1.1.5.3. Synthèse climatique et bioclimatique
Le climat est la résultante de nombreux facteurs, une
synthèse bioclimatique s'avère indispensable afin de
refléter les contraintes climatiques qui régissent les processus
biogéochimiques dans le sol. Dans cette optique, plusieurs indices,
formules et graphiques ont été élaborés. En ce qui
concerne cette étude, deux indices envisagés, qui sont aussi les
plus utilisés en région méditerranéenne, sont
l'indice pluviothermique de Bagnouls et Gaussen (1953) et le coefficient
pluviométrique d'Emberger (1930, 1955) complété par
Sauvage (1963) et Daget (1977).
? Classification d'Emberger
Emberger a défini une expression permettant de
déterminer le coefficient de pluviométrie (Q2), valable pour le
climat méditerranéen. Cette expression a connu des modifications
par les auteurs tels que Sauvage (1963) et elle s'exprime comme suit :
2000 * P
=
M^2 - m^2
Où :
P = Pluviométrie moyenne annuelle en mm
M2 = Moyenne des températures maximales du mois le plus
chaud en °K m2 = Moyenne des températures minimales du mois le
plus froid en °K
Ainsi, la combinaison et la synthèse de valeurs de Q2 et
de m permettent de définir les bioclimats et leurs variantes pour les
quatre stations (Tableau 6).
Tableau 6: Les bioclimats et variantes des
stations étudiées
Station
|
Précipitations (mm)
|
M (°C)
|
m (°C)
|
Q2
|
Bioclimat
|
Variante
|
Chefchaouen
|
891,0
|
32,0
|
4,3
|
110,4
|
Humide
|
Tempérée
|
Derdara
|
835,0
|
32,8
|
5,1
|
102,5
|
Humide
|
Tempérée
|
Bab Taza
|
1115,0
|
31,8
|
2,5
|
131,1
|
Humide
|
Fraîche
|
Bab Berred
|
851,0
|
31,0
|
0,0
|
95,1
|
Humide
|
Fraîche
|
|
? Classification de Bagnouls et Gaussen
(1953)
L'étude de travaux de Bagnouls et Gaussen (1953)
permet de distinguer les mois secs tout en se basant sur la définition
du mois sec qui est tout mois dont la totalité des précipitations
est égale ou inférieure au double de la température
moyenne (Pmm = 2T°C). Ainsi, l'analyse des diagrammes ombrothermiques
(Annexe 1) montre que la période sèche
s'étend sur quatre mois pour les stations de Chefchaouen, de Derdara, de
Bab Taza et de Bab Berred.
1.1.6. Végétation
Le domaine rifain, dans son ensemble compte, parmi les
régions marocaines dont la flore terrestre est très
variée, puisqu'elle se compose de plus de 2000 espèces ; 30
à 40 % de cette flore se retrouvent sur le versant
méditerranéen. Toutefois, le Rif est surtout connu pour sa valeur
biogéographique, vu les affinités étroites de sa flore
avec celle des
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montagnes de la rive nord de la Méditerranée
(Valdès, 1991), notamment entre le Tangérois et la
cordillère bétique.
Dans l'étage thermoméditerranéen, qui
est le plus étendu dans la région, l'altitude varie de 900
à 1000 m. C'est un étage caractérisé par des
bioclimats semi-aride (SA) à humide (H) (perhumide PH dans les cas
exceptionnels) où les précipitations varient de 300 - 1500 mm/an.
Le bioclimat SA est dominé par le thuya (Tetraclinis
articulata) sur les substrats marno-calcaire et/ou gréseux.
Au niveau de l'étage
mésoméditerranéen, la superficie est réduite par
rapport au cas précèdent où l'amplitude altitudinale est
comprise entre de 900 - 1000 m et 1300 - 1400 m. L'étage se situe dans
les bioclimats SA supérieur, SH, H et PH où les
précipitations vont jusqu'à 2000 m. C'est un étage qui est
caractérisée par l'abondance de chênaies, où le
chêne vert (Quercus rotundifolia) et le chêne liège
(Quercus suber) constitue les essences majeures. L'on trouve
également le chêne tauzin (Quercus pyrenaica) et le
chêne zéen (Quercus canariensis) sur le substrat
siliceux. Le sous-bois dans les chênaies est plus au moins
diversifié, composé d'espèces telles que l'arbousier
(Arbutus unedo), la bruyère (Erica sp.), les cistes
(Cistus sp.), entre autres.
L'étage supraméditerranéen, quant
à lui, se situe dans une tranche altitudinale comprise entre 1300 et
1700 m dans le bioclimat PH à variante fraiche à froide. C'est un
étage composé de chênes caducifoliés, souvent
mélangés avec les conifères de hautes altitudes qui sont
essentiellement le cèdre de l'atlas (Cedrus atlantica) et le
sapin marocain (Abies maroccana) + le pin noir (Pinus nigra
var. mauretanica) sur le substrat calcaire.
Quant à l'étage montagnard
méditerranéen, il se situe entre 1650 - 1800 m et 2200 - 2300 m
en fonction de l'exposition dans les bioclimats H et PH a variantes froide a
très froide. C'est une zone des conifères des hautes altitudes
soient le cèdre de l'atlas, le sapin marocain et le pin noir. L'on
trouve également le chêne vert, une espèce rustique pouvant
supporter les conditions extrêmes de froid.
En ce qui concerne la zone étudiée, elle
s'étend sur quatre forêts caractérisées, sauf pour
la forêt de Talassemtane, des pins comme espèce
végétale dominante. En outre, leur composition se présente
dans la partie Annexe 3.
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