Le tax shelter en fédération Wallonie-Bruxelles face aux SOFICA en France( Télécharger le fichier original )par Charles-Antoine Vandrèche Teniers EPFC - Comptabilité Fiscalité 2014 |
2.2. Les principaux professionnels du secteurEn considérant les différentes étapes qui permettent de passer de la création à la distribution et l'exploitation de longs métrages, les professionnels dans ce secteur tant à Bruxelles qu'en Wallonie sont représentés par : · des Hautes Ecoles qui offrent des formations orientées vers les domaines de l'industrie cinématographique tels que l'écriture, la réalisation, la mise en scène, l'interprétation, le son, l'image, l'infographie, les techniques informatiques et audiovisuelles. · des ateliers d'accueil et de production financés par le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel (CCA) de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Leur but est de guider, d'aider les personnes désireuses de se lancer dans la réalisation audiovisuelle mais également d'organiser des formations complémentaires pour les personnes qui travaillent déjà dans ce domaine. · des sociétés de production de films cinématographiques parmi lesquelles certaines sont associées à des compagnies spécialisées en investissements type Tax Shelter. · des sociétés de post-production : celles-ci sont souvent très spécialisées dans des domaines aussi divers que le graphisme, le montage (son et image), le doublage, la numérisation, les effets spéciaux, etc. · des professionnels du monde du cinéma : acteurs, agents, réalisateurs, assistants, scriptes, photographes, cameramen, ingénieurs du son, maquilleurs, coiffeurs, habilleurs, décorateurs, accessoiristes, électriciens, machinistes, doublures, etc. · des sociétés spécialisées dans les conseils financiers (banques, intermédiaires Tax Shelter), les assurances, le droit, la comptabilité, la fiscalité, la technique et les services divers (ingénierie audiovisuelle, location de matériel, etc.). · des sociétés de distribution de longs métrages · des sociétés de diffusion et d'exploitation dans les salles de cinémas. 2.3. Etude du secteurLe bilan de ces dernières années s'avère très positif au niveau de la production des longs métrages francophones. Il est dû à un effort d'investissement de la part du secteur public mais aussi à l'intervention depuis une dizaine d'années du système Tax Shelter. Il existe en Fédération Wallonie-Bruxelles d'excellents réalisateurs de réputation internationale, comme les Frères Dardenne, qui ont remporté de nombreux prix, ont participé à de nombreux festivals grâce à leurs oeuvres de qualité. De nombreux acteurs de renommée tels que Benoît Poelvoorde, François Damiens, Emilie Duquenne et Cécile de France représentent également l'excellence de la Belgique francophone en matière de longs métrages. Ils sont régulièrement en tête d'affiche de films nationaux et internationaux et remportent de nombreux prix à des festivals au niveau mondial. Les films belges, productions et coproductions confondues (films d'initiative belge comme films d'initiative étrangère) ont attiré dans les salles belges et françaises 9.809.623 spectateurs en 2013 et 16.194.473 spectateurs en 2014, soit une hausse de 65 %. Les productions belges francophones (films d'initiative belge francophone, réalisés par des réalisateurs belges), ont, en 2014, attiré 1.321.259 spectateurs dans les salles belges et françaises, soit une augmentation de 109 % par rapport à l'année 20133(*). Le nombre de films d'initiative belge francophone sortis dans les salles belges était de 24 en 2013 et de 31 en 2014. C'est en France que la hausse de fréquentation pour les films belges est la plus marquée : 122 % d'augmentation. On constate que la situation du cinéma belge francophone s'est considérablement améliorée ces dix dernières années grâce à l'intervention des fonds publics et privés qui n'ont fait qu'augmenter. Des problèmes subsistent : au niveau francophone, le secteur doit surtout faire face à la France qui produit plus de 300 films par an et dont les films sont largement diffusés en Belgique francophone. Cependant, la concurrence au niveau de la diffusion dans notre pays vient surtout des films anglo-saxons produits surtout par le géant américain. Le travail accompli et les bons résultats obtenus nous montrent que les autorités francophones doivent poursuivre et diversifier leurs investissements dans la production cinématographique. Le grand défi est maintenant de mobiliser le public belge francophone et étranger afin qu'il se déplace de plus en plus nombreux dans les salles de cinéma en investissant dans la promotion et la diffusion. Il a été aussi constaté que le cinéma de la Fédération Wallonie Bruxelles doit surtout faire face à une concurrence importante venant de la Flandre au niveau de la diffusion des films car le public flamand fréquente davantage les salles de cinéma que le public francophone. Pour stimuler la diffusion, les subsides sont passés de 700.000€ en 2009 à plus d'un million€ en 2014. Ce sont principalement les jeunes de 16 à 24 ans qui se rendent le plus souvent au cinéma. 94 % des jeunes y vont au moins une fois dans l'année4(*). Si l'on constate que les longs métrages ont beaucoup de succès, les salles de cinéma sont cependant de moins en moins fréquentées tant par le public adulte que par le jeune public à cause de l'apparition de nouveaux supports et médias comme le DVD, le Blu-Ray, la Video-on-demand (VOD) via la télévision numérique, la Web TV, internet, l'ordinateur, etc. Des mesures sont à l'étude au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de récolter, par le biais des téléchargements payants et la chasse aux téléchargements illégaux des fonds publics qui seraient ensuite investis dans le secteur du cinéma. Il résulte de cette analyse que le secteur du cinéma et de l'audiovisuel n'est pas à proprement parler un grand pourvoyeur d'emplois en Belgique mais qu'il représente un milieu révélateur de grands talents, susceptible d'engendrer des retombées importantes au niveau économique, culturel, touristique, financier tant au niveau national qu'international. Après avoir étudié les chiffres du secteur cinématographique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous allons nous pencher sur son financement en examinant le financement public d'une part et, plus en détails, son financement privé basé sur l'étude du mécanisme de Tax Shelter. Nous allons aussi nous poser la question de savoir si, comme moyen de financement du secteur cinématographique francophone en Belgique, le Tax Shelter est tout à fait innocent dans le processus d'augmentation de la réputation du cinéma du pays de « Rosetta, Le Gamin au vélo, C'est arrivé près de chez vous, ... ». 3.LE FINANCEMENT DU CINEMA BELGE FRANCOPHONE * 3 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, Production,
promotion et diffusion * 4 SIEP, Service
d'information sur les études et les professions, Génie culturel,
Cinéma, radio et télévision, 2015, |
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