PREMIERE PARTIE
CADRE GENERAL ET THEORIQUE DE L'ETUDE
CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE L'ETUDE
Ce chapitre présente le contexte, la
problématique, les objectifs et les hypothèses.
SECTION 1 : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE LA
RECHERCHE.
Cette section évoque le contexte professionnel dans
lequel la recherche a pris source, décrit la situation qui a
suscité la réflexion scientifique et formule la
problématique appuyée de son cadre d'analyse.
Paragraphe 1: Cadre contextuel
de la recherche.
Le présent travail de recherche s'inscrit dans le cadre
de la présentation du mémoire de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de Master en Gestion des Projets. La
formation est assurée par l'Institut International de Management
(I.I.M), une filiale du Groupe BK-Université basé à
Lomé (Togo) et reconnu par la Chambre Economique Européenne sise
à Bruxelles (Belgique).
Le stage pour la réalisation de ce mémoire est
une exigence de la formation pour l'obtention du Master en gestion de projet.
L'hôpital de zone de Tanguiéta est le cadre institutionnel de la
recherche.
Dans ce cadre, nous avons suivi la mise oeuvre des
activités liés au projet PASTAM arrivé à terme
depuis trois années environ. Celle-ci porte spécifiquement sur
l'unité de la transfusion sanguine du PTS de l'hôpital de zone
qu'il convient de faire connaître.
L'objectif de ce stage professionnel est d'évaluer
l'impact de ce projet et d'analyser les résultats opérationnels
obtenus pour le compte de ce projet à l'identification de nouvelles
stratégies pour la pérennisation de ces acquis trois
années après sa clôture.
Cette évaluation servira de base et offrira les balises
nécessaires à d'autres partenaires qui pourront appuyer le
système transfusionnel de cet hôpital afin de participer à
l'atteinte des objectifs du millénaire.
Paragraphe 2: Problématique de la recherche
Les anémies palustres constituent l'une des principales
causes de la mortalité infantile dans les pays sous
développés après les infections respiratoires aigües.
En 2000, plusieurs pays en voie de développement dont le Bénin
ont pris l'engagement de contribuer à la réalisation des
objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Trois des
ces huit objectifs, ont été consacrés à la
santé. La réduction de la mortalité infantile (OMD 4),
l'amélioration de la santé maternelle (OMD 5), la lutte contre
le VIH, le paludisme, la tuberculose et les autres maladies (OMD 6). Pour
atteindre ces Objectifs, le Bénin a doté son Ministère de
la Santé d'un Plan National de Développement Sanitaire (PNDS
2009-2018). La mission du Ministère de la Santé a
évolué avec cette prise en compte des objectifs du
millénaire pour le développement. Désormais, elle consiste
à « améliorer les conditions socio sanitaires des familles
sur la base d'un système intégrant les populations pauvres et
indigentes ». Parmi les axes stratégiques retenus par le
Ministère pour atteindre ces objectifs, figurent l'amélioration
de la qualité des soins et le renforcement du sous-secteur de la
transfusion sanguine par
(i) la décentralisation des actions
d'amélioration de la sécurité transfusionnelle,
(ii) l'approvisionnement régulier des structures de
transfusion sanguine en réactifs et consommables et
(iii) la formation du personnel sur les risques
transfusionnels (Plan directeur ANTS 2008-2012). A ce titre, l'Agence belge de
développement s'est engagée dans le secteur de la santé
au Bénin en initiant le projet d'amélioration et de
sécurisation de la transfusion sanguine dans les départements de
l'Atacora-Donga et du Mono-Couffo (Projet PASTAM). Ce projet vise
l'amélioration de l'état de santé de la population
béninoise par la réduction de la mortalité des enfants de
moins de cinq ans et de celle des femmes enceintes en rendant disponibles les
produits sanguins en qualité et en quantité suffisantes dans les
zones d'intervention.
En effet, le sous secteur de la transfusion sanguine dans ces
quatre départements est confronté à de nombreuses
difficultés. Au nombre de ces dernières, on peut citer une
insuffisance de financement, des ruptures périodiques de stocks de
produits sanguins, de réactifs et de consommables médicaux, une
insuffisance du plateau technique due au caractère réduit des
équipements adéquats et à un déficit de
maintenance. Aussi, les activités de promotion du don et de collectes
mobiles de sang ne sont-elles pas réellement effectives dans les
départements faute de moyens matériels, financiers et
logistiques.
Or, la pénurie de sang observée relève
de plusieurs facteurs dont les plus importants sont entre autres l'insuffisance
des donneurs de sang et de réactifs pour la qualification du sang, ainsi
que le manque d'équipements nécessaires pour le fractionnement
des produits dérivés du sang entrainant l'utilisation peu
rationnelle du sang (transfusion du sang total, prescriptions abusives...)
Pour pallier la pénurie de sang, l'OMS recommande aux
pays, d'atteindre un taux de 2% de la population pour satisfaire les besoins en
matière de produits sanguins, d'allouer un budget substantiel à
la santé et de former tout le personnel intervenant dans la chaîne
transfusionnelle (OMS, 2005).
En 2005, ce taux était de 0,47% pour les
départements de l'Atacora/Donga et de 0,35% pour celui du Mono/
Couffo, bien loin des recommandations de l'OMS contre 2,87 % dans l'ensemble
des pays du Maghreb. (PASTAM 2005).
Avec l'appui de l'agence belge de développement le
Ministère de la santé a bénéficié de l'appui
du projet d'amélioration de la sécurité transfusionnelle
dans les départements de l'Atacora, de la Donga, du Mono et du Couffo en
abrégé PASTAM. Ce projet qui a duré trois ans a pris fin
en Août 2009. Depuis lors, aucune évaluation d'impact du projet
n'a eu lieu.
Le présent mémoire fait l'inventaire des
résultats de ce projet en termes d'effets induits du point de vue
amélioration de la qualité de la transfusion sanguine et par voie
de conséquence l'amélioration des soins et réduction de
la mortalité dans les zones d'intervention et particulièrement
à l'Hôpital de zone de Tanguiéta.
Le projet a été mis en oeuvre selon les
principes de la cogestion avec l'agence nationale de la transfusion sanguine et
le ministère de la santé d'une part et l'Agence Belge de
développement d'autre part qui, en mettant en scène les
bénéficiaires eux-mêmes, vise le renforcement des
capacités techniques et organisationnelles des acteurs à la base,
afin qu'ils puissent assurer la pérennisation des acquis une fois
l'intervention achevée.
Trois années après la fin du projet une
évaluation d'impact sur la sécurité transfusionnelle
semble nécessaire.
D'où la question centrale de la
recherche : PASTAM a-t-il eu un impact sur la
sécurité transfusionnelle à l'hôpital de zone de
Tanguiéta ?
Cette principale interrogation nous amène à
poser les questions spécifiques suivantes :
La qualité de la transfusion sanguine est-elle
améliorée à toutes les étapes du
processus avec l'intervention du projet?
PASTAM a-t-il favorisé l'amélioration de
l'organisation interne du poste de transfusion sanguine de
l'Hôpital ?
Les techniques de la sécurité transfusionnelle
sont elles conservées trois années après la clôture
de PASTAM ?
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