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Prise en charge des enfants malnutris admis au CREN ( Centre de Récupération et d'à‰ducation Nutritionnelle ) du centre médicale Saint-Camille de Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par Ousmane OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou (Burkina Faso) - Maà®trise en nutrition humaine et technologie alimentaire 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

**********

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN
SCIENCE DE LA VIE ET DE LA TERRE
(U.F.R.-S.V.T.)

**********

DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE ET MICROBIOLOGIE

MÉMOIRE
Présenté Par :
OUEDRAOGO Ousmane
Pour l'obtention du

Diplôme de Maîtrise des Sciences et Techniques Option : Technologie Alimentaire/ Nutrition Humaine (MST/TANH)

Sur le Thème :

PRISE EN CHARGE DES ENFANTS MALNUTRIS ADMIS AU CREN

DU CENTRE MEDICAL SAINT CAMILLE DE OUAGADOUGOU.

Soutenu le 28/12/2012

Devant le jury :

Président : Pr Alfred S. TRAORE, UFR-SVT, Professeur Titulaire

Membres : Dr Philippe A. NIKIEMA, UFR-SVT, Maître Assistant

Dr Ella W. R. COMPAORE, UFR-SVT, Université de Ouagadougou

oousmane49@yahoo.com/ 00226 71 23 73 20

DEDICACE

A MA MERE

A MON PERE

A FEU OUEDRAOGO MAURICE ARSENE

A MONSIEUR OUEDRAOGO NORBERT EN RCI

A DR OUEDRAOGO LAZARD EN RCI

A MA GRAND-MERE in memorial

A TOUS MES ONCLES ET TOUTES MES TANTES

A MES FRERES ET SOEURS

A TOUTE LA FAMILLE OUEDRAOGO A SEGUE-MOSSI ET

OUAGADOUGOU

A FEU JEAN MARIE-ZAMSIN (Belgique)

REMERCIEMENTS

II

AU PROFESSEUR ALFRED S. TRAORE, AU DOCTEUR PHILIPPE A. NIKIEMA, AU DOCTEUR ELLA W. R. COMPAORE POUR AVOIR CONSACRE LEUR TEMPS POUR JUGER CE TRAVAIL.

III

Je tiens à remercier de tout coeur toutes les personnes ayant de près ou de loin participé à la production de ce travail ;

Mes sincères remerciements :

- Au Professeur Alfred S. TRAORE, Directeur du Centre de Recherche en Sciences

Biologiques, Alimentaires et Nutritionnelles de l'Université de Ouagadougou ;

- Au Docteur Cheik A.T. OUATTARA, le Chef de Département de Biochimie-Microbiologie pour les conseils et les enseignements reçus ;

- Au Docteur Philippe Augustin NIKIEMA, notre Directeur de mémoire pour avoir accepté m'encadrer et me guider ;

- Au Pr Amouzou Kousanta Émile, de l'Université de Kara (Togo) pour avoir accepté lire et corriger ce document ;

- Au Docteur Ella. W. R. COMPAORE, notre Co-directrice de mémoire et Directrice de stage pour son suivi, son écoute, son aide patiente, sa disponibilité, l'accompagnement et l'encadrement dans le CREN;

- Au Professeur A.S. OUATTARA, Professeur Mamoudou H. DICKO, Professeur Nicolas BARRO, Docteur Marcel Daba BENGALY, Professeur Aly SAVADOGO, et Dr André Jules ILBOUDO pour l'encadrement et les conseils ;

- A la Soeur responsable du CREN du Centre médical Saint Camile de Ouagadougou et tout le personnel pour la bonne collaboration entre l'Université de Ouagadougou (UO) et le CREN du CM de Saint Camille ;

- Aux Doctorants et tous les Enseignants qui m'ont encadré durant les quatre ans à l'Université de Ouagadougou ;

- Au Directeur et le Directeur Adjoint de L'Unité de Formation et de Recherche en Science de la Vie et de la Terre (UFR-SVT) pour leur conseils et encouragements ;

- A mon Oncle Feu Maurice Arsène OUEDRAOGO et Veuve Mme OUEDRAOGO Bernadette/SAWADOGO et ses enfants, pour l'aide incontournable et les multiples conseils ;

- A Monsieur Moussa OUEDRAOGO de Bambinketa, mon Oncle dont l'aide précieuse et les conseils judicieux me servent toujours et pour de bon ;

- A Odile P. SAWADOGO pour les conseils et la lecture du document ;

- Mes parents que seule la reconnaissance de Dieu peut récompenser pour tout l'amour qu'ils me donnent ;

iv

- Mes frères, Soeurs et amis pour leur soutien et leurs prières ;

- A mon collègue Moussa OUEDRAOGO pour la bonne collaboration et l'abnégation durant notre stage au CREN, et tous les Étudiants de TANH de ma promotion pour la complicité dans la réussite de tous ;

- A Monsieur Baba OUEDRAOGO pour l'aide précieuse accordée ;

- A feu Jean Marie-Zamsin dont l'aide précieuse me reste inoubliable.

V

LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS

ATPE : Aliments Thérapeutiques Prêts à Emploi

CDG : Charles De Gaule

CHR : Centre Hospitalier Régional

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CHU-YO : Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo

CMAC : Centre Médical avec Antenne Chirurgicale

CREN : Centre de Récupération et d'Éducation Nutritionnelle

CSB : Corne Soya Blend (Farine de Soja et de Maïs)

CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale

DN : Direction de la Nutrition

ET : Écart Type

IEC : Information Éducation Communication

MAL : Malnutrition Aiguë Légère

MAM : Malnutrition Aiguë Modérée

MAS : Malnutrition Aiguë Sévère

MS : Ministère de la Santé

NCHS : National Center of Health Statistic

NFS-VS : Numération Formule sanguinaire par Volume Sanguin

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

P/A : Indice Poids pour Age

P/T : Indice Poids pour Taille

PB : Périmètre Brachial

PC : Poids Corporel

PECMA : Prise en Charge de la Malnutrition Aiguë

PN : Plumpy Nut

TANH : Technologie Alimentaire et Nutrition Humaine

UFR-SVT : Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Vie et de la Terre UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

UO : Université de Ouagadougou

VAD : Visite à Domicile

vi

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Apport énergétique du lait maternel et besoins du jeune enfant (OMS, 1986) 3

Tableau II: Classification de la malnutrition aiguë (OMS, 2009) 7

Tableau III: Situation socio-économique et sanitaire des parents 18

Tableau IV: Durée de la maladie de l'enfant 20

Tableau V: Les structures qui référaient les enfants au CREN 21

Tableau VI: Allaitement et alimentation de complément. 22

Tableau VII: État clinique des enfants à l'entrée. 23

Tableau VIII: Les différents types de repas servis au CREN. 25

Tableau IX: Indicateurs de performance du CREN 28

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Les causes et conséquences de la malnutrition (OMS, 1998) 6

Figure 2: Répartition des admissions par mois 16

Figure 3: Répartition des enfants en fonction de leur âge 17

Figure 4: Mode d'admission des enfants malnutris au CREN 20

Figure 5: Fréquence des causes directes de la malnutrition des enfants 24

Figure 6: Mode de sortie des enfants 27

VII

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS v

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DES FIGURES vi

TABLE DES MATIERES vii

INTRODUCTION 1

1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 3

1.1. ALIMENTATION DU JEUNE ENFANT ET DU NOURRISSON 3

1.2. LES MALADIES DU JEUNE ENFANT ET DU NOURRISSON 3

1.2.1. Malnutrition 3

1.2.2. Les causes et les conséquences de la malnutrition 4

1.2.3. Les formes cliniques de la malnutrition aigue 6

1.2.4. Classification de la malnutrition 7

1.2.5. Prise En Charge (PEC) de la malnutrition : cas du BF 8

1.3. REFERENCEMENT DES ENFANTS MALNUTRIS 9

1.3.1. Structures de la prise en charge 9

2. METHODOLOGIE 11

2.1. CADRE D'ETUDE 11

2.1.1. Le centre médical saint camille 11

2.1.2. Le CREN 11

2.1. POPULATION ETUDIEE 11

2.3. TYPE D'ETUDE 12

2.4. COLLECTES DES DONNEES 12

2.5. TECHNIQUES DE RECEUIL DES DONNEES 12

2.5.1. Mesures anthropométriques 12

2.5.2. Les données non anthropométriques 13

2.5.3. indices anthropométriques 13

2.5.4. L'examen clinique et paraclinique 14

2.6. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES 14

3. RESULTATS ET DISCUSSIONS 16

3.1. CARACTERISTIQUES DES ENFANTS 16

VIII

3.1.1. répartition des enfants par sexe 16

3.1.2. répartition par mois des admissions 16

3.1.3. âge admission au CREN 17

3.1.4. Poids admission 17

3.1.5. Périmètre brachial à l'admission 18

3.2. FACTEURS DE RISQUES ASSOCIES A LA MALNUTRITION 18

3.2.1. Environnement socio-économique de l'enfant 18

3.2.2. Mode d'admission des enfants malnutris au CREN 20

3.2.3. Facteurs alimentaires 21

3.3. ETAT NUTRITIONNEL ET CLINIQUE DES ENFANTS A L'ADMISSION 22

3.3.1. Etat clinique et nutritionnel 22

3.3.2. Causes de la malnutrition des enfants 24

3.4. PRISE EN CHARGE DES ENFANTS AU CREN 24

3.4.2. Prise en charge alimentaire 25

3.4.3. Prise en charge médicale 26

3.4.4. Prise en charge éducative 26

3.4.5. Prise en charge psychologique 27

3.4.6. Suivi des enfants au CREN 27

3.4.7. La sortie des enfants 27

3.5. RESULTATS DE LA PRISE EN CHARGE 28

3.5.1. Durée de traitement compare au temps mis avant d'arriver au CREN 28

3.5.2. Evaluation du CREN 28

4.1. CONCLUSION 30

4.2. RECOMMANDATIONS 31

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 32

ANNEXE I

INTRODUCTION

1

INTRODUCTION

La malnutrition est un état pathologique résultant de l'insuffisance d'un ou plusieurs nutriments essentiels dans l'alimentation, ou, à l'inverse, d'un excès de certains types d'aliments. Si dans les pays développés c'est la suralimentation (obésité), dans les pays en développement c'est la sous-alimentation qui est la plus répandue. Elle demeure un problème majeur de santé publique dans le monde (Kouanda et al., 2008)

Elle affecte plus de 143 millions d'enfants de moins de 5 ans. Plus de 20 millions d'entre eux sont en malnutrition aigue sévère avec une augmentation des risques d'infections, de décès, des retards de croissance et une grande souffrance physique et psychologique (Pirozzi, 2008). Chaque minute, environ 10 enfants malnutris meurent, soit près de 5 millions chaque année. Ce problème de santé publique touche particulièrement les pays en développement (ONUSIDA/OMS, 2000).

En Afrique de l'Ouest, notamment au Burkina Faso, les prévalences de la malnutrition aiguë, de la malnutrition chronique et de l'insuffisance pondérale étaient respectivement de 11,1% ; 35,0% et 25,7% en 2010. (DN, 2010).

La malnutrition résulte, aussi bien d'une alimentation inadéquate que d'un environnement sanitaire déficient (UNICEF, 1998). La malnutrition laisse, chez des millions de survivants, des séquelles durables sous forme d'infirmité, de vulnérabilité chronique aux maladies, de handicap intellectuel (Black et al., 2008). Longtemps tenue pour une conséquence de la pauvreté, la malnutrition est de plus en plus considérée comme une de ses causes.

Une nutrition adéquate au cours de la petite enfance est fondamentale pour le développement de l'enfant. La période allant de la naissance à l'âge de deux ans est reconnue comme un moment critique pour la promotion d'une croissance optimale, de la santé et du développement (Black et al., 2008). Il est démontré que c'est à cet âge que l'on observe le plus souvent des ralentissements de la croissance, des carences en certains micronutriments et des maladies courantes de l'enfant telle que la diarrhée (Black et al., 2008). Après l'âge de deux ans, il est très difficile pour un enfant de rattraper un retard de croissance survenu plus tôt.

A long terme, les déficits nutritionnels précoces entrainent une diminution des performances intellectuelles et de la capacité de travail et ont des conséquences sur la

2

reproduction et sur la santé en général tant au cours de l'adolescence que de l'âge adulte (Black et al,, 2008).

Une petite fille souffrant de malnutrition a de plus fortes chances à l'âge adulte de donner naissance à un nourrisson de faible poids de naissance ou souffrant de malnutrition (United Nations Standing Commette on Nutrition, 1992).

Parmi les stratégies d'intervention pour luter contre ce fléau on a la prise en charge immédiate des formes aiguës graves. L'OMS, préconise une prise en charge (PEC) en fonction du degré de malnutrition et des affections et/ou infection associées (OMS, 2000). Cette prise en charge peut se faire soit en ambulatoire dans des centres de récupération et d'éducation nutritionnel (CREN), en communautaire ou en hospitalisation s'il s'agit de cas de malnutrition sévère associée à des complications (OMS, 2000). La prise en charge est une grande préoccupation, tant par sa complexité que par son coût. Les recommandations actuelles privilégient une prise en charge médicale, diététique, sociologique, psychologique, biologique, immunologique et éducative.

L'objectif général de cette étude est d'évaluer le circuit général de la PEC de la malnutrition aiguë au CREN de Saint Camille.

De manière spécifique, il s'agit de :

y' Décrire l'itinéraire ayant conduit l'enfant au CREN,

y' Caractériser les types d'interactions, les comportements alimentaires et le contexte familial associés à l'apparition et à l'évolution des symptômes de l'enfant, y' Définir les modalités de la PEC de l'enfant au CREN jusqu'à sa guérison.

Après avoir identifié les différents facteurs incriminés dans l'installation de la malnutrition chez l'enfant, ont été décrites les modalités de prise en charge au CREN.

1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

3

1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1. ALIMENTATION DU JEUNE ENFANT ET DU NOURRISSON

Les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l'UNICEF (2003) relatives à l'alimentation optimale des nourrissons et des jeunes enfants sont les suivantes :

· l'allaitement précoce dès la naissance ;

· l'allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie

· l'introduction, dès l'âge de six mois, d'aliments de complément satisfaisants aux besoins nutritionnels et de la croissance parallèlement à la poursuite de l'allaitement jusqu'à l'âge de deux ans. L'allaitement au sein exclusif pendant une période de 6 premiers mois présente bien des avantages pour le nourrisson et la mère, et notamment l'avantage de protéger contre les infections gastro-intestinales. Vers l'âge de 6 mois, les apports énergétiques et nutritionnels du lait maternel ne couvrent plus les besoins en croissance du nourrisson d'où l'introduction d'aliments de compléments (tableau I).

Tableau I: Apport énergétique du lait maternel et besoins du jeune enfant (OMS, 1986)

Age
(mois)

Besoins en
kcal/j

Quantité de lait maternel (ml/j) nécessaire pour couvrir les
besoins énergétiques

1

458

654

2

528

754

3

593

847

4

622

888

5

700

1000

6

742

1060

12

1020

1457

 

1.2. LES MALADIES DU JEUNE ENFANT ET DU NOURRISSON

Dans les pays en développement, on trouve seulement cinq pathologies à l'origine de 70% de la mortalité infantile : les pneumopathies, les diarrhées, le paludisme, la rougeole et la malnutrition (OMS, 2000). La malnutrition sera développée dans la suite de cette étude.

1.2.1. MALNUTRITION

La malnutrition est un état pathologique résultant de l'insuffisance (voire de l'absence) d'un ou plusieurs nutriments essentiels dans l'alimentation, ou, à l'inverse, d'un excès de certains types d'aliments. Il peut donc s'agir de maladies de carences, soit spécifiques (par exemple les troubles dus aux carences en iode, l'anémie par carence en fer) soit multiples (par exemple, le retard de croissance), ou de pathologies par excès (par exemple, l'obésité due à un excès d'apport énergétique).

4

La malnutrition correspond à une nutrition inadéquate qui est causée par une suralimentation, une sous-alimentation ou un déséquilibre alimentaire (Blouin et al., 1995 ; Latham, 2001).

La sous-alimentation ou dénutrition est définie comme un manque de nutriments causé par une maladie ou un apport alimentaire inadéquat.

La suralimentation se produit lorsque le corps reçoit plus de nutriments que ceux dont il a besoin. Les conditions de la suralimentation comprennent le surpoids et l'obésité.

1.2.2. LES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DE LA MALNUTRITION

Il est important de comprendre les causes de la malnutrition pour apprécier l'ampleur et la profondeur du problème, les progrès déjà accomplis et les possibilités de progrès futurs. 1.2.2.1. Causes immédiates

Les deux principales sont l'inadéquation de la ration alimentaire et la maladie (UNICEF, 1998). Leur interaction tend à créer un cercle vicieux: l'enfant malnutri résiste moins bien à la maladie, il tombe malade, et de ce fait la malnutrition empire.

1.2.2.2. Causes sous-jacentes

Elles se classent en trois groupes, aboutissant à l'inadéquation de la ration alimentaire et à la maladie: l'insécurité alimentaire des ménages, l'insuffisance des services de santé et d'assainissement, et la mauvaise qualité des soins apportés aux enfants et aux femmes (UNICEF, 1998).

· La sécurité alimentaire des ménages

Elle se définit comme un accès durable à des denrées alimentaires quantitativement et qualitativement suffisantes pour assurer à tous les membres de la famille une ration adéquate et une vie saine. La sécurité alimentaire des ménages dépend de l'accès aux vivres, à distinguer de la disponibilité des vivres. Même si le marché regorge de produits, une famille trop pauvre pour les acheter ne jouit pas de la sécurité alimentaire.

· Services de santé, eau potable et assainissement

Des services de santé de bonne qualité, pour un prix raisonnable, sont essentiels au maintien de la santé. Pourtant, dans 35 des pays les plus pauvres, entre 30 et 50% de la population n'ont aucun moyen d'arriver jusqu'à un quelconque service de santé. Le manque d'accès à l'eau potable et à un assainissement efficace, l'insalubrité dans et autour des maisons favorisent la propagation des maladies infectieuses. Or plus de 1,1 milliard d'individus n'ont toujours pas accès à l'eau potable, et quelque 2,9 milliards ne disposent pas d'un assainissement satisfaisant (UNICEF, 1998).

·

5

Les pratiques de soins

Prendre soin d'un enfant, c'est le nourrir, l'éduquer, le guider. Cette charge incombe à l'ensemble de la famille, et à la communauté. Les pratiques les plus critiques à cet égard concernent les domaines suivants:

V' Alimentation

Le lait de sa mère est le meilleur aliment pour le bébé, qu'il protège de l'infection. Mais à partir de six mois, le nourrisson doit recevoir des aliments complémentaires, car le lait maternel ne satisfait plus tous ses besoins nutritionnels. Pendant cette période d'alimentation complémentaire de l'âge de six mois environ jusqu'à 18 mois l'enfant doit avoir au moins quatre fois par jour un repas riche en énergie et en nutriments, et facile à digérer.

V' Protection de la santé des enfants

Les enfants doivent recevoir des soins de santé essentiels au bon moment. Il y a un calendrier précis à respecter pour les vaccinations. Il faut offrir aux communautés une information sanitaire correcte, et aider les familles à rechercher en temps opportun des soins de santé appropriés.

V' Soutien émotionnel et stimulation cognitive pour les enfants

Pour se développer au mieux, les enfants ont besoin de trouver dans leur entourage (les parents ou autres) un soutien émotionnel et une stimulation cognitive. Des études ont montré que les enfants malnutris soumis à une stimulation verbale et cognitive ont des taux de croissance supérieurs à ceux qui n'en bénéficient pas.

V' Soins et soutien pour les mères

L'inégalité dans la division du travail et des ressources au sein des familles et des communautés, toujours favorable aux hommes, met en danger le bien-être des enfants comme celui des femmes. Les plus importantes des mesures dont doivent bénéficier les femmes enceintes ou allaitantes sont de leur apporter des quantités supplémentaires d'aliments de bonne qualité, de leur épargner les travaux pénibles, de leur laisser du temps pour se reposer, et de leur assurer de bons soins pré-et postnatals.

1.2.2.3. Causes fondamentales

Tous les efforts des familles pour assurer une bonne nutrition peuvent être battus en brèche par des facteurs politiques, juridiques et culturels, comme le degré auquel les droits des femmes et des jeunes filles sont protégés par la loi et la coutume; le système politique et économique déterminant la distribution du revenu et des avoirs; enfin, les idéologies et les politiques gouvernant les secteurs sociaux (UNICEF, 1998).

6

Quand la pauvreté et le sous-développement sont solidement implantés, il faut pour les vaincre des ressources et des apports que peu de pays en développement peuvent mobiliser.

En conséquence la malnutrition laisse, chez des millions de survivants, des séquelles durables sous forme d'infirmité, de vulnérabilité chronique aux maladies, de handicap intellectuel (Black et al., 2008).À la fois cause et conséquence de la pauvreté, elle serait responsable de plus d'un tiers des décès chez les enfants de moins de cinq ans à travers le monde. La sous-nutrition fait partie d'un vaste ensemble de facteurs liés constituant le syndrome dit de la pauvreté (faibles revenus, famille nombreuse, faible niveau d'éducation, accès restreint à l'alimentation, à l'eau, à l'assainissement et aux services de santé maternelle et infantile) (UNICEF, 2012). La figure 1 présente les causes et les conséquences de celle-ci.

Figure 1: Les causes et conséquences de la malnutrition (OMS, 1998)

1.2.3. LES FORMES CLINIQUES DE LA MALNUTRITION AIGUE

Une dénutrition aggravée peut entrainer les maladies suivantes: le marasme, le kwashiorkor et la forme mixte marasme-kwashiorkor (Latham, 2001).

1.2.3.1. Marasme

Le marasme traduit essentiellement une carence globale (qu'elle soit d'origine protéique, lipidique ou glucidique) (MS, 1993).

L'enfant marasmique présente une maigreur prononcée avec disparition de pannicule adipeux sous-cutané et atrophie musculaire importante, les os sont saillants, les yeux enfoncés dans leur orbite, le visage ridé, la peau distendue, il prend alors l'allure d'un petit vieillard et peut ne plus peser que la moitié du poids normal pour son âge.

7

1.2.3.2. Kwashiorkor

L'enfant atteint de kwashiorkor présente des oedèmes, ses cheveux cassants se décolorent et tombent, sa peau est sèche et squameuse, son comportement change également : il ne sourit plus, ne joue plus, devient indifférent à toute stimulation, pleure et refuse la nourriture (UNICEF, 1998).

1.2.3.3. Le kwashiorkor marasmique

Cette forme mixte traduit un état multi-carentiel, qui cliniquement, se manifeste par une perte de poids important associée à une présence d'oedèmes. Le kwashiorkor marasmique résume les principaux symptômes des deux formes précédentes.

1.2.4. CLASSIFICATION DE LA MALNUTRITION

1.2.4.1. Malnutrition aiguë

Elle est déterminée en fonction du rapport P/T (Poids-Taille), du périmètre brachial et de la présence des oedèmes bilatéraux. Le tableau II ci-dessous indique les critères de différenciation des deux formes de la malnutrition aiguë.

Tableau II: Classification de la malnutrition aiguë (DN, 2010)

Indicateurs

Groupe d'âge

Malnutrition
légère

Malnutrition
aiguë modérée

Malnutrition
aiguë sévère

OEdèmes
bilatéraux

Enfants,
adolescents et
adultes

Non

Non

Oui

Poids/Taille

6 - 59 mois

80 à 90%

70 à 80%

< 70%

 

80 à 90%

70 à 80%

< 70%

Périmètre
Brachial (PB)

6 - 59 mois ou
Enfants ? 65 cm
de taille

- 1 à -2 Z-
scores

110 - 125 mm
- 2 à - 3 z scores

< 110 mm
< - 3 z scores

 

+ Malnutrition aigüe sévère

La malnutrition aiguë sévère (MAS) est identifiée comme étant une émaciation sévère (P/T < -3 z scores ou 70% pour les enfants de moins de 5 ans ou PB < 110 mm pour les enfants de 6-59 mois) ou la présence d'un oedème bilatéral prenant le godet.

+ Malnutrition aigüe modérée

La malnutrition aiguë modérée (MAM) est identifiée comme étant une émaciation modérée (P/T < -2 z-scores et ? -3 z-scores pour les enfants de moins de 5 ans ou PB < 125 mm et ? 110 mm pour les enfants de 6-59 mois).

8

1.2.5. PRISE EN CHARGE DE LA MALNUTRITION : CAS DU BURKINA FASO

Il existe un principe de traitement de la malnutrition par carence dans presque tous les pays en développement.

Dans le cadre de la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant (PCIME) au Burkina Faso, la Direction de la Nutrition a adoptée en 2010 un protocole de traitement de la malnutrition dans les structures sanitaires.

Les enfants dont le rapport poids/taille est inférieur à -3 écarts-types (<70%) de la médiane de la référence NCHS (National Center of Health Statistic)/OMS (émaciation grave) ou qui présentent un oedème symétrique affectant au moins les pieds (malnutrition avec oedème) sont en état de malnutrition sévère. Ils doivent être hospitalisés pour être examinés, soignés et alimentés la nuit comme le jour.

Est inclus tout enfant ayant des oedèmes bilatéraux ou remplissant les critères anthropométriques de malnutrition aiguë sévère avec:

· Des Complications médicales (pneumonies, diarrhées aqueuses aiguës, lésions de la peau)

· Un état nécessitant une sonde nasogastrique (SNG)

· Une anorexie sévère

Les patients doivent être regroupés par phase pour éviter toute contamination, les erreurs de traitement et faciliter les soins d'où un protocole en trois phases.

La phase de Stabilisation a pour but de fournir uniquement la quantité de nourriture nécessaire pour rétablir l'équilibre hydro électrolytique, les capacités d'homéostasie et arrêter le processus de détérioration de l'état général. Elle comporte le traitement diététique, systématique, la surveillance régulière du malade et la prise en charge des complications.

La phase de transition exige la reprise de l'appétit et le début de la fonte des oedèmes. Le produit utilisé est le lait thérapeutique F100 (100 ml = 100 Kcal) indifféremment pour toutes les catégories d'âge sauf pour les enfants de moins de 6 mois. On dilue 1 sachet de F100 dans 2 litres d'eau tiède préalablement bouillie. Le nombre de repas, les horaires de repas et le volume du régime restent les mêmes aussi bien dans la phase de transition que dans la phase de stabilisation.

Avec le changement dans le type de régime, la prise énergétique augmente de 100kcal/kg/j à 130kcal/kg/j. Ceci est suffisant pour permettre à l'enfant de prendre du poids. Le gain de poids attendu est d'environ 6g/kg/j en l'absence d'oedèmes ou de transfert liquidien provenant des oedèmes vers les tissus. La quantité de F100 à donner à chaque repas est fonction du poids du patient.

9

Enfin la phase 2 ou phase de récupération dont le principe est d'alimenter les patients avec un régime bien équilibré et à haute valeur énergétique et d'encourager les patients à manger autant que possible.

L'allaitement maternel doit être promu et continué tout le long du traitement. Les enfants allaités doivent être mis au sein avant qu'ils ne reçoivent du F100. Les patients qui sont en phase 2 peuvent tolérer de grandes quantités de nourriture et peuvent ainsi commencer leur réhabilitation nutritionnelle.

Les enfants de 6 à moins de 18 mois sont considérés comme guéris si le rapport du P/Test supérieur ou égal à 85% après 2 pesées consécutives et en absence d'oedèmes depuis au moins 10 jours. Pour réduire les risques de rechute et faciliter le suivi après la sortie des patients, les malades guéris de la malnutrition aiguë sévère doivent être référés à un service de prise en charge de la malnutrition modérée. Un enfant peut être considéré comme rétabli et prêt à sortir lorsque son rapport poids/taille correspond à - 1 écart-type (90%) de la médiane de la référence NCHS/OMS (table poids-pour-taille). Pour atteindre cet objectif, il est indispensable que l'enfant fasse le plus grand nombre possible de repas par jour. Dans certains cas, un enfant pourra sortir avant d'atteindre le rapport poids/taille requis; mais dès lors qu'il n'est pas entièrement rétabli, il devra être encore suivi (en externe).

1.3. REFERENCEMENT DES ENFANTS MALNUTRIS

1.3.1. STRUCTURES DE LA PRISE EN CHARGE

1.3.1.1. Structure de prise en charge de la MAM

Le cadre approprié pour la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée est constitué des Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS), des Centres Médicaux avec Antenne Chirurgicale (CMA) ou toute autre structure menant des activités de supplémentation alimentaire. La PEC consiste en une supplémentation par des rations sèches de haute valeur énergétique (farine enrichie, CSB ((Farine de Soja et de Maïs)), céréale locale,) ou des Aliments thérapeutiques prêts à l'Emploi (ATPE) conçus pour les enfants souffrant de MAM (plumpy'sup, plumpy'doz).

1.3.1.2. Structure de prise en charge de la MAS

Le cadre approprié de la prise en charge de la malnutrition sévère est le centre de récupération et d'éducation nutritionnelle. Le CREN est une structure spécialisée généralement rattachée techniquement à une structure de référence (CMA, CHR, CHU) publique ou privée. Son rôle principal est le traitement de la malnutrition sévère et l'éducation des familles en matière de nutrition (DN, 2010).

10

Tout CREN doit être équipé selon les normes et doté d'un personnel qualifié en nombre suffisant et mener un paquet d'activités défini par le ministère de la santé.

2. METHODOLOGIE

11

2. METHODOLOGIE

2.1. CADRE D'ETUDE

2.1.1. LE CENTRE MEDICAL SAINT CAMILLE

Le centre médical Saint Camille de Ouagadougou est situé dans la commune de Bogodogo, sur l'Avenue Babangida. Ce centre a été crée en 1974 par l'ordre des Camilliens et comporte :

· une maternité

· un centre de pathologie néonatal

· un dispensaire

· un centre de Santé Maternel et Infantile (SMI)

· un centre de récupération et d'éducation nutritionnelle (CREN)

· un laboratoire d'analyse

2.1.2. LE CREN

Le Centre de Récupération et d'Éducation Nutritionnelle est logé au sein du Centre Médical Saint Camille. Le CREN fait partie intégrante du service de la SMI. Il fonctionne sur fond propre et ne bénéficie actuellement que de l'aide de l'UNICEF pour les laits thérapeutiques, le plumpy Nut (PN).

Il s'y déroule quotidiennement :

· Des activités de pesée des enfants malnutris ;

· L'inclusion de nouveaux cas sur les critères basés sur l'indice Poids pour Taille (P/T), le Périmètre Brachial (PB) et la présence d'oedèmes ou non (DN, 2010) ;

· La pose de la Sonde NasoGastrique (SNG) pour les enfants anorexiques ;

· La mise à jour des fiches individuelles des enfants malnutris et du registre ;

· et enfin l'éducation nutritionnelle et sanitaire.

2.2. POPULATION ETUDIEE

L'étude a concerné 60 enfants de 6 à 59 mois admis dans le CREN durant la période du 1er Janvier au 30 Mai 2012.

Le seul critère d'inclusion était la confirmation de l'état de malnutrition de l'enfant par le CREN à partir du P/T et du PB. Tous les enfants admis au CREN ont été suivis à raison de 5 jours par semaine durant quatre (4) mois. D'une part étaient enregistrés et examinés tous les nouveaux cas et d'autre part l'ensemble des enfants en cours de suivi dans le CREN étaient soumis aux mesures anthropométriques.

12

2.3. TYPE D'ETUDE

C'est une étude longitudinale à caractère descriptif. Celle-ci permet de mettre en évidence le circuit des enfants admis au CREN avant, pendant et après la prise en charge au CREN. Autrement dit elle permet de répondre aux questions suivantes :

Comment les enfants sont venus au CREN ? Pourquoi ils y sont venus ? Comment ils sont pris en charge au CREN ? Comment ils sont sortis au CREN ?

2.4. COLLECTES DES DONNEES

Pour la collecte des données, deux (02) méthodes ont été utilisées :

· l'entretien individuel guidé par le questionnaire

· l'observation.

Ces techniques si bien différentes sont complémentaires car les informations de l'une vérifient celles de l'autre.

Les données socio-économiques ont été collectées à l'aide d'un questionnaire (annexe 1) standardisé destiné aux mères des enfants. Il a concerné des questions semi structurées ouvertes mais orientées sur les aspects socio-économiques et alimentaires.

Les informations recueillies à l'entrée :

· Les données socio-économiques du ménage de l'enfant

· Les habitudes alimentaires de l'enfant à domicile

· Le statut vaccinal

· Le parcours de l'enfant depuis le début de sa maladie jusqu'à son admission au CREN

· L'anthropométrie et l'état clinique de l'enfant

· ensuite à chaque jour et jusqu'à la sortie de l'enfant étaient enregistrées les mesures

anthropométriques de l'enfant et l'évolution de l'état clinique

· enfin les modalités de la prise en charge.

Les autres instruments utilisés sont : le brassard de Shakir pour la mesure du périmètre brachial, la toise UNICEF pour la mesure de la taille des enfants, et la balance de type SECA de 25 kg pour la mesure du poids de l'enfant.

2.5. TECHNIQUES DE RECUEIL DES DONNEES

2.5.1. MESURES ANTHROPOMETRIQUES

Le moyen le plus rapide et le plus exact d'évaluer l'état nutritionnel et sanitaire d'une population, d'une communauté ou d'un individu est offert par l'anthropométrie (OMS, 1986). L'anthropométrie est une mesure très utilisée, peu chère et non invasive de l'état nutritionnel en général d'une personne ou d'un groupe de la population.

13

Les mensurations anthropométriques les plus courantes comprennent le poids et la taille, souvent associés à l'âge; elles servent de base à la formulation de certains indices. Les indices nutritionnels sont exprimés en écart-types et peuvent être estimés à partir d'une table de référence. Les indicateurs anthropométriques donnent une idée approximative de l'état nutritionnel. Les indicateurs le plus souvent utilisés sont le poids corporel et la taille, par rapport à l'âge et au sexe de l'individu. D'autres incluent la circonférence du bras, de la tête et de la cuisse, et l'épaisseur du pli cutané.

2.5.1.1. Le poids

Dans le CREN les pesées des enfants étaient effectuées une fois par jour, et les enfants étaient pesés légèrement habillé avec une balance de type SECA de 25 kg avec précision de 0,1 kg.

2.5.1.2. La taille

La taille était mesurée à l'entrée et à la sortie (toutes les 4 semaines) à l'aide des toises (UNICEF). Les enfants de plus de 85 cm étaient mesurés debout et les enfants de moins de 85 cm en position couchée avec une précision de 0,1 cm.

2.5.1.3. Le périmètre brachial

Il à été mesuré à l'entrée et à la sortie chez chaque enfant. La mesure était effectuée au niveau du bras gauche à mi-distance entre l'olécrane et l'acromion grâce à un brassard coloré de SAKIR (Shakir et Morley, 1974).

2.5.2. LES DONNEES NON ANTHROPOMETRIQUES

+ L'âge

Il est souvent difficile d'évaluer l'âge exact d'un enfant, la date de naissance n'étant pas toujours précise. L'acte de naissance ou le jugement supplétif d'acte de naissance sont les documents utilisés pour déterminer l'âge de l'enfant ; ou bien le carnet de grossesse de la maman et à défaut de tout on se réfère au calendrier évènementiel.

+ Le sexe

Il permet de voir la proportion des enfants par genre touchés par la malnutrition et admis au CREN.

2.5.3. INDICES ANTHROPOMETRIQUES

Les mesures anthropométriques en tant que telles sont des valeurs brutes d'intérêt limité. Elles doivent être interprétées en fonction de l'âge et du sexe de l'enfant. Ces différentes combinaisons donnent naissance à des indices. Trois indices sont fréquemment utilisés pour évaluer l'état nutritionnel des enfants : poids-taille (émaciation), poids-âge (déficit pondéral), taille-âge (retard de croissance).


·


·


·

 
 

14

Seul l'indice poids-taille a été retenu pour l'étude. Il a l'avantage d'examiner les effets à court terme de la malnutrition et de mesurer la prévalence de la malnutrition aigüe globale, modéré et sévère. Cet indice a été utilisé sous ces deux formes : poids/longueur, chez les enfants de moins de 2 ans, et poids/taille pour les enfants de 2 à 5 ans.

2.5.4. L'EXAMEN CLINIQUE ET PARACLINIQUE

Ces examens visaient non seulement à confirmer le diagnostic déjà posé, mais aussi à rechercher des signes couramment associés à la malnutrition, comme :

· Les oedèmes bilatéraux et symétriques,

· Les signes de déshydratation (soif intense, sécheresse de la muqueuse buccale, diarrhée, vomissement),

· Les signes d'anémie (pâleur de la muqueuse conjugale) Les analyses biologiques effectuées sont :

· La Numération Formule sanguine et les examens de selles qui permettent de rechercher des oeufs, des kystes, de parasites et des levures


·

2.6. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES

Pour l'analyse des différents degrés de malnutrition, on a utilisé la classification de l'OMS (2006) à savoir l'indice P/T suivant l'âge et le sexe pour établir une comparaison entre le poids de l'enfant et le poids de référence pour les enfants de même taille représenté dans l'annexe 4 et l'annexe 5.

L'inconvénient majeur de cette classification est qu'elle ne prend pas en compte les aspects cliniques (oedèmes) pouvant influencer les Z-scores.

Pour l'alimentation des enfants, le questionnaire nous a servi de déterminer les habitudes alimentaires.

Les indicateurs de performance du CREN ont été calculés de la façon suivante :

Les sortis désignent tout patient sorti du service quelque soit la raison (guéris, abandons, décédés, transférés, référés, non réponse au traitement).


·


·

 
 

15

Pour le calcul des fréquences, toutes les données numériques ont été saisies et analysées sur le masque du logiciel Epi info version française 3.5.1 de 2008. Les figures et les tableaux ont été conçus sur Excel 2007.

3. RESULTATS ET DISCUSSIONS

16

3. RESULTATS ET DISCUSSIONS

3.1. CARACTERISTIQUES DES ENFANTS

3.1.1. REPARTITION DES ENFANTS PAR SEXE

Les enfants sont regroupés en fonction de leur sexe pour pouvoir donner le groupe le plus touché par la malnutrition. Les enfants sont au nombre de 60 dont 31 (51,7%) de sexe féminin et 29 (48,3%) de sexe masculin. Les enfants de sexe féminin sont les plus touchés par la malnutrition. Ces résultats sont presque identiques aux résultats de Somé (1999) qui donnaient un effectif des enfants admis à 49,7% de Garçons et 50,3% de Filles. Par contre ils sont différents des résultats de Sondé (1999) qui avait une prédominance du sexe masculin (57,7%). Cette prédominance féminine serait liée à une plus grande sensibilité des filles à la malnutrition alors que l'anthropométrie moyenne est peu différente entre garçons et filles au moment du sevrage (Waterlow, 1992).

En définitive, il semble bien qu'une inégalité de la malnutrition du retard de croissance selon le sexe prévale. Cette situation doit être rapprochée d'un résultat obtenu antérieurement pour le Burkina Faso, selon lequel plus la part des revenus des épouses ou femmes chefs de ménage est élevée, plus la probabilité de retard de croissance des enfants de moins de 60 mois de sexe masculin est faible. Or, une telle relation n'est pas observée pour les filles (Lachaud, 1999).

3.1.2. REPARTITION PAR MOIS DES ADMISSIONS

La figure 2 dénote le nombre des admissions en fonction de chaque mois durant

l'étude.

Figure 2: Répartition des admissions par mois

Le CREN reçoit moins d'enfants dans la période poste soudure par rapport à la période de chaleur et de soudure où les actions préventives et curatives devraient être intensifiées durant cette période.

17

Avec la succession de déficit céréalier durant les années, la période de soudure s'étant de plus en plus. Le nombre des admissions au CREN était élevé en Avril comme l'avait noté Somé (1999).

3.1.3. AGE ADMISSION AU CREN

La figure 3 ci-dessous détermine la répartition des enfants admis au CREN pour la prise en charge en fonction de l'âge en mois.

Figure 3: Répartition des enfants en fonction de leur âge

L'âge des enfants admis au CREN varie de 6 mois à 39 mois et l'âge moyen à l'admission est de 14 #177; 6,7 mois. La malnutrition a touché plus les enfants de la tranche d'âge de 6 à 14 mois. La prédominance de cette tranche est retrouvée dans la littérature (Main, 1975). C'est pendant cette période qu'intervient le sevrage associé le plus souvent à une alimentation de complément inadapté.

Les enfants admis au CREN de Saint Camille étaient plus âgés que ceux concernés par les études de Villamor et al. (2005) en Tanzanie et Bitwe et al. (2006) à Goma en Afrique centrale dans lesquelles l'âge moyen était respectivement de 13,0 et 12,8 mois. Par contre, Ils étaient plus jeunes que ceux concernés par l'étude de Sall et al. (1999) à Dakar au Sénégal avec un âge médian de 19,11 mois. La tranche d'âge de 12-23 mois était la plus touchée par la malnutrition et représentait plus de la moitié de l'échantillon aussi bien chez les enfants sortis guéris (53,1%) que pour l'ensemble de l'échantillon (52,4%).

3.1.4. POIDS ADMISSION

Le poids moyen à l'admission est de 6,51 #177; 1,48 kg et celui de la sortie est de 7,65 #177; 1,6 kg soit un gain de poids moyen de 6,80 #177; 4,56 g/kgPC/j.

18

Le gain pondéral moyen journalier de 6,8 g/kg des enfants sortis guéris du CREN reste insuffisant selon Waterlow (1992) qui estime qu'un gain de 10 à 20 grammes/kg/jour est nécessaire pour une bonne réhabilitation nutritionnelle.

De même, l'OMS recommande pour une bonne réhabilitation nutritionnelle des enfants malnutris, un gain pondéral journalier de 20 g/kg par jour. Cependant, elle estime qu'un gain pondéral journalier de 10 à 15 g/kg par jour est acceptable (Melle, 2006). Le gain pondéral des enfants sortis guéris du CREN est faible que celui obtenu par Sall et al. (1999) à Dakar (7,64 g/kg/ jour).

3.1.5. PERIMETRE BRACHIAL A L'ADMISSION

L'état nutritionnel des enfants est reflété par la variation du leur PB dont pour les uns, il était inférieur à 11 cm, chez les autres il était compris entre 11 et 12 cm et enfin chez un autre groupe d'enfant il était compris entre 12 et 13 cm.

3.2. FACTEURS DE RISQUES ASSOCIES A LA MALNUTRITION

3.2.1. ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE DE L'ENFANT

Le tableau III ci-dessous détaille les situations des parents des enfants.

Tableau III: Situation socio-économique et sanitaire des parents

Variables

 

Fréquence

Pourcentage

Pourcentage
cumulé

Source

d'approvisionnement en eau

Pompe

7

11,7

11,7

 

13

21,7

33,3

 

40

66,7

100,0

Niveau d'instruction de la mère

Alphabétisation

3

5,0

5,0

 

4

6,7

11,7

 

15

25,0

36,7

 

5

8,3

45,0

 

33

55,0

100,0

Religion de la maman

Catholique

7

11,7

11,7

 

46

76,7

88,3

 

7

11,7

100,0

Revenu mensuel de la maman

< 30000

9

15,0

15,0

 

2

3,3

18,3

 

49

81,7

100,0

Profession de la maman

Commerçante

9

15,0

15,0

 

1

1,7

16,7

 

48

80,0

96,7

 

2

3,3

100,0

Lieu de résidence des parents

Urbain non loti

33

55,0

55,0

 

23

38,3

93,3

 

4

6,7

100,0

 

19

Les enfants malnutris admis au CREN proviennent majoritairement (93,3%) du milieu urbain et parmi eux 55% viennent des zones non loties, c'est-à-dire dans les périphéries de la ville de Ouagadougou.

La majorité des mères des enfants sont des musulmanes non instruites, sans emploi, ni aucune activité génératrice de revenu et habitent dans les zones non loties de la ville de Ouagadougou. L'écart en matière de nutrition entre les zones rurales et les zones urbaines s'est amenuisé au cours des dernières décennies, principalement du fait de la détérioration de la situation en milieu urbain. Une étude réalisée en 2006 en Afrique subsaharienne a constaté que les disparités en matière de nutrition infantile entre les communautés urbaines riches et pauvres étaient plus importantes que les disparités entre les zones urbaines et les zones rurales (UNICEF, 2012).

L'importance de l'éducation des parents a été maintes fois confirmée dans la plupart des travaux portant sur les déterminants de la malnutrition des enfants. L'éducation des parents confère un gain en termes de réduction de la malnutrition des enfants. Toutefois, les femmes ayant un niveau d'instruction relativement élevé (secondaire ou plus) seraient plus aptes à combattre la malnutrition chez leurs enfants. L'éducation de la mère agit probablement sur la santé des enfants par l'intermédiaire de plusieurs canaux (Barrera, 1990) :

· Accroissement des ressources de la famille généré par l'augmentation des gains liés à la participation au marché du travail ou à l'exercice d'activités domestiques, ou le mariage avec des personnes plus fortunées ;

· augmentation de la productivité des moyens consacrés à la santé inhérente à une meilleure efficacité des activités domestiques ;

· amélioration de l'allocation des ressources due à un accès amélioré à l'information

· impact sur les préférences des ménages, compte tenu des prix, des revenus et de l'information ;

· meilleur statut socio-économique et volonté des parents (surtout de la mère) de

rehausser les investissements en capital humain, en matière de nutrition et/ou de formation à l'exercice d'activités domestiques, ce qui affecte la capacité de la mère à élever des enfants.

La recherche d'une meilleure santé des enfants requiert donc un niveau suffisant

d'instruction, car on remarque que la majorité des mères des enfants n'a aucun niveau d'instruction. La négligence concernant l'alimentation de l'enfant existe dans certains cas. Certaines mères ont un niveau d'instruction elévé mais leurs enfants sont malnutris.

20

Les femmes non instruites, quant à elles, sont souvent celles qui vivent dans les conditions économiques les plus précaires, caractérisées par une quantité de nourriture parfois limitée et de faible qualité. C'est cette conjonction de facteurs, et non le seul niveau d'instruction, qui explique la forte prévalence de la malnutrition parmi les enfants des femmes sans instruction.

3.2.2. MODE D'ADMISSION DES ENFANTS MALNUTRIS AU CREN

La Figure 4 suivante montre les différents modes d'admission des enfants au CREN.

Figure 4: Mode d'admission des enfants malnutris au CREN

La plupart des enfants malnutris admis au CREN était référé par une structure sanitaire du même centre ou une autre structure. Ce qui montrait que le message concernant la fréquentation des services de santé est reçu au niveau des familles. D'autres enfants ne sont pas référés car leurs parents n'étaient jamais allés dans une structure sanitaire pour une consultation. Certains ont été informés par les mères qui étaient déjà ou qui ont été au CREN. Quelque soit la raison, il est à noté que ce groupe d'enfants non référés constitue un manque à gagner pour les vulgarisateurs des Informations Éducation Communication (IEC).

3.2.2.1. Durée de la maladie de l'enfant

La durée de la maladie de l'enfant est représentée par les étapes données dans le tableau IV, cela concerne la période qui a précédé l'admission au CREN.

Tableau IV: Durée de la maladie de l'enfant

Durée de la maladie avant l'entrée au

CREN

Minimum

Médiane

Maximum

Début de la maladie?première consultation

1 jour

3 jours

3 mois

Première consultation ?date de référence

1 jour

2 jours

5 mois

Début jusqu'à son entrée au CREN

2 jours

28 jours

5 mois

 

21

La plupart des enfants a été dans une structure sanitaire dans les deux (2) jours qui ont suivi le début de leur maladie. Certains ont été référés au CREN dans le jour suivant leur consultation, mais ils ont mis en moyenne 23 jours avant de rejoindre le CREN. Certains enfants n'ont pas été référés au CREN mais leurs mères les ont emmenées elles-mêmes, bien vrai qu'ils ont mis du temps avant d'être pris en charge.

3.2.2.2. Structures qui ont référées les enfants au CREN

Le tableau V suivant désigne les structures qui référaient les enfants au CREN durant notre période d'étude.

Tableau V: Les structures qui référaient les enfants au CREN

Structure qui a référé

Fréquence

Pourcentage

% cumulé

Aucun

9

15,0

15,0

Autres CMA de Ouaga

3

5,0

20,0

CHUYO

1

1,7

21,7

Cliniques de Ouaga

3

5,0

26,7

CMA Schiphra Morija

1

1,7

28,3

CMA Paul VI

1

1,7

30,0

CSPS

2

3,3

33,3

Pédiatrie Charles de Gaulle

2

3,3

36,7

Pédiatrie Saint Camille

18

30,0

66,7

SMI Saint Camille

20

33,3

100,0

Total

60

100,0

100,0

 

La plupart des enfants admis au CREN de Saint Camille, soit 63,3% des enfants ont été référés par la même structure dont la majorité vient de la SMI du Centre médical Saint Camille et de la pédiatrie. Cela est dû au fait que ce centre médical qui est à but non lucratif reçoit les plus défavorisés en raison du caractère social de ses prestations comparativement aux structures sanitaires privées.

3.2.3. FACTEURS ALIMENTAIRES

Le tableau VI énumère les habitudes alimentaires des enfants malnutris à domicile avant l'admission au CREN.

Tableau VI: Allaitement et alimentation de complément.

22

Habitudes alimentaires

Fréquence

Pourcentage

% cumulé

Lait maternel et/ou bouillie enrichie

9

15,0

15,0

Lait maternel et/ ou bouillie traditionnelle et/ou plat familial

22

36,7

51,7

Lait maternel et/ou plat familial et/ ou bouillie enrichie

2

3,3

55,0

Plat familial

17

28,3

83,3

Soupe et/ou plat familial et/ou lait maternel

10

16,7

100,0

 

Les habitudes alimentaires des enfants sont constituées principalement de céréales et un peu du lait maternel. Au regard de leur âge et leurs habitudes alimentaires on note que la plupart des enfants recevait une alimentation non conforme pauvre en micronutriments, vitamines et autres éléments nutritifs. Ce qui est confirmé par la forte proportion d'enfants dont la cause de la maladie est d'origine alimentaire.

3.3. ETAT NUTRITIONNEL ET CLINIQUE DES ENFANTS A L'ADMISSION

3.3.1. ETAT CLINIQUE ET NUTRITIONNEL

L'état clinique de l'enfant regroupe un ensemble d'éléments du diagnostic clinique de la malnutrition et du diagnostic clinique et paraclinique de certaines affections associées.

Le tableau VII ci-dessous présente les caractéristiques cliniques des enfants à leur admission

23

Tableau VII: État clinique des enfants à l'entrée.

Variables

 

Fréquence

Pourcentage

%

cumulé

Diagnostique clinique de la malnutrition

MAL

6

10,0

10,0

 

14

23,3

33,3

 

40

66,7

100,0

OEdème admission

Absence

45

75,0

75,0

 

7

11,7

86,7

 

7

11,7

98,3

 

1

1,7

100,0

Autres signes observés

Anorexie et/ou diarrhée

16

26,7

26,7

 

3

5,0

31,7

 

1

1,7

33,3

 

3

5,0

38,3

 

12

20,0

58,3

 

10

16,7

75,0

 

2

3,3

78,3

 

2

3,3

81,7

 

1

1,7

83,3

 

1

1,7

85,0

 

1

1,7

86,7

 

7

11,7

98,3

 

+ : oedème au niveau des deux (2) pieds

++ : OEdème au niveau des deux pieds et des deux mains

+++ : OEdème généralisé sur tout le corps

Les symptômes qui ont motivé les parents à conduire leurs enfants dans une structure sanitaire avant leur admission au CREN sont principalement, la diarrhée, la fièvre, les vomissements, l'anorexie, l'anémie, les coliques et la toux, seuls ou souvent associés entre eux. La forte proportion d'enfants ayant la diarrhée dans notre échantillon confirme l'argument de Somé (1999) au Burkina Faso qui rapportait qu'un enfant malnutri sur trois présentait une diarrhée à son entrée dans un CREN. Duboz et al. (1988) toujours au Burkina Faso notait que les maladies diarrhéiques étaient bien plus fréquentes chez les enfants malnutris que chez les biens portants, et qu'elles atteignaient leur maximum au moment du sevrage de l'enfant.

24

Les enfants oedémateux étaient de 25% à l'admission dans le CREN alors que certains auteurs comme Bitwé et al. (2006) avaient relevé une proportion plus faible (12,5%). Mais ce pourcentage est plus faible à celle de Bachou et al. (2006) qui notaient une proportion plus élevée (50%). Les différences observées sont dues au fait que le CREN, en principe ne reçoit que les enfants malnutris, donc une probabilité plus forte de recruter des enfants oedémateux. Les hôpitaux reçoivent tous les enfants malades parmi lesquels on peut retrouver les malnutris. Les actions préventives des structures sanitaires ne sont pas restées vaines car 75% des enfants n'ont pas eu des oedèmes durant la maladie.

3.3.2. CAUSES DE LA MALNUTRITION DES ENFANTS

La figure 5 ci-dessous énumère les causes directes de la malnutrition des enfants admis au CREN.

Figure 5: Fréquence des causes directes de la malnutrition des enfants

Les causes immédiates de la malnutrition des enfants admis au CREN sont principalement d'origine alimentaire et/ou maladies. L'alimentation reçue par la plupart des enfants n'est pas adéquate sur le plan qualitatif et quantitatif. Le sevrage inapproprié, l'allaitement mixte, le manque d'hygiène engendrent à leur tour une infection qui à son tour déclenche la malnutrition avec des complications.

3.4. PRISE EN CHARGE DES ENFANTS AU CREN

Les enfants sont soumis à un régime simple composé de plats locaux préparés avec les denrées rencontrées sur le marché.

Les plats à base de céréales (riz, mil) comme la bouillie, des aliments thérapeutiques comme le F75, le F100, et du PN sont généralement utilisés.

25

Le régime est également associé à un traitement médicamenteux mais surtout à une stimulation psychologique avec des jouets ce qui crée une atmosphère propice à l'épanouissement des enfants.

3.4.2. PRISE EN CHARGE ALIMENTAIRE

Le CREN achète les fruits, les légumes, les oeufs et les condiments mais les autres produits alimentaires proviennent des dons des ONG (Organisation Non Gouvernementale) et autres donateurs.

+ Les différents types de repas servis au CREN

Le tableau VIII donne les différents types de repas servis au CREN. Tableau VIII: Les différents types de repas servis au CREN.

Types de repas Nature Ingrédients

Fréquence et horaires de distribution

Bouillie Vitaline et Lait, oeufs, poisson, soumbala,

misola enrichie tourteau d'arachide, sel, sucre

Deux (2) fois/ jour :

- 10h

- 16h

Produits lactés Yaourt enrichi Lait, huile, sucre

Une fois/jour : 8h

Soupe Poisson ou Sel, huile

viande

Une fois/jours : 12h

Une fois/jour : 12h

Sauce arachide,

Riz sauce ou

Plat familial Huile, sel
gras

 
 

Utilisation

F75 Dilution :

1 sachet de F75 dans 2 litres d'eau tiède

Systématique en phase 1

F100 préalablement bouillie

1 sachet de F100 dans 2,7 litres d'eau tiède

Systématique en phase Transition et 2

Plumpy-nut préalablement bouillie.

(sachet de 92 g)

Systématique en Phase Transition et 2

 

La prise en charge alimentaire est caractérisée par l'encouragement à l'allaitement maternel pour des enfants qui sont allaités mais leurs mamans n'ont pas assez de lait, aussi la SNG est utilisée et enfin les aliments locaux ainsi que les produits laitiers sont utilisés pour enrichir les repas. Il est à noter qu'il n'existe pas une alimentation durant la nuit au CREN mais aussi la distribution des repas du jour ne tient pas compte du poids ni la capacité d'ingestion des enfants.

Les trois étapes de la prise en charge ne sont pas bien respectées et la température corporelle n'est pas prise à chaque jour sauf exception. Il n'y a pas de visite à domicile des parents après la sortie des enfants au CREN.

26

3.4.3. PRISE EN CHARGE MEDICALE

On note que les médicaments génériques sont disponibles dans les dépôts pharmaceutiques de Saint Camille. La prescription est assurée par les autres structures du CMA (pédiatrie, SMI), et s'inspire du protocole national de la PECMA (Prise en Charge de la Malnutrition Aiguë). Les médicaments sont utilisés dans le traitement systématique et complémentaire selon une dose qui est fonction du poids et l'âge. Ces médicaments sont notés dans l'annexe 3.

+ Coût estimatif de la contribution financière des parents

Les parents sont sollicités financièrement pour les frais médicaux ou autres. Une étude sur le coût de traitement a été menée dans la même période. Cette étude a montrée que le coût de traitement de la malnutrition est moyennement à la portée des familles des enfants qui dépensent environ 3000 FCFA pour une PEC intégrale de la malnutrition en 30 jours (Ouédraogo, 2012).

3.4.4. PRISE EN CHARGE EDUCATIVE

L'éducation nutritionnelle est assurée par la Soeur responsable du CREN une fois pour tout le séjour d'une mère. C'est un entretien individuel avec la mère de l'enfant (ou l'accompagnante) à l'entrée. Les thèmes abordés sont :

· Les causes de la malnutrition de l'enfant

· Les conseils sur l'hygiène et l'assainissement

· Le rattrapage et l'intérêt de la vaccination

· L'alimentation de l'enfant

· La contribution de la mère pour la guérison de son enfant

Les mères des enfants bénéficient d'une démonstration culinaire (préparation de bouillie, soupe etc.) et un planning familial assuré par une autre femme.

L'éducation nutritionnelle est faite en Mooré (langue couramment parlée au Burkina Faso) à l'endroit des mères, la plupart du temps des jeunes femmes. L'essentiel du travail est de leur apprendre la valeur nutritionnelle des différents aliments disponibles, comment les associer afin d'obtenir des repas de bonne qualité. L'objectif est de leur faire comprendre la relation étroite entre une alimentation bien conduite et un bon état de santé.

L'éducation nutritionnelle a pour but d'améliorer les connaissances des parents et leur donner des aptitudes pour fournir des soins adéquats à leurs enfants et prévenir la malnutrition. Les mères participent activement à l'approvisionnement, à la préparation des plats et à l'alimentation des enfants.

27

Cette action curative en faveur de l'enfant malnutri a le mérite d'être en même temps préventive et sera bénéfique pour les autres enfants de la famille. De même cet apprentissage sera spontanément diffusé par les mères dans leur environnement familial et relationnel. 3.4.5. PRISE EN CHARGE PSYCHOLOGIQUE

Elle est essentiellement basée sur la stimulation psychologique des enfants en leur offrant des jouets au sein du CREN durant le matin jusqu'au soir à leur retour en famille. Aussi la présence de la maman est exigée sauf un cas majeur, ce qui crée en plus un soutient affectif entre la mère et son enfant.

3.4.6. SUIVI DES ENFANTS AU CREN

Le suivi se fait une fois par semaine en utilisant la fiche de traitement de la malnutrition et le carnet individuel de l'enfant. A chaque visite, les données suivantes sont prises systématiquement:

- le poids avec la balance SECA une fois par jours;

- le PB avec le brassard tricolore à l'entrée et à la sortie ;

- La taille est mesurée avec le mètre ruban à l'entrée et à la sortie.

- la température avec le thermomètre sur constat des accompagnantes ou sa mère.

3.4.7. LA SORTIE DES ENFANTS

Les critères de sortie sont principalement le gain pondéral d'au moins 1kg, l'état

clinique satisfaisant et la bonne reprise de l'alimentation.

La figure 6 ci-dessous résume les raisons de sortis des enfants au CREN après

quelques jours de traitement.

Figure 6: Mode de sortie des enfants

28

Parmi les enfants admis au CREN pour la prise en charge, il y avait trois (3) abandons, deux (2) non répondants au traitement, deux (2) référés, un (1) transféré et plus de la moitié sont sortis guéris. Il n'y avait pas eu de cas de décès dans la période d'étude. L'existence des abandons peut s'expliquer par les déplacements incessants des mères au CREN qui nécessitent des moyens financiers et de déplacement.

3.5. RESULTATS DE LA PRISE EN CHARGE

3.5.1. DUREE DE TRAITEMENT COMPARE AU TEMPS MIS AVANT D'ARRIVER AU CREN

Les mères des enfants mettent plus de temps à la maison avec le malade qu'à l'intérieur du CREN pendant la prise en charge. Le nombre des enfants variait de 1 à 4 enfants avec une moyenne de 2 enfants par mère, ce qui veut dire que la majorité des enfants admis au CREN n'était pas le premier enfant vivant de sa mère. Par conséquent, la pauvreté est l'une des causes sous-jacentes de la malnutrition des enfants. Elles contribuent à l'évolution des complications ou des signes cliniques.

Parmi les enfants qui devraient être vacciné contre la rougeole, 36/46 soit 78,26% étaient à jour. Chez les autres non à jour le rattrapage était fait systématiquement. Les mères des enfants ont faits le tour dans une ou plusieurs structures sanitaires avant d'être orienté au CREN, ce qui justifie le long temps qu'elles mettent avec le malade.

3.5.2. EVALUATION DU CREN

Le tableau IX ci-dessous montre les indicateurs de performance du CREN calculés suivant les méthodes du projet Sphère indiqué dans la méthodologie.

Tableau IX: Indicateurs de performance du CREN

Indicateurs

Valeurs

Taux de guéris

86,70%

Taux d'abandons

5,00%

Gain de poids moyen

6,80 #177; 4,56 g/kgPC/j

Durée moyenne de séjour

32 #177; 18,97 jours

Taux de transfert

1,92% 2%

 

Le taux de guérison obtenu au CREN est plus faible que celui obtenu par d'autres auteurs en Afrique comme Beau et al. (1993) qui avaient trouvé un taux de 87% au Sénégal. Il est plus élevé que 79,5% obtenu par Sall et al. (2000) au Sénégal et 85% par Mouko et al. (2007) au Gabon.

29

En comparaison aux indicateurs de performance du projet sphère indiqués dans l'annexe 2, les actions de récupération et d'éducation nutritionnelle sont menées de la meilleure façon mais il fallait redoubler d'effort car l'étude n'était pas d'une longue période comme celle de Somé (1999) qui était d'un an. La durée moyenne de séjour des enfants sortis guéris était de 32 #177; 18,97 jours avec des extrêmes. L'autonomie alimentaire des enfants plus âgés leur permet de se nourrir plus suffisamment ce qui réduit la durée de séjour au CREN. Compte tenu de notre bref temps d'étude et la faiblesse de l'échantillon, il n'avait pas eu de cas de décès, par contre d'autres études ont relevés des taux de mortalités variés. Pour une évaluation plus efficace du CREN, il fallait une durée plus longue et ciblant les périodes d'affluence. Cependant, ces études ont été réalisées dans un contexte différent au notre car elles mettaient en évidence, la relation entre la malnutrition et la mortalité certes, mais chez des enfants hospitalisés pour d'autres motifs que la malnutrition. Abakar et al.au Cameroun avaient relevé une mortalité de 23,8% ; 6,8 % pour Sall et al. (1999) au Sénégal, et 15,3 % pour Savadogo et al. (2002) au Burkina Faso. Dans l'ensemble, la malnutrition reste demeure une grande cause de mortalité, que ce soit directement ou à travers les complications qu'elle engendre.

4. CONCLUSION ET

RECOMMANDATIONS

30

4.1. CONCLUSION

Les enfants malnutris pour cause de régime alimentaire inadéquate et/ou maladie développaient des infections dans la famille par ignorance de leurs parents ou le manque de moyens de ces derniers. Les parents des enfants mettaient plus de temps à la maison avant de rejoindre un centre de santé pour consultation jusqu'à ce que les signes cliniques apparaissent.

Une fois conduit dans un centre de santé avec des signes cliniques développés, il était référé par cette structure ou non au CREN pour une prise en charge. D'autres faisaient le tour des CSPS ou autres centre de santé sans être référé dans un CREN et par finir venaient au CREN directement sans être référé. Certains enfants étaient référés mais leurs parents mettent plus de temps avant de rejoindre la structure de référence. Une fois arrivée au CREN, l'enfant était soumis à un traitement systématique et diététique pendant au mois 32 jours pour recouvrer sa santé avec un gain de poids moyen de 6,80 g/kgPC/j. D'autres enfants vont abandonner le traitement au CREN par manque de moyens financiers ou de locomotion ou à cause des occupations familiales de leurs mères. Certains enfants seront référés ou transférés dans d'autres structures sanitaires pour échec de prise en charge ou par manque de soins spécifiques à d'autres pathologies.

La prise en charge est un peu efficace mais il faudrait plus se focaliser sur les enfants malnutris aiguë sévère (Kwashiorkor, marasme et forme mixte) que de s'occuper aussi des MAL qui peuvent être suivi au CSPS. Il faudrait appliquer le protocole national de la PECMA à la lettre pour plus d'efficacité.

L'analyse de cette étude révèle de sérieux problèmes par rapport au suivi des enfants de moins de cinq ans. Ces problèmes sont liés :

· Au sevrage, le sevrage brutal conduit à une insuffisance d'apport en énergie et en micronutriments,

· A l'alimentation avant d'arriver au CREN,

· Aux mauvaises conditions d'hygiène,

· Au manque de moyens (revenus) précisément des mères.

Les parents des enfants rencontrent des obstacles qui entravent l'utilisation initiale et continue des services de santé. Ces obstacles incluent des facteurs tels que la distance, le temps et les coûts associés à l'utilisation des services, un manque de sensibilisation et des problèmes de qualité alimentaire , ainsi que des obstacles d'ordre social et culturel.

31

4.2. RECOMMANDATIONS

Les CREN, qui rendent d'inestimables services aux populations doivent bénéficier d'une plus grande attention des autorités gouvernementales par le biais de la formation et du recyclage du personnel et l'affectation de personnel qualifié afin d'améliorer les performances. Par ailleurs les CREN pourraient accroitre leurs ressources grâce à un soutien financier du gouvernement, des organismes nationaux et internationaux d'assistance aux populations en détresse mais aussi une plus grande participation communautaire.

Pour un suivi plus conséquent des activités il est urgent de mettre au point une stratégie de visites à domicile (VAD), de bénéficier de la supervision des activités par un médecin nutritionniste et d'informatiser les dossiers pour un meilleur archivage. Pour diminuer l'affluence des enfants malnutris au CREN de Saint Camille il faut :

· Mettre en place un programme de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë sévère dans les structures de soins (CSPS, CMA, CHR) et l'appliquer;

· Mettre en place un système de surveillance nutritionnelle;

· Mettre en place un programme d'eau et assainissement pour lutter contre l'incidence des maladies diarrhéiques et augmenter la capacité d'approvisionnement en eau potable dans les zones non loties;

· Sensibiliser les familles sur les thèmes clés de la nutrition et encourager la fréquentation aux consultations préventives.

· Pour éviter les non réponses au traitement il est urgent de respecter scrupuleusement le protocole national de la prise en charge.

32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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3. Barrera A., 1990. « The Role of Maternal Schooling and its Interaction With Public Health Programs in Child Health Production », Journal of Development Economics, 32: 69-91.

4. Beau J. P., Sys A., 1993. Réhabilitation nutritionnelle en hôpital de jour au Sénégal : résultats à court et moyen terme. Médecine d'Afrique Noire : 40 (12), 57-67.

5. Bitwe R., Dramaix M., Hennart P., 2006. Modèle pronostique simplifié d'évaluation de la mortalité intra hospitalière globale des enfants en Afrique centrale. Tropical Médicine and International Health, 11: 73-80.

6. Black R., Allen L., Bhutta Z., Caulfield L., Onis M., Ezzati M., Mathers C., Rivera J., 2008. For the Maternal and Child Undernutrition Study Group. Maternal and child Undernutrition: global and regional exposures and health consequences. Lancet 2008; published online Jan 17. DOI: 10.1016/S0140-6736 (07) 61690-0. 371: 243-260.

7. Blouin M., Bergeron C., 1995. Dictionnaire de la réadaptation, les termes techniques d'évaluation. Publications du Québec, 1, 130-143.

8. DN, 2010. Protocole de prise en charge des enfants malnutris au Burkina Faso. Ministère de la santé, 76 P.

9. Duboz P., Lafrance N., Vauguelade J., Sankar M., 1988. Maladies diarrhéiques chez les enfants de 0 à 4 ans et attitudes des mères concernant ces maladies et la technique de réhydratation orale. Ouagadougou : ORSTOM département santé. UNICEF. Burkina Faso Ministère de la Santé et de l'Action Sociale, pp 35-42.

10. Kouanda S., Tonglet R., De Coninck V., Doulougou B., Sondo B., Ketelslegers J.M., Robert A, 2008. Reference values of IGF-I in children from birth to 5 years of age, in Burkina Faso, using blood samples on filter paper. Growth hormone and IGF Research, 18: 345-352.

11.

33

Lachaud, J.-P., 1999. Pauvreté, ménages et genre en Afrique subsaharienne. Nouvelles dimensions analytiques, Bordeaux, Série de recherche n°3. Centre d'économie du développement, Université Montesquieu-Bordeaux IV. 157 p.

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13. Main P., 1975. La malnutrition protéino-calorique de l'enfant en Afrique de l'Ouest. À-propos d'une année de médecine infantile en Haute-Volta. Thèse de Médecine, Paris Bichat Beaujon, 86 p.

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médecine, 154 P.

15. MS, OMS, 1993. Enquête de morbidité et de prise en charge des cas de diarrhées. Médecine d'Afrique Noire, pp 10-18.

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18. OMS, 2000. La prise en charge de la malnutrition sévère : manuel à l'usage des médecins et autres personnels de santé à des postes d'encadrement. Organisation Mondiale de la Santé ed, Genève, pp 30-43 .

19. OMS, 2009. Normes de croissance OMS et identification de la malnutrition aiguë sévère chez l'enfant. Organisation Mondiale de la Santé ed, Genève, pp 2-3.

20. OMS, UNICEF, 2003. Stratégie mondiale pour l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant. Organisation Mondiale de la Santé ed, Genève, pp 15-29.

21. ONUSIDA/OMS, 2000 : Le point de l'épidémie de SIDA. Organisation mondiale de la Santé, ONUSIDA, pp 19-23.

22. Ouédraogo M., 2012. Évaluation du rapport coût-efficacité de la prise en charge nutritionnelle au CREN du centre médical Saint Camille de Ouagadougou. Mémoire de maîtrise, Université de Ouagadougou, 69 p.

23. Pirozzi N., 2008. Malnutrition in the Sahel. UNICEF/WCARO, 2: 12-17.

24. Sall M.G., Badji M.L., Martin S.L., Kuakuvi N., 2000. Récupération nutritionnelle en milieu hospitalier régional : Le cas de l'Hôpital Régional de Kaolack (Sénégal). Médecine d'Afrique Noire, 47(12), 59 p.

25.

34

Sall M.G., Dankoko B., Badiane M., Ehua E., Kuakuwi N., 1999. Résultats d'un essai de réhabilitation nutritionnelle avec la spiruline à Dakar (A propos de 59 cas). Médecine d'Afrique Noire : 46 (3), 146 p.

26. Savadogo L.G.B., Ouédraogo H.Z., Dramaix M., Sawadogo A., Sondo B., Tongle R.T, Donnen P., Hennart P., 2002. État nutritionnel à l'admission et mortalité hospitalière des enfants de moins de 5 ans atteints de maladies infectieuses à Ouagadougou, Burkina Faso. Revue Epidemiologique Sante Publique, 50: 441-445.

27. Shakir A., Morley D., 1974. Measuring malnutrition. Lancet, 7: 758-759.

28. Some J. F., 1999. Itinéraire des enfants admis pour malnutrition dans les centres de réhabilitation et d'éducation nutritionnelle de Ouagadougou. Thèse de Doctorat en Médecine. Université de Ouagadougou. 104 p.

29. Sonde I., 2009. Analyse de la prise en charge d'enfants en malnutrition au centre de récupération nutritionnelle (CREN) de Tanghin (Burkina Faso). Mémoire de Master complementaire en sante publique. Université de Liège (ULg), 39 p.

30. UNICEF, 1998. La situation des enfants dans le monde. Résumé. La malnutrition : causes, conséquences et solutions. Regard sur la nutrition. UNICEF, Genève, pp 1- 6.

31. UNICEF, 2012. Situation des enfants dans le monde. Green Communication Design Inc. ISBN : 978-92-806-4598-9. Publication des Nations Unies, .pp 45-98.

32. United Nations Standing Committee on Nutrition/Administrative Committee on Coordination (ACC/SCN), 1992. Second report on the World Nutrition Situation: Vol.1: Global and Regional Results, ACC/SCN Geneva.

33. Waterlow J. C., Arnold E., 1992. Treatment of several PEW, Waterlow J.C. (Ed.) PEM: pp 164-186.

ANNEXES

ANNEXE

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE

IDENTIFICATION DE L'ENFANT ET DE SA FAMILE Enfant

Nom :

Prénom(s) :

Age (mois) :

Sexe : M

F

N° ordre :

ADRESSE DE LA FAMILLE

Province : Ville (urbain)

village (rural) : Secteur :

Zone d'habitation : lotie non lotie
APPROVISIONNEMENT EN EAU :

robinet privé MERE

robinet public

marigot/rivière

Nom :

Prénom(s) :

Age (mois)

:

Religion :

Musulmane Catholique Protestante Animiste Autre

Niveau d'étude

Primaire secondaire supérieure medersa alphabétisation

:

aucun autres

:

Total d'enfants nés vivants

Profession principal

:

Ménagère

Commerçante Fonctionnaire Salarié/contractuel Agriculteur et/ ou éleveur Élève

Étudiante

Secteur informel

MODALITES D'ADMISSION AU CREN :

L'enfant est-il adressé par une autre structure ? Oui non

Si oui lequel ?

CHU-YO Autres CREN

CSPS Clinique

Autres CMA CMA Paul VI

CHR Pédiatrie CDG

L'enfant est-il adressé par une structure du Centre Médical Saint Camille ? Oui non

Si oui lequel ? Pédiatrie Saint Camille SMI Saint Camille

Depuis combien de temps l'enfant était-il malade avant de consulter pour la première fois ?

En jours

Depuis combien de temps votre enfant était-il malade jusqu'au jour d'aujourd'hui ?

En jours

L'enfant vient-il pour la première fois au CREN ? Oui non

Si non était-il dans quel CREN ? CREN-CHU-YO CREN-Morija CREN-Paul VI
autre CREN

EXAMEN CLINIQUE ET NUTRITIONNEL

II

Diarrhée

 

:

Rhume

:

 

Anémie :

Vomissement

:

Anorexie

:

Marasme :

Toux

:

Fièvre

:

Kwashiorkor :

Déshydratation

:

Mycose

:

Mar+kwashiorkor :

Paludisme

:

Muguet

:

Peau/phanère :

Colique

:

Dentition

:

Colite :

 
 

Absence

 
 

OEdèmes :

 
 
 
 
 
 

Présence +

++

+++

III

PRISE EN CHARGE DE L'ENFANT

1. Antécédent nutritionnel

Alimentation ordinaire à domicile avant de venir au CREN

Lait

 
 
 
 

:

Soupe+BT

:

maternel(LM)

 
 
 
 
 

Lait et!ou yaourt+

 

Plat familial(PF)

:

 

:

 
 

PF

 

LM+bouillie
traditionnelle(BT)

:

Soupe+BE+ Lait

:

et! ou soupe

 
 
 

Lait maternel+
bouillie

 
 
 
 

:

Jus+ yaourt+ PF

:

enrichie(BE) et! ou soupe

 
 
 

Lait maternel+

 
 
 
 

:

LM+autres

:

plat familial(PF)

 
 
 

Aucun mentionné

:

PF+ autres

:

2. Prise en charge médical de l'enfant

Traitement médical associé
Vaccinations reçus par l'enfant

Rougeole : Oui Non

3. Prise en charge alimentaire au CREN

Types
d'aliments
prescrits

Composition de
la préparation

Préparé Par :

Horaire de
distribution

Quantité
distribuée

Quantité
consommée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

IV

4. Prise en charge éducative de la famille

Type d'activité

Personnes
concernées

Fréquences de
l'activité

Nombre total de
séances/semaine

Participation à la préparation des aliments pour l'enfant

 
 
 

Entretien des lieux (balayage)

 
 
 

Autres

 
 
 

5. CIRCONSTANCES DE SORTIE DE L'ENFANT

Guérison

./

/2012

Abandon

./

/2012

Décès

./

/2012

Transfert

/

/2012

Annexe 2 : Valeurs de références pour les principaux indicateurs d'évaluation des CREN.

Indicateurs

valeurs Acceptables

valeurs alarmantes

Taux de guéris

> 75 %

< 50%

Taux de mortalité

< 10 %

> 15%

Taux d'abandons

< 15 %

> 25%

Gain de poids moyen

> = 8g/kg/j

< 8g/kg/j

Durée moyenne de Séjour

< 4 semaines

> 6 semaines

Source : SPHERE PROJECT

Valeurs seuils des principaux indicateurs d'évaluation de la prise en charge de la MAM

Indicateurs

valeurs Acceptables

valeurs alarmantes

Taux de guérison

> 70 %

< 50%

Taux de mortalité

< 3 %

> 10%

Taux d'abandons

< 15 %

> 30%

Durée de prise en charge

< 8 semaines

> 12 semaines

Source : SPHERE PROJECT

V

Annexe 3 : Médicaments entrant dans la prise en charge

Médicaments génériques

Dose

Utilisation

Vitamine A 100000UI : enfant de 6 - 11 mois

1 gel/jour : J1, J2 et J14

Traitement Systématique

Vitamine A 200000UI: enfant de 12 - 59 mois

1 gel/jour : J1, J2 et J14

Traitement Systématique

Mébendenzol 100 mg: enfant = 6 mois

2cp/J, 3J

Traitement Systématique

Fer + acide folique 240mg

 

Traitement Systématique

Artesunate -amodiaquine

 

Traitement Complémentaire

Paracétamol 100 mg

 

Traitement Complémentaire

ORS (Sachet)

 

Traitement Complémentaire

Zinc

 

Traitement Complémentaire

Amoxycilline 50mg/kg/jour

2 prises par jour pendant 7 jours

Traitement Systématique

Acide folique 5mg

Prise unique

Traitement Complémentaire

Nystatine 100 000 UI

 

Traitement Complémentaire

Cotrimoxazole 20mg/kg/jour

2 prises par jour pendant 7 jours

Traitement Systématique

Albendanzol 400 mg : enfants = 2 ans

prise unique

Traitement Systématique

Annexe 4 : Table de référence poids-taille

-1ET

-3ET

-2ET

(90%)

(70%)

(80%)

-4ETb

-3ET

(70%)

(60%)

Médiane

Médiane

Poids des

garçons

-2ET

(80%)

(kg)

-1ET

(90%)

Taille3(cm)

(kg)

-4ET

(60%)

Poids des filles

VI

1,8 2,1 2,5 2,8 3,1 49 3,3 2,9 2,6 2,2 1,8

1,8 2,2 2,5 2,9 3,3 50 3,4 3,0 2,6 2,3 1,9

1,8 2,2 2,6 3,1 3,5 51 3,5 3,1 2,7 2,3 1,9

1,9 2,3 2,8 3,2 3,7 52 3,7 3,3 2,8 2,4 2,0

1,9 2,4 2,9 3,4 3,9 53 3,9 3,4 3,0 2,5 2,1

2,0 2,6 3,1 3,6 4,1 54 4,1 3,6 3,1 2,7 2,2

2,2 2,7 3,3 3,8 4,3 55 4,3 3,8 3,3 2,8 2,3

2,3 2,9 3,5 4,0 4,6 56 4,5 4,0 3,5 3,0 2,4

2,5 3,1 3,7 4,3 4,8 57 4,8 4,2 3,7 3,1 2,6

2,7 3,3 3,9 4,5 5,1 58 5,0 4,4 3,9 3,3 2,7

2,9 3,5 4,1 4,8 5,4 59 5,3 4,7 4,1 3,5 2,9

3,1 3,7 4,4 5,0 5,7 60 5,5 4,9 4,3 3,7 3,1

3,3 4,0 4,6 5,3 5,9 61 5,8 5,2 4,6 3,9 3,3

3,5 4,2 4,9 5,6 6,2 62 6,1 5,4 4,8 4,1 3,5

3,8 4,5 5,2 5,8 6,5 63 6,4 5,7 5,0 4,4 3,7

4,0 4,7 5,4 6,1 6,8 64 6,7 6,0 5,3 4,6 3,9

4,3 5,0 5,7 6,4 7,1 65 7,0 6,3 5,5 4,8 4,1

4,5 5,3 6,0 6,7 7,4 66 7,3 6,5 5,8 5,1 4,3

4,8 5,5 6,2 7,0 7,7 67 7,5 6,8 6,0 5,3 4,5

5,1 5,8 6,5 7,3 8,0 68 7,8 7,1 6,3 5,5 4,8

5,3 6,0 6,8 7,5 8,3 69 8,1 7,3 6,5 5,8 5,0

5,5 6,3 7,0 7,8 8,5 70 8,4 7,6 6,8 6,0 5,2

5,8 6,5 7,3 8,1 8,8 71 8,6 7,8 7,0 6,2 5,4

6,0 6,8 7,5 8,3 9,1 72 8,9 8,1 7,2 6,4 5,6

6,2 7,0 7,8 8,6 9,3 73 9,1 8,3 7,5 6,6 5,8

6,4 7,2 8,0 8,8 9,6 74 9,4 8,5 7,7 6,8 6,0

6,6 7,4 8,2 9,0 9,8 75 9,6 8,7 7,9 7,0 6,2

6,8 7,6 8,4 9,2 10,0 76 9,8 8,9 8,1 7,2 6,4

7,0 7,8 8,6 9,4 10,3 77 10,0 9,1 8,3 7,4 6,6

7,1 8,0 8,8 9,7 10,5 78 10,2 9,3 8,5 7,6 6,7

7,3 8,2 9,0 9,9 10,7 79 10,4 9,5 8,7 7,8 6,9

7,5 8,3 9,2 10,1 10,9 80 10,6 9,7 8,8 8,0 7,1

7,6 8,5 9,4 10,2 11,1 81 10,8 9,9 9,0 8,1 7,2

7,8 8,7 9,6 10,4 11,3 82 11,0 10,1 9,2 8,3 7,4

7,9 8,8 9,7 10,6 11,5 83 11,2 10,3 9,4 8,5 7,6

8,1 9,0 9,9 10,8 11,7 84 11,4 10,5 9,6 8,7 7,7

7,8 8,9 9,9 11,0 12,1 85 11,8 10,8 9,7 8,6 7,6

7,9 9,0 10,1 11,2 12,3 86 12,0 11,0 9,9 8,8 7,7

8,1 9,2 10,3 11,5 12,6 87 12,3 11,2 10,1 9,0 7,9

8,3 9,4 10,5 11,7 12,8 88 12,5 11,4 10,3 9,2 8,1

8,4 9,6 10,7 11,9 13,0 89 12,7 11,6 10,5 9,3 8,2

8,6 9,8 10,9 12,1 13,3 90 12,9 11,8 10,7 9,5 8,4

8,8 9,9 11,1 12,3 13,5 91 13,2 12,0 10,8 9,7 8,5

8,9 10,1 11,3 12,5 13,7 92 13,4 12,2 11,0 9,9 8,7

9,1 10,3 11,5 12,8 14,0 93 13,6 12,4 11,2 10,0 8,8

9,2 10,5 11,7 13,0 14,2 94 13,9 12,6 11,4 10,2 9,0

9,4 10,7 11,9 13,2 14,5 95 14,1 12,9 11,6 10,4 9,1

9,6 10,9 12,1 13,4 14,7 96 14,3 13,1 11,8 10,6 9,3

9,7 11,0 12,4 13,7 15,0 97 14,6 13,3 12,0 10,7 9,5

9,9 11,2 12,6 13,9 15,2 98 14,9 13,5 12,2 10,9 9,6

10,1 11,4 12,8 14,1 15,5 99 15,1 13,8 12,4 11,1 9,8

10,3 11,6 13,0 14,4 15,7 100 15,4 14,0 12,7 11,3 9,9

10,4 11,8 13,2 14,6 16,0 101 15,6 14,3 12,9 11,5 10,1

10,6 12,0 13,4 14,9 16,3 102 15,9 14,5 13,1 11,7 10,3

VII

Poids des

 

garçons

(kg)

 

Taille3(cm)

Poids des filles

 

(kg)

-4ETb -3ET

-2ET

-1ET

Médiane

 

Médiane

-1ET

-2ET

-3ET

-4ET

(60%)

(70%)

(80%)

(90%)

 
 
 

(90%)

(80%)

(70%)

(60%)

10,8

12,2

13,7

15,1

16,6

103

16,2

14,7

13,3

11,9

10,5

11,0

12,4

13,9

15,4

16,9

104

16,5

15,0

13,5

12,1

10,6

11,2

12,7

14,2

15,6

17,1

105

16,7

15,3

13,8

12,3

10,8

11,4

12,9

14,4

15,9

17,4

106

17,0

15,5

14,0

12,5

11,0

11,6

13,1

14,7

16,2

17,7

107

17,3

15,8

14,3

12,7

11,2

11,8

13,4

14,9

16,5

18,0

108

17,6

16,1

14,5

13,0

11,4

12,0

13,6

15,2

16,8

18,3

109

17,9

16,4

14,8

13,2

11,6

12,2

13,8

15,4

17,1

18,7

110

18,2

16,6

15,0

13,4

11,9

12,5

14,1

15,7

17,4

19,0

111

18,6

16,9

15,3

13,7

12,1

12,7

14,4

16,0

17,7

19,3

112

18,9

17,2

15,6

14,0

12,3

12,9

14,6

16,3

18,0

19,6

113

19,2

17,5

15,9

14,2

12,6

13,2

14,9

16,6

18,3

20,0

114

19,5

17,9

16,2

14,5

12,8

13,5

15,2

16,9

18,6

20,3

115

19,9

18,2

16,5

14,8

13,0

13,7

15,5

17,2

18,9

20,7

116

20,3

18,5

16,8

15,0

13,3

14,0

15,8

17,5

19,3

21,1

117

20,6

18,9

17,1

15,3

13,6

14,3

16,1

17,9

19,6

21,4

118

21,0

19,2

17,4

15,6

13,8

14,6

16,4

18,2

20,0

21,8

119

21,4

19,6

17,7

15,9

14,1

14,9

16,7

18,5

20,4

22,2

120

21,8

20,0

18,1

16,2

14,3

15,2

17,0

18,9

20,7

22,6

121

22,2

20,3

18,4

16,5

14,6

15,5

17,4

19,2

21,1

23,0

122

22,7

20,7

18,8

16,8

14,9

15,8

17,7

19,6

21,5

23,4

123

23,1

21,1

19,1

17,1

15,1

16,1

18,0

20,0

21,9

23,9

124

23,6

21,6

19,5

17,4

15,4

16,4

18,4

20,4

22,3

24,3

125

24,1

22,0

19,9

17,8

15,6

16,7

18,7

20,7

22,8

24,8

126

24,6

22,4

20,2

18,1

15,9

17,0

19,1

21,1

23,2

25,2

127

25,1

22,9

20,6

18,4

16,2

17,3

19,4

21,5

23,6

25,7

128

25,7

23,3

21,0

18,7

16,4

17,6

19,8

21,9

24,1

26,2

129

26,2

23,8

21,4

19,0

16,7

17,9

20,1

22,3

24,5

26,8

130

26,8

24,3

21,8

19,4

16,9

a La taille d'un enfant de moins de 85 cm se mesure en position couchée. La taille d'un enfant de plus de 85 cm se mesure en position debout. La taille en position couchée est en moyenne supérieure de 0,5 cm à la taille en position debout; si la différence est sans importance individuellement, il est possible de corriger l'écart en soustrayant 0,5 cm des mensurations >84,9 cm lorsque la taille en position debout ne peut être mesurée.

b ET : écart-type (ou Z ou écart réduit). Bien que l'interprétation d'un pourcentage fixe de la médiane varie selon l'âge et la taille et que les deux échelles ne soient généralement pas comparables, le pourcentage approximatif de la médiane pour -1 ET et -2ET est 90 % et 80 % respectivement (Gorstein J. et al. Questions soulevées par l'utilisation de l'anthropométrie pour évaluer l'état nutritionnel. Bulletin de l'Organisation mondiale de la Santé, 1994, 72:273-283 ).

Annexe 5: État nutritionnel en fonction du Z-score de l'indice P/T (OMS, 2006)

Z-score de l'indice P/T

État nutritionnel

Z-score = -1 ET (Ecart Type)

Normal

-2 = Z-score < - 1

Malnutrition légère

-3 ET < Z-score < -2 ET

Malnutrition modérée

Z-score = - 3 ET

Malnutrition sévère






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote