Résumé
Les écosystèmes forestiers du Rif, au nord du
Maroc, sont parmi les plus riches en termes de diversité
écologique mais aussi parmi les plus dégradés. Ceci a
été attribué à la forte anthropisation, conduisant
à l'augmentation des épisodes des incendies de forêts et
d'autres pratiques conduisant à la dégradation des sols, surtout
pour la cannabiculture.
Dans la présente étude, quatre sites
incendiés entre les années 2012 et 2014, dans la région du
Rif centro-occidental ont été échantillonnés afin
d'évaluer l'effet des incendies de forêts sur le stockage de
carbone et la minéralisation de l'azote, tout en étudiant les
types des sols. L'étude du processus de stockage de carbone était
faite en déterminant les stocks de carbone contenus dans les
échantillons prélevés tandis que celle du processus de
minéralisation de l'azote était faite par la détermination
des quantités d'azote minéralisées après 4 et 21
semaines, respectivement par voie d'incubation anaérobie et
aérobie. Ainsi, la comparaison de données des sites
incendiés à celles des sites non incendiés
(témoins) était faite afin de révéler l'effet du
feu sur lesdits processus.
Les résultats relatifs à la classification des
sols ont montré que les sites d'Akumssen, de Bab Taza et de Béni
Salah appartenaient à la classe des sols à sesquioxyde de fer,
tandis que le site de Talassemtane appartenait à la classe des sols peu
évolués.
Excepté pour le site de Talassemtane ayant
présenté une augmentation de 70% (+12 t/ha) en stocks de carbone,
des pertes allant de 12% (-8 t/ha) à 37% (-18 t/ha) ont
été enregistrées respectivement à Akumssen et
à Bab Taza. Toutefois, ces changements n'étaient pas
significatifs, ce qui était liée à l'intensité
faible à modérée des feux.
Les résultats de l'incubation du sol ont montré
que le feu a provoqué une augmentation hautement significative des taux
de minéralisation de l'azote dans le sol. Dans des conditions
d'anaérobiose, les valeurs de N minéralisé sous les sites
brûlés et à la fin de la période d'incubation
(semaine 4), variaient de 37 mg/kg (Beni Salah) à 118 mg/kg (Akumssen),
qui étaient deux fois les quantités minéralisées
sous les sites témoins correspondants. En ce qui concerne l'incubation
aérobie, les valeurs d'azote potentiellement minéralisable (N0)
et de constante de vitesse de minéralisation (K) sous les sites
incendiés étaient aussi supérieures par rapport aux sites
témoins, N0 étant comprises entre 53 mg/kg (Beni Salah) et 113
mg/kg (Akumssen), tandis que les valeurs K se situaient entre 0,196 à
0,248 semaines-1 sous les mêmes sites.
Quoi qu'il en soit, le feu, en grande partie, n'a pas eu
d'effets importants sur la plupart des propriétés et de processus
étudiés, ce qui pourrait avoir été liée
à son intensité, en grande partie, faible et sa durée
assez courte, ce qui est commun dans les dits scenarios.
Mots clés : Rif, dégradation,
incendies de forêts, classification des sols, stocks de carbone,
minéralisation de l'azote.
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