Les relations entre la république démocratique du Congo et ses voisins après l'avènement de l'AFDL ( Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Contraintes des enjeux géostratégiques et recherche d'une paix durable( Télécharger le fichier original )par Fulgence ALITRI TANDEMA Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en droits de l'homme, Option: prévention, médiation et gestion des conflits 2005 |
A- Les droits civils et politiquesLes droits civils et politiques sont opposables à l'Etat, à qui il est demandé une attitude d'abstention à l'égard de leurs titulaires qui sont les hommes isolés. Ces droits ne peuvent être garantis que si et seulement si l'Etat en a la volonté. L'Etat étant une personne morale incarnée par un pouvoir institué évoluant dans un environnement territorial ayant pour but de traduire les aspirations de la nation.191(*) Par aspirations de la nation, il est question du bonheur de la nation, son épanouissement par le fait même du peuple. Un pouvoir est dictatorial quand l'Etat ne garantit pas l'exercice de ces droits, l'interdiction d'exercer les droits civils et politiques. C'est pourquoi, les pays des Grands Lacs doivent réellement devenir un espace démocratique pour le respect des droits civils et politiques. L'organisation des élections démocratiques, libres et transparentes dans chacun de ces pays serait une garantie de l'exercice du pouvoir pour la région. Une fois le respect des droits de l'homme garanti, dès lors, les politiciens Congolais pourraient travailler d'abord pour l'intérêt national et être ainsi des vrais patriotes. En outre, il leur est demandé d'avoir plus de maturité politique pour apprécier certaines situations difficiles et délicates. La culture politique démocratique où les valeurs démocratiques sont aux antipodes des antivaleurs, doit imprégner les Congolais qui veulent être candidats aux suffrages du peuple.192(*) Dès lors, la politique ne sera plus comprise comme un moyen d'enrichissement facile, mais comme un devoir à accomplir, un sacrifice pour l'amour de la patrie. Mettre au niveau de l'appareil de l'Etat un mécanisme efficace pour combattre la conviction largement répandue dans l'imaginaire des Congolais que le succès d'un homme politique dans le peuple dépend moins de ses performances au service de la communauté nationale que des moyens qu'il aura accumulés pour entretenir sa clientèle. Dans la conception africaine, le chef ne vole pas, il accumule en vue de la redistribution. La générosité obligée des gouvernants porte également sur les nominations aux emplois publics mais le privilège le plus important qui fait courir les politiques reste la mainmise sur les finances publiques et la possibilité de les utiliser à volonté.193(*) En conséquence, pour la fonction politique en RDC, il faudrait être d'abord nationaliste. Ce qui signifie que participer à la gestion des affaires publiques et à l'orientation des actions et idées directrices de son pays, c'est témoigner d'un comportement civique honorable. Mais la participation politique n'est pleinement réalisée que si elle est fondée sur un sentiment profond et noble que manifeste l'amour véritable de la Nation. Ce sentiment s'appelle nationalisme. En tant que sentiment, le nationalisme se traduit par une attitude affective à travers laquelle l'homme se sent appartenir de façon particulière à une communauté nationale précise et que moralement, il se sent obligé de promouvoir et de défendre. Il s'agit donc d'un amour agissant, actif à l'égard de la nation.194(*) Le constat amer est que beaucoup de Congolais affichent un comportement antinationaliste de fait. Ils sont disposés de faire alliance avec les étrangers contre leur pays. Les différentes rebellions sont des exemples manifestes : « Lorsque le `go ahead' pour la mutinerie fut donnée depuis le Ministère de la Défense à Kigali le 1er août 1998, la quasi- totalité des officiers de la 10ème brigade avaient été retournés par James Kabarehebe. Il avait été distribué une gratification financière aux chefs militaires de la Province du Nord Kivu. Chacun des cinq hauts gradés de la brigade aurait reçu 150 000 dollars.195(*) La question n'est pas d'abord de chercher à culpabiliser les Congolais, mais de savoir si le Congo comme nation répond à ses devoirs vis à vis des Congolais. La RDC comme institution répond-t-elle aux aspirations des Congolais ? La satisfaction des droits du peuple lui permettant d'avoir le minimum vital pour son épanouissement est-il garantie ?. Nos nouvelles institutions démocratiquement acquises auront pour mission de répondre à ce défit afin que finalement s'installe la conscience nationale dans le peuple congolais. Le projet d'une société visant la promotion de la cohésion nationale serait un idéal à atteindre. * 191 Dieudonné KALINDYE BYANJIRA, op. cit. p. 124-125 * 192 Anicet MUNGALA ASSIDIE SANZONG, op. cit. p. 28 * 193 Lambert MENDE OMALANGA, op. cit. p. 277-278 * 194 Dieudonné KALINDYE BYANJIRA, op. cit. p. 26-27 * 195 Lambert MENDE OMALANGE, op. cit. p. 79 |
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