CHAPITRE IV :
ANALYSE ET DISCUSSION
Une fois les résultats d'investigation recueillie, on
doit les mettre en perspective en les reliant au problème
étudié et à la question de départ : cette
partie est consacrée à l'analyse et à la discussion des
résultats.
Dans notre étude, nous retrouvons une
prédominance féminine : 66% des répondants sont de
sexe féminin, tandis que 34% seulement sont de sexe masculin. Cette
prédominance féminine s'explique par le fait que la
majorité des PVVIH continuent de vivre dans la clandestinité. En
plus, cela se justifie suite à plusieurs facteurs de
vulnérabilité des femmes et les jeunes filles face au VIH/SIDA.
Dans notre série, 32% des PVVH/SIDA ont un âge
compris entre 31 et 40 ans: tranche d'âge où l'on est relativement
très actif sexuellement avec des risques de contracter les Infections
Sexuellement Transmissibles et le VIH/SIDA si aucune mesure de protection n'est
prise en compte.
Les personnes célibataires sont plus atteintes (53%).
Cela s'explique par le fait que le libertinage sexuel est plus observé
dans cette catégorie sociale. Le célibataire s'arroge le droit
d'activités sexuelles multiples, prétextant souvent qu'il faut
varier pour faire un bon choix. Dans le contexte actuel, une telle variation
expose au SIDA et doit être contrôlée à défaut
de pouvoir l'éviter (Ministère de la Santé Publique,
2002). La fréquence élevée de l'infection chez les
célibataires s'expliquerait également par le fait que la
majorité de ces personnes ne sont pas sexuellement responsables et ils
n'ont pas de connaissance sur les mesures de prévention de VIH.
La population d'étude a un niveau d'instruction
majoritairement primaire et secondaire avec une proportion importante dans
notre échantillon. En effet, elle connaît les méthodes
modernes de protection telles que le préservatif ou elle en a entendu
parler au moins une fois. Aussi est-elle réticente prétextant que
le préservatif diminue le plaisir, qu'il n'est pas naturel et n'est pas
un moyen sûr. De part leur occupation principale, ce sont les
commerçants qui sont les plus touchés. Cette situation
influencerait la propagation du VIH/SIDA suite à l'ignorance des mesures
de prévention du VIH/SIDA.
En nous référant aux tableaux 9 et 10, nous
pouvons constater que 41% sont responsables de 1 à 2 enfants ; 27%
de 3 à5 enfants ; 16% plus de 5 enfants et 16% n'ont pas d'enfant.
Sur 100% des PVVIH enquêtés, 37% sont propriétaires d'une
maison et 59% sont des locataires (cf. Tableau10). Un repas complet et
équilibré contribuent à la vie des PVVIH, ainsi 64% de nos
enquêtés prennent 2 à 3 repas par jour ; 22% plus de 3
fois ; 13% 1 fois et 1% parfois il passe toute une journée sans
mettre quelque chose sur la dent quelque fois (cf. Tableau 11).
D'après les résultats de cette étude, les
connaissances des PVVIH sont insuffisantes car seulement 76% connaissent
correctement les trois modes de transmission et 65% connaissent les
différentes méthodes de prévention en matière de
VIH/SIDA. En Guinée, une étude sur la surveillance des
comportements des PVVIH a montré que la connaissance simultanée
de trois modes de transmission est relativement faible avec un minimum de 10%
chez les personnes rencontrées dans la rue et 49% chez les miniers,
tandis que le niveau de connaissance sur les méthodes de
prévention est de 3% chez les miniers et 18% chez les jeunes
écoliers. Ces résultats ne concordent pas à ceux
trouvés dans notre étude.
Les résultats d'une étude relative aux
connaissances sur les mesures d'hygiène réalisée en
Côte d'Ivoire sur les personnes oeuvrant dans le domaine du VIH/SIDA ont
montré que les modes de transmission sont connus respectivement à
une proportion de 94% pour la voie sanguine, 92% pour le rapport sexuel, 37,1%
pour la transmission de la mère à l'enfant. Par ailleurs, les
méthodes de prévention sont bonnes parce qu'on a trouvé un
taux élevé de 76% qui connaissent les différentes
méthodes. 41% parmi les personnes évaluées n'utilisent pas
les préservatifs, 37% de ceux qui connaissent la fidélité
utilisent les préservatifs. Hampstone et al. En Haïti en 2004, ont
montré que 97% des personnes évaluées connaissent
l'existence du VIH/SIDA, mais plus de 20% croyaient qu'il n' ya pas de
méthodes préventives, 35% des femmes ne savaient aucune
méthode sauf 29% qui connaissent trois méthodes de
préventions (Abstinence, Fidélité à un partenaire,
Usage du condom). Par ailleurs pour notre étude, nous relevons que 65%
de la population enquêtés connaissent les méthodes de
prévention. Ainsi donc, les connaissances des PVVIH influencent le
comportement sain.
Signalons que par comportement sain ou mesures
d'hygiène, on sous-entend l'utilisation des préservatifs lors de
chaque rapport sexuel, l'absence de l'alcool et l'absence du tabac dans la vie
courante et quotidienne des PVVIH. D'après le résultat de notre
étude 53% prennent de l'alcool, 41% n'utilisent pas le
préservatif et 10% fument.
Une étude menée par le Corps de paix sur 500
personnes séropositifs pendant 14 ans, a montré que 32% n'ont pas
développé le SIDA et 9 % étaient sans symptômes et
qu'il y a bien de choses que les gens peuvent faire pour vivre longtemps et se
sentir à l'aise quand bien même ils seraient séropositifs.
Il y a aussi beaucoup de comportements et d'autres facteurs qui peuvent
accélérer le développement de taux de CD4 dans l'organisme
tels qu'une mauvaise alimentation, le manque de repos, le tabac, l'alcool, se
réinfectant davantage en ayant ainsi des rapports sexuels non
protégés.
Au vu de tableau relatif a la prise d'alcool, il ressort que
sur 100 enquêtés, 53% prennent l'alcool. La consommation d'alcool
constitue néanmoins l'un des principaux facteurs de risque de
mortalité dans le monde. Elle contribue en effet à plus de 60
causes différentes de problèmes de santé, imposant ainsi
une énorme charge aux individus et à la société. La
consommation à risque (notamment l'alcoolisation fréquente et
l'état d'ébriété) est associée à des
conséquences néfastes sur le plan psychologique et social ainsi
que sur celui de la santé physique des PVVIH (échecs scolaires,
violence, accidents, traumatismes, relations sexuelles à risque,
etc.).
L'utilisation du préservatif est courante dans de
nombreux pays de l'Europe depuis plusieurs décennies alors que dans les
pays en développement, l'utilisation des préservatifs n'est pas
encore encrée dans les moeurs. Au regard de cette étude, nous
avons constaté que 37% utilisent le préservatif contre 41% qui ne
l'utilisent pas.
Une étude qui a été
réalisée en Suisse en 1994 en milieu scolaire sur l'utilisation
du préservatif chez les étudiants, 39% des personnes
évaluées utilisaient cette méthode de prévention
contre les Infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA
régulièrement. Or, dans notre étude seulement 6% des
étudiants utilisent le préservatif comme méthode
préventive.
Au vu du tableau relatif à la répartition des
répondants selon les connaissances sur le résultat du Partenaire,
52% de nos enquêtés ont des connaissances sur le résultat
de leur partenaire contre 45% qui n'ont pas de connaissance. Cela peut aussi
être source de propagation des germes d'un partenaire à un autre.
Cela met en exergue une négligence de la part des différents
partenaires lors du rapport sexuel en ce qui concerne le résultat de
sérologie à VIH/SIDA.
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