B. Place Kléber et environs
Le site de la place Kléber a été
spécifiquement choisi afin d'être notre zone d'étude de
référence concernant le milieu minéral. En effet, la
totalité de la place est recouverte de pierres, prenant la forme de
pavés gréseux ou de dalles de granites. Il sera alors
intéressant de pouvoir comparer les valeurs relevées ici avec
celles mesurées au niveau de la Faculté de Droit, où la
surface était plutôt de nature graveleuse/sableuse, avec
également des zones de pelouse qui ont pu être
exploitées.
Ce site comporte de nombreuses mesures, en raison de son
intérêt tout particulier (Figure 12 + Annexe 7 Fiche
3).
Figure 12 : premier jour - site Kléber
48
En effet, la place Kléber est le point de
référence (avec la place de la Cathédrale) de la ville de
Strasbourg. Il est donc un lieu hautement symbolique et stratégique,
notamment d'un point de vue commercial. Plusieurs cafés et commerces
entourent d'ailleurs le site en question. On remarque cependant une nette
différenciation entre le Nord et le Sud de la place. De par la
morphologie urbaine, la végétation implantée (« bacs
verts ») et les ombres portées qui surplombent la place, on observe
un nombre plus important de terrasses au Sud de celle-ci. En revanche, le Nord
est nettement moins marqué par la présence de cafés
possédant des terrasses, ce qui pourrait nous indiquer que cette zone
est d'un premier abord moins confortable durant la journée que celle
située plus en contre-bas. Cela pourra peut-être se confirmer
à la suite des mesures.
En plus de constituer notre site de référence
concernant notre zone à majorité minérale, la place
Kléber a également pour mission de déterminer si les
points d'eau à fontaines, installés durant la période
printanière et estivale ont une influence sur le confort thermique
local.
En complément de ces analyses, il sera
intéressant de se pencher sur l'apport des quelques arbres qui ont
été implantés autour de la place, ainsi que des petites
parcelles de végétations arbustives localisées à
proximité des terrasses, au Sud de la place.
Enfin, la troisième analyse concernera la morphologie
urbaine et l'orientation des rues qui débouchent sur la place. Cette
partie n'a malheureusement pas été mise en oeuvre, du fait du
mauvais temps et de la contrainte temporelle de cette étude.
La foule présente au sein de cette place est
logiquement très importante. Elle est de nature mixte, à la fois
stationnaire (durant la belle saison) et transitoire (lieu de passage vers
d'autres places stratégiques).
Durant la première journée de mesures (22 Mai),
il a d'abord été question de cerner le site d'étude. Pour
cela, plusieurs points de mesures ont été fixés en
fonction de chaque paramètre à évaluer.
Pour ce qui est de l'eau, cinq points de mesures se
répartissent autour des deux bassins localisés au milieu de la
place.
Tous les points sont situés sur un sol dallé en
marbre, ayant un albédo relativement élevé. On peut
constater une opposition des points 2 et 3, ainsi que 1 et 5. Le but
étant de savoir si le bâtiment à proximité (Aubette
et Apple Store) possède un impact sur les mesures qui ont
été faites au plus proche de ce dernier. Le point 4 aura
plutôt tendance à voir si on peut établir un point de
référence, en concordance avec les résultats obtenus des
autres points, afin de gagner du temps sur les prochaines mesures et de pouvoir
comparer les différents points de référence entre eux.
Les mesures 6, 7 et 8, qui ont été faites pour
étudier le rôle de la végétation se placent sur un
sol différent. En effet, on est ici sur un pavage gréseux,
possédant un albédo légèrement plus important que
précédemment. Les points 6 et 7 diffèrent essentiellement
de par la nature de la végétation. En effet, on a pu observer que
les arbres implantés au niveau du point 6 étaient plus jeunes et
moins hauts que ceux du point 7, pouvant potentiellement changer la donne du
fait de leur transpiration différente. Les arbres plus vieux ayant une
surface folière plus importante ont logiquement tendance à
transpirer plus qu'un jeune arbre encore peu développé.
49
Cependant, il faut néanmoins prendre en compte
l'espèce de l'arbre, qui peut également avoir un rôle
à jouer sur ce paramètre. Pour les deux points 6 et 7, on a une
combinaison de feuillus et de conifères. Il aurait pu être
intéressant de connaître les essences précises des
espèces au niveau desquelles les mesures ont été
effectuées, mais le manque de temps et l'orientation de notre
étude, encore assez générale, ne nécessite pas pour
le moment ce genre de précision, qui pourrait cependant être
nécessaire si les études se poursuivaient et se
spécialisaient encore plus sur la végétation durant les
années à venir.
Le point 9 a été déterminé dans le
but d'estimer le confort thermique de cette zone précise, située
au niveau des deux seules terrasses de café de cette partie Nord de la
place. Il sera intéressant de pouvoir comparer cette valeur avec celle
relevée au point 8, au niveau des terrasses du Sud de la place,
où la végétation y est plus présente. De plus, nous
pourrons ici comparer la différence entre les deux types de sol. En
effet, le point 9 se situe sur le dallage en granite tandis que le point 8 se
trouve sur la zone pavée gréseuse.
En ce qui concerne le transect, il a pour objectif de mettre
en évidence la morphologie urbaine. La rue de l'Outre (points A et B) et
la rue de la Grange (points D et E) sont relativement différentes du
fait de leur gabarit. La rue de la Grange possède un rapport H/W plus
faible que celle de l'Outre. La hauteur des bâtiments est semblable mais
la largeur de la rue est doublée au niveau des points D et E par rapport
au point B. Il sera également intéressant de comparer les deux
points de la rue de la Grange avec celui de la rue des Etudiants (point A),
afin de voir si l'on obtient des résultats semblables, bien que ce
dernier soit situé dans une zone moins confinée.
On notera que les points B, D et E sont situés sur un
sol pavé, tandis que le point A se trouve sur de l'asphalte, ayant un
albédo bien plus faible que les pavés. Enfin, notre point C, en
plein milieu de la place Kléber, constituera notre point de
référence et permettra d'être notamment comparé aux
mesures réalisées à proximité de l'eau et de la
végétation.
La deuxième journée de mesures (26 Mai)
était censée être consacrée à la validation
des résultats obtenus lors de la première. L'intérêt
était de diminuer le nombre de relevés autour de la place, afin
de garder ceux étant les plus représentatifs de chaque milieu
(minéral, eau, végétation) et de pouvoir également
se pencher sur notre deuxième transect, qui n'a finalement pas
été exploité comme dit précédemment.
En ce qui concerne les deux transects que nous voulons
étudier initialement, nous avons choisi trois points de mesures de part
et d'autres afin de pouvoir analyser l'évolution temporelle des deux
canyons urbains grâce aux deux charrettes, en plus de l'aspect de
l'orientation des rues (Figure 13).
Le premier tracé (points 1, 2 et 3), de direction
Est-Ouest, prend forme au sein de la rue du 22 Novembre, tandis que le second
(points A, B et C), d'orientation inverse, à savoir Nord-Sud, se place
dans la rue des Francs Bourgeois ainsi qu'au tout début de la rue de la
Division-Leclerc.
On notera une différence au niveau de la nature du sol
pour le premier transect, le premier point prenant la forme d'un dallage
similaire à celui de la place Kléber, tandis que les deux
derniers s'établissent sur de l'asphalte, comme ce fut le cas au niveau
de la rue des Etudiants la première journée.
50
Figure 13 : deuxième jour - site
Kléber
Pour l'autre parcourt, on est sur une surface dallée,
de même nature que celle de la place Kléber et des points 2 et
3.
Ces deux canyons urbains font preuve de
caractéristiques géométriques identiques, d'où le
choix de ces sites. On observe une hauteur des bâtiments semblable, au
maximum 20 mètres de haut, avec des rues larges d'environ 15
mètres, ce qui leur confèrent un rapport H/W proche de 1,
très satisfaisant d'un point de vue radiatif.
Tous les points ont donc des caractères similaires,
également pour ce qui est des bâtiments à proximité,
avec des vitrines de types commerciales. On notera cependant un petit
bémol pour ce qui est du point C, qui a été
intentionnellement fixé sous un feuillu assez mature et
développé, afin de pouvoir comparer une situation avec et sans
présence d'arbre.
L'intérêt d'établir ces deux transects au
niveau de ces rues résidait également dans le fait que nous
disposions d'une petite station météorologique fixe,
implantée au niveau du magasin des Galeries Lafayette. Celle-ci est
composée d'un globe gris mesurant la température ambiante,
semblable à celui de nos charrettes, ainsi que d'un abri mesurant la
température de l'air et l'humidité, également identique
à celui installé sur nos dispositifs. Il aurait été
intéressant de pouvoir comparer les données relevées sur
ce site fixe en fonction des données mesurées au sein même
de la place et sur nos mesures mobiles.
Ce dernier site avait donc comme but d'apporter en plus de
l'analyse spatiale, une dimension temporelle qui n'avait pas encore
été traitée jusqu'à présent.
51
Le mauvais temps nous a donc poussés à changer
notre stratégie expérimentale assez rapidement et nous avons
décidé de nous pencher uniquement sur la place elle-même,
pour son caractère plus important par rapport aux rues adjacentes.
Comme nous disposons cette fois-ci des deux charrettes, nous
avons pu établir des mesures au même moment afin de comparer deux
milieux différents (entre la place, l'eau et la
végétation) (Figure 13). Nous avons pu aussi
comparer les valeurs des deux charrettes entre elles, afin de tester leur
réponse et leur fiabilité selon différentes conditions
météorologiques et de l'environnement alentour. Ceci a
été complémentaire à l'analyse comparative de la
partie II.
|