Sommaire
Dédicace 2
Avant-propos 3
Remerciements 4
Listes 5
Résumé exécutif 8
Introduction générale 10
Première Partie : CadreThéorique
12
Chapitre 1 : Problématique 13
Chapitre 2 : Orientation de la Problématique 28
Chapitre 3 : Ancrage théorique :
L'opérationnalisation du cadre théorique 33
Deuxième Partie : Cadre Pratique 43
Chapitre 4 : Site de l'étude 44
Chapitre 5 : Phase préparatoire à l'enquête
de terrain 49
Chapitre 6 : La phase d'exécution de l'enquête de
terrain : construction et test 61
Troisième Partie : Cadre des Résultats
66
Chapitre 7 : Présentation des données issues de
l'enquête 67
Chapitre 8 : Analyse des données et présentation
des résultats 76
Chapitre 9 : Interprétation des résultats issus des
données analysées 78
Conclusion Générale 81
Bibliographie 82
Annexe 85
Table des matières 102
Dédicace
Je dédie ce mémoire à ma cadette,
Mlle KOFFI Leticia
Etudiant en Lettres Moderne
pour l'exhorter au travail et à la
persévérance.
Avant-Propos
Ce mémoire de recherche est le fruit d'une étude
menée sur la pauvreté en Côte d'Ivoire dans le cadre de mon
Master. En effet, la lutte contre la pauvreté constitue une
priorité pour le développement économique et social en
Afrique en général et en Côte-d'Ivoire en particulier.
L'Etat et les partenaires au développement y consacrent
des éventails de programmes et d'activités pour faire reculer ce
phénomène. Mais malgré tous ces efforts, l'on note une
croissance continue du taux de pauvreté dans le pays. Ainsi, le taux de
pauvreté qui s'établissait à 48,9% en 2008, est
passé à 51% en 2011(RNDH 2013).
De plus, la pauvreté est plus ancrée dans les
zones rurales. Le Sud-Ouest (1ère zone de production
cacaoyère), enregistre un taux de pauvreté sans
précédent. Situé à 41,3% en 2002, ce taux va
croître, atteignant 45,5% en 2008 et 46,3% en 2011, soit une
évolution annuelle de 0,7%.
La présente étude cherche donc à
identifier les facteurs qui expliquent une telle montée de la
pauvreté dans les zones rurales. Elle a été conçue
après une enquête de terrain menée dans les zones
cacaoyères de Soubré. Par conséquent, je me mets à
la disposition de tous ceux et de toutes celles voulant avoir des informations
complémentaires sur ce travail ou tout simplement voulant faire des
suggestions de fond et de forme.
Fait à Soubré, le 15 octobre 2015
KOFFI Konan Christian-René
christk702@gmail.com
(+225)09-643-544
Remerciements
Les difficultés liées aux différentes
étapes de la recherche ont étés surmontées
grâce à des personnes physiques et morales. Par conséquent,
nous ne saurions donner les résultats de notre recherche sans les
remercier. Ainsi, le tableau ci-dessous indique clairement la liste de ces
personnes en fonction des étapes de la recherche.
Tableau 1 : Listes des personnes physiques et morales
rencontrées en fonction des étapes de la recherche
Etapes de la recherche
|
Personnes à remercier
|
Fonctions
|
Motifs de remerciement
|
Construction de la Problématique
|
SOKO Constant
|
Enseignant-chercheur
(Maitre de Conférences)
|
Conseils et orientations
|
TOH Alain
|
Enseignant-chercheur
(Maitre-assistant)
|
Conseils et orientations
|
Ancrage Théorique
|
SOKO Constant
|
Enseignant-chercheur
(Maître de Conférences)
|
Orientations et conseils
|
Phase Préparatoire à l'Enquête de Terrain
|
SOKO Constant
|
Enseignant-chercheur
(Maître de Conférences)
|
Orientations
|
Phase d'Exécution de l'Enquête de Terrain
|
PARE Grégoire
|
Sous-Préfet à Okrouyo
|
Informations
|
GANAME Lailya, GRE Paul, KOFFI Benoit, COULIBALY Madou
|
Chef de communauté à Okrouyo
|
Accueil et informations
|
KONAN César
|
Président des jeunes de koffikro-garage
|
Informations
|
ADJOUA Bertine
|
Présidente d'une association de femmes à
Okrouyo
|
Informations
|
Inge JACOBS
|
Consultant privé, projet MARS-ANADER
|
Informations
|
ETTIEN N'da
|
Pasteur
|
Logistique et hébergement
|
EZOUA N'da
|
Infirmier à Okrouyo
|
Informations
|
KOUASSI Mathurin
|
Directeur d'école à Okrouyo
|
Informations
|
Phase de Présentation des Données et Analyse puis
Présentation des Résultats
|
SOKO Constant
|
Enseignant-chercheur
(Maître de Conférences)
|
Méthodologie
|
Source : Chercheur
Tableau 2 : Liste des sigles et abréviations
Sigles
|
Abréviations
|
Page
|
AGEPE
|
Agence d'Etude et de la Promotion de l'Emploi
|
19
|
ARSO
|
Aménagement de la Région du Sud-Ouest
|
62
|
BIT
|
Bureau International du Travail
|
18
|
BM
|
Banque Mondiale
|
9
|
BNETD
|
Bureau National d'Etudes Techniques de Développement
|
41
|
CSLP
|
Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
|
18
|
DOT
|
Direction des Opérations Techniques
|
9
|
DSRP
|
Document de Stratégies de Réduction de la
Pauvreté
|
7
|
ENSEA
|
Ecole Nationale de la Statistique et de l'Economie
Appliquée
|
19
|
ENV
|
Enquête sur le Niveau de Vie
|
19
|
EPAM
|
Enquête Permanente Auprès des Ménages
|
34
|
FMI
|
Fonds Monétaire International
|
18
|
IDH
|
Indice de Développement Humain
|
7
|
INS
|
Institut National de la Statistique
|
18
|
INSEE
|
Institut de la Statistique Et de l'Economie
|
29
|
IPH
|
Indicateur de Pauvreté Humaine
|
26
|
IPM
|
Indice de Pauvreté Multidimensionnelle
|
22
|
HLM
|
Habitat à Loyer Modéré
|
14
|
OIT
|
Organisation Internationale du Travail
|
19
|
OMD
|
Objectif du Millénaire pour le Développement
|
18
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
52
|
ORSTOM
|
Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre- Mer
|
19
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
51
|
PARP
|
Programme d'Appui à la Réduction de la
Pauvreté
|
71
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
20
|
PND
|
Plan National de Développement
|
7
|
PNUD
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
7
|
PPA
|
Parité du Pouvoir d'Achat
|
26
|
PPTE
|
Pays Pauvre Très Endetté
|
18
|
PPSSTE
|
Projet Pilote Système de Suivi du Travail des
Enfants
|
71
|
PVD
|
Pays en Voie de Développement
|
28
|
RGPH
|
Recensement Général de la Population de
l'Habitat
|
19
|
RNDH
|
Rapport National sur le Développement Humain
|
3
|
SPSS
|
Statiscal Package for Social Science
|
51
|
TEAS
|
Technique d'Echantillonnage Aléatoire Simple
|
44
|
TEP
|
Technique d'Echantillonnage Probabiliste
|
44
|
TETE
|
Tableau d'Estimation de la Taille d'un Echantillon
|
82
|
TNA
|
Table des Nombres Aléatoires
|
46
|
UNESCO
|
Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et
la Culture
|
12
|
USD
|
United States Dollar
|
21
|
Source : chercheur
Liste des tableaux
Tableau 1 : Listes des personnes physiques et morales
rencontrées en fonction des étapes de la recherche
Tableau 2 : Liste des sigles et abréviations
Tableau 3 : Evolution du taux de pauvreté de 1820
à 1999 avec prévision 2015
Tableau 4 : Estimations régionales du seuil de
pauvreté
Tableau 5 : Pauvreté multidimensionnelle et
monétaire
Tableau 6 : Récapitulatif des variables,
indicateurs et indices
Tableau 7 : Plan de travail du mémoire
Tableau 8 : Liste des numéros de ménage
Tableau 9 : Répartition des chefs de
ménages selon la nationalité
Tableau 10 : Perception endogène de la
pauvreté
Tableau 11 : Signes de manifestation de la
pauvreté
Tableau 12 : Accessibilité aux services sociaux de
base
Tableau 13: Priorités
Tableau 14 : Moyens de lutte contre la pauvreté
Tableau 15 : Tableau d'estimation de la taille d'un
échantillon(TETE)
Tableau 16 : Table des nombres aléatoires(TNA)
Liste des graphiques
Graphique 1 : Répartition des chefs de ménages
selon le niveau d'instruction
Liste des schémas
Schéma 1 : Cycle de pauvreté
Liste des cartes
Carte 1 : Carte de la Côte d'Ivoire, présentant
le département de Soubré
Carte 2 : Carte de la ville de Soubré
Liste des photos
Photo 1 : Immersion sur le terrain
Photo 2 : Focus-group
Résumé exécutif
Ce mémoire tente de comprendre la pauvreté
parmi les communautés vivants dans les zones de productions
cacaoyères de Soubré, d'en comprendre les principaux facteurs,
d'identifier les réponses politiques et communautaires et de proposer
des pistes de solutions pour la résolution durable du problème et
des axes réflexion qui pourraient alimenter un travail futur sur la
même problématique en Côte d'Ivoire. Le choix de
Soubré pour lancer cette première étude dans le cadre
d'un mémoire de Master I est d'autant plus justifié que cette
zone a été classée parmi les plus affectées par la
pauvreté avec un IPM de 0,341 en 2011, soit une évolution
annuelle de 2,24% de 2002 à 2008 (RNDH, p50).Pour ce faire, nous avons
mobilisé des théories de la pauvreté monétaire et
non-monétaire. Pour mieux appréhender le problème
à l'étude, nous avons usité des méthodes
quantitatives tel que le questionnaire appuyées des méthodes
qualitatives(les guides d'entretien et les grilles d'observation). Les
données recueillies et analysées ont donné les
résultats ci-dessous.Les populations de cette zone, vivent dans des
conditions socioéconomiques précaires, les services sociaux de
base sont quasi-inexistantes, l'insécurité grandissante et
l'absence d'infrastructures routières appropriées ; tous ces
facteurs interagissent pour maintenir plus de 80% de la population rurale dans
une situation d'extrême pauvreté.
Mots clés: pauvreté,
précarité, socioéconomique, vulnérabilité
Abstract
This report tries to understand(include) the poverty among
communities alive in the zones of productions cocoas plantation of Soubre, to
understand(include) the main factors(mailmen), to identify the political and
community answers and to propose tracks of solutions for the long lasting
resolution of the problem and the axes reflection which could feed a future
work on the same problem with Ivory Coast. The choice of Soubré to throw
this first study within the framework of a report of Master's degree I is
justified all the more as this zone was classified among the most
affected(allocated) by the poverty with an IPM of 0,341 in 2011, that is an
annual evolution of 2,24 % from 2002 till 2008 (RNDH, p50). To do it, we
mobilized theories of the monetary and non-monetary poverty. To dread better
the problem to the study, we have usual quantitative methods such as the
questionnaire rested (supported) by the qualitative methods (the guides of
interview (maintenance) and the observation grids). The meditative and analyzed
data allowed us to have the results (profits) below. The populations of this
zone, live in precarious socioeconomic conditions, basic social services are
non-existent quasi-, the growing insecurity and the absence of appropriate road
infrastructures; all these factors interact to maintain more than 80 % of the
rural population in a situation of extreme poverty.
Keys words: poverty, precariousness, socioeconomic,
vulnerability.
Introduction générale
La pauvreté affecte plus de plus de 1, 2 milliards
d'individus dans le monde. Cela représente 34% d'une population mondiale
estimée à7 milliards (Banque Mondiale, 2010). En Afrique
subsaharienne, le constat est que la part de la population concernée
par la pauvreté n'a reculé que de six points en 30 ans, soit 46,8
% en 2011 contre 52,8 % en 1981 (Banque Mondiale, 2010). C'est le seul
continent où le nombre de personnes pauvres a augmenté. Ce
chiffre a même doublé : de 210 millions de pauvres en 1981, on est
passé à 415 millions en 2011. En outre, en 2015, sur 193 pays, la
Côte-d'Ivoire, se plaçait au96ème rang en termes
de PIB par tête, mesuré en parité du pouvoir d'achat,
(PNUD, 2013). Suivantl'Indicateur de Développement Humain (IDH), qui
prend en compte l'état de santé et d'éducation
despopulations en plus du revenu, la Côte d'ivoire améliore
légèrement son classement relatif : elle apparaît
en171ème position. Elle reste cependant l'un des pays à faible
développement humain(0,452), avec un niveau d'IDH inférieur
à la moyenne de l'Afrique sub-saharienne. En retenant la ligne de 1$ par
tête1(*), on estime
qu'un habitant sur deux, soit 48,9 de la population vit en deçà
du seuil de pauvreté contre seulement 10% 1985 (RNDH, 2013).Ce
phénomène est encore plus ressenti dans les zones rurales,
précisément dans les zones cacaoyères.
Dans ce contexte, la lutte contre la pauvreté se situe
au coeur des politiques de développement du pays. Le Plan national de
développement(PND), qui constitue le programme économique du
gouvernement ivoirien, en fait l'objectif premier de la politique de
réformes en cours. Cette priorité accordée à la
réduction de la pauvreté a conduit les autorités, sous
l'impulsion des institutions de Bretton Woods, a changé la
dénomination du Document de stratégie de réduction de
pauvreté(DSRP). Ce dernier s'intitule désormais «Plan
national de développement » (PND).
Pour faire face à ce problème, nous nous sommes
servi d'une question de recherche élaborée à la section 6
du chapitre 1, intitulée problématique de notre mémoire.
Cette question est stipulée comme suit : « quels sont les
déterminants socioéconomiques de la pauvreté chez les
communautés vivant dans les zones cacaoyères? » Pour
répondre à cette question, nous avons effectué une
enquête de terrain dans le département de Soubré durant
deux(02) semaines c'est-à-dire du 09 au 25 novembre 2015. Cette
enquête a été possible grâce à des techniques
d'enquête basée sur un échantillonnage réaliste, sur
un questionnaire et sur des guides d'entretien individuel et pour des groupes
de discussion. Les réponses obtenues et traitées, nous ont
permises d'avoir les résultats ci-dessous.
C'est pourquoi, dans une première partie
intitulée « Cadre Théorique », nous
avons d'abord élaboré la problématique (chapitre 1). Cela
a consisté à :(i) présenter l'objet de notre
recherche qui est la « pauvreté » (section 1),
(ii) déterminer la pertinence du sujet relatif à la
pauvreté (section 2), (iii) identifier la question de recherche(section
3), (iv) préciser le constat de recherche(section4), (vi) relever le
problème de recherche(section 5) et (vi) préciser la question de
recherche(section 6). Ensuite, nous avons précisé l'orientation
de la problématique (chapitre 2). Cela nous a permis de : (i)
préciser les objectifs de la recherche (section 1), (ii) préciser
les hypothèses qui en découlent (section 2) et (iii) de tester
théoriquement ces hypothèses à travers une revue de la
littérature (section 3). Enfin, nous avons ciblé l'ancrage
théorique qui en découle (chapitre 3) à travers : (i)
un rappel des familles théoriques et du choix théorique qui en
découle (section1), (ii) la modélisation du concept (section 2)
et (iii) l'identification des variables, des indicateurs et des indices
(section 3).
Dans une deuxième partie intitulée « Cadre
Pratique », nous avons d'abord déterminé le Site de
l'étude (Chapitre 4). Cet exercice a consisté à :
(i) identifier le site géographique (section 1), (ii) cartographier le
problème étudié sur le site (section 2), (iii) retracer
l'historique du site (section 3), (iv) relever la sociologie du site (section
4) et enfin, (v) déterminer l'économie du site (section 5).
Ensuite, nous avons élaboré une phase préparatoire
à l'enquête de terrain (Chapitre 5) ayant consisté à
: (i) identifier des unités d'enquête (section 1), (ii)
élaborer un plan de travail (section 2), (iii) collecter les
données secondaires (section 3), (iv) préciser le type
d'échantillonnage (section 4), (v) construire et à tester les
outils de collecte des données (section 5), (vi) préciser les
outils, les techniques et le schéma d'analyse des données
(section 6).
Dans une troisième partie intitulée « Cadre
des Résultats », nous avons d'abord présenté les
données issues de l'enquête (Chapitre 7). Ensuite, nous avons
analysé ces données et avons présenté les
résultats (Chapitre 8). Enfin, ces résultats issus des
données analysées ont été interprétés
afin de connaître : (i) leur implication.
Première Partie : Cadre
Théorique
Chapitre 1 :
Problématique
Section 1 :
Présentation de l'objet de recherche : la
pauvreté
§1 : Définition de la
pauvreté
La première démarche avant toute investigation
concerne la définition de la pauvreté : Qu'est-ce que donc
la pauvreté ? Savoir qui est pauvre est une préoccupation
légitime pour ceux qui s'intéressent à ce sujet comme pour
les gouvernants et organismes internationaux. Pourtant, y répondre exige
des choix théoriques. D'après les théoriciens de la
question, sa définition varierait entre deux pôles : une
vision fondée sur la rareté des ressources et de biens (la
misère se traduit par des carences) et une reconnaissance des
inégalités fondées sur les rapports sociaux au sein d'une
société. Ces deux pôles traduisent trois aspects de la
pauvreté : monétaires ou financiers (la pauvreté est
l'état d'une personne ou d'une collectivité qui ne dispose pas de
ressources suffisantes pour satisfaire ses besoins primaires et vitaux)
accessibilité (la pauvreté est une incapacité ou un manque
d'accès de l'individu aux biens et services sociaux de base) et
sociologique (pauvreté perçue comme un état d'esprit, un
sentiment d'insécurité, de précarité, d'exclusion,
de frustration, de vulnérabilité et d'impuissance, tout comme
aussi de mentalité).
La littérature sur le concept de pauvreté est
abondante, diverse et variée, ce qui pose un problème de
définition universelle. Selon l'étymologie, le
mot « pauvre » vient du latin pauper et du grec
pênes (pauvre) et penia (pauvreté), vocables proches de peina
(faim) et d'une façon lointaine à ponos (douleur) et poiné
(châtiment, peine)2(*). Pour Georg Simmel, sociologue allemand, dans son
ouvrage intitulé les pauvres (1908), la pauvreté est non
seulement relative mais est aussi construite socialement : ceci nous
amène à considérer le caractère relatif du concept
de pauvreté. Ainsi est pauvre, celui dont les moyens ne suffisent pas
à atteindre ses fins. De fait, chaque milieu, chaque classe sociale a
ses besoins typiques ; L'impossibilité de les satisfaire signifie la
pauvreté. Par ailleurs, pour Simmel : «C'est à partir de
ce moment où ils sont assistés, peut être lorsque leur
situation pourrait normalement donner droit à l'assistance, même
si elle n'a pas été encore octroyée, qu'ils deviennent
partie d'un groupe caractérisé par la pauvreté. Ce groupe
ne reste pas unifié l'interaction entre ses membres, mais par l'attitude
collective que la société comme totalité adopte à
son égard. » A leur tour, B. Armes, W. Brown et S. Devarajan
donne une définition de la
pauvreté : « elle peut être définie
au mieux comme étant une privation inacceptable du bien-être de
l'être humain. Une personne peut donc être considérée
comme pauvre quand elle ne peut se procurer les biens et services en
quantité suffisante pour satisfaire ses besoins matériels
fondamentaux.»3(*)
Depuis le début des années quatre-vingt-dix, la
pauvreté est un thème récurrent au sein des organisations
internationales de développement.
En effet, selon la Banque Mondiale, est pauvre tout individu
dont le revenu est inférieur à 1 dollar par jour.
De son côté, le PNUD, dans son
rapport « Vaincre la pauvreté »
publié en 2000, présente une définition de la
pauvreté à trois échelles : l'«extrême
pauvreté», la «pauvreté
générale» et la «pauvreté
humaine». Ainsi, «une personne vit dans la pauvreté
extrême si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour
satisfaire ses besoins alimentaires essentiels habituellement définis
sur la base de besoins caloriques minimaux. Une personne vit dans la
pauvreté générale si elle ne dispose pas des revenus
suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires tels
l'habillement, l'énergie et le logement et
alimentaires ». La « pauvreté
humaine », quant à elle, est présentée
comme l'absence des capacités humaines de base.
Pour l'UNESCO, la pauvreté est
« l'état où se trouve toute personne qui, d'une
part, dispose d'un revenu très faible par rapport au reste de la
population et qui, d'autre part, reste privée d'un véritable
accès aux services de base nécessaires pour vivre (santé,
logement, éducation) »;(UNESCO,1997).
Les types de pauvreté abordés par la Banque
Mondiale sont centrés sur l'aspect monétaire. Elle distingue
pauvreté absolue et pauvreté relative. La pauvreté absolue
concerne les personnes dont le niveau de revenu est inférieur à
celui nécessaire pour assurer la survie. La pauvreté relative,
quant à elle, reflète une conception plus axée sur la
répartition des revenus. Elle concerne les personnes situées au
plus bas de l'échelle des revenus.
§2 : Typologie de la pauvreté
Il s'agira pour nous, de faire un bref survol des
différentes typologies possiblesdepauvreté.
A. La théorie de la pauvreté capacitaire
D'après cette approche, ce qui manque ce n'est pas de
l'utilité ou des besoins de base satisfaits, mais certaines
capacités humaines vues comme raisonnablement minimales. Sen (1985)
relève le sujet de la qualité de vie au-delà de la
possession des commodités. Il évoque également l'espace
intermédiaire entre celui des ressources ou moyens et celui des
accomplissements, à savoir l'espace des libertés. Celui-ci
consiste en un ensemble de capacités spécifiques définies
en références à des types d'accomplissements
appelés « fonctionnements ». Cette notion de «
fonctionnement » décrit le type d'effet attendu à partir des
capacités.4(*)
B. La théorie pauvreté ethnique
L'ethnisation théorique de la pauvreté, tout
comme la thèse de la culture de pauvreté, a connu son heure de
gloire dans les années 1960. Elle associe la pauvreté à la
désorganisation sociale des familles noires. La pauvreté est
perçue comme l'effet de l'anomie ethnique5(*).
C. La théorie de la culture de pauvreté
Théorie développée par Oscar
Lewis6(*), elle
définit la pauvreté comme un ensemble de valeurs, d'attitudes et
de comportements, essentiellement différent de celui des classes
moyennes, adopté en réaction à des circonstances qui ne
permettent pas de s'intégrer dans la société.
D. La théorie de la pauvreté relationnelle
Cette approche définit la pauvreté sans regarder
les conditions de vie ou le niveau de revenu d'un ménage ou d'une
personne. Elle s'intéresse à l'analyse des liens que cette
dernière entretient avec le reste de la société.
L'approche est constructiviste : le pauvre est celui que la
société désigne comme pauvre. Georg Simmel, dans son texte
Les Pauvres (1907), a été le premier à proposer cette
définition relationnelle de la pauvreté qu'il définit
comme la relation d'assistance. Les pauvres ne sont pas
caractérisés par le manque et les privations mais par «
l'attitude collective que la société, en tant que tout,
adopte à leur égard ». Cette théorie prend le
contre sens de la théorie ethnique de la pauvreté.
E. La théorie de la pauvreté des biens
premiers
Cette conception est défendue par Rawls (1971), il est
question d'offrir aux individus certaines ressources de base que Rawls appelle
« biens premiers sociaux7(*) ». Ensuite, il appartient à chacun
d'entre eux de les utiliser selon ses préférences, de
réaliser les actions et d'atteindre les états qu'ils valorisent.
Dans cette première conception, les dimensions pertinentes pour
l'évaluation de la pauvreté relèvent des biens premiers :
seul un faible niveau de détention de ces derniers doit témoigner
de la pauvreté.
§3 : Historique de la
pauvreté
Historiquement, une vision religieuse de la pauvreté
(en réalité de la misère) a rendu les pauvres
fonctionnels. Les religieux permettaient aux riches de racheter leurs
péchés par l'aumône. A partir du 16ème
siècle, la laïcisation de ce problème a conduit à
distinguer le bon et mauvais pauvre d'où deux types d'actions : la
potence et la piété, cette dernière se manifestant dans la
création de fonds sociaux (Geremek, 1987). Plus tard, c'est une vision
caritative qui prend le relais, avec le thème des solidarités,
relayée par une vision « moderniste-technocratique », qui est
aujourd'hui celle des organisations internationales vision (Lautier, 1995 :
385). Cette vision qui est celle des « hygiénistes » du
19ème siècle (Lautier et Salama, 1995) fait porter les
actions précisément sur la misère qui doit être
traitée comme une épidémie à éradiquer. La
pauvreté sera désamorcée (non pas éliminée),
dès lors que la première aura disparu.
La pauvreté s'impose d'abord comme une question
sociale, avant d'être un problème sociologique. Elle est une
évidence en France au 19ème siècle. En 1840,
dans son Tableau des ouvriers, VILLERME décrie ce qu'il découvre
en allant chez les familles; son enquête, participante, a une fonction de
dénonciation parce que la pauvreté renvoie à des manques
multiples, qu'il suffit d'enregistrer. Les ouvriers avaient de mauvaises
conditions de travail et de mauvaises conditions de vie. Ils habitaient souvent
dans des taudis insalubres, ils avaient à peine de quoi manger et faire
vivre leur famille. Ils avaient un travail, pénible et dangereux et
leur salaire n'était pas suffisant. Le prolétariat du
19ème siècle qui vivait dans des taudis et mangeait
à peine à sa faim ne ressemble pas aux pauvres du
21ème siècle qui résident dans des HLM, sont
habillés et nourris mais maintenus à l'écart de la
société. Au 19ème siècle, l'appartenance
à la classe ouvrière était synonyme de misère. Marx
et Engels étaient très préoccupés de la
pauvreté des ouvriers, Engels l'a notamment décrite dans la
situation de la classe ouvrière en Angleterre (1844). Comme les
réformateurs sociaux (Villermé ou Le Play), il y
dénonçait la pauvreté absolue, celle qui empêche que
soient satisfaits les besoins physiologiques de base - manger, se vêtir
et se loger. Pourtant, peu à peu, dans les pays
développés, l'augmentation du niveau de vie et des protections
collectives ont transformé la définition des pauvres.
Au 20ème siècle, de nouvelles
catégories sont apparues, soulignant que la pauvreté était
devenue relative, c'est-à-dire synonyme d'écart par rapport au
mode de vie et au niveau de possession moyen. Selon Gueslin (2004), la
pauvreté était généralisée dans l'Europe
préindustrielle, et la distribution des revenus y était bimodale
c'est-à-dire répartie en deux groupes très distincts : les
quelques très riches et le peuple pauvre. Aussi, à partir de la
fin des années 1980, l'impact des programmes d'ajustement structurels
oblige à se pencher sur le sort des exclus des progrès
économiques. Deux problèmes de fonds sont posées : des
inégalités croissantes et un désistement de l'Etat de ses
fonctions régulatrices (aussi bien économiques que sociales),
celui-ci tendant plutôt à s'effacer devant les marchés et
de globalisation technologique.
Une revue de la pauvreté depuis les années 1980,
à travers le tableau ci-dessous, montre qu'il y a presque deux
siècles, 94.4 % de la population mondiale vivait dans la pauvreté
au lieu de la moitié aujourd'hui, et 83.9% vivait dans l'extrême
pauvreté au lieu de 22.7% en 1997.
Tableau 3 : La pauvreté de 1820 à 1999 avec
prévision 2015
|
1820
|
1870
|
1910
|
1950
|
1970
|
1990
|
1991
|
2015
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
De pauvres
|
94.4
|
89.6
|
82.4
|
71.9
|
60.1
|
58.8
|
54.7
|
43.3
|
De très pauvres
|
83.9
|
75.4
|
65.6
|
54.8
|
35.6
|
29
|
22.7
|
12.3
|
Effectifs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(Millions)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
De pauvres
|
997
|
1 .134
|
1.416
|
1805
|
2200
|
2718
|
2777
|
2230
|
De très pauvres
|
886
|
954
|
1.127
|
1376
|
1304
|
1276
|
1151
|
753
|
Source : Bourguignon et Morrison (2002)8(*)
Tableau 4 : Estimations régionales de la
pauvreté (seuil de pauvreté de 1.25 $/ jour)
Source: World Bank. Chen Ravallion, 2008, p.34
Région
|
1981
|
1984
|
1987
|
1990
|
1993
|
1996
|
1999
|
2002
|
2005
|
Population vivant avec moins de $ 1.25 par jour en 2005
(millions)
|
East Asia &Pacific
|
1,071
|
947
|
822
|
873
|
845
|
622
|
635
|
507
|
316
|
China
|
835
|
720
|
586
|
683
|
633
|
443
|
447
|
363
|
208
|
Europe & Central Asia 7 6 5 9 20 22 24 22 17
|
7
|
6
|
5
|
9
|
20
|
22
|
24
|
22
|
17
|
Latin America &Carribbean 47 59 57 50 47 53 55 57 45
|
47
|
59
|
57
|
50
|
47
|
53
|
55
|
57
|
45
|
Middle East& North Africa 14 12 12 10 10 11 12 10 11
|
14
|
12
|
12
|
10
|
10
|
11
|
12
|
10
|
11
|
South Asia
|
548
|
548
|
559
|
579
|
559
|
594
|
589
|
615
|
596
|
India
|
420
|
416
|
428
|
435
|
444
|
442
|
447
|
460
|
456
|
Sud-SaharanAfrica
|
212
|
242
|
258
|
298
|
317
|
356
|
383
|
390
|
388
|
Total
|
1,900
|
1,814
|
1,723
|
1,818
|
1,709
|
1,658
|
1,698
|
1,601
|
1,374
|
Part de la population vivant avec moins de $ 1.25 par jour
en 2005 (%)
|
East Asia &Pacifc
|
77,7
|
65,5
|
54,2
|
54,7
|
50,8
|
36,0
|
35,5
|
27,6
|
16,8
|
China
|
84,0
|
69,4
|
54,0
|
60,2
|
53,7
|
36,4
|
35,6
|
28,4
|
15,9
|
Europe & Central Asia 1,7 1,3 1,1 2,0 4,3 4,6 5,1 4,6
3,7
|
1,7
|
1,3
|
1,1
|
2,0
|
4,3
|
4,6
|
5,1
|
4,6
|
3,7
|
Latin America & Caribbean 12,9 15,3 13,7 11,3 10,1 10,9
10,9 10,7 8,2
|
12,9
|
15,3
|
13,7
|
11,3
|
10,01
|
10,9
|
10,9
|
10,7
|
8,2
|
Middle East & North Africa 7,9 6,1 5,7 4,3 4,1 4,1 4,2 3,6
3,6
|
7,9
|
6,1
|
5,7
|
4,3
|
4,1
|
4,1
|
4,2
|
3,6
|
3,6
|
South Asia
|
59,4
|
55,6
|
54,2
|
51,7
|
46,9
|
47,1
|
44,1
|
43,8
|
40,3
|
India
|
59,8
|
55,5
|
53,6
|
51,3
|
49,4
|
46,6
|
44,8
|
43,9
|
41,6
|
Sud -Saharan Africa
|
53,4
|
55,8
|
54,5
|
57,6
|
56,9
|
58,8
|
58,4
|
55,0
|
50,9
|
Total
|
51,9
|
46,7
|
41,9
|
41,7
|
39,2
|
34,5
|
33,7
|
30,5
|
26,2
|
La lecture du tableau ci-dessus montre qu'entre 1981 et 2005,
la proportion des personnes vivant dans les pays en développement avec
moins de 1,25 dollar par jour a diminué de moitié de 51,9
à 26,2 %. Cela équivaut à une réduction globale de
la pauvreté d'un pourcent par an environ, qui s'est traduite par une
baisse de 500 millions du nombre de personnes pauvres (de 1,9 à 1,4
milliard) entre 1981 et 2005.
Le tableau fait ressortir aussi que le recul de la
pauvreté est très inégal suivant les régions. Le
nombre de pauvres a chuté en Asie de l'Est mais augmenté
ailleurs. Cependant, durant les années 1980, l'Asie de l'Est avait le
taux de pauvreté le plus élevé du monde (77,7 % de la
population vivait avec moins d'1,25 dollar par jour en 1981), celui-ci
était passé à 54,7 % en 1990 et à 16.8 % en 2005.
Le même constat se fait pour la chine qui a vu diminuer entre 1981 et
2005, le nombre de personnes pauvres de 600 millions. Nous pouvons dire dans ce
sens, que si la proportion de personnes vivant dans l'extrême
pauvreté recule d'un côté, lapopulation continue
d'augmenter de l'autre côté, et ceci peut signifier que le nombre
de pauvres ne bouge que légèrement.
En Asie du Sud, nous pouvons constater que le taux de
pauvreté a été ramené de 59,4 % à 40,3 %
entre 1981 et 2005, mais du fait de l'augmentation de la population, ce recul
ne s'est pas traduit par une baisse du nombre de pauvres dans la région.
Ainsi, le taux de pauvreté extrême a également
baissé en Amérique latine et dans les Caraïbes, au
Proche-Orient et en Afrique du Nord durant la même période, ceci
sans qu'il ait d'incidence sur le nombre de personnes pauvres.
En outre, malgré une hausse nette du taux de
pauvreté et du nombre de personnes pauvres en Europe de l'Est et en Asie
centrale, on observe des signes d'améliorations légères
depuis la fin des années 1990.
Pour le cas de l'Afrique subsaharienne, la proportion de
personnes vivant avec moins d'1,25 dollar par jour a stagné autour de
50% entre 1981 et 2005, c'est-à-dire passant seulement de 53,4 %
à 50,9 %, soit un recul de 2.5 points de pourcentage. En termes absolus,
le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté fixé
à 1,25 dollar par jour a pratiquement presque doublé dans la
même période, passant de 212 à 388 millions. Selon la
Banque Mondiale (2009), en Afrique subsaharienne, il y avait, en 2005, 100
millions de personnes extrêmement pauvres de plus qu'en 1990 et le taux
de pauvreté se maintenait au-dessus de 50 pour cent (même s'il a
commencé à baisser après 1999).
En Côte d'Ivoire, le nombre de pauvres a
été multiplié par 10 en l'espace d'une
génération. Aujourd'hui une personne sur deux est pauvre contre
une personne sur dix en 1985. En effet, le taux de pauvreté est
passé de 10% en 1985 à 48,9% en 2008 ; ce qui correspond à
un effectif de pauvres estimé à 974 000 en 1985 et à 10
174 000 en 2008. Le taux de pauvreté était estimé à
61, 5% en 2011 contre 48,94% en 2010. En 2014, plus de 61,5% de la population
croupit dans la misère.
La pauvreté est plus ressentie en milieu rural
qu'urbain. L'on y trouve le plus grand nombre de pauvres (42% en 1998 contre
46% en 1995). La pauvreté est, de tout temps, plus accentuée en
milieu rural qu'en milieu urbain même si elle s'y développe moins
rapidement. En 2008, 12 personnes du milieu rural sur 20 sont pauvres contre 6
en milieu urbain. En 1985, le rapport était de 3 personnes pauvres en
milieu rural sur 20, contre 1 personne pauvre sur 20 en milieu urbain. Le taux
de pauvreté en milieu rural s'est particulièrement aggravé
dans la période récente qui a coïncidé avec celle de
la crise militaro-politique. Il est ainsi passé de 49% en 2002 à
62,45% en 2008, soit une augmentation de plus de 13 points alors que cette
progression n'est que de 4 points en milieu urbain où le ratio de
pauvreté s'est accru de 24,5% en 2002 à 29,45% en 2008.
§4 : Les législations sur la lutte
contre la pauvreté
La Côte d'Ivoire à l'instar de nombreux pays
d'Afrique subsaharienne a fait de la lutte contre la pauvreté une
préoccupation majeure de son programme de développement. Depuis
juin 1997, elle dispose d'un programme de lutte contre la pauvreté.
C'est pourquoi, déjà, en 1995 à Copenhague au Sommet
Mondial sur le Développement Social, puis en septembre 1999, les
Assemblées Annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, la
communauté internationale a approuvé le principe d'adopter un
nouveau cadre de formulation des programmes de développement mettant
l'accent sur la réduction de la pauvreté, dit Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP). Ce cadre est
présenté dans un document dit Document de Stratégie pour
la Réduction de la Pauvreté (DSRP) en vue de la
réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement(OMD).Les initiatives PPTE et 20/20 sont autant de
politiques qui traduisent la volonté du gouvernement à lutter
contre la pauvreté.
Section 2 :
Pertinence du sujet relatif à
l'objet
Du point vue contextuel, la pertinence de notre objet se
justifie au niveau économique à travers les faits tels que le
chômage et marché du travail et au niveau social par la croissance
démographique et les conditions de vie de la population.
§1 : Pertinence contextuelle
A-Contexte économique
Le contexte économique peut s'expliquer par le
chômage et la situation de l'emploi.
En ce qui concerne le chômage, du point de vue mondial,
il enregistrait 197 millions de personnes en 2012 contre 202 millions de
chômeurs en 2013, soit une hausse de 5,1 millions (BIT). Ces chiffres
traduisent une montée du chômage global ces dernières
années. Les jeunes constituent la frange la plus touchée par
cette situation de chômage que traverse le monde. En effet, le taux de
chômage des jeunes a évolué en passant de 12,6% en 2011
à 12,7% en 2012, nous indiquent le BIT dans son rapport sur les
tendances mondiales de l'emploi des jeunes. Ce pourcentage correspond à
près de 75 millions de jeunes qui sont aujourd'hui au chômage dans
le monde. Ainsi, l'Afrique reste le continent le plus affecté par cette
problématique. Elle représente 60% des chômeurs à
l'échelle mondiale. Cette situation généralisée du
chômage, n'épargne pas la Côte d'Ivoire.
Par ailleurs ce taux de chômage au
niveau national s'est fortement accru de 2002 à 2008, (INS, 2008). En
effet, il est passé de 6,4% en 2002 contre 15,7% en 2008. Le
chômage des jeunes âgés de 15-24 ans est le plus important.
Le taux de chômage de la population active de ce groupe d'âge est
de 24,2% en 2008 et celui des 25-34 ans est de 17,5%. Les chômeurs sont
majoritairement jeunes qu'ils soient pauvres ou non (INS, ENV 2008). Le
chômage touche plus les femmes que les hommes. Il est plus ressenti en
milieu urbain qu'en milieu rural et particulièrement la ville d'Abidjan.
En effet, le taux de chômage des femmes est de 19,8%contre 12,1% chez les
hommes. Il est de 27,4% en milieu urbain contre 8,7% en milieu rural. Le taux
de chômage à Abidjan est de 33,2%.Cette situation de
chômage n'a pas changé le caractère précaire des
emplois.
En Afrique, 75% du marché du travail est dominé
par le secteur informel selon l'OIT en 2013. Au niveau national, il occupe une
place croissante dans l'absorption de la population active (RNDH, 2013). Selon
les données de l'ENSEA-ORSTORM(1996) et de l'observatoire de l'emploi
(1996), la part du secteur informel dans le nombre total d'actifs
occupés est passée de 22% en 1990 à 25% en 1995. Entre
1995 et 2002, le nombre d'emplois informels est passé de 1,7millions
à 4,1 millions, soit une augmentation moyenne de 20,17% par an; et
ceux-ci représentaient 31% de l'emploi total en 2002. Pour
l'année 2012, l'AGEPE (2013) les actifs occupés dans le secteur
informel est de 8 488 820 personnes, ce qui représente 89,4% de
l'emploi total en Côte d'Ivoire. Les femmes représentent 44% des
employés de ce secteur.
De plus, le secteur informel occupe 90% de la population
active sans protection sociale, ni rémunération suffisante.
Fort de ce qui précède, la situation de l'emploi
devient de plus en plus précaire favorisant l'accentuation des groupes
vulnérables exposés à la pauvreté.
B-Contexte social
En Côte d'Ivoire, selon le dernier Recensement
Général de la Population et de l'Habitat(RGHP)
réalisé par l'INS en 2014, estimait la population à
20591300 habitants. Le taux annuel de croissance démographique est de
2,9%. Ce potentiel humain, bien exploité, devrait constituer un socle
pour le développement durable du pays. Cependant, malgré des
efforts consentis par l'Etat pour fournir à sa population un cadre
à son émancipation, elle constitue pour lui, aujourd'hui encore
une véritable source de préoccupation.
Les crises successives qui ont secoué le pays ont
accentué et dégradé les infrastructures de base,
accentuant la paupérisation des populations en limitant l'accès
aux services sociaux de base.
En effet l'enquête sur les conditions de vie des
ménages, réalisée en 2008 par l'INS, montre la
détérioration des conditions de vie des populations. Notamment,
près de 70% de la population éprouve des difficultés
à se nourrir et 68% en marge des soins de santé. Selon le PNUD,
seulement 61% de la population ont accès à l'eau potable. La
pauvreté n'épargne pas également le secteur de
l'éducation. Le taux net de scolarisation se situait à 56, 1% au
niveau du primaire en 2012.
En outre, ces dernières décennies ont
été marquées par le recul, au mieux la stagnation du
niveau de vie: le revenu réel par habitant a baissé de 4,7% en
moyenne annuelle sur la période 1980-1989 et de -0,99% en moyenne sur la
période 2000-2009 contre une légère amélioration de
0,24% de hausse en moyenne annuelle sur la période 1990-1999. La
décennie 2010 a débuté par une dégradation globale
des conditions de vie des populations avec la crise post-électorale. Le
revenu réel par habitant en dollars constants de 2000) a connu son
niveau le plus élevé en Côte d'Ivoire en 1978 et 1979 avec
respectivement 1048,07 USD et 1008,68 USD contre 564,63 USD en 2010, soit
pratiquement son niveau de 1960 (560,45 USD).
En termes de Développement Humain, la Côte
d'Ivoire a, enregistré de faibles progrès en termes de
développement humain mesuré par un IDH (sur la base des
estimations du rapport mondial sur le développement humain 2011)
passant de 0,361 en 1990 à 0,374 en 2000 et à 0,401 en 2010,
à 0,400 en 2011, situant la Côte d'Ivoire en
170ème position sur 187 pays considérés (PNUD,
2011). Cette période a été marquée par la hausse
des privations et du taux de la pauvreté, qui est passé de
33,6% en 1998 à 38,4% en 2002, puis à 48,9% en 2008.
Ainsi, du point de vue économique et social,
aujourd'hui la lutte contre la pauvreté reste une préoccupation
judicieuse en Côte d'Ivoire.
C-Contexte politique
La Côte d'Ivoire connaît depuis 1999 une
période d'instabilité politique et de récession
économique dont le point de départ a été le coup
d'Etat du 24 décembre 1999.
L'activité économique se stabilisait fin 2001
avec un accroissement du PIB de 0,1% (contre -2,3% en 2000). La normalisation
et ce retour à la croissance ont été remis en cause par la
crise militaro-politique du 19 septembre 2002.
Depuis cette date, les cadres macroéconomiques,
financier et social se sont dégradés compte tenu de la
persistance de la crise sociopolitique, et ce, en dépit des efforts du
gouvernement.
Ainsi, la croissance réelle du PIB par habitant de 4,5%
sur la période 1961-1969, de 2,9% sur la période 1970-1979, -4,1%
sur la période 1980-1989, -0,3% sur la période 1990-1999 et de
-1,26% durant la période 2000-2009. Le PIB réel par habitant en
dollars constants de 2000 a progressé de 550,7 en 1960 à 1091,2
dollars en 1978 et pour chuter à 591,1 dollars constants en 2010.
Le PIB évoluera négativement dès le
début de la crise en 2002 jusqu'en 2003, puis a connu une
remontée pour se situer à un taux de 1,6% en 2004, 1,8% en 2005,
1,2% en 2006, 1,5% en 2007 et 2,9% en 2008. (Cf. RNDH, 2013).
§2 : Pertinence scientifique
De nombreux chercheurs et scientifiques se sont
intéressés au thème de pauvreté à travers
leurs écrits respectifs. La littérature existant sur la
pauvreté est aussi riche que variée. Il s'agira, pour nous, de
faire un bref survol de cette littérature à travers le monde et
en Côte d'Ivoire.
A partir des 1941, Benjamin SeebohmRowntree dansProgress
and poverty, s'attaquait déjà la question de la
pauvreté dans les villes anglaises.
En
Europe, l'on peut se référer aux travaux de Serge Paugham,sur
La société française et ses pauvres, Paris, PUF,
1993. D'origine indienne, Amartya Sen est connu à travers le monde
pour ses remarquables travaux sur la pauvreté. Il va appréhender
la pauvreté sous le prisme de la théorie des
`'capabilités''. Son approche va révolutionner les
théories antérieures. Parmi ses nombreux travaux les plus
récents, nous pouvons citer son oeuvre intitulée Repenser
l'inégalité, publié en 2012.
Le faible revenu des immigrants au Canada, retient l'attention
Nong Zhu et Cécile Batisse.En 2014, ils publient des travaux qu'ils
intitulent : Croissance, inégalités et pauvreté:
le cas des immigrants au Canada.En Afrique, la question reste au coeur du
débat scientifique. En 2010, Pierre Bamony s'interroge sur la
pauvreté sur le continent en publiant Pourquoi l'Afrique si riche
est pourtant si pauvre ?
En Côte d'Ivoire, les travaux sur la pauvreté
sont peu nombreux. Nous pouvons nous référer à Denis Bra
Kanon dans Développement ou appauvrissement. Paris Economica,
1985.
Au regard de ce qui précède, on peut asserter
que le thème de pauvreté fait partir des recherches
contemporaines. Tout l'intérêt scientifique à lui
accordé à travers le monde, démontre son caractère
universel.
§3 : Pertinence opérationnelle
La lutte contre la pauvreté est une préoccupation
universelle. Elle continue d'intéresser les Etats et est au coeur de
l'action des organismes internationaux et partenaires au développement.
Les ressorts de solidarité, au sein d'une communauté ou
à des horizons plus larges, comme la région, le pays ou la
communauté internationale, s'expriment dans l'appui à la
multitude de projets de lutte contre la pauvreté afin
d'améliorer, de manière durable le sort des populations
vulnérables.
De fait, notre sujet revêt un grand intérêt
pour les Etats et les partenaires au développement. Ce sujet
s'insère donc dans le champ des préoccupations actuelles.
Au regard de sa pertinence sur le triple plan :
contextuel, scientifique et opérationnel, par conséquent il est
objet de questionnement.
Section 3 :
Question de départ
Pour cerner le phénomène à
l'étude, nous avons formulé l'interrogation suivante : quels
sont les facteurs socioéconomiques qui déterminent la
pauvreté chez les communautés vivant dans les zones
cacaoyères ? Cette interrogation sera légitimée par
le constat de ci-dessous.
Section 4:
Constat de recherche
Ø Constat :En Côte-d'Ivoire, le taux de
pauvreté a connu une augmentation ces dernières années.
Cette augmentation est illustrée par le tableau ci-dessous.
Tableau 5 : Pauvreté multidimensionnelle et
pauvreté monétaire
D'après ce tableau, la pauvreté qu'elle soit
multidimensionnelle ou monétaire, a évolué de 2002
à 2011 sur le plan national. En effet le taux d'IPM est passé de
27,8% en 2002, 27,8% en 2008 et 34,4%. En ce qui concerne la pauvreté
monétaire, elle était de 38,4 en 2002, pour atteindre 48,9% en
2008 et 51,3% en 2011. Au niveau de la région du Sud-Ouest, on constate
une augmentation de la pauvreté multidimensionnelle. Elle est
passée de 29, 7 en 2002 à 33, 7 en 2008 et à 34, 1 en
2011. Quant à la pauvreté monétaire, dans cette même
région, elle a connu une hausse. Située à 41, 3 en 2002,
elle est passée à 45, 5 en 2008 et 46, 3 en 2011. Cet
accroissement de la pauvreté montre la vulnérabilité de la
population ivoirienne en général depuis ces dernières
années, notamment celle de la région du sud-ouest. Ce constat
traduit un problème de pauvreté.
Section 5 :
Problème de recherche
Au regard du constat mis en évidence ci-dessus, nous
pouvons affirmer qu'il existe un problème de pauvreté dans la
région du Sud-Ouest, notamment dans le département de
Soubré.
Section 6 :
Question de recherche
Quels sont les déterminants socioéconomiques de
la pauvreté chez les communautés vivant dans les zones
cacaoyère, notamment à Soubré ?
Chapitre 2 :
Orientation de la Problématique
Section 1 :
Les objectifs de recherche
La présente étude vise un double objectif :
un objectif général soutenu par des objectifs spécifiques
ou appliqués
§1 : Objectif général ou
fondamental
L'objectif fondamental visépar cette étude est
delutter durablement contre la pauvreté dans la zone cacaoyère de
Soubré.
§2 : Objectifs appliqués ou
spécifiques
De manière spécifique, l'étude
s'attèle à :
Ø Décrire la perception de la pauvreté
au sein des ménages ;
Ø Identifier les causes de la pauvreté ;
Ø Décrire les manifestations de la
pauvreté ;
Ø Faire des suggestions pour la résolution
durable du problème de pauvreté.
Section 2 :
L'hypothèse de recherche
§1 : Hypothèse de base
H1 : La pauvreté chez les communautés
vivant dans les zones cacaoyères est liée aux déterminants
socioéconomiques.
Ho : La pauvreté chez les communautés
vivant dans les zones cacaoyères n'est pas liée aux
déterminants socioéconomiques.
§2 : Nature des variables dans
l'hypothèse
Notre hypothèse met en relation deux variables. L'une
dépendante c'est-à-dire la pauvreté et l'autre
indépendante ou explicative, qui sont les facteurs
socioéconomiques. Ainsi donc, le sens de notre hypothèse est de
cause à effet.
Section 3 :
Test théorique de l'hypothèse : La
revue de la littérature
Entreprendre une recherche sur la question de réduction
de la pauvreté, exige un préalable épistémologique.
Celui de saisir comment les études antérieures ont traité
ce problème de pauvreté.
Abordant la
question de pauvreté, Charlotte Guénard et Jean Luc Dubois
soutiennent que la problématique de la pauvreté est liée
aux inégalités des conditions de vie9(*). L'impact de la croissance
économique sur le niveau de pauvreté dépendra, d'une part,
de son effet sur le revenu moyen et, d'autre part, de son effet sur
l'inégalité. Des mesures de la sensibilité de la
pauvreté par rapport à la croissance et à
l'inégalité permettent alors de voir si un accroissement moyen de
la consommation ou du revenu tend à réduire la pauvreté
tandis qu'à l'inverse, une augmentation de l'inégalité
tend à l'accroître.
Le cas de la Côte d'Ivoire entre 1985 et 1988 est, sur
ces questions, riche d'enseignement. Il montre que l'augmentation de la
pauvreté est essentiellement le résultat de la baisse du PIB par
tête, la réduction des inégalités ayant plutôt
eu pour effet de contribuer à la réduction de la pauvreté,
et surtout de l'extrême pauvreté. Ainsi, s'il n'y avait pas eu de
croissance négative, la pauvreté aurait quand même
baissé de 20%, et l'extrême pauvreté de 40%, par le seul
fait de la réduction des inégalités. Cet effet est plus
marqué chez les producteurs de cultures d'exportation.
Pour Ahmed Bahri10(*), si la pauvreté persiste encore c'est parce
que sa mesure soulève quelques problèmes.
Les définitions de la pauvreté ne manquent pas.
Mais elles varient selon l'auteur, l'institution, la politique
prônée, etc. Le rapport sur le Développement Humain (PNUD,
1997) en donne un glossaire, en relation avec le concept de
Développement Humain, et une approche qui va au-delà de l'aspect
strictement monétaire. En plus de cette variable clé qu'est le
revenu ou la consommation, le PNUD relie la pauvreté à la
problématique du Développement en général et du
Développement Humain, en particulier. Cela implique que l'on doit tenir
compte des acquis des plus favorisés et des « manques » chez
les plus déshérités et les pauvres. En particulier, la
définition inclut les besoins et la capacité d'exercer certaines
fonctions sociales, capacité qui dépend d'un certain niveau de
santé, d'éducation, d'insertion sociale dans la
communauté, et d'intégration de la dimension Genre.
En théorie, on peut, dans un espace à <n>
dimensions tenter de mesurer la distance séparant la position d'un
individu (une famille/ménage, un groupe ou classe, une population
nationale, etc.) qui ne serait pas en situation de pauvreté ou en
situation idéale-type ou d'optimum, abstraitement définie,
à celle d'un pauvre. Comme il existe un continuum de situations dans cet
espace, une part d'arbitraire est introduite pour discriminer les situations.
D'où les notions de seuil de pauvreté.
Pour mesurer une telle distance, il conviendrait, alors, de
connaître et d'en tenir compte les diverses dimensions ou variables qui
influent sur la pauvreté : le revenu disponible, la capacité de
l'utiliser pour consommer et satisfaire les besoins physiologiques
nécessaires à la survie, vivre décemment au-dessus d'un
minimum vital avec le surplus dégagé pour des utilisations
d'épanouissement ou de réalisation de capacités physiques,
intellectuelles et culturelles (santé, éducation, loisirs,
capacité de faire des prévisions réalistes), la prise en
charge de l'environnement, pour s'y adapter et/ou en tirer profit au mieux,
l'insertion et l'intégration sociales dans le groupe.
En toute rigueur, le chercheur qui travaille sur les diverses
variables considérées doit s'assurer, autant que faire se peut,
qu'elles devraient être indépendantes. Mais force est de constater
que l'on a souvent tendance à omettre cette condition pour additionner
des variables qui sont liées entre elles. Donc, les résultats
obtenus et reflétés dans des publications comme le Rapport sur le
Développement Humain ne sont qu'indicatifs. Leurs auteurs gagneraient
à réduire le nombre de variables et à concentrer les
efforts sur l'établissement de l'indépendance de telles
variables.
C'est ainsi donc que Ruggieri11(*)et al (2003), distinguent quatre approches :
Ø l'approche monétaire ;
Ø l'approche des capacités humaines ;
Ø l'approche de l'exclusion sociale ;
Ø l'approche de la participation.
L'approche monétaire, communément admise et
utilisée, se base sur un revenu ou une consommation, exprimée en
dollars, en parité de pouvoir d'achat (PPA) pour les besoins de
comparaison. Elle permet de fixer des seuils et de calculer l'Indicateur de
Pauvreté Humaine(IPH) ou de l'Indicateur de Développement
Humain(IDH)
L'approche des capacités humaines vise à
renforcer celles-ci pour permettre l'utilisation de cette capacité pour
une vie meilleure et plus libre. Des auteurs comme Nussbaum(1995) parlent de
« vie humaine pleine » (full). Les moyens financiers ne sont qu'un
instrument pour améliorer le bien-être, en plus des biens publics
mis à la disposition.
L'approche basée sur l'exclusion sociale entend lutter
contre la marginalisation et la privation, même dans les pays riches.
Elle entend donner les moyens aux personnes de participer aux activités
sociales normales des citoyens de la société.
L'approche de la participation entend faire participer les
intéressés eux-mêmes à la connaissance et l'analyse
de leurs conditions de vie et de l'amplitude du phénomène de
pauvreté avec, en vue, la perspective de susciter les efforts
nécessaires des intéressés par l'amélioration de
leur sort.
En utilisant l'enquête sur les ménages la plus
récente, Grimm (2001) a montré que la pauvreté a fortement
augmenté entre 1993 et 1998 à Abidjan, mais fortement
chuté en zone rurales. Le phénomène de «
pauvreté » n'est pas spécifique au cas ivoirien.
Selon Grimm et al (2001), en zones rurales, la baisse des
dépenses moyennes de consommation semble avoir été moins
importante, les dépenses par tête ayant baissé de 7.3% par
an. Toutefois, il existe des disparités au sein des zones rurales : les
dépenses par tête ont baissé de 5,8% en forêt Est, de
10,2% en forêt Ouest et de 6,2% dans la zone de savane. Néanmoins,
la pauvreté rurale a augmenté dans les années 1980 et dans
la première moitié des années1990, et reste toujours
supérieure à celle des zones urbaines. La pauvreté au
niveau national a plus que triplé sur la période. En zones
rurales, le niveau de dépenses moyen a baissé dans une moindre
mesure en 1998. Le niveau de dépenses de 1998 représentait au
moins 70% du niveau de 1985. La pauvreté a baissé notablement de
36% en 1993 et 27% en 1998 au seuil de 1 dollar US par tête et par jour,
et de 71% à 59% au seuil de 2 dollars US (Grimm, 2001). Cette
étude de Grimm s'appuie sur les revenus et non sur les dépenses
pour le calcul des taux de pauvreté. Ainsi, on constate une forte
réduction du différentiel de niveau de vie entre zone rurale et
zone urbaine due à la chute spectaculaire des revenus urbains et
à l'augmentation des revenus ruraux depuis 1994.
Il existe également des travaux empiriques qui
illustrent ce phénomène dans d'autres pays. L'étude de
Haddad, Ruel et Garrett (1990), par exemple examine la pauvreté urbaine
et rurale pour 8 pays en développement. Pour 7 d'entre eux, ils trouvent
que la proportion de pauvres urbains au niveau national a augmenté dans
le temps. Mosert, Herbert et Makonnen (1993) ont analysé la
pauvreté urbaine dans le contexte de l'ajustement structurel. Pour eux,
il existe une association claire entre les distorsions macroéconomiques
et le processus d'appauvrissement qui a lieu dans les zones urbaines. Les
recherches de Mireille Razafindrakoto et de François Roubaud (2001) qui
ont mis en évidence les multiples facettes de la pauvreté dans la
capitale malgache et dans lesquelles différentes approches de la
pauvreté ont pu être confrontées grâce à la
disponibilité d'une base de données riche pour la capitale
malgache, apporte un éclairage nouveau sur la nature et l'ampleur de la
pauvreté. Parallèlement à la définition la plus
classique basée sur le critère monétaire,
différents concepts de la pauvreté ont été mis en
regard. Ils reposent soit sur des critères objectifs (conditions
matérielles d'existence, capital humain, exclusion sociale), soit sur
l'appréciation subjective des ménages (perception
générale, satisfaction des besoins jugés essentiels,
aisance financière), rarement prise en compte dans le contexte des pays
pauvres. L'article s'interroge sur l'existence d'un noyau dur de pauvres
facilement identifiables qu'il convient de réduire, ou au contraire, de
différentes formes de pauvreté, qui ne se recoupent que
partiellement et qui appellent des politiques différenciées ? Le
faible recoupement entre les différentes approches met en
évidence le caractère multidimensionnel de la pauvreté. La
caractérisation des populations pauvres suivant les types d'approches
montre par ailleurs des profils différenciés. Ces
résultats impliquent que les stratégies de réduction de la
pauvreté ne peuvent reposer sur un instrument unique, ni porter sur un
seul domaine, mais doivent recourir à une palette de mesures touchant
les différentes dimensions.
Chapitre 3 :
Ancrage théorique :
Opérationnalisation du cadre théorique
Section 1 :
Rappel des familles théoriques et choix
théorique
Le concept porteur de la problématique qui est
modélisé en variable dans l'hypothèse est la
pauvreté. Ce concept est issu des familles théoriques, ces
dernières divergent sensiblement quant à la définition de
la pauvreté, et partant, la fixation de la ligne de pauvreté.
Cette absence de consensus pose évidemment qu'il n'y a pas de cadre
unificateur. Notre propos n'est pas ici d'en proposer une revue
détaillée12(*), mais de présenter une typologie succincte des
différentes approches et préciser dans quelle posture
théorique nous nous inscrirons dans le cadre de la présente
étude.
§1 : Rappel des familles
théoriques
En sciences sociales, notamment en économie et en
sociologie, plusieurs chercheurs ont théorisé sur le concept de
pauvreté.
La pauvreté n'est pas un phénomène
homogène prenant un visage identique en tout lieu et en tout temps. Etre
pauvre en France ne signifie pas la même chose qu'être pauvre en
Afrique, et être pauvre aujourd'hui n'a pas la même signification
qu'il y a un siècle (Oduro et Aryee, 2003)13(*). Cependant, offrir une
définition de la pauvreté n'est pas simplement une question de
lieu ou d'époque. En effet, si l'on circonscrit la problématique
de la pauvreté au domaine économique, il existe un débat
autour de l'espace informationnel à mobiliser. Plusieurs tendances se
dessinent depuis quelques décennies : une première, plutôt
historique, puisqu'elle repose sur la philosophie morale anglo-saxonne du
18ème siècle, définit la pauvreté sous
la forme d'un niveau d'utilitéinférieur à une norme
préalablement définie. Economiquement, cette utilitéserait
approximée par une variable monétaire, le revenu ou la
dépense, seule capable de rendre compte de la satisfaction individuelle.
Selon l'approche monétaire, est pauvre un individu ou
un ménage dont le revenu est inférieur à un certain seuil.
Celui-ci (le pauvre) peut être défini en termes « absolues
» (terme appliqué aux pays ex-socialistes et aux pays en voie de
développement-PVD)et en termes « relatifs » (terme
employé dans les pays développés). La pauvreté
monétaire absolue est définie par l'incapacité de
satisfaire les besoins essentiels en nourriture, vêtements, logement et
soins. Elle concerne les individus ou ménages qui ont des revenus
inférieurs à un seuil minimum conventionnel (correspond à
un panier de biens et service), qui n'évolue qu'avec la hausse du niveau
générale des prix (mesure américaines ou canadiennes). La
pauvreté monétaire relative est un indicateur
d'inégalité : est pauvre celui qui n'a pas accès aux biens
consommés par la grande majorité de ses concitoyens. Selon
l'INSEE (Institut National de Statistique Et de l'économie), elle
concerne les individus ou les ménages dont les revenus par unité
de consommation est inférieure à 50% du revenu
médian ; 60% du revenu médian pour Eurostat. La
théorie monétaire a été l'objet de plusieurs
études ; de Adam Smith à Chombart de Lauwe en passant par
Moscovici. En effet, dès 1776, Adam Smith décrit le concept de
pauvreté comme une privation des nécessités de la vie
quotidienne dans nature et cause de la richesse des nations. Pour
Frédéric le PLAY14(*), après avoir observé le mode de vie des
ménages (familles), découvre que le budget voire le revenu et les
dépenses de consommations sont des indicateurs spécifiques pour
déterminer le type de famille ; soit des familles pauvre, soit des
familles riches. Ainsi, selon Le Play, est pauvre, tout individu dont le revenu
et les dépenses ou le budget ou encore la quantité
monétaire est inférieur à un seuil conventionnel (selon la
banque mondiale ce seuil est fixé à au moins 1 dollar par jours).
La pauvreté que nous pouvons qualifier de welfariste ou utilitariste
serait donc un état dans lequel l'individu considéré ne
possèderait pas suffisamment de ressources monétaires pour rendre
maximal son bien-être économique. De fait, selon Ravallion, «
nous pouvons dire qu'une situation de pauvreté existe dans une
société lorsque une ou plusieurs personnes n'atteignent pas un
niveau de bien-être économique censé constituer un minimum
raisonnable correspondant aux standards de cette société »
(source : povertylines in theory and pratice living standard
measurementstudyWorkingpaper. N0133. The world Bank, 1998,
p3.
En somme, l'approche monétaire, en définissant
la pauvreté à partir d'un manque de ressources monétaires
et en la stigmatisant à travers les concepts de revenu et de
consommation, définit un critère unique de pauvreté : le
revenu. Est donc pauvre tout individu qui n'est pas capable de mobiliser un
revenu suffisant pour acquérir les moyens de sa subsistance
Toutefois, un grand nombre de voix se sont
élevées contre cette appréhension strictement
monétaire de la pauvreté. La première série de
critiques correspond à ce que l'on peut qualifier d'approches en termes
de résultats (outcome-basedapproaches). Deux critiques
apparaissent nettement : tout d'abord, la théorie de la justice de
J.Rawls15(*)[1971] selon
laquelle l'utilitarisme n'offre pas un cadre cohérent à la mise
en oeuvre d'une société bien ordonnée. Selon lui, le
caractère téléologique de l'utilitarisme fourvoie cette
dernière dans une impasse théorique.
Ensuite, la seconde voie explorée, prolonge en quelque
sorte celle de Rawls, tout en se voulant plus pragmatique. La critique qu'elle
soulève à l'égard de l'utilitarisme concerne plus
particulièrement l'information retenue pour définir la
pauvreté.
Pour les tenants du courant des besoins essentiels
(basic needsapproach), évaluer la pauvreté à
partir des seules ressources monétaires occulte une partie des besoins
humains. Pour eux, la pauvreté est une réalité
multidimensionnelle qui s'exprime à travers une série de besoins
nécessaires à la survie non satisfaits (Stewart, Streeten
[1981])16(*).Toutefois, et
nous le montrerons, de larges ambiguïtés persistent entre ces deux
courants qu'a priori tout oppose: la place de la composante
monétaire dans l'approche des besoins essentiels est
sous-estimée. C'est en cela que certains auteurs ont proposé
d'intégrer les besoins de base dans une fonction d'utilité
exprimée en termes de coûts nécessaires pour
acquérir ceux-ci. Ainsi, en construisant une ligne de pauvreté
monétaire en coûts de besoins de base, ils ont répondu
à l'ambiguïté précédente, tout en contribuant
à précipiter la chute d'une approche qui n'a jamais
rencontré le succès escompté.
Cette chute a également été
précipitée par l'apparition au début des années
1980 de l'approche par les capabilités (Sen [1981, 1985, 1992, 1999b],
Nussbaum [1995, 1999, 2002]). En réaction à la théorie du
choix social, courant auquel il appartient, Amartya Sen17(*)propose une approche du
bien-être qui ne repose ni sur l'espace de l'utilité, ni sur celui
des besoins essentiels. En s'appuyant sur les limites de chacune des approches
précédemment proposées, Sen offre un cadre
théorique à l'étude de la pauvreté en se
concentrant sur une nouvelle base informationnelle : la capabilité. En
faisant de l'être humain le coeur de l'analyse, en accentuant
l'importance de son rôle d'agent, en se focalisant sur la liberté
d'être et de faire, et en dépassant une évaluation de la
pauvreté en termes de biens, Sen marque un renouveau dans
l'appréhension du développement et de la pauvreté. Cette
dernière ne sera plus perçue comme un manque de ressources
(monétaires ou en termes de biens et services) mais comme une
inadéquation de l'ensemble capabilité constitué par
l'individu, compte tenu de son environnement social et de ses
caractéristiques personnelles. A l'image des approches fondées
sur les biens (primaires et essentiels), l'approche de Sen est une approche
multidimensionnelle, qui ne réduit plus la pauvreté aux seules
ressources monétaires proposées.
Selon l'approche subjective, sont pauvres les individus qui se
déclarent comme tels.
A cet effet, pour le sociologue Georg Simmel, dans son ouvrage
intitulé les pauvres (1908), la pauvreté est non
seulement relative mais est aussi construite socialement : ceci nous
amène à considérer le caractère relatif du concept
de pauvreté. Ainsi est `'pauvre'', celui dont les moyens ne suffisent
pas à atteindre ses fins.
De fait, chaque milieu, chaque classe sociale a ses besoins
typiques ; l'impossibilité de les satisfaire signifie la
pauvreté.
Par ailleurs, pour Simmel : «C'est à partir
de ce moment où ils sont assistés, peut être lorsque leur
situation pourrait normalement donner droit à l'assistance, même
si elle n'a pas été encore octroyée, qu'ils deviennent
partie d'un groupe caractérisé par la pauvreté.
Ce groupe ne reste pas unifié l'interaction entre ses
membres, mais par l'attitude collective que la société comme
totalité adopte à son égard » (les
pauvre : 1908).
S'inspirant de Georg Simmel, Serge Paugham18(*) définit la
pauvreté comme une «relation d'interdépendance entre la
population qui est désignée socialement comme pauvre et la
société dont elle fait partie». A chaque type de relation
d'interdépendance correspond une forme élémentaire de
pauvreté. Il distingue trois formes élémentaires de
pauvreté : la première forme estla pauvreté
intégrée qui est «définie comme la condition
sociale d'une grande partie de la population », où les pauvres
forment un groupe socialétendu, et peu stigmatisé. Cette forme
est généralement spécifique aux sociétés
traditionnelles, aux pays en voie de développement(PVD) mais aussi dans
certaines régions de pays développés où la
couverture sociale est faible et les solidarités familiales sont
fortement développés ; comme par exemple Mezzogiornoen
Italie.
Dans les pays peu développés, cette
pauvreté est perçue comme un «héritage »,
«un état permanent et reproductible ».
La deuxième forme est la pauvreté
marginale qui est celle des« inadaptés de la civilisation
moderne, ceux qui n'ont pu suivre le rythme de la croissance et se conforment
aux normes imposées par le développement industriel». Cette
minorités est fortement stigmatisée (cas sociaux).
Et en fin, la pauvreté disqualifiante qui
relève du processus d'exclusion sociale dans les sociétés
post-industrielles. Elle est« une forme spécifique de la
relation entre une population désignée comme pauvre en fonction
de sa dépendance à l'égard des services sociaux et le
reste de la société». Dans les pays développés
où le taux de chômage est élevé, cette nouvelle
pauvreté s'accompagne d'un sentiment d'insécurité sociale
des individus en situation d'instabilité professionnelle.
Comme nous venons de le voir, la pauvreté est un
concept assez complexe dont l'analyse dépend de l'approche
utilisée.
Pensée dans le cadre de sa thèse, Oscar
Lewis19(*) théorise
sur le concept pauvreté par l'approche de culture de la pauvreté.
Il définit la culture de la pauvreté comme un ensemble de
valeurs, d'attitudes et de comportements, essentiellement différent de
celui des classes moyennes, adopté en réaction à des
circonstances qui ne permettent pas de s'intégrer dans la
société. Devant vivre au jour le jour, les pauvres se replient
sur le présent ; n'ayant que peu d'opportunités de promotion
sociale, les pauvres abaissent leurs aspirations ; les hommes ne pouvant
nourrir leurs foyers, ceux-ci sont tenus par les femmes, etc. Par la suite, les
enfants s'appropriant ces modes de vie et attitude, l'adaptation aux
circonstances extérieures se transformerait en un mode de vie
pérenne qui interdirait aux descendants de profiter d'une
éventuelle transformation des circonstances extérieures.
§2 :Choix théoriques
opérés dans le cadre de ce mémoire
Dans le cadre de notre étude, nous nous attacherons
à une combinaison de deux approches les plus couramment usitées
aussi bien au niveau des institutions financières internationales que
par les structures d'aide au développement. Il s'agit de l'approche
monétaire, qui traduit le bien-être à travers les
ressources et donc le revenu, et de l'approche non monétaire,
particulièrement l'approche par les besoins de base qui considère
qu'un individu doit pouvoir satisfaire certains besoins fondamentaux
(éduction, santé, hygiène, eau potable, habitat, etc.) qui
sont nécessaires à l'atteinte d'une certaine qualité de
vie. Les autres théories nous permettrons d'approfondir nos analyses.
Section 2 :
Définition des concepts issus des familles
théoriques
§1 : Le concept de pauvreté
monétaire
C'est la pauvreté basée sur
l'appréciation des variables monétaires telles que le revenu, les
dépenses et la consommation. La pauvreté monétaire est la
plus usuellement utilisée pour définir la pauvreté. Elle
présente l'avantage de permettre de valoriser différentes
composantes du bien-être et facilite ainsi la résolution de
certains problèmes d'agrégation et de comparaison. Cependant,
elle comporte des difficultés opérationnelles : quel prix
affecté à la consommation des biens publics, au temps libre,
à l'intensité des relations sociales ou, plus largement, à
la qualité de vie ? Par ailleurs, faire l'hypothèse que toutes
les consommations s'additionnent pour accroître le niveau du
bien-être n'est pas toujours justifié. Enfin, on peut reprocher
à la pauvreté monétaire le fait que les variables
monétaires (telleque le revenu ou les dépenses) soient difficiles
à collecter et soient soumises à des variations
conjoncturelles.
§2 : Le concept de pauvreté
multidimensionnelle ou de pauvreté liée aux conditions
d'existence
Afin de pallier aux difficultés liées aux
aspects opérationnels de la pauvreté monétaire, un certain
nombre de mesures de la pauvreté se fondent sur des critères
objectifs non monétaires. Parmi ces derniers, on prendra en compte les
conditions d'existence (le patrimoine, les conditions de logement et
l'accès à des services de base) ou la jouissance d'un capital
physique (patrimoine), humain (éducation) et social. De plus, comme les
indicateurs portent sur des stocks, ils permettent d'appréhender la
pauvreté dans la durée.
Les caractéristiques du logement et l'accès
à des services de base tels que l'eau et l'électricité
font partir des critères objectifs le plus souvent retenus pour
évaluer les conditions de vie des ménages. Ces critères
sont mobilisés en particulier lorsqu'on ne dispose pas des variables
monétaires (niveau de revenu ou de consommation) qui sont plus
difficiles à collecter. En fait, sachant que pour la grande
majorité de la population, la pauvreté se caractérise
avant tout par des conditions matérielles d'existence difficiles,
considérer les conditions de logement et la possession d'un certain
nombre d'éléments de confort se justifie pleinement pour
identifier les pauvres. D'ailleurs, on verra également que
« disposer d'un logement décent » et
« avoir accès à l'eau et à
l'électricité » figurent parmi les besoins
estimés comme vitaux par les populations.
Du point de vue des concepts de pauvreté, il nous sera
moins aisé de le définir puisqu'il existe dans l'univers de
l'abstraction. En effet, notre butde définir nos variable est
d'éviter de se lancer dans des recherches ou des interventions ou des
concepts, qui semblent à priori intéressantes mais qui
revêtent en réalité différentes significations selon
les moments, selon les lieux, selon l'objet d'étude, selon les personnes
etc.
Toutefois, l'exercice de définition des concepts
consiste à donner les indicateurs des variables modélisées
dans notre hypothèse.
Section 3 :
Mesure des concepts définis : variables,
indicateurs et indices
Une mesure de la pauvreté est un instrument à
l'aide duquel on essaie de déterminer le niveau de pauvreté, de
mesurer sa répartition sur l'ensemble de la population, de
vérifier son ampleur et de retracer ses évolutions dans le temps.
Mesurer la pauvreté signifie donc produire des nombres, par lesquels
nous pourrons évaluer le degré de pauvreté dans une
société donnée et identifier les membres de la
société qui doivent être considérés comme
pauvres.
Mesurer la pauvreté revient donc à
établir si un citoyen ou un ménage quelconque doit
bénéficier ou non d'une politique ou d'un programme
spécifique. Pour une meilleure mesure de la pauvreté, trois
éléments essentiels devraient être mesurés à
travers les indices de pauvreté, à savoir : (1) l'incidence, ou
le nombre d'habitants se trouvant sous un seuil de pauvreté
déjà calculé, (2) l'intensité qui détermine
la profondeur de la pauvreté et (3) la sévérité qui
prend en compte l'inégalité parmi les pauvres. De ce qui
précède la mesure de la pauvreté comprend deux
étapes, bien différenciées l'une de l'autre : (1)
l'identification de la pauvreté, c'est à dire répondre
à la question « Qui est pauvre ? » et (2) l'agrégation
de la pauvreté ; c'est à dire répondre à la
question « Combien de pauvre y a-t-il ?»
§1 : Mesure de la pauvreté
monétaire
Plusieurs indicateurs et indices permettent de mesurer la
pauvreté monétaire. Nous consignerons les indicateurs et indices
dans un tableau ci-dessous. Mais avant, voyons comment la pauvreté
monétaire est mesurée en Côte-d'Ivoire.
La mesure de la pauvreté en Côte d'Ivoire est
axée sur la dimension monétaire. Cette mesure s'appuie sur deux
éléments : un indicateur de bien-être et un seuil de
pauvreté.
L'indicateur de bien-être retenu est la dépense
de consommation des ménages, utilisée principalement en raison
des difficultés de collecte d'informations fiables sur les revenus de
ceux-ci. Quant au seuil de pauvreté, il permet de distinguer les
populations en deux groupes. Les populations dont la dépense de
consommation est en dessous du seuil sont qualifiées de «pauvres
» tandis que celles dont la consommation est au-dessus du seuil sont dites
« non pauvres ». Pour déterminer le seuil de pauvreté,
deux approches sont possibles : (i) la méthode du seuil de
pauvreté absolu correspondant à un minimum de besoins
nutritionnels à satisfaire, auquel est ajouté un panier de biens
non alimentaires essentiels ; (ii) la méthode du seuil de
pauvreté relatif qui est déterminé par le montant le plus
élevé des dépenses de consommation d'une proportion de la
population choisie de manière arbitraire.L'analyse de la pauvreté
en Côte d'Ivoire est faite à partir d'un seuil de pauvreté
relatif.
Obtenu sur la base des données de l'Enquête
Permanente Auprès des Ménages de 1985 (EPAM 85), ce seuil
était égal à 75 000 FCFA par tête et par an. Ce
montant a été évalué à partir des prix
à la consommation relevés sur les marchés de la ville
d'Abidjan, sur la période de février 1985 à janvier 1986.
Il correspondait au montant le plus élevé des dépenses de
consommation, de cette année, des 10% les plus pauvres. Un
déflateur est appliqué aux dépenses de consommation pour
tenir compte des différences de prix entre les autres pôles de
développement du pays et la ville d'Abidjan. A chaque nouvelle
enquête, ce seuil de pauvreté monétaire est
réévalué. Ainsi, les seuils obtenus sont : 101 340 FCFA en
1993, 144 800 FCFA en 1995, 162 800 FCFA en 1998, 183 450 FCFA en 2002 et 241
145 FCFA en 2008. En définitive, est pauvre en 2008, celui qui a une
dépense de consommation inférieure à 241 145 FCFA par an,
soit 661 FCFA par jour.
§2 : Mesure de la pauvreté liée aux
conditions d'existence
Selon l'approche par les conditions d'existence, est pauvre
celui qui n'accède pas à un certain nombre de biens et de
services de consommation jugés indispensables. Ainsi cette approche
cherche à détecter un certain nombre de contraintes ou de
privations dans le cadre des conditions d'existence des ménages.Dans ce
cas, la pauvreté des individus vient du fait qu'ils n'ont pas
suffisamment de capacités et/ou de potentialités à cause
de leurs caractéristiques : âge, sexe, aptitudes physiques et
mentales, savoir-faire, etc. du faible niveau d'opportunités sociales,
moindre performance des systèmes de crédit, de santé,
d'éducation et d'alphabétisation, etc., et/ ou du faible niveau
de leurs dotations en capital financier, physique, humain et social.
Tableau 6 : récapitulatif des variables,
indicateurs et indices
variable
|
Indicateurs
|
Indices
|
Monétaire
|
consommation, revenu, épargne
|
(i). Le ratio de la pauvreté (Po). Il sert à
mesurer le pourcentage des populations dont la dépense de consommation
se situe en dessous du seuil de pauvreté monétaire. (ii). La
sévérité de la pauvreté (P2). Elle sert à
mesurer la moyenne des carrés des écarts entre la consommation
des pauvres et le seuil de pauvreté
|
Non-monétaire
|
santé, éducation et alphabétisation,
logement, accès aux ressources
|
(i). L'Indice de Pauvreté Humaine(IPH). Conçu par
le PNUD (1997), basé sur une approche par les manques, tient compte des
multiples dimensions de la pauvreté. Il prend en considération
quatre (04) critères :
-la longévité ;
-l'accès au savoir ;
-les conditions de vie ;
-la participation ou l'exclusion sociale. (ii). L'indice de
Sen. Il sert à mesurer les écarts de pauvreté à
partir d'une combinaison du taux de pauvreté, du degré moyen de
pauvreté à partir d'une combinaison du taux de pauvreté et
d'une mesure d'inégalité parmi les pauvres.
|
Source : chercheur
Deuxième Partie : Cadre
Pratique
Chapitre 4 :
Site de l'étude
Section 1 :
Site Géographique
Carte 1 : Carte de la Côte d'Ivoire
Soubré
Source : chercheur
Section 2 :
Cartographie du problème étudié
sur le site
Soubré
Source : recensement démographique, ORSTOM &
BNETD, 1972
Section 3:
Sociologie du site
§1: La gouvernance
Soubré est un département dirigé par un
préfet. Quant à la commune, elle est sous la houlette de M.
Traoré Lassina depuis 2011 d'une part et d'autre part, le Conseil
Général dirigé par M. Alain Richard Donwahi.
§2 : La cohésion sociale
Malheureusement, la crise postélectorale et les
conflits fonciers, devenus récurrents dans cette zone, vont distendre la
cohésion sociale entre populations allochtones et allogènes ;
effritant ainsi les rapports sociaux. Aujourd'hui, des efforts allant dans le
sens de la réconciliation des populations sont consentis par les
autorités locales, pour rétablir la cohésion sociale dans
cette zone
§3 : L'immigration
Premiers peuples dans la région du Nawa, les
Bakwé seront suivis plutard par les Guéré conduits par
Bâ Sla Solo. L'affrontement entre ces deux tribus a été
à l'avantage des arrivants. Ces Guéré sont devenus, par la
force des choses, les Bété actuels qui se seraient
éparpillés dans certaines régions du pays à la
recherche de terres fertiles. Les descendants sur place de ces
Guéré sont la tribu Soubouo (Dégbayo,
Gbazébré, Mayo). Puis, vers le milieu du 19ème, sont
arrivés les ivoiriens du Nord, principalement des Koyaka, dans le but de
faire du commerce (la vente du cola principalement). Vers les années 70,
l'ARSO (Autorité pour l'Aménagement de la Région du
Sud-Ouest) a été créé. Cette agence de l'Etat
était dirigée par feu Emmanuel DIOULA. Outre ses objectifs de
développement, elle a implanté massivement les déguerpis
du Bandama, dépossédés de leurs terres pour construire le
barrage hydro-électrique de cette région du V Baoulé.
Attirés par la culture du café et cacao, d'autres ivoiriens se
sont joints aux Baoulés. L'exploitation de ces produits était si
importante pour l'économie nationale que le Président
Houphouët Boigny, pour faciliter l'implantation du café et du cacao
dans l'importante forêt qui couvrait la moitié sud du pays, n'a
pas hésité à affirmer que la terre « appartient
à celui qui la met en valeur » légitimant ainsi un vaste
mouvement aussi bien chez les populations des autres régions que chez
les ressortissants des pays limitrophes, notamment le Burkina-Faso et le Mali
vers la zone forestière pour y créer des plantations de
café et de cacao. Ce déplacement massif des populations va donc
intensifier le flux migratoire. (Cf.Recensement démographique, ORSTOM
& BNETD, 1972).
§4 : La démographie
La ville de Soubré connaît une croissance
démographique galopante. Selon une étude
démographique20(*)
réalisée en 1972, conjointement par ORSTOM et le BNETD,
Soubré comptait 39.022 habitants elle comptait 7.016 habitants. A partir
de 1998, va tripler pour se situer à 104.326 habitants. Aujourd'hui,
selon le dernier RGPH réalisé en 2014, Soubré compte
130.574 habitants pour une superficie de 6.236 km2.
Section 4 :
L'économie du site
§1 : L'économie agricole, agroalimentaire et
rural
Cette terre a permis, outre les cultures vivrières, de
faire la promotion des cultures agricoles industrielles. Ainsi, Soubré a
ravi la palme de la boucle du cacao au pays Agni. Cette ville a
enregistré au cours de la campagne de commercialisation 2012-2013,
202.000 tonnes de cacao, soit 19, 23 de la production nationale. Soubré
est aujourd'hui la 1ère zone de production en Côte
d'Ivoire (Source conseil café-cacao).
De plus, les pratiques culturales connaissent des changements
avec la culture de l'hévéa, qui semble être
sécurisante pour les villageois, qui se trouvent en quasi-situation de
salariés. Les minerais n'y manquent pas également. Ils sont
prospectés principalement dans le canton Guibouo, notamment l'or et le
marbre vers Okrouyo.
§2 : L'économie bancaire et les structures de
financement
Les banques commerciales sont présentes à
Soubré. Les structures de financement (microfinance) restent moins
présentes et peu connues des populations. Cela limite l'accès des
populations aux ressources financières et donc au financement des
activités.
§3 : L'économie foncière
Le foncier est une ressource stratégique dans le
département de Soubré. Il s'acquiert par héritage ou
achat. Ces deux modes sont les plus usités et fréquents dans
cette localité.
Les femmes peuvent également accéder au foncier
par achat ou par « garantie »21(*).
§4 : L'économie d'entreprise
Connu pour sa variété des cultures d'exportation,
Soubré dispose d'entreprises opérant dans divers secteurs
d'activité. Ces entreprises s'appuient sur la main d'oeuvre locale et
emploient également des ressortissants étrangers.
§5 : Les infrastructures
économiques
Les infrastructures routières constituent un
véritable problème à Soubré. Les villages
rattachés à Soubré ne disposent pas pour la plupart de
bitumes, comme en témoignent les voies de Mabéhiri, Okrouyo,
Ottawa pour ne citer que celles-là. On note un manque criard
d'infrastructures routières à Soubré. Le
département de Soubré est alimenté en
électricité par le barrage de Buyo dont les capacités de
production seront renforcées par le barrage de Soubré,
actuellement en construction.
§6 : L'économie sociale et solidaire :
l'économie coopérative
Les coopératives agricoles sont présentes
à Soubré et dans les villages environnant. Cela se justifie par
le fait que la zone de Soubré est le premier pôle de
production22(*)
cacaoyère en Côte d'Ivoire, avec plus de 23% à la
production nationale. Les coopératives jouent un rôle important en
ce sens qu'elles permettent aux membres d'écouler, plus facilement, leur
produit sur le marché sans être confronté aux
difficultés de transport lié au mauvais état des
routes.
§7 : L'économie halieutique
Les habitants de la ville de soubré pratiquent la
pêche sur le lac Buyo. Les techniques de pêche utilisées
sont archaïques. Il s'agit de la pêche traditionnelle avec des
outils tels que les filets, nasses et pirogues dont les capacités de
production sont limitées.
Chapitre 5 :
Phase préparatoire à l'enquête de
terrain
Section 1 :
Les unités d'enquête
Section 2 :
Plan de travail
Tableau 7 : Plan de travail du mémoire
Périodes
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Premier trimestre
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Deuxième trimestre
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Troisième trimestre
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Quatrième trimestre
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Activités
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M1
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M2
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M3
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M1
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M2
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M3
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M1
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M2
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M3
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M1
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M2
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M3
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Cadre Théorique
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X
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X
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X
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Echantillonnage
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X
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X
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Construction des outils de collecte des données
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X
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X
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Collecte des données
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X
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Saisie des données
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X
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Analyse des données
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X
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Soutenance du mémoire
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X
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Source : chercheur
Section 3 :
La revue documentaire : la collecte des données
secondaires
La collecte des données secondaires s'est faite
à travers l'exploitation de la documentation préexistante : les
différentes études ivoiriennes sur le niveau de vie de la
population ivoirienne (ENV 2008 ; document intérimaire de
stratégie de réduction de la pauvreté DSRP) et les
études quantitatives menées sur les classes moyennes («
Whatis Middle Class about the Middle Classes around the World ? » de
Abhijit V. Banerjee and E. Dufflo ; définition de la classe moyenne par
Birdsall, Graham et Pettinato). Par ailleurs, la Côte d'Ivoire a une
expérience très constante en matière de collecte de
données pour l'analyse de la pauvreté. Les données
secondaires portant sur les dépenses et les revenus ont
été collectées à partir du traitement des
enquêtes ménages menées de 1985 à 1998 par
l'Institut Nationale de la Statistique de la Côte d'Ivoire avec le
soutien des bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale : (i) enquête de
type Living Standard Measurement Survey (LSMS) en 1985 et 1988 sur des
échantillons 1 600 ménages chacune, (ii) Enquête de Niveaux
de Vie (ENV) en 1998 sur 4 200 ménages. Toutes les enquêtes sont
représentatives au niveau national. Ces enquêtes à but
multiples ont été effectuées dans le cadre du programme
d'évaluation du niveau de vie initié par la Banque Mondiale dans
les années 1990. Par exemple, l'enquête la plus récente,
notamment celle portant sur le niveau de vie et effectuée en 2002 (ENV
2002), en sus du module des dépenses, comporte des questions relatives
aux dimensions non monétaires de la pauvreté et aux perceptions
subjectives de la pauvreté. Des informations additionnelles sur les
dimensions non monétaires de la pauvreté en côte d'ivoire
ont été également collectées après 1990 dans
le cadre de l'enquête prioritaire de 1992 (EP), trois enquêtes
démographiques et de santé (EDS) et deux enquêtes par
grappes à indicateurs multiples (MICS).
Quatre enquêtes sur le niveau de vie qui ont
été menées après 1990 (ENV1993, ENV 1995, ENV 1998,
et ENV 2002) ont suivi la même méthodologie en ce qui concerne la
collecte de donnée, le contenu et la forme des questions principales et
des sections portant sur des questionnaires. Toutefois, avec le temps, les
strates d'échantillonnages et d'analyse ont été
redéfinies pour faciliter une plus grande
homogénéité et refléter les changements intervenus
dans la sphère économique et démographique en Côte
d'Ivoire, tout en fournissant les informations nécessaires aux
politiques de décentralisation. Ainsi, l'ENV de 2002 représente
Abidjan et les dix régions administratives du pays. Néanmoins,
les cinq strates utilisées dans les enquêtes
précédentes (Abidjan, autres villes, zones forestières
rurales de l'Est, zones forestières rurales de l'Ouest et savane rurale)
peuvent toujours être employées à titre de comparaison avec
l'enquête de 2002.
Section 4 :
L'échantillonnage
Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi la
Technique d'Echantillonnage Aléatoire Simple(TEAS) dite aussi Technique
d'Echantillonnage Probabiliste(TEP). Cette technique correspond à la
situation où tous les membres d'une population ont une
probabilité identique de faire partir de l'échantillon. Elle
présente deux avantages :
1er avantage : La TEAS ne
présuppose aucune connaissance sur les principes qui structurent
sociologiquement la population. En effet, avec la TEAS, il n'est pas
nécessaire de connaître la répartition de la population
mère selon, par exemple, les âges, les sexes, les
catégories sociales, l'ethnie, la nationalité, l'état
matrimonial, etc., pour construire l'échantillon. C'est l'enquête
qui fournira ces informations.
2ème avantage : La
TEAS fournit des indications fiables, c'est-à-dire
représentatives et non biaisées sur la population. Par exemple,
si l'échantillon comporte 25% de personnes s'étant rendu au
festival au cours de l'année précédente, on est presque
certain qu'environ 25% de personnes de la population mère sont dans ce
cas.
Aussi faudra-t-il relever que la TEAS comporte des limites
à savoir la condition selon laquelle tous les individus de la population
ont des chances identiques de participer à l'échantillon n'est
pas facile à respecter. Par ailleurs, on sait que la TEAS ne peut se
faire que si le chercheur dispose d'une liste exhaustive de la base de sondage.
Ce qui n'est pas toujours le cas. Et même si c'est le cas, il serait
fastidieux voire impossible de la numéroter afin de procéder
à un tirage aléatoire simple car elle comporte des centaines
voire des milliers de noms.
Le protocole de la TEAS comporte quatre(04) opérations
principales :
1ere opération :
déterminer la taille de l'échantillon
Dans le cadre de notre étude23(*), les ménages de
Mabéhiri, sous-préfecture de soubré, nous servirons de
population cible ou encore appelée population mère. Une
étude réalisée conjointement par l'INS et l'ORSTOM, dans
cette localité, estime le nombre de ménage à 68. En effet,
selon le Tableau d'Estimation de la Taille d'un Echantillon (voir annexe 4,
tableau 17), pour une population mère de 68 ménages, la taille
de l'échantillon doit être comprise entre 56 et 59. Pour cette
étude, notre échantillon sera de 58 ménages car ce nombre
est représentatif de la population mère.
2ème opération : dresser
la base de sondage
Dans le cadre de cette étude, notre base de sondage
sera la liste exhaustive de tous les ménages de la zone d'étude.
Le concept de ménage retenu est celui utilisé lors des
enquêtes auprès des ménages, c'est-à-dire l'ensemble
des personnes apparentées ou non, vivant sous le même toit (ou
dans la même concession), partageant ensemble leur repas, reconnaissant
l'autorité d'un même individu appelé « chef de
ménage », et dont les ressources ou les dépenses sont
également communes ou en partie.
Connaissant la base de sondage, déterminons le taux de
sondage, qui correspond à la proportion de la population qui fait partir
de l'échantillon. Le taux de sondage correspond au quotient de la taille
de l'échantillon(n) par la taille de la population mère (N), soit
n/N.
3ème opération :
numéroter les éléments de la base de sondage
Pour la numérotation des ménages, nous nous sommes
servis de la base de sondage établie par l'INS et l'ORSTOM.
4ème opération :
sélectionner les unités numérotées
Les ménages numérotés seront
sélectionnés, c'est-à-dire au hasard. Cette
sélection sera faite par la technique de la Table des Nombres
Aléatoires(TNA). Une TNA est un tableau (voir annexe) de chiffres dans
lequel tous les chiffres apparaissent avec sensiblement la même
fréquence et sans ordre préétabli. Les ménages
sélectionnés sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 8 : liste des ménages
44-21-57-66-31-35-39-56-33-45-63-14-23-34-46-61-67-42-55-50
|
52-65-18-38-29-58-02-05-06-15-68-54-07-49-11-25-59-64-62-51
|
13-53-30-37-01-47-48-43-17-27-12-26-20-56-32-08-04-41
|
Source : chercheur
Section 5 :
Construction et test des outils de collectes des
données
§1 : Construction et test des outils de collecte
des données quantitatives
Nous avons conçu deux outils de collecte de
données : les outils quantitatifs et les outils qualitatifs. Ces
différents outils ont tous leurs avantages et leurs
inconvénients, mais combinés, ils forment un système
d'information très utile à l'élaboration d'un programme de
lutte contre la pauvreté. La combinaison de l'outil statistique
(questionnaire) et des outils participatifs (Focus Group, récits de vie,
observation participante) s'inscrit donc dans une double perspective cognitive
et opérationnelle. Elle permet incontestablement d'améliorer
notre connaissance de la pauvreté en nous renseignant sur les
perceptions des populations, mais elle constitue aussi un outil important qui
peut contribuer de façon significative à la formulation des
programmes de lutte contre la pauvreté basés sur les besoins, les
problèmes ressentis et les priorités réelles des
bénéficiaires. Ce qui conduit à une démarche
méthodologique permettant de mieux opérationnaliser les
programmes de lutte contre la pauvreté à travers une meilleure
définition des problèmes et des solutions, une meilleure
appréciation de la pertinence des actions et l'identification des
mécanismes de mise en oeuvre les plus efficaces.
A. Construction des outils
1. Le questionnaire
La Côte-d'Ivoire a mis en place un système
d'information sur la pauvreté. Ce système a constitué un
instrument d'appui essentiel pour identifier les cibles et les
stratégies, suivre sa mise en oeuvre et en évaluer l'impact. Les
vastes enquêtes nationales qui ont été
réalisées récemment et relative à la revue
documentaire, fournissent une masse de données quantitatives
extrêmement utiles pour apprécier le niveau et les conditions de
vie de la population. En particulier, l'établissement du profil de
pauvreté, la réalisation d'un schéma directeur de
l'information géoréférencée et
l'établissement d'une carte de la pauvreté vont
considérablement renforcer la connaissance de la pauvreté et
permettre de mieux cibler les programmes. Toutes ces données nous ont
permis d'élaborer un questionnaire pour collecter les données
quantitatives.
L'objectif de ce questionnaire sera d'identifier des
informations de base sur les caractéristiques de chaque personne, y
compris le lien avec le chef de ménage, l'âge, le sexe, le niveau
d'instruction. Ce questionnaire permettra également de collecter, au
niveau des ménages, des informations sur leurs capacités, leurs
accès aux ressources, leurs perceptions ainsi que leurs
représentations sur la pauvreté et leurs caractéristiques,
comme la provenance principale de l'eau de boisson, le type de toilettes, le
type de matériaux du sol et du toit du logement, la possession de
certains biens durables, le statut d'occupation du logement, mode et voie
d'acquisition du logement, le statut d'occupation de l'espace foncier, mode et
voie d'acquisition de l'espace foncier, type d'investissement sur l'espace
foncier, la situation d'emploi du chef de ménage, la principale source
de revenu du chef de ménage, les investissements productifs du
ménage, etc. Ce questionnaire sera administré au chef de
ménage ou toute personne âgée de plus de 15 ans susceptible
de fournir toutes les informations concernant le ménage.
Au niveau de la pauvreté monétaire, nous avons
utilisé un seuil de pauvreté. Le seuil de pauvreté est
défini à 1 dollar US par tête et par jour en parité
du pouvoir d'achat de 1985.
Au niveau de la pauvreté liée aux conditions
d'existence, le questionnaire a été construit autour de
différents indicateurs de conditions de vies auxquelles nous avons
associé des scores. Ces indicateurs sont fondés sur des
éléments objectifs et structurels en référence
à la conception de la pauvreté comme pénurie de
capacité ou de vulnérabilité. Pourtant, certains sont
dépendants des niveaux de revenus. Pour chaque composante, le score
maximum correspond à un niveau de privation élevé tandis
qu'un score nul signifie, au contraire, une absence de carence. Ces scores ont
été ensuite abrégés afin de former un indicateur
synthétique de condition d'existence. Les différents
éléments pris en compte sont : (i) des indicateurs de condition
matérielle d'existence des ménages à partir des
caractéristiques de leur logement, de leur mode d'accès à
diverses commodités (eau, électricité, toilette, type de
combustible,..) ; il s'agit d'éléments objectifs qui sont moins
soumis aux fluctuations conjoncturelles que les niveaux de dépenses ;
(ii) un indicateur du niveau de capital humain appréhendé par le
rapport entre le nombre d'année d'études effectivement accomplies
par l'ensemble des membres du ménage sur le nombre d'années
d'études possible maximum étant donnée l'âge de
chacun ; (iii) un indicateur de vulnérabilité qui comptabilise
le nombre de biens durables ( vélo, radio, télévision,...)
possédés par ménage ; cela, peut rendre compte à la
fois des possibilités de chacun de dégager un revenu (dans le cas
où les biens durables sont productifs ) et de la possibilité de
faire face à des difficulté financières temporaires par le
biais de la vente ces biens. Notons que cet indicateur est relativement
dépendant des niveaux de revenus.
Ainsi donc, un questionnaire léger a été
administré 59ménages représentatives de la population du
site de l'étude. Le questionnaire comporte cinq grandes composantes :
les perceptions de la pauvreté, les manifestations de la
pauvreté, priorités et solutions, le tissu associatif et
l'accessibilité aux services sociaux de base. Ces grandes composantes
couvrent les questions essentielles liées aux causes de la
pauvreté, à ses manifestations, à la perception de
l'évolution de la situation de la pauvreté, à la
perception des niveaux de vie, aux mécanismes de lutte contre la
pauvreté, à la priorité des interventions et, finalement,
à leur propre situation. De plus, une des sections du questionnaire
collecte de l'information sur le niveau de capital humain et physique du
ménage. Cette information a permis d'imputer un niveau de vie aux
ménages enquêtés et ainsi de faire la relation entre leurs
perceptions et l'état réel de leurs niveaux de vie.
§2 : Construction et test des outils de collecte des
données qualitatives
Jusqu'à maintenant, la principale source d'information
utilisée pour la formulation des politiques de lutte contre la
pauvreté demeure le profil de pauvreté. Le dernier profil
ivoirien, basé sur l'ENV de 2008, est, même s'il intègre
une partie plus quantitative, avant tout un portrait statistique de la
pauvreté ivoirienne. Basé sur des agrégats de
dépenses calculés à partir de cette enquête, ce
profil permet à la fois d'estimer le niveau de pauvreté et sa
distribution entre les différents groupes de la société.
Ces groupes peuvent être définis selon la région de
résidence, le type d'activité économique du ménage
ou le genre du chef de ménage. Cette mesure de bien-être au niveau
des ménages est aussi utilisée pour définir des quintiles
de dépenses qui serviront de variable de classification. Ainsi, un
profil de pauvreté permet d'analyser, par exemple, les taux de
fréquentation scolaire ou l'état de malnutrition de la population
selon le niveau de vie des différents ménages
enquêtés.
Ce type d'analyse est excellent pour définir et
décrire les différents groupes à être ciblés
dans le cadre d'un programme de lutte contre la pauvreté. Par contre,
cette approche possède deux déficiences majeures.
Premièrement, elle ne nous renseigne aucunement sur les perceptions et
opinions de la population quant à la définition de la
pauvreté. Un profil définit la pauvreté uniquement sur la
base de la consommation durant la dernière année. Par exemple,
cette définition de la pauvreté ne tient pas compte de la
capacité des ménages à surmonter différentes crises
(vulnérabilité) ou à accroître leur consommation
future. Bien qu'une définition tenant compte de la vision des individus
riches ou pauvres puisse être difficile à opérationnaliser,
elle aurait le mérite d'être plus près des
préoccupations des gens. Une deuxième lacune majeure des analyses
purement quantitatives est qu'elle ne donne aucune indication sur les
façons de lutter contre la pauvreté. Elles donnent les groupes
cibles à rejoindre, mais n'indique pas comment le faire. C'est
précisément pour combler en partie ces lacunes qu'il est apparu
nécessaire de mener une étude qualitative pour comprendre la
perception et l'opinion que les populations ont de la pauvreté, de ses
causes et manifestations, de ses processus, et comment elles la vivent.
Il est donc maintenant important de compléter les
informations statistiques objectives par des données plus qualitatives
permettant d'appréhender comment la population perçoit les
situations de pauvreté. En effet, la lutte contre la pauvreté ne
peut être conçue seulement à partir d'une évaluation
objective des revenus et des autres indicateurs quantifiables retenus pour
mesurer la pauvreté, elle doit aussi s'inspirer d'une
compréhension des causes de la pauvreté des ménages et de
sa dynamique dans le but de réduire la vulnérabilité des
ménages. Les choix de la lutte contre la pauvreté doivent aussi
tenir compte des différentes facettes du sentiment d'insatisfaction de
la population face à sa pauvreté ou à celle des autres,
même quand cette perception ne coïncide pas avec l'analyse
objective, afin de garantir une efficacité politique à la lutte
contre la pauvreté; efficacité sans laquelle la lutte ne serait
pas durable.
Dans cette approche qualitative, fondée sur la
perception des ménages, la plus grande rigueur méthodologique a
été observée afin d'assurer la fiabilité des
résultats. Cette approche qualitative a été
réalisée à travers des techniques socio-anthropologiques,
notamment les focus groups, l'observation et le suivi des ménages et les
récits de vie. Cette approche, plus sociologique que celle de
l'enquête statistique, permet d'étudier en profondeur les
thèmes abordés dans l'enquête statistique, mais sur un
très petit échantillon.
Nous avons adopté une démarche
méthodologique basée sur une approche socio-anthropologique
participative dont la caractéristique essentielle est de faire des
populations les acteurs de l'analyse de leur propre situation. Il s'agit d'une
forme de participation interactive, d'échange d'information et de
dynamique valorisante de l'expertise et du savoir local qui doit permettre aux
pauvres de donner leur perspective du phénomène de la
pauvreté. Pour bien cerner la problématique en question, la
conception et la conduite de l'enquête s'axeront en priorité sur
les éléments suivants :
Ø Les conceptions endogènes de la
pauvreté en essayant de répondre à trois questions
fondamentales :
o comment les populations définissent-elles la
pauvreté ?
o selon elles, quelles sont les principales causes et les
déterminants ?
o comment se manifeste la pauvreté et quelles sont ses
conséquences ?
Ø l'analyse des processus d'appauvrissement selon les
expériences vécues des communautés ;
Ø les attitudes, les rapports et perceptions
socioculturels de la pauvreté ;
Ø les stratégies réponses
développées par les populations pour faire face à la
pauvreté en termes de mobilité spatiale, d'innovation,
d'adaptation et d'adoption, de changement des comportements et des pratiques,
d'activités et d'organisation ;;
Ø les études de cas illustratrices de la
pauvreté et ses processus à travers le suivi et la documentation
de la situation de dix familles pauvres représentatives de la
distribution spatiale et socioéconomique de la pauvreté dans la
zone ;
Ø la valorisation du capital socio-institutionnel
communautaire. En d'autres termes, comment faire des pauvres les acteurs et non
les cibles de leur propre développement et prendre en compte le point de
vue des groupes défavorisés dans la conception et
l'exécution des programmes de lutte contre la pauvreté ;
Ø la mise à contribution du savoir local en tant
que concept inclusif des pratiques, techniques et représentations
sociales ;
Ø l'identification des pistes d'action et des
meilleures pratiques de développement communautaire et les
modalités de leur diffusion
B. Construction des outils
1. Les Focus group
Les critères d'inclusion pour les focus groups La
méthodologie habituellement employée afin d'étudier la
perception des gens sur les différents aspects de la pauvreté
repose sur les focus groups. Entre autres, les focus groups sont un outil
très important dans la recherche d'une plus grande intégration
des préoccupations des gens visées par les différentes
politiques de lutte contre la pauvreté. De plus, en passant beaucoup de
temps dans une communauté, nous sommes arrivés à une plus
grande compréhension des besoins, motivations et demandes des gens. Cet
exercice devrait permettre d'élaborer des politiques de lutte contre la
pauvreté plus efficaces. Néanmoins, les focus groups, comme outil
de collecte de données, soulèvent deux problèmes
importants. Premièrement, l'étude d'un nombre restreint de
communautés ne permet pas de généraliser à une
échelle plus grande l'information ainsi obtenue. Rien ne nous permet de
déterminer si les communautés étudiées
étaient représentatives de la population de l'ensemble de la
zone. Deuxièmement, les personnes formant ces focus groups ne
représentent pas nécessairement l'opinion de la population en
général, ni celle des pauvres en particulier. Les participants
les « plus actifs» à ces focus groups ne sont pas absolument
représentatifs des « pauvres ». Même s'il existe des
techniques d'animation de groupe permettant de faire participer tous les
participants, elles reposent beaucoup sur l'habileté du chercheur qui
est difficilement observable et mesurable. Malgré tout, les focus groups
sont un outil indispensable à une bonne compréhension de la
problématique de la pauvreté. Les focus groups sont
organisés en fonction des critères
d'homogénéité précis et un guide
détaillé sur les objectifs et les informations
recherchées.
Hommes :
Ø être chef de ménage;
Ø résider en permanence dans la zone;
Ø être de la tranche d'âge 25-60 ans;
Ø avoir ou non un niveau d'instruction minimal :
école coranique, primaire ou alphabétisation.
Les critères d'inclusion pour les focus groups femmes sont
:
Ø être chef ou membre du ménage;
Ø résider en permanence dans la zone;
Ø être de la tranche d'âge 30-60 ans;
Ø avoir ou non un niveau d'instruction minimal :
école coranique, primaire ou alphabétisation
2. Les entretiens individuels
Il s'agit d'entretiens réalisés avec des leaders
associatifs, communautaires, religieux, politiques, etc. Ces entretiens sont
réalisés également avec des coopératives, des
responsables administratifs, des responsables d'ONG et de diverses structures
locales de développement.
3. Le profil historique
Le profil historique permet de saisir les
événements ou étapes importants de l'histoire d'une
communauté ou d'une zone. Dans ce cas précis, il s'agit de mettre
l'accent sur les principaux événements d'importance pour le
thème de la pauvreté et de ses processus. Pour chaque
ménage choisi, on a procédé à la reconstitution du
profil historique. Cet outil est aussi administré aux familles pauvres
pour comprendre, illustrer et enrichir les récits de la vie. Ceci
permettra d'avoir des profils historiques de communautés et des familles
et de fournir les bases pour une analyse comparative.
4. Les récits de vie
Le principe est de comprendre, à travers le suivi,
l'observation et les entretiens informels, la vie de tous les jours d'une
famille, d'un ménage ou d'un individu pauvre. À travers le guide
d'entretien informel, la parole est donnée au chef de famille, au chef
de ménage ou à l'individu pour raconter son histoire, comment il
l'a reconstruite et comment il analyse sa propre situation. En plus, le
chercheur a un journal de bord sur lequel il note, au cours de son
séjour, tout ce qui se passe chez cette famille, chez ce ménage
ou chez cet individu : son profil démographique, la situation
socio-éducative, les biens mobiliers, les activités,
l'organisation du travail, l'habitat, etc. Dans cette communauté, deux
familles, deux chefs de ménage et deux individus ont été
choisis en fonction des seuls critères de pauvreté. Au total, six
récits de vie, exprimant six histoires vécues de pauvreté
ont été reconstruits par les intéressés
eux-mêmes. La combinaison de ces différents outils devrait
permettre d'aboutir à six récits de vie, à six «
histoires » de pauvreté. Trois de ces récits sont des
récits des femmes et trois sont des récits des hommes.
B. Test des outils de collecte des données
Deux approches, l'une statistique et l'autre participative,
ont été combinées, et une liaison méthodologique
étroite a été entretenue avec les différentes ENV.
Le questionnaire a été testé auprès de dix (10)
ménages dans le département de Soubré. Ce test a servi
à améliorer le contenu et la présentation du questionnaire
avant son utilisation dans le cadre de la collecte principale. Il a permis
également d'évaluer le degré de compréhension du
questionnaire, la maîtrise des différentes questions, les
procédures de l'enquête et le degré de délicatesse
de certaines questions. Pendant la collecte des données, une
procédure de contrôle de qualité a été mise
en oeuvre pour identifier et corriger les problèmes qui se posaient (ex.
sauts non suivis, données manquantes).
Section 6 :
Les outils, les techniques et le schéma
d'analyse des données
§1 : Les outils et les techniques d'analyse des
données quantitatives
Les données quantitatives ont été
traitées et analysées à l'aide des logiciels Cspro, SPSS,
et Excel. Les questionnaires remplis ont été codifiés dans
un premier temps. Cette opération a été suivie par la
saisie des données collectées. Pour ce faire, le logiciel Cspro
qui a conçu un masque de saisie à cet effet a été
utilisé. Pour réduire les erreurs de saisie, des contrôles
ont été intégrés dans le masque de saisie. Par la
suite, ce même logiciel a été utilisé pour effectuer
les apurements afin de corriger les erreurs (erreurs de collecte, erreurs de
saisie, valeurs aberrantes, valeurs incohérentes, etc.) qui auraient pu
échapper à la saisie. Enfin, les données ont
été transférées sur le logiciel SPSS 20 pour
effectuer les différents traitements et analyses statistiques.
A. L'analyse à travers la méthode
descriptive
L'analyse descriptive des données collectées
s'est fondée sur les tableaux produits à l'aide du logiciel SPSS
20, afin de commenter les résultats d'enquête tels que
révélés par ces tableaux pour chacun des facteurs de
l'étude (Perception de la pauvreté, causes de la pauvreté,
manifestations de la pauvreté, accessibilité aux services sociaux
de base, les priorités et solutions).
§2 : Les outils et les techniques d'analyse des
données qualitatives
Les données collectées lors des entretiens
individuels et des focus groups ont été enregistrées,
retranscrits et saisies au fur et à mesure avec les applications WORD et
EXCEL de MS Office. Ces enregistrements, retranscriptions et saisies ont pris
fin au lendemain des entretiens. L'exploitation de ces données s'est
faite sous forme d'une analyse de contenu du discours livré par les
informateurs lors des entretiens individuels et des focus groups selon la
méthode suivante : extraction pour chaque thème, de messages
clés tels qu'exprimés par les informateurs ;
hiérarchisation de ces messages en fonction de leurs fréquences
d'apparition dans chaque type d'entretien et dans l'ensemble ; comparaison
entre les catégories d'informateurs, de façon à
dégager les divergences et les convergences ; illustration des messages
clés par un verbatim qui reflète la perception exprimée
par les enquêtés puis analyse en profondeur et conclusions
à partir des observations globales. L'analyse a été
réalisée entretien par entretien afin de rendre compte pour
chaque entretien de la perception d'ensemble des informateurs clés sur
le projet et de retenir la pertinence de leurs observations.
Chapitre 6 :
La phase d'exécution de l'enquête de
terrain : construction et test
Section 1 :
L'administration du questionnaire
Pour faciliter la collecte des données, nous nous
sommes munis d'un ordinateur portable qui comportait une base de données
conçue à l'aide du logiciel Cspro. Ainsi, les données ont
été enregistrées au fur et à mesure du
déroulement des interviews. Par ailleurs, un programme de contrôle
de qualité a été inscrit dans la base en vue de
détecter des principales erreurs de collecte et de saisie. Ces
informations ont été répercutées et
compilées. Par la suite, pour des questions de sécurité et
de mauvaise qualité de l'électricité utilisée dans
la zone, la méthode de hard copie a été utilisée. A
cet effet, les questionnaires ont été reproduits sur du papier et
administrés manuellement.
Section 2 :
La réalisation des entretiens
Des entretiens individuels ont eu lieu avec des responsables
d'associations, des chefs de quartier, des leaders communautaires, des leaders
religieux ainsi qu'avec des Responsables Politiques et Administratifs. Les
thèmes abordés lors de ces entretiens étaient les
mêmes que dans les Focus Groups. L'enquête de terrain a
reposé sur dix(10) entretiens avec des personnes appartenant à
différents niveaux des classes moyennes. Ces personnes ont
été rencontrées sur leur lieu de travail. Le panel de
personnes retenues présente à dessein des situations très
contrastées. De 25 à 63 ans ; tirant leur revenus
d'activités formelle ou informelle, travaillant dans le privé ou
comme fonctionnaire ; célibataire ou marié avec une large
famille, les personnes rencontrées sont représentatives de la
diversité des classes moyennes dans le département de
Soubré.
Section 3 :
La réalisation des Focus group
Des discussions de groupe ont été
réalisées sur la base de critères d'âge, de sexe,
etc., Sur la base de ces critères, quatre Focus Groups ont
été réalisés par quartier : un Focus Group pour les
femmes, un Focus Group pour les jeunes, un Focus Group pour les hommes et un
Focus Group pour les leaders communautaires (chefs des quartiers, leaders
religieux, leaders politiques, responsables d'associations). Les groupes
comprenaient au maximum dix (10) personnes, au minimum cinq (05) personnes et
le temps du focus durait environ 30 minutes. Dans les Focus Groups, la
technique de triangulation a été appliquée. Les nombres et
la nature des différents Focus Groups dépendaient des quartiers.
Les thèmes et les questions qui ont été abordés
dans les Focus Group étaient :
(i) La perception endogène de la pauvreté ; (ii)
les causes de la pauvreté ; (iii) les manifestations de la
pauvreté ; (iv) catégorisation des habitants de la
localité (en riches, aisés, pauvres, très pauvres,
extrêmement pauvres) ; (vi) les priorités et solutions ; (vii)
les formes d'organisations ; (viii) l'accessibilité aux services sociaux
de base
Section 4 :
La réalisation des récits de
vie
Les récits de vie des ménages et des individus
ont été réalisés à travers un canevas
comprenant : (i) les données du ménage / l'individu; (ii) les
activités économiques ; (iii) la documentation de
l'activité quotidienne de la famille / du ménage / de l'individu
; (iv) les causes de la pauvreté telles qu'identifiées par le
chef du ménage / l'individu ; (v) les manifestations de la
pauvreté ; (vi) l'analyse les principaux problèmes auxquels le
ménage / l'individu fait face : économiques, sociaux,
psychologiques ; (viii) les liens avec les voisins et leur importance dans la
survie du ménage / de l'individu ; (ix) l'accessibilité et la
fréquentation des services sociaux de base.
Section 5 :
La réalisation des profils
historiques
Les profils historiques des quartiers ont été
réalisés à travers des fiches descriptives des
communautés. Sur ces fiches, nous avons renseigné : (i) le nom du
quartier ; (ii) la date de création ; (iii) la population ; (iv) le
profil démographique ; (vi) les activités principales ; (vii)
l'accessibilité ou l'enclavement ; (viii) les infrastructures sociales
existantes ; (ix) les sources d'approvisionnement en eau potable ; (x) le type
d'habitat ; (xi) les interventions ou initiatives de développement des
partenaires externes ; (xii) l'existence d'organisations socio-professionnelles
; (xiii) les commentaires. Les profils historiques ont été
réalisés avec l'aide des Mairies, des Agences de
Développement Locales (ANADER, Conseil Régional, Directions
Départementales de Ministères) et des leaders communautaires.
Section 6 :
L'observation participante
L'observation participante nous a permis de saisir la
« culture de la pauvreté ». Ainsi, en suivant le cas
exemplaire et particulièrement riche des travaux d'Oscar Lewis, on a
utilisé des procédures qui se décomposent en trois
temps.
Ø On a dans un premier temps, un enfermement
monographique répété dans des figures du ghetto : les
quartiers précaires de la ville de soubré (Oscar Lewis avait
utilisé la même méthode pour les quartiers
« vecindades » du centre de Mexico pour l'étude de
la famille Sanchez (1963). « Bien que la Esmeralda ne soit
qu'à dix minute du palais du gouvernement et du coeur de San Juan, c'est
un quartier physiquement et socialement en marge de ville. Le mur qui le
surplombe se dresse comme une sorte de symbole le séparant de la ville.
La Esmeralda forme une petite communauté à part, avec un
cimetière, une église, un petit dispensaire et une
maternité ainsi qu'une école élémentaire. Il y a de
nombreuses petites boutiques, des bars et des tavernes. Les maisons sont
décrépites et les allées jonchées
d'ordures » (Lewis 1969 : 791).
Ø Dans un deuxième temps, nous avons construit
le modèle conceptuel provisoire qui a consisté à la
catégorisation de la population « pauvres ». Ces
pauvres n'appartiennent ni à la classe ouvrière, ni à la
classe moyenne appauvrie, (comme le dit Lewis). Les pauvres ici, ce sont
les gens qui sont tout à fait au bas de l'échelle
socio-économique, les ouvriers les plus défavorisés, les
petits paysans, les ouvriers agricoles des plantations et cette grande masse
hétérogène de petit artisans et commerçants (que
Lewis nomme le « lumpenprolétariat »
(1963 :29).
Ø Dans un troisième temps, nous avons
appliqué la technique de l'observation participante sur le terrain afin
de remplir progressivement le « modèle conceptuel
provisoire » (Lewis 1963 :30) de la culture de pauvreté,
conçue comme une culture de traits. En effet, le noeud de cette
construction, c'est l'énumération des cinquante traits qui
constituent la culture de pauvreté (Lewis, 1981 : 316 parle de
soixante-dix traits). Sur le terrain, la présentation de ces traits
s'est inspirée de quatre grands domaines du réel :
o Le rapport aux institutions de la
société globale : il était question de voir la
faiblesse ou l'absence d'intégration sociale, politique et
économique et voir un rapport d'extériorité aux valeurs
dominantes de la société. En pratique, cela s'est traduit par une
observation de : (1) la scolarisation afin de voir si elle est faible ou
nulle, (2) la participation syndicale ou politique afin de voir si elle est
présente ou absente, (3) la protection sociale afin de voir si elle est
présente ou absente, l'accès aux produits et espaces de
consommation moderne afin de voir s'il y a accès ou non.
o Les rapports au sein de la
« communauté des taudis » :
généralement, l'environnement social immédiat du pauvre
est fait de quartiers denses, de maisons manquant d'intimité,
d'alcoolisme, de violence et de très peu d'organisation sociale
au-delà du cadre de la famille. il s'était question d'observer si
les rapports sont caractérisés par une faible organisation
sociale, mais aussi l'existence d'un « sens de la communauté
et d'un sentiment de territorialité » fort.
o La famille : Il s'est agi de voir si
au niveau de cet espace de relations, le pauvre a été
l'objet : (1) d'une enfance courte et non protégée, (2)
d'une initiation précoce à la vie sexuelle, (3) d'une union libre
et de « mariage consanguin » (4) d'abandon relativement
fréquent (surtout pour les femmes et les enfants) et de (5) relations
matriarcales.
L'individu : afin de voir si, tel que
Lewis le représente dans la pauvreté, il se caractérise
par des sentiments d'impuissance et de résignation, de dépendance
et d'infériorité, par le fatalisme et l'absence de projet.
Section 7 :
Les difficultés liées à
l'enquête de terrain
An niveau de la localité, de manière globale,
nous avons été confrontés des difficultés
d'accès. Les infrastructures routières sont quasi-inexistantes.
Les voies n'étant pas bitumées, les véhicules tombent
régulièrement en panne du fait du mauvais état des
routes.
Au niveau sécuritaire, les vols et braquage sont
fréquents dans la zone. L'accueil dans les ménages est difficile,
qui craignent des visites de personnes étrangères. Pour lever ces
obstacles, nous avons dû travailler en étroite collaboration avec
les leaders communautaires, qui nous ont présenté de
manière officielle à leur communauté.
Au niveau des ménages, nous avons été
confrontés à de nombreuses difficultés. La période
d'enquête ayant coïncidé avec la traite dans les zones
cacaoyères, il était difficile de rencontrer les populations car
occupées par les travaux champêtres (cueillette, cabossage,
fermentation et séchage).Nous avons pu lever ces obstacles en
enquêtant les ménages à partir de 18 heures,
c'est-à-dire à leur descente du champ.
Troisième Partie : Cadre des
Résultats
Chapitre 7 :
Présentation des données issues de
l'enquête
Section 1 :
Présentation des données
quantitatives
Tableau 9 : Résultat 1
|
Effectif
|
%
|
Côte d'Ivoire
|
36
|
62,0
|
Mali
|
4
|
6,8
|
Burkina Faso
|
11
|
18,9
|
Guinée
|
2
|
3,4
|
Autre
|
5
|
8,6
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source de l'enquête
Graphique 1 : Données 2
Tableau 10 : Données 3
|
Fréquence
|
%
|
|
|
|
Manque de terre
|
12
|
20,6
|
Manque de moyens de subsistance
|
14
|
24,1
|
Manque d'argent
|
23
|
39,6
|
Manque d'enfants
|
0
|
00,0
|
Manque de main d'oeuvre
|
7
|
12,0
|
Autre
|
2
|
3,4
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 11 : Données 4
|
Fréquence
|
%
|
Quand on a des difficultés de nourrir sa famille
|
16
|
27,5
|
Quand on n'a pas de maison ou d'habitat décent
|
2
|
3,4
|
Quand on ne peut aider ses parents et voisins
|
0
|
-
|
Quand on n'a pas de travail
|
11
|
18,9
|
Quand on n'a pas de terre à cultiver
|
12
|
20,6
|
Quand on est malade ou handicapé
|
1
|
1,7
|
Quand on n'a pas d'estime au sein de sa communauté
|
0
|
-
|
Quand on ne possède aucun bétail
|
0
|
-
|
Quand on n'a pas les moyens de se soigner et de soigner les
membres de sa famille
|
5
|
8,6
|
Quand on n'a pas les moyens d'assurer la scolarisation de ses
enfants
|
8
|
13,7
|
Quand on ne sait pas lire et écrire
|
3
|
5,1
|
Quand on n'a pas de relations sociales
|
0
|
-
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 12 : Données 5
|
Fréquence
|
%
|
Accès facile
|
6
|
10,3
|
Accès difficile
|
52
|
89,6
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 13 : Données 6
|
Fréquence
|
%
|
Approvisionnement en eau potable
|
3
|
5,1
|
Construction d'écoles
|
7
|
12,0
|
Construction de dispensaires
|
10
|
17,2
|
Alphabétisation
|
5
|
8,6
|
Habitat
|
1
|
1,7
|
Désenclavement
|
21
|
36,2
|
Activités productrices
|
9
|
15,5
|
Autre
|
2
|
3,4
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 14 : Données 7
|
Fréquence
|
%
|
Former et éduquer les populations
|
3
|
5,1
|
Désenclaver et développer les infrastructures
routières
|
9
|
15,5
|
Aider les populations à s'organiser et l'encadrer
|
2
|
3,4
|
Fournir à la communauté un appui matériel et
financier
|
2
|
3,4
|
Développer les services sociaux de base
|
21
|
36,2
|
Développer les activités génératrices
de revenu(AGR)
|
16
|
27,5
|
Promouvoir la justice sociale
|
4
|
6,8
|
Autre
|
1
|
1,7
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Section 2 :
Présentation des données
qualitatives
Tableau 15 : perception endogène de la
pauvreté selon les communautés
catégories sociales
|
Terminologie en langue locale
|
signification
|
Critères d'identification
|
Bété
|
`'poi''
|
-manque d'argent
-manque de moyens de subsistance
-manque d'habit
-manque de biens matériels
|
-qui vit à la charge d'un parent
-sujet passif sans voix
ni pouvoir ni relation sociales
-habité par un sentiment d'impuissance
-qui vit seul
|
Baoulé
|
`'yalê''
|
-manque d'argent
-manque de moyens de subsistance
-manque de biens matériels
|
-ne peut travailler la terre par ses propres moyens
-dépend des autres
Vit dans le dénuement matériel
|
Malinké
|
`'fantaya''
|
-manque d'argent
-manque de moyens de subsistance
-manque de biens matériels
|
-sans pouvoir
-relations sociales
-vit dans le dénuement matériel
-qui manque d'habitat décent
|
Source : chercheur
Dans cet état de manque, trois ressources sont
communément citées :moyens de subsistance, ressources
financières et biens matériels. Cette perception de la
pauvreté cadre avec les définitions institutionnelles qui la
perçoivent sous le prisme de manque et/ou d'indisponibilité de
ressources indispensables pour satisfaire les besoins essentiels ;c'est
à dire, une situation dans laquelle la majorité de la population
vit avec un bas niveau de revenus ne permettant pas de satisfaire leurs besoins
et dans laquelle les ressources disponibles dans l'économie, même
si elles sont équitablement distribuées, sont à peine
suffisantes pour subvenir aux besoins essentiels de la population, et ce, de
façon soutenable.
Il ressort de ce tableau que la pauvreté n'est pas, ou
plutôt n'est plus seulement un état de dénuement
matériel, mais elle serait à la fois :
o un état de dénuement matériel
marqué par l'absence de ressources suffisantes ;
o un état d'exclusion découlant d'une
impossibilité de participer à la vie de son groupe et/ou de la
société et d'une impossibilité à s'exprimer.
Encadré 1 : Extrait de l'entretien avec le chef
Bété
« La sous-préfecture d'Okroyou compte 22
villages, avec environ 8000 campements. Selon le RGPH qui s'est
déroulé en 2014, Okrouyo compte 13.000 habitants.
La pauvreté
ici, est une réalité. Il faut dire que tous ceux qu'on croit
être des planteurs, ne sont pas tous des vrais. Sur cent planteurs, il y
a 20% qui sont de véritables planteurs, avec plus de cinq hectares de
cacao. Les 80% eux, ne possèdent que des plantations moins de trois
hectares. Il y a plusieurs raisons qui font que nous
sommes pauvres. D'abord, tout est cher ici. Je peux même dire que ceux
qui sont vivent dans les grandes villes telles qu'Abidjan, vivent mieux que
nous dans la mesure où tout est cher. Je vous donne un exemple, le kilo
de viande avec os est à 2.500f et 3.000f pour la viande sans os.
Nous avons aussi un autre problème, qui est celui des
terres. Nous avons cédé nos terres aux allochtones et
étrangers. Il n'y a plus de terre à cultiver, mais les gens
continuent à venir dans notre zone ; cette forte présence
humaine ne fait qu'entretenir la cherté de vie.
Les populations d'ici sont toutes
tournées vers les cultures d'exportations (cacao, hévéa)
et personne ne fait du vivrier. Ceux qui possèdent encore des portions
de terre, qui pouvaient bien encore s'intéresser au vivrier, ne le font
pas. Selon eux, c'est moins rentables par rapport à
l'hévéa et le cacao. Les quelques personnes qui cultivent le
vivrier, ont une bonne raison de vendre cher leur produit. Nous avons aussi
d'autres problèmes, qui doivent être résolus. Ici à
Okroyou, il n'y a qu'une seule école primaire, on n'a pas de
collège public. Ce qui fait que les enfants sont obligés de
parcourir de longues distances pour se rendre à l'école. Nous
n'avons pas de routes et c'est vraiment difficile d'écouler nos produits
sur le marché.
Je pense que pour réduire la
pauvreté dans notre zone, il faut d'abord sensibiliser la population aux
cultures vivrières et accompagner les coopératives de femmes en
ce sens. Il faut aider la jeunesse à se prendre en charge avec des
projets d'insertion économique comme le fait actuellement l'ANADER.
C'est un acte à saluer. Je crois que si les jeunes sont occupés,
le banditisme va diminuer dans notre zone. »
Entretien réalisé avec Monsieur GBOGOU
Rabé, chef de communauté
Bétéd'Okrouyo.
|
Source : chercheur
Encadré 2 : Extrait de l'entretien avec le
président de coopérative
« Quand on venait ici, c'était par rapport
aux travaux de l'Aménagement de la Région du Sud-Ouest(ARSO) dans
les années 70. Quand on
a fini les travaux, j'avais un peu d'argent, j'ai acheté la forêt
avec les autochtones Bakwé et puis j'ai commencé à planter
cacao. Au début, c'était difficile
parce que je n'avais pas d'argent parce que le champ ne produisait pas encore.
Je travaillais pour les gens, dans des plantations que je nettoyais, pour avoir
de quoi de vivre. Tout le monde me connaît parce que j'ai
travaillé dans leur champ. Aujourd'hui, mon champ est en production, je
peux dire que ça va. Avant c'était facile d'avoir forêt,
mais il y en a plus. Ceux qui ont un peu, ne veulent plus
vendre, ils préfèrent mettre ça en garantie. Les jeunes
qui sont venus de la ville, veulent faire leur champ, mais il n'y a plus de
forêt ; souvent les parents ont tout vendu et les enfants ne peuvent
rien faire. C'est ça même qui fait qu'il y a beaucoup de pauvres.
A cause de problème de route, tout est cher ici. Les femmes qui vont
chercher leur produit, quand elles envoient, elles vendent ça cher.
»
Entretien réalisé avec M. DABIRE Joseph,
Président de coopérative
|
Source : chercheur
Encadré 3 : Extrait de l'entretien avec le
sous-préfet
« Pour ma part, je pense que la pauvreté
est liée à plusieurs facteurs. Les
plantations de cacao étant vieillissantes, donc moins productives.
Les populations doivent aussi diversifier les cultures en
s'orientant vers le vivrier, pour s'assurer une autosuffisance alimentaire.
L'absence
d'infrastructures routières, faible capacité des services sociaux
de base, les conflits fonciers, qui distendent la cohésion sociale.
Voilà autant de difficultés que vivent les populations d'ici.
Pour corriger le tir, il faut vraiment sensibiliser les populations aux
cultures vivrières, prendre des mesures contre la vente ou la garantie
de terre, créer des infrastructures, renforcer la capacité de
celles qui existent déjà ».
Entretien réalisé avec Monsieur PARE
Grégoire, Sous-préfet à Okroyou.
|
Source : chercheur
Chapitre 8 :
Analyse des données et présentation des
résultats
Section 1 :
Analyse des données quantitatives
Analyse descriptive
A/Résultat 1
Les données présentées montrent que nous
sommes en présence d'une localité(Mabéhiri) dont la
population est à majorité autochtone (62%).La répartition
des ménages en fonction de la nationalité montre aussi la
présence d'étrangers dans cette localité. Les
ressortissants Burkinabés sont les plus nombreux avec18, 9%.( Voir
annexe, tableau 9)
B/Résultat 2
Selon les données présentées, 72,4% des
chefs de ménage sont analphabètes contre 13,7%, qui ont un niveau
primaire et 10,3% pour le secondaire. Le niveau supérieur est de
3,4%(Voir graphique 1).
C/Résultat 3
Les données consignées dans le tableau, les
ménages perçoivent différemment la pauvreté. 39,6%
des ménages pensent que la pauvreté est liée au manque
d'argent contre 24,1%, qui considèrent la pauvreté comme le
manque de moyens de subsistance. Le manque de terre (20,6%), manque de main
d'oeuvre (12%), sont perçus par les ménages comme pauvreté
(voir annexe 4, tableau 10).
D/Résultat 4
Selon le tableau, avoir des difficultés de nourrir sa
famille(27,5%), ne pas disposer d'un travail(18,9%), de terre à
cultiver(20,6%) et les difficultés à scolariser ses
enfants(13,7%) sont identifiés par des ménages comme étant
des signes de manifestation de la pauvreté(voir 4, tableau 11).
E/Résultat 5
Selon les données de l'enquête, les populations
n'ont pas accès aux services sociaux de base.
Quand ces services existent, les populations éprouvent
des difficultés pour y accéder ou pour y accéder (89,6%)
contre seulement 10,3% de a population, qui affirment avoir un accès
facile. Voir tableau 12.
F/Résultat 6
Selon les données du tableau, les populations
enquêtées ont des priorités, qui tournent autour du
désenclavement (36,2%), la construction de dispensaires (17,2%), la mise
en place des activités productrices (15,5%) et la construction
d'écoles (12,0%). Voir tableau 13.
G/Résultat 7
Les populations ont identifié elles-mêmes des
moyens de lutte contre la pauvreté, visant à développer
les infrastructures sociaux de base(36,2%), développer les
activités génératrices de revenu(27,5%),
désenclaver et développer les infrastructures sociaux de
base(15,5%).
La justice fait partir des moyens de lutte contre la
pauvreté identifiée par les populations (6,8%), contre 5,1% pour
les besoins d'éducation et de formation. Voir tableau 14.
Chapitre 9 :
Interprétation des résultats issus des
données analysées
La perception de la pauvreté
Une enquête consistant à évaluer la
pauvreté par une méthodologie qualitative et participative a
été conduite en novembre 2015 dans quelques villages du pays. Il
ressort de l'analyse des données recueillies auprès des
58ménages interrogés que la pauvreté était
perçue à travers plusieurs dimensions ou plutôt qu'elle se
manifestait à travers les formes suivantes : dépendance,
marginalisation, rareté, restriction des droits et des libertés
et incapacité à prendre des décisions. La perception de la
pauvreté n'est cependant pas uniforme. C'est un phénomène
perçu différemment en fonction du lieu, de la période, de
la catégorie sociale et/ou de la position sociale occupée (Oduro
et Aryee, 2003). Mais, comme le montre le tableau 15, quelque soit le groupe,
la pauvreté, renvoie essentiellement à un état de manque.
(Cf. tableau 15)
Dans cet état de manque, trois ressources sont
communément citées : les ressources alimentaires, les ressources
financières et les biens matériels main d'oeuvre à travers
le nombre d'enfants, et les animaux. Cette perception de la pauvreté
cadre avec les définitions institutionnelles qui la perçoivent
sous l'angle de manque et/ou d'indisponibilité de ressources
indispensables pour satisfaire les besoins essentiels ; c'est à dire,
une situation dans laquelle la majorité de la population vit avec un bas
niveau de revenus ne permettant pas de satisfaire leurs besoins.
On perçoit à travers la perception de la
pauvreté des populations que la pauvreté à Soubré
est un phénomène multidimensionnel, illustré par la
diversité des termes utilisés dans le vocabulaire local pour
caractériser les différents états de manque.
Selon les ménages, les causesvont au-delà du
manque d'argent: elles se manifestent également à travers
différentes formes de privation et de marginalisation souvent
ancrées au niveau local.
L'accès aux ressources foncières, le
vieillissement des plantations, le niveau de revenu des paysans, sont
identifiés par ces derniers comme étant les causes de la
pauvreté.
L'étude a montré que la pauvreté a un
caractère multidimensionnel, qui crée des privations aussi bien
au niveau social qu'économique.
Au niveau social, les populations n'ont pas aux services de
base tels que l'eau potable, l'électricité, l'école et
l'électricité. Plus de 80% de la population n'ont accès
aux services sociaux de base. (Cf. tableau 12)
Au plan économique, les populations ont un revenu qui
ne leur permetpas d'assurer les dépenses du
ménage(Voirtableau13).L'éducation constitue également un
autre secteur dont l'état renseigne sur la pauvreté dans cette
localité. Plus de 70% des chefs de ménages n'ont aucune
instruction (voir graphique).Le faible accès aux services de base,
l'exclusion sociale, la faiblesse du capital humain, l'accès difficile
à la terre, sont autant de facteurs qui agissent simultanément
sur certaines catégories sociales et contribuent ainsi à les
maintenir dans ou à les tirer vers une situation de pauvreté.
Enfin l'absence d'infrastructures pour faciliter la
circulation ou le stockage des produits agricoles, introduit des distorsions
énormes dans les mécanismes du marché et contribuent par
conséquent à renforcer la vulnérabilité et la
pauvreté des petits producteurs. Tous ces facteurs interagissent pour
confiner les populations dans un cercle vicieux de la pauvreté que l'on
pourrait schématiser comme suit :
Pauvreté
Faible accès
Manque
aux services de base
de ressources
Faible capacité
d'investissement
Implication des résultats
L'étude ayant mis en évidence les conditions de
vie précaires chez les communautés vivant dans les zones
cacaoyères en général, elle fera des recommandations afin
de résoudre de manière durable le problème de
pauvreté.Ces recommandations sont de deux(02) ordres.
Actions à court terme
Ø Mettre en place des programmes d'alphabétisation
pour les personnes adultes afin de faire reculer le niveau
d'analphabétisme ;
Ø Ouvrir des centres de formation aux métiers
ruraux pour jeunes déscolarisés ;
Ø Sensibiliser les populations pour la scolarisation aussi
bien des jeunes garçons que des filles ;
Ø Sensibiliser les populations aux cultures
vivrières ;
Actions à moyen et long terme
Ø Améliorer l'accès des populations aux
services sociaux de base par la construction d'infrastructures
appropriées (écoles primaires et secondaires, hôpitaux et
routes) ;
Ø Encourager l'amélioration des revenus par une
politique de diversification des cultures ;
Ø Intensifier la production vivrière ;
Ø Améliorer le système de
commercialisation des produits vivriers ;
Ø Renforcer la politique semencière permettant
d'approvisionner les zones de production en semences améliorées
;
Ø Assurer l'entretien des pompes des villages et
augmenter la couverture nationale d'adduction d'eau ;
Ø Augmenter la couverture nationale
d'électrification des villages producteurs de cacao;
Ø Définir et mettre en oeuvre des
stratégies de réduction de la pauvreté en milieu rural
d'une manière général : diversification agricole,
financement de la recherche d'innovations en matière
d'itinéraires techniques, recherche de financement, commercialisation
agricole, développement des métiers ruraux, etc.
Conclusion générale
Le phénomène de pauvreté en zones
cacaoyères est une réalité en Côte d'Ivoire.
L'objectif général de cette étude était de mettre
en évidence les conditions de vie des communautés vivant dans les
zones cacaoyères.
L'étude a montré que les communautés
rurales vivent dans des conditions de vie précaires, eu égard aux
conditions socioéconomiques des cacaoculteurs. Les villages souffrent
d'une insuffisance d'infrastructures socioéconomiques. Cette recherche a
montré le caractère multidimensionnel de la pauvreté
à soubré. Les producteurs sont en majorité des ivoiriens
(plus de ¾). Ils sont généralement analphabètes, avec
un niveau de revenu ne permettant pas une scolarisation de tous les enfants du
ménage. Alors que les réponses politiques à la
pauvreté souffrent d'un manque d'efficacité du fait d'une
compréhension insuffisante de la dynamique de la pauvreté au
niveau local, les réponses communautaires essaient des'adapter à
cette situation. Cela se traduit par une diversité de stratégies
développéespar les populations pour faire face à la
pauvreté. Documenter ces bonnes pratiques de lutte contre la
pauvreté développées à l'échelle
communautaire et mettre en place des mécanismes pour que celles-ci
soient institutionnalisées et pris en compte dans le cadre des
programmes de lutte contre la pauvreté, pourrait donner un coup
d'accélérateur à la lutte contre la pauvreté.Enfin,
la question de la transmission intergénérationnelle de la
pauvreté a été abordée par l'étudeafin
d'identifier les leviers sur lesquels agir pour interrompre ce cycle de
pauvreté. L'accès aux ressources, aux services sociaux de base et
à l'instruction ont été appréhendé.Les
résultats de cette étude qui doivent conduire à la lutte
contre la pauvreté en zone cacaoyère, est un exemple dont les
leçons doivent être tirées pour étendre la politique
de lutte contre la pauvreté à d'autres localités du
pays.
BIBLIOGRAPHIE
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DEVELOPPEMENT, Rapport National sur le DéveloppementHumain
2013.
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DEVELOPPEMENT, Programme d'Appui à la Réduction de
la Pauvreté et à la réalisation des OMD (PARP/OMD),
2009.
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Mesure et analyse de la pauvreté,
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Pauvreté au Cameroun, Mémoire de Master de Statistique
Appliquée, INS, 2006.
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développement'', recueil de textes, Ed l'Harmattan, 1990, p37.
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Concept and Content, European Economic Review, Vol. 32, pp. 269-29,
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travail des enfants dans la culture du cacao dans les départements de
Bouaflé, M'batto, Daoukro, Issia et Soubré, Abidjan,
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ou appauvrissement. Paris Economica, 1985.
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les pays de la CEDEAO, New York, 2007.
10. EFIGIP « La pauvreté, une
question de définition et de mesure », février
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réussir son mémoire, Paris, Dunod, 2009, p116.
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et lutte contre la pauvreté en Côte d'ivoire, Abidjan,
2005.
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est-elle encore une question sociologique d'actualité ? Un enjeu de
définition, de méthode et de théorie, Pensée
plurielle, 2007/N0 16.
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pauvreté urbaine en Côte d'Ivoire: Une analyse sur 15 ans
d'enquêtes ménages, Abidjan, 2001.
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en développement : le cas de la capitale malgache, DT/2007/07.
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régulation des pauvres, (PUF, « Quadrige », 2008).
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précarité et politiques publiques, La République des
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démographique de la Sous-Préfecture de Soubré, Abidjan,
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mémoire ou sa thèse côté jeans et côté
tenue de soirée, Presse de l'Université du Québec,
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système de suivi du travail des enfants dans la cacaoculture en
Côte d'Ivoire (PPSSTE), Rapport définitif. Comité de
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Caractérisation des Classes Moyennes en Côte d'Ivoire, Classes
moyennes en Afrique, Abidjan, 2009.
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N0 107, Queen Elisabeth House, University of Oxford, 2003.
25. WRESINSKI, J. « Grande
Pauvreté et Précarité Economique et Sociale ».
Rapport du Conseil Economique et Social. Journal Officiel de la
République Française. Paris,1987.
WEBOGRAPHIE
CoreWelfareIndicators Questionnaire, une initiative conjointe
de la Banque Mondiale, l'UNDP et
L'UNICEF pour surveiller les indicateurs sociaux en Afrique.
Disponibles à l'adresse
http://afr.worldbank.org/aft2/cwiq/overvw.htm.
Liste principale d'articles Research Observer de la Banque
Mondiale. Available at http://www.worldbank.org/
research/journals/wbromast.htm.
Site Internet de la Banque Mondiale sur l'étude de la
mesure des niveaux de vie : enquête-ménage consacrée
à la mesure et à la compréhension de la pauvreté.
Disponible à l'adresse
http://www.worlbank.org/lsms
Enquêtes démographiques et sanitaires : liste
complète des enquêtes disponibles et description des
données. Statistiques relatives à la population, à la
santé, à la nutrition et à l'éducation dans les
pays en développement. Disponible à
http://www.macroint.com/dhs.
Rédiger et mettre en forme son
mémoire,Bibliothèque de Sciences Po Grenoble, février 2015
à
http://www.coursz.com/definition-d-un-ordinateur
ANNEXE
Annexe 1 :
Les photos
Photo 1 : Immersion sur le terrain
Source : chercheur
Photo 2 : Focus group
Source : chercheur
Annexe 2 :
Le questionnaire
Rappel Important : Les renseignements
contenus dans ce questionnaire sont confidentiels. Ils sont couverts par le
décret statistique et ne peuvent être publiés que sous
forme anonyme conformément à la loi du 7
juin 1951 sur l'obligation de répondre et le secret
statistique.
1.
Village.......................................................
2.
Quartier.....................................................
3. N° du questionnaire
ménage /____/____/____/
TABLEAU RECAPITULATIF DU NIVEAU D'INSTRUCTION DU
MENAGE
SEXE
|
NIVEAU D'ETUDE
|
POPULATION TOTALE RECENSEE
|
PRIMAIRE
|
SECONDAIRE
|
SUPERIEUR
|
AUCUN
|
/________/
|
MASCULIN
|
|
|
|
|
FEMININ
|
|
|
|
|
TOTAL
|
|
|
|
|
DEBUT DE L'ENTRETIEN
/___/___ /H
/___/___/MIN
|
INFORMATIONS SOCIODEMOGRAPHIQUES
|
INSTRUCTION
|
|
N°
Ligne
|
Nom & Prénoms
|
Lien avec le Chef de Ménage
|
Sexe
|
Age
|
Etat Matrimonial
|
Ethnie
|
Nationalité
|
Aptitude à Lire et à Ecrire
|
Niveau d'Education
|
Activité ou Emploi
|
Q0
|
Q1
S'il vous plaît, donnez-moi le nom des personnes qui vivent
habituellement avec vous dans votre ménage, en commençant par le
chef de ménage.
|
Q2
Qui est(Nom) pour le Chef de ménage
|
Q3
(Nom) est-il de sexe masculin ou féminin ?
|
Q4
Quel âge ?
|
Q5
(Nom) est-il marié ?
|
Q6(Nom) est de quelle ethnie ?
|
Q7
(Nom) est-il de quelle nationalité ?
|
Q8
(Nom) sait-il lire et écrire une langue officielle au
moins ?
Saut :
Si 3, aller à Q10
|
Q9
Quel est le dernier niveau complété avec
succès ?
|
Q10
Que fait(Nom) comme activité ?
|
01
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
02
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
03
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
04
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
05
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
06
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
07
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
08
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
09
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
10
|
|
|
|
/_/_/
|
|
|
|
/__//__/
|
|
|
LES DIFFERENTS CODES
CODES Q2
1=Chef de ménage(CM)
2=Epouse ou époux du CM
3=Fils ou fille du CM
4=Père ou mère du CM
5=Autre parent du CM
6=Sans lien de parenté
7=Autre
|
CODES Q6
1=Bété
2=Baoulé
3=Malinké
4=Moré
5=Autre
|
CODES Q7
1=Côte d'Ivoire
2=Mali
3=Burkina Faso
4=Guinée
5=Ghana
6=Autre pays
d'Afrique
|
CODES Q8
QCM
1=Français
2=Anglais
3=Aucune
|
CODES Q9
1=Primaire
2=Secondaire
3=Supérieur
4=Aucun
|
CODES Q5
1=Célibataire
2=Marié(e)
3=Union libre monogame
|
4=Union libre polygame
5=Veuf/Veuve
6=Séparé(e)/Divorcé(e)
|
CODES Q10
0=Sans emploi 5=Privé
1=Fonctionnaire 6=Secteur informel
2=Planteur 7=Auto emploi
3=Retraité 8=Ménagère
4=Elève/Etudiant
|
CODES Q3
1=Masculin
2=Féminin
|
CARACTERISTIQUES ET COMMODITES DU LOGEMENT
|
Q11
|
Q12
|
Q13
|
Q14
|
Type de construction
|
Nature du mur
|
Nature du toit
|
Nature du sol
|
1. Villa
2. Maison simple
3. Concession cour/commune
4. Baraque
5. Maison en bande
6. Autre à préciser
.......................................
|
1. Terre/Boue
2. Plastique
3. Ciment/Béton
4. Géo béton
5. Bois/Bambous
6. Tôle
7. Pastique
8. Autre à préciser
.................................
|
1. Fibre végétale
2. Tôle
3. Béton
4. Plastique
5. Tuile
6. Paille
7. Tôle en plastique
8. Autre à préciser
...............................
|
1. Terre/Sable
2. Ciment
3. Carreaux
4. Tapis/Moquette
5. Autre à préciser
.........................................
|
Q15
|
Q16
|
Q17
|
Q18
|
Lieu d'aisance
|
Alimentation en eau
|
Mode d'éclairage
|
Mode de cuisson
|
1. WC à l'intérieur
2. WC à l'extérieur
3. Latrines dans la cour
4. Latrines hors de la cour
5. Dans la nature
6. Autre à préciser
.................................
|
1. Eau courante dans le logement
2. Eau courante dans la cour
3. Eau courante à l'extérieur
4. Puits dans la cour
5. Puits public
6. Pompe villageoise
7. Marigot
8. Revendeur d'eau
9. Autre à préciser
...........................
|
1. CIE
2. Energie solaire
3. Groupe électrogène
4. Lampe
5. Bougie
6. Autre à préciser
.............................
|
1. Bois de chauffe
2. Charbon de bois
3. Gaz
4. Bois + Charbon
5. Gaz + Charbon
6. Gaz + Bois
7. Autre à préciser
.....................................
|
EQUIPEMENTS
|
Q19 Moyens de déplacement
|
Q20 Equipements
électroménagers
|
Q21 Equipements audiovisuels et NTIC
|
0. Aucun
1. Vélo/Bicyclette
2. Moto/Mobylette
3. Véhicule
4. Autre à préciser
.................................
|
0. Aucun
1. Ventilateur
2. Réfrigérateur/Congélateur
3. Cuisinière à gaz
4. Fer à repasser
5. Climatiseur/Split
6. Autre à préciser
.........................................................
|
0. Aucun
1. Radio
2. Télévision
3. Téléphone portable
4. Téléphone fixe
5. Ordinateur
6. Autre à préciser
....................................
|
Q22 Quel est votre statut d'occupation du
logement ?
|
Q23 Comment avez-vous acquis ce
logement ?
|
Statut d'occupation du logement
|
Mode d'acquisition du logement (Si
propriétaire)
|
1. Propriétaire 2. Location 3. Location simple
4. Autre à
préciser.................................................
|
1. Construction 2. Achat 3. Héritage 4.
Don
5. Autre à
préciser.........................................................
|
EMPLOI DU CHEF DE MENAGE
|
Q24 Quelle est votre situation
d'emploi ?
|
Q25 Quel est le lieu d'exercice
d'emploi ?
|
Q26 Si sans emploi, quelle est la
raison ?
|
0. Sans emploi
2. Chômeur
3. Planteur
4. Fonctionnaire
5. Privé
6. Secteur informel
7. Auto emploi
8. Autre situation d'emploi
|
1. Dans le département de Soubré
2. Soubré (ville)
3. Dans un village
4. Dans un campement
5. Autre à préciser
.............................................
|
1. Elève/Etudiant
2. Retraité
3. Femme au foyer
4. Autre à préciser
....................................
|
BUDGET DU MENAGE
|
Q27 Source principale du revenu
|
Q28 Montant mensuel des revenus
|
Q29 Postes et montant des dépenses
mensuelles
|
Postes
|
Montant
|
1. Salaire
2. Commerce
3. Vente de produits agricoles
4. Pension
5. Transfert d'argent
6. Autre à préciser
....................................
|
/...................../FCFA
|
Nourriture/Alimentation /---/
Santé /---/
Education/Scolarisation /---/
Logement/Loyer /---/
Electricité /---/
Eau /---/
Décès /---/
Dette /---/
Autre /---/
|
1. 10.000F à 15.000F
2. 15.000F à 25.000F
3. Plus de 25.000F
Montant total
...........................
|
INVESTISSEMENTS PRODUCTIFS DU MENAGE
|
Q30 Type d'investissement
|
Q31 Coût de l'investissement
|
Q32 Quantité
|
Q 33 Montant mensuel des recettes
|
1. Foncier
2. Immobilier
3. Commerce
4. Autre à préciser
..............................
|
/............................../ FCFA
|
/.../.../
|
/....................................../ FCFA
|
SITUATION DE PAUVRETE
|
Q34 Nous aimerions vous demander votre opinion sur le
niveau de vie de votre ménage.
|
1. C'est moins qu'adéquat par rapport aux
besoins de ma famille
2. C'est adéquat par rapport aux besoins
de ma famille
3. C'est plus qu'adéquat par rapport aux
besoins de ma famille
4. Non applicable
« Adéquat » signifie
que l'enquêté(e) considère que les besoins minimums du
ménage sont satisfaits, ni plus, ni moins
|
a. Concernant la consommation alimentaire du ménage durant
les deux dernières semaines, laquelle des affirmations suivantes est
vraie ?
|
/_____/
|
b. Concernant l'habitat du ménage, laquelle des
affirmations suivantes est vraie ?
|
/_____/
|
c. Concernant les soins de santé que votre ménage
reçoit, laquelle suivantes est vraie ?
|
/_____/
|
d. Concernant l'éducation de vos enfants, laquelle des
affirmations suivantes est vraie ?
|
/_____/
|
Q35 Nous aimerions vous demander votre opinion sur le
niveau de vie de votre ménage, il y a 5 ans
|
1. C'est moins qu'adéquat par rapport aux
besoins de ma famille
2. C'est adéquat par rapport aux besoins
de ma famille
3. C'est plus qu'adéquat par rapport aux
besoins de ma famille
4. Non applicable
|
a. Concernant la consommation alimentaire du ménage durant
les deux dernières semaines, laquelle des affirmations suivantes est
vraie ?
|
/_____/
|
b. Concernant l'habitat du ménage, laquelle des
affirmations suivantes est vraie ?
|
/_____/
|
c. Concernant les soins de santé que votre ménage
reçoit, laquelle suivantes est vraie ?
|
/_____/
|
d. Concernant l'éducation de vos enfants, laquelle des
affirmations suivantes est vraie ?
|
/_____/
|
Q36 Selon, vous en général dans cette
communauté (ce quartier) les gens appartiennent à la
catégorie...?
|
1 ... riche
2 ... moyenne
3 ... pauvre
4 ... très pauvre
|
Q37 Selon vous, c'est quoi la
pauvreté ?
|
1...manque de terre
2...manque moyens de subsistance
3...manque d'argent
4...manque d'enfants
5...manque de main d'oeuvre
6...autre à préciser
|
Q38 Selon vous, quelles sont(en ordre d'importance) les
causes de la pauvreté ?
|
1...vieillissement du verger 5...autre à
préciser...
2...cherté des intrants
3...forte dépendance des cultures de rente
4...garantie de terre
|
SIGNES DE MANIFESTATION DE LA PAUVRETE
|
Q39 Selon vous, quels sont (en ordre d'importance) les
signes de manifestation de la pauvreté ?
|
1. Quand on a des difficultés de nourrir sa famille
2. Quand on a de maison ou d'habitat décent
3. Quand on ne peut aider ses parents et voisins
4. Quand on n'a pas de travail
5. Quand on n'a pas de terre à cultiver
6. Quand on ne possède aucun bétail
7. Quand on est malade ou handicapé
8. Quand on n'a pas d'estime au sein de sa communauté
9. Quand on n'a pas les moyens de se soigner et de soigner les
membres de sa famille
10. Quand on n'a pas les moyens d'assurer la scolarisation de ses
enfants
11. Quand on ne sait pas lire et écrire
12. Quand on n'a pas de relations sociales
|
/____//____//____//____/
|
Q40 Pensez-vous que dans votre communauté, au
cours de cinq dernières, la pauvreté... ?
|
1. a diminué
2. est restée stable
3. s'est aggravée
|
/____/
|
Q41 Selon vous est-il plus facile ou plus difficile la
pauvreté aujourd'hui qu'il y a 5 ans...?
|
1. plus facile
2. inchangé
3. plus difficile
|
/____/
|
Q42 Vous-même, à quelle catégorie
pensez-vous appartenir... ?
|
1. riche
2. moyenne
3. pauvre
4. très pauvre
|
/____/
|
ACCESSIBILITE AUX SERVICES SOCIAUX DE BASE
|
Services sociaux de base
|
Q43 Comment vous trouvez l'accessibilité
physique... ?
1. très satisfait
2. proche
3. loin
4. très loin
|
Q44 Etes-vous satisfait de la qualité
de... ?
1. très satisfait
2. satisfait
3. pas du tout satisfait
|
Q45 Comment trouvez-vous les coûts
de... ?
1. très chers
2. chers
3. raisonnables
4. très raisonnables
|
Eau
|
|
|
|
Ecole
|
|
|
|
Dispensaire
|
|
|
|
PRIORITES ET SOLUTIONS
|
Q46 A votre avis, quelles sont les 4 principales
priorités de votre communauté(en ordre
d'importance) ?
|
1. l'approvisionnement en eau potable
2. la construction d'écoles
3. la construction de dispensaires
4. l'alphabétisation
5. l'habitat
6. le désenclavement
7. les activités productrices
8. autre à
préciser.............................................
|
/____//____//____//____/
|
Q47 A votre avis, quels sont les meilleurs moyens de
lutte contre la pauvreté dans cette communauté(en ordre
d'importance)
|
1. former et éduquer les populations
2. désenclaver et développer les infrastructures
routières
3. aider les populations à s'organiser et l'encadrer
4. fournir à la communauté un appui matériel
et financier
5. développer les services sociaux de base
6. développer les activités
génératrices de revenu
7. promouvoir la justice sociale
8. autres précisions
...............................................................................
|
/____//_____//____//____/
|
Q48 Selon vous, quels sont les principaux facteurs
d'allègement de la pauvreté dans votre
communauté ?
|
1. l'initiative personnelle de familles
2. système d'entraide et de solidarité sociale
3. les interventions de l'Etat
4. les interventions des partenaires au développement
(ONG...)
|
/____//____/
|
TISSU ASSOCIATIF
|
|
Q49 Existe-t-il un...dans cette
communauté ?
|
Q50 Appartenez-vous à ce... ?
|
Q51 Quelle est l'importance du rôle du...dans la
résolution des problèmes sociaux ?
|
1. Oui
2. Non
3. Ne sait pas
|
1. Oui
2. Non
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1. Important
2. Peu
3. Aucun rôle
4. Négatif
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a. Coopérative
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b. ONG
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c. Comité de gestion
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d. Groupe d'âge
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e. Association religieuse
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f. Association de ressortissants
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g. Tontine
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h. Association professionnelle
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Durée de l'entretien /____//____/MIN
Annexe 3 :
Le guide pour les Focus Group et pour les entretiens
individuels
Thème 1 : La perception de la
pauvreté
Ø Comment les groupes concernés
définissent-ils la pauvreté ?
Ø Selon les groupes concernés, quelles sont les
causes de la pauvreté ?
Ø Selon les groupes concernés, comment se manifeste
la pauvreté et quelles sont ses conséquences ?
Thème 2 : La classification des
ménages de la localité(en riches, aisés, pauvres,
très pauvres)
Ø Comment se manifeste la pauvreté dans la
communauté ou le quartier ?
Ø A quelle catégorie, les membres du groupe
appartiennent-ils ?
Thème 3 : Le processus
d'appauvrissement
Ø Pensez-vous que dans votre communauté, au cours
des cinq dernières années, la pauvreté est restée
stable, s'est beaucoup aggravée, ou a diminué ?
Ø Selon vous, est-il plus facile ou plus difficile de
supporter la pauvreté aujourd'hui qu'il y a cinq ans ?
Thème 4 : Les stratégies de
réponse à la pauvreté
Ø Quels types d'initiatives ont été
entrepris pour lutter contre la pauvreté ?
Ø Quelles sont les actions qui ont été
menées jusqu'à présent par les groupes concernés
pour résoudre le problème de pauvreté ?
Thème 5 : Les conceptions des changements
possibles pour la lutte contre la pauvreté
Ø Quelles sont les aspirations des groupes
concernés pour une amélioration de leur situation à long
terme ?
Ø Comment les groupes concernés, pensent-ils passer
de leur situation actuelle à une situation meilleure ?
Thème 6 : Les priorités et
solutions
Ø Quels sont les principaux problèmes auxquels les
gens font face ?
Ø En termes de lutte contre la pauvreté, quelles
sont les principales priorités de la communauté ?
Ø Que faut-il concrètement faire pour lutter contre
la pauvreté au sein de cette communauté ?
Ø Quelles solutions les membres de la communauté
préconisent pour lutter contre la pauvreté ?
Ø Quel facteur est le plus important dans
l'allègement de la pauvreté au sein de la
communauté ?
Thème 7 : L'accessibilité aux services
sociaux de base
Ø Quelle est l'appréciation de
l'accessibilité physique des services sociaux de base ?
Ø Quel est le degré de satisfaction de la
qualité des services sociaux de base ?
Ø Comment trouvez-vous les coûts des services
sociaux de base ?
Ø Quelle est la relation entre pauvreté et
accès aux services sociaux de base ?
Thème 8 : Les organisations et leur
rôle
Ø Quelles sont les différentes formes
d'organisation qui existent au sein de la communauté ?
Ø Quels rôles les organisations communautaires
ont-elles joué dans la résolution des problèmes
sociaux ?
Annexe 4 :
Les tableaux
Tableau 16 : Tableau d'estimation de la taille d'un
échantillon
Source : chercheur
Tableau 17 : Table des nombres aléatoires
Source : chercheur
TABLE DES MATIERES
Dédicace 2
Avant-propos 3
Remerciements 4
Liste des Sigles et Abréviation 5
Liste des Tableaux 5
Liste des graphiques et des figures 7
Liste des schémas 7
Liste des encadrés 7
Liste des cartes 7
Liste des photos 7
Résumé exécutif 8
Introduction générale 10
Première Partie : Cadre Théorique 12
Chapitre 1 : Problématique 13
Section 1 : Présentation de l'objet de recherche 13
Section 2 : pertinence du sujet relatif à l'objet 21
Section 3 : Question de départ 25
Section 4 : Constats de recherche 25
Section 5 : Problème de recherche 26
Section 6 : Question de
recherche.........................................................................................................
27
Chapitre 2 : Orientation de la Problématique 28
Section 1 : Les objectifs de recherche 28
Section 2 : Les hypothèses de recherche 28
Section 3 : Test théorique de l'hypothèse : La
revue de la littérature 29
Chapitre 3 : Ancrage théorique :
L'opérationnalisation du cadre théorique 33
Section 1 : Rappel des familles théoriques et choix
théorique 33
Section 2 : définition des concepts 38
Section 3 : Mesure des concepts définis : variables,
indicateurs et indices 39
Deuxième Partie : Cadre Pratique 43
Chapitre 4 : Site de l'étude 44
Section 1 : Site Géographique 44
Section 2 : Cartographie du problème étudié
sur le site 45
Section 3 : Sociologie du site 46
Section 5 : L'économie du site 47
Chapitre 5 : Phase préparatoire à l'enquête
de terrain 49
Section 1 : Les unités d'enquête 49
Section 2 : Plan de travail 49
Section 3 : La revue documentaire : la collecte des
données secondaires 49
Section 4 : L'échantillonnage 50
Section 5 : construction et test des outils de collectes des
données 52
Section 6 : les outils, les techniques et le schéma
d'analyse des données 59
Chapitre 6 : La phase d'exécution de l'enquête de
terrain : construction et test 61
Section 1 : L'administration du questionnaire 61
Section 2 : La réalisation des entretiens 61
Section 3 : La réalisation des Focus Group 61
Section 4 : L'observation participante et les récits de
vie 62
Section 5 : Les difficultés liées à
l'enquête de terrain 62
Troisième Partie : Cadre des Résultats 66
Chapitre 7 : Présentation des données issues de
l'enquête 67
Section 1 : Présentation des données quantitatives
67
Section 2 : Présentation des données qualitatives
61
Chapitre 8 : Analyse des données et présentation
des résultats 75
Section 1 : Analyse des données quantitatives 75
Section 2 : Analyse des données qualitatives 65
Chapitre 9 : Interprétation des résultats issus des
données analysées 78
Implication des résultats 78
Conclusion Générale 78
Bibliographie 82
Annexe 85
* 1 En parité de pouvoir
d'achat(PPA) du dollar de 1985.
* 2 Alberto Wagner De Reyna,
`'Progrès et développement'', recueil de textes, Ed l'Harmattan,
1990, p37
* 3 B. Armes, W. Brown et S.
Devarajan, « Problèmes macroéconomiques »,
2000, in : www. Worldbank.org/poverty
* 4 Sen A., « Commodities
and capabilities », Amsterdam: North Holland, 1985 in Annual world bank,
Conference on Development Economies, 1995, p.60
* 5 Frazier, 1942
* 6 Oscar Lewis, Culture of
poverty
* 7 Ce que Rawls (1971)
entend être des biens premiers sociaux peut être
résumé comme des circonstances et des moyens
généraux utiles à la réalisation de tout projet de
vie, quel qu'en soit le contenu exact. Il s'agit de ressources à usage
général, que chaque individu rationnel, quelle que soit sa
conception du bien ou ses objectifs, ne peut pas ne pas désirer en tant
que « précondition de la poursuite des plans de vie ». Cette
liste de biens premiers comprend : (1) les droits et les libertés
fondamentales, (2) la liberté de mouvement et le libre choix d'une
position dans un contexte d'égalité des chances, (3) les pouvoirs
et les prérogatives attachés aux différentes fonctions et
positions dans les institutions politiques et économiques de la
société, (4) les revenus monétaires et la richesse, (5)
les bases sociales du respect de soi.
* 8 Bourguignon F et Morrisson
Ch.., « Inequality among world citizens 1820-1992» American Economie
Review, septembre 2002, in MorrissonCh, op.cité, Ramses 2003, p.l 10
* 9 Charlotte Guénard
et Jean Luc Dubois, Inégalités, croissance et pauvreté en
Afrique, p52
* 10 Hamed Bahri, Sur la
définition de la pauvreté, p7
* 11RuggieriLaderchi, Caterina,
SaithRuhi, Stewart Frances, Working Paper N0107. Queen Elisabeth
House, University of Oxford, 2003.
* 12 Voir par exemple Herpin et
Verger (1997), Fleurbey et alii (1997) et Ravallion (1996.)
* 13 Abena D. Oduro et
IvyAryee sont issus du centre for Policy Analysis au Ghana.
* 14Le Play est l'un des
premiers sociologues de terrain. Son oeuvre fut continuée par plusieurs
disciples tels Adolphe Focillon, Émile Cheysson, Alexis Delaire
etc...
On redécouvre aujourd'hui les travaux de ces
leplaysiens et leur influence dans le développement des approches
empiriques en sociologie (voir, par exemple, les travaux d'Emmanuel Todd, qui
s'y réfère largement)
* 15John Rawls, A Theory of
Justice, Harvard, HUP, 1971. Il veut résoudre le problème de la
justice distributive en critiquant l'utilitarisme, et en faisant appel aux
positions de Kant et au contrat social.
* 16Streeten Paul, Economic
integration: aspects and problems, 1961.
* 17Armatya Sen, Development
as freedom, Oxford University Press, 2001. Il a reçu le prix Nobel
d'économie en 1998, pour ses travaux sur la famine, sur la
théorie du développement humain, sur l'économie du
bien-être, sur les mécanismes fondamentaux de la pauvreté,
et sur le libéralisme politique. Il est l'initiateur de l'approche par
les capabilités. Il est aujourd'hui professeur universitaire Lamont
à l'Université Harvard.
* 18 L'auteur distingue
trois formes élémentaires de pauvreté. La pauvreté
intégrée - pauvreté traditionnelle qui résulte du
développement à long terme des économies, touche une large
partie de la population voir Les formes élémentaires de la
pauvreté, 2005.
* 19 Anthropologue
Américain dont les monographies de familles pauvres ont connu un
succès mondial, définissant, comme nous l'avons vu, la culture de
la pauvreté comme un ensemble de valeurs, d'attitudes et de
comportements, essentiellement différent de celui des classes moyennes,
adopté en réaction à des circonstances qui ne permettent
pas de s'intégrer dans la société.
* 20 Voir recensement
démographique de la Sous-Préfecture de Soubré, ORSTOM
& BNET, Octobre 1972, p5.
* 21 On parle de garantie de
terre lorsqu'un propriétaire foncier décide de céder, pour
une durée déterminée, une partie de sa parcelle à
un individu en échange d'argent. Ce mode d'acquisition foncière
est le plus récent dans le département de Soubré. Il faut
rappeler qu'il est en général usité par les
communautés autochtones.
* 22 Bilan de la campagne
2012-2013, Direction des Opérations Techniques(D.O.T), Conseil
café-cacao, 2013.
* 23 Etude de base sur le
travail des enfants dans la culture du cacao dans les départements de
Bouaflé, Mbatto Daoukro, Issia et Soubré, 2013, p7.
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