I.3. LES CRITIQUES SUR LA
COOPERATION SINO-AFRICAINE
Alors que l'Afrique a connu une longue
période de controverses dans sa colonisation, plusieurs analystes voient
dans la coopération Chine-Afrique un danger du néocolonialisme en
ce sens qu'en matière de coopération, les prêts sans
conditionnalités et prêts préférentiels que la Chine
accorde aux pays africains risquent de bouleverser la situation par le fait que
la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Alors, le continent
noir doit se doter d'une stratégie efficace pour gérer ses
relations avec le géant économique émergent de l'Asie, en
l'occurrence la Chine.
A cette inquiétude s'ajoutent celle de la concurrence
commerciale que la Chine joue en Afrique avec ses produits manufacturés
à bas prix mais de courte durée, ce qui a provoqué la
faillite de plusieurs entreprises locales à cause du cout de production
de leurs produits et l'importation de la main d'oeuvre chinoise dans toutes les
entreprises chinoises en Afrique, ce qui cause le manque à gagner pour
l'Afrique sur le plan de l'emploi.
Pour conclure, la coopération sino-africaine
développée dans ce chapitre tire ses origines dans la profondeur
des âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans. Si la
Conférence de Bandoeng de 1955 est une occasion pour la Chine et
l'Afrique de se rencontrer, les deux coopérants se sont accordé
un soutien mutuel tant sur le plan international que dans leur
coopération. Dans son nouvel horizon, cette coopération a pour
fondement, le passé commun de deux coopérants dominés par
les puissances extérieures pendant une période donnée de
leur histoire et basée sur les principes dits de coexistence pacifique.
Elle est également basée sur un type nouveau de partenariat
stratégique, caractérisé par l'égalité des
profits dans le sens du Win-Win et de confiance mutuelle.
Le bilan de cette coopération reste largement positif
par le fait que depuis sa présence sur le continent africain, la Chine a
contribué au changement de l'aspect de l'Afrique autrement
maquillée du sous-développement et ainsi, le continent est devenu
un site géostratégique d'ambitions des grandes puissances.
Malgré cette affirmation positive, quelques asymétries
présentées par cette coopération doivent être prises
en compte par les acteurs de celle-ci et équilibrées par le
génie de la diplomatie africaine qui a encore beaucoup à faire
dans le cadre de la coopération internationale.
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