ANNEXE I
DIFFERENTS MODES DE COUPLAGES
? ? 2T
e e
A.1 INTRODUCTION :
Les premières expériences
réalisées sur des réacteurs de type hélicon ont mis
en évidence des augmentations brutales de la densité lorsque l'on
augmente la puissance injectée. Ces sauts de densité ont
été interprétés comme des transitions entre
différents modes de couplage de la puissance au plasma. Degeling et al
ont ainsi identifié trois régimes distincts :
-un régime capacitif, à basse puissance,
appelé mode E.
-un régime inductif, pour des puissances plus
élevées, appelé mode H.
-un régime hélicon, pour des fortes puissances,
appelé mode W.
Nous avons vu que, dans notre travail, on a utilisé
surtout les deux premiers modes de couplage (capacitif et inductif).
A.2 PRESENTATION DES DIFFERENTS MODES :
S T _ S c + 2 T
e + S i
Nous allons maintenant présenter les
caractéristiques de chaque mode. Pour cela, il suffit de comparer la
puissance absorbée par les électrons à la puissance
perdue. La puissance perdue s'obtient en calculant la perte d'énergie
due au flux d'ions et d'électrons sur les parois. On
doit donc prendre en compte l'énergie perdue par
collisions, celles-ci pouvant être des
collisions élastiques, de transfert de charge ou
d'excitation. De plus, les ions et les électrons vont perdre de
l'énergie cinétique en allant sur les parois du
réacteur.
On note , l'énergie moyenne perdue pour chaque ion
[resp.électron] quittant le
plasma. est simplement due à
l'accélération des ions dans la gaine présente devant les
parois du réacteur. Pour , dans le cas d'électrons maxwellien, on
a l'égalité suivante :
. (A.1)
On définit alors l'énergie totale perdue pour
chaque paire ion électron quittant le plasma :
(A.2)
L'expression de la puissance perdue est ensuite obtenue à
l'aide du flux de perte des
particules chargées, avec la densité de plasma en
lisière de gaine, est la vitesse de
Bohm et A est la surface des parois du réacteur :
- 83 -
Annexe
(A.3)
La vitesse de Bohm ne dépend pour un ion donné
que de la température électronique, et il en est de même
pour l'énergie. Sachant que varie assez peu avec la puissance
injectée,
on peut dire que la puissance perdue par le plasma est
proportionnelle à la densité :
En revanche, la puissance absorbée par le plasma
dépend fortement du mode de couplage, comme nous allons le montrer dans
les paragraphes suivants.
A.2.1 Le régime capacitif (mode E) :
Ce régime tient son nom des réacteurs à
électrodes parallèles. Le plasma est crée entre deux
électrodes, l'une étant polarisée par une tension RF,
l'autre étant reliée à la masse. Il apparaît donc un
champ électrique oscillant dans l'espace inter électrodes. Les
électrons du plasma peuvent suivre les variations instantanées du
champ électrique, tandis que les ions ne répondent qu'au champ
électrique moyen, qui est toujours dirigé vers les parois du
réacteur. Ce champ moyen est faible dans le corps du plasma et
l'essentiel de la puissance injectée est absorbée dans les gaines
de charges d'espace, qui se forment devant chaque électrode. De ce fait,
le taux d'ionisation dans le coeur du plasma reste assez faible. Ainsi, en
augmentant la puissance injectée, la tension à travers les gaines
augmente fortement, mais le flux de particules chargées augmente peu.
Dans le plasma ce sont les électrons, qui absorbent la puissance
injectée et on écrit généralement la puissance
absorbée sous la forme suivante :
(A.4)
- Le premier terme, , représente la puissance
absorbée par chauffage ohmique, c'est-à-dire par collision
entre électrons et neutres.
- Le second terme, , désigne la puissance
absorbée par le chauffage stochastique. Ce type de chauffage est
dû au fait que les gaines oscillent devant les électrodes. Ainsi,
les électrons vont être réfléchis par ces gaines et
absorbent une certaine puissance. C'est un processus de chauffage non
collisionnel. Liebermann a établi les formules, donnant les puissances
ohmique et stochastique en fonction de la densitéet de la tension RF
appliquée VRF :
Pohm
RF
?
y2
(A.5)
ns
- 84 -
Annexe
(A.6)
On constate ainsi que la puissance absorbée par ces
deux mécanismes décroît lorsque la densité augmente.
On peut tracer, pour une tension VRF donnée, les courbes
donnant l'évolution de la puissance perdue en fonction de la
densité du plasma celle-ci est quasiment égale à la
densité en lisière de gaine dans le cas des plasmas basse
pression. Sur ce graphe, le point d'intersection des deux courbes
définit le point de fonctionnement de la décharge.
Fig. A.1 Point de fonctionnement du
régime capacitif
Dans un réacteur hélicon, ce régime
capacitif est observé à basse puissance : en effet, dans ce cas,
l'antenne est à un potentiel très élevé, tandis que
les parois du réacteur sont généralement à la
masse. Il existe donc un champ électrique RF à l'intérieur
de la chambre source et le couplage de la puissance au plasma est semblable
à celui d'un réacteur à plaques parallèles. Le taux
d'ionisation est donc faible et les densités typiquement mesurées
dans un plasma basse pression sont de l'ordre de 109 cm -3.
A.2.1 Le régime inductif (mode H) :
Les plasmas inductifs sont habituellement
désignés par l'acronyme ICP, qui signifie Inductivly Coupled
Plasmas. Ces sources ICP sont généralement constituées
d'un tube ou d'un hublot en quartz, sur lequel est disposée une bobine
en forme de solenoide ou d'éscargot.
Annexe
Cette bobine est parcourue par un courant RF, ce qui induit
à l'intérieur de la chambre source un champ électrique.
La puissance est transférée aux électrons
par l'intermédiaire de ce champ électrique azimutal, qui ne
pénètre dans le plasma que sur une profondeur de quelques
centimètres, appelée épaisseur de peau. En effet, ce champ
est évanescent, car sa fréquence est inférieure à
la fréquence plasma électronique. Il est donc absorbé dans
l'épaisseur de peau.
L'absorption de puissance se fait par chauffage ohmique
(collisions) et par un processus de chauffage non collisionnel, analogue au
chauffage stochastique des réacteurs capacitifs : les électrons
du coeur du plasma interagissent avec le champ électrique oscillant
induit dans la couche d'épaisseur .
Dans le cas d'un plasma non collisionnel (basse pression),
l'expression deest la suivante :
(A.7)
Avec , masse de l'électron.
P ? N I
bs rf
a ? ?
Afin d'établir l'expression de la puissance
absorbée , on considère une source ICP de
géométrie cylindrique (longueur , rayon R) avec ,
constituée d'une bobine de N trous.
On observe généralement deux régimes de
densités distincts :
-un régime de fortes densités, pour lequel -un
régime de faibles densités, pour lequel
1 2 2 ? R 2
2 l
n e 2
eff m
?eff
? Dans le cas du régime de fortes densités, on
intègre le flux de puissance transmise au
plasma dans la couche d'épaisseur et on obtient :
est le courant RF parcourant l'antenne, est la
conductivité effective du plasma :
?
s
?
(A.9)
?eff
e
- 85 -
est la fréquence de collision effective, qui tient compte
des collisions réelles et du
processus stochastique non collisionnel.
On constate ainsi que la puissance absorbée par le
plasma dans ce régime de fonctionnement diminue lorsque la
densité de plasma augmente. En effet, on a :
Annexe
(A.10)
? Pour le régime de faibles densités,
l'épaisseur de peauest plus grande que le rayon de la source et les
champs pénètrent donc entièrement le plasma. L'expression
de la puissance absorbée est donc différente et on a, dans ce
cas, la relation de proportionnalité suivante :
(A.11)
On peut alors tracer, pour un courant donné, les courbes
donnant l'évolution des
puissances perdue et absorbée par le plasma en fonction de
la densité.
- 86 -
Fig. A.2 Point de fonctionnement du
régime inductif
- 87 -
Annexe
On considère ainsi qu'il n'existe pas toujours un point
de fonctionnement pour le
régime inductif. En effet, si le courantest
inférieur à une valeur minimale , alors le
couplage de la puissance au plasma ne peut se faire suivant le
mode inductif.
Dans ce cas, la tension présente sur la bobine est
suffisamment élevée pour permettre un
couplage capacitif. Dés que le courant atteint la valeur
seuil , la tension sur la bobine
chute et la puissance absorbée augmente de façon
importante, tout comme la densité de plasma.
Dans un réacteur hélicon, l'antenne joue le
rôle de la bobine et le tube en pyrex, celui de la fenêtre
diélectrique qui sépare le plasma de la bobine. Si le courant RF
parcourant l'antenne est suffisant, alors le couplage inductif peut être
observé. Généralement, lorsque l'on augmente la puissance
injectée, le mode H suit le mode E et la transition EH se traduit par
une brusque augmentation de la densité, due au meilleur couplage de la
puissance. Les densités typiques d'un plasma inductif basse pression
sont de l'ordre de 1010 -1011cm-3.
Annexe
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