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Influence des grandes puissances sur la democratisation des états d'Afrique: cas de la France au Burkina Faso

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par Meshack Tshitenge
Université Pedagogique Nationale - Licence 2016
  

Disponible en mode multipage

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Dédicace

A notre cher Père Honoré Ngoyi Kamasetshie

et

A notre chère Mère Marie Mayunda Ngoyi

Remerciements

Au terme de notre deuxième cycle en Relations Internationales à l'Université Pédagogique Nationale de Kinshasa, nous tenons à remercier toutes ces personnes qui de par leurs apports en natures diverses, ont contribué à notre formation scientifique et ont fait de cette recherche une réalité.

Ainsi de manière générale, notre pensée se tourne vers le corps professoral de la Faculté des Sciences Sociales Administratives et Politiques. Particulièrement à celui du Département des Relations Internationales de l'Université Pédagogique Nationale de Kinshasa.

Notre pensée va encore de manière plus particulière au directeur de ce mémoire, le Professeur Kabwita Kabolo Iko, qui a trouvé de bon gré à diriger le présent travail et nous a fait des observations, des remarques constrictives qui nous ont permis de comprendre encore certaines choses que nous ignorions.

Dans cette optique même, nous pensons à tous les membres de la famille Mwana Ngoyi, à notre père Ngoyi Kamasetshie, à notre mère Marie Mayunda Ngoyi, John Muyume, Théo Nkonko, Felly Kalala, Aimée Tshabu, Jeanne Kalanga, Ruth Mpemba, Trésor Lupueka, Emmanuel Nkonko, qui nous ont été d'un soutien tant moral que financier sans faille.

Nous pensons également aux condisciples avec qui nous avons passé cinq ans ensemble et avons partagé des moments de joie et de peine : Chance Feza, Jeancy Koloto, Jonas Matafadi, Laetitia Ligbeta, Ruth Falanga, Jenie Osanda, Meschack Kiaya, Ruth Tanzey, Gervais Ndoma.

Nous pensons encore à nos amis et connaissances Cephas Kabamba, Erick Mfiku, Francis Voka, Hugues Matondo, Judith Luyangalala, Kevin Tulunda, Thuram Ndoma, Marc Afiaba.

Nous remercions aussi notre chère amie Sarah Shangwe Jeniva pour l'amour et l'affection qu'elle nous a donnés surtout lors de la rédaction de ce travail.

Que toutes les personnes qui n'ont pu être citées, puissent retrouver en cette oeuvre la récompense de leurs efforts respectifs.

INTRODUCTION GENERALE

Une société ne peut exister sans institutions c'est-à-dire sans structures, sans organisations et sans règles de conduite. Ceci est vrai pour tout type de société ayant les groupements d'individus dont le mode de vie est qualifié de primitif. C'est également le cas des sociétés à caractère traditionnel, basées sur un mode de vie qui leur est propre, ou dans des formes institutionnelles qui constituent des normes pour tous les individus qui s'y soumettent. L'Etat de droit est considéré comme une structure dont la formation est de protéger la liberté de tous et de prévenir toute forme de tyrannie, autocratie, dictature...

Toutefois, il est important de rappeler que durant les trente premières années qui ont suivi l'indépendance du Burkina Faso, la vie politique a été quelque peu tumultueuse. Ainsi, ayant fait l'objet de cinq coups d'Etats successifs (Janvier 1966-Novembre 1980 par le Lieutenant Colonel Lamizana ; Novembre 1980 - Novembre 1982 par le Colonel Zerbo ; 1982-Août 1983 par Commandant Jean Baptiste ; 1983 - Octobre 1987 par le Capitaine Thomas Sankara ; 1987-1991 par le Capitaine Blaise Compaoré. Ce dernier après une mutation de son régime militaire reste toujours au pouvoir jusqu'en Novembre 2015), en prises de pouvoir par les militaires, le pays a difficilement réussi à s'affirmer comme une nation stable.

Avec l'avènement du front populaire, le Burkina Faso a peu à peu entamé un processus de transition démocratique au début des années 90. Vu l'importance de la démocratie et de la bonne gouvernance pour le développement d'un pays, il nous est capitale de mener cette étude pour comprendre l'appui particulier de la France sur la démocratisation du pays des hommes intègres qui a longtemps évolué dans un régime qualifié de semi autoritaire.

1. PROBLEMATIQUE

En Afrique de l'Ouest et au Sahel, la France, en tant qu'ancienne puissance coloniale et compte tenu de ses liens historiques avec cette partie du continent, dispose de tous les instruments de la puissance en développant une stratégie d'influence politique, économique, militaire, culturelle, à travers l'organisation internationale de la francophonie. En ce sens, la France apparait en tant que hard power disposant de tous les attributs de puissance, notamment militaire dans cette partie du continent sur la défense et la sécurité intérieure. A cet effet, depuis 2014 l'armée du Burkina Faso fait parti de la force Barkhan, une opération militaire française conduite à l'Ouest et au sahel qui a pour objectif de lutter contre le groupe armé Djhadiste.

Ainsi, la France se repositionne en Afrique de l'Ouest en adoptant une posture ayant comme finalité de privilégier une formation des forces en attente de l'Union Africaine destinées au maintien de la paix et pour également permettre aux africains de monter progressivement en puissance et d'édifier leur futur système de défense. Néanmoins la présence militaire française en Afrique tout en découlant de contrainte budgétaire vise à maintenir leur influence en Afrique.

Cette position doit être relativisée dans une certaine mesure compte tenu de son assise historique. En effet, tout en relevant de la puissance hard, en Afrique de l'Ouest, la France développe de tous les autres grandes puissances un soft power prévalant sur tous ses rivaux. Elle est solidement enracinée pour une longue durée et continue d'exercer une domination économique, culturelles par sa langue.

A ce sujet, la France se positionne en tant que principal acteur international en mesure de peser significativement sur l'avenir démocratique de la région, particulièrement celui du Burkina Faso. Dans ce cadre, nous cherchons à voir l'influence ou l'appui de la France sur la stabilisation de processus démocratique et sur les renforcements de différents secteurs qui ont secoué le Burkina Faso.

Dès lors l'on pourrait se poser les questions suivantes : le Burkina Faso devrait-il attendre un soutien fort de la France ? ; Quels sont les différents secteurs de l'aide bilatérale ? Quel a été l'appui français ou l'aide française pendant la transition démocratique au Burkina Faso ?

Nous tenterons de répondre à ces préoccupations pour nous faire une idée exacte et claire sur l'appui de la France au pays des hommes intègres.

2. HYPOTHESE DU TRAVAIL

Le Burkina devrait attendre un soutien fort de la France sur le plan économique, budgétaire et sécuritaire. A ce sujet, le Président français François Hollande aurait promis une aide budgétaire pour 2016 lors de leur rencontre avec le président Burkinabé, Roch Marck Christian Kaboré. En outre, il faut aujourd'hui consolider les acquis démocratiques que le peuple burkinabé a obtenu de haute lutte. C'est pourquoi, il est important que les nouvelles autorités burkinabées puissent faire face aux difficultés budgétaires. Donc, la France veut les y aider car, pour elle, le Burkina Faso serait un exemple pour l'Afrique en termes de la démocratie et de vitalité de la société civile.

La France étant le bailleur de fond bilatéral au Burkina Faso, son intervention serait dans beaucoup de secteurs notamment de l'eau, de l'assainissement, de l'électricité, de l'éducation etc. Agence française de développement signé à Paris en présence de deux présidents, français et burkinabé, aurait donné un prêt concessionnel de 20 milliards pour améliorer l'approvisionnement en eau potable des villes de Bobo-doulasso et d'Ouagadougou. En 2016, elle aurait également soutenu le projet de Fasomedias de formation des journalistes politiques sur tout le territoire.

Il était important pour la France d'aider la transition Burkinabée d'aider le pays dans un moment ou il était le plus fragile. Ainsi l'aide durant cette période était de 1,2 millions d'euros pour les élections. En 2015, la France aurait soutenu l'organisation des élections présidentielle et législatives à hauteur de 2 milliard de FCFA. 2 millions d'aide budgétaires. En plus l'exfiltration du Président Blaise Compaoré aurait été appuyé par la France quand ça vie était en danger. Tout cela, a été fait pour promouvoir la paix et la démocratie au Burkina Faso.

3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Nous avons choisi ce sujet parce qu'il est en rapport avec notre filière ; les relations Internationales. En plus cette étude nous permet d'appréhender l'influence de la France dans la politique intérieure de ses anciennes colonies dont le Burkina Faso.

Enfin, l'intérêt de ce travail réside dans le fait qu'il servira d'un supplément parmi tant d'autres travaux qui ont déjà été effectués sur la démocratisation afin d'aider d'autres étudiants ou chercheurs.

4. METHODE DE TRAVAIL ET TECHNIQUE DE RECHERCHE

Il s'agit ici de préciser la méthode de travail et la technique qui nous ont permis à bien mener la recherche, car tout travail scientifique s'appui sur une démarche rigoureuse et cohérente pour atteindre le but poursuivi ou encore pour découvrir et démontrer la vérité. C'est ainsi que pour aboutir aux résultats escomptés, nous avons recouru à la méthode structuro-fonctionnaliste afin de mieux comprendre la structure et le fonctionnement du régime politique de la France et du Burkina Faso et d'évaluer l'impact de l'influence française sur la Démocratisation du Burkina Faso.

Et pour récolter les données, nous avons recourue à la technique documentaire qui nous a permis à consulter divers documents portant sur le sujet sous examen.

5. DELIMITATION DU SUJET

Tout travail de recherche obéit au diptyque espace-temps. Et ceci est d'autant plus important parce que l'histoire a justement pour vocation de reconstituer ce qui s'est passé. Ainsi, la réalisation de ce travail prend en compte un découpage à la fois spatial et temporel.

Les espaces d'étude considérés ici sont la France et le Burkina Faso. Quant à la délimitation temporelle, notre étude porte sur la période allant de 2010 à 2016. Durant cette période le Burkina Faso a connu une révolution populaire visant la fin du régime dictatorial de Blaise Compaoré afin d'instaurer une vraie démocratie. La France a joué un rôle majeur dans l'accompagnement des revendications légitimes du peuple Burkinabé.

6. DIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction générale et conclusion générale, notre travail est divisé en trois chapitres : le premier est consacré au cadre concepto théorique ; le deuxième fait la présentation de la France et du Burkina Faso ; le troisième traite de l'influence française sur la démocratisation burkinabée.

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTO THEORIQUE

Ce chapitre traite des questions conceptuelles et théoriques de notre travail. Ce traitement a une importance fondamentale car, il nous permet de fixer les lecteurs sur la portée conceptuelle et théorique de la question sous-examen. Différents concepts de base qui forment notre sujet seront analysés.

Section I. Analyse des concepts de base

Ce dans cette première section que nous passerons en examen sur l'analyse des concepts de base qui forment notre sujet à savoir Influence, Démocratie, Etat, Puissance et Grande Puissance en vue d'éclairer l'esprit de lecteurs sur notre sujet.

I.1. Influence

Etymologiquement, le concept influence tire son origine du verbe latin «influere »(1(*)) qui signifie pénétrer, se répandre. Le concept désigne d'une manière générale une action qu'une personne ou une chose exerce sur une autre.

En psychologie, l'influence c'est le processus par lequel, une personne fait, adopter son opinion ou son point de vue par une autre. Et ce processus est à la base même du leadership dans la mesure où il donne la capacité à une personne de vouloir à ce que les autres fassent ce qu'elle désire. En d'autres mots, ce processus pousse en faite l'individu à chercher que les autres agissent ou coopèrent à ses objectifs ou soit encore à ses fins.  

Cette notion d'influence peut recouvrir aussi bien des phénomènes de persuasion, c'est-à-dire convaincre quelqu'un à adopter le comportement ou l'attitude X, des phénomènes d'imitation, au sens ou l'on dit par exemple que B est sous l'influence de A parce qu'il admire, qu'il désire l'imiter.

L'influence est souvent celle d'un groupe. La mode, l'imitation, le conformisme et aussi la conversion en sont des manifestations. L'influence s'exerce également par des réseaux c'est-à-dire des ensembles stables de relations humaines qui agissent dans le même sens et souvent échangent des informations précieuses.

En sociologie, les groupes d'influence sont des organisations qui exercent une certaine emprise sur les décisions des autorités et les réorientent dans un sens favorable à leurs intérêts.

En politique, l'influence a pour objectif de modifier le comportement d'une cible sans recours à la contrainte ou à la coercition. Dans ce cas alors, les individus ciblés agissent de leur plein gré alors que dans le cas de la contrainte ils agissent consciemment contre leur gré. D'une autre manière, le terme désigne les phénomènes de pouvoir qui ne reposent pas sur la détention d'une autre autorité légale.

I.2. Démocratie

Le mot démocratie tire son origine du substantif Grec Demos signifiant Peuple, et Kratos qui signifie pouvoir ou encore Kratein qui veut dire commander. Partant de cette étymologie, le terme désigne donc le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par le peuple.

Selon Abraham Lincoln, la démocratie est le gouvernement des peuples, par le peuple, pour le peuple.

En effet, partant de cette définition, il y a pourtant lieu d'être plus spécifique dans la manière dont on pourrait décrire la démocratie tant dans sa forme que dans son contenu. Pour ce faire, il peut être utile d'explorer d'autres définitions possibles du concept de démocratie.

Le dictionnaire Robert, définit la démocratie comme une forme de gouvernance dans la quelle la souveraineté appartient au peuple (2(*)). Cette définition est proche du sens  même étymologique du terme démocratie.

Lorsque la souveraineté est exercée directement par le peuple, on parle de démocratie directe. La démocratie est dite participative lorsque le peuple participe seulement aux concertations et aux prises de décision. La démocratie est qualifiée représentative quand le peuple élit des représentants qui agissent à sa place et en son nom. Cette forme semble être la plus répondue de nos jours.

La démocratie entendue comme modèle politique, tel que développé par les auteurs contemporains comme Rawls et Habermas (3(*)) se caractérise par la liberté d'expression, le multipartisme, des consultations électorales régulières, ainsi que la séparation du pouvoir. La séparation du pouvoir a été théorisée par J-Locke et Montesquieu (4(*)) qui la considèrent comme un gage d'équilibre des institutions et une garantie contre l'arbitrage. Il est bien entendu que l'accent peut être mis sur l'un ou autre de ces éléments caractéristiques, mais il est considéré que ce sont ces éléments qui définissent un régime politique démocratique.

Notons aussi que le terme démocratie ne se réfère pas uniquement à des formes de gouvernement, mais peut aussi désigner une forme de société ou organisation ayant pour valeur la liberté et l'égalité. Le terme peut aussi servir à qualifier le fonctionnement de tout corps ou organisation sociale le plus souvent par le biais du qualificatif démocratique. Cela signifie alors généralement que ce fonctionnement repose sur l'égalité des membres du groupe. A ce sujet, le non cumul et la rotation des charges sur des procédures de délibération ou encore de vote d'élection et/ou tirage au sort.

Démocratiser c'est un verbe qui dérive du mot démocratie. Il traduit l'action d'introduire la démocratie, c'est-à-dire l'action de conduire à la démocratie. Autrement dit, instaurer les principes démocratiques.

Démocratisation c'est en fait donc l'action de démocratiser, c'est-à-dire rendre accessible à tous.

Au sens économique, démocratisation renvoie au changement social. Cela signifie que, favoriser l'accès d'un grand nombre de la population d'acheter les marchandises qui, auparavant étaient réservés à une minorité suite notamment à son prix élevé. En d'autres mots, c'est le fait de baisser les prix des produits ou des marchandises dont le coût est très élevé, pour permettre l'ensemble de la population d'en acheter.

Au sens politique, la démocratisation désigne le processus qui permet à un régime (dictature) d'évoluer vers un régime démocratique ou encore c'est le fait de renforcer le processus à caractère démocratique d'un régime politique.

I.3. Etat

Plusieurs définitions sont proposées pour comprendre le concept Etat. Etymologiquement, le concept vient du substantif latin « status », dérivé du verbe « stare » qui signifie « se tenir  débout » ou encore position (5(*)) donc le terme désigne alors une disposition dans laquelle se trouve une personne ou une chose. Il signifie également la condition d'une personne ou d'une chose.

Avec un « E » majuscule, le concept désigne une institution politique située des régimes particuliers. (6(*))

En effet, le concept Etat possède une triple signification, c'est-à-dire l'Etat est compris du point de vue sociologique, organisationnel et juridique.

D'abord sur le plan sociologique l'Etat est l'ensemble de personnes vivant sur un territoire déterminé et soumis à un gouvernement donné. En suite du point de vue organisationnel, l'Etat c'est une forme d'organisation que la société utilise pour s'orienter et se gérer. A cet effet, l'Etat désigne également un ensemble de personnes qui acceptent de s'imposer un ordre. Enfin sur le plan juridique, l'Etat est considéré comme l'ensemble des pouvoirs et de contrainte collectifs que la nation possède sur les individus en vue de prévaloir l'intérêt général.

En droit international public, l'Etat désigne une personne morale qui, sur le plan juridique représente un groupement d'individu permanent, établit (délimité) sur un territoire déterminé, à l'intérieur de quel s'exerce une autorité exclusive, c'est-à-dire qu'il ya qu'un seul gouvernement et effective parce que le gouvernement doit être à mesure d'exercer ses compétences.

Pour le professeur Mulamba, Etat est une collectivité humaine qui habite un territoire déterminé, qui est soumise à un pouvoir souverain et indépendant. (7(*))

Par ailleurs l'Etat à une pléthore des dimensions. Il se présente comme une communauté de citoyens, comme un système politique, comme un régime politique et comme une société juridique. (8(*))

Cependant, l'Etat est constitué des individus formés à partir des éléments communs. Il implique aussi un pouvoir d'injonction réglé juridiquement, c'est à ce sujet que nous voyons l'élaboration des lois en faveur des individus vivant sur le territoire étatique.

Ainsi donc, l'existence de l'Etat surtout comme acteur des relations internationales, implique d'une manière obligatoire la réunion de quatre éléments fondamentaux que nous allons expliquer dans la deuxième section.

I.4. Puissance

Ce concept tire son origine du latin « Potestas » signifiant pouvoir ou domination. Le terme désigne selon le dictionnaire la force ou l'ensemble des forces qui produisent un effet. C'est également le fait d'avoir une grande influence sur quelqu'un ou sur quelque chose. C'est-à-dire le fait de faire adopter quelqu'un son opinion ou son point de vue.

Cependant, nous avons une pléthore de domaines qui utilisent le concept puissance (9(*)) avec une signification particulière.

En statistique, la puissance est la capacité à rejeter l'hypothèse nulle.

En physiologie sportive, la puissance est le produit de la vitesse de contraction par la force déployée.

En physique, la puissance c'est l'énergie fournie à un système par un autre par unité de temps.

En géopolitique comme en Relations Internationales, la puissance fait souvent référence aux Etats et aux autres acteurs internationaux. Notamment les institutions financières, les sociétés multinationales... La puissance est au centre de toute réflexion de la vie politique internationale. Elle est le facteur qui procure de l'autorité à un Etat dans ses relations avec d'autres Etats et/ou d'autres acteurs.

Quelques théoriciens des Relations Internationales ont essayés définir le concept puissance.

R. Aaron définit la puissance comme la capacité d'une unité d'imposer son gré aux autres unités. Cette unité peut être un Etat ou tout autre acteur des Relations Internationales.(10(*))

M. Weber quant à lui, la puissance c'est toute chance de faire triompher au sein d'une relation sociale sa propre volonté contre la résistance.(11(*))

H. Morgenthau dit, la puissance c'est l'emprise d'un acteur sur l'esprit et les actions des autres.(12(*))

Ainsi, partant de toutes les définitions citées ci-haut, nous disons donc la puissance est la capacité ou la force qu'à un acteur d'obtenir ce qu'il veut auprès des autres acteurs. C'est également le pouvoir qu'un acteur possède afin de pousser les autres à agir à sa faveur ou encore c'est la capacité de diriger les actions des autres, leurs conduites dans le sens de ses propres intérêts.

A cet effet, il convient de noter que la notion de puissance comporte une triple dimension.(13(*)) La première est celle qui définit la puissance étant la capacité de faire quelque chose, elle renvoi donc à la possibilité d'agir par ses propres moyens ; la deuxième nous renvoi à la capacité de ne pas faire, ici c'est le pouvoir de résister aux pressions des autres ; et enfin la dernière comporte à la faculté d'agir par le truchement des autres ou la capacité d'empêcher les autres à faire quelque chose.

D'une manière générale, la puissance est essentiellement caractérisée par les comportements des Etats au sein de la scène internationale (14(*)) c'est donc l'architecture du système international qui incite les Etats à obtenir la puissance en vue de se protéger et d'assurer leurs intérêts dans un environnement concurrentiel. A ce sujet, le Professeur Américain Joseph Nye, dans son opuscule « Blound to lead » publié en 1990, distingue deux formes de puissance le soft power et le hard power.

A. Soft Power

Cette forme de puissance, est celle qui permet de persuader les autres acteurs. Autrement dit, c'est une puissance qui est exercée indirectement sur les autres acteurs, en le poussant à désirer ce que vous désirez ou ce que quelqu'un désire (d'une manière douce) au lieu de leur forcer à le désirer. C'est ici qu'on parle de la diplomatie, de la négociation.

B. Hard Power

Le hard power est fondé sur la coercition, en utilisant la puissance dans le domaine militaire c'est-à-dire, il consiste pour un acteur à imposer sa volonté par usage de la force ou par la menace.(15(*)) C'est donc la combinaison de moyen politique, institutions et militaire consistent à imposer par la force, par le conflit si nécessaire, sa volonté aux autres acteurs.

Dans les Relations Internationales chaque Etat cherche à accroitre et à maintenir sa capacité d'action dans les relations qu'il entretient avec les autres. (16(*)) Ainsi, la puissance d'un Etat est déterminative qui suppose que l'Etat possède les moyens susceptible qui lui permet d'influencer et/ou de dominer les autres. A ce sujet, nous pouvons retenir quelques éléments qui déterminent la puissance d'un Etat. D'abord nous avons les éléments traditionnels, qui comprennent le territoire, c'est-à-dire la superficie de l'Etat, la population de l'Etat, la position géographique de l'Etat et les ressources naturelles ; ensuite les éléments structurels dont nous avons ici le niveau de développement de l'Etat et le niveau de l'armé ; ensuite aussi nous avons les éléments politiques, c'est-à-dire la qualité du gouvernement, la qualité de la diplomatie et la cohésion nationale ; enfin nous avons d'autres éléments qui déterminent la puissance d'un Etat donc la haute technologie et l'arme nucléaire.

I.5. Grande Puissance

Le terme grand puissance est généralement attribué aux acteurs (Etats) qui ont une influence ou une domination dans certaines zones géographique. Contrairement au superpuissance qui exerce leur influence sur l'ensemble de la planète. Les grandes puissances n'ont pas en faite cette influence sur l'ensemble du système international.

Cependant, une puissance qui domine dans les quatre domaines essentiels ; militaire, économique, technologique et culturel, est considérée comme une puissance globale. La guerre froide en a vu s'opposer deux, les Etats-Unis et l'URSS, qualifiés de « superpuissance ». Depuis la dissolution de l'URSS, les USA sont le seuls pays qui font l'unanimité sur son statut de « superpuissance » et sont sans rival de même rang. C'est ce qui leur a valu le qualificatif même de « Hyper-puissance ». (17(*))

Les statistiques mondiales nous renseignent par exemple que les USA constituent les seuls Etats disposant d'un arsenal militaire complet (arme nucléaire, force de projection, satellite, armes sophistiquées), d'une première économie mondiale aux capacités d'innovation et de souplesse incontestée, d'une culture universellement attractive. Bref, les USA ont une véritable suprématie dans quatre domaines essentiels de la puissance citée ci-haut. (18(*))

Section II. Notions sur l'Etat

Dans cette deuxième section consacrée aux notions de l'Etat, nous allons expliquer d'une manière claire et résolument simple ledit concept.

Différent aspects du concept Etat seront analysés dans cette partie : éléments constitutifs, les formes de l'Etat et tant d'autres.

II.1. Les éléments constitutifs de l'Etat

Pour qu'un Etat soit reconnu internationalement, quatre caractéristiques doivent être constatées de manière évidente à savoir le territoire, la population, le gouvernement et la reconnaissance internationales.(19(*))

A. Le territoire

Le territoire est un élément fondamental de l'Etat du faite qu'il constitue la base matérielle sur la quelle le gouvernement peux exercer son autorité. Le territoire joue un rôle fondamental car il constitue à fixer la population et détermine le limite et le cadre des compétences de l'Etat. La souveraineté d'un Etat s'abolit au-delà des ses frontières. Hors de ses frontières, un Etat est présent par ses représentations diplomatiques dont l'ambassade et consulat. Le territoire de l'Etat n'est pas uniforme, il est composé de trois espaces à savoir espace terrestre, aérien et martine.

a. (Le territoire) Espace terrestre

Le territoire terrestre est toujours délimité par des frontières. Cette dernières peut être naturelles ou artificielles. Les premières sont par exemple les fleuves, des montagnes et les deuxièmes sont déterminés par un traité qui en fixe les limites. Les autorités publiques doivent disposer de la plénitude des compétences au sein de ses frontières pour imposer des obligations aux individus et faire respecter le droit.

b. Le territoire aérien

Le territoire aérien est la couche d'air atmosphérique qui surpasse l'espace ou le territoire terrestre et le territoire maritime à l'exception de l'espace extra atmosphérique. (20(*)) L'Etat doit exercer sa pleine souveraineté sur son territoire aérien. Il doit à cet effet déterminer l'accès et peux aussi interdire le survol.

c. Le territoire maritime

Le territoire maritime est constitué de l'ensemble des espaces maritimes sur lesquels s'exerce la compétence exclusive de l'Etat côtier. Le territoire maritime comporte donc les eaux et les mers territoriales.

B. La population

La population d'un Etat est l'ensemble des individus qui vivent et/ou travaillent sur le territoire d'un Etat. Parlant de la population, nous allons distinguer deux catégories des individus : les nationaux et les étrangers vivant sur le territoire de l'Etat.

a. Les nationaux

Sont des individus qui sont rattachés à l'Etat par le lien juridique appelé nationalité. L'Etat détermine le principe selon lequel il peut donner la nationalité à un individu.

Pour être nationaux, il existe deux principes d'attribution : le principe de la filiation « jus sanguinis », qui se réfère à la nationalité des parents et le principe de « jus soli » ce principe tient compte du lieu de naissance. L'Etat est libre de choisir quel principe à adopter ou soit de combiner le deux principes.

La nationalité peut s'acquérir par naturalisation ou mariage. Il faut noter que la nationalité d'un Etat peut être attribuée aussi à des sociétés.

Pour savoir plus sur la question de nationalité, il faut se référer au droit interne de chaque Etat.

b. Les étrangers

Les étrangers sont les individus ayant la nationalité d'un autre Etat mais vivant dans l'Etat qui n'est pas le leur.

Les étrangers n'ont pas les mêmes droits que les nationaux. (21(*)) Rappelons ici qu'il y a une autre catégorie des individus appelés Apatrides, c'est-à-dire les individus qui ont perdu leurs nationalité ou sont privés de leurs nationalité.

C. Le gouvernement

Le gouvernement d'un Etat est le troisième élément constitutif d'un Etat et est détenteur des pouvoirs. Au regard du droit international, l'Etat doit exercer une autorité exclusive et effective sur son territoire et sur sa population.

Il est au dessus de tous les autres pouvoirs. C'est au gouvernement qu'on trouve la gestion de l'Etat, les pouvoirs publics et l'organisation politique. Donc, c'est le gouvernement qui donne à l'Etat la prérogative d'édicter les règles de conduite et prescrire toutes les mesures pour la gestion de la communauté. Le gouvernement a un double sens. Le premier sens, utilisé communément, désigne l'exécutif, le législatif et la judiciaire. Le deuxième sens, plus strict, ne concerne que le Premier Ministre et son équipe (22(*)).

C.1. La souveraineté

La personnalité de l'Etat ne suffit pas à caractériser l'Etat, car il existe plusieurs personnes morales tant de droit publics (les communes, les villes), que privés (sociétés commerciales, les ONG), qui en bénéficient. Pour déterminer quel est le critère juridique de l'Etat, il faut alors ajouter à sa personnalité la souveraineté qui est un élément qui prétend appartenir qu'à lui.

L'expression souveraineté désigne généralement le pouvoir suprême. Elle peut se définir comme la qualité d'une autorité, d'une institution qui, dans l'ordre de sa compétence, ne relève d'aucune autorité, d'aucune institution supérieure.(23(*))

En effet, lorsque nous parlons de la souveraineté de l'Etat, cela nous renvoi au principe selon lequel l'Etat n'est soumis à aucune autorité supérieure. En ce sens, elle présente une double facette : la souveraineté interne et la souveraineté internationale.

Au niveau interne, la souveraineté de l'Etat signifie que l'Etat exerce son autorité sur tous les groupes et systèmes se trouvant et exerçant leurs activités sur son territoire étatique et, qu'ils doivent en tout cas se soumettre à son autorité.

Au niveau international, la souveraineté de l'Etat signifie qu'il n'ya aucune entité qu'elle soit au dessus de l'Etat et qui puisse lui imposer son autorité. En d'autres mots, l'Etat ou les autorités de l'Etat ne peut pas être soumis à des ordres provenant des autorités extérieures. C'est dans cette optique que nous avons le principe de l'égalité des Etats (24(*)) ayant pour corollaire le principe de la non-intervention, cette dernière est qualifiée aussi de la non-ingérence. Ce principe implique pour chaque acteur des Relations Internationales, l'interdiction d'un Etat de s'ingérer dans les affaires intérieurs d'un autres Etats.(25(*))

C.2. Les limites de la souveraineté de l'Etat

Au niveau des relations internationales, la souveraineté de l'Etat s'explique ou s'opère par les facteurs suivants : conclusion des traités internationaux, l'adhésion à une organisation internationale, le Droit Internationale.

- Tenant compte de l'interdépendance existant entre les (acteurs) Etats dans certains domaine notamment économique, politique, ces derniers sont appelés à négocier et à signer des traités bilatéraux et multilatéraux. Ces traités limitent la souveraineté de l'Etat. Car, il résulte qu'aucun Etat ne dispose réellement et totalement de la liberté d'action. (charte des Nations Unies Chap. 1) ;

- La souveraineté de l'Etat est également limitée par certaines règles de Droit International dont les dirigeants de l'Etat doivent tenir compte dans l'exercice de leurs compétences. Telle que l'interdiction de recours à la force armée, et l'obligation de régler pacifiquement les différends.(26(*))

D. La reconnaissance internationale

En termes de gouvernance et de relation, chaque Etat est en lien avec d'autres Etats, par des liens diplomatiques. Donc, l'Etat une fois constitué de ses trois éléments territoire, population et gouvernement, il doit être reconnu par les autres afin de devenir sujet de droit international et acquérir ensuite le droit et le pouvoir de traiter avec eux.

La reconnaissance est à ce sujet un acte par laquelle un Etat reconnait l'opposabilité à son égard d'une situation ou d'un acte juridique.(27(*)) Il est à noter que, la reconnaissance d'un Etat par un autre est un acte qui se fait librement et discrètement par un Etat. Raison pour la quelle elle est appelée un acte discrétionnaire. C'est-à-dire une décision unilatérale par laquelle un Etat constate l'existence d'une situation ou d'un fait donné et en prend acte volontairement.(28(*)) A ce sujet, les Etats ne sont pas contraints de reconnaître l'existence d'un Etat, même s'il réunit les trois éléments cités ci-haut. Pour la simple raison que la reconnaissance est un acte discrétionnaire.

II.3. Les formes de l'Etat

L'Etat revêt plusieurs formes. Et selon le structure du pouvoir politique, nous en distinguons deux qui sont l'Etat unitaire et l'Etat Fédéral.

A. Etat unitaire

A notre époque ici où les gouvernants se reconnaissent des responsabilités plus étendues dans tous les domaines de la vie nationales, il n'est possible dans aucun Etat de concentrer les pouvoirs publics au point de passer de tout organe exécutif, judiciaire ou législatif dont le rayon d'action se limite seulement à une partie du territoire nationale. (29(*)) Egalement la population ou les habitants ne pourront pas tous dépendre directement aux autorités centrales, c'est-à-dire les autorités établies dans la capitale.

En effet, l'Etat unitaire est celui dans lequel les décisions relèvent du pouvoir central. C'est le fait qu'il n'y a qu'un titulaire de l'autorité étatique.(30(*)) L'Etat unitaire ne consiste donc pas à l'absence de tout organe officiel agissant à l'échelon régional ou local. Dans un Etat unitaire, on peut avoir des organismes officiels qui fonctionnent à l'échelon. Compte tenu qu'il n'y a qu'un titulaire du pouvoir central dans un Etat unitaire, les différents organismes qui fonctionnent à l'échelon local sont créés ou émanent du pouvoir central et peuvent être modifiés, transformés ou supprimés par lui.(31(*))

Soulignons que la liberté d'action que les pouvoirs centraux laissent aux organismes locaux, varie d'un Etat à un autre. Ainsi l'Etat unitaire peut être déconcentrée, décentralisé, concentré ou centralisé.

a. Etat unitaire déconcentré/déconcentration

Cet Etat consiste à reconnaître un pouvoir de décision à des agents locaux qui sont nommés par le pouvoir central. Et ces agents locaux ont un pouvoir limité. Autrement dit, ils n'ont que des compétences de décision pour une portion du territoire. Donc ils dépendent du pouvoir central.

b. Etat unitaire décentralisé/décentralisation

La décentralisation consiste dans le transfert des compétences d'ordres administratifs du pouvoir central à des organismes locaux qui, jouissent d'une autonomie de décision dans les affaires qui leur sont propres. Donc ici on confi certaines tâches aux autorités locales, et le pouvoir central se borne à surveiller la manière dont elles pourvoient à leur bon fonctionnement.(32(*))

c. Etat unitaire centralisé

L'Etat unitaire centralisé se caractérise par le fait que la direction de toutes les affaires ou de tous les problèmes administratifs appartiennent aux organes centraux. A ce niveau, les organes des décisions sont placés dans la capitale.

B. Etat fédéral

L'Etat fédéral s'organise d'une manière très différente. Contrairement à l'Etat unitaire qui compte un titulaire du pouvoir étatique, l'Etat fédéral en a deux pour une même population.

A l'heure actuelle, l'Etat fédéral ou les Etats fédéraux sont nombreux et portent des noms variables par exemple au Nigéria on parle des régions, en Suisse on parle de cantons, aux USA on parle des Etats fédérés etc. Ces différentes entités disposent chacune des organes de pouvoir qui traitent des problèmes les concernant, c'est-à-dire les problèmes prévus par la constitution fédérale. On a donc, un Etat fédéral, en plus des organes de pouvoir compétents pour résoudre des problèmes relatifs à l'ensemble de l'Etat fédéral, des organes de pouvoir au niveau local qui sont compétents pour résoudre certains problèmes concernant des entités constitutives de l'Etat fédéral.(33(*))

Malgré ces quelques traits qu'il an en commun avec l'Etat unitaire décentralisé, l'Etat fédéral s'en distingue par le fait que les compétences dévolues aux Etats fédérés sont constituantes, juridictionnelles, par contre, celles dévolues aux Etats unitaire décentralisé sont essentiellement administratives.(34(*))

Il s'en distingue aussi par le fait que, les affaires locales dont s'occupent les Etat fédérés, sont déterminés par la constitution, alors que celles dont s'occupent les Etats unitaires décentralisés sont déterminées par la loi. En fin, à la tête des Etats fédérés on trouve un véritable appareil gouvernemental comportant les trois pouvoirs. Alors qu'à la tête des Etats unitaires décentralisés on trouve des simples fonctionnaires.

II.4. Raison d'être de l'Etat

L'Etat représente la meilleure forme la plus efficace d'organisation sociopolitique. Il constitue un des plus importants cadre de vie, son importance capitale réside du fait qu'il englobe tous les groupes se trouvant sur son territoire, en leur offrant également un meilleur cadre de la vie sociale.

Les objectifs poursuivis par la communauté humaine, ne différent pas radicalement d'Etat en Etat. L'essentiels sont, premièrement le maintien de l'ordre public, c'est-à-dire protéger la population contre une éventuelle attaque étrangère et aussi contre les désordres intérieures ; deuxièmement la promotion du bien être général, promouvoir les intérêts de la collectivité et organiser une action commune pour faire ensemble ce que les individus ou les groupes ne peuvent pas faire.(35(*)) Et enfin troisièmement la promotion du bien être individuel, c'est-à-dire créer une situation générale propice à la réalisation du progrès personnel de l'individu.

Sur le plan social, l'Etat doit en tout cas intervenir la où les initiatives privées se sont montrées incapable de satisfaire les exigences de notre siècle dans les domines comme la santé, l'éducation, de l'aide aux chômeurs, aux infirmes, améliorer les conditions de logement...

Sur le plan économique, l'Etat fourni à la population des biens ou des services qui n'existeraient peut être pas ou qui n'existeraient pas dans les quantités voulues.(36(*))

II.5. L'extension des pouvoirs de l'Etat

Afin de s'acquitter de ses tâches, l'Etat à certainement des pouvoirs pour l'exercice de ses fonctions. Ces pouvoirs sont au nombre de trois : d'abord nous avons le pouvoir législatif qui est le pouvoir de décider des lois qui gouverneront l vie quotidienne des citoyens ; ensuite le pouvoir exécutif est le pouvoir de manier les mécanismes gouvernementaux et administratifs afin d'exécuter la volonté de l'Etat exprimée par le pouvoir législatif et enfin le pouvoir judiciaire, c'est-à-dire le pouvoir d'interpréter les lois qui gouvernent la vie quotidienne et de prononcer les sanctions appropriées en cas du non respect de ces lois.

Ces pouvoirs sont indispensables, on les retrouves sous une forme ou une autre. Parfois entre les mains des mêmes personnes, parfois aussi confiés à des personnes différentes dans les institutions.

Néanmoins l'Etat moderne se caractérise à cet égard par le fait que ces pouvoirs ont tendance à devenir de plus en plus larges pour faire face justement aux responsabilités plus grandes que les Etats d'aujourd'hui se reconnaissent, l'élargissement des objectifs de l'Etat, implique nécessairement l'extension de ses pouvoirs.

C'est par ici que nous clôturons le premier chapitre de notre travail consacré au cadre concepto-théorique. Cependant nous abordons le deuxième chapitre qui concerne la présentation de la France et du Burkina-Faso.

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA FRANCE ET DU BURKINA - FASO

Les deux Etats qui sont au coeur de cette étude, en l'occurrence, la France et le Burkina-Faso, seront décrit dans ce chapitre sous leurs différents aspects : géographique, politique, économique et socioculturel.

Section I. La France

La France est un pays d'Europe occidental ayant pour capitale Paris. La France est constituée de la France métropolitaine et de la France d'outre-mer. Elle est membre de l'Union Européenne et de plusieurs autres organisations intergouvernementales.

II.1.1. Situation géographique

Pays d'Europe occidentale, la France est bordée au Nord-ouest par la mer du Nord et la manche, à l'Ouest par l'Océan Atlantique ; au Sud par la Méditerranée. Au Nord-est la France partages ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Italie et le Monaco ; au Sud-ouest avec l'Espagne et Andorre.

D'une superficie de 544.435 Km², la France métropolitaine possède quatre façades maritimes du Nord au Sud dont la mer du Nord, la manche, l'océan atlantique et la mer méditerranée.

La longueur totale de ses côtes atteint 3.427Km² (37(*)), a l'exception de sa frontière nord-est, le pays délimité principalement par des mers, l'océan et des frontières naturelles : Rhin, Jura, Alpes et Pyrénées.

La France est aussi composée de territoires situés en dehors du continent européen couramment appelés territoires d'outre-mer dont Guadeloupe avec une superficie de 1.704Km², Guyane 90.000Km², Martinique 1.110Km² et Riario 2.512Km².

La France métropolitaine comprend plusieurs îles dont la plus grande est la Corse et des îles côtières. La métropole s'étend du nord entre 42°19'46'' des latitudes et 51°5'47'' du nord sud avec les longitudes ouest 4°46' et 8°14'42'' à l'Est.

La France a un climat de type tempéré, si l'on considère les températures moyennes entre le froid polaire et la chaleur tropicale. Les précipitations en France sont modérées et bien réparties dans les années. Il existe aussi certaines situations extrêmes comme vague de froid ou période de sécheresse.

Selon l'Institut National de la statistique et des études économiques, la population française est estimée à 66,6 millions dont 64,5 millions en France métropolitaine et 2,1 million dans le département d'outre-mer. Taux de fécondité : 1,96% ; taux de mentalité 12% ; taux de mortalité 9,0% ; taux de mortalité enfantine 3,7% ; espérance de vie à la naissance 82,1%.

II.1.2. Institution et vie politique

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle est un vieux pays républicain très attaché à la liberté et à la légalité. La France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances, la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales.(38(*))

Le français est la langue officielle de la république, l'emblème Nationale est le drapeau tricolore bleu, blanc, rouge. Son hymne nationale est « la Marseillaise ». Le pays a pour devise « Liberté, Egalité et Fraternité ».

La constitution française a été rédigé par le Général Charles de Gaule, au moment ou celui apparu comme le seul négociateur de la fin de la guerre d'Algérie. Elle a été rédigé dans l'objectif de mettre un terme à l'instabilité gouvernementale et au risque de coup d'état militaire. Elle fut adoptée par le peuple lors du référendum du 28 septembre 1958 et promulguée le 04 octobre de la même année.

La constitution du 4 octobre 1958 est l'actuelle constitution de la France et régit ainsi la Ve République Française. Elle est la loi suprême du pays et est en vigueur 68 ans, elle est aussi la deuxième constitution de plus longuement en vigueur après celle du 1875 qui instaurait la 3e République.(39(*))

II.1.2.1. Organisation et Exercice du pouvoir

Depuis Napoléon, la France connait la centralisation. Le gouvernement tout puissant siège à Paris et délègue les pouvoirs aux préfets nommés par lui dans chaque département.

Depuis 1981, l'organisation est décentralisée et on a redonné plus de pouvoirs aux communes, aux départements et aux régions qui ont chacun un conseil élu au suffrage universel.

Rappelons que la vie politique en France se déroule maintenant sous le régime de la Ve République depuis l'adoption de la constitution du 04 octobre 1958. Donc depuis cette année, la France est une république constitutionnelle a un régime parlementaire, c'est-à-dire le pouvoir exécutif est détenu essentiellement par le Président de la République et qu'il partage avec le Premier Ministre et le Gouvernement qu'il a nommé. Autrement dit, le pouvoir exécutif est double cela signifie qu'il y a un président qui détient le pouvoir réel du fait de son élection et un Premier Ministre qui est le Chef du Gouvernement. A ce sujet, on peut aussi parler du régime semi-présidentiel qui est un régime politique typiquement française car très rare dans le monde, ce régime à la réputation d'être à la fois stable et très souple.

Les grands principes de la république sont la séparation de trois pouvoirs, c'est-à-dire l'exécutif, législatif et judiciaire ; le libre exercice des partis politiques ; la libre accession à tous les emploies et à toutes charges politiques selon le mérite ; la séparation de l'église et de l'Etat.

L'administration est indépendante du gouvernement même si elle lui obéit. Et le recrutement des fonctionnaires se fait toujours par concours.

A. Exercice du Pouvoir

1. Le Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif domine la vie politique, il appartient au Président de la République et au Gouvernement.

Elu pour un mandat de cinq ans au suffrage universel direct, le Président est le Chef de l'Etat. Il dispose de grands pouvoirs dans tous les domaines et fixe la politique générale du pays. Il nomme le premier Ministre qui conduit sa politique.(40(*))

Le Gouvernement est composé du Premier Ministre qui le dirige, disposant d'un budget et s'appuyant sur l'administration pour mener sa politique. Il prend des décisions et propose des lois au parlement.(41(*))

2. Le Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif ou Parlement. Ce dernier est bicaméral, c'est-à-dire constitué de deux chambres : l'Assemblée Nationale et le Senat.

L'Assemblée Nationale est composée de 577 députés élus pour cinq ans au suffrage universel direct. L'Assemblée Nationale peut renverser le gouvernement en votant une montions de censure (Art. 245).

Le Senat quant à lui est composé de 348 sénateurs élus pour six ans au suffrage indirect.

Notons que le parlement vote les lois et peut modifier les projets de lois du gouvernement et proposer ses propres lois. Cependant les deux chambres ou assemblée doivent se mettre d'accord sur un texte identique. Le projet peut faire de navette de l'une à l'autre, en cas de désaccord final, les députés décident seuls.

Les parlementaires peuvent interpeler le gouvernement tous les mercredis. La loi ne peut s'appliquer que si elle est signée par le Président de la République et publiée au journal officiel.

3. Le Pouvoir Judiciaire

Le pouvoir judiciaire est seulement une autorité judiciaire, il a peu de contrôle sur les autres pouvoirs, mais davantage sur l'administration et la société civile.(42(*))

B. Organisation Politique

Les partis politiques animent la vie politique. Leur pluralité est garantie par la constitution de la République. Les plus grands accèdent à la direction du pays et associent parfois des petits pour obtenir une majorité au gouvernement. Il est à savoir qu'aucun acteur politique ne peut accéder au pouvoir suprême hors des partis et il éloigne les citoyens de décision.

II.1.3. Situation Economique

Tenant compte de la pluralité de la littérature se rapportant à la question de l'économie française, nous allons donc à cet effet présenter ici quelques données clés.

La France a pour monnaie Euro. En 2014, la valeur d son PIB est de 2.846 milliards de dollars. En 2015, le PIB est de 2.934 milliards de dollars donc la croissance de son PIB est de 1% en 2015.

L'économie française est principalement une économie de services. En 2015, le secteur primaire présentait 2,8%, se secteur secondaire 20,5% et le secteur tertiaire occupait 76,7%.

Notons que la France a une économie ouverte ainsi, elle occupe une place importante dans les échanges commerciaux internationaux principalement au sein de l'Union Européenne.

Les principaux clients d'exportations et importations sont l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Belgique...

En 2006, les exportations présentent 26% du PIB et les importations 27%, le taux d'emploi est de 63,8% en 2006, et le taux de chômage à 10,5%.

II.1.4. Cadre Socioculturel

La France s'est dotée depuis XXe siècle d'un système de protection sociale destiné à assurer la protection de la santé de ses habitants ainsi que leur accès aux soins appropriés. Donc, dans le domaine de la santé est institué une assistance médicale gratuite qui est en faite accordée qu'au plus nécessiteux.

Dans les années 1930, avec la crise économique qui frappa le pays, le pouvoir décida de rendre obligatoire les assurances contre certains risques la maladie et/ou la veilleuse. A cet effet c'est en 1945 soit après la seconde guerre mondiale qu'on créa la sécurité sociale qui est donc un système d'assurance obligatoire qui permet à tous ceux qui en sont bénéficiaires d'accéder à un certain nombre de prestation sociale donc une assurance maladie.

En outre, il sied de noter que depuis la création de la couverture maladie universelle C.M.U en sigle, il suffit seulement de résider sur le territoire français pour bénéficier de l'assurance maladie alors qu'une protection complémentaire est accordée gratuitement à ceux dont les revenus sont faibles.

La culture et la civilisation française sont diffusées par les pays francophones à travers le monde unis dans l'organisation internationale de la francophonie. Le français est la longue officielle du pays. Il est aussi l'une de six reconnu par les Nations Unis.

En outre, de nombreuses autres langues régionales subsistent dont quelques sont enseignées dans les écoles et universités, il s'agit notamment du breton en grande Bretagne, du basque et le catalan à la frontière avec l'Espagne, du corse, proche de l'Italie en corse, de l'occitan dans certaines zones du méditerranéen, du flamand dans les Flandres et l'alsacien, un dialecte allemand en Alcoa Alsace.

Par ailleurs, la laïcisation de la France s'est accompagnée d'une forte baisse de pratiques religieuses. Le catholicisme et aujourd'hui la religion qui représente 75% des français et l'Islam par contre est considéré comme la deuxième religion de la France avec un grand nombre d'adeptes. En outre, le protestantisme est pratiqué au sein de la communauté juive française.

Section II. Le Burkina-Faso

Le Burkina-Faso est un pays du continent Africain. Il a pour capitale Ouagadougou. Il est dans l'ensemble régional le pays de l'Afrique de l'Ouest. Sa langue officielle est le français et il compte trois langues nationales à savoir le Moore, le Dioula et le Fulfulde.

II.2.1. Situation Géographique

D'une superficie de 274.200Km², le Burkina-Faso est délimité au Nord et à l'Ouest par le Mali ; au Nord-est par le Niger ; au Sud-est par le Bénin et au Sud le pays est limité par le Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire. Ses frontières naturelles sont délimitées par trois rivières le Volta noire ou Moumoune, volta rouge ou Nazinon et volta blanche ou Naambé. Le pays se dispose donc d'aucun débouché sur l'Océan Atlantique.

Le Burkina-Faso a un climat tropical basé sur deux saisons c'est-à-dire d'octobre à Avril saison sèche et du Mai à Septembre saison des pluies. Les températures moyennes et mensuelles varient entre 12° et 42°.

En temps des pluies, les précipitations tombant sur le pays sont médiocres en moyennes, elles alimentent des cours d'eau peu puissant qui coulent presque tous vers les pays voisins du Sud.(43(*))

Le Burkina-Faso est l'un des pays les plus peuples d'Afrique de l'Ouest. L'évaluation de sa population est estimée entre 14 et 15 millions d'habitants. La densité de la population est donc plus élevée de 48hab/Km². La capitale Ouagadougou rassemble près de 11% de la population totale u pays et la deuxième ville du pays Bobo Dioulasso compte 350.000h habitants. Indice de la fécondité est de 6,54 enfants/femmes.

Notons que la relative jeunesse de la population est un atout appréciable pour le Burkina Faso qui peut donc compter sur une main d'oeuvre dynamique.

Le Burkina-Faso est divisé en 45 provinces qui sont regroupées dans les 13 régions. Et chacune de ces provinces est elle-même divisée en plusieurs départements.

Une soixante d'ethnies cohabitent amicalement au Burkina-Faso et les principaux groupes sont premièrement les Mossi, ils forment l'essentiel de la population Burkinabé et occupent la plaine centrale autour de Ouagadougou et leur langue est le Moore, deuxièmement nous avons les Peuth qui composent environ 10% de la population ce sont des peuples nomades et sont au Nord du pays ; troisièmement il y a les Lobi-Dagari qui sont installés au Sud-ouest du pays ; quatrièmement les Bobo, ils représentent les Mandé qui sont au Nord et l'Ouest du pays, ils parlent de Dioula.

II.2.2. Institution et Vie Politique

En langue Moore, Burkina signifie « Honneur, Dignité, Respect, Honnêteté ». Et Faso signifie « Terre de nos ancêtres ». Ainsi, Burkina Faso veut donc dire « Patrie des hommes intégrés », il a comme devise « la Patrie ou la Mort, nous vaincrons ».

La constitution du Burkina Faso définit le pays comme un Etat démocratique, unitaire et laïc.

Approuvée le 2 juin 1991, la constitution du Burkina Faso est adoptée le 11 juin de la même année. Elle a été amandé en juin 2012. Donc depuis l'adoption de cette constitution, le pays vit sous la Ive république.

A. Exercice du Pouvoir

Le Burkina Faso est une république à un régime présidentiel ou le Président est à la fois Chef de l'Etat et Chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement, tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant de deux autres pouvoirs, il est dévolu au conseil constitutionnel ayant la compétence en matière du respect de la constitution et de contrôle de la régularité des élections.

Le Président est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il fixe les grandes orientations de la politique de l'Etat. Il est le Chef suprême des forces armées et préside le conseil supérieur de la magistrature.

Le Président est le Chef de l'exécutif est nomme le premier Ministre qui dirige l'action gouvernementale.

Le gouvernement est chargé de conduire la politique du pays. Il est dirigé par un Premier Ministre nommé par le président de la république.

Le Parlement est constitué de l'Assemblée Nationale, qui est composée de 127 députés élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans et exercent le pouvoir législatif ; et aussi la chambre des représentants élus pour trois ans au suffrage indirect et ont un rôle consultatif.

B. Organisation Politique

Le multipartisme est reconnu au Burkina Faso. Tout Burkinabé jouissant de ses droits civils et politiques a droit de créer ou de s`affilier à un parti politique de son choix. Signalons ici que dès l'adoption de la constitution en 1991, une pléthore de partis politiques ont été crées. Et au cours de ces dernières années, certains de ces partis ont décidé de fusionner autour de quelques grands pôles.

Les partis politiques sont tenus au respect des principes de la démocratie, d'unité et de souveraineté nationale. Ils peuvent recevoir de l'Etat des fonds publics destiné à financer leurs activités ordinaires, leurs campagnes électorales. Tout ceci se fait dans les conditions définis par la loi.(44(*))

L'opposition politique est reconnue dans le pays. Le statut de l'opposition définit les droits et les devoirs de celle-ci. Le Chef de file est le responsable du parti de l'opposition ayant le plus grand nombre de députés. Il prend place dans le protocole d'Etat lors de cérémonie officielle.

II.2.3. Situation Economique

Le Burkina Faso est membre de l'Union Economique et Monétaire ouest-africain, U.E.M.O.A en sigle. La monnaie de pays est donc le Franc CFA.

Le Burkina Faso figure parmi les pays pauvre du continent africain, le revenu brut annuel par habitant ne dépasse pas 300 dollars. Le pays ne dispose que des faibles ressources et sa croissance dépend encore fortement de l'agriculture et de l'élevage.

Le secteur agricole prédomine au Burkina Faso. Il contribue pour près de 40% au P.I.B et assure 80% des exportations totales et aussi emploie environ 85% de la population active. Il s'agit principalement d'élevage. Surtout dans le Sud-ouest, la culture de Sorgho, de Mil, de Maïs, d'Arachide, de Riz et de Coton.

Le Burkina Faso souffre de contrainte géo-climatique importé du fait de la pauvreté de ses sols, et aussi de la rareté des ressources naturelles. Généralement, 30% des terres soit 10 millions d'hectare sont cultivables mais seulement un tiers sont exploitées. Quelques 20.000 ha sont irrigables et une faible partie donc 10% est effectivement aménagée par la riziculture.

L'Agriculture se pratique essentiellement dans les 600.000 exploitations. Il existe aussi une production non négligeable de cultures commerciales de coton, de haricots, arachides. A ce sujet notons donc que le Burkina Faso est le plus grand producteur de coton.

Au totale, l'agriculture et l'Elevage occupent 90% de la population Burkinabé et contribuent pour près d'un tiers à la formation du Produit Intérieur Brut P.I.B.

II.2.4. cadre Socioculturel

Au Burkina Faso, il existe trois grands groupes religieux, premièrement nous avons les animistes ; deuxièmement les chrétiens et enfin les musulmans. On y dénombre aussi une soixante d'ethnies parlant presque autant de langues.

Le Burkina Faso compte une multitude de groupes ethniques ayant des cultures différentes. Rappelons que le pays regroupe une soixante d'ethnies dont les principaux sont les Mossi qui représente 48% ; le Peuth 10,4ù, le Lobi 7% ; les Bobo 6,8%, le Mondé 6,7%, le Senoufo 5,3% ; les Gourounsis 5,1% les Gourmantché 4,8%, et les Tuareq 3,3%.(45(*))

Tous ces peuples, malgré leurs diversité, partagent un fond culturel commun, appartiennent pratiquement toutes à la famille Nigéro-congolaise repartie en trois groupes, c'est-à-dire Ouest-atlantique, mandingue et le guru.

Mais ils diffèrent en ce qui concerne leurs organisations socio-économique et politique. En ce sens, on peut donc distinguer trois grands groupes ethniques. D'abord les ethnies organisées autour d'un chef de Village et là nous avons les Mossi et le Gourmantché, ensuite les ethnies structurées selon le lignage et hiérarchisées autour d'un Chef de clan, là nous citons les Bobos, les Gourounsis, les Lobis, les Somo et enfin les ethnies nomades ou transhumain, localisées à l'Est et ou Nord et ici nous avons donc les Peuth et le Tuareq.

Il est à savoir que, dans de nombreuses communautés ethniques du Burkina, il existe des rites d'initiation qui sont des étapes et des parcours dans l'éducation et la formation de l'individu au sein de la société traditionnelle. Ces rites remontent presque toujours aux mythes et sont intimement liés à la cosmogonie.

Pays des hommes intègres, à l'instar de ses deux grands voisins, le Mali et le Niger, a une population qui, dans sa majorité demeure musulmane. Donc l'islam est pratiqué par 52,4% de la population. L'Animisme demeure très largement présent dans le pays et forme 25,9% de la population tandis que le catholicisme et le protestantisme entretiennent la foi respectivement de 17,6% et 3,1% de la population.

Parmi la cinquantaine de langues parlées, trois langues ont eu le statut de langues nationales. Il s'agit du Mooré qui est la langue véhicule à Ouagadougou. Elle est la langue la plus répandue.

Le Mooré est surtout parlé par les mossis et les gourounsis, représente 53%. Le dioula 8,8%, est la langue du commerce. Elle est véhiculaire de l'Afrique de l'Ouest. Le Fulfulde est la langue de Peulh elle est parlée par plus de 6,6% de la population. Le français est la langue officielle qui n'est compris par 20% de la population et pèse progressivement ans la vie sociale du pays.

C'est par cette section que nous achevons notre deuxième chapitre consacré à la présentation de la France et du Burkina Faso. Cependant nous pouvons maintenant aborder notre troisième chapitre qui, en faite constitue l'objet de notre étude sur l'influence des grandes puissances sur la démocratisation des Etats d'Afrique, particulièrement entre la France et le Burkina Faso.

CHAPITRE TROISIEME : L'INFLUENCE FRANCAISE SUR LA DEMOCRATISATION BURKINABE

Deux sections constituent notre troisième chapitre. La première est axée sur les causes de l'instabilité au Burkina-Faso et la seconde section aborde l'implication de la France dans la démocratisation du Burkina-Faso.

Section I. De l'instabilité Politique au Burkina-Faso

Il est clair qu'après les conflits armés qui ont caractérisé la marche des Etats Africains après la guerre froide vers les années 1990 et 2000 ; les années 2000 ont été caractérisées par les conflits post-armés. De nos jours, l'Afrique vibre au rythme des conflits qui s'annoncent et qui sont liés à la problématique de la modification des lois fondamentales ou les constitutions. Face à un peuple averti, les régimes concernés se retrouvent en mal de positionnement alors que le Burkina-Faso vient déjà de lever le rideau avec le départ de Blaise Compaoré.

III.I.1. La Révolution Populaire

La révolution Burkinabée de 2014, est un soulèvement populaire qui avait commencé le 28 octobre 2014 par une série des manifestations massives qui s'étaient étendues à plusieurs villes du pays. Ce manifestations s'étaient produites en réponse à la soumission d'une révision constitutionnelle visant à autoriser le Chef de l'Etat Blaise Compaoré à se représenter pour un cinquième mandat après 27 ans passés au pouvoir.(46(*))

Les événements tumultueux du 30 octobre, dont l'implication du Kouamé Lougué et la destruction de plusieurs bâtiments symboliques avaient entrainé la dissolution du gouvernement et du parlement, et aussi la déclaration de l'Etat de siège. Les manifestations dans la rue, au cours de marches pacifiques comme au cours des violents affrontements avec les forces de l'ordre, les slogans Sankariste revigoraient les troupes. Les manifestants marchaient sur l'assemblée en criant « Quand le peuple se met débout, l'impérialiste tremble » « seule le lutte libère ».

Le 31 octobre avait entrainé une montée de pressions à l'encontre de Blaise Compaoré qui, après avoir refusé, avait donc fini par accepter de démissionner. Et cela a débouché par son remplacement à la tête de l'Etat par Isaac Zida d'abord et Michel Kafondo ensuite nommé président de transition. (47(*))

Mais avant cela, le même 31 octobre 2014, le président Blaise avait démissionné. Selon la constitution Burkinabée, il est dit en son article 43 qu'en cas de vacance de la présidence du Faso pour quelque cause que ce soit ou d'empêchement absolu ou définitif constaté par le conseil constitutionnel saisi par le gouvernement, les fonctions du président du Faso sont exercées par le président de l'Assemblée Nationale.

Malheureusement, le Président de l'Assemblée Nationale Burkinabée avait quitté le pays au même moment que Blaise Compaoré. Cela étant, le Général Honoré Traoré s'autoproclama Chef de l'Etat par Intérim. Les manifestants n'étant pas d'accord, vont se rassembler à nouveau pour dire non à Honoré.

Devant Honoré Traoré qui s'était autoproclamé nouveau Chef de l'Etat pour assurer la transition démocratique, le peuple proteste. En réaction, le peuple parvient à franchir à nouveau le cordon de sécurité et à gagner la cour de l'Etat-major. Devant cette nouvelle déstabilisation, un autre homme fait une déclaration à la place de la nation vers 18h c'est donc le Lieutenant Colonel Isaac Yacouba Zida, numéro deux des Regiment de Sécurité Présidentielle (R.S.P) de Blaise Compaoré.

Isaac Zida annonce la suspension de la constitution et la création d'un organe de transition. Et par la suite, il s'autoproclame président de la transition pour assurer la continuité de l'Etat. Après ces événements, le peuple met en place une opération « balais de la propreté » pour ainsi nettoyer la ville rendue insalubre par les manifestations.

Quand bien même cela, le peuple n'était toujours pas d'accord avec la présence de Zida dans le sens qu'on ne remplace pas un diable par un diablotin, disait-il. Beaucoup de manifestants exigent Isaac Zida de remettre le pouvoir au civil par la suite, le balai citoyen implique le balai diplomatique qui va conduire Michel Kafando au pouvoir à Burkina-Faso.

III.1.2. Le Départ brutal de Blaise Compaoré

Voulant réviser la constitution pour se maintenir au pouvoir en cherchant à briquer un cinquième mandat à la tête du Burkina-Faso, le président Blaise Compaoré s'est vue chassé du pouvoir par le peuple qui s'est levé comme un seul homme. (48(*))

Comme autant de la révolution sankariste trois décennies plutôt, les foules scandaient « la victoire, au peuple la liberté, au peuple la dictature à bas ». Des foules serrées, les mains levées entamaient l'hymne national composé par Thomas Sankara en 1984 pour aiguiser l'épée de la révolution pour la conquête de la liberté et du progrès.

Bien que Thomas Sankara ne soit plus là, son ombre bienveillante a plané sur la révolution d'octobre 2014. Prôné par une jeunesse qui s'auto-définit comme la génération consciente l'héritage de Sankara a ouverte les yeux et les voix de peuple jeune du Burkina-Faso.

A la fin du mois d'octobre 2014, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la constitution Burkinabé limitant le nombre de mandats présidentiel, afin de se représenter en 2015. A la suite des émeutes, Blaise Compaoré convoque l'article 43 et décrète la vacance du pouvoir le 31 octobre 2014.

Quelques instants après, le Chef d'Etat Major des armées le Général Honoré Traoré fait une déclaration décrétant la dissolution du gouvernement, l'abandon du projet lié à la révision constitutionnelle. Ainsi, l'armée avait pris le pouvoir sans reverser Blaise Compaoré qui bénéficié encore d'une double casquette de Ministre de la Défense et de président du Burkina Faso.

Devant cet ultime affront entre le peuple qui veut son départ et le besoin de ce même Compaoré de se maintenir au pouvoir, les manifestants décident de marches sur Kosyam, au risque de mourir sous les balles des régiments de Sécurité Présidentielle, si Blaise ne quitte pas le pouvoir.

La brutalité des événements obligent la France à exfiltrer Blaise Compaoré au nez et à la barbe du peuple. Or, déjà le matin du jour de son départ, le 31 octobre 2014, la foule s'était compactée d'avantage devant le siège de l'Etat Major des armées, non loin de la place de l'indépendance renommé place de la révolution. (49(*))

Alors que la concertation entre les leaders des partis politiques et l'armée tardée à donner une suite, une partie des manifestants perdant patience devant le Mutisme de l'Armée et ne sachant à quels points se vouer, décide de marcher à nouveau sur Kosyam pour en déloger Blaise Compaoré.

Quelques heures après, Blaise n'avait plus d'autres choix que de diffuser un communiqué à la radio annonçant sa démission. Blaise qui a régné pendant près de trois décennies sur le Burkina Faso, annonce sa démission et déclare « la vacance du pouvoir » ce vieux loue quitte le pouvoir et fuit en direction de la frontière ivoirienne. De sa fuite la France dépêche un hélicoptère pour permettre à Compaoré de rejoindre l'aérodrome de Fada Nigourma d'où il décollé pour la Côte d'Ivoire.

Notons que cette intervention de la France avait permis à Blaise de rejoindre sa femme Chantal à Yamoussoukro, sous les hospices bienveillantes du Président Ivoirien Alassane Ouattara, qui avait bénéficié de l'aide du médiateur Blaise Compaoré pour prendre le pouvoir après sa lutte contre Laurent Gbagbo. (50(*))

La démission et le départ de Blaise Compaoré avait sonné l'heure de la victoire que chacun fêtait dans la liesse.

III.1.3. Régime de Blaise Compaoré et la démocratie

La démocratie a eu du mal à décoller sous le règne de Blaise Compaoré celui-ci était considéré d'un autocrate dans le sens ou il détenait le pouvoir, alors qualifié de pouvoir personnel et absolue. En d'autres mots, Blaise Compaoré dirigeait le pays sous le régime autocrate. Malgré que la constitution Burkinabée détermine le pays étant un Etat démocratique.

Ainsi, on peut donc se poser la question si Blaise Compaoré avait instauré un véritable régime démocratique au Burkina Faso. Ou encore si Blaise Compaoré agissait entant que leader éclairé qui bâtissait le libéralisme constitutionnel et un système étatique efficace pour faire du Burkina Faso un modèle démocratique.

A cet effet, nous pouvons développés deux arguments pour montrer qu'un régime autocratique ne peut pas garantir et protéger de manière efficace les libertés individuelles et collectives, l'Etat de droit, avant de conduire les reformes pour l'instauration de la démocratie. Premièrement nous soutenons que les autocrates sont incapables de conduire un système étatique efficace, car ils utilisent l'Etat comme un moyen d'enrichissement personnel, un outil pour opprimer les opposants surtout ceux qui le critiquent et récompenser les amis et groupes favorisés.

Cela est particulièrement vrai dans le cas du Burkina Faso ou Blaise Compaoré après 27 ans de pouvoir, n'a pas réussi à construire une administration impartiale. La quasi majorité de l'élit et des fonctionnaires de l'Etat sont tenus d'être membres ou au moins partisans du parti au pouvoir, le congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour survivre. Durant les campagnes politiques, pratiquement tous les hauts fonctionnaires de l'Etat doivent montrer leur loyauté envers le régime en mobilisant leurs proches pour voter en faveur du président et du CDP.

Deuxièmement, les autocrates ne peuvent pas construire un véritable Etat de droit parce que les éléments clés de la règle de l'Etat de droit mettront en danger l'existence même de leur régime. Par exemple, un système judiciaire indépendant, le respect des droits civils et politiques, la subordination du pouvoir politique à la règle du jeu démocratique c'est-à-dire le respect de la constitution, etc. Toutes ces composantes essentielles de l'Etat de droit suppriment ou limitent fortement les outils ou moyens que les régimes autocratiques emploient pour contrôler la vie politique et demeurer ainsi indéfiniment au pouvoir.

En appliquant cela au cas du Burkina Faso, il est admis que le système judiciaire sous l'administration de Blaise Compaoré avait deux objectifs principaux, le premier était de protéger le régime et le second celui de réprimer tout dirigeant politique qui contestait et / ou menaçait la puissance du régime (51(*))

En effet, le système judiciaire Burkinabé sous le régime de Blaise Compaoré avait manipulé à sa guise la primauté du droit en modifiant la constitution en deux reprises pour s'assurer de l'éligibilité de Blaise Compaoré et par voie de conséquence la survie de son régime. Donc, ceci suggère que Blaise Compaoré n'a pas pu arriver à construire un Etat de droit au Burkina Faso. Autrement dit, Blaise Compaoré n'a pas pu instaurer un véritable régime démocratique au Burkina Faso.

III.1.4. De Blaise Compaoré à Michel Kafando

Après la mort tragique de Thomas Sankara, son compagnon de lutte Blaise Compaoré prend le règne sur le Burkina Faso. Blaise a été longtemps resté comme l'un des derniers dictateurs en Afrique de l'Ouest. Réélus plus de deux fois à la tête du Burkina, les derniers moments de Blaise ont été ponctué des flammes d'une révolution sans pareille qui a embrasé le pays.

Suite à une forte pression des manifestants, Blaise démission et déclare la vacance du pouvoir. Les militaires : le Général Honoré Traoré et le Lieutenant Colonel Zida tentent de prendre le pouvoir pour succéder à Blaise Compaoré. Mais, la vigilance de peuple Burkinabé garda le cap de la pression jusqu'à obtenir une transition civile après plusieurs jours de tractations entre ; les militaires, les acteurs politiques, la société civile et les acteurs internationaux à la crise Burkinabée.

La pression tant nationale qu'internationale était tellement intense au point que les militaires n'avaient pas d'autres choix que de remettre le pouvoir aux civils pour aboutir à une transition apaisée.

Le consensus a conduit au choix de Michel Kafando, qui a le devoir de porter la lourde responsabilité de la gestion de Faso jusqu'à l'organisation des élections libres et transparentes au bénéfice d'un climat apaisée au pays dans une paix retrouvée.

Somme toute, la révolution burkinabée est une démarche du peuple qui a conduit à la démission du Président Blaise Compaoré et à sa fuite à l'étranger. Donc les Burkinabés voulaient l'alternance dans la gestion de l'Etat.

Section II. La France face à la démocratisation au Burkina-Faso

Les processus électoraux y sont déjà considérés par les acteurs influents notamment la France, l'Union Européenne, pour la résolution des crises ou l'empêchement de l'apparition d'une crise ou d'une guerre, que par volonté de vouloir soutenir la démocratisation à l'échelle continentale particulièrement au Burkina Faso. Cependant dans cette section nous allons considérer l'aide à la démocratisation comme indispensable pour stabiliser le Burkina Faso où les institutions semblaient être fragile.

III.2.1. De la Nécessité de démocratiser le Burkina

a. Cadre général

La survie et la continuation du processus de la démocratisation au Burkina dépendent fortement de l'entendement que le peuple a de celui-ci, de l'image qu'il s'en fait et de son minimum de conscience sur les règles de fonctionnement du régime. Ce qui voudrait en surplomb que ce processus ne puisse être présenté comme étant une stratégie occidentale et dont le Burkina ne serait qu'un simple gestionnaire, ce malgré l'appui considérable reçu de ce dernier dans la restauration institutionnelle de l'Etat, il ne devra également pas avoir l'apparence d'une simple formalité pour s'assurer de l'aide internationale. (52(*))

La démocratisation doit plutôt être considérée comme une propriété de la nation Burkinabée, le résultat de son inventivité et le produit de son évolution historique. Elle doit exprimer le désir ardent de l'ensemble de la nation de changer son destin en brisant le cercle vicieux de l'autoritarisme qui a longtemps durant conditionné la sphère politique de l'Etat, l'empêchant ainsi de se doter d'assise véritable pour assurer son développement et sa puissance.

Ce changement de regard s'impose donc tant pour la classe politique que pour le reste de la population et sa connaissance est indispensable car, le doute, le pessimisme et l'ignorance collective vis-à-vis de ce processus conduiseraient inexorablement à la passivité et laquelle hypothéquerait considérablement le projet de renaissance de l'Etat.

Mais l'ouverture à la démocratie doit se faire avec plus de réflexion, moins de précipitation et que le Faso devra se donner au nom de celle-ci le droit de disposer d'elle-même, c'est-à-dire d'adapter la démocratie à ses réalités socio-économiques propres. Toutefois, la politique comme le note Georges Burdeau, ne préoccupe pas l'homme. Ce qui l'intéresse ce sont les valeurs auxquelles elle s'adosse pour en faire le fondement de la discipline à la quelle il est astreint. Ce qui présuppose que l'adoption de la démocratie comme principe politique, le Burkina renaissant implique un strict respect des vertus qui accompagnent celle-ci.

b. Les vertus démocratiques au service de la renaissance du Burkina Faso

La démocratie n'est pas qu'une forme de gouvernement. Nous avons relevé au premier chapitre qu'elle est une culture, une attitude de vie et une manière d'exister que chaque nation doit adapter à ses réalités propres. Cette adéquation préserve le processus des déviations éventuelles qui, à terme produisent des simples sensations démocratiques.

Au-delà des formes et méthodes démocratiques, fait remarquer H. Ngbanda, il y a l'esprit démocratique contenu irréductible de la démocratie et sans lequel ceux-là ne sont que parure, oripeaux.

Ce contenu, c'est d'une part, partant de la valeur humaine, l'idée que le peuple est la réalité de la quelle s'exerce le pouvoir et, d'autre part, en découlant certains principes qui sont autant des valeurs démocratiques à savoir dialogue, respect de droit de l'homme, etc.

L'esprit démocratique est l'âme même de la démocratie. Sans lui, toute démocratie est vide de contenu et simple illusion car seul l'esprit démocratique donne un contenu vrai, une substance réelle à la démocratie.53(*)

Ainsi donc, nous devons souligner qu'outre son sens organisationnel, car le gouvernement de type démocratique obéit ou principe de la séparation des pouvoirs ou l'on distingue alors l'exécutif, législatif et judiciaire, la démocratie comme système des valeurs servirait de fondement à la renaissance du Burkina Faso pour plusieurs raisons :

c. Le Rétablissement de la confiance entre différentes composantes sociales par le suffrage

La bêtise de l'autocratie a toujours été celle de créer un fossé entre le pouvoir et le peuple. Le dictateur se méfie du peuple, s'éloigne de lui et se montre de plus en plus indifférent à sa situation, insoucieux de son bien-être et fait de paraître inhumain, inutile. Il suscite la haine, la société devient l'arène de l'hypocrisie et de la méfiance collective. (54(*))

Cette attitude du dictateur s'explique en grande partie par le mécanisme de son arrivée au pouvoir ; la force. Car bien que la Coopération entre les hommes implique une autorité, c'est le mode d'exercice de cette autorité et le choix des gouvernants qui sont l'essence de la politique.

Le suffrage démocratique véritable vient donc rétablir cette confiance et cette franchise qui se sont effritées par le gré du dictateur. Il permet alors aux peuples de se choisir librement des dirigeants en qui ils placent toute leur confiance et en font une source d'autorité. Ainsi par le suffrage, la société démocratique consacre également la démocratie comme mode de promotion sociale et répugne la médiocrité. (55(*))

A ce sujet, cette restauration de la confiance et de la franchise par les urnes facilitent, le dialogue libre et responsable qui permet de dégager des principes d'action dans l'immédiat et de poser les jalons d'un avenir radieux.

d. La définition du destin national par la promotion des libertés individuelles et la participation des peuples dans la prise des décisions

La privation des libertés publiques que le pouvoir autoritaire institue, empêche tout débat constructeur et toute contestation. Le Tyran ne compte que sur son héroïsme traditionnel et ignore le bien-être général. Par contre en démocratie, la société se construit autour des libertés individuelles et collectives. Quand elle règne, le politique ne cherche plus à faire peur mais à plaire.

Les libertés ouvrent à la concertation, et quand on vit dans une concertation qui produit des effets concrets, il se crée un véritable sentiment de fraternité. Elle est à la base de la pratique de l'égalité humaine parce qu'elle permet d'apprécier à sa juste valeur la contribution de chacun dans le succès produit par cette action. La valeur sociale de l'action concertée démontre que, elle seule est capable de produire la prospérité d'un Etat.

La participation des peuples dans le processus de prise des décisions dans un Etat réveille en eux le sentiment d'appartenance au groupe, suscite le reflexe de résistance et de défense face aux problèmes qui touchent à la cohésion et à l'unité nationale, et permet de dégager le consensus pour définir la marche présente et future de l'Etat.

III.2.2. L'appui de la France au processus électorale au Burkina Faso

Le 31 Mars 2015 dernier, le Président du Conseil d'Etat, Souleymane Coulibaly et l'Ambassadeur de France au Burkina Gilles Thibault, avaient procédé à la signature d'une convention de financement. Il s'agit donc d'une aide financière du gouvernement français pour l'organisation des élections municipales du 22 mai 2016. D'un montant de 100 millions de F CFA. Cet appui va alors permettre au Conseil d'Etat du Burkina Faso de remplir efficacement ses missions en matière électorale lors du scrutin à venir. Le 26 avril dernier, Gilles Thibault rencontrait la presse à sa résidence afin de lui présenter la totalité du soutien français à l'occasion de ces municipales. (56(*))

Avant cela, en 2015, la France avait soutenu financièrement et techniquement les autorités de transition du Burkina Faso dans l'organisation des élections présidentielle couplée aux élections législatives, la présidentielle a été remporté par Roch Kaboré, élu avec plus de 53% des voix contre près de 30% pour son adversaire Zéphirin Diabré. Ce qui a marqué un tournant décisif dans la démocratisation du Burkina Faso.

Dans le cadre des élections municipales du 22 mai, outre Conseil d'Etat, la France a apporté un appui aux médias Burkinabé à travers l'Union Nationale de l'Audiovisuel Libre du Faso (UNALFA).

L'appui de la France aux élections municipales de Mai est donc de 150.000 Euros, soit 100 millions de F CFA pour le Conseil d'Etat, 100.000 Euros soit 60 millions de F CFA pour le projet Faso Médias à travers UNALFA. Cette aide va permettre aux radios et télévisions de couvrir les élections municipales et de répondre aux besoins des auditeurs-citoyens. En faite, il s'agit essentiellement de formation et de coaching de journalistes, la structure organisatrice, la CENI recevra pour s part une aide beaucoup plus importante, a confié l'ambassadeur Thibault.

Ce sont en tout environ 500 millions de F CFA que la France va débloquer pour accompagner ces élections. Le Conseil d'Etat a été choisi pour bénéficier de cette aide, c'est parce qu'il, précise l'Ambassadeur de France au Burkina, joue un rôle essentiel dans ces élections. En effet, il reviendra au Conseil d'Etat de vider le contentieux électoral et de proclamer les résultats. L'UNALFA et ses radios locales sont aux yeux de l'Ambassadeur de la France au Burkina, un relai important vers les électeurs qui ont besoin d'être sensibilisés.

La France a déjà remis 60 millions à Canal France International qui, en partenariat avec l'UNALFA, organisera des formations à l'intention de médias. Ces formations concerneront essentiellement les radios locales. Des télévisions privées seront également accompagnées afin de les aider dans la mise en place d'émissions adaptées à ces élections.

Les élections municipales constituent aux yeux de la France un rendez-vous crucial pour la stabilisation et la consolidation de la démocratie au Burkina Faso. C'est donc un rendez-vous à ne pas manquer car il vient couronner l'édifice démocratique.

Ce n'est donc pas la seule raison qui a guidé le geste de la France. Gilles Thibault explique « la première raison est relative au fait que la France a d'abord été là pour les échéances électorales de Novembre » dernier, l'autre raison est que « les maires et les conseillers municipaux sont ceux-là qui sont les plus préoccupations des populations ».

Pour Gilles Thibault, ces « élections seront bien un grand succès et elles démontreront au monde entier la maturité de la démocratie Burkinabé ». Et d'ajouter qu'en « cette période où la transition est mise en cause, force est de reconnaître qu'au plan politique, en tout cas et incontestablement, elle a réussi sa mission principale qui était de conduire à des élections ».

En rappel, la France avait apporté un appui important pour l'organisation des élections présidentielles et législatives en novembre 2015 à hauteur de 3,2 millions d'euros, soit 2,1 milliard de F CFA. Aussi la CENI, le conseil constitutionnel et les médias Burkinabés avaient aussi bénéficié du soutien français. (57(*))

III.2.3. Différents secteurs d'appui de la France à la stabilisation Burkina Faso

L'action de la France est celle d'une coopération engagée de longue date des secteurs variés mais complémentaires de la société et de l'économie burkinabée. Le Document Cadre de Partenariat (DCP) signé par les autorités françaises et burkinabées, définit les axes d'intervention de la coopération française. Les trois secteurs prioritaires relevant de l'Agence Française de Développement (AFD) sont l'éducation, l'eau et l'assainissement et les infrastructures.

Les programmes transversaux qui sont gérés par l'Ambassade de France sont le programme de gouvernance qui comprend les appuis à l'institution judiciaire, à la gestion de finances publiques, à la décentralisation et aux ONG ; le programme de promotion de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche ; le programme de promotion de la diversité culturelle et de la francophonie.

a. Sur le plan culturel

Le Service de Coopération et d'Action Culturelle (SCAC) est le service de l'ambassade de France chargé de la mise en oeuvre de la politique bilatérale de coopération au Burkina Faso telle que prévue dans le DCP. Il est dirigé par un Chef de service placé sous l'autorité de l'Ambassade de France. Le SCAC intervient dans les différents secteurs de sa compétence à travers la mise à disposition d'une assistance technique auprès des structures burkinabées, de programme de formation et des crédits d'intervention en soutien aux projets de développement.

Par ailleurs, le SCAC multiplie et dynamise ses contacts avec les collectivités territoriales françaises et burkinabées. Un espace dénommé « Campus France » a ouvert ses portes à l'Institut Français de Ouagadougou. Cet espace est destiné à accueillir et à aider les étudiants burkinabés souhaitant s'inscrire dans une formation supérieure en France. Il permet de mieux informer les étudiants sur les démarches à accomplir et de les accompagner en leur proposant des conseils sur leurs projets d'étude et des entretiens d'évaluation.

b. Sécurité intérieure

La coopération dans le domaine de la sécurité intérieure a pour objet ; d'une part, le Fond de Solidarité Prioritaire (FSP) sécurité de citoyens au Burkina Faso.

Ce projet s'articule autour de trois composantes d'abord la gendarmerie donc lutte contre les coupeurs de route, ensuite la police, ici on améliore les capacités de la police à Ouagadougou et Bobo Dioulasso enfin la sécurité civile c'est-à-dire réalisation d'un centre de secours routier à l'école nationale des sapeurs pompiers de Bobo Dioulasso.

D'autre part la mise en place d'action de formation au profit des trois composantes (gendarmerie, police et sapeurs pompiers) dans les domaines du maintien de l'ordre, de la police judiciaire et du secours aux victimes.

c. Coopération Militaire

La France est la seule nation occidentale qui entretient une coopération militaire structurée et ininterrompue depuis l'accession à l'indépendance du territoire de la haute Volta en 1961. Son action s'exerce vers des secteurs concourant à la consolidation de l'Etat de droit et elle bénéficie du soutien des forces françaises dans le cadre de la montée en puissance de la brigade Ouest de la Force Africaine en attente à laquelle appartient le Burkina sous les ordres de l'attaché de défense, la mission de coopération militaire comprend 9 militaires de l'Armée de Terre la plupart détachés auprès des Forces Armées Nationales.(58(*)) Le montant de l'aide directe octroyée au Burkina Faso (dépenses d'équipement et d'infrastructure, formation des cadres) se situe aux environ de 1,2millions d'euro par an. La coopération militaire menée par la direction de la coopération de sécurité et de défense se traduit par la mise en oeuvre des plusieurs projet de coopération sous convention.

Compte tenu des enjeux de sécurité dans la zone Sahelo-saharienne et de l'engagement Burkinabé dans les opérations de maintien de la paix, la France et le Burkina Faso entretiennent une coopération importante en matière de sécurité et de défense. Le pays héberge deux écoles nationales à vocation régionale financées par la coopération française, qui accueillent de stagiaires venus de pays tiers : l'Institut d'études supérieures de protection civile et l'école militaire technique.

Par ailleurs, dans le cadre de l'opération Barkhane, lancée en Août 2014, la France dispose d'un point d'appui à Ouagadougou.

d. Sur le plan Economique

Avec 269 millions d'exportation en 2014, la France est l'un des principaux fournisseurs de Burkina Faso. Elle lui vend en particulier des produits pharmaceutiques, des machines et moteurs et des céréales.

Les importations françaises, quant à elle, représentent 43 millions d'euros en 2014. Le Suisse est de loin le premier client dont elle achète l'or. Une centaine d'entreprises françaises sont présente au Burkina Faso. Les investissements directs étrangers français au Burkina Faso représentent 97 millions d'euros en 2012. Ils sont principalement concentrés dans les secteurs de l'industrie, de la banque et l'assurance et de la construction.

e. Coopération culturelle, scientifique et technique

La France est le deuxième bailleur bilatéral d'aide au développement au Burkina Faso, avec 44 millions d'euros décaissés en 2014. C'est un des pays prioritaire de l'aide au développement française.

Le Document Cadre de Partenariat signé en novembre 2013 pour la période 2013 à 2015 identifie des axes prioritaires en matière de développement durable (énergie, eau potable, assainissement) et humain (éducation, santé, planification familiale), d'agriculture et sécurité alimentaire (foncier, sécurité alimentaire lutte contre la malnutrition), de gouvernance (mobilisation de ressource, décentralisation) et de coopération culturelle.

Agence Française de Développement est un établissement public au service d'une mission d'intérêt général. Au Burkina Faso, le programme du Document Cadre de Partenariat prévoit la concentration de 80% des subventions françaises à trois secteurs prioritaires à savoir l'éducation, l'eau et l'assainissement, les infrastructures. Ce coeur d'activité revient, au sein du dispositif de la coopération française à l'AFD, qui s'emploie localement à appuyer techniquement et financièrement les partenaires burkinabés. Outre ces priorités, l'agence travaille également sur le coton, le foncier et l'appui au secteur privé. Depuis 2005, les engagements annuels de l'Agence au Burkina Faso ont représenté en moyenne un peu plus de 30 milliards de F CFA par an.

f. Soutien de la France à l'intégration régionale du Burkina Faso

Le soutien au processus de l'intégration régionale en Afrique constitue de longue date l'un des axes prioritaire de la politique de coopération de la France.59(*) Au Burkina, la France appuie depuis 2005 le programme économique régional de l'UEMOA par une aide budgétaire globale de 20 millions d'euros par an et participe au renforcement des capacités de cette institution, notamment dans le domaine de la gouvernance économique et financière, à travers la mise à disposition d'une expertise technique ponctuelle.(60(*))

Elle soutient également les institutions régionales spécialisées dans les domaines de l'enseignement supérieurs, de la santé et de l'environnement à travers la mise à disposition d'une expertise technique ou financement de programme d'aide.

Dans le domaine de l'environnement, il s'agit du comité permanent inter Etats pour la lutte contre la sécheresse dans le sahel, de l'autorité du bassin de la volta, du centre de coordination des ressources en eau et de l'union mondiale pour la conservation de la nature. Dans le domaine de l'enseignement supérieur, la France a fortement contribué au développement de l'Institut International d'Ingénierie de l'eau et l'environnement et appuie le conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur. Dans le domaine de la santé, la France participe au développement de l'Association africaine des centres d'achats de médicaments essentiels et appuie l'OMS dans le cadre du renforcement des capacités des pays bénéficiaires du fonds mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme dans la sous région.

III.2.4. Perspectives d'avenir des acquis démocratiques au Burkina Faso

La consolidation de la démocratie au Burkina Faso sera/est le fruit de l'interaction et de la combinaison d'un certain nombre de facteurs dont un appui de grandes puissances ou tout appui international à la pression des acteurs nationaux sur le régime.

Toutefois, ça serait une illusion pour le peuple Burkinabé de penser que seuls les détenteurs du levier financier pourraient faire plier le régime. La plupart des pays occidentaux qui interviennent en faveur de la démocratie en Afrique ou ailleurs dans le monde ont leurs propres agendas. Leur pression ou dénonciation des régimes reste sélective ou du moins subordonnée à la protection de leurs intérêts (par les régimes en place).

Même s'il faut admettre que dans ce monde interconnecté l'expérience démocratique Burkinabé ne s'effectuera pas en vase clos, il y a lieu de souligner avec insistance que l'action exclusive des grandes puissances n'apportera pas tout à fait la démocratie au Burkina Faso. Pour la simple raison que chacun des ce pays occidentaux visent aussi leurs propres intérêts.

Il faut donc considérer la démocratie comme est un processus permettant d'engager les gens en politique pour résoudre les contradictions et divergences qui existent au sein de leur société. Et ce processus est forcément affecté par la culture dans la mesure où les peuples autour de la terre ont des systèmes de valeurs et de croyances différentes. C'est dire donc que différentes sociétés auront besoin de différents types de gouvernance en raison de la différence culturelle entre ces sociétés. (61(*))

Il n'y a donc pas de panacée pour la démocratie. Autrement dit, le chemin vers la démocratie n'est pas unique. Ainsi, le libéralisme démocratique qui est une réflexion approfondie de l'expérience occidentale en matière de démocratie ne peut pas s'appliquer à la lettre au cas du Burkina, en quête pour la consolidation des acquis de sa jeune démocratie.

Les Burkinabés n'ont pas des choix, ils doivent donc construire leur démocratie avec des matériaux locaux, et en partant de la base vers le sommet parce qu'aucune démocratie ne réussira sans que les gens de la base ne la comprennent et y participent. En ce sens, nous disons aussi que l'Afrique, particulièrement au Burkina Faso, l'amélioration du libéralisme constitutionnel ne se fera surtout pas du bon vouloir du régime en place mais résultera de longues et douloureuses luttes entre le peuple et le régime. C'est pourquoi, Blaise Compaoré aurait toujours resté au pouvoir si le peuple n'avait pas pris les choses en mains. Ainsi, quand bien même y aura l'appui international en vu de démocratiser les institutions de l'Etat, les acteurs internes tels que la société civile et l'opposition doivent continuer à pousser le régime en place pour plus de responsabilité et de transparence dans la gestion des affaires de l'Etat, la protection de la liberté, d'information, de droits de l'homme, et l'indépendance de la justice.

Pour ainsi dire, seule la lutte libère. C'est-à-dire seule la lutte constante du peuple peut donc briser le monopole du pouvoir par le régime ou du moins le contraindre à introduire des reformes pour améliorer le libéralisme constitutionnel au Burkina Faso comme partout en Afrique. (62(*))

Rappelons que la démocratie et sa consolidation ne suivent pas une évolution unilinéaire. C'est en faite la combinaison de divers facteurs internes et externes à travers de longues et difficiles luttes entre les institutions, les dirigeants et leurs peuples qui conduisent à la démocratie.

Le chemin de la démocratie est long, marqué par des troubles, de conflits et même de violence comme nous l'avons vécu au Burkina Faso en 2014 ou le peuple se sont mobilisés pour promouvoir la démocratie libérale (la constitution libérale) avec l'appui de la France.

Quand bien même la France a soutenue la tenue d'élections et l'organisation, nous devons à ce sujet avoir une vision à long terme pour évaluer les progrès de la démocratie au Burkina Faso.

CONCLUSION GENERALE

Nous sommes au terme de notre étude axé sur l'influence des grandes puissances sur la démocratisation des Etats d'Afrique ; cas de la France au Burkina Faso de 2010 à 2016.

Pour mener à bien nos recherches nous avons recouru à la méthode structuro-fonctionnaliste afin de comprendre la structure organique et fonctionnelle des institutions politiques de ce deux Etats et également pour mieux évaluer la consistance de l'influence française en vu de la démocratisation du Burkina Faso. Ainsi, pour collecter les données utiles à la rédaction de ce mémoire, nous avons utilisé la technique documentaire.

La question centrale dans cette étude consiste à évaluer l'impact de l'aide française au Burkina Faso en vu de sa démocratisation, surtout après la révolution populaire d'octobre 2014.

Il ressort de nos recherches que l'appui de la France à la démocratisation du Burkina Faso est celle d'une coopération engagée de longue date des secteurs variés mais complémentaire en vue du redressement de l'Etat Burkinabé. La France a financé de façon considérable l'organisation des élections présidentielle et municipales de 2015-2016. La France intervient dans plusieurs autres secteurs tels que la réforme de la justice, la formation des sécurités, de l'énergie, de l'eau et assainissement et l'appui à l'économie.

Il sied, cependant de souligner que la survie et la continuation du processus de démocratisation du Burkina Faso dépendent fortement de l'entendement que le peuple a de celle-ci, l'image qu'il s'en fait et de son minimum de conscience sur les règles de fonctionnement du régime politique. Ce qui voudrait en surplomb que ce processus de démocratisation ne puisse être présenté comme étant une stratégie française dont le Burkina ne serait qu'un simple gestionnaire, ce malgré l'appui considérable reçu, il ne devra pas aussi avoir l'apparence d'une simple formalité pour s'assurer de l'aide internationale.

Donc, la démocratisation doit plutôt être considérée comme une propriété de la nation burkinabée, du résultat de son inventivité et le produit de son évolution historique.

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· BIG TOGO A., « La nécessité d'une vraie démocratie au Burkina Faso » la géopolitique africaine, octobre 2014.

· BIG TOGO A., « La paternalisme français en Afrique de l'Ouest » la géopolitique africaine, octobre 2014.

· LOADA, Contrôle d'opposition dans un régime semi-autoritaire, le cas du Burkina Faso de Blaise Compaoré 269-294 in Hilgers M., et Mazzoccheti J., révolte et opposition dans un régime semi-autoritaire le cas du Burkina, Paris, éd. Karthala, 2010.

· NIEMBA S.J., Analysis, revue « Comprendre l'Etat en Afrique : l'Etat voyou ou l'Etat de Droit » de la FSSAP, CRUPN, Kinshasa, 2010.

IV. NOTES DE COURS

· BOSHAB E., Droit constitutionnel et institution politique, G1 Droit, UNIKIN, 2006.

· NDJOLI J., Droit Constitutionnel, Tom 1, Principes structuraux, G2 Droit, UNIKIN, 2010 ;

· KABWITA K., Relations Internationales Africaines, L1 RI - UPN, 2014 - 2015.

· MULAMBA B., Droit International Public, G3 RI-UPN, 2013 - 2014, Inédit.

· NIEMBA S.J., Introduction à la science politique, G1 RI & SPA-UPN, 2011-2012.

· TSHILOMBO T., Education à la citoyenneté, G1, UNIKIN, 2010.

V. INTERNET

· SYLLA « combat au Burkina Faso, un régime modèle de Blaise Compaoré c'est fini in http://slateafrique.com, consulté le 08 août 2016.

· HUGON P., « Fin du printemps africain au Burkina » in http://irisfrance.org, consulté le 15 août 2016 ;

· VALENTIN A., « Coup d'Etat au Burkina, la réconciliation impossible ? in http://globaledioplomatie.com , le 09 juin 2016;

· Coup d'Etat au Burkina : les militaires français sur place n'ont pas à interférer in http://rpdefenses.over-blog.com consulté le 19 juin 2016.

· http://www.freedonhouse.org/articlefreedon word 2012 arab uprising and their global repercussions, consulté le 23 août 2016.

· http://thinkafricapress.com/burkinafaso/mixedlegacythomassankarasocialistsolider 25 years, consulté le 15 juin 2016;

· LONGAUD A., « la coopération militaire entre la France et le Burkina Faso » in http://diploweb.com, consulté 16 juillet 2016.

· http://Cairn.info, consulté 16 juillet 2016.

· « Partis politiques au Burkina Faso » in http://consulatburkinagabon.org, consulté le 17 avril 2016.

· http://wikipedia.org, consulté le 17 décembre 2016.

· NAMAL Z., « la transition démocratique peut-elle réussir sous Blaise Compaoré », in http://burkinathinks.com, consulté le 14 juillet 2016.

· « Général Honore Traore nouveau Chef autoproclamé du Burkina Faso, in http://france24.com, consulté le 31 octobre 2016.

· DAOUDA T., « Qualité de la gouvernance au Burkina Faso » in http://memoireonline.com consulté le 1 mai 2016.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS iiI

INTRODUCTION GENERALE 1

1. PROBLEMATIQUE 2

2. HYPOTHESE DU TRAVAIL 3

3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 4

4. METHODE DE TRAVAIL ET TECHNIQUE DE RECHERCHE 5

5. DELIMITATION DU SUJET 5

6. DIVISION DU TRAVAIL 6

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTO THEORIQUE 7

Section I. Analyse Des Concepts De Base 7

I.1. Influence 7

I.2. Démocratie 8

I.3. Etat 10

I.4. Puissance 12

I.5. Grande Puissance 15

Section II. Notions Sur l'Etat 16

II.1. Les Eléments Constitutifs De l'Etat 16

A. Le Territoire 17

B. La Population 18

C. Le Gouvernement 19

D. La Reconnaissance Internationale 21

II.3. Les Formes De l'Etat 22

A. Etat Unitaire 22

B. Etat Fédéral 24

II.4. Raison D'être De l'Etat 25

II.5. L'extension Des Pouvoirs De l'Etat 26

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA FRANCE ET DU BURKINA - FASO 27

Section I. La France 27

II.1.1. Situation Géographique 27

II.1.2. Institution Et Vie Politique 28

II.1.2.1. Organisation Et Exercice Du Pouvoir 29

A. Exercice Du Pouvoir 30

B. Organisation Politique 32

II.1.3. Situation Economique 32

II.1.4. Cadre Socioculturel 33

Section II. Le Burkina-Faso 34

II.2.1. Situation Géographique 34

II.2.2. Institution Et Vie Politique 35

A. Exercice Du Pouvoir 36

B. Organisation Politique 37

II.2.3. Situation Economique 37

II.2.4. Cadre Socioculturel 38

CHAPITRE TROISIEME : L'INFLUENCE FRANCAISE SUR LA DEMOCRATISATION BURKINABE 41

Section I. De L'instabilité Politique Au Burkina-Faso 41

III.I.1. La Révolution Populaire 41

III.1.2. Le Départ Brutal De Blaise Compaoré 43

III.1.3. Régime De Blaise Compaoré Et La Démocratie 45

III.1.4. De Blaise Compaoré A Michel Kafando 47

Section II. La France Face A La Démocratisation Au Burkina-Faso 48

III.2.1. De La Nécessité De Démocratiser Le Burkina 48

A. Cadre Général 48

B. Les Vertus Démocratiques Au Service De La Renaissance Du Burkina Faso 50

C. Le Rétablissement De La Confiance Entre Différentes Composantes Sociales Par Le Suffrage 51

D. La Définition Du Destin National Par La Promotion Des Libertés Individuelles Et La Participation Des Peuples Dans La Prise Des Décisions 52

III.2.2. L'appui De La France Au Processus Electorale Au Burkina Faso 52

III.2.3. Différents Secteurs D'appui De La France A La Stabilisation Burkina Faso 55

A. Sur Le Plan Culturel 55

B. Sécurité Intérieure 56

C. Coopération Militaire 56

D. Sur Le Plan Economique 57

E. Coopération Culturelle, Scientifique Et Technique 58

F. Soutien De La France A L'intégration Régionale Du Burkina Faso 58

III.2.4. Perspectives D'avenir Des Acquis Démocratiques Au Burkina Faso 59

CONCLUSION GENERALE 63

BIBLIOGRAPHIE 65

I. OUVRAGES 65

II. DOCUMENTS OFFICIELS 65

III. ARTICLES 66

IV. NOTES DE COURS 66

V. INTERNET 67

TABLE DES MATIERES 68

* 1 «Influence» in www.toupie.org/dictionnaire, consulté le18 décembre 2015.

* 2 Définition tirée dans le Robert 2012, p. 115

* 3 HABERMAS et RAWLS, Début sur la justice politique, R. Rochlitz, Paris, Cerf, 1997

* 4MONTESQUIEU, l'esprit des lois sur les classiques des sciences sociales, 1748.

* 5 Larousse étymologique, Paris, France, 1971

* 6 PRELOT M., Institutions politiques et droit constitutionnel, Paris, Dalloz, 1969, p. 1

* 7 MULAMBA B., Droit International Public, G3 RI-UPN, 2013-2014, inédit.

* 8 NIEMBA S.J, ANALYSIS, « Comprendre l'Etat en Afrique : l'Etat voyou ou l'Etat de droit  Revue de la FSSAP », CRUPN, Kinshasa, 2010, p. 57

* 9 « La puissance en Relations Internationales », in wikipedia, consulté le 02 Mars, 2016

* 10« La puissance en Relations Internationales », in Wikipedia, consulté le 02 Mars, 2016

* 11 Ibidem

* 12 Ibidem

* 13 DIURK K., Politique étrangères des grandes puissances de nos jours, éd. Cerise - Kinshasa, 2014, p. 45

* 14 Ibidem, p. 43

* 15 DIUR K., Relations Internationales Introduction générale, éd, Cerise, UPN, Kinshasa, 2012, inédit, p. 133

* 16 Ibidem

* 17 DIUR K. Politique étrangère des grandes puissances, éd. Cerise, Kinshasa, 2015, p. 67

* 18 LE FIBRE M. La politique étrangère américaine, PUF, Paris, 2004, p. 16

* 19 DIUR K., Op.cit, p. 73

* 20 ANGANDA L., Notions essentielles des O.I et du Droit des Relations Internationales, éd. Feu torrent, Kinshasa, 2013, p. 23

* 21 ANGANDA L., Op.cit, p. 25

* 22 NDJOLI J., Droit Constitutionnel, Tom 1, Principes structuraux, G1, Droit, Inédit, UNIKIN,

* 23 TSHILOMBO S., Education à la citoyenneté, UNIKIN-2011, Inédit, p. 18

* 24 Charte des Nations - Unies, Article 2, p. 17

* 25 Ibidem, p. 7

* 26 ANGANDA L., Op.cit, pp. 26 - 27

* 27 Ibidem, p. 27

* 28 MULAMBA B., Droit International Public, G3 RI, UPN, 2013-2014, inédit

* 29 KENNETH W., Les institutions politiques, éd. Inep RDC, p. 28

* 30 NIEMBA S.J., Introduction à la science politique, G1 RI-SPA, UPN, 2011, Inédit, p. 75

* 31 KENNETH W., Op.cit, p. 29

* 32 NDJOLI J., Op.cit, p. 134

* 33 KENNETH W., Op.cit, pp. 30 - 31

* 34 TSHILOMBO S., Op.cit, p. 17

* 35 NIEMBA S.J., Analysis, Op.cit, p. 57

* 36 KENNETH W., Op.cit, p. 19

* 37 « Situation géographique de la France », in www.google.fr, consulté le 24 mars 2016

* 38 « Constitution de la France » article 1 alinéa 2, in wikipedia.com, consulté le 25 mars 2016

* 39 « Constitution française » du 04 octobre 1958, in wikipedia, consulté le 25 mars 2016.

* 40 « Constitution française » Article 8 in wikipedia.com consulté le 28 mars 2016

* 41 « Constitution Française » Article 20 in wikipedia consulté le 28 mars 2016

* 42 BOSHAB E., Droit constitutionnel et Institution politique, G1 Droit, UNIKIN, 2006, inédit.

* 43 GOURON P., Les milieux Naturels du Globe, éd. Hachette, Paris, 2000, p. 174

* 44 « Partis politiques au Burkina Faso », in www.consulatburkinagabon.org, consulté le 16 avril 2016.

* 45 DAOUDA T., Qualité de la gouvernance au Burkina, in mémoireonline.com, consulté le 16 mai 2016

* 46 « Au Burkina-Faso, Blaise Compaoré rêve encore le pouvoir », dans le Figaro, du 22 octobre 2014.

* 47 « Burkina-Faso, Mobilisation contre un coup d'Etat constitutionnel », dans le Monde du 30 octobre 2014.

* 48 « L'Armée instaure un régime de transition », dans le Figoro, du 31 octobre 2014.

* 49 « Comment la France à exfiltrer Blaise Compaoré », dans jeune Afrique Intelligent, 382 du 01 octobre 2014.

* 50 « Coup d'Etat de part volontaire »,, in le monde, le 16 novembre 2016.

* 51 Prof LOADO et NAMAL ZANGA, Transition démocratique peut elle réussir sous Blaise Compaoré, in http://www.burkinathinks/, consulté le 14 juillet 2016

* 52 BIG TOGO A., « La nécessité d'une vraie démocratie au Burkina Faso », dans la géopolitique Africaine, Octobre 2014.

* 53 LUMBA L., La révolution du Burkina Faso et son impact sociopolitique en Afrique de l'Ouest, Mémoire L2 RI, UPN, 2014-2015, p. 25

* 54 BURDEAU G., Le Pouvoir politique, Tome3, LGDJ, Paris, 1996, p. 74

* 55 Ibidem

* 56 BIG TOGO A., « Le paternalisme Français en Afrique de l'Ouest », in la géopolitique africaine, octobre 2014.

* 57 BIG TOGO A., « Le paternalisme français en Afrique de l'ouest », in la géopolitique africaine, octobre 2014.

* 58 LONGAUD A., « La coopération militaire entre la France et le Burkina Faso », in www.diploweb.com consulté le 16 juillet 2016.

* 59 LUMBA L., Op.cit, p. 30

* 60 LUZOLO U., L'intégration régionale en Afrique de l'Ouest : Cas de l'UEMOA et de la CEDEAO, mémoire, L2 RI, UPN, 2015-2016, p. 55.

* 61 KABWITA K., Relations Internationales Africaine, L1 RI UPN, 2014-2015, inédit

* 62 Ibidem






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard