UNIVERSITE DE NGAOUNDERE FACULTE DES SCIENCES
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE FACULTY OF
SCIENCE
Année : 2016
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES
DEPARTMENT OF BIOLOGICAL SCIENCES
Evaluation du niveau de dégradation des sols
dans les corridors du Parc National de la Bénoué
(Nord-Cameroun)
Mémoire
Présenté et soutenu publiquement le 08
décembre 2016 en vue de l'obtention du diplôme de Master
Parcours/Spécialité : Ecologie
Par
NJEKEU SOH NARCISSE BELONE
Licencié ès Sciences Matricule :
11A301FS
Devant le jury composé de :
Mme MEGUENI Clautilde Maître de
conférences/UN Président du jury
M. AOUDOU DOUA Sylvain Chargé de Cours/UMa
Examinateur
M. TCHOBSALA Chargé de Cours/UN Encadreur
Academique
M. MBAMBA MBAMBA J.P. Conservateur du PNB Encadreur
Technique
i
DEDICACE
A :
mon père Njekeu Godefroy ; ma mère MEKUE Thamar et
; ma famille entière.
ii
AVANT-PROPOS
- Au terme de ce travail, je remercie le Dieu tout-puissant
pour sa bienveillance et sa protection tout au long de mon parcours scolaire en
particulier lors de la réalisation du présent travail mené
au Département des Sciences Biologiques de la Faculté des
Sciences de l'Université de Ngaoundéré sous la direction
de M. TCHOBSALA à qui J'exprime ma gratitude pour sa
disponibilité et ses conseils. A M. MBAMBA MBAMBA Jean Paul Kevin,
Conservateur de la réserve de biosphère de la
Bénoué pour l'accueil, le soutien technique et moral dans cette
structure dont la responsabilité lui incombe.
Ma reconnaissance s'adresse également :
- au Pr. MEGUENI Clautilde, Chef de Département des
Sciences Biologiques de l'Université de Ngaoundéré, pour
son assistance et ses prestigieux conseils tout au long de ma formation
- au corps enseignant du Département des Sciences
Biologiques de la Faculté des Sciences de l'Université de
Ngaounderé et en particulier aux Professeurs TCHUENGUEM FOHOUO
Fernand-Nestor, NGAKOU Albert, NDJONKA Dieudonné, NOUBISSIE TCHIAGAM
Jean Baptiste, MAPONGMETSEM Pierre-Marie, IBRAHIMA Adamou, NJINTANG YANOU
Nicolas. Aux Docteurs DONGOCK NGUEMO Delphine, NOIHA NOUMI Valéry,
TCHUENTEU TATCHUM Lucien, GALANI Boris, DJITIE François et TEMDJE
Roméo. A monsieur ADAMOU Moïse et madame MAIMOUNA ABBA pour leur
contribution à ma formation académique ;
- au Dr. MOKAM Didi Gaëlle qui m'a aidé à
analyser les données et, pour son assistance inconditionnelle lors de la
réalisation de ce travail ;
- au Dr. AOUDOU DOUA Sylvain, Chef de Département de
Climatologie, Hydrologie et Pédologie de l'Institut Supérieur du
Sahel (ISS), antenne de Kousseri pour les conseils et la facilitation de
l'accès au Laboratoire dudit Département pour les analyses
physico-chimiques du sol ;
iii
- à M. NARKE Cyrille, Chef du projet «
Sécurisation et cogestion des corridors de migration de la faune
à l'ouest de l'Unité Technique Opérationnelle
Bénoué», pour avoir permis la réalisation de ce
travail dans le cadre du projet ;
- à M. FOKOU Pirre, Chef de l'unité de
protection et tous les écogardes (TCHATCHOUA Beauclair, MABOUL
Irène, BILOA Marie Ange, DOBA Nestor, KALLA Janvier, BESSULOU Guy,
YINYANG Berandi, AMAWISSA Jean Paul, NGUETI Romuald, YOMENI Jean Paul, SATOU
Marceline et ZANGUE Calixte) qui m'ont accompagné et ont assuré
ma protection lors de la collecte des données dans les corridors du Parc
National de la Bénoué. Tout en ayant une pensée pieuse
pour le repos éternel de l'âme de l'écogarde DASSALA Martin
qui nous a tragiquement quitté après les travaux de terrain ;
- à tous les gardes communautaires qui m'ont servi de
guide dans les corridors ;
- à mes compagnons de terrain et de laboratoire
NGUEDJIO Jairus, BOUYO NDOLEDJE Felix, MAHAMAT Alifa et NOUKEU MBAKOP Jules
pour leur collaboration et leur assistance ;
- à mes frères et soeurs NJEKEU Franck, TAGNY
Françoise et NJEKEU Maella qui m'ont toujours encouragé dans les
moments difficiles ;
- à mes amis NJAKWA KETCHA Uteve Mavie, AMBA ABONA
Oliva Marie, DONGMO Igor, DAH Dieudonné, TCHOPWE Théodore, DEYA
YANG Marie Paulette, NGO NGWE Dora Pascaline et NJAKWA KETCHA Isnelle Ange, qui
ont accepté de relire ce document ;
- à toute la grande famille de l'Aumônerie
Protestante Universitaire de Ngaoundéré (APUN), en particulier sa
Cellule de Communication (CELCOM) qui a toujours veillé sur moi et pour
leurs prières durant les moments de collecte de données et de
rédaction.
iv
SOMMAIRE
DEDICACE I
AVANT-PROPOS II
ABREVIATIONS VI
LISTE DES FIGURES VII
LISTE DES PHOTOS VIII
LISTE DES TABLEAUX IX
RESUME X
ABSTRACT XI
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 4
I.1. Généralités sur le Parc National de la
Bénoué 4
I.2. Généralités sur la dégradation
des sols 5
I.2.1. Causes de la dégradation des sols 6
I.2.2. Facteurs de la dégradation des sols 7
I.2.3. Manifestations et conséquences de la
dégradation des sols 8
I.2.4. Quelques solutions pour la conservation des sols 9
I.3. Evaluation des propriétés du sol 10
I.3.1. Evaluation in situ 10
I.3.1.1. Propriétés physiques 10
I.3.1.1.1. Structure de l'horizon A 10
I.3.1.1.2. Couleur 11
I.3.1.1.3. Porosité 11
I.3.1.1.4. Etude du système racinaire 12
I.3.1.1.5. Dégradation des résidus des plantes
12
I.3.1.2. Propriétés biologiques 13
I.3.2. Evaluation ex situ (au laboratoire) 14
I.3.2.1. Méthodes d'échantillonnage 14
I.3.2.2. Méthodes d'analyses 15
I.3.2.2.1. Propriétés physiques 15
I.3.2.2.2. Propriétés chimiques : 16
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 19
II.1. Présentation de la zone d'étude 19
II.1.1. Localisation 19
II.1.2. Milieu abiotique des composantes de l'Unité
Technique Opérationnelle Bénoué 20
II.1.2.1. Relief et topographie 20
II.1.2.2. Hydrographie et climat 21
II.1.3. Milieu biotique des composantes de l'Unité
Technique Opérationnelle Bénoué 21
II.1.3.1. Types de sol 21
II.1.3.2. Végétation et faune 22
II.1.3.3. Caractéristiques démographiques et
économiques 22
II.3. Méthodes de collectes des données 23
II.3.1. Inventaires des facteurs de dégradation des sols
dans les corridors du Parc 23
v
II.3.2. Causes des facteurs de dégradation des sols
dans les corridors du Parc National de
la Bénoué 25
II.3.3. Cartographie de l'occupation des sols dans les corridors
du parc 25
II.3.4. Méthodes d'évaluation des
propriétés du sol des corridors du Parc National de la
Bénoué 26
II.3.4.1. Méthodes d'évaluation in situ des sols
dans les corridors du parc 27
II.3.4.2. Méthodes d'évaluation ex situ des sols
dans les corridors du Parc National de la
Bénoué 29
II.3.4.2.1. Propriétés physiques 30
II.3.4.2.2. Propriétés chimiques 30
II.4. Analyses statistiques 31
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION 32
III.1. Inventaire des facteurs de dégradation des sols
dans les corridors du Parc National
de la Bénoué (PNB) 32 III.2. Causes de la
pression anthropique et des facteurs de dégradation des sols dans les
corridors du Parc National de la Bénoué 39
II.3. Cartographie de l'occupation du sol entre 2005 et 2015
42
III.4. Evaluation des propriétés des sols dans les
corridors du Parc National de la Bénoué
43
III.4.1. Evaluation in situ des sols dans les corridors du Parc
National de la Bénoué 43
III.4.1.1. Evaluation des propriétés physiques
43
III.4.1.2. Evaluation des propriétés biologiques
45
III.4.1.2.1. Etude de la diversité spécifique de la
faune du sol 45
III.4.1.2.2. Etude de la diversité spécifique de la
flore du sol 47
III.4.2. Evaluation ex situ 48
III.4.2.1. Propriétés physiques 48
III.4.2.2. Propriétés chimiques 50
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 53
RECOMMANDATIONS 55
REFERENCES 56
ANNEXES 63
ABREVIATIONS
CNUL : C
D
onvention des Nations Unies pour la Lutte contre la
Désertification
vi
ddl : degré de liberté ;
GPS : Global Positioning System
PNB : Parc National de la
Bénoué ;
UTO : Unité Technique
Opérationnelle
ZIC : Zone d'Intérêt
Cynégétique
ZUM : Zone à Usage Multiple
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Présentation de l'Unité Technique
Opérationnelle Bénoué et des
corridors 20 Figure 2 : Méthode employée pour
l'inventaire des activités anthropiques dans
les corridors 25
Figure 3 : Dispositif d'échantillonnage 27
Figure 4 : Cartographie de l'occupation du sol entre 2005 et 2015
42
viii
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Matériel utilisés 24
Photo 2 : Présentation des parcelles témoins 26
Photo 3: Mise en condition des échantillons de sols 29
Photo 4 : Différentes pratiques agricoles dans les
corridors du Parc National de
la Bénoué 34 Photo 5 : Phénomènes
d'érosion dans les corridors du Parc National de la
Bénoué 35
Photo 6 : Indices d'urbanisation 36
Photo 7: Processus de fabrication du charbon dans les corridors
37
Photo 8: Indices de la pratique pastorale 38
Photo 9 : Site d'orpaillage sur terre ferme abandonné
39
Photo 10 : Intrants utilisés en agriculture dans les
corridors du Parc National de
la Bénoué 40 Photo 11 : Profil des sols
investigués dans les corridors du Parc National de la
Bénoué 45
Photo 12 : Indices de la présence des vers de terre 46
ix
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Occurrence des facteurs de dégradation des
sols dans les corridors
du Parc National de la Bénoué 32
Tableau 2 : Statistique des enquêtes sociales 40
Tableau 3 : Evolution de l'occupation des sols entre 2005 et
2015 42
Tableau 4 : Propriétés physiques des sols dans
les corridors du Parc National de
la Bénoué 44
Tableau 5 : Indices d'abondance de la faune du sol par type
d'occupation 46
Tableau 6 : Diversité floristique des corridors du Parc
National de la Bénoué 47
Tableau 7 : Différents indices de diversité
spécifique des corridors du parc 48
Tableau 8 : Teneur des différentes particules du sol
49
Tableau 9 : Moyenne de la Densité apparente et de la
Porosité Totale 50
Tableau 10 : Paramètres chimiques des sols dans les
corridors en fonction du
type d'occupation 52
x
RESUME
Le sol est une ressource naturelle aux fonctions
écologiques multiples, mais fragile et non renouvelable à
l'échelle humaine. Dans la Région du Nord Cameroun et plus
particulièrement dans les corridors du Parc National de la
Bénoué, les activités anthropiques sont à l'origine
de de dégradation des sols et par conséquent de la perte de la
fonction des corridors. Dans l'optique d'évaluer le niveau de
dégradation des sols, cette étude a été
réalisée de mars à juillet 2016 dans les sept corridors
que compte le Parc National de la Bénoué (PNB). Parmi les
facteurs de dégradation des sols inventoriés, l'agriculture (74,
22 %) est plus pratiquée dans tous les corridors. Elle est suivie du
processus d'urbanisme (9,53%), de la carbonisation (7,19 %), de la pratique
pastorale (6,56 %) et de l'orpaillage (2,50 %). Ces activités favorisent
la perte de la biodiversité du sol (couverture végétale et
microorganismes) corrélée à l'érosion et au
phénomène d'évaporation qui fait baisser le niveau de la
nappe phréatique entrainant donc la dégradation des
propriétés physique, biologique et chimique des sols. De
même, ces facteurs de dégradation en plein essor dans les
corridors, entravent leur fonctionnement. Le corridor Girafe est à cet
effet le plus affecté. Les méthodes d'évaluation ont
été utilisées in situ et ex situ. Une
enquête auprès des paysans a révélé
différentes causes des facteurs. Une vue satellitaire a permis de
montrer une extension de l'occupation des sols de 1,41 % pour les sols nus
à 36,57% (champs) au détriment de la végétation
initiale. La couleur, la présence des racines, la porosité et la
structure ont varié en fonction de la profondeur et du type de sol
investigués (sols des champs, sols en jachère et sols
permanemment nus). Ex situ, l'évaluation physique a
montré l'existence des textures différentielles en fonction du
type d'occupation des parcelles, allant de la texture sableuse,
limono-sablo-argileuse à limono-sableuse. Les valeurs de la
densité apparente, négativement corrélée à
la porosité totale ont indiqué le faible état de
compaction des sols. L'évaluation des propriétés
biologiques a révélé une
xi
diversité d'organisme du sol (vers de terre,
mollusques, myriapodes...) en fonction des types d'occupation des sols
contrairement à la diversité floristique spécifique aux
sols en jachère. En fonction de l'occupation des sols, les
méthodes d'évaluation chimiques ont fourni des valeurs variables
de la teneur en matière organique, conductivité
électrique, potassium et azote d'une part et, des valeurs invariables du
pH, phosphore d'autre part. Ces différentes méthodes ont mis en
relief le rôle des techniques culturales et la dégradation des
sols. Il apparaît donc urgent d'entreprendre des méthodes de
restauration de ces sols.
Mots clés : Dégradation des sols,
corridor, Parc National de la Bénoué.
ABSTRACT
The soil is a natural resource with several ecological
functions, however, soil is fragile and not renewable at the human scale. In
the North Region, and most particulaly in the corridor of Benue National Park
where the men and its activities degrade the soil.In order to reseach the
degradative factors and evaluate the degree of soil dégradation, this
study was carried out from mach to july 2016 within the seven corridors of
Bénoue National Park (BNP). Among the soil degradation factors we
registered agriculture practiced (74,22 %) in all the corridors, followed by
town planning (9,53 %), carbonisation (7,19 %), pastoral activities (6,56 %)
and gold washing (2,50 %). These activities promote the lost of soil
biodiversity (plant and microorganisms), cause erosion and evaporation which
reduce the level of water table to lead to the physical, biological and
chemical soil degradation. The proper functioning of the corridors is hindered
because of these degradative factors. Girafe corridor is the most degradated.
The evaluation methods used were in situ and ex situ.
Inquines from the population, shows different causes of degradation. Analyzing
the satellite image allow to show increase of 1,41 % of naked soil 1,41 % and
36,57 % of field soil leading to the spoil of initial vegetation. Evaluation of
physical properties of soil showed humidity states or dry, different layers and
the
xii
variation of colour, structure, root shapes and porosity ;
texture range (sand, silt-clay and loamy) with different types of soil (fields,
soil lying fallow and naked soil) Bulk density is negatively corelated to the
total porosity which indicate the weak compaction of soil. Evaluation of
biological properties revealed a soil organisms diversity (earth worms,
mollusc, myriapods...) in function of different types of soil and plant
diversity of fallowed soil layer soil. The chemical evaluation methods showed
different values according to the types of soils. The studied variables were :
organic matter, electrical conductivity, potassium and nitrogen. Meanwhile, pH
and phosphorus did not vary. These results show the influence of cultural
technic over the degradation of soil. There is urgent need to apply the soil
restauration methodes.
Key words : Soil degradation, corridor,
Bénoué National Park.
1
INTRODUCTION
Le sol est un milieu vivant issu de l'altération
physique et chimique de la roche mère sous l'action des agents
climatiques (température, précipitation, humidité...) et
biologiques (Roose, 2010 ; Vedi, 2003). Il assure plusieurs fonctions
écologiques (Thiombiano, 2015) : l'hébergement des
microorganismes et des plantes (fonction biologique), l'amélioration de
la qualité des éléments nécessaires (eau,
matières organiques, potassium, azote) à la vie et à
l'alimention (fonction alimentaire). Le sol contient également des
minerais (or) et le matériel nécessaire aux constructions
urbaines (fonction de stockage et de support) il est aussi utilisé
à des fins culturelles (fonction socioculturelle) Osunde (2015). De par
sa position d'interface avec les autres compartiments de l'environnement
(atmosphère, biosphère, hydrosphère), le sol joue aussi un
rôle important dans la régulation des grands cycles
planétaires à l'exemple de l'eau et du carbone (fonction de
régulation) Aubert (2012). Malheureusement, cette structure aux services
multiples, formée pendant plusieurs millénaires est fragile,
périssable et non renouvelable à l'échelle humaine
(Burrow, 2015).
A cet effet, il en résulte que le sol n'a pas toujours
été au centre des préoccupations de l'Homme (CSFD, 2010)
dont la mauvaise gestion et plus particulièrement la surexploitation de
ses ressources induisent leur dégradation progressive (Pratt, 2007).
Selon la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la
Désertification (CNULD), la dégradation des sols est un processus
de réduction ou de perte de sa productivité et de son complexe
biologique et/ou économique ; c'est également une
altération de ses propriétés physiques, biologiques et
chimiques (Dosso, 2016 ; CSFD, 2010). Depuis le 20e siècle,
ce processus s'est accéléré (CNULCD, 2013), devenant un
problème environnemental majeur (Omar et al., 2013).
Près de la moitié des sols de la planète abrite le tiers
de la population mondiale parmi les plus pauvres et dont, les plus
vulnérables à ce phénomène (Glatzel et
al., 2014). Si aucune action
2
n'est entreprise pour limiter l'évolution de la
dégradation des sols, 10 millions d'hectares de sol arable seront perdus
chaque année (MAEE & DCP, 2011). Conscient de cette menace,
l'Organisation des Nations Unies (ONU) a décrété
l'année 2015, Année Internationale des Sols (AIS) et la
journée du 5 décembre, journée mondiale des sols (FAO,
2015a ; Thiombiano, 2015). Ce décret arrive à un moment où
l'Afrique compte déjà plus de 60 % des sols menacés et/ou
à écologie fragile (Thiombiano & Tourino-Soto, 2007).
Le Cameroun, Afrique en miniature, n'est pas en marge de ce
phénomène de dégradation des sols, notamment la
Région du Nord où l'Homme et ses activités ajoutés
à l'irrégularité des pluies et aux températures
moyennes annuelles très élevées sont les moteurs
d'accélération de ce phénomène (COMIFAC, 2010 ;
Endamana et al., 2007 ; Yemefack et al., 2004). Cette
Région compte trois aires protégées (environ 44 % de sa
superficie) communiquant entre elles par l'intermédiaire des corridors
appartenant au Parc National de la Bénoué (PNB) (MINEPAT, 2013).
Ces corridors jouent le rôle de routes réservées à
la migration de la faune sauvage d'une aire protégée à une
autre dans le but d'éviter la consanguinité entre les
espèces et de fuir les menaces qui peuvent peser sur elles (MINEPAT,
2013). Depuis le départ brutal du PNB des Organismes Non Gouvernementale
(ONG) en 2005, les corridors n'ont plus été surveillés en
permanence par l'équipe en charge. De ce fait, ils ont été
transformés en de vastes étendus déboisés à
la faveur des sites d'activités façonnés par les
populations des Zones d'Intérêt Cynégétiques (ZIC)
N°1, 4 et 15 de plus en plus nombreuses, (Endamana & Etoga,
2006) en quêtes de terres agricoles, d'habitation et
d'activité génératrice des revenus. Ces activités
exacerbé par la nationale N°1 constituent des facteurs de
dégradation des sols et entravent la fonction écologique des
corridors et dont la migration de la faune sauvage.
Dans la Région du Nord, peu d'études ont
concerné la recherche des stratégies de gestion et de
conservation des sols et principalement dans le PNB
3
et ses corridors qui constituent un excellent site de
recherche où, les derniers travaux sur les sols datent de 1974. C'est
dans ce contexte que s'est inscrite la présente étude dont
l'objectif général a été d'évaluer le niveau
de dégradation des sols des corridors du PNB, dans l'optique d'une
meilleure gestion de ses ressources et d'optimisation d'un plan de restauration
des sols dégradés.
Plus spécifiquement il a fallu :
- inventorier les facteurs de dégradation des sols dans
les corridors du PNB ;
- déterminer les causes de la pressions anthropiques et
des facteurs de dégradation des sols dans les corridors du PNB ;
- étudier entre 2005 et 2015 par
télédétection et par Systèmes d'Information
Géographique (SIG) l'occupation des sols des Zones
d'Intérêt Cynégétiques dans lesquelles se situent
les corridors ;
- évaluer les différentes propriétés
des sols dans les corridors du PNB.
4
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1. Généralités sur le Parc National
de la Bénoué
Au vu de la pression anthropique sur les ressources naturelles
et le besoin de sauvegarder la biodiversité de la Région du Nord,
l'Etat du Cameroun a érigé la réserve de faune de la
Bénoué en Parc National suivant l'Arrêté N°
120/SEDR du 5 décembre 1968, tout en lui accordant une protection
intégrale sur une superficie de 180 000 ha (Doumenge et al.,
2015). En collaboration avec les populations, le Ministère des
Forêts et de la Faune (MINFOF) a réalisé un zonage dans le
cadre de l'élaboration du plan d'aménagement du Parc National de
Bénoué (PNB) (Saleh, 2013). Ce zonage a abouti à la
création de quatre zones distinctes, matérialisant notamment :
les Zones à Usage Multiple (ZUM) destinées à
l'agriculture, l'élevage et toutes les autres activités humaines
; les corridors réservés aux passages de la faune sauvage d'une
aire protégée à une autre ; les couloirs de transhumances
réservés au passage du bétail et les zones de
biodiversité qui ne sont autres que les Zones d'intérêt
Cynégétiques (ZIC) et la réserve du parc proprement dite
(Saleh, 2013). Ce zonage, qui n'a pris en compte que les populations
autochtones, est aujourd'hui source de problèmes car l'espace de vie qui
leur est alloué s'avère insuffisant et exacerbé par les
populations migrantes (Saleh, 2013).
Depuis 1981, le PNB a été inscrit par l'UNESCO
sur la liste de réserve de biosphère, en raison de la
présence humaine dans et autour du parc (Saleh, 2013 ; Tagueguim, 2010).
Les réserves de biosphère ou systèmes
socio-écologiques sont des paysages et des écosystèmes
où vivent et travaillent des populations (Wafaa et al., 2016).
De plus, l'UNESCO et son programme «Man And the Biosphere (MAB)»,
lancé en 1971 a divisé cette réserve en trois fonctions
d'égales importances à savoir : fonctions de conservation de la
biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes,
fonction du développement socio-économique et d'appui logistique
qui renvoie principalement à des
5
activités de recherche, de surveillance et
d'éducation. Ce programme divise cette aire protégée en
trois zones : une ou plusieurs «aire (s) centrale (s)» strictement
protégées ; une «zone tampon» soumise également
à certaines restrictions (toute activité humaine menée
dans cette zone doit être compatibles avec les objectifs de conservation
; une troisième zone dite «aire de transition», où
l'accent est mis sur la «promotion» des pratiques durables (Wafaa
et al., 2016 ; Boureima, 2008). Cependant, les gestionnaires des
réserves de biosphère doivent prendre en considération les
facteurs abiotiques (climat, eau, sol, paysage dans son
intégralité etc.), les communautés locales et leurs
activités (agriculture, élevage, pêche, sylviculture,
tourisme, etc.) (UICN, 2016).
I.2. Généralités sur la
dégradation des sols
La dégradation des sols est un processus complexe qui
résulte d'une interaction entre les facteurs biophysiques et
socio-économiques matérialisée par une perte en sol, eau,
faune, flore ou en fonction (stockage du CO2, purification de l'eau...) et en
production (en agriculture, foresterie, pastoralisme...) (FAO, 2015a ; Oumar
et al., 2013). La dégradation la plus importante est celle qui
affecte la biodiversité, les facteurs physiques et chimiques du sol
(Glatzel et al., 2014 ; Liniger et al., 2008). Lorsque le
stade ultime de la dégradation est atteint, les sols deviennent alors
stériles et la situation est irréversible. (MAEE & DCP,
2011). Elle est un défi environnemental majeur du siècle
présent qui s'aggrave avec les activités anthropiques et les
changements climatiques (ELD Initiative & UNEP, 2015 ; UNCCD,
2015 ; FAO, 2015b). A l'exemple, les mauvaises
pratiques agricoles conduisent à la perte de 12 millions d'hectare de
sol agricole chaque année (FAO, 2015b) alors que 40 % des sols
dégradés se trouvent dans les pays les plus pauvres (UNCCD,
2014). La dégradation est donc un danger pour les familles, les
communautés, mais aussi pour la paix et la stabilité dans le
monde. Elle peut être à l'origine des conflits entre bergers et
agriculteurs. Lorsque les terres ne sont plus productives, les populations sont
souvent contraintes à la migration (UNCCD, 2014). Il reste à
noter que plus de 75
6
millions de personnes, dont 62 % vivent d'agriculture et 23 %
d'élevage, habitent les régions sèches et que 49 % de la
dégradation totale sont dus au surpâturage (M'Bodou, 1996).
La dégradation des sols entraine une
insécurité qui se manifeste à six niveaux environnementaux
interconnectés ; il s'agit de l'insécurité alimentaire,
hydrique, énergétique, éco-systémique, climatique
sans oublier l'insécurité de la biodiversité (McBratney
et al., 2014). D'une façon général la destruction
de la couverture végétale débute par une
raréfaction des espèces les plus utilisées.
Parallèlement, le couvert végétal s'éclaircit, la
production de biomasse diminue, les capacités de reproduction et de
régénération des plantes se réduisent de plus en
plus, entraînant la perte des propriétés physiques,
chimiques et biologiques et la baisse de la fertilité des sols (Bazzani,
2009). Cependant, les causes de la dégradation des sols sont multiples,
complexes et variables d'une zone à une autre et d'un pays à un
autre.
I.2.1. Causes de la dégradation des sols
L'accroissement démographique et la pauvreté
sont les causes majeures de dégradation des sols (FAO, 2015a ; UNCCD,
2015 ; Chirwa, 2014 ; Benbrahim et al., 2004). En effet, au
Nord-Cameroun, depuis 1987 les projets Sud-Est Bénoué (SEB) et
Nord-Est Bénoué (NEB) ont été à l'origine du
déplacement des populations de l'Extrême Nord vers le Nord ce qui
a causé l'augmentation de la densité humaine dans cette division
administrative (WWF & SNV, 2000). Depuis quelques années,
l'infertilité et le manque de terre sont à l'origine des
migrations dans cette Région (Saleh, 2013). L'installation des migrants
dans la zone est encouragée par les chefs qui distribuent presque
gratuitement les terres sans droit de propriété d'où le
problème foncier (WWF & SNV, 2000). A cela, s'ajoute la
pauvreté et l'ignorance des populations qui sont les moins nanties ne
connaissant pas l'utilisation rationnelle et les bonnes pratiques de gestion
des sols. (Bhattacharyya et al., 2015 ; Oumar et al.,
2013).
7
Par ailleurs, la croissance démographique est
corrélée à l'augmentation de la pression exercée
sur les sols ce qui est à l'origine de plusieurs facteurs de
dégradation suscitant des changements physiques, chimiques et
biologiques des sols (Dosso, 2016 ; Bhattacharyya et al., 2015 ;
Thiombino, 2015).
I.2.2. Facteurs de la dégradation des sols
Plusieurs activités anthropiques ont été
identifiées comme facteurs de dégradation. Ces facteurs sont les
pratiques culturales, la surexploitation des sols, les feux de brousse,
l'exploitation abusive du bois, le surpâturage l'élevage
transhumant, l'exploitation irrationnelle des essences forestières et
des ressources en eau (Chirwa, 2014 ; COMIFAC, 2010 ; Benbrahim et al.,
2004).
Dans les Zones d'Intérêt
Cynégétique N° 1 et 5 du PNB, Tagueguim (2010) a
identifié six activités anthropiques (orpaillage, braconnage,
coupe de bois, pratique pastorale, feux de brousse,
l'extraction du miel.
Dans les corridors des ZIC 1 et 4, Vounserbo (2011) a
identifié huit types d'activités anthropiques exercées
dans cette zone, notamment : la coupe de bois, le braconnage, le
pâturage, l'installation des champs et des habitations, l'orpaillage et
l'usage des sentiers. Au total, il a recensé 130 cas d'anthropisations
dans les sites concernés.
Vounserbo (2011) et Tagueguim (2010) n'ont pas
identifié une autre ressource exploitée dans la zone tant par les
populations autochtones que par les populations migrantes qui est la paille
(Hyparrhenia barteri ; Andropogon pinguipes ; Andropogon tectorum.)
très utilisée pour la fabrication des toitures, des
palissades appelées «Secko» (WWF & SNV, 2000).
L'agriculture est identifiée par Diarra et al.
(2003) comme l'un des principaux facteurs de dégradation des sols.
La baisse de la fertilité de ces sols a conduit à une
intensification de l'utilisation des intrants (Idowu & Braimoh, 2015). Au
Cameroun, cette activité est et demeure le secteur prédominant de
l'économie nationale, tant par sa contribution au Produit
Intérieur Brut (PIB) que pour les effets d'entrainement sur d'autres
secteurs d'activité (Kengue et al.,
8
2008) ; elle est la base de l'économie de la
région du Nord et est pratiquée par toutes les couches sociales
soit plus de 60 % de la population (WWF & SNV, 2000).
La caractérisation de la pluviosité a permis de
montrer qu'en zone soudano-sahélienne (Nord-Cameroun), les pluies dont
l'agressivité augmente au fil des années, ont un impact important
sur les sols (M'biandoun & Olina, 2006). La dégradation des sols
induite par l'érosion est la plus grave car les éléments
nutritifs du sol sont emportés par les eaux ; ce qui modifie le volume
global du sol (Brabant & Gavaud, 1985). Les sols nus sont les plus
vulnérables à ce phénomène car, le risque
d'érosion diminue si le sol est bien protégé par le
couvert végétal (Bamba et al., 2013) ou par une couche
de résidus de culture qui limitent l'impact des gouttes de pluie,
réduit la vitesse d'écoulement de l'eau et facilite son
infiltration dans le sol (Hadraoui, 2013).
Un même degré de dégradation des sols peut
avoir des manifestations différentes dans des lieux différents.
Par exemple, la suppression d'une couche de cinq centimètre de sol peut
avoir des conséquences plus importantes sur un sol peu profond et pauvre
que sur un sol profond et fertile (Liniger et al., 2008).
I.2.3. Manifestations et conséquences de la
dégradation des sols
La dégradation des sols est perceptible sur plusieurs
plans :
- Sur le plan physique, les sols moins protégés
par la couverture végétale, sont soumis à l'action
mécanique des précipitations (effet de battance), à une
altération de la stabilité structurale et une diminution de la
porosité qui conduit à une diminution de la capacité des
échanges gazeuses avec l'atmosphère, la variation du bilan
hydrique et la modification du régime hydrique ramène à
une baisse de la réserve en eau disponible pour les plantes,
l'augmentation du ruissellement et de l'érosion (Osunde, 2015 ; Glatzel,
et al., 2014) ;
- Sur le plan chimique, la dégradation des sols se
manifeste par une baisse de la fertilité des sols due à une
variation en éléments nutritifs, une chute de la
9
capacité d'échange des éléments
disponibles, une acidification et une salinisation progressive (Liniger et
al., 2008) ;
- Sur le plan biologique, la dégradation est
marquée par la baisse de la production de la biomasse et de la
biodiversité du sol (Dosso, 2016 ; Oumar et al., 2013) ;
- Sur le plan socio-économique, on observe une
rareté et une augmentation des prix des produits agricoles, la
pauvreté et un risque d'instabilité politique, (Osunde, 2015).
- Sur le plan environnemental, on note le changement
climatique, la perte d'habitat, l'augmentation de la taille des zones arides et
semi-arides; l'extinction d'espèces, l'isolation de certaines
populations, la baisse de la population de nombreuses espèces (surtout
montagnardes), changements dans le cycle biologique des espèces
(phénologie), propagation d'espèces envahissantes, migration
additionnelle des réfugiés (Wafaa et al., 2016).
Un sol non-sécurisé manque de potentiel pour
servir de puits dans le cycle du carbone, et ne peut pas fournir une
plate-forme de base pour la production de sources d'énergie renouvelable
(McBratney et al., 2014).
I.2.4. Quelques solutions pour la conservation des sols
Dans certains cas, les sols ayant subis une dégradation
peuvent récupérer leurs fonctions essentielles et contribuer de
nouveau aux services éco-systémiques grâce à
l'application des techniques de restauration appropriées (FAO, 2015a).
L'utilisation des méthodes antiérosives et une suppression des
cultures itinérantes permettent le maintien de la fertilité ainsi
que du carbone et des éléments nutritifs dans les sols agricoles
(Wafaa et al., 2016). A ces solutions, s'ajoutent les
légumineuses fixatrices d'azote utilisées dans les
systèmes agricoles à faibles intrants (Osunde, 2015). Le Centre
International de Recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD) a
développé des systèmes de cultures fondés sur le
semis direct avec couverture végétale permanente (SCV). Ce
système consiste à ne pas travailler le sol mais à le
10
couvrir d'une couverture végétale permanente. Il
permet de lutter contre la dégradation des terres et le
réchauffement climatique en stoppant l'érosion des sols,
facilitant l'infiltration et la rétention de l'eau pluviale, stabilisant
les rendements agricoles et fixant le carbone (MAEE & DCP, 2011).
I.3. Evaluation des propriétés du sol
Evaluer l'état d'un sol consiste à diagnostiquer
ses propriétés physiques (texture, structure, compacité,
porosité, couleur, densité apparente...), chimiques
(quantité de phosphore totale, potassium, azote, pH, carbone,
matière organique...) et biologiques (inventaire des activités
des microorganismes du sol) (Vedi, 2003).
I.3.1. Evaluation in situ
I.3.1.1. Propriétés physiques
I.3.1.1.1. Structure de l'horizon A
L'étude de la structure de l'horizon A permet
d'identifier le mode d'agencement des différentes fractions du sol
(minérale et organique) d'un sol. On distingue trois types de structures
(Maignien, 1969) :
- la structure grumeleuse, identifiable par la présence
des turricules a été liée à l'activité des
vers de terres qui ingèrent la matière organique et l'associent
à la matière minérale ; les agrégats qui en
résultent sont très stables et leur taille supérieure de
trois à quatre millimètres ;
- la structure micro-grumeleuse est riche en acides humiques
insolubilisés par la matière minérale de l'horizon A,
notamment des argiles. Il se forme alors de nombreux micro-agrégats
stables de l'ordre de quelques millimètres, d'où le terme
«semoule du sol» ;
- la structure «poivre et sel» est typique des sols
dépourvus d'activité biologique avec une acidité
élevée. La matière organique n'est plus intimement
liée à la matière minérale mais simplement
juxtaposée à cette dernière. Poivre = matière
organique et sel = matière minérale.
11
I.3.1.1.2. Couleur
La couleur d'un sol est déterminée par
référence à un code dont le plus
utilisé est le «Munsell Soil Color Chart».
Malgré son prix élevé, il est plus intéressant en
raison de son emploi mnémotechnique facile (Maignien, 1969). La
détermination directe de la couleur du sol est
déconseillée, la précision variant avec chaque individu et
les termes utilisés étant subjectifs (Maignien,
1969). La détermination des couleurs selon le "Munsell
Soil Color Chart" se résume selon les annotations suivantes (Maignien,
1969) : une gamme (hue), représentée par l'initiale (majuscule)
de la couleur en
anglais : par exemple, R pour rouge ; YR pour jaune-rouge
(orange) ; Y pour jaune ; N pour neutre. Ces lettres sont
précédées d'un nombre situé entre 0 et 10. Pour les
gammes YR, les planches deviennent plus jaunes et moins rouges lorsque le
nombre augmente. Le chiffre 5 correspond à un mélange
égale de jaune et de rouge ; 2,5 correspond à 2,5 parties de
jaune pour 7,5 parties de rouge'; le point 0 coïncide avec le point 10 de
la gamme suivante rouge. Ainsi, la gamme YR s'étend de 10 R (zéro
YR) à 10 YR (zéro Y) ;
une valeur (value) se rapporte à la luminosité
relative de la couleur. Elle est fonction (approximativement la racine
carrée) de la quantité totale de lumière ;
l'intensité (chroma) est la pureté relative ou
la force de la couleur spectrale, elle correspond à la couleur de 12
gammes additionnées d'une certaine quantité de gris de valeur
connue. Cette quantité de gris décroît de gauche à
droite.
I.3.1.1.3. Porosité
Une bonne porosité permet la circulation de l'eau dans
le sol, les échanges gazeux entre le sol et l'atmosphère,
l'aération de celui-ci, l'infiltration des racines et une circulation
aisée de la faune du sol. On distingue deux types de porosité. La
porosité déterminée après traitement au laboratoire
de la porosité déterminé sur le terrain par
appréciation de l'abondance des pores visibles à l'oeil nu sur
une motte de terre (coll et al., 2012).
12
Sur le terrain, on distingue trois classes au niveau de chaque
horizon à savoir (Maignien, 1969) :
- la classe très poreuse où on observe nettement
les interstices entre les particules ; les racines sont ramifiées,
très garnies de poils absorbants avec parfois localisation, de ces poils
; le pied s'enfonce dans le sol qui est qualifié de creux ou de
soulève ;
- la classe moyennement poreuse où les interstices
entre les particules sont peu visibles. les racines s'installent mais sont peu
garnies de poils. le pied s'enfonce difficilement dans le sol, qui est dit
rassis ;
- la classe peu poreuse ou compacte où on ne distingue
aucun interstice entre les particules ; les racines ne pénètrent
pas ou mal ; le pied ne s'enfonce pas dans le sol qui est tasse.
I.3.1.1.4. Etude du système racinaire
L'importance de l'étude du système racinaire
réside dans l'étroite relation entre la morphologie des sols et
le mode de développement du système racinaire tout en
précisant la nature de celles-ci et en distinguant les grosses racines
lignifiées des racines vivantes ou mortes et les chevelues des poils
absorbants (Maignien, 1969).
I.3.1.1.5. Dégradation des résidus des
plantes
La dégradation des résidus des plantes est
corrélée à la teneur en matière organique. Plus il
y a de la végétation ou des résidus à la surface
d'un sol, plus la dégradation est rapide. Elle est d'autant plus rapide
en conditions chaudes et humides qu'en conditions sèches.
L'enfouissement profond (20 - 30 cm) des résidus de récolte par
le labour réduit leur vitesse de décomposition surtout si le sol
est asphyxié (compactage) et/ou hydromorphe. Plus les résidus de
récolte se décomposent vite, plus le sol est actif biologiquement
(Delaunois et al., 2008).
13
I.3.1.2. Propriétés biologiques
Le sol est un milieu vivant abritant de nombreux organismes
soit plus de 80 % de la biodiversité animale terrestre. De même,
il est le siège de plusieurs cycles biologiques (Vedi, 2003).
Très abondants dans la litière et les premiers centimètres
du sol (jusqu'à 104-105 individus au
m2), la pédofaune a un rôle indéniable. En plus
de participer activement au recyclage et à la fragmentation de la
matière organique, elle rajeunit le sol, favorise la formation et la
stabilité des agrégats ainsi que la croissance des racines. Les
galeries que creusent les vers de terre, assurent une bonne aération du
sol, en augmentant la proportion de pores grossiers sans oublier
l'amélioration de la pénétration et de l'écoulement
de l'eau dans le sol (Burrow, 2015 ; Pfiffner, 2013). Après le travail
de dégradation effectué par la faune, intervient la microflore
responsable de la minéralisation (dernière étape de
transformation du matériel organique avant sa remise à
disposition pour les êtres vivants) (Métral, 2007). La faune du
sol est répartie en trois groupes distincts (Duchaufourd, 2001)
notamment :
- la microfaune comprend les individus mesurant moins de 0,2
mm. Ces individus sont abondants dans les zones humides et sont
constitués des Protozoaires des Nématodes ;
- la méso-faune renferme les individus mesurant entre
0,2 et 4 mm qui colonisent surtout les milieux acides et regroupent les
Arthropodes inférieures parmi lesquelles les acariens et les collemboles
;
- la macrofaune comporte les individus mesurant de 4 à
80 mm. On compte dans ce groupe les vers de terre, les insectes
supérieurs, les myriapodes, les arachnides, les mollusques et les
crustacés.
Les lombrics ou vers de terre sont les plus importants du
point de vue écologique et, ils font partir de la première
biomasse animale terrestre (Deprince, 2003). Ces vers se répartissent en
trois groupes (Pfiffner, 2013).
- Les épigés habitants la litière de
surface surtout dans les prairies, les forêts, le compost et rarement
dans les sols labourés puisqu'il ne peut pas se
14
formé de couche de litière durable. Ils ont une
multiplication rapide et une durée de vie variant entre un et deux ans
;
- les endogés vivent dans la couche arable entre 5 et
40 cm de profondeur. Pour ce qui est des jeunes vers, ils se trouvent
généralement dans les zones proches des racines. Dans le sol, ils
creusent des galeries horizontales et superficielles. Ils ont une reproduction
limitée et une durée de vie moyenne de trois à cinq ans
;
- Les anéciques vivent dans toutes les couches du sol
allant de trois à quatre mètres de profondeur. Ceux-ci creusent
des galeries verticales, profondes et stables (8 - 11 mm de diamètre)
où ils séjournent normalement pendant toute leur vie. Leur
reproduction est limitée. En revanche, leur cycle de vie est long et
dure entre quatre et huit ans.
Les déjections des vers de terre (turricules ou
tortillons) sont un mélange intime des particules
végétales, minérales et des éléments
nutritifs (avec en moyenne cinq fois plus d'azote, sept fois plus de phosphore
et onze fois plus de potassium que la terre environnante) présents en
plus forte concentration sous une forme facilement assimilable par les
plantes.
La pédofaune en générale est sensible au
travail du sol autant qu'à tout ce qui joue sur la quantité de
matière organique (Huber & Schaub 2011). Des analyses plus
approfondies permettent au laboratoire de déterminer les organismes du
sol invisible à l'oeil nu.
I.3.2. Evaluation ex situ (au laboratoire)
I.3.2.1. Méthodes d'échantillonnage
Avant d'entreprendre l'échantillonnage des sols, il est
important de définir les objectifs. En fonction de ces objectifs, on
définira le type d'échantillonnage car il en existe plusieurs :
l'échantillonnage ciblé, l'échantillonnage
aléatoire systématique, l'échantillonnage aléatoire
simple, l'échantillonnage combiné
15
(MINDEDEP, 2009). Cependant, il existe deux types
d'échantillons à savoir, les échantillons ponctuels et les
échantillons composés.
Toutefois, il est préconisé d'avoir au plus 20
échantillons prélevés par parcelles homogènes d'au
plus trois hectares. A cet effet, la profondeur de prélèvement
est de 25 cm sous culture et de 15 cm en prairie (Genot et al.,
2007).
I.3.2.2. Méthodes d'analyses
I.3.2.2.1. Propriétés physiques
? Texture
L'analyse granulométrique permet de déterminer
le pourcentage des différentes particules (texture) du sol (Maignien,
1969). Les résultats obtenus renseignent sur l'érosion,
l'aération, la capacité de rétention en eau et en
nutriment du sol, la sensibilité à la compaction (Coll et
al., 2012). La taille des particules sableuses varient entre deux
millimètres et 50 microns ; les limons de 50 um à deux um et les
argiles ont des tailles inférieures à deux um (Duchaufour, 2001).
Duchaufour, (2001) a également identifié quatre classes
texturales :
- La classe sableuse, bien aérée, facile
à travailler mais pauvre en eau et en éléments nutritifs,
avec une faible capacité d'échange cationique.
- La classe limoneuse, l'excès de limon et une
insuffisance d'argile peut être à l'origine de la formation d'une
structure massive accompagnée de mauvaises propriétés
physiques corrigeable par une teneur satisfaisante en humus et calcium. Les
sols de cette classe sont sensibles aux agents de dégradations (climats
et érosion) car se tassent facilement et développent une
croûte de battance. Ces sols sont généralement fertiles et
doivent impérativement être travaillés en période de
ressuyage. Pour limiter les risques d'érosion éolienne, les
labours sont proscrits en période de sécheresse.
16
- La classe argileuse désigne les sols chimiquement
riches avec de mauvaises propriétés physiques
(imperméabilité et mauvaise aération) et dont un obstacle
au développement racinaire des racines et au labour. Une bonne
humification peut corriger cette situation.
- La classe équilibrée, à la fois
sableuse, argileuse et limoneuse, correspond à l'optimum et dont
favorable à l'agriculture. Les proportions 25 % argile, 30-35 % limon et
40-45 % de sable sont idéales.
4 Densité apparente
La densité apparente du sol traduit globalement
l'état de compaction du matériau, le volume du sol et,
indirectement la porosité totale (Coll et al., 2012). Une
teneur élevée de matière organique diminue la
densité apparente du sol (Dengiz et al., 2012).
I.3.2.2.2. Propriétés chimiques :
Les différents éléments qui constituent
les propriétés chimiques du sol sont les résultats de
l'altération de la roche mère, de la décomposition et de
la matière organique (Vedi, 2003)
4 pH
Le pH un paramètre essentiel de la dynamique du sol
car, en plus de fournir des informations sur le degré d'acidité
ou de basicité, il influence la biodisponibilité des nutriments
pour la plante, à travers des phénomènes de solubilisation
et d'insolubilisation de chaque élément. Il influence
également l'activité biologique et la stabilité
structurale (El oumlouki1 et al., 2014 ; Genot et al., 2009).
Lorsque le pH du sol est inférieur à six, la plante n'est plus
capable d'assimiler certains nutriments tout comme à un pH
supérieur à sept. La plupart des plantes ont donc une croissance
optimale à pH compris entre 6 et 7 car la majorité des
éléments nutritifs sont assimilables dans cet intervalle (Genot
et al., 2007). Il est important de noter que le pH est fortement
dépendant de la
17
teneur en calcium échangeable et indépendant de
celle en potassium (Blanchart & Bernoux, 2005).
4 potassium
Le potassium est un élément important pour la
translocation des sucres, la formation de l'amidon, les synthèses
enzymatiques, pour le métabolisme des protéines et des
carbohydrates. Il intervient dans la régulation osmotique et ionique,
ainsi que dans le processus d'ouverture et de fermeture des stomates. Le
surplus de potassium dans le sol peut causer des carences en magnésium
pour les plantes. Il peut également se transformer en sel et polluer la
nappe phréatique par percolation et infiltration (Koné et
al., 2009).
4 phosphore
Le phosphore a un rôle primordial pour la croissance et
l'épanouissement de la plante. Il est nécessaire pour la
synthèse, le développement du système racinaire et la
reproduction végétale (Koné et al., 2009).
4 carbone et azote
Le carbone et l'azote influencent la stabilité des
agrégats, renseignent sur l'importance de l'activité biologique
et le stockage des nutriments qui peuvent être minéralisés.
De plus, le carbone est un élément constitutif de la
matière organique, assimilé à partir de
l'atmosphère sous forme de CO2. L'azote est le principal facteur de
croissance des plantes, influençant le taux de protéines des
végétaux (Coll et al, 2012).
4 Matière organique
La matière organique est la fraction solide du sol fin
qui comprend généralement 1 à 5 % de matière
organique et 95 à 99 % de matière minérale dont le carbone
(environ 50 %), l'oxygène (40 %), l'hydrogène (5 %), l'azote (4
%) et le soufre (1 %) (Vigot, 2012 ; UNIFA, 2005). Elle est le résultat
de la décomposition des débris végétaux (Racines,
résidus de cultures) par la faune du
18
sol (vers de terre, termites, bactéries, champignons)
facilitée par les conditions climatiques favorables. Par contre, une
mauvaise texture et les pratiques culturales influencent sa teneur (El
oumlouki1 et al., 2014). La matière organique contribue
à l'augmentation de la capacité de rétention en eau,
à la fixation des éléments minéraux et sert de
substrat aux microorganismes. Un taux de matière organique
élevé peut être lié à une addition continue
des résidus de récoltes à la surface (Dengiz et al.,
2012). Mais n'est forcément pas synonyme d'un sol fertile et en bon
état (tourbière) (Montaigne, et al., 2014).
? Conductivité électrique
La conductivité électrique permet de mesurer la
concentration ionique et la teneur en électrolytes hydrosolubles
(salinité) dans le sol (El oumlouki1 et al., 2014). Elle se
mesure dans une proportion de solution déterminée et s'exprime en
micromhos/cm. Elle dépend de la présence d'électrolytes
libres dans le sol et sert à caractériser la présence de
sels solubles. En mesurant la conductivité avec une proportion sol/eau
de 1/5, on estime qu'en dessous d'une conductivité de 25 micromhos/cm,
la présence de sels solubles est nég1igeable. Dans les sols
"hardés" (sol stérile), la présence de sels solubles peut
s'ajouter à l'excès de sodium échangeable, la
conductivité peut atteindre 300 à 400 micromhos/cm. La mesure de
la conductivité sert surtout à caractériser les sols
l'hardés (Martin, 1960).
19
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Présentation de la zone d'étude
II.1.1. Localisation
Les corridors du Parc National de la Bénoué
(PNB) sont localisés à sa périphérique Ouest. Le
PNB est situé dans la Région du Nord-Cameroun et plus
particulièrement dans le Département du Mayo Rey, entre 7°55
et 8°40 de latitude Nord et 13°33 et 14°02 de longitude Est (WWF
& SNV, 2000). Il est entouré par huit Zones d'Intérêt
Cynégétiques (ZIC N° 1, 2, 3, 4, 5, 7, 9 et 15.) dont
l'ensemble constitue avec le PNB l'Unité Technique Opérationnelle
(UTO) Bénoué (Figure 1) (Endamana et al., 2007). Le PNB
compte sept corridors qui portent les noms de quelques animaux
emblématiques qu'on y retrouve. Ces derniers sont situés dans
trois des huit ZIC précédemment énumérées.
Il s'agit de la ZIC N° 1 dite Sakdjé (39.552 ha) qui regroupe les
corridors : Galerie Forestière (0,5 km), Buffle (3 km) et Girafe (8 km)
; la ZIC N° 4 dite du Bel Eland (40,64 ha) avec pour corridors :
Hippotrague (5,2 km), Eland de derby (7 km) et Cob Défassa (2 km) et la
ZIC N° 15 dite Faro Coron (76.128 ha) avec pour unique corridor Cob de
Buffon (4,6 km) (Saleh, 2013 ; Endamana, & Etoga, 2006) (Figure 1).
20
Figure 1 : Présentation de l'Unité
Technique Opérationnelle Bénoué et des corridors
II.1.2. Milieu abiotique des composantes de
l'Unité Technique Opérationnelle Bénoué
II.1.2.1. Relief et topographie
La topographie est formée d'une succession de collines
aux versants à pente moyenne ou faible. Ces collines sont
séparées par de petits vallons à fonds
évasés, souvent érodés ou ravinés. La pente
moyenne des versants varie de 2 à 5 % en moyenne avec un gradient
latéral plus marqué que le gradient longitudinal. Le PNB comprend
un système de massifs rocheux dits « hossérés »
dont les altitudes varient entre 220 et plus de 700 m, séparés
par des plaines plus ou moins vastes rencontrées surtout dans la partie
nord du PNB (WWF & SNV, 2000).
21
II.1.2.2. Hydrographie et climat
Riche et diffus, le réseau hydrographique de la zone
est surtout tourné vers le fleuve Bénoué, seul cours d'eau
de la région et dont deux affluents (mayo Mbam et Na) drainent largement
le parc (PU, 2012).
L'Unité Technique Opérationnelle
Bénoué appartient à un climat tropical
caractérisé par une opposition de deux saisons annuelles
fortement contrastées : une saison de pluies et une saison sèche
et un gradient croissant des températures du sud au nord. Les massifs
situés entre 1000 et 1400m influencent largement cette
répartition thermale (WWF & SNV, 2000).
II.1.3. Milieu biotique des composantes de l'Unité
Technique Opérationnelle Bénoué
II.1.3.1. Types de sol
Selon les travaux de Brabant et Humbel (1974), plusieurs types
de sol sont rencontrés dans six des sept corridors excepté celui
dit «Cob de Buffon». Dans les corridors :
- Hippotrague : les sols sont peu évolués,
d'origine non climatique, d'apport alluvial modaux ou hydromorphe sur alluvions
récentes (très faiblement représenté) ; des sols
ferrugineux tropicaux également très peu rencontrés ; des
sols ferrugineux à concrétions sur micaschistes à
faciès remanié très peu représenté
également ; sols ferrugineux modaux sur arène grossière,
parfois en glacis d'accumulation ;
- Eland de Derby, on rencontre des sols hydromorphes
lessivés et vertiques et des sols ferrugineux ;
- Cob Défassa : les sols sont hydromorphes
lessivés et vertiques, ferrugineux et ferrugineux lessivés
hydromorphes ;
- Galerie Forestière dans lequel on trouve des sols
hydromorphes lessivés et vertiques ; des sols ferrugineux ; des sols
hydromorphes à pseudo-gley ; Sol hydromorphe sur roche schisteuse ;
22
- Buffle où sont rencontrés des sols
hydromorphes lessivés et vertiques. Sols ferrugineux ; sols hydromorphes
à pseudo-gley ; des sols à réserve calcique et peu
lessivés et des sols peu évolués d'origine non climatique
hydromorphe ;
- Girafe où l'unique sol rencontré est un sol
ferrugineux à concrétions sur micaschistes Faciès
remaniés.
II.1.3.2. Végétation et faune
La végétation du PNB et de ses environs est de
type soudano-guinéen caractérisée par des savanes
arborées/boisées ou des savanes herbeuses (Letouzey, 1985). Les
espèces d'arbres et d'arbustes les plus représentées dans
les savanes arborées/boisées et les savanes herbeuses sont :
Burkea africana, Anogeissus leiocarpus, Terminalia laxiflora, Terminalia
macroptera, Isoberlinia doka, Afzelia africana, Lophira lanceolata, Mimosa
pigras, Diospyros mespiliformis, Acacia polyacantha, Annona senegalensis,
et bien d'autres. La strate herbeuse est à dominance de
Loudetia
spp. et des graminées parmi
lesquelles Andropogon gayanus, A. schirensis, A. pseudapricus, Hyparrhenia
subplumosa, H. smithiana, H. rufa, Pennisetum unisetum, Sporobulus pectinellus,
Setaria barbata, Vetiveria nigritana et Chloris robusta (WWF
& SNV, 2000).
Le PNB est représentatif de la diversité animale
des savanes africaines. Il compte une quarantaine d'espèces de
mammifères dont des lions, des éléphants, des
hippopotames, des buffles, diverses espèces d'antilopes, des
hyènes, etc. Plus de 300 espèces d'oiseaux y vivent, parmi
lesquelles 16 espèces d'oiseaux d'eau (PU, 2012).
II.1.3.3. Caractéristiques démographiques et
économiques
La population est constituée de plusieurs ethnies (WWF
& SNV, 2000) : les Haoussas essentiellement commerçants ;
les Foulbés essentiellement éleveurs ; les Fali, Kangou, Mboum,
Laka, Dii, Veré, Tchamba, Bata qui sont
23
tous des agriculteurs; les immigrants venus de
l'Extrême-Nord, essentiellement agriculteurs. Ce sont les Toupouris,
Massa, Mafa, Moundang, Guiziga.
II.3. Méthodes de collectes des données
Les données ont été collectées sur
le terrain, avec une équipe de patrouilles composée d'au moins un
pisteur et de six éco-gardes. L'inventaire des facteurs de
dégradation (activités anthropiques), la détermination des
causes de dégradation des sols, l'évaluation des
propriétés physiques, biologiques et chimiques ont
été effectués à l'aide des fiches de collectes de
données (Annexe 1 et 2).
II.3.1. Inventaires des facteurs de dégradation
des sols dans les corridors du Parc National de la
Bénoué
La méthode utilisée pour inventorier les
facteurs de dégradation dans les corridors du PNB a consisté
à se placer à un point d'entrée du corridor choisi, puis
à l'aide d'un Global Positioning System (GPS)
(Photo 1a), on enregistre le premier waypoint (coordonnées
géographiques) et la boussole (Photo 1b) a été
utilisée pour parcourir une distance rectiligne de six
kilomètres. Après cette distance, on a marqué le second
waypoint avant de faire un angle de 90° en fonction du point
d'entré dans le corridor pour évoluer d'une manière
parallèle sur deux kilomètres à la route nationale N°
1. Au terme de ce trajet, le troisième waypoint a
été enregistré ce qui a permis de réaliser un angle
perpendiculaire pour sortir du corridor (Figure 2).
24
Photo 1 : Matériel utilisés
Sur l'aire délimitée par le trajet, il a
été question de relever toute trace ou toute activité
humaine susceptible d'être une menace pour le sol. Cette méthode
qui est une adaptation à celle utilisée par Siroma (2007) a
été utilisée dans tous les corridors à l'exception
du corridor Galerie Forestière où au lieu de deux
kilomètres c'est plutôt une distance variante entre 250 et 300 m
qui a été parcourue. Et du corridor Cob de Buffon, où un
kilomètre seulement a été parcouru en profondeur. La
méthode a été répétée trois fois dans
chaque corridor sur des trajets différents.
Les activités recensées ont été
fonctions de leurs indices. Ainsi, l'agriculture a été
identifiée par des résidus de culture, des petites cases
traditionnelles, des vastes surfaces déboisées aux sols nus avec
la présence du fumier des boeufs. La pratique pastorale par la
présence des boeufs, des arbres émondés, des empreintes de
sabot, des bouses de vache, des surfaces pâturées. L'orpaillage
par la présence des orpailleurs en activités ou des trous et des
déblais. La carbonisation par l`observation des fours ou des
débris de charbon. L'urbanisation par l'observation des maisons ou des
cases.
25
Figure 2 : Méthode employée
pour l'inventaire des activités anthropiques dans les corridors
II.3.2. Causes des facteurs de dégradation des
sols dans les corridors du Parc National de la Bénoué
Les enquêtes à l'aide d'un questionnaire (Annexe
1) ont permis de déterminer les causes d'envahissement des corridors
ainsi que des facteurs de dégradation. Dans cette optique, 120 personnes
ont été enquêtées dans les corridors et dans les
villages voisins du PNB.
II.3.3. Cartographie de l'occupation des sols dans les
corridors du parc
La cartographie de l'occupation du sol a été
réalisée les ZIC N° 1 et 4 dans lesquelles se trouvent six
corridors. Elle a été faite grâce aux images satellitaires
de décembre 2005 (date qui marque le départ des ONG du parc et
l'abondant des corridors aux populations) et décembre 2015. Ces images
ont permis une comparaison diachronique de l'évolution spatio-temporelle
de l'occupation du
26
sol. Les deux images brutes ont été
téléchargées sur le site
http://earthexplorer.usgs.gov.
II.3.4. Méthodes d'évaluation des
propriétés du sol des corridors du Parc National de la
Bénoué
Ce sont les propriétés physiques, chimiques et
biologiques des sols qui ont été évaluées. Dans
cette optique, les méthodes d'évaluation ont été
employées in situ et ex situ (au laboratoire) sur des
sols des champs (CH), en jachère (sol témoin, T1
c'est-à-dire qui n'ont pas été exploité par
l'homme) et permanemment nu (sol témoin, T2) (Photo 2). Ces sols ont
été choisis sur la base de la couverture végétale
au courant de la saison des pluies. Les sols agricoles ont été
préférés aux autres sols soumis aux facteurs de
dégradation car ils ont été représentés dans
tous les corridors. De plus, la physionomie de ces sols est la plus
modifiée car la pratique de l'agriculture s'y fait pendant plusieurs
années.
Photo 2 : Présentation des parcelles
témoins
Les méthodes d'évaluation de ces
propriétés ont été réalisées sur des
parcelles uniformes de 400 m2 (Figure 3). Le pas entre les parcelles
a été d'un kilomètre et trois répétitions
ont été faites par types d'occupation de sol et par corridors.
27
Figure 3 : Dispositif
d'échantillonnage
II.3.4.1. Méthodes d'évaluation in situ des
sols dans les corridors du parc
? Les propriétés physiques des sols ont
été évaluées in situ sur des
échantillons obtenus à partir de fosse pédologique
(Ardouin, 2014 ; Bouvier, 2012). La fosse pédologique a
été creusée à une profondeur de 30 cm et les
informations sur l'état de saturation en eau, la porosité, la
couleur, la présence des racines d'herbacées et des poils
absorbants ont été enregistré au moyen d'une fiche de
collecte des données (Annexe 2).
L'état de saturation en eau a été
déterminé grâce au toucher et aux observations physiques
qui ont permis de conclure si le sol est sec ou humide. La porosité a
été déterminée à partir de l'observation des
pores sur les mottes de terre. La couleur a été à partir
du Munsell soil color charts. L'étude racinaire a reposé sur une
description physique de la forme et de l'abondance des racines dans le sol.
? Les propriétés biologiques ont concerné
les microorganismes du sol et de la flore donc l'inventaire spécifique a
été réalisé grâce à la méthode
des layons.
L'inventaire des microorganismes a reposé sur
l'observation directe des activités identifiables liées à
la méso et la macrofaune. L'inventaire floristique a
28
été réalisé au moyen d'une fiche
de relevé floristique (Annexe 3). Ce relevé a permis de calculer
trois indices notamment :
- L'indice de Shannon qui permet de mesurer la
diversité spécifique des milieux ainsi que la répartition
des individus au sein de ces espèces. Cet indice se calcule selon la
formule ci-dessous (Shannon, 1948 ; Shannon & Weaver, 1963, cité par
Diwediga et al., 2015).
S
H' = - ?(pi) log2 (pi) i=1
Pi : nombre d'individus d'une espèce donnée, i
allant de 1 à S (nombre total d'espèces).
- L'indice d'interaction de Simpson a permis de calculer la
dominance d'une espèce dans un milieu et de mesurer la
probabilité (entre 0 et 1) que des individus sélectionnés
de manière aléatoire n'appartiennent pas au même groupe. Il
se calcule selon la formule suivante (Simpson, 1949 cité par Manfo
et al., 2015).
D = ? ?? (n - 1) N(N - 1)
N = nombre total d'individus n = nombre d'individus (variation
de 1 à l'infini) dans la population de chaque espèce.
- L'indice de Pielou permet de mesurer la répartition
des espèces en fonction de leur abondance au sein d'une même
communauté. Ses valeurs varient de 0 à 1 (Piélou, 1969
cité par Diwediga et al., 2015).
H'
J = log 2(S)
II.3.4.2. Méthodes d'évaluation ex
situ des sols dans les corridors du Parc National de la
Bénoué
L'évaluation des sols échantillonnés a
été réalisée au laboratoire du Département
de Climatologie Hydrologie et Pédologie de l'Institut Supérieur
du Sahel (ISS). Elle a permis la mise en évidence des
propriétés physiques et chimiques de 63 échantillons de
sol prélevés dans les différents corridors. Chaque
échantillon a été composé de cinq
sous-échantillons emballés, étiquetés et
conservés dans des sacs plastiques (Photo 3a). Ces échantillons
ont été prélevés entre 0-30 cm profondeur. Les
points échantillonnés ont été
géo-référencés et projetés sur la carte
pédologique du service cartographique de l'ORSTOM (1973) cité par
Brabant et Humbel (1974) pour déterminer le type de sol
étudié. Au laboratoire, les échantillons ont
été émottés et séchés à l'air
libre (Photo 3b) avant d'être tamisés avec un tamis de mailles
égales à deux millimètres (Photo 3c) (N'guessan et
al., 2015).
Photo 3: Mise en condition des
échantillons de sols
29
II.3.4.2.1. Propriétés physiques
Les paramètres suivants : texture, densité
apparente et porosité totale ont permis d'évaluer les
propriétés physiques des sols.
La texture a été déterminée
à l'issue de l'analyse granulométrique par tamisage des
échantillons avec des tamis à mailles différentes. La
densité apparente (da, g.cm-3), est la masse d'une
unité de volume du sol séché à 105°C pendant 2
h. Ce volume, a été mesuré par la méthode des
cylindres. La porosité exprimée en pourcentage (%), a
été déterminée grâce à
l'équation ci-dessous dans laquelle la densité réelle est
égale à 2,65 gcm-3 (N'guessan et al.,
2015).
Porosité totale = (1
|
Densité apparente
Densité réelle ) * 100
|
II.3.4.2.2. Propriétés chimiques
Les méthodes d'évaluation des
propriétés chimiques ont permis de déterminer les teneurs
du sol en matière organique, pH, phosphore totale (P2O5), potassium
(K2O), azote, carbone et conductivité électrique.
- La teneur en matière organique exprimée en
g.kg-1 (1 % = 10 g.kg-1) a été
déterminée selon l'équation ci-dessous après perte
de la matière sèche (fraction organique) des échantillons
dans un four à température égale 500° C. pendant deux
heures (Allen, 1974) ;
% MO = (P1 - P0)
* 100
(??1-??0)-(P2-P0)
30
P0= poids du creuset vide ; P1= poids final = poids du creuset
avec l'échantillon avant la calcination ; P2= poids du creuset +
l'échantillon après calcination.
- Le carbone total a été déduit de la
formule conventionnelle ci-contre dans laquelle, 1,72 est la proportion moyenne
de carbone dans la matière organique (Duchaufour, 2001).
MO
1,72
MO = C * 1,72 ? C =
31
- Le pH a été déterminé à
température ambiante à partir d'un pH-mètre à
électrode en verre sur des suspensions diluées (20 g de sol dans
200 ml d'eau distillée) et homogénéisées à
l'aide d'un agitateur électrique (Boudoudou et al., 2009) ;
- La conductivité électrique a été
mesurée moyennant l'utilisation d'un conductimètre à
électrode sur un extrait aqueux (20 g de sol dilué dans 200 ml
d'eau distillée) homogénéisé à l'aide d'un
agitateur électrique (Boudoudou et al., 2009) ;
- Le P2O5, le K2O et l'azote ont été
déterminés par dosage dans ces échantillons de sols
à l'aide du « Nice soil testing kit » révisé le
1 juillet 2007 (ISO 9001).
II.4. Analyses statistiques
Pour apprécier les différents paramètres
étudiés, les différentes mesures effectuées ont
fait l'objet des analyses statistiques à l'aide des logiciels Microsoft
Excel 2010 et XLSTAT 2016 utilisés pour les calculs (moyenne,
écart types et khi 2). Le traitement des images satellitaires et leur
analyse ont été faits à l'aide des logiciels QGIS 2.12 et
ENVI (the Environment for Visualizing Images) 4.7.
32
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. Inventaire des facteurs de dégradation
des sols dans les corridors du Parc National de la Bénoué
(PNB)
Au vu de la démographique galopante (due à la
population migrante, en majorité de la Région de
l'Extrême-Nord) dans les villages avoisinants les corridors, la pression
anthropique est en plein essor. Cinq types de facteurs de dégradation
des sols ou activités anthropiques (agriculture, pratique pastorale,
carbonisation, urbanisation et orpaillage) ont été
inventoriés dans les sept corridors (Hippotrague, Eland de Derby, Cob
Défassa, Galerie Forestière, Buffle, Girafe et Cob de Buffon),
que compte le PNB (Tableau 1). Ce résultat diffère de celui de
Vounserbo (2011) qui a identifié dans six corridors à l'exception
de celui dit Cob de Buffon huit activités anthropiques. En dehors de la
carbonisation non identifiée par le précédent auteur, la
coupe de bois, les routes, le braconnage et l'extraction du miel ont
été identifiées en plus des activités
inventoriées dans la présente étude.
Tableau 1 : Occurrence des facteurs de
dégradation des sols dans les corridors du Parc National de la
Bénoué
Activités anthropiqu
|
Corridors
|
|
|
|
|
|
Occurrence
des activités
|
Hip
|
ED
|
CD
|
GF
|
B
|
Gif
|
CB
|
Agri es
Urb Carb PP Orpa
|
79,6
0
6
0
10,1
10,1
7
|
54,1
3 2,1
0
1
6,42
7,34
|
66,67 19,61 4,90 8,82 0
|
91,67 0
0
6,48
1,85
|
81,55 0 12,62 5,83 0
|
73,33 0 23,33 3,33 0
|
76,92 15,38 0 7,69 0
|
(%74, ) 22
9,53
7,19
6,56
2,50
|
Légende : Agri : agriculture ; PP :
pratique pastorale ; Carb : carbonisation ; 7
Orpa : orpaillage ; Urb : urbanisation ; Hip : Hippotrague, ED
: Eland de Derby, CD : Cob Défassa, GF : Galerie Forestière, B :
Buffle, Gif : Girafe, CB : Cob de Buffon.
Dans l'ensemble, les activités anthropiques sont
significativement pratiquées (÷2 = 228,46 ; ddl = 24 ; P
< 0,01) en fonction des corridors. L'agriculture (74,22 %) des
activités anthropiques (Tableau 1) a été pratiquée
de manière prépondérante et non significative en fonction
des corridors (÷2 =
33
12,17 ; ddl = 6 ; P < 0,01). Ce résultat peut se
justifié par la dépendance des populations à cette
pratique. Vounserbo (2011) a montré que la coupe de bois (61,54 %) a
été l'activité prépondérante dans six
corridors à l'exception du corridor Cob de Buffon. La différence
entre ces résultats peut être due aux années qui
séparent les deux travaux et à la méthode adoptée
par ce dernier et dont le point d'entrer dans le corridor a été
parallèle à la route nationale N°1. Tagueguim (2010) par
contre, a montré que la pratique pastorale et le braconnage sont plus
représentés que l'agriculture. En saison sèche, les
pratiques agricoles préalables aux semis sont
caractérisées par la coupe de la quasi-totalité des arbres
dans les champs (Photo 4a) et par l'utilisation des herbicides qui laissent les
sols nus au cours des contre saisons (Photo 4b). Ces résultats sont
contraires à ceux de Vounserbo (2011) et Boukeng (2015) qui ont
remarqué que l'agriculture extensive sur brulis était à
l'origine de la destruction du couvert végétal dans les
corridors. En saison des pluies, la physionomie des corridors est
constituée de cultures de maïs (Zea mays ; L., 1753 ;
Photo 4c), d'arachide (Arachis hypogea ; L., 1753 ; Photo 4d), de
coton (Gossypium hirstum ; L. Photo 4e) et d'igname (Dioscorea
rotonda ; Photo 4f).
E : 1/200
E : 1/25
34
Photo 4 : Différentes pratiques agricoles
dans les corridors du Parc National de la Bénoué
35
Fort malheureusement, les pratiques agricoles fragilisent les
sols et les rendent vulnérables aux intempéries climatiques dont
l'une des conséquences notoire est le processus d'érosion (Photo
5a), facilité par les semis faits pour la plupart dans le sens de la
pente. Les phénomènes d'érosion hydrique en nappe (Photo
5b) et en rigole (Photo 5c) sont les plus observés avec leur corollaire
en termes de perte de terres arables et dont des sols pour l'agriculture.
L'activité agricole a été étroitement liée
à la construction des cases dans les corridors pour diverses fins
(abrit, stockage des récoltes, lieu de vie...).
E : 1/20
E : 1/40
Photo 5 : Phénomènes
d'érosion dans les corridors du Parc National de la
Bénoué
Le processus d'urbanisation (9,53 % des activités
anthropiques) (Tableau 1) a été rencontré de
manière significative (÷2 = 107,74 ; ddl = 6 ; P <
0,01) dans trois corridors : Eland de Derby, Cob Défassa et Cob de
Buffon. Dans ces
36
37
corridors, l'urbanisation est faite de manière
artisanale à l'aide des briques de terre (Photo 6a) pour la construction
des cases, de la paille pour la construction des cases traditionnelles, des
clôtures (Photo 6b) et de paillottes pour la construction des toits de
case (Photo 6c). Dans certains corridors, les sols sont fortement
sollicités au point ou les cours ont servi de jardins de case (Photo
6c).
Photo 6 : Indices d'urbanisation
L'activité de carbonisation (7,19 %), est
pratiqué différemment (÷2 = 71,14 ; P < 0,01 ;
ddl = 6) dans les corridors Girafe, Buffle et Cob de Défassa (Tableau
1). Cette pratique consiste à la coupe et l'entreposage de bois (Photo
7a), suivi de l'ensevelissement (Photo 7b), de la carbonisation (Photo 7c)
jusqu'à la récolte du charbon (Photo 7d et 7e) et la
commercialisation (Photo 7f). Le charbon, source importante de revenu pour les
riverains est à l'origine de la déforestation et de la pollution
passive.
Photo 7: Processus de fabrication du charbon
dans les corridors
La pratique pastorale n'a pas varié significativement
en fonction des corridors (÷2 = 4,04 ; ddl = 6 ; P > 0,05)
(Tableau 1). Elle a été plus pratiquée en
38
saison sèche et a concerné principalement
l'élevage des bovins. Cette activité contribue à la
déforestation, plus particulièrement de l'espèce
Afzelia africana (Fabaceae) (Photo 8a) appelée en langue locale
« Bambam ». Le nombre important d'individus par troupeaux a
favorisé le surpâturage et la compaction des sols des pistes
créées par le bétail (Photo 8b). En saison de pluies, ces
pistes deviennent des rigoles pour l'écoulement des eaux (Photo 8c).
Photo 8: Indices de la pratique pastorale
L'orpaillage, qui consiste à la recherche artisanale de
l'or a aussi bien été pratiqué sur la terre ferme que dans
les lits des mayo (Photo 9). La pratique intensive de l'orpaillage a
été significative (÷2 =33,37 ; P < 0,05 ; ddl
= 6) à Eland de Derby, que dans Hippotrague et Galerie Forestière
(Tableau 1).
39
Photo 9 : Site d'orpaillage sur terre ferme
abandonné
Il ressort de l'analyse sur l'inventaire des activités
anthropiques que le degré et le rythme d'anthropisation ont varié
en fonction des corridors mais, n'ont pas été similaire sous la
base de l'utilisation des ressources du sol. Les activités anthropiques,
aux usages multiples ont eu pour point commun la destruction de la flore et du
biotope. Le bois issus de cette destruction a été exploité
à titre personnel et commercial. Cependant, ces activités ont
inévitablement entrainées la création des routes sur
lesquelles la vitesse d'écoulement des eaux a été plus
importante que sur les sols avec une couverture végétale dont les
herbacées constituent un frein non seulement à l'érosion
mais aussi à l'impact des rayons solaires et des gouttes de pluies.
Cependant, les causes de ces facteurs sont multiples et diversifiés.
III.2. Causes de la pression anthropique et des
facteurs de dégradation des sols dans les corridors du Parc National de
la Bénoué
L'analyse des réponses obtenues lors des enquêtes
sur un total de 120 personnes dont 89,17 % sont des migrants venus de
l'Extrême-Nord-Cameroun et 10,83 % des autochtones a fourni des
informations récapitulées dans le tableau 2. Cet
échantillon de la population est constitué de 57,95 % des
scolarisés migrants et de 53,85 % de scolarisés autochtones.
L'ancienneté des migrants déplacés des guerres ou à
la recherche de terres fertiles a été de moins de 10 ans dans
cette localité. Ces migrants sont propriétaires de surfaces
relativement réduites, en raison de leurs effectifs pléthoriques,
du manque de
40
moyens financiers et humains. Indépendamment de
l'origine des agriculteurs, la pratique de la monoculture sur sols
préalablement déboisé (moins cinq arbres par champ)
associée à la rotation des cultures est de rigueur. Cette
technique agricole (monoculture sur sols préalablement
déboisé) est contraire à celle observée dans la ZIC
19 situé à Tchéboa (Région du Nord-Cameroun)
où les agriculteurs pratiquent plus de deux systèmes
agro-forestiers avec une moyenne de 25 arbres hectare (Boukeng, 2015).
Même si les agriculteurs sont conscients du phénomène de
dégradation des sols, l'utilisation des herbicides (Photo 10a
10b) et des engrais en l'occurrence l'azote, le phosphore et le
potassium (Photo
10c) est plus sollicitée que la pratique de
défrichage manuelle et de labour.
Photo 10 : Intrants utilisés en
agriculture dans les corridors du Parc National de la Bénoué
Pendant les périodes de contre saison, les occupations
des populations sont diversifiés (commerce, orpaillage, chômage,
pèche). La baisse de la fertilité des sols dans la région
de l'Extrême-Nord Cameroun est due à l'utilisation intensive des
intrants (engrais NPK, herbicides...) et à la réduction des
périodes de la jachère (Jekalbe, 2010).
Tableau 2 : Statistique des enquêtes
sociales
Paramètres
|
|
Variables
|
Origine
|
|
Migrants
|
Autochtones
|
Niveau d'étude
|
|
Aucun
|
4206
(%)
|
4615
(%)
|
|
|
Primaire
|
43,93
|
38,46
|
|
|
Secondaire
|
1402
|
1538
|
|
|
< 5 ans
|
5701
|
0
|
Ancienneté
|
dans
|
la 5 = ans = 10 > 10 ans
|
4299 0
|
0
100
|
41
Causes du déplacement Guerre 1682
Recherche de terres fertiles 6262
Recherche de nouvelles 2056
|
0
0
0
|
Superficie du champ < 2 ha
terres
> S < 4
S > 5 ha
76642
|
2336 0
|
3846
4615
15 38
|
Types d'agriculture Monoculture
Polyculture
Rotation des cultures
|
100 0
100
|
100 0
100
|
Utilisation des herbicides Avant le semis
Après la levée
|
100
9252
|
100
100
|
Labour Avant le semis
Post levé
|
0
748
|
0
100
|
Utilisation des engrais
Non
|
95,33
4 67
|
100 0
|
(NPK) < 5
Nombre d'arbres dans le
5 > Nombre d'arbres < 7
|
100 0
|
92,31
769
|
Commerce
Activités post récolte Orpaillage
Chômage
Autres (pêche loisir)
des sls lOui
|
3271 1402 44,86 841
|
4615 0 3077 1538
|
Connaissance du Oui
Non
|
100 0
|
100 0
|
phénomèe de
Méthode de conservation Oui (rotation des cultures)
Non
|
4766
5234
|
8462
1538
|
Méthode de restauration Oui (jachère et 2710
b
Non 7290
|
6154
3846
|
II.3. Cartographie de l'occupation du sol entre 2005 et
2015
L'analyse cartographique, comparée sur une
période de 10 ans, a permis de constater une régression de la
végétation 37,98 % (forêts galeries, forêts claires
et savanes boisées caractérisé par la dominance de la
couleur verte sur la figure 4a) au profit des bâtis, des sols nus,
exacerbés par la mise en place des parcelles de culture (Figure 4b).
Figure 4 : Cartographie de l'occupation du sol entre 2005
et 2015
Le tableau 3 présente les superficies en pourcentage et en
hectare des types d'occupation des sols.
Tableau 3 : Evolution de l'occupation des sols
entre 2005 et 2015
1,45 1648,01
ge
33,57 44900,8
44,77 45172,3
Pourcenta Hectare
Surface en 2005 Surface en 2015
|
Différences
|
24
21854 5
s 19 55 81 57097 3 36 57 35242
42
Occupation du
sol
Bâtis et sols Forêts galeries
nus
Forêts claires
et savanes
boisées Champ
Pourcenta Hectare
2,86 3251,76
ge
11,36 19723,3
29,49 33503,2
Pourcenta 1,41
ge
22,21
15,28
Hectare
1603,75
25177,4
11669,1
2 8
43
Ces résultats mettent en exergue l'ampleur des facteurs
de dégradation sur l'avenir des sols dans le PNB. Ces résultats
sont différents de ceux d'Amadou (2015) qui a comparé sur une
période de 10 ans et a montré une régression de 5,49 % des
forêts galeries et de 57,14 % des forêts claires et des savanes
boisés contre une évolution des sols nus de 14,87 %.
III.4. Evaluation des propriétés des
sols dans les corridors du Parc National de la Bénoué
Les propriétés du sol des champs (CH) et des
sols témoins (sol en jachère (T1) et sol permanemment nu (T2))
sont évaluées sur le terrain et au laboratoire.
III.4.1. Evaluation in situ des sols dans les
corridors du Parc National de la Bénoué
III.4.1.1. Evaluation des propriétés
physiques
L'étude de la fosse pédologique (Photo 12) a
permis de montrer une variation des paramètres des sols
étudiés en fonction des activités qui y sont menées
couches ou horizons.
Tous les sols investigués et identifiés sur la
base de la carte pédologique du service cartographique de l'ORSTOM
(1973), cité par Brabant et Humbel (1974) sont en générale
hydromorphes et ferrugineux (Tableau 4). Dans l'horizon superficiel (0 - 15
cm), les sols des champs ont présenté une structure meuble de
couleur grise (10 YR 5/1) (Photo 11a), peu poreuse, quelques racines (Photo
11b) dépourvues de poils absorbants. Les sols en jachère ont
présenté une structure grumeleuse de couleur noire grise (10 YR
3/1), poreuse pourvue de nombreuses racines munis de poils absorbants (Photo
11c). Dans les sols permanemment nus, la structure a été
particulaire, de couleur grise (10 YR 5/1) non poreuse et dépourvue de
racines (Photo 11d) (Tableau 4). La structure grumeleuse et la couleur noire
grise sont indicateurs du bon fonctionnement d'un sol pourvu de microorganismes
et de matière organique (cas des sols en jachère) comparé
aux sols meubles et particulaires de couleur grise. L'absence
44
des racines autre que celles des cultures peut
s'expliqué par l'utilisation des herbicides sélectifs des
plantes. Ces résultats en comparaison avec ceux de N'guessan et al.
(2015) sont différents en certains point mais similaires en
d'autres. Dans les champs, ils ont eu les caractéristiques suivantes :
sol humide, coloration brune à brune tachetée (2,5 YR 4/3
à 7,5 YR 3/4), avec faible pénétration humifère et
structure grumeleuse pourvue de quelques racines. Dans les sols en
jachère l'humidité varie de moyenne à faible, la
coloration peut être brune foncé brune, rouge ou brune (2,5 YR
à 7,5 YR) et tachetée (2,5 YR / 4/3), la
pénétration humifère varie de faible à moyenne,
avec présence assez remarquable des racines. Dans cette étude,
indépendamment des types de sols, la structure des sols n'a pas
varié en fonction de la profondeur tandis que la couleur a varié
pour le jaune marron à l'horizon 15 - 30 cm tous comme la
porosité. De plus, l'occurrence des racines a été fonction
du type d'occupation des sols. La variation de la porosité traduit un
changement négatif des propriétés physiques du sol qui est
corrélée à la diminution ou à l'absence des racines
dans certaines couches.
Tableau 4 : Propriétés
physiques des sols dans les corridors du Parc National de
la Bénoué
|
|
|
|
Paramètres étudiés
|
Type d'occupation des sols
|
|
|
Sol des champs
|
Sol en jachère
|
|
Sol permanemment
|
Profondeur
Etat du sol (cm
Erosion Couleur Racines
Poils vivan
Porsité absorban
Structure
|
0 - 15 15 - 30
humide humide
oui++ non
grise jaune
oui+ non
mar
non non
oui+ non
meuble meuble
|
0 - 15 Humide oui+
noire grise oui +++ oui +++ oui+++ Grumeleuse
|
15 - 30 humide non
jaune
oui++ marro
oui++ oui+
grumeleus
|
0 - 15 15 - 30
nus
humide humide
oui+++ non
grise jaune
non
non mar
non non
non non
particulair particulai
|
Légende : noire grise : (10 YR 3/1) ;
jaune marron : (10 YR 5/4) ; grise : (10
e e
YR 5/1) ; + : très faible ; ++ : important ; +++ :
très importante.
La présence des racines dans les champs a
été faible en raison de l'action des herbicides comparée
à l'abondance des racines dans les sols en jachère.
45
Photo 11 : Profil des sols investigués
dans les corridors du Parc National de la Bénoué
III.4.1.2. Evaluation des propriétés
biologiques
III.4.1.2.1. Etude de la diversité spécifique
de la faune du sol
La présence des microorganismes dans un sol
détermine l'état en thèmes d'aération et de
recyclage de la matière organique et favorise une croissance optimale
des plantes. L'activité de la faune du sol et plus
particulièrement des vers de terre qui sont des indicateurs de
fertilité des sols, a varié d'une espèce à une
autre. Les vers de terre de type épigé sont retrouvés sur
la couche humifère humide en saison de pluies (Photo 12a) tandis que les
vers de terre de type anécique sont détectés
indépendamment des saisons grâce à leurs déjections
sous forme de turricules (Photo 12b) à la surface des sols et par les
galeries souterraines creusées.
Photo 12 : Indices de la présence des
vers de terre
L'occurrence spécifique de la pédofaune a permis
de caractériser les types d'occupation des sols (Tableau 5). Dans les
sols des champs et des jachères, les Arachnides ont été
absents contrairement aux sols permanemment nus. Ces organismes sont
xérophiles d'où leur présence dans ces sols. La
présence des vers de terre, mollusques et fourmis est fonction du type
d'occupation de sol et explique les différences d'abondances
observées dans les parcelles prospectées. Pour cette raison, ces
ont été plus récurrentes dans les sols des jachères
que dans les champs et les sols permanemment nus ; ce constat peut se justifier
par la différence de la couverture végétale sur ces sols.
Ces résultats vont dans le même sens que ceux de Boukeng (2015) et
Liniger et al. (2011).
Tableau 5 : Indices d'abondance de la faune du
sol par type d'occupation
Groupe taxonomique Types d'occupation des sols
Sol des Sol en jachère Sol permanemment
Arachnides (scorpions,
|
- -- ---
|
+
|
|
46
Fourmis ++
cha ++ nu ++ Myriapodes araignées)
--- + ---
47
Mollusques
Vers de terre + +++
Légende : --- : absent ; + : peu abondant
; ++ : abondant ; +++ : très abondant.
III.4.1.2.2. Etude de la diversité spécifique
de la flore du sol
L'inventaire floristique n'a été
réalisé que dans les sols en jachères des corridors en
raison de l'abondance du couvert végétal (tableau 6) et des
pratiques culturales.
Tableau 6 : Diversité floristique des
corridors du Parc National de la Bénoué
Familles Taxon Parain Corridors
Hi ED CD GF B Gif CB
Anacardiac Lannea shimperi (Hochst. ex
|
p
5 2 5 3 1 5 3
|
Annonacea
eae Annona
|
A
L. 4 6 6 3 4 2 1
|
Arecaceae Borassus pp.
e senegalensis L. 0 0 0 1 0 0
0
Euph aceae
|
orbiac Uapaka togoensis Baill. 2 4 1 2 2 2 4
|
Acacia polyac Acacia
|
(Hochst. ex
ARich) B
(L.) Willd.
|
3 3 3 6 1 1 4
3 2 0 2 0 2 6
|
Fabaceae
|
Acaci sieberiana DC.
senegalensis 2 5 5 3 3 0 2
Burkea africana Hook. 5 2 4 1 4 2 3
|
Daniellia oliveri (Rolfe)Hutch. & 2 3 2 1 4 6 4
Entada africana Adans.
Dalziel 3 3 0 2 0 1 2
obosa (Jcq.) R.Br. ex Stapf
GDon
(Schum.) Milne-
2 1 4 3 1 2 8
4 3 3 1 4 3 5
Isoberlinia doka
Isoberlinia
Parkia bigl tumentosa
Piliostigma
Loganiacea
|
Strychos thonningii
|
spinosa Lam., 1794
Redh 3 5 3 3 3 5 2
|
Malvaceae Bombax costatum Pellegr. & Vuillet 2
0 0 0 1 0 2 e
Meliaceae khaya senegalensis (Desr.) A.Juss.,
4 8 6 4 5 2 1
Moraceae Fucus cycomorus L., 1767
1830 3 2 1 4 3 1 2
Ochnaceae Lophira lanceolata Tiegh. ex Keay 5 1 3 2 3 0
4
Ochna F. Hoffm. 4 3 6 1 6 3 0
Olacaceae Ximenia americana L
cheinfurthiana 5 2 1 2 3 0 2
e Sapotaceae Vitelaria paradoxa C.F.Gaertn., 1807
5 5 4 6 3 5 7 longepedonculata
Verbenacea Vitex doniana L 4 0 2 2 7 4 3
Craib & Stapf ex
(Harms)
olland Craib &
4 1 3 1 0 1 7
5 2 2 0 3 0 2
Combretace ae
|
Terminalia laxifoli
Terminalia
|
Engl. & Diels 3 1 4 0 2 4 5
Guill. & Perr. 5 1 3 3 0 0 4
|
Dipterocarp
|
Montes kerstingii A.De Candolle 3 1 2 0 0 1
6
macroptera
|
Phyllanthac Bridellia Willd. 3 3 0 0 2 3 4
Polygalacea eae
|
ferrgene Securidaca
|
Fres 0 0 2 3 2 4 1
|
Légende : Hip : Hippotrague, ED : Eland
de Derby, CD : Cob Défassa, GF : e
Galerie Forestière, B : Buffle, Gif : Girafe, CB : Cob de
Buffon.
48
Les valeurs de l'indice de Shannon sont dans tous les
corridors proches de la diversité maximale Ln(S) (Tableau 7) et ont
indiqué une hétérogénéité
spécifique dans les communautés étudiées et donc
une bonne distribution des espèces en fonction de leur abondance, ceci
au regard complémentaire des valeurs des indices de Pielou et de
Simpson. Ce résultat est similaire à celui de Manfo et
al. (2015) dont l'indice de Shannon a indiqué une diversité
biologique très importante dans la Parcelle 0 (4,45) et la Parcelle 1
(3,63) mais une diversité très faible dans la Parcelle 2 (0,62).
L'indice de Simpson a été de 0,13 dans la Parcelle 0, 0,006 dans
la Parcelle 1 et 0,436 dans la Parcelle 2.
Tableau 7 : Différents indices de
diversité spécifique des corridors du parc
Indices calculés Hip
|
ED
|
CD
|
GF
|
B
|
Gif
|
CB
|
TaxaS 27
|
25
|
24
|
24
|
23
|
22
|
27
|
Individuals
|
95
|
71
|
76
|
62
|
69
|
60
|
97
|
ln S
|
3,30
|
3,22
|
3,18
|
3,18
|
3,14
|
3,09
|
3,30
|
ShannonH
|
3,25
|
3,04
|
3,05
|
3,04
|
3,01
|
2,93
|
3,16
|
Simpson1-D
|
0,96
|
0,94
|
0,95
|
0,95
|
0,95
|
0,94
|
0,95
|
EquitabilityJ
|
0,98
|
0,95
|
0,96
|
0,96
|
0,96
|
0,95
|
0,96
|
Légende : Hip : Hippotrague ; ED : Eland
de Derby ; CD : Cob Défassa ; GF :
Galerie Forestière ; B : Buffle ; Gif : Girafe ; CB :
Cob de Buffon.
Au vu des résultats de l'évaluation sur le
terrain, il en résulte que les sols en jachère ont de bonnes
propriétés physiques et biologiques contrairement aux sols des
champs et aux sols permanemment nus ; cette différence
matérialise l'état de dégradation des sols, agricoles dont
les propriétés se rapprochent de ceux des sols permanemment nus.
Mais ne sont pas suffisantes pour conclure sur l'état des sols qui
nécessites des analyses approfondit en laboratoire.
III.4.2. Evaluation ex situ
III.4.2.1. Propriétés physiques
- Texture
Globalement, les sols permanemment nus ont de mauvaises
propriétés texturales de même que les sols des champs et
des jachères de la Galerie Forestière, Buffle et Hippotrague.
Seuls les sols des champs en Girafe Cob de Buffon, Cob Défassa, Eland de
Derby et ceux des jachères en Hippotrague,
49
Eland de Derby, Cob Défassa, Girafe et Cob de Buffon
ont de bonnes propriétés texturales (Tableau 8). Ces bonnes
propriétés sont dues à une répartition
équilibrée des différentes particules et aux proportions
convenablement associées des limons et argiles. Bouajila et al.
(2016) dans leurs travaux ont obtenus des résultats
différent de ceux du présent travail dans les sols
cultivés et des forêts dont la texture est dominée par les
sables. La différence peut être due aux méthodes
utilisées par les auteurs.
Tableau 8 : Teneur des différentes
particules du sol (%)
Type d'occupation des sols
Champs Sol en jachère Sol permanemment nu
Co S L A Textur S L A Textur S L A Textur
Hip 29,8
ED 13,4
4
CD 32,2
9
GF 64,4
7
B 50,8
7
Gif 36,8
5
CB 43,6
1
43,6 20,0 LS 30,9
e
4
56,8 4
29,1 LA 33,2
4
36,4 30,6
9 LSA 20,8
1
3
18,1 3
16,9 S 7
57,6
7
19,6 23,0
7 S 51,9
8
26,8
0 35,7
6 SAL 45,6
5
4
26,2 29,8
3 SAL 40,5
9
43,3 25,5 LSA 40,
e
39,9
9 26,4
3 LSA 26,
34
38,7
7 29,3
3 LA 33,
05
21,3
7 20,8
7 S 53,
42
4
18,7 8,3
1 S 52,
80
26,7
6 27,0
1 SAL 50,
38
28,4
9 2
30,3 SAL 2,
58
42,69 16,3
50,03 23,6
7
44,83 21,3
6
21,14 24,7
9
22,98 23,8
0
24,19 25,0
6
23,76 22,9
6 S
LS e
LS
LS
S
S
SA
Légende : Co : corridors ; Hip :
Hippotrague ; ED : Eland de Derby ; CD : Cob
2 4 8 5 8 10 4
Défassa ; GF : Galerie Forestière ; B : Buffle ;
Gif : Girafe ; CB : Cob de Buffon ; S : Sable ; L : Limon ; A : Argile.
- Densité apparente (Da) et Porosité
Totale (PT)
Dans l'ensemble, le type d'occupation des sols n'a pas eu une
influence sur la densité apparente (÷2 = 0,16 ; ddl = 12
; P = 1) dont les valeurs n'ont pas significativement variées (Tableau
9). La porosité totale étant liée à la
densité apparente n'a également pas varié
(÷2 = 2,54 ; ddl = 12 ; P = 1) mais ces valeurs sont plus
élevé que celles de la densité apparente.
En référence aux normes des valeurs de Ouoba
et al., (2015), qui estiment que les valeurs moyennes de la
porosité totale se situent entre 50 % et 75 %, on peut conclure à
la lumière des chiffres du tableau 9 que les sols sont dans un
état peu compact, la circulation de l'eau est plus ou moins importante,
la capacité de stockage en eau est faible, qu'il existe des pores
nécessaires à la circulation des fluides et à
l'épanouissement des racines. Ces résultats de la densité
apparente
sont différents de ceux de Keesstra et al.
(2016), dans les champs traités aux herbicides (densité
élevée) et les sols couverts de végétation
(densité moins élevées) mais similaire dans les vergers
labourés (densité moyenne). En comparaison avec les travaux de
N'guessan et al. (2015), les valeurs de la porosité totale sont
différentes de celle de la présente étude dans les sols
cultivés mais similaires dans les parcelles en jachère.
Cor
Tableau 9 : Moyenne de la
densité apparente et de la porosité totale Types d'occupation
des sols
Sol des champs Sol en jachère Sol permanemment
nu
Da (g.cm- PT (%) Da (g.cm- PT (%) Da (g.cm- PT (%)
Hip 0,92 #177; 0,01 65 #177;
3)
3)
0,88 #177;0,06 67 #177;
3)
0,92 #177; 0,04 65 #177; 1,25
GF 0,83 #177; 0,06 69 #177;
#177;0
|
0,82 #177; 0,02 69 #177;
47
|
0,96 #177; 0,29 64 #177; 4,65
|
ED 0,55 #177; 0,03
02
79 0,85 #177;0,06 67 #177;
23
0,92 #177; 0,04 65 #177; 0,25
CD 0,89 #177; 0,02
#177;1
67 0,77 #177; 0,13 71 #177;
21
0,91 #177; 0,15 66 #177; 1,63
B 0,97 #177; 0,02
223
63#177; 0,72 #177; 0,06 73 #177;
07
0,95 #177; 0,04 64 #177; 0,25
Gif 0,745CB 0,92 #177;
#177;013
48
0,91 #177; 0,02 66 #177; 0,7 0,99 #177; 0,06 63#177; 1,89 226
0,87 #177; 0,02 67 #177;
|
0,91 #177; 0,04 66 #177; 1,38
|
08
72 #177;
0,06 65 #177;
50
Légende : Hip : Hippotrague ; ED : Eland
de Derby ; CD : Cob Défassa ; GF :
2,27 065
Galerie Forestière ; B : Buffle ; Gif : Girafe ; CB :
Cob de Buffon ; Da : densité apparente ; PT : porosité totale.
III.4.2.2. Propriétés chimiques
Les propriétés chimiques des sols (teneur en
matière organique, carbone, azote, phosphore total (P2O5), potassium
total (K2O), pH et la conductivité électrique ont varié en
fonction des types d'occupation des sols (Tableau 9).
La teneur en matière organique (÷2 =
32,35 ; ddl = 6 ; P > 0,01) et carbone (÷2 = 11,27 ; ddl = 6
; P < 0,05) sont plus élevée dans les parcelles en
jachère que dans les champs et les sols permanemment nus. Tout de
même, les valeurs de ces deux paramètres sont significatifs dans
les champs des corridors Galerie Forestière et Cob Défassa. Cette
teneur élevée en matière organique et carbone peut
s'expliquer par la densité de la végétation et de la faune
du sol ainsi que par le faible ruissellement des eaux de pluies. Ces
résultats sont différents de ceux obtenus par Keesstra et al.
(2016) qui ont montré qu'il existe une variation significative de
la matière organique dans les parcelles traitées aux herbicides,
les parcelles labourées et les parcelles en jachère.
51
Les sols des champs (÷2 = 22,98 ; ddl = 6 ; P
< 0,01) et les sols en jachère sont plus riches en azote
(÷2 = 14,55 ; ddl = 6 ; P < 0,01) que les sols permanemment
nus. Ce résultat peut s'expliquer par l'utilisation des intrants de type
N/P/K (20/10/10) dans les champs et par l'abondance des vers de terre dans les
parcelles en jachère. Il est de même pour le phosphore et le
potassium qui ont eu des valeurs élevées dans les champs
où sont utilisés les intrants de type N/P/K (20/10/10) que dans
les sols en jachère et les sols permanemment nus. Ces résultats
sont similaires à ceux de Boudoudou et al. (2009) dont la
teneur en NPK est élevée dans les champs où ces intrants
sont utilisés.
A quelque exception près, les sols sont majoritairement
peu salins, car les valeurs de la conductivité électrique sont
inférieures à 25 mS/cm. Ce résultat est différent
de celui de Boudoudou et al. (2009) dont les valeurs de la
conductivité électrique sont inférieures à 4 dS/m
certainement à cause des types de sol étudiés qui non
seulement sont riches en eau mais renferme de nombreux microorganismes.
Le pH a été faible dans les sols des parcelles
permanemment nus et va de 5,50 #177; 0,01 à 6,07 #177; 0,09. Les sols de
ce type sont exigeants pour la croissance des plantes comme indiqué par
CAT & ARVALIS (2005). Ce résultat peut expliquer la rareté de
la végétation sur les parcelles permanemment nues.
52
Tableau 10 : Paramètres chimiques des
sols dans les corridors en fonction du type d'occupation
Corridors
|
Types
d'occupation des sols
|
Moyenne des paramètres chimiques étudiés
|
|
|
|
|
MO (g.kg-1)
|
C (g.kg-1)
|
N (Kg/ha)
|
P2O5 (Kg/ha)
|
K2O (Kg/ha)
|
Ph
|
CE (mS/cm)
|
|
CH
|
23,17 #177; 11,94a
|
13,47 #177; 6,94 a
|
198,15#177; 2,7 0a
|
4,2 #177; 6,26 b
|
61,47 #177; 0,43 a
|
6,31 #177; 0,01a
|
45,43 #177; 0,50a
|
Hippotrague
|
T1
|
91,07 #177; 11,42a
|
52,95 #177;6,40 b
|
113,5 #177; 1,80 a
|
0,7 #177; 3,7 4a
|
25,9 #177; 0,67 b
|
6,98 #177; 0,01a
|
35,13 #177; 0,67b
|
|
T2
|
10,33 #177; 0,88 b
|
6,01 #177;0,51 b
|
13,9 #177; 2,7 1b
|
1,5 #177; 0,01 a
|
16,33 #177; 0,14ba
|
5,56 #177; 0,01a
|
28,97 #177; 0,28b
|
|
CH
|
18,60 #177; 12,30a
|
10,81 #177; 7,15a
|
117 #177; 52,49a
|
6,6 #177; 6,60a
|
71,27 #177; 0,74a
|
6,68 #177; 0,01a
|
25,40 #177; 0,53a
|
Eland de
|
T1
|
84,20 #177; 11,28b
|
48,95 #177; 6,42b
|
132,5 #177; 2,25a
|
1,6 #177; 9,90b
|
23,70 #177; 1,50b
|
6,89 #177; 0,01a
|
44,20 #177; 0,51b
|
Derby
|
T2
|
13,07 #177; 0,12a
|
7,60 #177; 0,07a
|
24,0 #177; 2,88b
|
1,9 #177; 0,00b
|
19,23 #177; 0,55b
|
5,75 #177; 0,01a
|
34,67 #177; 062b
|
|
CH
|
50,27 #177; 39,12a
|
29,22 #177; 22,75a
|
87,9 #177; 38,25a
|
2,8 #177;0,04a
|
53,90 #177; 0,76a
|
6,86 #177; 0,01a
|
19,20 #177; 0,70a
|
Cob
|
T1
|
90,13 #177; 11,04a
|
52,40 #177; 6,42a
|
109,2 #177; 1,85a
|
2,9 #177; 0,04a
|
21,37 #177; 0,58b
|
6,76 #177; 0,01a
|
40,67 #177; 1,07b
|
Défassa
|
T2
|
9,67 #177; 0,33b
|
5,62 #177; 0,19b
|
31,3 #177; 1,37b
|
2,5 #177; 0,01a
|
16,80 #177; 0,36b
|
5,50 #177; 0,01a
|
45,40 #177; 0,42b
|
Galerie
|
CH
|
69,93 #177; 23,12a
|
25,37 #177; 14,53a
|
159,1#177;106,93a
|
7,6 #177; 8,29a
|
66,67 #177; 0,70a
|
6,63 #177; 0,01a
|
24 #177; 0,55a
|
Forestière
|
T1
|
100,70 #177; 5,62a
|
58,55 #177; 3,28a
|
141,5 #177; 2,05a
|
1,5 #177; 14,3ba
|
35,33 #177; 0,71b
|
6,91 #177; 0,01a
|
44,35 #177; 0,61b
|
|
T2
|
23,03 #177; 0,15b
|
13,39 #177; 0,08b
|
17,4 #177; 2,25b
|
2,7 #177; 0,08b
|
22,17 #177; 0,34b
|
6,03 #177; 0,09a
|
41,67 #177; 0,37b
|
|
CH
|
19,63 #177; 6,04a
|
11,41 #177; 14,53a
|
128,5 #177; 54,39a
|
9,8 #177; 28,30a
|
80,83 #177; 0,39a
|
6,90 #177; 0,06a
|
49,73 #177; 0,26a
|
Buffle
|
T1
|
88,03 #177; 5,27b
|
51,18 #177; 3,06b
|
174,9 #177; 48,69a
|
1,2 #177; 26,11b
|
31,60 #177; 0,46b
|
7,18 #177; 0,04a
|
41,71 #177; 0,54b
|
|
T2
|
13,23 #177; 0,18a
|
7,69 #177; 0,10a
|
25,6 #177; 2,40b
|
0,8 #177; 0,02b
|
25,80 #177; 0,25b
|
6,07 #177;0,09 a
|
45,23 #177; 0,38b
|
|
CH
|
18,43 #177; 9,68a
|
10,72 #177; 5,63a
|
141,2 #177; 74,45a
|
8,7 #177; 20,60a
|
76,20 #177; 0,38a
|
7,71 #177; 0,01a
|
29,27 #177; 0,33a
|
Girafe
|
T1
|
105,93 #177; 11,27b
|
61,59 #177; 6,55b
|
119,5 #177; 1,20a
|
1,9 #177; 17,29b
|
24,83 #177; 0,47b
|
7 #177; 0,06 a
|
45,73 #177; 0,62b
|
|
T2
|
11,00 #177; 0,58a
|
6,01 #177; 0,16a
|
30,5 #177; 6,22b
|
0,9 #177; 0,02b
|
31,83 #177; 0,38b
|
5,90 #177; 0,06a
|
39,83 #177; 0,55b
|
Cob de
|
CH
|
25,60 #177; 13,45a
|
14,88 #177; 7,82a
|
135,1 #177; 14,43a
|
5,9 #177; 9,40a
|
135,53 #177; 0,69a
|
6,88 #177;0,01a
|
23,87 #177; 12,15a
|
Buffon
|
T1
|
86,07 #177; 8,19b
|
50,04 #177;4,76b
|
124,1 #177; 0,89a
|
1,1 #177; 5,20b
|
27,20 #177; 0,61b
|
6,90 #177;0,06a
|
34,58 #177; 0,64b
|
|
T2
|
11,67 #177; 0,88a
|
7,36 #177; 0,16a
|
21,5 #177; 5,58b
|
0,8 #177; 0,02b
|
21,37 #177; 0,67b
|
5,62 #177; 0,01a
|
42,13 #177; 0,32b
|
Légende : CH : Sol des champs ; T1 : sol
en jachère ; T2 : sol permanemment nu ; les valeurs
précédées de la même lettre alphabétique ne
sont pas statistiquement différentes au seuil de probabilité P =
0,05 ; MO : Matière Organique ; C : carbone ; N : azote ; P2O5 :
phosphore total ; K2O : potassium total ; CE : conductivité
Electrique.
53
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Au terme de ce travail axé sur l'évaluation du
niveau de dégradation des sols dans les corridors du Parc National de la
Bénoué (PNB), il ressort qu'il existe une pression humaine sur
les corridors, les sols et leurs ressources. Cette pression est
caractérisée par la pratique des activités telles que :
l'agriculture, la pratique pastorale, l'orpaillage, la carbonisation et
l'urbanisation. L'agriculture a été l'activité la plus
représentée et la plus dégradante au vu de la superficie
occupée et des techniques utilisées. Toutes ces activités
ont eu en commun la déforestation.
La démographie galopante, la pauvreté, le manque
de terre fertile dans la Région de l'Extrême-Nord, la guerre et la
route nationale N° 1 ont été les causes immédiates de
l'occupation anarchique des corridors et de la dégradation des sols.
L'analyse cartographique par comparaison diachronique des
images satellitaires des Zones d'Intérêts
Cynégétiques N° 1 et 4, où sont situés six
corridors, montre une perte en 10 ans de 37,98 % des forêts et des
savanes au détriment des champs et des sols nus.
L'évaluation des propriétés des sols des
champs en comparaison avec les sols en jachère et les sols permanemment
nus a permis de constater que les sols des champs ont perdu certains de leurs
paramètres physiques chimiques et biologiques entraimant donc un
rapprochement avec les propriétés des sols permanemment nus. La
perte de ces propriétés induit inévitablement la perte des
fonctions du sol et par conséquent la perte des fonctions
assurées par les corridors. Cependant, les intrants utilisés par
les agriculteurs pour optimiser la fertilité des sols ne supplantent pas
pour autant le rôle joué par les microorganismes du sol en
l'occurrence les vers de terre.
Il est important et urgent de mettre en oeuvre des
méthodes de lutte contre l'érosion, des méthodes de
restauration et de conservation des sols. Ces
54
méthodes doivent prendre en compte les techniques
paysannes, leurs moyens financiers et leurs niveaux d'étude.
55
RECOMMANDATIONS
Les pratiques de gestion durable des corridors doivent prendre
en compte :
- la délimitation en longueur et en profondeur par des
plaques signalétiques
des corridors ;
- le contrôle du phénomène d'immigration dans
la zone ;
- les mesures rigoureuses contre les autorités
traditionnelles qui y orientent
les populations ou contre tout contrevenant pris dans les
corridors ;
Pour une gestion durable des sols, les pratiques qui doivent
être adoptées
entre autre :
- la limitation de l'utilisation des intrants ainsi que le labour
;
- la pratique d'une agriculture dite de conservation ;
- la pratique de l'arboriculture, surtout avec des arbres
fruitiers et ceux dont
les feuilles mortes pourront enrichir le sol en humus ;
- les méthodes de lutte contre l'érosion ;
- le semis des cultures dans un sens perpendiculaire à la
pente ;
- la canalisation des eaux ainsi que son drainage ;
- le parcage du bataille et la mise en place des
aménagements sylvo-
pastoraux pour augmenter la production fourragère et
assurer une protection des
zones sensibles.
56
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63
ANNEXES
Annexe 1 : Questionnaire pour les enquêtes
I-Identification
1. Sexe : masculin féminin
2. Statut : Autochtone Migrant
3. Age : 20-30 30-40 40-50 50-60 60-70 70-80
4. Statu matrimonial : Célibataire Marié
Divorcé Veuf (ve) Autre
5. Nombre d'enfant : 0 1-5 5-10 10-15 15-20 20-25 +25
6. Niveau d'étude : Aucun Primaire Secondaire
Universitaire
7. Combien d'année avez-vous fait dans ce village ? -5
5-10 11-15 + 15
II-Raison du choix du cadre de vie et modalité de
pratique de l'agriculture
1. Pourquoi avez-vous quitté votre ancien village ? Sol
peu fertile Manque de terre Guerre Autres
2. Pourquoi le choix de ce village ? Abondance de terre
Populations
accueillantes Proximité avec la route Niveau de vie
abordable Autre
3. Quelle est la superficie du champ (ha) ? 0,5-2 2-4 4-6 6-8
8-10 10-12 +12
4. Comment faite-vous pour défricher votre champ ?
Manuellement avec la machette Avec des herbicides Par des techniques d'abatage
des arbres Autres
5. Combien d'arbre à votre champ ? 0 1-5 5-10 +10
6. Combien de fois par ans cultivé vous ? 1 2-3 3-5 +5
8. Quel est le mois de votre dernière récolte ?
Octobre Novembre Décembre Janvier
9. Comment évoluent vos récoltes ? Augmentes Reste
constantes Diminues
10. Que faite-vous pendant les périodes non agricole ?
Rien Commerce Orpaillage Carbonisation pratique pastoral pêche Autres
11. Quel sont vos différente culture ? Maïs Mil
Igname Coton Arachide Autre
12. Quel sont les intrants que vous utilisez ? engrais
13. Ces produits peuvent-il avoir des conséquences sur le
sol ? Oui Non
14. Depuis combien d'année les utilisez-vous? - 5 5-10
10-15 +15
15.
64
A quel période de l'année l'appliquez-vous au sol ?
Saison sèche Saison de pluie
16. Quel type d'agriculture faite-vous? Rotation de culture
Polyculture Monoculture Autre
17. Quel peut être les conséquences que peut avoir
un sol nu ? Dégradation du sol Augmentation de la fertilité
Erosion Autres
18. L'agriculture que vous pratiquez a tel des
conséquences sur le sol ? Oui Non
19. Quand votre sol ne sera plus fertile que faire-vous ?
Jachère Changé de village Utilisation des engrais Changé
d'activité Autre
20. Connaissez-vous que l'accès des populations dans
corridors est interdit ? Oui Non
21. Quel sont les activités que les populations y
mènent ? Agriculture Carbonisation orpaillage Autres
22. Qui occupe plus les corridors ? Les autochtones Les migrants
Autre
23. Connaissiez-vous des méthodes de restauration des
sols ? Oui Non
24. Connaissiez-vous des techniques de conservation des sols?
Oui Non
Annexe 2 : Fiche d'évaluation du sol
Site : Date : Parcelle n° :
1. Erosion : nul pluviale en nappe pluviale en rigole
2. Temps : ensoleillé neutre précipitation
3. Climat : humide froid sec chaud
4. Sol : sec humide
5. Pente : nul faible moyen forte Pourcentage 20% 20-40%
40- 60% 60-80%
6. Décomposition des végétaux:
végétaux identifiables identifiables avec
traces de décomposition peux identifiables non
identifiables pas de végétaux
7. Activité biologique en surface : absente peu abondante
abondante
8. Activités biologiques des : vers de terres termites
fourmis criquets autres
9. Compacité : meuble compact peu compact très
compact
10. Structure : grumeleuse micro grumeleuse particulaire
11. Texture : limono-sableuse sablo-limoneuse sablo-argileuse
argilo- sableuse argilo-limoneuse autres
12.
65
Pourcentage des éléments texturaux: ? 10 % 10-25 %
25-50 % 50-80 % ?80%
13. La couleur du sol est : homogène
hétérogène autres
14. couleur : noire gris-rouge Brun-gris Brun autres
15. abondance des racines à : 2 cm 5 cm 8 cm 10 cm 15 cm
20 cm 25cm 30 cm
Annexe 3 : Fiche d'inventaire floristique
Corridor : Date : Parcelle n°:
N0
|
Noms
|
Noms
|
Effectifs
|
hauteurs
|
Etat de
|
1
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|
|
|
2
|
|
|
|
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|
3
|
|
|
|
|
|
4
|
|
|
|
|
|
5
|
|
|
|
|
|
6
|
|
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|
|
|
|
|