SOMMAIRE
AVANT PROPOS 2
ABREVIATIONS ET ACRONYMES 3
INTRODUCTION 4
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS
THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES 7
I-CADRE THEORIQUE 8
II- CADRE METHODOLOGIQUE 22
DEUXIEME PARTIE :PRESENTATION DE L'USINE
GONFREVILLE DE BOUAKE ET DE SES DIFFICULTES 28
I-Présentation de l'usine Gonfreville de Bouaké
29
II- Difficultés de FTG 33
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET
INTERPRETATION DES DONNEES 39
I-Impact des difficultés de l'usine Gonfreville
sur les
conditions de vie et de travail des employés 40
II- Solutions de relance de l'usine et
d'amélioration
des conditions de vie des employés 51
CONCLUSION GENERALE 54
BIBLIOGRAPHIE 55
TABLE DES MATIERES 57
ANNEXES 60
AVANT-PROPOS
Cette étude constitue une Unité d'Enseignement
pour l'obtention du diplôme de Licence en sociologie et porte sur
« l'impact des difficultés de l'usine Gonfreville de
Bouaké sur ses employés ».
Elle n'est qu'une modeste contribution à la recherche
sur les conditions de vie et de travaildes employés de Gonfreville.
La réalisation de ce travail n'aurait pu être
possible sans l'apport de certaines personnes à qui nous
témoignons notre infinie gratitude. Il s'agit de notre directeur de
mémoire,le Docteur OUSSOU KOUAME REMI, pour son encadrement, ses
suggestions et critiques ainsi que ses conseils qui ont enrichi nos
connaissances en terme de recherche sociologique.
Dans cette même veine, nous remercions tous les
enseignants de l'Université ALASSANE OUATTARA et,
particulièrement, ceux du Département d'Anthropologie et de
Sociologie qui, depuis la Licence 1,ne ménagent pas leursefforts pour
nous donner une nouvelle identité, celle du sociologue.Qu'il nous soit
permis par ailleurs, de formuler des mots de sincères reconnaissance
à :
Monsieur KONATE, Directeur des ressources Humaines de l'usine
Gonfreville, qui nous a donné l'autorisation de faire l'enquête
au sein de l'usine.
A tous les responsables de l'usine ainsi que les
employés pour leur coopération, leur disponibilité et
l'accueil convivial qu'il nous ont réservé. Que le Dieu tout
puissant leur accorde le centuple de leurs bienfaits !
Enfin, nous remercions nos parents et amis pour leur
soutien financier, moral et psychologique.
Nous espérons contribuer, à travers ce
mémoire, à une amélioration des conditions de vie et de
travail des employés d'usines de Côte d'Ivoire en
général et de celles de l'usine Gonfreville en particulier.
En outre, nous voudrions encourager l'investissement de l'Etat
dans le secteur privé, afin de promouvoir l'emploi en Côte
d'Ivoire, ce qui contribuera à éradiquer la pauvreté
extrême des populations.
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
BEPC : Brevet d'Etude du Premier Cycle
CEPE : Certificat d'Etude Primaire Elémentaire
CDD : Contrat à Durée
Déterminée
CDI : Contrat à Durée
Indéterminée
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CIDT : Compagnie Ivoirienne pour le Développement
des Textiles
CNO : Centre Nord et Ouest
CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
DSRP : Document Stratégique de Réduction de
la Pauvreté
ERG : Etablissements Robert Gonfreville
FAFN : Forces Armées des Forces Nouvelles
FANCI :Forces Armées Nationales de Côte
d'Ivoire
FTG : Filature Tissage Gonfreville
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
RGPH : Recensement Général de la Population
et de l'Habitat
ROCARE : Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche
en Education
TRITURAF :Société de Trituration de Grains
Oléagineux
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africain
INTRODUCTION
L'usine désigne un établissement industriel
où à l'aide de machines s'effectue la transformation de
matières premières en produits semi-finis ou finis en utilisant
un personnel, des locaux et des équipements appropriés. Toute
entreprise aen général, deux fonctions : une fonction
économique et une fonction sociale. La fonction économique
s'intéresse à la production, la répartition (distribution
du revenu) et la consommation. La fonction sociale s'intéresse
particulièrement aux employés de l'entreprise qui constitue un
deses socles fondamentaux1(*).
En Europe, le souci du bien-être social n'est pas
l'apanage du capitalisme contemporain: dans l'Angleterre, l'Allemagne ou la
France du 19ème siècle, certains industriels
s'étaient déjà singularisés par leurs
préoccupations sociales : logements, assurances sociales, bienfaisance
envers les ouvriers et leurs familles. De même, certaines
congrégations religieuses ou certains penseurs socialistes avaient
imaginé des usines alternatives où la dimension communautaire et
la relation au territoire avaient déjà leur place. Avec le
20èmesiècle et la généralisation des
lois sur le travailet de la protection sociale, cet esprit caritatif reflue
pour laisser place à des constructions législatives,
conventionnelles et institutionnelles très larges2(*).
En Afrique en général eten Côte d'Ivoire
en particulier, des législations existent en vue d'une
amélioration des conditions de vie et de travail des employés.
C'est dans cette optique que la loi n° 95-12 du 12 janvier 1995 portant
code du travail au TITRE IIintitulé conditions du
travailprésente dans plusieurs chapitres des articles portant sur les
conditions de vie et de travail des employés. Cependant, il est
difficilepour certaines entreprises dont la FTG de mettre en application
toutesces mesures en raison des difficultés qu'elles rencontrent.
En effet, à l'instar d'une personne physique, une
entreprise peut connaître au cours de sa vie des difficultés de
nature à mettre en péril sa pérennité. Les causes
sont multiples. Elles peuvent être d'ordre interne, comme la
défaillance du système de gouvernance, les conflits sociaux, mais
elles peuvent être aussi d'origine externe comme une crise
économique affectant lemarché, les conflits armées.
Ainsi, la FTG connait depuis lacrise politico-militaire qu'a
connue la Côte d'Ivoire en 2002 une kyrielle de difficultésqui
entravent son bon fonctionnement. Ces difficultés auxquelles elle est
confrontée ont pour nom, en général, la
vétusté de ses machines,le financement, le manque
d'approvisionnement en matière première. Une incursion dans cette
entité industrielle a permis de nous rendre compte des
difficultés qui la mine.
La dégradation de la situation de l'usine s'est
accruede façon exponentielle. C'est pourquoi dans cette étude il
importe de décrireet analyser l'impact de ces difficultés sur les
conditions de vie et de travail des employés.
La réflexion se structure autour de trois grandes
parties:
· Première partie : Considérations
théoriques et méthodologiques.
· Deuxième partie : présentation de
l'usine Gonfreville de Bouaké et ses difficultés
· Troisième partie : analyse et
interprétation des données
Avant la présentation des résultats de
l'étude, nous présenterons le cadre théorique et
méthodologique que supporte cette étude.
PREMIERE PARTIE
CONSIDERATIONSTHEORIQUESET METHODOLOGIQUES
I- CADRE THEORIQUE
L'approche théorique consiste à présenter
le sujet et à comprendre les éléments qu'il renferme:
justification du choix du sujet, champ de référence conceptuelle
et théorique, revue critique de littérature,
problématique, hypothèses et objectifs de recherche.
I-1 Justification du choix du sujet
Le choix d'un sujet de recherche résulte de plusieurs
motivations. Il s'agit donc ici, d'énumérer les raisons qui ont
favorisé le choix de ce sujet. Ainsi, les raisons ici sont de trois
ordres.
I-1-1 Motivation personnelle
Bouaké était une référence en
Côte d'Ivoire et aussi dans la sous-région Ouest Africaine du fait
de sa grande potentialité industrielle dont l'usine Gonfreville. Maisen
2012, lorsque nous sommes arrivés pour la première fois dans
cette ville, dans le cadre de nos études universitaires, nous avons
observé un changement. En effet,nous nous sommes rendus dans cette usine
dont l'ont faisait tant d'éloges. Mais, nous avons trouvé une
usine moribonde,avec des employés vivant et travaillant dans des
conditions précaires. Ainsi, nous avons choisi cette thématique
pour mieux comprendre ces difficultés, et apporter des suggestions afin
de contribuer à un épanouissement des employés sur
l'espace du travail, ainsi que dans leurs familles.
I-1-2 Motivation sociale
Les difficultés del'usine Gonfreville de Bouaké
se répercutent sur les employés en particulier, et sur la
population de Bouaké en général. En effet, ces
difficultés empêchent l'usine de fonctionner normalement et
d'améliorer les conditions de vie et de travail de ses employés.
Cela met donc les employés dans une situation de précarité
et, empêchent ceux-ci de répondre à leurs besoins dont les
besoins alimentaires, la scolarisation de leurs enfants, l'accessibilité
aux soins de santé etc.
I-1-3 motivation scientifique
Les recherches menées jusque-là ont
montré qu'il n y a pas de réflexion sociologique sur l'impact
des difficultés del'usine Gonfreville sur les conditions d'existence des
employés. Etudiants en Licence3 de sociologie, nous avons trouvé
nécessaire de faire cette étude pour apporter une contribution
à la littérature et inciter les décideurs à prendre
à bras le corps les enjeux sociaux des crises et particulièrement
celle à laquelle Gonfreville est confrontée.
I-2 Champ de référence conceptuelle et
théorique
Il s'agira ici de définir les mots clés contenus
dans le sujet ; et pour le cadre théorique d'orienter le sujet sur
un cadre d'analyse existant.
I-2-1 Champ de référence conceptuelle
Comme le préconise Emile Durkheim (1992)3(*) dans les règles de la
méthode sociologique : « La première
démarche du sociologue doit donc être de définir les choses
dont il traite, afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est
question. »4(*),
il s'agit donc des concepts ci-dessous : impact, difficultés,
usine, et employés.
Ø Impact
Selon le dictionnaire français Larousse, l'impact est
le fait pour un corps, un projectile de venir en frapper un autre ; un
choc ; l'effet produit par quelque chose, une influence.
Généralement, En français, l'impact
correspond aux effets négatifs d'une action, d'un
évènement, d'une construction ou d'un changement de
contexte : Impacts environnementaux (effets sur les
écosystèmes, les espèces, etc.), impacts sanitaires
(effets sur la santé), impacts psychosociaux, impacts économiques
(les pertes financières induites, et plus généralement
à l'impact sur les objectifs fondamentaux de l'organisation).
Au plan opérationnel, l'impact renvoi aux
conséquences et aux effets négatifs de la crise économique
de l'usine Gonfreville sur les employés. Il se perçoit à
travers, la difficulté pour les employés de pouvoir payer leurs
loyers, se nourrir, se soigner et scolariser leurs enfants.
Ø Difficultés
Selon le dictionnaire français (le Robert 2005), une
difficulté est le caractère de ce qui est difficile, un obstacle
à vaincre, à surmonter, un ennui, un problème.
Dans cette étude, les difficultés renvoient aux
problèmes auxquels est confrontée l'usine Gonfreville de
Bouaké.Ces difficultés se déclinent en plusieurs aspects,
dont l'aspect financier, matériel avec l'état défectueux
des machines et le problème d'approvisionnement en matière
première qui est le coton en raison des difficultés
financières de l'usine.
Ø usine
Selon le dictionnaire (Robert 2005) une usine est
unétablissement de la grande industrie destiné à la
fabrication d'objets ou de produits, à la transformation ou à la
conservation de matières premières, ou à la production
d'énergie, et employant des machines qui utilisent une source importante
d'énergie.
L'étude porte sur l'usine Gonfreville de Bouaké
qui est un établissement industriel privé basé à
Bouaké, et spécialisé dans la transformation du coton en
fil, tissu et teinture fil. Les employés de cette usine sont
rémunérés en fonction de l'heure de travail obtenu dans le
mois. Et le salaire des employés du service de production est d'environ
385 Francs CFA l'heure, pour les employés de la troisième
catégorie et, d'environ 485 pour ceux de la quatrième
catégorie.
Donc, si un employé de la troisième
catégorie obtient au cours d'un mois, un pointage équivalent
à cinq heures, il n'obtiendra que 1925 Francs CFA ce mois. Ce salaire
aura donc un impact sur la vie de cet employé.
Ø Employé
Selon le dictionnaire français le Robert (2005),
l'employé est un auxiliaire salarié du commerce ou de
l'industrie.
Selon le dictionnaire sociologique FERREOL5(*), ce ne sont ni des techniciens,
ni des « cols blancs » et se différencient des
ouvriers par leurs aspirations, leurs types de travail (traitement de
l'information) et leurs caractéristiques socioprofessionnelles
(davantage de jeunes et de femmes).
Au plan opérationnel, employé désigne
toutes personnes exerçant dans le système de production et
technique de l'usine, différent des personnes chargées des
tâches administratives.Ces employés au niveau du service de
production ont au moins le CEPE comme niveau d'étude et les techniciens
dont les mécaniciens, les électroniciens, les électriciens
ont au minimum le BEPC avec une formation technique. Ces employés ont au
moins 20 ans de service au sein de cette usine. Ils sont tous vêtus d'un
pantalon bleu et d'une chemise bleue. Parmi ces employés il y a en
majorité,ceux ayant des contrats à durée
déterminée (CDT) et en minorité, ceux ayant des contrats
à durée Indéterminée (CDI).
I-2-2 Cadre théorique
· Théorie de
l'identité
Selon cette théorie, l'entreprise est un lieu de
socialisation et donc de construction identitaire. Ainsi, le travail
confère au travailleur une identité, car il ne suffit pas d'avoir
passé le bac, d'être marié et d'avoir un logement, encore
faut-il pouvoir trouver une identité par et dans le travail sous peine
de ne plus savoir ce que l'on vaut et qui l'on est. Ainsi, Renaud Sainsaulieu
(1935-2002), à travers son oeuvre l'identité au travail
(1977) apporte de nombreux éclairages sur les phénomènes
identitaires et sur le développement des cultures professionnelles ou
organisationnelles. A travers ses enquêtes menées auprès
d'ouvriers, d'employés, de techniciens et de cadres, Sainsaulieu montre
comment les structures d'organisation du travail construisent les modes de
relations établies non seulement avec les collègues et les
supérieurs mais aussi avec les amis. Nous avons mobilisé cette
théorie en vue d'expliquer, le fait que les employés travaillent
toujours à l'usine malgré les difficultés qu'ils
rencontrent dans leurs conditions d'existences.
· La théorie de la
motivation
Abraham Maslow publieen 1943 sa théorie selon laquelle
tout individu au travail ressent des besoins qui sont sources de motivation. Il
propose l'existence de besoins répartis en cinq catégories, qu'il
est possible de hiérarchiser et de classer selon une pyramide :
- Les besoins physiologiques : le premier niveau, le plus
basique. Ces besoins peuvent être satisfaits par l'intermédiaire
de la rémunération.
- Les besoins de sécurité (économique,
psychologique, physique) qui peuvent être satisfaits notamment en
développant l'employabilité des individus.
- Les besoins de sociabilité (appartenance,
communication). Ils peuvent être satisfaits par un développement
du sentiment d'appartenance, notamment par la culture d'entreprise, la
communication interne, les groupes de projet, les activités sociales...
- Les besoins de reconnaissance (estime,
considération). Ils peuvent trouver écho à travers les
systèmes de rémunération, l'implication des individus, le
management participatif, l'empowerment6(*)des individus...
- Les besoins d'accomplissement. Ils peuvent être
satisfaits par le développement personnel (formation,
carrière...) et l'empowerment qui permettent à
l'individu de se sentir utile et compétent.
Cette théorie nous permettra également de
justifier que les employés s'y accrochent toujours à ce travail
afin de satisfaire leurs besoins.
I-3Revue critique de littérature
Au regard des enjeux autour du sujet, nous avons
décidé de faire le tour de la littérature sur l'impact des
crises sur les groupes et ensuite sur les entreprises, notamment les conditions
de vie des employés.
v Impact des crises sur les groupes
D'abord, sur le plan socio-économique,
Patricia Justino, (2010)7(*)
examine le rapport entre guerre civile et pauvreté d'un niveau
micro-économique et sociale. En effet, selon elle, au niveau
micro-économique, la guerre détruit les infrastructures, les
institutions, les productions et les biens. Et cette destruction va diminuer la
capacité de production des hommes et détruire leur positionnement
économique et favorisée la croissance de la pauvreté. Au
plan social, il y a un changement au niveau de la cohésion et des normes
de coopération. Car,au cours des conflits, les populations étant
dans les zones affectées par le conflit se déplacent vers les
zones stables. Cette mutation engendre une rupture avec les alliances et les
réseaux sociaux de solidarité et d'entraides établies avec
les populations avec qui l'on vivait auparavant. Les déplacés
sont ainsi confrontés, en plus de la perte des biens matériels
à un besoin d'entraide et de solidarité ce qui va accroitre leur
situation de pauvreté.
Dans le même ordres d'idées,le rapport d'Oxfam,
le Raial et Saferworld, (2007), évalue le coût économique
des conflits armés en Afrique et estiment que 300 milliards de dollars
ont été perdus depuis 1990 dans plusieurs pays Africains dont,
l'Algérie, l'Angola, la Côte d'Ivoire, la République
Démocratique du Congo (RDC), la République du Congo,
l'Érythrée, l'Éthiopie, le Ghana, la Guinée, le
Libéria, le Rwanda, la Sierra Leone, l'Afrique du Sud etc. cet argent
aurait pu servir à résoudre le problème du VIH/SIDA en
Afrique et faire face aux besoins de l'Afrique en matière
d'éducation, d'eau potable, d'hygiène et prévenir la
tuberculose et la malaria. En outre, l'Afrique perd environ 18 milliards de
dollars par an dans les guerres et réduisent en moyenne
l'économie Africaine de 15%8(*).
Ensuite,au plan social(Yabile, 2013)9(*) examine à travers une
enquête sur les conditions de vie des ménages l'impact du conflit
armé Ivoirien (2002-2007) sur l'accentuation de la pauvreté. Il
estime que parmi les causes sous-jacentes au décollage économique
difficile des pays africains figurent les conflits armés. Ces conflits
retiennent les pays les plus pauvres du monde dans un état de
pauvreté et les enferment dans des économies stagnantes
et /ou en régression. Il estime l'impact de la crise
militaro-politique Ivoirienne sur l'augmentation de la pauvreté à
4,75% et déclare qu'elle est l'une des causes essentielles de
l'accentuation de la pauvreté dans le pays. Par ailleurs, la crise a eu
des conséquences dans plusieurs domaines dont le plan humanitaire (un
millier de morts) et aussi économique. Ensuite, elle a engendré
une mutation sociale interne au sein des populations (entre750 000 et un
million de personnes déplacées à l'intérieur du
pays), avec une interruption du fonctionnement des services sociaux de base et
de l'administration publique dans les zones affectées et une
détérioration des conditions d'éducation des enfants ainsi
qu'un dysfonctionnement du système sanitaire.
Selon la Banque Mondiale (2011), à l'échelle de
la planète, une personne sur quatre, soit plus de 1,5 milliard
d'êtreshumains, vit dans un État fragile ou touché parun
conflit ou dans un pays affichant un niveau deviolence criminelle très
élevé. Les pays fragiles à faible revenu ou touchés
par un conflit n'ont encore atteint aucun des OMD. Les habitants de ces pays
sont deux fois plus susceptibles de souffrir de malnutrition que ceux d'autres
pays en développement, le risque qu'ils ne puissent envoyer leurs
enfants à l'école y est plus de trois fois plus
élevé, celui de voir leurs enfants mourir avant l'âge de
cinq ans deux fois supérieur, et la probabilité qu'ils aient
accès à de l'eau propre est plus de deux fois plus faible. Les
pays qui ont été le théâtre de violences majeures
durant la période allant de 1981 à 2005 ont un taux de
pauvreté supérieur de 21 %10(*).
Toujours au plan social, le DSRP (2009), à travers une
étude identifie comme pauvre en 2008, toute personne qui a une
dépense de consommation inférieure à 661 FCFA par jour,
soit 241 145 FCFA par an. Aujourd'hui, une personne sur deux est pauvre contre
une personne sur dix en 1985 et le nombre de pauvres a été
multipliée par 10 en l'espace d'une génération. Aussi, il
déplore que la pauvreté a connu une hausse tendancielle passant
de 10,0% en 1985 à 36,8% en 1995 et à 33,6% en 1998 avant de
remonter à 38,4% en 2002 puis à 48,9% en 2008, en raison des
crises sociopolitiques et militaires successives. Il estime que le Nord est le
plus touché par le phénomène de pauvreté avec
près de 4 pauvres sur 5 personnes en 2008. Ce pôle est suivi par
ceux de l'Ouest (63,2%); du Centre-Ouest (62,9%) ; du Nord-Ouest (57,9%); du
Centre-Nord (57,0%) et du Nord-est (54,7%). La crise militaro-politique de
septembre 2002 a eu également un impact négatif sur les
conditions de vie des ménages. Ainsi, près de la moitié de
la population totale dit avoir été directement affectée
par la crise. 70,1% d'entre eux ont déclaré connaître des
difficultés d'alimentation, 68,1% des difficultés à payer
les soins sanitaires, 28,4% ont dit avoir perdu leur activité
économique pendant que 26,3% éprouvent des difficultés
à se loger. Au niveau des revenus, 67,6% de la population affirment
avoir subi une diminution de leurs revenus contre 6,5% qui disent avoir
observé une hausse. Le reste de la population (25,9%) n'a
constaté aucune évolution du revenu.
Dans le milieu éducatif, une étude menée
par le ROCARE(2011), analyse les difficultés rencontrées par
l'université de Bouaké pendant la crise politico-militaire de
2002 et les stratégies de maintien de cette institution. Il ressort de
cette étude que la crise a occasionnéla dispersion des acteurs de
l'université, la destruction des locaux, la perte de documents
administratifs et du matériel de bureau et la
détérioration des conditions sociales des étudiants. En
outre pour assurer la continuité de cette institution, les acteurs ont
dû délocaliser l'université à Abidjan.
v Difficultés des usines et conditions de vie
des employés des usines.
Antoine, Chloé, Adeline et Pierre dans Les
conditions de vie des ouvriers au 19ème siècle
décrivent les conditions de vie des ouvriers de cette
époque. En effet, ils affirment que les ouvriers de cette époque
étaient malheureux, ils venaient pour la plupart du village et vivaient
péniblement en ville. Ils percevaient des salaires très faibles
et ne mangeaient que du pain et des pommes de terre, la viande étant
trop chère. Comme leur salaire étaitinsuffisant, leurs enfants
devaient travailler dès l'âge de huit ans dans les ateliers des
usines. Ils n'ont pas beaucoup d'économie. Les quartiers ouvriers sont
très peuplés. Les ouvriers sont souvent touchés par
l'alcoolisme, la tuberculose. Ils travaillent beaucoup, donc rendent leurs
familles malheureuses, surtout leurs enfants car ils ne voyaient presque pas
leurs père étant donné qu'ils étaient tous les
temps au travail. Malgré leurs heures de travail ils ont de bas
salaires, des logements humides et mal- chauffés.
Dans le même ordre d'idées, DONALD ROY (1952),
dans une étude menée sur l'usine de métallurgie où
il travaillait,analyse les sources de motivation de travail des ouvriers. Selon
lui, les employés limitent volontairement leur production quand ils
trouvent le barème de rémunération trop peu avantageux. Il
montre que les ouvriers savent s'arrêter avant que leur rendement
n'entraîne une réduction de la rémunération à
la pièce ; et que le freinage global cache des phases de grande
intensité, montrant que les ouvriers ont besoin de s'inventer des jeux,
des défis, et aussi de s'organiser des plages de détente. Il
affirme que ce freinage des ouvriers est rationnel car rien ne sert de se
donner à fond et qu'à la fin l'on n'obtient aucune
récompense car comme le dit l'adage « petit salaire, petit
travail »11(*).
Ensuite, Émilie HENNEQUIN (2009), analyse les attentes
des salariés en termes de carrière. En effet, selon lui le
sentiment de réussite professionnelle des ouvriers repose sur trois
composantes : matérielle, psychologique et sociale.La réalisation
matérielle se réfère à l'acquisition de
récompenses dont les récompenses monétaires (salaires
primes), les avantages accessoires (cadeaux, remises etc.), le niveau
hiérarchique (position ou titre du poste) et le nombre de promotions. Le
succès de carrière psychologique réside dans
l'accomplissement (sentiment de s'être réaliser dans sa
carrière), le succès dans l'emploi, Le succès
interpersonnel(le fait d'interagir avec les autres membres de l'entreprise,
L'équilibre vie privée / vie professionnelle (la carrière
doit permettre de gérer conjointement les deux).Le succès de
carrière social est dans le statut social (appréciation de
l'ouvrier par les personnes extérieures à l'entreprise), La
reconnaissance (l'appréciation des autres de la carrière d'une
personne de l'intérieur ou de l'extérieur de l'entreprise), Le
prestige d'appartenir à l'entreprise12(*).
En outre la Fédération française du
Bâtiment (FFB) (2012), dans une étude en France
intituléeprévenir et guérir les difficultés des
entreprises Des outils pour maintenir l'activité, propose des
pistes à suivre pour sortir les entreprises des difficultés. En
effet, selon l'étude, une entreprise peut à tout moment de sa vie
rencontrer des difficultés. Les raisons sont multiples, mais cela peut
être dû à des causes endogènes (problème
structurel de rentabilité, mauvaise gestion des créances
clients...) ou exogènes (défaillance d'un gros client, perte de
chantiers, crise économique...). Dans ces situations, deux mots d'ordre
doivent primer : anticiper et ne pas rester seul13(*).
L'étude porte sur l'impact des difficultés de
l'usine Gonfreville de Bouaké sur ses employés. La
première partie de la revue nous a enseigné sur l'impact des
conflits sur les groupes. Les conflits entraînent des mutations au sein
des populations, développe la pauvreté,
l'insécurité, la déscolarisation. La deuxième
partie quant à elle nous instruit sur les conditions de vies des
employés et des difficultés des usines. En effet lorsque les
employés vivent dans des conditions précaires cela ne constituent
pas une source de motivation pour ces derniers. Et les difficultés au
niveau des usines sont de deux ordres (internes ou externes). Au niveau interne
elles peuvent être des problèmes de trésorerie, de
management etc. et au plan externe elle découle des crises ou conflits
dans les Etats où elles sont implantées.
Mais, ces études ne soulèvent pas la question de
l'effet ou l'impact des difficultés des usines sur les conditions de vie
et de travail des employés. Ainsi, en abordant ce thème,
l'étude apportera donc une contribution aux études existantes
liées à ce thème.
I-4Problématique
La Côte d'Ivoire, pays de l'Afrique de l'ouest avec une
population d'environ 23 millions d'habitants (RGPH 2014), a une économie
basée sur l'agriculture, notamment le binôme café-cacao, le
coton, l'hévéa etc.
Après 39ans de stabilité sous le règne de
son premier président Félix Houphouët Boigny, le pays
connaît un coup d'Etat militaire en 1999, qui a conduit à la
déstabilisation du pouvoir du président Bédié et
la mise en place du régime militaire conduit par le
Général Robert Guéi.
Trois années plus tard, survint la crise
politico-militaire sous la gouvernance de Laurent Gbagbo élu en 2000. La
crise sociopolitique en Côte d'Ivoire peut alors être
définie comme étant l'ensemble des manifestations qui
compromettent la continuité de l'Etat, de l'ordre social, en
introduisant de ce fait une rupture dans un temps relativement long de
stabilité politique dans un pays considéré pendant
longtemps comme un modèle14(*).
En effet, le 19 septembre 2002, à la suite d'un coup
d'Etat manqué, une rébellion armée s'est installée
dans la moitié nord du pays, consacrant la scission du territoire en
deux zones. Il s'agit de la zone gouvernementale au sud, et de la zone Centre
Nord et Ouest (CNO) contrôlée par la rébellion.
Bouaké, deuxième grande ville du pays après Abidjan avec
une population de 542.000 habitants (RGPH, 2014)15(*) était la capitale de la
zone CNO.
Au début des années 80, Bouaké
connaissait une croissance spatiale, démographique, et
économique extraordinaire. L'activité commerciale battait
son plein, et la ville était l'un des points d'attraction du pays et de
la sous-région. Les entreprises étaient en pleine croissance et
employaient une main d'oeuvre abondante. Ce qui faisait de Bouaké la
deuxième métropole industrielle de l'UEMOA après Abidjan
avec des usines comme Gonfreville, FILTISSAC, TRITURAF, SITAB, OLAM
chargées de la transformation des produits agricolesdont, l'anacarde, le
bois et surtout le coton. Mais la crise de 2002 a eu un impact négatif
sur la ville et les usines de Bouaké, notamment la FTG.
En effet, avant la crise militaro-politique de 2002,
Gonfreville avait une capacité de production de 20 tonnes de coton par
jour pour environ 1800 employés qui travaillaientàplein temps,
mais aujourd'hui, elle produit à peine 2 tonnes par jour avec 250
employés qui se relaient, faute de matières premières
suffisantes et de l'état défectueux des machines. Les
employés travaillent donc en fonction de la matière
première disponible et sont payés en fonction du nombre d'heure
de pointage obtenu au cours du mois.Et cela met les employés dans une
précarité financière dans la mesure où ils sont
incertains d'obtenir un volume horaire de travail élevé.En plus,
l'usinedoit des arriérés de salaire à plusieurs de ses
employés ayant travaillé pendant la crise de 2003 à 2014.
En effet, avec les difficultés financières que connait l'usine,
de 2003 à 2014 elle payait les employés par vague. Ce mode de
paiement consistait à payer à tour de rôle avec des
acomptes de 5000 Francs CFA à 10.000 Francs CFA, c'est-à-dire un
paiement partiel du salaire des groupes d'employés formés par la
trésorerie. Mais depuis 2014 les employés perçoivent
totalement leurs salaires, cependant, il y a une réduction voire une
précarisation du salaire car les employés sont payés en
fonction du pointage horaire obtenu au cours du mois. Ces différents
constats vont donner naissance aux interrogations ci-dessous.
I-4-1Question de recherche et questions secondaires
· Question de recherche
En quoi les problèmes auxquels est confrontée
l'usine Gonfreville de Bouaké, affectent-ilsles conditions de vie et de
travail de ses employés?
· Questions secondaires
Notre question générale se décline en
questions spécifiques qui sont :
- Quels sont les problèmes rencontrés par
l'usine Gonfreville de Bouaké ?
- Quel est l'impact de ces problèmessur les conditions
de vie et de travail des employés ?
I-5-Hypothèses
De ces questions découlent deux (2)
hypothèses :
- L'usine Gonfreville de Bouaké est confrontée
à un problème financier, un problème d'approvisionnement
en matière première et à l'état défectueux
de ses machines.
- La crise de l'usine Gonfreville entraine une
précarité financière des employés
I-6-Objectifs de recherche
- Objectif général
Cette étude vise à décrire et analyser
les difficultés de l'usine Gonfreville de Bouaké et leur impact
sur les conditions de vie et de travail des employés.
· Objectifs spécifiques
- Décrire les difficultés de l'usine Gonfreville
de Bouaké
- Analyser l'impact des difficultés de l'usine
Gonfreville sur les conditions de vie et de travail des employés.
Le cadre théorique étant ainsi
présenté, nous passons à la phase suivante qui est le
cadre méthodologique de l'étude.
II- CADRE METHODOLOGIQUE
Un travail de recherche en sciences sociales de façon
générale et en sociologie en particulier, impose un cheminement
rigoureux pour être scientifique. Dans cette partie on
s'intéressera au champ de l'étude, à la période de
l'étude, les techniques d'investigation, la méthode d'analyse et
les difficultés.
II-1- Délimitation du champ de
l'étude
Le champ de l'étude a été
délimité au double : champ géographique et
sociologique
II-1-1 Champ géographique
Située au centre de la Côte d'Ivoire, la ville de
Bouaké est le chef-lieu de la région de Gbêkê et la
deuxième grande ville du pays après Abidjan avec une population
de 542.000 habitants (RGPH 2014). Elle est limitée au nord par le
département de Katiola, au sud par le département de
Tiébissou, à l'est par celui de M'bahiakro et à l'ouest
par les départements de Béoumi et Sakassou. Le département
compte six (06) sous-préfectures (Bouaké, Botro, Brobo, Diabo,
Djebonoua, Languibonou), quatre communes (Bouaké, Botro, Brobo, Diabo)
et 325 localités rurales.
L'usine Gonfreville est située au nord-ouest de la
ville sur une superficie de 16 hectares. Elle est située à
environ 4 km du CHU au sud et à 3 km de l'aéroport au nord. Elle
est limité par les quartiers ci- dessous : au nord
parl'aéroport,au sud parBeaufort, à l'est par la zone et à
l'ouest parTolakouadiokro.
II-1-2. Champ sociologique
Le champ sociologique se définit comme étant
l'ensemble de la population à enquêter. Dans le cadre de cette
étude le champ sociologique est constitué de l'ensemble des
employés du service de productionainsi que les techniciens et des
responsables hiérarchiques de l'usine.
II-2- Echantillonnage
L'échantillonnage consiste à choisir un ensemble
de personnes comme représentatifs d'une population. L'étude se
situe dans le cadre d'une analyse qualitative et les éléments
constituants l'échantillon sont les suivants.
II-2-1- Groupe cible
Il s'agit ici des personnes auprès desquelles les
données ont été recueillies afin de vérifier nos
hypothèses. Le choix a été porté sur les
responsables de FTG et les employés16(*) de FTG.
II-2-2- Critères de choix
En fonction de l'objet d'étude, « l'impact
des difficultés de l'usine Gonfreville de Bouaké sur ses
employés », il s'est avéré pertinent
d'interroger les responsables de l'usine et les employés dont les
techniciens et les chargés de production.
Au niveau des employés, nous avons retenu ceux qui
travaillaient à l'usine avant les difficultés c'est-à-dire
avant la crise de 2002 et qui continuent à y travailler. Nous avons
opté pour ce choix en vue d'établir une comparaison entre leurs
conditions de vie et de travail antérieures et celles d'aujourd'hui.
II-2-3- Technique d'échantillonnage
Nous avons opté pour un échantillonnage par
quotas ou à choix raisonné. Il consiste à
déterminer des strates en fonction de certaines caractéristiques
pour être représenté dans l'échantillon, sur le
respect des proportions des composantes d'une population donnée.
II-2-4- Taille de l'échantillon
Elle consiste à déterminer le nombre de la
population cible, que le chercheur désire étudier, et à
partir de laquelle il voudra faire des généralisations. Ainsi au
niveau des responsables nous avons interrogé 5 et 15 employés
avec un total de 20 personnes sur les 250 travailleurs que compte laFTG.
III-ETAPES DE LA RECHERCHE
Cette étape s'est déroulée en quatre
phases.
III-1 Enquête exploratoire
Elle est la phase de contact sommaire avec le terrain. Elle a
permis de vérifier l'existence du phénomène
étudié. Celle de cette étude s'est déroulée
du 9 au 11 avril 2015.
III-2- Pré-enquête
Cette étape consiste pour le chercheur à tester
ses outils de collecte de données. Elle a permis de vérifier le
niveau de compréhension des enquêtés du guide d'entretien
ainsi que les imperfections afin de l'améliorer. Elle a eu lieu le 15
mai 2015.
III-3- Enquête
Elle est l'aspect pratique de l'investigation. Dans le cadre
de cette étude, les guidesont été adressés aux
responsables administratifs de la FTG et aux employés. Elle s'est
déroulée du 19 mai au 1er juin 2015.
III-4- Dépouillement
Le but de cet exercice est de parvenir à la
description, à l'analyse et à l'explication des données
recueillies.
Les entretiens qui ont été
réalisés, nous ont permis de collecter des informations
auprès des enquêtés. Nous avons procédé
à une retranscription des enregistrements réalisés lors de
l'enquête.
IV- METHODES D'ANALYSE
Selon N'da(2002)17(*), « Une méthode est une
procédure logique que développe et emprunte une
discipline ». En d'autre terme, elle est l'ensemble des
opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie. Ainsi, en sciences sociales et
particulièrement en sociologie, l'analyse des données repose sur
deux grandes méthodes : la méthode quantitative et la
méthode qualitative.
Dans le cas de cette étude, nous avons opté
uniquement pour la méthode qualitative, pour mieux décrire et
analyser l'impact des difficultés de l'usine Gonfreville sur les
conditions de vie et de travail des employés.
La méthode qualitative, nous a permis d'expliquer et
d'interpréter d'une manière littérale les données
recueillies sur le terrain. Cette méthode renferme plusieurs traditions.
Nous avons choisi pour cette étude, l'étude de cas.Elle nous a
permis de développer une analyse en profondeur les conditions de vie et
de travail des employés.
V- TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES
Cette partie consiste à exposer les différents
outils et instrumentsnécessaires pour appréhender et collecter
les données en réponse aux questions posées et aux
hypothèses formulées.
Ainsi, les techniques utilisées dansl'étude
sont : la recherche documentaire et l'entretien semi-directif.
V-1- Recherche documentaire
La recherche documentaire a consisté une composante
essentielle et importante, procédé d'investigation utilisé
dans cette étude. Dans le cadre de cette étude, la recherche
documentaire a porté sur les documents théoriques,
spécifiques, méthodologiques et articles de presse, ainsi que des
études en Anthropologie, en sociologie, et en management. Il s'agit des
journaux, des articles scientifiques, des documents officiels, des rapports
d'institutions.
V-2-Entretien semi-directif
En sociologie, « l'entretien permet d'avoir accès
au sens que les personnes donnent à leurs actions. Il permet de rendre
compte des systèmes de représentations et des pratiques sociales
des individus » Selon Alain Blanchet18(*). L'entretien semi-directif a été
privilégié car il facilite comme le souligne Joël Guibert et
Guy Jumel19(*) : «
l'expression de l'interviewé en l'orientant vers des thèmes
jugés prioritaires pour l'étude tout en lui laissant une certaine
autonomie ». Ainsi, les guides d'entretiens ont été
réalisés sur différents thèmes en rapport avec nos
objectifs de recherche :
- Thème 1 : présentation de la FTG
- Thème 2 : les difficultés de la FTG
- Thème 3 : les conditions de travail des
employés de la FTG
- Thème 4 : les conditions de vie des
employés de la FTG
- Thème 5 : les solutions de relance de la FTG et
d'amélioration des conditions de vies des employés.
VI-DIFFICULTES RENCONTREES
L'élaboration d'un document de recherche comme celui
d'un mémoire n'est pas une tâche aisée. Elle est
parsemée de nombreuses difficultés.
D'abord, au niveau de la recherche documentaire, nous avons
observé la rareté des documents traitant des difficultés
des usines et leur impact sur les conditions de vie et de travail des
employés.
Ensuite, comme la recherche documentaire ne suffit pas pour
cerner le sujet il était utile d'établir un contact direct avec
le terrain. Ainsi, avant de commencer l'enquête il était important
de rencontrer les dirigeants de l'usine afin de leur présenter l'objet
de notre présence sur le site. Et d'indisponibilité des
responsables de l'usineest un facteur qui a retardé un tant soit peu
l'enquête.
En outre, lors de l'enquête, nous avons observé
une réticence de certains employés qui refusaient d'aborder leurs
conditions de vie du fait de certaines difficultés qu'ils ne voulaient
pas se remémorer.
Malgré ces difficultés, nous avons pu
réaliser notre travail de recherche, avec les informations
théoriques reçues et les entretiens réalisés, car
le plus important pour le chercheur, c'est de parvenir à surmonter les
difficultés.
VII- PLAN
· La première partie du travail a consisté
à présenter les Considérations théoriques et
méthodologiques.
· La deuxième partie consistera à
faire la présentation des entreprises Gonfreville de Bouaké et
montrer ses difficultés
· La troisième partie portera sur l'analyse
et l'interprétation des données
DEUXIEME PARTIE :PRESENTATION DE
L'USINE GONFREVILLE DE BOUAKE ET SES DIFFICULTES
I- PRESENTATION DE L'USINE GONFREVILLE DE
BOUAKE
1- Des Etablissements Robert Gonfreville à
la Filature Tissage Gonfreville
Les Etablissements Robert Gonfreville (ERG) sont la
première industrie textile en Afrique noire francophone installé
à Bouaké en 1921 et avait pour actionnaire l'Etat qui
était majoritaire et ERG. Il portait le nom de son fondateur Robert
Gonfrevilleet était bâtit sur une superficie de 16 hectares.
Depuis sa création cet établissement était un
élément catalyseur pour la ville de Bouaké dans la mesure
où grâce à son avènement, l'activité
commerciale s'intensifie dans la ville. Le flux démographique devient
relativement significatif car, de 600 habitants en 1898 (date de la
création du pôle économique), elle passe à 3514
habitants en 1921. Ainsi, les populations des autres régions migraient
vers Bouaké afin de se faire une place dans l'usine naissante.
Ilsproduisaient 20 000 tonnes de fibres de coton par an et employait environ
3000 personnes.
Mais, la crise économique ivoiriennede 1993 a largement
touché ERG et favorisé sa liquidation en mai 1993. A la suite de
cette liquidation sont nées les entités comme la FTG et TEXICODI
créé en octobre 1995.En 2004, l'entité Global Coton a
été créée. Donc, depuis 2004 le site de
Gonfreville, est un ensemble intégré qui comporte trois
entités industrielles dont Global Coton spécialisé dans
l'égrenage du coton, TEXICODI qui est spécialisé dans la
teintureet l'apprêt du tissu et FTG. L'étude porte sur l'usine
FTG.
La FTG et un établissement privé qui à sa
création en 1995 avait un chiffre d'affaire de 3 885 000 000
FCFAet appartient au groupe Français UNINOR avec (76%) du capital et
aussi ERG et l'Etat (24%). Elle couvre une surface de 55 000 m² eta
à cheval la filature qui est la transformation du coton en fil, et le
tissage avec des métiers à tisser qui sortent des supports UNIWAX
et FANCI dits écrue. Ces écrues sont acheminés vers les
entités d'impression telles que TEXICODI, UNIWAX, FANCI pour
l'impression du pagne. Ces principaux clients sont TEXICODI, UNIWAX, FANCI et
les tisserands traditionnels.
Avant la crise de 2002, la FTG employait 1800 personnes qui
travaillaient à plein temps c'est-à-dire 8 heures de temps de
travail par jour et avait une capacité de production de 20 tonnes par
jour.Elle avait à sa disponibilité la matière de
production qu'elle achetait avec les producteurs de coton au nord du pays et la
CIDT.Aussi, l'usine travaillait pendant 11 mois et accordait 1 mois de
congés aux employés. Ainsi, au cours de ce congé les
dirigeants de l'usine faisaient venir des techniciens Européens pour
réparer et faire la maintenance des machines de l'usine. En plus, les
employés percevaient convenablement leurs salaires à la fin du
mois. En 2002, précisément le 19 septembre 2002, la FTG
était fermée et elle a repris le service le 15 janvier 2003.
2- Politique sociale de FTG
Avant la crise politico-militaire de 2002, la FTG avait en
son sein une politique sociale très active afin d'améliorer les
conditions de vie de ses employés.
En effet, des mutuelles dont la mutuelle santé,
décès et l'assurance maladie existaient au sein de l'usine. Ces
mutuelles avaient pour but de contribuer au rallongement de l'espérance
de vie des employés, réduire le coût de leurs soins
médicaux, d'accompagner les employés dès la survenance
d'un évènement malheureux. Elles couvraient donc à 80% les
agents de maitrise et les cadres.
Ainsi, les employés cotisaient volontairement à
chaque fin du mois une somme de 5000 francs CFA comme droit de participation.
Dans cette optique, si l'employé perd un parent (époux, enfants,
père ou mère), il faisait parvenir les pièces du parent
perdu et après vérification la mutuelle lui octroyait une somme
pour l'organisation des obsèques. Aussi, au niveau de l'assurance
maladie la mutuelle prenait en charge 80% des soins de l'employé ou ses
parents déclarés en cas de maladie.
Mais aujourd'hui, la FTG n'a qu'en son sein qu'une infirmerie
qui ne fait que des consultations. Donc, après cette consultation
l'employé prend personnellement en charge ses soins ainsi que ceux de sa
famille. Il n'y a donc plus de politique sociale au sein de l'usine FTG. L'aide
sociale dont bénéficient les employés aujourd'hui de la
part de l'usine est la signature d'un partenariat entre la FTG et la pharmacie
Victor Ténéna, sise au quartier Beaufort. Ce partenariat permet
aux employés de prendre à crédit les médicaments
dont ils ont besoin pour leurs soins après la consultation à
l'infirmerie de l'usine. Mais, ce crédit est remboursé totalement
par l'employé dès qu'il perçoit son salaire.
Par contre, les accidents de travail sont prises en comptent
par la CNPS par le biais de la déclaration que l'usine à fait
avec cette structure en charge des employés du privé.
3- FTG aujourd'hui
Aujourd'hui, la FTG20(*)compte 250 agents et produit 2 tonnes de fibres de
coton par jour, contre 20 tonnes par jour avant la crise. Elle produit les fils
simples et retors, des fils à tisser écheveaux, des tissus
écrus 100% coton, les tissus tissés teints, le linge de lit et de
toilette, l'éponge, le linge de table et de cuisine, les couvertures,
les articles d'habillement (uniformes militaires, vêtements de travail
etc.).Elle est une usine de qualité certifiée ISO 900221(*) en mars 2001.
Aussi, elle dispose de travailleurs qui exercent dans la
production et des techniciens dont les mécaniciens, les
électriciens, les électroniciens. Le personnel de production
travail en équipe et est reparti en quatre groupes qui se relais. Les
techniciens et les cadres sont hors équipe et travaille du lundi au
vendredi. Son chiffre d'affaire actuel est estimé à environ 1
milliard de FCFA.
En outre, dès la reprise du travail en 2003, la
FTG avait des problèmes de trésorerie et ne pouvait pas
rémunérer totalement tous ses employés. Ainsi, elle a
procédé à une réduction de son effectif à
travers un licenciement massif de plus de 1500 personnes. Aussi, elle avait des
difficultés pour payer les employés qui ont été
maintenu, et pour remédier à cela, elle a instauré le
payement des employés par vague. Cela consistait à payer à
tour de rôle les employés avec des acomptes, c'est-à-dire
un payement partiel du salaire des employés. Ce modèle de
payement à perdurer jusqu'en 2014 et a accru les arriérés
de salaires des employés.
Par ailleurs, le rythme de travail au sein de l'usine est en
baisse dû au manque de matière première. Et la motivation
n'est pas au rendez-vous chez les employés du service de production et
l'âge le plus bas au sein de ce service est de 33 ans.
Légende ?????
Enfin, l'environnement au sein de l'usine reflète les
difficultés même de l'usine. En effet, cela ce perçoit
à travers l'architecture vieillissante des bâtiments, la
dégradation de la peinture des bâtiments, des herbes qui poussent
entre les murs des bâtiments etc.
Photographie 1: La filature du
coton
(Source, enquête mai 2015)
II- DIFFICULTES DE LA FTG
Dans cette partie il sera question d'énumérer
les difficultés auxquelles est confrontée la FTG ainsi que les
sources ou origines de ces difficultés. Au niveau des
difficultés, elles sont de trois ordres majeurs dont : les
difficultés financières, la vétusté des machines de
production et l'approvisionnement en matière première. En outre
la crise militaro-politique qui a débuté en Côte d'Ivoire
le 19 septembre 2002 est la source ou l'origine de ces difficultés.
1) Etat des machines
A la question de savoir les difficultés auxquelles est
confrontée la FTG, le premier élément de réponse
que donnent les responsables de cette usine est l'état des machines.
- «... A FTG, la première difficulté
qu'on a c'est l'état des machines, les machines sont hors services,
elles sont dépassées, elles sont dégradées et les
sociétés même qui ont créées nos
machinesn'existent même plus.».
- « ... vous voyez quand vous avez parcouru la salle
de production, on a au moins 80 à 90% des machines qui sont à
l'arrêt hein, donc aujourd'hui notre parc de machine est obsolète,
est dépassé, d'où on est plus compétitif, et
au-delà de ça, les seules rares machines qui nous restent, sont
beaucoup confrontées à des problèmes de pièces de
rechanges compte tenu du fait que la trésorerie de l'entreprise ne tient
plus » (Source enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que la FTG a des
problèmes de machines. La majorité des machines de l'usine ne
tournent plus faute de pièces de rechanges et même du retard du
point de vue technologique de ces machines. Parmi celles qui tournent il y en a
qui tournent à moitié puisque toutes les pièces ne sont
pas réunis. Certaines machines doivent tourner normalement avec 224
broches mais par manque de pièces elles tournent au maximum avec 140
broches. Ces images ci-dessous reflètent bien de l'état
défectueux des machines.
Photographies 2 : machines
inactives au sein du service de production de l'usine FTG
(Source,enquête mai 2015).
2) Difficultés
financières
Les responsables de l'usine évoquent aussi au cours des
entretiensréalisés des difficultés financières.
- « ...les difficultés sont
financières, car c'est les finances qui assurent tout, si vous n'avez
pas d'argent vous ne pouvez pas bien fonctionner ».
- «... nous avons des difficultés
financières et nous avons besoins de l'argent en espèce pour
acheter de nouvelles machines et acheter la matière de
production ».(source enquête mai 2015).
Le manque de moyens financiers, fait donc partie
intégrante des difficultés auxquelles est confrontée la
FTG et constitue une entrave au bon fonctionnement de l'usine.
3- Approvisionnement en matière
première
L'approvisionnement en matière première qui est
le coton est du point de vue des responsables l'une des difficultés de
la FTG aujourd'hui.
- «... on a un problème d'approvisionnement
en matière première qui est le coton. Parce que avant qu'est ce
qui se passait ? Avant on était subventionné par l'Etat
Ivoirien puisqu'il était majoritaire à ERG et était aussi
majoritaire à la CIDT. Et l'Etat permettait à la CIDT de nous
donner du coton qu'on traitait, qu'on vendait et après maintenant le
remboursement se faisait avec la CIDT. Et en 1993 il y a une liquidation qui a
vu le désengagement de l'Etat et créé une
libéralisation de la vente du coton et maintenant il faut payer le coton
cash avant de l'obtenir et chacun est libre de vendre le coton à qui il
veut et même à l'extérieur ».
- « ...Avant la crise on avait notre stock de coton
ici et tous les magasins étaient rempli et pendant la guerre on a
dû envoyer ce stock à COTIVO, et après la guerre il fallait
s'approvisionner mais on a plus de liquidité et le prix du coton a
grimpé »(Source enquête mai 2015).
La FTG a donc des problèmes d'approvisionnement en
matière première qui est le coton. Ces difficultés sont
liées aux difficultés financières que connait
l'usine.Aussi, ce problème d'approvisionnement provoque la baisse du
rythme de travail au sein de l'usine car les employés travaillent en
fonction de la matière première disponible.En outre, elles sont
à l'origine de la précarisation du salaire des employés
puisqu'ils sont rémunérés en fonction du nombre d'heure de
travail dans le mois.
4- Sources ou origines des difficultés de
FTG
A la question de savoir les sources de ces
difficultés, 100% des responsables de l'usine FTG interrogés
répondent la crise de 2002. Ces réponses illustrent bien cette
affirmation :
- «... oh, mais c'est bien évidemment la
crise de 2002 ».
- «... les difficultés ici ne sont pas
internes, moi je suis syndicaliste donc j'ai le droit de dire la
vérité. La crise est pour 100% de nos
difficultés ».
- «... ce qui a empiré la situation ici c'est
la crise qu'on a vécu, quand je parle de crise, je ne parle pas de la
crise économique de 1993 qu'a connu ERG et favorisé la vente de
ses actions, mais je parle de la guerre de 2002 » (source
enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que la
crise politico-militaire qui a débuté en Côte d'Ivoire au
soir du 19 septembre 2002, est la cause des difficultés que connait la
FTG aujourd'hui.
Toutefois, nous signalons que cette usine n'a pas
été l'objet d'un pillage et ne payaient pas de taxes aux soldats
installés dans la zone de Bouaké. Mais, qu'est ce qui justifie le
fait que les responsables de la FTG soient tous unanimes sur la
responsabilité de la crise des difficultés de FTG ?
5- Lien entre les difficultés de FTG et la
crise de 2002
A la question de savoir le réel rapport entre la crise
politico-militaire de 2002 et les difficultés de l'usine, les
réponses obtenues sont les suivantes :
« ...Avant la crise depuis que moi je suis
là, chaque année on avait tous un mois de congé et on
faisait venir des experts de l'Europe pour faire la maintenance des
machines ; mais par rapport à la crise on ne pouvait plus le faire
puisque les portes était fermé et Bouaké était
enclavé. Donc comme on avait pas les pièces, lorsqu'une machine
tombait en panne, on enlevait les pièces d'une autre machine pour
réparer et cela a réduit en nombre nos machines ce qui a
entrainé la baisse de la production ».
- «... pendant la crise on ne pouvait pas faire
venir des gens pour réparer nos machines donc qu'est ce qu'on
faisait ? par exemple, il y a deux ordinateurs qui marchent et à un
moment donné il y a un qui prend un coup donc on peu plus l'utiliser, et
après le deuxième également tombe en panne donc tu regarde
les deux comme ce n'est pas les mêmes panne au lieu de laisser tomber les
deux tu prends les pièces de l'un pour réparer l'autre et c'est
comme ça notre parc de machines a été
réduit ». (Source, enquête mai 2015).
L'étude révèle donc, que la crise a
entrainé la vétusté des machines de l'usine. Car, elle a
empêché aux dirigeants de faire la maintenance et l'achat de
pièces de rechange des machines, car la ville de Bouaké
était enclavée. Lesresponsables face à cette situation,
ont trouvé juste de détruire certaines machines dans l'optique de
sauver d'autres, et cela a réduit énormément le parc de
machines.
6- Effets de la crise de 2002 sur la
FTG
Les effets ou conséquences de cette crise sur la FTG
sont diverses.
D'abord, au niveau économique, elle a occasionné
la baisse du chiffre d'affaire de l'usine qui est passé de
3 885 000 000 de FCFA avant la crise à environ 1 milliard
de FCFA aujourd'hui. En effet, l'absence de maintenance des machines dues
à la crise et la stratégie adoptée par les dirigeants pour
sauver les machines ont entrainé la vétusté et la
réduction du nombre de machines. Cette stratégie fait
qu'aujourd'hui certaines machines ne fonctionnent que partiellement (50% de
leurs capacités). Ainsi, cette situation a occasionné la baisse
de la capacité de production de l'usine qui est passé de 20
tonnes jour avant la crise à 2 tonnes jours aujourd'hui. L'usine a donc
du mal à répondre à ses charges dont le paiement de
l'électricité, le paiement des employés,
l'amélioration de leurs conditions de vie à travers une politique
sociale, l'entretien de son patrimoine estimé à 52 000
m².
En outre, au plan social, l'usine a dû
réduire son personnel qui était de 1800 employés avant la
crise à travers un licenciement de plus de 1500 personnes et aujourd'hui
elle compte 250 employés. En effet, avec le nombre réduit de
machines qui a créé des problèmes de trésorerie,
l'usine ne pouvait plus prendre en charge tous les employés. Le
licenciement s'est donc présenté aux dirigeantscomme la condition
sine qua non pour assurer la continuité voire la survivance de
l'usine.
Conclusion partielle
En somme, la FTG est une société industrielle
privée spécialisée dans la filature, le tissage et compte
aujourd'hui 250 employés et produit 2 tonnes de fibres de coton par
jour.
Elle est confrontée à trois difficultés
majeures dont l'état défectueux des machines, les
difficultés financières et l'approvisionnement en matière
première. Ces difficultés sont dues à la crise
politico-militaire qui a débuté en Côte d'Ivoire en
2002.
TROISIEME PARTIE :
ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
I- IMPACT DES DIFFICULTES DE GONFREVILLE SUR LES
CONDITIONS DE VIE ET DE TRAVAIL DES EMPLOYES
Dans cette partie il sera question de montrer les dispositions
dans lesquelles travaillent les employés de la FTG et leurs conditions
d'existences hors travail.
A- CONDITIONS DE TRAVAIL DES EMPLOYES DE LA
FTG
1- Horaires de travail
Ala FTG, les heures réglementaires de travail de 40
heures de travail par semaine soit 8 heures de travail par jour fixé par
l'OIT22(*) sont
respectées au niveau des responsables et les techniciens.Ils sont hors
équipe et travaillent du lundi au vendredi de 7 heures à 12
heures et de 14 heures 30 à 17 heures 30.
En revanche, les chargés de production travaillent en
équipe. Ils sont constitués de quatre équipes de travail
repartis de la façon suivante : le premier groupe passe le matin de
8 heures à 14 heures, le second prend le relais de 14 heures à 22
heures et le troisième groupe fait le travail de nuit de 22 heures
à 06 heures. Le quatrième groupe quant à lui est au repos
en attendant de relayer les autres. Il y a donc trois groupes qui travaillent
en permanence au sein de l'usine et un groupe au repos en permanence mais cela
se passe à tour de rôle.
Au total, chaque groupe fait successivement, deux jours de 6
heures à 14 heures, deux jours de 14 heures à 22 heures, deux
jours de 22 heures à 6 heures et deux jours de repos.
Cependant, le quota de 8 heures de travail par jour
fixé par l'OIT n'est pas toujours respecté au niveau des
employés de ce service. Cela s'explique par le fait qu'avec les
difficultés financières de l'usine, elle ne parvient pas toujours
à s'approvisionner en matière première. Alors, les
employés de ce service travaillent en fonction de la matière
première disponible.
2- Les Congés
La loi n° 95-12 du 12 janvier 1995 portant code du
travail au TITRE IIintitulé conditions du travail en son chapitre V
précisément l'article 25.1 affirme que « Sauf
disposition plus favorable des Conventions Collectives ou du contrat
individuel, le travailleur acquiert droit au congé payé, à
la charge de l'employeur, à raison de deux jours ouvrables par mois de
service effectif, sauf en ce qui concerne les travailleurs de moins de dix-huit
ans qui ont droit à deux jours et deux dixièmes ».Mais
au cours de l'enquête, lorsqu'on demandait aux employés s'ils
bénéficiaient de congés, 100% des employés
répondaient non.
- «... moi personnellement depuis la crise là
je ne connais pas ce qu'on appelle congé, depuis la crise où on a
commencé a travaillé un peu un peu jusqu'au jour d'aujourd'hui
là je suis jamais allé en congé »
- «... ça fait au moins 10 ans maintenant que
nous on va pas en congé hein »
- «... ça fait quelque chose de 8 ans qu'on a
pas de congé »(source enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que depuis la reprise
du travail au sein de la FTG en 2003 jusqu'à ce jour les employés
n'ont pas encore bénéficiés de congés.
3- Rémunération
La loi n° 95-12 du 12 janvier 1995 portant Code du
travail au TITRE IIIintitulé salaire en son chapitre II
précisément l'article 32.1 stipule que « Le
salaire doit être payé en monnaie ayant cours légal,
nonobstant toute stipulation. Le paiement de tout ou partie du salaire en
alcool, boissons alcoolisées, stupéfiants est formellement
interdit. Sous réserve des dispositions du chapitre I du présent
titre, nul n'est tenu d'accepter en tout ou en partie le paiement en nature de
son salaire. Aucun employeur ne peut restreindre de quelque manière que
ce soit la liberté du travailleur de disposer de son salaire à
son gré ».
Mais au cours de l'enquête nous avons découvert
que la FTG en raison des difficultés qu'elle connait ne parvient pas a
payé totalement ses employés.
Cependant il y a une évolution dans le payement des
employés.
3-1- Rémunération des employés de 2003
à 2014
A la reprise du service au sein de la FTG en 2003, la FTG
avait les problèmes de trésorerie et il était difficile
pour elle de payer totalement tous ses employés. Ainsi, pour permettre
aux employés de répondre à leurs besoins primaires vitaux,
les responsables ont instauré le paiement des employés par vague.
Ce mode de paiement ne donnait que des acomptes c'est-à-dire un paiement
partiel du salaire des employés. Ce mode de paiement a fait
qu'aujourd'hui, l'usine doit des arriérés de salaire à
plusieurs employés.
Mais, ces arriérés ne concernent pas tous les
employés, certains ont épuisés les leurs, car la
trésorerie octroi une part de l'arriéré aux
employés lorsqu'ils ont des besoins. En effet, si l'employé a un
besoin, il fait une demande de paiement d'une part de ses
arriérés à la trésorerie en vue de pouvoir subvenir
à ce besoin. Et la trésorerie en fonction de la situation de
l'employé et des ressources disponibles, décide d'octroyer une
part des arriérés de l'employé.
Les arriérés de salaire qu'elle doit encore
aujourd'hui varient selon les employés. Au cours de l'enquête,
plusieurs cas ont été observés. Les propos
suivants étayent bien cela:
- « Moi j'ai pas encore touché mes
arriérés et je sais que j'ai des arriérés tellement
c'est beaucoup j'ai pas ça en tête mais j'ai ça sur papier
à la maison mais ça fais des millions hein »
- « ...Moi on me doit au moins quatre ans comme
ça hein »
- « ...Moi j'ai pris un peu mais y a n'en encore
là-bas » (source enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que la FTG doit des
arriérés à plusieurs de ses employés même si
elle a pu solder pour certains. Cependant, tous les employés n'ont pas
les mêmes montants d'arriérés, chaque employé
connait son montantet l'usine a un registre de tous les employés
à qui elle doit.
3-2- Rémunération des employés de 2014
à 2015
Depuis 2014, plusieurs revendications syndicales ont pu
aboutir et aujourd'hui, les employés de la FTG perçoivent
totalement leurs salaires à la fin du mois en fonction des heures de
pointages obtenus.
Cependant la motivation et la satisfaction ne sont pas aux
rendez-vous chez les employés du service de production. Ils sont pour
la plupart très âgés avec une moyenne d'âge de 33
ans. Ils estiment par ailleurs être contraint à y rester, car
leurs âges avancés ne leur permet pas de se reconstruire un
nouveau profil de carrière. Ils sont donc encore à la FTG afin de
pouvoir conserver cette identité sociale qu'offre ce travail et aussi
répondre à plusieurs de leurs besoins. Ils ont
décidé de rester au sein de l'entreprise, car ils doivent aussi
une reconnaissance envers cette usine qui a participé à leurs
socialisations et enrichis leurs capitaux humains respectifs.
Toutefois, ces conditions de travail difficiles ont un impact
négatif sur leurs conditions d'existence.
B-Conditions de vie des employés
1- De 2003 à 2014
De 2003 à 2014 avec les problèmes de
trésorerie que connaissait l'usine qui venait juste de démarrer
les employés étaient confrontés à plusieurs
difficultés. En effet les acomptes que leur donnait la trésorerie
ont été source de nombreuses difficultés extra-travail.
Ainsi, lors de l'enquête lorsqu'on demandait aux
employés s'ils avaient des difficultés en rapport avec les
difficultés de l'usine 100% des employés répondaient par
l'affirmatif. Cependant ces difficultés varient d'un employé
à l'autre. Cependant nous notons, des crises familiales, la
déscolarisation de leurs enfants, les arriérés de loyers
les problèmes d'accessibilité aux soins de santé et les
problèmes d'alimentations.
1-1- Crises familiales
Lors de l'enquête, plusieurs employés affirment
avoir connu des crises familialesayant occasionné pour certains, la
dislocation de la structure familiale. En effet, la précarité
financière dans laquelle étaient les employés a
provoqué pour certains la perte de leurs concubines.
C'est le cas de ces employés lorsqu'ils
affirment :
- « ...Vous savez la femme qui est là elle ne
demande pas plus mais le minimum qui est mangé et quand je n'avais pas
d'argent, elle est partis »
- «... moi j'ai pas envie de parler de ça
parce que moi-même j'ai perdu ma femme dans cette
histoire-là »(source enquête mai 2015).
Il ressort des différents entretiens
réalisés, que d'autres employés avec cette
précarité financière ont perdu l'autorité parentale
vis-à-vis de leurs enfants et leurs beaux parents. L'argent ou la
richesse apparait donc comme un facteur déterminant dans l'acquisition
de l'autorité et du respect. Les propos de ces employés
témoignent bien cela.
- « ... moi mes beaux-parents sont même venus
prendre ma femme chez moi parce qu'ils trouvaient que j'étais un bon
à rien c'est parce qu'elle-même est courageuse qu'elle est
restée hein »
- « ...quand tu travailles et tu as l'argent tes
enfants le savent parce que quand tu reviens du travail ils courent pour
t'accueillir car ils savent que tu leurs envoient un petit cadeau. Mais quand y
a pas l'argent ils changent de comportements, ils viennent plus t'accueillir,
quand tu les appelles ils ne répondent même pas »
(source enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que l'extrême
pauvreté dans laquelle étaient les employés dues aux
acomptes qu'ils percevaient a causé pour certains la perte de leurs
concubines et pour d'autres la perte d'autorité parentale.
1-2- Déscolarisation des enfants des
employés
La précarité financière a fait que
certains employésétaient contraint à stopper, à un
moment donné les études de leurs enfants. Cette
précarité a contraint les employés à prioriser dans
la pyramide des besoins, les besoins primaires alimentaires au détriment
des autres besoins, dont l'éducation des enfants à travers leurs
scolarisations. La scolarisation des enfants du secondaire et du
supérieur étaient irréalisable pour les employés
avec les revenus qu'ils percevaient. Car, contrairement à l'école
primaire qui est quasiment gratuite en Côte d'Ivoire, cela n'est pas le
cas de l'enseignement secondaire et supérieur. Ainsi, les
employés avec les acomptesde 5000 Francsou10.000 Francs CFA ne pouvaient
pas scolariser leurs enfants du secondaire et du supérieur. Ces
différents propos attestent bien cette affirmation.
- « ... moi en 2005 lorsque mon fils était en
cinquième, j'ai pas pu faire son inscription et c'est en 2006
lui-même il a fait ses gombos23(*) et il s'est inscrit »
- «...ce sont mes enfants du primaire que j'ai pu
inscrire mais ce qui vont au collège là ils ont
arrêté »(Source, enquête mai 2015).
Aussi, certains employés affirment que leurs enfants
ont été contraints d'arrêter définitivement leurs
études afin de se consacrer à des activités. Conscients de
la précarité financière de leurs parents, certains enfants
ont donc arrêtés les études et exercer des métiers
afin de soutenir financièrement les parents. Ces propos étayent
bien cette affirmation.
- «...comme j'ai pas l'argent, mon fils a
arrêté l'école, il fait moto-taxis »
- « ... Dieu merci mon fils connaissait un monsieur
et avec la crise il avait besoin de quelqu'un pour garder sa maison et
lui-même il a fait.(Source,enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que
certainsemployés avec cette précarité financière
ont dû déscolariser leurs enfants. Par ailleurs certains de leurs
enfants conscients de la situation des parents ce sont trouver des emplois pour
soutenir les parents et se scolariser.
1-3- Arriérés de loyers
La précarité financière des
employés a aussi occasionné chez les employés locataire de
maison le non-paiement des maisons. En effet, les acomptes de 5000 ou 10.000
Francs CFA que percevaient les employés ne leur permettaient pas de
payer des loyers estimés à 10.000 FCFA, 15.000FCFA, 20.000 FCFA
etc. Face à cette situation plusieurs stratégies ont
été mise en oeuvre par les employés, pour pouvoir se
maintenir.
Certains ont joué sur les liens d'appartenances et
d'affinités ethniques et religieuses pour pouvoir avoir la
grâcedes propriétaires.
- « ...moi Dieu merci le propriétaire et moi
venons du même village donc il ne pouvait pas me chasser comme
ça » (source enquête mai 2015).
D'autres par contre, ont eu recours aux identités
culturelles et alliances interethniques. Ces propos attestent bien de cela.
- « ... je suis Agni et le propriétaire est
Baoulé et comme on avait l'habitude de s'entraider et plaisanter avant,
il m'a dit de ne pas avoir peur. Et il ma jamais
chassé. »(source enquête mai 2015).
D'autres par contre, ont trouvé nécessaire de
loger à l'usine durant plusieurs semaines afin d'éviter de
rencontrer chaque fois le propriétaire. Alors, jouer à
cache-cache était donc la stratégie développée par
certains employés pour avoir la grâce du propriétaire. Cela
se perçoit à travers les propos de cet employé :
- « ... souvent je préfère dormir au
travail ici et ne pas partir à la maison comme ça le
propriétaire aura pitié de ma femme et mes enfants pour ne pas
les vider »(source enquête mai 2015).
L'étude révèle donc, que les
employés locataire avec les difficultés financières qu'ils
rencontraient, étaient dans l'incapacité de payer mensuellement
les loyers.Et grâce aux différentes stratégies de maintien
dont ils ont usés, ils ont pu se maintenir.
1-4- Problèmesd'alimentation
La précarité financière a
occasionné une carence alimentaire chez les employés et leurs
familles respectives. En effet, malgré la priorité que les
employés ont accordée aux besoins alimentaires, ils ne
parvenaient pas tous à se nourrir trois (3) fois par jour.
Certains employés étaient contraintsdemanger
seulement une fois par jour. En effet les employés dans le souci de
gérer le peu de ressources (acomptes) qu'ils avaient ont
été contraints de manger une seule fois par jour. Cette,
précarité financière a phagocyté les
employés en de véritable gestionnaire, dans la mesure
oùils faisaient un calcul rationnel des dépenses alimentaires.
Ainsi, manger une fois par jour s'est présenté à certains
employés comme la condition sine qua non pour gérer ces
ressources.
Les propos de cet employé traduisent bien cela.
- «... avant là c'était difficile de manger
à la maison hein on faisaitla mort subite24(*)»(Source enquête
mai 2015).
D'autres par contre, vivaient une précarité
alimentaire. En effet la possibilité de manger du levé du jour au
coucher du soleil était une forte incertitude pour certains
employés. La précarité financière des
employés a donc engendré une précarité alimentaire
chez les employés. Ainsi, certains employés et leurs enfants
mangeaient le jour où ils avaient de l'argent. Par contre en l'absence
de ressources, dormir sans rien manger s'imposait à eux. Les propos de
cet employé étayent bien cela.
- «...avant là c'était chaud hein, on
mangeait quand j'avais l'argent le jour j'ai pas on mange pas puisque ma femme
ne fait rien»(source enquête mai 2015).
Les difficultés de l'usine ont mis plusieurs
employés dans une pauvreté extrême au point où, il
ne parvenait pas à se nourrir au moins une fois par jour. Ces
difficultés ont engendré une précarité
financière des employés qui a son tour a engendré une
précarité alimentaire.
1-5- Problèmes d'accessibilité aux soins de
santé
Au cours de l'enquête les employés affirment
avoir des difficultés pour pouvoir se soigner convenablement. Cette
précarité financière ne leur permettaient pas de
répondre de façon adéquate à leurs problèmes
de santé, ainsi qu'à ceuxde leurs familles. Certains
évoquent ne pas avoir de moyens pour se rendre à l'hôpital
ou dans une clinique pour se faire soigner. Ainsi, les médicaments
à moindre coût et même gratuit dont les médicaments
traditionnels (les feuilles) et les médicaments de rue étaient
l'alternative pour les employés de se soigner ainsi que leurs familles.
Les médicaments de la rue qui sont généralement vendu par
des femmes dans les marchés ou de façon ambulante dans la ville
de Bouaké tout comme dans les artères des autres villes du pays
étaient l'alternative pour les employés et leurs familles de se
soigner en cas de maladie. Les propos de cet employé attestent bien
cela.
- «... avec tous nos problèmes là
vraiment hein quand on est malade on est obligé de se tourner vers les
médicaments de rue et les feuilles qu'on préparait pour boire et
se laver avec »(source enquête mai 2015).
Un autre employé relate que cette
précarité financière liée aux difficultés de
l'usine a occasionné le décès de sa fille.
- «... j'ai perdu ma fille en 2007 parce que
j'avais pas l'argent pour l'envoyer à
l'hôpital »(source enquête mai 2015).
L'étude révèle donc que les
employés de la FTG n'arrivaient pas à faire face aux
problèmes de santé de leurs familles et d'eux-mêmes.Face
à cette situation, les méthodes de soins inappropriés ce
sont présentés comme l'alternative, pour les employés et
leurs familles de se soigner. Par contre ces méthodes ont montré
des limites chez certains qui ont vu mourir leurs enfants.
2- De 2014 à 2015
A partir de l'année 2014 grâce à l'action
des syndicalistes de l'usineet une bonne volonté des responsables
malgré les difficultés, la trésoreriepaye normalementles
employés c'est-à-dire à chaque fin du mois. Ainsi, ce
nouveau mode de paiement a favorisé une certaine amélioration des
conditions de vie des employés.
D'abord, au niveau familial, les chefs de familles retrouvent
peu à peu l'autorité parentale. Ainsi, la réappropriation
du capital économique favorise une reconquête de l'autorité
parentale chez les employés. C'est le cas decet employé lorsqu'il
dit :
- « ....aujourd'hui je peux pas dire que ça
va, mais au moins avec le peu qui est là quand tu arrives à la
maison les enfants sont heureux »(Source enquête mai
2015).
Cette réappropriation du capital économique a
même favorisé chez certains employés le retour de leurs
concubines et a permis pour d'autres la création d'un nouveau foyer. Les
propos de ces employés attestent bien cela.
- « ....Mes enfants voulaient que leur maman
reviennent et ils sont allé voir les parents au village pour me demander
pardon, et bon comme on avait tout fait ensemble avant j'ai accepté et
aujourd'hui, elle est là »
- « .... tout récemment j'ai pris une autre
femme et c'est avec elle que je suis actuellement »(source
enquête mai 2015).
Ensuite, au niveau éducatif les employés
parviennent à scolarisé leurs enfants du secondaire et aussi du
supérieur. Cependant, cette scolarisation ne dépend pas
entièrement des employés. En effet les employés sont pour
la plupart âgés et leurs premiers enfants ont pour certains des
emplois. Ainsi, poussés par des instincts de sociabilité et de
solidarité ces derniers accompagnent leurs parents dans la scolarisation
de leurs cadets. Cela se perçoit dans les propos de cet
employé.
- « ...aujourd'hui franchement avec ce qu'on gagne
ici là on peut pas envoyer nos enfants à l'université.
Dieu merci j'ai deux fils qui travaillent et c'est eux qui m'aident à
envoyer leurs frères et soeurs qui sont au collège et à
l'université à l'école. »(source
enquête mai 2015).
En outre, en ce qui concerne les logements, les
employés arrivent à payer peu à peu leurs logements. Ils
doivent pour la plupart plusieurs mois d'arriérés de loyer. Le
paiement de ces arriérés de loyer ne peutse faire totalement
à cause de la précarité du salaire aujourd'hui.
Néanmoins, ils parviennent à un paiement partiel des
arriérés de loyer, comme le souligne cet employé.
- « ...le loyer qu'on doit là on peut pas
payer ça un coup, donc si on gagne un peu on donne au
propriétaire pour le rassurer. »(source enquête mai
2015).
Par ailleurs, auniveau de l'alimentation les employés
parviennent à subvenir un tant soit peu à leurs besoins
alimentaires. Ils arrivent pour la plupart à manger au moins deux fois
par jour. Ils sortent donc de la pauvreté extrême qu'ils vivaient
de 2003 à 2014. Mais souvent certaines familles des employés
connaissent une précarité alimentaire, comme le souligne cet
employé :
- « ...avec le peu qu'on gagne aujourd'hui on arrive
à manger, mais le jour que ça fini on tombe dans notre situation
d'avant. »(source enquête mai 2015).
Enfin, les employés parviennent à soigner leurs
parents et eux-mêmes grâce au partenariat entre la FTG et la
pharmacie Victor Ténéna. Mais, l'employé étant le
seul responsable dans le paiement des frais de soins dans ce partenariat est
toujours vulnérable à la précarité. Car si
l'employé prend les médicaments à crédit, cette
somme est extraite dans son salaire par la pharmacie à la fin du mois.
Ainsi, cela occasionne quelques fois le fait que, certains employés se
retrouvent sans salaire, ou un maigre salaire à la fin du mois. Et cela
contribue à une détérioration de leurs conditions de vie.
Les propos de cet employé attestent bien cela.
- « ... il y a un mois où je me suis
retrouvé avec 4000 Francs comme salaire parce que j'ai pris des
médicaments à crédit à la pharmacie »
(source enquête mai 2015).
En somme, depuis 2014 on observe une amélioration des
conditions de vie des employés. Mais, même si les employés
perçoivent maintenant leurs salaires à chaque fin du mois, ce
salaire est précaire. Et, cela est dû aux difficultés
financière que connait l'usine. En effet, ce problème de
trésorerie empêche l'usine de s'approvisionner en coton. Les
employés et particulièrement ceux du service de production
travaillent en fonction de la matière première disponible. Ce
problème d'approvisionnement en matière première entraine
une précarité de leurs salaires car, ils sont payés en
fonction du nombre d'heures de travail obtenu dans le mois. Et donc un
employé de la troisième catégorie ayant obtenu 10 heures
de travail au pointage dans le mois sachant que l'heure fait 385 Francs CFA au
niveau de cette catégorie, n'aura que 3850 Francs CFA. Ce salaire ne lui
permettra donc pas d'avoir un niveau de vie acceptable.
II- SOLUTIONS DE RELANCE DE L'USINE ET
D'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES EMPLOYES
A-SOLUTIONS DE RELANCE DE L'USINE FTG
La première issue sur laquelle se focalise les
responsables de l'usine est l'aide de l'Etat Ivoirien. En effet, des
doléances ont été faites par les responsables de l'usine
FTG au chef de l'Etat Ivoirien, son Excellence Alassane Ouattara au cours de sa
visite d'Etat dans la régionde Gbêkê en novembre 2013.
Ainsi, lors du Conseil des ministres délocalisé qui
s'était tenu dans les locaux de la Préfecture de région de
Bouaké, le président avait décidé à la
sortie,d'un plan d'urgence pour la relance des entreprises industrielles de
Bouaké dont l'usine Gonfreville.Mais, deux ans après cette
promesse du chef de l'Etat rien n'est encore fait et les responsables ont
grandement espoir en l'Etat Ivoirien, car résoudre le problème de
Gonfreville serait de réduire le chômage, la paupérisation
et plusieurs phénomènes sociaux négatifs dans la ville. La
FTG compte également sur l'aide des partenaires dont, les banques, le
patronat, les personnalités morales etc. sous forme de dons ou de
prêt avec des conditions acceptables.
La FTG a donc besoin d'une aide financière pour la
relance de ses activités. Elle nécessite d'une somme minimum d'un
milliard de Francs CFA pour sa relance.
B- SOLUTIONS D'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE
DES EMPLOYES
La FTG compte améliorer les conditions de vie de ses
employés à travers une réactivation des structures
sociales qu'elle avait jadis.Aussi, elle compte payer tous les
arriérés des employés à qui elle doit actuellement.
Elle a donc besoin des finances pour améliorer les conditions de vie de
ses employés.
C- Perspectives
Dans cette partie, nous présenterons des suggestions en
tant qu'étudiant en sociologie en vue d'une résolution de la
crise que traverse Gonfreville et ses employés.
D'abord, nous voudrons inviter l'Etat Ivoirien et les
partenaires à investir dans l'usine FTG car, une usine est faite pour
tous. L'intégration d'une usine ne nécessite pas un capital
humain fort. L'usine intègre en son sein les personnes
déscolarisées, des non scolarisés, des
analphabètes, des intellectuels. En somme, il y a de la place pour tous
au sein d'une usine donc, une politique d'emploi doit aussi être
axée sur les établissements industriels privés car, le
publique ne peut pas prendre en compte tous les chômeurs.
Ensuite, l'usine Gonfreville doit nécessairement mettre
en son sein une politique sociale afin d'améliorer les conditions de vie
des employés, car les employés s'impliquent et sont
motivés si l'usine en retour s'occupent d'eux. C'est donc un partenariat
gagnant-gagnant ou d'équité entre l'usine et les employés.
Plus l'usine s'engage pour les employés à travers le social, plus
l'employé s'engage et est motivé.
L'usine doit aussi, mettre en oeuvre un plan de sauvetage
complet. Car les difficultés ne sont pas que les trois
difficultés majeures évoquées. Elle doit aussi
reconquérir ses employés dans la motivation et l'implication
à travers la mise en oeuvre d'une bonne perspective de
carrière.
Conclusion partielle
En somme, il convient de retenir que les
difficultés que connait la FTG ont des effets sur les conditions de vie
et de travail des employés. Ils étaient de 2003 à 2014
dans une situation de précarité et de pauvreté
extrême. Mais, de 2014 à 2015 ils sortent de l'extrême
pauvreté, par contre ils sont encore dans la précarité car
ils ont une forte incertitude de conserver cette situation si l'usine ne
bénéficie pas d'une aide.Les difficultés de l'usine ont
donc un impact sur les conditions de vie des employés. Et cela
crée une baisse de la motivation et l'implication dans la mesure
où l'état moribond de l'usine ne leur permet pas d'envisager une
bonne perspective de carrière. Ils sont toujours à l'usine afin
de conserver cette identité et répondre à leurs
besoins.
Par ailleurs, la FTG compte relancer ses
activités à travers l'aide de l'Etat et des partenaires
extérieurs et nécessite d'une somme minimum d'un milliard de
Francs CFA pour sa relance.Aussi, l'usine compte améliorer les
conditions de vie de ses employés à travers la
réactivation de la politique sociale de l'usine et le paiement des
arriérés de salaire des employés à qui elle
doit.
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de ce travail, nous avons tenté de
décrire et d'analyser l'impactdes difficultés de l'usine
Gonfreville de Bouaké sur ses employés.
Pour ce faire, nous avons privilégié deux
hypothèses :
- L'usine Gonfreville de Bouaké est confrontée
à un problème financier, un problème d'approvisionnement
en matière première et à l'état défectueux
de ses machines
- La crise de l'usine Gonfreville entraine une
précarité financière des employés.
Divisé en trois grandes parties,la deuxième
partie de l'étude a permis, de présenter la FTG et décrire
les difficultés auxquelles elle est confrontée. Il est ressorti
de cette partie que la FTG est confrontée à trois
difficultés majeures dont les difficultés financières, la
vétusté de ses machines et des problèmes
d'approvisionnement en matière première. Aussi, ces
difficultés sont dues à la crise politico-militaire qu'a connue
la Côte d'Ivoire en 2002.
Ensuite, dans la seconde partie, nous avons
analysé et interpréter les résultats. Il est ressorti de
cette partie que les difficultés de l'usine ont un impact sur les
conditions de vie et de travail des employés. En effet ils ne
bénéficient pas de congés, sont mal payés et font
face à des crises familiales, la déscolarisation de leurs
enfants, doivent des arriérés de loyerset sont incapablesde se
soigner de façon approprié. Aussi, le manque de matière
première à l'usine met les employés dans une
précarité financière.
Au terme de cette analyse, nous pouvons dire que les
hypothèses formulées au début de ce travail ont
été toutes vérifiées.
En définitive, nous retenons que l'amélioration
des conditions de vie et de travail des employés au sein d'une
entreprise est primordiale dans la mesure où elle favorise l'implication
et la motivation des employés.
BIBLIOGRAPHIE
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sociologique. Paris, PUF.
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Bouaké dans un contexte de crise politique : analyse des
difficultés et des stratégies de maintien.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE 1
AVANT PROPOS 2
ABREVIATIONS ET ACRONYMES 3
INTRODUCTION 4
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS
THEORIQUE ET METHODOLOGIQIE 7
I - CADRE THEORIQUE 8
I-1 justification du choix du sujet 8
I-2 Champ de référence conceptuelle et
théorique 9
I-3 Revue critique de littérature 13
I-4 Problématique 18
I-5- Hypothèses 20
I-6- Objectifs de recherche 21
II- CADRE METHODOLOGIQUE 22
II-1- Délimitation du champ de l'étude 22
II-1-1 Champ géographique 22
II-1-2. Champ sociologique 22
II-2- Echantillonnage 23
II-2-1- Groupe cible 23
II-2-2- Critères de choix 23
II-2-3- Technique d'échantillonnage 23
II-2-4- Taille de l'échantillon 23
III- ETAPES DE LA RECHERCHE 24
III-1- Enquête exploratoire 24
III-2- Pré-enquête 24
III-3- Enquête 24
III-4- Dépouillement 24
IV- METHODES D'ANALYSE 25
V- TECHNIQUES DE COLLECTE DE DONNEES 25
V-1- Recherche documentaire 25
V-2- Entretien semi-directif 26
VI- DIFFICULTES RENCONTREES 26
VII- PLAN 27
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE L'USINE
GONFREVILLE DE BOUAKE ET DE SES DIFFICULTES 28
I-PRESENTATION DE L'USINE GONFREVILLE DE BOUAKE 29
1-Des Etablissements Robert Gonfreville à la
Filature Tissage Gonfreville 29
2-Politique sociale de FTG 30
3-FTG aujourd'hui 31
II- Difficultés de FTG 33
1- Etat des machines 33
2- Difficultés financières 34
3- Approvisionnement en matières premières 35
4- Sources ou origines des difficultés de FTG 36
5- Lien entre les difficultés de FTG et la crise de
2002 36
6- Effets de la crise de 2002 sur la FTG 37
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION
DES DONNEES 39
I-IMPACT DES DIFFICULTES DE L'USINE GONFREVILLE
SUR LES CONDITIONS DE VIE ET DE TRAVAIL DES EMPLOYES 40
A-CONDITIONS DE TRAVAIL DES EMPLOYES DE LA FTG 40
1-Heures de travail des employés 40
2-Congés 41
3-Rémunération des employés 41
3-1 Rémunération des employés de 2003
à 2014 42
3-2 Rémunération des employés de 2014
à 2015 43
B-CONDITIONS DE VIE DES EMPLOYES DE LA FTG 43
1- De 2003 à 2014 43
1-1 Crises familiales 44
1-2 Déscolarisation des enfants des employés
45
1-3 Arriérés de loyers 46
1-4 Problèmes d'alimentation 47
1-5 Problèmes d'accessibilité aux soins de
santé 48
2- De 2014 à 2015 49
II-SOLUTIONS DE RELANCE DE L'USINE ET
D'AMELIORATION DES CONDITIONS DE VIE DES EMPLOYES 51
A- Solutions de relance de l'usine FTG 51
B- Solutions d'amélioration des conditions de vie des
employés 52
C- Perspectives 52
CONCLUSION GENERALE 54
BIBLIOGRAPHIE 55
TABLE DES MATIERES 57
ANNEXES 60
ANNEXES
GUIDE D'ENTRETIEN 1
Ce guide est adressé au responsable de la FTG
1ère partie :
Difficultés de l'usine FTG de Bouaké
1ère rubrique :
présentation de FTG
1) Qu'est- ce que la FTG ?
2) En quelle année a-t-elle été
créée ?
3) Quel est son chiffre d'affaire ?
4) Qui sont ses principaux dirigeants ?
5) En quoi la FTG est-elle spécialisée ?
6) D'où provient sa matière de
production ?
7) Quelle est sa capacité de production ?
8) Comment est-elle structurée ?
9) Qui sont ses principaux partenaires ?
10) quelle est la part dans le capital de chacun des
partenaires ?
11) Combien d'employés compte t- elle ?
12) Comment les employés sont-ils repartis?
2ème rubrique : les
difficultés de la FTG
1) Depuis quand travaillez-vous à FTG ?
2) FTG rencontre t- elle des difficultés ? si oui
lesquelles ?
3) Depuis quand ces difficultés ont - elles
commencées ?
4) Quelles sont les sources ou origines réelles de ces
difficultés ?
5) Quel est l'impact de ces difficultés sur
l'usine ?
6) Combien produisait l'usine avant ces difficultés et
combien produit - elle aujourd'hui ?
7) Combien de personnes la FTG employait- elle avant et
combien emploi t- elle aujourd'hui ?
8) Quel était le rythme de travail avant les
difficultés et quel est ce rythme aujourd'hui ?
9) Comment rémunérait- elle ses employés
avant et comment les rémunère t- elle aujourd'hui ?
10) Doit- elle des arriérés de salaire aux
employés ? si oui de combien de mois ? depuis quelle
année ?
11) Quelle est l'origine de ces
arriérés ?
12) Avec ces difficultés l'usine a t- elle fait des
licenciements ? si oui de combien de personnes ?
3ème partie : Solutions de
relance de l'usine et d'amélioration des conditions de vies des
employés
1ère rubrique : Solutions de relance
de l'usine
1) Comment l'usine compte t- elle relancée ses
activités ?
2) Aviez-vous fait des demandes d'aides ? Si oui à
qui ?
3) Pourquoi aviez-vous optez pour ce choix ?
4) Combien nécessitez-vous pour la relance ?
2ème rubrique : amélioration
des conditions de vie des employés
1) Selon vous quelles sont les conditions de vies actuelles
des employés ?
2) Comment l'usine compte t- elle améliorée les
conditions de vie de ses employés ?
3) Quelle assurance faites-vous aux employés en
attendant une amélioration de leurs conditions de vie ?
GUIDE D'ENTRETIEN 2
Ce guide est adressé aux employés de la FTG.
1ère rubrique : condition de
travail des employés
1) Depuis quand travaillez-vous à FTG ?
2) Dans quelles conditions travaillez- vous ?
3) Etes-vous embauché ou contractuel ?
4) Comment travaillez-vous ?
5) Quels sont les matériels et outils de travail
utilisés ?
6) Quels sont les types de machines au sein de
l'usine ?
7) Quelles sont les heures et jours de travail au sein de
l'usine ?
8) Bénéficiez- vous de congés ?
2ème partie : conditions de
vie des employés
1) Combien percevez-vous comme salaire par mois ?
2) Combien de personnes avez-vous sous votre
responsabilité ?
3) Sont- ils scolarisés ? si non
pourquoi ?
4) Pour quel type de soin optez lorsque vous ou les personnes
sous votre responsabilité sont malades ?
5) Où habitez-vous ?
6) Parvenez-vous à payer votre maison ?
7) Avez-vous accès à l'eau potable et
à l'électricité chez vous ?
8) Combien de fois mangez-vous par jour ?
9) Parvenez-vous à vous vêtir
correctement ?
10) Parvenez-vous à faire des épargnes ?
3ème rubrique : rapport
entre les difficultés de l'usine et les conditions de vie des
employés
1) Selon vous, quelles sont les difficultés de la FTG?
2) Combien percevez-vous comme salaire avant ces
difficultés ?
3) Quel avantage l'usine vous offrait auparavant hormis votre
salaire ?
4) Ces avantages existent- ils encore ?
5) Quelles différences faites-vous entre vos conditions
de vie antérieure et celles-ci ?
6) Les difficultés de l'usine affectent-elles vos
conditions de vie actuelles ? Si oui comment ?
7) Etes-vous satisfait de vos conditions de vie ?
8) Pourquoi êtes-vous encore à FTG malgré
ses difficultés ?
9) Que faites-vous pour améliorer vos conditions de
vie ?
10) Qu'attendez-vous de l'usine en matière
d'amélioration de conditions de vie et de travail?
* 1Cyrille
YEBOUE (2009). « Effets de politique sociale d'entreprise sur
les employés : cas de la compagnie ivoirienne
d'électricité ».Mémoire de maitrise
sociologique, p6.
* 2www.eurofound.eu.int
* 3Emile DURKHEIM (1992).les
règles de la méthode sociologique. Paris, PUF.
* 4 Ibid. p 32
* 5 Gilles FERREOL et al.
(1991). Dictionnaire de sociologie. Paris, Armand Colin, p.61.
* 6 Le
Empowerment est un terme anglais qui signifie l'octroi de plus de
pouvoir aux individus ou aux groupes dans le travail pour agir sur les
conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques
qu'ils subissent.
* 7Patricia JUSTINO. 2010.
War and poverty,Oxford University Press. PP 1- 50
* 8 LE RAIAL ET SAFERWORLD
(2007). Les milliards manquants de l'Afrique-les flux d'armes
internationaux et le coût des conflits. Oxfam, P4
* 9René YABILE KIMINO
(2013). « Impact du conflit armé sur l'accentuation de
la pauvreté en Côte d'Ivoire » in European
Scientific Journal, March 2013 Edition vol.9, No.8.PP 1-23
* 10 Banque Mondiale
(2011). Rapport sur le développement dans le monde: Conflit,
sécurité et développement.Washington D.C. p5
* 11 Donald ROY. 1952.
Quota Restriction and Goldbricking in a Machine Shop. The american
journal of sociology, Vol. 57, No 5, 427-442. PP 1-29
* 12 Emile HENNEQUIN
(2009).La gestion des carrières ouvrières: un sentiment de
réussite possible pour les salariés?,
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, France, REMEST, vol. 4, N°
2. PP 1-23
* 13 FFB (2012).
Prévenir et guérir les difficultés des entreprises, PP
1-60.
* 14Francis AKINDES
(2004).Les racines de la crise militaro-politique en côte d'ivoire,
CODESRIA, p7.
*
15ABIDJAN.NET/POLITIQUE. «Résultats RGPH 2014: la
Côte d'Ivoire compte 23 millions d'habitants »,
in [http://news.abidjan.net/h/518921.html.], consulté le
16/05/2015
* 16 Voir définition
des concepts
* 17 Paul N'DA. (2002).
Méthodologie de la recherche : de la problématique
à la discussion des résultats. Abidjan, EDUCI. P18
* 18 Alain BLANCHET, Dire
et faire dire. L'entretien, Paris, Armand Colin, 2003, p. 11
* 19Joël GUIBET, Guy
JUMEL, Méthodologie des pratiques de terrain en sciences humaines et
sociales, Paris, Armand
Colin, 1997, p. 102
* 20 L'usine est
dirigée par monsieur Zouman Maxime en qualité de directeur
générale et monsieur Amani Brou Barthélémy le
directeur financier.
* 21La norme ISO 9002 fait
partie des normes
ISO
9000 de maîtrise de la qualité. Elle concerne la production,
l'installation et l'assistance après-vente. Cette norme est la mieux
adaptée pour les activités de prestations de services, de
sous-traitance ou pour les entreprises de très petite taille.
* 22OIT : organisation
Internationale du Travail
* 23
« Gombo » est un jargon Ivoirien désignant de
petites activités génératrices de revenus.
* 24La « mort
subite » consiste à manger une fois par jour
précisément à 16 heures.
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