Enseignement de Promotion et de
Formation Continue de l'Université Libre de Bruxelles
et de la Chambre de Commerce de Bruxelles
Woluwe-Saint-Pierre
LE TAX SHELTER
EN FEDERATION WALLONIE-BRUXELLES
FACE AUX
SOFICA
EN FRANCE
Promoteur : Monsieur Pierre Hemeryck Mémoire
présenté par Vandrèche Teniers
Année académique : 2014-2015
Charles-Antoine pour l'obtention du baccalauréat en
comptabilité, option fiscalité
Je tiens à remercier les personnes qui m'ont
aidé, grâce à leurs conseils avisés, à
élaborer ce mémoire.
Mes remerciements s'adressent tout d'abord à M.
Hemeryck, mon promoteur de mémoire, qui m'a orienté vers ce
projet et m'a consacré pour cela son temps précieux.
Ma reconnaissance s'adresse aussi aux personnes que j'ai
rencontrées lors de mes recherches telles que des membres de la
société Scope Invest, des fonctionnaires du Ministère des
Finances, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la
Bibliothèque de l'ULB. Je pense également aux fonctionnaires du
Ministère des Finances et du Ministère de la Culture
française en France que j'ai eu l'occasion de contacter par
téléphone et par emails.
TABLE DES MATIERES
1.Introduction P.5
1.1.Choix du sujet P.5
1.2.Structure du mémoire P.6
2.Situation du cinéma belge francophone P.7
2.1.Caractéristiques principales P.7
2.2.Les principaux professionnels du secteur P.7
2.3.Etude du secteur P.8
3.Le financement du cinéma belge francophone P.11
3.1.Le financement public P.11
3.2.Le financement par le Tax Shelter P.13
3.2.1.Présentation du Tax Shelter P.13
3.2.2.Historique de la législation relative au Tax
Shelter P.14
3.2.3.Examen de l'article 194ter du Code des Impôts sur
les Revenus 1992 P.15
A.L'investisseur P.17
B.Le producteur P.17
C.L'intermédiaire P.18
D.Les oeuvres éligibles P.19
E.La convention-cadre P.21
F.Les dépenses de production P.23
G.L'attestation Tax Shelter P.25
H.Conditions d'exonération prévues par le
système Tax Shelter et rendement P.29
3.2.4.Le Tax Shelter en pratique P.34
A.Introduction P.34
B.Les investisseurs P.35
C.Les sociétés « leveurs de
fonds » P.36
1.Les sociétés intermédiaires P.36
2.Les sociétés de production P.45
D.Ecritures comptables liées au Tax Shelter P.47
E.Déclaration fiscale et bilan liés au Tax
Shelter P.54
3.3.Conclusion P.67
4.Situation du cinéma français P.73
4.1.Caractéristiques principales P.73
4.2.Les principaux professionnels du secteur P.74
4.3.Le financement public et privé du secteur P.75
4.4.Le financement par les Sofica P.76
4.4.1.Origine des Sofica P.76
4.4.2.Historique de la législation relative aux Sofica
P.77
4.4.3.Examen des articles 238bis de HE à HG du Code
Général des Impôts P.77
A.L'investisseur ou souscripteur P.77
B.Les Sofica P.78
C.Les oeuvres éligibles P.79
D.Conditions de financement et d'exonération fiscale
pour le souscripteur P.79
E.Conditions d'investissements pour les Sofica P.81
4.4.4.Les Sofica en pratique P.82
A.Le souscripteur P.82
B.Les Sofica P.84
C.Fiscalité applicable au souscripteur P.101
D.Régime fiscal de la Sofica P.105
4.5.Conclusion P.105
5.Conclusion générale P 112
6. Bibliographie P 114
Annexes
1. INTRODUCTION
Après trois années de cours de
comptabilité à l'E.P.F.C, le choix d'un sujet de mémoire
s'imposait.
Les idées ne manquaient pas vu que la
comptabilité et la fiscalité s'appliquent à tous les
domaines de la vie professionnelle, et que ces années d'études
comportaient de nombreux cours très intéressants mais aussi
très différents tels que la fiscalité, les impôts
personnes physique, la comptabilité, le droit commercial et le droit
civil.
Les professeurs avaient d'ailleurs attiré l'attention
des étudiants sur les liens qui existaient entre les différentes
matières présentées au cours de ces années, ce qui
rendait l'étendue du choix très vaste.
1.1. Choix du sujet
Mon premier projet concernait le secteur de
l'aéronautique et plus spécialement la comparaison entre la
gestion de deux compagnies aériennes de nationalités
différentes comme Brussels-Airlines et Air France-KLM. M. Hemeryck, mon
promoteur de mémoire, m'a fait remarquer que ce sujet reposait plus sur
le thème de la gestion que sur celui de la fiscalité que j'avais
choisi en option. Il en était de même pour un autre sujet
intéressant qui consistait à étudier l'utilisation de
l'énergie verte dans le secteur de l'aéronautique comparée
à son utilisation dans le secteur automobile.
En me dirigeant vers la fiscalité, le sujet des droits
de succession m'intéressait, dans le but d'y étudier les
différents moyens légaux utilisés pour pouvoir diminuer
l'impôt. Je me suis rapidement rendu compte que les droits de succession
n'étaient pas un sujet très original.
Toujours au niveau fiscal, un sujet très
intéressant mais très vaste, consistait à comparer les
différents systèmes fiscaux nationaux entre eux au niveau des
impôts sur les personnes physiques et sur les personnes morales en se
demandait à quel point il affectait la migration de fortunes d'une
frontière à l'autre.
Après un temps de réflexion de quelques
semaines, j'ai repris rendez-vous avec Monsieur Hemeryck pour lui proposer mon
sujet de mémoire. Lui ayant proposé le thème du Tax
Shelter, il m'a répondu que ce sujet avait déjà
été assez souvent analysé par les étudiants. Je lui
ai alors proposé de baser mon étude sur la comparaison entre le
Tax Shelter qui existait avant la réforme et celui qui est entré
en vigueur le 1er janvier 2015 après la nouvelle
réforme fiscale. Ce sujet s'étant révélé
être très vaste et assez complexe, M. Hemeryck m'a
conseillé de m'orienter vers une étude comparative entre
l'incitant Tax Shelter et l'incitant SOFICA dans le but de déceler le
système le plus avantageux pour un investisseur qui désire se
lancer dans le financement du secteur cinématographique en Belgique ou
en France. Je dois ajouter que j'ai toujours été
intéressé, à titre personnel, par la
télévision et le cinéma et que ce sujet me permettrait
ainsi de comprendre les coulisses « financières » du
début à la fin des productions d'oeuvres
cinématographiques. Afin de rendre mon travail plus proche de la
réalité, j'ai choisi d'étudier en détails le
nouveau mécanisme du Tax Shelter entré en vigueur début
2015, de la comparer au système précédent et de le
comparer aux Sofica en France.
1.2. Structure du mémoire
La première partie de mon travail est consacrée
au système de Tax Shelter en Belgique et plus particulièrement en
Fédération Wallonie-Bruxelles. J'y analyserai rapidement la
situation de l'industrie du cinéma et plus particulièrement celle
des longs métrages avant 2015. Je développerai ensuite
l'historique législatif de la loi ainsi que le mécanisme du Tax
Shelter à partir du 1er janvier 2015, tout en analysant les
différences avec le système en vigueur de 2004 à fin 2014
et tout le processus depuis la production à la diffusion. Ce premier
chapitre sera finalement consacré aux aspects comptable et fiscal du Tax
Shelter sur base d'un exemple théorique car pour des raisons de
confidentialité, je n'ai pu obtenir d'exemple réel ni du
Ministère des Finances belge, ni des sociétés
intermédiaires et encore moins des sociétés qui ont
investi dans. Les conséquences financières, fiscales et
économiques et culturelles de ce genre d'investissement seront
développées dans la conclusion pour la Belgique.
La deuxième partie de ce mémoire repose sur
l'étude des Sofica en France. J'analyserai ce mécanisme en
parallèle avec la première partie portant sur le Tax Shelter
belge, c'est-à-dire en analysant le contexte du cinéma
français, la base légale des Sofica mais, n'ayant pu obtenir
d'informations concrètes concernant la comptabilité et les
déclarations fiscales françaises ni de la part du
Ministère des Finances, ni du Centre National du Cinéma, ni des
Sofica, j'étudierai de manière théorique les aspects
fiscaux pour le souscripteur et ensuite les deux systèmes en termes
d'avantage fiscal pour l'investisseur belge et le souscripteur
français.
2. SITUATION DU CINEMA BELGE
FRANCOPHONE
Le cinéma belge francophone en Fédération
Wallonie-Bruxelles s'est développé considérablement ces
dix dernières années tant qualitativement que
quantitativement.
Tout le monde s'accorde à dire que ce secteur de
l'audiovisuel contribue largement à la renommée et au
développement technologique, économique, financier, touristique
et culturel de la Belgique dans le monde entier.
2.1. Caractéristiques principales
Les caractéristiques principales de l'industrie
cinématographique francophone sont qu'elle n'est constituée
principalement que de petites entreprises1(*) et que le milieu du cinéma est formé de
spécialistes qui se connaissent tous très bien, travaillent soit
ensemble, soit en concurrence mais ce milieu est assez fermé au monde
extérieur. C'est un secteur qui procure peu d'emplois vu sa
spécialisation et de nombreux emplois sont à contrats
déterminés.
J'ai également pu constater qu'il est difficile
d'obtenir des statistiques et des chiffres précis pour le cinéma
uniquement car il est presque toujours englobé dans le secteur de
l'audiovisuel au sens large du terme.
En 2012, les industries culturelles et créatives (ICC)
généraient pour le secteur cinématographique et de
l'audiovisuel les nombres d'emplois suivants : 18.558 emplois au total
(employés, fonctionnaires et indépendants) pour la Belgique, dont
8.216 emplois pour Bruxelles et 3.134 emplois pour la Région
Wallonne2(*).
2.2. Les principaux professionnels du secteur
En considérant les différentes étapes qui
permettent de passer de la création à la distribution et
l'exploitation de longs métrages, les professionnels dans ce secteur
tant à Bruxelles qu'en Wallonie sont représentés par
:
· des Hautes Ecoles qui offrent des
formations orientées vers les domaines de l'industrie
cinématographique tels que l'écriture, la réalisation, la
mise en scène, l'interprétation, le son, l'image, l'infographie,
les techniques informatiques et audiovisuelles.
· des ateliers d'accueil et de
production financés par le Centre du Cinéma et de
l'Audiovisuel (CCA) de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Leur
but est de guider, d'aider les personnes désireuses de se lancer dans la
réalisation audiovisuelle mais également d'organiser des
formations complémentaires pour les personnes qui travaillent
déjà dans ce domaine.
· des sociétés de production de
films cinématographiques parmi lesquelles certaines sont
associées à des compagnies spécialisées en
investissements type Tax Shelter.
· des sociétés de
post-production : celles-ci sont souvent très
spécialisées dans des domaines aussi divers que le graphisme, le
montage (son et image), le doublage, la numérisation, les effets
spéciaux, etc.
· des professionnels du monde du
cinéma : acteurs, agents, réalisateurs, assistants,
scriptes, photographes, cameramen, ingénieurs du son, maquilleurs,
coiffeurs, habilleurs, décorateurs, accessoiristes, électriciens,
machinistes, doublures, etc.
· des sociétés
spécialisées dans les conseils financiers (banques,
intermédiaires Tax Shelter), les assurances, le droit, la
comptabilité, la fiscalité, la technique et les services divers
(ingénierie audiovisuelle, location de matériel, etc.).
· des sociétés de
distribution de longs métrages
· des sociétés de
diffusion et d'exploitation dans les salles de
cinémas.
2.3. Etude du secteur
Le bilan de ces dernières années s'avère
très positif au niveau de la production des longs métrages
francophones. Il est dû à un effort d'investissement de la part
du secteur public mais aussi à l'intervention depuis une dizaine
d'années du système Tax Shelter.
Il existe en Fédération Wallonie-Bruxelles
d'excellents réalisateurs de réputation internationale, comme les
Frères Dardenne, qui ont remporté de nombreux prix, ont
participé à de nombreux festivals grâce à leurs
oeuvres de qualité. De nombreux acteurs de renommée tels que
Benoît Poelvoorde, François Damiens, Emilie Duquenne et
Cécile de France représentent également l'excellence de la
Belgique francophone en matière de longs métrages. Ils sont
régulièrement en tête d'affiche de films nationaux et
internationaux et remportent de nombreux prix à des festivals au niveau
mondial.
Les films belges, productions et coproductions confondues
(films d'initiative belge comme films d'initiative étrangère) ont
attiré dans les salles belges et françaises 9.809.623
spectateurs en 2013 et 16.194.473 spectateurs en 2014, soit une hausse de
65 %.
Les productions belges francophones (films d'initiative belge
francophone, réalisés par des réalisateurs belges), ont,
en 2014, attiré 1.321.259 spectateurs dans les salles belges et
françaises, soit une augmentation de 109 % par rapport à
l'année 20133(*).
Le nombre de films d'initiative belge francophone sortis dans
les salles belges était de 24 en 2013 et de 31 en 2014. C'est en France
que la hausse de fréquentation pour les films belges est la plus
marquée : 122 % d'augmentation.
On constate que la situation du cinéma belge
francophone s'est considérablement améliorée ces dix
dernières années grâce à l'intervention des fonds
publics et privés qui n'ont fait qu'augmenter.
Des problèmes subsistent : au niveau francophone,
le secteur doit surtout faire face à la France qui produit plus de 300
films par an et dont les films sont largement diffusés en Belgique
francophone. Cependant, la concurrence au niveau de la diffusion dans notre
pays vient surtout des films anglo-saxons produits surtout par le géant
américain.
Le travail accompli et les bons résultats obtenus nous
montrent que les autorités francophones doivent poursuivre et
diversifier leurs investissements dans la production cinématographique.
Le grand défi est maintenant de mobiliser le public belge francophone et
étranger afin qu'il se déplace de plus en plus nombreux dans les
salles de cinéma en investissant dans la promotion et la diffusion. Il a
été aussi constaté que le cinéma de la
Fédération Wallonie Bruxelles doit surtout faire face à
une concurrence importante venant de la Flandre au niveau de la diffusion des
films car le public flamand fréquente davantage les salles de
cinéma que le public francophone. Pour stimuler la diffusion, les
subsides sont passés de 700.000€ en 2009 à plus d'un
million€ en 2014.
Ce sont principalement les jeunes de 16 à 24 ans qui se
rendent le plus souvent au cinéma. 94 % des jeunes y vont au moins une
fois dans l'année4(*).
Si l'on constate que les longs métrages ont beaucoup de
succès, les salles de cinéma sont cependant de moins en moins
fréquentées tant par le public adulte que par le jeune public
à cause de l'apparition de nouveaux supports et médias comme le
DVD, le Blu-Ray, la Video-on-demand (VOD) via la télévision
numérique, la Web TV, internet, l'ordinateur, etc.
Des mesures sont à l'étude au niveau de la
Fédération Wallonie-Bruxelles afin de récolter, par le
biais des téléchargements payants et la chasse aux
téléchargements illégaux des fonds publics qui seraient
ensuite investis dans le secteur du cinéma.
Il résulte de cette analyse que le secteur du
cinéma et de l'audiovisuel n'est pas à proprement parler un grand
pourvoyeur d'emplois en Belgique mais qu'il représente un milieu
révélateur de grands talents, susceptible d'engendrer des
retombées importantes au niveau économique, culturel,
touristique, financier tant au niveau national qu'international.
Après avoir étudié les chiffres du
secteur cinématographique de la Fédération
Wallonie-Bruxelles, nous allons nous pencher sur son financement en examinant
le financement public d'une part et, plus en détails, son financement
privé basé sur l'étude du mécanisme de Tax Shelter.
Nous allons aussi nous poser la question de savoir si, comme moyen de
financement du secteur cinématographique francophone en Belgique, le Tax
Shelter est tout à fait innocent dans le processus d'augmentation de la
réputation du cinéma du pays de « Rosetta, Le Gamin au
vélo, C'est arrivé près de chez vous, ... ».
3.LE FINANCEMENT DU CINEMA BELGE
FRANCOPHONE
3.1. Le financement public
En Belgique francophone, c'est un décret entré
en vigueur le 1er janvier 20125(*) relatif au soutien au cinéma et à la
création audiovisuelle qui régit l'ensemble des aides publiques
de la Fédération Wallonie-Bruxelles et y apporte également
une base juridique. Ce texte définit les domaines des aides : la
création (écriture, production, etc.), la promotion, les primes
au réinvestissement des longs métrages, les aides aux
opérateurs audiovisuels et les aides à la formation en
conformité au droit européen de la concurrence et
particulièrement à la communication de la Commission
européenne du 26 septembre 2001 sur les aides d'Etat au
cinéma.
Le Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel
(CCA) de la Fédération Wallonie-Bruxelles se trouve au
sommet de la pyramide. Son équivalent en Flandre est le VAF (Vlaams
Audiovisueel Fonds).
Le but du CCA est de soutenir et de promouvoir les oeuvres
audiovisuelles. Il exerce ses compétences dans différents
domaines, tels que :
· l'aide à la production d'oeuvres
cinématographiques via la Commission de sélection des films
· l'encouragement à la coproduction entre les
producteurs indépendants et les éditeurs et distributeurs de
services télévisuels
· les aides à la promotion et la distribution des
longs métrages, à la promotion des documentaires, à la
promotion des courts métrages, à l'édition des films
belges francophones en DVD, Blu-Ray
· les primes au réinvestissement
· le Tax Shelter
· l'aide aux opérateurs de l'audiovisuel :
ateliers, festivals, distributeurs, exploitants de salles, structures de
diffusion numérique
· la promotion au niveau international via WBImages, dans
le réseau culturel via le RACC (Réseau Action Culturelle
Cinéma), les aides aux festivals en Belgique, les aides aux
distributeurs et aux salles « Art et Essai »
· la mise en place et de développement
d'instruments destinés à faciliter la coproduction
internationale
· l'organisation d'une concertation avec les
représentants des milieux professionnels concernés.
En 2013, l'enveloppe budgétaire du CCA était de
26,47 millions€ dont 60 % venaient de la Fédération
Wallonie-Bruxelles et 40 % d'apports extérieurs.
Les apports extérieurs venaient de la contribution des
distributeurs de services (notamment les sociétés de
télédistribution ex. Belgacom), des remboursements des aides
à la production et des sommes versées par les éditeurs de
services (comme la RTBF, BeTV, etc.)6(*).
Les autres apports extérieurs venaient d'aides à
la production francophone nationale, européenne (Europe
créative-Media) et internationale (accords de coproduction au niveau de
la Belgique et de la Fédération Wallonie-Bruxelles avec
différents pays).
C'est ainsi que sur les 295 longs métrages
sélectionnés par le CCA depuis 2001, 48 sont 100 % nationaux, et
247 sont des coproductions internationales dont 195 produites avec la France,
soit près de 79 %.
Afin de mieux soutenir le secteur, les budgets ont
été revus à la hausse et, en 2014, le budget global
s'élevait à 28,26 millions€ dont 63,43 % soit 17,92
millions€ venaient de la Fédération Wallonie-Bruxelles et
36,57 % soit 10,33 millions€ d'apports extérieurs7(*).
Trois instances d'avis ont été
créées par ce décret : la Commission de
sélection des Films, la Commission d'aide aux
opérateurs individuels et le Comité de
Concertation du Cinéma et de l'Audiovisuel.
1) La Commission de sélection du film,
a pour rôle d'examiner les projets à financer (longs
métrages, courts métrages, documentaires,
téléfilms ; etc.). Elle disposait l'année
dernière d'un budget de 9 ,83 millions€ pour la
création cinématographique et audiovisuelle. Ce montant incluait
la contribution des éditeurs et distributeurs de services, versée
annuellement au CCA soit 742.843€ en 2014.
En 2014, elle a soutenu 140 projets parmi les 537 qui lui
avaient été soumis contre 499 projets soumis en 2013 dont 140
retenus. Notons que pour le cinéma, elle a soutenu 16 longs
métrages en écriture et 23 en production.
2) La Commission d'aide aux opérateurs
audiovisuels (COA), dont l'objectif est de soutenir les ateliers de
production et d'accueil, les distributeurs de films d'art et d'essai, les
organisateurs de festivals, les exploitants de salles, les structures de
diffusion numérique. Elle émet un avis motivé sur les
projets examinés au Ministre compétant qui décide de
l'octroi ou non d'une subvention. Son budget qui était de
3.086.750€ en 2013 est passé en 2014 à 3.196.750€.
3) Le Comité de Concertation du Cinéma
et de l'Audiovisuel chargé d'organiser une concertation avec
tous les représentants des milieux professionnels.
Il existe en plus au niveau Fédération
Wallonie-Bruxelles :
· L'observatoire du court
métrage, qui soutient les professionnels de ce secteur.
· L'agence officielle pour la promotion de
l'audiovisuel de la Fédération à l'étranger
(Wallonie-Bruxelles Images) qui aide les professionnels à
produire, à distribuer, à promouvoir leurs oeuvres à
l'étranger, à rencontrer des acheteurs et des distributeurs au
niveau international.
Parmi toutes ces fonctions gérées par le CCA,
nous allons examiner le mécanisme du Tax Shelter.
3.2. Le financement par le Tax Shelter
3.2.1. Présentation du Tax Shelter
L'idée de Tax Shelter est née en 2001-2002 d'un
désir de développer et de promouvoir le secteur du
cinéma et de l'audiovisuel en Belgique. La création de ce
système avait pour but d'augmenter considérablement les
investissements dans ce secteur en faisant appel à des fonds
privés complémentaires aux fonds déjà existants
(Etat, banques, sociétés de production, chaînes TV,
etc).
Le Tax Shelter (littéralement « Abri
Fiscal ») est un incitant fiscal que le législateur a
créé afin d'encourager la production dans l'industrie
cinématographique et audiovisuelle belge.
Ce système présente de nombreux
avantages :
· avantage fiscal pour les sociétés qui
investissent dans ce secteur
· avantage financier pour les sociétés
intermédiaires entre les producteurs et les investisseurs
· avantage économique direct pour le
développement du secteur du cinéma et de l'audiovisuel et
indirect pour l'Etat qui compense ainsi un avantage fiscal octroyé
· avantage culturel direct pour cette industrie mais
également indirect pour la promotion de notre pays au niveau national et
mondial.
La situation chiffrée du Tax Shelter en
Fédération Wallonie-Bruxelles arrêtée au 31
décembre 20148(*),
était la suivante :
Le nombre total d'oeuvres ayant bénéficié
du mécanisme Tax Shelter (longs métrages, documentaires,
séries d'animation, courts métrages, fictions TV) entre 2003/2004
et 2014 est de 786, représentant un investissement total de
776.242.000€.
Le nombre total de longs métrages ayant
bénéficié du Tax Shelter entre 2003/2004 et 2014 est de
531, représentant un investissement total de 656.590.000€.
Le nombre de longs métrages agréés en
2014 s'élevait à 114 et en 2013, il était de 96.
Le nombre total de toutes les oeuvres agréées de
2003/2004 à 2014 est de 1387. Sur ces 1387 oeuvres
agréées, 786 ont bénéficié du Tax Shelter,
282 ont été achevées sans Tax Shelter ou
abandonnées et 319 sont toujours en recherche de Tax Shelter.
3.2.2. Historique de la législation relative au
Tax Shelter
Le Gouvernement fédéral a créé cet
incitant fiscal appelé « Tax Shelter » sous la forme
de la loi-programme adoptée le 2 août 2002 qui a introduit
l'article 194ter dans le Code des Impôts sur les Revenus 1992 (CIR).
Suite à la publication de l'arrêté royal du 3 mai 2003, le
Tax Shelter est entré en vigueur à partir de l'exercice
d'imposition 2004. Le 22 décembre 2003 une nouvelle loi-programme a
été adoptée afin de mettre le texte en conformité
avec les prescrits de la Commission européenne en matière d'aides
d'Etat.
Des amendements ultérieurs ont été
apportés dans la loi du 17 mai 2004 publiée au Moniteur belge le
4 juin 2004, la loi du 21 décembre 2009 publiée au Moniteur belge
le 31 décembre 2009 ainsi que la loi du 17 juin 2013 publiée
au Moniteur belge le 28 juin 2013.
L'article 194ter du Code des Impôts sur les Revenus a
été modifié en profondeur par la loi du 12 mai 2014
publiée au Moniteur belge du 27 mai 2014 (voir annexe 1). Suite à
l'approbation de la Commission européenne, la nouvelle loi est
entrée en vigueur le 1er janvier 20159(*).
3.3.3. Examen de l'article 194ter du Code des
Impôts sur les Revenus 1992 (CIR)
Afin d'examiner la modification de cet article 194ter suite
à la loi du 12 mai 2014, nous allons nous baser sur un schéma
expliquant le mécanisme du Tax Shelter (Fig. 1) et étudier dans
quelle mesure elle définit les acteurs principaux de ce schéma
que sont l'investisseur, le producteur et l'intermédiaire.
L'étude portera ensuite sur les oeuvres audiovisuelles
éligibles, la convention-cadre signée par les acteurs principaux,
les dépenses éligibles à la production de ces oeuvres,
l'attestation Tax Shelter et enfin les conséquences fiscales de la loi
(exonérations, etc).La comparaison avec la version
précédente de l'article 194ter sera également
étudiée en ce qui concerne les modifications principales.
Fig. 1 : MECANISME DU TAX
SHELTER10(*)
A. L'investisseur
L'investisseur éligible est défini dans
l'Article 194ter du CIR 1992 comme étant :
« -la société résidente ;
ou - l'établissement belge d'un contribuable visé à
l'article 277, 2 ;
autre
- qu'une société de production éligible;
ou - qu'une société qui lui est liée
conformément à l'article 11 du Code des
sociétés ; ou - qu'une entreprise de
télédiffusion,
qui signe une convention-cadre dans laquelle il s'engage
à verser des sommes en vue de recevoir une attestation Tax
Shelter .»11(*)
Que ce soit avant ou après le 1er janvier
2015, le législateur n'a pas introduit de modification concernant
l'investisseur éligible : une société
résidente en Belgique ou l'établissement belge d'une
société non-résidente. Il ne faut pas oublier que le Tax
Shelter a été créé en Belgique pour, au
départ, aider les productions cinématographiques belges, accorder
une exonération fiscale en Belgique et créer des emplois dans le
cinéma en Belgique tout en s'ouvrant aux investisseurs
étrangers.
Le nombre d'investisseurs dans une production n'est pas
limité, mais chacun d'eux doit satisfaire à ses obligations et
conditions respectives.
B. Le producteur
La société de production éligible
est :
« - la société
résidente ; ou - l'établissement belge d'un contribuable
visé à l'article 277, 2°,
autre
- qu'une entreprise de télédiffusion ;
ou - qu'une entreprise liée à des entreprises de
télédiffusion belges ou étrangères,
dont l'objet principal est le développement et la
production d'oeuvres audiovisuelles et qui a été
agréé en tant que tel par le ministre qui a les Finances dans ses
attributions suivant une procédure simplifiée dont les
modalités et conditions sont déterminées par le
Roi .»12(*)
Comme avant le 1er janvier 2015, la
société de production doit être une société
résidente en Belgique ou l'établissement belge d'une
société non résidente dont l'objet principal est la
production d'oeuvres audiovisuelles. Le but du législateur est toujours
de favoriser le cinéma en Belgique au travers de ses
sociétés de production mais également d'ouvrir notre
territoire à des sociétés étrangères venant
réaliser des coproductions chez nous.
Il reste toujours valable qu'au moment de signer la convention
cadre, la société de production éligible ne peut pas avoir
d'arriérés auprès de l'Office National de
Sécurité Sociale (O.N.S.S.).
Le principal amendement en ce qui concerne la
société de production éligible est qu'elle doit obtenir
une agréation du Ministère des Finances. (voir point C
ci-dessous).
C. L'intermédiaire
L'intermédiaire éligible est :
« La personne physique ou morale
- qui intervient dans le cadre de la négociation et
de la conclusion d'une convention-cadre dans l'optique de la
délivrance d'une attestation Tax Shelter moyennant une
rémunération ou un avantage,
-qui n'est pas elle-même une société
de production éligible ou un investisseur éligible et qui a
été agréée entant que tel par le ministre qui a les
Finances dans ses attributions, suivant une procédure simplifiée
dont les modalités et conditions sont déterminées par le
Roi .»13(*)
C'est depuis la réforme du Tax Shelter entrée en
vigueur le 1er janvier 2015 que l'intermédiaire est
maintenant inscrit et défini légalement.
Il est à noter que l'obligation d'agréation pour
les sociétés de production et pour les intermédiaires est
une nouveauté par rapport à la loi encore en vigueur en 2014.
Dorénavant, pour être éligibles dans le cadre du Tax
Shelter, les sociétés de production et les intermédiaires
doivent obtenir un agrément auprès de la cellule
spécialisée Tax Shelter de l'administration fiscale. Cette
agréation est accordée sur décision du Ministre des
Finances. L'arrêté royal du 19 décembre 2014 portant
exécution de l'article 194ter du Code des Impôts sur les Revenus
1992, relatif aux modalités et conditions de la procédure
d'agrément a été publié au Moniteur belge du 31
décembre 201414(*).
Par la procédure d'agrément, le
législateur a voulu éviter certains abus constatés au
cours de dix années de Tax Shelter. L'Etat fixe des obligations à
respecter et l'agrément est accordé à des
sociétés engagées à respecter la loi dont notamment
celle du 16 juin 2006 concernant les offres publiques d'instruments de
placement à la négociation sur des marchés
réglementés et les règles relatives à l'article
194ter, CIR 1992.
En respect de la loi du 16 juin 2006, de nombreuses
sociétés intermédiaires ont édité un
prospectus à destination des investisseurs afin de décrire
l'offre dans tous les détails. Elles ont soumis ensuite ce prospectus
à l'approbation de l'Autorité des Services et Marchés
Financiers (FSMA).
Les sociétés de production et
intermédiaires reçoivent cet agrément pour une
période indéterminée. Le Ministère des Finances
dispose ainsi de listes de sociétés agréées et
l'agréation peut leur être retirée en cas de non-respect de
la loi. Si c'est le cas, la société peut, après examen de
son dossier, introduire une nouvelle demande après 24 mois d'attente. Il
faut savoir que l'agrément ne lui sera octroyé alors que pour une
période de 3 ans renouvelable.
Le recours à une société
intermédiaire pour bénéficier d'une exonération
type Tax Shelter n'est pas obligatoire. L'investisseur peut directement
contacter une société de production mais les démarches
administratives seront en majorité à sa charge.
D. Les oeuvres éligibles
Quelles sont les oeuvres éligibles ?
« Une oeuvre audiovisuelle européenne
telle qu' :
- un film de fiction, documentaire ou d'animation
destiné à une exploitation cinématographique,
- un film court-métrage, à l'exception des
courts-métrages publicitaires,
- un téléfilm de fiction longue, le cas
échéant en épisodes,
- une série télévisuelle de fiction
ou d'animation,
- des séries destinées aux enfants et aux
jeunes, à savoir des séries de fiction à contenu
éducatif, culturel et informatif pour un groupe cible d'enfants et de
jeunes de 0 à 16 ans,
-un programme télévisuel
documentaire
qui est agréée par les services
compétents de la Communauté concernée comme oeuvre
européenne telle que définie par la directive
« Télévision sans frontières » du 3
octobre 1989 (89/552/CEE), amendée par la directive 97/36/CE du 30 juin
1997 et ratifiée par la Communauté française le 4 janvier
1999, la Communauté flamande le 25 janvier 1995 et la Région de
Bruxelles-Capitale le 30 mars 1995. Les productions internationales dans la
catégorie film de fiction, documentaire ou d'animation destinée
à une exploitation cinématographique à
condition :
- soit de tomber dans le champ d'application de la
Directive 2010/13/UE du Parlement européen et du Conseil du 10 mars 2010
visant à la coordination de certaines dispositions législatives,
réglementaires et administratives des Etats membres relatives à
la fourniture de services de médias audiovisuels (directive
« Services de médias audiovisuels ») ;
- soit de tomber dans le champ d'application d'une
convention bilatérale en matière de coproduction conclue par la
Belgique avec un autre Etat. Par Etat, et cela vaut également pour la
Belgique, sont visés à la fois le niveau fédéral et
toutes les subdivisions administratives ;
pour laquelle la valeur fiscale de l'attestation Tex
Shelter qui est émise pour la production concernée est
fixée à maximum dix neuvièmes des dépenses de
production et d'exploitation, effectuées en Belgique visée au
7° dans un délai maximum de 18 mois à partir de la date
de signature de la convention-cadre pour l'obtention de l'attestation Tax
Shelter pour la production de cette oeuvre visée au 5°. Pour les
films d'animation, ce délai de 18 mois est prolongé de 6
mois »15(*).
Depuis la loi entrée en vigueur le 1er
janvier 2015, de nombreux changements sont intervenus en ce qui concerne les
oeuvres éligibles.
Il faut savoir qu'au départ, le système de Tax
Shelter a été mis en place par l'Etat fédéral afin
de favoriser l'investissement de sociétés belges et de
sociétés étrangères résidentes en Belgique
dans la production d'oeuvres cinématographiques et audiovisuelles
belges agréées.
Depuis le 1er janvier 2015, un élargissement
(approuvé par la Commission européenne) à toutes les
oeuvres audiovisuelles européennes a
été introduit, afin de respecter le droit européen.
La loi prévoit que l'oeuvre audiovisuelle doit
être agréée par les services compétents de la
Communauté concernée comme oeuvre européenne telle que
définie par la directive « Services de médias
audiovisuels », directive SMA. L'agrément des oeuvres en tant
qu'oeuvre européenne se fait dans le cadre des réunions
d'agrément, sans audition du demandeur et sur base d'un formulaire
rempli par le demandeur.
Depuis le 1er janvier 2015, les productions
internationales sont également éligibles au Tax Shelter. Ceci
dans le but d'élargir l'intérêt des investisseurs et des
sociétés de production pour ce système. « Depuis
la mise en place du mécanisme Tax Shelter, le volume de productions
audiovisuelles tournées en Belgique a plus que doublé.16(*) »
E. La convention-cadre :
C'est :
« La convention notifiée, dans le mois de
sa signature, au Service Public Fédéral Finances par la
société de production éligible, ou par
l'intermédiaire éligible, par laquelle un investisseur
éligible s'engage, à l'égard d'une société
de production éligible, à verser une somme en vue d'obtenir une
attestation Tax Shelter d'une oeuvre éligible »17(*).
« La convention-cadre destinée à
la production d'une oeuvre éligible mentionne
obligatoirement :
1° la dénomination, le numéro
d'entreprise, l'objet social et la date de l'agrément de la
société de production éligible ;
2° la dénomination, le numéro
d'entreprise et l'objet social des investisseurs
éligibles ;
3° la dénomination, le numéro
d'entreprise et l'objet social ou l'identité et le numéro
national, ainsi que la date de l'agrément des intermédiaires
éligibles ;
4° l'identification et la description de l'oeuvre
éligible faisant l'objet de la convention-cadre ;
5° le budget des dépenses
nécessitées par ladite oeuvre, en distinguant :
- la part prise en charge par la société de
production ;
- la part financée par chacun des investisseurs
éligibles, déjà engagés ;
6° le mode de rémunération convenu des
sommes affectées à l'exécution de la
convention-cadre ;
7° la garantie que chaque investisseur
éligible n'est pas une société de production ni une
entreprise de télédiffusion ;
8° l'engagement de la société de
production :
- de respecter la condition de dépense de 90 % en
Belgique conformément au §1er, alinéa
1er, 7° ;
- de limiter le montant définitif des sommes
affectées en principe à l'exécution de la convention-cadre
en exonération des bénéfices à un maximum de 50 %
du budget des dépenses globales de l'oeuvre éligible pour
l'ensemble des investisseurs éligibles et d'affecter effectivement la
totalité des sommes versées conformément au §2
à l'exécution de ce budget ;
- d'effectuer au moins 70 % des dépenses
visées au §1er, alinéa 1er, 7°,
en dépenses directement liées à la production
visées au §1er, alinéa 1er,
8° ;
- de mentionner dans le générique final de
l'oeuvre le soutien apporté par la législation belge relative au
Tax Shelter ;
9° l'engagement de la société de
production et des intermédiaires au respect de la législation
relative au régime du Tax Shelter et en particulier du § 12 du
présent article.
Le Roi détermine les modalités pratiques
d'élaboration, du contenu et de forme de la
convention-cadre »18(*).
La convention-cadre existait aussi dans l'ancienne
législation mais elle n'était pas liée à
l'obtention d'une attestation Tax Shelter car celle-ci n'est apparue qu'en
2015.
La convention-cadre est donc un contrat par lequel
l'investisseur s'engage à verser une somme en vue de financer des
dépenses de production d'une oeuvre éligible et par laquelle la
société de production s'engage à affecter cette somme
à des dépenses telles qu'elle puisse obtenir une attestation Tax
Shelter qui permette à l'investisseur de recevoir son avantage fiscal
définitif.
La convention-cadre doit être notifiée, dans le
mois de sa signature, au Service Public Fédéral Finances par la
société de production éligible ou par
l'intermédiaire éligible. Les sociétés
intermédiaires sont autorisées à négocier les
conventions-cadre avec les investisseurs, moyennant une
rémunération ou un avantage.
La création de cette convention-cadre permet de
renforcer les contrôles. Une cellule centralisée de contrôle
a d'ailleurs été créée au sein du SPF Finances. Des
mentions obligatoires doivent y figurer telles que la dénomination et
l'objet social de la société de production et de l'investisseur,
le budget des dépenses, le mode de rémunération convenu,
etc.
F.Les dépenses de production
Afin d'éviter des abus et afin de pouvoir
contrôler précisément les dépenses des
sociétés de production, le législateur les a strictement
définies. Parmi les dépenses autorisées, on
note :
1.«Les dépenses de production et
d'exploitation qualifiantes, dans l'Espace économique
européen : les dépenses liées à la production
qui sont faites dans l'Espace économique européen en relation
avec la production et l'exploitation d'une oeuvre
éligible »19(*).
2.« Les dépenses de production et
d'exploitation effectuées en Belgique : les charges de production
et les charges financières constitutives de revenus professionnels
imposables, dans le chef du bénéficiaire, à l'impôt
des personnes physiques, à l'impôt des sociétés ou
à l'impôt des non-résidents, au régime ordinaire de
taxation, à l'exclusion des frais visés à l'article 57 qui
ne sont pas justifiés par la production de fiches individuelles et par
un relevé récapitulatif, des frais visés à
l'article 53, 9°et 10°, des dépenses ou avantages visés
à l'article 53, 24°, ainsi que de tout autre frais qui n'est pas
engagé aux fins de production ou d'exploitation de l'oeuvre
éligible »20(*).
Parmi ces dépenses, il existe également deux
sortes de dépenses :
1.«Les dépenses directement liées
à la production : les dépenses qui sont liées
à la production créative et technique de l'oeuvre
éligible, telles que :
- les frais couvant les droits artistiques à
l'exception des frais de développement du scénario qui datent de
la période précédant la convention-cadre ;
- les salaires et autres indemnités du personnel,
les indemnités des prestataires de service
indépendants ;
- les frais affectés au paiement des acteurs,
musiciens et fonctions artistiques dans la mesure où ils contribuent
à l'interprétation et la réalisation de l'oeuvre
éligible ;
- les charges sociales liées aux salaires et frais
visés aux deuxième et troisième tirets ;
- les frais de décors, accessoires, costumes et
attributs qui sont portés à l'image ;
- les frais de transport et de logement, limités
à un montant correspondant à 25 % des frais visés aux
deuxième et troisième tirets ;
- les frais affectés au matériel et autres
moyens techniques ;
- les frais de laboratoire et de création du
master ;
- les frais d'assurance directement liés à
la production ;
- les frais d'édition et de promotion propres au
travail du producteur : création du dossier de presse, site web de
base, montage d'une bande-annonce, ainsi que la
première »21(*).
2.«Les dépenses non directement liées
à la production : notamment les dépenses
suivantes :
- les dépenses qui concernent l'organisation
administrative et financière et l'assistance de la production
audiovisuelle ;
- les frais généraux et commissions de
production au profit du producteur ;
- les frais financiers et les commissions payés
dans le cadre du recrutement d'entreprises concluant une convention-cadre
destinée à la production d'une oeuvre
audiovisuelle ;
- les frais inhérents au financement de l'oeuvre
éligible ou des sommes versées sur base d'une convention-cadre
telle que visée au 5°, y compris les frais juridiques, les frais
d'avocats, les frais de garantie, les frais administratifs, les commissions et
les frais de représentation ;
- les rémunérations payées aux
producteurs exécutifs, co-producteurs, producteurs associés ou
autres, à l'exception des rémunérations payées au
manager de la production et au coordinateur post-production ;
- les factures qui émanent des
sociétés visées au §2, alinéa 1er,
à l'exception des factures d'entreprises de services techniques
audiovisuels lorsque les biens ou services facturés sont directement
liés à la production et dans la mesure où le montant de
ces factures correspond au prix qui aurait été payé si les
sociétés intervenantes étaient totalement
indépendantes l'une de l'autre ;
- les frais de distribution qui sont à charge de la
société de production »22(*).
Il est à noter que pour les dépenses belges
éligibles, la loi du 12 mai 2014 précise que les dépenses
doivent être effectuées dans un délai maximum de 18 mois
à partir de la date de signature de la convention-cadre (délai
maximum de 24 mois pour les films d'animation).
Au moins 70 % des dépenses belges éligibles
doivent être des dépenses directement liées à la
production (dépenses directes) et maximum 30 % de ces dépenses
peuvent être des dépenses non directement liées à la
production (dépenses indirectes).
Les dépenses qualifiantes doivent être
réalisées par le producteur au sein de l'Espace économique
européen, avec une dépense maximale en Belgique.
Sur base des dépenses audiovisuelles au sein de l'EEE,
une attestation Tax Shelter peut être délivrée à une
valeur maximale égale à 70 % de ces dépenses totales.
Des dépenses doivent avoir lieu en Belgique à
concurrence d'au moins 90 % de la valeur de l'attestation Tax Shelter. Cela
concerne tant les dépenses directement que les dépenses
indirectement liées à la production pour autant qu'elles soient
en relation avec la production et l'exploitation de l'oeuvre éligible.
Il est exigé que 70 % au moins des dépenses de production et
d'exploitation effectuées en Belgique soient constituées de
dépenses directement liées à la production, afin de
soutenir durablement la production de l'oeuvre cinématographique.
Si le pourcentage de 70 % n'est pas obtenu, la valeur fiscale
de l'attestation Tax Shelter est diminuée en fonction du déficit
d'investissements durables en pourcentage.
G.L'attestation Tax Shelter
C'est
« une attestation fiscale, ou une part de cette
attestation fiscale, délivrée par le Service Public
Fédéral Finances, exclusivement sur demande de la
société de production éligible, à cette
société selon les modalités et conditions telles que
prévues au § 7 et complétées par le Roi, sur base de
la convention-cadre telle que visée au 5° et des dépenses
faites pour la réalisation de la production et l'exploitation d'une
oeuvre éligible telle que définie au 4°. Le transfert
de l'attestation Tax Shelter est notifé dans le mois de son
exécution, au Service Public Fédéral Finances, ainsi
qu'à l'investisseur éligible, ou à tous les investisseurs
éligibles lorsque l'attestation est émise par parts, par la
société de production éligible ou par
l'intermédiaire éligible. L'attestation Tax Shelter est
conservée par l'investisseur éligible. Une copie de
l'attestation Tax Shelter est conservée au siège de la
société de production.
Par dérogation à l'alinéa
1er, 7°, lorsque la dépense constitue, pour le
bénéficiaire, la rémunération de prestations de
services et lorsque le bénéficiaire fait appel à un ou
plusieurs sous-traitants pour la réalisation de ces prestations de
services, cette dépense n'est considérée comme une
dépense effectuée en Belgique que si la
rémunération des prestations de services du ou des sous-traitants
n'excède pas 10 p.c. de la dépense. Cette condition est
présumée remplie si le bénéficiaire s'y est
engagé par écrit, tant envers la société de
production qu'envers l'autorité fédérale.
Pour le calcul du pourcentage prévu à
l'alinéa 2, il n'est pas tenu compte des rémunérations des
sous-traitants qui auraient pu être considérées comme des
dépenses effectuées en Belgique si ces sous-traitants avaient
contracté directement avec la société de
production.
Au moins 70 p.c. des dépenses visées
à l'alinéa 1er, 7° doivent être des
dépenses directement liées à la production, telles que
visées à l'ainéa 1er, 8°.»23(*)
Depuis le 1er janvier 2015, le mot
« Attestation Tax Shelter » a été introduit
par le législateur dans les textes légaux.
Lorsque l'oeuvre audiovisuelle est terminée, le
producteur ou l'intermédiaire demande au SPF Finances une attestation
Tax Shelter sur base des dépenses réelles effectuées pour
la production de l'oeuvre, avec une valeur maximale de 70 % des dépenses
totales. En outre, au moins 90 % de la valeur de l'attestation doivent
être affectés à des dépenses liées à
la production et à l'exploitation en Belgique, réalisés
dans un délai de 18 ou 24 mois après la signature de la
convention-cadre.
Cette attestation est examinée par le SPF Finances au
niveau du respect de toutes une série de conditions, parmi lesquelles le
transmis des attestations à établir par les Communautés
pour confirmer que l'oeuvre est éligible et qu'elle est
achevée.
Ceci implique que l'attestation relative au respect des
conditions et plafond de financement devra être établie avant que
le contrôle des dépenses et des plafonds liés aux
dépenses ne soit effectué par le SPF Finances et, par
conséquent, sans connaître la valeur fiscale définitive de
l'attestation Tax Shelter.
Le SPF Finances délivre ensuite l'attestation Tax
Shelter au producteur ou à l'intermédiaire et celui-ci la
transmettra aux investisseurs (en plusieurs parts s'ils sont plusieurs). La
valeur fiscale de cette attestation donne droit à une exonération
fiscale définitive. Cette attestation ne peut pas être transmise
à d'autres contribuables.
Afin de pouvoir activer la procédure de
l'émission de l'attestation Tax Shelter par le Ministère des
Finances, la société de production doit effectuer certaines
démarches qui sont décrites au §7 du CIR 92 :
« L'attestation Tax Shelter n'est émise
par le Service Public Fédéral Finances et transmise à la
société de production éligible que si, selon les
modalités et conditions reprises ci-dessous et les modalités qui
sont prévues par le Roi :
1° la société de production
éligible, ou l'intermédiaire éligible, a notifié la
convention-cadre au Service Public Fédéral Finances
conformément au §1er, 4° ;
2° la société de production
éligible a demandé l'attestation Tax Shelter sur base de la
convention-cadre notifiée et des dépenses faites pour la
réalisation de la production et l'exploitation d'une oeuvre
éligible telle que définies au §1er,
alinéa 1er, 6° et 7° ;.
3° la société de production
éligible, ou l'intermédiaire éligible, a remis au Service
Public Fédéral Finances avec la demande d'attestation Tax
Shelter :
- un document par lequel la Communauté
concernée atteste que l'oeuvre répond à la
définition d'une oeuvre éligible visée au
§1er, alinéa 1er, 4° ;
- un document par lequel la Communauté
concernée atteste que la réalisation de cette oeuvre est
achevée et que le financement global de l'oeuvre effectué en
application du présent article respecte la condition et le plafond
visés au §4, 3° ;
4° au moins 70 p.c. des dépenses visées
au §1er, alinéa 1er, 6°, sont des
dépenses directement liées à la production au sens du
§1er, alinéa 1er, 8° ;
5° la société de production
éligible n'a pas d'arriérés auprès de l'Office
national de sécurité sociale au moment de la conclusion de la
convention-cadre ;
6° les conditions visées au §4, 1°
à 3°, sont respectées de manière
ininterrompue ;
7° toutes les conditions de qualité, de
limite, de plafond, de délai et de territorialité visées
au présent article ont été respectées.
Dans l'éventualité où il est
constaté que l'une ou l'autre de ces conditions cesse d'être
observée ou fait défaut pendant une période imposable
quelconque, les bénéfices antérieurement
exonérés sont considérés comme des
bénéfices obtenus au cours de cette période
imposable.
Dans l'éventualité où l'investisseur
éligible n'a pas reçu l'attestation Tax Shelter au
31 décembre de la quatrième année qui suit celle de
la signature de la convention-cadre, le bénéfice
exonéré provisoirement est considéré comme un
bénéfice de la dernière période imposable au cours
de laquelle l'attestation Tax Shelter pouvait être délivrée
valablement.
L'exonération définitive est, dans tous les
cas, limitée à 150 p.c. de la valeur fiscale de l'attestation Tax
Shelter.
Le surplus éventuel des sommes qui ont
été versées et qui ont été reprises comme
des bénéfices exonérés provisoirement
conformément aux §§ 2 et 3 est considéré comme
un bénéfice de la période imposable au cours de laquelle
l'attestation Tax Shelter est délivrée.
Par dérogation à l'article 416, dans les cas
visés dans les trois alinéas qui précèdent, des
intérêts de retard sont dus sur l'impôt dû ainsi
à partir du 30 juin de l'année qui suit l'année
d'imposition pour laquelle l'exonération a été
demandée pour la première fois. »24(*)
« La valeur fiscale de l'attestation Tax Shelter
telle que visée au § 1er ; alinéa
1er, 10°,est déterminée conformément aux
modalités déterminées par le Roi, à :
- 70 p.c. du montant des dépenses de production et
d'exploitations qualifiantes dans l'Espace économique européen,
telles que visés au § 1er, alinéa 1er,
6° qui sont effectuées pour la production de l'oeuvre visée
au §1er, alinéa 1er, 5°,et qui sont des
dépenses directement liées à la production au sens du
§ 1er, alinéa 1er, 8°,
- avec un maximum égal à dix
neuvièmes du montant des dépenses de production et d'exploitation
effectuées en Belgique telles que visées au §1er,
alinéa 1er, 7° dans un délai maximum de 18 mois
à partir de la date de signature de la convention-cadre pour l'obtention
de l'attestation Tax Shelter pour la production de cette oeuvre visée au
§1er, alinéa 1er, 5°. Pour les films
d'animation, ce délai de 18 mois est prolongé de six
mois.
Si toutefois le total des dépenses exposées
en Belgique qui sont directement liées à la production, telle que
visées au §1er, alinéa 1er, 8°,
est inférieur à 70 % des dépenses de production et
d'exploitation effectuées en Belgique telles que visées au
§1er, alinéa 1er, 7°, la valeur fiscale de
l'attestation Tax Shelter est alors diminuée proportionnellement de
l'écart en pourcentage des dépenses réelles qui sont
directement liées à la production par rapport aux 70 %
exigés.
Les valeurs fiscales totales maximales des attestations
Tax Shelter s'élèvent par oeuvre éligible à
15.000.000 euros.
Une attestation Tax Shelter ne peut être
transférée qu'une seule fois, par une société de
production éligible, à un investisseur éligible, ou
à plusieurs investisseurs éligibles lorsque l'attestation Tax
Shelter est émise par parts. »25(*)
En résumé, la société de
production et l'intermédiaire doivent respecter les conditions
administratives et légales afin que l'investisseur puisse
bénéficier de l'attestation Tax Shelter lorsque l'oeuvre est
achevée. Si une ou plusieurs de ces conditions ne sont pas remplies, les
bénéfices antérieurement exonérés seront
considérés comme des bénéfices obtenus au cours de
cette période imposable. Si l'investisseur ne reçoit pas son
attestation Tax Shelter dans les délais impartis, soit au 31
décembre de la 4ème année qui suit la signature
de la convention-cadre, le bénéfice exonéré
provisoirement est considéré comme un bénéfice de
la dernière période imposable pendant laquelle l'attestation Tax
Shelter devait être délivrée. Dans tous les cas,
l'exonération fiscale ne peut dépasser 150 % de la valeur fiscale
de l'attestation.
Si le montant total des dépenses effectuées dans
l'EEE n'atteint pas les 70 % ou les dix neuvièmes du montant pour les
productions et exploitations effectuées en Belgique dans les 18 ou 24
mois, la valeur fiscale sera diminuée d'un pourcentage
proportionnellement par rapport aux 70 %.
Les valeurs fiscales maximales des attestations Tax shelter
s'élèvent par oeuvre éligible à 15.000.000€,
ce qui donne à l'Etat une sécurité financière quant
au versement de l'exonération fiscale.
H. Conditions d'exonération prévues par
le système Tax Shelter et rendement
L'investisseur signe une convention-cadre par laquelle il
s'engage à verser une certaine somme au profit de l'oeuvre
éligible. Pour bénéficier du système Tax Shelter,
il doit verser la totalité de la somme dans les trois mois à
dater de la signature de la convention-cadre.
Les versements convenus dans la convention-cadre doivent
être effectués en totalité au plus tard 3 mois avant que
l'attestation Tax Shelter soit délivrée.
L'investisseur préfinance donc les dépenses
liées à la production. Cela diminue provisoirement son revenu
imposable en fonction des sommes versées pour la période
imposable au cours de laquelle la convention-cadre est signée.
La rémunération dont l'investisseur pourra
bénéficier se compose de deux rendements :
A. Le rendement obtenu en raison de l'exonération
provisoire sur base des montants versés.
« Dans le chef de l'investisseur
éligible, le bénéfice imposable est exonéré
provisoirement pour la période imposable au cours de laquelle la
convention-cadre est signée, dans les limites et selon les conditions
posées ci-après (au §3 du CIR 92), à concurrence de
310 p.c. des sommes que l'investisseur s'est engagé à verser en
exécution d'une convention-cadre signée au cours de la
période imposable pour autant qu'elles soient réellement
versées par cet investisseur dans les trois mois suivant la signature de
cette convention-cadre »26(*).
« Par période imposable,
l'exonération prévue au § 2 est accordée à
concurrence d'un montant limité à 50 p.c., plafonnés
à 750.000 EUR, des bénéfices réservés
imposables de la période imposable, déterminés avant la
constitution de la réserve exonérée visée au
§4. En cas d'absence ou d'insuffisance de bénéfices d'une
période imposable pour laquelle les sommes sont affectées
à l'exécution de la convention-cadre, l'exonération non
accordée pour cette période imposable est reportée
successivement sur les bénéfices des périodes imposables
suivantes, sans que, par période imposable, l'exonération ne
puisse excéder les limites visées à l'alinéa
1er.»27(*)
Il faut noter que les bénéfices
exonérés de façon provisoire sont limités à
150 % de l'estimation finale de la valeur fiscale de l'attestation Tax
Shelter.
L'article 194ter du CIR 1992 en son §4 précise
encore que :
« L'exonération qui est octroyée
sur base des sommes versées en vertu d'une convention-cadre en vue de
l'obtention de l'attestation Tax Shelter n'est accordée et maintenue que
si :
1° les bénéfices exonérés
visés au §2 sont et restent comptabilisés à un compte
distinct au passif du bilan jusqu'à la date à laquelle
l'attestation Tax Shelter est délivrée par la
société de production éligible ou par
l'intermédiaire éligible, à l'investisseur
éligible ;
2° les bénéfices exonérés
visés au §2 ne servent pas de base au calcul de
rémunérations ou attributions quelconques jusqu'à la date
à laquelle l'attestation Tax Shelter est délivrée par la
société de production éligible, ou par
l'intermédiaire éligible, à l'investisseur
éligible ;
3° le total des sommes effectivement versées
en exécution de la convention-cadre en exonération des
bénéfices conformément au §2, par l'ensemble des
investisseurs éligibles, n'excède pas 50 p.c. du budget global
des dépenses de l'oeuvre éligible et a été
effectivement affecté à l'exécution de ce
budget ;
4° les bénéfices exonérés
visés au §2 sont limités à 150 p.c. de l'estimation
finale de la valeur fiscale de l'attestation Tax Shelter comme reprise dans la
convention-cadre. »28(*)
Jusqu'au 31 décembre 2014, la loi imposait que les
fonds avancés par l'investisseur soient utilisés comme
suit : 40 % étaient destinés à être
prêtés à la société de production. Le
remboursement de ce capital pouvait être assuré par une garantie
bancaire, afin de limiter le risque financier pour l'investisseur. Le reste,
soit 60 % étaient utilisés pour l'acquisition de droits aux
bénéfices futurs de l'oeuvre cinématographique
réalisée. A ces droits s'ajoutaient une option de vente, qui
permettait à l'investisseur de bénéficier d'une garantie
de rendement supplémentaire. L'option pouvait être
cédée avec un rendement minimum garanti par la loi de 4,05 %.
Le rendement acquis par l'investisseur l'était sur base
de 3 facteurs : l'avantage fiscal, le rendement garanti sur le prêt
fait à la société de production et la plus-value
réalisée sur la vente des droits aux bénéfices
futurs de l'oeuvre. Suite à des abus divers dont notamment la
spéculation, le législateur interdit désormais
l'investisseur d'obtenir des droits sur les bénéfices futurs.
Depuis le 1er janvier 2015, l'investisseur signe
une convention-cadre par laquelle il s'engage à verser une certaine
somme au profit de l'oeuvre éligible. Pour bénéficier du
système Tax Shelter, il doit verser la totalité de la somme dans
les trois mois à dater de la signature de la convention-cadre. Les
versements convenus dans la convention-cadre doivent être
effectués en totalité au plus tard 3 mois avant que l'attestation
Tax Shelter soit délivrée.
L'investisseur préfinance donc les dépenses
liées à la production. Cela diminue provisoirement son revenu
imposable en fonction des sommes versées pour la période
imposable au cours de laquelle la convention-cadre est signée.
L'investisseur va pouvoir bénéficier d'une
rémunération composée du rendement obtenu en raison de
l'exonération provisoire sur base des sommes versées. A ce stade,
il est impossible de calculer la valeur fiscale de l'attestation Tax Shelter.
Elle ne peut être qu'estimée sur base de la planification
budgétaire de la convention-cadre. C'est pour cela que cette
exonération provisoire s'élève à 310 % des sommes
investies. Pour un versement de 100€, le transfert en réserves
immunisées sera de 310€. Sachant que le taux de l'impôt des
sociétés est de 33,99 %, l'exonération provisoire sera de
310€x33 ,99 %, soit 105,37€, soit un rendement de 5,37 %. Le
rendement fiscal est meilleur que dans l'ancien système car il
nécessite la mobilisation de moins de liquidités. Avant, il
fallait investir 100€ pour obtenir un rendement de 51€ et, avec
l'exonération provisoire de 310 %, seuls 48,93€ sont
nécessaires.
Il faut noter que les bénéfices
exonérés provisoirement sont limités à 150 % de
l'estimation finale de la valeur fiscale de l'attestation Tax Shelter. Si la
convention-cadre et le plan des dépenses sont respectés, le
rendement sera de 5,37 % mais si la valeur de l'attestation Tax Shelter est
inférieure, des ajustements seront nécessaires.
B. Le rendement obtenu pour les sommes versées par
l'investisseur à la société de production, est
défini au §6 de l'Article 194ter du CIR 1992 :
« Pour la période écoulée
entre la date du premier versement sur base d'une convention-cadre et le moment
où l'attestation Tax Shelter est délivrée par la
société de production éligible à l'investisseur
éligible, mais avec un maximum de 18 mois, la société de
production éligible peut octroyer à l'investisseur
éligible une somme calculée sur base des versements
réellement effectués dans le cadre de la convention-cadre en vue
de l'obtention de l'attestation Tax Shelter, au prorata des jours courus et sur
base d'un taux ne dépassant pas la moyenne des taux EURIBOR 12 mois du
dernier jour de chaque mois du semestre civil qui précède le
paiement, majoré de 450 points de base. »29(*)
Il est à noter que « le taux EURIBOR à
12 mois est le taux d'intérêts auquel une sélection de
banques européennes s'accordent mutuellement des prêts en euros,
les prêts ayant alors une durée de 12 mois. Les taux Euribor sont
les principaux taux d'intérêts interbancaires
européens. »30(*)
Ce point B veut dire que le producteur peut octroyer à
l'investisseur comme rémunération pour le préfinancement
apporté à la production une somme calculée sur base des
montants versés par l'investisseur au prorata des jours courus pour la
période commençant à la date du premier versement et se
terminant à la date de la délivrance de l'attestation Tax Shelter
mais au plus tard 18 mois après la date du premier versement.
La loi qui est entrée en vigueur le 1er
janvier 2015 est claire concernant l'octroi de l'exonération
définitive à l'investisseur et l'on constate que cette
étape finale est liée à l'attestation Tax Shelter
c'est-à-dire qu'elle reste sous le contrôle de l'Etat.
« L'exonération ne devient
définitive que si l'attestation Tax Shelter visée au
§1er, alinéa 1er, 10°, est
délivrée effectivement au plus tard le 31 décembre de la
quatrième année qui suit celle de la signature de la
convention-cadre.
L'exonération revendiquée, soit du chef des
sommes qui ont été payées réellement sur base de la
convention-cadre dans le délai visé au §2, soit du chef de
la valeur fiscale de l'attestation de Tax Shelter, et du report visé au
§3, alinéa 2, peut être octroyée au plus tard pour
l'exercice d'imposition qui est lié à la troisième
période imposable qui suit l'année calendrier au cours de
laquelle l'attestation Tax Shelter a été délivrée
à la société de production éligible.
L'exonération définitive qui est
octroyée sur base des sommes versées en vertu d'une
convention-cadre en vue de l'obtention de l'attestation Tax Shelter n'est
accordée que si l'investisseur joint à la déclaration de
l'impôt sur les revenus pour la période imposable au cours de
laquelle il revendique l'exonération définitive une copie de
l'attestation Tax Shelter qu'il a reçue conformément au
§1er, alinéa 1er, 10°, et dans la mesure
du respect, par période imposable, des limite et plafond visés au
§3. »31(*)
Notons également que :
« aucun avantage économique ou financier
ne peut être octroyé à l'investisseur éligible,
à l'exception des cadeaux commerciaux de faible valeur au sens de
l'article 12, §1er, alinéa 1er, 2°, du
Code de la Taxe sur la valeur ajoutée.
La garantie de l'achèvement de l'oeuvre
éligible et de la délivrance de l'attestation Tax Shelter n'est
pas considérée comme un avantage économique ou financier,
pour autant que l'investisseur éligible, en cas d'appel à cette
garantie, ne reçoive pas plus que le montant des impôts et des
intérêts de retard dus par ce dernier en cas de non-respect de
cette condition d'exonération.
L'investisseur éligible ne peut avoir
détenu, ni détenir, directement ou indirectement, des droits sur
l'oeuvre éligible.
Les stipulations qui précèdent ne
dérogent pas au droit de l'investisseur éligible de revendiquer
la déduction éventuelle comme frais professionnels d'autres
montants que ceux versés dans le cadre de la convention-cadre et qui ont
été également affectés à la production des
oeuvres éligibles et cela, dans les conditions mentionnées dans
les articles 49 et suivants.
Par dérogation aux articles 23, 48, 49 et 61, les
frais et pertes, de même que les moins-values, provisions et
amortissements en relation avec l'acquisition de l'attestation Tax Shelter ne
sont pas déductibles en tant que frais professionnels ou pertes, ni
exonérés. »32(*)
Un point important dans ce paragraphe 11 est l'interdiction
pour l'investisseur d'obtenir des droits sur les recettes futures comme le
prévoyait la loi précédente.
Il faut également noter que, depuis le 1er
janvier 2015, l'investisseur verse des sommes mais n'acquiert plus de droits
sur l'oeuvre et n'effectue plus de prêt. Il ne peut également pas
vendre des droits sur l'oeuvre qu'il aurait acquis en signant une autre
convention.
3.2.4. Le Tax Shelter en pratique
A. Introduction
Dans les années nonante, le cinéma belge
francophone a acquis une renommée mondiale notamment grâce au film
« C'est arrivé près de chez vous » (1992) qui
a connu un succès international. Bien que produit avec de faibles
moyens, ce film a été le signal d'un renouveau du cinéma
belge et de ses spécificités. Ont suivi dans les années
2000 de nouveaux réalisateurs de talents comme les frères
Dardenne, Jaco Van Dormael, Rémy Belvaux, etc. et leur association
à des producteurs professionnels tels que Dominique Janne, Patrick
Quinet, etc. Il est à noter que dans le milieu du cinéma belge,
beaucoup de réalisateurs sont aussi devenus des producteurs (ex. les
frères Dardenne, Marion Hänsel) et beaucoup de producteurs sont
également devenus des réalisateurs (ex. Pierre-Paul Renders,
etc.). Des acteurs belges de qualité tels que Benoît Poelvoorde,
Jérémie Rénier, Marie Gillain, Emilie Dequenne,
Cécile De France, Olivier Gourmet ont également contribué
au succès et aux prix décernés lors de festivals
célèbres comme le Festival de Cannes (ex. Palme d'or pour le film
« Rosetta » réalisé par les frères
Dardenne en 1999).
Le cinéma belge se débrouillait bien
malgré des moyens très modestes. Le cinéma belge
francophone disposait alors d'un budget équivalent à celui d'un
seul film français moyen soit environ 7,5 millions d'euros.33(*)
La solution pour disposer d'un financement plus
élevé a résidé ensuite dans la co-production avec
des pays francophones et avec la France principalement. Mais les
Français, en apportant des fonds, exigeaient en contrepartie le choix
des acteurs, du marché, une grosse part des recettes en France et au
niveau mondial laissant à la Belgique 100 % des recettes Benelux,
etc.
Les films étaient certes primés lors de
festivals mais ils étaient très rarement rentables vu notamment
les 80 % de films américains diffusés chez nous.
Afin d'éviter les conditions fixées par la
France, la Suisse, le Québec et le Luxembourg, les producteurs belges,
forts de leur succès, se sont organisés (Union des Producteurs de
Films Francophones et Union des Producteurs Flamands) et ont
élaboré avec les autorités fédérales belges
le projet de loi Tax Shelter afin de trouver plus d'argent et de produire plus
de films plus rentables.
Le législateur, en concertation avec les producteurs de
films, a décidé d'autoriser la levée de fonds
privés en plus des aides et financements déjà existants.
La loi Tax Shelter avait pour but d'attirer un grand nombre d'investisseurs
privés et de leur faire courir le moins de risque possible. Le
producteur se voyait octroyer un pourcentage défini de fonds
privés provenant du Tax Shelter et afin d'éviter une
dérive vers des films uniquement commerciaux, l'Etat s'occupait de la
sélection des projets, de leur éligibilité etc. Le
producteur pouvait donc se lancer dans la collecte de fonds (aides publiques,
banques, Tax Shelter qui se situait à la fin de la chaîne du
financement).
A longue échéance, la loi Tax Shelter avait
aussi pour but, en s'étendant par la suite au financement des moyens et
courts métrages (loi du 1er janvier 2009), de créer de
nombreux emplois, de développer le secteur, de former de jeunes
réalisateurs, acteurs, etc. dans le secteur cinématographique
belge.34(*)
B. Les investisseurs
En pratique, on distingue plusieurs types d'investisseurs dans
le système Tax Shelter.
1) Les investisseurs qui gravitent dans la sphère du
secteur cinématographique belge : ces sociétés sont
des petites ou moyennes entreprises cinéphiles qui choisissent de
soutenir des producteurs, réalisateurs, acteurs connus. Ces
investisseurs choisissent les oeuvres qu'ils veulent financer, ils souhaitent
obtenir un rendement élevé sans prendre de risque dans un milieu
qui leur est familier. Souvent ils n'ont pas besoin d'intermédiaires,
préfèrent le contact direct avec leurs interlocuteurs35(*) et poursuivent plutôt un
but culturel.
2) D'autres investisseurs, moins liés au monde du
cinéma et plus prudents, souhaitent soutenir le cinéma belge sans
prendre trop de risques. Ils font alors appel à des
intermédiaires spécialisés dans la production
cinématographique. Ce sont surtout des PME belges.
3) Les investisseurs qui sont des petites
sociétés et font appel à des intermédiaires. Ces
sociétés (dont les noms ne m'ont jamais été
révélés par les différents intermédiaires
contactés pour raison de confidentialité), sont surtout des PME
qui souhaitent réaliser le maximum de profit avec un minimum de risques.
Leur but premier n'est pas de soutenir le cinéma mais elles recherchent
un but financier et fiscal. Elles s'adressent alors à des
intermédiaires spécialisés dans les produits financiers et
représentent environ trois quarts des investisseurs.
4) Certains investisseurs sont des grosses
sociétés qui souvent ne font pas appel à des
intermédiaires car elles connaissent des sociétés de
production et possèdent l'infrastructure nécessaire pour
réaliser elles-mêmes un placement sûr et rentable. Ces
sociétés souhaitent voir leur nom apparaître au
générique de grosses production nationales ou coproductions
internationales. Leur but est double : financier, fiscal et publicitaire.
C'est le cas de Spadel36(*), le leader des eaux minérales au Benelux qui a
investi 500.000€ en 2010 dans trois films via l'intermédiaire Scope
Invest en justifiant cela par un souci de responsabilité
sociétale, de création d'emplois et de valeur ajoutés dans
le cinéma en Belgique37(*).
Par recoupements, j'ai pu découvrir le nom de 3
sociétés qui avaient investi dans le Tax Shelter, à savoir
la société de boucherie « Tout
frais »38(*), la
société « Spa » et la société
« Galère39(*) » (voir annexe 2).
C. Les sociétés « Leveurs
de fonds »
Parmi ces sociétés, on distingue les
sociétés intermédiaires et les sociétés de
production.
1. Les sociétés
intermédiaires
C'est en 2004 que sont apparues les premières
sociétés intermédiaires comme Marmont du côté
néerlandophone du pays et Scope Invest, Motion Investment Group (devenue
entre-temps uFund), Tax Shelter.be (devenue Tax Shelter Films Funding) du
côté francophone. Sont venues ensuite Casa Kafka Pictures en 2005
et Belga Films Fund en 2008. Certaines banques ont participé (ING) et
participent encore (BNP Paribas Fortis Film Fund et Belfius) à
l'expérience Tax Shelter. Il existe de nos jours en Belgique une dizaine
de sociétés « leveurs de fonds »
spécialisées dans le Tax Shelter.
Depuis l'entrée en vigueur de la loi Tax Shelter, on
constate que ces intermédiaires se sont développés aux
dépens des petites et moyennes sociétés de production.
Beaucoup de sociétés intermédiaires ont vu dans le Tax
Shelter un produit financier lucratif. Plusieurs intermédiaires ont
d'ailleurs créé des sociétés de production avec
lesquelles elles travaillent en priorité.
Suite à certaines dérives financières
constatées, le législateur, sous l'impulsion des producteurs se
sentant lésés, a décidé de réunir en
Commission parlementaire tous les intervenants du système Tax Shelter.
Ces négociations ont eu lieu fin 2013 et des amendements à la loi
sont entrés en vigueur le 1er janvier 2015. Ceux-ci
définissent beaucoup plus clairement les fonctions, les droits,
l'éligibilité, et les produits financiers gérés par
ces sociétés intermédiaires.
Passons à l'examen de trois de ces
sociétés intermédiaires éligibles choisies pour
leurs différences : uFund, qui est une des sociétés
la plus ancienne sur le marché, la plus importante en Belgique et
orientée vers les investissements belges et internationaux), ScopeInvest
qui investit plutôt dans des films belges et européens
orientés vers le succès et InverInvest qui est une
société orientée vers la production majoritairement belge
avec effet structurant sur le secteur et offrant un service adapté aux
souhaits des investisseurs. Nous étudierons leurs
caractéristiques principales, leurs spécificités, leurs
particularités au niveau financier, culturel et économique dans
la levée de fonds pour le cinéma en Belgique. Nous nous baserons
sur les mêmes critères étudiés tels que leurs
activités, leurs objectifs, les garanties qu'elles proposent, etc.
Toutes ces sociétés assurent leur
publicité à travers des sites internet, des brochures et publient
chaque année des prospectus détaillant leurs offres.
uFund SPRL (et Umedia SA)40(*)
Présentation
|
uFund a été créée en 2004. Leader
du marché : 30 % des parts de marché. Depuis 2004 :
1540 entreprises clientes, 370 millions € de fonds levés, 230 films
coproduits.
Elle occupe 20 personnes à Bruxelles, et environ 100
personnes à Paris, Londres et Los Angeles. En 2010 uFund a
créé Umedia, société soeur
spécialisée dans la production et la coproduction de films au
niveau national et international. uFund lève chaque année
grâce au Tax Shelter belge 60 millions€, ce qui lui permet de
coproduire, via Umedia 30 à 40 films par an.
|
Activités
|
- Production et financement interne de la totalité d'un
film par an en langue anglaise
- Coproduction majoritaire dans un ou plusieurs pays par
financement interne et partenaires financiers de 6 à 8 films chaque
année dont 2 films français par an
- Coproduction d'environ 30 à 40 films par an
grâce aux fonds levés par le Tax Shelter
- Vente internationale d'une douzaine de films par an via le
bureau de Londres
- Financement VHX via le Tax Shelterde uFund et Umedia VHX de
films avec effets spéciaux numériques
- Distribution des films d'Umedia dans le Benelux en
partenariat avec Belga Films.
|
Orientations
|
uFund veut offrir aux investisseurs un produit financier
attractif en sélectionnant des films de qualité, de potentiel
commercial élevé pouvant toucher un public international.
|
Garanties
|
- Agrément de uFund et de Umedia par le SPF Finances
- Offre détaillée de uFund comme requis par
l'article 194ter du CIR 92 dans un prospectus agréé par la
FSMA
- Garantie contractée par uFund assurant en cas de
faillite le versement d'un montant équivalent à la partie de
l'avantage fiscal qu'il aurait dû percevoir
- « Garantie de bonne fin » assurée
en cas de non-achèvement du film concerné par le versement
à l'investisseur d'un montant équivalent à la partie de
l'avantage fiscal avec intérêts de retard si nécessaires
- Contrôle et envoi par uFund dans les délais
impartis de tous les documents administratifs comme requis par l'article 194ter
du CIR 92
- « Dues diligences » effectuées
par uFund sur tous les films sélectionnés et coproduits :
vérification des contrats, du financement afin qu'ils respectent la loi
Tax Shelter
- Contrôle par Umedia des dépenses et des
paiements de production en Belgique afin que l'investisseur puisse
bénéficier de l'avantage fiscal Tax Shelter
- Garantie de la santé financière de uFund et de
Umedia à l'aide de documents officiels (statuts, situation comptable,
attestation ONSS, états financier, etc.)
|
Produit financier
|
- Rendement total non actuariel sur 18 mois de 12,42 %
pour l'investisseur (rendement fixe et indépendant de la réussite
du film)
- Avantage fiscal : rendement de 5,37 % net du
montant investi, expliqué en détails d'une manière
théorique sur base de l'article 194ter du CIR 92 et illustré sur
base d'exemples d'investissements réalisés
- Prime complémentaire dont le montant
dépend du taux Euribor et calculée pour 18 mois maximum de 7,05 %
brut du montant investi soit 4,65 % net.
|
Service
|
- Total Care est un service de uFund qui s'occupe de
toutes les étapes de l'investissement pour son client, des questions
comptables, financières et fiscales grâce à une
équipe de spécialistes.
- uFund Online est une application qui permet à
l'investisseur de trouver tous les documents administratifs, les contrats, les
attestations fiscales, les démarches légales et de suivre son
dossier
|
Rémunération
|
uFund perçoit une commission de 11 % de la valeur de
l'attestation fiscale pour les services rendus à Umedia.
|
Montant
|
La limite minimale de l'investissement est fixé
à 10.000€.
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Filmographie
|
Les films récents financés par uFund dans le
cadre du Tax Shelter ont connu un grand succès : « Grace
de Monaco », « The Artist » (5 Oscars),
« Les garçons et Guillaume à table »
(récompensé aux festivals de Cannes et d'Angoulême),
« Yves Saint Laurent », etc.
|
Conclusion
|
uFund et Umedia sont des professionnels du Tax Shelter. Ils
ont toujours obtenu l'attestation Tax Shelter pour leurs clients.
Sélection de films potentiellement rentables, de producteurs
réputés, d'acteurs connus et de bons scénarios dans un but
financier et commercial.
L'investisseur ne connaît jamais le film qu'il va
financer car uFund lui présente un panier de coproductions
européennes. Peu d'intérêt de uFund et Umedia pour le
cinéma belge.
uFund offre une limite minimale de 10.000€ à
l'investisseur mais se réserve le doit d'investir
délibérément la totalité du montant versé
par un investisseur dans un seul film. uFund voit avant tout son avantage
financier car il y aura moins de démarches administratives à
réaliser et le coût sera donc moindre pour uFund.
|
Scope Invest SA (et Scope Pictures SPRL)41(*)
Présentation
|
Scope Invest a été créée en 2004
et se classe en deuxième place sur le marché Tax Shelter (20 %
des fonds levés). Depuis 2004 : 1.200 entreprises clientes, 230
millions € de fonds levés, plus de 100 films coproduits. En 2005
Scope Invest a créé Scope Pictures, société soeur
spécialisée dans la production et la coproduction de films au
niveau belge et européen (surtout avec la France). Scope Pictures
coproduit environ 20 projets par an grâce aux fonds levés par
Scope Invest.
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Activités
|
- Coproduction en Belgique par Scope Pictures d'environ 20
films par an soutenus par les fonds Tax Shelter récoltés par
Scope Invest.
- Sélection par Scope Pictures de projets
européens et internationaux de tous genres nécessitant un budget
de 3 à 35 millions€.
- Offres de services de production aux producteurs
cinématographiques européens grâce aux réseau de
relations avec des sociétés belges spécialisées
dans la post-production, les effets spéciaux, etc.
|
Orientations
|
Scope Invest souhaite offrir à ses clients un produit
financier attractif, basé sur la sécurité et la
transparence et vise des productions rentables. Scope sélectionne
essentiellement des films belges et européens aux fortes
retombées économiques en Belgique, des films ambitieux et
susceptibles de succès dans les festivals et au box-office.
|
Garanties
|
- Agrément de Scope Invest et de Scope Pictures par le
SPF Finances
- Rulings obtenus de la part du SDA (Services des
Décisions Anticipées) du SPF Finance, reconnaissant que le
produit offert par Scope Invest est conforme à l'article 194ter du CIR
92 et que la Lettre d'Engagement et la Convention Type sont également
conformes à cet article. Cela garantit la conformité fiscale du
produit.
- Offre détaillée de Scope Invest comme requis
par l'article 194ter du CIR 92 dans un prospectus agréé par la
FSMA.
- Garantie contractée par Scope Invest assurant en cas
de faillite le versement d'un montant équivalent à la partie de
l'avantage fiscal qu'il aurait dû percevoir.
- « Garantie de bonne fin » assurée
en cas de non-achèvement du film concerné par le versement
à l'investisseur d'un montant équivalent à la partie de
l'avantage fiscal avec intérêts de retard si
nécessaires.
- Contrôle et envoi par Scope Invest dans les
délais impartis de tous les documents administratifs comme requis par
l'article 194ter du CIR 92.
- « Dues diligences » effectuées
par Scope Invest sur tous les films sélectionnés et
coproduits : vérification des contrats, du financement afin qu'ils
respectent la loi Tax Shelter.
- Contrôle par Scope Pictures des dépenses et des
paiements de production en Belgique afin que l'investisseur puisse
bénéficier de l'avantage fiscal Tax Shelter.
- Garantie de la santé financière de Scope
Invest et de Scope Pictures à l'aide de documents officiels (statuts,
situation comptable, attestation ONSS, états financier, etc.).
|
Produit financier
|
- Rendement total non actuariel sur 18 mois de 10,2 %
net pour l'investisseur.
- Avantage fiscal : rendement de 5,37 % net du
montant investi, expliqué en détails d'une manière
théorique sur base de l'article 194ter du CIR 92 et illustré sur
base d'exemples d'investissements réalisés.
- Prime complémentaire dont le montant
dépend du taux Euribor et calculée pour 18 mois maximum de 4,88 %
net.
|
Service
|
- Scope Invest s'occupe de toutes les étapes de
l'investissement pour son client, des questions comptables, financières
et fiscales grâce à une équipe de spécialistes.
- La plateforme myTax Shelter.be est une application
qui permet à l'investisseur de trouver tous les documents
administratifs, les contrats, les attestations fiscales, les démarches
légales et de suivre son dossier.
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Rémunération
|
Une commission de max. 15 % des dépenses belges sous
forme d'honoraires facturés par Scope Invest et à Scope Pictures
et ses partenaires.
|
Montant
|
Aucun montant minimal ni aucun montant maximal n'é
été fixé par Scope Invest pour cette offre (mais il est
évident que la société devra respecter les dispositions
légales concernant les montants investis pour éviter la perte de
son agrément).
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Filmographie
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Les films récents financés par Scope Invest dans
le cadre du Tax Shelter ont connu un grand succès :
« Madame Bovary», «Suite française»,
« Saint Lauren », 2 palmes d'or au festival de Cannes avec
« La vie d'Adèle » et
« L'enfant » ainsi que de très nombreuses
nominations aux Césars, Oscars, Césars, etc.
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Conclusion
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Scope Invest et Scope Pictures sont des professionnels du Tax
Shelter. Ils ont toujours obtenu l'attestation Tax Shelter pour leurs clients.
Sélection de films principalement belges et européens, de
producteurs réputés, d'acteurs connus et de bons scénarios
dans un but financier, commercial et de rentabilité. Ces deux
sociétés participent activement à la participation des
sociétés de post-production et d'effets spéciaux belges
dans leurs projets. La transparence est un des points forts de Scope
Invest : la société a obtenu l'autorisation de divulguer le
nom de ses clients tels que Spa, Neuhaus, Jonckheere, Easi. Transparence
également quant à la rémunération de Scope Invest
et transparence, dès que l'identité du ou des films sera connue,
l'investisseur en est averti et peut alors négocier avec Scope Invest.
Des avantages accessoires à l'offre sont également offerts tels
l'inscription du nom l'investisseur au générique du film, du
matériel promotionnel, des avantages marketing (avant-premières,
etc.)
Pas de montant minimal ni maximal fixé par Scope Invest
pour cette offre. Scope Invest s'engage, pour certains films, à obtenir
des financements complémentaires au niveau d'organismes régionaux
belges comme Wallimage ou Bruxellimage.
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InverInvest SPRL (et Versus Production
SPRL)42(*)
Présentation
|
InverInvest a été créée en 2005
par des professionnels de la gestion financière et de
l'audiovisuel : Olivier et Jacques-Henri Bronckart. Ceux-ci avaient
déjà fondé en 1999 Versus Production qui produit ou
coproduit les projets d'InverInvest. Ils sont également actifs dans la
distribution via O'Brother Distribution. La société compte
plusieurs conseillers et partenaires expérimentés. La
totalité des fonds levés par cet intermédiaire Tax Shelter
depuis 2005 s'élève à plus de 25 millions€, elle
compte environ 400 clients et a levé des fonds pour plus de 50 films. En
2013, InverInvest a investi 6.300.000€ dans 15 coproductions.
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Activités
|
- Production ou coproduction de films ayant un impact direct
et structurant sur l'industrie audiovisuelle belge (films majoritaires,
tournage ou post-production en Belgique).
- Production ou coproduction de longs métrages belges
et internationaux.
- Distribution des films dans le Benelux via O'Brother
Distribution.
- Production exécutive de films via Cervis,
société contrôlée par les 2 actionnaires
d'InverInvest.
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Orientations
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InverInvest souhaite offrir aux investisseurs un produit
financier éthique, attractif et garanti. Elle assure le financement de
productions cinématographiques de qualité tout en apportant un
effet structurant à l'économie et au cinéma belge,
notamment par la création d'emplois dans le secteur audiovisuel.
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Garanties
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- Ruling demandé auprès du SDA du SPF Finances
afin de valider la conformité de la Convention-cadre aux dispositions de
l'Article 194ter
- Agrément de InverInvest et de Versus Production par
le SPF Finances.
- Offre détaillée de InverInvest comme requis
par l'article 194ter du CIR 92 dans un prospectus agréé par la
FSMA.
- Pas de garantie en cas de faillite d'InverInvest. Le suivi
administratif sera exécuté par le Versus Production
conformément à la Convention-cadre.
- En cas de faillite ou de défaillance de Versus
Production : une garantie sur le Rendement direct peut être
contractée à la demande et aux frais de l'investisseur sous forme
de garantie bancaire sauf si le ruling a été obtenu
entre-temps.
- En cas de non respect des dépenses qualifiantes,
assurance sur le rendement indirect contractée par et aux frais de
Versus Production.
- Contrôle et envoi par InverInvest dans les
délais impartis de tous les documents administratifs comme requis par
l'article 194ter du CIR 92.
- Risque de non-réalisation du film couvert par
l'Assurance sur le rendement indirect contractée par et aux frais de
Versus Production.
- « Dues diligences » effectuées
par InverInvest sur tous les films sélectionnés et
coproduits : vérification des contrats, du financement afin qu'ils
respectent la loi Tax Shelter.
- Contrôle par InverInvest des dépenses et des
paiements de production en Belgique effectué par un cabinet d'audit afin
que l'investisseur puisse bénéficier de l'avantage fiscal Tax
Shelter.
- Garantie de la santé financière de InverInvest
et de Versus Production à l'aide de documents officiels (statuts,
situation comptable, attestation ONSS, états financier, etc.)
|
Produit financier
|
- Rendement total non actuariel sur 18 mois de 10,20 %
pour l'investisseur pour un taux d'imposition de 33,99 %.
- Avantage fiscal : rendement de 5,37 % net du
montant investi, expliqué en détails d'une manière
théorique sur base de l'article 194ter du CIR 92 et illustré sur
base d'exemples d'investissements réalisés.
- Prime complémentaire dont le montant
dépend du taux Euribor et calculée pour 18 mois maximum de 4,88
% net.
|
Service
|
- C'est la société InverInvest qui s'occupe de
toutes les étapes de l'investissement pour son client jusqu'à
l'offre de certains avantages en nature à l'investisseur selon les
termes de la Convention-cadre, des questions comptables, financières et
fiscales grâce à son personnel expérimenté.
- Service adapté à chaque investisseur et
fixé dans la Convention-cadre : choix du ou des films par
l'investisseur, montant de l'investissement et sa libération variables
pour chaque investisseur dans les limites de l'article 194ter,
échéancier de paiement du rendement direct, avantages en nature
et mention au générique du film variables selon
l'investisseur.
|
Rémunération
|
Les prestations d'InverInvest sont à charge du
producteur et leur mondant varie entre 10 et 15 % de chaque investissement et
respecte les normes du SDA du SPF Finances.
|
Montant
|
Le montant total maximum de l'offre est fixé à
10 millions€. Ce montant sera déterminé par InverInvest en
fonction des budgets des films sélectionnés et de
l'intérêt des investisseurs potentiels. L'investissement minimum
est de 1.500€ par investisseur dans le but de s'adresser à tous les
catégories d'investisseurs.
|
Filmographie
|
InverInvest a investi dans de nombreux films d'auteurs dont
les plus connus sont « La religieuse » en 2013 et
« Le garçon au vélo » en 2011 (primé 2
fois au festival de Cannes).
|
Conclusion
|
InverInvest et Versus Production sont des professionnels du
Tax Shelter qui s'adressent principalement à un public cinéphile
mais international. Ils ont toujours obtenu l'attestation Tax Shelter pour
leurs clients. Sélection de films basée sur des relations
établies avec des producteurs réputés, des auteurs connus
et de bons scénarios. La priorité est donnée à des
films ayant un impact direct et structurant sur l'industrie audiovisuelle belge
(films majoritaires, tournage ou post-production en Belgique), à un
produit éthique pour financer des films belges de qualité au
niveau international. Adaptation de chaque Contrat-cadre à chaque
investisseur selon ses priorités financière, artistiques, etc.
Souci culturel de soutenir le cinéma d'aujourd'hui et le cinéma
de demain.
|
2. Les sociétés de
production
En Belgique, les sociétés de production
indépendantes sont surtout des petites ou moyennes entreprises dont les
fondateurs sont des spécialistes du domaine cinématographique et
ont tissé au cours des années des relations nationales et
même internationales dans ce secteur
Deux sociétés caractéristiques ont retenu
notre attention :
a) Saga Film SPRL43(*)
Cette société de production indépendante
a été créée en 1987 par Hubert Toint,
réalisateur et producteur.
Saga Film assure la création cinématographique
et télévisuelle (courts métrages, documentaires,
téléfilms et longs métrages de fiction).
Grâce à la création d'un réseau et
à l'expérience de son fondateur, Saga Film s'est
spécialisée dans un cinéma artistique et
d'émotions, tant au niveau belge qu'au niveau international.
Saga Film vise la collaboration humaine entre tous les
intervenants des films et se lance parfois dans l'aventure.
En 2006, un producteur associé, J-J. Neira rejoint Saga
Film. L'équipe est assez restreinte : 5 à 6 personnes.
Saga Film s'occupe principalement de coproduction et
possède une filmographie assez étendue ex. : « Le
cochon de Gaza », « La vie d'un autre »,
« Le coeur des hommes 3 », etc. La société
assure principalement des coproductions avec par exemple Umedia, Belga Film
Funds, Canal +, etc. Saga Film travaille avec de nombreux réalisateurs
belges et français. J-J Neira travaille aussi pour des films à
ambition internationale en langue anglaise au sein du groupe.
Saga Film a déjà coproduit 27 longs
métrages depuis 1992 et a bénéficié de
différents soutiens de fonds publics tels que Eurimages, le Tax Shelter,
etc.
b) NexusFactory44(*)
NexusFactory a été fondée par Sylvain
Goldberg et Serge de Poucques, deux producteurs ayant tous deux une longue
expérience dans le milieu des longs-métrages,
téléfilms, documentaires et séries en tant que producteurs
et coproducteurs.
C'est une société de production
indépendante qui s'est imposée d'abord dans la production belge
(longs métrages de fiction, films et séries d'animations) qui a
acquis ensuite une renommée à l'étranger.
S. Goldberg est directeur de projets et s'occupe du
développement artistique, stratégique et commercial de la
société. C'est un artiste complet qui a créé de
nombreux liens avec des auteurs, réalisateurs, etc.
Son associé, S. de Poucques, s'occupe des productions
et du financement des projets. Il est également auteur de pièces
de théâtre et de scénarios.
L'activité de NexusFactory se base sur des partenariats
en Belgique avec des fonds d'investissement publics, des partenaires financiers
Tax Shelter, des chaînes de télévision, des distributeurs,
des producteurs à l'étranger.
Leur ligne éditoriale est basée sur des coups de
coeur, l'éclectisme et le réalisme. Cette société
fait preuve de créativité, de professionnalisme et essaie de se
tourner vers un large public.
Sa filmographie en 2015 : « La famille
Bélier », « Papa ou Maman »,
« Boule et Bill ».
D. Ecritures comptables liées au Tax
Shelter
Suite à la nouvelle réforme du Tax Shelter et
à ses nouvelles règles, comme par exemple la disparition du
prêt, de l'equity, etc. les comptables devront passer de nouvelles
écritures. Ayant contacté plusieurs sociétés
intermédiaires à ce sujet, je n'ai malheureusement pas pu obtenir
de leur part un exemple réel d'écritures comptables pour des
raisons de confidentialité et de nouveauté du système mis
en oeuvre seulement début janvier 2015.
Nous allons donc examiner un exemple fictif et partir du
principe que la convention-cadre a été signée après
le 1er janvier 2015, dans le but de voir l'impact de la nouvelle
réglementation Tax Shelter vu que tous contrats signés avant
cette date nous renvoient à la législation
précédente.
L'engagement de la somme à verser, son versement
après la signature de la convention-cadre et l'envoi de celle-ci par le
leveur de fonds (producteur ou intermédiaire) au SPF Finances
constituent les premières étapes du processus
d'investissement.
Pour rappel, après la signature de la convention-cadre,
l'investisseur (société A de notre exemple) dispose de 3 mois
pour verser au producteur/intermédiaire la totalité du montant
qu'il veut investir. Après versement du montant, le droit est
donné à l'investisseur d'obtenir une exonération fiscale
provisoire à hauteur de 310% des sommes versées.
La somme qui va être exonérée est
limitée par l'exercice d'imposition à 50 % des
bénéfices se trouvant dans les réserves imposables de la
société pour l'exercice concerné. Cette somme investie est
limitée à 750.000€ des réserves imposables.
Concrètement, la société A de notre
exemple va investir dans le Tax Shelter, suite à la décision du
Conseil d'Administration. Elle s'adresse ensuite à une
société intermédiaire (société B). La
Société A souhaite investir la somme de 100.000€ dans un
projet Tax Shelter. Rappelons que l'investisseur n'aura aucun droit sur le
film, il aura droit à une exonération fiscale.
Après le 31er janvier 2015, le comptable de
la société A va passer les écritures suivantes :
En signant la convention-cadre, la Société A va
devoir s'engager définitivement vis-à-vis du
producteur/intermédiaire à verser la somme de 100.000€,
à titre comptable cela équivaut à une dette.
Cette somme (investissement Tax Shelter) doit être
enregistrée sur un compte d'attente et en contrepartie une dette sera
actée dans le compte « autres dettes diverses ».
|
Comptes comptable
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
499
|
Compte d'attente
|
100.000€
|
|
489
|
Autres dettes diverses
|
|
100.000€
|
Trois cas de figure peuvent se présenter :
Cas n° 1 : Il y a du
bénéfice suffisant pour obtenir en cours de l'exercice fiscal
l'avantage fiscal provisoire en totalité
La Société A, décide de dégager
à la date de l'inventaire suffisamment de bénéfice pour
obtenir l'avantage fiscal total.
La Société A pourra alors transférer le
montant qui été enregistré dans le compte d'attente
(100.000€) vers un compte de charge. Cela représente
l'écriture suivante :
On utilise le compte 6702 Charges fiscales estimées
car cela entraînera une économie d'impôts
(100.000€x33.99%x310%). Cet investissement de la société A
est considérée comme un échange : on effectue un
versement en échange d'un allégement d'impôts.
|
Comptes comptable
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
6702
|
Charges fiscales estimées
|
100.000€
|
|
499
|
Compte d'attente
|
|
100.000€
|
Cas n° 2 : Le bénéfice
est insuffisant pour obtenir au cours de l'exercice fiscal l'avantage fiscal
provisoire en totalité.
Si la société A n'a pas dégagé
suffisamment de bénéfice au cours de l'exercice pour pouvoir
bénéficier de la totalité de l'avantage fiscal du Tax
Shelter, 20.000 euros par exemple seront placés sur le compte
Investissement dans le Tax Shelter. Il en résultera un
transfert de l'investissement pour un exercice ultérieur (n+1).
|
Comptes comptables
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
6702
|
Charges fiscales estimées
|
80.000€ (on reçoit un bénéfice
immunisé de 248 % au lieu des 310 %)
|
|
4900
|
Investissement dans le Tax Shelter
|
20.000€
|
|
499
|
Comptes d'attente
|
|
100.000€
|
Cas n°3 : Le bénéfice
est insuffisant pour obtenir au cours de l'exercice actuel et de l'exercice
suivant l'avantage fiscal provisoire en totalité.
Si la société A, subit une perte du solde
restant de l'avantage fiscal venant du Tax Shelter (15.000€ par exemple),
il faudra entrer dans la comptabilité le solde restant enregistré
sur le compte d'attente à titre de charge exceptionnelle sur le
compte Autres charges exceptionnelles.
|
Comptes comptable
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
664
|
Autres charges exceptionnelles
|
15.000€
|
|
499
|
Compte d'attente
|
|
15.000€
|
En choisissant le cas n° 1, les écritures
comptables suivantes seront :
Au moment du versement de la somme due (100.000€), la
société A clôture le compte Autres dettes diverses
par le compte Banques
|
Comptes comptables
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
489000
|
Autres dettes diverses
|
100.000€
|
|
550000
|
Banques
|
|
100.000€
|
L'étape suivante pour la société A au 31
décembre 2015 sera de comptabiliser l'intégralité du
montant de l'exonération fiscale avant la réception de
l'Attestation Tax Shelter.
La Société A va devoir intégrer sur le
compte Dotation aux réserves immunisées le montant de
l'exonération potentielle soit 310.000€ dans notre exemple. En
contrepartie, cette somme doit être inscrite sur le compte
Réserves immunisées.
|
Comptes comptables
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
689
|
Dotation aux réserves immunisées
|
310.000€
|
|
132
|
Réserves immunisées
|
|
310.000€
|
En plus de l'avantage fiscal, la société A peut
bénéficier de la part du producteur/intermédiaire d'une
prime ou indemnité rémunérant le préfinancement.
Cette prime est donc taxable en l'ISOC puisque le montant
apparaît sur le compte Produits financiers.
Cette prime est calculée de la manière
suivante : la somme investie (100.000€) x le taux Euribor (5% si
période de 12 mois choisie dans l'exemple) = 5.000€.
Cette somme reçue doit être inscrite sur le
compte Banques et en contrepartie sur le compte Produits
financiers.
|
Comptes comptables
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
550
|
Banques
|
5000€
|
|
750
|
Produits financiers
|
|
5000€
|
Lors de l'obtention de l'Attestation Tax Shelter, la
société A a droit à une exonération
définitive. Le montant de l'exonération
définitive sera calculé par le SPF Finances sur base de la
déclaration ISOC remise par la société A.
La Société A pourra transférer alors
directement le montant exonéré (310.000€) du compte
réserves immunisées vers le compte
prélèvements sur les réserves
immunisées.
|
Comptes comptables
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
132
|
Réserves immunisées
|
310.000€
|
|
789
|
Prélèvements sur les réserves
immunisées
|
|
310.000€
|
La société A dispose finalement du montant de
l'exonération fiscale définitive (310.000€) qu'elle devra
transférer du compte Dotation aux réserves vers le
compte réserves disponibles
|
Comptes comptable
|
Libellé
|
Débit
|
Crédit
|
6921
|
Dotation aux réserves
|
310.000€
|
|
133
|
Réserves Disponibles
|
|
310.000€
|
E.Déclaration fiscale et bilan liés au
Tax Shelter
Après les écritures comptables, passons au bilan
de la Société A qui aura lieu au 31 décembre 2015.
Nous allons partir du principe que la déclaration fiscale n'aura pas
changé entre 2014 et 2015. Cette Société A qui a investi
dans le Tax Shelter va voir l'avantage fiscal qu'elle a eu en investissant dans
le Tax Shelter cette année.
Avant de faire le bilan comptable et son impact sur la
déclaration fiscale lors de l'année N (l'année de
l'investissement), rappelons que le montant maximum d'exonération est de
750.000€ avec une limitation à une hauteur de 50% des
bénéfices se trouvant dans la réserve imposée de la
période imposable.
Après avoir réalisé les écritures
comptables, il faut faire le bilan et la déclaration fiscale en se
basant sur une année N avec l'exonération dans l'année et
en se basant sur les écritures comptables (scénario 1).
Pour faciliter le bilan, on se basera sur l'exercice
précédent.
Dans ce premier bilan seront déjà inscrits du
mobilier, des créances, de l'argent en banque, des fournisseurs ou
encore des clients.
Calcul de l'exonération fiscale et
explication
La Société A est une S.P.R.L et voici son bilan
au 1er janvier 2015.
Nous partons du principe que les règles sur
l'impôt des sociétés ne changent pas avec pour seul
changement la nouvelle application du Tax Shelter.
Cela signifie que la signature de la convention-cadre aura
lieu après le 1er janvier 2015
Voici la balance de la société des comptes
généraux en ce jour du 1er janvier 2015 sans
l'intervention du Tax Shelter.
Numéro de compte
|
Libellés du compte
|
Solde Débiteur
|
Solde Créditeur
|
1000000
|
Capital souscrit
|
|
38.000€
|
1300000
|
Réserve légale
|
|
2.000€
|
1400000
|
Bénéfice reporté
|
|
350.000€
|
1790000
|
Dettes diverses
|
|
25.000€
|
2400000
|
Mobiliers
|
150.000€
|
|
4000000
|
Clients
|
100.000€
|
|
4400000
|
Fournisseurs
|
|
26.000€
|
5500000
|
Banque
|
185.000€
|
|
5700000
|
Caisse
|
6.000€
|
|
Solde des comptes Actifs et Passifs
|
441.000€
|
441.000€
|
Sous-total des comptes de résultats
|
93.000€
|
93.000€
|
Total des comptes et de l'Actif-Passif
|
534.000€
|
534.000€
|
On remarque que la Société A a assez de
bénéfices pour pouvoir investir dans le Tax Shelter et le Conseil
d'Administration a décidé de choisir d'investir dans le Tax
Shelter.
Cette société A possède assez de
liquidité pour pouvoir investir et a une augmentation du mobilier par
rapport à l'année précédente en ayant fait des
nouveaux achats.
A cela nous allons ajouter les éléments se
trouvant dans les DNA (Dépenses Non Admises).
Tableau des DNA de l'année 2015
Lors de cette année, nous retrouverons tous ces
montants en DNA
Intitulé des dépenses non
admises
|
Code
|
Montant
|
Dépenses non justifiées
|
1225
|
1.000€
|
Taxe régionale
|
1202
|
100€
|
Frais de restaurants non déductibles
|
1208
|
2.500€
|
Frais de vêtements professionnels non spécifiques
|
1209
|
3.500€
|
Total des dépenses non admises
|
1240
|
7.100€
|
Sur la page suivante, nous allons actualiser la balance finale
avec la suite des écritures grâce à la Convention-cadre et
le montant qui est placé dans la réserve suite au Tax Shelter.
Balance au 31 décembre 2015.
Numéro de comptes
|
Libellés du compte
|
Solde Débiteurs
|
Solde Créditeurs
|
1000
|
Capital souscrit
|
|
38.000€
|
1300
|
Reserve légale
|
|
2000€
|
132010
|
Reserve immunisée du Tax Shelter
|
|
310.000€
|
1400
|
Bénéfice reporté
|
|
2.000.000€
|
1790
|
Dettes diverses
|
|
50.000€
|
2400
|
Mobiliers
|
500.000€
|
|
4000
|
Clients
|
200.000€
|
|
4400
|
Fournisseurs
|
|
1550€
|
490
|
Dette Tax Shelter
|
100.000€
|
|
5500
|
Banque compte courant
|
1.585.550€
|
|
5700
|
Caisse
|
16.000€
|
|
Sous-total des comptes de l'actif et du passif
|
2.401.550€
|
2.401.550€
|
Sous-total des comptes de résultats
|
400.000€
|
400.000€
|
Total des comptes de résultats et total de
l'Actif et du Passif
|
2.801.550€
|
2.801.550€
|
Par rapport à l'année précédente,
la Société A a enregistré une augmentation de
bénéfice.
On remarque aussi une augmentation des dettes diverses de
25.000€.
Le mobilier a augmenté, la société a
profité de cette bonne année pour acheter plus de biens
mobiliers. Remarquons aussi une augmentation des créances de clients,
ces derniers doivent encore 200.000€ à la Société
A.
La réserve est passée à 310.000€
(suite à l'investissement dans le Tax Shelter).
Le compte courant à lui aussi augmenté
malgré les 100.000€ investis dans le Tax Shelter.
Déclaration ISOC et explications (voir pages
suivantes)
|
Explication des montants
Le montant de 1.650.000€ vient de l'addition des cases
suivantes: nous avons d'abord 2.000€ qui sont placés en
réserve, il s'agit des mêmes 2000€ de l'année
précédente.
Ensuite nous avons en 1008PN un montant de 350.000€, il
s'agit des bénéfices qui viennent de l'année
précédente. Lors de cette année-ci, la
Société A a réalisé, comme expliqué plus
haut, un bilan positif. Elle a obtenu un résultat de 2.310.000€
(duquel il faut soustraire l'investissement du Tax Shelter de 310.000€
d'où le résultat de 2.000.000€).
Ensuite, nous retrouvons le montant de 352.000€ en case
1070 et en case 1080 celui de 1.650.000€. (il s'agit de la
différence entre le montant de 2.002.000 € et
350.000€).
En case 1122, nous avons « l'oeuvre du Tax
Shelter » (100.000€*310%) = 310.000€.
A la page suivante apparaissent les Dépenses Non
Admises, nous allons y rajouter 680 479,80 € en case 1201 étant
donné qu'il faut rajouter l'impôt à payer
(c'est-à-dire 2.002.000€*33.99%=680.479 ,80€). Nous
rajoutons dans les autres cases le montant en DNA, par exemple les
dépenses non justifiés ou encore les frais de restaurant.
Ensuite, il faut rajouter le montant de 1.650.000€ +
680.479, 80€ soit 2.337.579,80€. C'est sur ce
montant qu'on va être imposé à 33.99%.
Dans le cas où l'on n'aurait pas investi dans le Tax
Shelter, la situation serait différente, on arriverait à
2.310.000€ en case 1040 et à 1.960.000€ en case 1080.
Les DNA seront dès lors plus
élevées : on arriverait à un total de 785.169€ +
7.100€ soit un total de 792.269€ en DNA.
Ensuite pour calculer la base imposable, on va faire
l'addition suivante : 1.960.000€ + 792.269€ =
2.752.269€ qu'il faudra ensuite multiplier par
33.99%(taux ISOC)
En conclusion, il faudra payer un impôt de
794.543,34 € après avoir investi dans le Tax
Shelter et un dans le cas où l'on n'aurait pas investi dans le Tax
Shelter, l'impôt à payer serait de
935.496,23€.
En nous basant sur un autre exemple, nous pouvons constater
que l'investissement de le Tax Shelter peut faire baisser la base
imposable45(*).
Cet exemple est tiré d'une brochure
rédigée par l'intermédiaire uFund. Il nous montre que
l'investissement dans le Tax Shelter permet de faire une économie
d'impôts.
Cette société a investi 100.000€ dans le
Tax Shelter et une réduction d'impôt de 310.000€ lui sera
octroyée en fin d'année
Dans ce cas-ci, on aura une économie d'impôt de
105.369€ soit un montant plus élevé que l'investissement
car, à la base, on a investi 100.000€. La société
gagne donc 5.369€, soit un avantage fiscal de 5,37%.
3.3.CONCLUSION
Si, en 2003-2004, le mécanisme Tax Shelter a eu du mal
à démarrer en Belgique, c'était dû au fait que cette
loi n'était connue que des férus de cinéma46(*) et que le texte de la loi en
lui-même paraissait risqué aux yeux des investisseurs potentiels.
C'est comme cela que, fin 2003, le total des sommes investies par le Tax
Shelter dans le cinéma belge ne s'élevait qu'à 1,2
million€.
Divers amendements ont ensuite été
apportés à la loi Tax Shelter et, en 2007 par exemple, la
société Motion Investment Group (Mi Group), qui était le
principal intermédiaire sur le marché, affirmait avoir
levé plus de 16,5 millions€ en 2006 et garantissait à ses
investisseurs un rendement minimum de 12 % l'an. Ce chiffre
élevé faisait alors les critiques des producteurs qui
« reprochaient aux sociétés intermédiaires de
privilégier la rentabilité financière plutôt que de
véritablement soutenir le cinéma belge »47(*).
Des dérives, dénoncées par les
producteurs et par la presse, sont apparues et, fin 2007, on pouvait lire dans
La Libre Belgique que les présidents de l'UPFF (Union des Producteurs de
Films Francophones) et de la VFPB (Vlaamse Film Producenten Bond) avaient
critiqué certaines sociétés intermédiaires :
« Il y a beaucoup de cow-boys dans le secteur, qui prennent parfois
des commissions allant jusqu'à 25 pc et qui exigent une part beaucoup
trop importante des droits, au détriment des
producteurs »48(*). Dans cet article, Mi Group se défendait en
arguant, à force de chiffres, que ces intermédiaires
étaient accusés à tort et invitait tous les professionnels
du métier (acteurs, réalisateurs, intermédiaires,
banquiers, etc.) à rejoindre l'ASBL qu'elle venait de créer sous
le nom de « Belgian Tax Shelter Association » afin de se
défendre.
Entre-temps, d'autres amendements avaient été
apportés à la loi Tax Shelter mais des problèmes
subsistaient et notamment au niveau financier concernant la revente des droits
par l'investisseur au producteur.
Fin décembre 2013, les journaux De Tijd et L'Echo
parlaient de fraudes mises en place (rendements très
élevés, absence de contrôles, fraudes fiscales, etc.) dans
le système Tax Shelter dues aux failles du système49(*).
Deux camps se sont opposés pendant toutes ces
années : les producteurs regroupés au sein de l'UPFF et de
la VFPB, des cinéastes, des réalisateurs, certaines
sociétés intermédiaires qui souhaitaient une
réforme profonde du Tax Shelter. Par contre, ils souhaitaient le
maintien de ce mécanisme sans lequel de nombreux films ne pouvaient se
faire mais voulaient plus de transparence, plus de contrôles. L'autre
camp était représenté par la BeFPA (Belgian Film Producers
Association), association de sociétés intermédiaires, et
ne souhaitait pas de réforme de la loi.
De nombreuses dérives comme l'augmentation artificielle
du budget des films par de fausses dépenses, les rendements
élevés rendus possible par des conventions peu claires par
lesquelles les producteurs étaient obligés de racheter aux
investisseurs leurs parts s'ils voulaient bénéficier
d'investissements, la revente des droits (investissement à risque) par
l'investisseur au producteur (put option) avaient été
examinées et reconnues par les autorités
fédérales.
Fin 2013, des représentants des différents
secteurs ont été invités à se réunir
à la Commission des Finances de la Chambre des représentants
autour d'un projet de réforme de la loi qui a abouti à la
nouvelle loi Tax Shelter entrée en vigueur le 1er janvier
2015.
Au vu de tous les chiffres mentionnés plus haut dans ce
mémoire, il apparaît que la loi Tax Shelter est malgré tout
un réel succès pour le milieu du cinéma et de
l'audiovisuel en Belgique avec environ 200 millions d'euros levés chaque
année50(*).
La nouvelle loi Tax Shelter entrée en vigueur en 2015
est un incitant fiscal qui présente plus de sécurité, de
contrôle et plus de transparence tant pour les investisseurs, les
intermédiaires et les producteurs. Toutes les formalités
légales, financières et fiscales comme l'agréation, la
Convention-Cadre, l'attestation Tax Shelter, etc. contribuent à la
fiabilité de ce nouvel instrument fiscal.
Ses avantages en sont :
1) pour les investisseurs :
· un rendement fixe qui reste intéressant (12,68 %
avantage fiscal compris) par rapport aux taux d'intérêts actuels
et qui ne dépend plus du succès de l'oeuvre soutenue ;
· suppression du « prêt » au
producteur, ce qui signifie moins de trésorerie immobilisée car
ce prêt n'était récupérable qu'une fois le film
achevé et moins de risque, par exemple en cas de faillite du
producteur ;
· une exonération fiscale passant de 150 à
310 % des sommes investies ;
· une mobilisation de fonds assez courte comparée
par exemple aux Sofica en France ;
· simplification de la loi car plus de partie
« Equity » et plus de partie
« prêt » ;
· plus de transparence, de sécurité
grâce aux contrôles et aux obligations diverses imposées par
le législateur à tous les intervenants du mécanisme
(agréments, Convention-cadre, éligibilité des oeuvres, des
dépenses, attestation Tax Shelter) ;
· moins de risque financier en cas de manque de
succès du film car plus de droits sur les recettes.
2) pour les producteurs :
· plus de fonds disponibles à investir dans la
réalisation des oeuvres car plus grand contrôle de la
rémunération des intermédiaires ;
· des dépenses éligibles pour la production
clairement définies par la loi donc moins de problèmes par la
suite ;
· moins de pression exercée par l'investisseur et
l'intermédiaire sur le producteur car il a suppression de l'obligation
de rachat des parts et plus de négociation de rendement du producteur
avec l'investisseur ou l'intermédiaire ;
· moins de problèmes financiers pour le producteur
qui devait gérer le prêt et les droits aux recettes pour
l'investisseur et souvent pour de nombreux investisseurs
différents ;
3) pour les leveurs de fonds :
· un produit financier plus facile à vendre
auprès des investisseurs car comportant plus de sécurité,
de contrôle ;
· abandon de plus en plus des relations directes des
investisseurs avec les producteurs au profit des sociétés
intermédiaires car nombreuses formalités à remplir afin
d'obtenir l'Attestation Tax Shelter et donc l'exonération fiscale.
Ses inconvénients en
sont :
1) pour les investisseurs :
· une diminution du rendement suite à la
suppression de l'option de rachat des droits aux recettes.
2) pour les producteurs :
· moins de relations directes avec les investisseurs qui
préfèrent traiter avec les sociétés
intermédiaires vu les nombreux contrôles et démarches
administratives contraignantes pour obtenir l'Attestation Tax Shelter.
3) pour les sociétés
intermédiaires :
· diminution des rendements octroyés,
contrôle des commissions demandées aux producteurs suites aux
dérives constatées pour certaines sociétés du
secteur du temps de l'ancienne loi ;
· plus de formalités administratives,
financières et fiscales à gérer.
Il semble que tous les intervenants soient contents de la loi
entrée en vigueur ce 1er janvier 2015. On peut cependant
se poser la question concernant certaines dérives qui pourraient
apparaître avec la nouvelle loi :
· le Tax Shelter connaît depuis plusieurs
années un succès considérable malgré le risque
encouru par les investisseurs. Une loi permettant une exonération plus
importante et basée sur moins de risque d'investissement ne va-t-elle
pas aboutir à une levée massive de fonds qui risquerait de
créer une inflation des budgets investis et une inflation de la
rémunération de certains acteurs qui devient souvent
exagérée ?
· le nouveau Tax Shelter laissera-t-il de la place aux
petits producteurs indépendants plus soucieux de garder le contact avec
les investisseurs et le public vu toutes les démarches administratives
contraignantes à respecter pour que l'investisseur puisse obtenir
l'exonération fiscale ?
Tous les intervenants du secteur s'accordent à dire que
le Tax Shelter d'avant et celui d'après 2015 sont, comme vu plus haut,
des produits« Win-Win-Win » pour les 3 acteurs du
secteur.
Depuis sa création, le Tax Shelter est un
système qui présente de nombreux avantages :
1) avantage fiscal :
· pour les sociétés qui investissent dans
ce secteur ;
· pour l'Etat qui renonce à des recettes fiscales
mais récolte en retour des recettes fiscales supérieures dues
aux dépenses associées au Tax Shelter. Pour 1€ de
coût fiscal, l'Etat belge a récolté 1,21€, selon une
étude réalisée par la société Deloitte
à la demande de la société de production Umedia.
2) avantage financier :
· pour les sociétés intermédiaires
car avant, il n'y avait comme intermédiaires que les producteurs et les
banques pour traiter avec les investisseurs ;
· pour les producteurs car une part plus importante des
fonds investis le sera vraiment dans la production.
3) avantage économique :
· de 2003 à 2010, on a constaté une
augmentation des emplois de 23 % dans ce secteur par exemple les emplois
créés par les sociétés intermédiaires, au
niveau de l'Etat, au niveau de la production, de la post-production, etc).
4) avantage culturel :
· direct pour l'industrie du cinéma et de
l'audiovisuel : augmentation de 250 % du nombre de films produits en
Belgique de 2003 à 2010 et de 49 % du nombre de prix reçus par
les films belges de 2004 à 2011 ;
· indirect par la promotion de notre pays au niveau
national et mondial.
Quel avenir pour le cinéma belge francophone
et pour le Tax Shelter en Belgique?
Pour le cinéma, il subsiste des problèmes au
niveau de la promotion et de la fréquentation des salles. La moyenne de
spectateurs par long métrage de fiction dans les salles belges
était de 10.574 spectateurs en 2014.
Une enquête sur la promotion et la fréquentation
des salles de cinéma devrait être menée et analysée
afin de cibler les problèmes. Des aides pourraient être
levées (via la VOD, amendes en cas de téléchargement
illégal), la promotion du cinéma pourrait se faire par des
contrats pour que des films soient projetés à la TV à des
heures et sur des chaînes d'écoute, de la publicité pour le
secteur pourrait être envisagée via la TV, les centres culturels,
les écoles, les villes, les festivals de cinéma (les Magritte)
afin de sensibiliser le public au cinéma belge, au cinéma d'Art
et d'Essai.
Forts des bons résultats obtenus dans le cinéma
et l'audiovisuel, certaines personnalités politiques et professionnels
souhaiteraient étendre ce mécanisme de financement et
d'exonération fiscale au milieu de la mode et au milieu du sport
(financement de complexes sportifs, de grandes rencontres sportives).
Nous pouvons donc dire que, grâce au Tax Shelter, le
cinéma belge se produit et s'exporte très bien en Belgique et
à l'étranger. Pourvu que les autorités politiques ne
changent pas la législation, comme cela s'est fait pour le
photovoltaïque par exemple, à la seule différence que
l'investissement dans ce cas reposait sur des montants élevés et
de plus longue durée.
On peut donc conclure que le Tax Shelter n'est pas innocent
dans la réputation de notre cinéma belge ces dernières
années comme la question était posée en page 10.
4.SITUATION DU CINEMA
FRANÇAIS
Le cinéma français a une plus longue et ancienne
histoire que celle du cinéma belge. Dans les années 80,
l'industrie cinématographique était en détresse et l'Etat
a décidé de l'aider par de multiples réformes dont la mise
en place des Sofica en 1985. Depuis plusieurs années, on observait une
baisse des productions des films français et une baisse de
fréquentation des salles de cinéma de la part du public. La cause
en était l'envahissement des chaînes de télévision
françaises et étrangères dans l'Hexagone qui avait
entraîné cette nette diminution de fréquentation des
salles. Mais l'envahissement des productions américaines étaient
également responsables de la chute des différents chiffres du
cinéma français. Le cinéma américain
représente une véritable industrie, indépendante de l'Etat
et les producteurs osent le financer et prendre des risques.51(*)
Les Sofica ont permis de faire entrer des fonds dans le milieu
cinématographique, mais ne représentent que 3 % des films
produits. Afin d'augmenter les sommes investies dans la production et donc de
relancer le secteur cinématographique, l'Etat et le monde du
cinéma français (producteurs, réalisateurs, investisseurs,
etc.) ont également décidé de réagir. C'est surtout
à partir des années nonante que la production a repris
grâce à des décrets pris par les Pouvoirs publics afin
d'augmenter les investissements via les chaînes de
télévision et les conditions fiscales intéressantes pour
les producteurs étrangers.
Le cinéma français est un secteur important car
il contribue largement à la renommée de la France au niveau du
monde audiovisuel international et mondial. De plus, les films français
participent au développement de l'image touristique du pays, au
développement économique car il emploie en France de nombreuses
personnes. Il contribue également à l'essor culturel de la France
à l'étranger.
4.1 Caractéristique principales
Contrairement à la Belgique, le cinéma
français est constitué principalement de grandes
sociétés de production, de distribution et le financement de
l'Etat est moins présent.
Comme pour l'étude du milieu cinématographique
belge, il est difficile d'obtenir des chiffres exacts du cinéma
français. Cependant, on a pu constater ces dernières
années une augmentation du nombre de personnes travaillant dans ce
secteur. En 2013, rien qu'en Ile de France (Région parisienne) le
nombre d'emplois a augmenté de 3,7 % soit près de 20.000
emplois52(*). Cette
augmentation est surtout due à la venue d'investisseurs étrangers
car, en cas de production de films sur le territoire français, l'Etat
français leur accorde une baisse d'impôts.
Le poids économique de l'industrie
cinématographique est important en France. En 2012, les recettes de
films s'élevaient à 1,4 milliard d'euros, avec un chiffre
d'affaires de 4,38 milliards d'euros et occupait 105.890 emplois53(*).
4.2 Les principaux professionnels du secteur
En partant du principe qu'il faut passer par
différentes étapes pour pouvoir distribuer les longs
métrages, les professionnels du secteur audio-visuel sont
représentés par :.
* Des écoles qui offrent comme en
Belgique le choix de se tourner vers le secteur cinématographique tant
au niveau de l'écriture, que de la réalisation (mise en
scène ou interprétation) ou encore des écoles de son ou de
techniques audiovisuelles. On retrouve par exemple les célèbres
Cours Florent et Cours Simon à Paris. De plus, en 2012,
23 universités offraient 82 cursus d'études
cinématographiques.
* Des ateliers de production qui sont
subsidiés et aidés par le CNC (Centre National
Cinématographique), afin de développer des projets et de donner
des conseils juridiques, de réalisation de films, etc .
* Des sociétés de production
cinématographique: on y retrouve les grands noms de
sociétés de production du cinéma français comme
Gaumont, Pathé, Mars ou encore le groupe UGC. Ils doivent jouer le
rôle de financiers en recherchant les investissements nécessaires
à la réalisation des films, mais doivent également
établir les budgets de films et sont garants de leur bonne fin. Le
producteur est aussi propriétaire des droits d'exploitations mais la
paternité du film reste au réalisateur.
* Des sociétés de financement, des
banques qui offrent des prêts spéciaux pour le secteur du
cinéma et de l'audiovisuel ex : BNP Paribas.
* Des sociétés
intermédiaires: ce sont les Sofica, sociétés
anonymes, agréées par le CNC ex. Manon, Cofinova, etc. dont la
création a pour but de lever des fonds à destination du
cinéma et de l'audiovisuel.
* Les professionnels du monde du
cinéma : acteurs, agents,
réalisateurs, assistants, scriptes, photographes, cameramen,
ingénieurs du son, maquilleurs, coiffeurs, habilleurs,
décorateurs, accessoiristes, électriciens, machinistes,
doublures, etc.
* Les sociétés de distribution:
elles interviennent après la production du film. Elles avancent
différents frais comme les tirages, les frais de publicité afin
que le public remplisse les salles de cinéma exemple, les
sociétés UGC, Kinépolis, etc .
4.3 Le financement public et privé du
secteur
Le cinéma français est aidé par les
grands groupes de chaînes télévisées privées
et publiques à hauteur de 32,5 %54(*). Les chaînes en clair ont une obligation
légale de réinvestir une partie de leur chiffre d'affaires dans
le cinéma selon le décret 90-67 du 17 janvier 1990. En ce qui
concerne les chaînes payantes, Canal+ et apparentées, par
décret du 9 mai 1995, elle doivent consacrer un pourcentage
élevé de leurs ressources totales hors taxes à
l'acquisition des droits de diffusion d'oeuvres cinématographiques (20%
pour Canal+ en 2011).
Indépendamment de cela, les chaînes
télévisées coproduisent à raison de 4,2 % des films
via leurs filiales spécialisées dans le cinéma ex :
France 2 Cinéma, TF1 Films Production, Arte France Cinéma.
Les grosses sociétés de production
françaises participent pour 25,5 % au développement du
cinéma français ex. Gaumont, Pathé ;
Les distributeurs, en achetant les droits de
distribution en salles, en DVD ou en VOD participent pour 19,6%, ex. le Groupe
UGC.
Les producteurs étrangers contribuent pour 10,5
% lorsqu'il s'agit d'une coproduction internationale.
L'Etat soutient le milieu cinématographique
à hauteur de 7,7 % de deux manières différentes sous
formes d'aides d'Etat qui sont versées par le Centre National
Cinématographique :
- des aides automatiques, dont le montant est fixé
selon des barèmes de recettes.
- des aides sélectives qui sont attribuées sur
des critères artistiques et financées par des taxes
prélevées sur la vente des billets de cinéma, les
diffuseurs de télévision et les éditeurs vidéo.
Ces aides constituent en quelque sorte des avances sur
recettes accordées par les autorités publiques.
Les Sofica (Sociétés pour le Financement
du Cinéma et de l'Audiovisuel) assurent 3 % de la levée de fonds
dans le domaine du cinéma et de l'audiovisuel.
Les aides régionales participent pour 1,7 % au
reste du financement.
4.4. Le financement par les Sofica
4.4.1.. Origine des Sofica
Les Sofica (Sociétés pour le Financement du
Cinéma et de l'Audiovisuel) ont été créées
en 1985 par les Pouvoirs publics afin de permettre aux particuliers et aux
sociétés d'investir des fonds dans le milieu
cinématographique et audiovisuel moyennant exonération fiscale.
Ce sont des niches fiscales c'est-à-dire des dérogations fiscales
que le législateur a créé afin d'augmenter les
investissements dans le cinéma français.
Ce système présente différents
avantages :
- une réduction d'impôts pour les particuliers ou
les sociétés qui investissent dans le secteur audiovisuel
français
- un avantage pour les sociétés leveuses de
fonds, intermédiaires entre les investisseurs et les producteurs
- un avantage économique direct pour le
développement du secteur audiovisuel et indirect pour l'Etat qui
compense ainsi un avantage fiscal octroyé
- un avantage culturel direct (festivals de cinéma par
exemple) et indirect pour la France au niveau national et international.
4.4.2. Historique de la législation relative
aux SOFICA
Les SOFICA françaises sont plus anciennes que le
système Tax Shelter belge. Comme celui-ci, les Sofica permettent une
levée de fonds en vue de l'investissement dans le secteur du
cinéma français.
Les Pouvoirs publics français ont créé
cet incitant fiscal par la loi n° 85-695 du 11 juillet 198555(*). Cette loi a subi de nombreux
amendements dont le dernier par la loi 2014-856 du 31 juillet 2014 et
reprise aux articles199 unvicies, 217 septies, 238 bis HE à HM du Code
Général des Impôts (CGI), et articles 46 quindecies A
à F de l'annexe III, Décret n° 95-544 du 2 mai 1995.
4.4.3. Examen des articles 238 bis HE à HH
du Code Général des Impôts
Nous allons examiner les articles suite à la loi du 31
juillet 2014 en suivant pour l'étude des Sofica le même
schéma que celui utilisé pour l'examen des Tax Shelter, tel
qu'étudié à l'article 194ter du CIR 1992
c'est-à-dire en commençant par présenter les intervenants
des Sofica.
A. L'investisseur ou souscripteur
L'investisseur ou souscripteur est défini à
l'article 238 bis HE du Code Général des Impôts :
« Pour l'établissement de l'impôt
sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés, les
souscriptions en numéraire au capital de sociétés anonymes
soumises à l'impôt sur les sociétés dans les
conditions de droit commun et qui ont pour activité exclusive le
financement en capital d'oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles
agréées sont admises en déduction dans les conditions
définies à l'article 217 septies et ouvrent droit à la
réduction d'impôt prévue à l'article 199
unvicies.»
Comme précisé à l'article 199
unvicies du Code Général des Impôts :
« 1. Les contribuables domiciliés en
France au sens de l'article
4
B bénéficient d'une réduction d'impôt
au titre des souscriptions en numéraire, réalisées entre
le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2017, au capital initial ou aux
augmentations de capital des sociétés définies à
l'article 238 bis HE.
Le bénéfice de la réduction
d'impôt est subordonné à l'agrément du capital de la
société par le ministre chargé du budget.
2. La réduction d'impôt s'applique aux sommes
effectivement versées pour les souscriptions mentionnées au 1,
retenues dans la limite de 25 % du revenu net global et de 18 000 €.
3. La réduction d'impôt est égale
à 30 % des sommes retenues au 2.
Le taux mentionné au premier alinéa est
porté à 36 % lorsque la société s'engage à
réaliser au moins 10 % de ses investissements dans les conditions
prévues au a de l'article
238
bis HG avant le 31 décembre de l'année suivant celle
de la souscription.
4. Lorsque tout ou partie des titres ayant donné
lieu à réduction d'impôt est cédé avant le 31
décembre de la cinquième année suivant celle du versement
effectif, la réduction d'impôt obtenue est ajoutée à
l'impôt dû au titre de l'année de la cession. Toutefois, la
réduction d'impôt n'est pas reprise en cas de décès
de l'un des époux ou partenaires liés par un pacte civil de
solidarité soumis à imposition commune. »
Et précisé à l'article 217 septies du
Code Général des Impôts :
« Pour l'établissement de l'impôt
sur les sociétés, les entreprises peuvent pratiquer, dès
l'année de réalisation de l'investissement, un amortissement
exceptionnel égal à 50 % du montant des sommes effectivement
versées pour la souscription au capital des sociétés
définies à l'article 238 bis HE.
Le bénéfice de ce régime est
subordonné à l'agrément, par le ministre de
l'économie et des finances, du capital de ces
sociétés.
Un décret fixe les modalités d'application
du présent article, notamment les obligations déclaratives
(1).
(1) Annexe III, art. 46 quindecies E. »
Ce qui veut dire en résumé que l'investisseur
éligible dans les Sofica peut être soit un contribuable
privé domicilié en France qui paie l'impôt sur les revenus,
soit une entreprise qui paie l'impôt sur les sociétés sont
des investisseurs éligibles dans les Sofica. En pratique, ce sont
presqu'exclusivement les particuliers qui investissent dans les Sofica.
B. Les Sofica
Les Sofica sont définies à l'article 238 bis HE
du Code Général des Impôts :
« Pour l'établissement de l'impôt
sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés, les
souscriptions en numéraire au capital de sociétés anonymes
soumises à l'impôt sur les sociétés dans les
conditions de droit commun et qui ont pour activité exclusive le
financement en capital d'oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles
agréées sont admises en déduction dans les conditions
définies à l'article 217 septies et ouvrent droit à la
réduction d'impôt prévue à l'article 199
unvicies. »
Les Sofica sont donc des sociétés
d'investissement dont l'activité exclusive est le financement d'oeuvres
cinématographiques et audiovisuelles agréées. Elles ont
la forme de sociétés anonymes et sont soumises à un
agrément de leur capital par le ministre chargé de l'Economie et
des Finances. Au niveau culturel, elles doivent également recevoir
l'agrément du CNC.
C. Les oeuvres
éligibles :
Comme dans le mécanisme du Tax Shelter, les oeuvres
éligibles doivent recevoir un agrément. En France, c'est le
Président du Centre National du Cinéma et de l'Image
animée qui délivre cet agrément en accord avec l'article
238 bis HF du Code Général des Impôts :
« L'agrément prévu à l'article
238 bis HE est délivré par le président du Centre national
du cinéma et de l'image animée aux oeuvres,
réalisées en version originale, en langue française, de
nationalité d'un Etat de la Communauté européenne, et
pouvant bénéficier du soutien de l'industrie
cinématographique et de l'industrie des programmes audiovisuels
prévu à l'article 76 de la loi de finances pour 1960 n°
59-1454 du 26 décembre 1959 et à l'article 61 de la loi de
finances pour 1984 n° 83-1179 du 29 décembre 1983, à
l'exclusion : - des oeuvres figurant sur la liste prévue à
l'article L. 311-2 du code du cinéma et de l'image animée ; -
des oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles utilisables à
des fins de publicité ; - des programmes d'information, des
débats d'actualité et des émissions sportives ou de
variétés ; - de tout document ou programme audiovisuel ne
comportant qu'accessoirement des éléments de création
originale. Toutefois, dans la limite de 20 % des financements annuels
visés à l'article 238 bis HE, l'agrément prévu au
même article peut être délivré aux oeuvres de
coproduction réalisées dans une langue du pays du coproducteur
majoritaire établi dans un Etat membre de la Communauté
européenne. »
Comme pour le Tax Shelter qui désirait
développer le cinéma en Fédération
Wallonie-Bruxelles, le but des Sofica est de développer le cinéma
de langue française en France en privilégiant des oeuvres en
langue française mais en s'ouvrant au cinéma européen.
Ce contrôle est effectué par le Centre National
du Cinéma et de l'Image Animée (CNC). L'agrément doit
être demandé avant le début des prises de vues. La Sofica
doit avoir pris un engagement d'investir avant le début du tournage de
l'oeuvre.
D. Conditions de financement et
d'exonération fiscale pour le souscripteur
Pour le souscripteur, les Sofica sont un incitant fiscal
créé par l'Etat qui voulait, dans les années 80, augmenter
la levée de fonds à destination du milieu
cinématographique et audiovisuel. L'Etat accorde un avantage fiscal
pour attirer l'épargne privée dans le cinéma
caractérisé comme un secteur à risques.
C'est l'article 40 de la loi n°2014-856 du 31 juillet
2014 ainsi que l'article 199 unvicies du Code Général des
Impôts et l'article 217septies qui fixent le financement du souscripteur,
qu'il soit personne physique ou société :
« III Les personnes physiques peuvent
déduire de leur revenu net global le montant des sommes effectivement
versées ; cette déduction ne peut excéder 25 % de ce
revenu.
Les actions des sociétés définies au
paragraphe I ne sont pas comprises parmi les valeurs citées à
l'article 163 octies du code général des impôts.
En cas de cession de tout ou partie de ces titres dans les
cinq ans de leur acquisition, le montant des sommes déduites est
ajouté au revenu net global de l'année de la cession.
Pour l'établissement de l'impôt sur les
sociétés, les entreprises peuvent pratiquer, dès
l'année de réalisation de l'investissement, un amortissement
exceptionnel égal à 50 % du montant des sommes effectivement
versées pour la souscription des titres.
Le bénéfice du régime prévu au
présent paragraphe est subordonné à l'agrément, par
le ministre de l'économie, des finances et du budget, du capital de la
société définie au paragraphe I. »
Ce qui signifie que les personnes physiques domiciliées
en France qui investissent dans les Sofica bénéficient d'une
réduction d'impôt sur les sommes investies dans la limite de 25 %
du revenu net global et de 18.000 € par foyer fiscal. Si le souscripteur
cède ses titres avant les 5 ans à dater de leur acquisition, les
sommes déduites seront ajoutées au revenu net global de
l'année de cession.
Les personnes morales qui paient l'impôt sur les
sociétés (IS) peuvent pratiquer un amortissement exceptionnel
égal à 50% du montant des sommes versées pour la
souscription des titres et ce dès l'année de réalisation
de l'investissement cf. article 217 septies du CGI.
Le bénéfice de la réduction d'impôt
est subordonné à l'agrément du capital de la Sofica par le
ministre en charge du budget. Cela signifie que le souscripteur doit
vérifier si la Sofica présente bien toutes les garanties
d'éligibilité.
L'article 238 bis HH précise également
que :
« Les actions souscrites doivent obligatoirement
revêtir la forme nominative. Une même personne ne peut
détenir, directement ou indirectement, plus de 25 % du capital d'une
société définie à l'article 238 bis HE. Cette
dernière disposition n'est plus applicable après l'expiration
d'un délai de cinq années à compter du versement effectif
de la première souscription au capital agréée. Aucune
augmentation du capital ne peut être agréée dans les
conditions mentionnées aux articles 199 unvicies et 217 septies lorsque
la limite de 25 % est franchie. Lorsqu'elles sont inscrites au bilan d'une
entreprise relevant de l'impôt sur le revenu, les actions des
sociétés définies à cet article ne peuvent faire
l'objet sur le plan fiscal d'une provision pour
dépréciation. »
Le souscripteur ne peut détenir, de manière
directe ou indirecte, plus de 25 % du capital d'une Sofica. Cinq ans
après le 1er versement de la souscription, ce pourcentage
peut être augmenté mais la limite de 25 % n'entraînera pas
une augmentation de capital agréée.
Il faut déjà noter que la réduction
d'impôt pour le souscripteur varie selon l'investissement
réalisé par la Sofica (voir point ci-dessous) :
* 30 % du montant investi si la Sofica n'est pas
adossée
* 36 % du montant investi si la Sofica est adossée,
c'est-à-dire qu'elle s'est engagée à affecter au moins 10
% de son capital à l'achat de parts dans des sociétés de
production.
Notons que ces chiffres ont diminué car auparavant la
réduction d'impôt pouvait être de 40 % sil la Sofica
était non adossée et de 48 % si elle était
adossée.
Le souscripteur qui accepte de prendre plus de risques
bénéficie donc d'un avantage fiscal plus élevé (36
%) que celui qui en prend moins (30 %).
Ce système permet, pour un plafond de 18.000€
investis, une réduction d'impôt de :
* 5.400€ si la Sofica est non adossée
(18.000€ x 30 % = 5.400€)
* 6.480€ si la Sofica est adossée (18.000€ x
36 % = 6.480€).
E. Conditions d'investissement pour les
Sofica
La manière dont les Sofica doivent investir les fonds
levés est décrite dans l'article 238 bis HG du Code
Général des Impôts :
« Les sociétés définies
à l'article 238 bis HE doivent réaliser leurs investissements
sous la forme : a) De souscriptions au capital de sociétés
passibles de l'impôt sur les sociétés dans les conditions
de droit commun et qui ont pour activité exclusive la réalisation
d'oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles entrant dans le champ
d'application de l'agrément prévu à l'article
précité ; b) De versements en numéraire
réalisés par contrat d'association à la production. Ce
contrat doit être conclu et les versements doivent être
effectués avant le début des prises de vues. Il permet
d'acquérir un droit sur les recettes d'exploitation d'une oeuvre
cinématographique ou audiovisuelle agréée dans les
conditions prévues à l'article 238 bis HF et limite la
responsabilité du souscripteur au montant du versement. Le contrat est
inscrit au registre prévu au titre III du code de l'industrie
cinématographique ; son titulaire ne jouit d'aucun droit d'exploitation
de l'oeuvre et ne peut bénéficier du régime de soutien
financier de l'Etat à l'industrie cinématographique et à
l'industrie des programmes audiovisuels. Le financement par ces contrats ne
peut pas excéder 50 % du coût total de
l'oeuvre. »
Nous constatons que les Pouvoirs publics ont donné deux
moyens aux Sofica pour investir dans les sociétés de production
les fonds levés, à savoir :
a) Par souscription au capital de sociétés de
production. Dans le cas des investissements dans le développement de
projets, via la souscription au capital de sociétés de
production, la Sofica récupère ses investissements à la
mise en production des différents projets.
b) Par versements en numéraire réalisés
par contrat d'association à la production oeuvre par oeuvre. Dans ce
cas, la Sofica récupérera pour chaque investissement
réalisé, un pourcentage de recettes sur les différents
supports d'exploitation du film comme par exemple : les entrées en
salles de cinéma, le marché vidéo (DVD, VOD, etc.), les
ventes internationales et/ou les droits de diffusion télévisuelle
en France.
4.4.4.Les Sofica en pratique
A. Le souscripteur :
Vu que la grande majorité des souscripteurs sont des
personnes physiques et que le reste sont des sociétés, je n'ai pu
obtenir ni de la part du Ministère des Finances, ni de la part du CNC
qui possède d'excellentes données et statistiques sur les Sofica,
ni de la part des sociétés de financement qui ont
créé des Sofica aucune information quant à
l'identité des souscripteurs, à leurs écritures comptables
et à leurs déclarations fiscales. Tout ceci était
toujours justifié par des questions de confidentialité.
Il ressort de l'étude de différents documents
que le souscripteur-type est une personne physique domiciliée en France
qui cherche à soutenir le cinéma français tout en
bénéficiant d'une réduction d'impôt et d'une
plus-value éventuelle sur les actions. Il est prêt à
prendre des risques non négligeables : un risque de perte en
capital car les fonds investis dans une Sofica ne sont pas garantis et au
niveau de la trésorerie, les fonds investis sont bloqués pendant
au moins 5 ans. C'est pourquoi certaines sociétés de financement
conseillent à leurs clients de ne pas investir + de 10 % d'un patrimoine
mobilier dans les Sofica.
Vu le rendement élevé, les Sofica sont pour
certains souscripteurs des investissements très courus et la
souscription est souvent difficilement accessible aux non-initiés car
elle est d'une durée très courte. Certains sociétés
de financement disposent même d'un système d'alerte par email pour
prévenir les souscripteurs habituels de l'arrivée de ce produit
fiscal au cours de chaque automne.
Le souscripteur cinéphile prêt à prendre
plus de risque investira dans une Sofica non adossée pour obtenir un
avantage fiscal de 36 % mais cette Sofica ne propose aucune garantie sur le
capital et le retour sur investissement se fait uniquement en fonction du
succès du film.
Le souscripteur cinéphile moins agressif,
désireux de prendre moins de risque investira dans une Sofica
adossée qui aura conclu un accord avec une société tierce
pour garantir le rachat de ses parts à échéance.
Depuis 2009, une Sofica ne peut pratiquer l'adossement
qu'à hauteur de 50 %, c'est-à-dire que la garantie de rachat
à un prix fixe ne peut se faire que sur ces 50 %. Concrètement,
la part d'investissement dans une Sofica est plutôt comprise entre 0 et
40 %. Il faut savoir que, dans le meilleur des cas, les investisseurs ont
récupéré 100 % du capital investi et ont donc eu comme
plus-value la défiscalisation accordée initialement. D'autres
n'ont reçu qu'un remboursement de 68 % de la valeur des parts, se
retrouvant donc avec une opération nulle. Enfin, certains ont
même perdu de l'argent. Il ne faut pas oublier que le succès d'un
film, tant en salles qu'à la télévision est
aléatoire.
Le législateur a souhaité que les Sofica
financent surtout les films qui en ont réellement besoin. Les 3
principales caractéristiques des projets soutenus par la Direction
Générale des Finances publiques et le CNC sont56(*) : un budget
inférieur à 8 millions€, si possible pour un investissement
dans un premier ou second film et une société de production de
petite taille ou indépendante.
Mais des films à grand budget et à grande
production ont également figuré au catalogue de
sociétés de financement et ont reçu l'agrément du
CNC comme le très célèbre long métrage
« Les hommes et les Dieux ».
Les sociétés de financement qui créent
les Sofica ont souvent, comme les sociétés intermédiaires
pour le Tax Shelter leur propre ligne éditoriale, leur
spécialité.
B. Les Sofica
Nous allons étudier les Sofica de manière
pratique et détaillée. Sur base de leur prospectus publié
chaque année en automne, nous avons choisi comme exemple trois
Sofica : une Sofica importante appelée Manon 6, une autre qui est
Cinemage 10 qui a bénéficié cette année du plus
gros montant de fonds à récolter soit 10.000.000€ et la
Sofica Cineventure, nouvelle sur le marché en 2014.
Tout commence par l'intervention du CNC et du Ministre des
Finances et des Comptes Publics qui donnent leur agrément au projet de
constitution de la Sofica selon l'article 40 de la loi n° 85-695 et le
décret n° 85-982 du 17 septembre 1985.
Le prospectus, qui contient l'offre au public en vue de la
constitution de la Sofica est ensuite publié. Tous les prospectus des
Sofica, comme ceux pour le Tax Shelter, commencent par un résumé.
Le souscripteur y reçoit dès la première page
l'avertissement de bien examiner l'offre avec les risques qu'elle comporte. Des
informations sont également délivrées concernant la
responsabilité des leveurs de fonds en cas de litige. (notification
article 212-8 du Règlement général de l'Autorité
des marchés financiers). Le résumé reprend
brièvement le contenu de l'offre.
Nous allons comparer toutes les informations contenues dans
les prospectus des trois Sofica choisies plus haut afin de pouvoir les
comparer, d'examiner leurs similitudes et leurs particularités afin d'en
tirer des informations quant à leur gestion commerciale,
financière et la fiscalité qui les concerne. Nous allons ensuite
étudier de manière théorique mais en détails la
fiscalité applicable aux souscripteurs des Sofica et évoquer
celle applicable aux Sofica elles-mêmes.
MANON 657(*)
Présentation
|
La Sofica « Manon 6 » a été
créée par 2 sociétés : « Mars
Films », société de production (coproduction de 10
à 15 films par an) et de distribution de films français et
européens (15 à 20 films par an) et « Lucy
Finance », société spécialisée dans les
investissements au niveau du secteur cinématographique et audiovisuel
(conseil et gestion). Cette société gère plusieurs
Sofica.
|
Activités et Orientations
|
- Soutien à la production indépendante d'oeuvres
cinématographiques françaises et européennes dont les
films coproduits par la société de production indépendante
Mars Films.
- Financement du développement d'oeuvres
cinématographiques ou audiovisuelles agréées en effectuant
au moins 10 % de ses investissements sous forme de participation au capital de
3 à 5 sociétés de production indépendantes en
favorisant des projets de films indépendants.
- Financement d'oeuvres agréées produites ou
coproduites par des producteurs français indépendants sous forme
de contrat d'association à la production.
- Soutien à des films de petits ou moyens budgets.
- Soutien à de nouveaux auteurs.
|
Investissements
|
- La majorité des investissements se feront de
manière directe par versements en numéraire par contrat
d'association à la production (oeuvre par oeuvre) qui sera inscrit au
Registre Public de la Cinématographie et de l'Audiovisuel (RCPA).
- 40 % max. des investissements de Manon 6 seront
consacrés à des productions indépendantes coproduites par
la société Mars Films. Pour le calcul de cet adossement, seule
l'enveloppe totale investie égale à 90 % min. du capital social
sera prise en compte.
En contrepartie, Mars Films rachètera à Manon 6
les droits à recettes qui lui auront été
cédés par les producteurs dans les 5 ans à dater de la
constitution de la Sofica et à un prix de rachat fixé par contrat
et égal au montant de l'investissement initial, déduction faite
des recettes encaissées par la Sofica en application du contrat
d'association à la production. Manon 6 ne tirera aucun profit de la
revente de ces investissements adossés, soit 40 % max., à la
société Mars Films. Aucun investissement de Manon 6 ne
bénéficiera d'une garantie bancaire. Les investissements
adossés, comme les autres investissements seront soumis aux frais de
gestion annuels de la Sofica.
- 10 % minimum des investissements de Manon 6 seront investis
au capital de la société Manon Production 6, filiale de Manon 6
et société de production dans le but de financer le
développement d'oeuvres cinématographiques et audiovisuelles
agréées par le CNC. Manon Production 6 réalisera des
accords de co-développement de portefeuilles de projets avec 3 ou 5
sociétés de production qui prendront la forme de contrats de
production par lesquels Manon Production 6 détiendra une part de
copropriété sur les droits des projets et un droit d'approbation
sur l'ensemble des éléments artistiques, techniques et
financiers.
- Manon 6 favorisera les films à petits ou moyens
budgets en consacrant au min. 65 % de ses investissements à des films au
devis inférieur à 8.000.000€.
- Manon 6 soutiendra les nouveaux auteurs en consacrant au
min. 35 % du montant de ses investissements à des 1ers ou 2èmes
films de réalisateurs.
|
Garanties
Risques
|
- Manon 6 offre aux souscripteurs toutes les garanties
exigées par le législateur : agrément du CNC, du
Ministre des Finances et des Comptes Publics, enregistrement des contrats
d'association à la production au RCPA, enregistrement de la Sofica au
Registre du Commerce et des Sociétés, respect de la distribution
des montants investis, etc.
- Expertise des fondateurs de la Sofica dans le monde
cinématographique et audiovisuel et dans le financement des projets.
- Garantie qu'une division des risques sera
étudiée aussi bien financièrement qu'au niveau du choix
des oeuvres agréées à financer par le Comité
d'investissement en adaptant chaque projet au public visé.
- Garantie d'enregistrement des oeuvres au Registre Public de
la Cinématographie et de l'Audiovisuel (RCPA).
- Les Dossiers de demandes d'investissement sont
examinés au niveau artistique, écriture, financier et ensuite
présentés au Comité d'investissement par Lucy Finance. Le
comité d'investissement est composé de dix personnes : trois
de Lucy Finance, trois de Mars Films et quatre spécialistes du
cinéma choisis pour leur expérience, neutralité et
objectivité.
- Examen du Comité d'investissement de la Sofica des
critères financiers, commerciaux, artistiques, depuis l'écriture
à la distribution.
- Contrôle de la Sofica au niveau de la production
(budgets, agréation des oeuvres, inscription du contrat d'association,
analyse des contrats de coproduction, des contrats de réalisateurs
d'acteurs, vérification de polices d'assurance souscrites par la
production, du planning, et des délais de production.
- Contrôle au niveau de la distribution :
projections de ventes fournies par le distributeur par territoire, analyse du
potentiel commercial des oeuvres, suivi des ventes, contrôle des mandats
de distribution.
- Contrôle de l'exploitation : vérification
des recettes, bilan financier oeuvre par oeuvre, encaissement par la Sofica des
droits et recettes cédées par le producteur.
- Risques clairement énumérés dans le
prospectus que l'investisseur est invité à lire attentivement.
- Risque de non rachat des actions des souscripteurs.
- Les investissements indirects ne bénéficieront
d'aucune garantie bancaire.
- Manon 6 est une Sofica, soit un placement à risque
mais susceptible de donner un avantage fiscal intéressant.
- Placement de longue durée soit la durée de la
vie de la Sofica (10 ans).
- Les souscripteurs peuvent céder leurs titres avant le
31 décembre de la 5ème année suivant celle du
versement des sommes de souscriptions mais perdent alors leurs avantages
fiscaux.
- Le souscripteur n'est pas sûr de trouver un acheteur
de ses actions car l'acheteur de second rang ne bénéfice pas
d'avantage fiscal.
- La rentabilité du placement dépend de la
gestion de chaque Sofica.
- En cas de déficit, la Sofica devra payer une
indemnité de 25% de la fraction du capital qui n'a pas été
utilisée conformément à son objet social.
- Risque de dissolution anticipée de la Sofica ou de la
réduction de son capital qui ne peut se faire que moyennant l'accord du
Ministre des Finances et de Comptes Publics, avec une perte de réduction
d'impôt calculée.
|
Constitution et souscription
|
Manon 6 est une société anonyme
constituée par offre au public de titres financiers. A cette fin, un
prospectus et son résumé, ont été
rédigés par l'émetteur et visés par
l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui a
vérifié la cohérence des informations contenues.
L'émetteur mettra des prospectus et de bulletins de souscription
à la disposition des souscripteurs. Les actions de Manon 6 seront
commercialisées par une société de type prestataires de
services d'investissement, conseillers en investissements financiers à
savoir dans ce cas une Société de Bourse dénommée
Portzamparc, en respect de la législation sur les Sofica.
Le capital de la Sofica a été fixé
à 4.270.000€, divisés en 4.270 actions de 1.000€
chacune. Ces actions seront toutes entièrement libérées et
nominatives. La souscription minimale sera de 5.000€, soit 5 actions. Si
le montant des souscriptions reçues n'atteint pas le minimum de
3.000.000€, la Sofica ne sera pas constituée. Les souscriptions
pourront être suspendues sans préavis dès que le montant en
capital aura été intégralement souscrit. Les fondateurs de
Manon 6 détiendront au minimum 1 action chacun soit 0,047 % du capital.
Aucune garantie de rachat n'est donnée aux souscripteurs lors de la
constitution de la Sofica. Dans le cas de Manon 6, les souscriptions se feront
du 16 octobre au 31 décembre 2014. Les frais d'émission sont
estimés à 238.100€ TTC.
Une fois le montant atteint, la Sofica doit être
enregistrée au Registre du Commerce et des Sociétés et les
titres seront inscrits en comptes tenus par l'établissement qui
effectuera le service des titres (BNP Paribas dans ce cas-ci) dans un
délai d'un mois à compter de cet enregistrement. Dès cette
date d'enregistrement, les actions deviennent valides.
La totalité des fonds versés grâce aux
souscriptions et la liste des souscripteurs seront déposées en
une seule fois chez BNP Paribas qui assure la gestion des comptes de la
Sofica.
La Sofica sera ensuite constituée après
l'assemblée constitutive des actionnaires pour une durée de 10
ans à compter de son immatriculation au Registre du Commerce et des
Sociétés.
|
Caractéristiques financières
|
- Rentabilité prévisionnelle : aucun
compte prévisionnel de résultats n'a été
établi vu le caractère aléatoire du secteur
d'activité et des recettes générées par
l'exploitation des oeuvres cinématographiques. En contrepartie, la
Sofica essaie de diversifier au maximum les risques : répartition
des investissements sur des films de caractère différent, une
gestion rigoureuse, par des contrats d'association par lesquels les producteurs
s'engagent à céder à la Sofica des droits à
recettes sur les différents supports de commercialisation (salles, TV,
DVD) et sur différents territoires d'exploitation (ventes
internationales). La Sofica veillera aussi à investir dans le capital de
sociétés de production dont l'activité sera la
réalisation d'oeuvres agréées.
- Placement de trésorerie : la Sofica ne
peut placer en comptes productifs d'intérêts plus de 10 % de son
capital social libéré (décret n° 85-982 du 17
septembre 1985). Les recettes issues de l'exploitation commerciale pourront
être placées en comptes productifs d'intérêts.
- Répartition des investissements : les
fonds de la Sofica doivent être investis dans les 12 mois suivant
l'immatriculation de la société. Au moins 10 % des
investissements se feront par souscription au capital de sociétés
de réalisation d'oeuvres cinématographiques ou audiovisuelles
afin que les souscripteurs puissent bénéficier d'une
réduction d'impôt de 36 %, dans la limite du plafond de 25 % du
revenu net imposable et de 18.000€ par foyer fiscal. Les investissements
par contrat d'association à la production ou par souscription au capital
de société de production indépendante
s'élèveront à 90 % min. du capital social
libéré et Manon 6 investira surtout dans le cinéma mais
envisage aussi d'investir dans la production télévisuelle.
- Affectation de bénéfices : le
total du bénéfice distribuable et des réserves dont
l'Assemblée Générale ordinaire a la disposition, constitue
les sommes distribuables. Si un bénéfice résulte des
comptes de l'exercice, l'AG peut décider de l'inscrire à un ou
plusieurs postes de réserves, soit de le reporter ou de le
distribuer.
|
Frais de gestion
|
Pour les deux premiers exercices, les frais de gestion annuels
représenteront 2,34 % TTC du capital social. Une somme globale annuelle
de 99.916€ TTC a été prévue pour ces deux
premières années. Dès la troisième année, la
Sofica n'aura plus qu'une activité de contrôle et de gestion des
recettes récoltées. Les frais de gestion seront alors
ramenés à 1,75 % TTC du capital social.
Lors du 1er exercice, une charge exceptionnelle
sera supportée par la Sofica, à savoir : 3 % TTC au max. du
montant de la souscription pour la rémunération des
intermédiaires financiers, 90.000€ TTC pour les frais de montage,
20.000€ TTC pour les frais légaux, administratifs et de
constitution.
Lors du dernier exercice, une charge exceptionnelle due aux
opérations de débouclage sera supportée par Manon 6, soit
30.000€ TTC.
|
Filmographie
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Films en cours de tournage :
« Saint-Amour » avec G. Depardieu et B. Poelvoorde, films
coproduits par Manon 5 : « Journal d'une femme de
chambre », « Un homme idéal »,
« Lolo » avec D. Boon, « La tête
haute » avec C. Deneuve, B. Magimel, « Floride »
avec J. Rochefort et S. Kiberlain, etc.
|
Conclusion
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Manon 6 est une Sofica qui a reçu un budget moyen, qui
s'engage à collecter des fonds qui financeront, comme le souhaite le
législateur, des oeuvres agréées de producteurs
indépendants, de petits ou moyens budgets. Manon 6 vise
l'équilibre de ses choix en matière de production et s'attache
également obtenir des droits sur recettes basée sur la
distribution des oeuvres sur différents supports et territoires
commerciaux. Le montant de 1.000€ par action et l'achat de minimum 5
actions est raisonnable.
|
CINEMAGE 1058(*)
Présentation
|
Cinemage 10 est une Sofica qui reçu cette année
le droit de récolter le plus de fonds parmi les Sofica
agréées, soit 10 millions€. Elle a été
fondée par la société Talma, spécialisée en
conseil, levée et gestion de fonds d'investissements à
destination du secteur cinématographique et par la société
White Light Film & Finance, spécialisée dans les mêmes
produits que sa société soeur Talma.
|
Activités et Orientations
|
- Production majeure de films français avec des
producteurs français indépendants.
- Comme exigé par le législateur,
investissements dans la production de 1ers et 2èmes films d'auteurs et
réalisateurs.
- Choix d'investissement dans des oeuvres pouvant assurer un
retour des fonds investis, une juste rémunération des fonds
jusqu'à la fin de la Sofica et un intéressement à long
terme aux recettes afin de rémunérer le risque
d'investissement.
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Investissements
|
- Investissements directs sous forme numéraire par
contrats d'association à la production avec des producteurs
français indépendants et surtout dans la production de 1ers ou
2èmes films d'auteurs et réalisateurs en contrepartie de droits
sur les recettes d'exploitation des oeuvres.
- Investissements indirects (min. 20 % et max. 45 % des
investissements) par souscription au capital de sociétés de
production et de réalisation d'oeuvres agréées. Il y aura
contrat d'adossement avec des producteurs et Cinemage 10 ne réalisera
aucun profit car la revente des droits à recette se fera au montant
nominal. Aucune garantie bancaire n'est prévue pour ces
investissements.
|
Garanties
Risques
|
- Cinemage 10 offre aux souscripteurs toutes les garanties
exigées par le législateur : agrément du CNC, du
Ministre des Finances et des Comptes Publics, enregistrement des contrats
d'association à la production au RCPA, enregistrement de la Sofica au
Registre du Commerce et des Sociétés, respect des pourcentages
des sommes à investir, etc.
- Cinemage 10 vise un retour des fonds investis, juste
rémunération des fonds jusqu'à la
récupération et un intéressement à long terme aux
recettes de l'oeuvre afin de rémunérer le risque
d'investissement.
- Garantie de rachat au montant nominal des investissements
indirects. Montant nominal (diminués des sommes déjà
encaissées sur ces investissements et des frais de gestion).
- Afin de diminuer les risques le Conseil d'Administration
choisira de constituer un portefeuille de droits à recettes
diversifiés, pour assurer une diminution des risques. Le C.A
définira la proportion maximale des fonds propres de Cinemage 10
susceptible d'être investi dans une même oeuvre.
- Décision des investissements par le Comité
d'Investissement, composé de 10 personnes maximum (3 fondateurs, 4
conseillers plus des conseillers professionnels du cinéma et de
l'audiovisuel).
- Les films sont sélectionnés en fonction de la
qualité des élements artistiques, du sérieux de la
production, de l'économie du projet, des engagements de diffusion dES
films.
- Cinemage 10 effectuera des contrôles de
développement, de casting, d'orientation artistique, économique
des projets.
- Contrôle de la production, des contrats d'auteurs, de
la co-production, des distributions et cessions de droits, des polices
d'assurance souscrites par la production plus des assurances
complémentaires si nécessaires (« garantie de bonne
fin ») délivrées par des sociétés
spécialisées.
- Contrôle du planning du budget en cours de tournage et
de l'inscription des oeuvres au RCPA.
- Contrôle des contrats d'association et de
distribution, visite sur les tournages, contrôle de l'exploitation en
salles, du passage à l'antenne pour les oeuvres audiovisuelles, de la
solvabilité et des compétences des distributeurs et
éditeurs des oeuvres financées.
- Le producteur devra communiquer à Cinémage 10
tous les mandats de distribution dès leur signature.
- Contrôle des recettes, vérification des frais
déductibles opposables, établissement d'un bilan financier oeuvre
par oeuvre. Cinemage 10 pourra encaisser les sommes à lui revenir,
notamment des diffuseurs.
- Une dissolution anticipée se fera avec l'accord du
Ministre de l'Economie et des Finances
- Aucun investissement indirect ne bénéficiera
d'une contre-garantie bancaire.
- Risques clairement énumérés dans le
prospectus que l'investisseur est invité à lire attentivement.
Avant d'investir dans une Sofica,le souscripteur est prié d'analyser sa
situation fiscale. Placement à risque mais dont le rendement potentiel
est intéressant en tenant compte des avantages fiscaux.
- Placement de longue durée (10 ans), soit la
durée de vie de la société.
- Possibilités de cession limitées, perte des
avantages fiscaux en cas de cession avant le délai de cinq ans,
difficulté de reventes à des acheteurs de second rang (ne
bénéficieront pas d'avantage fiscal).
- Rentabilité aléatoire qui dépend de
politique de gestion de la Sofica. Cinémage 10 ne tirera aucun profit de
la revente des droits à recettes aux investissements adossés, car
cette revente s'effectue au montant nominal moins les sommes encaissés
sur ces investissements et les frais de gestion.
- Aucune garantie de rachat des actions lors de la
constitution de la Sofica n'est prévue et Cinemage 10 supportera des
frais de gestion annuels et une commission de surperformance variable à
l'issue de sa 5ème année de vie. Les frais pourront
être prélevés même en cas de perte pour les
investisseurs.
- Avant un délai de cinq ans, la cession des titres est
possible mais les avantages fiscaux accordés par la loi sont perdus.
- En cas de déficit, la Sofica devra payer une
indemnité de 25% de la fraction du capital qui n'a pas été
utilisée conformément à son objet social.
|
Constitution et souscription
|
- Cinemage 10 est une SA de nationalité
française par actions. Le prospectus d'offre au public et son
résumé ont été rédigés par
l'émetteur et ont obtenu le visa de l'AMF qui a vérifié la
cohérence et la justesse des informations contenues. Les actions de
Cinemage 10 seront commercialisées par des PSI, à savoir
Allianz-Banque privée, Union Financière de France Banque, Invest
Securities et Cinémage 10 où les souscriptions et les versements
seront reçus et là où les prospectus et les bulletins de
souscription seront à la disposition des souscripteurs.
- Le capital de Cinémage 10 est de 10.000.000€,
constitué de 10.000 actions de 1.000€. Les titres sont nominatifs
et à libérer entièrement à la souscription. La
souscription minimale sera de min. 5.000€, soit min. 5 actions. Les
souscriptions pourront être suspendues sans préavis dès que
le capital de 10.000.000€ aura été totalement souscrit. Si
les souscriptions atteignent 3.000.000€ min., c'est l'assemblée
constitutive qui pourra décider de limiter le capital social au montant
des souscriptions constatées. Les souscripteurs connaîtront le
montant qui leur a été alloué à la fin de la
période de souscription. Les fondateurs détiendront une action
chacun sur 10.000.
- Les fonds versés lors des souscriptions seront
déposés à la banque CIC. Les frais relatifs à
cette émission sont de 600.000€ TTC. Les actions porteront
jouissance à partir de la date d'immatriculation de Cinemage 10 au
Registre du Commerce et des Sociétés. Les fondateurs se
réservent le droit de changer de PSI. Dès l'établissement
du certificat du dépositaire des fonds, l'Assemblée
Générale constitutive de Cinemage 10 sera convoquée afin
de constituer la Sofica. Si le capital n'est pas atteint, les fonds recueillis
seront restitués aux souscripteurs sans frais ni intérêts.
La Sofica sera constituée pour une durée de 10 ans à
compter de son immatriculation au Registre du Commerce et des
sociétés. Les actions ne bénéficient d'aucune
garantie de rachat.
|
Caractéristiques financières
|
- Rentabilité prévisionnelle : aucun
compte prévisionnel de résultats n'a été
établi vu le caractère aléatoire du secteur et des
investissements. Cinemage 10 essaiera de réduire les risques
d'investissment par leur division : diversification des montants investis
(en moyenne entre 40.000 et 90.000€ par investissement), par une gestion
rigoureuse.
- Placement de la trésorerie : Cinemage 10
placera ses disponibilités à raison de 10 % max de son capital
social libéré en comptes productifs d'intérêts. Les
sommes résultant des recettes des financements de films seront
placées sur des comptes productifs d'intérêts.
- Affectation des bénéfices : les
sommes distribuables sont constituées du total du bénéfice
distribuable et des réserves. C'est l'Assemblée
Générale ordinaire qui décidera de la distribution des
sommes distribuables. S'il y a prélèvement sur les
réserves, le CA indiquera les postes de réserves sur lesquels les
sommes distribuées ont été retirées. Sur le
bénéfice diminué des pertes antérieures, 5 % seront
prélevés pour former le fonds de réserve légal qui
est obligatoire jusqu'à ce que la réserve légale atteigne
le 10e du capital social.
|
Frais de gestion
|
Pour ses deux premiers exercices, les charges annuelles sont
estimées à 3,5 % TTC de la tranche du capital social
inférieure à 7.000.000€, plus 2,1 % TTC de la tranche du
capital social comprise entre 7.000.000€ et 10.000.000€ plus 1,4 %
TTC de la tranche du capital supérieure à 10.000.000€. Ces
charges correspondent aux frais de constitution de la Sofica, au suivi de la
vie de la Sofica, aux frais de la gestion administrative, comptable et
financière de la société, à la
rémunération des salariés et des prestataires de services
et consultant et des frais administratifs divers (impôts et taxes),
etc.
Dès la 3e année (année de
surveillance des recettes), ces frais seront ramenés à 2,5 % TTC
de la tranche du capital social inférieure à 7.000.000€ plus
1,5 % TTC de la tranche du capital social comprise entre 7.000.00€ et
10.000.000€ plus 1 % TTC de la tranche du capital supérieure
à 10.000.000€ lors de la 3e et de la 4e
année d'exercice.
Les frais seront augmentés lors de la 5e
année d'exercice car l'activité de la Sofica sera plus intense vu
la nécessiteé de liquider les droits à recettes. Ces
charges seront alors de 3,5 % TTC de la tranche du capital social
inférieure à 7.000.000€, plus 2,1 % TTC de la tranche de
capital social comprise entre 7.000.000€ et 10.000.000€.
Pour les années 6 et suivantes, les frais de gestions
seront similaires à ceux des 3e et 4e
années.
Lors du premier exercice, il faut tenir compte d'une charge
exceptionnelle composée d'une commission de placement versée aux
intermédiaires financier, relative à l'offre au public (3 % TTC)
et des frais de montage (3 % TTC).
A l'issue de sa 5e année d'existence,
Cinemage 10 versera à Cinemage Gestion et/ou Talma et/ou White Light
Films & Finance une rémunération relative à la
performance des placements réalisés par Cinemage 10 (prime de
surperformance). Cette prime pourra être prélevée
même en cas de perte pour les investisseurs. Cette
rémunération sera proportionnelle au montant total des
encaissements bruts résultant des investissements soit sur la tranche
des encaissements bruts inférieure à 90 % du montant nominal des
investissements : 0 % du montant total de la tranche, sur la tranche des
encaissements bruts comprise entre 90 % et 110 % du montant nominal des
investissements : 15 % du montant total de la tranche et sur la tranche
des encaissements bruts supérieure ou égale à 110 % du
montant nominal des investissements : 25 % du montant total de la
tranche.
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Filmographie
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Films coproduits par Cinemage récemment :
«Lolo », « Babysitting 2 », « A
trois on y va », « Ange et Gabrielle »,
« Dheepan » de J. Audiard, Palme d'or au festival de Cannes
cette année, etc.
|
Conclusion
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Cinemage 10 a reçu l'autorisation de levée de
fonds pour un montant très élevé : 10.000.000€.
Cette Sofica respectera évidemment les bases légales mais a
décidé de réduire les risques en diminuant les montants
investis : entre 40.000 et 90.000€ par investissement. Le retour sur
fonds investis est une des priorités ainsi qu'un intéressement
aux recettes afin de combler le risque. Le montant de chaque action est de
1.000€ avec un achat de min. 5 actions, ce qui est tout à fait
normal.
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CINEVENTURE59(*)
Présentation
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Cineventure est une toute nouvelle Sofica qui est apparue sur
le marché en 2014. Elle a été fondée par la
société OCP Finance SAS, qui s'occupe de produits de
défiscalisation à destination du grand public et de souscription
d'investissements à destination d'entreprises innovantes et de la
société Le Pacte SAS, qui s'occupe de distribution, de production
et de ventes internationales de films. Cette société,
créée en 2007 a distribué ou produit environ 90 films.
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Activités et Orientations
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- Production de films à potentiel d'exploitation long
(salles de cinéma, TV, Vidéo, ventes internationales).
- Production basée sur des auteurs
expérimentés, sur des sujets choisis en fonction d'une
sélection potentielle à des festivals de cinéma
réputés.
- Soutien de 1ers et 2èmes films de
réalisateurs.
- Via sa société Le Pacte, Cineventure
accompagne les producteurs par ses conseils artistiques, conseils de casting,
conseil économiques, financiers, budgétaires depuis
l'écriture jusqu'au tournage.
- Cineventure conseille également les producteurs quant
à la vie commerciale des projets, quant à leur présence
à des festivals.
- Elle assure la commercialisation des films pour les
producteurs, le marketing pour les distributeurs, la télévision,
les éditeurs vidéo et internet, en France et au niveau
international.
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Investissements
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- 70 % des investissements de Cineventure se feront par
versement en numéraire sous forme de contrats d'association à la
production donnant droit à la propriété des produits de
l'exploitation des oeuvres. 30 % min. de ces investissements se feront avec
association à la production de 1ers et 2èmes films de
réalisateurs et le reste financera des films d'auteurs
expérimentés et des productions à longue exploitation
commerciale. 10 % des contrats d'association iront au financement de films
d'animation et aussi au financement de longs métrages documentaires.
- 30 % des investissements se feront sous forme de
souscription au capital de sociétés de réalisation
(soutien de l'écriture et développement de projets avant leur
production). 10 % max. de ces investissements seront adossés. Ces
investissements bénéficieront à deux
sociétés (Le Pacte : 15 % et Rectangle Product : 15 %).
Ces deux sociétés s'engagent à rembourser ces
investissements au bout de 5 ans, à un prix convenu d'avance mais
Cineventure ne tirera aucun profit de la revente des droits à recettes
car la revente se fera au montant nominal. Il n'existe aucune garantie bancaire
pour ces investissements.
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Garanties
Risques
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- CINEVENTURE offre aux souscripteurs toutes les garanties
exigées par le législateur : agrément du CNC, du
Ministre des Finances et des Comptes Publics, enregistrement des contrats
d'association à la production au RCPA, enregistrement de la Sofica au
Registre du Commerce et des Sociétés, respect des montants
investis, etc.
- Expertise des fondateurs de la Sofica dans le monde
cinématographique et audiovisuel et dans le financement des projets.
- CINEVENTURE assure la sélection de l'investissement
via le Comité d'investissement et le suivi des projets. Elle accompagne
les producteurs et les distributeurs dans leurs projets. Cineventure apporte
son expérience artistique financière, commerciale et
juridique.
- Cineventure suit les projets des producteurs à partir
de l'écriture en passant par le casting, l'aspect économique, le
budget, le plan de financement des films.
- La priorité est donnée à la vie
commerciale des projets en vue de la présence sur les festivals,
marchés internationaux, accompagnement des producteurs dans la
commercialisation le ciblage le marketing des projets pour les distributeurs,
télévisions, éditeurs vidéo et internet en France
et à l'étranger.
- Les investissements adossés
bénéficieront à des projets de sociétés de
réalisation qui s'engagent à rembourser ces mêmes
investissement au bout de cinq ans à un prix convenu d'avance
prévu dans le contrat d'association
- Afin de constituer un portefeuille de droits à
recettes diversifié et une division des risques le C.A de CINEVENTURE
s'engage à investir maximum 600.000€ par projet.
- Le Comité d'Investissement a pour but de
sélectionner des projets d'investissements présentés
à CINEVENTURE, il s'appuiera des professionnels du secteur et d'autres
conseillers du secteur, il est composé de maximum de douze personnes.
- Pour l'identification, l'accueil, et la
pré-sélection des projets présentés il y aura des
réunions mensuelles du comité d'investissement et un pool de 3
à 5 lecteurs expérimentés pour assister le Comité
d'Investissement et Cinéventure.
- Le contrôle et l'analyse des contrats avec les
auteurs, la coproduction, la distribution, et la cession de droits seront faits
par Cineventure.
- Examen des budgets et des plans de financement,
vérification de la souscription de la police d'assurance de la
production, vérification de la solvabilité des producteurs. Des
assurances complémentaires « garantie de bonne fin »
délivrées par des sociétés
spécialisées pourront être exigées.
- Vérification du planning de production et du respect
des délais de livraison.
- Contrôle régulier des budgets pour chaque
production en cours de tournage.
- Contrôle de distribution : garantie minimale de
diffusion par l'exploitation en salles, passage à l'antenne. Le
producteur devra communiquer à la Sofica tous les mandats de
distribution dès leur signature.
- Contrôle de l'exploitation: contrôle de la
remonté des recettes, vérification des frais déductibles
opposables. Etablissement d'un tableau financier oeuvre par oeuvre,
encaissement à partir des diffuseurs des sommes à revenir
à la Sofica.
- Les souscripteurs doivent avoir connaissance de leur
situation fiscale avant d'investir et sont invités à lire
attentivement le prospectus rédigé par l'émetteur.
- Des risques juridiques et d'évolution de la
législation existent pour la Sofica.
- Les Sofica sont des placemenst risqués de nature
aléatoire.
- Les souscripteurs ne bénéficient d'aucune
garantie d'achat de leurs actions. Les possibilités pratiques de cession
sont limitées. Avant les cinq ans à compter de la souscription,
les actionnaires perdent les avantages fiscaux.
- La liste des risques décrits dans le prospectus n'est
pas exhaustive et que d'autres risques, non connus pourraient survenir et avoir
un effet négatif sur la société.
- Les investissements adossés comme les autres
investissements sont soumis au risque de solvabilité de l'adosseur. Ces
investissements adossés ne font pas l'objet d'une garantie bancaire.
- CINEVENTURE supportera en plus de frais de gestion annuels
et des commissions de montage et de placement une commission de surperformance
variable prélevée par la société de gestion de la
Sofica, accordée à l'issue de la 5ème
année d'existence. La commission de surperformance pourra diminuer le
résultat et la valeur qui sera rendue aux souscripteurs au terme de la
Sofica et ces frais pourront être prélevés même en
cas de perte pour les investisseurs.
- Placement à longue durée d'immobilisation,
égale à dix ans sauf dissolution anticipée avec accord du
Ministre du Budget et des Comptes Publics et de la Réforme de l'Etat
à compter de la durée minimale de 5 ans
- Les investissements sont effectués sur la base
d'estimations de recettes à venir réalisées par les
membres du comité d'investissement et la direction de la
société.
|
Constitution et souscription
|
- Cineventure est une SA de droit français
constituée par offre au public de titres financiers. Le capital de la
société a été agréé par le
Ministère des Finances et des Comptes publics. Son prospectus a
été ensuite visé par l'AMF qui a vérifié la
justesse et la cohérence des informations contenues. Ce sont des
prestataires de service en investissement (PSI) avec lesquels Cineventure aura
conclu une convention de placement de ses titres, à savoir Invest
Securities, Union financière de France et SwissLife Banque Privée
qui recevront les souscriptions et les versements. Ces PSI ont
été agréées pour leur service de placement.
- Le montant de l'émission sera de 3.000.000€,
soit 30.000 actions de 100€. Les actions seront nominatives et
libérées entièrement à la souscription. La
souscription minimale est de 5.000€, soit 50 actions. Si le capital min.
de 1.000.000€ n'est pas atteint, la Sofica ne pourra pas être
constituée. Les fonds recueillis seront alors restitués aux
souscripteurs sans frais ni intérêts. Dès que le montant de
3.000.000€ sera atteint, les souscriptions pourront être suspendues
sans préavis. Les 2 fondateurs détiendront au min . 1 action
chacun, soit 0,00333 % du capital pour chaque fondateur.
- Dès que le capital sera atteint, la Sofica sera
immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés.
C'est à dater de cette immatriculation que les actions porteront
jouissance. Les fonds collectés seront versés à la banque
Société Générale qui établira le certificat
de dépositaire et c'est à partir de ce moment que
l'Assemblée Générale constitutive de la Sofica pourra
être convoquée et ensuite constituée pour une durée
de 10 ans à dater de son immatriculation au Registre du Commerce et des
Sociétés, sauf dissolution anticipée ou prorogation.
|
Caractéristiques financières
|
- Rentabilité prévisionnelle : aucun
compte de résultats prévisionnel n'a été
établi par l'émetteur vu le caractère aléatoire du
secteur de placement. Concernant la rentabilité de cet investissement il
faut savoir que l'avantage fiscal est élevé, que la durée
du placement est relativement longue et que le montant des sommes
récupérées par le souscripteur dépendent de la
rentabilité des investissements de la Sofica et de sa gestion.
- Placement de la trésorerie : Cineventure
ne placera sur des comptes productifs d'intérêts ses
disponibilités que dans la limite de 10 % de son capital social
libéré. Toutes les sommes reçues des recettes du
financement des oeuvres seront placées en comptes productifs
d'intérêts.
- Affectation des bénéfices : en cas
de bénéfices réalisés par la Sofica, ceux-ci
pourront soit donner lieu au versement de dividendes aux actionnaires, soit
à la mise en réserve de ces sommes. Cette décision sera
prise par l'Assemblée Générale ordinaire. Si le
bénéfice est diminué, il sera prélevé au
moins 5 % pour constituer le fonds de réserve légale qui est
obligatoire jusqu'à ce que celle-ci atteigne le 10e du
capital social.
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Frais de gestion
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Pour les deux premiers exercices, les frais de gestion annuels
sont estimés à 3,12 % TTC maximum du capital social. Ces frais
sont principalement constitués des frais de constitution de la Sofica,
des frais administratifs, comptables et financiers de la gestion de la Sofica,
de la rémunération des prestataires de services et des
consultants, des impôts et taxes, etc.
Au cours du 1er exercice, une charge exceptionnelle
a été prévue composée d'une commission de placement
pour les intermédiaires financiers de 3,36 % TTC max. du capital social
et des frais de constitution et de gestion de l'offre au public pour un montant
de 2,76 % max. du capital social.
A partir du 3e exercice, la Sofica ne s'occupera
plus que du suivi des investissements et des remontées des recettes et
les charges annuelles seront alors réduites à 2,16 % TTC max.
pour les 3e et 4e exercices. Au cours du 5e
exercice, les charges annuelles remonteront à 3,12 % TTC vu
l'activité accrue de la Sofica qui devra s'occuper des droits à
percevoir. Pour les exercices suivants, les frais diminueront.
A l'issue de sa 5e année d'existence,
Cineventure réservera à Cineventure Gestion une
rémunération basée sur la performance des investissements
réalisés (prime de surperformance). Ces frais sont susceptibles
de diminuer les sommes rendues aux souscripteurs et elles pourront être
prélevées même en cas de perte. Cette
rémunération sera proportionnelle au montant total des
encaissements bruts et calculée de cette manière : sur la
tranche des encaissements bruts inférieure à 80 % du montant
nominal des investissements : 0 % du montant total de la tranche, sur la
tranche des encaissements bruts comprise entre 80 % et 100 % du montant nominal
des investissements : 15 % du montant total de la tranche et sur la
tranche des encaissements bruts supérieure ou égale à 100
% du montant nominal des investissements : 25 % du montant total de la
tranche.
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Filmographie
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Pas de films à son actif car cette Sofica a
été fondée fin 2014.
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Conclusion
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Cineventure est une Sofica nouvelle qui a reçu
l'autorisation de lever 3.000.000€ de fonds. Chaque action vaut 100€
et la souscription minimale est de 5.000€. Cette Sofica s'est
orientée vers le financement d'oeuvres à long potentiel
d'exploitation, à la production basée sur des auteurs connus, et
susceptibles d'être sélectionnées à des festivals.
Elle assure également son assistance à l'écriture,
à la production, à la distribution des oeuvres. Cette Sofica
envisage tous les risques et semble se montrer très prudente dans ses
investissements qui seront de 600.000€ max. par projet.
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C. Fiscalité applicable au souscripteur,
personne physique domiciliée en France60(*)
1) Avantage fiscal
Sur base de l'article 199 unvicies du Code
Général des Impôts (CGI), les sommes versées en 2014
en vue de la souscription au capital d'une Sofica donnent droit à une
réduction d'impôts sur les revenus pour les personnes physiques
fiscalement domiciliées en France.
Pour le souscripteur, la base de calcul de l'impôt sur
le revenu est le montant des sommes versées par souscription au cours de
l'année d'imposition et retenues dans la double limite de 25 % du revenu
net global et de 18.000€ par foyer fiscal.
Pour bénéficier de cette réduction
d'impôt, le souscripteur doit conserver les titres souscrits jusqu'au 31
décembre de la 5ème année suivant celle du
versement. Le taux de réduction d'impôt est de 30 % dans ce cas
et il peut atteindre 36 % si la Sofica s'est engagée à
réaliser au moins 10 % de ses investissements dans des
sociétés de production avant le 31 décembre de
l'année suivant celle de la souscription.
2) Imposition des dividendes
Les dividendes versés par la Sofica au souscripteur
sont imposables à l'impôt sur les revenus au barème
progressif, après un abattement de 40 %61(*). Ils sont soumis cependant lors de leur versement
à un prélèvement fiscal de 21 %.Ce
prélèvement, qui correspond à une avance, est imputable,
sous forme de crédit d'impôt sur le montant de l'impôt sur
le revenu dû par le souscripteur.
Les dividendes sont soumis en plus :
- à la CSG au taux de 8,2 % dont 5,1 % sont
déductibles du revenu imposable à l'ISR au titre de
l'année de paiement de la CSG62(*)
- au prélèvement social de 4,5 % non
déductible de la base de l'impôt sur le revenu
- à la CRDS au taux de 0,5 %, non déductible de
la base de l'impôt sur le revenu
- à la contribution de 0,3 % additionnelle au
prélèvement social de 4,5 %, non déductible de la base de
l'impôt sur le revenu, au prélèvement de solidarité
de 2 %, non déductible de la base de l'impôt sur le revenu.
3) Plus ou moins-values de cession à titre
onéreux avant la fin de vie de la Sofica
Les plus-values de cessions de Sofica sont imposables au
barème dégressif de l'impôt sur le revenu. Les
moins-values subies au cours d'une année sont imputables sur les
plus-values réalisées au cours de la même année ou
des 10 années suivantes.
Pour le calcul de l'impôt sur le revenu au barème
progressif, les plus ou moins-values de cessions de Sofica doivent être
réduites de l'abattement pour durée de détention.
Cet abattement est de :
· 50 % du montant de la plus ou moins-value
réalisée si les titres cédés sont détenus
depuis plus de 2 ans et moins de 8 ans à la date de cession.
· 65 % du montant de la plus ou moins-value
réalisée si les titres cédés sont détenus
depuis 8 ans ou plus.
Les plus-values sont également soumises, pour leur
montant pris avant déduction de l'abattement pour la durée de
détention précitée
· à la CSG au taux de 8,2 %, non déductible
de la base de l'impôt sur le revenu
· au prélèvement social de 4,5 % non
déductible de la base de l'impôt sur le revenu
· à la CRDS au taux de 0,5 %, non
déductible de la base de l'impôt sur le revenu
· à la contribution de 0,3 % additionnelle au
prélèvement social de 4,5 %, non déductible de la base de
l'impôt sur le revenu, au prélèvement de solidarité
de 2 %, non déductible de la base de l'impôt sur le revenu.
4) Régime fiscal applicable aux
remboursements faits aux souscripteurs à la fin de vie de la
Sofica
A la fin de l'existence de la société, tous les
remboursements effectués aux souscripteurs qui correspondent au boni de
liquidation sont imposables en tant que revenus distribués dans la
catégorie des revenus de capitaux mobiliers.
Lorsque le montant du remboursement est inférieur ou
égal à celui du prix d'acquisition, les actionnaires n'ont pas
à inclure le remboursement dans leur revenu imposable. Le mali de
liquidation subi par le souscripteur ne peut pas être admis en
déduction de son revenu global imposable.
5) Reprise de la réduction d'impôt sur
le revenu
Si la cession des titres a lieu avant le 31 décembre de
la 5ème année suivant celle du versement des sommes
dues au titre de leur souscription cela entraîne l'ajout de la
réduction d'impôt sur le revenu initial à l'impôt sur
le revenu dû au titre de l'année de la cession, sauf en cas de
décès de l'un des époux ou de l'un des partenaires soumis
à une imposition commune .
6) Plafonnement global de la somme des avantages
fiscaux
Le législateur a imposé un plafonnement global
(« Plafond des niches fiscales ») de la somme des avantages
fiscaux pouvant être obtenus en matière d'impôt sur le
revenu63(*). Pour
l'imposition des revenus de 2014, ce plafonnement est fixé à
10.000€ et majoré à 18.000€ en ces de
réalisation d'investissement outre-mer ou en cas de souscription au
capital d'une Sofica.
7) Documents à joindre à la
déclaration des revenus
Pour bénéficier des avantages fiscaux
résultant de la souscription au capital d'une Sofica, le souscripteur
doit produire, sur demande de l'Administration fiscale, un relevé qui
doit être établi par la Sofica, conformément à un
modèle fixé par l'Administration et délivré
à chaque actionnaire.
Ce relevé comprend :
· l'année considérée
· l'identification de la Sofica
· l'identité et l'adresse de l'actionnaire
· le montant du capital agréé et la date de
l'agrément
· le nombre et le n° des actions souscrites, le
montant et la date de souscription
· la quote-part du capital détenu par le
souscripteur
· la date et le montant des versements effectués
au titre de la souscription des actions
· si nécessaire, le nombre et les
références des actions cédées par l'actionnaire
ainsi que le montant et la date des cessions.
En cas de réduction d'impôt sur le revenu au taux
de 36 %, le souscripteur doit produire, sur demande de l'Administration
fiscale, une copie de l'annexe à la décision d'agrément
délivrée par le Ministère de l'Economie et des Finances
sur laquelle figure l'engagement de la Sofica à réaliser au moins
10 % de ses investissements directement dans le capital de
sociétés de réalisation avant le 31 décembre
de l'année suivant celle de la souscription.
Lorsque les actions cédées au cours d'une
année ont été souscrites depuis moins de 5 ans par le
souscripteur, la Sofica doit adresser le relevé ou un duplicata avant le
31 mars de l'année suivante à la Direction des Services
Fiscaux.
8) Détention inférieure à 25 %
du capital d'une Sofica
Un même souscripteur ne peut, au cours des 5
premières années de la vie d'une Sofica, détenir
directement ou indirectement plus de 25 % du capital d'une Sofica.
Cette règle s'applique non seulement pour chaque
personne mais aussi pour des actions détenues par l'intermédiaire
d'une chaîne de participation et par des personnes physiques ou des
entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés
ayant des liens créant une communauté d'intérêts.
Le non respect de cette condition peut entraîner le
retrait de l'agrément fiscal de la société et la remise en
cause des avantages fiscaux des souscripteurs.
9) Dissolution ou réduction du capital de la
Sofica
Lors de la dissolution anticipée ou de la
réduction du capital d'une Sofica, le Ministre des Finances et des
Comptes Publics peut ordonner la reprise de la réduction d'impôt
sur le revenu l'année au cours de laquelle elle a été
réalisée.
10) Infraction au caractère exclusif de
l'activité de la Sofica
Si la Sofica n'a pas comme activité principale le
financement en capital d'oeuvres cinématographiques et audiovisuelles et
si elle place au-delà de la limite de 10 % de son capital social
libéré ses disponibilités en compte productif
d'intérêts, elle est redevable d'une indemnité égale
à 25 % de la fraction de son capital non utilisée
conformément au Code Général des Impôts.
L'agrément fiscal peut même être
retiré avec remise en cause des avantages fiscaux accordés.
D. Régime fiscal de la
Sofica
La Sofica est soumise à l'impôt sur les
sociétés dans les conditions de droit commun.
Elle peut cependant pratiquer un régime particulier des
droits à recettes, qui sont la contrepartie des versements en
numéraire réalisés par contrat d'association à la
production ou par souscription au capital d'une société de
production.
La Sofica peut chosir comment amortir chaque droit à
recettes à compter du 1er jour du mois de la
délivrance du visa d'exploitation :
- soit selon le mode linéaire sur 5 ans
- soit de manière dégressive sur 5 ans, à
savoir 5 % la 1ère année, 20 % la
2ème et 10 % pour chacune des trois années
suivantes
- soit sous toute autre forme à venir et
acceptée par la loi.
La Sofica ne peut pas bénéficier du
régime fiscal des sociétés de capital à
risque64(*).
4.5.Conclusion
Les Sofica (Sociétés pour le Cinéma et
l'Audioviel) ont été créées en 1985 afin de
relancer les investissements de fonds dans le cinéma français qui
connaissait alors une baisse de ses activités.
Cet incitant fiscal ne représente que 3 % de la
levée des fonds dans le secteur des oeuvres cinématographiques et
audiovisuelles en France, mais la Sofica sont importantes car elles permettent
de participer au financement de films à petits ou moyens budgets
(inférieurs à 8.000.000€).
Au vu des chiffres parus dans le bilan 2014 du CNC65(*) , 53.000.000€ ont
été investis en 2013 dans le secteur cinématographique et
audiovisuel par les Sofica dont 75,5 % à la production par contrat
d'association à des oeuvres cinématographiques et audiovisuelles
et 24,5 % au développement sous forme de souscription au capital de
sociétés de réalisation. La production
cinématographique a bénéficié de 43,8
millions€ (34,3 millions€ à la production et 9,6
millions€ au développement). Les Sofica ont participé au
financement de 103 longs métrages de fiction sur 258 films
agréés par le CNC (toutes oeuvres confondues). L'investissement
moyen représente 335.000€ pour les films de fiction.
Fin 2014, 12 Sofica ont obtenu l'agrément de la CNC et
de la DGFP pour collecter au total 63,09 millions€. L'Etat prendra en
charge 23 millions€ en faisant profiter les souscripteurs d'une
réduction d'impôt considérable.
Les Sofica offrent des avantages :
1. Pour les souscripteurs
Avec un taux de réduction d'impôt pouvant aller
de 30 à 36 %, c'est le souscripteur qui est le grand gagnant de cet
incitant fiscal. C'est pour la raison du succès qu'elle
représente que cette niche fiscale ne bénéficie
qu'à peu de contribuables. En effet, en respectant les conditions
légales (si son investissement est inférieur à 25 % de son
revenu net global et à 18.000€), le souscripteur peut
bénéficier d'une réduction maximale de 6.480€ soit 36
% de 18.000€ si la Sofica est adossée à une
société de production de films et investit au minimum 10 % et au
maximum 50 % de ses fonds avant le 31 décembre de l'année suivant
la souscription.
Si la Sofica est non adossée, le souscripteur
bénéficie d'une réduction d'impôt de 5.400€
soit 30% de 18.000€).
Quand la Sofica est adossée, elle conclut un contrat
avec un distributeur qui assure des droits à des recettes fixes et non
dépendantes du succès ou de l'échec du film et garantit le
rachat de ses parts à échéance. Le souscripteur
récupère alors 75 à 90 % de son capital (celui-ci
étant diminué des frais divers) au bout de 10 ans maximum et la
performance est établie dans un contrat lors de la souscription.
Toutes les Sofica sont tenues de consacrer au minimum 50 % de
leurs investissements au financement d'oeuvres cinématographiques et
audiovisuelles sans garantie de rachat par les bénéficiaires. Ces
investissements sont dits « non adossés ».
L'année passée, le taux d'investissements non adossés
était de 63,8 %.
En effet, depuis 2005, le CNC encourage les financements non
adossés auprès de sociétés de production non
liées à des sociétés de production puissantes.
Presque la totalité des investissements non adossés (99,1 %) ont
été réalisés auprès de ces petits
producteurs.
Les Sofica se sont engagées en faveur des 1ers et
2èmes films en consacrant 36,6 % de leurs investissements
réalisés sous forme de contrat d'association à la
production vers 54 1ers et 2èmes films et les investissements
consacrés à des films dont le budget était
inférieur à 8 millions€ ont représenté 66,3 %
des investissements totaux, soit 100 films.
Dans le cas des investissements non adossés, le taux de
réduction de l'impôt pour les souscripteurs est de 30 % mais en
plus de cette défiscalisation, la Sofica et donc indirectement les
souscripteurs disposent de droits sur les recettes tirées des oeuvres
produites. Il n'y a aucune garantie sur le capital et le retour sur
investissement est totalement dépendant du succès des films.
2. Pour les producteurs
Les petits producteurs indépendants sont les grands
bénéficiaires des Sofica. En effet, les oeuvres sont
agréées par le CNC et la Direction Générale des
Finances Publiques qui sélectionnent et encouragent les Sofica à
financer avant tout les films qui en ont besoin c'est-à-dire un budget
inférieur à 8 millions€, une production de taille
réduite ou indépendante.
3. Pour les émetteurs
Les Sofica sont des produits très intéressants
à vendre par les émetteurs aux souscripteurs car l'avantage
fiscal est très intéressant et il bénéficie d'un
grand succès auprès de ceux-ci.
Les Sofica sont souvent fondées par deux
sociétés à savoir une société experte dans
le secteur du cinéma et de l'audiovisuel et une société
experte dans le financement. De ce fait, les émetteurs connaissent bien
le secteur et peuvent impliquer leur société de production dans
le mécanisme des Sofica et ensuite en retirer des gains.
Les Sofica offrent des
inconvénients :
1. Pour les souscripteurs
Les Sofica sont des placements à risque
élevé mais c'est la contrepartie que les souscripteurs doivent
payer pour un avantage fiscal si intéressant.
Dans un investissement non garanti, le rendement est
aléatoire et, si certains souscripteurs récupèrent 100 %
de leur capital investi, avec comme plus-value leur avantage fiscal, d'autres
ont récupéré un pourcentage bien moindre avec une
opération nulle et certains on perdu de l'argent. L'investisseur restera
gagnant si la plus-value reste inférieure à l'avantage fiscal. En
cas de moins-values, celles -ci sont reportables et viennent en
déduction des plus-values réalisées sur d'autres valeurs
mobilières66(*).
Le rendement aléatoire est dû au fait que,
conformément aux souhaits du législateur, la plupart des
investissements portent sur des films de petits ou moyens budgets, des
productions indépendantes qui, sauf exceptions, n'intéressent que
les cinéphiles, donc un public restreint et donc une commercialisation
difficile à évaluer tant au niveau de la sortie en salles que du
passage à la télévision.
En investissant dans les Sofica, le souscripteur voit son
capital immobilisé pour minimum 5 ans et maximum 10 ans.
Vu le risque élevé de ce placement, il est
conseillé au souscripteur d'investir au maximum 10 % de ses biens
mobiliers dans les Sofica et même de souscrire dans des Sofica
différentes car elles ont des orientations différentes
malgré certaines obligations légales qui font que certaines
s'orientent vers des productions plus importantes, des auteurs connus, etc.
Les souscripteurs doivent bien calculer les montants qu'ils
investissent dans les Sofica afin de bénéficier de l'avantage
fiscal complet car aucun crédit d'impôt n'est reportable sur les
années suivantes.
Le rendement minimum est d'environ 4,5 % par an et l'on peut
arriver à 6 % selon le capital restitué. Prenons le cas d'un
souscripteur qui récupère 80 % de son capital au bout de 6 ans et
qu'il bénéficie d'un avantage fiscal de 36 %. Le rendement fiscal
annualisé sera alors de 3,8 %.
2. Pour les producteurs
La moyenne des sommes investies par les Sofica était de
335.000€ par film de fiction en 2013. Cela signifie que les petits
producteurs doivent chercher plusieurs émetteurs afin de pouvoir boucler
un budget qui atteint souvent les 3 à 4 millions€ pour les longs
métrages.
3. Pour les émetteurs
Ce placement demeure encore assez confidentiel même s'il
connaît un grand succès mais principalement au niveau de quelques
souscripteurs initiés et férus de cinéma.
Les émetteurs dépendent de la législation
en vigueur qui présente toujours le risque de changement.
Depuis 2005, le CNC et la DGFP se sont orientés vers le
financement d'un cinéma plus indépendant et de ce fait moins
rentable car plus risqué en matière de recettes résultant
du succès des films.
Les Sofica sont-elles, comme le Tax Shelter un incitant fiscal
« Win-Win-Win » ?
1) L'avantage fiscal est surtout très
intéressant pour les souscripteurs car, en plus, le cinéma est
une niche fiscale favorisée car le montant maximal de l'investissement
atteint 18.000€, alors que pour les autres niches fiscales, le montant
maximal de l'investissement est de 10.000€.
2) L'avantage financier existe pour les
émetteurs car ils gèrent un secteur de financement du
cinéma différent des grosses sociétés de production
et des banques et cela leur permet de bénéficier
financièrement des investissements réalisés dans un
cinéma de petit ou moyen budget.
3) L'avantage économique se situe par exemple au
niveau du nombre d'emplois créés dans le secteur du cinéma
et de l'audiovisuel. Ces niches fiscales, par les fonds qu'elles
soulèvent, participent au développement économique de tout
ce secteur, en partant de l'écriture, de la production, de la
post-production pour arriver à l'exploitation en salles en France et
à l'étranger.
4) L'avantage culturel : les Sofica favorisent le
développement du cinéma de langue française, les 1ers et
2èmes films de réalisateurs, les nouveaux auteurs, et le
cinéma français en France et au niveau international en cas de
succès.
L'Etat, quant à lui, renonce à des recettes
fiscales mais en contrepartie, les avantages fiscaux qu'il offre aux
souscripteurs permettent une collecte de fonds garantie vu l'attrait que
représentent les Sofica pour les investisseurs malgré les risques
encourus. La participation de l'Etat dans les Sofica s'élève pour
2014 à 23 millions€ pour un total de 63 millions€ qui
pourront être récoltés.
L'Etat a également créé de nombreuses
dispositions légales à respecter afin de maintenir un
contrôle sur les Sofica et d'éviter les dérives.
Les dérives qui existent dans le monde du cinéma
et de l'audiovisuel en France ne viennent pas des Sofica mais des chaînes
de télévision, des grosses sociétés de production,
des banques qui font exploser les budgets des films afin de pouvoir remplir les
salles et faire de l'audience. Pour cela, et malgré un succès
parfois non garanti, elles font appel à des acteurs
réputés qui exigent des cachets élevés, à
des réalisateurs reconnus, etc. Voici ce que l'on pouvait lire dans la
presse : « Cette année, Dany Boon a touché
3,5 millions pour la comédie Eyjafjallajökull (Le Volcan)
sur un budget de 20 millions d'euros. Avec moins de 2 millions de
spectateurs, TF1 et Canal + ne reverront pas les 11 millions d'euros
investis dans le film. 67(*)» On estime que sur 200 films longs
métrages sortis en 2013, seuls 20 étaient rentables,
c'est-à-dire 10 % et aucun film ayant dépassé un budget de
10 millions€ ne rentrait dans ses frais. Par contre, un film comme
« La vie d'Adèle », produit par son
réalisateur et France 2 sans aucune subvention de l'Etat, a
coûté 4 millions€, a été vu par environ
1.000.000 de spectateurs, soit une rentabilité de 219 %.
Par le système des subventions et des Sofica, l'Etat
participe au financement du secteur et permet à des plus petits
réalisateurs, à des petites ou moyennes sociétés de
production de récolter des fonds pour un cinéma de petit et moyen
budget qui n'intéresse pas les gros investisseurs.
Il faut noter que depuis plusieurs années, l'Etat
plafonne les Sofica à plus ou moins 60 millions€ par an afin de
limiter ses dépenses. Le CNC étudie des pistes de réforme
pour lui permettre de financer d'avantage de films et peut-être
d'augmenter les montants à investir par film.
5.CONCLUSION GENERALE
Le sujet de ce mémoire était de mettre face
à face deux moyens de financement du secteur cinématographique et
audiovisuel que sont le Tax Shelter en Fédération
Wallonie-Bruxelles et les Sofica en France.
La législation en matière de Tax Shelter ayant
été considérablement modifiée à partir de la
nouvelle loi entrée en vigueur le 1er janvier 2015, il
était intéressant d'étudier ces nouvelles dispositions au
niveau juridique, financier, économique et surtout au niveau des
nouvelles dispositions fiscales concernant l'investisseur. Les Sofica ont vu
leur législation évoluer depuis leurs 30 ans d'existence mais
moins que le Tax Shelter belge. On peut dire que le Tax Shelter d'avant 2015
ressemblait plus aux Sofica actuelles par l'aspect risque encouru par
l'investisseur (prêt fait à la société de production
et plus-value réalisée sur la vente des droits aux
bénéfices futurs de l'oeuvre). Le nouveau Tax Shelter offre
beaucoup plus de sécurité que les Sofica mais avec comme avantage
fiscal un rendement de 5,37 % net du montant investi et une prime
complémentaire de 4,65 % net, soit au total 10,02 %. Pour les Sofica, le
taux de réduction d'impôt peut aller de 30 à 36 % avec
un rendement variable selon le type de Sofica (adossement ou non et
succès du film).
Les fonds récoltés par le Tax Shelter atteignent
200 millions€ par an tandis que les Sofica permettent de récolter
environ 60 millions€ par an. Elles représentent donc
proportionnellement une part beaucoup moins importante dans le financement du
cinéma que les montants récoltés par le Tax Shelter.
En Belgique, ce sont les sociétés qui sont
éligibles au Tax Shelter tandis qu'en France, les Sofica s'adressent
principalement aux particuliers.
Au départ de ces financements, il y a toujours l'Etat
qui fixe les conditions d'éligibilité, les agréments, les
limites des montants à investir, les limites des avantages fiscaux afin
de pouvoir contrôler les différents acteurs du système et
d'éviter les dérives possibles.
La nouvelle législation en matière de Tax
Shelter est beaucoup plus stricte et précise quant aux règles
à respecter en comparaison avec la législation française
en matière de Sofica.
Le Tax Shelter est garanti par certaines assurances tandis que
pour les Sofica, les assurances ne garantissent que certains
investissements.
En conclusion, nous pouvons affirmer que chacun de ces deux
systèmes fait appel aux particularités nationales de son secteur
du cinéma et de l'audiovisuel et, sous le contrôle du
législateur et l'aide de l'Etat, essaie d'augmenter la récolte
des fonds venant du secteur privé en offrant des avantages fiscaux
intéressants et attractifs en vue de développer un secteur
culturel dont la rentabilité n'est pas toujours assurée.
BIBLIOGRAPHIE
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Belgique :
Article 194ter du CIR 1992
Décret du 10-11-2011 publié au M.B du 24-01-12,
modifié par le Décret du 17-07-2013 publié au M.B. du
21-08-2013
France :
Article 158 du Code Général des Impôts
Article 117 quater du CGI
Article L 136-7 du Code de la Sécurité
sociale
Article 200-0-A du Code Général des
Impôts
Article 1er de la loi n° 85-605 du 11 juillet
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Général, Audiovisuel, Le Tax Shelter, 2015, adresse
URL :http://www.audiovisuel.cfwb.be
Fédération Wallonie-Bruxelles,
Secrétariat Général, Audiovisuel, Le Tax Shelter, 2015, p.
1 Adresse URL : http://www.audiovisuel.cfwb.be/index.php?id=avm_Tax
Shelter
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professions, Génie culturel, Cinéma, radio et
télévision, 2015, adresse URL :
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à un investissement dans la production d'une oeuvre audiovisuelle sous
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http://www.ufund.be/fr/tax-shelter/loi-tax-shelter
ANNEXES
Annexe 1 : Article 194ter du CIR 1992
Annexe 2 : Sociétés qui ont investi dans le
Tax Shelter
* 1 N.MAGIS, Bxlimage, Etat
des lieux de l'industrie cinématographique en Région de Bruxelles
Capitale, s.l., s.é., 2010, p.4
* 2 E.LAZZARO, J-G. LOWIES, Le
poids économique des Industries culturelles et créatives en
Wallonie et à Bruxelles, s.l.,s.é., décembre 2014, p.
65-66
* 3 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, Production,
promotion et diffusion cinématographiques et audiovisuelles, Le
Bilan 2014, p. 191
* 4 SIEP, Service
d'information sur les études et les professions, Génie culturel,
Cinéma, radio et télévision, 2015, adresse
URL :
http://genieculturel.siep.be/metiers/metiers/cinema-radio-television
* 5 Décret du
10-11-2011 publié au M.B du 24-01-12, modifié par le
Décret du 17-07-2013 publié au M.B. du 21-08-2013
* 6 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Secrétariat Général, Audiovisuel,
Centre du Cinéma,
http://www.audiovisuel.cfwb.be/index.php?id=avm_cinema
* 7 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, Production,
promotion et diffusion cinématographiqueset audiovisuelles, Le
Bilan 2014, p.9
* 8 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel, Production,
promotion et diffusion cinématographiques et audiovisuelles, Le
Bilan 2014, p. 236-237
* 9 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Secrétariat Général, Audiovisuel, Le
Tax Shelter, 2015, adresse URL : http://www.audiovisuel.cfwb.be
* 10 Service Public
Fédéral Finances, Brochure Tax Shelter 2015, p.10, adresse
URL :
http:/www.finances.belgium.be/fr/Publications/Belastingvoordelen/Doc_Brochure_Tax_Shelter
* 11 Article 194ter du CIR
1992, § 1er, 1°
* 12 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 2°
* 13 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 3°
* 14 Fédération
Wallonie-Bruxelles, Secrétariat Général, Audiovisuel, Le
Tax Shelter, 2015, p. 1 Adresse URL :
http://www.audiovisuel.cfwb.be/index.php?id=avm_Tax Shelter
* 15 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 4°
* 16 Scope Invest,
Historique, s.d. adresse URL : http://www.scopeinvest.ve/tax-shelter-fr
* 17 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 5°
* 18Article 194ter du CIR
1992, §10
* 19 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 6°
* 20 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 7°
* 21 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 8°
* 22Article 194ter du CIR
1992, §1er, 9°
* 23 Article 194ter du CIR
1992, §1er, 10°
* 24 Article 194ter du CIR
1992, §7
* 25 Article 194ter du CIR
1992, §8
* 26 Article 194ter du CIR
1992, §2
* 27 Article 194ter du CIR
1992, §3
* 28 Article 194ter du CIR
1992, §4
* 29 Article 194ter du CIR
1992, § 6
* 30 Global-rates.com, Taux
d'intérêts Euribor à 12 mois, 2015, adresse URL :
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interets/euribor/taux-de-interets-euribor-12-mois.aspx
* 31 Article 194ter du CIR
1992, §5
* 32 Article 194ter du CIR
1992, §11
* 33 F. DENIS, Le
cinéma belge attend sa taxe in La Libre Belgique, 16 août 2002,
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* 34 P. GALLOY, « Tax
Shelter » ouvert au court, in La Libre Belgique, 7 janvier 2010,
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court
* 35 G.A. TESOLIN, M.
ZYLBERBERG, Le cinéma belge, un investissement refuge ? Panorama du
marché du Tax Shelter in Regards économiques Numéro 74,
octobre 2009, p.5-6.
* 36
http://www.topmanagement.net/tm.net/f/shared/Show1Inet.asp?ID=29816656&COUNTRY=
* 37 Scope Invest, revue de
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* 38
http://www.toufrais.be/doc/taxshelter.asp
* 39
http://www.galere.be/files/brochures/Galerie18.pdf
* 40uFund, Prospectus, Offre
en souscription publique relative à un investissement dans la production
d'une oeuvre audiovisuelle sous le régime du « Tax
Shelter », Offre valable du 14 janvier 2015 au 14 janvier 2016
* 41 Scope Invest,
Supplément au Prospectus du 18 novembre 2014, Offre en souscription
publique relative à un investissement dans la production d'une
oeuvre audiovisuelle ou d'un ensemble d'oeuvres audiovisuelles sous le
régime du « Tax Shelter », Offre ouverte en
continu à partir du 18 novembre 2014
* 42 InverInvest,
Prospectus, Offre publique relative à des investissements dans la
production audiovisuelle sous le régime
« TaxShelter », Offre ouverte à partir du 24 mars
2015
* 43 www.sagafilm.be
* 44
http ://www.nexus-factory.com/societe.php
*
45http://www.ufund.be/fr/
* 46 M. Van Overstraeten, Un
an de perdu pour le « Tax Shelter » in La Libre.be, 9
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* 49Anonyme, Le Tax Shelter
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* 53 Cinéma et
spectacle vivant : du rêve à l'emploi in Le Monde, 4
décembre 2013, adresse URL :
* 54 Au fait, comment on
finance un film ? in Rue 89, Le Nouvel Observateur du 12 janvier 2013
* 55
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* 56 Centre National du
Cinéma et de l'Image Animée, Bilan 2014 des Sofica, 2015, adresse
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* 57
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* 58
http://www.nos-sofica.fr/sofica/cinemage.php
* 59
http://www.francetransactions.com/bourse-sicav/sofica/CINEVENTURE.html
* 60 Manon 6, Prospectus,
Constitution avec Offre au Public, 8/10/2014, p.18-22
* 61 Article 158 du Code
Général des Impôts, 5°
* 62 Article L 136-7 du Code
de la Sécurité sociale
* 63 Article 200-0-A du Code
Général des Impôts
* 64 Article 1er
de la loi n° 85-605 du 11 juillet 1985
* 65 Centre National du
Cinéma et de l'Image Animée, Bilan 2014 des Sofica, 2015, adresse
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