CHAPITRE III : CADRE PHYSIQUE DE LA
RECHERCHE
« Toute étude qui ne se déroule
pas dans un laboratoire épouse nécessairement un cadre physique
ou milieu afin de bien circonscrire le phénomène ou
l'événement à étudier et prend en sciences humaines
le nom d'étude en milieu naturel ou sur le terrain »
(Paul N'DA, op. cit. 100).
3.1. PRESENTATION DU MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
Il est nécessaire de délimiter clairement le
champ de l'étude en vue de parvenir à des analyses acceptables.
C'est pourquoi, dans le cadre de notre étude, nous nous sommes
intéressés à la ville de Lomé
précisément à son centre économique qui est le
carrefour de Déckon et ses alentours qui sont Amoutiévé et
le Grand marché d'Adawlato, et Tokoin Ramco le long de l'Avenue de La
Libération.
3.1.1. Bref aperçu sur la ville de Lomé
Caractérisée par une forte expansion
géographique, Lomé est la ville dont les origines remontent
à la seconde moitié du 17ème siècle.
Elle est aujourd'hui à la fois capitale économique et politique
du pays.
Sur le plan démographique sa population est
estimée à environ 921000 habitants par l'UNFPA en Juillet 2003.
Aujourd'hui, il n'est pas étonnant d'estimer avec les récentes
données de la législative de 2007 la population à
près de trois millions d'habitants. Il s'agit d'une population
marquée par une forte diversité culturelle et confrontée
aux problèmes communs des grandes villes notamment le chômage, le
phénomène des enfants de la rue, la délinquance, la
prostitution, la criminalité juvénile, la toxicomanie,
l'alcoolisme, la violence...etc.
Cependant, compte tenu de l'affluence dans le centre ville de
Lomé, poumon économique que celui-ci représente pout tout
le pays, nous avons choisi le carrefour de Déckon dans le quartier
Amoutiévé, les alentours du grand marché d'Adawlato et
Tokoin Ramco (le long de l'Avenue de la Libération), afin de toucher du
doigt le phénomène.
3.1.2. Présentation des sites d'enquête
3.1.2.1 Le quartier
Amoutiévé
« Amoutiévé est l'un des premiers
quartiers de Bè. Au départ il fut situé sous deux arbres
appelés « Amu-ti », dont il garda le nom
d'Amoutiévé » (Gbama, 2008 : 38).
Amoutiévé a conservé son caractère
de vieux village à travers sa structure et ses pratiques sociales. Avec
une population d'environ vingt et sept mille six (27006) habitants
d'après le CDQ, Amoutiévé est un quartier à forte
concentration de population. Il est dirigé par le chef Togbui ADJALLE,
également chef de la ville de Lomé. Il s'agit là, d'un
symbole de reconnaissance à Amoutiévé, son statut de
quartier originel de la ville de Lomé.
Il fait partie du 3ème arrondissement. Il
est limité au Nord par la lagune de Bè (Rue Okout-Waya 165 AMT),
au Sud par le quartier Abobokomé (Boulevard du 13 Janvier 127 ABK),
à l'Est par le quartier Lom Nava (Rue Dilabisi 36 LNV) et à
l'Ouest par le quartier Doulassamé (Avenue Maman N'Danida 22 MT).
Amoutiévé a un sol et un sous sol
constitué d'argile et de sable, ce qui rend difficile l'infiltration et
l'écoulement rapide des eaux de pluie vers la lagune.
Sur le plan habitat, on remarque divers types de constructions
avec une nette hégémonie de bâtis à faible niveau de
vie, de genres économiques évolutifs fortement peuplés et
assez peu équipés en infrastructures.
Le quartier conserve encore des rues en couloir. La petite
taille des maisons, la dégradation et le faible entretien sont d'autres
caractéristiques du bâti. L'éclairage est bonne au
carrefour Déckon mais rare dans les maisons. La plupart des
constructions modernes se situent au bord des routes qui traversent le
quartier, et appartiennent en majorité aux étrangers. Le
quartier abrite ainsi l'un des grands carrefours de la ville de Lomé. Il
est également un des quartiers sensibles et difficiles lors des
mouvements socio politiques.
La propreté notamment la gestion des ordures
ménagères, la salubrité ou l'évacuation des eaux
usées est un véritable handicap pour ce quartier en ce sens
qu'elle constitue un problème de santé publique pour les
habitants.
En effet, Amoutiévé dispose de caniveaux
destinés à l'évacuation des eaux de pluie vers la lagune.
Mais faute d'entretien, ces canalisations sont remplies de sables et
d'ordures ; ce qui empêche l'écoulement normal des eaux. Cela
occasionne alors des inondations dans le quartier.
Il est à signaler que la mauvaise habitude des
habitants d'Amoutiévé qui, même si les canalisations ne
répondent plus aux réalités actuelles, y déversent
des eaux usées des ménages et des toilettes. Ceci donne une
mauvaise odeur qui pollue l'atmosphère de tout le quartier. Ces eaux
souillées se déversent à leur tour dans la lagune qui
devient alors un important creuset d'eau souillée et stagnante. Comme
conséquence, il y a une prolifération de mouches et moustiques
qui expliquent la fréquence des maladies dites de mains sales et surtout
le paludisme en permanence.
3.1.2.2 Le Marché d'Adawlato
« Le marché d'Adawlato est limité
au Nord par la rue de Sous Lieutenant GUILLEMARD, à l'Ouest par l'Avenue
de la Libération et le chemin de fer, à l'Est par la rue de la
Mission et l'Avenue Maman N'danida et au Sud par la Mer » (Adje,
1998 : 34).
Il fait partie de l'espace socio-économique de
Lomé (3ème arrondissement) et compte parmi la
vingtaine de marchés de la ville. C'est un marché à
animation quotidienne qui a subit au fil des années des transformations
au niveau de son dynamisme et de sa morphologie.
Installé en plein proximité de la côte
marine, le marché d'Adawlato est un grand centre commercial à
régime d'activités quotidiennes. Son double rôle (celui de
marché satellite et celui de carrefour commercial ou de place centrale),
lui permet d'assurer une activité économique remarquable et une
animation quotidienne. « Il a ainsi une dimension commerciale
internationale » (Medzinyuie, 2005 : 50).
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