celui qui s'occupe de la création de
l'identité de la marque et le développement des outils de
communication papier.
Chaque marque a son propre but, et chaque
élément de votre design devrait être
nécessaire, et réfléchi
selon un cheminement particulier. C'est pour cela que je suis toujours
une approche stratégique: j'identifie la marque, ses
actions de communications actuelles et passées, j'appréhende la
culture d'entreprise, je me documente sur ses cibles, ses
concurrents et sur le marché actuel. C'est pourquoi l'écoute du
client est primordiale. Il faut aussi être rigoureux, les délais
peuvent être très courts. Et suivre une veille technologique afin
de se tenir au courant des dernières tendances.
? Quelles sont vos perspectives de carrière
?
Travailler en freelance n'est pas désagréable
mais pour moi ce n'est pas une fin en soi. Je vois plus cette expérience
comme transitoire avant de rejoindre une équipe chez l'annonceur ou en
agence de communication.
60
? Pensez-vous qu'aujourd'hui il est nécessaire
d'avoir certaines notions de graphisme et des connaissances web pour les
entreprises ? Pourquoi ?
Alors non il n'est pas nécessaire pour le client
d'avoir une quelconque notion de graphisme ou de web puisque le web designer
est là pour cela. Mais s'il en a par contre cela va faciliter grandement
la communication entre les deux parties, et le travail va s'effectuer plus
vite. Mais sinon, c'est au webdesigner d'expliquer et de s'adapter. Chacun son
métier !
? Existe-t-il des contraintes pour créer les
éléments graphiques d'une application mobile ?
Oh oui.. il faut surtout penser aux tailles d'écrans
variables, dans certains cas elles peuvent être très
réduites et il faut s'adapter. La saisie de données aussi est
limitée.
? Quel est le type de design le plus adapté
à une application mobile de ce genre ?
Il faut que cela reste simple, cohérent et accessible
à tous ! Navigation, boutons et autres éléments graphiques
et fonctionnels sont ainsi conçus en accord avec la charte graphique
établie afin de procurer à l'utilisateur l'expérience la
plus conviviale et pratique possible.
? Quels ont été les obstacles
rencontrés pour réaliser les visuels du projet fictif SMARTPET
?
Je n'ai pas vraiment rencontré d'obstacle, le projet
demeurant fictif j'ai donc uniquement réalisé les
éléments graphiques sur papier, sans tenir compte du calibrage
spécifique que nécessiterait une
application mobile. Mais la principale difficulté est
de penser au cheminement de l'utilisateur et de rendre l'interface logique par
rapport à ce cheminement. Qu'elle soit jolie est loin de faire le
tout.
Penser et réfléchir à l'expérience de
l'utilisateur permet d'avoir une interface réussie et utilisable. ?
Que pensez-vous d'un tel projet ?
Il a été très sympa à
réaliser, et l'idée de scanner le pelage d'un animal pour avoir
des conseils ensuite est top. J'aurais hâte de le tester !
61
ANNEXE XXI : Questionnaire en ligne et
résultats
62
63
Analyse Questionnaire
Nombre de réponses au questionnaire par genre
:
43 13
Avez-vous un smartphone ?
Vous avez un :
1 3 4 4 2
64
Chien Chat Rongeur Poisson rouge Je n'ai pas
d'animal
Emmenez-vous votre animal chez le toiletteur
?
65
A quelle fréquence ?
Tous les 3 mois 1 fois par mois
3 fois par an 2 fois par an 1 fois par an
Toilettez-vous vous-même votre animal ?
Si « pas du tout », pourquoi ?
Top 3 des réponses :
1 - Pas besoin, ils le font eux-mêmes
2- Je n'ai pas le temps
3 - Je suis allergique
Vous achetez des produits d'hygiène et de soin
pour votre animal ? (shampooing)
66
Vous achetez des produits d'hygiène et de soin
pour votre animal ? (lingettes)
Vous achetez des produits d'hygiène et de soin
pour votre animal ? (brosses)
Vous achetez des produits d'hygiène et de soin
pour votre animal ? (lotions)
67
Combien dépensez-vous en moyenne par an pour la
beauté de votre animal ?
? Moins de 10€ : 30 ? Entre 10 et 30€
: 13 ? Entre 31 et 50€ : 6 ? Plus de
50€ : 7
Pensez-vous qu'une application beauté pour
animaux de compagnie (telle que décrite ci-dessus) contribuerait
à améliorer le bien-être de votre animal ?
Utiliseriez-vous cette application pour votre animal
?
68
Combien seriez-vous prêts à dépenser
pour cette application ?
? Moins de 1€ : 34 ? Entre 1 et 2€ :
16 ? Entre 2 et 4€ : 5 ? Plus de 4€
: 1
Seriez-vous prêts à acheter des produits
d'hygiène et de soin pour animaux via cette application ?
Seriez-vous prêts à acheter des accessoires
(brosses, etc...) pour animaux via cette application ?
69
Pensez-vous que ce type d'application inspire confiance
?
Qu'est-ce-qui vous inciterait à ne pas utiliser
cette application ? Top 3 des réponses :
1- Un prix trop élevé
2- Une application trop compliquée à utiliser
3- Une méfiance vis-à-vis de la
réalité du diagnostic
Si une marque d'hygiène et de soin pour animaux
développait une telle application, cela vous inciterait-il à
acheter des produits de la marque pour votre animal?
Utilisez-vous des applications mobiles beauté
?
70
71
A quelle fréquence ? (*question
facultative) ? Sur 31 réponses
1 2 3 4 5
13 réponses 2 réponses 1 réponse 5
réponses 10 réponses
Vous avez :
· Entre 18 et 25 ans : 38
· Entre 26 et 35 ans : 9
· Entre 36 et 40 ans : 1
· 40 ans et plus : 8
Votre carrière socio-professionnelle
:
· Etudiant : 20
· Artisan : 1
· Chef d'entreprise : 3
· Cadre ou profession intellectuelle supérieure :
10
· Employé : 18
· Inactif (retraité ou en recherche d'emploi) :
3
· Autres : 1
Les résultats obtenus à ce questionnaire doivent
être analysés avec précaution. En effet, la
difficulté première au lancement de ce questionnaire a
été de pouvoir collecter des données assez variées
avec un nombre égal de personnes par tranches d'âges par exemple.
Ce questionnaire a été mis en ligne sur le réseau social
Facebook, il a été partagé plusieurs fois sur ce
même réseau et envoyé via la boîte mail Google.
Cependant le taux de réponses via Facebook a été de loin
le plus important.
La tranche d'âge à avoir majoritairement
répondu à ce questionnaire se situe entre 18 et 25 ans avec un
fort pourcentage d'étudiants qui ne sont donc pas propriétaires
d'animaux de compagnie pour le moment.
Les résultats obtenus se retrouvent donc un peu
erronés, la cible d'âge de l'application étant des
propriétaires d'animaux, et donc des personnes plutôt sorties
d'études (26 ans et plus) et
72
avec un salaire et un logement fixe qui sont deux conditions
primordiales pour pouvoir accueillir un animal de compagnie chez soi et s'en
occuper convenablement.
On remarque aussi que la majorité des répondants
possède un chat. La population de répondants étant
également en grande majorité des citadins, le chat reste l'animal
privilégié à un mode de vie sédentaire et en
appartement. Les chats sont également les moins concernés par le
toilettage si l'on compare avec les chiens qui nécessitent que l'on
accorde plus de soin à leur pelage. Même si les chats ont eux
aussi besoin d'un brossage régulier et d'un bain hebdomadaire pour
certaines races à poils longs comme les Persan ou Angora, dans
l'imaginaire collectif le chat se lave seul et ne nécessite pas une aide
humaine pour cela, d'autant plus qu'il n'est pas aisé de leur
administrer un bain. Les propriétaires de chats sont donc
généralement moins concernés par l'achat de produits
d'hygiène et de soin tels que des shampooings, et par conséquent
moins touchés par une application beauté pour leur animal.
Cependant, il est important de souligner que l'ensemble des
répondants sont plutôt d'accord pour dire que l'application leur
inspirerait confiance et qu'elle contribuerait à améliorer le
bien-être de leur animal.
73
ANNEXE XXII : Brainstorming sur le nom de
l'application
Brainstorming de mots
|
Noms d'applications existantes
|
Idées de dénomination
de l'application
|
Animal
|
Make-up Genius
|
Smartpet
|
Pet
|
Mon Fil Rouge Beauté
|
Digipet
|
Biogance
|
BarkBuddy
|
Petchoice
|
Bio
|
Kittyo
|
Petclever
|
Beauty
|
Oopet Love
|
Beautypet
|
Choice
|
Tindog
|
Cleanpet
|
Magic
|
|
Petcare
|
Clean
|
|
|
Scan
|
|
|
Innovation
|
|
|
App
|
|
|
Digital
|
|
|
Smart
|
|
|
Intelligence
|
|
|
74
ANNEXE XXIII : Benchmark des applications mobile pour
animaux
Nom de l'application
|
Visuel
|
Fonctions
|
BarkBuddy
|
|
|
|
|
En s'inspirant de l'application Tinder, cette application permet
d'aider à trouver des nouvelles familles d'adoptions pour les chiens
abandonnés
|
Kittyo
|
|
|
L'application permet de surveiller son chat à distance et
de jouer avec lui grâce à un robot connecté à
l'application
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Games for cats
|
|
|
La marque Friskies de Purina a développé plusieurs
jeux à installer sur tablettes et qui sont destinés aux chats
|
ZooPlus
|
|
|
|
La chaîne d'animalerie ZooPlus possède sa propre
version mobile pour commander et scanner les produits de ses magasins
|
|
|
Mirza, Pet Detective
|
|
|
|
Application d'alerte et de recherche des animaux perdus
|
75
Presence
|
|
Cette application permet de pouvoir surveiller son animal
à distance
|
|
|
|
Wamiz
|
|
L'animalerie en ligne Wamiz a lancé sa propre application
mobile qui fournit des conseils, techniques et astuces de comportementalistes
canins pour aider à l'éducation de son animal
|
Adopte-moi
|
|
Développée également par Wamiz, cette
application facilite la recherche d'adoption d'animaux abandonnés
|
|
Au doux toutou
|
|
Cette application permet de créer un avatar de chien et de
le toiletter virtuellement. Elle redirige également vers des sites
d'achats en ligne spécialisés dans les produits d'hygiène
et de soin pour animaux
|
Tindog
|
|
Sur le même principe de Tinder, l'application permet de
rencontrer l'âme soeur mais cette fois-ci grâce à la photo
de son chien !
|
|
|
|
|
|
|
|
|
76
BIBLIOGRAPHIE
Sites internet :
Blog du modérateur (09/2015) : Chiffres Facebook 2015,
http://www.blogdumoderateur.com/chiffres-facebook/
consulté le 7 Juin 2015. Source citée page 22.
CB News (19/06/2014) : Toujours plus de smartphones et tablettes
selon MMA France,
http://www.cbnews.fr/etudes/toujours-plus-de-smartphones-et-tablettes-selon-mma-francea1013528,
consulté le 8 Août 2015. Source citée page 27.
Cosmetic Valley : chiffres clés de la Cosmetic Valley,
http://www.cosmeticvalley.com/page/presentation/chiffres-cles/,
consulté le 18 Août 2015. Source citée page 40.
E-marketing.fr : Clarins, quand le
digital enrichi l'expérience client,
http://www.emarketing.
fr/Marketing-Magazine/Article/Clarins-quand-le-digital-enrichit-l-experience-client-44044-1.htm,
article consulté le 18 Mai 2015. Source citée page 45.
Le Figaro.fr : Toujours plus de succès pour les grands
smartphones,
http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2015/05/08/32001-20150508ARTFIG00002-toujours-plusde-succes-pour-les-grands-smartphones.php
consulté le 3 Août 2015. Source citée page 64.
Rue89.nouvelobs.com
(26/12/2010) : Au Japon, chiens et chats sont rois : la folie du « pet
business »,
http://rue89.nouvelobs.com/2010/12/26/au-japon-chiens-et-chats-sont-rois-la-folie-du-petbusiness-182436
consulté le 20 Avril 2015. Source citée page 11.
Santé.gouv.fr : Produits
cosmétiques,
http://www.sante.gouv.fr/qu-est-ce-qu-un-produitcosmetique.
html, consulté le 18 Août 2015. Source citée page 40.
Ouvrages:
Benjamin Thiers (2015), « Digitalisez votre marque
(2°Edition) », StudyramaPro. Source citée pages 27, 37.
Emmanuel Fraysse (2013), « Business is digital: c'est le
moment! », Editions Kawa. Source citée pages 27, 30, 35, 36, 51.
Wided Batat, Isabelle Frochot (2014), « Marketing
Expérientiel », Dunod. Source citée page 49.
Article de magazine:
Eric Leforestier (2010). La concurrence s'aiguise. Pet Market
Magazine n°119. Source citée page 7.
77
Articles de recherche :
Isabelle Collin-Lachaud, Christina Longo (2014). Distribution
omnicanal: quelles différences intergénérationnelles dans
la montée en compétences du consommateur?
thilmemoirevivante.
prd.fr. Source citée pages 31, 32, 38.
Jim Lecinski (2014). Why it matters now more than
ever.
www.thinkwithgoogle.com. Source citée page 35.
Marianela Fornerino, Agnès Helme-Guizon, Christine De
Gaudemaris (2005). L'immersion dans une expérience de consommation: vers
une échelle de
mesure.
leg2.u-bourgogne.fr. Source citée page 48.
Serge Proulx (2005). Penser les usages de la Technologie de
l'Information et de la Communication aujourd'hui: enjeux - modèles -
tendances. Lise Viera et Nathalie Pinède Editions. Source citée
page 29.
Rapports d'activité entreprise
:
Publicis Consultants - Verbe (2014). Rapport d'activité
2014 - L'Oréal. www.l'oreal.fr. Source citée pages 40, 41.