CENTRE DE TECHNIQUES DE PLANIFICATION ET D'ECONOMIE
APPLIQUÉE
(CTPEA)
Département d'Economie Appliquée
Option :
Statistique
Système Mobile Banking: Analyse statistique des
déterminants du revenu des
agents de proximité dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
(Le Cas Tchotcho Mobile de DIGICEL)
Mémoire de Sortie réalisé par l'Etudiant
Fato FENE de la promotion 2006-2010 en vue de
l'obtention
du diplôme d'Etudes Supérieures en Economie Appliquée :
Option Statistique
Directeur de recherche : Nelson SYLVESTRE, Ph.D
Avril 2014
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Système Mobile Banking: Analyse statistique des
déterminants du revenu des agents de
proximité dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
(Le Cas Tchotcho Mobile de Digicel)
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Table des matières
Dédicace 8
Remerciements 9
Définition des abréviations utilisées
10
Liste des Graphiques et Tableaux 11
CHAPITRE I : INTRODUCTION 14
I.1.- Choix et intérêt du sujet
15
I.1.1.- Choix du sujet 15
I.1.2.- Intérêt du sujet 16
I.2.- Problématique : Réflexion sur le
système mobile banking et les déterminants de revenus des agents
de
proximité. 17
I.3.- Objectifs du travail 21
I.4.- Hypothèses 22
I.6.- Méthodologie de recherche 22
I.6.1.- Phase de conception / Construction de l'objet
d'étude 22
I.6.2.- Définition de la population cible et
unités statistiques 23
I.6.3.- Choix des méthodes et instruments de
collecte 23
I.6.4.- Justification de la technique utilisée
24
I.6.5.- Phase de collecte de données
25
I.6.6.- Des avantages et limites de terrain
25
I.6.7.- Représentation cartographique des
points de service 26
I.7.- Délimitation du sujet 26
I.8.- Subdivision du travail 27
I.9.- Difficultés rencontrées
27
CHAPITRE II : SYSTEME MOBILE BANKING : UN MARCHE EN
PLEINE EXPANSION 28
4 | P a g e
II.1.- Le système Mobile Banking 29
II.1.1.- Généralités
29
II.1.2.- Notions de mobile Banking 29
II.1.3.- Impact du Mobile Banking 30
CHAPITRE III : CAPITAL HUMAIN : UN APPORT CONSIDERABLE A
L'ACCROISSEMENT
DU REVENU 32
III.1.- Notions de capital humain 33
III.2.- Notions de revenu 33
III.2.1.- Typologie de revenus 34
III.2.2.- Sources de revenu 35
III.3.- Capital humain et croissance économique
36
III.3.1.- Les critiques 38
III.3.2.- Les théories rivales 39
III.4.- Les déterminants du revenu
émanant des théories 41
III.5.- Définitions de quelques concepts
pertinents 43
CHAPITRE IV.- CADRE OPERATOIRE 46
IV.1.- Définition opérationnelles des
variables 47
IV.1.1.- Variables causales ou indépendantes
47
IV.1.2.- La variable dépendante de
l'étude 50
CHAPITRE V.- PHASE DE TRAITEMENT : ANALYSE/PRESENTATION
ET
INTERPRETATION/DISCUSSION DES RESULTATS 52
V.1.- Evaluation de la qualité des
données 53
V.2.- Analyse de données (Méthodes
utilisées) 53
V.3.- Analyse descriptive 53
V.4.-
5 | Page
Analyse explicative 54
V.5.- Interprétation et discussion des
résultats 57
CHAPITRE VI.- ANALYSE STATISTIQUE DES CARACTERISTIQUES
SOCIODEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES DES AGENTS DE PROXIMITE ET LES
DETERMINANTS DE LEURS REVENUS DANS L'ACTIVITE MOBILE
BANKING. 58
VI.1.- Analyse descriptive ou univariée des
données de l'enquête 59
VI.1.1.- Les variables dites économiques
59
VI.1.1.1.- Les agents de proximité et leur revenu
moyen par jour 59
VI.1.1.2.- Les agents de proximité et la
liquidité disponible 59
VI.1.1.3.- Les agents de proximité et le nombre
de transactions par jour 60
VI.1.1.4.- Le type de transaction effectué par
jour par les agents 60
VI.1.1.5.- Intensité économique des zones
de fonctionnement des agents 61
VI.1.1.6.- Formation des agents 61
VI.1.2.- Les variables sociodémographiques
62
VI.1.2.1.- Sexe des agents de proximité
62
VI.1.2.2- Age des agents de proximité
62
VI.1.2.3.- Les agents de proximité et le niveau
d'instruction 63
VI.1.2.4.- Les agents de proximité et le nombre
de personnes en charge 64
VI.1.2.5.- Les catégories socioprofessionnelles
des agents de proximité interrogés 64
VI.1.2.6.- Les agents de proximité et leur statut
matrimonial 65
IV.1.2.7.- Les agents et leur zone d'activité
65
VI.1.2.8.- Les agents de proximité et le nombre
d'années dans la pratique des affaires 66
VI.1.2.9.- Degré de satisfaction du service
66
VI.2.- Analyse bivariée des données de
l'enquête 68
VI.2.1. - Groupe d'âge 68
6 | P a g e
VI.2.2.- Niveau d'instruction 68
VI.2.3.- Nombre de personnes en charge 69
VI.2.4.- Catégories socioprofessionnelles
69
VI.2.5.- Statut matrimonial 70
VI.2.6.- Nombre d'années dans la pratique des
affaires 70
VI.2.7.- Satisfaction tirée du service
71
VI.2.8.- Temps consacré au travail
71
VI.2.9.- Liquidité disponible 72
VI.3.- Analyse explicative 73
VI.3.1.- Méthode explicative utilisée
73
VI.3.1.1.- Principes d'application du modèle
73
VI.3.2.- Validation des résultats du
modèle 81
VI.3.2.1.- Analyse du pseudo-R2
81
VI.3.2.2.- Test de significativité individuelle
des paramètres du modèle initial 81
VI.3.2.3.- Test de significativité globale du
modèle initial 81
VI.3.2.4.- Sélection d'un modèle
adéquat 82
VI.3.2.4.1.- Procédure automatique descendante
(BACKWARD) 82
VI.3.2.4.2.- Résultat de l'estimation du
modèle optimal 82
VI.3.2.5.- Interprétation et analyse des
résultats du modèle retenu 83
VI.3.2.5.1.- Validation du modèle retenu
83
VI.3.2.5.2.- Analyse du Pseudo-R2
83
VI.3.2.5.3.- Test de significativité
individuelle des paramètres du modèle 83
VI.3.2.5.4.- Test de significativité globale du
modèle 84
VI.3.2.5.5.- Contribution des différentes
variables dans l'explication du modèle 84
7 | P a g e
VII.- CONCLUSIONS ET PISTES DE REFLEXION 88
Bibliographie 91
Annexes 93
8 | P a g e
Dédicace
Je dédie ce modeste travail:
- A ma mère, Francine JEAN FRANCOIS et mon
père, Pierre Emmanuel FENE qui ont donné leurs énergies,
leur temps, leurs avoirs pour me permettre de franchir cette étape si
précieuse de mon existence.
- A Ifonise F. NOEL pour son soutien moral
- A mes Frères et Soeurs
- A tous mes bienfaiteurs et amis
- A toute la promotion 2006-2010 du CTPEA en particulier Guy
Emmanuel PAVILUS
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Remerciements
Merci Seigneur pour tes bienfaits envers moi
Au-delà de l'effort personnel, ce document est la
conjugaison des apports de plusieurs autres personnes qui nous ont
prodigué leurs conseils et encouragements. C'est alors
l'opportunité de leur montrer toute notre gratitude.
En tout premier lieu, nous tenons à remercier notre
directeur, le Professeur Nelson SYLVESTRE qui, malgré ses multiples
occupations, nous a donné l'encadrement nécessaire pour mener
à bien ce travail de recherche.
Nous remercions également les Professeurs Jean Baptiste
ANTENORD, Roceny FENE, Emmanuel CHARLES qui nous ont aidé à
partir de leurs critiques visant à déceler les failles du dit
document.
Un remerciement spécial aux corps professoral et
administratif du Centre de Techniques de Planification et d'Economie
Appliquée (CTPEA) pour leur noble contribution dans la réussite
de notre formation en Statistique et Economie.
Aux étudiants Wilgens ALFRED, Jean Ronick LOUIS JEUNE
et Mackenson LOUIS JEAN, nous exprimons notre gratitude pour leur participation
à la phase de collecte de données.
Aussi, saisissons-nous l'occasion pour adresser nos
remerciements à tous nos camarades de la promotion 2006-2010 pour la
solidarité dont ils font toujours montre.
Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de nos
parents, nos frères et soeurs et à tous nos amis, en particulier
Wilbert TOUSSAINT, Jacob MICHEL, Stevens SIMPLUS, Houlio St PREUX, Marcus
CADET, Sterlin SIMPLUS, Kendy PIERRE, Lemaus Jean BARTOLLY, Yvon ANTOINE,
Bénisson ULYSSE pour leurs précieux conseils, leur encouragement
nous servant de leitmotiv, leurs prières et leur soutien
incommensurable.
10 | P a g e
Définition des abréviations
utilisées
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie
BNC : Banque Nationale de Crédit
CSG : Contributions Sociales
Généralisées
CRDS : Contribution à la Réduction de la Dette
Sociale
DAGMAR : Defining Advertising Goals for Measured Advertising
Results
DFID : Department For International Development
GPS : Global Positioning System
GSMA : Global System Mobile Association
IHSI : Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques
KH : Capital Humain
MB : Mobile Banking
M-Banking : Mobile Banking
NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication
OCDE : Organisation pour la Coopération et le
Développement Economique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIB : Produit Intérieur Brut
PIN : Personal Identification Number
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
SIM : Subscriber Identity Module
SMS : Short Message Service
SOGESOL : Société Générale de
Solidarité S.A
USD : United States Dollar
11 | P a g e
Liste des Graphiques et Tableaux
Graphiques
Graphique 1 : Distribution des agents de proximité selon
leur revenu moyen par jour Graphique 2 : Distribution des agents de
proximité suivant la liquidité disponible
Graphique 3 : Distribution des agents de proximité suivant
le nombre de transactions effectuées par jour
Graphique 4 : Distribution des agents de proximité suivant
le type de transactions effectuées par
jour
Graphique 5 : Distribution des agents de proximité suivant
l'intensité économique de leur zone d'activités
Graphique 6 : Distribution par sexe des agents de
proximité du Mobile Banking
Graphique 7 : Distribution des agents de proximité suivant
leur groupe d'âge
Graphique 8 : Distribution des agents de proximité selon
leur niveau d'instruction
Graphique 9 : Distribution des agents de proximité selon
le nombre de personnes en charge
Graphique 10 : Distribution des agents de proximité selon
leurs catégories socioprofessionnelles
Graphique 11 : Distribution des agents de proximité selon
leur statut matrimonial
Graphique 12 : Distribution des agents de proximité
suivant leur zone d'activités
Graphique 13 : Distribution des agents de proximité
suivant le nombre d'années dans la pratique des affaires
Graphique 14 : Distribution des agents de proximité selon
leur degré de satisfaction du service
Tableaux
Tableau 1 : Répartition par sexe des agents de
proximité
Tableau 2 : Répartition des agents de proximité
selon leur groupe d'âge
12 | P a g e
Tableau 3 : Répartition des agents de proximité
selon leur niveau d'instruction
Tableau 4 : Répartition des agents de proximité
selon le nombre de personnes en charge
Tableau 5 : Répartition des agents de proximité
selon leurs catégories socioprofessionnelles Tableau 6 :
Répartition des agents de proximité suivant leur statut
matrimonial Tableau 7 : Répartition des agents de proximité
suivant leur zone d'activités
Tableau 8 : Répartition des agents de proximité
selon le nombre d'années dans la pratique des affaires
Tableau 9 : Répartition des agents de proximité
suivant leur degré de satisfaction
Tableau 10 : Répartition des agents de proximité
suivant le nombre de transactions effectuées par jour
Tableau 11 : Répartition des agents de proximité
selon leur liquidité disponible Tableau 12 : Répartition des
agents de proximité suivant leur revenu moyen par jour
Tableau 13 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité de Mobile Banking selon leur groupe d'âge
Tableau 14 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et le groupe d'âge
Tableau 15 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité du Mobile Banking suivant leur niveau d'instruction
Tableau 16 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et le niveau d'instruction
Tableau 17 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité du Mobile Banking suivant leur nombre de personnes en
charge
Tableau 18 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et le nombre de personnes en
charge
Tableau 19 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité du Mobile Banking suivant leurs catégories
socioprofessionnelles
Tableau 20 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et la catégorie
socioprofessionnelle
13 | P a g e
Tableau 21 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité du Mobile Banking suivant leur statut matrimonial
Tableau 22 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et le statut matrimonial
Tableau 23 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité du Mobile Banking suivant leur nombre d'années dans la
pratique des affaires
Tableau 24 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et le nombre d'années
dans la pratique des affaires
Tableau 25 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité du Mobile Banking suivant leur satisfaction tirée du
service
Tableau 26 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et la satisfaction tirée
du service
Tableau 27 : Revenu moyen journalier des agents de
proximité suivant leur disponibilité en termes de
liquidité
Tableau 28 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier du Mobile Banking et la liquidité disponible
Chapitre I : Introduction
14 | P a g e
15 | P a g e
I.1.- Choix et intérêt du sujet I.1.1.-
Choix du sujet
Notre choix du Mobile Banking comme thème de recherche
est justifié par des raisons d'ordres personnel et général
:
a.- Raisons d'ordre personnel
Nous avons effectué nos stages à la
SOGESOL1 et à VOILÀ2. Cela nous a permis de
bien cerner le phénomène de mobile banking et nous a
donnés, du même coup, l'accès aux informations
nécessaires à l'élaboration de notre problématique.
Aussi, avons-nous à notre disposition une liste exhaustive faite en
décembre 2010 de tous les agents de Mobile Banking en Haïti. A
partir de ces informations, l'opération de collecte de données
serait beaucoup plus facile à réaliser.
b.- Raisons d'ordre général
Il existe très peu d'études menées sur le
M-Banking3 à travers le monde et particulièrement en
Haïti alors que ce système connaît une grande expansion. En
fait, aucune étude spécifique prenant en compte le mobile banking
en tant qu'activité économique n'a encore été
réalisée dans le pays, encore moins sur le potentiel
économique que revêt un tel système à la
réduction du chômage en Haïti. Une étude traitant d'un
tel aspect pourrait aider l'Etat haïtien à travers le
Ministère de l'Economie et des Finances et la Banque de la
République d'Haïti à voir l'apport éventuel du Mobile
Banking dans une politique globale de croissance économique. D'où
la justification de notre travail visant à analyser à l'aide de
données quantitatives l'importance de l'utilisation du Mobile Banking et
les déterminants du revenu que gagnent les agents de Tchotcho Mobile en
Haïti.
De plus, le phénomène étant nouveau en
Haïti, il nous a donc paru nécessaire que des explications
scientifiques soient données à son évolution et à
ses limites.
Par ailleurs, dans le cadre de ce travail de recherche, nous
avons mis emphase sur le Tchotcho mobile. Ce choix peut être
expliqué pour deux raisons:
- Premièrement, à partir du pré-test
réalisé dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince en
Juin 2012, nous avons pu constater la quasi-absence de T-cash. Ceci peut
s'expliquer par le fait que
1 Une institution de Microfinance évoluant en Haïti
depuis 2000.
2 Compagnie de téléphonie mobile en
Haïti offrant le service de T-cash (service permettant à une
personne de faire des transactions bancaires à partir de son
téléphone Voilà).
3 M-Banking : L'utilisation du
téléphone portable pour fournir des services financiers qui
peuvent être des transactions financières et des échanges
d'informations entre le client et l'institution financière.
16 | P a g e
Merci Corps a cessé ses programmes de cash
for work4 ainsi que d'autres programmes de dons en
termes d'argent et de nourriture. Le mobile Banking en l'occurrence T-cash de
Voilà était utilisé comme moyen de paiement lors de
l'exécution de ces projets.
- Deuxièmement, l'achat de la compagnie Voilà
par la Digicel a été un choc considérable ayant
causé la fermeture de T-cash vu que la Digicel disposait
déjà d'un réseau offrant le même service.
I.1.2.- Intérêt du sujet
Par ailleurs, ce travail portant sur le revenu des agents de
proximité du mobile banking revêt d'une importance capitale du
point de vue économique, sociale et scientifique :
- Sur le plan économique, ce travail de recherche peut
aider les compagnies de téléphonie mobile oeuvrant dans le
domaine du Mobile Banking de mieux orienter leurs politiques en ce qui a trait
aux réseaux d'agents tant par la répartition géographique
de ces derniers que par l'encadrement de ceux à faible revenu dans le
but de les encourager à accroître leur rendement et à
cultiver un amour pour l'activité de vente du service de Mobile
Banking.
- Sur le plan social, l'impact de proximité joue un
rôle important pour les consommateurs vu que le Mobile banking est comme
une banque à la poche par rapport à la facilité qu'il
procure pour faire une transaction contrairement au système bancaire
où la file d'attente est interminable. De nombreux programmes du
gouvernement Martelly-Lamorthe ont été implémentés
à partir du mobile banking tels que Ti Manman Chérie5,
en octroyant une allocation de 800 gourdes aux mamans vivant dans les quartiers
défavorisés du pays en vue d'améliorer leurs conditions de
vie et celles de leurs enfants. De ce fait, un dépôt est fait
mensuellement sur leurs comptes Tchotcho mobile qu'elles peuvent transformer en
cash auprès des agents de proximité.
- Sur le plan scientifique, les chercheurs de tout horizon
pourraient puiser dans ce modeste travail en vue de comprendre
l'activité de banques mobiles et de mesurer son apport au
développement socio-économique d'un pays.
4 Programme lancé après le
tremblement de terre du 12 Janvier` et financé par l'ONU de près
de 41 millions de dollars qui consiste à donner 5 dollars par jour aux
mains d'oeuvres non qualifiés dans le but de permettre le
déblaiement des sites affectés mais aussi de faciliter la survie
des sinistrés.
5 Programme lancé par le gouvernement
Martelly-Lamothe en Mai 2012 en vue de soutenir les parents des quartiers
défavorisés au moyen d'une allocation variant entre 400 et 800
gourdes déposée sur les comptes Tchotcho Mobile de leurs
téléphones portables.
17 | P a g e
I.2.- Problématique : Réflexion sur le
système mobile banking et les déterminants de revenu des agents
de proximité.
Le mobile banking marque une ère de modernité
dans le système bancaire mondial, surtout dans les pays en
développement où le taux de bancarisation est très faible.
Selon la base de données Global Findex de la Banque Mondiale, seulement
41% des adultes dans les pays en développement ont un compte bancaire.
Parmi les plus pauvres, 23% des adultes vivant avec moins de 2 dollars par jour
ont un compte6. A l'échelle mondiale, selon ce même
rapport, 55% des hommes ont un compte contre 47% des femmes. Les raisons les
plus courantes évoquées par les répondants lors de
l'enquête réalisée par la Banque Mondiale et Gallup en 2011
pour expliquer l'absence de compte sont le manque d'argent, les coûts
facturés par les banques ou l'éloignement des
établissements et le manque de documentation nécessaire. Donc, le
besoin d'un autre moyen permettant l'intégration financière des
non-bancarisés se fait grandement sentir.
C'est ainsi que, suite aux avancées technologiques
telles que l'internet et la téléphonie mobile que connaît
le monde durant ces deux dernières décennies et le nombre
faramineux des non-bancarisés7 à travers le monde, un
nouveau service permettant aux gens surtout ceux vivant en milieu rural
d'accéder aux services bancaires a vu le jour en Afrique avec
l'apparition de M-PESA en 2009. En effet, Djamid ASSADI et Anais CUDI, dans
l'article portant sur le potentiel d'inclusion du mobile banking, ont
déjà fait remarquer que : « Face au nombre de
non-bancarisés dans le monde et au nombre croissant de
téléphones portables en usage, le mobile banking semble
être la solution pour diffuser des services financiers et bancariser une
nouvelle population»8. Ce système consiste à
utiliser le portable comme une carte de paiement. Le détenteur d'une
carte SIM peut, via un SMS, envoyer et recevoir de l'argent, payer une facture,
détenir un compte, mais aussi accéder à des dispositifs
d'émancipation économique, notamment via le
microcrédit.
Bien que récentes, les expériences de mobile
banking à travers le monde connaissent des résultats
satisfaisants. Et tout particulièrement, certains systèmes
initiés par des opérateurs téléphoniques proposent
des services de transferts d'argent, à en croire la Direction de
Microfinance de Horus Development Finance9.
6 Enquête de la Banque Mondiale et Gallup en 2011
présenté dans le Rapport Finances & Développement,
Septembre 2012 titré «Accès aux services bancaires».
7 Non-bancarisation : situation où des
consommateurs potentiels n'ont pas accès aux services financiers de
base.
8 Citation tirée de l'étude
intitulée « Le potentiel d'inclusion du Mobile Banking » : une
étude exploratoire» réalisée
par Djamid ASSADI et Anais CUDI en 2011,
récupérée en mars 2012 à partir du lien
http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=MAV_046_0227
9 Etude de faisabilité Mobile Banking par la Direction
de Microfinance d'Horus Developement Finance, Septembre 2009, Page13.
18 | P a g e
Les expériences les plus connues de mobile banking en
microfinance dans le monde ont été à l'initiative
d'opérateurs téléphoniques : on les nomme « telco-led
». Parmi ces expériences, il convient de citer en particulier:
- M-PESA au Kenya, dont l'opérateur est Safaricom
(Vodafone). Le pilote fut lancé en Octobre 2005 avec une aide publique
de DFID10. Le déploiement commercial démarra en mars
2007. En juin 2009 : 9000 agents de proximité, plus de 6 millions
d'utilisateurs inscrits (1 adulte sur 4) qui utilisent M-PESA essentiellement
pour effectuer des transferts d'argent domestiques et de l'épargne sur
porte-monnaie électronique;
- SMART Money (Smart Communications, en partenariat avec Banco
de Oro) et GCash (Globe Telecom) aux Philippines: 9 millions de clients
inscrits (dont 3 millions actifs), 9000 agents11 au
total.
Le succès fulgurant de ces opérateurs
téléphoniques s'explique principalement par le fait qu'ils
répondent à un des besoins majeurs des populations non
bancarisées : celui de pouvoir effectuer des transferts d'argent de
manière sécurisée, à moindre coûts que par
les moyens formels ou informels préexistants. Un autre facteur non
négligeable au développement du mobile banking est la
densification des points de services. Cela facilite les transactions de
dépôt et de retrait d'argents à travers les agents de
proximité. Un maillage dense du réseau d'agents est essentiel
pour impulser et entretenir une dynamique permettant de développer un
système pérenne. C'est ainsi qu'au Kenya, aux Philippines, en
Afrique du Sud, en Amérique latine, les systèmes de mobile
banking fonctionnent avec des milliers d'agents, y compris des boutiques
villageoises, des pharmacies, des stations-services, des cybercafés,
etc. Selon Paul Leishman et Neil Davidson12, les agents sont la
ligne de front, le visage humain des services d'argent mobile de
l'opérateur. De fait, il va sans dire que ces agents tirent leur
avantage de cette activité additionnelle que constitue le mobile banking
car ce dernier concourt à l'amélioration de leur revenu.
Compte tenu de la nature nouvelle du service, la
capacité des agents à vendre et promouvoir le M-banking est
très importante car ils sont de plus en plus sollicités par les
utilisateurs qui ne maîtrisent pas trop bien le service. Selon une
étude réalisée par la direction de Microfinance de Horus
Development Finance13 sur le mobile banking mutualisé,
certains facteurs sont
10 Departement for International Development
11 Etude de faisabilité Mobile Banking par la Direction
de Microfinance d'Horus Developement Finance, Septembre 2009, Page14.
12 Etude faite par Neil Davidson et Paul Leishman
sur les agents du service de Mobile intitulée : « Construire,
motiver et gérer un réseau d'agents pour les services d'argent
mobile : guide pratique pour les opérateurs de téléphonie
mobile ».
13 « Projet Mobile Banking mutualisé »,
Direction de la Microfinance de Horus Development Finance, Mars 2010, Page
96.
19 | P a g e
déterminants dans la décision des petits
entrepreneurs de devenir agents de proximité pour le Mobile. On
distingue entre autres :
1.- L'augmentation de l'attractivité de
l'Entreprise vis-à-vis de leur clientèle
Devenir un agent de proximité de l'Opérateur
MB14 peut permettre à des entreprises de développer
leur activité principale, en se servant de leur statut d'agent MB pour
attirer davantage de clients. Ce qui a une incidence positive sur le revenu de
ces derniers.
2.- L'augmentation de la rentabilité du commerce
de l'Entreprise
La rémunération doit nécessairement
couvrir les frais supplémentaires occasionnés à l'agent
par son activité MB. Elle vient en complément d'une
activité commerciale existante, elle est considérée comme
un revenu marginal qui ne doit pas financer les coûts fixes de l'agent
mais peut contribuer à augmenter sa rentabilité en
générant un revenu supplémentaire sans augmentation des
coûts fixes.
En Haïti, les services de mobile banking, mis sur pied
à la fin de l'année 2010 par la DIGICEL et
VOILÀ15 sous l'appellation respective de Tchotcho mobile et
de T-cash16, ont eu en peu de temps une ampleur considérable
tant au nombre de clients inscrits qu'à la création de petites
entreprises17 constituant les agences de Tchotcho mobile et de
T-Cash si bien que Digicel a remporté le prix 2011 de Service Novateur
des Consommateurs du magazine « Global Telecoms Business » pour son
service Tchotcho Mobile18. Toutefois, il faut reconnaître que
les services de T-cash et de Tchotcho Mobile tardent encore à atteindre
la grande évolution qu'ont connue les opérateurs de
téléphonie mobile africains oeuvrant dans le secteur du mobile
banking. En effet, pas moins de trois Organisations non gouvernementales (ONG)
utilisaient Tchotcho mobile ou T-Cash pour rémunérer leurs
employés. Help Age et Mercy Corps le font en utilisant T-Cash et World
Vision avec Tchotcho mobile dans le cadre de son programme « Cash for work
». Par ailleurs, le gouvernement haïtien a mis sur pied
récemment un programme baptisé « ti manman chérie
»19 ayant pour but d'aider certains parents à prendre
soin de leurs enfants scolarisés en leur octroyant une allocation
mensuelle de 800 gourdes qui est déposée sur leur compte Tchotcho
Mobile créé à partir de leur téléphone
portable. Donc, ils peuvent faire des retraits d'argents à partir de
leur téléphone en contactant les agents de Tchotcho Mobile
éparpillés dans les
14 Mobile Banking
15 Digicel possède 68% de part de marché
et Comcel, 28.4%, Natcom, 2.33% et Haitel 1.27%, source, Comcel.
16 Digicel en collaboration de la Scotia Bank et
Comcel en collaboration de la Unibank.
17 D'après le département marketing
de Voilà, T-cash compte 230 000 clients et Tchotcho Mobile en compte 110
000 selon l'article paru en novembre 2010 intitulé : « Service
bancaire par téléphone » sur le site
www.digicelhaiti.com.
18
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=93500
19 Programme visant à améliorer les
conditions de vie des parents les plus défavorisés, ce dernier a
vu le jour en Août 2012 à Cité Soleil.
20 | P a g e
différentes artères de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince. Aussi convient-il de souligner
l'ouverture d'un nouveau système par la Banque Nationale de
Crédit (BNC) en Mai 2013 dénommé LajanCash permettant
d'effectuer des achats online, payer des salaires et transférer de
l'argent. Ce qui va avoir un impact considérable en termes
d'augmentation du réseau d'agents.
Une population au niveau de vie élevé, telle est
la préoccupation de toute politique de développement, car on ne
saurait ni produire des biens pour des consommateurs dépourvus de
pouvoir d'achat ni de bien gérer la richesse de la société
alors que de l'autre côté persiste la misère. En tant
qu'indicateur du développement humain, le niveau de revenu permet de
situer les ménages sur une échelle ordonnée: d'une part
les ménages à faible niveau de revenu ou pauvre et d'autre part
ceux du niveau de revenu élevé. En effet, le savoir-faire, l'un
des facteurs primordiaux à l'explication de la croissance du revenu, a
été souligné par Adam Smith, Marshall (1920) et Schumpeter
(1950). Une première formalisation du concept au sein de modèles
économétriques provient de Lewis (1955) qui introduit le
rôle joué par le capital humain (KH) dans le développement
national quantifiable par le niveau d'éducation. De surcroît, des
auteurs comme Glaeser et Shleifer (1995) montrent en effet que la croissance de
revenu est positivement influencée par le niveau initial
d'éducation.
Par ailleurs, les activités de téléphonie
mobile représentent une source principale ou alternative de revenus pour
la plupart des chômeurs haïtiens qui évoluent ou non dans le
secteur informel. Nombreux sont ceux qui, à travers les rues, vendent
les services de cartes de recharges électroniques en vue de percevoir un
pourcentage de revenus par transactions évalués à 2% par
transactions selon les informations fournies par ces derniers. Cette
réalité n'est pas différente de celle de mobile banking
où l'agent de proximité a pour mission d'assurer les transactions
de retrait et de dépôt en vue d'avoir des ristournes sur le nombre
de transactions effectuées; nous entendons par dépôt le
fait que le client décide de mettre un certain montant sur son compte
créé à partir de son téléphone; montant
qu'il peut retirer à n'importe quel moment en utilisant bien sûr
le service d'un agent de proximité. A la seule différence,
l'agent de proximité doit disposer d'un fonds de roulement lui
permettant d'assurer les transactions de retrait. Voilà pourquoi, la
plupart des agents ont une activité parallèle qui leur facilite
la gestion des transactions. Par ailleurs, l'enquête-pilote
réalisée dans le cadre de cette étude révèle
que certains agents de proximité tirent beaucoup plus de profit que
d'autres. Vu que la pérennisation d'un réseau d'agents efficaces
est essentielle à la survie de l'activité de Mobile Banking,
notre curiosité intellectuelle nous pousse à nous questionner sur
les facteurs expliquant ce déséquilibre ; donc, de déceler
les déterminants du revenu des agents de proximité. Par ricochet,
de mettre emphase sur les potentiels de l'activité et les
retombées socio-économiques qu'elle peut engendrer.
Le profit des agents de proximité diffère l'un
à l'autre dépendamment des stratégies adoptées pour
rentabiliser ce service. Suivant le schéma structurel du Mobile Banking
en Haïti, le revenu
21 | P a g e
des agents - principaux artisans du succès des banques
mobiles - dépend dans la majorité des cas des frais de retraits
effectués par les utilisateurs du service. Par conséquent,
d'après l'étude de Neil Davidson et Paul Leishman20,
l'agent, pour pouvoir maintenir un float suffisant et augmenter sa
rentabilité, doit effectuer un nombre important de transactions par
jour. C'est pourquoi il convient pour les opérateurs de recruter un
nombre raisonnable d'agents de proximité pour permettre à ce
qu'ils aient chacun un flux de transactions élevé sinon l'agent
risque de faire défection. En outre, n'existe-t-il pas d'autres facteurs
pouvant influer sur le revenu des agents de proximité de Tchotcho mobile
?
Le phénomène MB en Haïti est récent,
rappelons-nous. Les études le concernant sont assez rares si l'on
exempte celle menée par la firme DAGMAR21 en janvier 2011
pour le compte de la DIGICEL. Quoiqu'il constitue une activité encore
nouvelle permettant de générer des revenus substantiels, aucune
étude sur le M-Banking visant à déterminer le mode de
rémunération des agents impliqués n'a encore
été menée en Haïti. De ce fait, il nous a paru
important de jeter notre dévolu sur les agents de Tchotcho Mobile dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince afin de mettre en
évidence, à partir d'une recension exhaustive, l'apport du
MB22 dans l'amélioration du revenu de ces derniers. Ce
travail qui se veut une aide à la compréhension du secteur de
Mobile Banking apportera des éléments de réponse à
l'interrogation qui suit : Quels sont les éléments susceptibles
d'affecter le revenu des agents de proximité de Tchotcho Mobile dans
l'activité Mobile Banking ?
I.3.- Objectifs du travail
L'objectif général que se fixe cette
étude est évidemment d'identifier les facteurs pouvant expliquer
le revenu des agents de proximité dans le secteur du Mobile Banking.
Plus spécifiquement, cela revient à :
- Décrire les caractéristiques
sociodémographiques et économiques des agents de proximité
;
- Etudier la relation entre le revenu et les
caractéristiques sociodémographiques et économiques des
agents de proximité.
20 Etude réalisée par Neil Davidson
et Paul Leishman intitulée « Construire, motiver et gérer un
réseau d'agents pour les services d'argent mobile.
21 Etude de marché pour le lancement de
Tchotcho mobile réalisé en Janvier 2011 par DAGMAR.
22 MB : Mobile Banking
22 | P a g e
I.4.- Hypothèses
L'hypothèse générale que cette
étude se propose de tester est que les facteurs
sociodémographiques et économiques influencent le revenu des
agents de proximité du M-Banking. Las hypothèses
spécifiques sont:
H1 : Le niveau d'instruction a une incidence
positive sur le revenu des agents de proximité ;
H2 : La catégorie socioprofessionnelle
influence positivement le revenu des agents de proximité ;
H3 : La liquidité disponible explique
positivement le revenu des agents de proximité.
I.6.- Méthodologie de recherche
Madeleine Grawitz définit la méthode comme
étant l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles
une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre et les vérifie23. Ces
méthodes empruntent généralement un cheminement
ordonné qui part de l'observation à la discussion des conclusions
scientifiques en passant respectivement par un problème de recherche,
une question de recherche, une hypothèse, un objectif de recherche et
une méthode de résolution. Ainsi, le processus de notre
méthode de recherche se regroupe en trois grandes phases : la phase de
conception/construction de l'objet d'étude, la phase de
découverte et de collecte de données et la phase de traitement et
d'analyse des données.
I.6.1.- Phase de conception / Construction de l'objet
d'étude
À cette phase de l'étude, l'emphase a
été portée sur la formulation du problème de
recherche, l'énonciation des questions, des objectifs, les
hypothèses de recherche et aussi sur la définition des variables.
De ce fait, une recension des écrits en lien avec la question de
départ a été réalisée dans l'objectif de
choisir une approche théorique et de formuler une problématique
de recherche. Voilà pourquoi, nous avons consulté pas mal
d'ouvrages, de revues, d'articles, de rapport et des mémoires
spécialisés traitant des NTIC, de la téléphonie
mobile et plus particulièrement du Mobile Banking dans le Campus
numérique de l'AUF24 et aussi dans le centre de documentation
du PNUD à Port-au-Prince ; ce qui nous a permis de mieux cerner la
problématique avec des données chiffrées. Pour avoir des
informations précises sur l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince, nous avons effectué une visite au département de
Cartographie et à la bibliothèque de l'Institut Haïtien de
Statistique et d'Informatique (IHSI).
23 M.GRAWITZ ; Les méthodes en sciences
sociales, 4e éd, Dalloz, Paris, 1971, p317
24 Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a
procédé à la réouverture de son Campus
Numérique Francophone de Port-au-Prince après avoir
connu des endommagements subis lors du Séisme du 12 Janvier 2010.
23 | P a g e
I.6.2.- Définition de la population cible et
unités statistiques
La population cible se réfère à la
population que le chercheur désire étudier et à partir de
laquelle il voudra faire des généralisations. Elle correspond ici
à l'ensemble des agents de proximité évoluant dans l'aire
métropolitaine de P-au-P. Ces derniers sont à la fois les
unités d'analyse et les unités d'observation.
I.6.3.- Choix des méthodes et instruments de
collecte
Pour apprécier la situation des agents en termes de
retombées économiques et déterminer les facteurs
explicatifs du revenu des agents de proximité, la démarche
considérée pour la collecte de données est une
enquête exhaustive englobant tous les agents de Tchotcho Mobile
évoluant dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Cette
dernière nous a révélé qu'il existe seulement 88
agences de Tchotcho Mobile qui fournissent le service de banque mobile alors
qu'elles étaient à plus de 200 en décembre 2011.
Tableau 2 : Présentation par commune des agents
de proximité de Tchotcho Mobile de l'aire métropolitaine de
P-au-P avant l'enquête
Commune
|
Nombre d'agents de Tchotcho Mobile
|
Pétion-ville
|
23
|
Delmas
|
82
|
Tabarre
|
18
|
Port-au-Prince
|
71
|
Cité Soleil
|
7
|
Carrefour
|
36
|
Total
|
237
|
Source : Liste des agents de Tchotcho Mobile publiée par
la Digicel, Décembre 2011
Pour pouvoir effectuer l'enquête, nous avons obtenu des
informations auprès de la DIGICEL concernant la répartition
géographique des agents de proximité de Tchotcho Mobile avec
leurs adresses respectives. Ce rapport nous a indiqué qu'il existait 237
agents de Tchotcho Mobile évoluant dans l'aire métropolitaine.
Donc, en décembre 2011, les plus grands nombres d'agents de Tchotcho
Mobile étaient concentrés dans les communes de Port-au-Prince et
de Delmas qui comptaient respectivement 71 et 82 agents par contre Cité
Soleil n'en avait que sept agents.
24 | P a g e
Tableau 3 : Répartition par Commune des agents de
proximité de Tchotcho Mobile de l'aire métropolitaine de P-au-P
après l'enquête
Commune
|
Nombre d'agents de Tchotcho Mobile
|
Pétion-ville
|
5
|
Delmas
|
29
|
Tabarre
|
3
|
Port-au-Prince
|
25
|
Cité Soleil
|
5
|
Carrefour
|
15
|
Total
|
82
|
Missing
|
4
|
Total
|
86
|
Source : Résultats de l'enquête
réalisée dans l'aire métropolitaine de P-au-P, Août
2012
Après avoir mené une enquête exhaustive
dans les six communes précitées, les résultats de
l'enquête ont révélé que le nombre d'agents qui
fournissent le service de M-Banking dans l'aire métropolitaine de P-au-P
sont de 86 soulignant que quatre agents de proximité n'ont pas pu
être considérés dans le cadre de cette étude en
raison des erreurs commises par les enquêteurs. Les communes de Delmas et
de Port-au-Prince ont respectivement 29 et 25 agents tandis que la commune de
Cité soleil n'en compte que 5. Donc, 155 agents ont dû abandonner
le service de M-Banking dans moins d'un an de service. Cette dégradation
du réseau d'agents s'explique principalement par le fait qu'il y ait un
manque de rationnement du réseau d'agents de Tchotcho Mobile. Donc, il y
a un déséquilibre entre l'offre et la demande du service. L'autre
facteur non négligeable à prendre en compte est le
problème d'information car, à l'heure actuelle, nombreux sont les
gens qui ne connaissent pas le potentiel du service de M-Banking en
Haïti.
I.6.4.- Justification de la technique utilisée
Les raisons qui justifient le choix d'une enquête
exhaustive dans le cadre de cette étude sont :
- Premièrement, le nombre d'agents vendant le service
de Tchotcho Mobile n'est pas important. Dans ce cas, il n'est pas
nécessaire de procéder à l'échantillonnage. Donc,
nous avons jugé bon de questionner tous les agents de Tchotcho mobile
dans l'aire métropolitaine de P-au-P.
- Deuxièmement, nous disposons déjà des
données relatives aux agents de Tchotcho Mobile à savoir les noms
et les adresses des entreprises. Donc, ces informations nous ont
facilités dans le processus de collecte de données.
25 | P a g e
I.6.5.- Phase de collecte de données
Puisqu'il s'agit de démontrer ou de prouver le
phénomène en question, nous avons utilisé comme mode
d'investigation l'approche quantitative qui vise à recueillir des
données observables et quantifiables. Ce type de recherche consiste
à décrire, à expliquer, à contrôler et
à prédire en se fondant sur l'observation des faits objectifs.
Elle s'appuie sur des instruments ou techniques de recherche quantitatives de
collecte de données dont en principe la fidélité et la
validité sont assurées. Par conséquent, pour mener
l'enquête, un questionnaire est administré auprès de la
population de référence qui est constituée de l'ensemble
des agents qui ont l'autorisation de vendre le service de Tchotcho Mobile dans
les six communes composant l'aire métropolitaine de P-au-P.
L'enquête a été déroulée durant la
période allant de 1er Août 2012 au 15 Août 2012. Nous avons
eu 6 agents enquêteurs qui sont répartis comme suit :
- 3 agents de collecte ayant pour responsabilité de
collecter les informations dans les communes de Delmas, de Tabarre et de
Cité soleil;
- 2 agents de collecte chargés de mener l'enquête
dans les communes de Port-au-Prince et de Pétion-ville ;
- 1 responsable de la commune de Carrefour.
Donc, les enquêteurs étaient munis de
questionnaires, d'un appareil GPS pour prendre les coordonnées
géo-spatiales des points de service et une liste détaillée
des agents de proximité des différentes communes de l'aire
métropolitaine de P-au-P munie de leurs adresses et de leurs
numéros de téléphone.
I.6.6.- Des avantages et limites de terrain
Le travail de terrain s'est déroulé dans l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince ; une agglomération comprenant
six communes. Lors de la visite réalisée à la Digicel, une
liste exhaustive de toutes les agences offrant le service de Mobile Banking a
été mise à notre disposition ; un avantage
considérable vu qu'il était facile de retrouver et de respecter
la méthode de collecte choisie pour trouver les 237 agents de Mobile
Banking éparpillés dans l'aire métropolitaine de P-au-P.
D'un autre côté, à cause de la non actualisation de la
liste, nous avons fait face à d'énormes difficultés pour
trouver tous les agents puisque bon nombre d'entre eux soit 64% se sont
délocalisés ou sont inexistants. De surcroît, certains
agents ont refusé catégoriquement de fournir des informations sur
leurs activités malgré l'effort des enquêteurs pour les
persuader. Il y en a d'autres qui fournissent le service mais ne se trouvent
sur la liste donnée par la compagnie de téléphonie mobile
Digicel. Cela a été un facteur de biais puisque certains agents
pourraient ne pas être pris en compte du fait qu'il paraissait impossible
pour les
26 | P a g e
enquêteurs de parcourir tous les quartiers de toutes les
communes de l'aire métropolitaine de Pau-P.
I.6.7.- Représentation cartographique des points de
service
L'enquête s'est portée sur tous les points de
service de M-Banking existant dans l'aire métropolitaine de P-au-P.
Donc, il est important de faire une représentation cartographique de ces
derniers en vue de mettre en exergue l'inadéquation existante dans la
répartition des agents de proximité dans l'aire
métropolitaine.
? Présentation de la cartographie sociale des points de
service de Tchotcho Mobile.
Au cours de l'étude, nous n'avons pris en compte que
les agents de proximité évoluant dans les communes faisant partie
de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince à savoir
Pétion-ville, Delmas, Tabarre, Cité-soleil, Port-au-Prince et
Carrefour qui présentent des caractéristiques différentes
en termes de potentialités socio-économiques. Au vu des
résultats de la carte (Carte 1, Annexe 3), nous
remarquons que les agents se trouvent concentrés dans la partie urbaine
des différentes communes. Cela peut s'expliquer par le fait que les
villes jouissent d'une haute intensité d'activités
économiques comparativement au milieu rural où les
infrastructures socioéconomiques sont très limitées.
Bien que le niveau de pénétration du
système mobile Banking soit faible, il paraît toutefois un
élément nécessaire pour répondre à certaines
situations d'urgences surtout pour ceux qui n'ont pas accès au
système bancaire traditionnel, ou qui éprouvent de la
difficulté de fréquenter les banques commerciales par rapport
à l'insécurité et aux files d'attente interminables.
I.7.- Délimitation du sujet
Tout sujet de recherche scientifique doit être
limité dans le temps et dans l'espace. De ce fait, il convient de
souligner que l'enquête a été déroulée durant
la période allant du 1er au 15 Août 2012. Par ailleurs,
nous n'avons pris en compte que les six communes faisant partie de l'Aire
métropolitaine de Port-au-Prince. Ce choix a été fait dans
le but d'avoir une meilleure représentativité de la population
sous-étude car Tchotcho Mobile n'a pas une grande couverture
géographique en termes d'agences vendant le service de Mobile
Banking.
I.8.-
27 | P a g e
Subdivision du travail
Ce travail comporte, outre l'introduction et la conclusion
générale, trois chapitres : dont le premier traitant du mobile
banking, un marché en pleine expansion regroupe deux sections mettant en
exergue le système Mobile Banking et de son impact. Quant au
deuxième chapitre, intitulé « le capital humain, un apport
considérable à l'accroissement du revenu », celui-ci
regroupe en son sein trois sections portant sur le capital humain et la
croissance économique, les critiques et les théories rivales au
capital humain, les déterminants du revenu émanant des
théories. Enfin, le dernier chapitre analyse les facteurs explicatifs du
revenu des agents de proximité dans le système Mobile Banking.
I.9.- Difficultés rencontrées
La réalisation de ce travail n'a pas été
aisée. Plusieurs sont les embûches qui ont émaillées
notre parcours. La difficulté majeure est liée au manque
d'ouvrages ou d'écrits des auteurs haïtiens et étrangers qui
traitent directement du système mobile banking, encore moins de son
potentiel économique. En outre, les contraintes financières et
temporelles ont amenuisé la consistance de ce travail.
Chapitre II : Système Mobile Banking : un
marché en pleine expansion
28 | P a g e
29 | P a g e
Ce chapitre présente les notions techniques
essentielles à notre thème de recherche. En effet, ces concepts
étant la base même de notre étude, nous trouvons la
nécessité d'en exposer le contenu. Il s'agit principalement du
système Mobile Banking et de son impact.
II.1.- Le système Mobile Banking
II.1.1.- Généralités
Le monde du capitalisme contemporain est la remontée du
capital financier. L'importance du capital mise en valeur se manifeste par
l'augmentation des opérations de mise en valeur de l'argent et le
rôle déterminant les institutions
financières25.
La domination contemporaine du capitalisme financier
résulte de la conjoncture d'une série des facteurs. Tout d'abord,
on a l'hypothèse selon laquelle la détention d'un droit de
propriété ou d'une créance confère à son
détenteur un pouvoir d'appropriation de la richesse la plus
indépendante de toutes les contingences. Ensuite, le capitalisme
financier qui a surgi à la fin des années soixante-dix a
été favorable à la finance. Le courant
néo-libéraliste qui prêchait le capitalisme financier dans
son idéologie a renforcé la liquidité du
capital26. Enfin, le changement de rapports de force qui est
intervenu entre le capital et le travail au cours des années
quarante-cinq a été un facteur favorable à la
reconstruction par le marché boursier des capitaux importants. A
côté des marchés boursiers, nous citons aussi les
institutions financières ainsi que les banques qui effectuent des
mouvements des capitaux importants. Ces mouvements de capitaux prennent
différentes formes : transfert de banque à banque, maisons de
transferts. Vers les années 2000, suite à la
démocratisation de la téléphonie mobile, les institutions
financières trouvent un moyen efficace et plus sécuritaire de
permettre aux gens de faire des transactions financières. Il s'agit du
Mobile Banking d'où l'appellation française Banque Mobile.
II.1.2.- Notions de mobile Banking
L'expression « mobile banking » ou service de banque
mobile, est utilisée pour désigner un service qui permet aux
clients qui y souscrivent d'accéder à un certain nombre de
prestations bancaires ou financières à partir de simple
téléphone mobile. Les clients peuvent ainsi gérer leur
compte, effectuer des transferts de fonds, ou en recevoir, épargner ou
même payer des factures (électricité, eau, gaz, etc.).
Toutes ces opérations sont possibles à partir de leur
téléphone cellulaire. Un simple SMS (Short Message Service)
suffit à effectuer la plupart des transactions.
25 VERCELONE, C., Sommes-nous sortis du
capitalisme industriel ?, éd. La Dispute, Paris, 2003, P.147
26 MICHALET, C.A, Le capitalisme mondial,
éd. PUF, Paris, 1976, P. 80.
30 | P a g e
31 | P a g e
La confidentialité des transactions étant
assurée par l'utilisation d'un code PIN (Personal Identification
Number), un code confidentiel connu du seul usager (exactement comme avec une
carte bancaire). Les services de Mobile Banking peuvent être fournis soit
: Par l'opérateur de téléphonie mobile (Bank-focused
model), soit par l'opérateur en collaboration avec une ou plusieurs
institutions financières (Bank-led model), soit par la banque
elle-même (Non-Bank-led model).
En fonction des usages et de la cible à laquelle il
s'adresse, on considère le Mobile Banking suivant deux aspects distincts
: Transformationnel et Additif27. On parle d'effet Transformationnel
du Mobile Banking quand le produit ou le service financier qui est lié
à l'utilisation d'un téléphone s'adresse à une
clientèle qui ne détient pas de compte bancaire dans une
institution financière conventionnelle (en opposition avec la finance
informelle) ou qui est totalement exclue de tout circuit financier. Le Mobile
Banking est dit additif lorsqu'il ne constitue qu'un nouveau moyen de paiement
ou une nouvelle voie d'accès à un compte bancaire existant. Dans
ce cas précis, ce n'est qu'une façon d'améliorer le
confort ou d'élargir la gamme de service accordée à des
clients qui ont déjà accès aux circuits financiers
officiels.
II.1.3.- Impact du Mobile Banking
Plus de 2,5 milliards d'adultes dans le monde ne
possèdent pas de compte bancaire classique, essentiellement dans les
économies en développement. Or, un faible niveau d'inclusion
financière constitue un obstacle au développement
socioéconomique. Le transfert d'argent sur mobile ou «argent
mobile« offre une solution susceptible de changer la donne pour de
nombreuses personnes vivant dans la pauvreté.
Dans les pays en développement, 41% des adultes
seulement possèdent un compte bancaire classique. Cela est dû
principalement au fait que les gens n'ont pas d'argents ou ne remplissent les
conditions de base pour avoir un compte bancaire. Voilà pourquoi, un
nombre croissant de personnes évoluant dans des régions
reculées ont recours à des solutions novatrices autres que les
services bancaires traditionnels, solutions rendues possibles par la
multiplication rapide des téléphones mobiles. Le boom
récent de l'argent mobile a déjà permis à des
millions de personnes exclues du système financier formel de
transférer des fonds de façon sécurisée et fiable
et pour un coût modique.
C'est en Afrique subsaharienne que l'argent mobile rencontre
le plus grand succès, avec 16% des adultes qui déclarent avoir
utilisé un téléphone mobile dans les 12 derniers mois pour
payer des factures ou envoyer ou recevoir de l'argent. Par ailleurs, le Kenya
affiche la plus grande réussite en termes de transactions
effectuées via le service bancaire mobile «M-PESA» : elles
dépassent
27 The Enabling Environment for Mobile Banking in
Africa, Porteous D, DFID, Londres, 2006
375 millions USD chaque mois et les usagers économisent
jusqu'à 3 USD en frais de service sur chaque transaction. Les usagers
utilisent le service M-PESA pour envoyer et recevoir de l'argent, pour les
paiements à distance mais aussi parce qu'il leur permet de faire des
économies.
Outre les aspects techniques, il est essentiel, pour
développer des services d'argent mobile à grande échelle,
de disposer d'un vaste réseau d'agents. Leur rôle est de proposer
des services de dépôt et de retrait, mais aussi de gagner la
confiance des nouveaux utilisateurs de ce type de services financiers formels.
Ils reçoivent une commission pour leur travail, qui,
concrètement, consiste à convertir des espèces en argent
électronique et inversement.
Les pouvoirs publics ont commencé à utiliser les
services de transfert d'argent sur mobile pour verser les salaires et les
pensions de leurs administrés et pour encaisser les recettes, notamment
fiscales. En Afghanistan, les agents de police et d'autres fonctionnaires
reçoivent ainsi leurs salaires via le service d'argent mobile
«M-PAISA«. La Tanzanie accepte le paiement des impôts au moyen
de ce type de service. Dans d'autres pays, en Inde par exemple, cette
technologie est utilisée pour verser les allocations sociales.
L'argent mobile facilite aussi les interventions d'urgence. En
Haïti par exemple, à la suite du tremblement de terre de 2010,
l'opérateur Voilà s'est associé à l'agence d'aide
internationale Mercy Corps pour fournir des coupons virtuels aux victimes, au
moyen d'un téléphone portable bon marché, rechargé
avec un porte-monnaie électronique et exploité par
l'opérateur indonésien PT Telkomsel. Par ailleurs, des
institutions telles que la Banque mondiale, GSMA et la Fondation Bill et
Melinda Gates ont lancé et financent des programmes d'argent mobile en
faveur des personnes exclues du système bancaire. L'argent mobile
commence à prendre de l'expansion en Haïti avec l'apparition de
T-Cash et de Tchotcho Mobile en 2010. Puis récemment en 2013, le
lancement de Lajancash a permis d'élargir la gamme de services dont
peuvent jouir les utilisateurs en termes de paiements de factures, d'achats
dans les restaurants et les markets et de transferts d'argents28.
28
https://itunews.itu.int/fr/4555-La-revolution-de-largent-mobile-BR-Desservir-les-exclus-du-systeme-bancaire.note.aspx
32 | P a g e
Chapitre III : Capital humain : un apport
considérable à l'accroissement du revenu
33 | P a g e
III.1.- Notions de capital humain
En usage depuis près de cinquante ans, la signification
du terme KH a évolué au fil du temps. Si les textes fondateurs de
Mincer (1958), Schultz (1961) et Becker (1962) définissent le KH comme
l'ensemble des investissements susceptibles d'améliorer la
productivité d'une personne, désigné sous l'appellation
« capital humain ». Celui-ci, similaire au capital physique,
nécessite un investissement, offre un taux de rendement variable,
dispose d'une capacité de production, est substituable dans les
fonctions de production et est mesurable sous la forme d'un stock ou de flux.
Selon cette optique, une définition strictement économique du KH
serait une « catégorie de savoirs et d'habiletés monnayables
sur le marché d'emploi ». Le KH s'acquiert au niveau
individuel29 aussi bien par l'entremise de l'apprentissage que des
externalités associées au capital social (Laroche et al 1997).
Mais, dans la mesure où ce dernier représente l'ensemble des
interactions propres aux individus et non les individus eux-mêmes
(Coleman 1988; Putnam et al 1993), nous n'aborderons pas ici ce concept. Nous
reconnaissons toutefois sa portée économique30. Son
sens s'est depuis élargi, allant de la maîtrise de
différents savoirs à la somme des aptitudes et connaissances
acquises au cours d'une vie (Lundvall et Johnson 1994). Certains, au contraire,
limitent le KH aux savoirs nécessaires à la poursuite des
activités économiques (OCDE 1998). Toutefois, la majorité
des recherches sur la question concernent le système éducatif.
III.2.- Notions de revenu
Le revenu est une part de la production qui revient au sujet
économique, individu ou collectivité comme
rémunération de son travail et /ou fruit de son
capital31.
Par ailleurs, le revenu est défini comme l'ensemble de
biens qui entrent dans le patrimoine d'un individu ou d'une unité
économique au cours d'une certaine période. Il est perçu
comme une contrepartie de la valeur de la production que l'agent
économique du ménage reçoit. Ce qui veut dire qu'il
englobe tout ce qui peut être consommé sans toucher la valeur du
patrimoine. Il est différent du patrimoine car le revenu est
considéré comme un flux alors que le patrimoine est par contre un
stock des biens que possède le ménage non seulement immeubles ou
valeurs boursières mais encore tous les objets modestes dont on
dispose.
29 Le KH est souvent associé au capital social
puisqu'il s'acquiert au niveau individuel aussi bien par l'entremise de
l'apprentissage que des externalités associées (Laroche et al
1997). Mais, dans la mesure où ce dernier représente l'ensemble
des interactions propres aux individus et non les individus eux-mêmes
(Coleman 1988; Putnam, et al1993), nous n'aborderons pas ici ce concept. Nous
reconnaissons toutefois sa portée économique.
30 Le capital social représenterait une
forme spécifique de capital où il est possible d'investir pour en
tirer des avantages économiques (OCDE 2001) tels que les niveaux de
confiance (Fukuyama 1995; La Porta 1997) ou encore l'engagement civique (Putnam
et al 1993; Putnam 2000).
31 SILEM et J. ALBERTINI : Lexique d'économie ;
7e éd, Dalloz, paris cedex, 2OO2, P.585
34 | P a g e
Pour HICKS, le revenu d'une période est ce qu'une
personne ou un pays pourrait consommer pendant une période sans
s'appauvrir32. Au niveau macroéconomique, le revenu
représente ce que reçoit un agent économique à
l'occasion de sa participation au processus productif. C'est donc la
rémunération d'un facteur de production. Alors qu'au niveau
microéconomique, le revenu d'une collectivité donnée est
constitué des différents revenus perçus par les agents
lorsqu'ils participent directement au processus de production.
Quant à Christophe DECRYSE, le revenu est le montant
qu'une personne ou un ménage aurait pu dépenser sans entamer la
valeur de son patrimoine33. Dans le dictionnaire économique
Larousse, on définit le revenu comme étant une somme d'argent que
reçoit un agent à l'occasion d'une activité de production,
d'échange ou de redistribution34.
III.2.1.- Typologie de revenus
Il existe plusieurs types des revenus. S.E
BOSSERELLE35 en distingue :
- Le revenu primaire ;
- Le revenu secondaire ; - Le revenu en nature.
a) Le revenu primaire : qui est la masse de revenus que les
ménages tirent de leur contribution à l'activité
économique. Les revenus primaires se composent de revenu du travail
salarié, du revenu du capital ou du patrimoine et ceux mixtes :
- Le revenu du travail salarié : est la
rémunération que perçoit le propriétaire ou
détenteur du facteur travail ;
- Les revenus du capital ou du patrimoine: sont ceux
tirés de la propriété (dividendes, loyers et fermage) ;
- S'agissant des revenus mixtes, il convient de noter que ce
sont ceux des entrepreneurs individuels et des professions.
b) Les revenus secondaires : sont ceux ne résultant
pas à l'activité de production mais du système de
distribution sociale. Il correspond aux revenus sociaux comme les allocations
familiales, les prestations de retraites,...
32 HICKS cité par B. GUERIN ; Dictionnaire
d'analyse économique, la découverte, paris, P.132
33 C. DECRYSE ; L'économie en 100 et
quelques mots d'actualité, 2E éd, De Boeck et
Larcier, B-1000, Bruxelles, 2002, p93.
34 BEZBAKH et all ; Dictionnaire de
l'économie, Larousse-Le monde, 2000, P.488.
35 E. BOSSERELLE ; Economie
générale, éd. Hachette, paris, 2000, p38.
35 | P a g e
Les autres types de revenus :
- Le revenu brut et le revenu net ou disponible(le revenu net
=revenu brut - impôt direct)
- Le revenu réel exprimé en monnaie aux prix
courants, revenu nécessaire destiné à la satisfaction des
besoins primaires et le revenu discutionnaire dont l'utilisation est libre.
- Le revenu national, qui est une autre manière
d'évaluer la richesse d'un pays. Celle-ci consiste à additionner
les revenus perçus par les ménages, par les entreprises et
l'Etat. Le calcul du revenu national ne donne qu'une très faible
idée du niveau du bien être d'une population36.
On peut aussi distinguer trois principales catégories de
revenus individuels37 :
- Les revenus issus de la propriété,
rémunération, possession du capital. On parle de profit quand le
capital est investi, par exemple sous sa forme d'actions, on parle
d'intérêt quand il est prêté ; par exemple sous sa
forme d'obligation, on parle de rente foncière quand la
rémunération provient de la propriété de la terre
;
- Les transferts qui sont des prestations reçues, comme
des retraites, dont on déduit les cotisations et les impôts
payés, par exemple les cotisations sociales sur le revenu.
III.2.2.- Sources de revenu
Le revenu des ménages est constitué de trois
éléments : les salaires, les transferts sociaux (allocations
sociales, remboursements des soins de santé,..) et la
rémunération du capital38.
Les sources, nous en avons cinq :
- Le revenu provenant de l'activité productrice ou
à la détention d'un patrimoine ;
- Le revenu de transfert : ce sont des transferts accordés
par l'Etat et les collectivités locales ;
- Le revenu domestique : c'est le revenu des deux premiers
diminués des prélèvements obligatoires ;
- Le revenu de la propriété d'actifs financiers :
ce sont des dividendes et des intérêts ;
36 C. DECRYSE ; op.cit., p177
37 BEZBAKH et all ; op.cit., p488
38 Nouveau mémo ; encyclopédie
; Larousse, 1999, p898.
36 | P a g e
- Le revenu disponible : c'est le revenu domestique
diminué de l'impôt. C'est avec ce revenu que les ménages
pourront faire face à leurs dépenses constitue
l'épargne.
III.3.- Capital humain et croissance économique
Le rôle primordial du savoir-faire dans l'augmentation
de la productivité et, par conséquent, la croissance des revenus
a été souligné dès le XVIIIe
siècle par Adam Smith, Marshall (1920) et Schumpeter (1950). Une
première formalisation du concept au sein de modèles
économétriques provient de Lewis (1955) qui introduit le
rôle joué par le capital humain (KIT) dans le développement
national. Parallèlement, Solow conclut (1956, 1957), par son approche
des fonctions de production et en dépit des variations de qualité
et de composition des facteurs de production, qu'une part significative des
augmentations du rendement per capita (productivité) demeurent
non expliquées. Il explique cette différence par un «
résiduel » attribué aux progrès de la connaissance et
de la technologie qui, à la différence du capital et du travail,
ne peut être directement mesuré. La notion de KIT dans le
modèle dit néoclassique de Solow est ensuite
précisée par Becker (1962) avec son concept du stock de
savoir.
Les analyses empiriques de Denison (1962) démontrent,
pour leur part, l'importance de la qualité des intrants dans la
génération de croissance à long terme, notamment en ce qui
a trait à la qualification de la main d'oeuvre, quantifiable par le
niveau d'éducation. Regroupées sous l'appellation
théorie de la croissance endogène (ou modern growth
theory), de nouvelles approches ont prolongé le modèle
néoclassique de croissance en intégrant l'idée des
rendements croissants grâce entres autres aux progrès
technologiques et à la diffusion du savoir. Les modèles de Lucas
(1988) et Romer (1986, 1990) considèrent le KIT comme un facteur sans
rendement décroissant et non-rival, et dont l'ampleur des stocks
déterminent grandement le niveau de vie des populations39.
Ces modèles attribuent également une influence aux politiques
publiques par l'entremise des investissements dans le système
d'éducation. Si certaines recherches établissent un lien entre
les niveaux d'éducation et la croissance économique (Mankiw et al
1992; Barro et Salai-Martin 1995; Gemmell 1996; Temple 2000), d'autres n'ont pu
établir de lien significatif (Islam 1995; Kruger et Lindahl 2000).
Plusieurs chercheurs traitent également du lien entre KIT et plusieurs
indicateurs de croissance économique à une échelle
métropolitaine ou régionale. Parmi eux, mentionnons Moretti
(2003) qui souligne les conséquences bénéfiques des
externalités sociales, Glaeser et Shleifer (1995) qui expliquent comment
la croissance de population et de revenu sont positivement influencés
par le niveau initial d'éducation. Simon et Nardinelli (2002) soulignent
quant à eux la présence d'une corrélation forte entre les
stocks initiaux de KH et la croissance d'emploi. L'étude des villes
états-uniennes entre 1940 et 1990 par
39 Certains chercheurs ont toutefois fait état
de défis soulevés par la qualité des données lors
de comparaisons internationales (Krueger et Lindahl, 2000; de la Fuente et
Doménech, 2000).
37 | P a g e
Glaeser et Saiz (2003) indique à son tour que le niveau
de KH représente un indicateur valable de la croissance future de
productivité.
Ces résultats sont toutefois nuancés par
d'autres recherches. Moretti (2004) soutient que l'accroissement du nombre de
gradués pour une agglomération donnée favorise les gains
de revenus des populations ne détenant qu'un diplôme secondaire ou
moins. Acemoglu et Angrist (2000) n'identifient que peu d'indices prouvant la
présence d'externalités des niveaux d'éducation sur la
productivité locale. Une revue de la littérature scientifique de
Siegfried et al (2006) conclut que les externalités de l'accumulation du
KH local sur la productivité et la croissance demeurent difficiles
à quantifier à l'échelle régionale. Au sujet des
régions métropolitaines canadiennes, Coffey et Shearmur (1996)
discernent une corrélation positive mais faible du KH sur la progression
de l'emploi alors que Shearmur (1998) souligne également l'apport
positif mais faible de l'éducation au modèle RSC
(région-taille-centralité), à l'exception des secteurs
manufacturiers (dans les années 1980) et du commerce de détail
(pendant la récession de 1991 1994). Les résultats sont
également mitigés chez Coulombe et al (2004) et Coulombe et
Tremblay (2006) pour qui l'indicateur de réussite universitaire
représente une meilleure variable prédictive de la croissance du
revenu que les niveaux d'alphabétisation. Une diversité de
résultats de recherche quant au capital humain au sein des milieux
académiques qui permet de comprendre les différentes
théories élaborées sur le capital humain et son incidence
dans l'accroissement économique d'un pays.
Comme l'explique clairement Jean-Claude Eicher (1990), la
théorie du capital humain a deux composantes : c'est une théorie
de la répartition des revenus, et une théorie de la demande
d'éducation. Au coeur de la théorie se trouve la
corrélation entre niveau d'éducation et salaire. Il est possible
de lire cette corrélation dans les deux sens. On peut considérer
que les différences d'éducation expliquent les différences
de salaires, et élaborer une théorie de la distribution des
revenus. Si l'on considère au contraire que les différences de
salaires expliquent et motivent les différences de niveaux
d'éducation, on obtient alors une théorie de la demande
d'éducation. C'est ce second aspect qui sera développé
dans la suite de cette étude. Comme on l'a déjà
laissé entendre, c'est la productivité qui fournit le lien
théorique entre éducation et salaire. L'éducation augmente
la productivité du salarié, et donc sa
rémunération. La théorie s'inscrit ainsi dans le cadre
général de la théorie néo-classique, qui affirme
que les facteurs de production sont rémunérés à
leur productivité marginale. Elle « remonte un cran »
supplémentaire dans l'explication des salaires, en reliant en amont les
différences de productivité à des différences de
niveaux d'éducation.
38 | P a g e
III.3.1.- Les critiques
Comme toute théorie, celle du capital humain suscite
des controverses qu'il convient de mettre en évidence. La théorie
du capital humain se résume finalement à un enchaînement
logique que l'on pourrait schématiser comme suit :
Education ? Capital humain ? Productivité ? Salaires
Les deux maillons centraux fournissent une « explication
» de la corrélation observée entre éducation et
salaires. Le problème est qu'il s'agit de termes théoriques, sans
contrepartie directement observable. On ne peut mesurer sans
ambiguïté ni le capital humain, ni la productivité. Pour ce
qui est du capital humain, on a tenté diverses mesures, qui passent en
général par la quantité ou la qualité de
l'éducation reçue par l'individu. Une autre piste de recherche
consiste à tenter une mesure directe des compétences (cf.
Paul, 2002).
1) Le capital humain : une notion ambiguë et
complexe
Les économistes ont rarement mené une
réflexion approfondie sur la notion même de capital humain. Trop
souvent, on se contente d'utiliser ce terme à propos de toute
dépense de formation qui semble avoir comme conséquence une
augmentation des salaires, sans s'interroger réellement sur les
mécanismes sous-jacents, ou sur la signification précise du
concept. Pour Bernard Gazier, « on peut définir le capital
humain comme l'ensemble des capacités productives d'un individu (ou d'un
groupe), incluant ses aptitudes opératoires au sens le plus large :
connaissances générales ou spécifiques, savoir-faire,
expérience... » (Gazier, 1992, p.193). Cette définition
insiste donc sur le contenu du capital humain, en passant sous silence les
conditions de son acquisition et de sa valorisation. Pourtant, l'auteur
précise plus loin que « le capital humain n'existe [...] que
s'il est valorisé sur le marché du travail » (p. 200).
La notion de capital humain apparaît donc d'emblée comme complexe
: il s'agit d'un contenu (des aptitudes productives), mais ce contenu n'existe
réellement comme capital humain que s'il est reconnu, sanctionné,
par l'attribution d'une valeur (le salaire) sur le marché du travail.
Selon Jean-Claude Eicher, l'hypothèse centrale de la
théorie du capital humain est que « l'éducation augmente
la productivité de celui qui la reçoit » (Eicher, 1990,
p. 1309). Et de préciser : « en fait, l'hypothèse est un
peu différente au départ car le « capital humain » peut
être en effet défini comme toute mobilisation volontaire de
ressources rares dans le but d'augmenter la capacité productive d'un
individu. Certaines dépenses de santé et d'information - en
particulier sur la situation du marché du travail - constituent donc des
investissements en capital humain, mais la formation est toujours
considérée comme la forme principale de cet
39 | P a g e
investissement. » (p. 1332). Le capital humain
est caractérisé avant tout par un effet sur la
productivité ; il s'agissait à priori d'expliquer une
augmentation de la production qui ne pouvait être reliée aux
traditionnels facteurs travail et capital. Or, parler de « mobilisation
volontaire de ressources rares » nous ramène directement au coeur
de la théorie économique qui est souvent définie comme
l'étude des choix en situation de rareté.
2) Le problème de la mesure de la
productivité marginale
La productivité marginale d'un individu est
définie théoriquement comme la quantité
supplémentaire de produit qui résulte de sa participation au
processus de production. Mais si l'on peut imaginer de la mesurer avec une
certaine précision dans quelques cas concrets, il existe en revanche de
nombreux exemples de cas où la production n'est pas individualisable,
où le « produit » lui-même n'est pas mesurable, etc. La
théorie est donc ambiguë « parce que tout repose sur
l'idée d'une productivité individuelle accrue supposée
mesurable, et isolable des équipements comme de l'insertion dans tel ou
tel collectif de travail. » (Gazier, 1992, p.202). Ce qui n'est pas
évident. On propose souvent de mesurer indirectement la
productivité par les salaires, mais on tombe alors dans une
circularité parfaite (la productivité explique le salaire, mais
ne peut être mesurée que par son intermédiaire...).
Ainsi, l'explication apparaît fragile et contestable
dans la mesure où les deux termes intermédiaires n'ont pas de
contrepartie empirique bien définie. La théorie du capital humain
permet d'analyser la relation entre éducation et salaires dans un cadre
théorique conforme à la tradition néo-classique, en ayant
recours à des choix individuels rationnels. Mais la pertinence empirique
de l'explication proposée est loin d'être évidente.
III.3.2.- Les théories rivales
- Théorie du filtre
Dans la théorie du capital humain, l'école
permet d'acquérir des compétences productives. La théorie
du filtre (Taubman et Wales, Stiglitz, Thurow) propose quant à elle une
autre interprétation de la corrélation entre éducation et
salaires. Dans cette théorie, la fonction de l'école n'est pas de
former mais de classer les individus. L'école n'apporte pas de
compétences aux individus, elle se contente de sélectionner ceux
qui étaient dès le départ les plus aptes. Dans un contexte
d'incertitude sur les aptitudes productives des individus, l'école
fournit aux entreprises un moyen de sélectionner leurs employés
(cette idée a surtout été développée par
Spence dans ses modèles de signalement). La longueur et la
qualité de la formation suivie seront
40 | P a g e
autant de signaux permettant de repérer les bons
candidats, même si le contenu lui-même de la formation importe
peu.
Ces deux théories sont difficiles à
départager, car elles ont beaucoup d'implications communes au niveau
empirique. En particulier, elles ne se distinguent pas réellement au
niveau de la demande d'éducation : dans les deux cas, les individus ont
avantage à demander davantage d'éducation pour obtenir un salaire
plus élevé. En revanche, au niveau macroéconomique, si la
théorie du filtre se révélait exacte, il faudrait
réfléchir à l'existence éventuelle d'un moyen de
sélection moins coûteux. De manière plus
générale, on peut dire avec Blaug que « si la
différence entre les deux explications est bien de savoir si
l'école produit ou seulement identifie les qualités
valorisées par les employeurs, la réalité empirique qui
permettrait de trancher entre les deux est probablement à chercher dans
ce qui se passe effectivement dans les salles de classe. [...] Aucune
vérification sur le marché n'est susceptible de trancher entre
les explications de type capital humain ou de type crible, parce que la
question n'est pas de savoir si les études rendent compte des
rémunérations, mais pourquoi elles en rendent compte.
» (Blaug, 1994, p.223).
Dans la réalité, théories du filtre et du
capital humain sont sans doute complémentaires, et décrivent
chacune une partie de la réalité. Il est clair que l'école
n'apporte pas à chaque individu l'ensemble des compétences qui
lui seront nécessaires dans son futur métier : de nombreux
individus exercent d'ailleurs un métier auquel leur formation ne les
destinait pas particulièrement. Mais elle peut apporter une aptitude
à raisonner, elle peut « apprendre à apprendre ».
Samuel Bowles et Herbert Gintis sont d'ailleurs dans une perspective proche,
bien que plus critique, quand ils écrivent que la fonction essentielle
du système scolaire est de former chacun à la place qui sera la
sienne dans le système productif.
- Théorie de la Segmentation du
marché
Les théories de la segmentation du marché du
travail insistent sur le rôle de la demande de travail dans la
détermination des gains. Il n'y a pas un marché du travail
unifié, mais différents compartiments plus ou moins
étanches qui n'offrent pas les mêmes perspectives de
déroulement de carrière. Le fait de démarrer sur l'un ou
l'autre de ces marchés peut entraîner des conséquences
à long terme. Ainsi, la théorie du capital humain ne constitue
pas, loin s'en faut, la seule approche possible de la relation entre formation
et emploi. Le fait de ne pas préciser davantage le contenu du capital
humain, ses conditions de formation, en somme d'en faire une « boîte
noire », est sans doute en partie responsable de l'apparition de la
théorie du filtre. Puisqu'on ne précise pas quel est le contenu
du capital humain, rien n'empêche de faire l'hypothèse qu'il soit
justement vide de contenu.
41 | P a g e
On remarquera de plus que la théorie du capital humain
se distingue des autres par sa référence marquée à
l'individualisme méthodologique. La théorie du filtre se situe
davantage au niveau du système scolaire dans son ensemble. Quant aux
théories de la segmentation du marché du travail, elles insistent
sur le rôle structurant de la demande de travail. Le point de vue de
l'entreprise y apparaît prédominant par rapport au point de vue de
l'individu qui offre son travail. Ces théories remettent en cause
l'hypothèse selon laquelle la productivité d'un individu ne
dépend que de ses propres caractéristiques.
Donc, dans le cadre de ce travail de recherche, notre approche
repose sur le capital humain au sens de Bernard Gazier qui définit le
capital humain comme l'ensemble des capacités productives d'un individu
(ou d'un groupe), incluant ses aptitudes opératoires au sens le plus
large : connaissances générales ou spécifiques,
savoir-faire, expérience... » Voilà pourquoi, un ensemble de
variables découlant de la théorie du capital humain seront
considérées comme facteurs susceptibles d'influencer le revenu
des agents de proximité.
III.4.- Les déterminants du revenu émanant
des théories
Eu égard aux différentes théories portant
sur le capital humain, nous avons retenu certaines variables comme le niveau
d'études, le nombre d'années dans la pratique des affaires donc
l'expérience de l'agent, la catégorie socioprofessionnelle,
l'âge et le sexe de l'agent qui sont susceptibles d'influer sur le revenu
des agents de proximité. Par ailleurs, pour les besoins de
l'étude, d'autres variables ont été prises en compte.
Education
Dans cette partie du travail, l'agent de proximité est
assimilé au travailleur indépendant40 en fonction du
type d'activités exercées. Par ailleurs, il existe bon nombre
d'études portant sur la relation existante entre l'éducation et
le salaire. Les théoriciens du capital humain ont essayé de
démontrer l'impact de ce dernier sur la productivité qui,
à son tour, influencera le salaire des agents de proximité dans
ce cas-ci. En guise de justification, nous avons mis emphase sur une analyse
empirique des déterminants du choix d'occupation en Colombie
réalisée par les auteurs Guillaume DESTRE et Valentine HENRARD.
Ces derniers ont considéré l'éducation comme un facteur
déterminant dans l'explication du revenu des travailleurs
indépendants donc des agents de proximité en faisant
référence à notre travail de recherche. Aussi, cette
variable a-t-elle été prise en compte par Rees et Shah (1986) qui
affirme que l'éducation réduit la dispersion des
40 Un travailleur indépendant, ou travailleur autonome
est à la fois entrepreneur, propriétaire (de ses moyens de
production) et son propre employé. Il est maître de ses
décisions concernant son travail mais doit toutefois s'adapter aux
demandes de sa clientèle.
42 | P a g e
gains dans le travail indépendant pour les individus
les plus éduqués en uniformisant leurs aptitudes et en
développant leur capacité à évaluer de façon
efficace les opportunités de création d'entreprise. On s'attend
à ce que l'éducation influence positivement le revenu des agents
de proximité au moyen de l'augmentation de la productivité.
Expérience et âge
Deux variables importantes utilisées par Destre et
Henrard pour pouvoir expliquer le choix d'occupation sont l'expérience
et l'âge. En ce qui concerne la première, les capacités et
les aptitudes nécessaires au travail indépendant ne peuvent
être acquises qu'après plusieurs années d'expérience
sur le marché du travail (Lucas, 1978 ; Calvo et Wellisz, 1980). Par
ailleurs, si les éventuels entrepreneurs ou travailleurs
indépendants font face à une contrainte de liquidité, le
capital financier accumulé par les individus au cours de leur vie active
augmentera leur probabilité de s'installer à leur compte. Cette
accumulation de capitaux réduit en outre les risques associés aux
variations de gains du travail indépendant (Kidd, 1993).
En ce qui a trait à la seconde variable à savoir
l'âge, la plupart des études empiriques trouvent que la
probabilité pour le travailleur indépendant de s'installer
à son compte est positivement corrélée avec l'âge
(Van Praag et Van Ophen, 1995 ; Meyer, 1990), ou que la probabilité est
indépendante de l'âge jusqu'à un certain âge
(Quarante ans chez Evans et Leighton, 1989 ; Cinquante ans chez Evans et
Jovanovic, 1989). Par ailleurs, si l'aversion au risque augmente avec
l'âge, il est possible que les personnes âgées manifestent
plu de réticences vis-à-vis des responsabilités
qu'implique ce type d'emploi, l'activité de travail indépendant
peut se révéler très éprouvante (à la fois
physiquement et moralement).
Statut matrimonial et nombre d'enfants
Rees et Shah (1986) pensent que le soutien d'une famille rend
le travail indépendant moins pénible et peut inciter les
individus mariés à prendre davantage de risques que les
autres.
Certains auteurs comme Dolton et Makepeace (1990) pensent au
contraire que le fait d'avoir la responsabilité de famille accroît
l'aversion au risque en augmentant le coût d'un éventuel
échec lors d'une installation en tant que travailleur
indépendant. Dans le cadre de notre étude, nous retenons la
position de Dolton et Makepeace car nous pensons que la charge familiale peut
constituer un handicap à l'investissement.
43 | P a g e
Capital financier
Les ressources financières d'un individu sont un
élément déterminant dans sa décision de choisir le
travail indépendant donc ont un impact plutôt positif sur le
revenu du travailleur indépendant. En effet, les individus faisant face
à des contraintes financières (Evans et Leighton, 1989 ; Evans et
Jovanovic, 1989), il est en général nécessaire d'avoir un
capital de départ pour créer une micro-entreprise. Une des
principales barrières à l'entrée dans
l'indépendance est liée à la difficulté d'obtenir
des crédits. Par conséquent, plus la richesse d'un individu est
importante, plus il aura de facilités à s'installer à son
compte et moins il sera exposé au risque lié à la
fluctuation de gains dans ce type d'emploi. C'est le même cas de figure
pour les agents de proximité, vu qu'ils doivent disposer d'une autre
activité génératrice de revenus pour pouvoir offrir le
service de Mobile Banking. Donc, il est obligatoire de disposer d'un capital de
départ pour pouvoir devenir un agent de proximité dans les
services de Mobile Banking en Haïti. Dans notre étude, nous avons
considéré plutôt la variable « autres activités
génératrices de revenu ».
Toutes ces variables prises en compte par Destre et Henrard
dans leurs études portant sur les déterminants du choix
d'occupation ont été utilisées dans notre travail de
recherche comme variable susceptible d'influencer le revenu des agents de
proximité de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince en ne
considérant que les agents de Tchotcho Mobile de Digicel puisque le
service de T-cash de Voilà est dysfonctionnel.
III.5.- Définitions de quelques concepts
pertinents
? Agents de proximité
La tendance qui est souvent dégagée par plus
d'un présente le Mobile Banking comme une banque à la poche mais
en réalité les agents de proximité représentent un
élément incontournable dans la réussite du service de
M-Banking. En effet, ce sont généralement les agents qui
apprennent aux utilisateurs comment effectuer des opérations avec leur
téléphone, y compris celles pouvant s'effectuer sans la
présence d'un agent. En conséquence, la mise en place d'un
réseau d'agents est une condition préliminaire essentielle au
lancement réussi d'une plateforme de services d'argent mobile. Les
agents assurent trois fonctions essentielles : l'enregistrement des clients, la
formation de ceux-ci et le traitement des opérations de
dépôts et retraits d'argent. Dans le modèle adopté
par M-PESA au Kenya, les agents assurent l'ensemble de ces fonctions. Donc,
l'une des principales caractéristiques du réseau d'agents M-PESA
de Safaricom est son homogénéité. Tous les agents
partagent les mêmes responsabilités et les mêmes pouvoirs
dans un cadre de fonctionnement identique. Par contre, de nombreux prestataires
de services d'argent mobile n'ont pourtant pas retenu l'idée d'un
réseau d'agents uniformes et ont préféré
assigner
44 | P a g e
des responsabilités et fonctions spécifiques
à différentes catégories d'agents. C'est le cas de MTN
Ouganda qui a deux catégories d'agents : des agents de terrain ayant
pour mission d'inscrire les nouveaux clients et d'autres pour les
opérations de retrait et dépôt d'argent. Le modèle
choisi par Standard Bank Community en Afrique du Sud diffère
également du modèle M-PESA, mais pas de la même
manière41. Cette plateforme de réseau d'agents est
composée de différentes catégories d'entreprises : petits
commerces, agences bancaires, comptoirs de paiement de factures. Tous ces
agents effectuent des opérations de dépôt et de retrait
d'argent mais chaque catégorie dispose sa propre structure tarifaire. En
effet, la banque mobile de Digicel à savoir Tchotcho Mobile pratique les
mêmes stratégies que Standard Bank Community en termes de
réseaux d'agents sauf que sa structure tarifaire est identique à
toutes les catégories d'entreprises.
? Facteurs sociodémographiques
Les facteurs sociodémographiques sont des facteurs qui
déterminent les caractéristiques sociodémographiques d'une
population. L'opérationnalisation de ces derniers est faite à
partir des variables comme le sexe, l'âge des agents de proximité,
le niveau d'études, le nombre de personnes à charge, les
catégories socioprofessionnelles, le statut matrimonial, les zones
d'activités des agents du M-Banking, le nombre d'années dans la
pratique des affaires et le degré de satisfaction du service.
? Facteurs économiques
Les facteurs socioéconomiques sont des facteurs qui
déterminent les conditions économiques dans lesquelles
évolue l'agent de proximité du M-Banking. Les variables
opérationnelles des facteurs socioéconomiques sont :
Liquidité disponible, nombre de transactions par jour, type de
transactions, Intensité économique des zones d'activités,
Formation des agents de proximité.
? Tchotcho Mobile
Tchotcho Mobile constitue l'un des premiers essais faits dans
le domaine de banque mobile à travers le pays. Ce système se veut
un élément important permettant à des gens qui n'ont pas
accès au système bancaire traditionnel et vivant dans des zones
rurales de pouvoir faire des transactions de dépôt et de retrait,
de faire des transfert d'argent à partir de leurs
téléphones
41 Etude de faisabilité Mobile Banking par
la Direction de Microfinance d'Horus Developement Finance, Septembre 2009.
45 | P a g e
portables. Aussi, les clients peuvent-ils faire des achats
dans des markets, restaurants, pharmacies, et autres entreprises
accrédités par la Digicel pour recevoir l'argent
électronique. D'autres systèmes comme LajanCash (Banque Nationale
de Crédit) et SogeMobile (Sogebank) sont en pleine
expérimentation à l'heure actuelle en vue d'offrir une autre
alternative de disposer de l'argent. Ce qui va probablement avoir un impact
positif sur le problème d'insécurité qui touche certains
clients des banques commerciales après avoir fait leurs transactions
à la Banque. Bien que ces types de système exigent des
coûts d'utilisation allant de 6 à 120 gourdes dépendamment
de la catégorie de transactions (25 à 1000 gourdes,
jusqu'à 5001 à 10000 gourdes) et du type de transactions
(Dépôt, retrait, paiement, transfert d'argent).
46 | P a g e
Chapitre IV.- Cadre opératoire
Pour mieux atteindre les objectifs que nous nous sommes
fixés dans le cadre de notre recherche, la construction d'un cadre
opératoire est nécessaire en ce sens qu'il permet de circonscrire
et de justifier le choix des variables et des indicateurs en rapport avec les
objectifs spécifiques et les résultats décrits ci-dessus.
Le cadre opératoire est donc un outil de structuration de la recherche
pour faciliter l'élaboration des variables et indicateurs nous donnant
le moyen, au terme de nos investigations, de confirmer ou d'infirmer les
hypothèses annoncées. Donc, les lignes qui suivent nous
permettent de définir et d'opérationnaliser les deux
catégories de variables qui font l'objet d'étude en l'occurrence
les variables indépendantes et la variable dépendante. Ces
dernières sont définies dans le tableau ci-dessous :
Tableau 1 : Liste des variables opérationnelles de
l'étude
Concepts
|
Variables
|
Variable d'étude
|
- Revenu moyen par jour
|
Facteurs
Sociodémographiques
|
- Sexe
- Age des agents de proximité
- Niveau d'études
- Nombre de personnes en charge
- Catégories socioprofessionnelles des agents de
proximité
- Statut matrimonial
- Zone d'activités
- Nombre d'années dans la pratique des affaires
- Degré de satisfaction du service
|
Facteurs économiques
|
- Liquidité disponible
- Nombre de transactions par jour
- Type de transactions
- Intensité économique des zones
- Formation des agents
|
Eu égard au cadre théorique, nous avons choisi
les variables indépendantes telles que le groupe d'âge, la commune
d'intervention, les catégories socioprofessionnelles de l'agent, la
satisfaction tirée du service, nombre de personnes en charge, nombre de
transactions effectuées et Autres activités
génératrices de revenu qui sont susceptibles d'influencer le
revenu des agents de proximité à l'exception de certaines d'entre
elles comme zones d'activités, satisfaction tirée du service et
le nombre de transactions qui ont été considérées
en fonction du besoin de l'étude. D'autres variables telles que le sexe,
le statut matrimonial, le niveau d'instruction, l'expérience de l'agent
ou le temps consacré au travail ont été prises en compte
en vue de décrire les caractéristiques propres à l'agent
de proximité.
47 | P a g e
IV.1.- Définition opérationnelles des
variables IV.1.1.- Variables causales ou indépendantes
1.- Sexe
Elle est ciblée comme une variable susceptible
d'influencer le revenu des agents de proximité car on pense que, en ce
qui a trait au marketing ou à la qualité du service offert aux
clients, les filles sont très enclines à attirer beaucoup plus de
clients car elles sont dotées de capacités intrinsèques
pouvant leur permettre d'accroître davantage leur revenu. Elle comporte
deux modalités : 1-Homme ; 2- Femme.
2.- Groupe d'âge
C'est la variable qui montre la composition en âge de
la population des agents de proximité de l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Cette dernière a été prise en compte dans
les travaux de Van Praag et Van Ophen portant sur les travailleurs
indépendants dans lesquels ils affirment que le travail
indépendant est positivement corrélé avec l'âge.
Donc, cette variable se révèle d'une importance capitale dans
l'explication du revenu des agents de proximité. Ses modalités
sont définies de la façon suivante :
- Moins de 25 ans
- Entre 25 et 40 ans - Plus de 40 ans
3.- Commune d'intervention ou zone d'activité de
l'agent
La commune d'intervention fait référence aux
différentes zones ciblées par l'enquête. Dans le cadre de
cette étude, nous nous intéressons aux communes faisant partie de
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince auxquelles sont affectées
les agents de proximité. Donc, cette variable comporte six
modalités : 1- Pétion-ville ; 2- Delmas ; 3- Tabarre ; 4-
Port-au-Prince ; 5- Cité soleil ; 6- Carrefour.
4.- Niveau d'instruction
Le niveau d'instruction noté NIV permet de se
renseigner sur le niveau de formation des agents de proximité. Cette
variable comprend quatre modalités :
48 | P a g e
- Primaire : Pour un agent de proximité qui a atteint
un certain niveau entre la préscolaire et la 6ème année
fondamentale.
- Secondaire : Pour un agent qui a franchi un certain niveau
entre la 7ème année fondamentale et la classe Terminale.
- Professionnel : Pour désigner les agents qui n'ont
pas pu atteindre le niveau universitaire mais qui ont appris un métier
dans un centre professionnel.
- Universitaire : Pour prendre en compte ceux qui
fréquentent un centre d'études supérieures ou qui ont
déjà franchi l'étape universitaire.
5.- Statut matrimonial
Cette variable renseigne sur la situation de l'agent de
proximité en ménage. Ses modalités sont les suivantes :
- Marié(e) : Pour un agent de
proximité qui s'est uni à une femme par un acte légal.
- Fiancé(e) : Se dit d'un agent de
proximité qui s'est lié par une promesse de mariage.
- Célibataire : Pour un
agent de proximité qui n'a jamais vécu sur le même toit
avec une partenaire
- Autres : Pour tenir compte
d'éventuels cas qui ne sont pas pris en compte à travers les
modalités précitées comme Séparé,
Placé, Divorcé, Vivre avec.
6.- Nombre d'années dans la pratique des
affaires
Cette variable nous permet d'évaluer l'agent de
proximité en termes d'expériences dans la pratique des affaires.
C'est un indicateur très important car on suppose que plus l'agent n'ait
d'expérience, plus sa capacité de fournir un bon service
augmente. Ceci entraînera, à coup sûr, une augmentation du
flux de transactions qui à son tour va influer positivement le revenu
des agents. Elle est trichotomique : 1.- 0 à 5 ans ; 2.- 5 à 10
ans ; 3.- Plus de 10 ans.
7.- Catégories socioprofessionnelles
La nomenclature de « Catégories
socioprofessionnelles » a été utilisée lors des
recensements réalisés par INSEE. L'objectif était de
classer les individus selon leur situation professionnelle en tenant compte de
plusieurs critères : métier proprement dit, activité
économique, qualification, position hiérarchique et statut. Cette
nomenclature était remplacée par celle des « professions et
catégories socioprofessionnelles dans les recensements de 1982, 1990 et
1999. Nous avons pris en compte cette variable dans le cadre de cette
étude dans le but de mettre en exergue les
49 | P a g e
caractéristiques sociales et professionnelles des
agents de proximité du Mobile Banking. Cette variable comporte quatre
modalités qui sont présentées comme suit :
- Employé : si l'agent de proximité travaille pour
le compte d'un employeur
- Entrepreneur : si l'agent de proximité s'investit
dans l'entrepreunariat ; dans la création d'autres entreprises
génératrices de revenus.
- Profession libérale : Si l'agent de proximité
exerce une profession libérale comme le Droit, la Médecine,
etc.
- Artisan/Commerçant/Agriculteur : Si l'agent de
proximité est un artisan, un commerçant ou un agriculteur.
- Autres : Si l'agent de proximité a une activité
différente de celles précitées.
8.- Satisfaction tirée du service
Pour mettre en exergue la qualité du service et
l'intérêt que les agents de proximité portent au Mobile
Banking, la variable « satisfaction tirée du service » a
été prise en compte. Avec les niveaux suivants :
- Très satisfait - Satisfait
- Peu satisfait - Non satisfait - Ne sais pas
9.- Nombre de personnes à charge
Cette variable (notée NPER) tend à mesurer le
poids de la responsabilité familiale sur le revenu de l'agent de
proximité. Donc, elle influence négativement le revenu des agents
de proximité. Elle comporte trois modalités : 0 à 2
personnes, entre 3 et 5 personnes et plus de 6 personnes.
10.- Nombre de transactions
effectuées
Cette variable nous renseigne sur le flux de transactions
effectuées par les agents quotidiennement. Dans les pays d'Afrique
où les modèles de Banque mobile sont en pleine croissance, les
agents tirent des commissions non seulement sur les transactions quotidiennes
mais aussi lors des inscriptions de nouveaux clients. C'est le cas de MTN
Ouganda qui compte
50 | P a g e
des agents pour l'inscription de nouveaux agents et ceux qui
ne font que des opérations de dépôt et de retrait.
Pourtant, en Haïti, les agents ne s'occupent que des transactions de
dépôt et de retrait. Donc, les agents tirent leur avantage dans le
volume de transactions journalières. Cette variable est codifiée
de la manière suivante :
- 0 à 15 : si l'agent effectue moins de 15 transactions en
moyenne par jour - 15 et 30 : si l'agent fait en moyenne entre 15 et 30
transactions par jour - Plus de 30 : Si l'agent fait en moyenne plus de 30
transactions par
11.- Liquidité disponible
Cette variable nous renseigne sur la disponibilité en
termes de liquidité. Pour faire face aux opérations de retrait,
l'agent doit avoir une quantité considérable d'argent à sa
disposition. Voilà pourquoi, il est obligatoire que l'agent ait une
autre activité lui permettant de générer un fonds de
roulement pour assurer les transactions de retrait sauf s'il y a une sorte
d'équilibre entre les transactions de dépôt et de retrait.
Elle comprend deux modalités :
- Oui : Si l'agent dispose de la liquidité pour faire les
transactions de retrait - Non : Sinon
IV.1.2.- La variable dépendante de
l'étude
Revenu moyen par jour
Pour mesurer la variable Revenu, nous avons pris en compte le
revenu moyen perçu journalièrement par un agent de
proximité. Etant la variable-clé de notre étude, il est
constitué des commissions que les agents tirent des consommateurs lors
des transactions de dépôt et de retrait. Le consommateur a pour
devoir de verser des frais qui varient selon le type de transactions et la
catégorie de transactions. Pour avoir des informations nous permettant
de catégoriser cette variable, nous avons mené une visite
d'exploration en Avril 2012 dans certaines agences à travers la ville de
Saint-Marc connue comme une des villes pilotes du projet mobile banking en
Haïti. D'après les renseignements recueillis auprès de
quelques agents et d'autres personnes connaissant l'activité, un agent
qui travaille normalement, sans tenir compte des facteurs externes, doit gagner
une commission de 350 gourdes pour la journée. D'autre part, selon leurs
dires, ils sont rares ceux qui réalisent 1500 gourdes ou plus. De
là, nous pouvons définir les tranches de revenus des agents de
mobile banking de la manière suivante:
51 | P a g e
- Moins de 350 gourdes : cette catégorie est
définie pour prendre en compte les agents qui n'arrivent pas à
atteindre le minimum qu'ils considèrent comme acceptable dans
l'activité pour une journée de travail;
- Entre 350 à moins de 1500 gourdes : tranche
considérée comme normale par les agents interrogés lors de
la visite d'exploration;
- 1500 gourdes et plus : pour tenir compte de ceux qui ont un
commissionnement élevé donc bien
rémunérés.
Chapitre V.- Phase de traitement :
analyse/présentation et interprétation/discussion des
résultats
52 | P a g e
53 | P a g e
La recherche ne se résume pas à la collecte
d'une masse de données. Il convient toutefois de les traiter en vue
d'isoler les unités signifiantes abstraites de leur contexte pour en
opérer la comparaison terme à terme et faire une synthèse.
En effet, la phase de traitement revêt d'une importance capitale dans le
cadre de ce travail de recherche. Elle comprend trois grandes étapes
:
V.1.- Evaluation de la qualité des
données
L'évaluation de la qualité des données
sert à déterminer dans quelle mesure le produit final satisfait
aux objectifs initiaux de l'activité statistique, notamment sous l'angle
de la fiabilité (exactitude, actualité et cohérence).
Outre la pertinence des données, elle permet de vérifier s'il
existe un lien entre certains types d'erreurs et certaines étapes du
processus d'enquête afin de procéder à leur ajustement.
D'où la nécessité d'évaluer la qualité des
données avant l'entame de l'analyse.
V.2.- Analyse de données (Méthodes
utilisées)
L'objectif de notre travail est de mesurer parmi les
variables explicatives celles qui influencent le revenu des agents de
proximité du Tchotcho Mobile dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. En fait, il s'agit d'un test de causalité entre la
variable dépendante et les variables indépendantes de
l'étude. Donc, il convient de choisir une méthode permettant
d'étudier le lien causal entre les différentes
caractéristiques du phénomène. Ainsi, dans cette partie du
travail, nous mettons l'emphase sur deux types d'analyse à savoir
l'analyse descriptive et l'analyse explicative des données.
V.3.- Analyse descriptive
L'approche descriptive consiste à déterminer la
nature et les caractéristiques des phénomènes et à
établir les associations entre eux. Ainsi, des tableaux croisés
ont été construits entre chaque variable indépendante et
la variable étudiée. Donc, le recours à la statistique de
Khi-deux est de mise car cette dernière permet de tester la liaison
entre deux variables catégorielles. On se fixe un seuil d'erreur qui
peut être de 5% ou 10%. Dans cette étude, le seuil de 5% est
retenu de façon arbitraire. On calcule également une
probabilité dont la valeur est comparée au seuil fixé. Si
cette valeur est inférieure au seuil, on conclut que les deux variables
sont associées. Dans le cas échéant, on dit qu'il y a
indépendance entre les deux variables.
54 | P a g e
V.4.- Analyse explicative
L'analyse explicative permet de prendre une décision
quant à la confirmation ou à la réfutation de
l'hypothèse de recherche. A cette phase, il importe de mettre en
évidence les raisons qualitatives ou statistiques pour lesquelles nous
devons retenir ou rejeter une hypothèse. Par conséquent, une
analyse explicative a été mise en oeuvre.
a.- Choix du modèle d'analyse
Compte tenu de la nature trichotomique de la variable
étudiée, en l'occurrence, le revenu moyen journalier des agents
de proximité, le modèle d'analyse retenu est un modèle
multinomial ordonné. Donc, nous avons le choix entre un modèle
logit multinomial et un probit ordonné. Dans le cadre de ce travail,
nous ferons le choix d'estimer un modèle logit pour expliquer le revenu
moyen par jour des agents de proximité dans le secteur du mobile banking
vu que les deux modèles donnent approximativement les mêmes
résultats et aussi le modèle logit est plus facile à
analyser.
b.- Présentation du modèle
Un modèle multinomial ordonné ou polytomique
univarié ordonné est utilisé lorsqu'on a une variable
qualitative ayant plusieurs modalités suivant un ordre
hiérarchique naturel. Ce modèle permet d'obtenir la
probabilité pour un individu « i » de se trouver dans
l'une des catégories « j » de la variable
dépendante en fonction de certaines caractéristiques. Ce
modèle est utilisé lorsque l'on ne dispose que des données
en classes sur la variable dépendante. Supposons que l'on note par cette
variable, l'on a :
? inférieur à c1,
? compris entre et ( > ),
? compris entre et
? supérieur à
|
( > ),
|
Dans le cadre de ce travail, il convient de modéliser
la probabilité pour un agent « i », compte tenu de
certaines caractéristiques économiques et
sociodémographiques, de se trouver dans la tranche de revenus «
j ». La variable d'intérêt de l'étude qui est
le revenu moyen par jour est défini de la manière suivante :
- Niveau de revenu faible si l'intervenant gagne moins de 350
gourdes par jour ;
- Niveau de revenu normal si l'intervenant gagne entre 350 et
1500 gourdes par jour ; - Niveau de revenu élevé si l'intervenant
gagne plus de 1500 gourdes.
Nous constatons qu'il existe effectivement un ordre naturel entre
les modalités de cet indicateur allant du niveau de revenu le plus
faible au plus élevé. Ainsi, un agent de proximité se
trouvant dans la dernière catégorie a un niveau de revenu plus
élevé que ceux se trouvant dans les autres.
c.- Spécification du modèle
Un modèle multinomial ordonné s'écrit de la
manière suivante :
. . .
=
Avec = et où la variable latente42 est
définie par = avec = .... )
vecteur de caractéristiques, = 1, .., N, (un vecteur de
paramètres),
i.i.d. (0, ) et où / suit une loi de fonction de
répartition Si la fonction
correspond à la loi logistique, le modèle est un
modèle logit. Si la fonction
correspond à la loi normale centrée réduite,
le modèle est un modèle probit.
A partir de la définition précédente nous
déduisons la fonction de la variable qualitative yi :
Prob ( = 0) = Prob ( < ) = F
Prob ( = 1) = Prob ( < ) = F F
55 | P a g e
42 Une variable latente est une variable non
observable mais on sait qu'elle existe.
Prob ( = m) = Prob ( < ) =1 F
56 | P a g e
De manière générale, on écrit :
Prob ( = j) = F F
,
Avec, par convention, et Prob étant la probabilité
pour un
individu i de se trouver dans la catégorie j.
1.- Fonction de vraisemblance
Dans les modèles Logit ou Probit multinomial
ordonné, nous ne pouvons pas observer le ratio de chance; ce qui rend
impossible l'utilisation d'un modèle MCO pour l'estimation des
paramètres. Dans ce cas, nous avons recours à la méthode
du maximum de vraisemblance, car elle est une méthode d'estimation
alternative à la méthode des moindres carrés qui consiste
à trouver la valeur des paramètres qui maximisent la
vraisemblance des données.
La vraisemblance en économétrie est
définie comme la probabilité jointe d'observer un
échantillon, étant donné les paramètres du
processus. Pour les modèles Logit et Probit Multinomial la vraisemblance
associée à l'observation I s'écrit:
=
=
Où représente le nombre d'individus et le nombre de
modalités de la variable qualitative
Avec
En général, seuls les paramètres = et = sont
identifiables. La fonction de
vraisemblance devient :
2.-
=
Le test de signification des
paramètres
Ce test permettra de déterminer le degré de
contribution de chaque variable dans l'explication du revenu des agents de
proximité dans l'aire métropolitaine de P-au-P. La
significativité des
57 | P a g e
coefficients est appréciée à l'aide des
ratios appelés « z-Statistique » car la distribution des
rapports du coefficient sur son écart-type ne suit pas une loi de
student, comme dans le modèle linéaire général mais
une loi normale. Cette statistique s'interprète de façon
classique à partir des probabilités critiques. Si la
probabilité critique est inférieure à la signification
fixée, on rejette l'hypothèse nulle. Comme dans le cas de
l'analyse bivariée, le seuil est fixé à 5%.
3.- Le test de signification globale du modèle
Il est effectué en utilisant le ratio du Log
vraisemblance(LR). On a LR = 2 (Log L_R - Log L_U) avec L_R= valeur de la
fonction du Log-vraisemblance contrainte sous l'hypothèse nulle et L_U =
valeur de la fonction du Log-vraisemblance non contrainte. Sous
l'hypothèse nulle, LR
suit une distribution d'un à k degrés de
libertés. Si la statistique LR est supérieure au lu
dans la table pour un seuil de 5%, alors nous rejetons
l'hypothèse nulle. 4.- Appréciation de la qualité
du modèle
Il convient aussi d'apprécier la qualité du
modèle. Pour ce faire, le Pseudo-R2 sera utilisé. Il
détermine le pouvoir prédictif du modèle,
c'est-à-dire la contribution du modèle dans l'explication du
revenu des agents de proximité.
V.5.- Interprétation et discussion des
résultats
L'analyse et la présentation des données
à l'aide de textes narratifs, de tableaux et de graphiques une fois
terminées, il a été question, ici, de les expliquer dans
le contexte de l'étude et à la lumière des travaux et des
écrits antérieurs. Pour ce, on a procédé à
la vérification de l'authenticité des résultats en
revenant sur les hypothèses, en convoquant justement les théories
et les auteurs qui ont abordé la question étudiée et enfin
on pourra tirer des conclusions et faire des recommandations.
58 | P a g e
Chapitre VI.- Analyse statistique des
caractéristiques sociodémographiques et économiques des
agents de proximité et les déterminants de leurs revenus dans
l'activité Mobile Banking.
59 | P a g e
VI.1.- Analyse descriptive ou univariée des
données de l'enquête
Cette rubrique concernant l'analyse descriptive de
données vise principalement à analyser les fréquences des
différentes variables sous-études c'est-à-dire la
proportion associée à chaque modalité de ces variables.
Elle est divisée en deux catégories de variables :
- Les variables dites économiques.
- Les variables sociodémographiques;
VI.1.1.- Les variables dites économiques
VI.1.1.1.- Les agents de proximité et leur revenu
moyen par jour
Concernant le revenu des agents, nous constatons que 62.2% des
enquêtés gagnent entre 350 et 1500 gourdes par jour, 32.9% gagnent
moins de 350 gourdes et seulement 4.9% gagnent plus de 1500 gourdes
(Voir Tableau 12, Annexe I). Par ailleurs, le revenu moyen
journalier que gagne un agent de proximité est de 667.68 gourdes. Le
plus bas revenu d'un agent de proximité est 200 gourdes et son revenu
maximal est de 2000 gourdes (Voir Tableau 14, Annexe I). Le
graphique suivant illustre parfaitement les résultats.
Graphe 1 : Distribution
des agents de proximité selon leur revenu moyen par
jour
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
.
VI.1.1.2.- Les agents de proximité et la
liquidité disponible
au-P, Août 2012.
Sur les 82 enquêtés, 70.7% ont affirmé
avoir toujours de la liquidité disponible pour opérer les
transactions de retrait ; par contre, 29,3% ne disposent pas toujours de
liquidité pour satisfaire les demandes de retrait des clients
(Voir Tableau 11, Annexe I). Le graphe ci-dessous
présente la situation des agents en termes de disponibilité de
liquidité.
60 | P a g e
Graphe 2 : Distribution
des agents de proximité suivant la liquidité
disponible
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
au-P, Août 2012.
VI.1.1.3.- Les agents de proximité et le nombre de
transactions par jour
Parmi les 82 agents interrogés, 43.9% déclarent
enregistrer entre 15 et 30 transactions par jour. Cependant, seuls 22% font
plus de 30 transactions par jour (Voir Tableau 10, Annexe I).
En moyenne, un agent de proximité peut réaliser 12
transactions par jour. Le nombre de transactions minimal qu'un agent peut
effectuer quotidiennement est de 3 et le nombre maximal est de 50
(Voir Tableau 15, Annexe I).
Graphe 3 : Distribution
des agents de proximité suivant le nombre de transactions
effectuées par jour
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
VI.1.1.4.- Le type de transaction effectué par jour
par les agents
au-P, Août 2012.
Selon les résultats, la majorité des agents
(76.8%) enregistre le plus souvent des transactions de type « Retrait
» et seulement 23.2% d'entre eux effectue le plus souvent des transactions
de type « Dépôt ». Ce qui sous-entend que les
utilisateurs se servent du mobile banking le plus souvent pour retirer de
l'argent sur leur compte.
61 | P a g e
Graphe 4 : Distribution
des agents de proximité suivant le type de transactions
effectuées par jour
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
au-P, Août 2012.
VI.1.1.5.- Intensité économique des zones de
fonctionnement des agents
Les agents semblent fonctionner dans des zones où
l'activité économique est assez intense. En effet, dans 48.8% des
cas, il y a plus de 5 entreprises dans l'environnement immédiat des
agents, 35.4% d'entre eux évoluent dans un milieu où il y a entre
3 et 5 entreprises et les 15.9% restant ont moins de 3 entreprises dans leur
entourage.
Graphe 5 : Distribution
des agents de proximité suivant l'intensité économique de
leur zone d'activité
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
VI.1.1.6.- Formation des agents
au-P, Août 2012.
84.1% des agents affirment avoir reçu une formation
pour pouvoir offrir avec efficacité le service de Mobile Banking, les
15.9% restants affirment le contraire. On peut donc supposer qu'ils ont appris
à le faire sur le tas. Le tableau ci-dessous relate les
résultats.
62 | P a g e
Tableau 1 : Distribution
des agents selon qu'ils ont reçu ou non une formation
Modalité
Pourcentage
Oui
69
84.1
Non
13
15.9
82
100.0
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
VI.1.2.- Les variables sociodémographiques
Total
VI.1.2.1.- Sexe des agents de proximité
au-P, Août 2012.
L'analyse par sexe des enquêtés montre une
prépondérance masculine au moment de l'enquête sur le
marché du Mobile Banking (Voir Tableau 1, Annexe I). En
effet, 68.3% des agents interrogés sont des hommes contre 31.7% de
femmes. Le graphe ci-dessous illustre bien la situation au moment de
l'enquête.
Graphe 6 : Distribution
par sexe des agents de proximité du Mobile Banking
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
VI.1.2.2- Age des agents de proximité
au-P, Août 2012.
On remarque que, dans 53.7% des cas, les agents ont un
âge compris entre 30 et 35 ans (Voir Tableau 2, Annexe
I). Ce qui sous-entend que la population des agents est relativement
jeune. Ce résultat est en adéquation à l'approche
théorique développée par Evans et Leighton selon laquelle
les personnes en âge avancé ont une réticence de
s'installer pour leur propre-compte. Donc, les jeunes sont plus enclins
à devenir agent de proximité. Il importe de souligner que
l'âge moyen des agents de proximité est de 31 ans. L'agent de
proximité le plus jeune est âgé de 19
63 | P a g e
ans et le plus vieux de 53 ans (voir Tableau 13,
Annexe I). Le graphique ci-après présente la situation
des agents de proximité en termes d'âge.
Graphe 7 : Distribution
des agents de proximité suivant leur groupe
d'âge
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
au-P, Août 2012.
VI.1.2.3.- Les agents de proximité et le niveau
d'instruction
S'agissant de la variable « Niveau d'éducation
», 54.9% des répondants ont fréquenté une
université quelconque qu'elle soit privée ou publique
(Voir Tableau 3, Annexe I). Il est à noter que le plus
bas niveau atteint est le secondaire avec un pourcentage de 17.1%. Ce qui
laisse présager qu'il faut un certain niveau pour être agent de
proximité sur le marché du Mobile Banking.
Graphe 8 : Distribution
des agents de proximité selon leur niveau
d'instruction
Source : Elaboration propre de l'auteur à
partir de l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans
l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012.
64 | P a g e
VI.1.2.4.- Les agents de proximité et le nombre de
personnes en charge
Parmi les agents concernés par l'étude, 46,34%
ont sur leurs responsabilités entre 3 et 5 personnes, 45,12% ont moins
de 2 personnes en charge (Tableau 4, Annexe I). Par contre,
8,54% comptent plus de 6 personnes comme charge familiale. Le graphe suivant
présente la répartition des agents de proximité selon le
nombre de personnes en charge.
Graphe 9 : Distribution
des agents de proximité selon le nombre de personnes en
charge
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
au-P, Août 2012.
.
VI.1.2.5.- Les catégories socioprofessionnelles des
agents de proximité interrogés
Les résultats de l'enquête ont
révélé que 34.1% des agents appartiennent à la
classe des employés, 25% pratiquent une profession libérale,
15.9% sont des entrepreneurs et 4.9% sont des étudiants (Voir
Tableau 5, Annexe I). Le graphe qui suit présente la
répartition des agents de proximité selon leurs catégories
socioprofessionnelles.
Graphe 10 : Distribution
des agents de proximité selon leurs catégories
socioprofessionnelles
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
au-P, Août 2012.
65 | P a g e
VI.1.2.6.- Les agents de proximité et leur statut
matrimonial
La plupart des agents sont, soit marié, soit
célibataire. On remarque que sur un effectif de 82 agents, 46% sont
mariés et 34% sont célibataires. Par contre, on n'a
enregistré que 9% de ces derniers qui font partie de la catégorie
Autre (regroupant les agents qui sont soit divorcés,
séparés ou en situation de Vivre Avec (Voir Tableau 6,
Annexe I). Le graphe ci-après donne la répartition des
agents de proximité selon leur statut matrimonial.
Graphe 11 : Distribution
des agents de proximité selon leur statut matrimonial
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-
au-P, Août 2012.
IV.1.2.7.- Les agents et leur zone d'activité43
Par rapport à la zone d'activité, les agents de
Mobile Banking se concentrent surtout dans les communes de Delmas et de
Port-au-Prince (Voir Tableau 7, Annexe I), ils regroupent
à eux deux, 65.9% des agents enquêtés, en témoigne
le graphe suivant:
43 Zone d'activité est la zone dans laquelle
l'agent de proximité offre le service de Mobile Banking.
66 | P a g e
VI.1.2.8.- Les agents de proximité et le nombre
d'années dans la pratique des affaires
L'analyse de la variable « Nombre d'années dans la
pratique des affaires » montre que beaucoup d'entre eux ont une
expérience assez solide des affaires. En effet, pas moins de 47.6%
d'entre eux ont entre 5 à 10 ans d'expérience, 37.8% ont plus de
10 ans et 14.6% ont moins 5 ans dans la conduite des affaires (Voir
Tableau 8, Annexe I). Le tableau ci-contre résume les
résultats trouvés.
VI.1.2.9.- Degré de satisfaction du service
La majorité des agents questionnés affirment
être peu satisfait ou pas satisfait du service (62%) (Voir
Tableau 9, Annexe I). Seulement 10% d'entre eux sont très
satisfaits du service et 28% affirment en être satisfait. Le graphe
ci-après donne la répartition des agents suivant leur
degré de satisfaction.
67 | P a g e
Conclusion partielle
L'analyse descriptive univariée présente de
facon détaillée les caractéristiques
sociodémographiques et économiques des agents de proximité
de l'aire métropolitaine de P-au-P. Cette analyse met en relief la
prédominance de certaines caractéristiques des agents de
proximité du Mobile Banking ayant un niveau de revenu
élevé, moyen ou faible. C'est le cas des agents de
proximité de sexe masculin, de statut marié, les agents qui ont
un niveau de formation universitaire, et qui ont effectué entre 15
à 30 transactions par jour. Ainsi, il convient de faire une analyse
beaucoup plus approfondie nous permettant de tester une éventuelle
relation entre chacune des variables exogènes ou indépendantes et
le revenu des agents des proximité du Mobile Banking. Donc, l'analyse
bivariée qui, à travers la statistique du Khi-deux, nous fournira
des informations nécessaires pour identifier ces relations, fera l'objet
de la partie suivante.
68 | P a g e
VI.2.- Analyse bivariée des données de
l'enquête VI.2.1. - Groupe d'âge
L'activité de Mobile Banking exige que les agents de
proximité aient une autre entreprise génératrice de
revenus dans le but de pallier aux problèmes de liquidité
éventuelle qui peuvent résulter lors des transactions de retrait.
Par conséquent, il est logique de supposer que les moins jeunes parmi
les agents de proximité sont plus susceptibles d'accroître leur
revenu dans le M-Banking que les autres en ce sens que l'âge peut
procurer aux agents de la maturité économique leur permettant de
répondre aux exigences d'offre de service Mobile Banking. Les
résultats du tableau de contingence construit avec le revenu journalier
des agents de proximité et leur tranche d'âge ne confirment pas
totalement cette réalité. En effet, ce tableau montre que parmi
les 15 agents de proximité qui rentrent plus de 1500 gourdes en moyenne
par jour, la plus grande tranche de revenus, les moins jeunes (les agents de
proximité ayant plus de 35 ans) sont en plus petite proportion certes
(soit 9.1%), mais il vient tout juste après les agents de
proximité de moins de 30 ans qui représentent une petite
proportion (soit 11.1%) aussi de ceux qui rentrent cette tranche de revenus
(Voir Annexe 2, Tableau 1). Cela signifie que cette tendance
à savoir les moins jeunes (les agents de plus de 35 ans) ont la plus
grande chance d'avoir la plus grande tranche de revenus et les jeunes (les
agents de moins de 30 ans) rentrent la plus faible tranche de revenus
n'apparaît pas nettement dans le tableau de contingence.
Cependant, le test de significativité du
Chi-carré (test d'indépendance entre deux variables) n'accepte
pas l'existence d'une relation entre le revenu journalier des agents et leur
âge (voir Annexe 2, Tableau 2). En effet, la statistique
de Pearson trouvée pour ce test généré sur SPSS 19
est de 8.15. Le seuil de signification calculé est de 0.086. Donc, la
relation entre les deux variables n'est pas significative au seuil de 5%. Nous
devons alors accepter l'hypothèse nulle suivant laquelle il n'existe pas
de relation entre les variables revenu moyen journalier des agents de
proximité et leur groupe d'âge.
VI.2.2.- Niveau d'instruction
La pratique d'un métier requiert nécessairement
un niveau de formation adéquat. Dans l'activité M-Banking, le
niveau d'éducation procurerait aux agents de proximité une
certaine maîtrise des procédures permettant de faire des
transactions de dépôt et de retrait. Par ricochet, il engendrait
un accroissement du volume de transactions. Ce qui pourrait avoir, à
coup sûr, un impact positif sur le revenu moyen journalier. De la
même veine, il est possible de présager une éventuelle
relation entre le revenu moyen journalier et le niveau d'instruction. En effet,
le tableau de contingence dressé avec ces deux variables montre cette
relation apparente, car la plus haute proportion (soit 22,2%) d'agents de
proximité qui ont le plus élevé niveau de revenus moyens
journaliers (soit 1500 gourdes et plus) sont des universitaires (Voir
Tableau 3, Annexe 2). Alors
69 | P a g e
que la plus haute proportion (soit 43,5%) de ceux qui gagnent
le moins de revenus possède le niveau d'instruction le plus bas
(Professionnel) parmi l'ensemble des agents de proximité recensés
dans le cadre de cette étude.
Pourtant, les résultats du test d'indépendance
montrent, contrairement au tableau de contingence, qu'il n'existe pas de
relations de dépendance entre le revenu moyen journalier et le niveau
d'instruction. En effet, la probabilité pour que cette relation
constatée soit simplement l'effet des fluctuations aléatoires est
non nul. Le test de Chi-deux de Pearson montre cependant que, 65,2 fois sur
100, nous risquons de tirer des conclusions erronées en liant le revenu
moyen journalier et le niveau d'éducation (Voir Tableau 4,
Annexe 2).
VI.2.3.- Nombre de personnes en charge
L'analyse du tableau de contingence ne prouve pas clairement
de relations entre le revenu moyen journalier des agents de proximité et
leur nombre de personnes en charge. De fait, parmi les agents de
proximité ayant un niveau de revenu élevé, 28,9% ont
déclaré avoir entre 3 et 5 enfants. De la même veine, la
plupart des agents (soit 39,5%) qui gagnent moins de 350 gourdes comme revenu
ont entre 3 et 5 enfants (Voir Tableau 5, Annexe 2). Donc, ce
résultat ne nous permet pas d'augurer d'éventuelles relations de
dépendance entre ces deux variables précitées.
Pourtant, le test d'indépendance de Chi-deux de Pearson
prouve grandement l'existence de relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et leur nombre de personnes en
charge à un seuil de confiance de 1,8 pour cent (Voir Tableau 6,
Annexe 2).
VI.2.4.- Catégories socioprofessionnelles
Sur l'ensemble des agents de proximité
enquêtés, 31,7% gagnent moins de 350 gourdes en moyenne par jour
au moment de l'enquête. C'est parmi les artisans, commerçants et
les agriculteurs que la proportion des agents de proximité qui ont moins
de 350 gourdes comme revenus (soit 34,6%) est la plus élevée
(Voir Tableau 7, Annexe 2). Par ailleurs, les employés
représentent la plus grande proportion d'agents de proximité qui
rentrent plus de 1500 gourdes en moyenne par jour. Cela voudrait dire que les
agents qui ont un niveau social et professionnel plus important sont plus
susceptibles d'avoir un revenu beaucoup plus considérable. Par ricochet,
l'analyse du tableau de contingence laisse augurer un éventuel lien
entre le revenu moyen journalier des agents de proximité et leur
catégorie socioprofessionnelle.
70 | P a g e
Le test de significativité du prouve l'existence d'une
relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier et la catégorie socioprofessionnelle,
du même coup, corrobore, les résultats de l'analyse du tableau de
contingence. En effet, la probabilité (Voir Tableau 8, Annexe
2) de commettre une erreur en admettant l'existence d'une telle
relation est inférieure à 5%, seuil conventionnellement admis.
VI.2.5.- Statut matrimonial
La variable statut matrimonial permettant de situer
socialement l'agent de proximité n'a apparemment aucune relation directe
avec le revenu moyen journalier des agents de proximité. Le tableau de
contingence créé à partir de ces deux variables n'indique
pas en effet l'existence d'une relation apparente entre ces dernières
(Voir Tableau 9, Annexe 2).
Les résultats du test de significativité du
chi-deux sont en adéquation à l'analyse du tableau de contingence
selon laquelle l'inexistence de relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier et le statut matrimonial a été prouvée.
Ainsi la probabilité qu'un échantillon avec 10 degrés de
liberté donne par hasard 5.894 est de 0.435, d'où elle
dépasse 0.05, alors nous tombons sur un non rejet de l'hypothèse
affirmant qu'il n'existe pas de relation entre le revenu moyen journalier et le
statut matrimonial. (Voir Tableau 10, Annexe 2).
VI.2.6.- Nombre d'années dans la pratique des
affaires
Dans toute activité génératrice de
revenus, l'expérience nous permet généralement
d'accroître notre efficacité. Ce qui laisse augurer une relation
positive entre le revenu moyen journalier des agents de proximité et
leur nombre d'années dans la pratique des affaires. Cela signifie que
les agents qui ont plus de temps dans la pratique des affaires devraient gagner
la tranche de revenus la plus élevée et ceux qui ont moins de
temps devraient rentrer la plus faible tranche. Les résultats de notre
enquête reflètent en quelque sorte cette réalité,
car la catégorie d'agents de proximité ayant 10 ans et plus comme
nombre d'années dans la pratique des affaires représente la plus
forte proportion d'agents de proximité à avoir 1500 gourdes et
plus comme tranche de revenus (soit 53.3%). Pourtant, la logique n'est pas
respectée pour les agents de proximité qui ont le moins de temps
dans l'activité (moins de 5 ans), ils sont en plus petite proportion
(soit 11.5%) à avoir moins de 350 gourdes (Voir Tableau 11,
Annexe 2).
Par ailleurs, les résultats trouvés, à
partir du test d'indépendance de Chi-carré de Pearson, prouvent
qu'il n'existe pas de relations entre le revenu moyen journalier des agents de
proximité et leur nombre d'années dans la pratique des affaires.
En effet, la probabilité de se tromper en rejetant l'hypothèse
nulle selon laquelle il n'existe pas de relations entre les deux variables
71 | P a g e
précitées n'est de 21,6% (Voir Tableau
12, Annexe 2), ce qui dépasse largement le seuil de 5%
conventionnellement admis. Donc, nous pouvons conclure à un non rejet de
l'hypothèse nulle.
VI.2.7.- Satisfaction tirée du service
Il est important de savoir si les agents sont sortis
satisfaits du service de Mobile Banking en ce sens qu'il les aide à
augmenter de façon significative leurs revenus. Nous attendons à
ce que les agents qui aient une entrée beaucoup plus
élevée portent plus d'intérêt au service de MB.
L'analyse du tableau de contingence montre au contraire que la grande
majorité des agents les mieux lotis (soit 53,5%) sont peu satisfaits du
service. Par ailleurs, ceux qui gagnent moins de 350 gourdes par jour (soit
46,2%) dans l'activité MB ne sont pas satisfaits du service de
M-Banking (Voir Tableau 13, Annexe 2).
Cette relation apparente remarquée n'est pas
rejetée par le test de significativité du ÷2 de Pearson. Il
existe en effet une relation de dépendance très significative
entre le revenu moyen journalier des agents de proximité et la
satisfaction tirée du service, car la probabilité de commettre
une erreur en acceptant l'existence d'une telle relation est largement
inférieure à 2%
(Voir Tableau 14, Annexe 2).
VI.2.8.- Temps consacré au travail
Sur l'ensemble des 82 agents de proximité
concernés par l'enquête, 87.8% passent plus de 8 heures de temps
dans l'activité Mobile Banking. Parmi ces derniers, la proportion des
agents qui gagnent entre 350 et 1500 gourdes par jour est la plus
élevée (soit 61.1%). Il en est de même pour ceux qui
travaillent pendant moins de 8 heures par jour, la plupart d'entre eux (soit
70%) ont des revenus moyens journaliers se situant dans l'intervalle de 350 et
1500 gourdes (Voir Tableau 15, Annexe 2). Ce résultat
ne montre pas vraiment l'incidence du temps consacré au travail sur le
revenu moyen journalier des agents. En effet, l'analyse du tableau de
contingence ne nous permet pas de présager d'éventuelles
relations entre le revenu moyen journalier des agents de proximité et
leur temps consacré au travail.
Les résultats du test d'indépendance corroborent
l'analyse du tableau de contingence en ce sens qu'ils prouvent l'inexistence de
relation entre ces deux variables au seuil de 5%. Ils montrent que nous avons
une probabilité de 52,2% (Voir Tableau 16, Annexe 2) de
nous tromper en associant le revenu moyen journalier des agents de
proximité et leur temps consacré au travail.
72 | P a g e
VI.2.9.- Liquidité disponible
La proportion des agents de proximité qui, au moment de
l'enquête, avaient gagné moins de 350 gourdes par jour
s'élève à 37,9% chez ceux qui ont toujours de la
liquidité disponible pour faire les opérations de retrait contre
20,8% qui n'ont pas toujours de liquidité pour effectuer les
transactions. Par ailleurs, seulement 3,4% des agents qui ont un niveau de
revenus de plus de 1500 gourdes disposent toujours de la liquidité pour
pouvoir offrir le service de Mobile Banking (Voir Tableau 17, Annexe
2).
Ainsi, il paraît que le revenu des agents de
proximité soit influencé par la disponibilité en termes de
liquidité pour faire les opérations de retrait. En fait, les
agents qui ont toujours de la liquidité sont plus enclins à
accroître leurs revenus.
Pourtant, les résultats du test d'indépendance
réalisé pour les deux variables montrent l'inexistence de
relation de dépendance partiellement vérifiée entre les
deux variables lors de l'analyse du tableau de contingence. Ils montrent, en
effet, que la probabilité de nous tromper en liant le revenu moyen
journalier et la liquidité disponible est de 25,4% dépassant
largement le seuil de 5% conventionnellement admis (Voir Tableau 18,
Annexe 2). Donc, au seuil minimal de 5% nous pouvons dire que les deux
variables sont indépendantes. D'où, nous pouvons conclure qu'il
n'existe pas de relation directe entre le revenu moyen journalier et la
disponibilité de liquidité.
Conclusion partielle
Dans cette partie, nous venons d'analyser les résultats
de notre enquête en étudiant les relations du revenu des agents de
proximité avec leurs caractéristiques sociodémographiques
et économiques. Ainsi, l'analyse bivariée a
révélé que les variables sociodémographiques
à savoir le « nombre de personnes en charge », « les
caractéristiques socioprofessionnelles », et la « satisfaction
tirée du service » sont liées au revenu des agents de
proximité.
Somme toute, l'analyse bivariée des résultats de
l'enquête avait pour objectif de mettre en évidence les variables
qui ont une relation de dépendance avec le revenu des agents de
proximité. Les liens décelés lors de la dite analyse
seront approuvés ou non à l'aide d'une autre analyse plus
poussée : analyse multivariée.
73 | P a g e
VI.3.- Analyse explicative
Dans cette partie du travail, nous sommes
intéressés à déterminer les facteurs pouvant
expliquer le revenu des agents de proximité du M-Banking à partir
d'une analyse explicative. Cette approche, à savoir l'analyse
explicative, consiste à vérifier l'association entre les
variables afin de confirmer les tendances observées lors de l'analyse
bivariée en utilisant un modèle économétrique
approprié. Il est à noter que la variable « satisfaction
tirée du service » ne sera pas considérée dans
l'analyse multivariée.
VI.3.1.- Méthode explicative utilisée
Pour pouvoir mettre en exergue les variables pertinentes dans
l'étude des déterminants du revenu qui constitue la toile de fond
de ce travail, il convient de recourir à la modélisation. Vu que
la variable dépendante de l'étude, le revenu, est
catégorielle et de mesure ordinale, nous avons opté dans ce cas
pour un modèle à variable expliquée qualitative
multinomiale. Plus précisément, un modèle polytomique
univarié ordonné qui peut être un logit ou un probit
ordonné. C'est un modèle dans lequel on a une variable
dépendante ayant plusieurs modalités et un ordre naturel sur ces
modalités. Ces dernières proviennent d'un découpage en
tranche d'une variable numérique en l'occurrence le revenu.
VI.3.1.1.- Principes d'application du modèle
L'application du modèle polytomique univarié
ordonné répond au critère suivant :
- Premièrement, la variable expliquée doit
être une variable qualitative polytomique ordonnée (ayant au moins
trois modalités et de mesure ordinale) à l'instar de notre
variable dépendante. Par conséquent, pour un agent
évoluant dans l'aire métropolitaine de P-au-P, nous avons trois
options possibles : soit il a un revenu journalier élevé
(Revmoy=1), soit il a un revenu journalier moyen (Revmoy=2), soit il a un
revenu journalier faible (Revmoy=3).
- Secondement, les variables indépendantes peuvent
être quantitatives ou catégorielles, mais toutes les
modalités de ces variables doivent être dichotomisées avant
de les introduire dans le modèle. La modalité de
référence ne doit pas être introduite dans le
modèle.
74 | P a g e
Choix entre un modèle logit ou
probit
Il n'existe pas de différences significatives entre les
modèles logit et probit du fait de la proximité des fonctions de
répartition des lois normales centrées réduites et des
lois logistiques simples ou transformées. Par conséquent, les
modèles probit et logit donnent généralement des
résultats relativement similaires. Ainsi, à priori, la question
du choix entre les deux modèles ne présente que peu d'importance
bien que Amemiya (1981, cité dans Gujarati, 2004) affirme qu'il existe
des différences entre eux. De ce fait, nous avons choisi, dans le cadre
de ce travail, d'utiliser un modèle logit pour pouvoir identifier les
déterminants du revenu des agents de proximité dans l'aire
métropolitaine de P-au-P.
Présentation du modèle polytomique
ordonné Spécification du modèle
Cette étude concernant le mobile banking vise à
modéliser la variable revenu des agents de proximité en fonction
d'un certain nombre de caractéristiques sociodémographiques
(variables) et économiques (variables). Etant donné la nature des
données, le revenu de chaque agent est inobservable et seule son
appartenance à l'une des trois catégories est observée
:
- Yi=1 si le revenu moyen journalier de l'agent de
proximité i est élevé
- Yi=2 si le revenu moyen journalier de l'agent de
proximité i est moyen
- Yi=3 si le revenu moyen journalier de l'agent de
proximité i est faible
Selon l'étude de David et Legg (1975) portant sur
l'acquisition d'un bien immobilier, la variable polytomique yi=1, 2, 3 est
modélisée selon l'appartenance d'une variable yi* à trois
classes distinctes :
- Yi=1 si yi*< c1
- Yi=2 si c1 = yi* < c2, ? i = 1.., N
- Yi=3 si yi* > c2
où la variable latente44 yi* est
distribuée selon une loi normale N (xif3, ó2),
où le vecteur xi comporte l'ensemble des caractéristiques de
l'agent de proximité. On suppose que le vecteur xi ne comporte pas de
constante. Le problème consiste donc à estimer les
paramètres structurels c1, c2, ó et les K paramètres du
vecteur f3. Nous avons, dans ce cas, K+3 paramètres structurels à
estimer. Les probabilités associées aux trois modalités
sont définies de la façon suivante:
- Prob (yi = 1) = Prob (yi* < c1) = Prob (Xf3+ åi
<c1), car yi*~N (xif3, ó2)
=> Prob (yi* < c1) = F (c1/ó - xif3/ó),
avec F (.) la fonction de répartition de la loi logistique multinomiale
et Prob (yi = j), (i?j), étant la probabilité pour un agent de
proximité i de se trouver dans la catégorie de revenu j.
44 Une variable latente est une variable non
observable mais que l'on sait qu'elle existe.
- Prob (yi=2) =Prob (c1 = yi* < c2) =Prob (c1= Xf3 +
åi < c2) = F (c2/a - xif3/a) - F (c1/a -
xif3/a).
- Prob (yi=3) = Prob (yi* > c2)= Prob (Xf3+ åi >
c2)=1- F (c2/a - xif3/a)=F (-c2/a + xif3/a)
Fonction de vraisemblance
Dans les modèles Logit ou Probit multinomial
ordonné nous ne pouvons pas observer le ratio de chance; ce qui rend
impossible l'utilisation d'un modèle MCO pour l'estimation des
paramètres. Dans ce cas, nous avons recours à la méthode
du maximum de vraisemblance car elle est une méthode d'estimation
alternative à la méthode des moindres carrés qui consiste
à trouver la valeur des paramètres qui maximisent la
vraisemblance des données. La vraisemblance en économétrie
est définie comme la probabilité jointe d'observer un
échantillon, étant donné les paramètres du
processus ayant généré les données. Pour le
modèle en question, dans le cadre de ce travail, la vraisemblance
associée à l'observation i s'écrit:
=
L (y, f3, c1, c2, a)
Avec
Où représente le nombre d'individus ou le nombre
d'agents de proximité interrogés et 3 étant le nombre de
modalités de la variable qualitative , F(.) est la fonction de
répartition de la loi
logistique. Avec, par convention, et
La procédure du maximum de vraisemblance fournit alors une
estimation pour les K + 2
paramètres , et . Dès lors, on ne peut pas dans ce
cas identifier la variance a du fait de la
normalisation imposée par le choix de la distribution
normale. Par conséquent, l'estimation de ce modèle ne permet pas
d'identifier les paramètres de seuil c1, c2 et les paramètres f3,
mais
seulement les transformées , et .
Avec = et = . La fonction de vraisemblance devient alors:
=
75 | P a g e
Définition des variables du
modèle
Dans cette partie du travail, il convient de définir
les variables qui rentrent dans l'estimation du modèle logit
multinomial. Les variables sociodémographiques ont surtout
été tirées de notre cadre théorique. Par contre,
celles d'ordres économiques ont été prises en compte suite
à une
76 | P a g e
visite exploratoire réalisée auprès de
quelques agents de proximité évoluant dans l'aire
métropolitaine de P-au-P. Toutes les variables considérées
dans le cadre de cette étude sont catégorielles.
Ainsi, la variable sous-étude est le revenu journalier des
agents de proximité notée REMOY et
est définie comme suit:
Yi = 1 si le revenu moyen journalier de l'agent est
élevé
Yi = 2 si le revenu moyen journalier de l'agent est de niveau
moyen
Yi = 3 si le revenu moyen journalier de l'agent est faible
Toutes les variables de l'étude ne seront pas
considérées dans l'analyse multivariée. Nous n'avons pris
en compte que les variables de l'analyse bivariée en vue de
vérifier les résultats trouvés. Elles sont
subdivisées en deux groupes :
- Les variables sociodémographiques
- Les variables dites économiques
Les variables
sociodémographiques
? Groupe d'âge de l'agent
Plusieurs études ont révélé qu'il
existe une relation de dépendance entre l'âge et le revenu. En
effet, l'étude menée par Amisial Ledix et Clermont Dieuconserve
portant sur les déterminants de revenu des conducteurs de Moto-Taxis aux
Gonaïves a montré que la tranche d'âge 20-24 ans a un impact
négatif sur le revenu journalier net des conducteurs contrairement
à celle de Rose Anne Dévlin (2001) qui, à partir de son
modèle Probit, a pu faire ressortir l'incidence de la variable Age,
prise quantitativement, sur le revenu. Elle comporte trois modalités :
moins de 30 ans, entre 30 et 35 ans, plus de 35 ans. Donc, nous créons
deux variables Dummy qui sont :
- Groupag1=1 si l'agent de proximité à moins de
30 ans et 0 sinon.
- Groupeag2=1 si l'agent de proximité a plus de 35 ans
et 0 sinon.
La catégorie de référence est donc le
groupe d'âge « entre 30 et 35 ans ».
? Niveau d'instruction
Dès que nous parlons de Niveau d'instruction, nous
faisons référence à l'investissement au capital humain car
ce dernier se définit, d'après Gary Becker45, comme
étant l'ensemble des connaissances et compétences dont on peut
tirer un revenu par le travail. Par ailleurs, l'étude de
45 Les fondements théoriques du Capital
humain écrit en 1964 par Gary Becker, Prix Nobel d'économie 1992
77 | P a g e
Sébastien LAURENT46 montre qu'il y a un lien
étroit entre le niveau d'éducation et l'obtention d'un emploi.
Donc, quant le niveau d'éducation augmente, l'agent de proximité
a beaucoup plus de chance d'accroître son revenu. Par conséquent,
nous nous attendons à un signe positif entre le revenu et le niveau
d'instruction. Le niveau d'instruction comporte trois modalités:
Universitaire, secondaire et professionnel. De ce fait, les dummy
créés à partir de cette dernière sont:
- Nivp= 1 si l'agent de proximité est de niveau
professionnel et 0 sinon
- Nivs=1 si l'agent de proximité est de niveau secondaire
et 0 sinon.
Le niveau Universitaire est retenu comme modalité de
référence d'après le processus de création des
variables dichotomiques.
? Catégories socioprofessionnelles
Il existe un lien naturel entre Catégories
socioprofessionnelles et Niveau d'éducation.
Donc, nous pouvons nous attendre à un signe positif entre le revenu et
la catégorie socioprofessionnelle. Cette variable compte six
modalités. De ce fait, nous avons défini cinq variables Dummy qui
nous permettront de mesurer l'effet de chaque modalité sur la variable
d'intérêt. Les Dummy sont :
- Catspl=1 si l'agent de proximité exerce une
profession libérale et 0 sinon
- Catsent=1 si l'agent de proximité est un entrepreneur
et 0 sinon.
- Catsar=1 si l'agent de proximité est soit un artisan,
soit un commerçant ou un agriculteur et 0 sinon.
- Catsaut =1 si l'agent de proximité pratique une
activité professionnelle autre que celles précitées et 0
sinon.
La modalité retenue comme catégorie de
référence est « employé » car
cette dernière à une plus grande représentativité
en termes de nombre d'agents exerçant une profession.
? Nombre de personnes en charge
A l'instar de l'étude de Sébastien LAURENT, le
nombre d'enfants ou le nombre de personnes en charge semble jouer
négativement sur le revenu des agents de proximité du M-Banking.
A mesure que le nombre de personnes en charge augmente, les dépenses
familiales vont croître. Ce qui aura, à coup sûr, une
incidence négative sur le revenu des agents. Le nombre de
personnes en charge noté « nper » est une variable
qualitative ayant trois modalités. De ce fait, nous avons
créé deux dummy permettant de mettre en évidence l'effet
de chacune des modalités sur la variable expliquée. Ces dummy
sont :
- Nper1=1 si l'agent de proximité a moins de deux
personnes et 0 sinon
- Nper2 =1 si l'agent de proximité a plus de 5 enfants
et 0 sinon
46 Capital humain, emploi et salaire en Belgique et
ses régions. Reflets et perspectives de la vie
économique, 2001/1 Tome XL, p. 25-36. DOI :
10.3917/rpve.401.0025
78 | P a g e
La modalité 3 à 5 personnes est
considérée comme catégorie de référence pour
les mêmes raisons évoquées précédemment.
? Nombre d'années dans la pratique des
affaires
Cette variable tient compte de l'expérience de l'agent
de proximité dans la pratique des affaires. Elle comporte trois
modalités. A partir de ces dernières, nous allons créer
deux variables dummy qui sont :
- Nbpa1=1 si l'agent de proximité a moins de 5 ans dans la
pratique des affaires et 0 sinon
- Nbpa2=1 si l'agent de proximité a plus de 10 ans dans la
pratique des affaires et 0 sinon La modalité « 5 à 10 ans
» est prise comme référence du fait de sa plus grande
représentativité en termes d'agents ayant une certaine
expérience en affaires.
Les variables dites économiques ?
Liquidité disponible
Pour un meilleur fonctionnement du service, l'agent doit
toujours disposer de la liquidité pour faire face à la demande de
retrait de cash. Un manque de liquidité peut en quelque sorte affaiblir
la clientèle. Ce qui pourrait engendrer une incidence néfaste sur
la rentabilité de l'entreprise donc sur le revenu des agents de
proximité. Cette variable dite dichotomique a pour valeur 1 si l'agent
de proximité a de l'argent disponible pour faciliter les transactions de
retrait et 0 sinon. Son appellation dans le modèle est « Liquidis
».
Justification de la catégorie de
référence
L'Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques(INSEE), dans un document titré « L'Econométrie
et l'Etude des Comportements : Présentation et mise en oeuvre de
modèles de régression qualitatifs »47, traite de
l'utilité et du choix de la catégorie de référence
par le biais de D. LE BLANC, S. LOLLIVIER, M. MARPSAT et D. VERGER. Il est
écrit dans le document qu'aucun critère mathématique ne
dicte le choix de la situation de référence et qu'on se laissera
guider par des impératifs « esthétiques » : il est plus
simple de choisir comme situation de référence une situation
courante. Ainsi, chaque lecteur acceptera comme naturel le choix qui lui est
proposé et le commentaire sera facilité par le fait que l'on
opposera des « minorités » bien caractérisées
à la population plus « standard ». Le précepte conduira
souvent à prendre comme référence la situation «
modale » (modalité rassemblant le plus d'effectifs) mais il ne
s'agit en
47 Document paru en Janvier 2000
79 | P a g e
aucun cas d'une obligation. Rappelons toutefois qu'il est
dangereux de choisir une modalité de référence ayant des
effectifs trop faibles. Outre la perte de précision déjà
mentionnée, cela peut entraîner un défaut de convergence.
Ceci étant, une référence ainsi choisie pour chacun des
critères peut conduire à une intersection des situations modales
très minoritaire dans l'échantillon. Dans le cadre de cette
étude, les catégories de référence ont
été choisies en accordant priorité aux situations
modales.
La validation des résultats de
l'estimation
? Le pseudo R2 détermine le pouvoir
prédictif du modèle, c'est-à-dire la contribution du
modèle dans l'explication du revenu des agents de proximité.
? Par ailleurs, le modèle logit multinomial fournit
pour chaque variable introduite dans l'équation une probabilité
qui indique le niveau de signification du paramètre qui lui est
associé. Ainsi, nous allons vérifier la significativité
individuelle des paramètres de chacune des variables du modèle
à travers le test de Wald (Voir
Annexe).
? La significativité globale du modèle va
être mesurée à travers le test du rapport des
maxima de vraisemblance (Voir Annexe). La statistique LRT (Likelihood
Ratio Test) correspond alors tout simplement à l'écart des
log-vraisemblance.
? L'écart de risque est calculé à partir
du rapport de cote appelé en anglais Odds ratio ou OR.
Lorsque le rapport de cote est inférieur à 1, les agents de
proximité ayant la caractéristique de la modalité
considérée de la variable explicative ont ((1 -OR)*100) % moins
de risque (ou de chance) que leurs homologues de la modalité de
référence de réaliser l'événement. Lorsque
le rapport de risque est supérieur à 1, cela signifie que les
agents appartenant à la modalité considérée de la
variable explicative courent OR fois plus le risque de subir
l'évènement ou ((OR - 1)*100) % fois moins le risque de subir cet
évènement.
? En dernier lieu, nous analysons les effets marginaux qui
peuvent être définis comme étant la sensibilité de
la probabilité de la variable explicative yi=1 par rapport à la
variation des variables indépendantes xi. Donc, les effets
marginaux s'écrivent mathématiquement de la manière
suivante :
f3 étant les coefficients associés aux variables
indépendantes xi qui indiquent le signe des relations
estimées.
Cette équation dépend de xi et de la forme de la
fonction. Donc, pour le modèle Logit, cette
fonction s'écrit comme suit: f3j. Avec A (.) la
fonction de répartition de la loi logistique.
80 | P a g e
Les résultats de l'estimation du modèle
initial
Les résultats du modèle logit multinomial
réalisé sur SAS sont présentés dans le tableau
ci-dessous :
(Modèle initial)
Parameter
|
DF
|
Estimate
|
Standard Error
|
Wald Chi-Square
|
Pr > ChiSq
|
Intercept 1
|
1
|
-6.3425
|
4.2559
|
2.221
|
0.1361
|
Intercept 2
|
1
|
2.7526
|
4.5901
|
0.3596
|
0.5487
|
Comcar
|
1
|
3.6008
|
2.691
|
1.7905
|
0.1809
|
Compet
|
1
|
-1.1223
|
3.3433
|
0.1127
|
0.7371
|
Comcit
|
1
|
1.2306
|
2.1947
|
0.3144
|
0.575
|
Comtar
|
1
|
3.3640
|
2.8862
|
1.3586
|
0.2438
|
Compaup
|
1
|
-2.2547
|
1.8473
|
1.4897
|
0.2223
|
Groupag1
|
1
|
-0.9737
|
2.9519
|
0.1088
|
0.7415
|
Groupeag2
|
1
|
1.7025
|
2.3827
|
0.5106
|
0.4749
|
Smcel
|
1
|
1.5061
|
1.7741
|
0.7207
|
0.3959
|
Smfi
|
1
|
-1.0213
|
2.4922
|
0.1679
|
0.682
|
Smautre
|
1
|
-7.7398
|
4.6583
|
2.7606
|
0.0966
|
Nivp
|
1
|
2.4308
|
1.6554
|
2.1562
|
0.142
|
Nivs
|
1
|
-1.3317
|
1.7497
|
0.5793
|
0.4466
|
Catspl
|
1
|
1.6343
|
1.8345
|
0.7937
|
0.373
|
Catsent
|
1
|
-0.1339
|
1.8728
|
0.0051
|
0.943
|
Catsaut
|
1
|
4.7629
|
3.1656
|
2.2638
|
0.1324
|
**Catsar
|
1
|
5.4027
|
2.6424
|
4.1803
|
0.0409
|
Nbpa1
|
1
|
-0.5238
|
1.3466
|
0.1513
|
0.6973
|
Nbpa2
|
1
|
-4.3184
|
2.4765
|
3.0406
|
0.0812
|
Nper1
|
1
|
2.5176
|
1.9221
|
1.7156
|
0.1903
|
Nper2
|
1
|
-1.8360
|
2.1994
|
0.6968
|
0.4038
|
**Liquidis
|
1
|
3.0885
|
1.5583
|
3.9281
|
0.0475
|
* Significatif à moins de 1% Likelihood ratio = 74.2253
Pr> Chsq: 0.0003
**Significatif à moins de 5% AIC 136.59 N: 82
BIC 141.404 Pseudo-R2=0.4402
Source : Enquête réalisée dans le cadre de ce
travail, Août 2012
81 | P a g e
VI.3.2.- Validation des résultats du modèle
VI.3.2.1.- Analyse du pseudo-R2
Le pseudo-R2 est de 0.4402, ce qui est un
résultat acceptable en termes de qualité d'ajustement du
modèle. De ce fait, nous pouvons dire que les variables
indépendantes sont assez pertinentes dans l'explication du revenu des
agents de proximité.
VI.3.2.2.- Test de significativité individuelle des
paramètres du modèle initial
Après avoir vérifié la validité du
modèle, il incombe de mettre en évidence l'apport de chaque
variable indépendante dans l'amélioration du modèle. Par
conséquent, le test de Wald semble le mieux indiqué puisqu'il
joue le même rôle que le test t de Student. La
significativité des paramètres du modèle se mesure
statistiquement à partir des probabilités
associées à la statistique de Wald. Quand une probabilité
est inférieure à 0.01 ou 0.05 cela signifie que le
paramètre de la variable en question est statistiquement significatif
à 1% ou 5%. Les résultats de l'estimation du dit modèle
nous montrent que seulement quatre variables sont significatives (Catsar, Sats,
Satts ainsi que Liquidis), toutes au seuil de moins de 5%.
VI.3.2.3.- Test de significativité globale du
modèle initial
Pour pouvoir mesurer la significativité globale du
modèle initial, nous avons recours au test du rapport des maxima de
vraisemblance. Ce dernier nous donne la possibilité de tester la
nullité de l'ensemble des coefficients du modèle. Les
résultats nous permettent d'affirmer que le modèle initial est
globalement significatif. En effet, la probabilité associée
à la statistique calculée LRT est de 0.0003 et est largement
inférieure à 1%, voire 5%. Donc, nous pouvons conclure que les
paramètres du modèle sont globalement significatifs.
Somme toute, le modèle de départ est globalement
significatif statistiquement et la valeur du pseudo-R2 laisse
augurer que les variables exogènes expliquent assez bien la variable
d'intérêt malgré la non significativité de la
plupart des variables du modèle. Ce dernier compte 21 variables non
significatives sur les 25 susceptibles d'expliquer le phénomène
en question. De ce fait, nous ne pouvons pas retenir un tel modèle dans
l'explication du revenu des agents de proximité du M-Banking. Ainsi,
nous allons procéder à l'amélioration du modèle
initial en recourant à l'une des méthodes de sélection
d'un modèle adéquat.
82 | P a g e
VI.3.2.4.- Sélection d'un modèle
adéquat
Pour sélectionner le meilleur modèle, nous
utilisons principalement le critère AIC (Akaike Information Criterion)
et le critère BIC (Bayesian Information Criterion). Mais, étant
donné que le nombre de variables explicatives est grand, il n'est pas
raisonnable de penser explorer les 2p modèles possibles afin de trouver
le meilleur modèle au sens de l'un des critères
précités. Par conséquent, nous avons opté une
procédure de sélection pas à pas des variables. On
distingue trois procédures de ce genre : la procédure FORWARD qui
entre les variables une à une dans le modèle, la procédure
BACKWARD et la procédure STEPWISE. Vu que ces étapes conduisent
au même résultat, la technique BACKWARD est choisie de
façon arbitraire pour le choix du modèle optimal et est mise en
oeuvre à partir de SAS.
VI.3.2.4.1.- Procédure automatique descendante
(BACKWARD)
L'algorithme BACKWARD démarre du modèle complet.
A chaque étape, la variable associée au plus grand prob-value est
éliminée du modèle. La procédure s'arrête
lorsque les variables restant dans le modèle ont des prob-value plus
petites qu'un seuil fixé à 5% dans le cadre de cette
étude.
VI.3.2.4.2.- Résultat de l'estimation du
modèle optimal
Après la réalisation de la procédure
BACKWARD, nous avons obtenu un modèle adéquat. Les
résultats de l'estimation du dit modèle figurent dans le tableau
ci-après :
|
|
(Modèle adéquat)
|
|
|
Parameter
|
DF
|
Estimate
|
Standard Error
|
Wald Chi-Square
|
Pr > ChiSq
|
Intercept1
|
1
|
-2.8501
|
0.7600
|
14.0646
|
0.0002
|
Intercept2
|
1
|
2.5478
|
0.7668
|
11.0414
|
0.0009
|
*comcar
|
1
|
3.4598
|
0.9053
|
14.606
|
0.0001
|
*Nivp
|
1
|
1.9009
|
0.7264
|
6.8486
|
0.0089
|
*Catsar
|
1
|
2.8104
|
0.9313
|
9.1061
|
0.0025
|
**liquidis
|
1
|
1.4044
|
0.6503
|
4.6645
|
0.0308
|
* Significatif à moins de 1% Likelihood ratio(LRT)=41.484
Pr>chsq=0.0001
** Significatif à moins de 5% AIC: 136.59 nbre
d'observations=82
BIC: 141.4 Pseudo-R2=68.7
Source : Enquête réalisée dans le cadre de ce
travail, Août 2012
83 | P a g e
Présentation des Odds ratio
Variables
|
Odds ratio
|
Comcar
|
31.809
|
Nivp
|
6.692
|
Catsar
|
16.616
|
Liquidis
|
4.073
|
Source : Enquête sur le revenu des agents de
proximité dans l'aire métropolitaine de P-au-P, Août
2012
VI.3.2.5.- Interprétation et analyse des
résultats du modèle retenu VI.3.2.5.1.- Validation du
modèle retenu
Le modèle retenu dans le cadre de ce travail de
recherche comporte six variables exogènes : La commune (COM)
représentée par la variable indicatrice COMCAR,
le niveau d'éducation (NIV) mesuré par la variable
indicatrice NIVP, la catégorie socioprofessionnelle (CATS)
représentée par la variable indicatrice CATSAR
et la liquidité disponible représentée par la
variable Dummy LIQUIDIS.
VI.3.2.5.2.- Analyse du Pseudo-R2
Le Pseudo-R2 obtenu pour le modèle
adéquat est de 0.687, ce qui n'indique pas une mauvaise qualité
d'ajustement du modèle. De ce fait, nous pouvons conclure que les six
variables indépendantes retenues (Comcar, Nivp, Catsar, Sats, Satts,
Liquidis) expliquent bien le revenu des agents de proximité du Mobile
Banking.
VI.3.2.5.3.- Test de significativité individuelle
des paramètres du modèle
Toutes les variables du modèle retenu sont
statistiquement significatives. En effet, les probabilités
associées (respectivement 0.0259 et 0.0308) aux variables Sats et
Liquidis sont inférieures à 5%, les autres variables à
savoir Comcar, Nivp, Catsar et Satts sont toutes inférieures à
1%. Ceci nous conduit à rejeter l'hypothèse de nullité des
coefficients associés à ces variables. Maintenant, il convient de
tester la significativité globale des variables.
84 | P a g e
VI.3.2.5.4.- Test de significativité globale du
modèle
Tenant compte des résultats trouvés à partir
du modèle adéquat, la Statistique LRT s'élève
à 41,484 et est associée à une probabilité 0.0001.
Donc, le modèle est globalement significatif au seuil de 1%.
Somme toute, le modèle retenu est valide du point de vue
statistique. Il nous faut maintenant analyser l'apport de chacune des variables
exogènes dans l'explication de la variable endogène. Par
conséquent, l'accent sera mis sur le signe des coefficients et l'analyse
des effets marginaux.
Tableau 3 : Présentation des effets marginaux
(voir le calcul en annexe V sur Stata)
Variables
|
Yi=1(11,20%)
|
Yi=2 (73,26%)
|
Yi=3 (15,53%)
|
Comcar
|
-.0971904
|
-.0315369
|
.128727
|
Nivp
|
-.3088413
|
-.1642821
|
.4731234
|
Catsar
|
-.2084438
|
-.0452942
|
.253738
|
Liquidis
|
-.0239744
|
-.0060559
|
.0300303
|
Source : Enquête réalisée dans le
cadre de ce travail, Août 2012
VI.3.2.5.5.- Contribution des différentes variables
dans l'explication du modèle
1- Les variables sociodémographiques
Parmi les variables sociodémographiques, quatre sont
statistiquement associées au revenu des agents de proximité du
M-Banking dans l'aire métropolitaine de P-au-P à savoir la
commune d'enquête, le niveau d'éducation, la catégorie
socioprofessionnelle et la satisfaction tirée du service
représentés respectivement dans le modèle par Comcar,
Nivp, Catsar, Sats et Satts.
La commune d'enquête
Les résultats montrent que la commune d'enquête
ou commune d'activités a un effet positif sur le revenu journalier des
agents de proximité. En effet, le coefficient associé à la
variable Dummy COMCAR (Commune de Carrefour) est affecté du signe
positif (3.4598, p-value = 0.0001), ce qui traduit une relation dans ce
même sens. Soulignons également que le fait pour un agent
d'appartenir à la commune de Carrefour augmente de plus de 12% la
probabilité de se situer dans la tranche de revenus la plus
élevée par rapport aux agents de la commune de Delmas. Egalement,
les agents de proximité de la commune de Carrefour ont près de
31,81 fois plus de chance d'avoir un revenu journalier élevé par
rapport à ceux de la commune de Delmas.
Donc, la situation d'un agent se localisant dans la commune de
Carrefour est meilleure par rapport aux autres. Cela peut être dû
au fait que les gens se trouvant dans la commune de
85 | P a g e
Carrefour sont beaucoup plus informés de
l'activité de Mobile Banking et utilisent de façon significative
le service pour faire des transactions financières.
Niveau d'éducation
Tenant compte de la théorie du capital humain mise en
exergue dans le cadre théorique de ce travail de recherche, on s'attend
à ce que le niveau d'études influence positivement le revenu des
agents de proximité. En effet, la lecture du tableau ci-dessus montre
que la variable relative au niveau d'éducation (Nivp) a un effet
significatif et positif sur le revenu moyen journalier des agents de
proximité de Tchotcho Mobile. Donc, ce résultat prend le
contre-pied de celui obtenu lors de l'analyse bivariee. Pour la variable Dummy
Nivp, le coefficient associé (1.9009, p-value =0.0089) indique que le
niveau d'études a un effet positif sur le revenu moyen journalier des
agents de proximité. De plus, par rapport aux agents qui ont un niveau
universitaire, le fait d'avoir une éducation professionnelle augmente de
47,31% la probabilité de se trouver dans la catégorie de revenus
la plus élevée. Finalement, l'interprétation des odds
ratio permet de conclure que le fait d'avoir une éducation
professionnelle donne à un agent de proximité 6.692 fois plus de
chances d'avoir un revenu moyen journalier élevé.
Ces résultats sont en adéquation avec ceux
retrouvés dans plusieurs études comme Guillaume DESTRE et
Valentine HENRARD (1990), Rees et Shah (1986). Plus le niveau
d'éducation est élevé, plus l'agent de proximité
sera en mesure d'augmenter son revenu dans l'activité de Mobile Banking
en l'occurrence Tchotcho Mobile.
Catégorie socioprofessionnelle
Dans le cadre de l'estimation du modèle logit
multinomial, quatre variables indicatrices ont été
créées à partir de la variable « Catégorie
socioprofessionnelle ». Parmi ces dernières, une seule a
été retenue dans le modèle adéquat après
l'élimination progressive des variables non significatives. Donc, la
variable indicatrice Catsar (Catégorie socioprofessionnelle
Artisan/Commerçant/Agriculteur) est statistiquement significative et a
un impact positif sur le revenu moyen journalier des agents de proximité
de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince vu que la probabilité
associée à la variable indicatrice Catsar est inférieure
à 1% dans le modèle adéquat et que le coefficient
lié au Dummy Catsar est positif (2.8104, p-value = 0.0025). Par
ailleurs, le fait pour un agent de proximité d'être un artisan, un
commerçant ou un agriculteur augmente de 25.37% la probabilité de
se situer dans l'intervalle de revenus le plus élevé par rapport
à la modalité de référence « Employé
». De surcroît, les agents appartenant à cette
catégorie ont 16.616 fois plus de chances de se situer dans l'intervalle
de revenus que ceux qui sont des employés.
86 | P a g e
En effet, les résultats du modèle montrent que
les artisans, les commerçants ou les agriculteurs sont plus enclins
d'accroître leurs revenus dans l'activité Mobile Banking
comparativement aux autres catégories socioprofessionnelles. En somme,
la variable catégorie socioprofessionnelle est un facteur
déterminant dans l'explication du revenu des agents de proximité.
Ce qui corrobore les résultats trouvés dans l'analyse
bivariée stipulant que la catégorie socioprofessionnelle a une
incidence sur le revenu des agents de proximité.
Par conséquent, le premier aspect de notre
hypothèse fondamentale stipulant que le revenu moyen journalier des
agents de proximité est influencé par leurs
caractéristiques sociodémographiques.
2- Les variables dites économiques
Parmi les variables qui reflètent la situation
économique des agents de proximité, la liquidité
disponible est la seule qui est significative dans le modèle
adéquat.
Liquidité disponible
La liquidité disponible n'est représentée
dans le modèle final que par l'unique variable dummy
créée. Il s'agit de la variable indicatrice « Liquidis
» dont l'impact positif sur le revenu des agents de proximité est
significatif à 5%, seuil conventionnellement admis.
Les résultats montrent que la variable Liquidis a une
influence positive sur le revenu des agents de proximité, le coefficient
qui lui est associé se chiffre à (1,4044, p = 0.0308). Par
ailleurs, le fait pour un agent de disposer de la liquidité pour faire
les transactions de retrait augmente de 30.03% la probabilité de se
trouver dans la catégorie de revenus la plus élevée par
rapport à un agent qui ne dispose pas de liquidité. Donc, autant
que l'agent dispose de liquidité pour faire les transactions autant
qu'il est plus probable d'accroître son revenu. De plus, les agents
appartenant à cette catégorie ont 4.073 fois plus de chances de
se trouver dans la tranche de revenus la plus élevée que ceux qui
ne disposent pas de liquidité pour faire les transactions de retrait.
Ce résultat n'est pas en adéquation à
celui obtenu au cours de l'analyse bivariée certes mais il permet de
confirmer le dernier aspect de l'hypothèse fondamentale à savoir
que le revenu moyen journalier des agents de proximité est
influencé par leurs caractéristiques économiques.
87 | P a g e
Conclusion partielle
Somme toute, l'analyse multivariée met en
évidence les principaux facteurs qui expliquent le revenu moyen
journalier des agents de proximité de l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Au cours de cette phase, certaines tendances remarquées
au niveau de l'analyse bivariée ont été confirmées.
Par conséquent, la variable qui mesure «Les caractéristiques
socioprofessionnelles » (Catsar) se révèle être
très pertinente dans l'explication du revenu des agents de
proximité par l'analyse bivariée et par l'analyse
multivariée. Par ailleurs, d'autres variables mesurant la commune
d'enquête (Comcar), le niveau d'éducation (Nivp) et la
liquidité disponible (Liquidis) ont une incidence significative sur le
revenu moyen journalier des agents de proximité lors de l'analyse
multivariée pourtant ces dernières n'ont pas eu de relation de
dépendance avec le revenu moyen journalier des agents à
l'étape de l'analyse bivariée. De même, il y a des
variables présentant des tendances dans l'analyse bivariée qui
n'ont pas été retenues dans le modèle final. En
déduction, le modèle présente le profil d'un agent de
proximité qui est soit un artisan, commerçant ou agriculteur,
d'un niveau de formation professionnelle, évoluant dans la commune de
Carrefour et qui a de la liquidité disponible pour faire les
transactions de retrait.
88 | P a g e
VII.- Conclusions et pistes de réflexion
La présente étude avait pour objectif de
déterminer et d'analyser les principaux facteurs qui influencent le
revenu des agents de proximité du Mobile Banking. Cette étude a
été réalisée sur l'ensemble des agents de Tchotcho
Mobile de Digicel évoluant dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Trois types d'analyses ont été
réalisés sur les données et ont permis de vérifier
les hypothèses que nous avons énoncées.
L'analyse univariée a fait ressortir le profil
sociodémographique des agents de proximité indépendamment
du niveau de revenus perçus. L'analyse bivariée, à partir
de l'utilisation de tableaux croisés, validée par le test du
chi-deux de Karl PEARSON a permis d'établir une relation significative
entre la plupart des variables retenues pour l'étude et le revenu moyen
journalier des agents de proximité. Les variables qui ont
été identifiées comme étant en relation avec le
revenu moyen journalier des agents de proximité sont : le nombre de
personnes en charge, la catégorie socioprofessionnelle et la
satisfaction tirée du service. Les autres variables comme le groupe
d'âge, le niveau d'éducation, le statut matrimonial, le nombre
d'années dans la pratique des affaires, le temps consacré au
travail et la liquidité disponible n'ont pas de relations de
dépendance avec le revenu moyen journalier des agents de
proximité.
Pour l'analyse des effets simultanés des
différentes variables sur le revenu moyen journalier, nous avons
estimé un modèle de régression logistique multinomial
mettant en relation le revenu moyen journalier et les variables
précédemment citées. Les résultats de cette
régression ont permis de confirmer ceux de l'analyse bivariée et
de renforcer l'interprétation sur la significativité, le sens et
l'intensité des relations observées entre les variables.
Il a été retrouvé que le fait d'avoir une
éducation professionnelle augmente la possibilité pour un agent
de proximité de se situer dans la catégorie de revenus la plus
élevée par rapport à un agent de niveau universitaire,
soit 6.692 fois plus de chances. L'éducation est ainsi perçue
comme un déterminant important mais non suffisant dans l'accroissement
du revenu.
Les agents qui pratiquent un métier d'artisan, qui sont
des commerçants ou des agriculteurs ont également plus de chances
de se situer dans la tranche de revenus la plus élevée. En effet,
la probabilité de percevoir un revenu élevé augmente de
plus de 25,37% quand le sujet en question est soit un artisan, un
commerçant ou un agriculteur au lieu d'être un employé. Une
explication probable pourrait être que cette catégorie d'agents,
en étant des travailleurs indépendants, ont beaucoup plus de
temps pour offrir le service de Mobile Banking. De plus, l'activité
génératrice de revenus journalière lui permet de disposer
de la liquidité pour faire de façon efficace les transactions de
retrait.
Il est également ressorti des résultats que les
chances de se situer dans l'intervalle de revenus le plus élevé
augmentent avec la disponibilité de liquidité. Les agents de
proximité disposant de la
89 | P a g e
liquidité ont près de 4.073 fois plus de chance
de se trouver dans la tranche de revenus la plus élevée.
Finalement, les résultats montrent que la propension
à accroître le revenu augmente d'autant plus que l'agent de
proximité évoluant dans la commune de carrefour. Le fait
d'appartenir à la commune de Carrefour augmente de 12% la
probabilité de se trouver dans l'intervalle de revenus le plus
élevé et donne à un agent 31.81 fois plus de chance de
percevoir un revenu élevé par rapport au fait d'appartenir
à la commune de Carrefour.
Au vu de ces résultats, quelques recommandations autour
de l'accroissement du revenu des agents de proximité peuvent être
émises afin de bien cerner les éléments pouvant faciliter
cet accroissement et, par ricochet, permettre l'émancipation du service
de Mobile Banking en Haïti. Ainsi, parmi les mesures nécessaires,
il faudrait :
a) Mettre en place des stratégies pouvant permettre
aux agents qui n'ont pas un niveau d'éducation avancé
d'accroître leur revenu dans l'activité Mobile Banking en leur
donnant des formations adéquates sur l'offre de service M-Banking en
mettant accent sur l'aspect marketing. Aussi, les résultats, nous
poussent-ils à comprendre la nécessité de
démocratiser le service Mobile Banking en facilitant ceux n'ayant pas un
niveau d'éducation élevé d'offrir le service MB vu que ce
dernier n'exige pas nécessairement un haut niveau académique. Par
ailleurs, il est important d'encourager les gens qui ont déjà une
activité génératrice de revenus d'offrir le service de
Mobile Banking vu qu'ils disposent de la liquidité disponible pour
effectuer les transactions de retrait. Enfin, il est indispensable de donner
beaucoup plus d'avantage aux agents de proximité afin de
pérenniser le réseau d'agents à travers le pays et rendre
plus émancipatif le système Mobile Banking.
b) Ensuite, il aurait été
bénéfique de disposer un fonds de roulement pour permettre aux
jeunes qui sont dans le chômage d'offrir le service de Mobile Banking. Ce
fonds de roulement sera considéré comme un prêt que les
jeunes auront à payer au fur et à mesure que leur revenu
augmente.
e) Enfin, dans le but d'approfondir cette étude, il
serait juste d'introduire des facteurs qui relèvent de l'appropriation
du service par les gens vivant dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince en particulier et par la population haïtienne en
général (qualité du service,
compétitivité-prix par rapport aux transferts d'argent,
fréquence d'utilisation du service).
Cette étude, bien qu'étant loin de pouvoir
toucher tous les aspects expliquant l'accroissement du revenu des agents de
proximié dans l'activité Mobile Banking, peut très bien
être considérée comme une contribution non des moindres aux
diverses réflexions sur la question. Elle peut également
être considérée comme une piste ouvrant la voie à
d'autres études abordant la question sous d'autres points de vue ou
cherchant un moyen de l'optimiser en tant que moyen de parvenir à rendre
efficace et efficient le système Mobile Banking à travers le pays
et par conséquent une
90 | P a g e
opportunité économique non négligeable
pour ceux qui sont dans l'incapacité de trouver un emploi, qui
évoluent dans le secteur informel ou ceux qui, malgré leurs
compétences, sont au chômage. Toutefois, il importe de souligner
que ce travail ne peut pas être extrapolé à l'ensemble des
agents évoluant dans le domaine du mobile banking par rapport au fait
que cette étude ne porte que sur un groupe d'agents de Tchotcho Mobile.
Au moment de l'enquête, il n'y avait eu que T-Cash et Tchotcho Mobile. En
raison de la plus grande couverture de Tchotcho Mobile et de son
émancipation sur le marché, nous avons opté de centrer le
travail sur les agents de proximité du service Tchotcho Mobile.
91 | P a g e
Bibliographie
· A. GELEDAN et J. BREMOND, Dictionnaire Economique et
social, Hatier, Paris 1981.
· BEZBAKH et all ; op.cit., p488
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· Political Economy, vol. 70, Supplement : octobre
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· BECKER Gary S., Human Capital. A Theoretical and
Empirical Analysis with Special
· Reference to Education, Chicago, University of
Chicago Press, 3e éd. 1993 (1ère éd. 1964).
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· Chicago Press, 1976.
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trad. fr. Paris, Economica, 2e
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potentialités des communes d'Haïti »,
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Magazine d'Octobre 2011.
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Mémoire de sortie intitulé: «Les mototaxis aux
Gonaïves: une analyse statistique des facteurs explicatifs du revenu des
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·
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· NEIL DAVIDSON ET PAUL LEISHMAN : « Construire,
motiver et gérer un réseau d'agents pour les services d'argent
mobile: Guide pratique pour les opérateurs de téléphonie
mobile » Article tiré du lien :
http://www.gsmworld.com/documents/agentnetworksfrenchb67.pdf
· Nouveau mémo ; encyclopédie ; Larousse,
1999, p898.
· OCDE. 1998. L'investissement dans le capital
humain Paris: Centre pour la recherche et l'innovation dans
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· PERRUCHET AURELIEN, Thèse de Doctorat
intitulée : « Investir dans une thèse : Capital humain ou
Capital naturel », 7 décembre 2005, Page 32-37.
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American Economic Review, 51: 1-17.
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Ressources web
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visité en date du 01/04/12.
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http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/revenu-disponible.htm,
consulté le 20 Mars 2012 à 4hPM.
http://www.digicelhaiti.com,
Consulté le 10 Février 2012 à 6h PM.
http://www.google.com
93 | P a g e
Annexes
Annexe I : Analyse univariée des
résultats de l'étude
Tableau 1 : Distribution
par sexe des agents de proximité
Effectif
Pourcentage
Femme
Homme
Groupe d'âge
|
26
56
Effectif
|
31.7
68.3
|
Total
Moins de 30 ans
|
82
|
100.0
|
Entre 30 et 35 ans
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012.
|
|
Plus de 35 ans
|
|
|
Tableau 2 :
Distribution des agents de proximité selon leur groupe
d'âge
|
|
|
Pourcentage
32.9
44
53.7
27
Niveau d'instruction
|
11
Effectif
|
13.4
|
Total
|
82
|
100.0
|
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012 Tableau
3 : Distribution des agents de proximité
selon leur niveau d'instruction
|
|
Professionnel
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
Aucun
|
0
|
0.0
|
Primaire
|
0
|
0.0
|
23
28.0
Secondaire
14
17.1
Universitaire
45
54.9
Tableau 4 : Distribution
des agents de proximité selon le nombre de personnes en
charge
Total
Nombre de personnes en charge
|
82
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
Effectif
|
100.0
|
Moins de 2 personnes
|
|
Pourcentage
|
Entre 3 et 5 personnes
|
37
|
45.12
|
Plus de 6 personnes
|
38
|
46.34
|
|
7
|
8.54
|
Total
82
100.0
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
94 | P a g e
Catégories
socioprofessionnelles
|
Effectif
|
|
|
28
|
|
|
13
|
|
Profession libérale
|
21
|
|
Artisan/Commercant/Agriculteur
|
15
|
|
|
5
|
|
|
82
|
|
Tableau 5 :
Répartition des agents de proximité selon leurs
catégories socioprofessionnelles
Pourcentage
34.1
Entrepreneur
15.9
Employé
Statut matrimonial
|
Effectif
|
25.6
|
|
38
|
18.3
|
|
9
|
|
Autres
Tableau 6 :
Répartition des agents de proximité selon leur statut
matrimonial
|
28
|
6.1
|
Total
|
7
|
100.0
|
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
82
|
Pourcentage
|
Marié(e)
46.3
11.0
Célibataire
34.1
Fiancé(e)
Autres
Zone d'activité
|
Effectif
|
8.54
|
Total
Tableau 7 :
Répartition des agents de proximité selon leur zone
d'activité
|
5
|
100.0
|
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012.
29
|
|
|
3
|
Pourcentage
|
Pétion-ville
|
25
|
6.1
|
Delmas
|
5
|
35.4
|
Tabarre
|
15
|
3.7
|
Port-au-Prince
|
82
|
30.5
|
Cité Soleil
6.1
Carrefour
18.3
Total
100.0
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012.
95 | P a g e
Tableau 8 : Distribution
des agents selon le nombre d'années dans la pratique des
affaires
des affaires
Pourcentage
Nombre d'années dans la
pratique
0 à 5 ans
Degré de satisfaction
|
12
Effectif
|
14.6
|
5 à 10 ans
|
39
8
|
47.6
|
|
31
23
|
37.8
|
Total
|
82
29
|
100.0
|
Tableau 9 :
Distribution des agents de proximité suivant le degré de
satisfaction
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
20
|
|
|
2
|
|
|
82
|
Pourcentage
|
Très Satisfait
9.8
Satisfait
28.0
Peu Satisfait
35.4
Non Satisfait
24.4
Ne sais pas
Nombre de transactions
|
Effectif
|
2.4
|
Total
0 à 15 transactions
|
Tableau 10: Distribution des agents de
proximité suivant le nombre de transactions effectuées par
jour
28
|
100.0
|
15 à 30 transactions
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012.
38
|
|
Plus de 30 transactions
|
18
|
Pourcentage
|
|
82
|
34.1
|
43.9
22.0
Total
100.0
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
96 | P a g e
Tableau 11 :
Répartition des agents de proximité suivant la
liquidité disponible
|
Effectif
|
|
Oui
|
58
|
|
Non
|
24
|
|
|
82
|
|
Liquidité disponible
Pourcentage
70.7
Revenu moyen par jour
|
Effectif
|
29.3
|
Total
Moins de 350 Gourdes
|
|
100.0
|
Entre 350 et 1500 Gourdes
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
|
|
Plus de 1500 Gourdes
|
|
|
|
Tableau 12 :
Distribution des agents de proximité suivant leur revenu moyen par
jour
|
|
Pourcentage
41
50.0
15
18.3
Total
82
100.0
26
31.7
Tableau 13 : Présentation des statistiques
descriptives du groupe d'âge des agents de proximité
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012
Source : Elaboration propre à partir de l'enquête
portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire métropolitaine de
P-au-P, Août 2012
Tableau 14 : Présentation des statistiques
descriptives du revenu moyen par jour des agents de proximité
Source : Elaboration propre à partir de l'enquête
portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire métropolitaine de
P-au-P, Août 2012
97 | P a g e
Tableau 15 : Présentation des statistiques
descriptives du nombre de transactions effectuées par les agents de
proximité
Source : Elaboration propre à partir de l'enquête
portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire métropolitaine de
P-au-P, Août 2012
Annexe 2 : Analyse bivariée des résultats
de l'étude
|
|
|
moins de 30 ans
|
30 et 35 ans
|
35 et plus
|
|
8
29.6%
|
11
25.0%
|
7
63.6%
|
|
Tableau 1 : Revenu moyen
journalier des agents de proximité du Mobile Banking selon leur groupe
d'âge
Revenu Moins de 350 Effectif %
par
|
16
59.3%
|
Groupe d'âge
22
50.0%
|
3
27.3%
|
Total
26
|
moyen rapport au groupe
d'âge
Effectif % par
entre 350 et
rapport au groupe
1500 et plus
|
3
11.1%
|
11
25.0%
|
1
9.1%
|
31.7%
41
|
1500 d'âge
|
27
|
44
|
11
|
50.0%
|
Effectif % par
rapport au groupe
d'âge
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
15
|
18.3%
Effectif %
par
Total
rapport au groupe
d'âge
100.0%
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
P, Août 2012.
98 | P a g e
99 | P a g e
Tableau 5 : Revenu
moyen journalier des agents de proximité du Mobile Banking suivant le
nombre de personnes
|
|
|
|
personnes
|
|
en charge
|
0 à 2
10
|
Nombre de personnes en charge
3 à 5
15
|
1
|
|
|
27.0%
|
39.5%
|
14.3%
|
|
Revenu Moins de 350 Effectif %
par rapport au
|
personnes
23
|
12
|
6 et plus
6
|
Total
26
|
moyen nombre de personnes en
charge
|
|
|
|
|
|
62.2%
|
31.6%
|
85.7%
|
|
entre 350 et Effectif % par
rapport au
1500 nombre de personnes en
charge
|
4
|
11
|
0
|
31.7%
41
|
|
10.8%
|
28.9%
|
.0%
|
|
1500 et plus Effectif % par
rapport au
nombre de personnes en
charge
|
37
100.0%
|
38
100.0%
|
7
100.0%
|
50.0%
15
|
Total Effectif % par
rapport
au
nombre de personnes
en charge
100.0%
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
P, Août 2012.
100 | P a g e
Tableau 6 : Relation de
dépendance entre le revenu moyen journalier des agents de
proximité et le nombre de
personnes en charge
Statistique
|
Valeur
|
Degré de liberté
|
|
Chi-carré de Pearson
|
11.879
|
|
|
Nombre de cas valides
|
82
|
|
|
socioprofessionnelles
|
Significativité
(Bilatérale)
|
|
Employé
|
4
Tableau 7 : Revenu moyen
journalier des agents de proximité du Mobile Banking suivant leurs
catégories
Entrepreneur
|
|
.018
/Agriculteur
|
|
P, Août 2012.
|
5
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
4
|
Catégories
Socioprofessionnelles
Professio
n libérale
5
|
Artisant/
Commercant
9
|
Autres
3
|
Total
|
Revenu Moins de Effectif %
par
|
19.2%
|
15Â%
|
19.2%
|
34.6%
|
11.5%
|
26
|
moyen 350 rapport aux
|
|
|
|
|
|
|
catégories
socioprofession
nelles
|
16
|
9
|
10
|
5
|
1
|
100.0
%
|
entre 350 Effectif %
par
|
39.0%
|
22.0%
|
24.4%
|
12.2%
|
2.4%
|
41
|
et 1500 rapport aux
|
|
|
|
|
|
|
catégories
socioprofession
nelles
|
7
|
0
|
6
|
1
|
1
|
100.0
%
|
1500 et Effectif % par
|
|
.0%
|
40.0%
|
6.7%
|
6.7%
|
15
|
plus rapport aux
|
|
|
|
|
|
|
catégories
nelles
|
46.7%
28
|
13
|
21
|
15
|
5
|
%
|
Total Effectif %
par
|
34.1%
|
15.9%
|
25.6%
|
18.3%
|
6.1%
|
82
|
socioprofession
100.0
rapport aux
catégories
socioprofessio
nnelles
100.0%
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
P, Août 2012.
101 | P a g e
Tableau 8 : Relation de
dépendance entre le revenu moyen journalier des agents de
proximité et les
Statistique
|
Valeur
|
Degré de liberté
|
|
Chi-carré de Pearson
|
15.560
|
|
|
Nombre de cas valides
|
82
|
|
|
caractéristiques
socioprofessionnelles
|
|
|
Marié(e)
|
Fiancé(e)
|
Célibataire
|
Significativité
(Bilatérale)
Autre
|
P, Août 2012.
au statut matrimonial
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
12
31.6%
|
8
1
11.1%
|
9
32.1%
|
4
57.1%
|
.049
|
|
Tableau 9 : Revenu
moyen journalier des agents de proximité du Mobile Banking selon leur
statut matrimonial
17
|
6
|
16
|
2
|
|
|
44.7%
|
66.7%
|
57.1%
|
28.6%
|
|
|
9
|
Statut matrimonial
2
|
3
|
1
|
|
au statut matrimonial
|
23.7%
|
22.2%
|
10.7%
|
14.3%
|
Total
|
Reve Moins de 350 Effectif %
par rapport
|
38
|
9
|
28
|
7
|
26
|
nu
au statut matrimonial
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
100.0%
|
31.7%
|
moye
entre 350 et Effectif % par
rapport
n
1500 au statut matrimonial
50.0%
41
1500 et plus Effectif % par
rapport
15
18.3%
|
Total Effectif % par
rapport
statut matrimonial
Statistique
|
Valeur
|
Tableau 10 : Relation
de dépendance entre le revenu moyen journalier des agents de
proximité et leur
Degré de liberté
|
82
100.0%
|
P, Août 2012.
|
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
|
|
Chi-Carré de Pearson
|
5.894
|
6
|
Significativité
(Bilatérale)
.435
|
Nombre de cas valides
82
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
P, Août 2012.
102 | P a g e
|
|
|
0 à 5
ans
|
5 à 10 ans
|
|
Tableau 11 : Revenu
moyen journalier des agents de proximité selon le nombre d'années
dans la pratique des
|
3
|
12
|
11
|
|
affaires
|
11.5%
|
46.2%
|
42.3%
|
|
|
9
|
Nombre d'années dans la
pratique
20
|
12
|
|
|
|
des affaires
|
10 ans et
plus
|
Total
|
Revenu Moins de 350 Effectif %
par rapport
|
22.0%
|
48.8%
|
29.3%
|
26
|
moyen au nombre d'années
dans la pratique des
affaires
|
0
|
7
|
8
|
100.0%
|
|
.0%
|
46.7%
|
53.3%
|
|
entre 350 et Effectif % par
rapport
1500 au nombre d'années
dans la pratique des
affaires
|
12
|
39
|
31
|
41
|
|
14.6%
|
47.6%
|
37.8%
|
100.0%
|
1500 et plus
Effectif % par rapport
au nombre d'années
dans la pratique des
affaires
100.0%
Total Effectif % par
rapport
au nombre d'années dans la pratique
des affaires
100.0%
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Août 2012.
103 | P a g e
|
|
|
satisfait
|
|
|
|
|
service
|
Tableau 13 : Revenu
moyen journalier des agents de proximité du M-Banking suivant la
satisfaction tirée du
1
3.8%
|
3
11.5%
|
10
38.5%
|
12
46.2%
|
0
.0%
|
|
|
5
|
17
|
11
|
6
|
2
|
|
|
très
12.2%
|
41.5%
|
satisfaction tirée du
service
peu
26.8%
|
non
14.6%
|
ne sais
4.9%
|
|
|
2
|
Satisfait
3
|
satisfait
8
|
satisfait
2
|
pas
0
|
Total
|
Revenu Moins de Count
moyen 350
|
13.3%
|
20.0%
|
53.3%
|
13.3%
|
.0%
|
26
|
% within revenu
moyen
|
8
|
23
|
29
|
20
|
2
|
100.0%
|
entre 350 et Count
1500 % within revenu
|
9.8%
|
28.0%
|
35.4%
|
24.4%
|
2.4%
|
41
100.0%
|
moyen
1500 et plus Count
% within revenu
100.0%
82
moyen
Total Count
Tableau 14 : Relation de
dépendance entre le revenu moyen journalier des agents de
proximité du M-
Banking
moyen
et la satisfaction tirée du
service
Statistique
|
% within revenu
Valeur
|
Degré de liberté
|
100.0%
|
P, Août 2012.
Chi-Carré de Pearson
|
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
|
|
Nombre de cas valides
|
18.567
82
|
8
|
Significativité
(Bilatérale)
.017
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-
P, Août 2012.
104 | P a g e
|
|
|
|
|
Oui
|
|
|
Moins de 350
|
|
22
|
5
|
|
|
|
|
37.9%
|
20.8%
|
|
disponible
|
|
Tableau 15 : Revenu
moyen journalier des agents de proximité du Mobile Banking suivant la
liquidité
|
34
|
17
|
|
|
|
|
58.6%
|
liquidité disponible pour
le
70.8%
|
|
|
1500 et plus
|
|
2
|
service
Non
2
|
Total
|
Revenu
|
|
Effectif % par rapport à la
|
3.4%
|
8.3%
|
27
|
moyen
|
|
liquidité disponible
|
58
|
24
|
32.9%
|
|
entre 350 et
|
Effectif % par rapport à la
|
100.0%
|
100.0%
|
51
|
1500
liquidité disponible
62.2%
Effectif % par rapport à la
4
liquidité disponible
4.9%
Total
Effectif % par rapport à la
82
|
Statistique
|
Valeur
|
liquidité disponible
Degré de liberté
|
100.0%
|
Août 2012.
liquidité disponible
Chi-carré de Pearson
Nombre de cas valides
|
2.745
82
|
Source : Elaboration propre à partir de
l'enquête portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire
métropolitaine de P-au-P, Tableau
16 : Relation de dépendance entre le revenu
moyen journalier des agents de proximité et la
|
|
Significativité
(Bilatérale)
2
.254
Source : Résultat de l'enquête
portant sur les agents de Mobile Banking dans l'aire métropolitaine de
P-au-P, Août 2012
105 | P a g e
Annexe 3 : Représentation cartographique
Représentation cartographique des points de
service de Tchotcho Mobile dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince
Source : Traitement de l'auteur sur Google Map
à partir des données de l'enquête portant sur les agents de
proximité du M-Banking dans l'aire métropolitaine de P-au-P,
Août 2012.
? A ? B?
Annexe 4 : Présentation détaillée de
quelques tests statistiques utilisés a) Test d'indépendance du
Khi-deux
Contexte
L'analyse de la dépendance entre 2 variables
quantitatives peut être réalisée à l'aide du
coefficient de corrélation linéaire. En revanche, dans
l'hypothèse où les variables sont qualitatives (par exemple :
analyse de la dépendance entre le type d'opération
financière et la méthode de valorisation
privilégiée), ce coefficient ne peut être calculé et
le recours au test du khi-2 devient nécessaire.
Principes
2 événements A et B sont indépendants si P =
P(A).P(B).
106 | P a g e
Donc, si A et B représentent des variables
aléatoires (respectivement X et Y), alors ces variables
sont indépendantes si P = P .P .
En notant :
P =
P =
P = ,
? p p p
ij ? ?
i . . j
n m
N. ?? p p
i = 1 j = 1
i . . j
, ji
? 2 ? ? 2 ? ??
On peut écrire que X et Y sont indépendantes
à condition que =
En d'autres termes, X et Y sont indépendantes à
condition que, et :
- = 0
P ? ? 2 ? x?
2
Si cette égalité est vraie pour tout i et j, alors
- = 0.
Toutefois, pour éviter des compensations du type - = -100
et - = +100, il
serait plus logique de retenir .
En réalité, on
retient :
Méthodologie
?
Dans un premier temps, les données statistiques,
recueillies à partir d'un échantillon, doivent être
transformées en proportions.
Ainsi, chaque effectif observé est transformé en
proportion où =
et N = effectif total = nombre total
d'observations.
En d'autres termes : N =
nij
n m ? p -
p p ?
ij i . . j
N . ?? p p
i = 1 j = 1
i . . j
2
On calcule alors sur l'échantillon l'indicateur =
En outre, le khi-2 suit une loi du khi-2 de paramètre
(s'appelle le nombre de degrés de
?2 ? ? 2 ?
(2 ? 1). (2 ?1)? ? ?2 (1)
liberté) avec :
= (nombre de lignes du tableau de contingence -1) x (nombre de
lignes du tableau -1).
On note : .
Or, la table de la loi du khi-2 permet de déterminer x tel
que : = où est le risque
de rejeter à tort l'hypothèse
d'indépendance entre les variables (risque généralement
fixé à 10%, 5% ou 1%).
Par exemple, pour un tableau de contingence à 2 lignes
et 2 colonnes, : le khi-2 suit une loi du khi-2 à 1 degré de
liberté.
107 | P a g e
La table de la loi du khi-2 permet de déterminer tel que :
= 5%. On lit x = 3,84.
Ainsi, si les variables sont indépendantes, alors il y a
seulement 5% de chances pour que le khi-2 soit supérieur à
3,84.
Dès lors, si calculé dans l'échantillon est
supérieur à 3,84, on rejette l'hypothèse
d'indépendance, avec un risque de 5% de le faire par
erreur. En revanche, si est inférieur à
3,84, on peut accepter l'hypothèse
d'indépendance.
a) Test de significativité individuelle des
paramètres : test de Wald
? Hypothèses
: Le paramètre n'est pas significatif (ou =0)
: Le paramètre est significatif (ou ?0)
? Statistique
En , la statistique de wald associée au test est la
suivante :
> (1) avec l'estimateur de la variance de
La plupart des logiciels (sauf SAS) ne propose pas cette
statistique de Wald, mais une statistique définie comme la racine
carrée de la précédente. Etant donné que SAS sera
utilisé dans cette
recherche, la statistique précédente sera
utilisée.
? Règle de décision
On rejette l'hypothèse H, c'est-à-dire le
paramètre est significatif si : W > , soit la
valeur critique du pour un risque á (5% dans le cadre de
cette étude) donné. Par ailleurs, SAS
nous offre également la possibilité de prendre en
compte les probabilités associées au et
rejeter si < (pour á=5%).
b) Test de significativité globale des
paramètres: Test du rapport des maxima de vraisemblance
(LRT)
Hypothèses
: le modèle est mal spécifié ( = = = =0)
: le modèle est bien spécifié (ou 0, j
[0, k] ?0)
Statistique
En , la statistique du test de associée au test est la
suivante :
= -2[log L (y, ) log L (y, )]
> (r), avec et désignant les estimateurs
respectivement non contraint et contraint du vecteur complet
â et r le nombre de restrictions imposées sur les
paramètres (pour ce test, r= k + 1)
Règle de décision
Rejeter l'hypothèse , c'est-à-dire le
modèle est bien spécifié si : > , soit la valeur
critique du pour un risque á donné à
r degré de liberté. (á = 10%). A partir du
logiciel SAS, il
est possible également de tenir compte de la
probabilité critique associée au et rejeter
l'hypothèse H0, si < (pour á=10%).
Questionnaire d'enquête
Centre de Techniques de Planification et d'Economie
Appliquée
(C.T.P.E.A)
Etude des déterminants du revenu des agents de
proximité dans l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince.
Questionnaire d'Enquête
Juin 2012
Bonjour. Je m'appelle Je réalise une
enquête sur les agents de Tchotcho Mobile dans le cadre de
la préparation de mémoire de sortie d'un Etudiant du CTPEA. J'ai
quelques petites questions à vous poser concernant votre
expérience en termes d'utilisation et de rentabilisation du service de
Mobile Banking. Les informations fournies resteront confidentielles et ne
seront utilisées que pour les besoins de l'enquête. Merci de votre
collaboration !
A- Localisation
1- Département
2- Commune
3- Ville/Quartier Section communale
4- Rue No
5- Zone d'intervention |__|
1- Urbaine
2- Rurale
B- CARACTÉRISTIQUES
SOCIODÉMOGRAPHIQUES
Sexe : 1- Masculin |__|
2- Féminin
1- Age (en année) : |__|__|__|
2- Commune d'origine :
3- Depuis combien de temps évoluez-vous dans la commune
?
|__|__|
108 | P a g e
4- Statut Matrimonial : |__|
1- Célibataire 2-Marié(e)
3- Divorcé(e)
4- Placé(e)
5- Vivre avec
6- Autres (à préciser)
5- Niveau d'études de l'agent : |__|
1- Aucun
2- Primaire
3- Secondaire
4- Universitaire
5- Professionnel
6- Autres (à préciser)
6- Catégories socioprofessionnelles : |__|
1- Etudiant
2- Employé
3- Entrepreneur
4- Profession libérale
5- Artisan/commerçant/agriculteur
6- Autres (à préciser)
C- CARACTÉRISTIQUES SOCIO-ÉCONOMIQUES
Nombre de personnes (enfants,
femme/mari, autres) que vous avez sous votre
responsabilité ?
|__|__|
7- Avez-vous d'autres activités vous permettant de
générer des revenus ?
1- Oui |__|
2- Non
Si oui, laquelle ou lesquelles ?
10- Depuis combien de temps exercez-vous l'activité de
M-Banking ?
|__|__|
11- Combien de transactions effectuez-vous en moyenne par jour
?
|__|__|
12- Quel est le nombre d'entreprises
génératrices de revenu situées à
proximité de
l'agence de M-banking ? |__|
1- Moins de trois entreprises
2- Entre 3 à 5 entreprises
3- Plus de cinq entreprises
13- Quel type de transactions faites-vous
le plus souvent ? |__|
1- Dépôt
109 | P a g e
2- Retrait
7- Combien gagnez-vous par jour (gourdes)
dans l'activité de Mobile Banking ?
D- COMPREHENSION ET UTILISATION DU SERVICE DE
M-BANKING
14- Y a-t-il des affiches, banderoles ou pancartes indiquant
que le service est fourni en ce
lieu ? |__|
1- Oui
2- Non
15- Sinon, quelles stratégies utilisez-vous pour faire
savoir l'existence de la banque mobile ?
16- Avez-vous suivi une formation relative à
l'utilisation du service de M-Banking ? |__|
1- Oui (aller à 18)
2- Non
17- Que faites-vous pour utiliser le service de M-Banking ?
18- Cette formation vous a-t-elle servi à bien
faire les transactions ? |__|
1- Oui
2- Non
19- Combien de temps mettez-vous d'habitude pour faire une
transaction ?
1- Moins de 5 minutes |__|
2- 5 à 10 minutes
3- Plus de 10 minutes
E- INTERET DE L'ACTIVITE DE M-BANKING
20- Quel est votre degré de satisfaction en termes de
rentabilité par rapport à cette
activité? |__|
1- Très satisfait
2- Satisfait
3- Peu satisfait
4- Non satisfait
5- Ne sais pas
21- Etes-vous au courant de l'acquisition de la compagnie
Voilà par la DIGICEL?
1-
|__|
Oui (aller à 23)
2- Non
3- Ne sais pas
22- Pensez-vous que cette acquisition aura une retombée
positive pour les agents de Tchotcho mobile ?
1- Oui |__|
2- Non (terminé)
110 | P a g e
23- Quels avantages envisageriez-vous ?