Université lblique du Sud Aux Cayes
(IPSAC)
Faculté des Sciences Administratives
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La gestion du
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la ville des Cayes. Période 2011=20150
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Soutenu le 22 janvier 2016 à l'UPSAC.
Membres du Jury : Prospère DUME,
président Pierre Macul DESPIERRE, directeur Clodison METELLUS, lecteur
critique.
i
DEDICACE.
A ma mère : Mie-Pricile Pierre-Louis
MONDESIR
A mes frère et soeur : Wesly et Ingrid JOSEPH
A mon neveu : Hans-Carly JOSEPH
A mes collègues de promotion notamment :
Josué LUCIEN, Samuel
ALMEDA et Ricardo PORCENA
A tous(tes) mes amis(es), Je dédie ce document.
ii
REMERCIEMENTS.
Nul ne peut se vanter d'avoir rédigé un
mémoire de sortie sans l'aide d'autrui. Ce travail est le
résultat de nos efforts intellectuels, de nos interrogations et
recherches personnelles, mais aussi des conseils et des idées des
autres. Ainsi, nous ne saurions le présenter sans adresser nos
sincères remerciements à tous ceux qui, d'une manière ou
d'une autre, ont contribué à son élaboration.
Nos remerciements vont particulièrement.
> A Dieu, pour cette capacité d'apprendre qu'il a
placée en nous.
> A l'Etat haïtien pour avoir mis sur pied cette
institution, UPSAC, ci-devant CEST, nous permettant à peu de frais
d'atteindre le niveau de premier cycle universitaire.
> A notre mère, Mme Mie-Pricile Pierre-Louis
MONDESIR pour avoir contribué à notre formation intellectuelle
dès notre enfance jusqu'à aujourd'hui.
> Au professeur Pierre Macul DESPIERRE, notre directeur de
recherche, pour ses nobles suggestions et corrections. Son encadrement a
été nul autre pareil.
> Au professeur Daniel FÉLIX, pour ses
précieuses notions de méthodologie.
> A tous les professeurs de l'Université Publique du
Sud Aux Cayes (UPSAC) qui ont contribué à notre formation.
> A ma soeur Ingrid JOSEPH, pour son appui en logistique.
> A tous ceux qui m'ont soutenu moralement pour la
réalisation de ce travail.
Enfin, nous tenons à remercier vivement toutes les
personnes qui, d'une façon ou d'une autre, ont contribué à
sa réussite
Qu'elles trouvent ici notre sincère reconnaissance.
Nous restons seuls responsables de ce travail et de ses
éventuelles imperfections.
iii
RÉSUMÉ.
Le monde entier fait face actuellement à un
problème de transport dû à l'urbanisation. Depuis 2008,
plus de la moitié de la population mondiale habite en milieu
urbain1 et d'ici 2050, ce chiffre passera à près de
70%2. C'est la raison pour laquelle, on assiste à une
augmentation de la demande du transport au niveau des villes. Donc, la question
de transport représente un maillon fort dans le processus de
développement économique et social d'une ville.
En Haïti, notamment aux Cayes, les déplacements
effectués par les individus ont généralement pour motifs
visites, travail, achats, affaires, etc. La marche à pied et l'usage des
voitures et des motocyclettes (privées et publiques) sont bien des
moyens utilisés pour se déplacer. Cependant, les
taxis-motocyclettes occupent une place non négligeable dans les
déplacements des Cayens. Ainsi, le nombre de ces deux roues continuent
d'augmenter au fur et à mesure que la mobilité augmente dans la
ville.
Nous avons pu comprendre que le transport urbain assuré
par les taxis-motocyclettes est une réponse à cette demande
croissante de transport individuel et au chômage existant dans le pays.
Il n'y a aucun problème à cela. Cependant, très informel,
ce secteur engendre des problèmes comme les cas d'accidents et
d'insécurité. A travers ce travail nous nous basons sur des
théories scientifiques de transport urbain et sur des données de
notre enquête afin de répondre à notre question de
départ : Comment atténuer les effets négatifs
liés à l'activité de taxi-motocyclette au sein de la ville
des cayes ?
Mots-clés : Gestion, transport urbain,
mobilité et taxi-motocyclette.
1 [UNFPA] United Nations Populations Fund (2007).
État de la population mondiale 2007, p.1.
2[IBM] International Business Machine (2010).
«SmarterCities», disponible en ligne au
www.ibm.com/smarterplanet/ca/en/sustainable_cities/ideas
iv
RAMASE LIDE.
Jounen jodi a, zafè transpò a bay pwoblèm
toupatou sou latè, akoz vil yo k'ap vin gen plis moun. Depi 2008, plis
pase mwatye moun k'ap viv sou tè a abite zòn lavil3 e
bò 2050, etid yo prevwa ap gen plis pase 70%4moun nan mond
lan k'ap abite nan zòn sa yo. Se poutèt sa, demann pou deplase
anndan vil yo ogmante tou. Donk zafè transpò a tounen yon gwo
koze nan wout devlopman ekonomik ak devlopman sosyal yon vil.
Nan peyi dayiti, okay sitou, moun yo deplase pou yo al
fè vizit, pou yo al travay, pou yo al regle afè yo, etc. Mache a
pye, itilizasyon vwati ak motosiklèt se mwayen sa yo ke moun okay
itilize pou deplase. Fòk nou di tou ke taksi-moto yo itil anpil nan sans
sa. Konsa, taksi-moto yo kontinye ap ogmante menm jan kantite moun ki bezwen
deplase yo ap ogmante nan vil la.
Nou konprann ke transpò iben ke
taksi-motosiklèt yo fè se yon repons ak ogmantasyon
demann pou deplasman chak grenn moun sa yo epi ak chomaj la ki gen nan peyi a.
Pa gen pwoblèm nan sa. Men, aktivite sa a pa gen okenn lòd epi li
bay pwoblèm tankou aksidan ak ensekirite. Nan travay sa a, nou chita sou
tewori syantifik sou kesyon tranpò iben ak sou rezilta ankèt nou
pou nou reponn kesyon rechèch nou ki se: Kòman diminye bagay
ki negatif yo ke aktivite taksi-moto a pote nan vil okay?
Mo-kle yo : Jesyon, transpò iben,
mobilite ak taxi-motosiklèt.
3 [UNFPA] United Nations Populations Fund, op.cit.
p.1.
4 [IBM] International Business Machine (2010),
loc.cit.
v
SIGLES.
AMTS : Association des Motocyclistes Taxis du
Sud.
CIN : Carte d'Indentification Nationale.
DGI : Direction Générale des
Impôts.
HIC : Hôpital Immaculée
Conception des Cayes.
IHSI : Institut Haïtien de Statistique
et d'Informatique.
JORF : Journal Officiel de la
République de France.
MA : Membre Actif.
MBJ : Marge Bénéficiaire
Journalière.
MBP : Marge Bénéficiaire d'un
Propriétaire.
MTPTC : Ministère des Travaux Publics
Transport et Communication.
NIF : Numéro d'Identité
Fiscale.
OAVCT : L'office d'Assurance des
Véhicules Contre Tiers.
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
PNH : Police Nationale d'Haïti.
PR : Prix de Revient.
PV : Pouvoirs Publics.
RGPH : Recensement Général de
la Population Haïtienne.
SCCV : Service de la Circulation et de
Contrôle des Véhicules.
SPDJ : Section Départementale de la
Police Judiciaire.
SWOT : Strengths Weaknesses Opportunities and
Threats.
TM : Taxi-motocyclette.
vi
INTRODUCTION.
A. Objet d'étude: Etude sur la gestion du
transport urbain assuré par les taxis-motocyclettes dans la ville des
Cayes.
La population totale haïtienne est estimée
à partir des résultats annuels des projections globales
réalisées pour la période comprise entre 2000 et 2015
à plus de 10 413 211 personnes dont 51.8% de femmes (IHSI
2012)5. Les jeunes âgés de moins de 21 ans composent
plus de la moitié de la population haïtienne (IHSI
2012)6. Plus d'un tiers de ces jeunes sont au chômage (Banque
Mondiale) et ceux qui travaillent se trouvent en majorité avec des
emplois intermittents, précaires et faiblement
rémunérés dans le secteur informel sans aucune protection
sociale. De nos jours, presque partout dans le monde, hommes et femmes
profitent énormément des avantages qu'offre l'économie de
marché comme par exemple : « la libre concurrence » où
chacun peut prendre l'initiative d'ouvrir sa propre entreprise. C'est ainsi
qu'on assiste à l'émergence de certaines activités
économiques individuelles telle que le taxi-moto. En tant que
gestionnaire, nous ne saurions négliger le caractère
économique de cette activité de transport aux Cayes,
assuré par ces motards, que nous qualifions d'informelle dès le
commencement.
Le concept d'«économie informelle» a
été introduit dans l'économie pour la première
fois7 par l'anthropologue Keith Hart en 1971 et est entendu comme
l'opposé d' « officiel; enregistré ». Les
activités économiques considérées comme informelles
sont celles caractérisées par la petite taille et le non respect
de la loi8. Dans la plupart des pays en développement,
notamment en Haïti, les activités informelles jouent un rôle
prédominant dans l'économie. A titre d'exemples de ces
activités dans le pays, nous pouvons citer : les vendeurs de recharge
téléphonique, les vendeurs (ambulants) d'eau en sachet et en
détail, les cireurs de bottes, les restaurateurs en plein-air, plu
connus sous le nom de : « Chen janbe, anbadra, etc. » et les
taxis-motocyclettes qui constituent notre objet d'étude.
5 [IHSI 2012]Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique, Direction des Statistiques Démographiques et Sociales
(DSDS). 6Ibidem
7SAVANE I., »l'informel c'est la vie», in
Africaonline, [en ligne] ; [reference du 22 février 2011], disponible
sur http :
www.Africaonline.co.ci/Africaonline/Infos/fratmat/9697éco2html
8Lautier, B. (2004). L'économie informelle
dans le tiers-monde, nouvelle edition, Paris, La Découverte.
1
A la question pourquoi tant d'entrepreneurs dans les pays en
développement, les économistes9Barnejee et Duflo
(2007) répondent : parce qu'ils sont pauvres, les entrepreneurs pauvres
ont de compétences et disposent de peu de capital (financier et
technique). Parce qu'ils sont peu éduqués, contrairement à
ce que pense Karnani10, ils ne peuvent que s'auto-employer.
Là encore, ce n'est pas le problème. En 2010, 57,1% des emplois
en Haïti sont informels11 et ces emplois se retrouvent surtout
en milieu urbain, selon l'Institut Haïtien de Statistiques et
d'Informatique. Tenant compte du poids du secteur informel dans
l'économie haïtienne, il est donc important pour que l'Etat
haïtien commence à formaliser l'informel. D'où, une
première nécessité de structurer l'activité
informelle du trafic des taxis-motocyclettes aux Cayes qui répond
à des besoins directs d'une population au chômage.
B. Raisons justifiant le choix du
thème.
Les raisons qui nous portent à faire choix de ce
thème sont d'ordre personnel, scientifique et
académique.
? Raison d'ordre personnel.
Nous constatons que le secteur transport est livré
à lui-même. C'est pour nous une
occasion de nous faire entendre dans le but d'améliorer
l'état actuel des choses. En tant que Cayen, nous nous sommes dit
pourquoi ne pas contribuer à l'avancement de cette ville dont nous
sommes si fiers.
? Raison d'ordre scientifique.
Nous voulons aussi, à travers ce travail, apporter notre
contribution dans la littérature
scientifique sur la question du transport en Haïti,
étant donné que la documentation scientifique haïtienne dans
le domaine du transport n'est pas abondante.
? Raison d'ordre académique.
La rédaction du mémoire est la dernière
exigence pour l'obtention du grade de licencié
en Sciences Administratives à l'Université
Publique du Sud Aux Cayes (UPSAC). Nous déployons ce dernier effort pour
avoir droit à notre licence en gestion des affaires
9Barnejee, A. V. et Duflo, E. (2007). «The
Economic Lives of the Poor», The Journal of Economic Perspectives, vol.21,
1: 4-34.
10Karnani, Aneel G. (2008). `'Employment, not
microcredit, is the solution», The Journal of Corporate Citizenship, vol.
32, pp. 23-55.
11 [IHSI] Institut Haïtien de Statistique et
d'Informatique : Enquête sur l'Emploi et l'Économie Informelle
publiée en Juillet 2010.
2
C. Problématique de recherche.
L'un des facteurs qui détermine le développement
économique, social et urbain de la ville c'est le transport urbain car,
il constitue un auxiliaire entre les activités professionnelles, de
loisirs et de production. Tout comme le sang humain qui sert à alimenter
le corps, le transport constitue le sang qui irrigue une agglomération
en assurant la liaison entre les différents quartiers. Pour ainsi dire,
l'économie locale et régionale dépend en grande partie du
transport. Ce dernier peut même contribuer au développement du
tourisme car il participe de son côté à l'esthétique
de la ville Donc, la question de transport, surtout au niveau des villes est
d'une importance capitale car il fait partie des dépenses quotidiennes
des ménages tout comme l'habillement, les soins médicaux, les
loisirs et culture, les équipements ménagers qui absorbent une
bonne partie du budget des ménages. Comme dans la plupart des pays du
monde, Haïti en particulier, le transport s'effectue sur les voies :
terrestre, maritime et aérienne. Cependant, pour le transport en commun
la voie terrestre est la plus utilisée dans notre cas.
A cause du faible pouvoir d'achat des gens, circuler en
privé en Haïti est comme un luxe réservé aux gens
plus ou moins aisés dans cette société. Pourtant, la
question du transport public est un peu négligée par les
autorités. Les passagers sont parfois obligés de s'entasser comme
des sardines dans des routes pitoyables et même dans des carcasses
roulantes. Malgré une certaine amélioration enregistrée au
niveau des conditions de transport dans les grandes villes, nous pouvons dire
que : « fòk ou gen fyèl12 » pour
voyager en Haïti.
Le plus souvent, les autorités concernées
prennent des mesures tardives à la suite d'un accident qui
révolte la conscience humaine. Mais, ce ne sont que des mesures
provisoires puisque peu de temps après, il n'est pas étonnant
qu'un autre accident se reproduise en raisons des mêmes circonstances.
Parlant de transport public en Haïti, nous faisons
référence principalement aux camionnettes appelées :
« tap tap », aux bus et aux taxis-motocyclettes. Mais dans cette
étude, nous allons nous focaliser sur ces derniers.
12Thème créole qui traduit: « il
faut avoir du courage.»
3
Près de nous, Aux Cayes, face à la
précarité croissante de la situation économique, certains,
voulant échapper au chômage, s'adonnent à des
activités de taxi-moto. En tout cas, la raison c'est
généralement pour se nourrir, éduquer les enfants, payer
le loyer, etc. Aussi, en raison de la non structuration du secteur agricole,
des gens laissent la campagne, vendent parfois leurs terres, leurs boeufs pour
venir se lancer dans le transport à travers les villes. C'est ainsi que
nous pouvons même constater une augmentation de ces chauffeurs de
taxi-motocyclettes au cours de cette dernière décennie. Ceci dit,
n' importe qui peut être chauffeur de taxi en un rien de temps. Il suffit
juste d'avoir une motocyclette, de faire le tour de la place d'armes pendant
une journée et l'on est déjà opérationnel. Donc, il
n'y a aucun contrôle sur la prolifération des taxis-motos au sein
de la ville, ce qui engendre notamment plus d'insécurité et plus
de cas d'accidents. Nous nous demandons si les pouvoirs publics peuvent dire
combien de taxi-moto qui fonctionne dans la ville.
C'est pourquoi, nous pensons que ce secteur d'activité
sous étude mérite une attention particulière car la
situation dans laquelle ce secteur évolue est, pour nous, un peu
critique. Est-il normal que ces motards sont très peu identifiés
? En ce sens, comment la police nationale pourrait-il sécuriser la ville
en ayant si peu d'information et de contrôle sur ces motards dont le
nombre va croissant ?
La ville des Cayes est réputée pour sa plage,
gelée, ses sites touristiques, son foire « Haïti verte »,
organisée chaque premier mai et pour son jardin botanique. Tout
récemment en 2012, le gouvernement a pris la décision d'y
organiser le carnaval national. Actuellement, on parle de nouveaux projets pour
la ville tels que : centre sportif et aéroport international.
Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a détruit
Port-au-Prince, Les Cayes devient de plus en plus ouvert au reste du pays.
Mais, comment un touriste, par exemple, pourrait-il se fier à ces genres
de chauffeurs de taxi pour se déplacer surtout avec le
phénomène du kidnapping ? Tout ceci constitue une entrave au
développement économique et sociale de la ville. Pour ainsi dire,
le secteur est très peu structuré et pour cela, est perçu
comme informel à travers notre étude. Dans le contexte actuel et
aussi prospectif nous nous inquiétons beaucoup sur le devenir de ce
secteur au sein de la ville et des problèmes qui peuvent bien
accompagner son
4
développement.De nos jours, plus
précisément après le tremblement de terre du 12 janvier
2010, nos dirigeants parlent à tort et à travers de la
reconstruction physique, sociale et économique d'Haïti. Or toute
société, pour connaître de véritable succès
tant sur le plan social que sur le plan économique doit être
projetée et planifiée. Selon Bonello : « La ville est
faite de projets successifs qui se corrigent progressivement
»13. Il doit toujours y avoir de visions continues pour
une ville. Il faut toujours impliquer l'inachevé, repenser un projet
à partir de nouvelles données. En d'autres mots, il faut
construire la ville à partir d'une vision prospective. Ainsi, une
meilleure gestion du secteur transport peut particulièrement donner une
autre image esthétique à la troisième ville de la
République d'Haïti.
Donc, dans un tel contexte, où l'activité de
taxi-moto, bien que génératrice de valeurs est source
d'insécurité et génère beaucoup de cas d'accidents
dans la ville, nous arrivons à notre question de recherche : comment
atténuer les effets négatifs liés à cette
activité afin que les citoyens puissent circuler en toute
quiétude sur les routes ?
C'est donc à juste titre que cette étude est
intitulée «La gestion du transport urbain : cas du
trafic des taxis-motocyclettes dans la ville des Cayes. Période
2011-2015 ». Pour ce faire, nous allons entreprendre le
diagnostic de la situation actuelle des taxis-motos dans le transport au sein
de la ville des Cayes, exposer les différents problèmes auxquels
confronte le secteur et ensuite faire des propositions.
D. Hypothèse de recherche.
En présence d'une augmentation des chauffeurs de
taxis-motos dans la ville des Cayes, l'une des solutions efficaces serait la
structuration de cette activité par les pouvoirs publics. Ainsi,
l'hypothèse assortie au présent travail stipule que l'encadrement
des motocyclistes notamment les chauffeurs de taxis contribuera à
augmenter la sécurité routière et la
sécurité physique des Cayens.
13 Y.-H Bonello, La ville, PUF, Paris 1996,
p.34, coll. Que sais-je?
5
E. Revue de littérature.
Il ne nous a pas été facile de trouver une
documentation appropriée pour notre travail de recherche car, dans le
contexte haïtien malheureusement, la question du transport public urbain
plus précisément celle des taxis-motos face à
l'économie et au développement d'Haïti est abordée
superficiellement. Nous avons eu recours à la littérature
étrangère qui, dans le domaine, possède une riche
documentation. Ainsi nous avons passé en revue des textes à
caractères théoriques traitant des aspects du transport public
liés à la ville, à l'économie et à
l'urbanisation.
BONELLO Yves-Henri, dans son ouvrage « LA VILLE
» montre qu'en dehors de l'habitat, l'emploi, le commerce et les
activités culturelles, les transports sont aussi comptés parmi
les facteurs d'équilibre de la ville. Ils assurent la mobilité
qui est au centre de la question urbaine et au coeur du processus
d'urbanisation. Une mobilité qui prend une double forme: « les
déplacements dans la ville liés à la division des
tâches et les migrations liées aux cycles de la vie et à la
vie socioprofessionnelle »14.
MERLIN Pierre, dans son livre « Les
Transports Parisiens » présente les moyens de transport comme
un corollaire du développement de la ville et un élément
de cohérence entre les différents facteurs de ce
développement dont l'essor industriel en est le principal. «En
l'absence des moyens de transport, affirme-t-il, au lieu d'être
une métropole Paris serait devenu une juxtaposition de quartiers sans
lien ni hiérarchie »15
De son côté, Mario Polèse dans son oeuvre
« Economie urbaine et régionale (Logique spatiale des mutations
économiques)16», publié en 1994,
fait ressortir l'importance des moyens de transport urbain par rapport à
l'interaction spatiale et l'interaction sociale. Ces deux interactions sont
sensibles à la distance et de ce fait impliquent des coûts de
transport qui sont explicables par les coûts de communication de
l'information, par les coûts de déplacements des personnes et par
les coûts de transport des marchandises. Tous sont assumés par
le
14 Y. Bonello, La ville, Presses
Universitaire de France, Paris 1996, p.63 collection Que sais-je?
15 P. Merlin, Les transports parisiens
(Etudes de géographie économique et sociale), Robbert Laffont,
Paris, 1967, p.76
16Mario Polèse, Economie Urbaine et
Régionale (Logique spatiale des mutations économiques),
Economica, Paris, 1994, p.39
6
consommateur sous forme de déplacements, ou par le
producteur sous forme de coûts réels de transport et de
distribution. Donc, dans leurs échanges économiques et leurs
contacts interpersonnels, les hommes franchissent une distance qui comporte un
ensemble de coûts dont le coût d'option du temps consacré
aux transports.
L'analyse de l'ensemble de ces oeuvres nous permet de
dégager des approches différentes mais complémentaires sur
le transport urbain et de comprendre l'importance du transport au sein d'une
société. Riches en méthodologie et en théorie, ces
oeuvres nous ont beaucoup éclairé. Elles serviront à
conceptualiser les argumentations qui seront élaborées dans le
cadre de notre démarche.
7
F. Méthodologie de la
recherche17.
Nous situons la démarche de notre recherche dans un
cadre scientifique du transport urbain. Pour réaliser ce travail, nous
avons privilégié la recherche documentaire. Nous avons
utilisé les statistiques de l'Hôpital Immaculé Conception
(HIC) des Cayes et celles de la Police Nationale pour pouvoir faire le point
sur le nombre de cas d'accidents par mois ou par année. Nous avons fait
aussi des entretiens exploratoires formels auprès d'une association de
taxis-moto (AMTS). Ensuite, par la méthode d'interviews directes
semi-structurées qui consistent en une forme de dialogue établi
avec des chauffeurs de taxis, nous avons recueilli certaines informations. Les
données collectées auprès des chauffeurs de taxis-motos
ont été utilisées pour faire le point sur leur
fonctionnement. Nous avons aussi mené une enquête auprès
des distributeurs de motocyclettes de la ville des Cayes afin d'avoir une
idée sur la quantité de motocyclettes qui peuvent être
vendues au cours d'une année. Enfin, nous avons interrogé une
trentaine de taxi-motocycliste (15 syndiqués et 15 non-syndiqués)
en ce qui concerne leur implication dans des cas d'accidents au cours de
l'année 2015 afin de vérifier notre hypothèse.
? Choix de l'échantillon.
Notre étude basée sur l'enquête de terrain
admet à quelque degré que ce soit des limitations comme toute
recherche scientifique. Il faut dire que ce travail dont l'enquête a
été faite sur un échantillon de 50 chauffeurs de
taxis-motocyclettes devrait tenir compte d'un échantillon de plus grande
taille. Cependant, des contraintes d'ordre logistique nous empêchent de
satisfaire ces exigences. L'absence de littérature sur ce secteur
d'activité aux Cayes, constitue aussi un handicap. Mais malgré
cette faiblesse, l'approche méthodologique que nous adoptons constitue
la seule piste pouvant nous permettre d'atteindre les objectifs poursuivis par
ce travail et cerner le thème sous étude en nous basant aussi sur
des théories scientifiques du transport urbain. Donc, les
résultats constituent une tendance révélatrice de la
population étudiée.
17 FELIX, D., notes de cours de
méthodologie du mémoire, Université Publique du Sud
Aux Cayes, 2012.
8
? Enquête exploratoire.
Cette enquête nous a permis d'avoir une idée
globale dans le domaine du transport dans la ville des Cayes. Des observations
ont été faites particulièrement sur les motards. Du coup,
nous avons exploré les enjeux du transport dans la ville. Elle nous a
permis d'entrer en contact direct avec notre population d'étude.
? Elaboration du questionnaire
d'enquête.
Dans un premier temps, nous avons élaboré un
questionnaire d'enquête qui se base sur le mode de fonctionnement des
taxis-motocyclistes dans la ville des Cayes (annexe I). Ce questionnaire,
reparti en deux colonnes, comprend 20 questions qui renseignent sur
l'activité de taxi-moto à partir d'un échantillon de 50
chauffeurs. Ainsi, nous avons particulièrement mis l'accent sur les
questions qui renseignent sur leur comportement face aux feux de circulation
routière, leur revenu journalier, leur niveau d'éducation, leur
activité avant de devenir chauffeur de taxi, le port des casques, les
plaques et assurance et sur la question d'insécurité. En suite,
nous avons aussi élaboré un deuxième questionnaire portant
sur la vente des distributeurs de motocyclettes dans la ville des Cayes.
? Collecte et traitement des données.
L'enquête de terrain a été
réalisée du 3 avril 2014 au 15 décembre 2015. Au cours de
cette période, nous avons été aussi au Service de
Circulation de la PNH, à l'Hôpital général des Cayes
(HIC), à l'Office d'Assurance des Véhicules Contre-Tiers (OAVCT),
au ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), au
Ministère de la Planification et de la Coopération Externe
(MPCE), à l'ONU-habitat, à la mairie des Cayes et chez les
distributeurs de motocyclettes pour la cueillette des informations. Les
données recueillies ont été d'abord classées dans
un fichier Excel afin de faciliter leurs suivis. Puis elles ont
été présentées sous forme de tableaux et
analysées avec soin afin de faire des propositions
appropriées.
? Limitation de la zone d'étude.
Ce travail aborde le problème de transport urbain
assuré par les taxis-motocyclistes dans la ville des Cayes. Les
résultats et les propositions de l'étude ne concernent que cette
ville.
9
G. Présentation et justification des
différents chapitres.
Notre travail est divisé en deux parties
structurées autour de cinq chapitres. ? La Première
partie réunit les trois premiers chapitres.
Le premier chapitre, cadre conceptuel et
théorique, consiste à présenter les différents
concepts utilisés au cours de notre travail afin d'éviter toute
mésinterprétation. Ce chapitre est aussi écrit pour
énoncer les fondements théoriques sur lesquels repose ce
travail.
Dans le second chapitre, brève présentation
de la ville des Cayes, nous présentons le cadre physique, le cadre
géographique, le cadre économique et social et le cadre
institutionnel de la ville des Cayes. La rédaction de ce chapitre permet
au lecteur d'avoir une meilleure connaissance de l'espace sur lequel porte
l'étude.
Le troisième chapitre, diagnostic du transport dans
la ville des Cayes, présente une vue d'ensemble sur le mode de
transport dans la ville des Cayes notamment, le transport privé, le
transport public et le transport par taxi-moto avec ses avantages et ses
inconvénients.
? La deuxième partie comprend les deux derniers
chapitres (IV et V) de notre travail.
Le quatrième chapitre, Etude comparée du
modèle de la France au modèle d'Haïti, expose une
brève parallèle de la réglementation du transport par
taxi-motocyclette dans ces deux pays. La présentation de cette
parallèle nous sert d'inspiration pour la formulation des principales
propositions.
Enfin, c'est au niveau du dernier chapitre,
présentation et analyse des résultats, que nous allons
pouvoir discuter des résultats de notre travail et faire des
propositions visant à améliorer la situation du transport urbain
aux Cayes, notamment le trafic des taxis-motocyclettes.
10
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE I
CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE.
1.1 Cadre conceptuel.
Cette approche est conçue dans l'optique de permettre
à tout un chacun de saisir le sens, la portée et la signification
des différents concepts utilisés dans le cadre de notre
recherche. Nous entendons par là définir des concepts clés
pour éviter les interprétations qui peuvent aller à
l'encontre des nôtres. De ce fait, nous allons définir tour
à tour ces différents concepts.
1.1.1 Accessoire :
Dans ce travail, nous appelons accessoires d'une motocyclette
tous les éléments qui
font partie de la moto et qui sont indispensables pour une
bonne conduite sur la route tels que : les deux paires de pose pieds,
l'avertisseur sonore, le dispositif d'éclairage, le dispositif de
freinage, le dispositif de signalisation, les deux rétroviseurs et
même un trousseau de dépannage. Tout est nécessaire, aucun
n'est suffisant.
1.1.2 Assurance :
Dans notre travail, le mot assurance désigne une prime qui
couvre les dommages causés
à un véhicule motorisé.
1.1.3 Chauffeurs de Taxi-Moto temporaires :
Les chauffeurs de taxi-moto temporaires sont ceux qui pratiquent
l'activité de taxi en
cas de ralentissement de leur activité principale. Ils
sont le plus souvent des agriculteurs ou des maçons.
1.1.4 Chauffeurs contractuels :
Les chauffeurs contractuels sont ceux qui conduisent pour le
compte d'un patron
moyennant un contrat de travail bien défini. Ces
contrats sont rédigés par le propriétaire ou se font de
manière verbale.
11
1.1.5 Chauffeurs de taxi-moto permanents:
On entend par chauffeurs de taxi-moto permanents ceux qui font du
taxi leur principale
et unique activité pour répondre à leurs
besoins quotidiens.
1.1.6 Chauffeurs-propriétaires :
Les chauffeurs-propriétaires sont ainsi appelés
parce qu'ils pratiquent l'activité pour
leurs propres comptes. Ces chauffeurs sont parfois des anciens
éleveurs ou agriculteurs qui vendent leurs animaux ou leurs portions de
terre afin de pouvoir s'acheter la moto avec laquelle ils travaillent.
1.1.7 Client potentiel :
Est considéré comme client potentiel, tout
piéton qui, de par sa démarche et/ou son
habillement, peut attirer l'attention d'un chauffeur de
taxi-motocyclette comme quelqu'un qui s'apprête à prendre un
taxi.
1.1.8 Contrat de travail :
Le contrat de travail est toute convention par laquelle une
personne s'oblige à louer ses
services à une autre sous le contrôle ou la
dépendance de celle-ci, moyennant une rétribution. Dans le cadre
de notre travail, il s'agit d'un pacte signé entre un chauffeur qui
conduit pour le compte d'un patron. Lequel pacte comprend les conditions de
rémunération, de réparation et de restitution de la
motocyclette. Ce contrat est parfois verbalement établi.
1.1.9 Croissance urbaine :
C'est l'extension des villes liée le plus souvent à
l'augmentation de la population
urbaine, c'est-à-dire au phénomène
d'urbanisation.
1.1.10 Développement économique
:
Le développement économique désigne les
évolutions positives dans les changements
structurels d'une zone géographique ou d'une population
: démographiques, techniques, industriels, sanitaires, culturels,
sociaux. De tels changements engendrent l'enrichissement de la population et
l'amélioration des conditions de vie. C'est la raison pour laquelle le
développement économique est associé au progrès.
12
1.1.11 Développement social :
Le développement social désigne l'évolution
qualitative d'une société ; il vise le mieux-
être des habitants, l'amélioration de leurs
conditions de vie.
1.1.12 Équipement :
Nous appelons équipement tout ce qui peut protéger
le chauffeur ou le passager de la
motocyclette en cas d'accident notamment les casques, les
genouillés et les paires de gants.
1.1.13 Gestion :
Le mot gestion a plusieurs acceptations. Dans ce travaille, il
désigne l'ensemble des
procédures à mettre en place pour avoir un
meilleur contrôle, et de résoudre les problèmes, du
transport assuré par les motocyclistes, notamment des taxis-motos. Cette
gestion permettra ainsi de diminuer les cas d'accidents et
d'insécurité dans le but d'améliorer la qualité de
vivre ensemble dans la ville des Cayes.
1.1.14 Hypercentralisation :
C'est l'extrême centralisation. Selon Yves Henry Bonello :
« c'est lorsqu'on ne prévoit
pas le futur de la ville, ce qui conduit à la perte des
grands équilibres de la ville que sont : d'une part, la qualité
du vivre ensemble dans l'espace urbain et d'autre part, la dynamique du
développement de la ville ».
1.1.15 Indépendant :
En France, l'adjectif indépendant désigne des
chauffeurs de taxis-motocyclettes qui
travaillent pour leur propre compte. C'est-à-dire, des
chauffeurs qui n'appartiennent à aucune entreprise de taxi motocyclette
ou à aucune société. C'est cette catégorie de
chauffeur que nous appelons chauffeur-propriétaire dans notre
travail.
1.1.16 Mobilité :
Ici, la mobilité est la propension de la population
urbaine à se déplacer. Elle est un
corollaire du motif de déplacement. Elle est aussi une
fonction du développement socioéconomique d'une région et
du revenu des ménages.
1.1.17 Motard :
Le motard est un conducteur de motocyclette également
motocycliste. Cependant, dans
notre travail quand nous utilisons ce vocable nous faisons
principalement référence aux chauffeurs de taxis-motos.
13
1.1.18 Patron :
Le mot patron a plusieurs acceptations. Cependant, dans notre
travail de recherche, il
désigne un propriétaire de motocyclette qui,
occupé dans ses propres activités professionnelles ou affaires,
confie son véhicule à un chauffeur de taxi-moto qui travaille
à son compte en lui donnant une rétribution journalière ou
hebdomadaire pendant une durée limitée à l'avance selon un
contrat préétabli.
1.1.19 Permis de conduire :
Le permis de conduire est une pièce indiquant qu'une
personne est habilitée à conduire
un type de véhicule bien précis. Normalement, un
permis doit être délivré après un examen qui
consiste en une partie théorique sur le code de la route et en une
partie pratique de conduite avec un examinateur.
1.1.20 Plaque d'immatriculation :
Une plaque d'immatriculation est une plaque portant une
combinaison unique de
chiffres ou de lettres (pour une zone géographique
donnée), destinée à identifier facilement un
véhicule terrestre (automobile, moto, véhicule agricole, etc.).
Ceci permet de lutter contre les infractions au code de la route et contre le
vol.
1.1.21 Population active:
D'après le Bureau International du Travail (BIT), la
population active regroupe la
population active occupée (appelée aussi «
population active ayant un emploi ») et les chômeurs.
1.1.22 Population de passage :
Sont appartenues à la population de passage, toutes
personnes qui ne sont pas résidées
dans la ville mais qui sont venues pour régler des
affaires familiales, administrative, personnelle et qui comptent retourner
très rapidement vers leurs domiciles. En général, ces
personnes au cours de leurs passages se logent dans des hôtels ou chez un
membre de la famille, ou chez un ami.
1.1.23 Population inactive :
La population inactive est l'ensemble des personnes de deux sexes
qui n'exercent pas
ou ne cherchent pas à exercer une activité
rémunérée.
14
1.1.24 Pouvoirs Publics :
Parlant de pouvoirs publics, nous faisons référence
à l'ensemble des institutions
étatiques responsables des questions de transport, de
circulation, de signalisation en Haïti
notamment :
? Le Ministère des Travaux Publics Transport et
Communication (M.T.P.T.C).
? Le service de la Circulation et de Contrôle des
Véhicules (S.C.C.V).
? L'Office Assurance des Véhicules Contre Tiers
(OAVCT).
? Le service de signalisation routière (S.S.R.).
1.1.25 Réseau routier :
Le réseau routier est l'ensemble des voies de circulation
terrestres permettant le
transport par véhicules routiers, et en particulier, les
véhicules motorisés.
1.1.26 Sécurité physique :
On désigne par sécurité physique,
l'état d'esprit confiant et tranquille en l'absence de
danger. Cette absence peut être réelle ou imaginaire
car, il peut y avoir une fausse impression de sécurité
physique.
1.1.27 Sécurité routière
:
Le concept de sécurité routière concerne la
prévention d'accidents sur la route dans le
but de protéger la vie des personnes. Il peut être
divisé en primaire, secondaire et tertiaire.
La sécurité primaire est l'assistance
apportée au conducteur afin d'éviter de potentiels accidents (par
exemple, les lumières de freinage/stop et les clignotants).
La sécurité secondaire cherche à minimiser
les conséquences d'un accident au moment où celui-ci a lieu (le
port des casques, des gants).
Puis, la sécurité dite tertiaire vise à
réduire les conséquences survenant suite à un accident
(stopper l'alimentation en essence, par exemple, pour éviter tout
incendie).
1.1.28 Syndicat :
Un syndicat est un groupement de personnes physiques ou morales
pour la défense ou
la gestion d'intérêts communs. Ici, il
désigne des chauffeurs de taxis-motocyclettes qui se regroupent en
associations (syndicats de taxi-moto).
15
1.1.29 Taxi-moto :
On entend par taxi-moto, dans le milieu de notre étude,
toute personne qui utilise une
motocyclette de type 110cc ou 125cc pour transporter des
usagers de la voie publique d'un point A vers une destination B moyennant une
rémunération en fonction de la distance parcourue.
1.1.30 Transport public :
Sont considérés comme des transports publics tous
les transports de personnes ou de
marchandises, à l'exception des transports
qu'organisent pour leur propre compte, des personnes publiques ou
privées.
1.1.31 Transport public individuel :
Dans notre travail, on entend par transport public individuel, le
transport d'une
personne par un taxi-motocyclette. C'est le type de transport
qui répond au besoin d'amener un passager dans un lieu précis.
1.1.32 Transport urbain :
Il s'agit des différents moyens de transport qui sont
propres à une ville ou un milieu urbain
adaptés à cet environnement.
1.1.33 Urbanisme :
Le concept urbanisme désigne l'art de construire, de
transformer, d'aménager les villes
au mieux de la commodité, suivant les règles de
l'esthétique et de l'hygiène.
1.1.34 Ville :
Il n'est pas facile de définir le mot ville en tenant
compte de ses propres
caractéristiques, de sa taille et de ses diverses
fonctions. Toutefois, d' après l'Organisation des Nations Unies (ONU),
une ville est un établissement humain étendu et fortement
peuplé dont les habitations doivent être à moins de 200 m
chacune dans laquelle se concentre la plupart des activités humaines :
habitat, commerce, industrie, éducation, politique et culture.
1.2 Cadre théorique.
Les Cayes, troisième ville de la République
d'Haïti, assiste depuis ces dernières décennies à
l'augmentation de sa population. Cette population qui était de 55 276
est passée à 78 972 en 2012 (IHSI 2012). Une situation que
connaissent toutes les villes du monde entier qu'elles soient
développées ou en voie de développement. La demande de
transport au niveau
16
des villes s'accroit toujours. Cependant, si dans les villes
des pays du nord cette augmentation fait l'objet d'une planification, dans
certaines villes des pays du tiers-monde, aux Cayes par exemple, elle semble ne
pas être une préoccupation pour les autorités.
Aussi, assiste-on avec cette question d'augmentation de la
population, à une demande plus importante de biens et de services au
niveau des villes. Plus particulièrement dans le domaine du transport,
les gens ont besoin de se déplacer quotidiennement soit pour se rendre
au travail, au marché, à l'école ou d'autre part. C'est
ainsi que l'on constate que beaucoup de gens se lancent dans le secteur
taxi-moto sans aucun contrôle. Faute de connaissance en la
matière, certains d'entre eux ne viennent que pour augmenter les cas
d'accidents. Et, puisque la plupart d' entre eux ne sont pas identifiés,
cela crée aussi une situation d'insécurité au niveau de la
ville. Dans cette logique, quels sont les angles théoriques à
partir desquels peut-on cerner la problématique du transport dans la
ville des Cayes plus précisément celui assuré par les
taxis-motocyclettes?
1.2.1 Position de F. Ascher et J. Giard sur le transport
urbain.
F. Ascher et J. Giard, dans leurs théories,
évoquent que : « [...]. La crise des transports urbains est
donc d'abord le produit de la crise urbaine dans son ensemble. [...]. La
solution à la crise généralisée des transports
passe donc nécessairement par une politique d'urbanisme d'ensemble
cohérent et par une importante politique de transport en commun
».18
Dans leur approche, F. Ascher et J. Giard voulaient dire que
le problème du transport urbain est d'abord un problème
d'urbanisme c'est-à-dire, lorsqu' une ville est mal construite et que
les infrastructures sont mal disposées cela entraine un désordre
dans le déplacement des gens. Donc, pour une ville, il faut une
planification qui inclut le court, le moyen et le long terme. Selon ces
auteurs, en plus de cette politique d'urbanisation il faut aussi penser
à une politique de transport en commun. Les autorités
concernées doivent concevoir la ville avec une dynamique plus
élégante car, la population se renouvelle constamment au fil des
années. Le mode de déplacement des gens doit être quelque
chose bien défini en fonction des différentes couches de la
population et selon leur besoin pour éviter tous genres de
problèmes que la
18F. Ascher et J. Giard, Demain la ville
(urbanisme et politique), Editions Sociales, Paris 1975, p.25, 100
17
circulation peut occasionner. Pour bien résoudre la
crise des transports urbains, il faut d'abord comprendre le
phénomène de l'urbanisation pour ensuite établir une
politique de transport public selon F. Ascher et J. Giart.
1.2.2 Position de Mario Polèse sur les
problèmes du transport.
De l'antiquité à l'époque moderne, la
question du transport urbain a toujours été une
préoccupation pour l'homme. En effet, ce dernier avait toujours le
besoin de se déplacer d'un lieu vers un autre et le désir de
relier deux lieux distincts en un temps record se faisait toujours sentir.
L'objectif primordial pour l'homme résidait dans un gain du temps.
Franchir la distance a toujours exigé des efforts, des ressources et du
temps. A cet égard, Mario Polèse dans sa théorie à
travers son livre « Economie urbaine et régionale (Logique
spatiale des mutations économiques) », publié en 1994,
fait ressortir l'importance des moyens de transport urbain par rapport à
ce qu'il appelle l'interaction spatiale et l'interaction sociale. Il a surtout
expliqué que les déplacements de l'homme tournent autour d'un
ensemble de coûts qui selon lui peut servir à mesurer le transport
urbain selon le degré de satisfaction des passagers. »19
Plus loin, le professeur Mario Polèse affirme :
«l'agglomération géographique des populations dans des
villes ou villages tire, dans un premier temps, ses origines de la
possibilité qu'elle donne aux agents économiques de
réduire leurs coûts de transport et d'interaction sociale.
»20
En effet, le point de vue du professeur Mario Polèse ne
diffère pas trop de celui de F. Ascher et J. Giard car il croit aussi
que les problèmes de transport au niveau des villes sont
impliqués par l'ensemble des problèmes urbains telles que les
localisations de diverses activités et des logements.
1.2.3 Notre position sur les problèmes du
transport aux Cayes.
Nous orientons notre travail, dans le même sens que les
auteurs F. Ascher et J. Giard qui croient non seulement en une politique
d'urbanisme mais aussi en une importante politique de transport en commun au
niveau des villes pour faire face aux différents problèmes de
transport urbain. Cependant, si les auteurs F.Ascher et J. Giard parlent de
politique de
19 Mario Polèse, Economie urbaine et
régionale (Logique spatiale des mutations économiques),
Economica, Paris, 1994, P.39
20 Ibid. P.40
18
transport en commun, de notre côté, pour
résoudre les problèmes de transport aux Cayes, nous optons pour
la structure du transport public individuel. Car, aux Cayes, la
proximité des quartiers n'encourage pas le transport en commun de
personnes d'après nous. D'autres en plus, il faut tenir compte des
motifs de déplacements qui sont de plus en plus individuels.
Nous venons de définir les différents concepts
utilisés dans notre étude et de présenter les fondements
théoriques sur lesquels elle s'appuie. Au second chapitre, nous allons
présenter la ville des Cayes afin de permettre aux lecteurs de faire la
connaissance du lieu dans lequel porte l'étude.
19
CHAPITRE II
PRÉSENTATION DE LA VILLE DES CAYES.
Une bonne connaissance du milieu peut se révéler
un outil très important permettant aux intervenants de bien comprendre
le milieu, de planifier son développement et de mieux répondre
à certaines interrogations. C'est pourquoi nous présentons ici
à nos lecteurs la ville des Cayes en ayant soin de présenter son
cadre physique, géographique, économique, social et
institutionnel.
2.1 Cadre physique21.
Selon Moreau de Saint Méry, le terme `'Caye ou Chaye,
Quai `' est un terme géographique qui signifie îlot rocheux,
île basse. La ville des Cayes fut le site de la ville espagnole de
Salvatierra de la Zabana (Terre sauvée de la savane).
Aussi appelée Plaine du Fond ou Plaine du
Fond des Cayes22, la ville des Cayes est la troisième
ville de la République d' Haïti. Elle est très
côtière et jouit d'un climat chaud. Elle possède des rues
larges en moyenne de 15 mètres et un tracé en damier très
aéré. Le tracé urbain reste un patrimoine
intéressant et de qualité à sauvegarder dans le cas de la
ville des Cayes. Cette ville s'organise dans un cadre bâti23
agréable et de qualité où le langage architectural se lit
à partir de structures d'époque encore préservées.
Les galeries couvertes du centre-ville proposent encore des perspectives
visuelles très intéressantes, en particulier sur les deux grandes
rues principales, la rue Fabre Nicolas Geffrard et la rue Stenio Vincent.
Les tendances d'extension actuelle de la Ville des Cayes se
situent au Nord du Boulevard des Quatre Chemins le long de la Nationale N?2
vers la troisième section communale, Laborde, où se situe
l'aéroport régional des Cayes Antoine Simon. L'extension se situe
également sur la Nationale vers l'Est dans les quartiers de Simon et
Bergeaud vers Cavaillon. L'autre tendance d'extension de la ville des Cayes se
matérialise vers la côte Sud en s'étalant sur Torbeck.
21Programme d'Interventions Urbaines Prioritaires pour
la ville des Cayes et sa Région Périurbaine, p.13 22
Bulletin DIRP vol. 3 no 48 5/10/83
23Op.cit., p.21
20
La ville des Cayes contient plusieurs places d'armes : la
place d'armes de l'Union, la place d'armes de Boirond Tonnerre (situées
toutes deux à la rue Toussaint Louverture ; Le premier, tout prêt
de la Ravine et le second, à Pont-Gombo) et la place d'armes des Cayes.
Cette dernière étant la principale place d'armes se situe en face
de la cathédrale des Cayes. Elle a une superficie de 70 mètres
carrés. Elle est contournée par des fleurs et des arbres qui lui
donnent une beauté naturelle.
Cette place a un kiosque où les passants peuvent
s'abriter en cas de pluie. Elle sert de lieu de distraction et de loisir aux
citoyens de la ville pour pratiquer certains jeux. Chaque dimanche, des
adolescents sont venus avec des jouets motorisés comme des voitures pour
s'amuser eux-mêmes et pour louer à d'autres enfants.
Elle est découpée en plusieurs parterres. Chacun
de ces parterres contient des chaises en ciment et en fer profilé ou
s'assoient des amis ou des amoureux pour discuter. C'est aussi un lieu
où les élèves et les étudiants aiment aller
étudier et parfois rédiger les devoirs en groupe (annexe III).
L'arrondissement des Cayes est réputé pour ses
sites historiques. Le chef-lieu même en a plusieurs que nous pouvons
citer :
? Le fort l'îlet.
? Le tombeau de Boirond Canal au boulevard des quatre chemins
plus précisément en face de la Faculté de Droit et des
Sciences Economiques.
? Le calvaire de la cathédrale qui est l'ancienne
église catholique construite par le révérend Père
Maniel en 1682 sis à la Savane.
2.2 Cadre géographique.
La ville des Cayes est située au Sud de la capitale de
la république d'Haïti, à environ 188 km du centre-ville de
Port-au-Prince. Elle est limitée de l'Est au sud par l'embouchure l'ilet
et l'embouchure de la ravine du Sud, du sud à l'ouest par l'embouchure
la ravine du sud et le pont de la ravine du sud. A l'ouest, se trouvent les
extensions Vernet et Dexia, de l'ouest au nord, l'extension Bréfette et
du nord à l'est, la rivière l'ilet. La ville des Cayes a toujours
été historiquement exposée aux désastres par sa
position géographique dans le département du
21
sud d'Haïti. En effet, la ville a essuyé plusieurs
ravages issus de la série des ouragans enregistrés de 1680
à nos jours. Selon le quatrième Recensement Général
de la Population Haïtienne (RGPH), en 2003 la population de la ville des
Cayes était de 55 276 personnes dont 24 923 sont des hommes et 30 353,
des femmes24.
Basé sur ce dernier recensement, l'institut
Haïtien de Statistique et d'informatique (IHSI) a fait sortir un
document25 en 2009 contenant la population estimée. La ville
comptait alors 71 236. En 2012, la population de la ville des Cayes est
estimée26 à 78 972 personnes dont 47% sont des Hommes
(annexe II).
2.3 Cadre économique et social.
2.3.1 Cadre économique.
Le secteur primaire c'est-à-dire, les activités
agricoles telles que les cultures de maïs, d'haricot, de vétiver
est la plus dominante au niveau de la commune des Cayes. Cependant, au sein
même de la ville on rencontre les industries représentées
par les ateliers d'extraction d'huiles essentielles dont l'huile de
vétiver et les usines à glace. Les principales activités
économiques que nous notons sont : les activités de transport,
les épiceries, les mini-markets, les shops, les restaurants, les
dépôts, les salons de beauté, les dry cleaning, les
banques, les pharmacies et le commerce.
2.3.2 Cadre social.
2.3.2.1 Cinéma.
En 1986, avant le départ de Duvalier, la ville des
Cayes comptait trois salles de cinéma : l'audio vision, le Rex
ciné et le Jet ciné. Cependant, depuis quelques temps, les
espaces qui les logeaient sont utilisés à d'autres fins. Le
premier devient un bureau central de la loterie au rez-de-chaussée et
l'hôtel Métropole à l'étage. Le deuxième est
maintenant une bibliothèque et le troisième se transforme en un
lieu de vente de produits alimentaires. Actuellement, aux Cayes, la projection
des films se fait dans les salles de conférence, soit à la Salle
Saint-Louis des Cayes qui est un espace socioculturel, soit à Nami
International Restaurant, un endroit privé. Selon certains citoyens, la
ville perd de son charme du point de vue de loisir depuis 1986.
24IHSI-Résultats définitifs du
4ème RGPH-2003
25IHSI/Direction des Statistiques
Démographiques et Sociales -Estimation en 2009. 26 Ibidem -
Estimation en 2012.
22
2.3.2.2 Fête patronale.
La fête de la notre dame est
célébrée chaque 15 août. Les Cayens consacrent
l'époque allant du 10 au 15 pour le festival de Gelée, la
principale plage de la commune qui se situe à 1.5 km environ de la ville
des Cayes. Gelée a une renommée internationale. Elle est surtout
reconnue pour ses sables fins et sa gastronomie.
2.3.2.3
Télécommunication.
La ville des Cayes, tout comme le reste du pays, est couverte
par deux compagnies de téléphonie mobile qui sont respectivement
la Digicel, la plus ancienne et la Natcom. L'internet facilite les recherches
pour les étudiants et permet aux Citoyens de la ville des Cayes de
rester en contact avec le reste du monde.
2.3.2.4 Moyens de transport.
Contrairement à la capitale d'Haïti où l'on
ne voit presque plus de bicyclettes, aux Cayes on les utilise encore.
Cependant, on peut constater un afflux de motocyclettes à
l'intérieur de la ville (essentiellement des taxis) surtout aux heures
de pointe. Les citoyens de la ville des Cayes utilisent à peine des
taxis-voitures pour se déplacer (Nous comptons seulement trois (3) en
octobre 2014). A l'intérieur de la ville on y voit des bus qui
transportent des écoliers ou des étudiants. Beaucoup de gens
possèdent leurs voitures privées.
2.3.2.5 Les équipements de services et les
équipements socio- communautaires.
La plupart des équipements de services en particulier
la gare routière, et le marché central, par exemple doivent
être équipés et assainis.
2.4 Cadre institutionnel.
D'une manière générale, les institutions
étatiques et privées, les organisations de la
société civile et les institutions non étatiques forment
le cadre institutionnel de la ville des Cayes.
2.4.1 Les institutions étatiques.
Les institutions étatiques sont
représentées au niveau de la ville par des directions
déconcentrées. Elles sont pour la plupart logées dans le
complexe administratif et possèdent un peu plus de confort pour
fonctionner.
23
2.4.2 Les institutions non étatiques.
Les institutions non étatiques sont
représentées par les organisations non gouvernementales (ONG) qui
ont fait leur apparition depuis les années 70. Les principaux secteurs
d'interventions des ONG sont l'agriculture, la santé, l'éducation
et l'eau potable.
Les organisations sociales sont présentes à
travers toute la ville. Ce sont surtout des groupements communautaires, des
églises, des comités de quartier, des associations de jeunes et
autres qui s'intéressent à l'avancement politico-social de leur
espace.
Les organisations patronales et syndicales jouent
également un rôle important dans la vie socio-économique de
la ville.
En somme nous avons présenté dans ce chapitre la
zone d'étude et ses potentialités. Ainsi nous avons
terminé ce deuxième chapitre de la première partie. Au
chapitre suivant, nous analyserons le transport urbain aux Cayes notamment
celui assuré par les taxis-motos. Les avantages, les
inconvénients et les irrégularités observées dans
ce mode de transport seront aussi présentées.
24
CHAPITRE III
DIAGNOSTIC DU TRANSPORT DANS LA VILLE DES
CAYES.
Au niveau de la ville des Cayes, la population est très
mobile. Durant toute une journée on peut observer une multitude
d'élèves, d'étudiants, de professionnels et d'autres qui
se déplacent (d'un point A vers un point B) d'un espace vers un autre
espace. Les citoyens habitant les différentes banlieues de la ville se
convergent vers le centre pour s'occuper des affaires diverses. De plus, la
ville des Cayes représente un centre commercial et administratif
très dynamique qui reçoit des gens venant de toutes les communes
du département et même de la Grand Anse. Cette population
résidente et celle qui est de passage utilisent des moyens de transport
dont celui qui est le plus populaire : le taxi-moto.
Par ailleurs, chaque utilisateur potentiel de la voie publique
utilise son propre moyen pour se déplacer. Avant de décrire cette
panoplie de moyens de transports empruntés par les utilisateurs dans
leurs déplacements quotidiens aux Cayes, parlons un peu des rues de la
ville.
Les rues de la ville des Cayes sont pour la majorité
bien construites. Elles font en moyenne 15 mètres de largeur. A travers
la ville, la circulation s'intensifie en absence d'aire de stationnement pour
véhicule. A cela s'ajoute le manque de panneaux de signalisation qui
indiquent les directions. Ainsi, l'utilisation des motocyclettes et des
voitures, les piétons et les brouettes complique la circulation surtout
aux heures de pointe27.
Nous avons pu comprendre que la ville des Cayes est une ville
de grande mobilité quotidienne. Aux cayes, on se déplace
très facilement soit en privé (voiture ou motocyclette), soit
à l'aide des taxis-motocyclettes qui assurent la liaison entre les
différents quartiers. Ceci est dû en grande partie grâce
à la bonne tracée des rues. Cependant, malgré cela les
citoyens avertis s'inquiètent en ce qui concerne le devenir du transport
urbain dans la ville. La qualité de vivre ensemble dans cet espace
urbain exige une sérieuse réflexion sur le secteur transport.
27Programme d'intervention Urbaine prioritaire pour la
ville des Cayes et sa région Périurbaine-Rapport final 29
février 2008.
25
3.1 Le transport privé.
Parlant de transport privé, il s'agit de personnes qui
utilisent leurs propres moyens de transport pour se déplacer. Certaines
fois, ce mode de transport, étant plus confortable, est aussi plus
coûteux. Il peut se faire soit en voiture soit par motocyclette. Les
citoyens ont tendance à ne plus utiliser la bicyclette qui a
été un moyen de déplacement très populaire dans les
années antérieures.
3.1.1 Le transport privé en voiture.
Le transport privé en voiture est très en vigueur
aux Cayes. Les citoyens qui ont un peu
plus de revenu préfèrent utiliser ce mode de
transport. La raison c'est que l'on a plus de confort en se
déplaçant ainsi et que l'on est plus protégé contre
les accidents de la route. Cependant il est facile d'observer qu'il existe
moins de voitures que de motos. Parfois, on peut observer des automobilistes
qui se plaignent de l'indiscipline des motocyclistes.
3.1.2 Le transport privé à
motocyclette.
Certains usagers de la route estiment qu'il est plus
économique de se procurer leur
propre motocyclette pour circuler au lieu de payer 10 à
25 gourdes pour une course de taxi. Ils peuvent être plus mobiles et se
déplacer également à volonté. Le plus souvent,
leurs engins ne se diffèrent pas de ceux qu'utilisent les chauffeurs de
taxi pour exercer leur activité. Ce sont le plus souvent des
motocyclettes de 100cc et de 125cc. Un bon nombre de ces usagers utilisent
aussi des motocyclettes de 150cc.
3.2 Le transport public.
Aux Cayes, tous les gens n'ont pas les moyens de se procurer
leur véhicule privé pour vaquer à leurs activités,
certains sont obligés de payer pour ce service. Tout comme le transport
privé, ce type de transport peut être aussi fait, soit en voiture
ou à motocyclette.
3.2.1 Le transport public en voiture.
Le transport public en voiture n'est pas trop en vigueur à
l'intérieur de la ville des Cayes.
Ceci peut s'expliquer par la proximité des quartiers.
Actuellement (juillet 2014), on y voit à peine trois (3) taxis-voitures.
Mais, on peut quand même constater au niveau de la ville des bus qui
transportent des élèves ou des étudiants surtout aux
environs de 8 heures du matin et de 1 heure à 2 heures de
l'après-midi.
26
3.2.2 Le transport public à motocyclette
(taxi-moto).
3.2.2.1 Histoire du taxi-moto Aux
Cayes28.
En 1989, aux Cayes, un citoyen qui habitait à l'angle
des rues Capitale et Général Marion était tombé
malade. Alors, il s'était rendu au dispensaire de Charpentier pour se
faire soigner. Après son exéat vers les 11 heures du matin, il
sortait en quête de taxi-voiture qui existait déjà à
l'époque pour se rendre chez lui. Malheureusement, toutes les
taxis-voitures qui passaient devant lui étaient déjà bien
remplies. Désespéré, sous un soleil de 13 heures environ,
il décidait enfin de marcher jusqu'à son domicile. Après
sa guérison, il s'était mis à penser sur son sort,
à celui de tous les patients qui connaissaient déjà cette
situation et au sort de tous ceux qui encore allaient faire cette même
expérience. Alors, il s'était dit que s'il avait même une
bicyclette, il pourrait stationner devant le centre de santé de
Charpentier et attendre les malades pour les amener chez eux lorsqu'il
était libre moyennant une rémunération. A cette
époque, il travaillait comme agent d'assainissement à la
compagnie CARE.
Trois années après, c'est-à-dire en 1992,
les bailleurs de fonds qui finançaient sa compagnie avaient
décidé de ne plus investir dans certaines branches de la
compagnie, y compris la sienne. C'est ainsi que la CARE licenciait certains
employés dont ce citoyen. Celui-ci, ayant reçu une gratification
de la CARE, contactait tous les garagistes de la ville les alertant qu'il avait
besoin d'acheter une motocyclette. Cette même année, un garagiste
lui facilitait l'achat d'une motocyclette Honda CT 125 CC de couleur rouge de
deuxième main pour la somme de (7 500) sept mille cinq cents gourdes
dans laquelle il attachait une plaque avec l'écriteau «
EXPÉRIENCE DIVINE, TAXI TOUPATOU, EL RAPIDO ». Cet
écriteau disposé en trois colonnes était accompagné
d'un coeur et d'une colombe qui pointait son bec dans le coeur.
Selon le pionnier du taxi-motocyclette dans la ville des
Cayes, ce coeur avec la colombe symbolisait la bonne nouvelle. Il voulait
tellement apporter son aide à toute une communauté. Et, selon ses
dires, si l'activité de taxi-moto s'est si rapidement progressée
c'est parce qu'il l'a dédiée au Seigneur. Le 20 avril 1992, il
sortait pour la première fois dans les rues des Cayes comme chauffeur de
taxi-motocyclette. Peu de temps après et jusqu'à aujourd'hui, le
nombre
28 Selon les propos de Jacques Loubeau Gabriel,
surnommé «Papa taxi » Aux Cayes, le 16 avril 2014.
27
de chauffeurs de taxi-motocyclette n'a cessé
d'augmenter dans la ville des Cayes. Il faut dire que bien avant, les
taxis-motocyclettes existaient déjà dans la capitale du pays,
Port au Prince.
On rapporte que dans la capitale, les chauffeurs de taxi-moto
s'enfuyaient avec les passagers et ils les volaient certaines fois. C'est
pourquoi, ce premier chauffeur de taxi-motocyclette aux Cayes n'était
pas vu de bon oeil par les Cayens qui le traitaient de mal intentionné,
de zengledo, de sot, de fou craignant qu'il ait l'intention de reproduire dans
la ville des Cayes ce que faisaient déjà les chauffeurs de Port
au Prince. A cette époque, les courses de taxi-motocyclette
étaient facturées d'une (1) à deux (2) gourdes et parfois
cinq (5) gourdes selon la distance (du centre-ville des Cayes à
Gelée par exemple).
Actuellement (avril 2014), ce citoyen travaille au
Ministère des Affaires Sociales dans la ville des Cayes. Il exerce
encore l'activité de taxi-moto même si ce n'est que les dimanches
à cause de son emploi. Il est donc actuellement un chauffeur de
taxi-motocyclette temporaire. Si autrefois, dans le passé, il
fonctionnait avec une motocyclette Honda CT 125 cc avec l'écriteau
« EXPÉRIENCE DIVINE, TAXI TOUPATOU, EL RAPIDO »
disposé en trois colonnes, maintenant il possède
une autre de marque Lingken 125cc avec l'écriteau «
FÒS TRANKIL ». Son nom est : Jacques Loubeau
Gabriel29 âgé de 69 ans, surnommé « PAPA
TAXI » dans la ville des Cayes.
3.2.2.2 Fonctionnement du transport par
taxi-motocyclette dans la ville des Cayes.
D'après une cinquantaine de chauffeurs de taxi-moto que
nous avons interrogés aux Cayes, nous pouvons facilement comprendre que
cette activité existe autour de différentes catégories
d'acteurs ayant chacune ses propres raisons. Nous avons les chauffeurs de taxi
permanents et les chauffeurs de taxi-moto temporaires. Parmi eux, il y a aussi
des chauffeurs-propriétaires et des chauffeurs-contractuels. Toutefois
le mode de fonctionnement de l'activité n'est pas une fonction variable
du type de chauffeurs car ils doivent tous se stationner aux entrées ou
aux sorties des quartiers notamment dans des carrefours et faire des va et
vient dans un périmètre bien déterminé. C'est une
stratégie qui crée une certaine compétition entre ces
derniers qui doivent se précipiter car il faut être très
actif à l'arrivée d'un client potentiel. Nous schématisons
comme suit les différents acteurs de l'activité de
taxi-motocyclette :
29Nom cité avec son autorisation.
28
Graphique 1 : Catégories d'acteurs dans le secteur
de taxi-moto aux Cayes.
Chauffeurs-Propriétaires
Chauffeurs-contractuels
Chauffeurs-Propriétaires
Chauffeurs-contractuels
Activité de taxi- motocyclettes Aux Cayes
Chauffeurs de taxi motocyclettes temporaires
Chauffeurs de taxi motocyclettes Permanents
Source : l'auteur, d'après l'enquête en
2014.
3.2.2.3 Typologie des motocyclettes
utilisées.
Aux Cayes, la majorité des taxis-motos fonctionnent
avec des motocyclettes de types 110cc. Ils disent que ces motocyclettes sont
plus économiques en ce qui concerne la quantité de carburant
à consommer, les réparations et même le lavage. Pourtant,
il y a d'autres qui utilisent des motocyclettes de types 125cc. D'après
ces derniers, ces types de motocyclettes ont plus d'espaces à
transporter deux jusqu'à trois passagers. Pas trop longtemps, l'on
commence à assister aux Cayes à des taxis-motos ayant trois roues
dont une roue en avant et deux en arrière. Ces motocyclettes comportent
un porte-bagages plus grand et peuvent transporter jusqu'à six passagers
à la fois. Elles sont de marques différentes pour la plupart des
Dayang, Dayun, Polo, Haojin, Bel BB et autres. A l'annexe III, nous avons une
photographie qui montre le type de motocyclette le plus utilisé à
cette fin.
3.2.2.4 Contrat entre les Patrons et les
chauffeurs-contractuels.
Les chauffeurs-contractuels sont ceux qui n'ont pas assez de
moyens pour se procurer leur propre motocyclette en vue d'exercer
l'activité de taxi-moto. Ces chauffeurs bénéficient de la
bonne grâce des patrons pour lesquels ils conduisent. Il existe
habituellement deux sortes de contrat que signent ces patrons avec ces
chauffeurs.
a) Le patron perd la moto à la fin du
contrat30.
Dans ce genre de contrat, le chauffeur verse un montant de 200
gourdes par jour au propriétaire de la moto. Le chauffeur est aussi
responsable des pannes de pneus, de la vidange,
30 Selon les propos des chauffeurs de taxi-moto
contractuels.
29
d'un câble cassé, de tout ce qui n'a pas un
rapport avec le moteur de la motocyclette. Ce contrat peut durer jusqu'à
onze mois selon l'état et la marque de l'engin. Il peut être
établi soit à l'amiable, soit au service de la circulation au
commissariat des Cayes soit par devant un notaire selon le degré de
confiance que le patron a du chauffeur.
b) Le patron garde sa
motocyclette31.
Contrairement au contrat dans lequel le patron perd sa
motocyclette à la fin, dans ce deuxième type, la durée
n'est pas prévue à l'avance. Le patron peut reprendre sa moto
quand bon lui semble. Le chauffeur doit se contenter de verser quotidiennement
au propriétaire 150 gourdes. Le chauffeur est aussi responsable des
pannes de pneus, de la vidange, d'un câble cassé, de tout ce qui
n'a pas un rapport avec le moteur de la motocyclette. Il peut aussi être
établi soit à l'amiable, soit au service de la circulation au
commissariat des Cayes soit par devant un notaire selon le degré de
confiance que le patron a du chauffeur. Dans les deux cas, le
propriétaire est tenu de récupérer sa moto pour tout
arriéré de plus d'une semaine.
3.3 Irrégularités observées dans
le fonctionnement des taxis-motocyclistes aux Cayes.
Les chauffeurs de taxi-moto aux Cayes, pour la majorité
roulent :
3.3.1 Sans Casques.
A plusieurs reprises dans la ville des Cayes, les pouvoirs
publics ou plus précisément le service de la circulation tente
d'appliquer des mesures contre tous usagers de véhicules à deux
roues ne portant pas de casque. Malheureusement ces mesures ne durent parfois
qu'une semaine. Les chauffeurs refusent de porter le casque car selon eux, il
n'est pas esthétique et conserve trop la chaleur. Pourtant, il s'agit
d'une grave erreur car dans le même rapport que nous avons cité
plus haut, il est démontré que le casque peut réduire de
20 à 45% le nombre de traumatismes crâniens graves et
mortels32.
31 Ibidem
32Pedem et al. Banque Mondiale et OMS 2004.
Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dûs
aux accidents de la circulation. Page 24
30
3.3.2 Sans plaques d'immatriculation et police
d'assurance.
A la question : « pourquoi n'avez-vous pas de plaque ?
» dans notre enquête, 20% des
chauffeurs de taxi moto répondent que c'est parce que
le processus est trop long ; 80% soit un total de 32 sur 40 répondent
que c'est parce que la plaque d'immatriculation et la police d'assurance sont
trop chères. D'après notre recherche au Bureau de l'Office
Assurance des Véhicules Contre-Tiers (OAVCT) aux Cayes, la prime
d'assurance est une fonction variable de l'ancienneté du
véhicule. Elle peut varier de 750 gourdes à 1580 gourdes.
3.3.3 Sans permis de conduire.
88% des chauffeurs de taxi-moto de l'étude sont sans
permis de conduire. Lorsque des
milliers de gens exercent une activité de
manière routinière et journalière, il devient plus
difficile de les convaincre que cette activité requiert une certaine
compétence. C'est le cas de la plupart des chauffeurs de taxi-moto qui,
voulant lutter contre la pauvreté, exercent cette activité.
Ainsi, ils ne sont pas d'avis d'engager des dépenses
supplémentaires pour payer une formation de conduite en vue d'avoir leur
permis de conduire.
3.3.4 Sans respect pour les feux tricolores et les
stops.
Sachant qu'ils ne risquent rien, la majorité des
chauffeurs de taxi moto Aux Cayes ne
respectent pas les feux de signalisation de la route. Ils ne
se ralentissent même pas pour les stops alors qu'ils devraient
s'arrêter. Tout ceci entraine des accidents qui pourraient être
évités.
3.3.5 Surchargés.
Le phénomène de surcharge devient un exercice de
plus en plus récurrent chez les
chauffeurs de taxis-motos dans le chef-lieu du
département du Sud. Se souciant d'avoir une bonne recette à la
fin de la journée (surtout les chauffeurs-contractuels qui doivent
rendre compte à leurs patrons), certains chauffeurs de taxi-moto
transportent parfois deux passagers et jusqu'à trois lorsqu'il s'agit
des enfants33. La surcharge devient d'autant plus
dangereuse surtout aux heures de pointe où il y a des embouteillages
(voir annexe III).
33 Deux passagers + le chauffeur = trois personnes.
Trois passagers + le chauffeur = quatre personnes sur une motocyclette à
deux roues. Parfois, ces passagers sont munis des bagages qu'ils transportent
avec eux.
31
3.4 Points forts et points faibles du transport par
taxi-moto aux Cayes.
Afin d'inventorier les points forts et les points faibles du
transport par taxi-moto dans la ville des Cayes, procédons à une
analyse de S.W.O.T34. (Strengths, Weaknesses, Opportunities and
Threats). Cette analyse permet de déceler les forces, les faiblesses,
les opportunités et les menaces d'une entité.
3.4.1 Forces (S) du transport par taxi-moto aux
Cayes.
Les taxis motos peuvent circuler à l'intérieur des
espaces réduits dans des endroits où
des voitures ne peuvent pas entrer. Ils permettent aussi de
faire gagner du temps en évitant des embouteillages. Aux heures de
pointe par exemple, une personne qui utilise un de ces motards a plus de chance
d'arriver à temps vers sa destination que si elle utilise sa voiture.
3.4.2 Faiblesses (W) du transport par taxi-moto
aux Cayes.
Les faiblesses que nous repérons dans l'activité de
taxi-moto aux Cayes sont déjà
mentionnées au point 3.3. En effet, la majorité
des chauffeurs de taxi-moto aux Cayes roulent sans casques, sans plaques
d'immatriculation et police d'assurance. Aussi, bon nombre d'entre eux
conduisent sans permis, ne respectent pas les feux de la circulation et
transportent parfois, plusieurs passagers en même temps.
3.4.3 Opportunités (O) de l'activité de
taxi-moto aux Cayes.
Les taxis-motos aux Cayes rend plus facile la liaison entre les
quartiers. En effet, face à
l'augmentation de la demande de mobilité de plus en
plus individuelle des gens, ils assurent les déplacements à
l'intérieur des quartiers en conduisant les passagers vers des
destinations bien précises.
3.4.4 Inconvénients (T) de l'activité de
taxi-moto aux Cayes.
Le quasi inexistence des lois et des règles ne constituent
pas un facteur favorable au
fonctionnement de ce secteur d'activité. Par exemple,
lorsque l'on a tous ces motards qui circulent sans être
enregistrés, ceci peut aussi être un facteur
d'insécurité au niveau de la ville.
34L'analyse de SWOT est parfois appelée
FFOM, qui n'en est qu'une traduction française: Forces, Faiblesses,
Opportunités et Menaces. Les forces et les faiblesses, ont des effets
positifs ou négatifs sur l'activité de taxi-motocyclette. Les
opportunités et les Menaces ne peuvent être
contrôlées par cette activité étant donné
qu'ils résultent des éléments liés à
l'environnement économique et démographique.
32
De plus, selon une étude de l'Organisation Mondiale de
la Santé et de la Banque Mondiale en 2004 : «une personne qui
utilise une motocyclette est 20 fois plus risquée qu'une autre qui
utilise une voiture par kilomètre parcouru »35.
Ceci s'explique par le fait que lorsqu'on monte une motocyclette, le corps est
directement exposé au choc. Cependant, lorsqu'on s'assoit dans une
voiture il est protégé par une cabine. Comme autres
inconvénients, les passagers sont directement exposés au soleil
et à la pluie lorsqu'ils se déplacent à moto.
En définitive, dans ce chapitre nous avons parlé
du transport dans la ville des Cayes, notamment celui des taxis-motocyclettes
sous différents aspects. Nous abordons maintenant la deuxième
partie du travail qui consiste, au chapitre IV, à jeter un coup d'oeil
sur le mode de fonctionnement de ces deux roues dans un pays
développé comme la France.
35Banque Mondiale et OMS
(2004). Rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dûs aux accidents de la circulation.
Page 23
33
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE IV
ETUDE COMPAREE DU MODELE DE LA FRANCE AU MODELE
D'HAITI.
4.1 Présentation du modèle en
France.
Les réalités sociales et économiques de
la France par rapport à celles d'Haïti sont très
différentes. Toutefois, nous avons fait choix de la France comme
modèle afin d'exploiter leur savoir-faire dans le domaine du transport,
étant donné que ce pays est plus avancé que nous dans
cette question.
En France, on désigne le taxi-moto plus couramment sous
l'appellation de transport de personne à deux roues au lieu de
taxi-moto. A la fin des années 1990, principalement à Paris, ce
mode de transport s'est particulièrement développé avec
des entreprises qui embauchent des chauffeurs à temps plein. Les
`'indépendants» ont aussi évolué en se
fédérant grâce à des outils modernes de
communication dédiés à leur activité ainsi
qu'à un système de géolocalisation pour permettre de
répondre à la demande des clients dans les meilleurs
délais. Presque tous ces indépendants ont investi dans un site
internet avec formulaire de réservation en ligne.
4.1.1 Le droit de conduire un taxi en
France36.
En France, depuis 1995, pour avoir le droit de conduire un
taxi, il faut être titulaire d'un diplôme, le Certificat de
capacité professionnelle (arrêté du 5 septembre 2000),
matérialisé par la carte professionnelle (document de couleur
rose apposé en bas et derrière le pare-brise). Ce certificat
s'obtient après une formation sanctionnée par un examen en deux
parties (nationale et départementale) regroupant des épreuves
théoriques et pratiques; pour mémoire, l'examen
départemental n'est valable que dans le département
concerné. Afin d'exercer dans un autre département il faut
repasser cette épreuve dans le département désiré.
Pour exploiter un taxi, une autorisation administrative, l'autorisation de
stationner, de circuler et de charger sur la
36Loi 95/66 du 20 janvier 1995
34
voie publique, doit avoir été
délivrée pour le véhicule au nom du propriétaire
(artisan) ou de l'exploitant (en cas de conducteur salarié ou
locataire). Cependant il n'existe pas de taxi- moto au sens propre du terme.
4.1.2 Taxi-moto et règlementation en
France37.
Pour être en droit de faire le transport de personnes
à deux roues en France, l'obligation est faite aux chauffeurs de
détenir : un permis de conduire et une carte professionnelle
délivrée par le Préfet aux personnes qui n'ont pas
été condamnées définitivement pour certaines
infractions au Code de la route ou pour vol, escroquerie, abus de confiance et
agression sexuelle.
Le véhicule doit avoir une ancienneté de quatre
ans au plus. En outre, le transporteur doit pouvoir présenter
auprès de tout intéressé, et en particulier des
autorités de police, une attestation annuelle d'entretien
délivrée par un professionnel. Une vignette autocollante doit par
ailleurs être apposée sur la moto de façon à
permettre le contrôle des autorités compétentes. Les
chauffeurs de taxi-moto ont obligation de justifier au moins 5 ans de conduite
sur moto, ainsi que d'apposer une signalétique de leur activité
sur leur véhicule. L'entreprise de moto avec chauffeur doit
naturellement avoir souscrit une assurance pour le transport de personnes
à titre onéreux. La réglementation exige une
réservation préalable par le client auprès de l'entreprise
de taxi-moto. L'exploitation des services de taxis-motos relève de la
libre concurrence. Les entreprises définissent donc librement leurs
prestations et leurs prix dans le cadre du contrat de réservation avec
le client.
4.2 Présentation du modèle en Haïti.
4.2.1 Le droit de conduire un taxi en Haïti.
Le droit de conduire un taxi en Haïti se confond avec le
droit de conduire un véhicule tout simplement. Ce qui veut dire que
n'importe qui peut devenir chauffeur de véhicule public destiné
à assurer le transport de passagers, peu importe le type de
véhicule. Il suffit d'avoir son permis de conduire, que l'on peut
parfois même obtenir sans passer les examens de conduite de la Direction
de la Circulation et de la Police Routière. Selon le code de la route
haïtien, les
37JORF n°0244 du 20 octobre 2010 page 18759
Décret n° 2010-1223 du 11 octobre 2010 relatif au transport public
de personnes avec conducteur
35
conditions pour devenir conducteur en Haïti sont de
s'inscrire dans une auto-école reconnue, suivre des cours
théoriques de conduite, subir un test théorique, suivre des cours
pratiques, subir un test pratique et se faire photographier au Service de
Circulation et de Contrôle des Véhicules pour obtenir son permis
de conduire.
En ce qui concerne les motocyclettes, à notre
connaissance, il n'existe pas, aux Cayes, une école où l'on
apprend à conduire une motocyclette. Ce qui permettra aux motards de
conduire n'importe comment et de ne pas respecter les règles de conduite
définies dans le code de la route. Cette situation donne lieu à
beaucoup de pertes en vie humaine lors des accidents de la route.
4.2.2 Cadre légal sur le transport
public38.
Le décret-loi abrogé du 26 mai 2006 concernant
l'immatriculation et la circulation des véhicules prévoit un
cadre légal pour le transport public. L'article 192 stipule : «
est appelé »véhicule public `', le véhicule qui fait
le transport des passagers contre rémunération soit à la
course, soit autrement. » Plus loin, l'article 193 fait mention du
mot « TAXI » dans ce contexte : « Tout véhicule
portera placer à l'extérieur et en évidence sur la partie
avant du pavillon, un indicateur portant l'inscription `'TAXI». Cet
indicateur sera de couleur blanche et l'inscription `'TAXI» de couleur
noire. » A bien interpréter l'article 193, tout porte
déjà à croire qu'il s'agit des véhicules à
quatre roues. Qu'en est-il de l'activité de taxi-motocyclette ?
4.2.3 Cadre légal sur l'activité
de taxi-moto aux Cayes39.
Il n'existe aucun cadre légal sur l'activité de
taxi-motocyclette aux Cayes. Au fait, la loi du 26 mai 2006 réglementant
l'immatriculation et la circulation des véhicules en Haïti n'a rien
prévu à cet effet. L'article 194 de cette loi précise :
«Les véhicules de transport des passagers (les autobus, les
voitures et camionnettes) faisant le trafic interurbain devront porter à
l'extérieur et en évidence une inscription peinte mentionnant le
trajet auquel ils sont affectés ». En effet, cet article a
précisé que les véhicules de transport des passagers en
Haïti sont les autobus, les voitures et camionnettes. Ce qui veut dire
tout simplement que les taxis motocyclistes sont illégalement reconnut.
D'ailleurs, ceci est tellement vrai que les plaques
38 Immatriculation et circulation des véhicules
en Haïti, décret-loi abrogé le 26 mai 2006.
39 Ibidem.
36
d'immatriculation de toutes les motocyclettes en Haïti
sont des plaques privées contrairement aux voitures, aux camionnettes et
autobus qui ont des plaques privées ou publiques. Or, l'article 201 de
la loi sur l'immatriculation et la circulation des véhicules indique :
« Il est interdit à tout chauffeur de véhicule portant
une plaque privée de se livrer à des fins lucratives, au
transport de touristes ou tous autres passagers.» Il
n'existe donc aucun cadre légal sur l'activité de Taxi-moto. Ce
qui nous laisse comprendre pourquoi il est si facile de se lancer dans ce
secteur.
En comparaison avec la France, nous pouvons facilement
comprendre que la conduite d'un véhicule public en Haïti ne
requiert aucun diplôme, aucun certificat de bonne vie et moeurs.
L'activité reste donc ouverte à tous. Il est clair que les
réalités socio-économiques de ces deux pays sont
très différentes mais ceci n'est pas une raison suffisante pour
que des conditions particulières à l'activité de
taxi-motocyclettes ne soient pas exigées en Haïti.
37
CHAPITRE V
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS.
5.1 Aspect financier de l'activité de taxi-moto
dans la ville des Cayes.
Dans notre enquête, nous étions
intéressés à l'activité que faisaient nos
enquêtés avant de devenir chauffeurs de taxi-motocyclette. Ils
nous ont laissés comprendre que cette activité répond au
mieux à leurs besoins quotidiens d'où, le taxi-motocyclette est
une source de financement.
32 % des chauffeurs affirme qu'ils oeuvraient dans
l'agriculture et/ou dans l'élevage avant de devenir chauffeur de
taxi-moto. Certains d'entre-eux exercent encore l'agriculture et
l'élevage comme activités parallèle à celle de
taxi. D'autres au contraire, affirment qu'ils sont désormais
attachés à l'activité de taxi parce que, l'agriculture et
l'élevage deviennent peu rentables.
Soulignons qu'un enquêté qui exerce
l'activité de taxi-moto pendant seulement 2 mois nous a confié
qu'il venait de vendre un de ses boeufs pour s'acheter la moto de seconde main
avec laquelle il travaille.
18% des enquêtés exerçait
l'activité de maçonnerie et 22 % celle de ferronnerie. Ces
citoyens affirment qu'ils sont obligés désormais d'être
chauffeurs de taxi parce que leurs professions (maçonnerie et
ferronnerie) ne leur permettent pas d'entrer assez de revenus pour qu'ils
puissent prendre soin quotidiennement de leur famille.
Enfin, sont classés dans la catégorie «
autres » tous ceux qui ont répondu qu'ils faisaient toutes sortes
de travail pour survivre, et rien de particulier, avant de devenir chauffeurs
de taxi-motocyclettes. Nous en avons dénombré 14 soit un taux de
28%.
Ces données ont suscité notre curiosité
en ce qui concerne la rentabilité d'investir dans un taxi-moto aux
Cayes.
38
5.2 Tableau 1 : Calcul de la rentabilité
d'investir dans un taxi-
motocyclette aux Cayes.
Selon le modèle de Dupont, le rendement de l'actif
total (ROI) est le quotient du bénéfice net par l'actif total.
D'où,
Durée du contrat n= 286 jours
(11 mois)
|
Année du
véhicule : 1
|
Versement (V) V= 200 HTG/jours
|
Chiffre d'Affaire (CA) CA = V*n
|
Bénéfice net = CA-PR
|
Prix d'achat
|
35 000
|
|
|
|
|
Enregistrement SCCV
|
500
|
Assurance40
|
915
|
Plaques
|
522
|
Droits spéciaux
|
117
|
Matricule fiscale
|
300
|
Graissage
|
250
|
Maintenance
|
500
|
TOTAL
|
38 104 (PR)
|
57 200
|
19 096
|
|
|
|
Source : l'auteur, d'après l'enquête en
2014
D'où l'équation : devient ROI= 0.5112. Ce qui
veut
dire que l'investissement de 38 104 gourdes dans un
taxi-motocyclette permet de gagner 19096 gourdes dans une durée de 11
mois soit 51, 12 % du capital investi.
Après la fin du contrat, la motocyclette qui est
désormais la propriété de son chauffeur-contractuel
possède, selon son état, une valeur marchande au voisinage de 20
000 gourdes, le plus souvent. Nous pouvons facilement comprendre que lorsqu'un
propriétaire est à la fois chauffeur il gagne au bout de onze
(11) non seulement le retour sur investissement mais aussi, la valeur marchande
de la moto et la recette de tous les dimanches.
40Ici, la prime d'assurance a été
divisée en deux du fait qu'elle doit être payée par le
propriétaire et le chauffeur de taxi-moto selon le contrat.
39
5.3 Le taxi-moto aux Cayes : source
d'insécurité routière et physique.
Dans la ville des Cayes, il est très facile de
constater que les taxis-motocyclettes constituent une source
d'insécurité pour les piétons. Car, certains marchands
occupent les trottoirs (annexe III) obligeant ainsi les piétons à
marcher sur la chaussée. Ce qui rend la circulation des voitures et des
motocyclettes plus difficile. A cet effet, nous constatons, aux heures de
pointes, des écoliers qui éprouvent des difficultés
à marcher et à traverser les rues des Cayes. Personnellement,
nous connaissons aussi des piétons qui ont déjà
été heurtés par des taxi-motocyclettes. Dans l'un des cas,
la victime était décédée quelques heures plus tard
à l'HIC. Donc, la mairie des Cayes doit surtout garder un oeil ouvert
sur les marchands qui s'étalent sur les trottoirs compliquant ainsi la
circulation des véhicules.
Rappelons que, l'article 3 de la Déclaration
Universelle des Droits de l'homme du 10 décembre 1948 stipule que :
« tout individu a droit à la vie, à la liberté et
à la sureté de sa personne ». Ceci doit être
l'une des préoccupations des autorités.
Au moment de notre enquête, nous avons interrogé
les chauffeurs de taxis-motocyclettes sur le climat d'insécurité
qui commence à développer dans la ville des Cayes. A la question
: « Pensez-vous que les taxis sont aussi sources
d'insécurité dans la ville ? », 70% répondent
positivement. Ils ne confirment pas pour autant que les chauffeurs de taxis
participent à des actes d'insécurité dans la ville mais
ils sont conscients que la conjoncture de cette activité est un facteur
favorable à l'insécurité. Les 30% qui ont répondu
non à cette question, sont aussi d'avis du fait qu'ils ajoutent à
leurs réponses qu'il n'y a pas que les taxis qui utilisent une
motocyclette aux Cayes. Donc, la motocyclette en général est une
source d'insécurité41.
Nous avons été à la Section
Départementale de la Police Judiciaire (SDPJ). Le responsable de service
(SDPJ)42 nous a montré des motocyclettes (annexe III) qui
sont effectivement impliqués dans des cas de meurtre, de transport des
produits volés, de viols et autres cas d'infractions pénales. Ces
motocyclettes sont parfois abandonnées sur les lieux du crime ou bien
elles sont promptement arrêtées par la police à la suite
des informations données par la
41Selon nos enquêtés.
42Il ne veut pas que son nom soit cité.
40
population. Dans le cas de l'assassinat du très
regretté Agronome Jean-Yves Banatte tout récemment (avril 2015),
un chauffeur de taxi-motocyclette a été aussi arrêté
parce qu'il tentait de s'enfuir avec un présumé coupable dans
cette affaire43. Donc, à travers notre recherche, nous
pouvons confirmer que la motocyclette constitue vraiment une source
d'insécurité et mérite pour cela un contrôle plus
strict en matière de circulation de la part des pouvoirs publics.
5.4 Chauffeurs de taxi-motocyclettes et
équipements.
Seulement 12 % des chauffeurs de taxi-moto
enquêtés soit un total de 6 sur 50 possèdent leur permis de
conduire au moment de l'enquête. Ces chauffeurs affirment qu'il n'y a pas
de permis de conduire pour les motocyclettes. D'ailleurs, les permis des
chauffeurs qui ont en sont ceux délivrés pour les voitures (type
A) avec une mention spéciale indiquant qu'ils peuvent aussi conduire des
motocyclettes (type AC : A pour voiture/ C : pour moto). Parfois, le service de
circulation leur donne une autorisation de circuler à moto sur une
feuille de papier de 8 1/2 par 11 qui coûte 150 gourdes. Cette
autorisation doit être renouvelée chaque mois.
2%, soit un seul sur les 50 enquêtés
possédait son casque au moment de l'enquête. Les autres ont
estimé que le port du casque est ennuyant. Le casque, aux dires de ces
chauffeurs, fait trop chaud au cours de la journée.
80% des chauffeurs de taxi-motocyclette n'avait pas de plaques
et de prime d'assurance valide au moment de l'enquête. Selon eux, la
plaque et la prime d'assurance coûtent trop chères. Ils ne gagnent
pas assez, d'après eux, pour s'en procurer. Nous constatons aussi que
parfois c'est le service de circulation de la PNH qui n'a pas assez de plaques
pour desservir la population. A cet égard, le responsable du Service de
Circulation de la Police Nationale nous confie que c'est parce que le
phénomène de taxi-motocyclette dépasse l'état
haïtien actuellement. En effet, d'après le responsable du SCCV, la
commande de plaque pour motocyclette est faite habituellement selon une
estimation de la demande pour des services privés mais non pas pour les
taxis. C'est ce qui explique cette rupture de stocks à chaque fois :
trop de gens se lancent dans le secteur taxi-moto ces derniers jours (annexe
II, tableau 4).
43Selon les propos du responsable de la Section
Départementale de la Police Judiciaire (SDPJ) le 28 mai 2015.
41
43 sur 50 enquêtés soit 86% du total
n'appartiennent à aucun syndicat. La raison, selon ces chauffeurs, c'est
que les syndicats ne s'inquiètent pas des problèmes des membres.
Les syndicats, affirment-ils, s'occupent plutôt des affaires politiques
au lieu de s'occuper des problèmes des adhérents. Le gilet que
portent les chauffeurs appartient à des syndicats et permet juste de
voir qu'il s'agit d'un taxi et rien d'autre, soutiennent certains
enquêtés (annexe II, tableau 5).
5.5 Niveau d'éducation des
enquêtés.
Le niveau d'éducation des chauffeurs de taxi-moto aux
Cayes explique en partie le non-respect du code de la route. En effet, 86% des
enquêtés atteignent la 9ème année
fondamentale. 60% soit un effectif de 30 sur 50 arrive seulement au niveau
primaire. Donc, il n'est pas tout à fait facile de faire respecter le
code de la route à ces gens-là qui n'ont pas vraiment acquis une
culture du respect des normes à l'école. Tout cela explique
pourquoi tant de problèmes dans le secteur taxi-motocyclette. Il faudra
donc être patient avec eux et trouver un moyen efficace pour les
apprendre le code de la route. L'alternative est la formation à travers
des séminaires et des émissions
radio-télédiffusées.
26 % des chauffeurs de taxi-moto enquêtés, soit
13 atteignent le niveau de secondaire premier cycle. Le reste, soit 14 %
représentant 7 chauffeurs sur 50 arrivent en secondaire deuxième
cycle. Il est important de signaler qu'il n'y a pas de chauffeur de taxi-moto
atteignant le niveau universitaire parmi nos enquêtés en avril
2014 (annexe II, tableau 6).
5.6 Tranches d'âges des
enquêtés.
La majorité des chauffeurs de taxi-motocyclette aux
Cayes sont des jeunes. Selon notre enquête, l'âge des
enquêtés est reparti en 5 classes. La classe comprise entre 26 et
35 ans contient à elle seule 40 % des enquêtés soit un
total de 20 sur 50. 60% de ces chauffeurs de taxi-moto soit un total de 30 sur
50 enquêtés sont âgés de moins de 36 ans. Ce qui nous
laisse comprendre que la jeunesse Cayenne s'intéresse beaucoup à
cette activité pour répondre à leurs besoins quotidiens
(annexe II, tableau 7).
42
5.7 Présentation de l'Association des
Motocyclistes-Taxis du Sud.
Aucun cadre légal n'est disponible pour le
fonctionnement des taxis-motos. Cependant, l'Association des
Motocyclistes-Taxis du Sud (AMTS) dispose d'une constitution. Cette association
regroupe 50 membres actifs dont 44 chauffeurs (avril 2014). Les six autres sont
des femmes qui ont toutes les mêmes droits que les hommes. Mais elles ne
conduisent pas de motocyclettes. 68% de ces chauffeurs de taxi ont des plaques
et assurances. En 2012, seulement un seul chauffeur a été
accidenté et en 2013, aucun cas d'accident n'a été
enregistré au sein de l'association. Ce résultat est dû
grâce à la bonne formation des chauffeurs qui se réunissent
chaque dimanche à 2h pm pour échanger des idées.
L'association contient des membres appelés membres
d'honneur. Ces derniers ne sont pas des chauffeurs de taxis, mais plutôt
des notables de la ville des Cayes qui patronnent l'association. Ils apportent
leurs idées, leurs argents et tous autres moyens utiles au bon
fonctionnement de l'association. En cas d'accident d'un chauffeur de
l'association, ce qui arrive
rarement, il a droit à un premier soin grâce aux
cotisations des membres. Parfois, ils s'entraident aussi socialement, en cas
de maladie, par exemple. Le tableau 11 de l'annexe II présente la
structure de l'Association des Motocyclistes Taxis du Sud sous forme de
tableau.
5.8 Nombre de blessés par motocyclette
enregistrés à l'Hôpital Immaculée Conception des
Cayes.
Nous avons recueilli les données concernant le nombre
de blessés par motocyclette pour les années 2011, 2012 et 2013
à l'Hôpital Immaculée Conception des Cayes (HIC)
appelé couramment Hôpital Général des Cayes.
Malheureusement les données des années antérieures qui
pourraient nous servir comme base de comparaison pour mieux comprendre
l'évolution des cas n'étaient pas disponibles. Les années
2011, 2012 et 2013 étant proches l'une de l'autre, il n'y a donc pas une
très grande variation du nombre de cas. L'analyse des chiffres qui ont
été à notre disposition nous permet de comprendre que
l'HIC enregistre en moyenne44 5 blessés par moto
quotidiennement (annexe II, tableau 8).
44 Calcul effectué en divisant le total des
blessées pour une année par 365 jours.
43
5.9 Cas d'accidents de motocyclettes enregistrés
par le SCCV des Cayes.
Il n'y a pas une très grande variation entre le rapport
de l'année 2012 et celui de l'année 2013 concernant le nombre de
cas d'accidents enregistrés par le service de circulation et de
contrôle des véhicules (SCCV) de la PNH. Toutefois, bien que le
nombre de cas d'accidents soit passé de 233 à 195 le nombre de
mort est passé de 18 à 30 et le nombre de blessés est
passé de 324 à 222.
Si le nombre de blessés est souvent supérieur au
cas d'accidents enregistrés c'est que parfois, un cas d'accident peut
impliquer plusieurs usagers de la route (voir les tableaux 9 et 10 à
l'annexe II).
En comparaison avec les données de l'Hôpital
Immaculée Conception des Cayes, le nombre de blessés
enregistrés par le service de circulation et de contrôle des
véhicules de la Police Nationale au cours des années 2012, 2013
est largement inférieur. Ceci s'explique par le fait que ces deux
institutions ne travaillent vraiment pas de concert sur les cas d'accidents
répétés dans la ville des Cayes. De plus, un accident
enregistré par le SCCV peut ne pas se retrouver dans les archives de
l'HIC si l'accidenté n'était pas aller se faire soigner dans
cette institution. De même, certaines victimes de la route peuvent se
retrouver à l'hôpital sans que le SCCV ait pu intervenir sur le
cas d'accident.
A l'avenir, si rien n'est fait, ces résultats sont loin
d'être meilleurs car les taxi-motocyclistes ne cessent d'augmenter dans
les mêmes circonstances dans la ville des Cayes. Dans un tel souci, nous
avons aussi mené une enquête auprès des distributeurs de
motocyclettes aux Cayes afin d'avoir une idée des ventes. Voyons le
tableau ci-après.
44
5.10 Tableau 2 : Répartition des distributeurs de
motocyclettes aux Cayes selon leurs débuts d'exercice et ventes
mensuelles en unités.
Distributeurs
|
Début d'exercice
|
Marque /puissance
|
Prix Unitaire (HTG)
|
Stock courant
|
Ventes en Unités/mois
|
|
CHEZ TIMO
|
2006
|
Honda
|
81 165
86576
|
15
|
5
|
100cc 125cc CGL
|
TI GABY
|
2009
|
Apollo 110cc
|
|
8
|
20
|
Dayung 110cc
|
|
HAOJIN (2)
|
2010
|
Haojin 110cc
|
7700
9240
9295
|
44
|
80
|
125cc 150cc
|
ANGE DE LETERNEL
|
Aout 2015
|
Dayana 110cc
|
7700
8700
|
40
|
20
|
125cc
|
DAYANG- CHOUCHOU
|
Juin 2014
|
Dayang 110cc
|
8300 9000 9300 8200
|
50
|
65
|
125cc 150cc
Chouchou 110cc
|
|
BEL BOUKAN MULTI- SERVICES (2)
|
-
|
Bel bb
|
-
|
-
|
70
|
Dayang
|
Haojiang
|
|
SEYÈ OU DEVAN
|
-
|
Bel bb
|
-
|
-
|
40
|
Dayang
|
Haojiang
|
Polo
|
|
TOTAL
|
-
|
-
|
-
|
-
|
300
|
|
Sources : L'auteur, d'après l'enquête le 25
novembre 2015.
En novembre 2015, il existe aux Cayes sept (7) distributeurs
de motocyclettes logés dans deux (2) adresses pour certains. Nous avons
pu comprendre qu'aux Cayes, environ 300 motocyclettes sont vendus chaque mois.
Les acheteurs proviennent parfois des différentes communes de
l'arrondissement. Donc, ventes probables pour une année = 300 * 12 = 3
600
45
unités. Ventes probables dans 5 années = 3600 *
5 = 18 000 unités. Ce qui signifie que d'ici 2020, il est probable que
l'on assiste à une augmentation de 18 000 motocyclettes dont la
majorité va circuler dans la ville des Cayes. Les ventes sont aussi
fonctions de la demande de mobilité individuelle et du taux du dollar.
Ainsi, il est possible de prévoir qu'avec le temps, cette augmentation
possible des ventes ne sera pas sans incidences sur le transport dans la ville
des Cayes.
5.11 Graphique 2 : Conséquences de
l'évolution sans contrôle des motards aux Cayes.
Motocyclettes (Taxis)
Hypercentralisation
O S
Distributeurs
A
Mobilité individuelle
2010 2015 x x+n x+2n x+3n Temps
Sources : L'auteur, d'après l'enquête en
2015
Selon notre étude, l'augmentation des
taxi-motocyclettes est tributaire du chômage, de la mobilité
individuelle et du temps. Les distributeurs offrent aussi en fonction de cette
mobilité accrue. Maintenant nous sommes au point A. Dans x+3n
années, nous atteindrons le point S, point à partir duquel la
ville connaitra sa capacité maximale d'absorption de motocyclette.
Au-delà, nous nous retrouverons dans les limites de
l'hypercentralisation. Pour éviter que cela arrive, il faudra que l'on
arrête les distributeurs au point O même si la demande continue
Hypercentralisation
d'accroître afin de ne pas dépasser la ligne de
l'hypercentralisation.
46
5.12 Conclusion.
Le principal objectif de cette étude est d'apporter
notre contribution dans le domaine du transport dans la ville des Cayes. Pour
cela, au niveau du troisième chapitre, nous avons fait une analyse de la
mobilité des personnes au niveau de cette ville. Nous avons aussi
passé en revue les différents modes de transport qui y existent
pour ensuite nous focaliser sur le mode de fonctionnement des
taxis-motocyclettes, notre cas d'étude. Dans ce chapitre, nous avons
constaté certaines irrégularités dans leur fonctionnement
qui engendrent des problèmes tels que les cas d'accidents et
d'insécurité. Dans le quatrième chapitre, nous avons
jeté un bref coup d'oeil sur la règlementation relative aux
taxis-motos en France comparée à celle d'Haïti afin
d'exploiter certaines idées. Enfin, c'est au niveau du cinquième
chapitre que nous avons présenté et analysé les
résultats de notre enquête.
La recherche de solutions à ces problèmes dans
le secteur taxi Aux Cayes nous a emmené à effectuer une
enquête sur le fonctionnement des taxi-motocyclistes et sur les
distributeurs. Ainsi, il est possible de confirmer que, le faible niveau
d'éducation des chauffeurs de taxi, le manque des conditions
d'accès à l'activité et le manque de contrôle sur
les flux des personnes qui se lancent dans cette activité constituent
les principaux obstacles à une bonne gestion du transport urbain
assuré par les taxis-motos aux Cayes.
En novembre 2015, nous avons interrogé 30
taxi-motocyclistes, choisis au hasard, dont 15 font partis des syndicats (AMTS,
AOMTC, AJCTC) et 15 autres qui ne sont pas des syndiqués. La question
qui leurs a été posée est la suivante : «
avez-vous déjà été impliqué dans un accident
de la route au cours de cette année 2015 ? » A cette question,
seulement un (1) des chauffeurs syndiqués ont répondu
affirmativement. D'un autre côté, nous avons trouvé 4 des
chauffeurs non-syndiqués qui affirment avoir été
impliqué dans un accident de la route aux Cayes en 2015. Ainsi, il est
possible de confirmer notre réponse anticipée sur la question du
transport assuré par les deux roues aux Cayes. Plus on encadre les
motocyclistes, moins on enregistrera de cas d'accidents.
47
Le transport urbain doit être l'une des priorités
de l'Etat en Haïti car la population augmente jour après jour et le
besoin de se déplacer pour une raison ou pour une autre est au coeur de
toutes les activités humaines. L'enjeu du transport urbain devient trop
important pour être passé inaperçu. L'Etat doit trouver un
moyen de contrôler le flux de chauffeurs de taxi-moto qui entre sur le
marché car, nous savons que le transport urbain par taxi-motocyclette
réduit le niveau de chômage et crée une certaine valeur
ajoutée dans l'économie. Cependant, nous n'ignorons pas tous les
dommages que peut aussi bien créer cette activité. Nous pensons
qu'il est possible de limiter les effets négatifs liés à
cette activité si l'on tient compte d'une planification
stratégique du secteur. Le fait de pouvoir acheter une motocyclette ne
doit signifier en aucun cas que l'on peut être chauffeur de
taxi-motocyclette.
Nos déplacements sont de plus en plus individuels, plus
fréquents. En ce sens, nous avons pu comprendre que les taxis-motos
constituent un maillon fort de la mobilité urbaine. Pierre Merlin a si
bien dit que : « le transport urbain bien règlementé
constitue un corollaire de développement et un élément de
cohérence entre les différents facteurs de ce
développement »45. En conséquence, le
système de transport urbain aux Cayes assuré par les taxis-motos
ne doit pas être, à cause de la surpopulation, improvisé et
inadapté sans aucune règle; mais de préférence, il
doit être un système agencé à un processus
d'urbanisation planifié où l'aléatoire n'aura plus sa
place. La ville des Cayes peut en effet servir de modèle au reste du
pays. Les citoyens de la ville vivront mieux et l'on enregistrera moins de cas
d'accidents et d'insécurité. Cependant, l'importance que les
pouvoirs publics accorderont à ce secteur déterminera la
suite.
45 P., Merlin, Op.cit. p.76.
48
5.13 Propositions.
Les résultats de notre enquête, l'analyse de
S.W.O.T. et le mode de règlementation d'un pays comme la France sur le
transport de personnes à deux roues nous permettent de mieux comprendre
le transport urbain Aux Cayes notamment l'activité de taxi-motocyclette
et les différents problèmes auxquels elle est confrontée.
Dans une perspective de réduction du nombre de cas d'accident, de cas
d'insécurité et d'anticiper tous les problèmes qu'ajoutera
le secteur dans le futur, nous allons faire plusieurs propositions aux pouvoirs
publics. Toutefois, la mise en application de ces différentes
propositions actions passera par la volonté politique et la vision des
décideurs qui doivent veiller à ce que la réglementation
en la matière soit réellement appliquée. Ainsi nous
faisons les propositions qui suivent aux Pouvoirs Publics:
5.13.1 Création d'un Cadre légal pour le
fonctionnement des taxis-motocyclettes.
Le décret-loi du 26 mai 2006 réglementant
l'immatriculation et la circulation des véhicules n'avait pas
prévu de cadre légal pour les TM en Haïti. Nous proposons
que ce soit fait. En effet, des conditions doivent être prévues
pour l'exercice de cette activité. Nous pouvons classer ces conditions
en deux catégories à savoir : les conditions liées
à l'état de la motocyclette et celles qui sont liées
à la personne de chauffeurs de taxi-moto.
5.13.1.1 Conditions liées à
l'état de la motocyclette.
Les véhicules de tous les chauffeurs de taxi-motos que
nous avons interrogés, avons-nous constaté, sont en mauvais
état pour transporter des personnes. Les motocyclettes doivent
être dotées d'accessoires nécessaires. En effet, elles
doivent être équipées d'un avertisseur sonore, de deux
paires de pose pieds, d'un bon dispositif d'éclairage et de
signalisation, d'un bon dispositif de freinage fonctionnel. Elles doivent
être toutes immatriculées avant d'être exploitées. En
ce qui concerne les plaques d'immatriculation des motocyclettes nous avons
remarqué qu'elles ont des différences avec celles des voitures.
Les plaques des voitures contiennent par exemple le nom du département
de provenance (SUD ou Ouest par exemple) et elles indiquent s'il s'agit d'un
véhicule privé ou d'un taxi.
Nous suggérons que les plaques des motocyclettes
comportent aussi ces mentions car, toutes motocyclettes doivent être
identifiées rapidement selon le département d'où elles
sortent, selon qu'elles soient privées ou publiques. Les motocyclettes
doivent aussi faire l'objet
49
d'inspection systématique et régulière
afin de déterminer tout disfonctionnement pouvant éventuellement
être cause d'un accident.
5.13.1.2 Conditions liées à la
personne de chauffeur de taxi-moto.
Nous suggérons qu'il y ait une nouvelle instance afin
d'enregistrer les transporteurs par motocyclettes, notamment les chauffeurs de
taxi-moto. Le secteur peut encore générer d'autres emplois si
l'on pense à mettre sur pied une nouvelle instance pouvant le
contrôler afin d'avoir de meilleurs résultats. Cette instance,
devra d'abord s'assurer que tout aspirant chauffeur de taxi-motocyclette
possède un certificat de bonne vie et moeurs et peut faire l'usage de
tous ses membres. Nous croyons que c'est vraiment important car, selon les
ouïs dire certains chauffeurs de taxi sont chauffeurs au cours de la
journée et des voleurs dans la soirée.
Cette instance devra aussi s'assurer que tous transporteurs
par motocyclettes appelés chauffeurs de taxi soient inscrits dans un
registre spécial et qu'ils aient leur permis de conduire
c'est-à-dire qu'ils maitrisent effectivement le code de la route. Aussi,
elle attribuera à chaque chauffeur de taxi-moto un numéro
d'identification qu'il devra attacher comme une vignette sur sa motocyclette.
Par exemple, en voyant la moto numéro 15 accidentée, toutes les
instances concernées reconnaitront rapidement qu'il s'agit de tel
chauffeur avec tous les détails particuliers. Les chauffeurs
éviteront ainsi de brûler un stop, de faire un dépassement
hasardeux car ils sauront qu'ils sont identifiables facilement. Ainsi, il y
aura moins d'insécurité au sein de la ville.
5.13.2 Existence de lois sur les contraventions pour les
motocyclettes.
La loi concernant la circulation et l'immatriculation des
véhicules en Haïti doit aussi prévoir des contraventions
spécifiques pour les motocyclettes avec des montants à payer en
fonction du type d'infraction commise. Au sein de la ville des Cayes, les cas
de surcharge, d'excès de vitesse, de situation irrégulière
avec le SCCV et même le non-respect d'un panneau stop doivent être
pénalisés chaque jour. A l'avenir, il faudra aussi placer des
caméras de surveillance dans certains endroits stratégiques comme
au rond-point des quatre chemins.
50
5.13.3 Contrôle sur les distributeurs de
motocyclettes.
Certains problèmes causés par l'utilisation des
motocyclettes peuvent être aussi contrôlés au niveau de la
vente des distributeurs. En effet, la carte d'identification nationale ne doit
pas être selon nous, la seule pièce requise pour l'achat d'une
motocyclette. Nous suggérons qu'une preuve d'adresse soit aussi
exigée. Le SCCV pourra aussi avoir accès aux livres de vente des
distributeurs en vue d'accéder à des informations qui peuvent
s'avérer utile lorsqu'il s'agira de retracer un propriétaire, et
ainsi contrôler le nombre de motocyclette en circulation.
Après l'achat d'une motocyclette, les distributeurs
doivent remettre aux propriétaires le certificat de vente, le bordereau
de douane et le papier de douane. Un distributeur nous affirme que parfois, il
livre les motos sans les papiers de douane. La raison c'est que, les stocks
sont parfois disponibles sans ces papiers qui permettront aux nouveaux
propriétaires d'effectuer des démarches pour assurer leurs
motocyclettes. En ce sens le SCCV doit exiger des distributeurs certains
devoirs.
5.13.4 Amélioration du processus
d'immatriculation et d'assurance des véhicules.
Pour mieux faire face aux problèmes d'immatriculation
et d'assurance pour les motocyclettes, le service de circulation, l'OAVCT et la
DGI doivent travailler de concert de manière à ce que, ils soient
plus rapides dans le processus d'immatriculation et d'assurance des
véhicules. D'abord, à court terme, nous mettons
particulièrement l'accent sur la mise en place d'un dispositif
permettant d'identifier toutes les motocyclettes indistinctement. Car, le
comportement des motocyclistes est fortement lié à cela. Lorsque
le chauffeur sait qu'il n'est pas facilement identifiable, il s'est permis de
se mal comporter à travers les rues.
En fait, le processus est parfois décourageant par le
fait que l'on prend trop de temps. Parfois, l'on ne peut même pas
effectuer ces transactions pendant une semaine pour des raisons de rupture de
stocks des plaques, d'erreur de réseau et d'embouteillage. Nous
suggérons que les méthodes pour assurer et immatriculer les
véhicules, notamment, les motocyclettes soient révisées.
Ainsi, il ne restera plus de motocyclettes qui ne soient immatriculées.
Ces mesures permettront aussi aux pouvoirs publics de dénombrer les
51
motocyclettes, car actuellement (avril 2014), le service de
circulation de la Police nationale n'est même pas en mesure de donner le
nombre approximatif de motocyclette en circulation aux Cayes. Ceci s'explique
par le fait que la majorité des motos ne sont pas
enregistrées.
5.13.5 Augmentation des agents de
circulation.
L'augmentation du nombre des agents de circulation permettra
d'assurer un contrôle
régulier du transport dans la ville des Cayes,
notamment les taxis-motocyclettes. La présence permanente de ces agents
contribuera aussi à faire respecter les principes de circulation.
5.13.6 Promotion et encadrement des syndicats de
taxi-moto.
Les pouvoirs publics doivent aussi aider les syndicats de
taxi-motos à bien jouer leur rôle
de sensibilisateurs. Ils doivent aussi accorder des avantages
aux chauffeurs syndiqués afin d'inciter ceux qui ne font pas encore
parti des syndicats à s'inscrire. Par exemple, la prime d'assurance pour
les chauffeurs syndiqués pourra être meilleur marché. Il
faudra aussi renforcer les capacités des chauffeurs de taxi-moto en
subventionnant leur formation à la conduite. Conduire une motocyclette
requiert une certaine habilité technique que l'on ne peut se risquer aux
intuitions du chauffeur car, il s'agit de vies humaines qui sont en jeu.
5.13.7 Interdiction de monter à trois et
de stationner en double file.
L'interdiction formelle de monter à trois sur une
motocyclette permettra d'éviter la
surcharge et aussi lutter contre l'insécurité
dans la ville des Cayes. En France par exemple, il est strictement interdit de
transporter à la fois deux personnes sur une motocyclette.
Il faut aussi prendre garde au mauvais stationnement. En
effet, le stationnement en double file, par exemple, sur la première
grande rue aux Cayes rétrécit la chaussée et rend ainsi la
circulation plus difficile. L'interdiction de stationner ainsi évitera
les encombrements et permettra d'enregistrer moins de cas d'accidents.
5.13.8 Le port des insignes et la
création de stations de taxis.
Nous proposons aussi que les taxis-motocyclettes portent des
insignes permettant de
les distinguer de toutes autres motocyclettes privées.
Qu'ils ne stationnent pas n' importe où par exemple. Pour cela, les
pouvoirs publics doivent penser à créer des stations de taxis. En
agissant ainsi, les autorités valorisent du même coup
l'activité de chauffeur de taxi et donnent plus de visibilité au
secteur.
52
5.13.9 Intégration des notions du code de la
route dans le cursus des écoliers.
Les accidents sur la voie publique impliquent non seulement
les chauffeurs mais aussi tous usagers de la route y compris les
piétons. Ainsi, le ministère de l'éducation Nationale, en
plus de donner aux écoliers des notions d'histoire et de
géographie doivent étudier la faisabilité
d'intégrer dans le cursus des notions du code de la route. Ceci se
justifie davantage par le fait que, le temps d'apprentissage de la conduite
dans les autos écoles est très court pour acquérir une
véritable connaissance en matière de conduite. Ce serait vraiment
pertinent puisque ces élèves sont parfois, déjà des
utilisateurs de bicyclettes et de motocyclettes. Et, il leur est plus facile de
mémoriser certaines notions de la vie courante.
5.13.10 Création de
moto-écoles.
Actuellement (2015), il n'existe pas d'écoles où
l'on apprend à conduire une motocyclette aux Cayes. La création
de telles écoles pourra permettre aux utilisateurs de mieux
connaître leurs engins, et ainsi devenir plus aptes à conduire
pour le bien-être de tous.
53
Bibliographie.
A. Livres
1) ASHER, François et GIARD, Jean, Demain la
ville, (urbanisme et politique), Editions Sociales, Paris 1975, 100 pp.25-
100.
2) BONELLO, Yves, La ville, Presses Universitaires de
France, Paris, 1996, p.63 collection Que sais-je.
3) FRAGNIERE, Jean-Pierre, Comment réussir un
mémoire, Dunod, Paris, 1996.
4) GILBERT, Koening, Théorie de
l'accessibilité urbaine. In : Revue économique. Volume 25,
n?2, 1974.pp.275-297.
5) HOERNER, J. Michel, Le tiers-monde entre la survie et
l'informel, L'Harmattan, Paris, 1995.
6) LACAZE, Jean-Paul, La ville et l'urbanisme,
Flammarion, France, 1995.
7) MERLIN, Pierre, Les Transports parisiens (Etudes de
géographie économique et sociale),
Robbert Laffont, Paris, 1967, p.76.
8) POLÈSE, Mario, Economie urbaine et
régionale (Logique spatiale des mutations économiques),
Economica, Paris, 1994, pp.39-45.
9) REMY, Jean et VOYE, Liliane, Ville ordre et violence
(Formes spatiales et transaction sociale), PUF, Paris, 1981.
10) ROBBERT, Lafont, Les transports, Paris, 1976.
B. Rapport des organisations.
1) Banque Mondiale et OMS (2004), Rapport mondial sur la
prévention des traumatismes dû aux accidents de la
circulation, page 23.
2) Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique
(2005), Inventaire des Ressources et des Potentialités des
communes.
54
3) Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique,
Rapport sur la population totale, population de 18 ans et plus,
ménages et densités estimés en 2009.
4) Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique,
Rapport sur la population totale par sexe et population de 18 ans et plus
estimées en 2012.
5) Institut Haïtien de Statistiques et d'Informatique,
Enquête sur l'Emploi et l'Économie Informelle, Juillet
2010.
6) ONU-Habitat, Programmes d'interventions urbaines
prioritaires pour la ville des Cayes et sa région
périurbaine, pp.13-22.
7) Organisation des Nations Unies, Déclaration
universelle des droits de l'homme, décembre 1948.
8) [UNFPA] United Nations Populations Fund (2007),
État de la population mondiale 2007, p.1.
C. Mémoires lus.
1) CADET, Marlène, Le transport en commun dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince : Tendances, problèmes
actuels et perspectives, mémoire de licence en Sciences
Administratives, Institut National de Gestion, d'Administration et des Hautes
Études Internationales, 1987
2) LUCIEN, Josué et DOLNE, Junot, Implantation
d'une boutique d'intrant agricole dénommée orient agricole Joss
et Co à torbeck, mémoire de licence en Sciences
Administratives, Université Publique du Sud Aux Cayes, sept. 2014
3) TECIYO, Louis Domingue, Le phénomène
criminel en Haïti, cas de la commune de Maniche (2011- 2013),
mémoire de licence en Sciences Juridiques, Université Publique du
Sud Aux Cayes, fév. 2014
4) THOMAS, M. Claude, Le transport urbain à
Port-au-Prince: la nécessité d'une réorganisation,
mémoire de Master en Management, Institut de la Francophonie pour la
gestion dans la Caraïbe, sept. 2008
55
ANNEXE I
ENQUÊTE SUR LE FONCTIONNEMENT DES
TAXIS-MOTOCYCLISTES DANS LA VILLE DES CAYES
Enquêteur : Enquêté : Date :
1)
Depuis combien de temps exercez-vous le transport par moto
taxi. ?
(0-2ans) (2ans-6ans) (6 ans-plus)
2) Quel âge avez-vous actuellement ?
(0 -15 ans) (15-25ans) (25 à 35 ans) (35-
45ans) (45-55ans) (55 et plus).
3) Avez-vous un permis de conduire ?
Oui Non, pourquoi ?
4) Plaque et assurance ?
Oui Non, pourquoi ?
5) Quel autre (s) métier (s) exercez-vous
en parallèle avec celui de chauffeur de taxi-moto ?
Fonctionnaire Technicien
Commerçant Autre
6) Quel est votre niveau d'éducation ?
Primaire Secondaire (1er cycle)
Secondaire (2ndcycle) Universitaire
7- Quelle est à peu près votre recette
journalière ?
(0 - 250) (250 - 500)
(500-750) (750 et plus).
8- A qui appartient la moto ?
Moi, Un ami,
Une société, Mon patron.
9- Combien de personnes aimeriez-vous transporter à la
fois ?
Une Deux Trois.
10- Avez-vous déjà été
informé d'un accident de moto ?
Oui Non
11- Quel étaient les causes ?
Excès de vitesse Surcharge état de la
route état du Conducteur état de la moto Les
autres usagers
12-Respectez-vous les feux et les panneaux ?
Toujours Parfois Non, pourquoi ?
13 A quel syndicat de moto taxi appartenez-
vous ? Aucun,
pourquoi ?
14 Combien payez-vous par jour pour la
moto ?
15 que pensez-vous du port du casque pour votre
protection et celle des clients ?
Réduit le choc en cas d'accident
Chauffe en longueur de la journée
Bloque la Communication
Problème d'hygiène.
16- De combien de personnes êtes-vous
responsables ?
17- Quel est à peu près votre consommation
journalière de carburant (en gourdes) ?
(50-100) (100-150),
(150-200) (200-plus)
18- Quelle est la marque de votre
moto ?
19- Pensez-vous que les taxis sont aussi sources
d'insécurité dans la ville ?
20- Qu'est-ce que vous aimerez recevoir de l'Etat pour
améliorer vos conditions de travail ?
I
Accidents de moto et PNH
|
Taxi-moto : source d'insécurité ?
Oui
Non
|
35
15
|
|
|
Accidentés Morts Blessés
Année
2013
Accidents de moto et HIC
|
|
Année
2011
|
Année
2012
|
Année
2013
|
195
18
222
|
|
|
|
Accidentés
|
1684
|
1540
|
1678
|
Tableau résumant les principaux résultats
de l'enquête sur les taxis-motocyclistes.
Chauffeurs
19
31
Casques
Oui Non
Oui non
|
1
49
|
|
Sexe
|
Age
|
Niveau d'éducation
|
Homme Femme
|
50
0
|
Oui
Non
Ne sait pas
Oui Non
15-25 10
26-35 20
36-45 10
46-55 8
30 13 7 0
56-Plus 2
Primaire
Sec. 1er cycle Sec.2ème Cycle Universitaire
|
Propriétaires Locataires
|
Oui Non
|
10
40
|
Syndiqués
7
43
Respect de la
signalisation
|
13
37
0
6
44
Plaques et Assurances
|
Maçonnerie Ferronnerie Agriculture/élevage
autres
|
Avant de devenir taxi
9
11
16
14
233
18
324
II
ENQUÊTE AUPRÈS DES DISTRIBUTEURS SUR LA
VENTE DES MOTOCYCLETTES AUX CAYES.
à
Entre
Oui
Non
1.- Depuis quand vendez-vous des motocyclettes aux Cayes ?
3.- Quelles sont les marques que vous vendez et à quels
prix ?
? ; 110cc ; 125cc ; 150cc
? ;110cc ; 125cc ; 150cc
? ; 110cc ; 125cc ; 150cc
? ;110cc ; 125cc ; 150cc
; ;
; ;
; ;
; ;
5.- Quelles sont les pièces exigées pour l'achat
d'une motocyclette ?
7.- Habituellement, combien d'unités vendez-vous pendant
un mois ?
9.- Ou achetez-vous ces motocyclettes ?
11.- Combien en avez-vous en stock maintenant ?
13.- En 2009 par exemple, vous vendez plus ou moins par rapport
à maintenant (2015) ?
15.- Pourquoi selon vous ?
17.- Le Service de Circulation et de Contrôle des
Véhicules vous fait-il certaines obligations ?
Oui
Non
Enquêteur : Enquêté : Date :
III
IV
ANNEXE II
Tableau 3 : Population de la ville des Cayes au cours des
années 2003 à 2012.
Année
|
2003
|
2009
|
2012
|
Homme
|
24 923
|
33 331
|
37199
|
Femme
|
30 353
|
37 905
|
41773
|
Population Totale
|
55 276
|
71 236
|
78972
|
|
Source : Institut Haïtien de Statistiques et
d'Informatique.
Graphique 3 : Activités des enquêtés
avant d'être chauffeurs de taxi-moto (en%).
32
28
18
22
Maçonnerie Ferronnerie Autres Agriculture et/ou Elevage
Source : l'auteur d'après l'enquête.
Tableau 4 : Répartition des chauffeurs
enquêtés selon leurs équipements.
Equipement et autres
|
Nombre
|
?
|
Pourcentage
|
Permis
|
6
|
50
|
12
|
Casques
|
1
|
50
|
2
|
Plaques et Assurance
|
10
|
50
|
20
|
Source : l'auteur d'après l'enquête en
2014.
Tableau 5 : Répartition des chauffeurs
enquêtés selon qu'ils respectent les panneaux et
leur appartenance aux syndicats.
|
Nombre
|
?
|
Pourcentage
|
Respect des panneaux et feux
|
13
|
50
|
2
|
Syndicats
|
7
|
50
|
20
|
Source : l'auteur d'après l'enquête en
2014.
Tableau 6 : Répartition des enquêtés
selon leur niveau d'éducation.
V
Niveau d'éducation
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Primaire
|
30
|
60
|
Secondaire 1er cycle
|
13
|
26
|
Secondaire 2ème cycle
|
7
|
14
|
Universitaire
|
0
|
0
|
Total
|
50
|
100
|
Source : l'auteur d'après l'enquête en avril
2014.
Tableau 7 : Répartition des chauffeurs
enquêtés en 2014 selon leur tranche d'âge.
Tranche d'âge
|
Nombre d'enquêté
|
Pourcentage
|
15 - 25
|
10
|
20
|
26-35
|
20
|
40
|
36-45
|
10
|
20
|
46-55
|
8
|
16
|
56 - plus
|
2
|
4
|
?
|
50
|
100
|
Source : L'auteur d'après l'enquête en
2014
Tableau 8 : Nombre de blessés par de motos
enregistrés à l'HIC des Cayes durant les
années 2011, 2012 et 2013.
Année
|
Jan.
|
Fév.
|
Mar.
|
Avr.
|
Mai
|
Jun
|
Juil.
|
Aout
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
|
2011
|
147
|
140
|
127
|
194
|
157
|
123
|
162
|
133
|
176
|
143
|
133
|
141
|
1776
|
2012
|
154
|
131
|
104
|
88
|
98
|
154
|
150
|
122
|
160
|
144
|
161
|
160
|
1626
|
2013
|
141
|
147
|
150
|
113
|
180
|
149
|
163
|
180
|
105
|
143
|
147
|
150
|
1768
|
Source : l'auteur d'après les données de
l'Hôpital Immaculée Conception des Cayes (HIC).
Tableau 9 : Nombre de cas d'accidents de motos, de morts
et de blessés enregistrés par la PNH pour la commune des Cayes
pour l'année 2012.
|
Janv.
|
Févr.
|
Mars
|
Avr.
|
Mai
|
Juin
|
Juill.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
?
|
Accidents
|
24
|
22
|
21
|
20
|
16
|
9
|
27
|
26
|
19
|
14
|
17
|
18
|
233
|
# morts
|
00
|
03
|
04
|
00
|
05
|
00
|
00
|
01
|
00
|
03
|
01
|
01
|
18
|
# Blessés46
|
34
|
28
|
26
|
41
|
21
|
13
|
39
|
31
|
38
|
20
|
13
|
20
|
324
|
Source : l'auteur d'après les données du
service de circulation de la PNH.
46 Un cas d'accident entraine parfois plusieurs
blessés c'est pourquoi le nombre de blessés est supérieur
au nombre de cas d'accidents certaines fois.
VI
Tableau 10 : Nombre de cas d'accidents de motos, de morts
et de blessés enregistrés par la PNH pour la commune des Cayes
pour l'année 2013.
|
Janv.
|
Févr.
|
Mars
|
Avr.
|
Mai
|
Juin
|
Juill.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
?
|
Accidents
|
20
|
13
|
18
|
18
|
09
|
15
|
11
|
25
|
15
|
14
|
12
|
25
|
195
|
# morts
|
1
|
00
|
01
|
03
|
00
|
01
|
01
|
05
|
01
|
5
|
04
|
08
|
30
|
# Blessés
|
30
|
14
|
23
|
11
|
16
|
12
|
12
|
18
|
13
|
21
|
18
|
34
|
222
|
Source : l'auteur d'après les données du
service de circulation de la PNH.
Tableau 11 : Structure de l'Association des Motocyclistes
Taxi du sud (avril 2014).
DATE DE FONDATION
|
20 avril 1992
|
CONDITIONS D'ADHÉSION47
|
|
ACTIFS
|
M
|
F
|
> Photocopie acte de naissance.
> Certificat de Bonne vie et Moeurs
> Permis de conduire
> NIF ou CIN
> Carte membre (Religion)
> photos d'identité
> Frais d'inscription.
|
44
|
6
|
MEMBRES
|
PASSIFS
|
20
|
|
D'HONNEUR
|
20
|
COTISATION/ RÉUNION
|
25 HTG
|
ACCIDENTS EN
2012
|
ACCIDENTS EN 2013
|
COMITÉ ADMINISTRATIF
|
1 Président 1 Trésorier 1
Secrétaire
|
1
|
0
|
SOUS COMITÉ
|
Comité de discipline
|
Reconnaissance48
|
Comité de santé et de Loisir
|
Gilet de couleur jaune
|
AMTS MA A-004 Groupe des Cayes.
|
DEVISE
|
Plus loin, plus haut.
|
PLAQUE ET ASSURANCE
|
30/44
|
CASQUE
|
Contre le port du casque
|
Source : comité de l'AMTS.
47 Article 43-1 de la constitution de l'AMTS, P.11
48A-004: série par groupe.
ANNEXE III
Surcharge Surcharge
4 passagers + le conducteur= 5 personnes à moto. 3
passagers + le conducteur = 4 personnes à moto.
Embouteillage à Deux Mapoux, le 06 avril 2014.
Embouteillage à Deux Mapoux, le 06 avril 2014.
« Bel bb 110 », type de moto le plus utilisé
par les taxis-motocyclistes aux Cayes.
VII
Motos confisquées pour situation
irrégulière de circulation au 28 mai 2015. SCCV/SUD).
Motocyclettes impliquant dans des cas d'infractions
pénales au 28 mai 2015 (SDPJ/SUD).
VIII
Marchands occupant les trottoirs obligeant ainsi ces
écoliers à marcher sur la chaussée, Deux mapoux le 28 mai
2015.
Une vue de la place D'armes des Cayes.
IX
TABLE DES MATIÈRES
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
RESUME iv
RAMASE LIDE v
SIGLES vi
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE 11
CHAPITRE I.- CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 11
1.1 Cadre conceptuel. 11
1.2 Cadre théorique. 16
1.2.1 Position de F. Ascher et J. Giard sur le transport
urbain. 17
1.2.2 Position de Mario Polèse sur les
problèmes du transport 18
1.2.3 Notre position sur les problèmes du transport
aux Cayes. 18
CHAPITRE II.- PRESENTATION DE LA VILLE DES
CAYES. 20
2.1 Cadre physique. 20
2.2 Cadre géographique 21
2.3 Cadre économique et social. 22
2.3.1 Cadre économique 22
2.3.2 Cadre social 22
2.4 Cadre institutionnel. 23
2.4.1 Les institutions étatiques. 23
2.4.2 Les institutions non étatiques. 24
CHAPITRE III.- DIAGNOSTIC DU TRANSPORT DANS LA VILLE DES
CAYES. 25
3.1 Le transport privé 26
3.1.1 Le transport privé en voiture. 26
3.1.2 Le transport privé à motocyclette.
26
3.2 Le transport public. 26
3.2.1 Le transport public en voiture. 26
3.2.2 Le transport public à motocyclette (taxi-moto).
27
X
3.3 Irrégularités observées dans le
fonctionnement des taxis - motocyclistes aux Cayes. 30
3.3.1 Sans Casques. 30
3.3.2 Sans plaques d'immatriculation et police d'assurance.
31
3.3.3 Sans permis de conduire. 31
3.3.4 Sans respect pour les feux tricolores et les stops.
31
3.3.5 Surchargés. 31
3.4 Points forts et points faibles du transport par taxi-moto aux
Cayes. 32
3.4.1 Forces (S) du transport par taxi-moto aux Cayes.
32
3.4.2 Faiblesses (W) du transport par taxi-moto aux Cayes.
32
3.4.3 Opportunités (O) de l'activité de
taxi-moto aux Cayes. 32
3.4.4 Inconvénients (T) de l'activité de
taxi-moto aux Cayes 32
DEUXIEME PARTIE 34
CHAPITRE IV.- ÉTUDE COMPARÉE DU
MODÈLE DE LA FRANCE AU MODÈLE D'HAITI. 34
4.1 Présentation du modèle en France. 34
4.1.1 Le droit de conduire un taxi en France. 34
4.1.2 Taxi-moto et règlementation en France. 35
4.2 Présentation du modèle en Haïti. 35
4.2.1 Le droit de conduire un taxi en Haïti. 35
4.2.2 Cadre légal sur le transport public. 36
4.2.3 Cadre légal sur l'activité de
taxi-moto aux Cayes. 36
CHAPITRE V.-PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RÉSULTATS. 38
5.1 Aspect financier de l'activité de taxi-motocyclette.
38
5.2 Tableau 1 : Calcul de la rentabilité
d'investir dans un taxi-motocyclette aux Cayes. 39
5.3 Le taxi-moto : source d'insécurité
routière et physique. 40
5.4 Chauffeurs de taxi-motocyclettes et équipements.
41
5.5 Niveau d'éducation des enquêtés. 42
5.6 Tranches d'âges des enquêtés. 42
5.7 Présentation de l'Association des Motocyclistes-Taxis
du Sud 43
5.8 Nombre de blessés par motocyclette enregistrés
à l'HIC 43
XI
XII
5.9 Cas d'accidents de motocyclettes enregistrés par le
SCCV des Cayes. 44
5.10 Tableau 2 : Répartition des distributeurs de
motocyclettes aux Cayes selon leurs
débuts d'exercice et ventes mensuelles en unités.
45
5.11 Graphique 2 : Conséquences de l'évolution sans
contrôle des motards aux Cayes. . 46
5.12 Conclusion 47
5.13 Propositions 49
5.13.1 Création d'un Cadre légal pour le
fonctionnement des taxis-motocyclettes. 49
5.13.2 Existence de lois sur les contraventions pour les
motocyclettes. 50
5.13.3 Contrôle sur les distributeurs de motocyclettes.
51
5.13.4 Amélioration du processus d'immatriculation et
d'assurance des véhicules. 51
5.13.5 Augmentation des agents de circulation. 52
5.13.6 Promotion et encadrement des syndicats de taxi-moto.
52
5.13.7 Interdiction de monter à trois et de stationner
en double file. 52
5.13.8 Le port des insignes et la création de stations
de taxis 52
5.13.9 Intégration des notions du code de la route
dans le cursus des écoliers. 53
5.13.10 Création de moto-écoles. 53
BIBLIOGRAPHIE 54
ANNEXE I I
ANNEXE II IV
ANNEXE III VII
TABLE DES MATIERES X
|