EPIGRAPHE
« Nous vivons dans un monde des conflits et pourtant
la vie y continue, sans doute grâce à la coopération qui
lie les individus et les nations ».
NEHRU JAWAHARLAL
DEDICACE
Comme dit-on, à tout seigneur tout honneur, nous
remercions avec toute considération, l'Eternel Dieu Tout-Puissant,
Père miséricordieux, Père de gloire, Dieu des
Apôtres qui nous a donné et ne cesse de nous donner la force,
l'intelligence, la sagesse et la protection durable ; tout au long de
notre vie et durant l'élaboration de ce travail.
A vous nos pères spirituels : Ancien Richard
KALALA, Evangéliste de Communauté Oscar ILUNGA, Prêtres
John Ikam ILUNGA, Dominique MUNANGA, Kennedy KABUE, Diacre Constantin
MULAJA,... pour vos prières sans cesse qui ont toujours
intercédé notre Dieu pour nous assister en tout.
Elevant la force vitale de ce que je suis aujourd'hui,
Christine KABINDA ma très chère mère et Beatrice ILUNGA ma
très chère et aimable marâtre pour avoir soutenu patiemment
mes caprices pendant les périodes les plus controversées de ma
vie, pour m'avoir élevé, m'avoir éduqué avec tant
de tendresses de d'abnégations. Avec toute mon affection, que vos
souffrances, pleures, inquiétudes trouvent une consolation dans ce
travail.
A vous mon cher Oncle maternel Lebon KABUE et maman
Châtie KANJINGA, pour votre soutien combien louable tant moral que
matériel sans lequel je ne pouvais plus arriver à cette
première étape de ce voyage scientifique, nous vous devons
toujours reconnaissance.
A vous John TSHIBANDA, Augustin ILUNGA, Alphonse TSHIBANGU,
Moïse MULOMBA et Jacques BONDO pour avoir été les plus
proches et fidèles, les mieux consultés en tout cas durant cette
période d'études
A vous tous les membres de ma famille et tous ceux qui, de
près ou de loin, ont contribué d'une manière ou d'une
autre, non seulement à l'élaboration de ce travail qui sanctionne
la fin de notre premier cycle d'études universitaires, mais aussi
à tout notre épanouissement scientifique.
Je dédie ce travail !
AVANT-PROPOS
Ce travail est le fruit non seulement des recherches
menées au cours de cette année académique, mais de trois
années de dures labeurs passées à l'Université
Officielle de Mbujimayi, entendez par là, la formation scientifique
reçue dans cet alma mater depuis le début de notre cursus
universitaire en 2011-2012. Ladite formation n'aurait pu porter ce fruit sans
le concours et la collaboration de tous ceux qui, de près ou de loin, se
sont dépassés pour nous aider à y arriver. Notre
expression, sentiment, estime et bienveillance sont de grande
considération envers le Chef de Travaux NTAMBUE KAYEMBE Guy Lebel pour
avoir, malgré ses multiples occupations, accepté la direction de
notre travail. Ses critiques, suggestions et remarques nous ont permis
d'appréhender et de préciser nombre d'arguments
théoriques.
Nous tenons à exprimer notre vive gratitude à
notre cher Assistant Daniel LUBANGI MPOSHI, qui a accepté de nous lire
et de nous aider dans nos démarches par ses conseils et remarques
très pertinents.
Nos sincères remerciements s'adressent ensuite
à tout le corps professoral et enseignant de l'Université
Officielle de Mbujimayi, celui de la Faculté des Sciences Sociales,
Politiques et Administratives et plus particulièrement à tout le
corps enseignant de Département des Relations Internationales pour leur
contribution à notre formation par leurs enseignements.
Une reconnaissance toute particulière est
orientée unilatéralement à l'Honorable Prosper BUKASA
NGOYI pour son soutien le plus propice tant moral que matériel durant
notre parcours scientifique.
Que nos camarades qui font chemin scientifique avec nous et
tous ceux non mentionnés ici mais qui ont bien voulu contribuer d'une
façon ou d'une autre à la réussite de ce travail, trouvent
également l'expression de notre gratitude.
IN MEMORIUM
A vous mon regretté père, géniteur,
Dieudonné SABUE BUHANGU Santos qui, durant toute votre vie vous
espériez toujours de nous une élévation, avec plus de
souci de nous supporter alors que les jours qui vous ont été
accordés sur cette terre ne le permettait pas.
Alors que nous avions beaucoup plus besoin de vous pour vivre
le bonheur de vos fruits, la terre nous a laissé avec chagrin et surtout
que nous n'étions que petit enfant.
Puisse Dieu vous combler et bénir, que la terre de nos
ancêtres vous soit une meilleure demeure et que votre âme repose en
paix.
ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
ANC : African National Congress ;
BAD : Banque Africaine de Développement ;
BIRD : Banque Internationale de la Reconstruction
(actuellement, Banque
Mondiale) ;
CAE : Communauté de l'Afrique de l'Est ;
CEA/AEC : Communauté Economique
Africaine ;
CEDEAO : Communauté Economique pour le
Développement de l'Afrique de l'Ouest ;
CEEAC : Communauté Economique des Etats de
l'Afrique Centrale ;
CEN-SAD : Communauté des Etats
Sahélo-Sahariens ;
CER : Communauté Economique
Régionale ;
CNOOC : China National Petrochemical
Corporation ;
CNPC : China National Offshore Oil Compagny ;
COMESA: Marché Commun pour l'Afrique de l'Est et
Australe;
CPI : Cour Pénale Internationale ;
CSCEC : China State Construction Engineering
Corporation ;
FARDC: Forces Armées de la République
Démocratique du Congo ;
FMI Fonds Monétaire International ;
FOCAC : Forum sur la Coopération
Sino-africaine ;
FRELIMO : Front de Libération du
Mozambique ;
GECAMINES : Générale des Carrières
et des Mines ;
IGAD : Autorité Intergouvernementale pour le
Développement ;
MPLA : Mouvement Populaire pou la Libération de
l'Angola ;
MONUC : Mission de l'Organisation des Nations-Unies au
Congo ;
NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement
de l'Afrique ;
OMC : Organisation Mondiale du Commerce ;
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement ;
ONU : Organisation des Nations-Unies ;
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs du
Pétrole ;
OUA : Organisation de l'Unité Africaine ;
PBOC : Banque Populaire de Chine ;
PIB : Produit Intérieur Brut ;
RDC : République Démocratique du
Congo ;
RPC : République Populaire de Chine ;
SADC : Communauté de Développement de
l'Afrique de l'Est ;
SICOMINES : Sino-congolaise des Mines ;
SINOPEC : China Petrolium and Chemical
Corporation ;
UA : Union Africaine;
UMA : Union de Maghreb Arabe ;
UNITA : Union Nationale pour l'Indépendance Totale de
l'Angola;
USD : United State of America ( Dollars
Américains) ;
ZANU : Zimbabwe African Nation Unity;
ZES : Zone Economique Spéciale ;
ZTE : Société Chinoise de Communication.
INTRODUCTION
PRESENTATION DU SUJET
Selon le sens commun de l'après guerre froide et de
l'ère libérale, le continent africain était destiné
à une marginalisation croissante causée par ses ressources
naturelles et leur exploitation illégale par ses anciens colonisateurs.
C'est pour cela que l'Afrique était entrée dans une
période radicalement nouvelle. L'histoire s'accélère, les
blocs se dissolvent, la démocratie gagne du terrain ; acteurs et
enjeux nouveaux surgissent1(*). Ainsi, on constate que depuis quelques années
l'Afrique redevient un enjeu international de première importance pour
des raisons essentiellement sécuritaires, énergétiques,
migratoires ou sanitaires.
Elle est devenue aussi un espace de compétition
économique entre les grandes puissances notamment les Etats-Unis
d'Amérique, la France, L'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Union
Européenne et la Chine, dans une version globalisée du
«scramble for Africa» (nuée sur l'Afrique). A
côté de ces raisons, il convient d'ajouter deux autres de taille,
à savoir l'approvisionnement en matières premières et le
lieu de recherche des débouchés pour les produits
manufacturés. Ici il s'agit du commerce international.
« La Chine sera pour toujours un pays ami,
partenaire et frère du continent africain ». Ces paroles de
l'ancien Président chinois HU JINTAO traduisent clairement le regain
d'intérêt de la Chine pour l'Afrique et l'importance du continent
noir dans la politique extérieure de l'Empire du Milieu2(*). En effet, la Chine et l'Afrique
inaugurent une nouvelle ère dans leurs
relations et s'engagent dans un type
nouveau de partenariat stratégique pour le développement
réciproque.
Sans passé colonial en Afrique et après
plusieurs efforts pour son autodétermination dans l'émergence de
son économie sur la scène internationale et d'imposer dans une
expérience singulière et réussie pour le
développement, la Chine marque de plus en plus sur tous les plans sa
présence sur le continent africain.
Aujourd'hui, le terme « Chinafrique »
provoque des avis divergents. En effet, les détracteurs de la
présence chinoise en Afrique prêtent à la Chine des
ambitions néocolonialistes par rapprochement à la dimension
économiquement impérialiste attachée à la
«Françafrique ».
Les espoirs que les uns placent dans la coopération
sino-africaine notamment les africains sont également à la mesure
des critiques que les autres reformulent à son encontre dont les
puissances occidentales et les institutions de Breton Wood3(*)
Les domaines d'intervention de la Chine en Afrique sont aussi
multiples que variés et sa présence y est largement perceptible.
Que ce soit sur le plan diplomatique, commercial, économique, industriel
ou politique, la Chine noue et renforce ses liens de coopération avec
les pays africains tels que le Nigéria, le Congo-Brazzaville et la
RDC,... qui voient en elle un modèle pour leur
développement.
De ce fait, « la Chine est le plus grand pays en
développement du monde alors que l'Afrique est le continent qui regorge
le plus grand nombre de pays en développement ». Il s'agit
donc d'un prototype de coopération sud-sud4(*). Bien qu'elle s'appuie sur un discours tiers-mondiste
fondé sur un passé constamment rappelé de lutte commune
contre l'impérialisme et la colonisation, l'esclavage, le commerce
triangulaire ; la réalité révèle qu'il existe
des profondes disparités entre elle et l'Afrique, lesquelles ne laissent
pas présager qu'il y a une coopération d'égal à
égal entre les deux partenaires.
En effet, avec un taux de croissance
économique de plus de 15%, la Chine est la deuxième puissance
économique du monde après les Etats-Unis d'Amérique alors
que l'Afrique ne réalise qu'une croissance économique de plus ou
moins 6%. De même, sur le plan économique, il existe un
fossé considérable entre la Chine et l'Afrique en ce sens que
l'économie chinoise est trop avancée que celle de l'Afrique
encore balbutiante.
Eloignée même géographiquement de
l'Afrique, la Chine n'éprouve aucun obstacle au développement de
ses relations avec le continent noir car, en matière de
coopération il y'a suppression des frontières entre Etats
impliqués dans celle-ci. Très éloignée de la Chine,
l'Afrique est considérée comme une proche voisine dans les
coeurs des dirigeants et peuples de la Chine et l'Afrique dans le cadre de
cette coopération, et pour cause, l'Afrique et la Chine ont des liens
historiques d'avoir été toutes colonisées par d'autres
pays.
Les objectifs de réciprocité dans la
coopération sino-africaine épousent ceux des Etats africains
depuis la création de l'Organisation de l'Unité Africaine
actuellement Union Africaine, notamment l'intégration régionale
du continent. Les pays africains ont fait un certain nombre de
déclarations entre autres, la Déclaration d'Addis-Abeba de 1973,
et la Déclaration de Kinshasa de 1976, dans le but de faire avancer le
processus d'intégration de même, le traité d'Abuja du 03
juin 1991 entré en vigueur le 12 mai 1994, le Plan d'Action de Lagos
(PAL),... mettent l'accent sur la nécessité de promouvoir ce
processus bien qu'il soit buté aux nombreuses difficultés surtout
d'ordre politique.
Cependant, au-delà de l'euphonie que suscite le
renforcement des relations entre la Chine et l'Afrique, il est tout à
fait légitime de se demander ce que les deux acteurs et beaucoup plus
spécifiquement l'Afrique, peuvent en tirer et les bouleversements qu'il
provoque dans la configuration de la géopolitique mondiale. C'est
là toute la question des enjeux de la coopération sino-africaine
en général et en particulier, avec le Nigéria, le
Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo qui est
notre matière à réflexion.
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
a. Choix du sujet
D'entrée en jeu, il sied de faire remarquer que la
problématique de l'intégration et du développement de
l'Afrique devient de plus en plus une réalité et, aujourd'hui
plus qu'hier sur tout le continent, il n'y a plus qu'un seul
leitmotiv : « l'émergence de
l'Afrique ».
Il s'agit en effet de l'ambition de l'Union Africaine (UA)
d'accélérer l'intégration économique, politique,
culturelle et technologique entre les pays africains, dans le cadre de la
mondialisation, et de promouvoir les principes et les institutions
démocratiques ainsi que le respect des droits de l'homme. Le NEPAD,
adopté par 16 chefs d'Etats lors du sommet de l'Organisation de
l'Unité Africaine(OUA) d'Abuja, en novembre 2001 participe aussi
à cette volonté5(*). De cet objectif principal précité de
l'UA s'ajoutent d'autres tels que la promotion de la coopération
internationale ; la promotion de la paix, la sécurité et la
solidarité sur le continent ; la promotion du développement
durable aux plans économique, social et culturel ainsi que
l'intégration des économies africaines6(*) sans oublier l'objectif du
millénaire pour le développement(OMD) préconisé
par les Nations-Unies.
Les besoins prioritaires sont dégagés par
rapport au développement du continent noir ravagé par une longue
période de colonisation européenne avec les puissances coloniales
notamment, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne,
l'Italie et le Portugal ; des guerres interethniques et tribales puis
d'exploitation de l'africain sans profit.
Aujourd'hui, s'il est vrai que la dynamique de
« l'émergence de l'Afrique » que les africains
attendent matérialiser avec le concours et la collaboration de la Chine
dans le cadre de la coopération sino-africaine, basée sur un type
nouveau de partenariat stratégique d'égal à égal,
coopération selon laquelle l'Afrique offre les ressources naturelles
à la Chine en contrepartie des investissements chinois sur le continent
et l'actuelle avancée du continent africain dans le processus
d'intégration régionale surtout avec l'apport des
Commissions(communautés) Economiques Régionales (CER) dans le
cadre d'accélération de son intégration. Cette dynamique
de l'émergence de l'Afrique noire est devenue aujourd'hui une question
d'actualité et tient toujours le haut du pavé dans l'arène
aussi bien régionale qu'internationale. D'où nous y avons
consacré tout un travail de fin de cycle afin d'en analyser les
dimensions et les contours, ce qui justifie notre choix.
b. Intérêt du
sujet
Il me semble que, vue la quintessence de la question relative
à l'intégration de l'Afrique subsaharienne et au
développement des pays sous études à l'heure actuelle, le
présent travail est enclin de présenter triple
intérêt : un intérêt scientifique, un
intérêt sociopolitique et un intérêt
économique.
Un intérêt scientifique en ce sens qu'en
élaborant ce travail, d'une part nous espérons poser les jalons
nécessaires à l'élaboration d'autres travaux et faire
ainsi hisser d'autres chercheurs sur la question de la coopération
sino-africaine et l'impact de la Chine dans le processus d'intégration
en Afrique noire surtout que peu de chercheurs seulement ont mené des
études sur cette question. De l'autre, analyser une question de
coopération entre la Chine et l'Afrique sur fond de l'intégration
est a fortiori une donne majeure des Relations Internationales.
Un intérêt sociopolitique par le fait que
jusqu'à l'heure actuelle, les acteurs politiques ou les populations
africaines ont mal compris la vision de cette coopération avec la Chine
car cette dernière risque de servir à la prédation des
dirigeants des pays africains alors que tous les africains attendent de cette
coopération le décollage du continent qui aujourd'hui,
grâce à celle-ci, l'Afrique reste le continent convoité par
les puissances occidentales en la transformant ainsi en un nouveau
théâtre d'affrontement de ces dernières.
3. PROBLEMATIQUE ET
HYPOTHESES
a. Problématique
« La coopération sino-africaine plonge ses
racines dans la profondeur des âges et ne cesse de s'approfondir au fil
des ans ».7(*)Alors que cette relation est vieille, elle n'a pris
d'envergure qu'à une période relativement récente, en 2000
où s'est tenu le premier Sommet Chine-Afrique à Beijing(Chine) du
10 au 12 octobre, Sommet réunissant autour de la Chine, 48 Chefs d'Etats
et de Gouvernement africains avec objectif de redonner un souffle à leur
amitié qui date de longtemps mais sans mécanisme d'action.
De ce Sommet, les accords sont signés entre les deux
parties, définissant les directives et principes de leur
coopération dans les domaines politique, économique, commercial,
socioculturel et voire militaire8(*). Le grand résultat de ce Sommet s'est
concrétisé dans la mise en place du Forum sur la
Coopération Sino-africaine, FOCAC en sigle qui est un mécanisme
permanent dans lequel on organise une conférence ministérielle
réunissant tous les ministres des Affaires étrangères du
continent africain et celui de la Chine9(*). Le constat est sans appel, la Chine est devenue un
partenaire majeur de l'Afrique en coopération sur tous les plans, ce qui
oblige les pays occidentaux à se mobiliser pour signer davantage les
partenariats avec les pays africains, s'ils veulent prendre leur place et
répondre aux besoins des peuples africains. Ainsi le continent devient
compétitif sur le plan partenarial.
La Chine semble aborder l'Afrique avec réalisme et
pragmatisme à travers la négociation des avantages, la
conciliation des intérêts et l'organisation des échanges.
Grace aux relations économiques qu'elle a développées avec
l'Afrique, la Chine contribue, à sa manière, au décollage
du continent. Ce pragmatisme se justifie du fait que pour aider le continent
africain à se développer, la Chine a accordé des
prêts préférentiels et sans conditionnalités, puis
elle a procédé en 2002, à l'effacement des dettes
extérieures de plus de30 pays africains les plus pauvres dont la R.D.C.
fait partie.
Au vu de cet intérêt présenté par
la Chine dans sa coopération avec l'Afrique nous avons estimé de
répondre à la question de savoir quelle est la motivation
réelle de cette volonté de la Chine envers l'Afrique, quelle est
son incidence sur la coopération Sud-Sud et enfin, quelle est la
contribution de cette coopération au processus d'intégration de
l'Afrique Subsaharienne ? C'est dans cette perspective que notre
étude aura pour objectif de répondre à cette
problématique posée sur la coopération sino-africaine
à travers les hypothèses.
b. Hypothèses
Ainsi pour mieux comprendre la
problématique de la coopération sino-africaine, il y'a lieu de
revisiter ses fondements, exposés des motifs de deux parties puis voir
la base ou les principes de cette coopération.
En effet, la Chine et l'Afrique présentent un
passé commun de colonisées. La Chine fut colonisée par la
Grande-Bretagne avant de passer sous le joug colonial du Japon alors que de son
côté, l'Afrique a été pendant longtemps sous la
colonisation européenne. Cette coopération est basée sur
un certain nombre de principes dits de coexistence pacifique qui sont entre
autres ; le respect de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale, l'égalité et la
réciprocité des avantages et le règlement pacifique de
différends et la non-ingérence mutuelle dans les affaires
intérieures.
Alors, la récente hausse du prix des matières
premières sur le marché international et la volonté
affichée par les pays industrialisés de garantir et de s'assurer
de leur approvisionnement en ressources naturelles a fait de l'Afrique un
continent stratégique dans la nouvelle configuration de la
géopolitique contemporaine10(*), ce qui redonne de l'espoir aux africains sur leur
avenir et présage la possibilité d'accélérer le
processus d'intégration en Afrique Subsaharienne surtout avec les
investissements chinois en infrastructures de transport et de base.
Certes, cette coopération présente quelques
difficultés dont l'importation de la main d'oeuvre chinoise dans toutes
leurs entreprises implantées en Afrique, l'offre très
compétitive des produits commerciaux à bas prix qui
concurrencent les productions locales et causent ainsi la faillite des
entreprises africaines et aussi le manque de transfert des technologies
causé par les barrières linguistiques entre les populations
chinoises et africaines,...
4. METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
a. Méthode de
recherche
La nature de la question sur laquelle nous nous proposons de
réfléchir nous suggère une méthode devant nous
permettre de l'appréhender dans sa totalité. Etant donné
que la dynamique des relations entre Etats se fonde sur la recherche de la
genèse des faits en établissant des liens entre le fait
étudié et les faits antécédents, seule la
méthode historique répond à cette exigence.
Ceci par le fait que celle-ci replace les institutions dans le
milieu social où elles ont pris naissance, offre le tableau de leurs
conditions d'existence et permet leur comparaison11(*). Conciliant cette
méthode à la question sous étude, nous avons beaucoup
d'opportunités de bien l'appréhender.
C'est ainsi que dans le cadre de cette étude, nous
analyserons la coopération sino-africaine et le processus
d'intégration en Afrique Subsaharienne en replaçant
différents mécanismes qui ont été mis sur pied pour
contourner cette problématique et ainsi combler les frustrations de
celle-ci.
b. Techniques de
recherche
La technique de recherche étant un ensemble des phases
de collecte, d'enregistrement de diverses informations sur base des individus,
groupe d'individus, des institutions12(*), la technique documentaire et l'interview directe
sont à mesure de nous guider dans cette recherche.
Ceci est dit en ce sens que celles-ci nous offrent des
opportunités de lire certains documents et entrer en contact avec
différents personnages censés nous donner des précisions
sur la matière sous étude.
5. DELIMITATION DU SUJET
Comme la science exige une délimitation
spatio-temporelle, dans le cadre de ce travail, la délimitation
circonscrit son champ d'études dans la sphère d'interactions
sino-africaines, et place comme borne inférieure l'année 2006
ayant marqué la deuxième phase de cette coopération, et
comme borne supérieure l'année 2014 étant donné que
ledit partenariat est en cours et qu'on peut en évaluer
l'évolution.
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Pour bien mener notre réflexion, nous avons
subdivisé ce travail en trois grands chapitres hormis l'introduction et
la conclusion.
Après avoir décrit les fondements de la
coopération sino-africaine (chapitre I), et analysé la Chine
comme un modèle pour l'intégration en Afrique Subsaharienne
(chapitre II), nous nous sommes penchés également sur la
coopération bilatérale que la Chine entretient avec le
Nigéria, le Congo-Brazzaville et la République
Démocratique du Congo (chapitre III).
CHAPITRE I : LES FONDEMENTS DE LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
Au commencement était l'histoire ! Tel semble le
credo de la Chine pour célébrer son retour sur le continent
africain après s'être repliée sur elle en 1434 pour se
reconstituer et lutter contre les invasions mongoles.
Ce retour s'est confirmé à la Conférence
de Bandoeng en Indonésie, tenue du 18 au 24 avril 195513(*). Ce partenariat de type
nouveau entre la Chine et l'Afrique se base sur un contexte historique de
colonisation et sur des principes dits de coexistence pacifique.
I.1. LE CONTEXTE HISTORIQUE DE
LA COOPERATION SINO-AFRICAINE
Si l'on remonte au XVème siècle de notre
ère, lors du passage de l'amiral chinois, Zheng He sur les côtes
de la Somalie, du Kenya et Zanzibar, on fixe cette amitié sur des
pièces et céramiques chinoises retrouvées dans les mines
du grand Zimbabwe, signe de relations commerciales entre ces deux
partenaires.
Après quatre siècles de séparation, ces
relations reprennent dans la deuxième moitié du XXème
siècle. En effet, à part la conférence de Bandoeng de
1955, à laquelle la Chine et l'Afrique se sont rencontrées et
témoignées le soutien diplomatique, d'une part la Chine a soutenu
les pays africains à leur décolonisation et de l'autre, ces
derniers l'ont soutenu sur la question du Taiwan à l'ONU et ont soutenu
l'arrivée au pouvoir des communistes en 1957 laquelle non seulement
aurait contribué explicitement au développement de la Chine, mais
aussi contribue en ce jour au leadership pour l'Extrême-Orient.
Dans ce contexte historique de cette coopération, le
passé commun des dominées coloniales entre la Chine et l'Afrique
et les besoins de ces deux amies, l'une de l'autre, sont des impératifs
incontournables pour cette coopération.
I.1.1 La Chine et l'Afrique, un
passé commun des dominées coloniales
Dans leur histoire, la Chine et l'Afrique ont en commun
été à un moment donné, dominées ou
colonisées par d'autres peuples. C'est le passé commun
qu'évoquait JIANG ZEMIN, ancien président de la République
Populaire de la Chine, lors qu'il déclare que « Les peuples
chinois et africains ont lutté sans fléchir et avancé par
vagues successives à la conquête de
l'indépendance ».
En effet, dans son passé, la Chine a été
colonisée au XIXème siècle par la Grande-Bretagne, la
France, les Etats-Unis et le Japon. Alors de son côté, l'Afrique a
été pendant longtemps sous le joug de la colonisation
européenne après avoir subi la traite négrière et
l'esclavagisme. Entre 1880 et 1960, le continent africain était
concédé aux puissances européennes, notamment la France,
l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Belgique et la
Grande-Bretagne, ceci suite à la Conférence Internationale du
Congo à Berlin de 1884-1885 et la Conférence Géographique
de Bruxelles de 1890.
Ayant donc connu une histoire commune, de la colonisation, la
Chine et l'Afrique se sont témoignées une sorte de
solidarité dans les malheurs et ont eu la commune volonté de
lutter contre l'impérialisme. Cette solidarité a
été exprimée officiellement pour la première fois
à la Conférence de Bandoeng en avril 1955.
Convoquée par cinq pays asiatiques dont la Birmanie, le
Ceylan, l'Indonésie, l'Inde et le Pakistan, cette conférence a
connu la participation de six pays africains en l'occurrence l'Egypte,
l'Ethiopie, le Soudan, le Ghana, le Libéria et Lybie. Celle-ci est de
nos jours le mobile au progrès de deux parties.
Donc, Bandoeng a ouvert à la Chine et à
l'Afrique une nouvelle voie de coopération qui sera
concrétisé par le soutien réciproque qu'elles se sont
accordé. En effet, Bandoeng a appuyé le continent africain
à sa décolonisation. C'est ainsi que le feu premier ministre
indien NEHRU lança la fameuse main tendue à l'Afrique au nom du
continent asiatique en ces termes : « Il appartient
à l'Asie d'aider l'Afrique au mieux de ses possibilités car nous
sommes des continents frères »14(*). Alors, le grand soutien mutuel est celui que la
Chine a accordé aux mouvements de libération nationale tels que
celui de l'Angola (UNITA, MPLA), du Mozambique (FRELIMO), du Zimbabwe (ZANU) et
de l'Afrique du Sud (ANC). La Chine a été le premier pays non
arabe à reconnaitre le gouvernement provisoire d'Algérie
créé en 1958. Elle a manifesté sa solidarité
à l'Egypte nassérienne durant son bras de fer avec la coalition
franco-britannique dans la crise du canal de Suez15(*).La Chine a utilisé
toutes les tribunes internationales pour dénoncer et renoncer au
colonialisme et à l'impérialisme européens.
De son côté, le continent noir a appuyé la
Chine à l'ONU lors de la question taïwanaise. A partir de ce
soutien, cette dernière a convaincu les Nations-Unies pour ne pas
reconnaitre la souveraineté internationale du Taiwan qui reste
jusqu'à ce jour une ile de la Chine.
Certes, cette coopération connait son point culminant
en 2000, lors de la première conférence Chine-Afrique qui a
abouti à la création du Forum sur la Coopération
Sino-africaine (FOCAC) qui est le mécanisme permanent de suivi de cette
relation. En plus, cette dernière sera fondée sur les besoins de
deux coopérants en l'occurrence la Chine et l'Afrique.
I.1.2. Les besoins de la Chine
en Afrique
Si la Chine a des représentations dans presque tous
les pays de l'Afrique dans le cadre des relations diplomatiques, son grand
besoin dans ce continent reste focalisé dans la recherche des
matières premières notamment le pétrole et les minerais
pour confirmer, émerger et submerger sa puissance économique,
ceci pour répondre aux demandes de ses industries et puis, à
trouver des nouveaux marchés ou débouchés pour
écouler une gamme des produits manufacturés ( vêtements
chaussures, produits alimentaires voitures outils informatiques et de
télécommunication,...).
Sur le plan
économico-commercial
Le pétrole africain attire beaucoup la Chine dans ses
besoins économiques. C'est ainsi qu'elle s'est engagée à
garantir ses approvisionnements en pétrole afin de pouvoir alimenter sa
croissance économique, en se tournant vers le continent. En effet, en
2011, l'Afrique a fourni plus de 35% du pétrole consommé par la
Chine16(*). Ce qui
justifie la présence des grandes compagnies pétrolières
chinoises dont la CNPC (China National Offshore Oil Compagny), la SINOPEC
(China Petrolium and Chemical Corporation), la CNOOC (China National
Petrochemical Corporation) en Afrique. Les pays les plus concernés dans
cette coopération pétrolière entre la Chine et l'Afrique
sont le Nigéria, l'Angola, le Soudan, l'Algérie, le Gabon, la
Guinée Equatoriale, le Congo-Brazzaville et le Kenya. Ces derniers ont
signé entre 2004 et 2006 plusieurs accords d'exploitation
pétrolière avec ces compagnies chinoises
précitées17(*). A côté du pétrole, la Chine a
également besoin des minerais africains pour assurer son
développement industriel. En effet, la Chine importe 85% de son cobalt
en RDC et d'autres minerais comme l'or au Mali, le fer, le phosphate, le
pétrole en Casamance au Sénégal, en Tanzanie et en Iles
Maurice18(*). Ainsi, la
Chine affirme sa détermination de rester longtemps en Afrique.
Sur le plan militaire
La Chine coopère avec les pays africains dans le
domaine géostratégique pour les enjeux suivants : le
terrorisme, l'échange d'informations, les crimes organisés, le
trafic des drogues et des armes légères19(*). De plus, la Chine fait des
donations de matériels stratégiques et armes à ces pays
dont les plus concernés sont la Namibie, l'Angola, l'Erythrée, le
Zimbabwe et actuellement la RDC dans le cadre du renforcement de
capacités des FARDC. Mais la Chine se garde le droit de s'ingérer
dans les affaires intérieures des pays avec lesquels elle coopère
en se référant aux principes qui fondent leur coopération.
C'est ainsi que, dans le cas de l'agression dont est victime
la RDC, la Chine se réserve d'envoyer ses troupes dans ce pays mais
intervient lorsque les autorités congolaises le demande. Raison pour
laquelle elle a signé des accords militaires en 2010 et en 2013 avec la
RDC, accords consistant à la formation de l'armée congolaise pour
qu'elle soit une armée forte, digne, républicaine et
disciplinée.
Sur le plan politique
La Chine a toujours manifesté son besoin de
bénéficier d'un soutien politique de la part du continent
africain afin d'empêcher les ambitions japonaises de s'intégrer au
conseil de sécurité des Nations -Unies et les tentatives
taïwanaises de se libérer d'elle et devenir un Etat souverain.
C'est ainsi qu'elle influence les pays africains à rejeter la
candidature du Japon comme membre permanent du conseil de
sécurité car celui-ci est son rival depuis le lancement des
bombes atomiques, le 6 et le 9 aout 1945 sur Hiroshima et Nagasaki par la Chine
lors de la guerre de conquête de son indépendance20(*). Donc, elle use de tout son
génie pour maintenir son intérêt national afin de confirmer
sa position de porte-étendard asiatique et ainsi adhérer à
l'école réaliste des Relation Internationales dans la notion de
puissance « balance of power ».
Sur le plan diplomatique
A travers la signature des accords bilatéraux ou
multilatéraux avec les pays africains (pris individuellement ou dans le
cadre de l'UA), la chine veut maintenir sa présence et son
émergence sur le continent noir étant donné que ce dernier
est continent stratégique pour un avenir très meilleur .Grace
à sa stratégie diplomatique d'échange des personnes, la
diaspora chinoise est perceptible dans tous les pays africains et dans toutes
les activités tant économiques que commerciales.
Donc, la Chine trouve en Afrique un espace vital pour
l'accroissement de ses intérêts nationaux.
I.1.3. les besoins de l'Afrique
face à la chine
La Chine joue en Afrique un rôle de fournisseur
important de financement et de savoir-faire indispensable au
développement de ce continent21(*).C'est ainsi que plusieurs dirigeants africains
veulent bien la Chine dans leur processus de développement grâce
à sa stratégie de coopération pragmatique avec l'Afrique.
Sa présence est la bienvenue pour les africains comme
l'affirme le président mozambicain, Armando GUEBUZA lorsqu'il
dit : « Lorsque les africains voient venir la Chine et
adopter une approche qui contribue à l'amélioration de leur
productivité, ils disent, ''vous êtes les bienvenus'' car ces
investissements et ces projets, tout particulièrement dans le domaine
des infrastructures, contribueront à réduire notre
problème de pauvreté ». Une lecture appuyée par
l'ancien président sénégalais, Abdoulaye WADE qui voit en
la Chine un partenaire commercial bien plus pragmatique et efficace que les
`'Bureaucrates occidentaux''.
Cet homme politique, lors du Sommet Union
Européenne-Chine de 2007 disait : « Lorsque je veux
construire un autoroute, il me faut cinq ans pour conclure avec la Banque
mondiale. Avec la Chine, c'est réglé en quelques jours seulement,
je dis oui ou non, et je signe22(*). Ces citations montrent combien le degré de la
confiance des africains envers la Chine est devenu leur première
locomotive en matière de partenariat économique et commercial.
En effet, la Chine stimule le développement des
infrastructures (routes, logements,...) en Afrique. Alors, les africains
beaucoup retardés par leurs anciennes puissances tutélaires,
voient en la Chine, une véritable et nouvelle amie pouvant les aider
à décoller et occuper une place prépondérante dans
la configuration économique mondiale ainsi qu'à la lutte contre
le sous-développement dans lequel ils gangrènent. Ce besoin se
situe sur différents domaines de la coopération.
Sur le plan politique
Pour jouir de la réciprocité de soutien
évoquée dans les bases de leur coopération, les pays
africains ont bénéficié du soutien de la Chine aux
années 1957, dans le cadre de l'accélération du processus
de leurs indépendances. Même les pays qualifiés
d'antidémocratiques par les institutions de Breton Wood et les pays
occidentaux bénéficient du soutien chinois23(*). C'est le cas de l'actuel
Président tchadien dont le veto de la Chine bloque la machine du conseil
de sécurité de l'ONU pour son transfèrement à la
CPI à cause de violation graves des droits de l'homme dont il
était principal auteur lors de son accession au pouvoir.
Sur le plan
économico-commercial
Dans la quasi-totalité des de pays africains, les
produits manufacturiers ont la mention « made in china »,
ce qui montre le grand besoin et la demande croissante des importations
chinoises en Afrique à cause de leur prix moins couteux par rapport
à ceux importés en Europe ou en Amérique. Avec les
nouveaux fondements de partenariat stratégique d'égal à
égal, les africains souhaitent la Chine avec laquelle ils
coopèrent en réciprocité et sollicitent des prêts
sans conditionnalités et des prêts préférentiels
alors que le FMI et la Banque mondiale assortissent leurs aides à des
conditionnalités de respect de la démocratie, de la bonne
gouvernance et des droits de l'homme. Ces institutions incriminent la
même Chine qu'elle coopère avec les pays africains où il y
a violation des droits de l'homme et corruption.
De sa part, la Chine, les Etats africains sont souverains et
n'ont pas besoin qu'on leurs dicte ce qu'ils doivent faire ou non. Les
dirigeants chinois se réfèrent à la sagesse de Nelson
MANDELA qui disait que : « Pour sauver quelqu'un qui se
noie, on ne lui demande pas quelle est la couleur de son maillot de
bain ». Donc, il faut d'abord le sauver en lui apportant son
aide24(*).Les
progrès causés en Afrique par la Chine ont aidé le
continent à s'imposer aux partenariats qui lui semblent
bénéfiques à cause de la forte demande des ressources
naturelles, ce qui fait de l'Afrique, un nouveau pôle
stratégique
Sur Le Plan diplomatique
Les Africains sont contents de voir les échanges de
personnes et le transfert des technologies dans leur relation se
réaliser. Si au début de cette coopération les accords ont
été signés sous forme multilatérale, actuellement
ces accords sont signés de pays à pays. De surcroit au niveau
international, cette relation en forte mutation passe du bilatéralisme
au multilatéralisme pour favoriser les coopérants dans la
promotion de leur intérêt national respectif.
Sur le plan culturel
Les partenaires de la coopération sino-africaine
luttent pour procéder au « choc de civilisations »
afin d'aboutir à une civilisation nouvelle qui va les unir car
jusque-là, l'inadaptation des civilisations et cultures entre l'Afrique
et la Chine est un grand obstacle à ces rapports. D'une part, les
africains ne s'adaptent pas à la civilisation chinoise, surtout sur le
plan linguistique, et d'autre part, en Afrique on y trouve toute une amalgame
de langues qui n'ont pas de rapport à celles de la Chine.
I.1.4. La stratégie de
la pénétration de la Chine en Afrique
Au cours de ces dernières années, la Chine s'est
affirmée comme acteur majeur en Afrique. Elle a procédé
par la stratégie de financement et de pénétration des
marchés en exploitant entre autres, les failles des relations
paternalistes longtemps fondées sur de zones d'influence
historico-politiques entre les anciens maitres de l'Afrique et cette
dernière. Appuyée par son potentiel financier, l'Empire du Milieu
a acquis d'importants marchés dans plusieurs pays africains. La
réussite de sa stratégie repose sur sa politique de
coopération, sa capacité de mobiliser des fonds et son dynamisme
dans la mise en oeuvre des projets par le biais de entreprises privées
et publiques qu'elle ne cesse de promouvoir.
Dès lors que la Chine a décelé des
similitudes entre sa culture et celles du continent noir, elle est
restée fidèle à une politique de flexibilité dans
sa coopération économique avec l'Afrique. Il convient de noter
que ses aides aux pays africains ne sont assorties à aucune
conditionnalité comme dans les relations Nord-Sud. Pour illustrer cet
ordre d'idées, le ministre nigérian du commerce, Olesegung AGANGA
disait que : « Je pense que les occidentaux auraient tort
de croire qu'il leur suffit acheter la bonne gouvernance et la
démocratie en Afrique(...). Ce que la Chine a réalisé en
Afrique taille en pièce cette illusion. La Chine ne met nullement en
danger les réformes de la bonne gouvernance et de la
démocratisation en Afrique, car seuls ceux qui, comme la Chine, ont
privilégié une croissance endogène avaient de chance de
réussir25(*). Afin
de lutter contre les dénonciations des détournements des fonds
qu'elle finance en Afrique pour la reconstruction du continent, la Chine a
opté pour la diplomatie de terrain, ce qui justifie la présence
de ses entreprises sur le continent pour exécuter ses investissements.
En effet, sur le plan financier, la Chine dispose d'une
réserve de change colossale de plus de 1900 milliards USD qui sont mises
à la disposition de l'Exim Bank afin de mener sa politique
d'investissements étrangers.
S'agissant de l'opérationnalité, le gouvernement
chinois a mis à contribution les secteurs essentiels de
l'économie comme le commerce, l'aide au développement et le
financement des investissements. De ce fait, dans le domaine des
matières premières énergétiques, les
sociétés chinoises telles que la CNPC et la SINOPEC mettent en
oeuvre une politique d'approvisionnement énergétique par
l'exploitation à des conditions favorables, de champs pétroliers
dans de nombreux pays africains. Les exploitations chinoises en Afrique
dépassent 190 milliards USD, ce qui montre sa stratégie de se
confirmer comme site géopolitique ou nouveau pôle d'influence
économique mondiale. Ceci nous permet d'aborder la notion de
coopération et ces principes sur lesquels se fonde la coopération
sino-africaine dans la partie suivante de ce chapitre.
I.2. NOTIONS ET PRINCIPES DE LA
COOPERATION
SINO-AFRICAINE
Dans un monde divisé par des profonds antagonismes
nationaux, idéologiques et raciaux, l'idée d'un partnership
mondial, ou association, conçue pour aborder la pauvreté comporte
de résonnances manifestement utopiques26(*). Cette association est cependant une voie de
constitution et représente l'une de victoires les plus notables de la
coopération internationale, dans une ère marquée par les
conflits nationaux. Alors, à ce niveau, il faut comprendre ce qu'est la
coopération, puis fixer la coopération Chine-Afrique sur les
principes qui la fondent.
I.2.1. Notions de
coopération
Définition
Etymologiquement le mot `'coopération'' vient de la
racine latine « cum » qui veut dire `'avec'', et
« opus » qui veut dire `'travail, oeuvre''. Les deux mots
mis ensemble donnent `'travailler ou oeuvrer en commun''. C'est pourquoi le
dictionnaire Le Robert le définit d'une part comme le fait de participer
à une oeuvre commune et de l'autre, comme la politique d'entente et
d'échange entre Etats27(*). Dans ce sens, la coopération aide les pays en
développement de se développer et de donner à leurs
populations un standing de vie.
Elle est également définie par Jean NENEY comme
un mode de collaboration interétatique institutionnalisé qui tend
à la coopération d'activités28(*). Il résulte de ces
définitions que dans la coopération, il y a des acteurs multiples
qui conjuguent leurs actions en vue d'atteindre des résultats qui leur
profitent tous. Ainsi, en agissant de concert, les coopérants ont en
vue, chacun un ou des intérêts, des attentes qui constituent ses
enjeux29(*). En ce sens,
les pays entrent dans les méandres de la coopération dans
n'importe quel domaine, commençant par des concertations, la signature
des accords, traités ou autres et enfin engagements qui les lient.
Types de
coopérations
La coopération étant un moyen qui favorise le
développement efficace entre coopérants, l'ONU a accordé
aux continents les avantages de se créer des organisations
internationales à compétence générale dans le cadre
du régionalisme30(*). Sur la typologie de coopération on parle de
la coopération internationale que le professeur KAMANDA WA KAMANDA
définit comme l'organisation et l'interdépendance réelles
des nations et des peuples en fonction des avantages que les uns et les autres
vont équitablement en tirer31(*). Ensuite vient la coopération
multilatérale qui lient les Etats dans le cadre d'une organisation
internationale ou les Etats et les organisations internationales, ou encore ces
dernières entre elles ; et la coopération bilatérale
qui lie deux acteurs étatiques d'une région
géographiquement déterminée qui coopèrent surtout
dans le cadre d'une organisation internationale.
Ces types de coopération sont orientés dans
différents domaines de la vie, ceci partant du domaine politique, en
passant par les domaines économique, militaire, scientifique jusqu'au
domaine socioéconomique.
De sa part, la coopération sino-africaine est d'une
part bilatérale en ce sens que la Chine coopère avec les Etats
africains pris individuellement. C'est le cas de la coopération
sino-congolaise. Et de l'autre elle est dite multilatérale
régionalisée en ce sens que la Chine coopère avec la
région africaine dans le cadre de l'UA qui est une organisation
internationale ou régionale. Cette coopération entre la Chine et
l'Afrique a comme base juridique, les traités et accords tant
régionaux, multilatéraux que bilatéraux.
Domaines de
coopérations
Il existe plusieurs domaines de coopération que parfois
nous ne saurons pas énumérer tous, mais il nous incombe de parler
de deux domaines qui ont trait à notre étude dont le domaine
économique et politique.
La coopération économique
Elle implique l'importation et l'exportation
d'investissements, la signature des accords douaniers dans le cadre de la
relance des activités économiques et l'accroissement des revenus
nationaux des Etats. Dans le cadre de la coopération sino-africaine,
afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux parties qui
s'évaluent actuellement à plus de 193milliards de dollars
américains, la Chine a pris huit mesures concrètes pour sa
coopération avec l'Afrique dont nous citons entre autres :
ü La suppression du tarif douanier sur les marchandises
africaines exportées en Chine ;
ü La création de la zone de coopération
économique et commerciale.32(*)
C'est pourquoi le président ougandais Yoweri MUSEVENI
disait dans une interview accordée à la BBC Africa en juin 2013
que « La Chine a besoin des marchés, nous avons
également besoin des marchés ; elle a besoin des
matières premières, nous avons aussi besoin de coopérer
avec elle dans le traitement de ces matières ; c'est donc une
formule gagnant-gagnant pour les africains et les chinois ». Ceci
montre qu'en relations interétatiques, l'arme économique est
d'importance capitale pour une bonne diplomatie.
La coopération politique
Elle implique l'influence que peut avoir un pays sur un autre
dans l'organisation et le fonctionnement du pouvoir politique et dans certaines
institutions et organismes politiquement organisés.33(*) Dès lors que la
coopération concerne deux ou plusieurs Etats, elle implique un aspect
plus diplomatique.
En effet, la coopération sino-africaine se
présente sous forme bilatérale et multilatérale par le
fait que la Chine coopère d'une part avec les pays africains d'une
manière particulière et signe des accords avec ces pays pour
l'orientation de leurs politiques extérieures respectives, et de
l'autre, elle coopère avec tous les pays africains pris ensemble, raison
pour laquelle les conférences sur la coopération sino-africaine
unissent tous les trois ans en Afrique ou en Chine les dirigeants africains et
chinois.34(*) C'est ainsi
que nous prenons dans le cadre de ce travail la coopération
sino-congolaise qui prend la dimension bilatérale.
I.2.2. les principes
fondamentaux de la coopération sud-sud
La Chine entend établir et développer un nouveau
type de partenariat stratégique avec l'Afrique sur le plan politique, et
de confiance mutuelle d'égal à égal sur le plan
économique, lequel s'inscrit dans l'esprit du
« gagnant-gagnant » pour les bénéfices
réciproques et pour le bien-être de tous. Depuis la
création en novembre 2000 du Forum sur la Coopération
Sino-africaine, la Chine et l'Afrique fondent leurs relations sur cinq
principes fondamentaux fondés sur un modèle de coopération
sud-sud, c'est- à- dire une amitié basée sur leur
passé historique et leur caractéristique d'une part, de la Chine
comme le plus grand pays en voie de développement du monde et de
l'autre, l'Afrique, le continent qui a le plus grand nombre de pays en voie de
développement.
Ces principes dits de coexistence pacifique sont :
ü Le respect de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale ;
ü La non-agression mutuelle ;
ü La non-ingérence dans les affaires
intérieures ;
ü L'égalité et la réciprocité
des avantages et enfin ;
ü Le règlement pacifique des
différends.35(*)
De ces principes, le respect de la souveraineté et la
non-ingérence sont plus respectés par Pékin car il se
réserve de s'imixer dans les affaires intérieures des Etats
africains et ne veut pas imposer son système politique, social ou
idéologique aux pays africains.
I.2.3. Une coopération
agissante, en pleine évolution
Face aux conditionnalités imposées aux pays
d'Afrique par les institutions de Breton Wood notamment la Banque mondiale et
le FMI, les puissances occidentales et les Etats-Unis, les quelles sont
liées à la bonne gouvernance, à la démocratie et au
respect des droits de l'homme, la Chine réagit en affermissant que
« Le nouvel ordre politique et économique
international » doit garantir le droit de participer sur un pied
d'égalité aux affaires internationales et précise que
« La Chine oeuvre pour établir et développer un
partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par
l'égalité des chances et des bénéfices puis de la
confiance mutuelle sur le plan politique ».36(*) Cette approche favorise le
développement rapide de cette coopération et permet à
chacun de partenaires d'escompter des avantages mutuels et
réciproques.
La Chine apparait également comme une nouvelle source
de financement du continent noir. Dans sa stratégie de coopérer
avec l'Afrique, la Chine se montre plus pragmatique avec des
réalisations à impact visible sur tout le continent africain.
Dans cette perspective, pour se maintenir le plus longtemps que possible sur ce
continent, la Chine avait, lors du Sommet de Beijing de 2006, annoncé
huit mesures concrètes pour sa coopération avec les pays
africains afin de les persuader, mesures qui sont :
ü Doubler son aide et son assistance en faveur de
l'Afrique ;
ü Elargir les catégories de marchandises
africaines exportées par elle avec un tarif douanier
zéro ;
ü Annuler les dettes pour 31 pays africains les plus
pauvres ;
ü Créer le fonds de développement
Chine-Afrique ;
ü Multiplier les projets de coopération sur
plusieurs domaines ;
ü Créer une zone de coopération
économique et commerciale ;
ü Construire les infrastructures de base et
enfin ;
ü Multiplier les échanges d'étudiants et
jeunes entre la Chine et l'Afrique.37(*)
Ces mesures sont toutes en cours actuellement et poussent les
africains à souhaiter la présence prolongée de la Chine
sur leur territoire alors que les détracteurs de cette
coopération voient en la Chine les ambitions néocolonialistes.
Le pragmatisme de cette coopération
peut être illustré avec la construction du nouveau siège de
l'UA, immeuble ultramoderne de 20 étages à Addis-Abeba en
Ethiopie, construction qui a couté 200 millions USD, accordé
à l'Afrique comme cadeau de sa coopération avec elle depuis
décembre 2011, date de fin de construction. La construction des
infrastructures de logement, routières et de communication par la Chine
en Afrique taille ce pragmatisme. Et face à tout ceci, le degré
de confiance que la Chine rencontre en Afrique présage un meilleur
avenir pour cette coopération.
Si cette coopération est mieux
ressentie par les dirigeants africains et leurs populations, certes elle
présente aussi quelques inconvénients bien que superficiels que
nous reformulons en forme de critiques dans le point qui suit.
I.3. LES CRITIQUES SUR LA
COOPERATION SINO-AFRICAINE
Alors que l'Afrique a connu une longue
période de controverses dans sa colonisation, plusieurs analystes voient
dans la coopération Chine-Afrique un danger du néocolonialisme en
ce sens qu'en matière de coopération, les prêts sans
conditionnalités et prêts préférentiels que la Chine
accorde aux pays africains risquent de bouleverser la situation par le fait que
la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Alors, le continent
noir doit se doter d'une stratégie efficace pour gérer ses
relations avec le géant économique émergent de l'Asie, en
l'occurrence la Chine.
A cette inquiétude s'ajoutent celle de la concurrence
commerciale que la Chine joue en Afrique avec ses produits manufacturés
à bas prix mais de courte durée, ce qui a provoqué la
faillite de plusieurs entreprises locales à cause du cout de production
de leurs produits et l'importation de la main d'oeuvre chinoise dans toutes les
entreprises chinoises en Afrique, ce qui cause le manque à gagner pour
l'Afrique sur le plan de l'emploi.
Pour conclure, la coopération sino-africaine
développée dans ce chapitre tire ses origines dans la profondeur
des âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans. Si la
Conférence de Bandoeng de 1955 est une occasion pour la Chine et
l'Afrique de se rencontrer, les deux coopérants se sont accordé
un soutien mutuel tant sur le plan international que dans leur
coopération. Dans son nouvel horizon, cette coopération a pour
fondement, le passé commun de deux coopérants dominés par
les puissances extérieures pendant une période donnée de
leur histoire et basée sur les principes dits de coexistence pacifique.
Elle est également basée sur un type nouveau de partenariat
stratégique, caractérisé par l'égalité des
profits dans le sens du Win-Win et de confiance mutuelle.
Le bilan de cette coopération reste largement positif
par le fait que depuis sa présence sur le continent africain, la Chine a
contribué au changement de l'aspect de l'Afrique autrement
maquillée du sous-développement et ainsi, le continent est devenu
un site géostratégique d'ambitions des grandes puissances.
Malgré cette affirmation positive, quelques asymétries
présentées par cette coopération doivent être prises
en compte par les acteurs de celle-ci et équilibrées par le
génie de la diplomatie africaine qui a encore beaucoup à faire
dans le cadre de la coopération internationale.
CHAPITRE II : LA
CHINE, UN MODELE POUR L'INTEGRATION DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
L'étude du processus d'intégration en Afrique
Subsaharienne avec comme modèle référentiel la Chine, dont
il est question dans ce chapitre consiste à faire une
représentation du milieu d'étude en dégageant
l'intégration en Afrique Subsaharienne et enfin montrer l'apport de la
Chine dans ce processus. Alors, il nous est impérieux d'étudier
d'abord l'espace de notre investigation constituée de la Chine et de
l'Afrique.
II.1. PRESENTATION DU MILIEU
D'ETUDE
Dans cette section, il est question de circonscrire le
continent africain et la Chine dans les aspects historiques et
géographiques.
II.1.1. Présentation de
l'Afrique
Etudier ce qu'est aujourd'hui l'Afrique c'est rentrer dans
l'histoire afin de retracer les grands événements qui ont
marqué son existence en tant que telle.
Aperçu historique sur
l'Afrique
Berceau de l'humanité, l'Afrique a été le
vivier de nombreuses découvertes géologiques.38(*) En effet, les
australopithèques et homosapiens en témoignent l'existence.
La désertification du Sahara vient provoquer les
migrations des bantous vers le sud du Sahara, qui devient Afrique
Subsaharienne. Les conquêtes des arabes, romains et byzantins en
antiquité viennent révolter les autochtones qui vont s'organiser
en Empires et Royaumes dont les plus importants sont l'Empire du Ghana,
l'Empire du Mali, l'Empire Songhaï et le Royaume Congo39(*). Les explorations du
XVème siècle ouvrent en Afrique la traite négrière
et le commerce triangulaire, ce qui, après l'abolition de la traite en
1833 ABRAHAM Lincoln en Amérique, l'Angleterre et en 1848 par la France
servent à la route de la décolonisation européenne en
Afrique surtout avec l'entrée de la Grande-Bretagne et de la France sur
le continent40(*). En
effet, entre 1830 et 1885, le continent devient le théâtre des
rivalités entre les puissances européennes à la recherche
de l'influence et des matières premières pour répondre aux
demandes industrielles.
La conférence de Berlin de 1884-1885 partage l'Afrique
entre six puissances notamment l'Italie, le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne,
la France, la Grande-Bretagne et le Roi Léopold II pour l'Etat
Indépendant du Congo qui sera par la suite colonie belge42(*). A la fin du XIXe
siècle, seuls le Liberia et l'Ethiopie restent indépendants en
Afrique43(*). Ce qui a
conduit au pillage systématique des ressources naturelles du continent
et l'exploitation inhumaine de l'homme noir par les blancs. C'est ainsi que
Césaire écrivait : « Entre colonisateur et
colonisé, il n'y a de place que pour la Corvée, l'intimidation,
les cultures obligatoires (...) Aucun contact humain, mais des rapports de
domination et de soumissions44(*). Ce qui va vite pousser les autochtones à la
résistance après la seconde guerre mondiale.
A partir de 1945, le réveil de l'Afrique devient
brusquement un phénomène essentiel de l'histoire du monde. A
cette époque, l'indépendance devient un mot magique en
Afrique45(*). La
multiplication des mouvements anticolonialistes notamment le panafricanisme de
Kwame N'krume et le nationalisme de Félix Houphouët Boingy imposent
un autre vent au monde. L'évolution économique, politique et
culturelle sont les facteurs ayant muri ce réveil46(*). Les Nation Unis viennent
appuyer l'anticolonialisme en consacrant au chapitre XI de la charte, la
décolonisation. L'année 1960 est une année spéciale
où beaucoup de pays africains recouvrent leur souveraineté
internationale et adhèrent à l'ONU. Le dernier fait marquant
l'Afrique est l'étranglement du Soudan du sud en 2011.
Présentation
géographique de l'Afrique
L'Afrique est le continent couvrant 6% de la surface terrestre
et 20% de la surface de terres émergées. Troisième par sa
superficie (30.415.873 km²) après l'Asie et l'Amérique,
l'Afrique est peuplée de 1.110.635.000 habitants soit 16% de la
population mondiale et cela, derrière l'Asie. Le continent compte 61
entités politiques dont 54 souveraines et ces Etats sont
regroupés en cinq sous-régions principales dont l'Afrique du
Nord, l'Afrique de l'Est, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique Centrale et l'Afrique
Australe47(*).
Excepté les six pays de l'Afrique du Nord (Algérie, Egypte,
Lybie, Maroc, Soudan et Tunisie), le reste du continent forme l'Afrique
Subsaharienne avec 48 pays, notamment, l'Afrique du Sud, l'Angola, le
Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le
Cap-Vert, la Centrafrique, le Comores, le Congo, la Cote d'Ivoire, le
Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la
Guinée, la Guinée biseau, la Guinée Equatoriale, le
Kenya, le Lesotho, le Liberia, le Madagascar, le Malawi, le Mali, le Maurice,
la Mauritanie, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Nigéria,
l'Ouganda, le Rwanda, la RDC, le Sao Tomé et principe, le
Sénégal, la sierra Leone, les Seychelles, le Soudan du Sud, la
Somalie, le Swaziland, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, la Zambie et le
Zimbabwe. Le continent africain chevauche l'équateur et englobe de
nombreux climats : tempérés, chauds et désertiques,
humides, tropicaux et il est couvert du grand plateau au sud, il s'agit du
désert de Kalahari et à l'Est par composé des chaines des
montagnes Kilimandjaro, de plaines et de dépression dans la
région de grands lacs.
Quatre bassins d'eau occupent la majeure partie du continent
dont le Niger, le Nil, le Congo et Tchad, puis d'autres fleuves importants
comme le Zambèze, le Sénégal, l'Orange, le Volta et le
Limpopo. Les terres agricoles y sont inégalement réparties et la
population consomme les eaux souterraines.48(*) La population subsaharienne est évaluée
à 900 millions d'habitants. L'Afrique est le réservoir des
ressources naturelles (pétrole, minerais forêt équatoriale,
le sous-sol et les eaux favorables à la pèche. C'est l'un de
continents les plus riches du globe mais moins développé sur
l'aspect humanitaire, avec le taux de natalité et mortalité
très élevé et PIB global de 1621milliards de dollars US ou
2.62% du PIB mondial.49(*)
C'est le continent le plus pauvre économiquement et plus endetté
dans le monde mais avec un avenir promettant à cause de sa position
géostratégique.
II.1.2. Présentation de
la Chine
Comme l'Afrique, l'étude de la Chine se fait bien avec
son passé historique avant de la situer actuellement.
Aperçu historique sur la
Chine
La Chine, longtemps une civilisation très
avancée, reste le foyer de nombreuses innovations scientifiques et
artistiques, notamment l'invention de la boussole, du papier, etc. Sa
civilisation est la plus ancienne qui a existé depuis près de
5000 ans avant notre ère et est en continue50(*). Au cours de son histoire, la
Chine a été plusieurs fois divisée et
réunifiée. Elle a été entièrement conquise
par les mongoles au XIIIème siècle, les mandchous au
XVIIème siècle, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis
au XVIIIème siècle pendant la guerre de l'opium.51(*) C'est seulement après
sa victoire militaire sur la colonisation japonaise en 1945 que ce pays a pu se
libérer des interventions étrangères.
Afin de s'organiser politiquement, la
Chine a connu plusieurs révolutions, notamment le passage du
nationalisme au communisme. Ce dernier, actuellement parti unique du pays, a
lutté pour stabiliser le social chinois en optant pour l'agriculture et
l'industrie.52(*)
L'accroissement de la production fut réalisé grâce à
l'adoption d'un système de coopération ou d'économie
d'ouverture qui permit dès 1978-1980, son intégration
régionale et internationale.
Situations
géographiques
La République Populaire de Chine (RPC) est un pays
vaste d'Asie. Avec une superficie de 9.6 millions de km², la Chine est
troisième grand pays du monde après la Russie et le
Canada.53(*) Sa population
est d'environ 1.4 milliards d'habitants, ainsi, elle est premier pays
peuplé du monde.
La Chine partage ses frontières terrestres avec 15 pays
dont : la Russie, la Corée du Nord, le Kirghizistan, le Kazakhstan,
le Sikkim, la Mongolie, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, l'Inde, le Bhoutan,
le Népal, le Pakistan, l'Afghanistan et le Tadjikistan54(*). La Chine compte plus de 6000
iles dont les plus importantes sont le Taiwan et le Hainan.
Sur le plan administratif, elle compte 23 provinces, 5
régions, 30 préfectures, 124 Districts autonomes et 1200
comtés ethniques. L'immense territoire chinois offre diverses
catégories de sols et de richesses terriennes. En effet, un
dixième de sa superficie est cultivé.
Avec 2800 milliards de mètre cubes de ressources
hydroélectriques, la Chine est 6ème du monde dans ce
domaine. Sur le plan minier, les quelques 150 minerais découverts dans
la nature ont été trouvés en Chine.55(*) C'est notamment, le zinc, le
vanadium, la magnésite, ... La faune et la flore chinoises sont
très variées.
Sur le plan économique, la Chine est la deuxième
économie mondiale après les Etats-Unis, avec un excédent
commercial dépassant les 150 milliards d'USD, et dans les perspectives,
elle pourra devenir la première puissance économique aux environs
des années 2020. Son émergence sur ce plan est extraordinaire car
il n'y a pas longtemps que l'on mourait de faim dans ce pays.
De cette étude séparée, il faut faire une
analyse comparative entre les deux partenaires afin de fixer l'apport de la
Chine au développement de l'Afrique.
En effet, comparativement, sur leurs étendues se
présente une forte asymétrie par le fait que la Chine entre en
Afrique à plus de 3 fois alors qu'elle est plus peuplée que
l'Afrique. Economiquement, la Chine a plus de moyens et dispose de tous les
atouts financiers alors que l'Afrique, bien qu'elle regorge des
quantités énormes de matières premières, elle reste
économiquement faible. Le choc de ces deux parties présage une
coopération d'intérêt étant donné que la
Chine est en quête des matières premières pour alimenter
son industrie alors que le continent africain en dispose mais en recherche du
développement en contre partie de ses énormes richesses
naturelles. Donc, l'Afrique peut coopérer avec la Chine dans le but de
calquer sur elle le modèle de développement rapide de la
Chine.
II.1.3. La place de l'Afrique
dans la configuration actuelle du monde
Dans sa configuration actuelle, caractérisée par
plusieurs pôles d'émergence, le système international
connait des mutations plus controversées. Elles sont dues d'une part,
aux efforts des grandes puissances de se confirmer comme police du monde ;
et de l'autre, l'émergence d'autres puissances dont plusieurs sont
africaines et asiatiques (Afrique du Sud, Nigéria, Inde, Chine, ...). Et
enfin, la quête des Etats-Unis pour devenir la capitale mondiale,
siège des institutions politiques et économiques du village
planétaire dans le cadre de la mondialisation et la globalisation. Ce
genre de mutations s'est transplanté vers l'Afrique par le fait de la
quête du leadership continental surtout dans le cadre de la fameuse
réforme future du conseil de sécurité de l'ONU. Cette
recherche constante du leadership africain a plongé le continent dans le
chao, laissant ainsi la place aux conflits armés interétatiques
interminables.
Le continent africain occupe, dans la nouvelle configuration
du monde, la place de nourrisseur des intérêts économiques
des puissances mondiales et une destination des produits finis d'industries
étrangères. Pour remédier à tout ceci, le continent
africain est engagé depuis les lendemains des indépendances, au
processus d'intégration régionale comme moyen de son
développement, lequel processus est fugé à la remise en
question à cause à cause du micro-nationalisme des Etats.
II.2. L'INTEGRATION EN AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
Le regain d'intérêt que suscite
l'intégration en Afrique constitue la recherche d'une identité
socioculturelle dont les racines et la légitimité sont plus
fortes que celles des Etats actuels56(*). Etudier l'intégration en Afrique
Subsaharienne nous poserait des problèmes sérieux du fait que les
Communautés Economiques Régionales qui sont piliers de ce
processus sont ouvertes et unissent les Pays du Nord du sud du Sahara.
D'où il est nécessaire de parler de l'intégration
régionale en Afrique en raison de la « solidarité
africaine » que poursuit l'UA. Il nous est également
nécessaire de faire le cadrage conceptuel du mot intégration dont
il est question dans ce chapitre.
II.2.1. Notions
d'intégration
Un essai définitionnel suffit selon le contexte de
notre étude car ce mot est pluridimensionnel et plurisectoriel en ce
sens qu'il est employé suivant plusieurs dimensions et secteurs. De ce
fait, nous le définissons avec le Professeur KABENGELE DIBWE qui croit
que la notion d'intégration implique « le système dans
lequel deux ou plusieurs pays mettent en place des organisations communes
destinées à assurer une coopération économique,
politique ou sociale.57(*)
Nous appréhendons cette intégration dans son sens du
régionalisme par le fait qu'il permet aux pays d'une région
donnée de se mettre ensemble pour s'engager dans la
complémentarité dans un système international
globalisé. Notre choix est appuyé par DAVIN Louis quand il dit
qu' : « Aucune région ne peut prétendre
à une expansion durable si elle ne s'appuie sur son propre
environnement ».58(*) A cet effet, l'intégration épouse la
notion de coopération par le fait que toutes les deux visent la
promotion du développement durable entre les Etats d'une région
donnée.
L'intégration se réalise par la mise en place de
certaines modalités économiques qui sont : la
création de la Zone de Libre-échange ; une Union
Douanière ; un Marché Commun ; une Union Economique et
monétaire et enfin, une Union Politique ou Intégration Economique
totale.59(*) Dans cette
approche, l'on constate la suppression des frontières nationales au
profit d'un développement régional ou continental avec une base
de libéralisation des échanges économiques et commerciaux
et même le transfert des technologies.
Pour l'Afrique, le processus d'intégration
régionale est encore un acquis susceptible de la libérer de la
dépendance extérieure en développant les circuits inter
régionaux de coopération. Le processus d'intégration
internationale repose sur les principes pour les fonctionnalités
dont :
ü Le principe de la territorialité qui repose sur
l'autorité ;
ü Le principe de la séparabilité entre les
compétences politiques, défense, politique extérieure,
diplomatie et compétences techno-socio-économiques d'un Etat
moderne ;
ü Le caractère utilitaire de l'allégeance
et portant fonctionnement ;
ü La ramification et le transfert de la pratique de la
coopération intergouvernementale et enfin ;
ü La paix internationale par l'érosion graduelle
des souverainetés politico-territoriales et des nationalismes.60(*) Alors, pour passer du
nationalisme à l'internationalisme il faut un stade
intermédiaire, celui de créer les institutions régionales
chargées des problèmes communs des groupes d'Etats.61(*) Raison pour laquelle l'Afrique
a mis sur pied des mécanismes pour accélérer son processus
d'intégration.
II.2.2. Les mécanismes
d'intégration en Afrique Subsaharienne
Si la création de l'OUA en 1963 a pour but
primordial, la de colonisation du continent et la lutte contre
l'impérialisme européen, cette organisation internationale avait
aussi promu la coopération économique panafricaine, ce qui
suscita les leaders africains à mettre sur pied des mécanismes
pouvant promouvoir le développement du continent, notamment le plan
d'action de Logos (1980) qui définit les programmes et stratégies
visant à promouvoir un développement auto-entretenu et la
coopération entre les pays africains, le plan prioritaire de
redressement économique en Afrique (1985, le Programme d' Action du
Caire (1995) qui visait à relancer le développement
économique, politique et sociale en Afrique,...62(*) Le traité d'Abuja de
1991 ouvre un autre horizon au processus d'intégration en Afrique.
En effet, ce traité a institué la
Communauté Economique Africaine « CEA » comme base
du processus d'intégration régionale en Afrique. Cette
dernière a comme piliers, les Communautés Economiques
Régionales « CER ». Actuellement 8 CER composent le
paysage africain, notamment le COMESA (Marché Commun pour l'Afrique de
l'Est et Australe), la CEDEAO (Communauté Economique de l'Afrique de
l'Ouest), la CEEAC (Communauté Economique des Pays de l'Afrique
Centrale), la SADC (Communauté de Développement de l'Afrique
Australe), L'IGAD (Autorité Intergouvernementale pour le
Développement), la CEN-SAD (Communauté des Etats
Sahélo-Sahariens), la CAE (Communauté de l'Afrique de l'Est) et
l'UMA (Union de Maghreb Arabe)63(*).
Ces CER avaient une mission d'accélérer le
processus d'intégration en Afrique, et cela, en six étapes
couvrant trois décennies :
Ø Première étape : 1994-1999 :
renforcement des CER existantes et création d'autres ;
Ø Deuxième étape : 1999-2007 :
stabilisation des barrières tarifaires et non tarifaires, harmonisation
progressive des politiques de mise en oeuvre des programmes multiples dans tous
les domaines, en occurrence, agriculture, industrie, transport, communication
et énergie ;
Ø Troisième étape : 2007-2017 :
consolidation des zones de libre-échanges, des Unions Douanières
et adoption d'un tarif extérieur commun ;
Ø Quatrième étape : 2017-2019 :
réalisation totale du Marché Commun africain pour aboutir
à la libre circulation des personnes et des biens dans la
région ;
Ø Cinquième étape : 2019-2023 :
consolidation du Marché Commun africain au niveau continental,
aboutissement de la quatrième étape ;
Ø Sixième étape : 2023-2028 :
consolidation de la vision de la CEA et réalisation d'une
intégration économique, politique, sociale et culturelle totale,
la création d'une Banque Centrale africaine unique, d'un parlement
panafricain et d'une union économique monétaire africaine.
Les huit CER ont inséré dans leurs
traités les quatre piliers reconnus par la CEA pour
accélérer le processus d'intégration régionale qui
sont :
ü L'intégration du commerce et des
marchés ;
ü La convergence des politiques macroéconomiques,
l'intégration financière et monétaire ;
ü La paix, la sécurité et la
stabilité ;
ü L'harmonisation des politiques sectorielles dans les
infrastructures, les ressources naturelles, le climat, l'alimentation, le genre
et l'agriculture.
Si l'OUA avait préconisé l'intégration
totale qui conduirait aux Etats- Unis d'Afrique en 2028, les
réalités actuelles en Afrique, notamment les guerres
prolongées surtout dans la sous-région des Grands-Lacs et les
mutations économiques dues à l'actuelle crise économique
mondiale qui a un impact négatif sur les économies, ce projet a
été repoussé en 2063 par le Sommet de l'UA de 2013 du 25
mai qui commémorait les 50 ans d'existence de cette organisation
africaine. Le problème des moyens financiers et des infrastructures de
communication et transport sont aussi les vraies causes de ce retard.
La transformation de l'OUA en UA en 2002 avait comme but
d'accélérer l'intégration économique et politique
du continent dans le nouveau cadre de la mondialisation et de promouvoir les
principes et les institutions démocratiques ainsi que le respect des
droits de l'homme.64(*)
C'est ainsi qu'elle a adopté en 2003 le NEPAD (Nouveau Partenariat pour
le Développement de l'Afrique) initié par seize Chefs d'Etat
africains avec pour mission principale, l'éradication de la
pauvreté en Afrique puis, placer les pays africains sur la voie de la
production et du développement durable et mettre fin à la
marginalisation du continent dans le processus de mondialisation.65(*) A comprendre, la vision de
l'UA est de bâtir une Afrique intégrée, prospère et
en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur
la scène internationale.
A ce niveau, il nous est nécessaire de faire un
état de lieu du processus d'intégration régionale en
Afrique noire.
II.2.3. Etat
d'intégration en Afrique Subsaharienne
Faire l'état de l'intégration en Afrique
Subsaharienne est synonyme de mettre au vu de tous nos lecteurs les fruits des
efforts fournis par les pays africains pour faire avancer le processus
d'intégration et leur objectif.
L'objectif principal de la CEA étant de transformer
les 53 économies des pays membres de l'UA en une économie. Cet
objectif a été séquentiel, donc en six étapes
déjà démontrées. En réalité,
l'effectivité des différentes zones de libre-échange et
Unions Douanières varie considérablement dans les trois CER
reconnues par l'UA. La CEDEAO, la CEEAC et la SADC avancent progressivement
dans la mise en place de cette troisième étape du processus
d'intégration.
Le COMESA et la CEA ont vite avancé dans ce processus
car l'Union Douanière de la CAE a été déjà
en vigueur. Le COMESA, la CAE et la SADC se sont mis d'accord pour une Union
Douanière intégrant 26 pays membres de ces CER.66(*) Ces dernières sont
à l'oeuvre du développement de l'Afrique malgré quelques
contraintes « matérielles », telles que le
sous-développement des marchés des capitaux, l'appartenance
à des multiples organisations des certains pays, l'absence
d'harmonisation des politiques,... ainsi que les contraintes
« immatérielles » liées aux infrastructures
de transport, d'énergie et des technologies d'information et de
communication, sans oublier l'aspect financier qui bloc plusieurs CER à
atteindre leurs visions67(*). Il faut aussi remarquer l'instabilité
chronique du continent et la multiplicité des organisations
internationales en Afrique qui contribuent au blocage du processus
d'intégration du continent Africain. De ce constat qui apprécie
les avancées de certaines CER sans oublier les contraintes auxquelles
sont butées ces dernières et surtout la CAE, les leaders
africains ont plusieurs défis à relever pour la relance du
continent africain.
II.2.4. Les défis
à relever dans le processus d'intégration en Afrique Noire
L'avancement du processus d'intégration en Afrique
Subsaharienne nécessite de relever quelques défis d'ordre
politique, diplomatique et économique que voici :
Sur le plan politique et
diplomatique
Face aux conflits politiques et armés soit d'agression
extérieure ou de guerres civiles qui ravagent le continent africain, les
dirigeants africains, au sein de leur caisse de résonnance qui est l'UA
doivent comprendre la nécessité de l'alternance
démocratique au pouvoir et comprendre les avantages de la
cohésion nationale, régionale puis continentale au sens où
ils comprendraient qu'en matière de coopération, pour atteindre
le développement, la souveraineté de leurs Etats doit être
limité afin d'intégrer une souveraineté continentale dans
le processus de l'Africanisation. Alors, la voie diplomatique est ouverte pour
des concertations communes afin de trouver des solutions communes pour la
marche politique du continent.
Sur le plan économique
Comme pensait John EVANS, face aux défis
économiques qui bloque le décollage du continent africain,
« le secteur qui se prêterait le mieux à une
libéralisation des échanges commerciaux, profitable à la
majorité des pays en voie de développement, est celui de produits
industriels »68(*) Ici, une économie d'ouverture maintien un
équilibre et une croissance économique. Le progrès
économique régional dépend autant plus de
l'intensité des rapports industriels à l'intérieur du
périmètre régional.69(*) Il faut donc au continent africain, de
développer les échanges interrégionaux. Etant donné
que toute politique de développement régional doit
s'insérer dans un programme bien conçu, les acteurs des
organisations sous régionales africaines doivent élaborer des
programmes réalistes. Alors que les pays africains s'appuient
actuellement sur l'industrie minière, les problèmes liés
à l'amélioration des conditions de vie des populations africaines
leur imposent la combinaison avec la promotion de l'agriculture moderne de
surcroit l'exploitation de ses immenses ressources naturelles et leur
commercialisation qui à son tour, exige les infrastructures de transport
mieux améliorées alors qu'actuellement, elles sont en état
de délabrement très avancé dans plusieurs pays du
continent. D'où la nécessité pour le continent africain de
se doter d'un réseau routier de type moderne en vue de faciliter les
échanges intra-communautaires, intra-régionaux et
extrarégionaux. Ceci s'appuie sur des institutions bancaires efficaces
car dans le processus d'intégration régionale, les Banques de
développement régional sont utilisées comme foyer de la
coopération économique.70(*) D'où la nécessité pour les
leaders africains d'appuyer les initiatives de l'UA de mettre en place la
Banque Centrale Africaine, le Fonds Monétaire Africain et la Banque
Africaine d'Investissements.
En définitive, les dirigeants et peuples africains
doivent fournir tous leurs efforts afin d'épouser et de réaliser
le rêve de tous les leaders panafricains historiques : doter le
continent d'outils concrets pour son unification et sa prospérité
afin libérer l'avenir de l'Afrique entre les mains des africains. Si
l'Afrique s'autofinance et prend en charge ses grands projets de
développement et sa responsabilité, elle pourra s'ouvrir vers
l'intégration internationale en coopérant avec les grandes
puissances économiques et calquer leur modèle de la Chine avec
laquelle elle est en coopération bénéfice
II.3. LA CHINE ET SON
APPORT DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
A l'aube du nouveau millénaire, l'Afrique est entrain
de devenir le prochain émergeant. Le taux de croissance
économique moyenne pour l'Afrique Subsaharienne est de 6,6 %. La
transformation structurelle est en train de devenir une réalité
en Afrique alors que la Chine aussi connait une forte croissance
économique d'environ 15%. C'est ainsi que grâce à sa
coopération avec l'Afrique, la Chine est l'un des moteurs principaux de
cette transformation en Afrique.
En effet, avec un flux d'échanges et d'investissement
très élevé, la Chine est entrain de stimuler l'essor du
marché des produits de base et de réduire le déficit en
infrastructures de base en Afrique grâce à sa coopération
avec ce continent. Alors, cette croissance économique et la
transformation structurelle et encore les infrastructures de base dont les
infrastructures de transport, que l'Afrique profite dans sa coopération
avec la Chine contribuent à l'accélération rapide du
processus d'intégration régionale dans lequel le continent s'est
élancé afin d'assurer son développement durable.
Il revient aux africains de transformer leurs structures
régionales et leur cadre politique en s'inspirant du modèle de
développement de la Chine afin d'y tirer des bonnes directives
suivre.
II.3.1. Le développement
de la Chine, un modèle pour l'Afrique
Depuis 1978, l'adoption de la « politique de la
porte ouverte », la création des zones économiques
spécialisées(ZES) et l'ouverture des 14 villes
côtières bénéficiant d'avantages substantiels, puis
la priorité aux grandes villes ont favorisé le
développement rapide de la Chine dans un espace de 30 ans
seulement.71(*) En effet,
la Chine s'est ouverte aux capitaux extérieurs afin d'accueillir les
investissements directs de l'étranger, principalement le secteur
manufacturier.
Cette stratégie du développement industriel
s'est appuyé sur le développement technologique et enfin, celle
de l'émergence scientifico-industrielle. Cette industrialisation est
renforcée par la politique de réduction des coûts de
transport et d'exploitation d'économie d'échelle. Son
entrée en 2001 à l'OMC accéléré son
intégration et celle du continent asiatique tout entier.
En dépit de toute expérience, le continent
africain, en vue d'accélérer son processus d'intégration
et son développement durable, lesquels doivent à leur tour,
désenclaver les pays renfermés du continent. Comme la
stratégie d'ouverture est déjà opérationnelle en
Afrique, elle doit être remplacée par le développement de
son industrie extractive et de transformation surtout avec la promotion
scientifique et l'adoption aux mutations technologiques actuelles.72(*) Ceci est conditionné
par l'édification des infrastructures de base qui promeuvent le
transfert des technologies, les échanges entre Etats et les
échanges interrégionaux, voire extrarégionaux.
II.3.2. La contribution de la
Chine au processus d'intégration de l'Afrique
A ce niveau de l'étude, il nous est impérieux de
ressortir la contribution de la coopération sino-africaine dans le
processus d'intégration en Afrique.
Si la Chine vient en Afrique, c'est pour des raisons
géoéconomiques et géopolitique. En effet, la recherche des
matières premières afin de répondre à la demande de
son industrie et créer le débouché pour ses produits
manufacturiers ou encore pour des raisons de soutien diplomatique de la part
des pays africains au concert des nations. En contrepartie, ces derniers
obtiennent l'aide au développement souvent en investissement sur le
continent.
L'ancien Gouverneur de la banque centrale du Congo, Jean
Claude MASANGU MULONGO appuie cette thèse lorsqu'il dit
que : « Les performances économiques, causé
par le grand besoin de la Chine en Afrique et sa présence sur le
continent l'a aidé à faire un pas vers l'avant.73(*) Les relations sino-africaines
sous leurs formes commerciales, économiques et diplomatiques illustrent
les bouleversements des puissances au niveau mondial. Cette hypothèse en
Relations Internationales permet d'instruire l'idée d'une Afrique qui
serait au coeur d'un enjeu de domination mondiale par les puissances notamment,
les Etats-Unis ou d'autre part, la Chine qui demeure l'épicentre. Mais
la coopération sino-africaine serait une réponse aux enjeux
majeurs auxquels est confrontée l'Afrique.
C'est un devoir aux leaders africains de garantir la
stabilité politique du continent de leur part afin d'appuyer ce
changement et engager des réformes structurelles et
macroéconomiques dans le but d'améliorer les conditions de vie et
de travail des peuples africains. Car ces derniers sont appelés à
vivre le bonheur qui résultera du développement durable pour le
continent africain et de fixer les jalons de la future histoire du monde qui
dépendra essentiellement de l'Afrique dans sa configuration future. Si
en réalité, le renforcement du processus d'intégration
régionale en Afrique noire est dû à la capacité des
financements, du réseau routier continental, des infrastructures de base
et au transfert des technologies, la présence de la Chine en Afrique a
déjà répondu et continue à répondre à
ces impératifs incontournables pour l'émergence du continent
africain.
En effet, en 2011, les investissements directs chinois vers
l'Afrique ont été évalués à 21.7 milliards
USD alors que les investissements non-financiers pour la même
période, dans le domaine de l'industrie minière, de la
construction et de la manufacture étaient de 3.61 milliards
USD.74(*) La construction
de 1300 km de la ligne ferroviaire angolaise, la réfection de l'axe
routier Lubumbashi-Zambie-Afrique du Sud et Tanzanie favorisent le commerce
intra-régional africain.
Bref, la Chine, grâce à ses investissements en
Afrique, avec sa diplomatie de terrain consistant à envoyer sur terrain
ses entreprises pour investir afin d'éviter les détournements des
fonds qu'elle finance, contribue d'une manière pragmatique au processus
d'intégration régionale en Afrique. La balle reste dans le camp
des dirigeants africains pour user de leur génie afin de mieux jouer
dans cette coopération avec la Chine, ce qui va ouvrir d'autres horizons
à ce continent afin de se créer une identité dynamique
dans un monde multipolaire et antagoniste.
II.3.3. L'Afrique, un nouveau
pôle émergent
Il est question dans ce paragraphe de faire une analyse
prospective sur la place de l'Afrique dans la configuration du monde actuel et
son rôle à jouer dans celle-ci.
L'émergence du continent africain comme nouveau
pôle d'influence se traduit actuellement par le grand besoin
affiché par les géants du monde sur elle. Nous soutenons ceci
avec le discours du Président français, François HOLLANDE
au Sénégal quand il disait : « L'Afrique est
un jeune continent qui a encore de force pour le monde et sa survie dans le
futur, il est temps que les africains se prennent en charge pour la
transformer.75(*) La
demande mondiale croissante des produits de base, notamment les matières
premières et la recherche des débouchés par les pays
industrialisés offre au continent une formidable occasion d'intensifier
ses efforts vers le développement durable en exploitant son potentiel
dans le domaine économique et enregistrer des progrès dans la
lutte contre la pauvreté, raison primordiale du NEPAD.
L'Afrique au sein de la mondialisation est un continent qui
présente le plus de possibilités de croissance. En effet,
l'Afrique est redevenue attractive pour les investissements directs
étrangers. Les taux de croissance et d'inflation annuels des pays
subsahariens se sont redressés sensiblement pour se stabiliser en
moyenne de 5 à 6% et de 7.5%.76(*) Avec la Chine, dans le cadre de leur
coopération, le continent africain devient aujourd'hui un site
géostratégique dans la configuration actuelle du monde. En effet,
si la France a tenu avec plus de 30 pays africains le Sommet France-Afrique en
novembre 2013, les Etats-Unis envisagent une autre rencontre diplomatique avec
les dirigeants africains dans les mois prochains afin de se repositionner face
à la Chine. Le Japon, l'Inde et bien d'autres puissances ne sont pas du
reste. Ceci montre la centralité de l'Afrique face aux enjeux de
l'après XXIème siècle. Ainsi se réalise le
rêve du nationaliste africain, MAMADOU DIA quand il préconise que
« L'Afrique n'a pas besoin de se rallier derrière ses
anciennes puissances tutélaires, mais plutôt de se concentrer sur
elle-même et s'ouvrir sur les pays qui offrent plus d'opportunités
pour son avenir ». L'auteur poursuit que « Nul doute que,
dans la mesure où elles seront, les nations africaines n'accepteront pas
de consentir à des vocations de seconde zone, dans la mesure où
elles seront, elles se dégageront de la tutelle de toutes les
dialectiques en compétition, de tous les paternalismes, désuets
ou rajeunis, pour affirmer leur vocation propre qui est fondamentalement de
réaliser un nouveau monde, une humanité nouvelle en se
réalisant, suivant un style nouveau.77(*) Il est temps que l'Afrique influence le monde en
établissant un nouvel ordre économique plus stratégique.
CHAPITRE III : LE
NIGERIA, LE CONGO-BRAZZAVILLE ET LA RDC DANS LE CADRE DE LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
Dans ce chapitre il sera question de ramener la
coopération sino-africaine au niveau bilatéral où la Chine
coopère avec les pays africains pris isolement. Alors nous partirons de
la coopération sino-nigériane en passant par la
coopération sino-brazzavilloise et atterrirons la coopération
sino-congolaise, cela en raison de la représentation de plusieurs CER
dont ces pays font partie et qui composent la CEA. En effet, la RDC est membre
de trois CER dont la CEEAC, la SADC et le COMESA alors que le Nigéria
est membre de la CEDEAO et de la CEN-SAD, puis le Congo-Brazzaville est membre
de la CEEAC.78(*) Cette
situation montre le regain de ces pays engagés à la quête
du développement non seulement de leurs territoires, mais surtout du
continent africain et ceci, par et à travers la coopération
économique, socioculturelle et politique.
III.1. LA COOPERATION
SINO-NIGERIANE
Nigéria, pays le plus peuplé d'Afrique et l'un
de pays les plus riches en pétrole dans le monde et membre de l'OPEP est
en relation avec la Chine depuis le 10 février 1971, date à
laquelle leurs relations diplomatiques ont été
établies.79(*) Dans
leur relation, les deux pays ont toujours approfondi la confiance mutuelle sur
le plan diplomatique et politique en vue d'étendre le commerce
bilatéral. Pour cette étude, il nous semble nécessaire de
situer ce partenariat stratégique sur le plan politique,
économico-commercial, socioculturel et diplomatique.
III.1.1. Sur le plan
politique
La Chine et le Nigéria ont développé une
amitié fraternelle fondée sur les principes de
sincérité, d'égalité et de soutien mutuel depuis
l'établissement de leurs relations diplomatiques. La Chine soutient le
Nigéria dans ses efforts pour défendre sa souveraineté
nationale et sa sécurité et elle l'encourage à jouer un
rôle actif dans les affaires africaines et internationales. En
contrepartie, les ambitions de la Chine en Afrique sur le plan politique se
focalisent sur son souci de voir ce pays soutenir sa politique d'expansion sur
Taïwan et sur Tibet. Etant butés d'une part, à
l'augmentation exponentielle de la population du Nigéria et de l'autre,
les besoins des matières premières pour la Chine afin d'alimenter
sa croissance économique, les visites d'Etats entre les deux pays se
sont multipliées avec comme but, trouver de commun accord solution
à ces problèmes et promouvoir leur développement durable.
Le Nigéria étant l'une de puissances africaines
émergentes a besoin d'être, dans le cadre de la fameuse
réforme du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, l'un des
membres permanents de cet organe, défendant les intérêts
africains dans le concert des nations.80(*) Dans cette démarche, le Nigéria
bénéficie du soutien de la Chine afin de le devenir. Donc, depuis
les années 2005, le partenariat sino-nigérian est devenu plus
stratégique.
III.1.2. Sur le plan
économico-commercial
La coopération économique et commerciale entre
la Chine et le Nigéria s'est développée au cours de ces
dernières années. Le Nigéria échange avec la Chine
en matière pétrolière. Les échanges commerciaux
entre ces pays sont passés de deux milliards de $ US en 2005 à 13
milliards $ US en 2012.81(*) Le Nigéria voulant développer son
industrie pétrolière a signé avec la China State
Construction Engineering Corporation (CSCEC) un contrat d'environ 3 milliards
de ($ US) en mars 2011 afin que cette dernière construise trois
raffineries et un complexe pétrolier à Warri, Kaduna, Port
Harcourt, River state et Elémi pour augmenter la capacité de
raffinage du Nigéria. De son côté, le Nigéria
accorde à la partie chinoise des concessions pétrolières
pendant 5 ans dont la production est évaluée à plus de 70
millions de baril par jour, durant 3 ans.82(*) En juillet 2013, les deux pays ont signé un
accord de prêt en faveur du Nigéria au coût de 3 milliards
($ US) lors de la visite du président Jonathan Goodlock du
Nigéria en Chine contre l'exploitation du pétrole nigérian
par la Chine.
Selon le Président Goodlock, ce prêt dont la
première tranche de plus d'un milliard de $ US a été
accordé pour servir au financement des aéroports, un transway
pour Lagos, une centrale hydroélectrique et des infrastructures pour gaz
et le pétrole. Les compagnies chinoises construisent déjà
des routes un peu partout au Nigéria, avec des contrats estimés
à 1.7 milliards de dollars. La demande chinoise du pétrole au
Nigéria augmente et a atteint plus de 180 millions barils par
jour.83(*) Cette
coopération économique et commerciale s'est étendue
à divers domaines, notamment l'agriculture, l'éducation, la
culture et la science.
En 2011, la Banque Populaire de Chine (PBOC) et la Banque
Centrale du Nigéria ont signé par le biais de leurs gouverneurs
respectifs un protocole d'accord sur l'introduction du
« Yuan » chinois (monnaie chinoise) sur le marché
nigérian. Ceci compte tenu de l'importance économique de plus en
plus grande de la Chine dans le monde et de la croissance des flux
d'échanges entre les deux pays, indiquait Sanusi Lomido.84(*) Si l'on fait un pas en
arrière, on constatera la signature en 2006 d'un accord portant sur 4
licences d'exploitation pétrolière contre les investissements
d'ordre de 4 milliards de dollars dans l'infrastructure et la
téléphonie entre les deux partenaires. Nous osons croire que dans
ce domaine, la coopération sino-nigériane est pragmatique et
offre des bénéfices réciproques aux deux parties en
partenariat.
II.1.3. Sur le plan
diplomatique et socioculturel
Les relations diplomatiques entre les deux pays sont
caractérisées par l'entente entretenue depuis plus de 40 ans de
leur établissement. Si les prédécesseurs du
président JINTAO et Jinping avaient accordé leur soutien
politique et diplomatique au dictateur nigérian Sani Abacha, l'actuelle
diplomatie chinoise repose sur le soutien potentiel qu'elle apporte au
Nigéria engagé dans la course à un siège permanent
africain au Conseil de Sécurité de l'ONU comme nous l'avons
déjà indiqué.
Sur le plan social et culturel, la Chine offre chaque
année plus de 300 opportunités de formation à des
agriculteurs nigérians. Dans le domaine de l'éducation, elle
attribue chaque année 30 bourses d'études universitaires à
des étudiants nigérians pour aller étudier en Chine. Plus
de 10000 nigérians sont employés par des entreprises chinoises
installées au Nigéria.85(*) C'est ainsi que l'ambassadeur nigérian en
Chine disait que, « Chaque année depuis le début
de cette décennie, nous avons franchi une étape
bénéfique pour notre coopération avec la Chine afin de
garantir des avantages concrets pour les nigérians.
Ce sont des avantages qui reviennent à l'ensemble des
citoyens et améliorent leur vie ».86(*) Ceci manifeste l'engagement de
la coopération sino-nigériane à long terme. Mais comme
bien d'autres africains, les nigérians commencent à remettre en
cause la présence chinoise en Afrique de peur que le continent ne tombe
pas dans la situation de surendettement avec plusieurs milliards de dollars que
la Chine accorde aux pays africains sans conditionnalités. Raison pour
laquelle le gouvernement nigérian a refusé en septembre 2009 la
proposition chinoise d'acheter 6 milliards de barils de pétrole contre
20 millions de dollars.87(*) Donc, le Nigéria est en train de prendre des
mesures de clairvoyance dans ses relations, non seulement avec la Chine, mais
aussi avec le reste du monde extérieur surtout que l'Afrique a un
mauvais souvenir de la colonisation.
III.2. LA COOPERATION
SINO-BRAZZAVILLOISE
La relation entre la Chine et le Congo-Brazzaville tire ses
origines dans la colonisation française entre 1925-1929 au Congo. En
effet, après la désertion de plusieurs ouvriers au chantier
à Brazzaville à cause des mauvaises conditions de leur vie et
leur mauvais traitement, les autorités françaises furent appel
aux ouvriers chinois afin de soulager la main d'oeuvre indigène. En
juillet 1929, 800 chinois débarquèrent à Pointe-Noire.
Après leur contrat, certains chinois restèrent au Congo et cette
période marque le début de l'immigration chinoise à
Brazzaville.
Cependant, l'histoire des relations diplomatiques entre la
Chine et le Congo commence en 1946 avec l'établissement des
premières relations diplomatiques entre les deux pays.88(*) Il est à noter que
depuis la création du FOCAC en 2000, les deux pays ont mené une
coopération pragmatique fructueuse qui couvre plusieurs domaines,
notamment politique, économique, socioculturel et diplomatique. Cette
coopération est en train de devenir un modèle pour la
coopération sino-africaine.
III.2.1. Sur le plan
politique
Etablies officiellement le 22 février 1964, ces
relations entre la Chine et le Congo-Brazza ont été
motivées par la vocation de deux pays à militer d'abord pour le
non-alignement entre les deux blocs de la guerre froide et le souci pour la
Chine de mettre en oeuvre sa stratégie d'enracinement au Congo. Les
relations politiques entre les deux pays, il y a 50 ans sont restées
fortes et efficaces avec la confiance et le soutien mutuel. C'est ainsi que, la
Chine est le premier pays à rétablir l'ambassade à
Brazzaville après les troubles de 199789(*). Ces relations soutiennent les politiques de
développement de deux partenaires et ont conduit à la signature
des accords de coopération économique en visant le
développement durable, surtout du Congo et favorise ce pays à
récupérer le retard connu avec la colonisation sur le
développement.
III.2.2. Sur le plan
économico-commercial
Le Congo-Brazza est devenu un partenaire économique et
commercial très important de la Chine dans la région de l'Afrique
centrale. En effet, le volume d'échanges commerciaux entre les deux pays
est passé de 290 millions de dollars en 2002 à 5,8 milliards en
2013, soit une augmentation de 17 fois en 11 ans.90(*) La Chine est de plus en plus,
grâce à ses relations économiques avec le Congo,
impliqué dans tous les domaines et tous les grands travaux de
modernisation du pays.
Les réalisations de la Chine au Congo-Brazzaville sont
nombreuses dont la construction de la centrale hydroélectrique
d'Imboulou, la construction de l'aéroport Maya à Brazza, les
locaux abritant le ministère congolais des affaires
étrangères, la maison de la Radio et Télévision
Congolaise, la bibliothèque universitaire de Brazza, cinq marchés
modernes91(*). Depuis
l'établissement des relations sino-congolaises, la Chine a
procédé à la réalisation de 68 projets sous forme
d'aide économique dont 56 sont déjà terminés a
précisé l'ambassadeur chinois à Brazzaville lors d'une
conférence de presse tenue à Brazzaville le 25 mai 2014.92(*)En effet, nouées en
1961, les relations diplomatiques sino-congolaises ont permis d'exécuter
plusieurs projets d'envergure au Congo.
Parmi ces projets nous citons la construction du stade
Alphonse MASSAMBA, de l'académie Marien Ngouabi, le centre de
démonstration des techniques agricoles de Nkombé, deux
hôpitaux dont l'Hôpital de l'amitié sino-congolaise de
M'Filou, le barrage hydroélectrique Moukoukoulou, le port
minéralier de Pointe-Noire et la cimenterie de Dolisie et la
construction de 500 km de route butimée entre Brazzaville et
Pointe-Noire. Il faut ajouter la construction des nouveaux Quartiers à
Brazza et du Quartier Mpila, détruit par les explosions de mars
2012.93(*) Si les
investissements chinois au Congo montent en puissance, les chinois
s'investissent également dans le commerce de détail dans ce
pays.
En contrepartie, la Chine bénéficie de plus en
plus de l'exploitation des immenses ressources en matières
premières présentes sur le sol et le sous-sol congolais. Des
accords de coopération ont été signés dans le
domaine forestier, dans le secteur minier et pétrolier. Le Congo-Brazza
est l'unique pays africain à assister la Chine lors des catastrophes
naturelles que connait ce géant asiatique. C'est le cas de son
assistance du montant d'un million de dollars au gouvernement chinois lors du
séisme de Wenchuan de 2008. En 2010, la Chine a
bénéficié de la construction de l'Ecole de l'amitié
sino-congolaise à Yushu dans la province de Qinghai lors du
séisme intervenu la même année.
Au plan éducatif, l'ambassadeur chinois à
Brazzaville, Guan Jian affirme que chaque année la Chine offre de
trentaines de bourses d'études universitaires aux étudiants
congolais pour leur permettre d'étudier en Chine. La Chine appuie les
efforts du gouvernement congolais dans la formation professionnelle, la
conservation et la gestion durable de la forêt congolaise, ainsi pour
mieux assurer le transfert des technologies et enfin, dans la santé et
le développement agricole. La Chine appuie également le Congo sur
la protection de l'environnement en accordant des dons considérables
d'équipement et de matériels sylvicoles au gouvernement congolais
pour accompagner le pays sur le chemin de la protection de
l'écosystème et ses réserves écologiques et de ce
fait, elle profite pour exploiter les bois congolais.
Sur le plan culturel, l'Institut Confisius a été
installé à Brazza pour faciliter l'apprentissage de la langue et
la culture chinoise par les jeunes congolais. Donc, l'on constate que le Congo
est l'un des pays africain qui bénéficient des plusieurs dons et
investissements chinois.
III.2.3. Sur le plan
diplomatique
L'établissement des relations diplomatiques entre les
deux pays en 196 a permis à ces deux parties de signer les accords
bilatéraux et multilatéraux visant l'amélioration de
leurs relations et leur coopération. La teneur des réalisations
que les deux pays sous étude ont tirées dans leur
coopération sur tous les plans taille en pièce le degré de
leurs rapports sur le plan diplomatique.
En effet, le soutien de Brazzaville à la politique
étrangère chinoise d'une seule Chine au concert des nations et
sur toute l'arène internationale a poussé cette dernière
d'appuyer ce pays africain dans ses efforts de développement visant
l'émergence du Congo comme une puissance de la région d'Afrique
centrale.94(*)Suite aux
bonnes relations diplomatiques que ces deux partenaires entretiennent, le Congo
apparait comme l'unique pays du continent noir à intervenir en Chine et
compatir avec elle dans les malheurs qui la frappent. Pour témoigner la
diversification de ces relations, l'on a assisté à l'étape
de visites d'Etat entre les deux pays depuis plusieurs décennies.
En définitive, la coopération
sino-brazzavilloise s'est intensifiée dans plusieurs domaines en partant
du domaine politique au domaine diplomatique en passant par le domaine
économique qui a généré plusieurs avantages
réciproques entre les coopérants et le domaine socioculturel.
III.3. LA COOPERATION
SINO-CONGOLAISE
Les origines de la coopération sino-congolaise sont
conceptualisées dans le cadre de l'amitié sino-africaine qui
plonge ses racines dans la profondeur des âges et ne cesse de
s'approfondir au fil des ans. En effet, c'est au lendemain de son accession
à sa souveraineté internationale que le Congo Indépendant
reconnait la République de Chine ou le Taïwan avant de reconnaitre
la République Populaire de Chine en 1961.
Ayant encore reconnu de nouveau le Taïwan en septembre de
la même année, le Congo, alors Zaïre établit
officiellement les relations diplomatiques avec la RPC en novembre
1972.95(*) C'est de ces
relations que le Zaïre bénéficia de plusieurs
investissements du gouvernement chinois dont nous citons entre autres, le
Palais du Peuple actuel (1975-1979), les travaux ayant coûté
environ 42 millions de dollars et le Stade des Martyrs de Kinshasa
achevé en 1994.96(*) Après le renversement du régime Mobutu,
le Président Laurent Désiré KABILA s'engage avec la Chine
sur la coopération en matière de télécommunication,
ce qui mit en place en 2000 le réseau de communication `'CCT'',
Chine-Congo Télécom avec 51% de fonds de ZTE et 49% de la RDC.
Les relations sino-congolaises ont pris un tournant important
en 2007, après les élections présidentielles de 2006 en
RDC. En effet, après sa victoire à ces échéances
électorales, le Président Joseph KABILA issu de ces
élections s'attèle à la réalisation de sa promesse
électorale, formulé en « Cinq Chantiers de la
République » qui sont l'eau et l'électricité, le
logement, la santé, l'éducation et les infrastructures.97(*) Pour cela, il avait besoin des
moyens conséquents pour y faire face. Evitant le blocage et la lenteur
de ses partenaires traditionnels qui avaient financés même
lesdites élections, le Président de la République qui
était pris en étau entre ces derniers et les appels pressants des
congolais de voir leurs problèmes quotidiens résolus porta le
choix sur la Chine à cause de la disponibilité de ses
réserves financières et sa monté économique
très poussée et celle-ci lui répondit promptement, de
manière qui lui donnait totale satisfaction.
Ce qui déboucha à la signature le 17 septembre
2007, des accords de coopération sino-congolaise entre le gouvernement
congolais et un groupement d'entreprises chinoises.
Dit « contrat de siècle » ce
contrat dont le montant était évalué à 9 milliards
de dollars américains dont 6 milliards destinés à la
réalisation de la promesse politique des cinq chantiers et 3 milliards
pour le renforcement du secteur minier était le premier du genre sur le
continent africain et venait de jeter les bases d'une coopération
saluée par les uns, mais décriée par les autres et
provoquant par là un sentiment mitigé. Le protocole d'accord de
ce contrat stipule que les entreprises chinoises financent et construisent les
infrastructures et en contrepartie, le gouvernement congolais leur accorde les
droits d'exploiter les ressources naturelles du sous-sol congolais.
Applaudi de deux mains par la majorité de congolais, le
marché passé avec la Chine s'est heurté aux remous et
mécontentements des supporteurs étrangers du président
nouvellement élu, notamment la Belgique et le FMI. En effet, le FMI
manifeste sa peur de voir le Congo, qui organise pour la première fois
les élections démocratiques, se ré-endetter en raison du
contrat chinois, à la hauteur de 80% de la dette extérieure de la
RDC.98(*) Ce qui avait
revu en baisse les termes de ce contrat jusqu'à 6 milliards de dollars
américains en 2009. Donc, l'on constatera que les bailleurs
traditionnels de l'Afrique en général, et ceux de la RDC en
particulier ont toujours eu la mainmise sur la prise des décisions de ce
pays et ainsi, bloquer les efforts de développement e la RDC et la
percée diplomatique de la Chine et la montée en puissance de la
coopération Sud-Sud.
III.3.1. Sur le plan
politique
Dans ce paragraphe, il sera question de situer la
coopération sino-congolaise sur le plan politique. En effet, la
dépendance de la Chine pour soutenir sa forte croissance constitue le
défi majeur de sa politique africaine et de son offensive
politico-diplomatique dans ce pays. Pour ce faire, la politique
étrangère de la Chine en RDC est orientée dans sa
recherche du soutien congolais à ses idéologies internationales
et surtout dans la prise des décisions au concert des nations dans un
premier temps. Dans le second, la Chine est en quête de la puissance
économique alors que la RDC présente un sol et sous-sol
très riche et stratégique considéré comme scandale
géologique.
Raison pour laquelle l'Empire du Milieu trouve la nourriture
de tous ses intérêts en RDC. Pour vite convaincre son partenaire
et l'amener à vite signer des accords avec elle, la Chine utilise son
arme économique. Elle se déploie également dans les
opérations de maintien de la paix en RDC dans le cadre de l'ONU. En
effet, depuis 2003, elle a apporté sa contribution militaire avec 10
équipes de maintien de la paix, détachées auprès de
la force de la MONUC.99(*)Donc, la Chine fait tout pour que la RDC devienne un
terrain de ses initiatives politico-diplomatiques.
III.3.2. Sur le plan
économico-commercial
Il est nécessaire de situer les relations entre la
Chine et la République Démocratique du Congo au niveau
économique afin d'en relever la quintessence.
En fait, l'immense RDC souffre largement d'un manque
d'infrastructures de base et besoin de l'aide au développement dans
pratiquement tous les domaines. A la signature de ces accords de 2007
modifiés en 2009, le programme de la présidence de la RDC,
concernant les cinq chantiers de la République se retrouvait
stipulé dans les engagements chinois. En effet, les entreprises
devraient réhabiliter et construire à travers le pays, 3000 km de
routes asphaltées, 3200 km de voie ferrée, des infrastructures de
voirie urbaine dans toutes les provinces, 31 hôpitaux de 150 lits chacun,
145 centres de santé en raison de chaque Territoire de la RDC, 4
universités, 50000 logements sociaux et l'investissement minier d'ordre
de 3 milliards de dollars US.
La partie chinoise s'engageait à financer la GECAMINES
sans intérêt. Ce financement est un prêt sur 30 ans au taux
de 0.25% assuré par l'Exim Bank et que la partie chinoise livre à
la RDC les ouvrages réalisés clés en mains.100(*)Le remboursement de ces
prêts est garanti par la constitution d'une
« Joint-venture », la SICOMINES, détenue à
68% par les entreprises chinoises et à 32% par la Gécamines.
En contrepartie, la Sicomines exploitera environ 10 millions
de tonnes de cuivre brut d'où sortiront 6.5 millions de tonnes de cuivre
raffiné, 200 milles tonnes de cobalts et 372 milles tonnes d'or. Pour la
réalisation de ce protocole, la RDC accorde à la joint-venture
l'exonération de tous les impôts, redevances directes ou
indirectes, à l'intérieur, payables en RDC et ceux liés
aux activités minières et au développement
d'infrastructures.101(*)Si l'on constate, c'est pour la première fois
que le congolais tire profit des richesses naturelles de son pays.
Sur le plan commercial, si en 1992 le volume d'échanges
commerciaux entre les deux pays était de 5 milliards de dollars US, en
2006, ces échanges ont atteint 134.3 milliards de dollars US.102(*) Aujourd'hui la Chine est
devenue le plus grand partenaire commercial de la RDC. Certes, c'est dans le
secteur minier où la Chine trouve de quoi maximiser ses dividendes pour
ses intérêts vitaux et cela en investissant des gros moyens pour
se faire une place d'exception et accroître son intérêt
national.
III.3.3. Sur le plan
diplomatique et socioculturel
En effet, une diplomatie qui se veut efficace doit avoir des
moyens conséquents d'orientation de sa politique extérieure.
C'est sous cette perspective que la Chine a établi des relations
diplomatiques avec la RDC depuis les heures de son indépendance. Depuis
la reconnaissance de la politique chinoise d'une seule Chine par la RDC,
l'Empire du Milieu a toujours entretenu des bonnes relations avec ce pays.
Raison pour laquelle le Chine a eu à réaliser plusieurs ouvrages
techniques au Congo Kinshasa dont le stade des Martyrs, le palais du peuple,...
Dans cette coopération, le bon et meilleur moyen pour
le géant asiatique de séduire d'autres pays c'est son arme
économique qui est le moyen capital de sa stratégie diplomatique
en Afrique en général et en RDC en particulier. Ceci pour faire
exception aux occidentaux qui viennent en Afrique avec la diplomatie
secrète d'agression en finançant les rébellions et les
hommes d'Etat dictateurs du continent sous prétexte de la
démocratie, de la bonne gouvernance et de respect des droits de
l'homme.
La Chine de son côté s'est créé une
place d'influence en RDC de par sa capacité de réaliser dans un
bref délai des grands ouvrages selon une formule imbattable. A ces
jours, la Chine est le seul pays capable de projeter en quelques semaines
plusieurs milliers d'ouvriers à n'importe quel point du continent
africain afin d'y achever un chantier géant en un temps et à des
prix records.103(*)En
République Démocratique du Congo, la Chine utilise sa diplomatie
d'aides financières et la construction des infrastructures pour
renforcer leur coopération.
Sur le plan socioculturel, le Chine apporte son soutien
à la RDC dans le domaine de la santé, de l'éducation,
notamment avec l'octroi de bourses d'études universitaires aux
étudiants congolais en une base annuelle. La construction par la Chine,
d'infrastructures routières en RDC contribue largement à
l'amélioration de conditions sociales car ces infrastructures
contribuent au désenclavement des milieux ruraux et au ravitaillement
des centres urbains dans l'écoulement des produits agricoles.
Arrivé à ce niveau, il est nécessaire
d'évaluer l'impact de la présence chinoise en RDC et y relever
quelques défis.
III.4. EVALUATION DE LA
PRESENCE CHINOISE EN RDC
Depuis l'inauguration des premiers chantiers
réalisés par les entreprises chinoises en RDC, l'image de nos
villes change presque chaque jour. A Kinshasa, la fluidité du trafic
s'améliore partout où les nouvelles routes deviennent
opérationnelles. Toutes les communes autrefois enclavées sont
reliées au reste de la capitale congolaise. En effet, sur l'ensemble des
travaux d'infrastructures routières effectuées et en cours, 65%
sont réalisés par les chinois. Dans cette logique nous citons
quelques réalisations chinoises en RDC, en l'occurrence, le port
route-rail d'une longueur de 440 m, d'une durée de vie estimée
à 100 ans, appelé pont du cinquantenaire qui a été
jeté sur la rivière Loange entre le Kasaï et le Bandundu, ce
qui a relié aussi d'autres provinces par route et par rail104(*). Il y a aussi la
construction du pont sur la rivière Mpozo au Bas-Congo mesurant 220 m de
longueur et supportant 120 tonnes, construit avec les technologies de pointe et
ayant 4 voies.
Les câbles à fibre optique en RDC sont les fruits
de la coopération sino-congolaise. Plusieurs routes ont
été soit construites, soit réhabilitées sur
l'ensemble du pays. L'Hôpital du Cinquantenaire inauguré le samedi
23 mars 2014 à Kinshasa et bien d'autres infrastructures de base sont
les oeuvres de cette coopération.
Si l'on applaudit cette présence chinoise en RDC, elle
révèle quand même quelques faiblesses, lesquelles doivent
être prises en compte par les acteurs de ce partenariat, et surtout la
partie congolaise.
LES FAIBLESSES DE LA
COOPERATION SINO-CONGOLAISE
Ce contrat signé dans le cadre de la politique
congolaise des cinq chantiers de la République en 2007 au sortir des
élections de 2006 présentait des irrégularités en
ce sens qu'il était signé d'une manière secrète. En
effet, à la publication de ces accords, si les partenaires traditionnels
de la RDC ont décrié le volume financier de ces accords au risque
du ré-endettement du pays, la société civile congolaise
regrettait l'obscurité de la signature desdits contrats. Pour les
analystes juristes, ces accords ont été signés sur une
base asymétrique étant donné que la RDC n'a pas
évalué le coût des concessions minières qu'elle a
offerte au consortium des entreprises chinoises d'une part ; de l'autre,
la partie congolaise a levé toutes les exonérations et les taxes
sur l'exploitation de la Sicomines alors que, grâce à ces taxes et
impôts et redevances de ces concessions contribuaient d'une grande part
au budget congolais.
Au plan commercial, les produits industriels en provenance de
la Chine ont concurrencé les productions des entreprises locales
à cause de leur compétitivité sur le marché. A ceci
nous ajoutons la perceptibilité des commerçants chinois
même dans le commerce informel et le bon marché.
De toutes ces lacunes, il est impérieux pour les
autorités congolaises de prendre des mesures propices à la
vigilance et à une coopération du type gagnant-gagnant en
privilégiant le social des congolais et garantissant les
intérêts réciproques et la croissance économique du
pays afin de quitter le critérium du sous-développement et viser
l'émergence du pays et son introduction sur le marché mondial
comme acteur principal et géostratégique.
CONCLUSION
Au terme de cette étude sur la
coopération sino-africaine et le processus d'intégration en
Afrique Subsaharienne, « les cas du Nigéria, du
Congo-Brazzaville et de la République Démocratique du
Congo », la préoccupation majeure était
celle de rendre intelligible, par une analyse objective, les fondements de
ladite coopération et les efforts d'intégration régionale
en Afrique Subsaharienne, se sont ainsi basé sur les possibilités
du développement des pays africains et de leur stabilité en
matière de coopération internationale. Ayant retracé les
contours de ce partenariat stratégique selon ses acteurs, il est
nécessaire d'établir le bilan de la coopération
sino-africaine avant d'y relever les défis et enfin, projeter les
perspectives d'avenir.
BILAN DE LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
Le nouveau dynamisme de la coopération sino-africaine
suscite des réactions contrastées. Certains analystes y voient un
créneau favorable au développement de l'Afrique. D'autres par
contre, mettent en avant ses multiples insuffisances ou faiblesses pour
conclure qu'elle est purement pernicieuse. Une analyse beaucoup plus
approfondie permet toutefois de constater que les relations sino-africaines
n'ont pas que les insuffisances, mais aussi des nombreux atouts qui constituent
ses forces en amont et en aval.
Les forces de la
coopération sino-africaine
Ses forces résident en ceci que d'une part, elles sont
hautement appréciées sur le continent africain et de l'autre, la
Chine participe à la croissance de l'Afrique.
En effet, beaucoup d'africains et surtout leurs dirigeants ont
une haute considération pour la Chine à cause de sa croissance et
son développement rapide séduisent et créent la jalousie
entre les grandes puissances du monde. De tout point de vue, l'émergence
de la puissance économique de l'Empire du Milieu est extraordinaire car
il y a seulement quelques années que l'on mourait de faim dans ce pays.
Cette séduction à constater que le développement de la
Chine s'exerce sur les africains a des conséquences sur les relations
sino-africaines en ce sens qu'elle influence les négociations et
favorise la percée plus soutenue de la Chine sur le continent.
D'une part, les chinois ne font pas trop de promesses sans
qu'ils tiennent pratiquement à les honorer. Pour ne prendre qu'un
exemple, sur la réduction de la dette extérieure de certains pays
africains a été faite sans plus tardé. En effet, la
promesse qu'elle avait faite en 2000 fut urgemment exécutée en
2002 alors que les mêmes allégations ont été tenues
il y a de dizaines d'années par les institutions internationales
financières, notamment le FMI et la Banque Mondiale, mais en
réalité, les africains continuent à croupir devant ces
promesses et leurs dettes croissent du jour le jour.
D'autre part, le coût de gestion administrative des
projets financés par la Chine, était à moindre coût,
contrairement à ceux financés par les partenaires traditionnels
de l'Afrique. La Chine n'attache pas ses prêts à des lourdes
conditionnalités.
Enfin, la Chine, attachée au principe de
l'égalité souveraine des Etats et au respect de la
souveraineté, ne passe pas par des moyens pernicieux ou par le canon
pour obtenir des marchés. Elle discute sur un pied
d'égalité avec ses partenaires. Sa présence, avec sa
stratégie de construction d'infrastructures de transport et
institutionnelles, contribue ainsi aux efforts de l'Union Africaine dans le
processus d'intégration du continent africain par le fait qu'une fois
les infrastructures de transport modernisées et bien
réfectionnées, les échanges et le commerce intra-africains
pourront accélérer l'émergence du continent et son
intégration au marché international comme une superpuissance
économique.
Les faiblesses de la
coopération sino-africaine
Les faiblesses de cette coopération se remarquent aussi
bien sur le plan économique que sur le plan diplomatique.
Sur le plan économique et commercial, la faible
compétitivité de l'économie africaine constitue un
véritable handicap quant à sa capacité d'influencer les
relations internationales africaines. A cela s'ajoute l'absence de transfert
des technologies de la Chine vers l'Afrique à cause de l'écart
culturel et linguistique entre les deux partenaires. Il faut ajouter enfin, la
forte présence des chinois sur le continent africain qui constituent la
main d'oeuvre dans toutes les entreprises chinoises qui exécutent les
contrats en Afrique alors que les africains ont aussi un grand problème
sur le plan emploi. Donc, c'est un manque à gagner pour le continent
noir parce que, si dans toutes ces entreprises l'on emploierait les africains
et que l'on les traiterait bien, ce serait un pas dans la lutte contre le
chômage qui grogne en Afrique.
En effet, la Chine en se basant sur le principe de
non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains et
au respect de leurs souverainetés, elle ne pose pas des conditions pour
ses aides aux africains, oubliant que la communauté internationale, dans
le but d'atteindre les objectifs du millénaire pour le
développement et ceux de la globalisation des économies mondiales
en une économie dans le cadre de la mondialisation, veut que les droits
humains et les droits des peuples à l'autodétermination soit
respecté en Afrique. Hors, pour atteindre ces objectifs, il faut le
respect des principes de la bonne gouvernance, de la démocratie et du
maintien de la paix. Il faut aussi souligner le risque qu'il y a dans cette
relation étant donné que la Chine est une dictature et qu'elle
investit même dans les pays où aucune valeur internationale
n'est respectée alors que le continent africain galope avec sa jeune
démocratie, ce qui risquerait de mettre en péril ces efforts.
LES DEFIS A RELEVER DANS LA
COOPERATION SINO-AFRICAINE
Les défis qui attendent le continent africain sont
aussi nombreux que variés et vont de la nécessité de faire
sa mue interne à celle qu'il faut s'imposer dans un monde multipolaire
conflictuel.
En effet, les mutations que l'Afrique doit entreprendre vont
de l'adoption d'un système transparent de gouvernance au respect des
droits humains. La coopération de l'Afrique avec la Chinene peut
déboucher sur une heureuse perspective que si les africains s'imposent
aux mutations sur tous les plans internes. Quelle que soit l'importance de
l'aide chinoise, elle ne pourra être utile et profitable que si elle est
bien gérée dans l'intérêt de tous les citoyens. De
même, les investissements, les entrepreneurs et les touristes, qu'ils
soient chinois ou d'autres cieux, ne viendront vers l'Afrique que si elle met
fin aux chaos et conflits récurrents qui y règnent.
Dans un monde multipolaire conflictuel, où tous les
grands ont les yeux dirigés vers l'Afrique à cause de ses
potentialités naturelles, le continent noir n'a qu'à s'imposer
dans les relations internationales actuelles suite à sa position
géostratégique dans la configuration du système
international. Cette prise de conscience du continent peut alors contribuer
à son intégration internationale.
LES PERSPECTIVES DE LA
COOPERATION SINO-AFRICAINE
Aucune coopération n'est a priori avantageuse ou
désavantageuse. Tout dépend des ambitions de chacun des acteurs,
des moyens qu'il met en jeu pour atteindre ses objectifs et surtout de sa
capacité à concevoir et à mener une stratégie
efficace dans les négociations.
Il va sans dire que l'Afrique espère de son partenariat
avec la Chine, la possibilité d'une relance de son développement.
Cependant, pour que la coopération sino-africaine soit un moteur de la
relance économique du continent noir, elle doit relever les importants
défis parmi lesquels nous avons cité certains ci-haut, afin que
dans l'avenir qu'elle vive une promotion sur le continent africain si celui-ci
s'inspire au modèle chinois de croissance.
En effet, ce qui caractérise ce modèle chinois
et incite les africains à vouloir le calquer, c'est que d'une part, il
est authentique et endogène. La réussite de la Chine donne
l'espoir aux pays africains et les incite à croire en leur propre
modèle de développement qu'ils doivent accélérer
dans le cadre du processus d'intégration lancé depuis les aubes
de leurs indépendances.
Dans la relance économique, les chinois ont plus
compté sur eux-mêmes que sur l'extérieur, ce qui doit
être une source d'inspiration pour l'Afrique afin de propulser son
émergence.
Arrivée à ce terme, cette étude sur la
coopération sino-africaine et le processus d'intégration en
Afrique Subsaharienne nous a conduits dans la problématique à
nous poser la question de savoir la motivation réelle de la
volonté chinoise envers l'Afrique et les conséquences tant
positives que négatives de cette coopération qualifiée de
Sud-Sud.
A cette question principale de ce travail, notre
hypothèse a démontré que le fondement de cette
coopération s'est inspiré dans un passé commun historique
de deux partenaires ayant tous subit la colonisation dans leur histoire et
aussi dans les principes de la coexistence pacifique qui régissent cette
coopération.
Afin de mener à bon escient nos démarches
scientifiques et bien agencer ces idées, nous nous sommes servis d'une
certaine méthodologie, d'où la méthode historique et la
technique documentaire couplée à l'interview ont
été, dans le cadre de ce travail choisies comme voies et moyens
pouvant nous aider à atteindre notre objectif.
Pour un bon équilibrage de ce travail, nous l'avons
subdivisé en trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion.
En effet, il a été pour nous nécessaire
de présenter les fondements de la coopération sino-africaine dans
le premier chapitre. Ici, nous avons situé le contexte historique de
cette coopération avant d'aborder la notion de coopération et les
principes régissant celle-ci.
Dans le second chapitre, nous avons fait inspirer le
modèle de développement de la Chine au processus
d'intégration en Afrique Subsaharienne. Dans ce chapitre, nous avons
circonscris le milieu de notre étude avant de faire un point sur
l'intégration en Afrique Subsaharienne et enfin, démonter
l'apport de la Chine dans ce processus.
Enfin, dans le troisième et dernier chapitre, nous
avons quitté l'aspect multilatéral de la coopération
sino-africaine pour l'amener au niveau bilatéral. C'est ainsi que nous
avons pris distinctement le Nigéria, le Congo-Brazzaville et la
République Démocratique du Congo dans le cadre de cette
coopération avec la Chine.
Ayant interpelé les responsables africains de faire de
cette coopération avec la Chine, le gage du développement
continental en procédant par l'adoption des mécanismes de
renforcement de la transparence, la démocratie, la bonne gouvernance et
le respect des droits de l'homme, nous leur rappelons qu'en relations
internationales, les amitiés se et se défont en fonction de
l'intérêt national, d'où les africains doivent viser leurs
intérêts vitaux supérieurs que l'amitié avec la
Chine.
En définitive, ce travail n'a pas tout dit sur la
coopération sino-africaine et le processus d'intégration en
Afrique Subsaharienne, mais a donné juste un élan et
suscité un appétit permanent aux chercheurs afin qu'ils puissent
en approfondir le champ d'analyses et études.
BIBLIOGRAPHIE
LES OUVRAGES
1. ARMANI Joutey, Accords sino-africains, Tendances
actuelles, Paris, 2011 ;
2. BETATI M., La souveraineté au XXème
siècle, Armand Colin, Paris, 1972 ;
3. BRIEUX Jean Jacques, La Chine, du nationalisme au
communisme, Seuil, Paris, 1950 ;
4. CESAIRE Aimé, Discours sur le colonialisme,
Présence africaine, Paris, 1955 ;
5. DAVIN Louis, Economie régionale et
croissance, Genin, Paris, 19642 ;
6. DELCOURT L., La Chine en Afrique : avantages ou
inconvénients, PDF, Paris, 2012
7. DOLLOT Louis, Histoire diplomatique, PUF, Paris,
1961 ;
8. GWENDOLEN M., Independence for Africa, Peager
Paperback, New York, 1960;
9. HARDY Georges, Vue générale de l'histoire
d'Afrique, Armand colin, Paris, 1948 ;
10. HIERCHE Henri, Techniques modernes de la politique
économique, Dunod, Paris, 1963 ;
11. IGHOBOR K., La Chine au coeur de l'Afrique, avantages
et difficultés d'une relation en pleine expansion, Afrique
renouveau, Dakar, 2013 ;
12. KABASELE F., Les contrats sino-congolais de 2007,
contrats léonins ou contrats du siècle, IRC,
Kinshasa ;
13. KABENGELE DIBWE, Les problèmes
d'intégration économique, CAP, Kinshasa, 2008 ;
14. KAMANDA WA KAMANDA, le défi africain, une
puissance économique qui s'ignore, ABC, Paris, 1976 ;
15. KINGSLEY I., La Chine au coeur de l'Afrique,
Afrique renouveau, Dakar, 2013 ;
16. KIRONGOZI Sébastien, Les malentendus de la
démocratisation en Afrique Subsaharienne, le paradoxe congolais,
Sirius, Kinshasa, 2010 ;
17. LAFATIME, Initiatives d'intégration en
Afrique, PUF, Paris, 2005 ;
18. MAMADOU DIA, Nations africaines et solidarité
mondiale, PUF, Paris, 1963 ;
19. MASANGU MULONGO J.C., Pourquoi je crois au
progrès de l'Afrique, Hachette, Paris, 2008 ;
20. MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
science politique, Africa, Lubumbashi, 2006 ;
21. MULUMBATI NGASHA, Manuel de sociologie
générale, Africa, Lubumbashi, 2001 ;
22. NENEY J., La coopération avec les pays en
développement, PDF, Paris, 1963 ;
23. NGOYI NDJIBU, Les relations économiques entre
la RDC et la Chine : base juridique de la question et perspectives,
KONRAD ADENAUER, Kinshasa, 2013 ;
24. RICHARD et MILLIKAN, Coopération internationale
et développement, Tendances actuelles, Paris, 1971 ;
25. VALERIE NIQUET, La stratégie africaine de la
Chine, PUF, Paris, 2010 ;
26. ZHENG PING, Géographie de la Chine, CIP,
Coll. Que sais-je, Chine, SD.
LES ARTICLES
1. BLOCH H.S., « Le financement du
développement régional », In Coopération
internationale et développement, Tendance actuelle, Paris,
1971 ;
2. DESCHAMPS H., « Afrique, histoire des
origines à 1945 », In Encyclopédia
Universalis, Corpus VI, Paris, 1984 ;
3. EVANS J., « Le GAAT, Accord Général
sur le Trafic Douanier et le Commerce », In Coopération
internationale et développement, Tendance actuelle, Paris,
1971 ;
4. HUILLIER F., « La décolonisation de
l'Afrique » In Encyclopédia Universalis,
Corpus VI, Paris, 1984.
LES MEMOIRES ET TFC
1. KABAKW, L'Afrique et le nouvel ordre politique
international, RI, UNILU, 1994 ;
2. KABENGELE LUBOYA, L'intégration
économique en Afrique, mythes ou réalités ?
« cas de la SADC », RI, UOM, 2011 ;
3. KALUMBA K., Les enjeux de la coopération
sino-congolaise, RI, UNIKIN, 2010 ;
4. MBOMBO KASANDIKI, Impact de la politique de la zone de
libre-échange sur la coopération économique
internationale, TFC, RI, UOM, 2009 ;
5. MONGA Arsène, Le rôle de la Chine dans le
processus de reconstruction de la RDC, RI, UNILU, 2009 ;
6. NTUMBA CILUMBA, Enjeux et perspectives de la
coopération sino-congolaise, RI, UOM, 2012 ;
7. TSHIAM KASOMBO, Enjeux et perspectives de la
coopération sino-africaine, RI, UNIKIN, 2011.
NOTES DE COURS
1. MULAMBU NVULUYA, Histoire politique du Congo, G1 RI, UOM,
2013 ;
2. NSABUA TSHIABUKOLA José, Histoire des Relations
Internationales, G2 UOM, 2013.
ALLOCUTIONS, INTERVIEWS ET
RAPPORTS
1. Rapport sur l'évaluation des engagements de la
Chine en Afrique dans le cadre du FOCAC et cartographie des perspectives
d'avenir, Centre d'études chinoises, Pretoria, Décembre
2010 ;
2. Rapport sur les relations économiques et
commerciales sino-africaines, Académie chinoise de la
coopération économico-commerciales, Pékin, Avril
2013 ;
3. Stratégies du groupe de la BAD en matière
d'intégration, Addis-Abeba, Juillet 2012 ;
4. Etat d'intégration en Afrique, vers une zone de
libre-échange continentale africaine, Commission Economique
Africaine, Addis-Abeba ;
5. Document stratégique d'intégration en
Afrique 2011-2015 ;
6. Rapport économique sur l'Afrique,
Commission Economique pour l'Afrique, Addis-Abeba, Novembre 2013 ;
7. Allocution du Président chinois Jiang Zemin
à la cérémonie d'ouverture du FOCAC à Beijing,
Octobre 2000 ;
8. Allocution du Président chinois Hu Jintao lors
du premier sommet Chine-Afrique à Beijing, Octobre 2000 ;
9. NEHRU J., Discours à la Conférence de
Bandoeng, Indonésie, Avril 1955 ;
10. Journal le quotidien du peuple en ligne, Mais
2013 ;
11. Extrait de l'interview à Olesegung A.,
CCTV lors du Forum Social Mondial de Nairobi en 2007 ;
12. HOLLANDE F., Discours au Sénégal,
Octobre 2012 ;
13. RFI, Emission « soirée
politique », Mars 2014 ;
14. ABDOULAYE W., Interview sur CCTV, Juin 2007 ;
15. Dictionnaire le Robert, Larousse, Paris, 2010
WEBOGRAPHIE
1.
www.congosite.com;
2.
www.lejournaldebrazza.com;
3. www.xinhua.org;
4. www.wikipédia.com;
5. www.encarta.2009.com;
6. www.encarta.2012.com;
7. www.afrique-chine.net;
8. www.digitalcongo.4.0;
9. www.wikipédia.com,
Encyclopédie des industries extractives et investissement
Table des matières
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
IN MEMORIUM
IV
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
V
INTRODUCTION
1
PRESENTATION DU SUJET
1
2. CHOIX ET INTERET DU SUJET
3
a. Choix du sujet
3
b. Intérêt du sujet
4
3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
5
a. Problématique
5
b. Hypothèses
6
4. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
6
a. Méthode de recherche
6
b. Techniques de recherche
7
5. DELIMITATION DU SUJET
7
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
7
I.1. LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
9
I.1.1 La Chine et l'Afrique, un passé commun
des dominées coloniales
10
I.1.2. Les besoins de la Chine en Afrique
11
Sur le plan économico-commercial
11
Sur le plan militaire
12
Sur le plan politique
12
Sur le plan diplomatique
13
I.1.3. les besoins de l'Afrique face à la
chine
13
Sur le plan politique
14
Sur le plan économico-commercial
14
Sur Le Plan diplomatique
14
Sur le plan culturel
15
I.1.4. La stratégie de la
pénétration de la Chine en Afrique
15
I.2. NOTIONS ET PRINCIPES DE LA COOPERATION
16
SINO-AFRICAINE
16
I.2.1. Notions de coopération
16
Définition
16
Types de coopérations
17
Domaines de coopérations
18
I.2.2. les principes fondamentaux de la
coopération sud-sud
19
I.2.3. Une coopération agissante, en pleine
évolution
19
I.3. LES CRITIQUES SUR LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
21
CHAPITRE II : LA CHINE, UN MODELE POUR
L'INTEGRATION DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE
22
II.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
22
II.1.1. Présentation de l'Afrique
22
Aperçu historique sur l'Afrique
22
Présentation géographique de
l'Afrique
23
II.1.2. Présentation de la Chine
24
Aperçu historique sur la Chine
24
Situations géographiques
25
II.1.3. La place de l'Afrique dans la
configuration actuelle du monde
26
II.2. L'INTEGRATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
26
II.2.1. Notions d'intégration
27
II.2.2. Les mécanismes d'intégration
en Afrique Subsaharienne
28
II.2.3. Etat d'intégration en Afrique
Subsaharienne
30
II.2.4. Les défis à relever dans le
processus d'intégration en Afrique Noire
31
Sur le plan politique et diplomatique
31
Sur le plan économique
31
II.3. LA CHINE ET SON APPORT DANS LE PROCESSUS
32
II.3.1. Le développement de la Chine, un
modèle pour l'Afrique
33
II.3.2. La contribution de la Chine au processus
d'intégration de l'Afrique
33
II.3.3. L'Afrique, un nouveau pôle
émergent
35
CHAPITRE III : LE NIGERIA, LE
CONGO-BRAZZAVILLE ET LA RDC DANS LE CADRE DE LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
37
III.1. LA COOPERATION SINO-NIGERIANE
37
III.1.1. Sur le plan politique
37
III.1.2. Sur le plan
économico-commercial
38
II.1.3. Sur le plan diplomatique et
socioculturel
39
III.2. LA COOPERATION SINO-BRAZZAVILLOISE
40
III.2.1. Sur le plan politique
40
III.2.2. Sur le plan
économico-commercial
41
III.2.3. Sur le plan diplomatique
42
III.3. LA COOPERATION SINO-CONGOLAISE
43
III.3.1. Sur le plan politique
44
III.3.2. Sur le plan
économico-commercial
45
III.3.3. Sur le plan diplomatique et
socioculturel
46
III.4. EVALUATION DE LA PRESENCE CHINOISE EN
RDC
47
LES FAIBLESSES DE LA COOPERATION
SINO-CONGOLAISE
47
CONCLUSION
49
BILAN DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE
49
Les forces de la coopération
sino-africaine
49
Les faiblesses de la coopération
sino-africaine
50
LES DEFIS A RELEVER DANS LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
51
LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION
SINO-AFRICAINE
51
BIBLIOGRAPHIE
54
LES OUVRAGES
54
LES ARTICLES
55
LES MEMOIRES ET TFC
55
NOTES DE COURS
55
ALLOCUTIONS, INTERVIEWS ET RAPPORTS
56
WEBOGRAPHIE
56
TABLE DES MATIERES
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défini.
* 1KABAKW. N,
L'Afrique et le nouvel ordre politique international,
Mémoire RI, UNILU, 1994, p.4.
* 2 MONGA. A,
Le rôle de la Chine dans le processus de reconstruction de la
R.D.C., Mémoire R.I., UNILU, 2009, p.1
* 3MONGA A.,
Op.cit. p.23
* 4 Allocution du
Président chinois JIANG ZEMIN à la cérémonie
d'ouverture du forum sur la coopération sino-africaine tenu à
Beijing, Octobre 2000.
* 5KABENGELE. D.,
Les problèmes d'intégration économique, CAP,
Kinshasa, 2008, p.147.
* 6Idem.
* 7 Allocution du
Président chinois HU JINTAO lors du premier sommet Chine-Afrique
à Beijing, Octobre 2000.
* 8 Journal le quotidien du
peuple en ligne, mai 2013.
* 9 S.A., les
mécanismes de la Coopération Sino-africaine, In
www.Afrique-Chine.net, Octobre
2006.
* 10 MONGA A.,
Op.cit., p. 18
* 11 MULUMBATI. N., Manuel
de sociologie générale, Africa, Lubumbashi, 2001, p.18
* 12 MULUMBATI. N.,
Introduction à la science politique, Africa, Lubumbashi, 2006,
p.16
* 13 TSHIAM. K., Enjeux et
perspectives de la coopération sino-africaine, Mémoire
RI, UNIKIN, 2011, p.12
* 14 NEHRU. J., Discours
à la Conférence de Bandoeng, Indonésie, avril 1955
* 15 TSHIAM K., Op.cit, p.
17
* 16 Encyclopédie des
industries extractives et investissements : les investissements
chinois en Afrique, In
www.wikipédia.com,Octobre
2011
* 17 Valérie N., La
stratégie africaine de la Chine, PUF, Paris, 2010, p.28
* 18 Idem.
* 19 KALUMBA K., Les enjeux de
la coopération sino-congolaise, Mémoire R.I, UNIKIN, 2010,
p.14
* 20 TSHIAM K., Op.cit, p.
12
* 21 VALERIE N.,
Op.cit, p. 9
* 22 ABDOULAYE W., Interview
sur la Chine Canal TV, juin 2007
* 23 KINGSLEY I., La Chine
au coeur de l'Afrique, Afrique renouveau, Dakar, 2013, p.8
* 24 Digital Congo, La Chine
porte à 20 milliards USD ses prêts à l'Afrique, In
www.digitalcongo.net 4.0, juillet,
2012
* 25 Extrait de l'interview
à Olesegung A. par la China Canal TV lors du Forum Social Mondial de
Nairobi en 2007
* 26 RICHARD N.G., et MILLIKAN
M.F., Coopération internationale et développement,
Tendances Actuelles, Paris, 1971, p.3
* 27 Dictionnaire Le Robert,
Larousse, Paris, 2010, p. 89
* 28 NENEY J., La
coopération avec les pays en développement, PDF, Paris,
1963, p.8
* 29 BETATI M., La
souveraineté au XXème siècle, Armand Colin, Paris,
1972, p.10
* 30 MBOMBO K., Impact de la
politique de la zone de libre-échange sur la coopération
internationale, TFC RI, UOM, 2009, p.10
* 31 KAMANDA WA K.,
Cité par MBOMBO K., Idem.
* 32 DELCOURT L., La Chine
en Afrique : avantages ou inconvénients, In
www.wikipédia, Avril 2012,
Inédit
* 33 MBOMBO K., Op.cit, p.
11
* 34 KINGSLEY I., La Chine
au coeur de l'Afrique, Afrique renouveau, Dakar, 2013, p.8
* 35 ARMANI J., Op.cit,
p.19
* 36 IGHOBOR K., La Chine
au coeur de l'Afrique, avantages et difficultés d'une relation en pleine
expansion, Afrique renouveau, Dakar, 2013, p.10
* 37 ARMANI J., Op.cit.,
p.20
* 38 HARDY G., Vue
générale de l'histoire de l'Afrique, Armand colin, Paris,
1949, p. VII
* 39 Ibidem, p.36
* 4041 DESCHAMPS H.,
« Afrique, histoire des origines à 1945 », In
Encyclopédia Universalis, Corpus VI, Paris, 1984, p.382
* 42 MULAMBU N., Notes de
cours d'histoire politique du Congo, G1 RI, UOM, 2013,
Inédit
* 43 DOLLOT L., Histoire
diplomatique, PUF, Paris, 1961, p.43
* 44 CESAIRE A., Discours
sur le colonialisme, Présence africaine, Paris, 1955, p.21
* 45 GWENDOLEN M.,
Independence for Africa, Peager paperback, New-York, 1960, p. XI
* 46 HUILLIER F.,
« La décolonisation de l'Afrique », In
Encyclopédia Universalis, Art.cit, p.386
* 47 Encarta,
Géographie de l'Afrique,
www.encarta.com, 2012
* 48 Encarta 2009,
Géographie de l'Afrique, In
www.encarta.com, 2009
* 49 Commission
économique pour l'Afrique, Rapport économique sur
l'Afrique, novembre 2013
* 50 Encarta, Histoire de
la Chine, In
www.encarta.com.2009
* 51 NSABUA T. J., Notes de
cours d'Histoire diplomatique, G2 RI, UOM, 2013, Inédit
* 52 BRIEUXJ.J., La Chine,
du nationalisme au communisme, Seuil, Paris, 1950, p.214
* 53 ZHENG PING,
Géographie de la Chine, Coll. Que sais-je, CIP, Chine, SD,
p.8
* 54 Ibidem, p.8
* 55 ZHENG PING,
Op.cit, pp.18-21
* 56 MASANGU M., Pourquoi
je crois au progrès de l'Afrique, Hachette, Paris, 2009, p.139
* 57 KABENGELE D., Op.
cit, 2008, p.6
* 58 DAVIN L., Economie
régionale et croissance, Genin, Paris, 1964, p.108
* 59Document
stratégique d'intégration régionale africaine
2011-2015
* 60 KABENGELE D.,
Op.cit, p.23
* 61 MILLIKAN M.F., Op.
cit, p.18
* 62 LAFATIME, Initiatives
d'intégration en Afrique, PUF, Paris, 2005, p.12
* 63 Commission Economique
Africaine, Etat d'intégration régionale en Afrique, vers une
zone delibre-échange continentale Africaine, Addis-Abeba, 2012, p.
XI
* 64 KABENGELE D.,
Op.cit, p.147
* 65 LAFATIME,
Op.cit, p.18
* 66 KABENGELE L.,
L'intégration économique en Afrique : mythes ou
réalités ? « Cas de la SADC »,
Mémoire R.I., UOM, 2011, p.42
* 67Stratégie du
groupe de la Banque Africaine de Développement en matière
d'intégration régionale, Juillet 2009, p.4
* 68 EVANS J., « Le
GAAT, Accord Général sur les tarifs Douaniers et
commerce », In Coopération internationale et
développement, Tendances Actuelles, Paris, 1971, p. 84
* 69 DAVIN E.L,
Op.cit, p.84
* 70 BLOSCH H.S.,
« Le financement du développement
régional », In Coopération internationale
et développement, Tendances Actuelles, Paris, 1971, p.209
* 71 S.A,
Stratégies du développement rapide de la Chine,
www.wikipédia.com, Consulté le 10 février 2014.
* 72 HIERCHE H.,
Techniques moderne de la politique économique, Dunod, Paris,
1961, p.91
* 73 MASANGU M.,
Op.cit, p.165
* 74 Académie chinoise
de la coopération économique et commerciale, Rapport sur les
relations économiques et commerciales sino-africaines,
Pékin, Avril, 2013, p.49
* 75 HOLLANDE F., Discours au
Sénégal, Octobre 2012
* 76 MASANGU M.,
Op.cit, p.154
* 77 MAMADOU DIA, Nations
africaines et solidarité mondiale, PUF, Paris, 1963, p.17
* 78 Commission
économique africaine, Idem
* 79 Afrique-Chine net, 40
ans de relations diplomatiques Chine-Nigéria, In
www.pdf.com, consulté le 10
janvier 2014
* 80 RFI, Emission
`'Soirée politique'' du dimanche 05 janvier 2014
* 81 Afrique-Chine.net,
Op.cit
* 82 Idem.
* 83 Xinhua, Le Nigéria
obtient un prêt chinois de plus d'un milliard de dollars, In
www.xihua.org, consulté le
22 janvier 2014
* 84 Sanusi L., Le yuan
chinois dans l'économie nigériane, In
www.afrique-chine.net,
consulté le 12 mars 2014
* 85 Afrique-Chine. Net, 40
ans de relations diplomatiques Chine-Nigéria, consulté le 10
janvier 2014
* 86 BACHIR A., Ambassadeur du
Nigéria en Chine, Interview CCTV, Septembre 2013, In
www.cctv.org, consulté le 29
janvier 2014
* 87 ARNAUD R., L'Afrique se
rebiffe contre le néocolonialisme chinois, Octobre 2009, In
www.pdf.com, consulté le 10
mars 2014
* 88 Journal de Brazza,
Genèse de la coopération entre la Chine et le Congo, In
www.journaldebrazza.com,
2012, consulté le 28 janvier 2014
* 89 Afrique-Chine. Net,
Les relations entre la Chine et le Congo : un modèle de
réussite pour la coopération sino-africaine, consulté
le 15 janvier 2014
* 90 CHRISTIAN B., Les
échanges commerciaux sino-congolais, Congo site, Février
2014, Inédit
* 91 Congo site, La Chine,
premier partenaire du Congo, In
www.congosite.com,
consulté le 12 janvier 2014
* 92 CHRISTIAN B., Op.cit,
Inédit
* 93 Idem
* 94 Congo site,
Op.cit
* 95 Centre d'études
chinois, Rapport sur l'évaluation des engagements de la Chine en
Afrique dans le cadre du FOCAC et cartographie des perspectives d'avenir,
Pretoria, Décembre 2010, p. 74
* 96 Idem
* 97 KIRONGOZI S., Les
malentendus de la démocratisation en Afrique Subsaharienne, le paradoxe
congolais, Sirius, Kinshasa, 2010, p. 88
* 98 MASANGU M., Pourquoi
je crois au progrès de l'Afrique, Hachette, Paris, 2009, p. 147
* 99 Centre d'études
chinois, Op.cit, p. 78
* 100 NGOYI N., Les
relations économiques entre la RDC et la Chine : base juridique,
état de la question et perspectives, KONRAD ADENAUER, Kinshasa,
2013, p. 8
* 101 Idem
* 102 MONGA A.,
Op.cit, p. 54
* 103 NGOYI N.,
Op.cit, p. 23
* 104 KABASELE F., Les
contrats sino-congolais de 2007, contrats léonins ou contrats du
siècle, IRC, Kinshasa, 2011, P. 18
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