Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive( Télécharger le fichier original )par Pierre BAKENGA SHAFALI Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012 |
2.3.3. La socianalyseLa théorie socianalitique a été élaborée par Bolle de Bal. Elle s'inscrit dans ce qu'on appelle la « sociologie des mains sales » où le sociologue qui est à la fois acteur ne se préoccupe pas de ses mains. Ce sociologue s'affronte à deux problèmes majeurs : l'objectivité de son action et son indépendance. Dans la socianalyse, le sociologue doit avoir un coeur battant (un homme disposant de l'esprit et du corps) et des pieds nus (c'est-à-dire qu'il est et il agit). Il devient alors un sociologue au corps transmuant et à l'esprit raisonnant, c'est-à-dire un homme qui libère l'énergie sociale. On parlera ainsi de la socio-énergétique. On parle de la libération de l'énergie car on a d'un côté : - l'instituant qui nous conduit à une énergie sociale libre ; - l'institué nous conduit à l'énergie liée par les normes et l'ordre social D'un autre coté, on a le sociologue analyseur et l'esprit catalyseur : c'est ainsi qu'on aboutit à la socianalyse. Le sociologue devenant analyseur, catalyseur, il dispose alors des pieds nus, des mains sales et du coeur battant. A travers les pieds nus, il exerce son activité en dehors du milieu académique, à travers les mains sales, il s'engage activement dans l'action sociale, et, par le coeur battant, il assume sa subjectivité.60(*) 2.3.4. La mobalité congolaise ou sociologie d'autodétermination1°. Origine du terme Le terme de mobalité dérive du mot « mobali » en lingala du Congo qui signifie « l'homme ». Mais ici, il ne faut prendre le mot dans son sens superficiel d'homme simple. Etre « mobali » veut dire qu'on a fait montre d'être un véritable homme, un homme d'actions, intelligent et engagé résolument dans le changement de sa vie et sa collectivité. 2°. Exposé de la théorie « mobaliste » Gaspard Kilumba Katutula qui préface l'oeuvre de Kazadi Kimbu Musopua définit la Sociologie comme la science de l'action sociale dans la mesure où la société est le produit des actions des hommes qui agissent en fonction des valeurs, des motifs. Pour lui, expliquer le social, c'est rendre compte de la façon dont les hommes donnent sens à leur action. A travers son oeuvre, l'auteur estime que le bien-être des congolais et le devenir de la nation congolaise dépendent de la capacité des congolais de compter d'abord sur leurs propres forces dans leur propre prise en charge et dans la prise en charge de leurs collectivités : leur famille, leur village, leur territoire, leur rue, commune, ville, université, ..., leur Etat-nation.
- Le principe de l'indépendance A travers ce principe, l'auteur démontre que pour qu'une société devienne autodéterminée, il faut que ses membres fassent de l'autodétermination un principe de travail et de vie. - Le principe de l'autodétermination L'autodétermination reposerait sur une indépendance maîtrisée reposant sur la mise en oeuvre des stratégies de régénération, d'organisation et de mobilisation autonome des forces productives locales. Elle se fonde sur la politique de combat contre l'extraversion de l'économie nationale. - L'autodétermination ou la pratique de l'indépendance. S'autodéterminer, selon l'auteur, c'est devenir sujet de sa propre histoire, c'est apprendre à compter sur ses propres forces. Pour ce thèse, la théorie de l'autodétermination est un soubassement de taille. En effet, nous nous trouvons dans univers confronté à des difficultés multiples issues des guerres, de l'insécurité, de l'appauvrissement du sol, des maladies endémiques, de la mentalité non ajustée au contexte de vie actuelle, etc. Les gens ont tendance à se confier plus à la divine providence, à la superstition, à la magie, au désespoir, aux discours superflus plutôt que de développer en soi, individuellement, d'abord et collectivement, ensuite, des sentiments, des idées d'autodépassement et d'autodétermination dans le travail conçu comme la seule voie pouvant améliorer leurs lendemains. Il faut absolument rééduquer la population à cette prise en charge, les amener à réfléchir sur leur vie et la façon de l'améliorer, de protéger et améliorer leurs ressources dans tous les secteurs de la vie et tendre ainsi vers un changement qualitatif et quantitatif. * 60 NDAY WA MANDE, op.cit. |
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