1.5. DEFINITION DES CONCEPTS
Toute recherche en Sciences Sociales doit de définir
certains termes utilisés lors de la recherche pour faciliter la
compréhension aux lecteurs. C'est sans doute cette préoccupation
qu'exprimait Durkheim, E., (1974 : 34) en ces termes :
« la première démarche du sociologue doit
être de définir les choses dont il traite, afin que l'on sache et
qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la première et la plus
indispensable condition de toute preuve et de toute
vérification. »
Ainsi, sans déroger à la règle,
allons-nous procéder à la définition de certains termes et
concepts clefs, afin de rendre ce travail compréhensible. Le but n'est
pas de proposer une définition précise des termes ci-dessous mais
de cerner les contours de la thématique abordée dans ce document.
Cette précision répond au besoin d'expliciter le cadre de
l'analyse afin d'avoir une mesure de la portée des résultats.
1.5.1. Secteur informel
Dans la littérature, le commerce de la rue est aussi
identifié sous l'appellation de « secteur informel »,
« activités informelles » ou « secteur non
structuré ».
« Le secteur informel, c'est l'ensemble
des activités urbaines marchandes de production de biens et de services
modernes employant des moyens techniques modernes et/ou traditionnels
combinés à des rapports sociaux traditionnels et dont la
reproduction est directement liée à celle des structures
déterminées dans les modes de production capitaliste et
traditionnelle dont elles constituent réciproquement une condition de
leur reproduction » (Niang, 1988 :53).
Il est défini comme celui de la micro
entreprise, « un secteur non enregistré
caractérisé par l'absence de comptabilité, le non
respect de la codification, un chiffre d'affaire ou un nombre de travailleurs
limités » (Hugon, 1991 : 63).
Cependant, ces différents concepts représentent
sensiblement la même réalité. Jusqu'à
présent, nous avons utilisé les termes «commerce de la rue
» et «activité informelle » par respect pour la
pensée des auteurs, mais aussi, dans le but de faciliter
l'écriture. Or, Lautier (1994), soutient que l'usage de l'expression
« secteur informel » n'est pas fondé. Deux raisons
s'opposent à cette conceptualisation sectorielle de l'économie
informelle aujourd'hui. D'abord, l'auteur constate l'impossibilité de
séparer les activités formelles des activités informelles,
les actifs formels des actifs informels.
En effet, selon Catherine Coquery-Vidrovitch (1991), il
semble exister une interrelation entre les productions des deux « secteurs
». Chaque type d'économie a une influence sur les travailleurs de
l'autre. Un travailleur peut également se retrouver à la fois
dans les deux économies. Ainsi, un fonctionnaire peut posséder
une petite entreprise informelle. Enfin, Lautier souligne qu'il n'existe aucune
unité entre les différents segments du « secteur informel
» qualifié « d'hétérogène ».
(Lautier, 1994 :40)
Lors de la 90ème session de la
Conférence internationale du travail en 2002, le Bureau International du
Travail (BIT) confirme que le concept « d'économie
informelle » est de plus en plus utilisé pour désigner
toutes ces activités. D'après cet organisme, ce concept
correspond à un phénomène dynamique,
hétérogène et complexe qui ne constitue pas un «
secteur » au sens de groupe industriel ou d'activités
économiques spécifiques (B.I.T, 2002 :2-3). Dans notre travail,
l'utilisation du terme « commerce de la rue » sera donc un peu
évitée, à moins de devoir préserver la
pensée exacte d'un auteur.
|