6.1.4. Fonction latente des discours intrapolaires
Au niveau de la triade opérationnelle d'interventions,
les discours se présentent de la manière
différente :
Schéma n° 10 : Sens des discours dans la
triade opérationnelle
P.S
Discours
Discours
pakaviliste archémique
modernisateur
ou
endormant
P.P/P.A
P. M
Discours
généléxémique
Légende :
PS=Pôle structurel, PM=Pôle manifestatoire, PP ou PA=Pôle de
propulsion ou pôle d'appui.
Tel que dit précédemment, au niveau du
pôle structurel et manifestatoire, les discours se présentent de
la manière suivante :
· Archémique-modernisateur entre ces deux
pôles précités, mais il devient
généléxémique-affirmatif dans le sens inverse. La
population exprime véritablement son dessein envers les dirigeants
associatifs, elle évalue, apprécie et, parfois, mais rarement,
conteste les actions menées. Elle se résigne en ces termes :
« ce n'est pas nous qui leur avons fait accéder au niveau où
ils sont ».
· Disposant d'une fonction symbolique, le pôle
structurel cache certains éléments de sa pensée au public.
La fonction discursive latente étant devenue manifeste, cela plonge la
population dans l'étonnement et si cela est avéré, le
pôle de propulsion peut diligenter un audit interne. Bon nombre
d'associations opérant au sein de notre univers se sont
avérées comme ayant détourné des fonds, des biens,
des vivres et nos vivres destinés à la population. Nous nous en
tenons aux déclarations de nos enquêtés mais nous nous
interdisons de citer nommément lesdites associations pour la simple
raison que nous n'avons pu accéder ni à leurs bilans réels
ni aux considérations chiffrées de leurs bailleurs des fonds. En
fait, la fréquence de ce genre des détournements persiste du fait
que l'octroi des fonds n'est pas canalisé à travers un
système de contrôle initié localement et collectivement. A
titre d'exemple, si au sein de la chefferie, un projet devait être
financé pour le captage de dix sources dans un village, la population,
l'autorité locale, toutes, devraient être informées,
dès le départ, du montant mis à leur disposition et des
actions prévues afin qu'une commission de contrôle et de suivi
soit constitué ad hoc. Faute d'une telle commission locale, bien de
projets ne profitent pas équitablement aux
bénéficiaires.
A titre d'exemple, on a vu, avec beaucoup d'amertume, des
camions pleins de vivres et non-vivres retourner à Bukavu d'où
ils étaient venus chargés des vivres et non- vivres
destinés aux familles déplacées, affaiblies,
dépouillées par la guerre et fuyant les exactions des bandes
armées parce que, tout simplement l'organisation qui les avait
réceptionnés préférait les vendre à son
profit égoïste. On a vu, aussi, les responsables locaux faire
figurer sur les listes des distributions de ces vivres et non-vivres, des
personnes non concernées par les affres de la guerre, des personnes
nanties et vivant à Bukavu, des personnes fictives, et supprimer de ces
mêmes listes les noms des personnes dépourvues de tout. On a vu,
en même temps que la distribution n'était pas
équitable : la quantité des biens reçus
dépendait plus du statut de la personne à qui l'on donnait des
vivres et non-vivres.
Ce comportement a été décrié par
la population et a discrédité biens d'associations et même
certains responsables des Eglises. Il est donc important que soit
cultivé au sein de nos familles l'esprit d'amour du prochain, du travail
bien fait, d'honnêteté, de rationalité et
d'auto-évaluation permanente pour enrayer tant d'antivaleurs et tendre
vers une famille plus stable et plus rationnelle.
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